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Comprendre
le
développement
durable

Recueil de
Maryam RAHOU

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I. Qu’est ce que le développement durable ?

I.1. 10 questions pour comprendre le développement durable


I.2. Passez au durable ! Ca marche !
I.3. Une indispensable prise de conscience
I.4. Tous concernés : actions collectives et gestes individuels
I.5. Campagnes d'action : sensibiliser l'opinion
I.6. France : les acteurs institutionnels
I.7. Les ONG de défense de l'environnement

II. Les engagements de RIO A KYOTO

II.1. Kyoto, Rio... Petite histoire du développement durable


II.2. Les objectifs pour préserver la planète
II.3. Lois Grenelle II : L'engagement national pour l'environnement
II.4. Lancement du 2e plan Santé-environnement
II.5. La Boudeuse à l'abordage de la mission Terre-Océan
II.6. Sommet de Cancun, une nouvelle chance pour la planète
II.7. Cancun, un bilan mitigé

III. Le sommet de Copenhague

III.1. Sommet de Copenhague : Le rendez-vous manqué avec l'histoire


III.2. Quels sont les enjeux du sommet de Copenhague?
III.3. Economie du climat et climat économique
III.4. Copenhague : Quelle est la volonté des Etats-Unis ?
III.5. La France à Copenhague
III.6. Tous acteurs de notre destin
III.7. Sommet de Copenhague : Signez l’ultimatum climatique

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Le développement durable, c’est réussir à concilier les activités des entreprises tout en préservant
l’environnement. De nombreux pays se sont engagés dans cette voie, avec des objectifs concrets pour
réduire les émissions de gaz à effet de serre et préserver la planète. Tour d’horizon des principaux
engagements, des acteurs et des grandes dates.

I. Qu’est ce que le développement durable ?

Le développement durable, tout le monde en a entendu parler. Mais savez-vous réellement ce que cela
représente ? Pourquoi est-il aujourd’hui devenu incontournable pour toutes les entreprises... et pour
les particuliers ? Qui sont les principaux acteurs dans ce domaine ? Les réponses à vos questions.

I.1. 10 questions pour comprendre le développement durable

Plus de la moitié des Français a déjà entendu parler du développement durable, mais 16% savent
réellement ce qu'il signifie. Pourtant, l'enjeu est capital : pour en finir avec les inégalités mondiales,
l'épuisement des ressources naturelles et le réchauffement climatique, le développement durable
s'avère être une solution révolutionnaire, bien que difficilement applicable. Dix questions, dix réponses
pour s'y retrouver.

1. Qu'est-ce que le développement durable ?

« Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations
futures à répondre aux leurs ». Cette définition, c'est celle de Mme Gro Harlem Brundtland, Premier
Ministre norvégien. Elle est inscrite en 1987 dans le rapport Bruntland et proposée par la Commission
mondiale sur l'environnement et le développement. La course frénétique vers la croissance industrielle
néglige, depuis des décennies, les ressources naturelles qui s'épuisent.

Le développement durable est alors un idéal à atteindre : permettre à tous d'accéder au confort, garantir les
libertés publiques, répartir les richesses plus justement, protéger la planète pour le bien-être de nos enfants.
Cette nouvelle donne économique réconcilie le progrès industriel et social et l'équilibre naturel de la planète.
Au nom de trois principes : l'équité sociale, l'efficacité économique, la qualité de l'environnement.

2. Comment est né le concept de développement durable ?

Les années 70 sont celles d'un double constat : malgré les Trente glorieuses et l'enrichissement de la planète,
la fracture Nord-Sud s'aggrave et la sauvegarde de l'environnement est loin d'être la priorité. Les catastrophes
écologiques se multiplient et lors de la conférence internationale de Stockholm sur l'environnement, en 1972,
le terme d'éco-développement naît. En Allemagne, en 1979, le livre du philosophe Hans Jonas, Le principe
de responsabilité, remporte un véritable succès de librairie.

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L'auteur impose l'idée que la sauvegarde de l'humanité doit être prioritaire : toute technologie pouvant lui
nuire doit être remplacée. L'homme est donc responsable de sa propre survie. Un an après, le terme «
développement durable » apparaît dans un rapport de l'Union internationale pour la conservation de la nature.
Mais c'est le rapport Bruntland, en 1987, qui officialise sa définition et répand le concept. Il devient un
principe, un idéal à atteindre grâce à la Convention de Rio et l'Agenda 21, adoptés au Sommet de la Terre de
Rio, en 1992.

3. Comme le développement durable a pris de l'importance ?

Depuis le début de la Révolution industrielle, la course au progrès, l'amélioration des techniques et des
technologies est le but principal des nations développées. La fin du XIXe siècle voit s'imposer les
contestations sociales et les revendications ouvrières. L'économique et le social prennent donc toute leur
importance. Mais on néglige alors l'environnement.

L'utilisation intensive des ressources naturelles mène à la prospérité des pays industriels alors que la Terre
étouffe. Les analystes prennent conscience que ce modèle de développement n'est plus viable, puisqu'il
provoque le réchauffement climatique, l'épuisement des énergies non renouvelables, la destruction de
l'écosystème et de la biodiversité. La pollution, le gâchis pétrolier, la disparition de nombreuses espèces
animales et végétales, le trou de la couche d'ozone : il faut tirer la sonnette d'alarme.

Une autre priorité vient à l'esprit : si les pays développés ont amélioré leur confort, ce n'est pas le cas du
Tiers-Monde. Les inégalités augmentent en même temps que les pays riches surexploitent la planète. Si le
monde entier vivait comme les Américains, cinq à six planètes seraient nécessaires.

4. Quels sont les avantages du développement durable ?

Le développement durable a un avantage qui en amènent beaucoup d'autres : il demande la participation de


tous pour créer un monde meilleur, plus juste et plus respectueux de la planète. Les trois piliers sont
l'économique, le social et l'environnement et les acteurs jouent, à tous les niveaux, un rôle capital.

L'économique recherche la performance financière mais peut aussi contribuer au développement économique
à long terme. Une entreprise qui délocalise doit également participer à l'enrichissement de la région où elle
s'installe. Les Etats font alors en sorte que l'économique puisse apporter le confort à tous, et non à une
minorité de la planète.

En matière de social, si les salariés doivent être respectés et payés à la hauteur de leur travail, il en est de
même pour les fournisseurs. La société, syndicats et associations en tête, doit perpétuellement
rechercher la défense de l'intérêt général.

L'environnemental est intimement lié à l'économique : les activités des entreprises peuvent être compatibles
avec le maintien de l'écosystème. Une analyse juste des Etats et des ONG de l'impact économique sur la
planète, notamment en matière de consommation des ressources, de la gestion des déchets et des émissions
polluantes, donnerait la liberté d'agir si des abus sont constatés.

5. Quelles sont les priorités du développement durable ?

Pour mettre en œuvre une telle révolution économique, sociale et environnementale, la conférence de Rio, en
1992, a défini plusieurs objectifs. 173 Etats se sont engagés à les respecter :

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 Rééquilibrer les pouvoirs entre priorités économiques et impératifs sociaux et écologiques. Comment
? En intégrant certaines obligations envers l'environnement dans la logique commerciale : par
exemple, imposer aux spéculateurs boursiers d'investir dans des projets économiques viables et
équitables à long terme ;
 Les Etats doivent abandonner les pratiques politiques à court terme, la défense des intérêts
particuliers pour enfin tenir compte de l'intérêt général et remettre l'homme au coeur de l'économie ;
 Les Etats sont responsables autant que les ONG, les syndicats, les citoyens. Tous les groupes socio-
économiques sont invités à agir ensemble pour réaliser les objectifs du développement durable ;
 Rééquilibrer les relations Nord-Sud permettrait de créer un monde plus juste. En annulant la dette
publique, les pays en voie de développement auraient les moyens suffisants pour mettre en œuvre
une politique durable en matière d'éducation, de santé et de protection sociale. En appliquant une
taxe de type Tobin sur les échanges financiers, les pays du Sud pourraient financer ces projets ;
 Enfin, la sauvegarde de l'environnement est une nécessité impérieuse pour les générations futures. Le
Programme des Nations Unies pour l'environnement doit devenir une Organisation mondiale, qui
aurait le pouvoir d'imposer des politiques protectrices de la planète.

6. Qu'est-ce que la durabilité ?

On parle de développement durable, ou soutenable, d'après l'anglais sustainable development. Afin que le
concept puisse s'imposer dans les théories économiques, les scientifiques en sont venus à parler de durabilité
et de capital naturel. Certains sont partisans d'une durabilité forte, n'admettant pas que le capital naturel de la
planète soit amputé au détriment des générations futures. D'autres préfèrent une durabilité faible : ils
acceptent que le capital naturel soit détruit au profit d'intérêts économiques, mais proposent en échange le
développement des connaissances afin qu'à l'avenir, une solution puisse être trouvée à l'épuisement des
ressources.

7. Qu'a apporté le développement durable de concret ?

L'Agenda 21 rédigé lors du Sommet de la Terre de Rio, en 1992, semble aujourd'hui la seule avancée
mondiale en faveur du développement durable. Fort de quelques 2 500 recommandations, ce recueil de
mesures a été proposé aux Etats, entreprises, pouvoirs locaux ou associatifs qui souhaitent l'adopter.
Quelques collectivités s'en sont inspirées, d'autres ont fait leur certaines de ces recommandations.

La Suède a décidé par exemple d'abandonner toute utilisation du pétrole avant 2020. La France a inscrit une
Charte de l'environnement dans sa Constitution en 2004. La Commission européenne se réfère de plus en
plus au développement durable, et souhaite mettre en place la responsabilité des entreprises en matière
d'environnement (avec par exemple le principe du pollueur-payeur).

Car la lacune est là : les entreprises sont réticentes et n'acceptent pas cette intrusion des Etats dans les règles
économiques. C'est pourquoi le monde anglo-saxon, Etats-Unis en tête, privilégie le dialogue entre
organisations associatives et entreprises. Malgré ces quelques initiatives nationales, rien n'a cependant été
établi de concret au niveau international depuis l'Agenda 21.

8. Quelles difficultés rencontre le développement durable ?

Mettre en œuvre de nouvelles pratiques économiques, sociales et environnementales s'avère être une
véritable révolution. Les principes sont clairs, mais l'action soulève de multiples interrogations. Il est
impossible, à l'heure actuelle, de définir clairement les besoins des générations futures. Les objectifs
demandés par le lobby écologique sont actuellement impossibles à suivre : la pollution augmente sans cesse,
les déchets se multiplient et les gaspillages sont incessants.

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L'évolution du monde voit certains pays, comme la Chine et l'Inde, se développer au détriment des principes
du développement durable. Si les pays du Sud sont concernés par les enjeux de demain, ils ne sont nullement
impliqués dans la réflexion. Certaines avancées, comme le protocole de Kyoto, sont encore inefficaces face
au réchauffement climatique.

Notamment parce que les instruments de mesures de l'économie sont dépassés. Le calcul du PIB, la
croissance ne peuvent représenter les avancées en termes de développement durable. Même s'il existe
aujourd'hui de nouveaux instruments, comme le capital naturel, l'empreinte écologique ou l'indice de
développement humain, ils n'ont que peu d'incidence sur les pratiques économiques.

9. Quelles critiques ont été soulevées contre le développement durable ?

Comme toute idée, le développement durable a ses limites et ses détracteurs. La principale question qui se
pose reste centrée sur l'environnement. Le modèle social-économique actuel n'a pas su redistribuer les
richesses de façon égale et n'a pas tenu compte de l'épuisement des ressources naturelles. Il est donc
impossible, aujourd'hui, d'inclure des intérêts écologiques dans l'équilibre entre le social et l'économique.

Certains philosophes, comme André Comte-Sponville, soulignent le fait que les entreprises, malgré toutes
leurs bonnes intentions, ne pourront conduire de politique industrielle sous l'égide de la morale. Les intérêts
financiers priment.

Alors, si le développement durable peut dominer l'économie, il doit s'accompagner d'une refonte profonde du
droit international. Elle empêcherait notamment la mainmise technologique des pays les plus riches sur les
savoirs et les compétences, et donc, sur les ressources naturelles.

Enfin, les dernières années ont vu apparaître le mot durable partout. Le « touriste durable », par exemple, se
doit de respecter le pays d'accueil, de tous les points de vue. Un joli concept qui cache finalement un
tourisme d'élite, plus cher que le tourisme traditionnel, donc développant les inégalités sociales. Car le terme
reste confus. Certains y voient même un oxymore, puisque tout développement se doit d'être durable.
Quelques scientifiques préfèrent parler de « décroissance soutenable ».

10. Le développement durable, une utopie ?

Dans un monde où 20% de la population mondiale consomme 80% des ressources naturelles, le
développement durable paraît bien utopique. Voire, impossible. Comment laisser 50% de la population
utiliser 50% des ressources naturelles si ce n'est en forçant les pays riches à abandonner leur monopole ?
Dans un contexte de crise climatique grandissante, le développement durable semble n'être qu'un catalogue
de bonnes intentions très exigeantes.

Pourtant, c'est aussi l'unique réponse viable apportée aux problèmes du monde. Face aux inégalités, seul
l'accès pour tous aux droits fondamentaux et au confort de base est la solution. Face à l'épuisement des
ressources naturelles, la seule alternative reste les énergies renouvelables.

Face à l'élite financière, seule la participation de tous les acteurs socio-économiques permettra d'améliorer le
sort la population mondiale. En somme, le développement durable n'est pas la solution parfaite, mais c'est la
seule solution.

Faris Sanhaji

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I.2. Passez au durable ! Ca marche !

