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FGC - USTHB 2020/2021

Management intégré des ressources en eau

Programme

Chapitre I : Développement durable.......................................................................................... 1

Chapitre II : Les stratégies du développement durables ........................................................... 8

Chapitre III : Gestion intégrée des ressources en eau........................................................…...16

Chapitre IV : Mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau............................. 23


Chapitre I Développement durable

MANAGEMENT INTEGRE DES RESSOURCES EN EAU

Introduction
La gestion intégrée des ressources en eau est un nouveau concept de gestion qui vise d'une part
à satisfaire les besoins en eau des différents usagers sans pour autant compromettre la pérennité
des milieux naturels et des écosystèmes vitaux. Cette forme de gestion a été fortement appuyée
pour faire face aux impacts des changements climatiques sur les ressources en eau. Le but de la
gestion intégrée est d'assurer que l'eau et les ressources qui lui sont liées soient gérées de façon
durable pour répondre au bien-être environnemental, social et économique des usagers.
Confrontée à l’épineuse équation entre des ressources en eaux limitées et des besoins croissants
et diversifiés de la population, de l’industrie et de l’irrigation, l’Algérie veut opérer une rupture
avec la gestion passée en mettant en œuvre une nouvelle politique de l’eau , inspirée de la
doctrine internationale de l’eau et basée sur le principe de la gestion intégrée et rationnelle des
ressources en eaux.

Chapitre I : Développement durable


I.1) Définition
Le développement est une notion positive qui repose sur l’amélioration des conditions de vie
de la population d’un pays ; elle dépend en grande partie sur la croissance économique et donc
l’exploitation des richesses nationales.
La notion de développement durable suppose que l’on intègre la dimension environnementale
à celle de développement et donc de mesurer l’impact des activités économiques sur l’espace
local mais aussi planétaire.
A l’échelle de la planète, les nations n’ont pas atteint le même niveau de développement ; il
existe donc d’immenses inégalités entre les pays et à l’intérieur des pays. Il existe donc à
l’échelle mondiale, une coupure entre les pays dits du Nord et les pays du Sud. Cette ligne de
partage évolue car le développement rapide de certains états nécessite de revoir la ligne de
partage qui dans certains cas n’est plus pertinent.
D’autre part la croissance rapide de la population dans les pays les plus pauvres nécessite un
accroissement encore plus rapide de la production pour permettre d’améliorer les conditions de
vie. L’une des conséquences des inégalités dans le monde est la coexistence dans notre monde
d’espace de richesse et d’espace de pauvreté.
Selon Md Gro Harlem Brundtland, première ministre de Norvège : « le développement durable
est un développement qui répond au besoin du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs » (Rapport Brundtland – Nations Unies – 1987).
Le développement durable, auxquels il faut ajouter la "bonne gouvernance", s'articule autour
de trois piliers majeurs et interdépendants :
 L'économie : mettre en place une coopération internationale avec les pays en voie de
développement, lutter contre la pauvreté, modifier les modes de production et de

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Chapitre I Développement durable

consommation, favoriser le commerce équitable entre le nord et le sud, intégrer les


paramètres du développement durable dans les processus de décisions ;

 L'environnement : diminuer les rejets polluants, lutter contre le déboisement, la


désertification et la sécheresse, protéger la biodiversité, les forêts et les montagnes,
promouvoir une agriculture respectueuse de l'environnement et de la santé, protéger les
océans et les ressources halieutiques, promouvoir les énergies renouvelables…

 Le social : garantir l'accès à la santé et à l'éducation, lutter contre la pauvreté et la faim,


améliorer les conditions de vie, lutter contre l'exploitation des enfants, renforcer les
groupes sociaux à travers les syndicats, les associations et les ONG (populations locales,
femmes, enfants, travailleurs …).

Le défi de la mise en œuvre du développement durable consiste à faire en sorte que l’ensemble
des parties prenantes (citoyens, associations, entreprises, gouvernements, etc.), adaptent leurs
comportements, actions, politiques, programmes, lois et règlements, selon une visions globale
pour atteindre simultanément l’équilibre de ces trois objectifs fondamentaux.

