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Economiser
l’énergie

Recueil de
Maryam RAHOU

Avril 2012 Page 1 sur 70


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I. Halte au gaspillage

Réduire sa consommation d’énergie

I.1. Choisir les énergies les moins polluantes


I.2. Qu'est-ce que la pollution lumineuse ?

Ampoules, électroménager, multimédia : bien choisir

I.3. Les ampoules LED sont-elles dangereuses ?


I.4. Ecolos, les ampoules basses consommation ?
I.5. Multimédia : attention énergétivores !
I.6. Pour un électroménager moins gourmand

Se chauffer sans trop consommer

I.7. Bien choisir son mode de chauffage


I.8. L'eau chaude solaire
I.9. Comment isoler bio ?

II. Maison écologique

II.1. Qu'est-ce qu'une maison écologique ?


II.2. Tout savoir sur les normes environnementales
II.3. Maison à énergie passive : une révolution énergétique
II.4. Les matériaux de construction écologiques
II.5. Les avantages fiscaux d'une maison plus écologique
II.6. Construire soi-même sa maison écologique
II.7. Performance énergétique : une obligation légale

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Guide pour une maison plus écologique

II.8. Les plantes dépolluantes


II.9. Rénover sa maison ou son appartement en respectant l'environnement
II.10. Le bois, matériau idéal ?
II.11. Eclairage : comment choisir ses ampoules ?
II.12. Bien choisir ses peintures
II.13. Toit écologique : couvrez-vous bien
II.14. Le solaire chez soi, mode d'emploi
II.15. Piscine écologique : est-ce que ça vaut le coup ?
II.16. Eolien à la maison : une bonne idée ?
II.17. La chaux plutôt que le ciment
II. 18. Electricité verte : à qui se fier ?
II.19. Vendre son électricité ?
II.20. Choisir les énergies les moins polluantes
II.21. Revêtements : faites-vous bio
II.22. Le chanvre
II.23. Décoration intérieure : tendance nature

III. Energies renouvelables

Pourquoi changer de politique énergétique ?

III.1. Les bons gestes pour réduire ses émissions de carbone au quotidien

Panorama des énergies renouvelables

III.2. L’énergie éolienne a le vent en poupe


III.3. Les éoliennes dangereuses pour la santé ?
III.4. Energie éolienne
III.5. Le solaire, solution d'avenir ?
III.6. Les autres sources d'énergie (marémotrice, géothermie...)
III.7. Nucléaire : problème ou solution ?
III.8. Le rayon du solaire

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Face aux catastrophes écologiques et au réchauffement du climat, le développement durable doit faire
évoluer les comportements. Parmi les objectifs, il est important d’apprendre à économiser et à
partager de manière équitable les ressources de l’environnement.

I. Halte au gaspillage

Economiser l’énergie, c’est le premier geste de l’éco citoyen. Mais comment choisir ses ampoules ?
Peut-on isoler sa maison pour éviter les déperditions de chaleur ? Quels sont les isolants écologiques ?
Toutes les réponses pour s’éclairer et se chauffer sans dépenser trop !

Réduire sa consommation d’énergie

Réduire sa consommation d’énergie, c’est possible ! Quelques mesures simples permettent en effet de
réduire la facture énergétique, pour le plus grand bien de la planète et de son porte-monnaie. Sans oublier de
privilégier les énergies renouvelables. Nos conseils.

I.1. Choisir les énergies les moins polluantes

Les énergies renouvelables pour éclairer et chauffer sa maison deviennent une alternative de plus en
plus intéressante. Réduction des coûts, économie d'énergie, sauvegarde de l'environnement, meilleur
confort de vie : ces avantages attirent de plus en plus de Français, également prêts à économiser
l'énergie afin que les générations futures y aient également accès. Petite présentation du foyer écolo et
des gestes simples pour consommer l'électricité sans la gaspiller.

Les énergies renouvelables pour éclairer et chauffer sa maison deviennent une alternative de plus en plus
intéressante. Réduction des coûts, économie d'énergie, sauvegarde de l'environnement, meilleur confort de
vie : ces avantages attirent de plus en plus de Français, également prêts à économiser l'énergie afin que les
générations futures y aient également accès. Petite présentation du foyer écolo et des gestes simples pour con
sommer l'électricité sans la gaspiller.

Le Programme des Nations Unies pour l'environnement l'affirme : l'amélioration des techniques de
construction et l'économie d'énergie sont plus efficaces dans la lutte contre le réchauffement climatique que
la réduction d'émissions de gaz à effet de serre décidée par le Protocole de Kyoto.

La révolution du logement écologique

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L'école Jean-Louis Marquèze, dans le Val de Marne, est un exemple à ce titre. Ce projet constitue le premier
groupe scolaire à « énergie zéro » construit en France. Fortement isolée, elle bénéficiera des meilleurs
vitrages disponibles. Ses lampes à très faible consommation et son chauffage seront nourris par le système de
pompe à chaleur bio thermique et les panneaux solaires installés sur la toiture.

Les bâtiments français sont d'ordinaire plus gloutons en énergie, et représentent la moitié de la
consommation d'énergie en France tout en provoquant un quart des émissions de gaz à effet de serre. Or, le
parc de logements se renouvelle lentement, à environ 1% par an. Et la France est en retard. Les Allemands
consomment 15 kWh/m², alors que l'objectif français est de réduire cette même consommation à 50 kWh/m²,
contre 90 kWh/m² aujourd'hui.

Chaque particulier doit donc s'assurer, pour participer à la réduction des polluants et économiser l'énergie,
que sa maison respecte l'environnement et ne pollue pas. Les démarches sont coûteuses, mais elles restent
simples et permettent de réduire sa facture et donc, à terme, d'économiser de l'argent :

Faire le choix des énergies renouvelables

Le bois : c'est une source d'énergie neutre par rapport à l'effet de serre. En brûlant, il libère le gaz carbonique
qu'il avait fixé. C'est une énergie renouvelable, à condition de remplacer les arbres coupés. Pour s'en assurer,
la marque « NF Bois de chauffage » garantit un bois protégé et performant. La cheminée reprend sa place
dans le foyer, surtout en demi-saison, afin d'éteindre le chauffage électrique plus tôt dans l'année. On peut
même faire le choix du poêle, qui dégage moins de polluants. Une chaudière à bois doit respecter la charte de
qualité « Flamme verte » afin d'être sûr du matériel et obtenir des aides financières.

Le solaire : aujourd'hui le chauffe-eau solaire individuel, ou CESI, couvre 50 à 70% des besoins de la
maison, n'importe où en France. L'Etat donne des crédits d'impôt et certains organismes, comme l'ADEME,
accordent des primes d'installation. Les panneaux solaires photovoltaïques peuvent également assurer le
chauffage de la maison.

La géothermie : également de plus en plus populaire, la pompe à chaleur géothermique utilise les calories
stockées dans le sol et dans l'eau des nappes phréatiques. Elle fournit une partie du chauffage et réduit
notablement la facture d'électricité. Une pompe à chaleur, en consommant 1 kWh d'énergie pour son usage,
en restitue 3 à 4 kWh pour la maison.

Dans tous les cas, habiter un site isolé et difficilement accessible par le réseau de distribution électrique est
un argument incontestable afin d'adopter des énergies renouvelables. Cumuler solaire et géothermique
permet d'être complètement indépendant des ressources énergétiques nationales et peut même amener à
revendre sa production car en cas de surplus, EDF se retrouve obligé par la loi de la racheter.

Economiser son énergie

Si l'on ne peut adopter, à cause de leur coût, les énergies renouvelables pour éclairer et chauffer sa maison, il
reste néanmoins capital d'économiser l'énergie afin de limiter son impact sur l'environnement. Il peut s'agir
de quelques réflexes ou de véritables gestes. Tous, en tout cas, ont des conséquences heureuses pour
l'environnement :

 Surveiller le radiateur, 19° C dans les pièces à vivre, 16°C dans les chambres permet de vivre dans
un environnement agréable en économisant de l'argent et en protégeant l'environnement. L'eau
chaude est également un poste très gourmand en énergie. 55 à 60° C, cela permet de limiter de
développement de bactéries et l'entartrage du chauffe-eau ;

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 Vérifier la chaudière annuellement est obligatoire et nécessaire pour la sécurité et la santé de


l'appareil. Entretenue, une chaudière propre, c'est aussi 8 à 12% d'énergie consommée en moins ;
 Se chauffer économiquement, c'est aussi isoler les toits et les murs. Jusqu'à 20% d'énergie en moins
en adoptant des planchers bas, des fenêtres à double vitrage et en rendant le bâtiment étanche,
notamment grâce à la laine ;
 Si une chaudière a plus de vingt ans, il est nécessaire d'en changer plutôt que de la réparer. Les plus
modernes d'entre elles économisent l'énergie et sont moins polluantes, même si elle n'utilise pas
d'énergie renouvelable. En France, remplacer toutes les chaudières qui ont plus de vingt ans
permettrait d'éliminer le rejet annuel de sept millions de CO² ;
 Economiser l'énergie, c'est utiliser l'électricité intelligemment. Faire sécher le linge à l'air libre au
lieu d'utiliser un sèche-linge. Faire la chasse à tous les appareils électriques en veille. Acheter des
appareils dont l'étiquette énergie porte la lettre A, soit le plus économe ;
 Utiliser des ampoules à faible consommation utilise cinq fois moins d'énergie et durent huit fois plus
longtemps que les ampoules à incandescence.

Toujours est-il que l'on peut rénover sa maison tout en gardant, voire en améliorant, le confort de vie. Les
nouvelles technologies savent utiliser la chaleur du soleil, permettent de mieux isoler et d'acheter des
appareils de chauffage ayant de meilleurs rendements. Mais il est également important que la maison ne
nuise pas à l'écosystème. Utiliser une électricité verte ou construire une maison dont les matériaux ont
consommé moins d'énergie pour leur fabrication, c'est déjà un bon début.

I.2. Qu'est-ce que la pollution lumineuse ?

De nuit, l'intensité lumineuse artificielle est telle qu'elle a de conséquences écologiques, sur certaines
espèces et sur les écosystèmes, et qu'elle produit des effets physiologiques et psychologiques sur
l'homme. C'est pourquoi on utilise l'expression de pollution lumineuse.

Avez-vous déjà observé une photographie de la surface de la terre de nuit prise depuis un satellite ? De
gigantesques tâches lumineuses marquent l'emplacement des grandes zones développées et urbanisées du
globe. Les lumières allumées de l'Amérique du Nord, du Brésil, de l'Europe, de l'Inde, ou du Japon laissent
deviner depuis l'espace la densité de l'occupation humaine et du développement des villes.

Quels sont les effets de la pollution lumineuse ?

Les premiers touchés par la pollution lumineuse sont les populations d'oiseaux migrateurs, qui ont grand
peine à s'habituer à la lumière artificielle qui perturbe leurs repères, en particulier sur les littoraux et dans les
agglomérations. De nombreux oiseaux migrateurs finissent ainsi par heurter des bâtiments. On soupçonne
aussi des impacts sur la flore, car on observe un retard dans la perte des feuilles de certaines espèces d'arbres
et une moindre efficacité de la photosynthèse.

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Les impacts sur la psychologie et la physiologie humaine sont du même ordre : comme il "fait jour la nuit", il
y a une perte de repère et une plus grande difficulté à se reposer (c'est l'idée qu'en ville, on n'a pratiquement
jamais de noir total). Un autre type de pollution lumineuse relève de la lumière intrusive.

La lumière intrusive désigne une source lumineuse non désirée ou non sollicitée qui pénètre dans un lieu.
Elle est considérée comme une nuisance quand elle empêche de jouir des fonctions attribuées au lieu, comme
le sommeil dans une chambre ou l'observation des étoiles dans un jardin. Cette nuisance est prise très au
sérieux par la commission international de l'éclairage, qui a émis une norme sur la lumière intrusive à
proximité d'une propriété.

Que peut-on faire pour réduire la pollution lumineuse ?

Historiquement, l'éclairage dans les villes avait avant tout une fonction sécuritaire : il s'agissait de lutter
contre le crime et les vols. Mais aujourd'hui de nombreuses sources de lumières restent allumées de nuit
souvent sans que cela ne soit nécessaire, et au prix d'une consommation d'énergie supplémentaire. On parle
de sur-illumination.

Pour remédier à cet excès, plusieurs pistes existent : tout d'abord, limiter l'éclairage en direction du ciel, en
disposant par exemple des caches sur les lumières à l'extérieur. Ensuite par exemple pour les éclairages
routiers, utiliser quand cela ne remet pas en cause la sécurité des passants et des automobilistes, des
dispositifs rétro-réfléchissants. Enfin, il s'agit aussi dans cette matière de faire preuve de sobriété, et de
réduire tout simplement la sur-illumination, qui en plus de représenter des nuisances, consomme inutilement
de l'énergie.

Sur ce point, il est encore difficile d'agir, mais certaines associations prennent les devant de manière
humoristique. C'est le cas du clan du néon, un groupe de citoyens qui le soir venu, circule dans les rues pour
éteindre les néons des enseignes publicitaires !

Matthieu Mellul, le 6 avril 2009

Ampoules, électroménager, multimédia : bien choisir

Réduire sa consommation d’énergie, cela passe notamment par le choix d’appareils moins gourmands.
Ampoules basses consommation, machine à laver classée A, ordinateur optimisé… tout ce qu’il faut savoir
pour bien choisir.

I.3. Les ampoules LED sont-elles dangereuses ?

Une récente expertise de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de


l’environnement et du travail pointe du doigt les lampes à LED, dont l’usage pourrait parfois être
risqué pour les yeux. Mais dans quelles conditions ? Est-ce que les LED "d’intérieur" sont concernées
? Explications pour y voir plus clair.

A mesure que les ampoules à incandescence, les "vieilles" ampoules avec un fil conducteur à l’intérieur,
disparaissent du marché, le consommateur se voit offrir deux alternatives : les ampoules à basse
consommation et les diodes électroluminescentes (LED). Utilisées depuis des années dans l’électronique
comme témoins lumineux par exemple, aujourd’hui elles se retrouvent un peu partout : dans les lampes
torches, à la maison (télévision, luminaires, spots, etc.) ou encore sur les éclairages publics.

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Lumière sur les effets des LED

Louées pour leur faible consommation d’énergie et leur longue durée de vie, les LED semblaient être la
solution toute trouvée pour remplacer nos bonnes vieilles ampoules. Cependant leurs effets directs sur la
santé n’avaient fait l’objet d’aucune étude. C’est pourquoi l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de
l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a décidé de s’autosaisir pour faire la lumière sur les
effets sanitaires de ces petites loupiotes.

Pour se faire, l’Anses a confié une mission au Comité d’experts spécialisé (CES) "agents physiques,
nouvelles technologies et grands aménagements", comité réunissant experts en ophtalmologie, dermatologie,
éclairage et physique des rayonnements optiques.

La lumière bleue et la luminance en question

L’agence met en exergue des risques potentiels sur les yeux liés à deux caractéristiques des LED : leur
lumière bleue et leur forte luminance. Attention, cela ne signifie pas que seules les LED bleues sont
concernées : en fait, le spectre des LED blanche présente une proportion de lumière bleue. C’est pourquoi on
parle de lumière bleue des LED.

Les autres types d’éclairage, et notamment les ampoules à basse consommation n’ont pas cette
caractéristique spectrale, liée à la technologie même des LED. La luminance, quant à elle, est une mesure qui
permet d’évaluer l’éblouissement. Le problème des LED, c’est que cette luminance peut être jusqu’à 1000
fois plus élevée que celle d’un éclairage traditionnel, avec un certain inconfort visuel et parfois aussi de
véritables risques pour les yeux.

Un risque oculaire en cas d’exposition intense aux LED bleues

D’après le rapport du CES, une exposition répétée, prolongée et de forte intensité à certains types de LED
(toutes les LED n’ont pas les mêmes spécificités) riches en lumière bleue serait susceptible d’endommager la
rétine et éventuellement de favoriser la dégénérescence maculaire liée l’âge (DMLA) ou le risque de
cataracte chez certaines personnes.

« Les effets aggravants de la lumière bleue sur la DMLA sont fortement soupçonnés et issus d’observations
convergentes sur des modèles expérimentaux » souligne le rapport. Toutefois, « ces effets n’ont jamais pu
être démontrés par des études épidémiologiques chez l’homme, en raison d’une difficulté à évaluer
l’exposition et les prédispositions individuelles ».

Inutile donc d’aller débusquer toutes les LED de votre intérieur pour les jeter, ni même de tenter de vous
faire rembourser votre télévision à LED qui vous a coûté un bras. En effet, si les risques pointés sont réels,

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d’une part ils ne concernent qu’une certaine catégorie de LED et d’autre part, ces risques apparaissent dans
certaines conditions données.

3 populations plus sensibles à ces risques

Le rapport publié par l’Anses précise que trois populations « particulièrement sensibles au risque ou
particulièrement exposées à la lumière bleue ont été identifiées » :

1. Les enfants et les personnes sans cristallin ou ayant un cristallin artificiel ;


2. Les populations sensibles à la lumière : personnes atteintes de DMLA ou de maladies oculaires,
celles consommant des substances photo sensibilisantes… ;
3. Les personnes particulièrement exposées aux LED (installateurs électriques, métiers du spectacle..).

En pratique…Vous pensez avoir des éléments à LED chez vous ? Voici quelques-unes des
recommandations émises par l’Anses pour une utilisation optimale et sans risques.

Les télévisions LED : pas d’inquiétude à avoir puisque le rapport précise que les TV à LED utilisent une
technologie d’éclairage indirect (rétro éclairage à LED), avec des luminances très faibles, elles ne sont donc
pas concernées par les risques mis en avant dans l’avis de l’Anses.

Les ampoules et/ou luminaires avec des LED : étant donné que c’est la richesse des LED en lumière bleue
qui est incriminée, préférez des lumières "chaudes", c’est-à-dire tendant vers le rouge et à faible intensité,
notamment dans les lieux susceptible d’accueillir des enfants. Par ailleurs, le CES recommande de privilégier
un éclairage indirect. Et, simple question de bon sens, il faut éviter de regarder de face la source lumineuse,
quelle qu’elle soit d’ailleurs (soleil ou autre types de lumières).

Le CES recommande également « d’éviter les systèmes d’éclairage à LED où une vision directe du faisceau
émis est possible, afin de prévenir l’éblouissement ». En cas de doute, n’hésitez pas à demander aux
professionnels en magasin des LED "blanc chaud à faible luminance".

Ces précautions utiles conduisent l’Anses à plaider pour rendre certaines informations obligatoires sur
l’emballage des produits, afin que le consommateur puisse s’y retrouver rapidement. Le CES recommande
« d’envisager la création d’un label de qualité ».

Tout comme pour les ampoules basse consommation, qui désormais affichent leur teneur en mercure,
quelques précautions s’imposent. Il n’est donc pas nécessaire de s’alarmer outre mesure. Par contre, il s’agit,
comme dans bien des cas, de faire preuve de vigilance et de bien s’informer sur les produits.

Yamina Saïdj, le 28 octobre 2010


Source : Dossier de l'Anses sur les LED, octobre 2010

I.4. Ecolos, les ampoules basses consommation ?

L’ombre du doute plane sur les ampoules à basse consommation… Aussi appelées ampoules
fluorescentes compactes ou fluocompactes, elles ne font pas l’unanimité. Certains critiquent leur
teneur en mercure, la nocivité des ondes à basses et hautes fréquences émises ou encore leur effet
stroboscopique déclenchant migraines et épilepsie. Simples rumeurs ou véritables dangers ? Nos
explications pour tenter d’y voir plus clair.

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Petit à petit, les ampoules à incandescence disparaissent au profit des ampoules basse consommation
considérées comme plus écologiques car moins énergivores et plus durables (elles consomment 5 fois -
d’énergie et durent 8 fois + longtemps que les lampes classiques). Or, ces dernières sont loin d’être idéales.

La question des champs électromagnétiques

Suite à une étude réalisée en 2007 sur les lampes fluocompactes à économie d'énergie, le Centre de
Recherche et d'Information Indépendant sur les Rayonnements (CRIIREM) a remarqué que celles-ci
émettent des champs électromagnétiques radiofréquences d'une intensité parfois largement supérieure à
28 volts par mètre, le seuil légal.

Concrètement, ces ondes peuvent avoir des conséquences sur la santé. « Chaque personne réagit
différemment, mais en cas de forte exposition (selon certaines mesures, les ampoules pouvaient émettre des
ondes jusqu’à 300 volts par mètre), on rencontre principalement des maux de tête, des vertiges, des troubles
du sommeil et de la nervosité. Après, tout dépend de la durée et du niveau d'exposition », précise Myriam
Galbrun, technicien mesureur au Criirem.

Teneur en mercure : plus d’indications en 2010

Le mercure présent dans les lampes à basse consommation pose un léger risque pour la santé en cas de bris
de l’ampoule car les vapeurs dégagées peuvent être toxiques. Evitez donc de les casser ! Si tel est le cas,
ouvrez bien les fenêtres et jetez les débris dans un sac en plastique étanche). Par ailleurs, leur recyclage est
indispensable. Pour vous renseigner à ce sujet, vous pouvez contacter Récylum, une organisation agréée
chargée d’organiser l’élimination de ces déchets. Sachez aussi que le distributeur est tenu de reprendre les
lampes basse consommation si vous achetez un nouvel équipement.

Bruno Lafitte, Ingénieur à l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) tempère le


débat au sujet du mercure : « Les grands fabricants promettent de réduire de 40% la teneur en mercure des
ampoules d’ici 2012. Par ailleurs, les anciens thermomètres contenaient 2g de mercure soit plus que dans
600 lampes, tout comme les piles bouton contiennent 25 mg de mercure soit plus de 8 lampes ».

Aujourd’hui, la teneur en mercure est limitée à 5 mg par ampoule et sera précisée dès septembre 2010 sur les
emballages. Concrètement, vous pourrez donc privilégier les ampoules contenant le moins de mercure
possible dès la rentrée !

Lampes fluocompactes : conseils d’utilisation

Si boycotter ces lampes n’est pas la solution, voici quelques précautions à prendre. Tout d’abord, évitez de
les utiliser en lampe de chevet ou lampe de bureau afin de ne pas être trop près de ces dernières). « Pour que
le champ dégagé par les lampes soit négligeable, il faut s'en éloigner d'au moins un mètre. Mais pour des
lampes très émettrices, il faut environ 2 m pour qu'elles n'aient plus d'influence », précise Myriam Galbrun.

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Par ailleurs, les personnes porteuses d'implants actifs doivent éviter ces lampes car elles peuvent faire
dysfonctionner l'implant tout comme un téléphone peut gêner un écran d'ordinateur. L'échelle est différente,
mais le principe identique. « Les femmes enceintes et les enfants doivent aussi être prudents car ils y sont
beaucoup plus sensibles », poursuit Myriam Galbrun.

Ampoules : les autres alternatives

D'autres alternatives arrivent sur le marché, les LED ou les diodes électroluminescentes par exemple sont
tout aussi écologiques et n'émettent rien. A suivre donc ! Par ailleurs, si vous investissez dans une ampoule
basse consommation, choisissez-en une conforme aux directives européennes. Enfin, pensez aux appareils
équipés de variateur afin de moduler facilement l’éclairage.

Delphine Bourdet, le 1 mars 2010


Sources
Lampes basse consommation Fiche ADEME
Mise en garde sur les ampoules à économie d'énergie ! Communiqué de presse Criirem du 21 août 2007
Les déchets ménagers dangereux Guide pratique de l’ADEME
Lampes Basses Consommation, le Criirem alerte de nouveau ! Mercredi, 21 Janvier 2009

I.5. Multimédia : attention énergétivores !

Le matériel informatique au sens large (ordinateurs, téléviseurs, consoles de jeu, etc.) est un gros
consommateur d'énergie, contribuant ainsi à l'émission de gaz à effet de serre tout en alourdissant la
facture des particuliers. Pourtant, il existe des techniques pour réduire sa consommation. Et les
fabricants semblent désormais décidés à prendre des mesures drastiques pour mieux respecter
l'environnement.

Contrairement aux appareils électroménagers par exemple, les équipements multimédia ne bénéficient pas
d'un étiquetage permettant de connaître avec précision leur consommation d'énergie. C'est bien dommage,
car les nouvelles technologies se révèlent particulièrement voraces dans ce domaine !

Quand la facture s'alourdit...

Premier constat : cette consommation varie considérablement selon le type d'équipement et l'usage qui en est
fait. En moyenne, un équipement informatique « standard » (unité centrale plus moniteur) consomme de 200
à 400 kWh par an. En y ajoutant un box ADSL pour se connecter à Internet, ce chiffre va quasiment doubler.

