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La conception bioclimatique de Samuel Courgey et

Jean-Pierre Oliva

• Auteur/autrice de la publication :Yannick Etougué


• Post published:21 juin 2018
• Post category:Livres eco-construction
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Vous avez un projet de construction ou de rénovation. Vous voulez que votre habitat soit confortable,
économe en énergie et respectueux de l’environnement. Je vous présente les principes de l’excellent livre
« La conception bioclimatique » de Samuel Courgey et de Jean-Pierre Oliva aux éditions Terre Vivante.

Cet ouvrage concret est une référence utilisée par de nombreux professionnels dans le domaine. Il vous
donnera les stratégies à adopter pour réaliser une maison tirant parti au mieux de son environnement et de
l’énergie solaire.

Philosophie des auteurs

Samuel Courgey et de Jean-Pierre Oliva nous sensibilisent dans l’importance de nos choix. Avant de se
lancer dans un projet d’éco-construction, il faut savoir se poser les bonnes questions :

1. Existe-t-il des matériaux locaux ?


2. Le lieu du projet n’est-il pas trop éloigné des commodités, écoles ou travail ?
3. Est-il possible de faire un habitat groupé pour diminuer les surfaces à isoler, mutualiser les
équipements, favoriser l’entraide et par conséquent réduire les coûts ?

D’autre part, notre rapport à l’habitation doit être raisonné :


• Nous sommes de plus en plus nombreux à comprendre qu’il faut adopter une conception
bioclimatique des bâtiments. Notre intuition nous pousse à construire ou rénover autrement,
pour diminuer notre dépendance énergétique, pour prendre soin de notre santé et de notre
environnement.
• Il est tout aussi important d’habiter autrement car notre comportement joue un rôle essentiel. En
effet, surchauffer l’air intérieur, laisser inutilement certains appareils en veille ou utiliser des
appareils ménagers mal entretenus augmentera la consommation. De même, utiliser des produits
d’entretiens nocifs peut fortement dégrader l’atmosphère sein d’une maison en matériaux
naturels.
• Il faut adopter une logique de vie tenant compte des éléments extérieurs. Avoir une température
de l’habitat finement régulée à 22°C toute l’année n’est pas synonyme de progrès, ni même de
confort et demande un surplus d’énergie.

Mais pourquoi sommes nous autant attachés à la température de l’air intérieur ?

Température de l’air et température des parois

Le bien être thermique dépend d’une grande quantité de paramètres. Nous allons nous intéresser à la
température.

Une erreur souvent commise est de donner la priorité à la température de l’air qui contrairement aux
croyances établies ne garantit pas à elle seule le confort thermique. Un paramètre tout aussi important et
souvent négligé est la température des parois.
Convection, rayonnement et température ressentie

Il faut savoir que le corps humain, stabilisé à environ 37°C, échange en permanence sa chaleur avec son
environnement. Dans la maison, il y a deux principaux phénomènes d’échange sur lesquels on peut faire
levier :

• Le premier est la convection : c’est l’échange de chaleur entre le corps et l’air ambiant. Cet échange
dépend de la différence de température entre l’air et la surface du corps ainsi que de la vitesse et
de l’humidité de l’air.
• Le deuxième est le rayonnement : le rayonnement est un phénomène d’échange de chaleur sans
contact entre le corps et les surfaces environnantes. C’est un phénomène moins intuitif à
appréhender mais dont nous avons déjà tous fait l’expérience. Quand vous êtes dehors, même par
temps froid, dès que le soleil apparaît entre deux nuages, nous avons instantanément cette
sensation de chaleur alors que la température de l’air n’a pas changée. De même lors d’une soirée
fraîche, nous pouvons profiter de la chaleur d’un feu de camp alors que la température ambiante
peut être en dessous de 10°C. Dans ces deux cas ce n’est pas l’air qui nous réchauffe mais le
rayonnement provenant de la source de chaleur. Ici le soleil ou le feu.

Au final nous sommes sensibles à la température ressentie qui est égale à la moyenne entre la température
de l’air et la température des parois.
Par exemple, si la température de l’air dans la pièce est de 20°C et que la température des parois est de
14°, la température ressentie sera de 17°C.

Deuxième cas, toujours avec une température air de 20°C, si la température des parois est de 19°, la
température ressentie sera de 19,5°C.