L’ONU a organisé des sommets dits de la Terre. Ces sommets de la Terre sont des rencontres
ayant lieu tous les dix ans entre dirigeants mondiaux depuis 1972, avec pour but de définir les
moyens de stimuler le développement durable au niveau mondial :

- Le premier sommet a eu lieu à Stockholm (Suède) en 1972,


Un état critique de la planète est dressé. Une déclaration a été adoptée qui affirme la nécessité
d'adopter une conception et des principes communs qui inspireront et guideront les efforts des
peuples du monde en vue de préserver et d'améliorer l'environnement.
- Le deuxième à Nairobi (Kenya) en 1982,
Un Sommet de la Terre s'est tenu à Nairobi (Kenya) du 10 au 18 mai 1982, en pleine guerre
froide. Ce sommet fut un échec et n'est d'ailleurs même pas évoqué comme un sommet de la
Terre officiel.
- Le troisième à Rio de Janeiro (Brésil) en 1992,
Le Sommet de Rio s'est conclu par la signature de la déclaration de Rio qui fixe les lignes
d'action visant à assurer une meilleure gestion de la planète. La déclaration de Rio sur
l’Environnement et le Développement énonce 27 grands principes du développement durable
qui placent les ressources, le développement et l'environnement au même niveau.
- Le quatrième et dernier en date à Johannesburg (Afrique du Sud) en 2002.
Ce sommet constituait une occasion pour le monde de faire le bilan et de compléter le
programme lancé lors du Sommet de Rio ; il était axé sur les enjeux du développement durable.
- Le cinquième sommet se déroule à Durban (Afrique du Sud) en 2011.
Une procédure de négociations, dite « Durban Platform for Enhanced Action », ayant pour
objet d'élaborer un engagement juridique de l’après Kyoto qui s'appliquerait à tous les États.
Cet engagement doit être signé en 2015 pour une entrée en vigueur en 2020.
D’autres sommets sont organisés mais ont une dimension plus écologique comme les
conférences internationales sur le climat. Celle de Kyoto en 1995.

Une conception et des principes communs qui inspireront et guideront les efforts des peuples
du monde en vue de préserver et d'améliorer l'environnement.
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Chapitre I Développement durable

I.1.1) Définition de l’agenda 21


Les agendas 21 locaux sont nés d’une recommandation de la Conférence des Nations Unies sur
l’environnement et le développement qui s’est tenue en 1992 à Rio.
Un agenda 21 local est un projet territorial de développement durable, porté par une collectivité
locale, et qui prend la forme d’un programme d’actions (programme d’actions pour le 21 ème
siècle).
Un agenda 21 peut être adopté par toute collectivité, quelle que soit son échelle territoriale
(commune, communauté de communes, agglomération, pays, Parc naturel régional,
département, région).
Il n’y a pas de modèle unique d’agenda 21. Chaque programme d’actions est le reflet de la
situation locale, de ses acteurs et de leurs attentes.

 Intérêt de la démarche
L’agenda 21 permet de : mobiliser, sensibiliser et associer l’ensemble des acteurs à la
construction d’un développement durable du territoire, c’est à dire un développement qui
cherche à concilier la protection de l’environnement, le développement économique et le
progrès social.
Il donne à la collectivité un cadre pour agir sur le court, moyen et long terme.

 Méthodologie
Pour faciliter la mise en place des Agendas 21 locaux, le ministère en charge du développement
durable a élaboré en 2006 (en concertation avec des représentants des collectivités) un cadre de
référence.
Il s’agit d’un outil méthodologique élaboré progressivement à partir d’expériences variées des
collectivités, à l’issue d’un travail partagé (ministères, institutions, associations, collectivités).

I.1.2) Protocole de Kyoto


Le protocole de Kyoto est un traité international qui a été signé le 11 décembre 1997. La
première période de ce protocole n'a réellement engagé que 37 pays industrialisés. Les pays
engagés par le protocole de Kyoto ont en moyenne décidé de réduire d'au moins 5% leurs
émissions de gaz à effet de serre sur la période 2008-2012 par rapport aux niveaux de 1990. Ils
ont collectivement atteint cet objectif (avec une réduction supérieure à 20%).
Avant que le protocole de Kyoto puisse entrer en vigueur, il devait être ratifié par au moins 55
pays, qui représentent au moins 55% des émissions de CO2 des pays industrialisés. L’entrée en
vigueur du Protocole de Kyoto s’est faite grâce à la ratification par la Russie (2007), responsable
de 17,4% des émissions des pays industrialisés.
L’accord, théoriquement en vigueur depuis le 16 février 2005, n’est entré en action au niveau
mondial que fin novembre 2005 après l’adoption formelle de ses premières modalités de
fonctionnement, lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de
Montréal.