En revanche, les ordinateurs portables se révèlent beaucoup moins gourmands, ainsi que les écrans plats par
rapport aux anciens modèles à tube cathodique. Mais cela change du tout au tout dans le cas des téléviseurs :
tandis que les versions classiques consommaient en moyenne 150 kWh par an, les écrans plasma ou à
cristaux liquides grimpent jusqu'à 650 kWh, voire 1500 kWh pour les plus sophistiqués - l'équivalent de la
consommation électrique d'une personne supplémentaire !
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Difficile, donc, d'indiquer un montant exact dans ce domaine concernant votre facture d'électricité. Une
installation informatique standard reviendra entre 30 et 60 € par an, plus 15 à 30 € pour la connexion
Internet. Mais ce budget pourrait plus que doubler si vous vous équipez d'un téléviseur à écran plat : de 50 à
150 € de consommation électrique supplémentaire !

Etre attentif aux détails

Pourtant, il est possible de diminuer de façon significative ce montant, et même de le diviser de moitié. Tout
d'abord en choisissant des matériels équipés du label Energy Star, qui s'applique désormais non seulement
aux ordinateurs fixes ou portables, mais aussi au reste de l'informatique domestique (consoles de jeu par
exemple). Malheureusement, il ne s'agit pas d'un standard obligatoire, et seul un quart des équipements mis
sur le marché a reçu le droit d'arborer son logo en forme d'étoile.

Mais il est tout aussi important, voire plus, de surveiller votre mode de consommation. Notamment en optant
pour un équipement adapté à vos besoins : si ceux-ci se cantonnent principalement au traitement de texte et à
Internet, il est inutile d'acquérir une machine surpuissante plutôt destinée aux passionnés de jeux vidéo.

Autre précaution indispensable, ne pas laisser votre ordinateur allumé en permanence. Evitez les
économiseurs d'écran, qui vont maintenir celui-ci allumé et donc, contrairement à ce que leur nom semble
indiquer, contribuent à augmenter la consommation ! Mieux vaut configurer votre ordinateur pour qu'il se
mette automatiquement en veille au bout d'un quart d'heure.

Lorsque vos appareils restent inutilisés, pensez à les éteindre. Ce qui signifie couper leur alimentation, car
dans le cas contraire, ils restent en mode veille. C'est d'autant plus crucial s'agissant d'un téléviseur à écran
plasma ou LCD, dont la consommation sous ce mode équivaut à celle de l'ensemble des autres équipements
électriques du foyer !

Vers des ordinateurs écologiques ?

Cela dit, le rapport entre informatique et environnement dépasse très largement la simple question de la
consommation d'énergie des particuliers. Et touche de façon directe un secteur dont de nombreux utilisateurs
sont particulièrement vigilants sur la question.

C'est ainsi que le Guide pour une high-tech responsable publié par Greenpeace, régulièrement mis à jour, a
eu un retentissement considérable. Ce classement pointe notamment les lacunes des entreprises en matière
d'utilisation de matériaux toxiques et les insuffisances concernant leur recyclage. Apple, mis en cause dans la
version 2006, s'est empressé de rectifier le tir en annonçant une série de mesures pour mieux respecter
l'environnement. Dans la 6ème édition, sortie en novembre 2007, c'est Nintendo qui est mis en cause
concernant ses consoles de jeu...

Aussi l'industrie a-t-elle décidé de prendre le problème à bras-le-corps en lançant, depuis juin 2007, une
initiative baptisée « Climate Savers Computing Initiative ». L'objectif est de réduire de 50%, à l'horizon
2010, la contribution du secteur au réchauffement de la planète tout en fabriquant des produits plus
respectueux de l'environnement. Plus de 40 entreprises sont impliquées dans le projet, dont Google, IBM ou
encore Microsoft. Une véritable prise de conscience dont les retombées pourraient bientôt bouleverser la
donne dans ce secteur...

Bertrand Mauvy

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I.6. Pour un électroménager moins gourmand

Du réfrigérateur au lave-linge, nos appareils électroménagers sont de gros consommateurs d'énergie,


mais aussi d'eau. Il existe pourtant des moyens efficaces pour les rendre moins gourmands : choisir les
modèles les plus économes... et respecter quelques règles de base.

L'électroménager (réfrigérateur, congélateur, lave-vaisselle, lave-linge, sèche-linge principalement)


représente près des trois quart de la consommation d'électricité « spécifique » des ménages (hors chauffage,
eau chaude et cuisson). Or ces équipements se révèlent particulièrement gourmands en énergie, tout en ayant
réalisé des progrès notables en la matière ces dernières années.

Ils représentent donc un gisement d'économies possibles, à la fois pour votre porte-monnaie et pour la
planète. A condition de choisir les bons appareils, et de les utiliser correctement...

Pour un froid moins gourmand...

Le principal poste de consommation d'électricité spécifique du foyer est constitué du réfrigérateur et du


congélateur : plus de 30% du total ! Pour réduire significativement cette proportion, la première mesure à
prendre est de choisir des équipements adaptés à vos besoins. En général, la capacité requise est de 100 litres
pour une personne, puis 50 litres par personne supplémentaire.

Il est plus efficace de s'équiper de deux appareils séparés. Dans ce cas préférez un congélateur au format
coffre plutôt qu’armoire : il perd moins de froid à l'ouverture. Si, en revanche, vous optez pour un modèle
combinant réfrigérateur et congélateur, mieux vaut que celui-ci soit équipé d'un double compresseur, c'est-à-
dire de 2 moteurs séparés pour éviter de faire refroidir le congélateur lorsque vous ouvrez la porte du frigo.

Afin de sélectionner le modèle le plus écolo, il ne vous reste plus qu'à vous pencher sur l'étiquette énergie
obligatoirement accolée aux appareils, classés de A (les plus économes) à E. Ceux de la classe A++ peuvent
consommer jusqu'à cinq fois moins qu'un modèle ordinaire !

Attention toutefois, certains modèles, classés en A dans leur catégorie, n'en sont pas moins gourmands en
énergie. Comparez donc aussi le chiffre de la consommation réel d'électricité. Enfin, fuyez les appareils
utilisant HFC ou HCFC, des gaz à effet de serre désormais réservés, en général, aux versions bas de gamme.

... Et un lavage plus efficace

Lave-vaisselle et lave-linge possèdent les mêmes caractéristiques de base : ce sont de gros consommateurs
d'eau qui utilisent l'électricité pour faire chauffer celle-ci. Les fabricants ont fait de gros efforts ces dernières
années ; les lave-linge de classe A+ sont les plus performants, or pour les lave-vaisselle le classement va
jusqu'à A seulement, celui-ci concerne à la fois la consommation d'électricité, d'eau et l'efficacité du lavage.
Des équipements à basse consommation vous permettent de réduire cette dernière de 25% environ.

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Dans ce cas également, il est primordial de choisir une contenance adaptée à vos besoins. Les lave-linge
possédant une capacité élevée (au-delà de 6 kilos) se révèlent généralement d'un meilleur rendement. Encore
faut-il en avoir l'usage et ne pas les faire tourner à moitié remplis !

Pour le lave-linge, la vitesse d'essorage a également son importance. Plus elle est élevée, plus elle sera
efficace. En revanche, les sèche-linge se révèlent particulièrement voraces, ce qui explique qu'il n'en existe
pas en catégorie A. A éviter, donc...

La façon dont sont utilisé ces appareils compte aussi énormément tant pour leur efficacité que pour leur
durée de vie... ainsi que pour l'environnement. Faites-les tourner de préférence la nuit, afin de ne pas faire
surchauffer les centrales aux heures de pointe. Débarrassez les assiettes des restes de nourriture avant de les
mettre au lave-vaisselle, et nettoyez régulièrement celui-ci. Pour les lave-linge, optez de préférence pour les
programmes à basse température, et n'oubliez pas, là encore, de nettoyer le filtre.

Enfin, vérifiez au moment de l'achat si l'appareil comporte une étiquette à petite fleur, celle de l'éco-label
européen : elle vous signale que celui-ci fait l'objet d'une attention particulière tout au long de son cycle de
vie, de la fabrication au recyclage. Comme ça, vous serez sûr d'utiliser un électroménager écologique sur
toute la ligne !

Bertrand Mauvy

Se chauffer sans trop consommer

L’une des principales dépenses énergétiques d’un foyer, c’est le chauffage. Incontournable, il existe pourtant
des moyens d’optimiser son installation pour consommer moins. Quels appareils choisir ? Comment obtenir
de l’eau chaude pratiquement gratuite ? Peut-on isoler bio ? Les réponses.

I.7. Bien choisir son mode de chauffage

Chauffage central ou pas ? A l'électricité, au gaz, solaire ou au bois ? Il existe tant de solutions
possibles qu'il est parfois difficile de s'y retrouver. Voici donc une présentation des différents modes de
chauffage qui s'offrent à vous, de leurs avantages et inconvénients... ainsi que des aides permettant de
financer leur installation.

Choisir un mode de chauffage respectueux de l'environnement, cela veut d'abord dire... s'en servir le moins
possible, afin de réduire la consommation d'énergie et les pollutions qu'elle génère. Aussi est-il recommandé
de soigner l'isolation et d'adopter des systèmes du type puits canadien permettant d'améliorer ses
performances.

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Par ailleurs, quelle que soit l'installation pour laquelle vous opterez, il est possible d'accroître son efficacité
en respectant quelques règles de base. Car si certains types de chauffage (solaire, bois, pompe à chaleur...)
s'avèrent plus écologiques que d'autres, il n'est pas toujours possible de les installer, pour des raisons
budgétaires ou autres (manque de place, etc.). Petit tour des options en présence...

Chauffage central ou pas ?

Les systèmes de chauffage peuvent fonctionner :

 Soit de façon décentralisée (un appareil de chauffage pour chaque pièce) ;


 Soit centralisée (le fameux chauffage central, dont la chaleur est diffusée grâce à une chaudière
murale, moins volumineuse mais aussi moins puissante, ou une chaudière au sol).

L'intérêt d'un chauffage décentralisé est de se révéler peu coûteux à l'installation comme à l'entretien. En
revanche, il revient souvent plus cher à l'utilisation. En règle générale, il est préférable de le réserver aux
habitations possédant une superficie réduite. On trouve des systèmes centralisés ou décentralisés aussi bien
parmi les types de chauffage classiques qu'écologiques.

Les « classiques » : de l'électricité au gaz de ville

Le principal intérêt du chauffage électrique est de revenir moins cher à l'installation. Toutefois, il se révèle
plus coûteux à l'usage, notamment dans le cas d'une installation décentralisée (convecteurs, radiateurs,
accumulateurs de chaleur...). L'installation d'une pompe à chaleur (qui peut également être combinée avec les
autres modes de chauffage) permet de réduire considérablement la consommation d'énergie, des deux tiers
environ.

Les autres modes de chauffage classique sont employés soit dans le cadre d'un système centralisé, soit dans
des poêles. Il s'agit notamment :

 Du fioul, dont l'envolée des prix du pétrole a quasiment fait doubler les tarifs en cinq ans ;
 Du gaz naturel, qui représente une bonne solution complémentaire du solaire et d'une pompe à
chaleur ;
 Du GPL (Gaz Pétrole Liquéfiés), qu'on trouve sous forme de butane ou de propane et qui nécessite
l'installation d'une chaudière extérieure.

Toutefois, ces différentes ressources possèdent deux inconvénients majeurs : elles émettent d'importantes
quantités de gaz à effet de serre, tout en n'étant pas renouvelables.

Les chauffages écologiques, du solaire au bois

Le plus connu des modes de chauffage écologiques est le solaire thermique. L'installation consiste en
capteurs posés sur le toit ou toute surface exposée au soleil. Elle permet de couvrir jusqu'à 50% des besoins
d'un foyer, et suppose donc de bénéficier d'une source d'approvisionnement complémentaire.

Le bois de chauffage, lui aussi en plein essor, est vendu sous forme de bûches, de plaquettes ou encore de
granulés. Il peut être utilisé soit dans une chaudière, soit dans un poêle. Le bois est toutefois un fort émetteur
de CO2, mais possède un bilan écologiquement neutre du moment que la quantité brûlée ne dépasse pas celle
qui est en train de pousser (ce qui est le cas en France).

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Les pompes à chaleur, quant à elles, capturent la chaleur dans la terre, l'eau ou l'air pour la transmettre à un
fluide frigorigène (on dit aussi « caloporteur ») chargé de répartir celle-ci dans la maison. C'est un très bon
complément d'autres types de chauffage à base d'énergies renouvelables.

On mentionnera également le biogaz, méthanisation à partir de déchets organiques et végétaux, encore peu
utilisé en France et qui paraît pour l'instant réservé aux agriculteurs du fait de questions d'organisation
notamment.

Des aides pour financer son chauffage

Le principal obstacle à l'installation d'un chauffage à base d'énergies renouvelables est généralement d'ordre
financier. Différentes aides permettent toutefois d'y remédier :

 Crédit d'impôt pour le solaire thermique, les installations fonctionnant au bois, les pompes à
chaleur... ;
 TVA réduite à 5,5% pour le matériel comme l'installation, à condition que celle-ci soit effectuée par
un professionnel ;
 Diverses subventions accordées par l’Agence nationale de l'habitat), certaines régions et communes..

Il ne faut pas oublier que si l'installation d'un chauffage plus respectueux de l'environnement représente un
surcoût initial, elle s'amortit sur quelques années, et permet ensuite de réaliser des économies substantielles.
Sans compter que, du fait des évolutions de la législation, elle augmentera la valeur de votre bien
immobilier...

Bertrand Mauvy

I.8. L'eau chaude solaire

Prendre une bonne douche bien chaude tout en pensant au bien qu'elle fait à la planète et à l'argent
qu'elle vous permet d'économiser, évidemment, c'est tentant. Le tout est de choisir le système le mieux
adapté à vos besoins, qui dépendent notamment de votre situation géographique, du budget disponible
pour l'investissement initial et de l'espace disponible pour l'installation...

L'énergie solaire, en plein essor actuellement, permet non seulement de chauffer sa maison ou de produire
une partie de son électricité, mais aussi, plus modestement, une part significative de l'eau chaude domestique.
L'installation revient alors nettement moins chère : de 2 000 € pour un système monobloc à 6 000 € pour une
installation plus sophistiquée du type système à circulation forcée.

Certes, cela représente une somme conséquente, mais il faut aussi compter avec les aides existantes (crédit
d'impôt, etc. : voir ci-dessous), ainsi qu'avec l'argent que cela vous permettra d'économiser sur vos dépenses
d'électricité. On considère généralement qu'il faut une dizaine d'années environ pour rentabiliser
l'installation. Or les chauffe-eau solaires sont conçus pour une durée de vie de 20 ans minimum.
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Le calcul est vite fait : au final, vous serez largement gagnant, surtout avec l'augmentation prévisible du coût
de l'énergie dans les années à venir. Comme c'est le moyen, par la même occasion, de préserver la planète
par un mode de production plus écologique, cela vaut peut-être la peine de se pencher plus en détail sur la
question...

Quel système choisir ?

Il existe différents systèmes de chauffe-eau solaire, chacun comportant ses avantages et ses inconvénients.
Votre choix dépendra pour une large part du budget dont vous pouvez disposer au départ, mais aussi d'autres
considérations telles que l'esthétique de l'installation, le volume d'eau chaude dont vous souhaitez disposer...

Le principe général est le suivant : un fluide dit « caloporteur » (eau plus antigel) est acheminé depuis les
capteurs solaires jusqu'à un ballon, où la chaleur va être transmise à l'eau en réserve grâce à un échangeur
thermique en forme de serpentin.

Les trois principaux types d'installation sont :

1. Le système monobloc, ou capteurs et ballon sont réunis en un seul ensemble. De coût réduit, il n'est
en revanche pas très esthétique et peut poser un problème de poids par rapport à votre toit. Par
ailleurs, du fait de pertes thermiques relativement importantes, il est plutôt à utiliser en été, pour une
résidence secondaire par exemple ;
2. Le système à thermosiphon et éléments séparés, où le fluide caloporteur circule naturellement des
capteurs au ballon situé plus en hauteur grâce à la différence de chaleur. Ce type d'installation est
plutôt à prévoir pour une résidence permanente, et doit être mis en place par un professionnel
compétent pour qu'il fonctionne correctement ;
3. Le système à circulation forcée, où une pompe régule la circulation du fluide des capteurs au ballon.
L'intérêt de ce type d'installation est de permettre d'installer le ballon où on le souhaite, dans une
cave par exemple. Cependant, il est nettement plus coûteux que les deux précédents.

Comment l'installer et le financer ?

Les capteurs peuvent être posés non seulement sur votre toit, mais aussi sur un mur, une terrasse, etc. Ils
doivent être orientés au sud, au sud-est ou au sud-ouest afin de recueillir le maximum d'énergie solaire
possible. Celle-ci dépendra aussi de la situation géographique, les régions méridionales étant favorisées dans
ce domaine. On considère ainsi que dans le sud de la France, le chauffe-eau solaire peut satisfaire 60% des
besoins d'un foyer de quatre personnes, contre 40% dans les régions plus au nord.

Pour la taille de l'installation (superficie des capteurs et volume du ballon), tout dépend de l'usage que vous
comptez faire de l'eau chaude ainsi produite. S'il s'agit d'un apport d'appoint venant compléter une autre
installation existante, les besoins seront forcément plus réduits. La consommation moyenne par personne et
par jour étant de 50 à 60 litres, le volume du ballon dépendra du nombre de personnes au foyer (toujours
prévoir une légère marge supplémentaire). Quant à la surface de capteurs nécessaire, elle dépendra
notamment de la situation géographique. Pour un ballon de 200 litres, prévoir 3 à 5 m2 dans le nord, et 2 à
3,5 m2 dans le sud.

Bon à savoir, de nombreuses aides existent afin de vous aider à financer votre installation. Un crédit d'impôt
de 50% des dépenses nettes (dans un plafond de 8 000 € pour une personne seule ou 16 000 € pour un
couple, plus 400 € par personne à charge) est réservé à l'équipement de votre résidence principale, que vous
soyez propriétaire ou locataire.

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Le matériel et son installation bénéficient par ailleurs d'une TVA réduite à 5,5%. Il existe également d'autres
aides fournies par certaines communes et collectivités territoriales (région, département). Enfin, l'ANAH
(Agence Nationale pour l'Amélioration de l'Habitat) peut également apporter son concours aux propriétaires
d'un logement de plus de 15 ans, en fonction de différentes conditions de ressources.

Bernard Rastoin

I.9. Comment isoler bio ?

Une bonne isolation est à la fois une nécessité écologique et un investissement judicieux. En effet, le
chauffage est le principal poste de consommation d’énergie dans les foyers français. Une bonne raison
pour se pencher attentivement sur les pertes thermiques de votre maison, du toit jusqu’aux vitrages et
l’occasion de bénéficier peut-être d’un coup de pouce des pouvoirs publics pour financer vos travaux.

En France, l’isolation des logements n’est obligatoire que depuis 1975, date de l’entrée en application de la
première réglementation thermique (RT). Celle-ci s’est faite progressivement plus exigeante, avec la montée
des préoccupations écologiques et énergétiques. La RT 2005, applicable aux bâtiments construits depuis le
1er septembre 2006, impose de réduire de 10% les pertes énergétiques par rapport à la période antérieure.
Mais la RT ne s’applique qu’aux logements neufs. Or 65% des logements actuels sont antérieurs à 1975,
avec des pertes thermiques presque trois fois plus élevées que dans les constructions les plus récentes.

Si dans le cas de ces derniers une amélioration de l’isolation n’est pas obligatoire, elle reste pourtant un
investissement intéressant. D’abord parce qu’il permet de valoriser l’habitation, ensuite parce que cela en
réduira la facture énergétique. Concrètement, les économies réalisées peuvent permettre d’amortir en
quelques années la dépense initiale. De plus, les travaux d’isolation donnent droit à diverses aides : un crédit
d’impôt, un taux réduit de TVA de 5,5% sur l’installation et les matériaux, ainsi qu’une subvention de
l’ANAH (Agence nationale pour l’habitat), pouvant s’élever jusqu’à 70% du montant des travaux. De quoi
donner encore plus envie de bien se calfeutrer…

Le toit, tout en haut des pertes énergétiques

Le toit est le premier responsable des fuites de chaleur dans les logements, pour 30% environ. Principales
raisons à cela, sa surface et le fait qu’il est constamment exposé aux intempéries. Si vous avez à choisir, c’est
donc par là qu’il faut commencer. Bonne nouvelle, c’est aussi la partie de la maison où l’isolation est la plus
facile à réaliser.

Il existe différentes techniques d’isolation intérieure ou extérieure. Les secondes sont plus efficaces, mais
souvent complexes à mettre en œuvre et pas toujours satisfaisantes sur le plan esthétique. L’une des solutions
les plus étonnantes, mais aussi les plus performantes, consiste à végétaliser votre toit, c’est-à-dire à
l’aménager de façon à pouvoir y faire pousser des plantes, voire un potager !
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Pour l’intérieur, il convient de distinguer les combles perdus de ceux qui sont habités. Les premiers seront
isolés par le plancher ou entre les solives. Dans l’idéal, des matériaux écologiques pourront être employés
(laine de mouton, lin ou chanvre). Dans les combles habités, les isolants seront posés directement sous les
rampants (la partie inférieure du toit), en veillant à ménager un espace pour permettre à l’air de circuler. La
mise en place d’un pare-vapeur (film étanche à la vapeur mais laissant passer l’air) peut aussi s’avérer utile.
Cela évitera la condensation d’humidité qui risque d’entraîner à terme un phénomène de pourrissement.

Isolation des murs : intérieure ou extérieure ?

L’isolation des vitrages permet également de réaliser d’importants gains énergétiques. La pose d’un double
vitrage permet ainsi de diminuer de 40% les pertes de chaleur. Le vitrage à isolation renforcée (VIR), quant à
lui, est cinq fois plus efficace qu’un vitrage classique. D’après les calculs, l’investissement de départ est
amorti en deux ans environ grâce aux économies d’énergie qu’il permet de réaliser.

Quant aux murs, comme pour le toit, leur isolation peut être intérieure ou extérieure. Dans le premier cas,
soit l’isolant sera placé derrière une contre-cloison, soit on posera directement des panneaux composites
contre la surface à protéger. Cette technique est toutefois moins efficace, car elle laisse des ponts thermiques
(partie par où la chaleur s’échappe), tout en empêchant de profiter de l’inertie thermique du mur.

Il est donc préférable d’opter pour une isolation extérieure, en réalisant par la même occasion le ravalement.
Il existe de nombreuses techniques, de l’enduit sur isolant à la mise en place de parements. L’isolation
extérieure permet d’obtenir les meilleurs résultats en termes de rendement énergétique, sans modifier les
surfaces habitables. Mais elle revient aussi plus cher, et requiert une autorisation de travaux.

Bertrand Mauvy

II. Maison écologique

Dépenser moins d’énergie, respecter l’environnement, choisir des énergies alternatives… Tout cela est
possible au sein même de votre foyer. Du bricoleur du dimanche à l’architecte, vous pouvez rendre
votre maison plus écologique. Découvrez nos conseils.

Une maison écologique : pour quoi faire ?

Rendre sa maison plus respectueuse de l’environnement, c’est possible du sol jusqu’au plafond. En plus,
c’est le plus souvent économique ! Découvrez les matériaux plus respectueux de l’environnement, les
normes environnementales ainsi que les avantages fiscaux d’une maison plus écologiques.

II.1. Qu'est-ce qu'une maison écologique ?

Par définition, une maison écologique est une maison plus respectueuse de l’environnement. Cela peut
se réaliser de différentes manières, en fonction de votre situation, de vos moyens et de vos envies. En
gardant à l’esprit qu’il s’agit aussi d’une occasion de réaliser de substantielles économies… voire de
bénéficier d’aides financières non négligeables !

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Verte, écologique, bioclimatique, autonome… Il existe autant d’appellations que de solutions envisageables
pour un habitat prenant davantage en compte l’environnement. Idéalement, celui-ci doit à la fois permettre
d’émettre le moins de polluants possible, tout en réduisant ses besoins en énergie et les pertes qui y sont
liées. Pour cela, on va pouvoir agir à la fois au niveau de la conception du bâtiment, de ses installations (eau,
chauffage notamment), ou du type de matériaux utilisés.

Du chauffage à la gestion des déchets

Le chauffage représente 60 à 75% des dépenses énergétiques des ménages… qui contribuent pour près d’un
quart aux émissions de gaz à effet de serre ! Pour y remédier, on peut commencer par tirer le meilleur parti
de son environnement et du climat qui y correspond : c’est ce qu’on appelle la « maison bioclimatique ».