La semaine du développement durable débutera dans quelques jours et sera l'occasion pour tous de
passer à une consommation responsable qui s'inscrit notamment dans les objectifs du Grenelle
Environnement. De nombreuses manifestations vous aideront à passer à l'éco-consommation.
Demandez le programme !

Les associations ne sont plus les seules à se battre pour le développement durable. Les différents acteurs de
notre société s'investissent de plus en plus dans la consommation écologique et installent des systèmes qui
permettent de diminuer les impacts environnementaux. La Semaine du développement durable 2009 visera à
faciliter la mise en œuvre des principes de l'éco-consommation.

La Semaine du développement durable

La Semaine du développement durable a été créée à l'initiative du Ministère et a pour objectif de sensibiliser
le grand public et leur apporter des solutions concrètes pour mettre en œuvre ses principes.

Cette opération répond à un appel à projets destiné à tous les acteurs de la société : les industries, les
entreprises, les collectivités, les établissements scolaires et l'ensemble des citoyens. Ils sont invités à
organiser du 1er au 7 avril, diverses manifestations sur l'ensemble du territoire et doivent en décrire le
programme dans un formulaire d'inscription.

Après examen de ce dernier, le ministère autorise ou non leur participation à la Semaine du développement
durable. Le dépôt des formulaires d'inscription est possible jusqu'au 31 mars 2009, mais il est conseillé de le
faire au plus tôt afin de recevoir dans les temps les outils de communication du ministère, tels que les
bannières ou autres affiches.

En parallèle des manifestations, un concours destiné aux jeunes créatifs a été organisé par le ministère. Les
inscriptions sont closes depuis le 5 mars. Les créations seront appréciées par un jury, selon la créativité,
l'aspect graphique, le soin de la présentation et le caractère impactant du thème. Les lauréats pourront gagner
un voyage éco-responsable, un appareil photo numérique, un lecteur MP3 solaire et un chèque cadeau d'une
valeur de 100 €.

Passez au durable, ça marche !

L'édition 2009 de la Semaine du développement durable aura pour but d'inciter les gens à modifier leurs
habitudes de consommation. Le ministère du développement durable souhaite cette année, apporter des
solutions concrètes pour adopter une consommation responsable. Un enjeu important, surtout lorsque l'on
sait que 50% des émissions de CO2 en France sont dus aux ménages : cette production doit être divisée par
quatre pour pouvoir prétendre à un mode de vie durable.

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Quelques conseils pour une consommation éco-responsable :

Habitat : Le diagnostic de performance énergétique (DPE) permet de mieux connaitre son habitation d'un
point de vue énergétique et d'émissions à gaz à effet de serre. On peut utiliser des énergies renouvelables
et/ou une meilleure isolation pour limiter la consommation énergétique. La construction ou l'amélioration
peuvent faire l'objet d'aides financières importantes, comme l'éco-prêt à taux zéro ;

Eau : On peut équiper ses robinets de réducteurs de débit, ce qui peut faire économiser jusqu'à 40% d'eau. Il
faut privilégier les douches ainsi que les chasse d'eau à deux débits ;

Energie : il faut choisir les équipements les moins énergivores, ne pas laisser ses appareils en veille et
remplacer les lampes à incandescence par des ampoules à basse consommation ;

Alimentation : il faut privilégier les produits certifiés Agriculture Biologique (AB) ou issus du commerce
équitable. Il faut également choisir des produits de saisons et respecter l'équilibre alimentaire ;

Achats courants : éviter les emballages excessifs, privilégiez les produits labellisés NF environnement ou
écolabel européen. Limitez également le nombre de sac en optant pour un cabas ;

Déchets : afin de limiter le poids des déchets, il faut limiter les emballages superflus et privilégier les
matériaux recyclables. Avant de jeter, il faut se demander si l'objet ne peut pas avoir une seconde vie, et
éventuellement même le donner à des associations. Il faut utiliser moins pour jeter moins : limitez le papier,
les produits ménagers et les biens au strict nécessaire. Et lorsqu'ils doivent vraiment être jetées, il faut les
trier afin de favoriser le recyclage ;

Transports : il faut privilégier les transports en commun, le vélo ou la marche. Si la voiture est
indispensable, le covoiturage et une conduite responsable permettent de réduire la consommation de
carburant ;

Entreprises : la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) permet à l'entreprise de limiter ses impacts
environnementaux ou sociaux tout en restant compétitive. Cela passe par l'achat d'écoproduits et par de
bonnes pratiques ;

Tourisme et loisirs : pour les déplacements, privilégiez le train à l'avion et à la voiture. On peut également
pratiquer le tourisme solidaire : il s'agit de voyages plutôt en milieu rural et loin des régions touristiques. Il
ne faut pas pour autant relâcher ses efforts et continuer à respecter les ressources naturelles : la biodiversité,
les espaces naturels...

I.3. Une indispensable prise de conscience

Avec l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, la déforestation et plusieurs facteurs
naturels, la biodiversité et la population humaine doivent dès à présent s'adapter à un environnement
transformé, où les typhons deviennent plus violents, les glaciers fondent et les précipitations
augmentent. Etat des lieux d'une planète surchauffée.

Enclencher immédiatement un plan d'action. Les Académies des sciences des pays du G8, réunis à Londres
en 2005, affirment que le prétendu doute entretenu sur le réchauffement climatique et son origine humaine ne
justifie rien. Il faut immédiatement, selon eux, conjurer cette menace globale.

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Des faits incontestables

L'existence du réchauffement climatique ne peut plus désormais être contestée. En 2007, le GIEC (Groupe
d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), qui réunit plus de 600 climatologues, affirme avec
certitude que la température globale augmente. Nous connaissons les années les plus chaudes de la planète
depuis 12 000 ans. Ce qui est moins sûr, c'est l'impact humain dans les causes de ce réchauffement. Certains
scientifiques, qui ne sont pas climatologues, contestent l'idée que l'activité humaine ait plus d'importance que
les fluctuations de l'activité solaire.

Pourtant, la découverte de l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère remonte à la fin du XIXe
siècle. La première conférence sur le climat, réunie en 1979, constate que les récifs coralliens blanchissent à
cause de l'augmentation de l'acidité de l'océan. Les observations liées au réchauffement ne feront que se
multiplier.

Fonte des glaces

Le climat, en premier lieu. 2005 a été l'année la plus chaude dans toute l'histoire de la météorologie. La
température globale a augmenté de 0,8°C depuis un siècle, dont 0,6°C ces trente dernières années. Les
précipitations se sont déplacées et accentuées dans l'hémisphère nord, tout en diminuant dans l'hémisphère
sud. Aux pôles, de larges portions de banquise fondent. Elles se réduisent et perdent de la superficie tout en
perdant de l'épaisseur près des côtes.

Les glaciers du Groenland ont ainsi réduit de 80 à 230 milliards de tonnes par an depuis 2003, ce qui
contribuerait à 10% de l'élévation du niveau des mers. Les glaciers fondent aussi dans les montagnes. Si les
données manquent sur l'Himalaya, on sait cependant que la mer de glace de Chamonix disparaît, comme tous
les autres glaciers étudiés.

Les pratiques agricoles se modifient déjà. Les récoltes commencent plus tôt, comme les vendanges en
Bourgogne ou dans le sud de la France. Cette tendance est cependant peu fiable, puisque les pratiques
agricoles n'ont cessé d'être modifiées depuis 500 ans.

Autre tendance peu fiable, mais beaucoup plus impressionnante : les dernières études prouvent que le
nombre annuel de cyclones et typhons très violents a doublé entre 1975 et 2004. Un effet du réchauffement
de la surface de l'océan causée par le réchauffement climatique lui-même.

Un réchauffement dû aux activités humaines

De tels bouleversements planétaires ne sont pas sans conséquences, et ce dès notre époque. Les biologistes
notent de plus en plus un changement notable des aires de répartition de plusieurs animaux et plantes.
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Certaines se déplacent vers le nord, tandis que les animaux vivant dans les zones polaires recherchent des
zones de survie. Et les hommes sont également concernés. Avec l'élévation du niveau de la mer, qui se
poursuit centimètres après centimètres chaque décennie, les premiers réfugiés climatiques doivent fuir les
îles du Pacifique ou s'éloigner du rivage.

Le GIEC confirme la probabilité que le réchauffement climatique soit dû aux activités humaines est
supérieur à 90%. Avec comme cause première, les rejet de gaz à effet de serre. Les fluctuations solaires ont
aussi leur part ainsi que les émissions volcaniques, mais la déforestation globale est également pointée car
elle entraîne une désertification massive.

D'ici à 2100, l'augmentation des températures devrait se poursuivre avec une ampleur pouvant atteindre
3,4°C en 2100. Le scénario le plus catastrophiste table sur 6,3°C, mais ce n'est pas l'estimation plus fiable.
Toujours est il que la prise de conscience a déjà lieu.

Faris Sanhaji

I.4. Tous concernés : actions collectives et gestes individuels

Le développement durable est exigeant, et ne fonctionnera que lorsque toute la planète se sentira
impliquée. Par l'action des Etats pour soutenir les pays du Sud et la protection de l'environnement, les
pouvoirs locaux, les entreprises et les citoyens pourront se sentir concernés.

Le développement durable demande l'implication de tous, à plusieurs échelles. Des Etats les plus puissants
aux plus pauvres, des multinationales aux PME, des citoyens les plus pollueurs à ceux qui respectent
l'environnement, chacun peut prendre ce qui lui plaît dans le programme d'action du développement durable.
Au niveau local aussi bien qu'international, chaque initiative compte.

Des pouvoirs responsables

Tout commence par l'élaboration de l'Agenda 21, au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, en 1992. Une
véritable Bible du développement durable, à l'intention des Etats, des pouvoirs locaux, des entreprises et des
citoyens. Des milliers de projets dans lesquels il suffit de piocher. En 1997, Rio+5 est l'occasion d'un constat
amer : le développement économique se poursuit au détriment de l'environnement, et l'Agenda 21 n'a pas
encor été assez développé.

Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Tellement qu'on ne pourrait pas tout reproduire ici, mais
certaines illustrations démontrent bien comme le développement durable répond aux questions qui se posent
au niveau de la communauté internationale.

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L'Unesco a ainsi mobilisé l'ONU, les pouvoirs nationaux, les ONG et autres donateurs afin de développer
l'éducation dans le monde arabe. Et passe principalement par des aides financières aux universités nationales
afin qu'elles créent des réseaux de communication internationaux et multiplient les contacts avec les centres
de recherche du monde entier. Sans oublier l'implication des étudiants et élèves et l'amélioration des
techniques de transmission des connaissances.

Si la communauté internationale peut développer des projets durables, les villes également. La capitale
économique de Francfort a récemment inauguré une « ceinture verte » à la place du vieil aéroport.
Permettant aux cyclistes, marcheurs et autres sportifs de respirer, aux enfants de participer à plusieurs
activités pédagogiques, notamment dans des ateliers d'apprentissage. Plusieurs événements culturels
commencent à s'y organiser, pour la plus grande joie des citadins.

Une économie propre et juste

Les entreprises ne sont pas en reste. L'AFNOR porte le guide SD 21000 afin d'aider celles-ci dans leurs
démarches pour s'inscrire dans une logique de développement durable. Il est actuellement expérimenté dans
plusieurs régions françaises.

Certaines entreprises nationales, comme Gaz de France, La Poste ou Total, tentent de montrer l'exemple en
développant des initiatives écologiques qui semblent plus tenir de la communication que du souci de
l'environnement. Certaines ont choisi d'entrer au sein de l'Association des entreprises pour la réduction de
l'effet de serre, l'AERES, qui a pour but la baisse de 12% des émissions de gaz à effet de serre de 1990 à
2007, soit 25% de moins pour les entreprises manufacturières.

Depuis vingt ans, il semble également que le développement durable a permis l'augmentation de la micro
finance en faveur des PME des pays du Sud. Si elle permet aux entreprises d'investir, elle leur garantit
également la capacité de faire face aux événements qui pourraient leur nuire. La France a aussi développé
l'offre de services aux petits entrepreneurs d'Afrique, comme à Madagascar. Ils sont ainsi informés, aidés et
formés tout au long de leurs projets.

Malheureusement, ces initiatives ont encore leurs limites, notamment la trop grande dépendance des
entrepreneurs vis-à-vis des subsides fournis. Le ministère des affaires étrangères privilégie désormais le
soutien aux services locaux capables de fournir ces mêmes services.

Des citoyens impliqués

La France a donc compris, dans ce cas comme dans d'autres, que le développement demande l'implication de
tous les citoyens. Le développement durable également, surtout dans les pays industrialisés. Pleinement
responsables du réchauffement climatique et de la dégradation de l'environnement, les citoyens sont la
solution au problème et représentent une force considérable.

Des millions de personnes peuvent, par leurs gestes individuels, se rendent très efficaces. Par une
consommation plus responsable, ils peuvent contraindre les entreprises à s'engager dans le respect de la
nature. En favorisant l'économie de l'eau et de l'énergie, en choisissant le tri sélectif et en refusant la
multiplication des déchets, l'impact sur l'environnement ne peut être que bénéfique. Désormais, chacun de
nous peut, en s'unissant aux autres, changer le monde.

Faris Sanhaji

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I.5. Campagnes d'action : sensibiliser l'opinion

OGM, pollution chimique, déforestation, nucléaire : chacun de ces sujets a fait l’objet de campagnes
d’action de la part des ONG de défense de l’environnement. Avec un objectif commun, celui d’alerter
l’opinion pour peser sur les gouvernements et les entreprises concernées. Et des méthodes bien
différentes selon les organisations…

La communication est devenue un instrument décisif des sociétés modernes. C'est pourquoi les ONG
(Organisations Non Gouvernementales) impliquées dans la défense de l'environnement en font un usage
immodéré afin d'amener sur le devant de la scène les questions qui leur paraissent les plus urgentes. Souvent
d'accord quant aux objectifs, ces organisations divergent en revanche sur les moyens d'y parvenir. Illustration
de ces différences, mais aussi des points d'accord, à travers deux exemples emblématiques : ceux de
Greenpeace et du WWF.