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Chapitre I Développement durable

« Le protocole de Kyoto vise à réduire les émissions anthropiques


de 6 gaz à effet de serre ».
Ces gaz sont :
 Le gaz carbonique ou dioxyde de carbone (CO2)
Produit par combustion d’énergies fossiles, éruptions volcaniques, respiration des plantes, des
animaux et des hommes, incendies naturels de forêts, etc.) ;
 Le méthane (CH4)
Dû aux fuites dans la gestion des gisements d’énergies fossiles (émissions des mines de
charbon, fuites lors de l’exploitation du gaz naturel et relâchés des industries pétrolières, à la
combustion incomplète de la biomasse notamment lors des feux de forêts ;
 Les hydrofluorocarbures (HFC),
 Les hydrocarbures perfluorés (PFC),
Ces deux gaz réfrigérants utilisés pour la climatisation et les gaz propulseurs des aérosols.
 Le protoxyde d'azote ou oxyde nitreux (N2O),
Issu d’engrais azotés et de certains procédés chimiques ;
 L'hexafluorure de soufre (SF6)
Utilisé dans des transformateurs électriques.

Le Protocole de Kyoto ne devait être qu'une première étape dans la réduction des émissions de
GES. En effet, pour stabiliser les émissions de CO2, il faudrait réduire les émissions de 50% à
70% durant le prochain siècle.

I.2) Les objectifs du Développement durable


L’Agenda 2030 de développement durable, qui a été adopté en septembre 2015 à New York,
dans le cadre du Sommet des chefs d'Etats et de gouvernement des pays membres de
l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations unies (ONU).
Il s'agit d'un programme ambitieux qui porte sur 17 objectifs de développement durable
auxquels sont rattachés 169 cibles et 231 indicateurs. Tous les pays membres de l'Assemblée
Générale de l'ONU dont l'Algérie, sont appelés à intégrer les objectifs contenus dans cet Agenda
dans leur politique nationale de développement. Les objectifs et les cibles du développement
durable guideront l’action à mener au cours des 15 prochaines années dans des domaines qui
sont d’une importance cruciale pour l’humanité et la planète.
 Pour l’humanité
Eliminer la pauvreté et la faim, sous toutes leurs formes et dans toutes leurs dimensions et à
faire en sorte que tous les êtres humains puissent réaliser leur potentiel dans des conditions de
dignité, d’égalité et dans un environnement sain.

 Pour la planète
Lutter contre la dégradation de la planète, en recourant à des modes de consommation et de
production durables, en assurant la gestion durable pour de ses ressources naturelles et en

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Chapitre I Développement durable

prenant d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques, afin qu’elle
puisse répondre aux besoins des générations actuelles et futures.

 Pour la prospérité
Faire en sorte que tous les êtres humains aient une vie prospère et épanouissante et que le
progrès économique, social et technologique se fasse en harmonie avec la nature.
 Pour la paix
Favoriser l’avènement de sociétés pacifiques, justes et inclusives, libérées de la peur et de la
violence. En effet, il ne peut y avoir de développement durable sans paix ni de paix sans
développement durable.
 Pour les partenariats
Mobiliser les moyens nécessaires à la mise en œuvre de ce programme grâce à un Partenariat
mondial revitalisé pour le développement durable et auquel participeront tous les pays, toutes
les parties prenantes et tous les peuples.

Les 17 objectifs de développement durable :


- Objectif 1
Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde.
- Objectif 2
Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir
l’agriculture durable.
- Objectif 3
Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge.
- Objectif 4
Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les
possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.
- Objectif 5
Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles.
- Objectif 6
Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des
ressources en eau.
- Objectif 7
Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût
abordable.
- Objectif 8
Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif
et un travail décent pour tous.

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Chapitre I Développement durable

- Objectif 9
Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et
encourager l’innovation.
- Objectif 10
Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre.
- Objectif 11
Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients
et durables.
- Objectif 12
Établir des modes de consommation et de production durables.
- Objectif 13
Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs
répercussions.
- Objectif 14
Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux
fins du développement durable.
- Objectif 15
Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres.
- Objectif 16
Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable.
- Objectif 17
Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable
et le revitaliser.

I.3) Le schéma du développement durable


 La durabilité économique s’exprime en termes de rentabilité continue d’une
action. Elle s’intéresse à sa cohérence économique, à la maîtrise de ses coûts
globaux et à ses retombées économiques directes/indirectes dans le but
essentiellement d’optimiser sa rentabilité et d’éviter de générer des charges
d’endettement qui pourraient être transmises aux générations futures.