Dans le premier cas nous aurons plutôt la sensation de froid, de l’autre plutôt la sensation de chaleur.

Dans le premier cas, avec nos parois à 14°C, si nous voulions avoir la même température ressentie de
19,5°C, il faudrait surchauffer l’air à 25°C !

D’où importance de la température des parois souvent négligée.

Nous allons voir maintenant comment les maîtriser.

Performance de l’enveloppe

Pour avoir des parois intérieures chaudes en hiver et fraiches en été, il faut que l’enveloppe de la maison
soit performante.

En construction neuve comme en rénovation, il faut passer par plusieurs étapes :


1-Résistance thermique des parois :

Chaque matériau à plusieurs paramètres quantifiables dont la conductivité thermique lambda qui va nous
intéresser ici pour évaluer leur pouvoir isolant. Plus la valeur lambda est petite et plus le matériau à
épaisseur égale est isolant.

Dans l’image ci-dessus, on peut se rendre compte que le béton est 45 fois plus conducteur que la fibre de
bois et le cuivre 9500 fois plus !

Évidement, plus l’épaisseur de d’isolant est importante, plus celui-ci sera performant.

Au final, la résistance thermique R d’un isolant est égale à l’épaisseur divisée par le lambda. Quand le mur
est fait de plusieurs matériaux différents, le Rtotal sera égal à la somme des R de chaque élément.

Plus le R est important, plus la paroi est performante. Dans les normes actuelles, on emploie plutôt le
coefficient de transmission U qui est égal à 1/R. Plus le U est faible, plus la paroi est performante.

2-Ponts thermiques :

La structure à également une grande importance dans la performance des parois, en effet, s’il y a
discontinuité dans l’isolation due à la structure du bâtiment, nous nous retrouvons avec des ponts
thermiques.
Dans cet exemple, l’isolation est faite par l’intérieur et la dalle est en contact direct avec les murs
extérieurs. La chaleur va donc fuir facilement vers l’extérieur par conduction dans la dalle car elle ne sera
freinée par aucun isolant. Nous nous retrouvons donc avec des points faibles dans l’isolation thermique
de l’enveloppe du bâtiment. A ces endroits, en hiver, la température est plus basse que celle des surfaces
environnantes. C’est souvent à cet endroit qu’on a des risques de condensation et donc de moisissures. Le
but sera donc de minimiser les ponts thermiques en utilisant des méthodes de construction différentes.

Dans ce même exemple, en isolant le bâtiment par l’extérieur, le problème de pont thermique disparaît.

Toutefois, il est possible qu’il reste des infiltrations d’air.


3-Étanchéité à l’air :

Une bonne étanchéité à l’air de l’enveloppe est primordiale. En limitant les infiltrations d’air, on limite les
déperditions thermiques ainsi que les risques de condensation. Pour y parvenir, il est important de
soigner la mise en œuvre et les détails de construction.

Une bonne continuité de l’isolant, une pose soignée, l’utilisation d’un pare vapeur sont autant de solutions
pour améliorer ce paramètre. Un test d’étanchéité à l’air peut être utile en neuf comme en rénovation pour
détecter les défauts.

4-Qualité de mise en œuvre :

Le savoir-faire des artisans affectera également la performance finale. Les spécifications des matériaux
sont des données théoriques. Une mauvaise mise en œuvre, peut affecter fortement leurs performances.

Un isolant trop tassé par exemple verra son lambda augmenter car c’est souvent l’air piégé dans les
porosités du matériau qui fait son pouvoir isolant. En le comprimant, moins d’air sera présent et il n’aura
plus les mêmes propriétés.

De même, si l’isolant est mal placé, il y aura discontinuité entre les matériaux avec des infiltrations d’air
entraînant une chute de performance de la paroi.

Avec une enveloppe performante, en plus d’éviter les transferts de chaleur entre l’intérieur et l’extérieur
de l’habitation, on garde les surfaces intérieures plus chaudes en hiver mais aussi plus fraîches en été, ce
qui a pour effet d’éviter de surchauffer l’hiver mais aussi de climatiser l’été. De grandes économies en
perspective !
Dans le prochain article, nous allons voir comment augmenter les apports énergétiques gratuitement
grâce aux grands principes de la conception bioclimatique.