Greenpeace : l'approche « coup de poing »

L'association fondée au Canada en 1971 revendique sa non-violence. Mais cela n'empêche pas ses militants
de s'impliquer directement sur le terrain à travers des actions spectaculaires qui marquent l'opinion et
provoquent la polémique. C'est notamment le cas sur les mers, que ses navires sillonnent pour s'opposer à la
pèche à la baleine ou aux essais nucléaires.

Sur terre non plus, Greenpeace ne reste pas inactif. Assaut contre un voilier sponsorisé par le groupe
nucléaire Areva, pénétration sur des sites interdits, arrachage d'OGM, déversement de charbon devant le
siège du groupe belge Electrabel... Ses opérations flirtent souvent avec l'illégalité, provoquant de nombreuses
actions en justice. Au risque de condamnations qui vont de la prison avec sursis (procès des militants anti-
OGM à Marmande en octobre 2007) au paiement de lourdes amendes (pour le blocage du transport de
matières nucléaires en particulier).

Pas question pour autant de changer d'angle d'attaque. Car les procès sont encore une occasion d'occuper
l'espace médiatique et de sensibiliser le public aux questions soulevées par l'ONG. Les autres associations de
défense de l'environnement, comme de nombreux scientifiques, reconnaissent d'ailleurs à Greenpeace ce rôle
d'aiguillon lui permettant de soulever des débats qui, sans cela, seraient restés confidentiels.

WWF : le respect de la légalité

Rien de semblable chez WWF (World Wild Fund), association d'origine anglaise qui a aujourd'hui, tout
comme Greenpeace, essaimé dans le monde entier. Cette différence tient pour partie aux origines des deux
organisations : tandis que Greenpeace a été fondé par des contestataires américains, WWF a vu le jour sous
les auspices de personnalités britanniques reconnues telles que le biologiste Julian Huxley, premier directeur
de l'Unesco.

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De fait, WWF privilégie la coopération avec les acteurs économiques, de préférence à la confrontation
directe. L'idée est d'inciter les entreprises à agir en faveur de l'environnement à travers une coopération sur
diverses formes d'action : travail sur les approvisionnements en bois du groupe Carrefour, label pour des
produits bio chez Lafuma, action en faveur de produits recyclés pour Canon... A la base de cette approche,
un double constat : la nécessité de convertir les entreprises à la cause écologique, et la sensibilité de plus en
plus forte des consommateurs à ces questions.

Cela n'empêche pas WWF de conduire quelques opérations spectaculaires, comme ces tests sanguins réalisés
auprès de députés européens pour mettre en évidence la présence de produits chimiques dans leur organisme.
Une prise de possession sans concession alors que se préparait le vote de la réglementation REACH,
combattue par les industriels du secteur. De plus, l'association mène un travail de fond qui fait souvent
référence, comme dans le cas de la Loire où elle a racheté des parcelles de terrain, réintroduit le saumon,
combattu la construction de barrages...

Autre constat, Greenpeace et WWF ont tous deux adhéré à l'Alliance pour la planète, une fédération
d'associations écologiques mise sur pied pour le Grenelle de l'Environnement. Au total, l'impression est
davantage celle d'un partage des tâches que d'une opposition de fond : Greenpeace étant plutôt axé sur la
dénonciation des mauvaises pratiques, tandis que le WWF accompagne les entreprises pour les aider à
améliorer leurs comportements.

Bernard Rastoin

I.6. France : les acteurs institutionnels

L'engagement des institutions françaises et européennes en faveur de l'environnement et du


développement durable n'a cessé de se renforcer ces dernières années. Petit tour d'horizon des
principaux acteurs concernés, du Ministère de l'Ecologie à l'ADEME en passant par le Conservatoire
du Littoral...

Le Ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement Durables (MEDAD)

La nouvelle appellation donnée à l'ex-ministère de l'Environnement reflète bien l'élargissement de ses


missions et compétences. Désormais, celui-ci n'est plus seulement chargé des questions d'écologie et
d'environnement au sens strict, mais aussi des transports et de l'habitat, de l'énergie, ou encore de
l'aménagement du territoire. Une polyvalence logique du fait de la transversalité des problématiques
rencontrées, et de leurs conséquences non seulement environnementales, mais aussi sociales et économiques
de plus en plus lourdes.

On l'a bien vu notamment lors du Grenelle de l'Environnement, où le rôle du ministère a d'abord été
d'accompagner un dialogue entre des acteurs issus d'horizons très disparates, afin de leur permettre de
trouver un terrain d'entente débouchant sur des solutions concrètes.

L'Institut Français de l'Environnement (IFEN)

Implanté à Orléans, L'IFEN est une émanation du Ministère de l'Ecologie, pour le compte duquel il effectue
enquête et recueil de données statistiques sur les questions d'environnement et de développement durable. Un
rôle crucial, puisque les chiffres qu'il va établir serviront ensuite de références pour tous les intervenants du
secteur ! A l'international, l'IFEN est aussi chargé de transmettre ces informations à l'Agence européenne
pour l'environnement, qui remplit une fonction analogue au niveau continental.

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Les Directions Régionales de l'Environnement (DIREN)

Les DIREN sont des services décentralisés du Ministère de l'Ecologie, intervenant au niveau régional ou
départemental selon les cas, avec des attributions variées :

 Le recueil et la diffusion des données sur le sujet à l'échelon local ;


 La définition et la mise en œuvre des actions de protection et de valorisation des milieux naturels
(participation notamment à l'élaboration des chartes des parcs naturels régionaux) ;
 La gestion du patrimoine bâti rural et urbain, celle de ressources en eau ;
 La prise en compte de l'environnement dans les procédures de planification et d'aménagement ;
 L'information et la sensibilisation du public ;

Les Directions Régionales de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement (DRIRE)

L'action des DRIRE ne se cantonne pas aux aspects écologiques, mais aussi à divers enjeux industriels qui
vont des autorisations pour l'exploitation des carrières à la vérification de la conformité des appareils à
pression ! Dans le domaine qui nous intéresse, les DRIRE veillent notamment à maîtriser l'impact des
industries sur l'environnement, en particulier en ce qui concerne la gestion de leurs déchets. Elles jouent
également un rôle en matière de surveillance de la qualité de l'air.

L'Agence européenne de l'environnement

C'est le pendant européen de l'IFEN, chargé comme celui-ci d'établir des données fiables et de les diffuser
auprès des acteurs du secteur. A noter, son action dépasse le cadre de l'Union européenne stricto sensu,
puisqu'elle compte parmi ses membres des pays qui n'en font pas partie tels que la Norvège ou la Turquie.

L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME)

L'ADEME est un établissement public qui s'adresse aussi bien aux entreprises et aux pouvoirs publics (y
compris à l'échelon local) qu'aux particuliers dans cinq domaines principaux : gestion des déchets,
préservation des sols, économies d'énergie, qualité de l'air et lutte contre les nuisances sonores.

Pour chacun de ces aspects, elle contribue à l'élaboration de la réglementation, favorise la diffusion des
connaissances et soutient les actions innovantes, notamment à travers des aides financières et un appui à la
recherche-développement. Son action s'exerce aussi dans un cadre de proximité, à travers vingt-six
délégations régionales ainsi que trois représentations dans les territoires d'outre-mer.

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Les Agences de l'eau

Il existe six agences de l'eau, soit autant que de bassins hydrographiques en France. Financées par une
redevance versée par les usagers en fonction de leur volume de consommation, ces établissements publics
exercent trois missions principales :

 La préservation et l'amélioration des ressources ;


 La lutte contre la pollution ;
 La connaissance des milieux aquatiques.

Leur action passe notamment par le financement de travaux d'intérêt commun bénéficiant aux différents
acteurs concernés (collectivités locales, industriels, agriculteurs). Elles contribuent également à l'information
du public sur le sujet.

Le Conservatoire du Littoral

Le rôle du Conservatoire du littoral est d'acquérir des terrains côtiers fragiles ou menacés et de les remettre
en état avant d'en confier la gestion à des communes, collectivités locales ou associations. Son action s'étend
également aux estuaires, deltas et lacs de plus de 10 km2. Au 1er janvier 2007, le domaine du Conservatoire
du littoral s'étendait sur 103 000 hectares et 880 km de rivages, regroupant 400 sites naturels.

Bertrand Mauvy

I.7. Les ONG de défense de l'environnement

En matière d’ONG de défense de l’environnement, ça n’est pas la pénurie qui guette ! Des
organisations internationales type WWF ou Greenpeace aux petites associations locales étroitement
spécialisées, de multiples acteurs sont mobilisés sur le terrain en faveur de la nature. De quoi trouver
chaussure à son pied, du soutien financier à l’engagement actif…

Lorsqu’on parle d’associations de défense de l’environnement, les deux noms qui viennent le plus
spontanément à l’esprit sont souvent ceux du WWF (World Wild Fund) et de Greenpeace. La première
revendique 4,7 millions de membres à travers le monde, tandis que la seconde compte 3 millions
d’adhérents. Elles soutiennent des causes analogues, espèces menacées, écosystèmes à préserver ou à
restaurer... Leur fonctionnement et leur mode d’action sont pourtant fort différents, voire opposés.

Là où le WWF et son gentil panda tout rond optent pour l’action légale et les partenariats avec les
entreprises, les activistes de Greenpeace n’hésitent pas à braver les autorités, avec des engagements
politiques plus marqués contre le nucléaire, les OGM, etc.

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Mais ce ne sont pas les seules associations internationales présentes en France. Parmi celles-ci, on compte
aussi le Réseau Action Climat, qui regroupe une quinzaine d’associations spécialisées autour des thèmes de
l’effet de serre et du réchauffement climatique. Le RACF participe aux négociations internationales sur le
climat, en particulier auprès de l’ONU, tout en contribuant à l’information de l’opinion et au suivi des
politiques publiques dans ce domaine.

Autre organisation internationale déployée sur le front de l’environnement, les Amis de la Terre s’implique
notamment dans la défense des forêts primaires et l’écocertification des importations de bois. L’association
participe également à des campagnes de sensibilisation et de mobilisation, tout en soutenant des actions
collectives réunissant associations et citoyens autour d’objectifs communs : agriculture et OGM,
responsabilisation des institutions financières, développement des énergies alternatives…

Grands anciens et petits nouveaux

Au niveau hexagonal, c’est France Nature Environnement qui occupe le premier rang avec ses 850 000
adhérents. Il s’agit en réalité d’une fédération regroupant pas moins de 3000 associations réparties sur tout le
territoire, avec une forte présence en Alsace où le groupement a vu le jour.

Le rôle de France Nature Environnement est notamment de coordonner et relayer les actions des
organisations qui lui sont affiliées. En tout, ce ne sont pas moins de 150 actions qui sont menées chaque
année à l’échelle nationale afin de lutter contre l’installation de sites polluants.

Parmi les petits nouveaux, certains ont déjà acquis une grande visibilité, au moins dans l’opinion : Nicolas
Hulot et la fondation qui porte son nom en est le meilleur exemple. Promouvant l’éducation à
l’environnement, celle-ci soutient principalement des actions de communication et d’information en
direction du grand public. Et peut se targuer d’un résultat incontestable : avoir contribué à populariser les
thématiques environnementales par la voix de son médiatique porte-drapeau.

Même profil de vedette du petit écran pour Yann Arthus-Bertrand, qui à travers Good Planet cherche à
fédérer les énergies autour d’expositions, de manifestations ou encore du programme « Action Carbone »,
visant à compenser les émissions de gaz à effet de serre.

L’union fait la force

Les associations peuvent aussi choisir de se regrouper afin d’élargir leur audience. Ainsi de l’Alliance pour
la planète, créée à l’origine pour alerter l’opinion sur l’urgence des questions écologiques, et qui a
notamment inspiré la tenue du Grenelle de l’Environnement.

Parmi ses adhérents figurent par exemple le CNIID (Centre National Indépendant d’Information sur les
Déchets), Ecologie sans frontière, qui mène des actions juridiques contre la pollution de l’air et les marées
noires, ou encore Planète Eolienne, œuvrant pour promouvoir cette forme d’énergie renouvelable.

Autres associations qui ne faisaient pas partie de l’Alliance mais ont néanmoins participé au Grenelle, la
Ligue ROC (Rassemblement des Opposants à la Chasse) et la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux)
œuvrent toutes deux pour préserver la biodiversité. Sans sympathie particulière pour les chasseurs, comme
l’indique le nom de la première.

Bertrand Mauvy

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II. Les engagements de RIO A KYOTO

Le développement durable ne s’est pas fait en un jour ! C’est pas à pas, au cours de rencontres
internationales comme le sommet de Rio ou celui de Kyoto, que la prise de conscience a débuter, et que
les grands engagements ont été signés. Reste à atteindre les objectifs fixés...

II.1. Kyoto, Rio... Petite histoire du développement durable

Le développement durable ne fait parler de lui que depuis une vingtaine d'années, et pourtant il
remonte à beaucoup plus loin. Depuis le choc pétrolier de 1973 et les premières catastrophes
écologiques, les scientifiques prennent conscience du danger que l'humanité représente pour la planète
et pour sa propre survie. Retour en arrière.

Quarante ans : l'histoire est encore courte. Mais quarante ans, ça suffit pour réunir des centaines de chefs
d'Etat. Depuis 1972, les idées cheminent, les premiers rapports sont publiés et les conférences internationales
sur l'environnement se multiplient. En quarante ans, la communauté internationale a beaucoup promis, mais
n'a que partiellement mis en pratique. Petite revue chronologique, entre sommets de la Terre, ONG et
scientifiques.