Dans une région tempérée ou modérément froide, on choisira la meilleure orientation en terme
d’ensoleillement, des haies protègeront le nord, les formes ramassées permettront de limiter les déperditions
de chaleur. A contrario, plus au sud, les arbres permettront de se protéger du soleil, des vitres électro
chromes (qui s’assombrissent au soleil) seront installées, etc.

Un soin particulier sera apporté à l’isolation : techniques du type puits canadien (ou provençal), un système
de canalisations d’air maintenant les pièces à température constante tout en contribuant à leur aération.

La maison peut aussi contribuer à produire une partie de l’énergie qu’elle consomme. Selon les cas, là
encore, il s’avèrera plus efficace de se tourner vers le photovoltaïque (énergie solaire), l’éolien ou la
géothermie. Pour être complet, mentionnons la gestion de l’eau (installations à bas débit et récupération de
l’eau de pluie…) ou celle des déchets (tri sélectif, WC secs permettant d’alimenter le compost local…).

Matériaux : attention à l’énergie grise

À l’origine, le terme même de « maison écologique » s’appliquait exclusivement à celles dont les matériaux
respectent l’environnement et la santé de leurs habitants. Leur mode de production, de transport sont aussi
pris en compte. C’est dire leur importance.

Au niveau de la construction elle-même, les séduisantes propriétés du bois sont souvent mises en avant : il
est renouvelable, retient le gaz carbonique, subit peu de transformation et sa mise en place consomme peu
d’énergie. On en trouve des applications étonnantes, toitures ou parpaings en bois massif. Mais bien d’autres
matériaux sont employés : briques en terre cuite ou crue, béton, métal… Quand à l’isolation, on aura recours
selon les cas au chanvre, au lin, à la laine de mouton, au coton, à la cellulose ou encore à la fibre de bois.

Il faut aussi tenir compte de l’énergie cachée, dite « énergie grise », sur l’ensemble du cycle de vie du
matériau. En règle générale, les matériaux naturels ont une énergie cachée beaucoup plus basses que ceux
qui sont produits de manière industrielle. Quant au chantier lui-même, il peut engendrer jusqu’à 10% de la
consommation énergétique de la maison sur son cycle de vie entier !

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Le coût d’une maison écologique

Au niveau budget, une maison écologique représente un surcoût de 10 à 15% par rapport à une habitation
classique qui sera amorti en quelques années, principalement grâce aux économies réalisées sur les dépenses
de chauffage et d’électricité. Dès lors, les gains réalisés son imputés directement à la colonne bénéfices.

Pour réduire les coûts aux différentes étapes, il existe par ailleurs un crédit d’impôt en vigueur jusqu’en
2009, variable selon les types d’équipements. Des aides sont également apportées dans le domaine du solaire
à l’échelle des régions et des communes.

Une fois évalué le montant de votre investissement, il vous reste à choisir entre les différentes solutions
s’offrant à vous. Le mieux est d’opter pour une approche globale, en prenant chaque aspect (et les réponses
qui y sont apportées) comme autant de briques à partir desquelles construire votre projet.

Bertrand Mauvy

II.2. Tout savoir sur les normes environnementales

HQE, Natureplus, NF, FSC… Pas facile de s’y retrouver dans le maquis des normes et labels certifiant
une démarche plus respectueuse de l’environnement en matière de construction. Même si elles ne vous
interdisent pas de vous interroger plus en détail, ces étiquettes vous permettront au moins de vous
faire une première idée de la question. Petit tour d’horizon des sigles en vigueur.

HQE

La norme HQE (Haute Qualité Environnementale) existe depuis 1996 pour les bâtiments collectifs (tertiaire
ou résidentiel), et depuis 2006 pour les maisons individuelles. Attribuée sur demande des constructeurs, elle
distingue des bâtiments plus respectueux de l’environnement en fonction de 14 critères, de la pollution
générée par le chantier à la gestion de l’énergie ou des déchets en passant par la qualité de l’air et de l’eau.

Ce n’est pas une garantie absolue, puisque les critères en question ne sont généralement pas tous appliqués ;
à l’inverse, une construction n’en bénéficiant pas n’est pas forcément nuisible pour l’environnement ! Mais
cela reste un bon indicateur… qui a son prix : les bâtiments HQE coûtent plus cher au départ, mais
consomment moins d’énergie, ce qui permet de rentabiliser progressivement l’investissement initial.

NF environnement

Née en 1991, il s’agit de la certification officielle française dans le domaine, décernée par l’AFNOR
(Association Française de Normalisation). Elle s’applique à de nombreux produits, dont certains concernent
plus spécialement le bâtiment et la construction : peintures et vernis, colles, etc. Ceux-ci sont suivis sur tout
leur cycle de vie, de la fabrication à la mise en œuvre puis à l’élimination.

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Depuis 2006, NF environnement développe également une démarche HQE autour de la construction de
maisons individuelles. Plus d’une vingtaine de constructeurs, dans différentes régions de France, se sont vu
décerner cette norme qui constitue la principale référence existant en matière d’habitation.

Habitat et environnement

La certification Habitat et environnement est décernée aux promoteurs immobiliers s’engageant dans une
démarche de respect de l’environnement. Cela concerne tant la phase de construction que le fonctionnement
de l’habitation (consommation d’énergie, d’eau, santé des occupants…).

Par ailleurs, le cahier des charges comprend une obligation d’information des consommateurs à travers la
mise en avant de « gestes verts ». De plus en plus de programmes de construction bénéficient de cette
certification, preuve de l’intérêt des promoteurs (et des acheteurs !) pour cette approche.

HPE et THPE

Les labels HPE et THPE s’appliquent à la performance énergétique des bâtiments. Le label HPE atteste
d’une consommation inférieure de 10% aux bâtiments conventionnels. Le label THPE, lui, peut être obtenu
lorsque la consommation est de 20% inférieure à la norme.

Ecolabel européen

Le label environnemental de la Communauté européenne s’applique à plusieurs centaines de produits, dont


certains dans le bâtiment et la construction (peintures et vernis notamment). Différents critères écologiques
sont pris en compte, dont la teneur en substances nuisibles (dioxyde de titane, composés organiques volatils,
etc.). L’Ecolabel intègre également des contraintes en matière d’emploi des produits par le consommateur.

Natureplus

Ce label européen distingue les matériaux de construction respectueux de l’environnement et de la santé de


leurs utilisateurs. Suivis là aussi sur l’intégralité de leur cycle de vie, ces produits doivent être constitués à
85% de matières premières minérales ou renouvelables pour bénéficier du label. Natureplus regroupe
aujourd’hui la plupart des certifications environnementales en matière de bâtiment.

FSC

Le certificat FSC (Forest Stewardship Council) garantit que le bois sur lequel il est apposé a été récolté dans
le respect de critères environnementaux et sociaux rigoureux. Le bois FSC contribue à maintenir la
biodiversité dans les régions où il est récolté, tout en garantissant à ses acheteurs une totale traçabilité. A
noter, la certification FSC ne s’applique pas qu’au bois, mais aussi à des produits dérivés tels que le papier
recyclé.

Qualisol

Créé par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), le label Qualisol garantit la
qualité des installations de chauffe-eau solaire. Ce label permet notamment de bénéficier des aides des
régions, départements ou communes, ainsi que du crédit d’impôts en vigueur dans ce domaine.

Bertrand Mauvy

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II.3. Maison à énergie passive : une révolution énergétique

Une maison à énergie passive est une habitation qui consomme au minimum 80% d’énergie en moins
par rapport à une habitation classique. Elle peut même devenir productrice nette d’énergie ! Pour
cela, on va agir sur l’isolation, la ventilation, les installations d’énergie renouvelable… Avec la
possibilité, si l’on s’y prend bien, de réaliser de sérieuses économies.

Une maison passive, ou maison à énergie passive, désigne plus un concept qu’un type défini d’habitation.
L’idée est de combiner les différents modes de chauffage, de ventilation, d’alimentation des appareils pour
réduire massivement la consommation d’énergie.

On parle de maison passive lorsque 80% au moins de l’énergie d’un foyer sont économisés par rapport à la
moyenne, mais cela peut aller beaucoup plus loin, jusqu’à une consommation nulle voire négative
(production nette d’énergie). Il existe différentes techniques pour améliorer les performances d’une maison
passive, dont voici les principales…

En avant les Négawatts

La réalisation d’une maison passive repose sur un savant calcul permettant de limiter sur différents points sa
consommation d’énergie. On équilibrera les différents postes en fonction des objectifs d’économie, des
caractéristiques de la maison et de son environnement et du budget disponible. Evidemment, les possibilités
d’action sont plus larges lorsqu’il s’agit d’une construction plutôt que d’une rénovation.

La première cible à viser est celle du chauffage. En effet, celui-ci représente 70% en moyenne des dépenses
d’énergie d’un foyer. On peut veiller à améliorer l’isolation de différentes manières. Au niveau de la
conception de celle-ci (orientation, matériau…), du toit (toit végétalisé), des vitrages, etc.

Les progrès en matière d’isolation conduisent à revoir aussi la ventilation. La mise en place d’une ventilation
mécanique contrôlée (VMC) ou d’un puits canadien, sachant que les deux peuvent être associés, permettra en
retour de diminuer les besoins en chauffage.

L’orientation permettra éventuellement de profiter de l’ensoleillement (dans des régions froides) ou de se


protéger du soleil (régions chaudes). L’environnement jouera aussi sur la consommation d’énergie du
logement. La nature du terrain, par exemple, conditionne le choix de certains modèles d’équipements.

Produire sa propre énergie

On peut produire de l’énergie pour différents usages et par différents moyens. Le chauffage de l’habitation,
de l’eau, l’alimentation en électricité, sont autant de postes de consommation sur lesquels agir. Là encore, les
caractéristiques de l’environnement (ensoleillement, vent) vont avoir une influence sur les options retenues.

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Avec le solaire, on peut produire de l’électricité avec des cellules photovoltaïques, ou plus modestement
alimenter un chauffe-eau par un panneau thermique. La puissance d’une éolienne dépend de sa taille, mais
aussi de l’intensité du vent à l’endroit concerné. Des relevés nationaux sont fournis à ceux qui souhaitent en
mettre une en place.

Il est à noter qu’une petite éolienne est plus facile à faire agréer, car représente moins de nuisances sonores.
Pour la même raison, celle-ci nécessite un moindre espace : on peut l’installer plus près des habitations.

La consommation d’énergie de la maison dépend aussi du type de matériel utilisé (certains modèles
électroménagers consomment moins que d’autre) Ainsi que du mode de vie : restreindre l’usage des
appareils, penser à éteindre, utiliser des ampoules basse consommation, etc.

Quel budget pour quel résultat ?

L’électricité nécessaire pour une famille de quatre personnes peut être produite par 30 m2 de panneaux
solaires, soit 30 000 € d’investissement. Le coût d’une éolienne varie de 2000 à 3000 €, avec des résultats
proportionnés. Il faut donc un certain temps pour amortir l’installation. Cependant, ces chiffres peuvent être
amendés selon le modèle de maison (matériaux utilisés, orientation, présence d’aménagements extérieurs
type haies, etc.).

Au-delà, la maison peut devenir productrice nette d’énergie. Sachant que es énergies renouvelables (solaire,
éolien, géothermie…) constituent un d’autant meilleur investissement que leur valeur est appelée à
augmenter dans les années à venir, et celle de l’habitation avec.

La mise en place de tels équipements donne par ailleurs droit à différentes formes de soutien financier : des
crédits d’impôt, une TVA réduite sur certains matériaux et la main-d’œuvre pour les installer, une subvention
de l’Agence nationale pour l’habitat (ANAH) pour les travaux d’isolation, des aides d’EDF, de certaines
régions, communes, etc.

Bertrand Mauvy

II.4. Les matériaux de construction écologiques

De la structure aux finitions, du sol jusqu’au plafond, il existe aujourd’hui des matériaux pour mieux
respecter l’environnement tout en protégeant la santé de ceux qui vivent à leur contact. Certains sont
des classiques (bois, chanvre…), d’autres s’avèrent plus inattendus (de la paille au lino). Découvrez
leurs propriétés souvent étonnantes et tous les avantages que vous pourrez en tirer…

Un matériau de construction peut être dit écologique pour deux raisons principales. D’abord, parce qu’il
respecte l’environnement et la santé des personnes vivant à proximité. Ensuite, parce que sa production
entraîne moins de nuisances (consommation d’énergie, etc.) que d’autres matériaux « classiques ». Ainsi, il
est préférable de ne pas utiliser de bois si celui-ci est coupé sans respect des écosystèmes ou transporté par
avion sur grande distance.

Il y a peu de temps encore, ces matériaux restaient difficiles à dénicher. C’est beaucoup moins vrai
aujourd’hui, avec la floraison de boutiques spécialisées et les facilités offertes par Internet. Même les grandes
enseignes type Leroy-Merlin ou Castorama s’y sont mises, preuve que le phénomène dépasse désormais
largement le cercle des initiés.

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Attention cependant, les matériaux écologiques représentent toujours un certain surcoût par rapport aux
produits ordinaires. Cette dépense est en partie compensée, par exemple, par les économies d’énergie
qu’apportera une bonne isolation. De plus, leurs bienfaits pour l’environnement ou la santé sont inestimables.
C’est néanmoins un paramètre à prendre en compte avant de vous lancer dans vos travaux.

La structure : classique ou innovante ?

Pour le gros œuvre de votre maison, l’une des solutions les plus écologiques est offerte par le bois. Solide et
souple, celui-ci saura s’adapter à vos innovations architecturales tout en apportant sa durabilité et ses
bienfaits pour la santé. Une habitation peut ainsi être réalisée tout en bois, ou celui-ci peut être utilisé
uniquement pour la structure (cas par exemple des maisons en torchis).

Autre matériau vert par excellence, la terre, crue ou cuite, se décline en de multiples applications telles que
les briques monomur, aux qualités d’isolation reconnues. Pour le liant, préférez la chaux au ciment, car celle-
ci bénéficie d’un bilan énergétique bien plus favorable. On peut citer également le pisé et le torchis,
préparations à base de terre crue qui reposent sur une ossature de bois, pierres ou briques.

Plus inattendue, la paille peut aussi vous servir à construire votre maison, soit toute seule, soit sur une
ossature en bois. Contrairement aux idées reçues, il s’agit d’un matériau très résistant, aux nombreuses
qualités écologiques et peu coûteux car facile à se procurer.

Isolation : gardez-vous au chaud

Les habitations sont responsables pour 25% des rejets de CO2 dans l’atmosphère. L’isolation joue donc un
rôle fondamental dans la préservation de l’environnement… et permet accessoirement de réaliser de
substantielles économies sur les dépenses de chauffage.

Le choix des matériaux dépend bien évidemment de la structure de base de votre logement. Une maison en
bois, par exemple, ne nécessitera pas systématiquement d’ajouter une couche d’isolant supplémentaire. Par
ailleurs, les caractéristiques de certains matériaux les destinent à des usages bien spécifiques, tandis que
d’autres possèdent des qualités plus universelles.

Le premier d’entre eux est le chanvre, qui est recyclable et assure une bonne circulation de l’air et contribue
à réguler l’hygrométrie (taux d’humidité) dans les habitations. Autres propriété intéressante, le chanvre est
un répulsif anti-rongeurs efficace. Parmi les autres isolants « verts », on peut citer notamment :

 Le lin, à utiliser plutôt pour le toit et les murs ;


 La laine de mouton, particulièrement recommandée pour les combles du fait de ses propriétés
absorbantes ;

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 le liège pour les murs et cloisons ;


 La ouate de cellulose, dotée d’un bon rapport qualité-prix et destinée aux planchers principalement.

Finitions : l’embarras du choix

Une fois terminées la structure et l’isolation de votre maison, il va être temps de s’attaquer à l’intérieur de
celle-ci. Le bois, là encore, est à l’honneur puisqu’on le trouve décliné sous forme de lambris et de parquets
qui apporteront une touche « naturelle » à votre déco. Assurez-vous toutefois que celui que vous utilisez
bénéficie d’une certification garantissant sa provenance et ses conditions d’exploitation.

Pour le sol, pensez aussi au lino, à base d’huile de lin et qui revient à la mode après être passé aux oubliettes.
Et vérifiez que la colle utilisée est elle aussi respectueuse de l’environnement. Côté enduits, vous n’aurez que
l’embarras du choix entre la chaux, la pâte à papier, l’argile ou encore le plâtre. Enfin, concernant les
peintures, préférez les peintures acryliques à celles à base d’huile, et vérifiez qu’elles emploient des pigments
naturels et un liant d’origine végétale ou minérale.

Bernard Rastoin

II.5. Les avantages fiscaux d'une maison plus écologique

Les aides fiscales pour des travaux destinés à mieux préserver l’environnement sont de deux types : un
crédit d’impôt réservé aux équipements économes en énergie, et un taux de TVA réduit s’appliquant
de manière beaucoup plus large (rénovation, isolation, entretien…). Un dispositif qui, bien utilisé, peut
vous permettre de diminuer de façon significative votre investissement initial…

Le principe d’un crédit d’impôt en faveur du développement durable et des économies d’énergie a été mis en
place par la loi de finances pour 2005 et modifié par la loi de finances pour 2006. Il s’applique du 1er janvier
2005 au 31 décembre 2009 pour les équipements suivants :

 Les matériaux d’isolation (planchers bas, toits-terrasses, murs en façade ou en pignon, volets
isolants, doubles fenêtres…) ;
 Les chaudières basse température ou à condensation ;
 Les appareils de régulation de chauffage ;
 Les équipements à énergies renouvelables (chauffages et chauffe-eau fonctionnant à l’énergie
solaire, au bois ou autres biomasses, ainsi que les installations de production d’électricité « propre »,
y compris hydraulique et éolienne) ;
 Les pompes à chaleur dont l’usage principal est destiné au chauffage.

Le montant de ce crédit est limité à 8 000 € pour personne et 16 000 € pour un couple, avec une majoration
pouvant varier de 400 € pour un enfant à 600 € pour 3 enfants et plus. Dans le cas ou vous bénéficiez d’une
autre aide publique pour ces équipements (exemple de celles accordées par les régions), vous devez déduire
de votre dépense le montant de cette aide avant d’appliquer le taux auquel vous avez droit.

Un taux variable selon les équipements

Les taux applicables aux différents types d’équipements varient en fonction de leur nature, mais aussi de
l’ancienneté de l’habitation. Ainsi, ce taux est de 25% pour les matériaux d’isolation, chaudières à
condensation et appareils de régulation de chauffage installés dans des habitations principales achevées
depuis plus de deux ans. Il grimpe à 40% sous une double condition :

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 Que le logement concerné ait été achevé avant le 1er janvier 1977 ;
 Que l’installation soit effectuée dans les deux années suivant l’acquisition du logement.

Pour les chaudières basses température, le taux est ramené à 15%, et culmine à 50% pour les équipements à
énergie renouvelable et les pompes à chaleur. Toutefois, ce n’est qu’un an plus tard que vous pourrez
bénéficier de la réduction correspondante. En effet, ces dépenses doivent être indiquées dans la déclaration
de revenus de l’année correspondante. Ainsi, un investissement réalisé en 2007 ne sera déclaré qu’en 2008.

Bon à savoir aussi, même si le montant de votre investissement dépasse celui de vos impôts, l’excédent en
résultant vous sera remboursé selon le taux prévu. En revanche, la déduction s’applique à l’ensemble des
équipements mentionnés, et non à chacun de ceux-ci. Dernière condition pour en bénéficier, vous devez
joindre à votre déclaration une copie de la facture délivrée par l’entreprise.

TVA réduite : un champ d’application plus large

Une TVA réduite à 5,5% au lieu de 19,6%, cela représente tout de même une économie de 14% sur la
somme que vous aurez à régler. Un gain non négligeable, d’autant plus que celui-ci s’applique
immédiatement, à la différence du crédit d’impôt qui n’est répercuté qu’un an plus tard.

Ce taux réduit s’adresse aussi bien aux propriétaires qu’aux locataires d’un logement construit depuis plus de
2 ans. Il s’applique à de nombreux types de travaux, et pas seulement ceux en faveur de l’environnement :

 Isolation phonique et thermique ;


 Rénovation, y compris en ce qui concerne les équipements de chauffage, de climatisation, de
ventilation ou sanitaires ;
 Transformation ou amélioration de l’habitation ;
 Entretien (toiture, ravalement de façade, peintures…).

En revanche, ce taux ne s’applique pas si les travaux dépassent une certaine importance : par exemple
remettre à neuf plus de la moitié du gros œuvre ou des deux tiers du second œuvre, augmenter la surface du
bâtiment de plus de 10%...

Enfin, il concerne aussi bien la main-d’œuvre que le matériel, à condition que celui-ci soit fourni directement
par l’entreprise prestataire. Autrement dit, cela ne vaut pas si vous comptez réaliser vous-mêmes les travaux
! Et comme pour le crédit d’impôt, cela suppose de justifier les dépenses par une facture en bonne et due
forme.

Bernard Rastoin

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II.6. Construire soi-même sa maison écologique

Se lancer dans la construction de sa propre maison écolo, un rêve de fou ? Ils sont pourtant de plus en
plus nombreux à se lancer dans l'aventure. Mais cela demande de la patience, de l'organisation et une
bonne dose de jus de coude. De préférence ainsi, l'assistance de ceux qui ont déjà tenté l'expérience.

L'intérêt de l'autoconstruction est d'abord d'ordre financier : cela revient beaucoup moins cher que de faire
concevoir et réaliser sa maison par un tiers. Le simple fait d'assumer le pilotage des travaux permet déjà de
diminuer le budget de 20%. Lorsqu'on se charge en plus du gros œuvre, la diminution peut atteindre 70 à
80% du coût total.

Attention toutefois, il faut pour cela disposer du temps nécessaire - en moyenne une année entière. Encore
faut-il en avoir la possibilité ! Dans le cas contraire, on peut envisager, par exemple, de ne réaliser que le
second œuvre (les finitions).

Mais construire sa maison de ses propres mains, c'est aussi une véritable philosophie de vie. En quelque
sorte, on peut dire que l'expérience va aussi permettre de se construire soi-même. Un choix qui, évidemment,
ne va pas sans risque, d'où l'importance de mettre toutes les chances de son côté...

En route pour la grande aventure

Première étape incontournable : se forger une idée bien précise de la question. Prenez le temps de rencontrer
des personnes ayant elles-mêmes déjà vécu l'expérience, visitez les nombreux salons sur le sujet, envisagez
différentes possibilités en jouant avec les solutions qui vous sont offertes. Quels matériaux, quels
équipements ? Du kit préconstruit en bois ou en paille à la maison en briques intégralement conçue soi-
même, il existe de nombreuses pistes à explorer. Idem pour la fourniture d'énergie : solaire, éolien,
fournisseurs « classiques » ? Faut-il prévoir un système de récupération de l'eau de pluie ? Un toit végétalisé
? Quid des sanitaires, de l'évacuation des déchets ?

Naturellement, ces choix seront en grande partie dictés par vos moyens financiers. A moins de disposer de
ressources importantes, il ne sera sans doute pas possible de réaliser dès le départ la maison de vos rêves.
Dans ce cas, il va vous falloir arbitrer entre vos différents souhaits, pour décider de ce qui vous semble
essentiel ou plus accessoire. Quitte à réaliser plus tard de nouvelles améliorations...

Financement et assurance : la grande question

En contrepartie des dépenses à engager, vous allez bien sûr devoir vous pencher sur les moyens de les
financer. A moins de disposer déjà d'un certain pactole ou de proches prêts à vous aider, va donc se poser la

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question du crédit. Or il faut savoir que les banques ne voient généralement pas l'autoconstruction d'un très
bon œil. D'où l'importance d'un dossier bien ficelé, et d'une relation de confiance qui fera que votre banquier
sera moins réticent à vous accorder un prêt.

Corollairement va se poser la question de l'assurance. En effet, pour accepter de financer un projet de


construction, les banques exigent en général que celui-ci soit couvert par deux garanties complémentaires,
l'une dite « décennale » et l'autre dite « dommages ouvrage » ou D.O. La première protège le maître d'œuvre
(l'entrepreneur) et l'autre le commanditaire. Dans un schéma classique, elles sont absolument obligatoires.

Au cas de l'autoconstruction, la situation est plus ambiguë, car vous êtes à la fois le maître d'œuvre et maître
d'ouvrage. L'obligation théorique existe toujours, mais en pratique, un particulier construisant sa maison pour
son propre usage ne sera pas poursuivi au pénal s'il n'y a pas souscrit et que survient un gros pépin.