 La durabilité environnementale met l’accent sur le maintien, et la


préservation, l’amélioration et la valorisation de l’environnement et des
ressources naturelles sur le long terme, en maintenant les grands équilibres
écologiques, en réduisant les risques et en prévenant les impacts
environnementaux ;

 La durabilité sociale vise à ce que toutes les couches de la société bénéficient,


de façon impartiale, des fondamentaux du développement humain afin de jouir
d’une qualité de vie stable dans le temps ;

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Chapitre I Développement durable

- Un projet alliant enjeux économiques et sociaux est jugé << équitable >>,
- S’il satisfait les exigences sociales et environnementales, il est << vivable >>,
- S’il réunit enjeux économiques et environnementales, il est << viable >>,
- Mais il doit réunir ces trois composantes pour être reconnu << durable >>.

I.4) Les acteurs du développement durable


La société dans son ensemble, est concernée. Tous ses membres, toutes ses institutions ont un
rôle à jouer pour progresser vers un DD. L'Agenda 21 de Rio indique que la « réalisation
effective du développement durable sera fonction du degré d'engagement et de participation
réelle de tous les groupes sociaux et du public à la prise de décisions ». L'Agenda 21 formule
un chapitre de recommandations pour chacun des neuf "groupes majeurs" :
 les ONG,
 les salariés et syndicats,
 les collectivités territoriales (ou "autorités locales")
 les entreprises et industries,
 les communautés scientifiques et techniques,
 les enfants et les jeunes,
 les femmes,
 les paysans,
 les peuples est communautés autochtones.

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Chapitre II Les stratégies du développement durable

Chapitre II : Les stratégies du développement durable

II.1) Introduction
L’Homme doit être au centre de toute démarche fondée sur le développement durable, comme
individu au niveau économique, comme collectif au niveau social, et comme espèce vivante
ayant sa place au sein de la nature au niveau environnemental.
Le premier appel à la mise en œuvre d’une stratégie nationale de développement durable
(SNDD) date de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement
(CNUED) à Rio en 1992, il reconnaît le droit universel pour l’homme de vivre dans un
environnement sain : « L’homme est au centre des questions de Développement Durable. Il
a droit à une vie saine et productive, en harmonie avec la nature. » (Conférence des Nations
Unies pour l’Environnement et le Développement - Agenda 21). A l'issue de la conférence cinq
textes ont été adoptés :

- La déclaration de Rio sur l'environnement et le développement, constituée de 27


principes qui définissent les droits et les responsabilités des états en la matière ;
- La convention sur les changements climatiques ;
- La convention sur la biodiversité ;
- La déclaration des principes relatifs aux forêts ;
- L’Agenda 21 (ou Action 21) 1997 : Adoption du protocole de Kyoto sur la réduction
des émissions et gaz à effet de serre.

Cinq ans plus tard, en 1997, la Session spéciale de l’Assemblée Générale de l’ONU a constaté
une détérioration constante de l’état de l’environnement mondial sous la pression combinée de
modes non durables de production et de consommation, et de la croissance démographique.
Cette évaluation a amené les gouvernements à intensifier leurs efforts en fixant une nouvelle
échéance en 2002 pour « la formulation et l’élaboration de stratégies nationales de
développement durable » (ONU, 1997:10, §24a).
Le Sommet mondial sur le Développement durable (SMDD) de 2002 à Johannesburg a appelé
tous les pays à « progresser dans la formulation et l’élaboration de stratégies nationales de
développement durable et commencer à les mettre en œuvre d’ici à 2005. » (ONU 2002a :
§162b). Dans un effort parallèle, le Comité d’Aide au Développement de l’Organisation pour
la Coopération Économique et le Développement (OCDE) a fixé la date cible de 2005 pour que
les stratégies nationales s’engagent dans le processus de mise en œuvre.
Suite aux admonitions répétées par la communauté internationale en faveur de la formulation
et de la mise en œuvre des SNDD, certains pays ont maintenant mis en place ce type
d’approches stratégiques et lancé un ensemble d’initiatives politiques spécifiques. D’autres
pays viennent tout juste d’entamer ce processus complexe, ou ne l’ont pas encore fait.

II.1.1) Les défis à relever


Depuis le Sommet de Rio, les pays en développement ont accompli des progrès dans plusieurs
domaines importants, notamment la réduction des niveaux de pauvreté absolue et l’attention
accrue portée aux problèmes d’environnement. Dans d’autres domaines, comme la gestion et
la conservation des ressources en eau, des sols et de la biodiversité, la situation s'est
sensiblement dégradée. Un quart de la population dans les pays en développement souffre

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Chapitre II Les stratégies du développement durable

encore d'extrême pauvreté. La persistance de cette situation de pauvreté et d’inégalité soulève


de graves problèmes pour l'avenir, sur le plan de la paix et de la sécurité, de l’équité et de la
solidarité, et de l’environnement, aux niveaux national, régional et mondial. Les problèmes liés
au développement durable demeurent graves et urgents. Pour chaque pays, le défi posé et la
stratégie choisie pour le relever seront différents. Mais dans tous les cas, de profonds
changements structurels touchant à l’économie, à la société et à la politique seront nécessaires.