1972 : « Halte à la croissance ? » : la question tombe comme un couperet. Le Club de Rome, une poignée de
chercheurs du monde entier qui s'interrogent. Cette fondation créée en 1968 rend un rapport alarmant, réalisé
avec des centaines de simulations informatiques sur l'évolution de la population mondiale. Il en ressort un
nombre d'êtres humains diminué, les sols cultivables considérablement appauvris, des ressources énergétique
s rares.

1972 est une année phare pour le développement durable. Les Nations Unies réunissent une conférence sur
l'environnement à Stockholm. On parle alors d'éco-développement, d'interactions entre écologie et économie,
des relations Nord-Sud. En une année, le débat est lancé, les questions sur le modèle de croissance occidental
se soulèvent.

1980 : L'Union internationale pour la conservation de la nature publie le rapport sur « La stratégie mondiale
pour la conservation » où apparaît pour la première fois la notion de développement durable, traduite de
l'anglais « sustainable development ».

1987 : Le rapport Brundtland donne définit le développement durable : « Un développement qui répond aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. »

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1992 : Premier Sommet de la Terre. 182 pays représentés à Rio, qui reconnaissent officiellement la nécessité
de changements profonds. La Déclaration de Rio se base sur le progrès économique, la justice sociale, et la
préservation de l'environnement. L'essence même du développement durable.

Le concept est décliné dans un « Agenda 21 » très prometteur. Des milliers d'objectifs à atteindre, en termes
d'inégalités, d'économie, d'écologie, d'énergies renouvelables. A chaque pays, région, entreprise, association
de l'utiliser à sa guise.

Ce Sommet provoque dans toutes les grandes institutions mondiales des changements de théorie. La Banque
mondiale affirme dans un rapport : « Il n'y a pas de différence entre les objectifs de la politique de
développement et une protection appropriée de l'environnement. L'une et l'autre doivent avoir en vue une
amélioration du bien-être. » L'OMC suit. En France, la Commission française du développement durable est
fondée en 1993.

1998 : Depuis le Sommet de la Terre, 189 pays ont adopté la Convention cadre des Nations Unies sur le
changement climatique. Six ans après, le Protocole de Kyoto est signé. Le premier traité international
imposant des résultats concrets dans la lutte contre la pollution est modeste : 38 pays industrialisés, doivent
réduire leurs émissions de dioxyde de carbone de 5,2% d'ici 2012 par rapport à celles de 1990.

2002 : Cent chefs d'Etat, des dizaines de milliers de représentants gouvernementaux et d'ONG se réunissent
au Sommet de la Terre de Johannesburg. Le traité adopté s'engage sur la conservation des ressources
naturelles et de la biodiversité.

2005 : Le protocole de Kyoto entre en vigueur.

Faris Sanhaji

II.2. Les objectifs pour préserver la planète

A quoi ressemblera le monde en 2050 ? Les experts du GIEC s'y sont penchés et sont formels. Si rien
n'est enclenché dès maintenant pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, c'est une véritable
anarchie planétaire que l'humanité devra affronter. Et si les objectifs concernant l'énergie, les
transports, l'industrie et l'agriculture sont aisément atteignables, ils demandent néanmoins des efforts
de la part de toute la communauté internationale.

Une chose est sûre et certaine : le réchauffement climatique est déjà entamé et irréversible. Les experts du
GIEC, réunis à Bangkok en mai 2007, ont prévenu la communauté internationale. Les solutions pour réduire
l'augmentation de la température sur la Terre ne sauraient éliminer le processus et si la communauté
internationale agit dès maintenant, la chaleur n'augmentera que de 2°C d'ici 2100.

Diviser les émissions de gaz à effet de serre par quatre

L'objectif principal est simple mais difficile à mettre en œuvre. Il faut réduire les émissions de gaz à effet de
serre de moitié d'ici 2050 à l'échelle planétaire. Ce qui signifie, pour les pays industrialisés, une division par
quatre de ces mêmes émissions. Si rien n'est fait, la communauté scientifique mondiale craint le pire : vagues
de sécheresse et d'inondations, famines, fonte des glaciers, extinction de 20 à 30% de la biodiversité. Le
monde tel que nous le connaissons ne sera qu'un lointain souvenir.

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Pour enrayer le phénomène, on identifie quatre cibles : le secteur énergétique, les transports, l'industrie et
l'agriculture. Ceux-ci ont provoqué l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre de 70% entre 1970 et
2004. Le GIEC prévoit même la poursuite de l'augmentation dans les deux prochaines décennies,
principalement à cause des nouveaux pays industrialisés.

L'énergie

Dans les technologies déjà disponibles et que l'on ne peut remplacer dès aujourd'hui, le GIEC espère une
amélioration de la production et de la distribution afin qu'elles soient moins polluantes. Le stockage de
carbone, une technique en cours d'étude en Europe et aux Etats-Unis, serait un bon moyen de piéger le CO²
dans la terre pour y remplacer les énergies fossiles ou le gaz naturel.

Les prévisionnistes comptent également sur le développement des énergies renouvelables. Connaissant déjà
un fort développement, elles devraient représenter 30 à 35% de production d'énergie mondiale en 2030. Par
contre, la production nucléaire devrait connaître une moindre progression, notamment à cause de son coût et
du danger qu'elle représente.

Les transports

Aujourd'hui, les voitures consomment de moins en moins d'énergie tout en ayant un meilleur rendement. Les
voitures hybrides constituent un espoir pour l'avenir ainsi que les biocarburants, même si les grandes villes
doivent continuer de promouvoir les transports non motorisés, comme le vélo, ainsi que les transports en
commun.

L'aviation est toujours, cependant, facteur d'inquiétudes. A l'avenir, aucune avancée technologique
révolutionnaire ne devrait voir le jour, mais essentiellement les mêmes que celles que nous connaissons en
plus efficaces.

L'industrie

Une utilisation plus efficace des équipements et de l'énergie est en train de naître. Elle permet de moins
gaspiller d'énergie, ce qui représente une économie certaine pour les entreprises. Toutes les nouvelles
technologies doivent dès maintenant prendre en compte l'impact environnemental.

A l'avenir, la chaleur et l'énergie utilisée pour la fabrication de matériaux, par exemple, pourront être
récupérées. Le stockage de carbone pourra être mis en place pour la fabrication du ciment ou de l'acier. Le
recyclage devrait acquérir une place centrale au sein du secteur industriel.

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Le bâtiment

Qu'il s'agisse d'équipements, d'éclairage, de chauffage, la lutte contre le gaspillage est partout. Les nouveaux
appareils de cuisson, par exemple, dépensent moins d'énergie, et les équipements de refroidissement
prennent de plus en plus compte la réduction de l'émission des gaz fluorants, qui ont un très fort impact sur
l'environnement.

Devenant de plus en plus intelligentes, les technologies disponibles à l'avenir seront capables de contrôler les
dépenses d'énergie et de réagir en cas de gaspillage. Le solaire photovoltaïque devrait également connaître un
développement très important, ce qui l'imposerait partout dans les pays industrialisés.

L'agriculture

Ce secteur important est sujet à controverse. S'il participe moins au réchauffement de la planète, il est
néanmoins la principale cause de la déforestation, de la perte de biodiversité et participe à la dissémination
de produits chimiques, toxiques et polluants dans la nature. Une politique de prévention doit dès à présent
être mise en œuvre. L'agriculture biologique peut constituer une alternative crédible et la gestion des terres
doit être améliorée. Mais surtout, maintenir les forêts tropicales sera la future priorité.

L'avenir écologique

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le coût d'une telle révolution des pratiques serait limité. Moins
de 5,5% du PIB mondial, soit une croissance annuelle atténuée de 0,12%. Par contre, si rien n'est entrepris, le
réchauffement global pourrait amputer l'économie mondiale de 5-20% de son PIB chaque année. Soit un
impact économique aussi catastrophique que les 2 guerres mondiales et la grande dépression des années 30.

Mais si le monde met en marche cette révolution écologique, l'avenir semble radieux. Les logements propres,
la voiture polluante disparue, les TGV ultrarapides, une nourriture saine. Une vision beaucoup plus
prometteuse que celle des canicules, dégâts économiques, guerres pour l'eau ou le pétrole engendrées par une
inaction planétaire pour sauvegarder l'environnement.

Faris Sanhaji

II.3. Lois Grenelle II : L'engagement national pour l'environnement

Les lois Grenelle II, ou lois "d'engagement national pour l'environnement" qui entrent en discussion à
l'Assemblée nationale en mars 2009, visent à donner les moyens juridiques, réglementaires et
économiques pour atteindre les objectifs issus de Grenelle de l'environnement.

Elles font suites aux lois Grenelle I, qui ont traduit les conclusions du Grenelle en objectifs, et représentent
l'étape suivante du long processus qui va de la constatation des problèmes à la mise en œuvre de solutions.

Petit aperçu de ce que les lois Grenelle II vont changer

Les lois Grenelle II établissent de nouvelles mesures en matière de logement, de transport,


d'approvisionnement en énergie, de traitement des déchets. Elles visent aussi à préserver la biodiversité et à
renforcer la lutte contre les pollutions sonores ou liées aux téléphones portables.

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En matière d'habitat, les critères de performance énergétique et de développement durable devront désormais
être sérieusement pris en compte dans la construction de logement et les plans d'urbanisme. Les anciens
bâtiments devront progressivement se mettre aux nouvelles normes environnementales, notamment en
termes de chauffage collectif.

Tous les projets d'aménagement devront intégrer des critères de développement durable, visant notamment
au développement des énergies renouvelables (comme l'éolien maritime). Enfin, les pollutions lumineuse,
sonore, et électromagnétique (notamment émise par les téléphones portables) sont ciblées.

En matière de transports, les collectivités locales sont sollicitées pour encourager les transports collectifs et
les mobilités douces (vélos, covoiturage) et un sérieux coup de pouce est donné à l'activité d'auto-partage
(une sorte de vélib' mais avec des voitures). Les transporteurs routiers quant à eux, verront désormais le prix
du péage modulé selon la quantité de gaz à effet de serre émise par leur véhicule...

En matière de biodiversité, une certification "haute valeur environnementale" récompensera les agriculteurs
les plus respectueux de l'environnement. La protection des espèces, de leur habitat et des ressources
naturelles est fortement renforcée, notamment en Guyane. Ainsi, les lois Grenelle II proposent la création
d'un écolabel pour la pêche responsable et établissent des mesures pour protéger les sources d'eau.

En matière de gestion des déchets, les lois Grenelle II incitent au recyclage dans le secteur du BTP, au
développement du compostage et la méthanisation à partir des déchets organiques, et favorisent de nouvelles
filières de recyclage (comme les seringues dans le secteur de la santé)...

Enfin, les entreprises de plus de 500 salariés et collectivités de plus de 500 000 habitants sont fortement
invitées à renforcer la prise en compte des impacts environnementaux et à rendre transparentes leurs actions
en matière de développement durable. Désormais, elles devront établir leur bilan carbone et prendre des
mesures pour réduire leur impact environnemental.

Les lois Grenelle II suffiront-elles à sauver la planète ?

D'après les associations, les lois Grenelle II correspondent aux compromis trouvés lors du Grenelle, même si
elles comportent des lacunes. Ainsi, France Nature Environnement pointe du doigt la faible prise en compte
de l'agriculture biologique et la faiblesse des contraintes adressées aux entreprises.

On peut supposer que malgré les avancées apportées par les lois Grenelle II, un gros travail restera à fournir
pour verdir l'économie et rendre plus durables nos modes de vie. Un exemple des difficultés à venir est
fourni par l'amendement 157, déposé à l'initiative des fabricants de radiateurs électriques, qui vise à
empêcher la mise en place d'une réglementation défavorable à ce secteur. D'après ses détracteurs, le radiateur
électrique perdrait 90% de l'énergie primaire dans le processus de production de chaleur... Ce qui semble
certain, c'est qu'il n'y aura pas de grands changements sans sacrifices, et sans compromis !

Matthieu Mellul, le 6 avril 2009

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II.4. Lancement du 2e plan Santé-environnement

Le second "Plan national santé-environnement" a été lancé par Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat
chargée de l’écologie le 13 juillet 2009. Au programme, une douzaine de mesures phares qui se
concentrent sur la protection des femmes et des jeunes enfants.

Conformément aux engagements du Grenelle Environnement, le deuxième Plan National Santé


Environnement (PNSE2) qui couvrira la période 2009-2013 se concentre autour de 12 mesures phares pour
réduire les pollutions environnementales liées à des maladies graves (cancers, maladies cardiovasculaires,
respiratoires ou neurologiques).

Réduire les expositions liées à des maladies graves

Selon l’Institut de Veille Sanitaire, 5 à 10% des cancers seraient dus à des facteurs environnementaux, c’est
dire si l’enjeu de santé publique est important. Parmi les mesures annoncées pour ce deuxième plan santé
environnement, on note ainsi :

Un "Plan particules" qui vise à réduire de 30% les concentrations dans l’air ambiant en particules fines PM
2,5 d’ici 2015. Ces particules émises par le chauffage au bois et la circulation automobile seraient liées à
l’asthme, aux allergies mais aussi aux maladies cardiovasculaires ou à certains cancers. Les émissions dans
l’air et dans l’eau de 6 substances toxiques devront également être réduites de 30% d’ici 2013: mercure,
arsenic, hydrocarbures aromatiques polycyclique (HAP), benzène, perchloroéthylène et PCB/dioxines ;

Protection des enfants : il est prévu de renforcer le contrôle des substances, préparations et articles mis sur
le marché en France, notamment sur les produits destinés aux enfants. Par ailleurs, l’exposition aux
substances préoccupantes dans l’habitat et les bâtiments accueillant des enfants devra être réduite : une
expérimentation de surveillance de la qualité de l’air dans 300 crèches et écoles, sera lancée dès la rentrée
2009 et un programme d’identification et de traitement des crèches et les écoles construites sur des sols pollu
és sera également engagé ;

L’étiquetage sanitaire des produits de construction, de décoration ainsi que des produits les plus émetteurs
de substances dans l’air intérieur des bâtiments sera mis en place, et l’utilisation des produits et matériaux les
moins émissifs dans les écoles et crèches sera obligatoire d’ici 2011 ;

L’amélioration de la qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments passera notamment par le


développement des conseillers "Habitat santé", pouvant se rendre au domicile des personnes souffrant de
certaines maladies, pour leur proposer des mesures ciblées destinées à améliorer leur environnement de vie.
En France, ils ne sont que 79 et ne se déplacent le plus souvent que sur prescription des autorités. Cf.
entretien avec Régis Saulnier, conseiller médical en environnement intérieur.