Conception Bioclimatique

Avec la conception bioclimatique, on va aller beaucoup plus loin en se protégeant vents froids tout en
captant de l’énergie gratuite du soleil, le tout sans avoir recours à des technologies coûteuses. L’idée étant
d’utiliser au mieux les éléments naturels extérieurs pour répondre aux besoins de l’habitat.

Pour cela, il faut construire avec le climat et non contre lui, à l’image des concepts de l’architecture
naturelle de david wright.

Dans les exemples que l’on va traiter, on supposera un climat tempéré de l’hémisphère nord où la façade
sud des bâtiments est ensoleillée. Pour l’hémisphère sud, il suffira d’inverser le nord et le sud dans les
exemples suivants.

Nous allons maintenant étudier les 8 points clé de la conception bioclimatique :

1-Se fondre dans le site

Dans l’hémisphère nord comme en France ou au canada, l’idéal pour une maison bioclimatique est d’avoir
un terrain en pente sud. Ainsi, la façade sud pourra capter une grande partie de l’énergie solaire pendant
que la façade nord, semi-enterrée sera protégé des vends froids et bénéficiera de l’inertie thermique du
sol.
Un terrain plat n’empêche pas la réalisation bioclimatique.
Dans ce cas, pour diminuer les déperditions des façades nord, on pourra rajouter un remblai, jouer sur la
forme du bâtiment ou encore utiliser la végétation. Il faudra veiller à ce que la façade sud ne soit pas
masqué du soleil par le relief, une végétation persistante ou un autre bâtiment.

Pour pousser encore plus loin l’intégration au site, il est possible d’envisager une maison enterrée avec
une grande surface vitrée au sud. Un tel bâtiment apportera un grand confort thermique été comme hiver
avec une consommation minime d’énergie grâce à l’inertie du sol.

John Hait, un Physicien américain dans les années 80 a poussé très loin l’utilisation de l’hyper inertie du
sol. Il a mis au point le concept PAHS pour Passive Annual Heat Storage ou stockage passif de chaleur
annuel, permettant au bâtiment de se constituer des réserves de chaleur ou de fraîcheur pour toute la
saison. Le but, utiliser le déphasage de la température du sol profond pour chauffer en hiver la maison
grâce à la chaleur accumulée en été, et climatiser l’été grâce à la fraîcheur emmagasiné l’hiver.

2-Compacité

La compacité d’un bâtiment ou coefficient de forme CF


représente le rapport entre la surface de son enveloppe et son volume. Si l’on veut diminuer les
déperditions, il faut que ce rapport soit le plus faible possible.
En effet, la forme du bâtiment joue un rôle essentiel dans les déperditions. Pour un même volume, une
maison de forme cubique aura une surface de façades inférieure à une maison de forme plus complexe.

Dans cet exemple, la maison cubique à un ratio CF de 0,45 alors qu’un bâtiment de forme plus complexes
comme ceux-ci tournent autour de 0.7, soit une augmentation des surface déperditives de plus de 50%.

La forme offrant le meilleur ratio surface/volume est la sphère mais sans forcément adopter cet extrême,
on peut aller plus loin dans la diminution des déperditions optant pour l’habitat groupé. C’est un moyen
très efficace pour diminuer encore les façades extérieures et au passage faire baisser les coûts de
construction et d’équipement technique comme par exemple la VMC ou le chauffage de l’eau sanitaire qui
peuvent être mutualisés.

D’un autre côté, une maison plus allongée, ayant une surface sud plus importante que les surfaces est et
ouest captera plus de rayonnement solaire.

Un compromis sera à trouver entre compacité pour limiter les déperditions et captage solaire en fonction
du climat, de la performance des parois et de l’inertie du bâtiment.

3-Captage solaire

Sur terre, le Soleil nous offre un flux énergétique


moyen de 300w/m². En été, par temps dégagé, ce flux peut aller jusqu’à 1000w/m².

La course du soleil décrit une trajectoire d’est en ouest qui change tout au long de l’année. Cette trajectoire
est très différente entre l’été et l’hiver.
Prenons le cas où nous sommes à une latitude de 45° nord comme par exemple au Canada à Montréal ou
en France à Lyon. L’été, le soleil monte dans le ciel environ à 70° au-dessus de l’horizon. L’hiver il est plus
bas, à 20°. Dans votre cas, pour connaitre exactement la position du soleil dans le ciel aux différentes
périodes sur votre terrain, vous pouvez éditer un diagramme solaire en ligne gratuitement après avoir
rentré les coordonnées GPS de votre lieu.