Or ces garanties coûtent cher (plus de 4 000 € rien que pour la D.O.), d'où le fait que beaucoup y renoncent.
On conseillera toutefois d'y souscrire, ne serait-ce que parce qu'en cas de revente de l'habitation, celle-ci
subirait une importante moins-value si elle n'est pas couverte par la garantie décennale.

Reste que peu d'établissements d'assurance acceptent de couvrir ce risque. En dernier recours, il vous est
toujours possible de vous tourner vers le Bureau Central de Tarification qui fixera lui-même la prime et
obligera votre compagnie à vous assurer.

Et maintenant, au boulot !

Votre projet est bouclé, vous avez trouvé le terrain, décroché son financement et effectué les nombreuses
démarches administratives nécessaires (permis de construire, etc.) ? Alors il est temps de se mettre à l'œuvre,
de préférence en équipe. L'une des solutions les plus intéressantes consiste à travailler avec d'autres
personnes désirant elles aussi se lancer dans l'autoconstruction, chacun aidant les autres à son tour. N'oubliez
pas l'assurance responsabilité civile, indispensable pour vous protéger en cas d'accident sur le chantier.

Il ne s'agit pas non plus forcément de tout réaliser entre amateurs, à moins que ceux-ci ne possèdent déjà une
solide connaissance du métier. N'hésitez pas à recourir à des professionnels pour des tâches qu'ils réaliseront
bien mieux de leur côté. C'est par exemple le cas du creusement des fondations, la maîtrise de la pelleteuse
requérant une expérience certaine !

Bref, vous l'aurez compris : réussir son projet d'autoconstruction, c'est trouver le bon équilibre entre ses
moyens (financiers) et ses capacités (techniques). Et en profiter pour vivre une aventure qu'on n'est pas prêt
d'oublier...

Bernard Rastoin

II.7. Performance énergétique : une obligation légale

Le diagnostic de performance énergétique des bâtiments est désormais obligatoire tant à la vente qu'à
la location. Ce document à valeur officielle présente la consommation d'énergie d'un bâtiment à
travers un classement (de A à G) permettant de comparer objectivement ces résultats. Une démarche
incitative qui rencontre malgré tout ses limites mais gagne du terrain...

C'est depuis le 1er juillet 2007 que le diagnostic de performance énergétique est devenu obligatoire pour toute
location, comme c'était déjà le cas à la vente. Ce document officiel doit comporter les mentions suivantes :

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 Description de l'habitation et de ses équipements thermiques ;


 Estimation de la consommation annuelle de chaque catégorie d'équipement ;
 Classement alphabétique en fonction de sa consommation annuelle par m2, de A, inférieur à 50 kWh,
économe, à G, plus de 450, très énergétivore ;
 Emissions de gaz à effet de serre ;
 Conseils incitatifs pour réduire la consommation de l'habitation.

Le diagnostic de performance énergétique donne lieu à la remise d'un document valable 10 ans. Selon la
configuration du logement, il en coûte de 150 à 250 € seuls, et jusqu'à 500 € avec d'autres types de diagnostic
immobilier (termites, plomb, amiante, etc.). L'ensemble de ceux-ci forment le diagnostic technique, qui
depuis le 1er novembre 2007 doit accompagner tout contrat de vente ou de location.

Plusieurs milliers de professionnels sont habilités par le COFRAC à réaliser le DPE, qui peut être accompli
en une à deux heures. A noter, ce dernier doit non seulement être adjoint à toute promesse de vente, mais
aussi fourni aux candidats acquéreurs qui en font la demande. Il doit aussi être établi à la construction ou à
l'extension d'un bâtiment.

L'énergie, dépense en augmentation

Le DPE n'est pas seulement pratiqué lors d'une vente ou d'une location. Il peut aussi s'effectuer à la demande
des propriétaires, lorsque ceux-ci désirent bénéficier d'une expertise sur la consommation d'énergie de leur
logement. En effet, la valeur d'un bien immobilier s'accroît si celui-ci réalise de bonnes performances
énergétiques, car la part de ce poste de dépense est appelée à augmenter à l'avenir. En détail, la classification
de la performance des logements est la suivante :

 A, de 0 à 50 kWh / m2 / an, un résultat qui ne peut être obtenu que par des bâtiments récents,
intégrant les dernières contraintes en la matière ;
 B, de 51 à 90 kWh, témoignant déjà d'un bon niveau de performance énergétique ;
 C, de 91 à 150 kWh, proche des standards exigés dans la réglementation en vigueur (RT 2005) ;
 D, de 151 à 230 kWh, qui correspond aux standards des bâtiments construits dans les années 80-90 ;
 E, de 231 à 330 kWh, concernant souvent des habitations d'avant le premier choc pétrolier, époque
où elles étaient les plus gourmandes en énergie ;
 F, de 331 à 450 kWh, maisons anciennes sur lesquelles il est facile et rentable de réaliser des
économies d'énergie ;
 G, au-delà de 450 kWh, bâtiment perdant d'importantes qualités de chaleur et sur lequel il est
primordial d'effectuer au moins les aménagements élémentaires.

A noter, depuis le 2 janvier 2008 la classe à laquelle appartient le bâtiment est indiquée dans certains lieux
publics.

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Une occasion à saisir ?

Le DPE comporte également des recommandations d'améliorations à apporter au bâtiment. Celles-ci sont très
précises et rangées par catégories. Sont mentionnés le type d'améliorations à apporter, leur coût estimatif, les
résultats qu'elles permettront d'obtenir et le temps nécessaire pour amortir les dépenses considérées. La
possibilité d'obtenir un crédit d'impôt, et l'intérêt des énergies renouvelables sont aussi mis en avant.

Le DPE doit cependant être pris avec prudence, notamment concernant des bâtiments anciens. En effet, ses
indications reposent sur des estimations, et non sur des mesures réelles. Il existe notamment un effet dit «
portefeuille », qui amène les occupants d'un logement à réduire leur consommation lorsque la facture
énergétique franchit un certain seuil. C'est pourquoi elle doit être prise comme un élément d'information
parmi d'autres... afin de réaliser en temps opportun les investissements nécessaires, tant pour la planète que
pour la valeur du bien immobilier concerné.

Bertrand Mauvy

Guide pour une maison plus écologique

Choisir des peintures moins nocives pour l’environnement, des ampoules à basse consommation, opter pour
un toit écologique ou pour l’énergie solaire… Il existe mille et une façons de rendre sa maison plus verte.
Petit du bricoleur écolo.

II.8. Les plantes dépolluantes

Les plantes vertes sont bien plus qu’une astuce déco pour habiller un coin d’appartement ou l’entrée d’un
immeuble. Elles nous font aussi du bien, en détoxifiant l’air de composés volatiles polluants. Mais quelles
sont ces plantes qui nous aident à purifier notre environnement ? Découvrez notre petite sélection.

Stéphanie Toetsch

II.9. Rénover sa maison ou son appartement en respectant l'environnement

A défaut de construire une maison entièrement écologique, il est possible de rénover votre habitation
pour mieux respecter l’environnement et le bien-être de ses occupants. Autour de trois axes principaux
: améliorer ses performances énergétiques, utiliser des matériaux sains et s’assurer que ceux-ci ne sont
pas nocifs pour l’écosystème.

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Pour rénover un appartement ou une maison de la façon la plus écologique possible, la première étape est
celle du diagnostic. D’abord en faisant appel aux professionnels : le diagnostic de performance énergétique,
qui mesure les pertes de votre logement dans ce domaine, est obligatoire à la vente depuis le 1 er novembre
2006, et à la location depuis le 1er juillet 2007, aux frais du bailleur.

Le propriétaire est tenu d’en fournir un exemplaire à tout acquéreur qui en ferait la demande, ainsi qu’à ses
locataires éventuels. Pour le faire réaliser de votre propre initiative, il en coûtera 150 à 250 euros environ.

Adoptez dès lors une démarche globale, en passant en revue les différents types de travaux que vous pourriez
mener, leur utilité relative (chaque cas est particulier) et leur coût. L’idéal serait de se faire accompagner
dans cette démarche d’évaluation par un cabinet d’expertise.

A défaut, pensez à faire appel à des artisans spécialisés dans le domaine de la rénovation écologique : leur
connaissance pratique du sujet sera pour vous une mine de renseignements, et ils repèreront du premier coup
d’œil les travaux nécessaires. Bien sûr, comme pour des travaux classiques, pensez à faire appel à plusieurs
professionnels afin de croiser les informations qu’ils vous fournissent.

L’isolation, une priorité

Plus des deux tiers des dépenses énergétiques des habitations sont consacrés au chauffage. C’est dire
l’importance de l’isolation en termes de rénovation écologique ! Là encore, il est possible d’agir à différents
niveaux, en fonction des pertes constatées et du budget prévu. En commençant par repérer ce qu’on appelle
les « ponts thermiques », c’est-à-dire les endroits où la perte de chaleur est la plus importante. Il s’agit
notamment des jointures des murs et des sols et de l’encadrement des fenêtres.

Dans la mesure du possible, il est préférable d’agir sur l’isolation extérieure qu’intérieure. En effet, la
première est à la fois plus efficace et permet de conserver l’effet d’inertie thermique, c’est-à-dire que le mur
conservera la chaleur lorsqu’il fait froid et la fraîcheur lorsque le thermomètre monte. De plus, cela permet
de gagner en surface habitable, ce qui n’est pas négligeable dans le cas d’un bâtiment trop exigu.

Autre cible privilégiée en matière d’isolation, le toit. En effet, celui-ci constitue la principale source de perte
énergétique d’un logement, à hauteur de 30% du total environ. Dans ce cas également, l’isolation extérieure
assure de meilleurs résultats, mais ne peut être entreprise qu’à l’occasion d’une réfection de la toiture. Un toit
végétalisé possèdera alors de multiples avantages : isolation thermique et phonique, durée de vie plus longue,
filtrage de l’eau de pluie…

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Des matériaux plus sains

La question des matériaux, pour l’isolation comme pour le reste de la rénovation, est bien entendu cruciale.
Ceux-ci doivent remplir deux critères : ne pas comporter de substances nuisibles à la santé des habitants, et
respecter l’environnement en termes de processus de production, de transport, etc. En gardant à l’esprit qu’il
n’existe pas de solution toute faite, et que certains choix dépendent des conditions climatiques, de la
configuration du logement ou encore des produits disponibles dans la région.

Concernant les matériaux sains, il existe des solutions à chaque étape des travaux. Pour l’isolation, on peut
citer par exemple le chanvre, la laine de mouton, ou encore la ouate de cellulose. Côté enduit, on optera selon
les cas pour la chaux ou la pâte de papier, qui offre notamment un recours sur certains supports auxquels la
première n’adhère pas.

Concernant les peintures, l’offre s’est considérablement étoffée depuis que le développement durable est à la
mode, et les coûts commencent à devenir raisonnables. Enfin, n’oublions pas sa majesté le bois, qui apparaît
un peu comme le matériau écologique idéal… à condition d’être récolté et transporté dans des conditions
écologiquement responsables.

Par ailleurs, dans la mesure du possible, pensez à faire appel à des artisans réellement expérimentés sur la
question. D’abord parce que la main-d’œuvre représente la part principale du coût des travaux, et que le
travail sera réalisé de façon plus performante et plus rapide par des professionnels possédant une véritable
maîtrise des techniques employées. Mais aussi parce que cela vous donne droit, pour les travaux d’isolation
notamment, à un crédit d’impôt, un taux réduit de TVA ou encore (pour les propriétaires à faibles ressources)
à une subvention par l’Agence nationale pour l’habitat, jusqu’à 70% du montant total.

Bertrand Mauvy

II.10. Le bois, matériau idéal ?

Construire en bois, ce n’est pas seulement bon pour l’environnement, mais aussi pour votre maison.
Résistant et souple, bénéficiant de qualités d’isolation supérieures, c’est un matériau particulièrement
bien adapté pour construire des habitations saines et durables. Du coup, le voilà qui revient sur le
devant de la scène, séduisant particuliers et constructeurs…

Construire en bois, ce n’est pas seulement bon pour l’environnement, mais aussi pour votre maison.
Résistant et souple, bénéficiant de qualités d’isolation supérieures, c’est un matériau particulièrement bien
adapté pour construire des habitations saines et durables. Du coup, le voilà qui revient sur le devant de la
scène, séduisant particuliers et constructeurs…

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En France, seules 4% des maisons individuelles sont en bois, contre 30 en Allemagne ou 60% dans les pays
scandinaves. Ce décalage s’explique en partie par le succès du béton durant la période de reconstruction qui
a suivi la deuxième guerre mondiale. Mais aussi par une série d’a priori sur les caractéristiques de ce
matériau : le bois aurait du mal à vieillir, il serait coûteux ou encore favoriserait les incendies.

Pourtant, aucune de ces affirmations ne se vérifie vraiment. Le bois est un matériau durable, qui peut être
conservé durant plusieurs dizaines d’années, voire des siècles, s’il est correctement entretenu. De plus, même
s’il représente un certain surcoût par rapport à d’autres techniques de construction, le bois a vu son prix
diminuer significativement depuis que l’usage s’en est démocratisé. Enfin, en matière d’incendie, il respecte
les mêmes réglementations que les autres types de bâtiments, et peut même faire preuve, dans certaines
conditions, d’une plus grande résistance au feu.

Si l’on ajoute à cela ses multiples qualités, on comprend mieux l’essor actuel des maisons en bois : plus 46%
depuis 2001, contre 20% pour l’ensemble des maisons individuelles. De quoi donner envie de se pencher un
peu plus sur la question…

Solide, durable, sain

Le bois possède une bonne résistance à la pression, et sa souplesse lui permet d’amortir les chocs. Ses
capacités mécaniques lui permettent de se plier à de multiples usages, de l’ossature d’un bâtiment aux
parements extérieurs. Pour les mêmes raisons, il résistera mieux que d’autres matériaux à d’éventuels
glissements de terrain.

Le bois constitue également un excellent isolant thermique : une cloison en bois de 15 cm possède les mêmes
qualités d’isolation qu’un mur de brique d’un mètre d’épaisseur. En revanche, il est mieux adapté aux
régions froides ou tempérées que chaudes, car il conserve moins la fraîcheur de la nuit que la pierre. Par
ailleurs, ses propriétés acoustiques varient selon les essences. C’est pourquoi il sera parfois nécessaire de
réaliser une isolation supplémentaire (en liège par exemple) dans les parois.

Les qualités du bois s’apprécient aussi en termes de confort. Pour ses propriétés hygroscopiques, d’abord : il
absorbe l’humidité lorsque celle-ci augmente et la rejette lorsqu’elle diminue, améliorant la qualité de l’air
dans la maison. De plus, il ne contient pas de substances nocives, sans oublier ses avantages sur le plan
esthétique.

Ultime atout du bois, celui-ci respecte mieux l’environnement. Il s’agit en effet du seul matériau de
construction entièrement renouvelable et biodégradable. Durant sa croissance, il contribue à stocker le CO 2
présent dans l’atmosphère et à émettre de l’oxygène. Et même lors de sa production, il consomme moins
d’énergie que n’importe quel autre matériau.

Une grande souplesse d’utilisation

Du fait de ses caractéristiques mécaniques, le bois se prête à tous les usages possibles. En effet, il peut être
employé aussi bien pour la charpente que pour des revêtements intérieurs (lambris) ou des parements
extérieurs. De plus, sa simplicité d’utilisation permet de réaliser des aménagements ou des agrandissements
en un délai record. Cette flexibilité permet aussi de bénéficier d’une grande liberté architecturale, dans le
cadre d’un des trois modes de construction possibles :

1. La maison à ossature de bois, qui est la méthode la moins coûteuse et repose sur l’assemblage de
membrures en bois ;

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2. La maison en poteaux poutres, où les poteaux porteurs déterminent la hauteur de l’habitation ;


3. La maison en rondins ou madriers, qui offrent une grande solidité mais moins de souplesse en
matière esthétique.

Enfin, concernant le coût de construction, celui-ci est supérieur de 5 à 10% à celui d’une maison classique,
tout compris. Mais c’est sans compter avec les économies d’énergie permises par l’utilisation du bois. A
terme, la dépense s’avèrera donc légèrement inférieure.

Bertrand Mauvy

II.11. Eclairage : comment choisir ses ampoules ?

En moyenne, l’éclairage représente 15% de la consommation énergétique des foyers français, soit de
400 à 600 kWh par an. En jouant intelligemment des différentes solutions alternatives, il est pourtant
possible de réduire ce total de moitié… Sans que cela coûte plus cher au final, ni que la qualité de
l’éclairage diminue !

Les classiques ampoules à incandescence n’en ont sans doute plus pour longtemps : celles-ci devraient être
interdites en Europe d’ici 2015. Déjà, certains pays ont choisi de devancer cette date, comme l’Irlande qui ne
les utilisera plus à partir de 2009. D’après les calculs, cela contribuera à diminuer la consommation
énergétique du pays de 1%.

Remplacer les ampoules à incandescence par d’autres types de luminaires, cela représente aussi une
économie pour les particuliers. En effet, les lampes fluocompactes, principale alternative existante,
consomment cinq fois moins d’énergie, et leur durée de vie est de six à dix fois supérieure selon les modèles.

Ainsi, ces lampes dites « à basse consommation » reviennent légèrement plus cher à l’achat, mais sont
rapidement rentabilisées : après deux années, le surcoût initial est amorti. Dès lors, elles permettent
d’économiser une dizaine d’euros par ampoule et par an pendant cinq à huit ans… tout en contribuant au
bien-être de la planète. Multipliez ce chiffre par le nombre de luminaires installés chez vous, vous verrez que
le résultat n’est pas négligeable.

Les bonnes lampes au bon endroit

Afin de conserver la même qualité d’éclairage, la première chose à faire est de vous pencher sur la puissance
des ampoules, mesurée en watts (W). En effet, celles à incandescence dépensent 95% de leur énergie en
chaleur. C’est pourquoi les ampoules à basse consommation requièrent beaucoup moins de puissance pour
un résultat équivalent. Une ampoule fluocompacte de 5 W correspondra ainsi à une ampoule classique de 25
W, 15 W à 75 W, 20 W à 100 W.

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Autre bonne nouvelle, les ampoules à basse consommation ont beaucoup évolué ces dernières années : il
existe désormais des modèles adaptés aux différents types de fixation (vis, baïonnette…), et même certaines
qui supportent les variateurs de lumière. La qualité de l’éclairage s’est aussi améliorée, même s’il faut encore
attendre un court de laps de temps avant que les ampoules n’atteignent leur plein rendement.

Attention toutefois : les ampoules fluocompactes n’apprécient guère d’être constamment éteintes et allumées.
De ce fait, on les placera plutôt dans les pièces principales, en évitant les endroits où le recours à
l’interrupteur est trop fréquent (couloirs, WC, etc.).

Quel avenir pour nos luminaires ?

Les lampes halogènes, pour leur part, possèdent certes un meilleur rendement énergétique que les ampoules
classiques. Toutefois, elles consomment une puissance bien supérieure. On préfèrera donc, dans l’idéal, les
remplacer par plusieurs lampes à basse consommation, qui permettront d’obtenir un tout aussi bon résultat en
consommant jusqu’à six fois moins.

A noter toutefois, les lampes fluocompactes contiennent une petite quantité de mercure. Celle-ci est sans
danger pour la santé de leurs utilisateurs, mais nécessite qu’elles soient recyclées, tout comme les piles par
exemple. C’est pourquoi il ne faut pas les jeter directement, mais les apporter à la déchetterie la plus proche.

Quant à l’avenir, il pourrait bien s’incarner dans les diodes électroluminescentes ou LED, qui consomment 1
watt et peuvent durer jusqu’à une douzaine d’années. Pour l’instant, cependant, leurs résultats ne sont pas
encore optimaux, et elles restent difficiles à trouver.

Bernard Rastoin

II.12. Bien choisir ses peintures

Même si les peintures à l’eau se révèlent moins nocives pour l’environnement et la santé que les
peintures à l’huile, les unes comme les autres s’avèrent écologiquement néfastes. Heureusement, il
existe de nombreuses alternatives, en plein essor depuis quelque temps pour répondre aux
préoccupations des consommateurs dans ce domaine…

Une peinture murale comporte toujours les mêmes éléments de base : un liant, des solvants pour liquéfier
celui-ci, des pigments pour lui donner sa couleur, des charges pour lui conférer sa texture ainsi que divers
additifs destinés à exercer telle ou telle action spécifique (séchage plus rapide, etc.). A partir de là, les
peintures industrielles qu’on trouve le plus souvent dans le commerce vont apporter deux types de réponses :
les peintures à l’huile (appelées également glycéro) ou à l’eau (dites acryliques).

Les inconvénients des peintures classiques

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Chacune comporte des inconvénients eu égard l’environnement et la santé de ceux qui y sont exposés :

 Dans l’une comme dans l’autres, les résines synthétiques utilisées comme liants sont
électrostatiques, attirant poussières et bactéries. Leur imperméabilité empêche la vapeur d’eau de
circuler, entraînant l’apparition de moisissures. De plus, ces liants intègrent des composés
potentiellement dangereux comme le polyuréthane, le chlorure de vinyle, la chlorhydrine…) ;
 Concernant les peintures à l’huile, ce sont les solvants qui posent le plus gros problème. Ceux-ci sont
réalisés à partir de solvants organiques (hydrocarbures chlorés, alcools…) qui émettent des
composés volatils pouvant provoquer maux de tête, difficultés respiratoires, irritation des yeux,
notamment chez les enfants. L’exposition est forte durant la mise en œuvre et dans les semaines qui
suivent, puis diminue peu à peu au fil du temps ;
 Les pigments, autrefois naturels et aujourd’hui synthétiques, peuvent comporter du plomb, dont la
teneur est sévèrement limitée ;
 Les adjuvants peuvent également provoquer des retombées néfastes, tel est le cas des agents actifs
présents dans les peintures acryliques pour se débarrasser des champignons, insectes ou bactéries…

Globalement, les peintures acryliques nuisent donc moins à l’environnement que celles à l’huile. Au fil des
années, la Communauté européenne a d’ailleurs sévèrement limité les quantités de solvants organiques
présents dans celles-ci. L’autre avantage des peintures à l’eau est de sécher plus vite, et d’être plus simples à
nettoyer (pas besoin de white-spirit pour les pinceaux, taches, etc.). Néanmoins, elles comportent elles aussi
des solvants, même si c’est en moins grande quantité.

Du lin, du lait ou de la pomme de terre ?

Les peintures dites « naturelles » ou « écologiques », pour leur part, utilisent des composés biologiques qui
leur assurent un certain nombre d’avantages :

 Meilleure perméabilité à l’eau permettant une meilleure répartition de l’hygrométrie dans toute la
maison ;
 Elles n’attirent pas les charges électrostatiques, diminuant la quantité de poussières et micro-
organismes ;
 Elles pénètrent plus en profondeur, notamment grâce au lin lorsque celui-ci leur sert de liant.

En matière de liants, donc, sont employés, outre le lin, des résines naturelles (pin, mélèze…) ou végétales
diverses : ricin, bois…, ainsi que la caséine du lait et le silicate de potassium liquide. Ce dernier possède la
propriété d’empêcher la formation de salpêtre, de moisissures et de bactéries, grâce à quoi les peintures vont
durer plus longtemps.

Les pigments sont réalisés à partir d’oxydes de métal pour les ocres, en calcinant des éléments minéraux
(argiles…) pour les ultramarines et les spinelles (du jaune à l’orange ou au bleu). Il existe aussi des pigments
extraits de végétaux, dont les couleurs ont cependant tendance à tenir moins bien.

Les charges, conférant leur texture aux peintures, sont également d’origine minérale : craie, chaux, talc,
quartz, argiles…

Les diluants sont végétaux, essence de térébenthine balsamique, terpènes d’agrumes. Attention, les terpènes
sont des extraits de peau d’agrumes qui peuvent provoquer des réactions allergiques chez certains sujets,
notamment au moment de la pose des peintures. Enfin, les peintures naturelles comportent divers additifs
spécifiques, comme le chrysanthème ou le romarin, qui repoussent moisissures et insectes.

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Une empreinte écologique moins forte

Ces peintures se révèlent bien meilleures pour la santé des habitants de la maison, ainsi que celle des
personnes qui les appliquent. De plus, il s’agit de composés biodégradables, qui retournent à leur état initial
après leur utilisation. Leur empreinte écologique est donc beaucoup moins forte, tout comme leur énergie
cachée (celle qui est dépensée lors de leur production et de leur élimination).