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Réduire les inégalités environnementales

Ce deuxième plan national santé environnement prévoit également de lutter contre certaines "inégalités
environnementales". Ainsi, il est prévu de réduire là encore les expositions aux polluants spécialement pour
les enfants et les femmes enceintes, mais également de :

 Poursuivre le programme de lutte contre l’habitat indigne, avec un objectif de 20 000 logements
traités par an ;
 Identifier et gérer les "points noirs environnementaux", qui sont des zones susceptibles de
présenter une surexposition à des substances toxiques, en particulier en mettant en place
des actions d’identification de ces zones ;
 Mettre en place dès 2010 un programme de bio surveillance sanitaire de la population ;
 D’un budget global de 490 millions d’euros, ce deuxième plan plein de bonnes intentions inclut une
part à la recherche, puisque 127 millions y sont consacrés. Les risques émergents comme les
nanotechnologies ou les ondes électromagnétiques sont particulièrement visés.

Luc Blanchot, le 22 juillet 2009

II.5. La Boudeuse à l'abordage de la mission Terre-Océan

Dans le cadre du Grenelle de la mer, l'aventurier Patrice Franceschi est à la tête de la mission Terre-
Océan, une expédition de deux ans dont l'ambition est de préserver l'avenir de la planète pour les
générations futures. Quand l'écologie se mêle à l'esprit d'aventure…

Si l'époque des grandes expéditions maritimes est révolue, l'esprit d'aventure vit encore à travers Patrice
Franceschi. Ce marin-écrivain, aventurier des temps modernes, est le capitaine du célèbre trois-mâts La
Boudeuse. A bord de son bateau, son équipage et lui vont parcourir durant deux ans les mers du monde de
l'Amérique du Sud à l'Océan Pacifique. La mission Terre-Océan, initiative du Grenelle de la mer, devra
permettre de répondre à différentes problématiques sur la biodiversité, le développement durable, le
réchauffement climatique… tout en sensibilisant le public à une écologie centrée sur l'homme.

Une mission pour le Grenelle de la mer

Mouillée au port normand de Fécamp, la Boudeuse larguera les amarres dimanche 18 octobre. Direction
l'Amazone, première étape d'un périple qui devrait deux ans plus tard se conclure dans les "îles en voie de
disparition" du Pacifique. Le conditionnel est important puisque de l'aveu même du capitaine, Patrice
Franceschi : « Nous ne repartirons d'un endroit une fois notre mission achevée, quel que soit le temps que
cela prend. Notre dernier tour du monde a duré trois ans au lieu de deux par exemple ».

Le Grenelle de la mer a l'ambition de préserver l'avenir de notre planète pour les générations futures. Une
mission qui passe par la défense de l'environnement et de la biodiversité, par la lutte contre le réchauffement
climatique mais aussi par la promotion du développement durable. Première réalisation concrète du Grenelle
de la mer, la mission Terre-Océan (mission officielle du gouvernement français) va tenter de répondre à ces
problématiques sur la Terre et en mer, grâce à plusieurs missions scientifiques.

Le Grenelle de la mer est le fruit de plusieurs semaines de concertation qui ont pris fin mi-juillet 2009 pour
aboutir à la rédaction d'un "Livre Bleu". Plusieurs centaines de propositions y sont détaillées, retranscrivant
l'ensemble des engagements des tables-rondes finales.

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C'est une sorte de carnet de route pour le Grenelle de la mer pour les 10 années à venir ; l'expédition a
plusieurs missions prévues en Amérique du Sud : dans les bassins de l'Amazone et de l'Orénoque, au Brésil
et au Venezuela, dans le bassin du Paraná en Argentine et dans les canaux de Patagonie au Chili et en
Argentine. Enfin, la mission s'achèvera dans le Pacifique, notamment en Polynésie, en Micronésie et en
Mélanésie. La mission Terre-Océan bénéficie du soutien financier de plusieurs partenaires, financiers,
institutionnels ou techniques.

De la découverte de nouvelles espèces aux enjeux de l'urbanisation

Environnement, biodiversité, développement durable, modifications climatiques, étude de la biosphère, états


des eaux et de la pollution, observation des territoires, rapports entre l'homme et son milieu et dialogue des
cultures… Les missions de cette mission Terre-Océan sont multiples et ambitieuses. Mais en pratique, à quoi
cela correspondra-t-il ?

Dans le domaine de la biodiversité par exemple, le capitaine explique que « seules 20% à 25% des plantes
d'Amérique du Sud sont connues. Nous allons donc nous aventurer dans des zones isolées et tenter de
découvrir de nouvelles espèces de plantes. Cela passera par un inventaire systématique de la flore que nous
allons rencontrer. Dans un autre registre, nous allons également y étudier l'impact de la pollution des
rivières au mercure et autres métaux par les chercheurs d'or ».

Dans le bassin du Paraná en Argentine, l'équipage étudiera les impacts environnementaux de l'urbanisation
sauvage tandis que dans les canaux de Patagonie, entre Argentine et Chili, il se consacrera aux problèmes
posés par la pêche extensive actuellement en développement.

Un bateau et un équipage d'exception

Pour mener à bien ces missions, se trouve à bord de La Boudeuse un équipage des plus variés : scientifiques
de tous bords (climatologues, botanistes, biologistes, etc.), marins, écrivains, philosophes, médecins,
mécaniciens, scaphandriers… Au total, l'équipage compte près d'une centaine d'hommes et de femmes tous
très motivés et aguerris aux voyages en mer. Trié sur le volet par le capitaine lui-même, ces marins se
connaissent depuis longtemps car beaucoup d'entre eux ont déjà eu l'occasion de participer aux expéditions
précédentes.

Ce bateau construit en 1916 par les Hollandais n'en est pas à sa première mission. Racheté en 2003 par
Patrice Franceschi, ce trois-mâts goélette de 46 mètres a déjà parcouru la planète. Les dernières campagnes
d'exploration ont mené l'équipage dans les jungles de la Nouvelle-Guinée, les gouffres de Bornéo ou sur l'île
de Pâques… Mais surtout, il est le dernier trois-mâts à parcourir les mers du monde pour des missions
d'explorations scientifiques.

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Tout pour l'aventure

Trouver une nouvelle route pour la soie, découvrir des contrées inexplorées, asseoir la suprématie militaire et
maritime de sa nation mais aussi simplement mieux comprendre le monde qui nous entoure… Les
motivations des grands navigateurs, de Magellan à Bougainville en passant par la Pérouse, pouvaient être
différentes mais le goût de l'aventure reste le même. « Alors même si on ne risque plus de découvrir une
seconde Australie, l'esprit qui nous anime est le même que celui des grands navigateurs du passé » confie
Patrice Franceschi. « La Boudeuse et sa mission sont anachroniques, elles permettent de faire le pont entre le
passé et le présent. C'est une entreprise importante pour laquelle l'état d'esprit est essentiel ».

Lors de la conférence de presse annonçant la mission Terre-Océan, le charismatique capitaine n'a cessé de
rappeler à quel point l'esprit d'aventure et l'exploration scientifique "dans l'esprit du siècle des Lumières"
animent l'ensemble de son équipage.

Quand on lui parle des dangers possibles (pirates, bandits, tempêtes, typhon, Cap Horn…), il répond
simplement que « cela fait partie des contraintes inhérentes à notre mission et auxquelles nous ferons face.
Mais le secret de la réussite tient dans une bonne préparation, il ne faut rien laisser au hasard. Même si je
sais qu'il ne se gênera pas pour s'inviter parmi nous ».

Olivier Archambeau, président de la Société des explorateurs français précise que « la capacité d'un pays à
explorer est sa capacité à être aventureux. En ce sens, c'est un projet français qui a la volonté d'être
exemplaire à travers le monde ». Rendez-vous le 18 octobre à Fécamp pour assister au départ. Souhaitons-
leur bonne chance et bon vent !

Yamina Saïdj, 14 octobre 2009

II.6. Sommet de Cancun, une nouvelle chance pour la planète

La 16ème conférence internationale sur le climat s’est ouverte ce lundi à Cancun, au Mexique. Un an
après le fiasco de Copenhague et un mois après l’espoir suscité par le sommet de Nagoya, ce nouveau
rendez-vous permettra-t-il des avancées concrètes dans la lutte contre le changement climatique ?
Objectifs, enjeux, espoirs et désillusions. Les clés du sommet de Cancun, avec Doctissimo.

Du 29 novembre au 10 décembre 2010, se tient le sommet de Cancun (Mexique). Sous l’égide des Nations
Unies, cette conférence sur le climat, rassemble les négociateurs et ministres de plus de 190 pays.

Les enjeux du sommet de Cancun

Près d’un an après l’échec des négociations de Copenhague, les défenseurs de l’environnement espèrent que
le sommet de Cancun sera synonyme d’un nouvel élan pour la planète. Au programme : l’élaboration de
l’après-Kyoto, dont l’échéance arrivera à terme fin 2012.

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Cette année, la réduction des gaz à effet de serre (GES) reste le thème central à aborder, alors que le
sommet de Copenhague n’avait abouti à aucun accord contraignant. Les scientifiques ont pourtant montré
que seule une limitation importante de ces gaz permettra de limiter l’augmentation des températures dans les
années à venir.

La protection des forêts sera largement abordée via la mise en place du programme de Réduction des
émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD). Les scientifiques estiment en effet
que la déforestation est responsable d’au moins 20% des émissions de GES. Une politique volontariste de
sauvegarde des forêts permettrait ainsi de diminuer ces gaz de façon non négligeable.

La création d’un "fonds vert" devrait être aussi au cœur des discussions. Ce fonds pourrait permettre d’aider
financièrement les pays en voie de développement à lutter contre le réchauffement climatique, à développer
des technologies vertes et à s’adapter à aux conséquences d’une augmentation de température. A
Copenhague, le montant de cette aide avait été évalué à 100 milliards d’euros, reste maintenant à préciser co
mment ce fonds sera financé.

Enfin, la création d’un système de vérification des engagements pris par les Etats, devrait être discutée, afin
de faire la transparence sur les promesses des uns et des autres.

Un accord indispensable

Alors que les divergences sont toujours présentes entre pays riches et pays en voie de développement, le
sommet de Cancun se doit malgré tout de rétablir la confiance perdue l’année dernière à Copenhague. Les
négociateurs misent cette année sur un "paquet équilibré de décisions". Autrement dit, ces deux semaines
devraient aboutir à la signature de multiples mesures, plutôt qu’à un accord global sur la limitation des gaz à
effet de serre.

Espérons tout de même que ces mesures seront à la hauteur des risques que court la planète en cas
d’élévation importante de la température. En effet, selon les scientifiques, le réchauffement global ne doit
pas excéder les 2°C pour éviter des conséquences encore plus graves. Mais pour eux, cet objectif n’est
réalisable que si les émissions mondiales de gaz à effet de serre sont diminuées de 60% d’ici 2020.

Les efforts à fournir sont donc de taille et le temps presse. Rajendra Pachauri, le président du Groupe
intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), a d’ailleurs invité les pays à « coopérer le
plus rapidement possible ». Selon lui, « prendre du retard pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
n'entraînera que plus de coûts, de manière injuste pour certaines régions du monde ».

Cancun : un sommet perdu d’avance ?

Un an après Copenhague, le pessimisme est de mise. Ainsi, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon
affirmait il y a quelques semaines qu’ « il est improbable que nous arrivions à un accord global et
contraignant à Cancun ». Al Gore, le Prix Nobel de la Paix en 2007, s’est quant à lui dit « un peu déprimé à
propos de Cancun ».

Mais pour certains, ce rendez-vous n’est pas perdu d’avance. Le président mexicain Felipe Calderon qui
accueille ce sommet s’est d’ailleurs montré ferme, dès la cérémonie d’ouverture. « Le changement
climatique est déjà une réalité pour nous », a-t-il affirmé en prenant pour exemple les ouragans et les pluies
diluviennes qui se sont abattus sur son pays en 2010, après une année de sécheresse intense. « Le monde
entier aura ses yeux posés sur vous (....), ce serait une tragédie de ne pas dépasser les intérêts nationaux », a
-t-il déclaré aux participants.

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Pour Eglantine Goux, chargée de mission forêt à la fédération France nature environnement (FNE), « le
dossier "forêt" est certainement celui qui avancera le plus à Cancun ». De son côté, Connie Hedegaard, la
commissaire européenne à l’Action climatique, estime que même si « nous n’obtiendrons pas tout cette
année (…) cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y aura pas de progrès à Cancun ».

Quelle que soit l’issue du sommet de Cancun, des décisions concrètes devraient donc être prises. Sinon,
l’existence même de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC),
le traité international sur le climat adopté en 1992 à Rio, pourrait être remise en cause face à un éventuel
nouvel échec des discussions. Le prochain grand rendez-vous pour le climat est prévu fin 2011, à Durban en
Afrique du Sud.