En hiver, le soleil éclaire principalement la façade sud alors qu’en été, le soleil du matin est orienté est-
nord-est et le soir ouest nord-ouest.

Le but du jeu : capter l’énergie solaire en saison froide et s’en protéger en saison chaude.

Pour répondre passivement à ces deux besoins, nous allons voir ou placer et comment orienter nos
vitrages.

La stratégie la plus simple à adopter est de vitrer principalement la façade sud et de minimiser les vitrages
sur les autres façades. Ainsi, en hiver, un maximum de flux solaire est capté et on évite la déperdition
thermique des autres façades. En été, pour éviter la surchauffe, il suffira de dimensionner les débords de
toiture pour que les rayons n’atteignent pas le vitrage. Si le bâtiment possède des vitrages Est et Ouest,
ceux-ci devront être munis de protections solaires amovibles ou réglables.

Les vitrages au sud doivent être verticaux. Par exemple, un Velux en toiture exposé sud captera un
maximum d’ensoleillement l’été et sera principalement déperditeur l’hiver, ce qui est contre-productif
pour une maison bioclimatique.

Le captage solaire peut facilement être la principale source de chauffage dans une maison possédant une
enveloppe performante. En effet, les déperditions sont limitées au maximum et l’énergie est conservée. Le
revers de la médaille est qu’il faut étudier finement les positions des vitrages et le placement des masques
solaires au risque de surchauffer l’intérieur.

4-Masques solaires

Il est important d’étudier les masques solaires. En effet, si une colline ou un bâtiment masque une partie
du flux solaire à certaines périodes de l’année ou certaines heures de la journée, on captera moins
d’énergie et il faudra le prendre en compte.

Le masque solaire d’un objet se définit par sa hauteur angulaire et son azimut. La hauteur angulaire est
l’angle entre le masque solaire et l’horizontal. L’azimut l’angle dans le plan horizontal de sa position par
rapport au point d’observation avec comme origine le nord qui sera donc à 0°. Le sud à 180°.

Pour réaliser une étude précise, il faut suivre quelques étapes :

1. Sur des sites gratuits comme Sun Earth Tools par exemple, on va obtenir la carte solaire
correspondant à notre terrain.
2. Puis sur le terrain lui-même on va se positionner à l’emplacement de la maison et relever les
contours de nos masques solaires. Pour cela, soit-on s’y prends à l’ancienne avec une boussole
pour relever les angles horizontaux et un clinomètre pour les angles verticaux. Le clinomètre peut
être réalisé facilement à l’aide d’un rapporteur, d’une ficelle et d’un carton. Un tuto très bien
expliqué existe à ce sujet sur le site heliorama. Pour aller plus vite, on peut également utiliser une
application comme Sun Surveillor qui utilise les capteurs de votre téléphone couplé à la caméra.

3. Une fois les angles relevés, il nous reste à les


reporter sur le masque solaire. Ainsi on peut ajuster finement le design du bâtiment par rapport
à son environnement. Il faut savoir que les masques solaires peuvent être bénéfiques dans
certains cas. Un arbre à feuillage caduque pourra protéger l’habitat du soleil en été tout en le
laissant passer en hiver. Placés aux bons endroits, les masques solaires peuvent se révéler de bons
alliés !

Avec une forme adaptée, une bonne implantation sur le site et un captage solaire optimisé, on diminue
gratuitement les déperditions, ce qui a pour effet d’éviter de surchauffer l’hiver mais aussi de climatiser
l’été.

5- Le climat

On va toujours chercher à se protéger des contraintes de notre climat et à valoriser ses points positifs.