II.2) La stratégie de développement durable en Algérie


Depuis l’an 2000, l’Algérie a adopté une stratégie de développement durable reposant sur
différents axes. Il s’agit de politiques mises en place d’une façon progressive, à travers des
instruments de planifications et d’actions tels que ; la gestion de ses actifs naturels, la lutte
contre la pollution et l’implication des différents acteurs de la société au processus de
développement soutenable (Bouacida., R.Y. 2016)

L’Algérie a fait le choix d’un cadre participatif et inclusif en vue d’assurer une appropriation
des objectifs du développement durable par l’ensemble de la société et la mobilisation de cette
dernière en faveur du suivi et de la mise en œuvre de l’Agenda 2030, garantissant ainsi la
réalisation des différents objectifs au bénéfice de toutes les catégories de population. Aussi, dès
l’entrée en vigueur de l’Agenda 2030 pour le développement durable, l’Algérie s’est dotée d’un
Comité interministériel chargé du suivi de la réalisation des ODD en Algérie (Tableau 2.1).

Rapport Nationale volontaire 2019 – Algérie

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Chapitre II Les stratégies du développement durable

MADRP : Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche


MAE : Ministère des Affaires étrangères
MCDP : Modes de Consommation et de Production Durables
MCrce : Ministère du Commerce
ME : Ministère de l’Energie
MEER : Ministère de l’Environnement et des Energies Renouvelables
MEN : Ministère de l’Education Nationale
MESRS : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
MF : Ministère des Finances
MFEP : Ministère de la Formation et de l’Enseignement Professionnels
MHUV : Ministère de l’habitat de l’urbanisme et de la ville
MICLAT : Ministère de l’Intérieure, des Collectivités Locale et de l’Aménagement du Territoire
MICS : Méthodologie d’Enquête à Indicateurs Multiples
MJ : Ministère de la Justice
MRE : Ministère des Ressources en Eau
MSNFC : Ministère de la Solidarité Nationale de la Famille et de la Condition de la Femme
MSPRH : Ministère de la Santé de la Population et de la Réforme Hospitalière
MTESS : Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale
MTPT : Ministère des Travaux Publiques et des Transports
CNES : Conseil National Economique et Social
ONS : Office National des Statistiques
CF : Contrôleur Financier

II.2.1) Les Politiques environnementales


Les politiques environnementales en Algérie sont pilotées par le Ministère de l’Aménagement
du Territoire et de l’Environnement (MATE), créé à cet effet en 2000. Le pays dispose aussi
d’un réseau d’organismes sous tutelle pour coordonner sa politique, dont le plus important est
certainement l’Observatoire National de l’Environnement (ONE) créé en 2002 qui gère les
réseaux d’observation et de mesure de la pollution et de surveillance des milieux naturels.

- En 2002, l’Algérie a lancé le premier Plan National d’Action pour l’Environnement et le


Développement Durable (PNAE-DD, 2002-2012) qui vise à :
• renforcer le cadre législatif et réglementaire du développement durable,
• intégrer le concept de durabilité dans les différents programmes de développement,
• réduire la pauvreté et associer les différents acteurs économiques et les populations à
ce plan d’action.

- Un Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques (PNA-ACC) a été mis en place
pour la période 2003-2013 dont l’objectif étant de :
• lutter contre l’érosion environnementale,
• participer à l’effort international de la réduction des émissions de gaz à effets de serre
dans l’atmosphère.

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Chapitre II Les stratégies du développement durable

- Le plan de développement quinquennal (2010-2014) renouvelle la prise en compte de toutes


les questions relatives à la biodiversité, la dégradation des sols, la gestion de l’eau, la gestion
des déchets, la protection du littoral et la maitrise des rejets polluants du secteur énergétique.

- Le Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT) et le Programme de


Développement des Energies Renouvelables et l’Efficacité Energétique (PDEREE) qui
couvrent la période 2010-2030, sont la continuité des programmes précédents pour la réduction
des émissions de carbone, le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité
énergétique, ainsi que la préservation des ressources naturelles.

- Enfin, en 2013, un Plan National Climat (PNC) a relayé les plans précédents, et vise
notamment à l’adaptation des infrastructures industrielles aux règles et normes
environnementales internationales et la promotion du secteur des énergies renouvelables.