Sarah Laîné – 1er décembre 2010


Sources
Site du programme de Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD).
Rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement, 22 novembre 2010, disponible en ligne.
Cérémonie d'ouverture de la conférence sur le climat à Cancun, le 29 novembre 2010.
Conférence de presse au Parlement européen, 19 octobre 2010.
Communiqué de presse de France nature environnement (une fédération qui rassemble plus de 3 000 associations
écologiques), le 26 novembre 2010.
Propos recueillis par Euronews le 29 novembre 2011.

II.7. Cancun, un bilan mitigé

Après l’échec de Copenhague, le sommet de Cancun se devait de restaurer le processus de dialogue sur
le climat. Si l'on constate des avancées en matière de lutte contre la déforestation et d’aide aux
populations vulnérables, la question épineuse de l’après-Kyoto reste en suspens.

A Cancun, après 12 jours de négociations houleuses, la 16ème conférence de l’ONU sur le climat s’est
terminée sur un accord, soutenu et applaudi par la majorité des 194 pays membres. Insuffisant pour certains,
historique pour d’autres, ce sommet permet d’entériner un ensemble de mesures pour lutter contre le
changement climatique. L’avenir du protocole de Kyoto demeure quant à lui incertain.

Un nouveau souffle dans les négociations

Après le rendez-vous manqué de Copenhague, la signature "des accords de Cancun" par la majorité pays
membres (excepté la Bolivie) de la convention de l’ONU sur le climat (CCNUCC), marque un nouvel élan.
« Cancun a fait son travail, les espoirs ont été ravivés et la confiance dans le processus multilatéral de
discussions sur le changement climatique a été restaurée », s’est réjoui Christiana Figueres, la secrétaire
exécutive de la CCNUCC.
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En effet, suite au fiasco de Copenhague, la légitimité même du processus onusien était en suspens. « Cancun
aura permis de sauver le processus de négociation multilatéral, mais pas encore le climat », regrette Karine
Gavand, représentante de la campagne climat de Greenpeace France. Pour le directeur du WWF-France,
Serge Orru, « la bombe climatique que nous offrons aux générations futures » devra impérativement être
désamorcée lors du prochain sommet sur le climat en 2011.

La protection des forêts

L’accord tant attendu sur la protection des forêts a quant à lui été adopté à Cancun. Le mécanisme Réduction
des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD) va permettre de protéger les
forêts tropicales contre la déforestation, responsable d’environ 20% des émissions de CO2.

Le texte du programme REDD a été "applaudi" par la fédération écologiste France Nature Environnement
(FNE). Selon Eglantine Goux, chargée de mission forêt à la FNE, « le pire a été évité, notamment l'entrée
des forêts dans le marché du carbone ». Les associations craignaient en effet que ce marché finance la lutte
contre la déforestation. Les pays industrialisés auraient ainsi pu en profiter pour s’octroyer des "droits à
polluer", et revoir à la baisse leurs efforts concernant les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Malgré cette bonne nouvelle pour la forêt, des zones d’ombres persistent, en particulier concernant le
financement de ce projet. Par ailleurs, même si le texte prévoit le respect des droits des populations
autochtones vivant dans ces forêts, leurs représentants s’inquiètent de ses conditions de mise en œuvre.

La création d’un Fonds vert

La création d’un Fonds vert pour le climat figure lui aussi dans les accords de Cancun. Il est destiné à aider
les populations les plus vulnérables à s’adapter aux changements climatiques. Il permettra aussi de financer
le transfert des technologies vertes, telles que l’éolien ou le solaire, aux pays en voie de développement.

Au total, 30 milliards de dollars ont été promis par les pays industrialisés pour soutenir rapidement ces
actions d’aide d’ici 2012. En attendant qu’un conseil soit mis en place, la Banque mondiale a été chargée de
distribuer les sommes promises. A partir de 2020, 100 milliards de dollars par an devraient être débloqués.

Malheureusement, le financement de ce fonds reste encore incertain et l’idée d’une éventuelle taxe sur les
transactions financières est loin de faire l’unanimité. Ce qui fait dire à Greenpeace que sa mise en place reste
pour l’heure "une coquille vide".

L’après-Kyoto repoussé à 2011

L’avenir du protocole de Kyoto, seul accord juridiquement contraignant, est toujours l’objet de nombreuses
crispations entre pays industrialisés et pays émergents. Rappelons que ce traité, dont la première phase
d’engagement expire fin 2012, impose aux pays industrialisés, excepté les Etats-Unis qui ne l’ont jamais
ratifié, une limitation des émissions de gaz à effet de serre.

Malgré des signes d’ouverture de la Chine et de l’Inde, respectivement 1er et 4ème pollueurs mondiaux, le
dialogue a été assombri par le Japon. Emboitant le pas à la Russie et au Canada, le Japon a annoncé son refus
de s’engager pour une seconde phase de limitation après 2012. De leur côté, les nouveaux pays émergents
considèrent que cette seconde phase est "non-négociable". Ils estiment en effet que les pays industrialisés se
doivent de répondre de leur dette historique concernant les émissions de CO2.

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Pour surmonter ces désaccords profonds, les Etats ne sont parvenus qu’à un timide accord qui repousse
l’avenir du protocole de Kyoto à la prochaine conférence sur le climat en 2011, à Durban, en Afrique du sud.
Les participants ont néanmoins accepté l’idée d’un système de vérification des engagements pris en matière
d’émissions.

Qualifié de "succès important" par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, le sommet de Cancun aura
au moins permis de rétablir le dialogue. Mais les mesures qui ont été prises restent modestes et la question de
l’après-Kyoto a été de nouveau ajournée. Alors que 2010 risque d’être une des années les plus chaudes
jamais recensées, la limitation de la hausse moyenne des températures à 2°C semble difficile à atteindre.
Sans cesse repoussées, des décisions concrètes devront être prises fin 2011, lors du prochain sommet sur le
climat en Afrique du Sud.

Sarah Laîné, 14 décembre 2010


Sources
"UN Climate Change Conference in Cancun delivers balanced package of decisions, restores faith in multilateral
process", United Nations Environment Programme, 11 décembre 2010.
Communiqué de presse de Greenpeace France, 11 décembre 2010.
Communiqué de presse du WWF-France, 13 décembre 2010.
Communiqué de presse de France nature environnement, 11 décembre 2010.
CO2 Emissions from Fuel Combustion 2010, International Energy Agency, (rapport en anglais disponible en ligne).
Communiqué de presse de l’Onu, 11 décembre 2010.
Organisation météorologique mondiale, conférence de presse à Cancun, jeudi 2 décembre 2010.

III. Le sommet de Copenhague

Après 12 jours de tractations, le sommet de Copenhague accouche in extremis d’un accord qui ne
prévoit aucune réduction chiffrée des émissions de gaz à effet de serre et aucun calendrier. Un texte
non contraignant, résultat de négociations en comité restreint.

III.1. Sommet de Copenhague : Le rendez-vous manqué avec l'histoire

Formellement reconnu par l’Organisation des Nations Unies alors que certains pays refusent de la
signer, l’accord de Copenhague (accessible en ligne) se résume à 3 pages. Ce texte dont la conférence
"a pris acte", n’a pas été adopté par consensus et c’est même avec énergie que certains pays,
premières victimes du réchauffement climatique, l’ont dénoncé. Les divergences entre pays en
développement et surtout la défense d’intérêts nationaux des deux plus gros pollueurs (Chine et Etats-
Unis) ont abouti à ce triste résultat.

Un accord décevant

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Sans aucune contrainte, cet accord est un engagement à minima. Il appelle les pays industrialisés et pays en
développement à affirmer leurs engagements à réduire les gaz à effet de serre d’ici la fin du mois de janvier.
Des moyens devraient être mobilisés pour s’assurer de la transparence de ces mesures. Mais aucun chiffre, ni
aucune limite d’émission n’ont été arrêtés. Au total, 30 milliard de dollars sur les 3 prochaines années (puis
100 milliards d’ici 2020) seront destinés aux pays les plus vulnérables au dérèglement climatique.

L’enjeu majeur du sommet de Copenhague était de réussir à sceller un accord sur les réductions de gaz à
effet de serre et trouver un successeur ambitieux au protocole de Kyoto. Force est de constater que cet accord
ne contente personne et n’est pas loin de ce qu’on pouvait imaginer de pire : pas de contrainte, d’objectif…

Retour sur les affrontements politiques

Le sommet de Copenhague, tout le monde en attendait tellement : les ONG, certains gouvernements, les
experts du Groupe d'experts internagouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)… Et finalement, les
plus engagés repartent de la capitale danoise avec un goût amer… La lutte contre le réchauffement
climatique n’a pas réussi à transcender les enjeux nationaux, en particulier américains et chinois. Des
tensions entre pays développés et pays en voie de développement sont rapidement apparues. Il ne s’est
pratiquement pas déroulé un jour sans frictions…

Comme de nombreux observateurs s’y attendaient, les Etats-Unis, deuxième pollueur selon les statistiques
rechignent clairement à s’engager sur un accord contraignant. Hillary Clinton, chef de la diplomatie
américaine, a annoncé que les Etats-Unis étaient prêts à travailler avec les autres pays pour mobiliser une
aide de 100 milliards d’euros par an jusqu’en 2020 en direction des pays en développement. Sans préciser
toutefois la part des Etats-Unis.

Côté réduction des gaz à effet de serre, c’est avant le sommet que la Maison Blanche avait annoncé ses
objectifs : une baisse de 17% des émissions de GES des Etats-Unis en 2020, puis de 30% en 2025 et de 42%
en 2030, par rapport au niveau de 2005. Pour certains observateurs, c’est un peu la montagne qui accouche
d’une souris dans la mesure où, ramenée aux valeurs de 1990, valeur référence de Kyoto, ces annonces
correspondent à une baisse de 4% en 2020.

La Chine, premier pollueur, a promis de réduire son "intensité carbone" de 40% à 50% d’ici 2020 par la
voix de He Yafei, son vice ministre des Affaires Etrangères. Mais elle s'est violemment opposée à des
contrôles internationaux.

Par ailleurs, l’UE a annoncé une aide de 3,5 milliards sur 3 ans pour lutter contre la déforestation,
responsable de 20% des gaz à effet de serrre. Mais surtout, certains pays européens envisagent d'augmenter
dès à présent leur objectif de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, de 20% à 30% d'ici à 2020 par
rapport à 1990. Vendredi matin, Nicolas Sarkozy a indiqué que « la France et la Grande Bretagne souhaite-
nt un accord à moins 30% en 2020 ».

La présidence danoise a été l’objet de nombreuses critiques, certains les accusant d’avoir mené des
discussions en parallèle des séances officielles, entre pays riches et développés. Finalement, aucun chiffre
contraignant ne sera retenu dans le texte final.

Le jeu de dupes de la Chine et des Etats-Unis

Du côté de l’oncle Sam, la méfiance était de rigueur puisque la chef de la diplomatie a averti qu’en l’absence
de transparence de la Chine, il est difficile de concevoir un engagement des Etats-Unis sur le plan financier.
Sachant que la loi chinoise exclut d’emblée tout mécanisme international de surveillance…

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Officieusement, il s’est dit que la Chine travaillait avec d’autres pays pour prolongement du protocole de
Kyoto qui les exonère d’engagement contraignant. Pour eux, il n'est pas question de freiner leur boom
économique. Une vision partagée par le premier ministre indien, Manmohan Singh, qui a déclaré avant son
déplacement au Danemark, que son pays refusait de sacrifier son développement à la lutte contre le réchauffe
ment climatique. Pourtant, au-delà des intérêts nationaux de chaque pays, l’enjeu mondial est de taille.

Greenpeace France déclare que : « Les quelques engagements chiffrés ne nous permettront pas de rester sous
la barre des 2°c mais nous oriente plutôt vers plus de 3°c d'augmentation moyenne des températures, donc
vers un chaos inimaginable. Copenhague est une régression par rapport à Kyoto ». Nicolas Hulot a qualifié
cet accord de "consternant et affligeant". La déception est immense en attendant le prochain grand rendez-
vous du climat fin 2010 à Mexico.

Yamina Saïdj et Luc Blanchot, le 18 décembre 2009

III.2. Quels sont les enjeux du sommet de Copenhague?

Du 7 au 18 décembre, la conférence des Nations Unies de Copenhague est LE grand rendez-vous


climatique depuis la signature du Protocole de Kyoto. L’enjeu est de diminuer l’impact de l’activité
humaine sur l’environnement. Au carrefour des enjeux économiques, politiques et écologiques, les
négociations à ce sommet devrait donner lieu à des discussions enfiévrées.

Les éco-gestes, le recyclage et la diminution de notre consommation en énergie sont autant de conseils
permettant à tous de diminuer son impact sur la planète. Mais le 7 décembre 2009, on attend des dirigeants
de ce monde d’autres initiatives pour sauver la planète.

Préparer l’après-Kyoto

Adopté en 1997 par plus de 180 pays, le Protocole de Kyoto avait pour but de diminuer de 5% les émissions
de gaz à effet de serre (GES) des pays industrialisés entre 2008 et 2012. A l’époque, les négociations avaient
été ardues et les hésitations à ratifier le traité flagrantes. Le Protocole de Kyoto avait été sévèrement critiqué
par les Etats-Unis qui ne voulaient pas risquer de ralentir son économie par des contraintes
environnementales. De plus, le traité ne prenait en compte ni la production de GES des pays en voie de
développement ni les conséquences de la déforestation. En prévision de l’expiration du Protocole de Kyoto
en 2013, de nouvelles négociations se sont poursuivies durant les deux ans lors de réunions préparatoires des
Nations Unies.