Le climat, s’étudie à plusieurs échelles :

Le macroclimat

C’est une caractéristique d’une vaste étendue géographique qui dépend de plusieurs paramètres :

1. L’amplitude des températures


2. Les vents dominants
3. Le rayonnement solaire
4. L’humidité de l’air
En France, par exemple, l’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (l’ADEME) a classé le
macro climat en 3 zones l’hiver de la H1 avec les hivers les plus rigoureux à la H3 aux hivers les plus doux
et en quatre zones l’été de la a avec les étés les plus doux à la d aux étés les plus chauds. Chaque zone est
affectée d’un coefficient de rigueur climatique permettant d’ajuster la conception de bâtiments.

le climat méditerranéen en France offre des hivers doux, des étés chauds et un flux solaire important toute
l’année. Il sera alors judicieux d’avoir de l’inertie pour le confort d’été et une grande façade sud ouverte
au soleil pour les apports solaires hivernaux quitte à perdre en compacité. Et rappelez-vous, c’est au sud
qu’il est le plus facile de créer des protections solaires efficaces.

Toujours en France, à l’est, le climat est plutôt continental avec des hivers froids et des étés chauds. Dans
ce cas, on recherchera plus facilement la compacité et la performance de l’isolation aussi bien pour le
confort d’hiver que pour le confort d’été.

Le mezzoclimat

Il se défini à une échelle inférieure. C’est par exemple le climat spécifique à une vallée ou à une étendue
urbaine. Il dépend :

1. du relief environnant qui peut nous nous protéger ou au contraire nous exposer aux vents. Ils
peuvent aussi nous masquer du soleil. Le relief peut créer des dépressions créant des orages l’été,
ce qui peut être intéressant pour ceux qui envisagent de gagner en résilience sur la gestion de
l’eau.
2. de l’altitude : on perd en moyenne 0,7°C a chaque fois qu’on monte de 100m de dénivelé.
3. du type de végétation : une forêt de feuillus avec un sol riche en humus offrira une bonne réserve
d’humidité et donc de la fraicheur en été alors que la garrigue provençale sera moins apte à
réguler les hautes températures. En ville l’absence de végétation et les activités humaines feront
l’effet inverse et augmenteront la température localement.
4. Des proximités de grandes étendues d’eau comme les lacs ou la mer qui en plus d’agir comme une
grande masse thermique limitant les écarts de températures, sont capables de créer une
ventilation naturelle et prévisible. On peut designer les maisons en prenant en compte le flux
diurne et le flux nocturne
Le microclimat

C’est le climat à l’échelle de notre terrain. Contrairement au mezzoclimat qui est une caractéristique avec
laquelle il faut composer, le microclimat lui est modifiable et il serait dommage de s’en priver. Qu’il s’agisse
d’un balcon ou d’un terrain de plusieurs hectares, à chaque configuration ses solutions. Et on va le voir
tout de suite dans le point suivant.

6- Les végétaux et le sol

En effet, on peut créer un microclimat sur mesure pour améliorer les interactions entre l’extérieur et

l’intérieur de l’habitat et ce de plusieurs façons :

• On peut planter des arbres persistant au nord, a l’est ou à l’ouest afin de se protéger toute l’année
des vents dominants et des arbres à feuilles caduques au sud qui laisseront passer le rayonnement
lumineux l’hiver.
• En jouant sur l’emplacement de la végétation, on peut au contraire canaliser le flux d’air pour
rafraîchir la maison l’été.
• Végétaliser un balcon, un jardin apportera de l’ombre et de l’humidité, ce qui fera baisser
naturellement la température
• Un bassin ou plan d’eau. En plus de son aspect positif sur la biodiversité pourra atténuer les écarts
de température.

En ce qui concerne les sols, on va commencer par introduire un terme important qui est l’albédo.

L’albédo est le pouvoir réfléchissant d’une surface. C’est le rapport entre l’énergie lumineuse réfléchie par
la surface et l’énergie lumineuse arrivant sur une surface. L’énergie qui n’est pas réfléchie est absorbée.
La valeur de l’albedo est sans dimension et est comprise entre 0 et 1, on l’exprime aussi parfois en
pourcentage, de 0% à 100%.
L’herbe a tendance à absorber l’énergie lumineuse, son albédo est d’environ 0.1

Un carrelage clair aura tendance à réfléchir l’énergie lumineuse avec un albédo proche de 0.5

Cette propriété peut être intéressante. Un mur peint en blanc pourra renvoyer les rayons du soleil sur une
partie ombragé de la maison en hiver.

Mais attention l’été à l’albedo du sol qui a un rôle très important. En effet, en saison chaude, malgré des
protections solaires biens calculées, une grande partie de flux lumineux peut passer par le sol avant d’être
renvoyé vers les baies vitrées !