Attention toutefois aux fausses peintures naturelles, qui le sont surtout dans leur communication. Prenez le
temps d’étudier la liste de leurs composants, qui réserve parfois des surprises. Ainsi beaucoup de peintures
dites « à la caséine » n’en comportent que très peu et privilégient la chaux.

En règle générale, les véritables peintures biologiques coûtent sensiblement plus cher que leurs variantes plus
classiques. Si votre budget est trop limité, vous pouvez les réserver à certaines pièces souvent occupées
comme la chambre des enfants.

Bertrand Mauvy

II.13. Toit écologique : couvrez-vous bien

Faire pousser du gazon ou des petites fleurs sur son toit, cela peut sembler a priori un défi incongru. Il
s’agit pourtant d’une technique ancienne, remise au goût du jour grâce à plusieurs innovations
technologiques. Avec de multiples atouts écologiques, à la fois pour l’isolation du bâtiment et
l’environnement dans lequel il s’insère…

Le principe des toits végétalisés est connu depuis la préhistoire, et fut utilisé notamment dans les pays
scandinaves ou par les Indiens d’Amérique. En Allemagne, ce ne sont pas moins de 10% des bâtiments
construits depuis 1995 qui se sont vu doter d’une telle structure, dont une partie subventionnée par les
municipalités. En effet, les toits végétalisés contribuent à réduire significativement le ruissellement des eaux
de pluie, évitant d’avoir à agrandir les égouts. Mais ce sont loin d’être les seuls avantages offerts par cette
technique, qui améliore l’isolation thermique et phonique des bâtiments, prolonge la durée de vie des toits et
peut même contribuer à diminuer la pollution urbaine.

Faites monter les graminées

A l’origine, la technique de construction des toits verts reposait sur un principe simple : une première couche
en bois (généralement du bouleau) pour assurer l’imperméabilité, recouverte de mottes de terre ou de gazon.
Depuis, les procédures d’installation ont évidemment évolué. Un toit végétal se compose aujourd’hui de cinq
épaisseurs successives : structure portante, membrane d’étanchéité, couche de drainage, substrat de
croissance et couche végétale.

La surface portante doit pouvoir supporter le poids du reste de l’installation, qui augmente considérablement
en cas de fortes pluies. Elle peut se composer de béton, de métal ou de bois, et offre de préférence une
inclinaison faible (35° maximum). Sur celle-ci est posée une membrane d’étanchéité en goudron, PVC ou
caoutchouc, qui assure l’isolation du bâtiment. Un soin particulier doit lui être apporté, car les coûts de
réparation d’une fuite peuvent plus que doubler par rapport à une toiture classique.

Puis vient la couche de drainage, destinée à faciliter l’écoulement des eaux de pluie et qui se compose
généralement de granulats, de graviers ou de billes d’argile recouverts d’un textile synthétique. Quant au

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substrat, il doit être suffisamment nourrissant pour les plantes, sans occasionner de surpoids trop important.
Une association du type compost végétal plus pierres volcaniques ou tuiles broyées répond bien à ce critère.

Des carottes dans le ciel

Enfin, la couche végétale peut accueillir tout type de plantes, mais on privilégiera le plus souvent des espèces
locales non caduques, afin d’éviter les risques d’engorgement des canalisations à la chute des feuilles.
Celles-ci devront se montrer suffisamment résistantes pour survivre aux fortes amplitudes thermiques
constatées sur les toitures.

Dernier arbitrage à effectuer, celui du type de plantation. Cette dernière peut être extensive, semi-extensive
ou intensive selon les capacités de résistance de la toiture. La culture extensive ne nécessite quasiment pas
d’entretien et peut se pratiquer sur un substrat extrêmement mince (3 à 7 cm).

Les plantations semi-extensives peuvent permettre de cultiver de petits potagers dans un milieu d’accueil
d’une quinzaine de centimètres, pour un entretien réduit. Enfin, la culture intensive se pratique dans des bacs
dont la profondeur peut aller jusqu’à un ou deux mètres, avec la possibilité d’y insérer des arbustes et de
créer ainsi de véritables jardins paysagers au sommet des bâtiments.

Bon pour la maison, bon pour la santé

Les bienfaits d’un tel type de toit sont étonnants. D’abord en termes d’isolation thermique : alors que la
température d’un toit classique peut s’élever jusqu’à 70° C., celle d’une toiture verte ne dépassera pas les 20°
C. Elle agit ainsi comme un régulateur, empêchant le froid de s’infiltrer en hiver et conservant la fraîcheur en
été. Autant de gagné pour les dépenses énergétiques ! De plus, la couverture végétalisée constitue l’un des
meilleurs isolants acoustiques qui soient.

Par ailleurs, elle permet d’absorber d’importantes quantité d’eau de pluie (jusqu’à 50% des précipitations
tombant sur un bâtiment). Cela a un double intérêt, à la fois en termes de récupération des eaux déjà en partie
filtrées, et pour soulager les réseaux d’évacuation, souvent dépassés aujourd’hui du fait de la couverture
croissante du sol.

Enfin, les toitures végétales contribuent à améliorer la qualité de vie. On a ainsi pu calculer que l’utilisation
d’un tel système pour 6% des habitations d’une grande ville peut y faire diminuer les températures de 1 à 2°
C. durant la saison chaude, diminuant ainsi le recours à la climatisation ainsi que la production de CO 2. De
plus, ces installations favorisent le rétablissement de la biodiversité en créant des milieux d’accueils pour les
espèces animales (oiseaux et insectes notamment).

Bernard Rastoin

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II.14. Le solaire chez soi, mode d'emploi

Que ce soit pour des applications thermiques (chauffage) ou photovoltaïques (production d’électricité),
l’énergie solaire est aujourd’hui en plein essor. La perspective de diminuer ses dépenses de chauffage,
ou d’assurer une certaine indépendance énergétique, est en effet alléchante. Surtout si on contribue
par la même occasion à mieux préserver l’environnement…

L’énergie solaire peut être affectée à 2 usages différents : la production d’électricité dite « photovoltaïque »
et le chauffage thermique, qui peut concerner le logement ou la production d’eau chaude. Il s’agit de deux
installations distinctes, possédant chacune leurs contraintes et avantages spécifiques. Voyons ce qu’il en est
concrètement…

Solaire thermique : quelle installation ?

Le chauffage de l’habitation ou de l’eau est le principal motif d’utilisation de l’énergie solaire en France. Il
s’agit d’un secteur dynamique, puisque l’installation de capteurs a plus que doublé entre 2005 et 2006.

Le principe est le suivant : des capteurs installés sur le toit de l’habitation interceptent la chaleur du
rayonnement solaire et la transmettent à un ballon d’eau chaude qui transfèrera ensuite celle-ci pour un usage
domestique. On peut prévoir différents types d’installation, les plus complexes (et donc les plus coûteuses)
s’avérant aussi les plus performantes :

 Système « monobloc » où les capteurs et le chauffe-eau sont intégrés en une seule installation ;
 Système dit à thermosiphon, où la chaleur est transférée des capteurs au chauffe-eau grâce à la
différence de température ;
 Système dit à circulation forcée, où une pompe contrôlée électroniquement règle la circulation de
chaleur.

Il existe aussi des différences en fonction des modèles de capteurs (capteurs plans ou à tubes), de ballons
d’eau chaude et de système de diffusion de celle-ci (plancher chauffant, etc.).

Photovoltaïque : produire son électricité

Bien qu’elle utilise aussi l’énergie du rayonnement solaire, une installation photovoltaïque n’est pas la même
que le solaire thermique. Il s’agit de panneaux composés de cellules en silicium dont les propriétés semi-
conductrices permettent de convertir l’énergie captée en courant continu stocké ensuite dans des batteries,
puis transformé par un onduleur en courant alternatif pouvant alimenter les appareils électriques usés.

L’électricité photovoltaïque peut venir compléter la consommation d’électricité d’une habitation. En


revanche, elle ne suffit pas à assurer son autonomie énergétique. Si l’on ne veut pas rester raccordé au
réseau, il est donc impératif de prévoir des batteries en complément !

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En revanche, on peut envisager de revendre une partie ou la totalité de l’électricité ainsi produite. En effet,
les distributeurs sont légalement obligés de la racheter aux particuliers. Dans ce cas, un compteur spécifique
sera installé afin de mesurer la quantité de kilowattheures redistribués vers le réseau. Le prix d’achat étant de
0,30 € par kWh (voire 0,55 € lorsque l’installation est intégrée au bâti), tandis que le tarif bleu d’EDF est de
0,09 €, c’est la solution la plus rentable sur le plan économique.

Une énergie d’appoint… non négligeable

Que ce soit pour l’électricité ou le chauffage, l’énergie solaire ne suffira pas à atteindre une totale autonomie.
Les résultats dépendront d’une part de la surface de votre installation : 10 m2 de cellules photovoltaïques
permettent de produire en moyenne 1000 kWh par an. Mais aussi du degré d’ensoleillement, variable selon
les régions. Au total, une installation de 20 m2 satisfait à peu près les deux tiers des besoins d’un foyer en
électricité « spécifique » (hors chauffage, chauffe-eau et cuisson).

Par ailleurs, concernant le solaire thermique, une installation standard couvre d’un tiers à la moitié de la
consommation moyenne. Un investissement rentable quand on sait que le chauffage représente à lui seul
70% de la consommation énergétique des foyers français.

De ce fait, il suffit d’une dizaine d’années pour amortir le coût d’une installation, qu’elle soit photovoltaïque
ou thermique. Celle-ci étant conçue pour durer de vingt à trente ans, elle permet donc non seulement de
rentrer dans ses frais, mais aussi de réaliser des bénéfices non négligeables.

Enfin, l’intérêt du solaire est aussi d’ordre écologique : contrairement aux formes d’électricité « classiques »,
l’énergie photovoltaïque ne contribue pas au réchauffement de la planète. Et possède même une empreinte
écologique largement positive, puisqu’une installation de ce type génère environ 10 fois plus d’électricité
qu’il n’en a fallu pour la produire.

Bernard Rastoin

II.15. Piscine écologique : est-ce que ça vaut le coup ?

Un été sans faire trempette, beaucoup ont du mal à s’y résigner. Mais les piscines classiques
collectionnent les dégâts pour l’environnement et la santé de leurs utilisateurs. La solution : les
piscines écologiques, qui permettent de se rafraîchir tout en apportant de réels bienfaits à l’écosystème
de votre jardin.

Pour les passionnés de baignade, la piscine constitue un agrément incontournable lorsque surviennent les
beaux jours. L’inconvénient, c’est qu’on peut difficilement la considérer comme un loisir écologiquement
responsable. Non seulement du fait des importantes quantités d’eau utilisées, mais surtout à cause du
traitement qu’on leur inflige.

En effet, divers produits chimiques sont utilisés pour empêcher le développement de bactéries, virus,
champignons ou algues dans un milieu, l’eau, où ils ne demandent qu’à prospérer ! Le chlore, qui est le
produit le plus utilisé du fait de son faible coût, possède de nombreux effets indésirables.

Une étude pour le Sénat belge a ainsi pu démontrer que des bébés nageurs étaient 16% à développer une
pathologie asthmatique, contre 7% chez les autres enfants. Sans compter, bien sûr, le coût du traitement des
eaux utilisées, et la libération dans l’environnement d’un surcroît de produits chimiques. On trouve certes des
alternatives (filtrage par les plantes…) mais celles-ci reviennent cher et sont peu répandues.

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Barboter au naturel

Pourtant, la solution existe : ce sont les piscines biologiques, également appelées « écologiques » ou «
naturelles ». Encore peu présentes en France, celles-ci ont connu un essor fulgurant dans d’autres pays,
Allemagne et Autriche notamment, depuis le début des années 1980.

Le principe est le suivant : d’un côté un bassin de natation, où l’on peut à loisir s’adonner aux jeux d’eau. De
l’autre, deux bassins dits d’épuration et de régénération où des plantes adaptées se chargent de filtrer et «
nettoyer » l’eau de baignade. Un peu comme si on plongeait dans une rivière en été, histoire de se rafraîchir
un peu… Avec une consommation d’eau bien plus réduite que pour une piscine classique, puisque celle-ci
n’a pas besoin d’être renouvelée aussi souvent.

Pour que le système fonctionne, les bassins destinés à la filtration doivent couvrir à peu près la moitié de la
surface dévolue au bassin de baignade. Une pompe permettra de faire circuler l’eau des uns aux autres. Pour
s’assurer de respecter l’environnement sur toute la ligne, on prendra soin de l'alimenter avec des énergies
renouvelables, solaire ou éolien par exemple.

Pas que pour se baigner

D’un point de vue financier, la construction d’une piscine écologique revient à peu près au même prix qu’un
modèle « classique », voire beaucoup moins si l’on s’y attelle soi-même. Par ailleurs, son entretien est
beaucoup plus simple, puisqu’il suffit de nettoyer de temps en temps le fond du bassin et de tailler les
plantes, comme dans le reste du jardin.

Celles-ci devront être choisies parmi des variétés aquatiques adaptées au climat local (nénuphars, lis d’eau,
lotus, etc.). Plus elles seront nombreuses, mieux elles contribueront à l’équilibre écologique du bassin et de
son environnement. Quelques poissons pourront même les accompagner pour apporter une touche naturelle
supplémentaire.

L’intérêt d’une piscine écologique ne s’arrête en effet pas aux quelques mois chauds où l’on peut s’y
baigner. D’abord parce que, même en hiver, elle apporte une touche décorative de plus au jardin où elle est
installée. Mais surtout parce qu’elle interagit avec l’écosystème qui l’entoure, et renforce celui-ci. En été,
elle permet ainsi d’atténuer les écarts thermiques pour le plus grand bienfait du reste de la végétation
environnante. Sans grand risque d’attirer davantage de moustiques, car l’eau est constamment brassée. En
somme, l’idéal pour joindre l’utile à l’agréable…

Bertrand Mauvy

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II.16. Eolien à la maison : une bonne idée ?

Contrairement au solaire par exemple, l'éolien pour particuliers tarde à se faire une place dans le
paysage français des énergies renouvelables. Cette technologie possède pourtant de solides atouts qui
devraient enfin lui permettre de décoller. Mais aussi des caractéristiques particulières, qui demandent
de bonnes conditions pour s'avérer un investissement judicieux...

Les éoliennes, ce ne sont pas forcément ces géants pouvant culminer à plus de 100 m de haut, et dont les
silhouettes fleurissent de plus en plus souvent dans nos campagnes ou sur nos côtes. En effet, des modèles
utilisant les mêmes techniques ont aussi été conçus pour les particuliers. Il s'agit, là encore, de transformer
l'énergie cinétique du vent en électricité, puis de stocker celle-ci afin de répondre aux besoins d'un foyer.
Voire de revendre au réseau l'énergie ainsi produite...

Un vent nouveau pour votre électricité

Le principe d'une petite éolienne est le même que celui des modèles industriels : des pâles, montées sur un
rotor lui-même installé au sommet d'un mât, capturent l'énergie fournie par les déplacements d'air. Puis une
génératrice se charge de transformer cette énergie en courant continu, stocké dans des batteries et converti en
courant alternatif (utilisable par nos appareils électriques) grâce à un onduleur.

Les modèles installés chez les particuliers ne dépassent généralement pas 12 m de haut, taille au-delà de
laquelle il est nécessaire de demander un permis de construire. En deçà, une simple autorisation de travaux
suffit, plus simple à obtenir. Mais attention, les éoliennes sont soumises à la loi sur les bruits de voisinage,
mieux vaut donc obtenir l'accord de vos voisins avant de vous lancer dans votre projet.

Il est vrai que les modèles aujourd'hui commercialisés ont considérablement évolué, à la fois en termes de
performances et de nuisances sonores. Ceux de la société France Eoliennes, par exemple, ne dépassent pas
30 décibels, l'équivalent du bruit produit par une conversation.

Des performances très variables

Néanmoins, l'éolien pour particuliers ne connaît pas encore un décollage comparable à cette autre forme
d'énergie renouvelable qu'est le solaire. Plusieurs raisons à cela, à commencer par la nécessité de disposer
d'un environnement adapté, aussi bien pour ce qui est de l'espace disponible que de la force et de la
constance des vents. A ce sujet, il est recommandé de demander au fabricant une étude de faisabilité, ainsi
qu'une garantie tant sur le volume d'électricité produit que sur la maintenance du matériel.

Dans de bonnes conditions, une éolienne d'une puissance de 2 kilowatts pourra produire environ 3500
kilowattheures par an : de quoi contribuer largement à la consommation d'électricité spécifique d'un foyer
(hors chauffage), estimée à 5000 kWh / an.

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Toutefois, une telle installation peut connaître d'importantes variations d'activité, tout comme le vent qui
l'alimente. Même dans les régions les plus exposées, il arrive que celui-ci tombe à plat ! Or les batteries ne
possèdent qu'une autonomie réduite, de l'ordre de deux journées à peu près. De plus, elles coûtent cher et
doivent être remplacées tous les cinq ans en moyenne.

Plutôt une énergie de complément

L'autre principale raison du retard de développement de l'éolien par rapport au solaire tient à son mode de
financement. Une installation standard revient aux alentours de 15 000 €, y compris sa mise en place par un
professionnel. Certes, l'éolien bénéficie du même crédit d'impôt que les autres énergies renouvelables, soit
50% de l'investissement initial, avec un maximum de 8000 € pour une personne seule et 16 000 € pour un
couple (plus 400 € par enfant à charge).

Mais la différence tient plutôt aux possibilités de revente de l'électricité ainsi produite : d'une part, il faut
pour cela être implanté dans une ZDE (zone de développement de l'éolien). D'autre part, le tarif de rachat est
bien moins attractif que pour le solaire (0,082 € / kWh contre 0,030).

Néanmoins, l'éolien peut s'avérer un investissement intéressant, rentabilisable en une quinzaine d'années
alors que les installations sont prévues pour durer vingt-cinq ans. De toute façon, cela vaut toujours mieux
que d'acheter son électricité à fonds perdus ! Mais il apparaît plutôt comme une ressource complémentaire, à
associer avec d'autres techniques (solaire, pompe à chaleur, etc.) pour satisfaire les besoins du foyer...

Bertrand Mauvy

II.17. La chaux plutôt que le ciment

Utilisée depuis fort longtemps pour fabriquer du mortier et des enduits, la chaux a depuis quelques
décennies cédée la place au ciment. Pourtant, ses nombreuses qualités (perméabilité, souplesse,
propriétés antibactériennes) en font un matériau idéal pour la construction écologique et la rénovation
de bâtiments anciens...

Le terme de chaux regroupe des produits aux propriétés bien différentes, utilisés dans des domaines variées
qui vont de l'agriculture à l'industrie en passant par le bâtiment et les travaux publics. Tous ont un point
commun, celui d'être obtenus en chauffant du calcaire à très haute température (à partir de 900° C. environ).
Celui-ci va alors se décomposer en chaux vive et en gaz carbonique, perdant au passage 45% de son poids
(résultat de l'évaporation du gaz carbonique). Ce procédé est appelé « calcination ».

La chaux vive est hautement corrosive, ce qu'il fait qu'elle doit être manipulée avec précaution. Au contact
de l'eau, elle entame une réaction chimique, avec élévation de la température et risques de projection, d'où la
nécessité de se munir de protections avant de s'en servir. La chaux vive est notamment utilisée :

 Pour diminuer l'acidité des sols agricoles ;


 Pour éliminer le dioxyde de souffre dans des centrales thermiques ou des incinérateurs, comme
matériau pour la fabrication de ciment, de béton, de verre, de papier, d'acier...

L'ajout d'eau sur la chaux vive va provoquer un phénomène dit d'extinction ou d'hydratation, entraînant la
production d'hydroxyde de calcium (Ca(OH)2). Le résultat obtenu est appelé « chaux éteinte ». C'est celle qui
est utilisée dans le bâtiment pour réaliser des mortiers, enduits, etc.

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Selon la quantité d'eau et le traitement employé, la chaux pourra se présenter sous forme de poudre ou de
pâte. La première est plus facile à utiliser, mais la seconde est plus résistante et se dessèche moins vite. En
revanche, elle est plus difficile à doser ou à mélanger avec du sable pour préparer du mortier. On distingue
également la chaux aérienne ou chaux grasse, très pure, et la chaux hydraulique, contenant de l'argile.

Un matériau naturel et souple

La chaux était déjà à l'honneur en Egypte et en Grèce sous forme d'enduits, et les romains en ont fait un
mortier qui fut à la base de leur architecture monumentale. En France, au début du XXe siècle, on comptait
encore de nombreux fours à chaux dans chaque région. Mais après la 2ème guerre mondiale, le ciment s'est
imposé du fait de sa prise plus rapide et de sa plus grande résistance. Aujourd'hui, pourtant, elle revient sur le
devant de la scène, pour la rénovation de bâtiments anciens notamment, et pour ses propriétés écologiques.

En effet, la chaux consomme beaucoup moins d'énergie que le ciment pour sa fabrication. De plus, il s'agit
d'un matériau naturel, qui retourne lentement à son état d'origine, tandis que le ciment contient des éléments
chimiques qui ne sont pas biodégradables. Par ailleurs, la chaux possède de nombreuses qualités qui en font
un matériau de construction particulièrement intéressant :

 Elle est perméable à la vapeur d'eau, qu'elle absorbe puis rejette rapidement. On dit qu'elle « respire
». Cela lui permet d'éliminer l'humidité des murs et des sols, contrairement au ciment qui empêche
celle-ci de s'évaporer, provoquant moisissures, fissures, etc. ;
 C'est un matériau souple, qui s'adapte aux évolutions du bâti, tous les murs « travaillant » avec le
temps ;
 La chaux possède aussi des vertus antibactériennes et antiseptiques qui lui permettent d'agir comme
un véritable désinfectant pour votre maison ;
 De plus, la chaux possède des qualités esthétiques, tant au niveau de sa texture que des coloris, soit
au naturel (un blanc légèrement bleuté) soit en y ajoutant des pigments naturels. Elle est également
un excellent isolant acoustique, et résiste bien au feu. Enfin, elle est particulièrement appréciée en
rénovation car facile à retirer et à remplacer.

Comment l'utiliser ?

Il existe différents types de chaux pour différents usages possibles. La chaux aérienne, dite aussi « calcique
», est à utiliser de préférence dans les endroits secs car elle possède un temps de séchage plus long. On
l'utilise principalement pour la fabrication d'enduits, également appelés badigeons. Elle est identifiée par la
nomenclature « Cl » suivie d'un chiffre indiquant son degré de pureté.

Les chaux hydrauliques, quant à elle, sont estampillées de la nomenclature NHL suivie de leur taux
d'hydraulicité (de 2 à 5). Les chaux possédant les indices les moins élevés sont à réserver de préférence pour
les murs anciens et les pierres tendres (par exemple le calcaire. Celles qui comportent un taux élevé sont
plutôt recommandées pour les supports durs du type béton ou pierres froides (granit, basalte, gneiss, etc.).

Bernard Rastoin

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II. 18. Electricité verte : à qui se fier ?

La libéralisation du marché de l'électricité dans l'Union européenne permet désormais d'accéder à des
offres d'électricité « verte » à différent titre... et dans différentes proportions. Mais derrière les
ambitions affichées, les offres ne se révèlent pas toutes aussi respectueuses de l'environnement. Et
lorsqu'elles le sont, cela possède un coût !

L'électricité verte est celle qui est produite à partir de sources renouvelables, telles que le solaire
(photovoltaïque), l'éolien, l'énergie hydraulique, la géothermie, la biomasse, etc. Celles-ci contribuent à
réduire l'émission de gaz à effet de serre, tout en apportant l'énergie nécessaire à un confort de vie élevé.

Or la libéralisation du marché de l'électricité en Europe permet désormais à chacun de choisir son propre
fournisseur d'électricité. C'était déjà le cas pour les entreprises depuis le 1er juillet 2004. Les particuliers y ont
désormais eux aussi droit, depuis le 1er juillet 2007. De plus, une loi du 12 janvier 2008 leur permet une
réversibilité dans leur choix : en clair, s'ils sont déçus par leur nouveau fournisseur, ils pourront s'en
retourner vers les tarifs réglementés (ceux pratiqués par EDF) au bout de six mois d'essai.

Changer de fournisseur d'électricité ne représente donc pas, dans ces conditions, un très grand risque. En
revanche, cela pourrait s'avérer intéressant pour ceux qui souhaitent favoriser le développement des énergies
renouvelables. En effet, les nouveaux entrants sur le marché ont bien compris que la défense de
l'environnement devenait un argument de poids, et ont donc tous proposé des offres en matière d'électricité
verte.