II.2.2) Les mesures principales


 Les émissions de gaz à effet de serre
La consommation d’énergie qui repose majoritairement sur les combustibles fossiles en pétrole
et gaz (99%) constitue la source principale des rejets polluants en Algérie. Les quantités
importantes des GES et principalement le dioxyde de carbone (CO2) qui sont rejetées dans
l’atmosphère proviennent des secteurs des transports (44%), le résidentiel et le tertiaire (34%)
et l’industrie (14%), (source : Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de
l’Utilisation de l’Energie, 2012).

Dans le cadre de la lutte contre la pollution industrielle, le MATE a introduit des mesures
coercitives, notamment la réduction drastique des gaz torchés du secteur des hydrocarbures et
des mesures qui incitent les entreprises à recourir aux normes environnementales
internationales. Ces actions ont été appuyées par l’introduction progressive d’une fiscalité
écologique basée sur le principe de « pollueur payeur » afin d’encourager les opérateurs
économiques à maîtriser leur impact sur l’environnement.
Concernant le secteur résidentiel, des mesures ont été introduites en 2011 dans le cadre du
Programme National de Maîtrise de l’Energie (PNME), notamment l’introduction de l’isolation
thermique des bâtiments pour promouvoir une consommation énergétique rationnelle.
Enfin, pour lutter contre les atteintes à l’environnement liées aux transports urbains, l’Algérie
a opté en faveur des mondes de transport plus économes en énergies, en privilégiant le
développement des transports urbains collectifs circulant avec une énergie électrique (ceci a
concerné dans un premier temps les grandes villes, projets pilotes, et va s’étendre à long terme,
à l’ensemble des autres villes du pays).

 Les énergies renouvelables


Pour subvenir aux besoins énergétiques du pays qui devraient doubler à l’horizon 2020, la
Politique en faveur du développement des énergies renouvelables, sera appuyée en grande
partie par la filière solaire. Avec son immense Sahara et un ensoleillement très élevé, l’Algérie
dispose de l’un des meilleurs potentiels solaires au monde. C’est une opportunité pour couvrir
la demande énergétique intérieure.

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Chapitre II Les stratégies du développement durable

A ce titre, depuis 2008 l’Algérie participe au Plan Solaire Méditerranéen (PSM) pour le
développement de la filière solaire et éolienne.
En 2009, une coopération avec l’Allemagne a été conclue pour la construction de la première
tour thermique dans le monde et qui devrait permettre à l’Algérie de produire d’ici 2030 un
tiers de ses besoins énergétiques à partir de ressources renouvelables.
Enfin, depuis 2011, l’Algérie dispose de sa première centrale hybride solaire-gaz, dont 20% est
d’origine Solaire (source : Ministère de l’énergie, Programme des énergies renouvelables et de
l’efficacité énergétique, 2011).

 La biodiversité
L’Algérie renferme une diversité taxonomique, éco systémique et paysagère importante. Cette
richesse s’explique par l’étendue de son aire géographique, du nord méditerranéen vers le sud
saharien. Cependant, des menaces et des dégradations pèsent sur cette diversité biologique à
cause de la sécheresse, la désertification, les incendies, les pollutions, l’expansion
démographique et l’urbanisation, la destruction et/ou la surexploitation des ressources
biologiques...
L’Algérie a intégré les objectifs de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) des
sommets de Rio, elle a défini en 1997 une stratégie et un plan d’action national et a élaboré en
2002 une politique afin de réduire les menaces à la biodiversité. L’engagement s’est renouvelé
par un nouveau plan d’action pour la période 2011-2020. Les actions déployées concernent
principalement la lutte contre la désertification et l’avancée du désert menaçant le nord du pays
à travers le projet du barrage vert, la dépollution du milieu marin, la protection et la valorisation
du littoral, la gestion de l’eau, la sauvegarde des aires protégées et des espaces verts, la
protection des ressources biologiques et la valorisation des ressources rares sahariennes comme
l’eau fossile.

 L’effort de Recherche et du Développement


Une attention particulière est accordée au secteur de la recherche scientifique et technologique
en lui accordant des moyens plus importants par rapport au passé. Dans ce contexte, le MATE
finance des projets de recherche sur les questions liées à la préservation et la valorisation de la
diversité biologique et les biotechnologies appliquées à l’environnement. Outre les programmes
de recherche qui existait en Algérie, le lancement en 2010 des Programmes Nationaux de
Recherche (PNR) dont une partie prenne en compte les thématiques liées de façon directe ou
indirecte au développement durable.