La mer monte…

Qui n’a jamais entendu parler du réchauffement climatique et de son impact sur la planète ? A l’origine de ce
changement climatique, les GES sont principalement émis par les pays industrialisés, mais leurs conséquence
s affecteront majoritairement les pays en voie de développement.

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Le constat est alarmant : saisons décalées, précipitations en augmentation dans de nombreux pays au point
d’entraîner un déséquilibre de la faune et de la flore, inondations à répétition (pour ne citer que les
dernières : Angleterre, Pas de Calais, Arabie Saoudite, Indonésie…).

La fonte des glaciers due au réchauffement de la planète est un cercle vicieux qui semble s’approcher du
point de non-retour. En effet, le niveau des océans continue à augmenter menaçant ainsi les populations
vivant près des zones côtières.

En Asie, les premiers réfugiés climatiques doivent fuir leur terre face à la montée des eaux. Selon un récent
rapport de l’organisme WWF, les eaux risquent de monter d’au moins un mètre d’ici à 2100 touchant
directement un quart de la population mondiale.

De plus, le stockage du carbone (issu des GES) par les océans augmente la température des eaux, ce qui
accélère encore la fonte des glaciers. L’engrenage du réchauffement climatique est lancé et l’avenir de la
planète pourrait bien se décider lors du sommet de Copenhague.

Vers une économie verte ?

La plupart des scientifiques s’accordent sur la réalité du réchauffement climatique et de l’origine humaine de
ce phénomène. Pour enrayer cette escalade, il est nécessaire que les pays les plus pollueurs, en particulier les
Etats-Unis et la Chine, montrent le bon exemple et s’avèrent exemplaire en matière de réduction de GES.

L’objectif des négociations de Copenhague est de diminuer de 25-40% les GES d’ici à 2020 afin de faire
fléchir la courbe du réchauffement climatique et d’éviter l’augmentation de la température de 2°C d’ici la fin
du siècle. Mais pour que les nations s’engagent collectivement dans cette démarche, il faudra que les grandes
puissances montrent l’exemple. Ainsi, la Chine ne sera pas incitée à faire des efforts si les Etats-Unis se
montrent réticents.

On attend aussi de ce sommet que les pays industrialisés proposent des alternatives efficaces aux pays en
voie de développement pour les aider à poursuivre leur croissance économique tout en préservant la planète.
Ce processus nécessitera un engagement des pays riches à financer des aides pour les pays émergents. Le but
étant de mettre en place une économie verte en assurant une prospérité à long terme. La lutte contre la
déforestation sera un point important de ce nouveau traité et des solutions alternatives devront être proposées
aux populations dépendantes de l’exploitation forestière.

On l’a vu, les enjeux sont énormes. Reste à savoir si chaque pays sera prêt à s’investir pour protéger la
planète, son environnement et ses diverses populations. Rendez-vous le 7 décembre…

Stéphanie Toetsch, le 30 novembre 2009


Sources
"Pour une croissance verte, protégeons la planète", Synthèse du sommet sur les changements climatiques, 22
septembre 2009, siège des Nations Unies
Site du ministère de l’Ecologie, de l’Energie et du développement durable et de la Mer
Le rapport du WWF sur les impacts mondiaux du réchauffement climatique en Arctique
Des sites pour aller plus loin
Seal the Deal (site en anglais)
Présent à Copenhague pour l’avenir (site du ministère de l’Ecologie, de l’Energie et du développement durable et de
la Mer)
Pétition des ONG en vue de Copenhague 2009

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III.3. Economie du climat et climat économique

"Nous vivons à crédit écologique" estime Jean-Marc Jancovici, conseiller énergétique de Nicolas Hulot
et précurseur du Bilan Carbone. Ce spécialiste du changement climatique et de la crise de l’énergie
nous décortique les liens entre les enjeux climatiques, économiques et humains auxquels notre société
va devoir rapidement faire face.

A quelques semaines du Sommet de Copenhague, les débats sur le réchauffement climatique et autres
problèmes environnementaux sont au coeur de l’actualité. Mobilisent-ils pour autant les Français ? On peut
en douter tant l’enjeu climatique a longtemps été réservé aux militants et aux experts… Pourtant, cette
bataille planétaire est l’affaire de tous, selon Jean-Marc Jancovici, conseiller énergétique de Nicolas Hulot et
précurseur du Bilan Carbone.

Energie, économie et réchauffement climatique

Dans ses ouvrages, conférences, cours à l’Ecole nationale supérieure de l’Ecole des mines de Paris ou sa
participation au Grenelle de l’Environnement, Jean-Marc Jancovici s’efforce de nous révéler les liens étroits
entre enjeux climatiques/économiques et notre quotidien. Pédagogique et passionnant, son discours ouvre de
nouveaux horizons et nous permet de voir les choses sous un angle inédit. S’appuyant sur les données
officielles du denier rapport du GIEC de 2007, il met en perspectives graphiques, tableaux et chiffres pour
arriver à une conclusion imparable : Nous sommes face à un double problème climatique et énergétique.

D’une part, nous devons faire face à l’épuisement des ressources naturelles d’hydrocarbures. « La production
de pétrole diminue depuis 4 ans. Nous allons également rencontrer un problème d’approvisionnement du gaz
d’ici 5 ans. Il s’agit donc de trouver une solution dans un contexte économique complexe : les besoins
augmentent et les ressources diminuent. Alors quelle énergie pour demain ? » s’interroge-t-il. La tentation
est grande de se tourner vers d’autres énergies fossiles, encore plus polluantes comme le charbon – dont les
centrales connaissent dès maintenant un regain d’intérêt…

D’autre part, nous consommons de plus en plus d’énergie, ce qui entraîne des émissions de dioxyde de
carbone et donc un réchauffement climatique. La collusion de ces deux problèmes à venir est telle, qu’il faut
s’y attaquer aujourd’hui sous peine de ne pouvoir y faire face demain. « La contrainte en amont sur l’énergie
fait qu’on aura à gérer le changement climatique dans un monde de plus en plus en récession » prévient-il.

La viande est un problème climatique

Mais comment expliquer cette explosion de la consommation d’énergie ? Pour Jean-Marc Jancovici, il s’agit
avant tout d’un problème de "nantis". Même si ce terme en période de crise peut nous rester en travers de la
gorge, il est sciemment choisi pour nous interpeller.

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Et là encore, les chiffres parlent d’eux-mêmes. « Contrairement à ce que l’on pourrait croire, acheter de
l’énergie coûte de moins en moins cher. En 100 ans, le prix relatif de l’énergie, donc du carbone, a été divisé
par 10 environ en Occident. Chaque personne dans le monde consomme en moyenne 20 000 kWh/ an. Mais
on ne se rend pas compte de la totalité de l’énergie consommée car la plupart est utilisée indirectement pour
fabriquer les objet que nous achetons ».

Et notre mode de vie est à l’origine de cette boulimie énergétique. « Aujourd’hui, beaucoup de monde a les
moyens de prendre l’avion, parfois plusieurs fois par an. Il y a 50 ans, seuls les plus riches pouvaient se le
permettre » précise-t-il. Autre contradiction, l’aspiration à la propriété d’une jolie maison en banlieue n’est
pas anodine.

Le Bilan Carbone des personnes résidant en périphérie urbaine est beaucoup plus élevé que celui des urbains,
car le chauffage d’une maison est plus énergivore que celui d’un appartement, tout comme les trajets
périphérie-ville par rapport à un urbain qui recoure plus naturellement aux transports en commun.

Mais ne croyez pas que seuls les voyages aériens ou les banlieusards sont coupables, notre lecteur MP3 ou
notre steak-frites contribuent aussi à affoler le thermomètre de la planète. La plupart des produits consommés
sont des produits transformés, donc fabriqués d’une manière ou d’une autre avec de l’énergie, leur achat
impacte ainsi directement sur les émissions de dioxyde de carbone.

Revenons à l’exemple anodin de notre steak-frites. Pour arriver au "produit fini", il faut élever un bœuf, un
animal imposant qui a beaucoup d’appétit. « Il faut entre 10 kg et 50 kg de matières végétales pour faire un
seul kilo de bœuf », nous apprend M. Jancovici. Si l’on ajoute à cela que le régime des populations
occidentales est de plus en plus carné (la viande y est consommée pratiquement une fois par jour)...

« En 200 ans, la consommation de viande en France a été multiplié par 5 alors que le prix, lui, a été divisé
par 5 ou 10. On peut en conclure que l’augmentation de la consommation de viande exerce un facteur de
pression énergétique élevé. La viande est donc un véritable problème climatique à part entière » estime
notre expert en guise de conclusion saignante.

Face à l’urgence, une mobilisation politique et citoyenne

Mais alors comment réagir si nous sommes tous responsables de cette orgie d’énergie ? Loin d’adopter un
ton culpabilisant et moralisateur, Jean-Marc Jancovici cherche simplement à faire comprendre que « nous
devons arriver à corréler le pouvoir d’achat avec la facture écologique. Parce qu’il ne faut pas oublier que
l’on vit à crédit écologique ». Vivre à crédit écologique, cela veut simplement dire nos enfants ou petits-
enfants auront à payer, demain, les conséquences de ce que nous consommons aujourd’hui.

Comment stopper cette machine infernale ? En apportant chacun un élément de réponse. Jean Marc Jancovici
replace le citoyen au cœur de la problématique en tant qu’acteur actif et non en spectateur impuissant. Cela
l’oblige à reconsidérer, ne serait-ce que mentalement, son mode de vie moderne pour limiter au quotidien ses
dépenses énergétiques.

Mais sommes-nous prêts à changer notre mode de vie ? Et pouvons-nous décemment demander aux pays en
voie de développement de "surveiller" leur consommation énergétique pour anticiper les futures catastroph-
es, face auxquelles nous n’avons jusqu’alors pas su réagir ? Pas si sûr…

Pourtant, il y a urgence selon notre expert, qui craint que les enjeux d’aujourd’hui ne débouche sur les
guerres de demain : « Si nous ne prenons pas des mesures drastiques et ce, au plus vite, cela terminera dans
un bain de sang… Pour éviter cela, il n’y a pas 36 solutions. Il faut envisager une division par trois des

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émissions de carbone au niveau mondial et ce, le plus rapidement possible. En France, il faut diviser par 10
le bilan carbone. Pour arriver à ce résultat, la seule solution est de taxer ou d’interdire. (…) Mais c’est sûr,
il y a un problème d’acceptation par le consommateur de la perte du pouvoir d’achat. Ce n’est pas
simplement un problème de volonté politique ».

Yamina Saïdj, 24 novembre 2009


Source : Conférence de presse de Jean-Marc Jancovici, 19 novembre 2009
Des sites pour aller plus loin
Le site de Jean-Marc Jancovici
Tout savoir sur le Bilan Carbone
Présent à Copenhague pour l'avenir (site du ministère de l'Ecologie, de l'Energie et du développement durable et de
la Mer)

III.4. Copenhague : Quelle est la volonté des Etats-Unis ?

Lors du protocole de Kyoto, les Etats-Unis s’étaient distingués en refusant de ratifier le traité. Pour le
sommet de Copenhague, les organismes non gouvernementaux et les politiques à travers le monde
espèrent un engagement ambitieux du premier pollueur de notre planète pour lutter contre le
réchauffement climatique.

Les projets de Barack Obama en faveur des énergies renouvelables sont un point majeur de sa politique de
relance. Alors pourquoi les EU émettent-ils encore des réserves vis-à-vis d’un nouveau traité international?
Pourquoi craignent-ils la définition d’objectifs chiffrés de réduction des gaz à effet de serre ?

Une relance économique… vert pâle

Barack Obama est arrivé au pouvoir en pleine crise économique. La récession a frappé le pays de plein fouet,
entraînant une importante vague de licenciement, des dépenses et des pertes massives du gouvernement. La
politique de relance initiée par le gouvernement visait ainsi à remonter le moral des citoyens au plus bas et à
renflouer le déficit budgétaire au plus haut. L’une des pistes avancées par Barack Obama a été d’investir
dans les énergies vertes, en passant par la rénovation de bâtiments administratifs et par l’aide au financement
des énergies renouvelables.

Le but est de créer de l’emploi, d’améliorer l’économie américaine et de devenir le chef de file en matière
d’énergie propre. Principal bémol : tous ces efforts mènent à une diminution des émissions de gaz à effet de
serre (GES) de 6% par rapport à 1990, alors que l’enjeu du Sommet de Copenhague est de diminuer de
25 à 40% l’émission de GES. Mercredi 25 novembre 2009, la Maison-Blanche a annoncé que Barack Obama
offrirait à la conférence climat de Copenhague une baisse de 17% des émissions de GES des Etats-Unis
en 2020, puis de 30% en 2025 et de 42% en 2030, par rapport au niveau de 2005.

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Pour certains observateurs, c’est un peu la montagne qui accouche d’une souris dans la mesure où, ramenée
aux valeurs de 1990, ces annonces correspondent à une baisse de 4% en 2020. Pour d’autres, c’est un
premier pas encourageant.

Un président dépendant du Sénat

Mais le Président des Etats-Unis ne décide pas seul, ses propositions doivent être acceptées par la Chambre
des Représentants, puis le Sénat. Et c’est là que l’affaire se gâte ! La Chambre des Représentants avait
adopté fin juin 2009, un projet de loi contre le changement climatique. Un texte qui risque de rester à l’état
de "projet" si le Sénat ne le valide pas... Au-delà des enjeux climatiques, ce sont les divergences entre les
camps démocrate et républicain qui sont à l’œuvre.