Reste à mieux connaître ces acteurs, et à savoir quelle réalité se cache derrière la façade avenante des
discours commerciaux...

Tous pour l'environnement

Depuis quelque temps, le discours écologique est particulièrement prisé par les consommateurs. Le marché
de l'énergie, et celui de l'électricité en particulier, n'échappent pas à la règle. Ainsi, sur les dix entreprises
ayant été autorisées à fournir de l'électricité aux particuliers, toutes ont prévu une offre dans ce domaine, et
plusieurs en font un argument fort dans l'espoir d'attirer de nouveaux clients.

Poweo, par exemple, se présente comme un « producteur d'électricité verte », notamment à travers un plan de
développement industriel visant à assurer 25% de sa production par des énergies renouvelables. De même,
Direct Energie affiche son engagement en faveur de la planète en proposant de planter des arbres lorsque les
particuliers souscrivent à ses offres, tout en envisageant un ambitieux programme de compensation des
émissions de CO2. Electrabel, filiale du groupe Suez, propose de son côté une formule « écologique »,
Alpenergie.

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Quant à EDF, l'opérateur historique mise plutôt sur les professionnels avec son offre kWh Equilibre, chaque
kilowattheure acheté entraînant la production d'un kWh à partir d'énergies renouvelables. En revanche, les
particuliers ne se voient offrir pour l'instant que des conseils généraux sur un mode de vie respectueux de
l'environnement.

Une électricité vraiment verte ?

Certains fournisseurs, toutefois, semblent vouloir aller plus loin en ce qui concerne l'électricité verte,
notamment Enercoop et Planète UI. Premier point en leur faveur, ces opérateurs privilégient les énergies
renouvelables comme source d'approvisionnement : principalement l'hydraulique, mais aussi l'éolien, le
photovoltaïque voire la biomasse dans le cas de Planète UI.

Diverses actions en faveur de l'environnement accompagnent cette orientation. Enercoop réinvestit ainsi la
quasi-totalité de ses bénéfices en faveur des énergies renouvelables. Plus direct, Planète UI offre des remises
en cas de baisse de la consommation, ou la possibilité de reverser à l'association de son choix les économies
ainsi réalisées.

Un positionnement qui n'a pas échappé aux observateurs : Enercoop est ainsi arrivé très largement en tête du
comparatif « Ecolo Watt » que l'association Greenpeace a réalisé sur le sujet pour l'occasion. Avec GEG
Sources d'Energie, elle est d'ailleurs la seule à y obtenir une note au-dessus de la moyenne. Notons par
ailleurs qu'EDF y occupe la place de bon dernier, et que trois opérateurs n'ont pu être notés en raison
d'informations insuffisantes, à savoir Proxelia, Alterna et Planète UI.

Attention aux tarifs !

Toutefois, pour bien apprécier ce comparatif, il faut savoir que l'ONG écologique est un farouche adversaire
du nucléaire. Le recours à ce type d'approvisionnement est donc pour beaucoup dans les mauvais résultats
des autres fournisseurs.

De plus, le respect de l'environnement a son prix : avec un coût mensuel estimé à 50,50 €, Enercoop se situe
là aussi très au-dessus du marché, qui oscille entre 35 et 40 € pour les autres offres. En précisant cependant
que celles-ci ne perdureront peut-être pas, la complète libéralisation du marché de l'énergie, à l'horizon 2010,
allant entraîner la disparition des tarifs réglementés proposés par les opérateurs historiques...

Bernard Rastoin

II.19. Vendre son électricité ?

Produire sa propre électricité via le solaire, l'éolien voire l'hydraulique ne constitue pas seulement un
moyen d'assurer une certaine autonomie énergétique, cela peut aussi permettre de revendre une partie
de sa production, et d'en tirer des bénéfices. Mais dans quelles conditions, et avec quels avantages ?

La libéralisation du marché de l'énergie dans l'Union européenne ne permet pas seulement aux particuliers de
choisir leur fournisseur d'électricité : elle les autorise aussi à vendre tout ou partie de leur production à des
tarifs avantageux.

Pour cela, évidemment, il faut déjà disposer de sa propre installation, solaire ou éolienne le plus souvent,
mais aussi du type biogaz, géothermie ou hydraulique (petite centrale installée sur un cours d'eau). L'intérêt

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est double : on rentabilise ses équipements, tout en contribuant à augmenter la part des énergies
renouvelables dans la production nationale. Mode d'emploi et pièges à éviter...

Des tarifs variables selon les sources d'énergie

Pour comprendre l'intérêt de vendre son électricité, il est d'abord indispensable de connaître le différentiel
entre le prix auquel celle-ci sera achetée, et celui auquel les différents fournisseurs cèdent la leur.

Cet écart se révèle important, le plus souvent à l'avantage des particuliers, quel que soit le fournisseur
considéré. En effet, les tarifs pratiqués par ceux-ci varient entre 0,08 € et 0,13 € le kilowattheure environ. Les
offres étant particulièrement complexes et évolutives, il s'agit là d'une simple indication.

En revanche, le prix d'achat de l'électricité aux particuliers n'est pas fixé par le marché, mais par des arrêtés
du 10 juillet 2006 et du 1er mars 2007, et n'est donc pas appelés à changer dans l'immédiat. Celui-ci varie
considérablement selon les sources d'énergies :

 Solaire : 0,30 € / kWh, et même 0,55 € si l'installation est intégrée au bâti ;


 Géothermie : 0,12 € / kWh + une prime variant entre 0 et 0,03 € ;
 Eolien terrestre : 0,082 € / kWh pendant 10 ans, puis de 0,028 à 0,082 € kWh pendant 5 ans selon
les sites (éolien en mer : 0,13 € / kWh pendant 10 ans, puis de 0,03 à 0,13 € / kWh pendant 10 ans
selon les sites) ;
 Biogaz / méthanisation : 0, 075 à 0,9 € / kWh selon la puissance + une prime à l'efficacité comprise
entre 0 et 0,03 € / kWh + une prime à la méthanisation de 0,02 € / kWh ;
 Hydraulique : 0,0607 € / kWh + prime de 0,005 à 0,025 € / kWh pour les petites installations +
prime de 0 à 0,0168 € / kWh en hiver selon la régularité de la production.

Vendre l'électricité ou la garder pour soi ?

Au vu de ces chiffres, il paraît donc largement rentable de vendre son électricité solaire pour acheter celle du
réseau. La rentabilité décline ensuite pour la géothermie, le biogaz et l'éolien. A noter concernant ce dernier,
seul les particuliers installés en ZDE (zone de développement de l'éolien) sont autorisés à céder leur
production à un tiers.

Enfin, il paraît plus intéressant de conserver pour soi l'énergie produite par la petite hydraulique. A moins,
évidemment, de bénéficier d'un surcroît de production par rapport à ses besoins : dans ce cas-là, évidemment,
c'est tout bénéfice, quelle que soit l'énergie concernée !

Attention toutefois, les contrats sont signés pour 15 à 20 ans selon les cas. Or les tarifs réglementés appliqués
par EDF, qui tirent le marché vers le bas, ne seront en vigueur que jusqu'en 2010. Ensuite, il est probable que
les prix de vente aux particuliers vont connaître une augmentation significative. Pour le solaire, cela ne
devrait pas avoir d'incidence, tant la marge actuelle est importante. Concernant les autres énergies, a
contrario, mieux vaut rester circonspect...
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Tout bien calculer pour ne pas se tromper

En poussant le raisonnement un peu plus loin, remarquons que les tarifs fluctuent aussi en fonction du
moment de la journée, etc. Par ailleurs, il faut aussi prendre en compte le coût de l'installation (y compris les
aides financières éventuelles) et sa rentabilité, variable selon sa localisation notamment, pour le solaire,
l'éolien... Bref, vous l'aurez compris : avant de se décider à vendre son électricité, mieux vaut sortir sa
calculette et vérifier plusieurs fois les résultats, l'engagement se prenant sur une longue durée.

Si vous choisissez de franchir le pas, la démarche est alors la suivante :

 Vous raccorder au réseau national de distribution d'électricité géré par EDF ;


 Signer un contrat d'achat de votre électricité avec votre fournisseur habituel, qui est obligé de
l'acquérir au tarif en vigueur ;
 C'est au moment du raccordement que vous devrez opter entre les deux possibilités qui vous sont
offertes : soit céder la totalité de votre production, soit vendre uniquement le surplus. Attention
toutefois, le raccordement peut prendre jusqu'à un an, prévoyez donc un délai par précaution ;
 Sur le plan fiscal enfin, la vente d'électricité par un particulier n'est pas considérée comme une
activité professionnelle du moment qu'elle ne dépasse pas de façon importante la consommation du
logement occupé. A cette réserve près, elle n'est donc pas soumise à la taxe professionnelle et entre
dans la catégorie des « bénéfices industriels et commerciaux non professionnels » (mention BIC
dans la déclaration de revenu). Cela lui vaut de bénéficier d'un abattement de 71% avant d'entrer
dans le calcul de vos impôts.

Bernard Rastoin

II.20. Choisir les énergies les moins polluantes

Les énergies renouvelables pour éclairer et chauffer sa maison devient une alternative de plus en plus
intéressante. Réduction des coûts, économie d'énergie, sauvegarde de l'environnement, meilleur
confort de vie : ces avantages attirent de plus en plus de Français, également prêts à économiser
l'énergie afin que les générations futures y aient également accès. Petite présentation du foyer écolo et
des gestes simples pour consommer l'électricité sans la gaspiller.

Le Programme des Nations Unies pour l'environnement l'affirme : l'amélioration des techniques de
construction et l'économie d'énergie sont plus efficaces dans la lutte contre le réchauffement climatique que
la réduction d'émissions de gaz à effet de serre décidée par le Protocole de Kyoto.

La révolution du logement écologique

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L'école Jean-Louis Marquèze, dans le Val de Marne, est un exemple à ce titre. Ce projet constitue le premier
groupe scolaire à « énergie zéro » construit en France. Fortement isolée, elle bénéficiera des meilleurs
vitrages disponibles. Ses lampes à très faible consommation et son chauffage seront nourris par le système de
pompe à chaleur bio thermique et les panneaux solaires installés sur la toiture.

Les bâtiments français sont d'ordinaire plus gloutons en énergie, et représentent la moitié de la
consommation d'énergie en France tout en provoquant un quart des émissions de gaz à effet de serre. Or, le
parc de logements se renouvelle lentement, à environ 1% par an. Et la France est en retard. Les Allemands
consomment 15 kWh/m², alors que l'objectif français est de réduire cette même consommation à 50 kWh/m²,
contre 90 kWh/m² aujourd'hui.

Chaque particulier doit donc s'assurer, pour participer à la réduction des polluants et économiser l'énergie,
que sa maison respecte l'environnement et ne pollue pas. Les démarches sont coûteuses, mais elles restent
simples et permettent de réduire sa facture et donc, à terme, d'économiser de l'argent :

Faire le choix des énergies renouvelables

Le bois : c'est une source d'énergie neutre par rapport à l'effet de serre. En brûlant, il libère le gaz carbonique
qu'il avait fixé. C'est une énergie renouvelable, à condition de remplacer les arbres coupés. Pour s'en assurer,
la marque « NF Bois de chauffage » garantit un bois protégé et performant. La cheminée reprend sa place
dans le foyer, surtout en demi-saison, afin d'éteindre le chauffage électrique plus tôt dans l'année. On peut
même faire le choix du poêle, qui dégage moins de polluants. Une chaudière à bois doit respecter la charte de
qualité « Flamme verte » afin d'être sûr du matériel et obtenir des aides financières.

Le solaire : aujourd'hui le chauffe-eau solaire individuel, ou CESI, couvre 50 à 70% des besoins de la
maison, n'importe où en France. L'Etat donne des crédits d'impôt et certains organismes, comme l'ADEME,
accordent des primes d'installation. Les panneaux solaires photovoltaïques peuvent également assurer le
chauffage de la maison.

La géothermie : également de plus en plus populaire, la pompe à chaleur géothermique utilise les calories
stockées dans le sol et dans l'eau des nappes phréatiques. Elle fournit une partie du chauffage et réduit
notablement la facture d'électricité. Une pompe à chaler, en consommant 1 kWh d'énergie pour son usage, en
restitue 3 à 4 kWh pour la maison.

Dans tous les cas, habiter un site isolé et difficilement accessible par le réseau de distribution électrique est
un argument incontestable afin d'adopter des énergies renouvelables. Cumuler solaire et géothermique
permet d'être complètement indépendant des ressources énergétiques nationales et peut même amener à
revendre sa production car en cas de surplus, EDF se retrouve obligé par la loi de la racheter.

Economiser son énergie

Si l'on ne peut adopter, à cause de leur coût, les énergies renouvelables pour éclairer et chauffer sa maison, il
reste néanmoins capital d'économiser l'énergie afin de limiter son impact sur l'environnement. Il peut s'agir
de quelques réflexes ou de véritables gestes. Tous, en tout cas, ont des conséquences heureuses pour
l'environnement :

Surveiller le radiateur : 19° C dans les pièces à vivre, 16°C dans les chambres permet de vivre dans un
environnement agréable en économisant de l'argent et en protégeant l'environnement. L'eau chaude est
également un poste très gourmand en énergie. 55 à 60° C, cela permet de limiter de développement de
bactéries et l'entartrage du chauffe-eau.

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Vérifier la chaudière annuellement est obligatoire et nécessaire pour la sécurité et la santé de l'appareil.
Entretenue, une chaudière propre, c'est aussi 8 à 12% d'énergie consommée en moins.

Se chauffer économiquement, c'est aussi isoler les toits et les murs. Jusqu'à 20% d'énergie en moins en
adoptant des planchers bas, des fenêtres à double vitrage et en rendant le bâtiment étanche, notamment grâce
à la laine.

Si une chaudière a plus de vingt ans, il est nécessaire d'en changer plutôt que de la réparer. Les plus
modernes d'entre elles économisent l'énergie et sont moins polluantes, même si elle n'utilise pas d'énergie
renouvelable. En France, remplacer toutes les chaudières qui ont plus de vingt ans permettrait d'éliminer le
rejet annuel de sept millions de CO².

Economiser l'énergie, c'est utiliser l'électricité intelligemment. Faire sécher le linge à l'air libre au lieu
d'utiliser un sèche-linge. Faire la chasse à tous les appareils électriques en veille. Acheter des appareils dont
l'étiquette énergie porte la lettre A, soit le plus économe. Utiliser des ampoules à faible consommation utilise
cinq fois moins d'énergie et durent huit fois plus longtemps que les ampoules à incandescence.

Toujours est-il que l'on peut rénover sa maison tout en gardant, voire en améliorant, le confort de vie. Les
nouvelles technologies savent utiliser la chaleur du soleil, permettent de mieux isoler et d'acheter des
appareils de chauffage ayant de meilleurs rendements. Mais il est également important que la maison ne
nuise pas à l'écosystème. Utiliser une électricité verte ou construire une maison dont les matériaux ont
consommé moins d'énergie pour leur fabrication, c'est déjà un bon début.

Faris Sanhaji

II.21. Revêtements : faites-vous bio

Choisir des revêtements écologiques pour ses murs et son sol, cela permet d'abord de mieux respecter
la santé des occupants de la maison. Sélectionnés avec discernement, ces matériaux contribuent aussi à
davantage préserver l'environnement... Balade du côté des fibres végétales, liège, parquets, terre cuite
et autres enduits.

Pour les murs comme pour le sol, la règle de base s'agissant des revêtements écologiques consiste à opter
pour la simplicité et des matériaux renouvelables d'origine naturelle. Leur intérêt pour la santé tient
notamment au fait que, contrairement aux revêtements synthétiques, ils ne contiennent pas de composés
organiques volatils (COV) susceptibles de provoquer allergies, asthme, eczéma...

Toutefois, matériau naturel ne signifie pas forcément écologique. Il faut vérifier en particulier que l'énergie
grise dépensée pour sa production et son acheminement n'est pas trop importante. C'est pourquoi il est
recommandé de privilégier les matériaux produits localement ou bénéficiant d'une certification (NF
Environnement, écolabel européen, Forest Steward Council pour le bois...). La durée de vie, la nature des
opérations d'entretien entrent également en ligne de compte.

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Murs : du bois et des enduits

Le bois, l'un des matériaux roi en matière de construction écologique, offre de nombreuses solutions en ce
qui concerne les revêtements. Pour les parois verticales voire les plafonds on utilisera des lambris, tandis que
pour les sols il s'agira de parquets. Ces derniers peuvent être installés pour le salon ou les chambres, mais
évidemment à proscrire pour la salle de bain.

La pose de panneaux de liège en sous-couche permettra de parfaire leur isolation. A noter, toutes les essences
ne se valent pas : on préfèrera le bambou, qui présente un écobilan positif, ou les produits locaux à base de
châtaigner ou de chêne (de 16 à 30 € environ le m2 selon les variétés).

Le liège peut aussi être employé directement comme revêtement tant pour les murs que pour le sol. Outre ses
qualités d'isolation phonique et thermique, il s'agit d'un matériau peu coûteux, qui se décline sous diverses
teintes et peut être employé directement ou sous un papier peint (à base de papier recyclé de préférence). On
ne manquera pas d'utiliser une colle d'origine végétale, voire de fabriquer soi-même sa propre mixture à base
de farine :

 Dans une casserole, mélanger une dose de farine pour cinq d'eau, faire bouillir en remuant,
 Ajouter de l'eau si le mélange s'épaissit et inversement ;
 Quelques gouttes d'huile d'amande amère éviteront la fermentation... ;
 Côté enduits, la chaux reste une valeur sûre, car c'est un matériau qui respire tout en possédant de
nombreuses propriétés désinfectantes. Encore plus écolo, la pâte à papier n'emploie pas de solvants
et est fabriquée à partir d'un matériau renouvelable. En prenant en compte l'énergie grise utilisée
pour produire chaque matériau, c'est l'argile qui en contient le moins avec 30 kWh par m3 (contre
450 par exemple pour la chaux ou 750 pour le plâtre).

Sols, du lino aux fibres végétales

Pour le sol, le linoléum ou « lino » est aujourd'hui redevenu l'une des solutions les plus en vogue. Mais
attention, pas les revêtements synthétiques parfois vendus sous ce nom, le véritable linoléum à base d'huile
de lin, de toile de jute, de farine de bois ou de liège. Ce dernier possède de nombreuses qualités
antibactériennes et anti allergènes, une multiplicité de coloris et la capacité d'imiter les formes de nombreux
autres matériaux. Pour couronner le tout, il est biodégradable et produit à partir de ressources renouvelables !
Certes plus cher (à partir de 30 € le m2), mais aussi assuré de durer plus longtemps.

Plutôt destinées aux pièces où il y a du passage comme le salon ou l'entrée, les moquettes en fibres végétales
(coco, jonc de mer, jute, sisal...) sont à la fois résistantes, anti allergènes, antistatiques et faciles d'entretien,
pour un prix très abordable. Celles-ci peuvent d'ailleurs aussi s'utiliser pour les murs, sous forme de toile de
jute, de tapisserie de lin, de coton ou de laine. Encore faut-il que les autres composants soient eux-mêmes
écologiques. Pour vous en assurer, fiez-vous aux labels, comme par exemple celui du GUT (Association des
moquettes écologiques).

Les carrelages en céramique, terre cuite, ardoise, etc. cumulent quant à eux toutes les qualités : simples
d'entretien, décoratifs, hygiéniques... De plus, ces sols, particulièrement la terre cuite, constituent d'excellents
conducteurs thermiques et sont disponibles dans de nombreux coloris. Mais le prix est malheureusement en
conséquence.

Bernard Rastoin

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II.22. Le chanvre

Si une plante devait symboliser le développement durable, ce pourrait bien être le chanvre ! Ses
qualités multiples lui permettent de se retrouver dans des domaines aussi différents que l'habitat, les
vêtements, la cosmétique, l'animalerie ou encore l'agro-alimentaire. Tout en faisant bénéficier le sol et
les autres cultures de ses vertus bienfaisantes...

L'utilisation du chanvre ne date pas d'hier. Dans l'antiquité, il était recherché pour confectionner des
cordages, notamment pour les navires. A la fin du Moyen-âge, la première bible imprimé par Gutenberg le
sera sur un papier à base de chanvre. En France, la culture de chanvre culminera dans le dernier tiers du
XIXe siècle, puis déclinera jusqu'à ne plus représenter grand-chose (quelques hectares à la fin des années
1960)... avant de connaître un nouveau rebond autour des années 2000.

Utilisé alors principalement pour la production textile, le chanvre français a été progressivement supplanté
par le coton et par des chanvres exotiques de meilleure qualité. Son déclin va être accentué par la disparition
de la marine à voile et la prohibition liée à ses effets psycho actifs, ainsi que par l'essor des textiles
synthétiques.

Pourtant, le chanvre possède de nombreuses qualités qui en font une plante particulièrement respectueuse de
l'environnement. Il ne nécessite pas d'herbicides et consomme peu d'eau. Grâce à ses racines profondes et
aux importantes quantités de matières organiques qu'il produit, il contribue à bonifier le sol pour les autres
cultures. Il permet également une importante rotation à celles-ci puisqu'il lui faut trois ou quatre mois pour
atteindre sa maturité.

Le chanvre, ami des bâtisseurs

Aujourd'hui, le chanvre n'est plus guère utilisé pour les gréements, mais retrouve une nouvelle jeunesse
notamment à travers l'isolation et ses autres usages dans le bâtiment. Mais il connaît aussi de nombreuses
autres utilisations, y compris les matériaux composites. La France est le premier producteur européen, avec
50 000 tonnes (chiffres 2004). A noter, ces variétés contiennent moins de 0,02% de principe actif (THC),
contre 10% aux variétés psychotropes.

Les propriétés isolantes du chanvre sont mises en œuvre à travers une laine qui remplace la laine de verre
tout en préservant la santé des habitants puisqu'il est anti allergène et antibactérien. Doté d'une bonne inertie
thermique, le chanvre constitue en outre un excellent répulsif anti-rongeurs ! De plus, le chanvre absorbe
plus de CO2 qu'il n'en rejette lors de sa fabrication.

L'écorce de la tige, ou chènevotte, peut également être broyée et mêlée à d'autres éléments (chaux, plâtre,
sable...) pour former un mortier qu'on emploiera à la truelle ou coulé dans des coffrages, notamment pour la
rénovation de maisons à colombages. Ce mortier possède des qualités particulièrement intéressantes :
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isolation phonique et thermique (avec les économies d'énergie que cela implique), imputrescible, fongicide,
ininflammable, micro drainage de l'humidité, etc. Le chanvre entre aussi dans la composition de briques qui
possèdent des propriétés analogues.

Le matériau du XXIe siècle ?

Les fibres du chanvre, elles, sont utilisées dans l'industrie textile. Par rapport à d'autres fibres naturelles, elles
possèdent en effet plusieurs atouts notables : une plus grande solidité, une action antibactérienne qui les rend
particulièrement indiquées pour fabriquer des chaussettes, une absorption très rapide de l'humidité qui
favorise le confort. En revanche, les vêtements en chanvre se révèlent généralement plus chers à l'achat, du
fait notamment du retard dans les procédés de fabrication.

L'huile de chanvre, pour sa part, entre dans la composition de produits cosmétiques grâce à ses propriétés
d'hydratation et de sa forte teneur en acides gras essentiels, en acide linoléique (oméga 6) et en acide gamma-
linolénique. Ses propriétés raffermissantes et réparatrices sont utilisées pour le soin de la peau, tandis que sa
richesse en acides aminés contribue à donner plus d'élasticité et de brillant aux cheveux.

Mais l'un des domaines les plus prometteurs pour l'emploi du chanvre (ainsi que du lin, du sisal, etc.) réside
peut-être dans la mise au point de matériaux composites intégrant des fibres végétales. Ces « bioplastiques »
réunissent de multiples qualités : faible densité pour des performances mécaniques intéressantes, coût
inférieur aux fibres synthétiques, bonne acoustique, résistance au feu...

A l'heure actuelle, ces matériaux sont principalement employés par l'industrie automobile pour fabriquer des
pièces intérieures (accoudoirs, dossiers de sièges, garnitures de portes, etc.). Un marché qui est appelé à se
développer parallèlement au déclin des dérivés du pétrole type PVC.

Bernard Rastoin

II.23. Décoration intérieure : tendance nature

Conséquence logique de la vogue en faveur du développement durable, la décoration intérieure se met


à son tour au vert. Teintes et matériaux naturels, plantes pour purifier l'atmosphère de votre maison,
meubles et accessoires recyclés ou éthiques, les solutions ne manquent pas pour donner à son chez-soi
une touche plus écolo...