 La santé et la qualité de vie


Dans cette perspective, les principaux objectifs du PNAE-DD mis en place par les pouvoirs
publics algériens en 2002 sont l’éradication de la pauvreté et l’amélioration de la santé et la
qualité de vie des citoyens. Dans les zones rurales et urbaines, la population pauvre soufrait des
problèmes de santé liés au logement précaire, l’accès difficile à l’eau potable, l’exposition aux
pollutions industrielles et aux eaux usées.
Une politique de libéralisation du système de santé a été instaurée en Algérie afin d’améliorer
l’efficacité productive des secteurs sanitaires.

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Chapitre II Les stratégies du développement durable

 La sensibilisation et l’éducation environnementale


En 2002, une stratégie d’Éducation à l’Environnement et au Développement Durable (EEDD)
a été instaurée en Algérie. C’est un protocole d’accord signé entre le ministère de l’éducation
nationale et le ministère de l’environnement pour l’introduction de « l’éducation à
l’environnement » dans les cursus de formation scolaire et la création d'activités
complémentaires à travers les clubs verts des établissements d'enseignement.

II.3) Liste des indicateurs prioritaires pour le suivi de la stratégie


du Développement Durable

1. Indice d'efficience de l'eau,


2. Demande en eau et par rapport au PIB,
3. Indice d'exploitation des ressources renouvelables,
4. Part de la population ayant accès à une source d’eau améliorée,
5. Part de la population ayant accès à un système d’assainissement amélioré,
6. Intensité énergétique,
7. Part des énergies renouvelables dans le bilan énergétique,
8. Emissions de gaz à effet de serre,
9. Proportion du transport routier en termes de trafic terrestre de marchandises,
10. Proportion du transport terrestre collectif (urbain et interurbain),
11. Ratio de la population agricole sur la population rurale,
12. Pertes de terres arables,
13. Part du budget public alloué aux programmes de développement rural durable,
14. Proportion des produits agricoles de qualité,
15. Proportion de la population urbaine ayant accès à un logement décent,
16. Production de déchets ménagers par habitant et nombre de décharges non contrôlées,
17. Part des crédits bancaires alloués au secteur privé,
18. Mécanismes de financement public pour soutenir les régions les plus défavorisées,
19. Taux d’alphabétisme des jeunes,
20. Ratio filles/garçons d'inscription dans l'enseignement primaire et secondaire,
21. Dépenses publiques et privées en recherche et développement, en pourcentage du PIB.

II.3.1) Les indicateurs de développement durable en Algérie


La prise de décision en matière de développement durable repose désormais sur un ensemble
d’indicateurs statistiques. Il s’agira d’indicateurs phares, des indicateurs composites et enfin
des indicateurs globaux.
II.3.1.1) Les indicateurs phares

 Les émissions de gaz à effet de serre


En 2012, en Algérie, les émissions de CO2 (qui font partie des émissions agrégées des six gaz
à effet de serre considérées par le Protocole de Kyoto) dues à la combustion d’énergie s’élèvent
à 114 million de tonnes, soit environ 2,97 tonnes de CO2/habitant qui est deux fois supérieure
à celles de 1995.

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Chapitre II Les stratégies du développement durable

Les émissions par habitant en Algérie sont supérieures à la moyenne en Afrique (1 t CO2/hab),
et inférieures à la moyenne dans la région du Moyen-Orient (7,6 t CO2/hab) et dans le monde
(4,5 t CO2/hab). Les principaux secteurs polluants en Algérie sont : transports (49%),
résidentiel et tertiaire (31%), et industriel (12%).
Avec une consommation énergétique finale qui a augmenté avec un taux de croissance moyen
de 6,5% par an sur la période 2000-2012 (Graphique 1) et une très faible part des énergies
propres, l’Algérie à du chemin à faire pour pouvoir maitriser ses émissions polluants.

 Les énergies renouvelables


En Algérie, le bouquet énergétique est encore très peu diversifié. Sur la dernière décennie, la
part des ER dans le bilan énergétique n’a pas évolué et reste très faible et ne représente
aujourd’hui que 0,11%. La part des ER du mix électrique est très faible aussi et ne représente
que 0,7%, se situant ainsi loin de la moyenne de la zone de l’Afrique du Nord à 6,5%.
La production électrique d’origine renouvelable en Algérie est partagée entre le solaire et
l’hydraulique qui représente respectivement 15% et 85% (l’éolien est presque inexistant).
Les objectifs mis en place par les pouvoirs publics algériens d’augmenter la part des énergies
renouvelable dans la consommation énergétique à un niveau de 14% d’ici 2020 ne seront
probablement pas atteints.