Utiliser des matériaux moins réfléchissants comme une terrasse en bois améliorera les choses mais
végétaliser le sol sera encore plus efficace. En effet, les végétaux avec un albedo très faible vont absorber
la chaleur mais vont la dissiper grâce à l’évapotranspiration. Ainsi, un changement de phase se produit,
limitant la montée en température du sol et apportant de l’humidité. Comme souvent, la nature nous offre
ici une solution élégante et bien plus performante que nos matériaux industriels !

7- Le zonage de l’habitat

C’est la première étape de réflexion pour concevoir une maison bioclimatique en fonction de ses besoins
et de son style de vie. On commence par lister ses besoins et placer approximativement les espaces les uns

par rapport aux autres.

En effet, les différentes parties d’une habitation n’ont pas les mêmes besoins thermiques.

Il faut différencier les espaces où l’on vit en permanence des espaces utilisés occasionnellement. Ces
derniers serviront d’espaces tampon.

On peut ainsi créer une double enveloppe, la première délimitant l’intérieur et l’extérieur de la maison et
l’autre les espaces chauffés et les espaces non chauffés. C’est cette deuxième enveloppe devra avoir une
isolation performante comme traité dans la première vidéo. « Action 1ere vidéo »

Au nord, le garage, le cellier ou l’entrée peuvent servir d’espace tampon et réduiront les déperditions.
Au sud, une serre peut être un espace tampon pouvant réduire les déperditions la nuit mais aussi servir
d’espace capteur de chaleur l’hiver.

Outre les aspects thermiques, le zonage prendra également en compte la course du soleil

Les chambres seront placées de préférence à l’est pour bénéficier du soleil levant. Les pièces de vies seront
orientés Sud-ouest, Sud ou Sud-est. Les zones de travail seront placées de la même manière que les pièces
de vie en veillant à les abriter de la lumière directe du soleil.

Avec une étude réfléchie, on peut ainsi diminuer la surface à isoler et donc revoir à la baisse les besoins
en chauffage et en ventilation

8- La ventilation

Le renouvellement de l’air est indispensable pour assurer notre bonne santé. Il sert d’une part à maintenir
un bon taux d’oxygène et d’hygrométrie et d’autre part à évacuer les polluants intérieurs. En effet de par
nos objets et les produits que nous utilisons, l’air de nos bâtiments est en général plus pollué que l’air
extérieur.

L’enjeu de la ventilation est de renouveler l’air intérieur tout en limitant les déperditions thermiques car
plus on renouvelle l’air et plus on augmente les déperditions.

Avant de choisir et de dimensionner son système de ventilation, on veillera à tout mettre en œuvre
pour réduire les besoins en renouvellement d’air.

Cela passe par le choix de matériaux sains pour la construction mais aussi l’ameublement, par des choix
de produits ménagers et cosmétiques sains, par une technique constructive évitant les points de rosés et
donc le développement de moisissures. Essayer de séparer les pièces utilisant des produits toxiques
comme les ateliers ou garages. Il est judicieux de mettre ces pièces en zone tampon et d’utiliser un système
de ventilation séparé naturelle car il n’y a pas de contraintes de déperditions thermiques sur ces zones.

Avant l’arrivée des normes de ventilation, l’air était renouvelé principalement par les défauts d’étanchéité
des maisons. Aujourd’hui, il existe des normes. Pour les respecter, il existe plusieurs systèmes de
ventilation. Je vous présente ici les plus intéressants :
Ventilation Mécanique Contrôlée simple flux hygroréglable (VMC hygroB)

HygroB est le brevet qui permet d’avoir un réglage de débit sur les arrivées et les extraction d’air en
fonction de l’humidité ambiante à l’intérieur de l’habitat. En effet, l’hygrométrie est un bon indicateur de
présence humaine et donc de nécessité de renouveler l’air. Les avantages de cette solution est la facilité
de pose, il y a peu de conduits nécessaires. De plus l’aspiration est centralisée et est peu énergivore grâce
à une variation de la ventilation en fonction du besoin en renouvellement d’air.

La vmc simple flux a quelques défauts :

• Elle crée une légère dépression dans le bâtiment, le rendant sensible aux infiltrations d’air.

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