Opter pour une décoration d'intérieur tendance nature repose à la fois sur la recherche d'une plus grande
simplicité et d'un retour aux sources, et d'afficher son engagement en faveur de la défense de
l'environnement. C'est une façon d'agir en faveur de la planète au quotidien, tout en préservant davantage la
santé des occupants de la maison. Mais c'est aussi (voire avant tout) une bonne occasion de soigner
l'esthétique de son habitation tout en s'inscrivant résolument dans l'air du temps, comme le montre
l'engouement récent des stylistes en la matière.

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Ces dernières années, la tendance en décoration intérieure était plutôt au zen, avec déjà les mêmes principes
à l'œuvre : dépouillement, priorité aux matières organiques et aux matériaux bruts de décoffrage... Seulement
cette fois, on pousse son attention un poil plus loin en s'efforçant de minimiser l'empreinte écologique de
chaque élément, qu'il s'agisse de revêtements, de mobilier ou d'accessoires.

Jouer avec les matériaux naturels

Décorer son intérieur sur le thème de la nature, c'est d'abord jouer la carte de la sobriété. Des aménagements
épurés, des teintes claires d'origine naturelle (vert, brun, beige, taupe...) dresseront la toile de fond sur
laquelle vous allez pouvoir laisser libre court à votre créativité.

Le blanc, notamment, présente l'avantage d'agrandir l'espace dont vous disposez, tout en se combinant
aisément avec les autres couleurs. Un enduit à la chaux vous permettra par la même occasion d'opter pour un
matériau écologique, biodégradable et dont les propriétés antibactériennes contribueront à assainir
l'atmosphère de votre habitation.

Autre matériau incontournable pour une maison écologique, le bois se décline sous forme de lambris et de
parquets, mais aussi de meubles (chaises, tables, rangements...) et d'objets tels que vases, boîtes de
rangement ou ustensiles de cuisine. L'intérêt du bois est de constituer une ressource renouvelable, qui
contribue durant sa croissance à absorber le CO2 présent dans l'atmosphère.

En outre, il assure une très bonne isolation thermique et acoustique, tout en régulant le degré d'humidité
régnant dans votre intérieur. Pour un impact écologique réduit au maximum, veillez à choisir des essences
certifiées (label FSC notamment), de préférence d'origine locale (moins d'énergie consommée pour le
transport).

Côté revêtements, pensez aussi aux fibres végétales : moquettes en coco, en jute ou en jonc de mer pour les
sols, toile de jute ou tapisserie en lin, coton ou laine pour les murs. A moins que vous ne vous laissiez tenter
par le lino, de nouveau à la mode après une éclipse passagère. N'oubliez pas de sélectionner un véritable
linoléum fabriqué à partir d'ingrédients naturels. Point commun à tous ces matériaux, des propriétés anti
allergènes et une grande facilité d'entretien.

La terre est également à l'honneur, apportant à votre intérieur son aspect brut et ses teintes chaleureuses. Soit
sous forme d'enduit, soit sous de carreaux en terre cuite qui combinent une résistance longue durée et une
grande facilité d'entretien.

Une question d'état d'esprit

Parallèlement, la vogue écolo stimule les créateurs qui rivalisent désormais d'ingéniosité pour apporter à nos
intérieurs une touche à la fois ludique et responsable. Le recyclage et le détournement s'emparent de tous les
objets de la vie courante, des boîtes d'œufs transformées en soliflore aux coussins à base de vieux journaux
en passant par les rideaux en bouchon de plastique. Un matériau comme le carton se décline aussi sous forme
de divers meubles, beaucoup plus résistants qu'on ne l'imagine à première vue.

C'est ce qu'on appelle l'éco-design, qui prône aussi la récupération de meubles et d'accessoires dans les
brocantes et les marchés aux puces. Plus radical encore, le slow design conseille de n'employer que des
objets en édition limitée, faits à la main et utilisant des techniques traditionnelles. Etant donné le coût de ces
créations, on recommandera de s'y mettre soi-même, ce qui est d'ailleurs tout à fait dans la philosophie du
mouvement !

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Enfin, un déco écolo ne le serait pas tout à fait sans la présence de plantes, aujourd'hui préférées aux fleurs
du fait de leurs multiples vertus. Celles-ci permettent en effet de purifier l'atmosphère de la maison en
absorbant les particules nocives qui y circulent. Elles permettent aussi de créer des effets spectaculaires
comme ces murs végétaux qui transformeront votre habitation en un véritable jardin d'intérieur. A moins que
vous ne craquiez pour des canapés et autres fauteuils recouverts de gazon ou de mousse, certes ravissants
mais d'un confort plus incertain...

Bertrand Mauvy

III. Energies renouvelables

D’ici la fin du siècle, le climat de la Terre pourrait se réchauffer de 1,1°C à 6,4°C. Un tel phénomène
rendrait le climat instable, augmentant les phénomènes climatiques extrêmes et transformant des
populations entières en réfugiés climatiques. Pour freiner ce phénomène, il faut réduire les gaz à effets
de serre. Cet objectif passera par le recours à des énergies renouvelables.

Pourquoi changer de politique énergétique ?

A l’origine du réchauffement climatique, l'effet de serre est un phénomène naturel amplifié par les activités
humaines et le gaz carbonique issu des sources d’énergies fossiles. Pour éviter de menacer tout l’écosystème,
il faut aujourd’hui d’autres modes d’énergie.

III.1. Les bons gestes pour réduire ses émissions de carbone au quotidien

Que l'on soit chez soi, au travail ou en voiture, nous provoquons constamment des émissions de
carbone nocives pour l'atmosphère. Par des gestes simples et l'investissement dans un équipement
durable, chacun de nous peut, à sa façon, réduire nettement cette nuisance à l'environnement.

Chaque Français laisse huit tonnes de CO² à la planète chaque année. Soit quatre fois plus que ce que notre
environnement peut absorber. Il est néanmoins très difficile, avec un tel mode de vie, de réduire cette
consommation à deux tonnes de CO² par an. Mais il est toujours possible de le réduire, que l'on soit au
travail, à la maison ou en voiture.

A la maison

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Le chauffage : avoir chaud chez soi n'est pas un luxe, mais cela reste l'un des conforts les plus polluants. Il
existe pourtant de nombreuses solutions pour ne pas dépendre du fioul, du charbon ou du gaz. Les chauffages
solaire ou à bois sont plus écologiques et plus économiques. Si l'on s'en tient au chauffage électrique, penser
à baisser la température d'un degré et préférer un gros pull permet de se chauffer en pensant à
l'environnement.

Isoler : les fuites d'énergie passent par les murs, les fenêtres, le toit. Isoler sa maison peut se révéler un
investissement à long terme pour économiser l'énergie sur plusieurs années.

Economiser toutes les énergies, cela signifie acheter des appareils électroménagers peu gourmands
(Catégorie A, B et C de l'étiquette énergie) et les entretenir pour limiter leur pollution. Par exemple, un
réfrigérateur régulièrement dégivré permet de baisser ses émissions de gaz à effet de serre. Economiser, c'est
aussi chasser la veille des appareils électriques, afin d'économiser en moyenne 84 euros par an.

Notre alimentation compte : acheter des produits venus de loin, c'est approuver un acheminement très
polluant afin qu'ils arrivent dans votre assiette. Manger régulièrement de la viande, c'est fermer les yeux sur
l'élevage extensif, très polluant et exigeant en énergie. Sans oublier les surgelés, qui demandent une chaîne
du froid qui engendre une grande dépense d'énergie. Limiter sa consommation en général, c'est aussi limiter
la pollution. C'est pourquoi il est essentiel de toujours privilégier les écolabels ainsi que l'agriculture
biologique.

Nos déchets se multiplient. Si le recyclage est une solution efficace, il est encore trop marginal. La poubelle
d'un Français contient environ 200 kg de CO², soit 10% de ses émissions annuelles. Car la majorité des
déchets est tout simplement incinérée ou enfouie. Veiller donc à ne pas multiplier les emballages et recycler
autant que possible, c'est déjà une initiative prometteuse.

Au travail

Ces quelques recommandations valent également pour la maison, même si elles s'appliquent plus souvent au
bureau :

Equiper pour économiser : l'énergie ne doit pas être une source gaspillée, mais économisée, pour limiter les
frais. Eteindre toutes les lumières qui ne sont pas nécessaires, éteindre les machines lorsque l'on quitte le
travail, que l'on va déjeuner ou à une réunion sont des réflexes aisés à adopter. Economiser, c'est aussi
équiper toutes les lumières d'ampoules fluocompactes. Elles sont plus chères mais durent plus longtemps et
utilisent moins d'électricité.

Limiter les déchets : pourquoi ne pas mettre en place le recyclage au bureau ? Pourquoi ne pas, par
exemple, remplacer son traditionnel gobelet par une tasse à café personnelle ? En acier inoxydable, une telle
tasse peut durer toute une vie et est recyclable. Un gobelet ne sert qu'une fois, mais nécessite un transport
polluant pour l'enfouir à la décharge, où il deviendra un déchet pour un siècle.

Le papier n'est pas infini : De nombreux moyens existent pour économiser le papier, dont la production
nécessite une énergie très polluante. Avant toute impression, la question de sa nécessité devrait se poser. Si
l'impression est nécessaire, on peut le faire sur les deux côtés d'une feuille et garder les papiers que l'on
voudrait jeter pour en faire des brouillons.

Climatisation, source de pollution : entre un ventilateur et la clim', le premier est toujours plus respectueux
de l'environnement et moins polluant, même s'il ne refroidit pas la pièce. Si la climatisation est déjà installée
dans le bureau, il faut alors éviter de la régler à une température trop froide. Une différence de 5°C avec

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l'extérieur suffit et évite, en dessous, de causer des troubles de la santé. Ne jamais ouvrir les fenêtres lorsque
la climatisation est en marche, comme le chauffage, permet de réduire le gaspillage. Il faut néanmoins veiller
à aérer le soir et faire réviser régulièrement l'appareil pour limiter les fuites de gaz à effet de serre. Enfin, les
stores, volets et le double vitrage sont des solutions très efficaces contre la chaleur.

En déplacement

La voiture ne devrait être qu'un mode de transport d'appoint. Privilégier les transports en commun ou le
transport actif (marche, vélo ou autre) est le meilleur moyen de réduire sa pollution. Si la voiture est
nécessaire pour se rendre au travail, on peut alors chercher à trouver un collègue prêt à partager le transport
avec soi. Garder sa voiture en bon état, respecter les limites de vitesse et utiliser une essence plus propre que
la moyenne sont des moyens annexes de réduire les émissions de CO².

Un aller-retour Paris-New York engendre l'émission de 2,5 tonnes de CO² par personne. Soit
l'équivalent de 14 500 km dans une petite voiture. Dans tous les cas où cela s'avère possible, préférer le train
est véritablement la meilleure idée que l'on peut avoir.

Panorama des énergies renouvelables

Satisfaire les besoins énergétiques tout en préservant l’environnement et les ressources naturelles passera par
l’exploitation d’énergies vertes. Mais quelles sont ces alternatives ? Solaire, éolienne, marémotrice,
nucléaire... Découvrez-les sans attendre.

III.2. L’énergie éolienne a le vent en poupe

Pour répondre à l’objectif de 23% d’énergies renouvelables en 2020 dans la consommation


d’électricité, le gouvernement lance un appel d’offres pour construire des éoliennes en mer. Par cet
engagement, la France rattrape une partie de son retard mais reste loin derrière le Royaume Uni,
leader européen de l’éolien en mer.

Les 5 zones retenues pour construire des éoliennes en mer ont été présentées par Le Ministère de
l’environnement le 26 janvier 2011. Il s’agit de : Le Trépor, Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc et
Saint-Nazaire. Découvrez l’objectif de ce programme et ses ambitions.

Un investissement de 20 milliards pour l’éolienne

Dans le cadre du Grenelle Environnement et des engagements pris concernant l’énergie éolienne, le
gouvernement lance un appel d’offre afin de développer l’éolien en mer. Cela correspond à l’installation
d’un millier d’éoliennes et un investissement d’environ 20 milliards d’euros.

« L’éolien offshore, c’est à la fois 20% de nos objectifs d’augmentation de production d’électricité à partir
d’énergies nouvelles et le début d’une formidable aventure industrielle dans les énergies marines.
L’engagement que nous prenons, c’est celui d’un soutien résolu et sans ambiguïté à cette filière porteuse.
Nous comptons sur la richesse et les atouts de notre tissu industriel pour savoir transformer ces vents
favorables à la fois en énergie et en emplois » a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet.

A la suite de la concertation menée depuis 2009 sur chaque façade maritime par les préfets, le Gouvernement
confirme le potentiel maximal de 3 000 MW de ce premier appel d’offres qui portera sur 5 zones :

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1. Le Tréport (Seine-Maritime, Somme) – 110 km2, pour une puissance maximale de 750MW, la
définition de cette zone tient compte des avis exprimés lors du débat public organisé en 2010 ;
2. Fécamp (Seine-Maritime) – 88 km2, pour une puissance maximale de 500MW ;
3. Courseulles-sur-Mer (Calvados) – 77 km2, pour une puissance maximale de 500MW ;
4. Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) – 180 km2, pour une puissance maximale de 500MW ;
5. Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) – 78 km2, pour une puissance maximale de 750MW.

Selon le Ministère de l’environnement, cet investissement aura un impact progressif à partir de 2015 sur la
contribution au service public de l’électricité, estimé à un peu moins de 4% de la facture d’électricité en
2020.

Eolien en mer, la France rame…

Selon le calendrier prévisionnel, l’appel d’offres sera lancé en mai 2011, pour une remise des offres en
novembre 2011, une décision d’attribution au premier semestre 2012 et des mises en service des installations
à partir de 2015 Selon le ministère, « l'appel d'offres se fondera sur le prix d’achat de l’électricité, la qualité
du projet industriel et l’insertion des projets dans leur environnement maritime, en tenant notamment compte
des activités de pêche ».

Si le Grenelle a permis d’augmenter la part de l’énergie éolienne terrestre (+ 84,5% en 2 ans, et la barre des
5 000 MW raccordés a été franchie - L’objectif est d’atteindre 19 000 MW d’éolien terrestre en 2020),
l’éolien en mer restait jusqu’alors aux abonnés absents…

En Europe, 308 éoliennes en mer (offshore) ont été installées en Europe en 2010, soit une hausse de 51% par
rapport à 2009, d'après les chiffres de l'Association européenne de l'industrie éolienne (EWEA). Ces
nouvelles éoliennes ont permis de produire 883 MW d'énergie supplémentaires par rapport à 2009, soit un
total de 2 964 MW, soit l'équivalent de l'énergie nécessaire à 2,9 millions de foyers européens moyens.

Le Royaume-Uni reste le leader européen et mondial d'énergie éolienne en offshore installée, avec une
puissance totale de 1 341 MW. Le pays précède le Danemark (854 MW), les Pays-Bas (249 MW), la
Belgique (195 MW), la Suède (164 MW), l'Allemagne (92 MW), l'Irlande (25 MW), la Finlande (26 MW) et
la Norvège (2,3 MW).

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Aujourd’hui, la France est actuellement absente de ce classement car elle ne détient aucune éolienne en mer.
Le pays prévoit pourtant de produire 6 000 MW d'énergie avec les éoliennes offshore d'ici 2020. L'EWEA
prévoit qu'en 2011, les nouvelles éoliennes en mer permettront la production de 1 000 et 1 500 MW d'énergie
supplémentaire.

Les Français soutiennent le développement des énergies renouvelables

Ce coup d’accélérateur ne fait pas que des heureux, ainsi la Fédération environnement durable qui regroupe
735 associations et collectifs opposés aux turbines à vent dénonce un marché de dupes. Selon cette
association, ce programme « entrainerait mécaniquement une augmentation de l'électricité des
consommateurs de 30% à 40%. Alors que 3 millions de ménages en situation précaire ne peuvent déjà plus
régler leur facture d'électricité, la Fédération Environnement Durable (FED) estime que subventionner
l'éolien avec de l'argent des consommateurs est immoral et socialement dangereux ». Elle remet également
en doute l’impact sur l’emploi local, laissant entendre que les éoliennes géantes seront importées de
l’étranger…

Une vision que réfute le Ministère : « L’éolien représentait en France près de 11 000 emplois en 2010. Si les
objectifs du Grenelle Environnement sont tenus, l’ADEME prévoit que le nombre total d’emplois liés à
l’éolien s’élèvera à plus de 17 000 en 2012. Avec un objectif d’installation d’environ 1000 MW par an,
plusieurs unités de construction de mâts, de pales et d’autres composants d’éolienne, ainsi que des sites
d’assemblage d’éoliennes pourraient trouver leur place en France d’ici 2020. Ces nouveaux investissements
nous permettraient de multiplier par six le nombre d’emplois dans la filière pour totaliser 60 000 emplois à
l’horizon 2020 ».

Si localement, plusieurs associations reprochent l’impact esthétique de ces éoliennes sur le paysage, les
Français dans leur ensemble sont très majoritairement favorables au développement des énergies
renouvelables. Selon les résultats du baromètre annuel de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de
l'énergie (Ademe) sur les Français et les énergies renouvelables, publié jeudi 20 janvier, 97% souhaitent voir
le développement des énergies renouvelables.

D'après les Français interrogés dans le cadre de cette étude, la France devrait développer en priorité, les
l'énergie solaire (61% vs 68% en 2009) et l'éolien (53% vs 43% en 2009). L'hydraulique (20%) et la
géothermie (19%) arrivent ensuite. Les avantages procurés par les énergies renouvelables restent ceux sur
l'environnement (83%) loin devant les économies budgétaires (52%).

Afin de développer la filière éolienne, l’état a mis en place depuis 2000 un dispositif incitatif : l’obligation
d’achat. Les distributeurs d’électricité doivent acheter l’électricité produite à partir de l’énergie éolienne aux
exploitants qui en font la demande, à un tarif d’achat fixé par arrêté. Le distributeur d’électricité répercute le
surcoût à ses clients par une contribution proportionnelle à l’électricité qu’ils consomment (CSPE). Et vous,
que pensez-vous du développement de l’énergie éolienne en mer, de son coût, de ses perspectives
d’emplois ?

Luc Blanchot
Sources
Fédération Environnement durable – communiqué du 31 janvier
Energie éolienne - Dossier de presse du Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du
logement
Record 51% Growth for EU Offshore Wind Power in 2010 - Communiqué de presse de l’EWEA
www.ewea.org

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L'étude sur les Français et les Energies Renouvelables a été effectuée pour le compte de l'Ademe par BVA (1.012
entretiens téléphoniques d'une durée de 16 minutes auprès d'un échantillon représentatif de la population française des
18 ans et plus ont ainsi été menés entre le 13 et 25 septembre 2010)
Des sites pour aller plus loin
Vent de colère
Suivi de production de l’éolien en France

III.3. Les éoliennes dangereuses pour la santé ?

Louées pour leurs qualités environnementales, les éoliennes ont le vent en poupe. Mais plusieurs
riverains se plaignent des effets du bruit et des vibrations engendrés par ces machines. Doctissimo s’est
penché sur les impacts allégués de ces immenses aérogénérateurs sur notre santé, afin de démêler le
vrai du faux.

Sources d’énergie durable s’il en est, les éoliennes cristallisent autour d’elles plusieurs polémiques.
Symboles de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, elles sont également la cible de détracteurs
qui l’accusent en particulier de nuire à la santé de personnes qui vivent à proximité.

Des problèmes de santé causés par le bruit ?

Maux de tête, nausées, vertiges, insomnies, irritabilité sont quelques-uns des symptômes régulièrement
décrits par les personnes vivant à proximité de ces hélices géantes. Typiquement, deux types de bruits sont
distingués : le bruit des pales elles-mêmes et le bruit du mécanisme. Or c’est ce dernier qui semble le plus
importuner les riverains.

A l’instar des habitants d’Ally, dans la Haute-Loire, où certains habitants peuvent avoir une éolienne à
quelques centaines de mètres de leur palier… Cette petite commune proche du Cantal, hissée sur un plateau
venteux a accueilli en 2005 un champ de 26 éoliennes, le plus grand parc français.

« Au moment où le permis de construire a été accordé, il n’y a pas eu d’enquête publique, la population n’a
pas été concertée », souligne Alain Bruguier, président de Vent de colère, fédération qui regroupe
524 associations à travers la France. « Résultat, des éoliennes se retrouvent à 400 ou 700 mètres des
habitations. Et croyez-moi, c’est un véritable calvaire pour eux ».

Les habitants d’Ally ont obtenu que la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass)
fasse une enquête sur les nuisances ressenties. A ce jour, aucune suite n’a été donnée au constat de ces
perturbations.

En 2006, l’Académie de médecine reconnaît un risque

Selon l’Académie nationale de médecine, qui a publié un rapport sur le sujet en 2006, les éoliennes d’une
puissance supérieure à 2,5 MW doivent se trouver à plus de 1500 mètres des habitations.

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Cette recommandation est motivée par le fait que selon les Académiciens, le bruit constitue un vrai risque
pour la santé : « qu'il soit très intense, ou qu'il représente une pollution sonore plus modérée, le bruit est le
grief le plus fréquemment formulé à propos des éoliennes. Il peut avoir un impact réel, et jusqu'ici méconnu,
sur la santé de l'homme ».

Mais l’Afsset temporise en 2008

Suite à ce rapport de l’Académie qui a fait grand bruit à l’époque, le ministère de la Santé a saisi l’Agence
française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) sur la question.

Les conclusions de cette agence ne vont pas dans le même sens que celles de l’Académie de médecine,
affirmant que « les émissions sonores des éoliennes ne sont pas suffisantes pour générer des conséquences
sanitaires directes en ce qui concerne les effets auditifs ».

Les experts de l’Afssett contestent la recommandation sur la distance prônée par les Académiciens, car
« l’examen des données (…) montre que la définition à titre permanent d’une distance minimale
d’implantation de 1500 mètres vis-à-vis des habitations, même limitée aux éoliennes de plus de 2,5 MW,
n’est pas représentative de la réalité des risques d’exposition au bruit et ne semble pas pertinente ».

Ces scientifiques préconisent plutôt de « perpétrer l’évaluation de l’impact sonore des éoliennes à partir des
émergences, caractérisant le dépassement de bruit par rapport au niveau sonore ambiant, selon la
méthodologie désormais bien connue des riverains ».

"Vent de colère" doute de la validité des mesures d’experts

Selon le président de "Vent de colère", les malades des éoliennes souffrent d’un manque de reconnaissance
et ne sont pas pris au sérieux. Quoi de plus banal, et donc difficile à prouver, que les maux de tête, les
insomnies, le stress...

De plus il s’insurge contre une possible "falsification" des mesures des nuisances sonores par les experts
(évaluation de l’émergence sonore, qui doit être inférieure à 5 décibels le jour et 3 décibels la nuit). Ces
experts se rendent au domicile en cas de plainte pour "troubles anormaux du voisinage".

Effets stroboscopiques et infrasons ?

Autres inconvénients mis en avant par les riverains, les effets "stroboscopiques" causés par mouvement des
pales, soupçonnés de provoquer des nausées, et la génération d’infrasons, bruits imperceptibles à notre
oreille mais responsables de vibrations qui se répercuteraient dans l’organisme.

Ces deux phénomènes ont également été étudiés par les Académiciens qui précisent que « la production
d'infrasons par les éoliennes est, à leur voisinage immédiat, bien analysée et très modérée : elle est sans
danger pour l'homme ; qu'il n'y a pas de risques avérés de stimulation visuelle stroboscopique par la
rotation des pales des éoliennes ».

Vers davantage d’éoliennes ?

Malgré l’absence d’objectivation franche des problèmes sanitaires, nombre de Français se sentent perturbés
par les éoliennes et militent contre la limitation de leurs implantations. Néanmoins la part de l’éolien en
France dans la production énergétique ne cesse d’augmenter et cela devrait continuer. Conformément aux

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dispositions du Grenelle de l’environnement pour réduire les émissions de GES de 20% en France d’ici
à 2020, l’énergie éolienne semble en effet être la solution toute trouvée, avec le solaire.

En 3 ans, la production d’électricité éolienne a été multipliée par 6. Actuellement on comptabilise environ
2 400 éoliennes, réparties dans 370 parcs éoliens. Il en faudrait 5 000 pour atteindre les objectifs du Grenelle.

Entre les témoignages des riverains quotidiennement confrontés aux éoliennes, les conclusions des agences
publiques, celles de l’Académie nationale de médecine et les affirmations des industriels, il s’avère délicat de
statuer sur une véritable dangerosité des éoliennes et donc d’empêcher leur déploiement.