 Le taux de croissance du PIB par habitant


Entre 2000 et 2017, le PIB réel de l’Algérie par habitant a augmenté en moyenne de 2% par an,
contre 3,32% au Maroc, 2,92% en Tunisie et 2,57 en Egypte. En l’absence d’un tissu
économique diversifié capable de produire de la richesse, l’économie algérienne reste fortement
dépendante des revenus du secteur des hydrocarbures qui représente près de 40% du PIB.

 L’évolution de la biodiversité
Pour la conservation de la diversité biologique, la multitude des zones terrestres protégées en
Algérie couvre tous les secteurs écologiques des domaines biogéographiques, soit près de
34% du territoire national. Pratiquement tous les parcs naturels nationaux ont été dotés d’un
plan de gestion, ce qui a permis d’associer les populations riveraines aux différents
programmes de développement et de limiter les délits causés.

II.3.1.2) Les indicateurs composites


• L’Indice de Développement Humain (IDH- Algérie)
L’indicateur du développement humain est un outil synthétique de mesure qui chiffre le niveau
atteint par chaque pays sous trois aspects essentiels : l’espérance de vie à la naissance, le niveau
d’instruction et le volume des ressources disponibles (PIB par habitant en PPA).
Trois paramètres principaux composent l’Indicateur du Développement Humain:
- la longévité (vivre longtemps et en bonne santé),
- l’instruction (acquérir des connaissances et un savoir-faire),
- le niveau de vie (pouvoir accéder aux ressources).

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Chapitre II Les stratégies du développement durable

• L’Indice de Performance Environnementale (IPE)


C’est un outil d’évaluation de l’efficacité des politiques environnementales d’un pays. Cet
indice est calculé par l’agrégation de 20 indicateurs reflétant les données environnementales
d’un pays, reliés à chacune des neuf politiques publiques (elles concernent : eau et sanitaire,
qualité de l’air, l’impact sur la santé, climat et énergie, pêcheries, biodiversité, ressources en
eau, agriculture, et forêts) et qui permettent une évaluation détaillée pour obtenir à la fin une
note sur 100. Dans le récent classement mondial IPE établi en 2014, l’Algérie figure à la 92ème
place sur 178 pays, avec un score de 50,0817. C’est le 13ème pays arabes en termes de
performances environnementales devancé par l’Egypte, la Tunisie et le Maroc classés
respectivement aux 50ème 52ème, et 81ème places au niveau mondial.
II.3.1.3) Les indicateurs globaux
 L’épargne nette ajustée
C’est un indicateur de soutenabilité mis au point par la banque mondiale pour exprimer la
variation du capital économique, humain et naturel d’un pays à l’issue d’un cycle annuel de
production. Il est calculé à partir de l’épargne brute (productions – consommations), moins la
consommation du capital fixe, plus les dépenses liées à l’éducation, moins les dommages causés
aux ressources naturelles (énergie, minéraux et forêts) et les dommages causés par la pollution
(émission de CO2 et de particules). Plus elle est élevée, plus le pays dispose d’une capacité de
production de revenus et que sa trajectoire de croissance est durable et inversement.

 L’empreinte écologique
Pour estimer le niveau de consommation des ressources disponibles lié aux activités humaines
et la valeur des actifs écologiques d’un pays et identifier ainsi les risques associés à ses déficits
écologiques, deux indicateurs sont utilisés : l’empreinte écologique et la biocapacité. La
différence entre ces deux indicateurs représente la réserve écologique ou le déficit, ils se
mesurent en hectares globaux (gha).En Algérie, depuis 1995, l’empreinte écologique par
habitant a augmenté d’environ 30% et la biocapacité par habitant est restée pratiquement stable.
Pour rendre compte de l’efficacité des politiques environnementales mises en place depuis une
quinzaine d’années, cette liste d’indicateurs statistiques a démontré dans l’ensemble, que les
progrès vers la voie du développement durable en Algérie sont encore moyens.
Dans un pays en voie de développement tel que l’Algérie les pouvoirs publics ont le rôle de
mieux informer et plus sensibiliser la population sur les questions environnementales, inciter et
encourager suffisamment les entreprises et les organismes publics à des comportements
responsables qui vont permettre de promouvoir des modes de consommation et de production
durables pour améliorer les performances environnementales.
Enfin, quand les citoyens deviennent conscients des questions liées à la préservation des
ressources naturelles, la lutte contre le réchauffement climatique et l’amélioration de leur
qualité de vie, ils viennent modifier leur rapport avec l’environnement et du fait, ils vont jouer
un rôle proactif en faveur du développement durable.

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