Le Sénat compte à ce jour une soixantaine de voix démocrates et 67 sont nécessaires pour l’adoption d’un tel
projet. Les plus pessimistes jugent ainsi que les attentes liées au Sommet de Copenhague risquent de se
heurter à un refus du Sénat américain. Et que resterait-il des engagements de Copenhague si l’un des pays les
plus pollueurs se refuse à toute action ? On peut penser que dans ce cas, la Chine ne veuille pas jouer le jeu.

Le souvenir de Kyoto

Alors que les organismes non gouvernementaux tentent de faire pression sur les politiques pour accéder à un
accord ambitieux, de nombreux experts craignent déjà que Copenhague ne soit pas le rendez-vous tant
attendu. « Les Américains ont encore le souvenir de Kyoto, traité signé par le président Clinton, mais pas
ratifié au Sénat » précise Barthélémy Courmont, professeur invité et titulaire par intérim de la Chaire Raoul-
Dandurand à l’Université du Québec à Montréal.

Même si Barack Obama affiche une bonne volonté (notamment avec son plan de relance), il n’est pas seul à
la barre et « les premiers signes de la reprise aux Etats-Unis sont caractérisées par la reprise de la
surconsommation, en particulier de l’achat de voitures à essence très polluantes » rajoute Barthélémy
Courmont. Ainsi les enjeux américains sont nombreux : d’une part, la volonté présidentielle est dépendante
du Sénat et d’autre part, elle ne rencontre pas forcément l’appui des Américains.

La sensibilisation des citoyens à l’intérêt des économies vertes est-elle à la hauteur des ambitions du
président ? Est-il possible d’infléchir la politique américaine à ce point ? « Mais la venue de Barack Obama
à Copenhague montre, au moins, sa détermination », conclut Barthélémy Courmont.

Stéphanie Toetsch, le 30 novembre 2009


Source : "Les négociations sur le changement climatique : vers une nouvelle donne internationale ?", rapport du centre
d’analyse stratégique/Europe 1.fr
Des sites pour aller plus loin
Seal the Deal (site en anglais)
Présent à Copenhague pour l’avenir (site du ministère de l’Ecologie, de l’Energie et du développement durable et de
la Mer)
Pétition des ONG en vue de Copenhague 2009

III.5. La France à Copenhague

Le sommet de Copenhague est sur toutes les lèvres. Les discours du président Sarkozy et de son
ministre de l’Environnement Jean-Louis Borloo sont dans tous les médias, affirmant la volonté de la
France à signer un accord international ambitieux et contraignant.

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La France veut compter parmi les bons élèves, démontrant à plusieurs reprises sa détermination à obtenir la
signature d’un accord lors du Sommet de Copenhague. Le but est d’éviter une augmentation de 2°C de la
température d’ici la fin du siècle.

Une volonté… de se faire entendre

Une chose est sûre, le monde entier connaît l’ambition de la France et son intention de faire du sommet de
Copenhague le début de nouvelles négociations cruciales pour la planète. Les voyages de Nicolas Sarkozy,
comme récemment au Brésil lors d’une réunion des pays amazoniens pour lutter contre la déforestation et le
réchauffement climatique, en sont la preuve.

Tout comme sa volonté de créer une Organisation mondiale de l’Environnement (OME) sans oublier ses
différentes sollicitations à l’égard des Etats Unis et de la Chine... Le ministre de l’Environnement, Jean-
Louis Borloo a déjà proposé un texte de 16 pages à ses homologues durant une réunion à Copenhague, le
16 et 17 novembre 2009, intitulé "Copenhague : un projet pour le monde". Penchons-nous sur les grandes
lignes de ce texte.

Le projet français pour le monde

Le texte de Jean-Louis Borloo résume les points forts à traiter lors du sommet de décembre. Il demande
notamment l’engagement des pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de
25 à 40% d’ici 2020, par rapport à 1990. Les pays émergents devront aussi montrer leur volonté à développer
une économie verte et ralentir leur courbe d’émission de GES.

Pour les aider à atteindre ce but sans compromettre leur économie et leur croissance, un financement par les
pays industrialisés sera nécessaire. M. Borloo propose plus particulièrement un financement public basé sur
la taxation à 0,01% des transactions financières internationales. La mise en place d’une taxe sur le baril du
pétrole et sur le fioul est une autre suggestion qui pourrait être négociée en décembre.

Développer les voitures électriques

Des efforts sont aussi menés en France pour favoriser un développement durable et une économie verte. La
célèbre taxe carbone, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2010, aura pour objectif de changer les habitudes
des citoyens en leur faisant prendre conscience de leur impact sur la terre.

Les énergies renouvelables sont de plus en plus présentes en France comme les installations photovoltaïques
qui ont augmenté de 66% depuis fin 2008. M. Borloo a aussi lancé, au niveau national, un plan comprenant
14 mesures pour développer des véhicules électriques et hybrides rechargeables. L’une des mesures
comprend le super-bonus de 5 000 euros à l’achat d’un de ces véhicules verts.

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Flagrant conflit d’intérêts…

Bien que l’émission de GES due à l’exploitation de centrales nucléaires présente un bilan énergétique
inférieur à celui de l’exploitation d’énergies fossiles, la sûreté du stockage des déchets nucléaires inquiète.
Mais en France, plus de 70% de la production en électricité provient du nucléaire.

La France entend bien défendre cette spécificité et cette technique made in France, aidé en cela par une
récente résolution du Parlement européen du 25 novembre 2009 qui souligne « que le passage, à l'échelle
internationale, à une économie à faible intensité de carbone conférera à l'énergie nucléaire un rôle
important dans le bouquet énergétique ». Ainsi, le ministre de l’Environnement n’a récemment pas hésité à
faire appel à l’ex-président de SOS Racisme, Fodé Sylla, lors de discussion avec les dirigeants africains
avant le sommet. Or, M. Sylla est aussi salarié d’Areva ! Il y a, là, matière à réfléchir.

Alors que les enjeux climatiques apparaissent cruciaux, on peut craindre qu’ils ne restent les otages d’autres
priorités et d’autres ambitions qu’elles soient nationales, européennes ou internationales…

Stéphanie Toetsch, le 30 novembre 2009


Sources
Développement durable.com
Résolution sur la stratégie de l'Union européenne dans la perspective de la Conférence de Copenhague sur le
changement climatique
Goodplanet.info
Des sites pour aller plus loin
Seal the Deal (site en anglais)
Présent à Copenhague pour l’avenir (site du ministère de l’Ecologie, de l’Energie et du développement durable et de
la Mer)
Pétition des ONG en vue de Copenhague 2009

III.6. Tous acteurs de notre destin

De nombreux organismes, personnalités et citoyens se mobilisent pour faire entendre leurs voix avant
le sommet de Copenhague. Tous souhaitent un changement majeur de la part des politiques du monde
entier. Qu’attendent-ils de cette réunion et comment se mobilisent-ils ?

Les environnementalistes attendent beaucoup des prochaines négociations sur les changements
climatiques. Selon eux, l’enjeu est crucial et les paroles de Nicolas Hulot les résument : « L’humanité a
rendez-vous avec elle-même ».

Des attentes communes

Diminuer l’impact de l’Homme sur la planète, voilà le message principal des différentes organisations non
gouvernementales (ONG) en faveur de la protection de la terre et de notre environnement.

Pour atteindre ce but, le WWF (World Wildlife Fund) attend que les principaux pollueurs proposent un
accord contraignant. Ils se doivent de « fixer des objectifs qui soient cohérents avec la science », explique
Paul Brunel, chargé de projet énergie-climat à WWF-France. 3 points se dégagent des messages des ONG :

1. Tout d’abord, la nécessité de diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 25% à 40%
d’ici 2020. Un impératif, selon Benoît Faraco, coordinateur changement climatique énergie à la
Fondation Nicolas Hulot, « pour maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 2°C » ;

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2. L’engagement des pays en voie de développement à réduire leurs émissions de GES ;


3. Et enfin, une aide financière des pays industrialisés aux pays en voie de développement afin de les
soutenir dans leurs efforts.

Une mobilisation "à la carte"

Les ONG ont bien compris qu’un engagement citoyen est nécessaire. En proposant des actions aussi diverses
qu’originales, elles souhaitent toucher toutes les couches de la société et de générations différentes.
L’objectif est d’informer et d’encourager le passage à l’action. La Fondation Nicolas Hulot propose sur son
site Internet un quiz, un guide intitulé "Copenhague, ça me regarde" et un kit avec des conseils pour
organiser des Climat’Party entre amis. La Fondation fait « aussi partie du collectif des 11 ONG humanitaires
et environnementales qui appellent le grand public à faire entendre sa voix en signant l’appel de
l’Ultimatum Climatique » précise Benoit Faraco.

Partant de l’initiative de WWF-France et de Greenpeace, l’appel "Ultimatum Climatique" a déjà rassemblé, à


moins de 16 jours du sommet, plus de 430 000 signatures. L’Organisation des Nations unies a aussi lancé sa
propre campagne d’information ainsi qu’une pétition : "Seal the deal". La pétition "Don’t nuke the
climate", du réseau Sortir du nucléaire, rappelle que le nucléaire ne doit pas être le seul moyen de lutte
contre le changement climatique.

Peut-on parler d’ultimatum ?

« Aujourd'hui, les effets du réchauffement se font déjà sentir, notamment dans les zones côtières. En Asie,
dans les deltas et les zones humides, on voit apparaître les premiers réfugiés climatiques, chassés de chez
eux par la montée des eaux » déplore Benoit Faraco. Les données scientifiques montrent que si la courbe
d’émission de GES ne fléchit pas dans les 5 ou 10 ans, « le système climatique risque d'atteindre ses points
de rupture » ajoute Paul Brunel.

Finalement, vu « l'état actuel des négociations, il parait peu probable d'arriver à un traité contraignant le
18 décembre 2009 » affirme Paul Brunel. En parlant de l’ultimatum tant attendu au sommet de Copenhague,
il conclut tout de même que « cela reste une étape fondamentale », insistant sur l’importance d’une
« pression de l’opinion publique mondiale pour pousser les Chefs d'Etat à s'engager sur des objectifs à la
hauteur de l'urgence climatique ». Alors, êtes-vous prêt à agir ?

Stéphanie Toetsch, le 30 novembre 2009


Sources
La Fondation Nicolas Hulot
Le WWF
Greenpeace France
Le site officiel Copenhague 2009
Des sites pour aller plus loin
Seal the Deal (site en anglais)
Don’t Nuke the climate
Présent à Copenhague pour l’avenir (ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du développement durable et de la Mer)
Pétition des ONG en vue de Copenhague 2009
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Doctissimo.fr

III.7. Sommet de Copenhague : Signez l’ultimatum climatique

A la mi-décembre s’ouvre le sommet de Copenhague. Les dirigeants de la planète se réuniront dans la


capitale danoise pour y élaborer un accord global qui fera suite au protocole de Kyoto. C’est dire si
l’enjeu de ce sommet des Nations Unies sur le climat est crucial. Mais dès maintenant plusieurs
associations et organisations non gouvernementales françaises ont lancé un appel "l’ultimatum
climatique", pour rappeler aux dirigeants l’absolue nécessité de s’engager activement dans la lutte
contre le réchauffement climatique.

Le sommet de Copenhague, c’est LE prochain rendez-vous sur le climat. Du 7 au 18 décembre 2009, les
dirigeants du monde entier vont négocier de nouvelles mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet
de serre. Des mesures qui prendront effet après 2012, date de fin du protocole de Kyoto. Plusieurs actions,
gouvernementales ou associatives, sont menées en amont de cette conférence pour insister sur l’importance
de l’enjeu. Il s’agit de rappeler que seules décisions d’aujourd’hui permettront d’endiguer le réchauffement
climatique de demain.

Atteindre le million de signatures d’ici Copenhague

Parmi les nombreuses initiatives mises en place, il en est une qui mérite d’être mise en lumière : l’Ultimatum
climatique. Plusieurs organisations non gouvernementales et associatives (11 pour être précis, dont Greenpe-
ace, WWF, Fondation Nicolas Hulot, Secours catholique, etc.) ont lancé une pétition sur Internet qui pour
l’instant recueille environ 290 000 signatures, l’objectif étant d’atteindre le million d’ici le 17 décembre.

Dans une lettre adressée au Président de la république, les signataires expliquent leur démarche :
« Confrontés au péril climatique, les dirigeants du monde entier devront parvenir à surmonter leurs
divergences d’intérêts de court terme pour se rassembler autour d’un projet politique mondial fondé sur un
constat scientifique objectif et ainsi donner une suite au protocole de Kyoto qui soit à la hauteur des enjeux
que nous allons devoir tous ensemble affronter dans les décennies à venir. Le résultat de cette conférence
dessinera l’avenir climatique de l’humanité. (…) Au regard de l’ultimatum climatique auquel l’humanité est
confrontée aujourd’hui, Monsieur le Président, vous aurez rendez-vous avec l’Histoire en décembre 2009 ».

Les autres initiatives

Par ailleurs, en vue de la conférence de Copenhague, le Programme des nations unies pour l’environnement
(PNUE) a également lancé une campagne sur Internet intitulée "Seal the deal" (scellons l’accord). Au niveau
national, le ministre de l’Ecologie, de l’Energie et du développement durable et de la Mer a récemment lancé
un site internet pour sensibiliser les Français aux enjeux de la conférence de Copenhague.

Greenpeace et l’Ultimatum climatique organisent également un grand concert de soutien à l'Ultimatum


Climatique, le dimanche 22 novembre prochain, au Zénith de Paris. Si vous appréciez Yannick Noah,
Bernard Lavilliers, Tryo ou Zazie, ça sera l’occasion de venir applaudir vos artistes préférés tout en
participant à une manifestation citoyenne dont l’objectif est de « faire monter encore un peu la pression sur
nos dirigeants pour que Copenhague soit un réel succès ».

Emeline Dufour, 5 novembre 2009

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