Yamina Saïdj, le 13 janvier 2010


Sources
Entretien téléphonique avec Alain Bruguier, janvier 2010
Rapport d’enquête : parc éolien situé sur les communes d’Ally et de Mercœur, préfecture de la Haute Loire, DDASS,
mars 2007, téléchargeable en ligne
"Le retentissement du fonctionnement des éoliennes sur la santé de l’homme", rapport de l’Académie nationale de
médecine, mars 2006, téléchargeable en ligne
"Impacts sanitaires du bruit généré par les éoliennes", rapport de l’Afssett, mars 2008, accessible en ligne
L’électricité en France en 2008, Commissariat général au développement durable, juin 2009, téléchargeable en ligne
Des sites pour aller plus loin
Vent de colère
Suivi de production de l’éolien en France

III.4. Energie éolienne

Un secteur en pleine croissance, une énergie gratuite et renouvelable, aucune émission polluante et
aucun méfait pour la santé, reste à se demander pourquoi l'énergie éolienne n'a pas la place dominante
dans la consommation d'électricité qu'elle mérite. Sans doute parce qu'elle suscite de nombreuses
critiques, souvent infondées. Car l'énergie éolienne pourrait nuire en 2020 à la suprématie nucléaire.

16% de l'électricité en Europe d'ici 2020 : l'Association européenne de l'énergie éolienne l'a fièrement
annoncé en 2006. Le vent, avec le soleil, contribuera donc fortement à atteindre l'objectif de 20% d'énergies
renouvelables dans une décennie. Il faut dire que l'éolienne présente de nombreux avantages et qu'il s'agit du
secteur énergétique qui connaît la plus forte croissance.

Le monde entier s'y est mis. Augmentant de 38% chaque année de 1993 à 2002, la production d'énergie
éolienne a connu une croissance exponentielle qui n'est pas prête de s'arrêter. Il concerne plus les pays du
Nord et certains pays émergeants comme la Chine. L'Allemagne reste le principal producteur en 2006, loin
devant l'Espagne. Les Etats-Unis sont juste derrière, et la France n'a qu'une modeste dixième position. Elle
possède pourtant le deuxième gisement éolien d'Europe, derrière le Royaume-Uni.

Un boom énergétique

Les Anglais, qui épuisent leurs réserves de pétrole de la Mer du Nord, pourraient également redoubler
d'efforts pour créer un grand parc éolien sur mer. Mais c'est le Danemark qui a montré l'exemple. Avec 20%
d'électricité d'origine éolienne, ce petit pays a cessé leur développement en 2003, ayant atteint la limite de
cette énergie renouvelable. La France, elle, ne compte que 629 éoliennes en 2006 (un millier en 2007).

La domination de l'énergie nucléaire explique cet état de fait. Pourtant, comparer éolienne et nucléaire est
sans appel. La force du vent ne produit pas autant d'énergie que l'uranium. Mais en considérant tous les

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aspects, de l'investissement au démantèlement et l'évacuation des déchets, l'éolien offshore coûte beaucoup
moins cher : 3,1 centimes d'euro en 2010 contre 50 centimes pour le nucléaire. Sans compter les énergies
fossiles, dont le prix augmente constamment.

Les critiques contre l'éolienne

Economiques, renouvelables et non polluantes, les éoliennes auront donc une grande part dans un mix
énergétique l'associant au solaire et à la géothermie. Malgré un débat soulevé par ses détracteurs.

Car un aérogénérateur apporte beaucoup moins d'énergie qu'une centrale solaire, hydro-électrique ou
nucléaire. Selon les habitants environnants, l'éolienne fait également beaucoup de bruit. Pourtant, les
nuisances sont prévues et dans la majorité des cas, les champs d'éoliennes ne se trouvent qu'à plusieurs
kilomètres des maisons.

Les éoliennes sont également accusées de défigurer le paysage. Il va sans dire qu'un paysage naturel, un site
historique ou un parc national seront évités. Certaines études de Louis Harris ont néanmoins prouvé que les
éoliennes ne gênaient pas visuellement la majorité des habitants et des touristes. Certains ont aussi dit que les
éoliennes massacraient les oiseaux. Mais au Royaume-Uni, une centaine d'éoliens a tué un oiseau en 2006,
contre un million tués par les automobiles.

Ces critiques non fondées cachent néanmoins de réels soucis face à cette énergie. Encore maintenant,
l'installation de parcs éoliens se fait sans aucune concertation avec les acteurs locaux et régionaux, entraînant
une contestation systématique du choix fait par l'Etat. Les éoliens sont aussi soumis aux tempêtes, et des
accidents ont déjà eu lieu, notamment au Portugal, où un aérogénérateur brisé a envoyé des débris sur plus
d'un kilomètre. Enfin, l'éolienne est une énergie encombrante, nécessitant une importante surface au sol alors
que leur rendement reste faible, notamment à cause de l'intermittence du vent.

Un avenir prometteur

Mais cette énergie a un avenir qui coupera court à toutes les critiques. La technologie s'améliore sans cesse,
permettant aux parcs éoliens de donner un meilleur rendement, de conserver l'électricité sur place et de
s'affranchir du bruit, de l'encombrement et de la fragilité des aérogénérateurs. Certaines éoliennes de petite
taille pourront même se retrouver sur les toits et terrasses des immeubles.

Mais l'éolien offshore est actuellement la voie la plus prometteuse. Avec un vent plus fort et des éoliennes
plus résistantes, le potentiel énergétique atteint, voire dépasse, la production nucléaire. Au Japon, on pense
même à créer des éoliennes sous-marines, donnant plus d'énergie encore grâce aux forts courants marins. La
production d'électricité nucléaire mondiale ayant stagné depuis plusieurs années, l'Agence internationale de
l'énergie estime que l'éolienne et le nucléaire feront jeu égal dans une douzaine d'années. Les réserves
mondiales d'uranium sont épuisables, celles du vent sont infinies.

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III.5. Le solaire, solution d'avenir ?

Gratuite, illimitée et disponible partout, l'énergie solaire a des avantages certains. Les décennies qui
viennent verront la fin du tout-pétrole, et les puissances occidentales commencent à penser à l'avenir
énergétique. Investissant en partie dans cette énergie renouvelable qui présente pourtant un
rendement faible.

Plus de 100 000 paysans, parmi les plus pauvres d'Inde, vont pouvoir respirer une autre odeur que celle de
leurs lampes à pétrole. Le Programme des Nations Unies pour l'environnement s'est associé en 2007 aux
banques nationales pour construire des panneaux solaires leur permettant de s'éclairer.

Le projet, en apportant une énergie renouvelable aux Indiens, atteint trois objectifs : réduire les émissions
responsables du réchauffement climatique, lutter contre la pauvreté et protéger la santé des habitants contre
le pétrole. Plusieurs pays en voie de développement commencent déjà à réfléchir à de telles initiatives.

Des avantages persuasifs

L'énergie solaire semble, a priori, une solution efficace pour remplacer le pétrole. La production de barils
atteint actuellement un pic et les spécialistes pensent qu'elle diminuera pendant les dix prochaines années.
L'Union européenne fixe à 20% la part des énergies renouvelables en 2020, et 50% en 2040. La production
d'énergie solaire devrait être l'une des plus importantes car elle présente de nombreux avantages :

 Le soleil envoie chaque année sur la Terre plus de 40 000 fois les besoins en énergies fossiles de
l'humanité. Autant dire une énergie inépuisable, gratuite et omniprésente ;
 L'énergie solaire peut aussi bien produire de la chaleur (« solaire thermique »), de l'électricité («
solaire photovoltaïque »), du mouvement (« solaire mécanique ») ;
 Le coût proportionnel est quasi nul : lorsque le panneau solaire est installé, l'énergie ne coûte rien,
même si l'investissement et l'entretien représentent des dépenses certaines ;
 Contrairement à d'autres ressources énergétiques, l'énergie solaire est décentralisée. Ce qui explique
également pourquoi beaucoup d'endroits isolés en disposent déjà. La France développe actuellement
un champ de panneaux solaires en Guyane, et octroie des chauffe-eaux solaires aux habitants. En
2025, la Guyane sera énergétiquement indépendante.

Peu de rendement

Dans un monde qui manquera de ressources énergétiques dans quelques décennies, la solution solaire semble
parfaite. Pourtant, la pratique n'entre pas dans les mœurs. Premier facteur aggravant : l'investissement que
cette énergie représente pour un manque de rendement. Les 100 000 pauvres d'Inde ont des besoins en
électricité limités. Mais dans le monde occidental, impossible d'imaginer une maison où l'électroménager, la
télévision, l'ordinateur et les lampes halogènes sont fournis en énergie solaire. Sans oublier le climat plus
tempéré et le faible nombre de jours ensoleillés.

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Le solaire thermique se révèle efficace pour chauffer l'eau et ne coûte pas aussi cher que le solaire
photovoltaïque. Pourtant, la recherche progresse dans ce domaine et le rendement, déjà très faible, s'améliore
constamment. En France et en Allemagne, des crédits d'impôt et des aides financières ont été mis en place
pour tous les types d'énergie solaire.

Une chance pour l'Afrique ?

Le monde occidental se prépare donc à l'avenir en investissant dans cette énergie renouvelable. L'Espagne
construit actuellement le plus grand parc de panneaux solaires d'Europe en Andalousie. Mais qu'en est-il de
l'Afrique ? Cette énergie serait également une chance pour ce continent, qui a l'ardeur du soleil comme une
de ses richesses. Mais l'Afrique est aussi le continent qui semble le moins disposé à pouvoir en profiter. Il est
encore trop tôt pour savoir si le solaire constitue vraiment une alternative au pétrole, mais une chose est sûre,
le soleil est l'énergie de l'avenir.

III.6. Les autres sources d'énergie (marémotrice, géothermie...)

La Terre déborde d'énergies. Qu'il s'agisse de la chaleur du sol, des exhalaisons des déchets
organiques ou de la force des marées, elle est capable d'apporter à l'humanité un développement
respectueux de l'environnement. Mais si la géothermie et la biomasse présente des avantages certains,
on s'interroge encore sur les bienfaits de la marémotrice et de l'énergie hydraulique. Petite revue de
ces énergies renouvelables promises à un bel avenir.

Les marées, la chaleur terrestre, les gaz émis par les déchets organiques : tout peut être source d'énergie sur
la planète, au même titre que la force du vent ou des rayons du soleil. Si leur développement est entamé
depuis des décennies, ces énergies renouvelables n'ont pas encore atteint leur pic de production, loin de là.

La force du sol : la géothermie

La Terre est active et vivante. La preuve en est, avec la géothermie, troisième source d'énergie renouvelable
en France. Loin dans le sol, les roches émettent de la radioactivité qui produit une quantité énorme d'énergie.
Elles chauffent les nappes phréatiques, et donnent parfois naissance aux sources chaudes. Le soleil a aussi
son rôle, lorsque la planète stocke en son sol l'énergie venue de ses rayons.

Dans la géothermie basse et très basse énergie se base sur cette énergie « géosolaire » pour produire de la
chaleur. Les pompes n'ont pas besoin d'aller profondément chercher l'énergie qui servira à chauffer l'eau et
les foyers. Présentes dans plus de 70 pays du monde en 2005, cette technique a de beaux jours devant elle
puisqu'elle permet de chauffer des dizaines de milliers de foyers, surtout en Allemagne, Suisse et en Suède.

La géothermie haute énergie, elle, produit de l'électricité. Très utilisés en Amérique et en Asie, elle nécessite
un sol très chaud, comme les terres volcaniques ou proches des failles tectoniques. En Europe, l'Italie
s'engage, avec 1,5% de sa production d'électricité issue de la géothermie haute énergie. Les Etats-Unis sont
en tête de la production dans le monde, mais 17% de l'électricité islandaise est géothermique.

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Les sources chaudes servent aussi 87% des Islandais. Partout présente, la chaleur du sol a aussi l'avantage de
ne pas dépendre des conditions atmosphériques, contrairement à l'éolienne et au solaire. A terme, la
géothermie peut devenir une très bonne alternative au chauffage au gaz.

La force du biogaz : la biomasse

Une autre solution pour ne plus dépendre du gaz, c'est la biomasse. La dégradation de la matière organique
crée du biogaz, essentiellement du méthane, comme dans les décharges, les stations d'épuration et même
dans le fumier des agriculteurs. Gaz à effet de serre très nocif, le méthane peut être utilisé comme une
ressource énergétique pour éviter la pollution de l'atmosphère. Le méthane peut créer de la chaleur, de
l'électricité, du froid, et même du carburant.

Malheureusement, les centres d'enfouissement, les stations d'épuration et les agriculteurs ne sont pas des
touts prêts. Seuls 450 déchetteries en Europe créent du biogaz, surtout en Allemagne et au Royaume-Uni,
alors que la France est loin derrière. Egalement, les biocarburants font de plus en plus l'objet de polémiques
alors qu'ils connaissent un fort développement. Issus de la transformation de plusieurs cultures (canne à
sucre, maïs, colza, tournesol...), ils pourraient, à terme, être aussi polluants que les énergies fossiles, surtout à
cause de l'impact de ces cultures sur l'environnement.

La force des cours d'eau : l'énergie hydraulique

Depuis des siècles, l'énergie hydraulique a fait tourner les hélices des moulins à eau et actionnait les soufflets
des forges. La France s'inspire des Etats-Unis dans les années 1950, et construit plusieurs grands barrages
hydrauliques, surtout dans les montagnes. Première énergie renouvelable du pays, elle alimente surtout des
sites isolés et produit de l'électricité destinée à l'exportation. Pourtant, l'hydraulique est aussi l'énergie
renouvelable la plus difficilement développable.

Les eaux polluées font l'objet d'une stricte protection. Les nouveaux sites demandent donc des années de
négociations avant d'être ouverts. Pourtant, la France est le leader du secteur en Europe, devant l'Italie.
L'autre désavantage de cette énergie renouvelable, ce sont les énormes incidences sur l'environnement local
et la biodiversité. Les vieilles installations ne respectent pas les règles actuelles concernant la sauvegarde de
la vie aquatique, la filtration des déchets et les nuisances sonores. Une énergie, donc, qui n'a pas la chance de
connaître le succès du solaire et de l'éolien.

La force de la mer : l'énergie marémotrice

La marée fait parler d'elle depuis longtemps. Les interactions gravitationnelles entre la Terre, la Lune et le
Soleil provoquent ce phénomène naturel plein d'énergie exploitable. Celle des marées, mais aussi celle des
courants de marée, l'énergie cinétique captée par des turbines. L'énergie marémotrice est forte lorsque les
marées le sont. C'est ainsi que l'usine de la Rance a été créée dans les années 60 près du Mont Saint-Michel.

Mais on réalise. L'exploitation de cette énergie potentielle nécessite des aménagements importants et trop
dangereux pour l'équilibre écologique marin. En France, il est probable donc que l'expérience de la Rance
reste isolée. Mais l'énergie cinétique donne de l'espoir pour l'avenir. La force des vagues et les courants sous-
marins peuvent animer des flotteurs qui actionnent des pompes servant à produire de l'électricité.

Le Royaume-Uni et la Norvège comptent sur leurs côtes redoutables pour investir dans ce secteur. L'énergie
cinétique représente, dans le monde, 20% de la consommation d'énergie de l'humanité. Seul défaut : le coût,
plus élevé que l'énergie éolienne ou nucléaire.

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III.7. Nucléaire : problème ou solution ?

Industriels du secteur nucléaire, ONG et associations environnementales : tous participent au débat


sur le nucléaire, parfois avec violence. Les uns préconisent le développement du secteur et de la
recherche, les autres souhaitent tout simplement sortir du nucléaire. Assurant aujourd'hui l'apport en
électricité des Français, l'énergie nucléaire est à un tournant majeur et pourrait devenir l'une des
principales énergies du futur. A moins que les peurs l'emportent.

ITER : quatre lettres qui résume un espoir pour de nombreuses nations. En France, à Cadarache, le projet de
centrale thermonucléaire permettrait d'imiter la fusion de l'hydrogène née au cœur du soleil, à l'origine de son
énergie. Un tel projet, qui ne serait opérationnel qu'en 2100, permettrait de recourir enfin à l'énergie infinie,
propre et efficace que le monde espère.

L'indépendance énergétique

En attendant, chercheurs et industriels comptent sur le réacteur de troisième génération, l'EPR. En


construction en France et en Finlande, il rendrait le nucléaire plus sûr, produirait plus d'énergie et moins de
déchets. Car depuis le choc pétrolier de 1973 et le Plan Messmer, la France fait figure de modèle en matière
de nucléaire. Avec un parc de 58 réacteurs et presque 80% de la production d'électricité nationale, EDF peut
même exporter de l'électricité aux voisins européens.

Face aux énergies fossiles, le nucléaire semble garantir l'indépendance énergétique de la France.
Pourtant, la consommation nationale de toutes les ressources fait du nucléaire une énergie utilisée seulement
à 17%. Car les Français dépendent encore largement du charbon, du pétrole et du gaz. Et même l'uranium,
également présent dans le sous-sol français, est importé de pays où il est moins cher, comme le Canada ou le
Niger. Les réserves d'uranium de la planète donnent trois cents ans de perspective nucléaire. Mais si le parc
nucléaire mondial se décuple, l'uranium s'épuiserait en un siècle.

Les menaces nucléaires

Si elle n'émet pas de gaz à effet de serre, une centrale nucléaire chauffe l'eau qui refroidit son réacteur.
Rejetée, cette eau pleine de résidus radioactifs contribue au réchauffement climatique et réduit la
biodiversité. Mais c'est surtout la question des déchets à vie longue qui suscitent le plus d'inquiétudes.

Actuellement stockés à La Hague, personne ne peut affirmer avec certitude que l'enfouissement est sûr, car la
radioactivité perdure pour des centaines d'années. Sous terre ou sous mer, les risques de fuite existent. Si tel
est le cas, ce sont des conséquences catastrophiques pour l'environnement. Sans oublier que ce stockage a un
coût non négligeable.

Le rôle de la catastrophe de Tchernobyl a été majeur. Les Français craignent l'explosion d'un réacteur et les
ONG sont là pour rappeler que le risque zéro n'existe pas, même s'il est très mineur. Les associations
écologistes rappellent également qu'une centrale nucléaire ne résisterait pas à une attaque terroriste majeure
comme celle du 11 septembre 2001. Un tel événement serait une catastrophe pour le pays tout entier.

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Développement ou réduction ?

Si le nucléaire présente un risque, il a aussi de nombreux avantages. Actuellement, le charbon et le pétrole


restent les premières sources d'énergie dans le monde. Si les énergies renouvelables sont un espoir, elles sont
également coûteuses et demandent de hautes connaissances technologiques. Mais surtout, elles ne
parviendraient pas, à cause de leur faible rendement, à remplacer totalement les énergies fossiles. Alors qu'un
monde nucléarisé réduirait rapidement ses émissions polluantes de 30%.

Il n'est donc pas question d'abandonner le nucléaire en France, mais bien de le développer. Ainsi qu'aux
Etats-Unis, qui souhaitent rapidement ne plus dépendre du pétrole moyen-oriental. Le Japon, l'Inde, la Chine
et le Brésil, qui voient leurs consommations énergétiques croître à toute vitesse, construisent actuellement
plusieurs centrales nucléaires.

Mais d'autres pays n'ont pas fait ce choix, comme l'Allemagne. Le gouvernement Schröder lance en 2001 un
plan de sortie du nucléaire devant aboutir en 2021. L'Australie, l'Autriche et le Danemark n'ont jamais
construit une seule centrale.

D'autres pays, comme l'Espagne, les Pays-Bas ou la Belgique, ont décidé de continuer d'exploiter leurs
centrales mais de ne plus en construire d'autres. Avec le deuxième plus grand parc nucléaire au monde, la
France fait figure d'ovni en Europe. Elle s'oblige même à remplacer ce parc à partir de 2020 et non à le
démanteler.

Le choix nucléaire est soutenu par une majorité des Français selon l'Eurobaromètre, mais ils se déclarent
également majoritairement inquiets par les déchets radioactifs. 31% seulement souhaitent le développement
du nucléaire. Energie polluante, dangereuse, chère selon les uns, propre, sûre, économique selon les autres, le
nucléaire n'a pas fini de susciter la polémique.

III.8. Le rayon du solaire

Le solaire, ce n'est pas seulement pour produire son électricité ou faire fonctionner son chauffe-eau.
Aujourd'hui, tout ce qui fonctionne à base d'énergie ou presque existe en version solaire. A condition,
bien sûr, de disposer de solutions de rechange pour les moments où la luminosité n'est pas suffisante...

Ce qui est sûr, c'est que les accessoires fonctionnant à l'énergie solaire se multiplient aujourd'hui dans tous
les domaines. L'occasion de faire quelques emplettes utiles, ou d'offrir des cadeaux intelligents aux fanas de
l'écologie, mais aussi à ceux qui n'y connaissent rien ou presque, histoire de les sensibiliser A la question !
Pour les dénicher, direction les boutiques spécialisées et les nombreux sites Internet qui fleurissent ces
derniers temps sur le sujet...

A la maison, du jardin à la cuisine

Lors d'une visite chez des amis convertis aux vertus du développement durable, vous éprouvez l'impression
que quelque chose a changé chez eux dès que vous pénétrez dans le jardin. Et pour cause : les luminaires
fonctionnent à l'énergie solaire et ne nécessitent donc plus de câblage. Spots orientables, colonnes
lumineuses, il y en a pour tous les goûts, à découvrir sur PILESBATTERIES.COM. Idem pour les lanternes
posées sur les tables, achetées chez SUNEO.

Mais ça n'est pas tout : autour de la piscine ou du bassin (écologique, évidemment), cascades et fontaines
fonctionnent désormais grâce à une pompe hydraulique alimentée elle aussi par les rayons du soleil. Idéal

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pour les journées de beau temps ! Comme il fait beau, vous voilà invités pour un barbecue dans les règles de
l'art. A un petit détail près : le cuiseur est désormais de forme parabolique et ne nécessite plus d'être alimenté
au charbon de bois (IDCOOK).

En voyage aussi

Baroudeur impénitent, vous n'en appréciez pas moins votre petit confort. Heureusement, le solaire vient à
votre rescousse. Avec tout d'abord l'indispensable sac à dos équipé d'un panneau flexible (également chez
IDCOOK) dont les cellules photosensibles vont vous permettre de recharger tous vos appareils électroniques
: téléphone mobile, radio, lampe... Et même de brancher votre Ipod et votre PDA, pour vous relaxer en
musique ou continuer de tenir votre agenda à jour.

Terriblement tendance, la casquette solaire avec ventilateur intégré de SOLARSERVER vous évitera de
souffrir de la transpiration durant vos longues randonnées. Et une fois arrivé au campement, vous pourrez
même vous relaxer sous une bonne douche bien chaude grâce au chauffe-eau de voyage qui se recharge en
une heure au soleil !

Jouets et objets déco

Les enfants ne sont pas oubliés, avec une collection d’inventions astucieuses, pédagogiques et ludiques.
L'assistant solaire disponible chez BIORESPECT les invite à s'initier aux subtilités de l'énergie
photovoltaïque avec un kit comprenant moteur, cellules, pinces et un manuel complet sur le sujet. Idéal pour
les apprentis bricoleurs !

Pour les tout-petits, le carrousel solaire d'ECO-TIPS se met en marche tout seul dès que l'intensité lumineuse
atteint un niveau suffisant. Et pour les plus grands, les maquettes en bois de LA BOUTIQUE SOLAIRE
alternent entre voitures, avions ou hélicoptères. Des objets qui peuvent aussi tout à fait se détourner pour
venir égayer votre déco, comme ce cycliste animé que vous pourrez dénicher sur LEDINDON.COM ou le
papillon et la libellule à découvrir à LA BOUTIQUE COMME VOUS VOULEZ.

Nouvelles technologies

Incontournable, le chargeur avec piles rechargeables se trouve dans toutes les boutiques spécialisées.
Préférez les piles NiMH (nickel-métal-hydrure) aux piles NiCd (nickel-cadmium), les premières contenant
moins de polluants et offrant une plus longue durée de vie. Encore dans le domaine de l'expérimental, on
commence à trouver sur les sites spécialisés des recettes pour construire soi-même son propre ordinateur
fonctionnant à l'énergie solaire.

Enfin, le graal en la matière reste la voiture mue par l'énergie photovoltaïque. De nombreux chercheurs se
sont penchés sur la question, sans aboutir à un modèle commercialisé pour l'instant. Mais cela pourrait
changer prochainement, les ingénieurs de Fiat ayant décidé de se pencher sérieusement sur la question pour
un prototype à venir dans les mois prochains...

Bernard Rastoin

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