Vous êtes sur la page 1sur 84

MAÎTRISE STATISTIQUE DES

PROCESSUS
CHAPITRE 5

Cours élaboré par I. Chaieb,


ENICarthage
Département Génie Industriel
PLAN DU COURS
 La MSP, un outil, une technique, une culture
 Notion de base de la MSP

 Les études de capabilité

 Les Cartes de contrôle aux mesures

 Le Contrôle à la réception
LE CONTRÔLE À LA RÉCEPTION
- Les Notions de base
- Risque fournisseur – Risque client
- Niveau de Qualité Acceptable NQA
- Courbe d’efficacité
- Individus non conformes et non conformités
- Les différents plans de contrôle aux attributs
- L’échantillonnage simple
- L’échantillonnage double
- L’échantillonnage multiple
- L’échantillonnage progressif
- Contrôle de réception aux attributs, cas des produits non
conformes
- Les règles de prélèvement
- Échantillonnage simple
- Échantillonnage double
- Échantillonnage multiple
- Échantillonnage progressif
- Le contrôle de réception aux mesures
- Cas où l’écart type est inconnu (Méthode S)
- Cas où l’écart type de la population est inconnu (Méthode σ)
 Etant donné qu’il est sans doute préférable de
bien mettre en place la maîtrise des processus
plutôt que de procéder à un contrôle sur un lot
terminé, nous avons largement développé le
contrôle en cours de fabrication.

Cependant, dans de nombreuses situations


(exemple : lorsqu’on fait appel à des fournisseurs ou
à des sous traitants), il est difficile d’assurer la
conformité du lot.

 On a donc recours à un contrôle par


échantillonnage sur le lot fabriqué : ce type de
contrôle est appelé contrôle de réception. 4
 Le contrôle de réception :
 Définition : un contrôle effectué sur des lots de
pièces, ensembles ou sous ensembles en provenance
des ateliers, de l’usine, des fournisseurs ou des sous
traitants.
 A lieu :
 avant opération suivante,
 avant entrée au magasin,

 lors d’une livraison de fournisseur.

 A pour rôle :
 décider de l’acceptation ou de refus d’un lot,
 juger un procédé de fabrication à partir des résultats

trouvés et tirer le maximum d’informations,


 suivre la qualité obtenue afin d’intervenir avec le maximum
d’efficacité,
 s’assurer de la qualité produite par le fournisseur (politique 5
« d’assurance qualité fournisseur »).
 Le contrôle de réception :
 A pour principe : fabriquer un produit réputé
conforme au cahier des charges et contrôler le lot
réalisé afin de vérifier si l’hypothèse de départ est
validée (cette approche est très utilisée avec les
fournisseurs).

Rappel du contrôle en cours de production : il


consiste à vérifier la conformité d’une production
au cours de sa fabrication afin de réagir, si
possible, avant de générer des produits non
conformes. La MSP est une méthode de contrôle en
cours de production.

6
 Pour des raisons de coûts, toutes les
pièces d’une production ne peuvent pas
toujours être vérifiées  On prélève
donc un échantillon ; et on établit, en
s’appuyant sur les lois de la statistique
et à partir des résultats obtenus à
l’aide de l’échantillon prélevé, les
résultats probables, applicables à la
totalité des pièces fabriquées. 7
LES NOTIONS DE BASE
- Risque fournisseur – Risque client
- Niveau de Qualité Acceptable NQA
- Courbe d’efficacité
- Individus non conformes et non conformités

8
 Lecontrôle quantitatif est dit
contrôle par mesure.

 Lecontrôle qualitatif est dit contrôle


par attributs.

(Parfois, pour des raisons de coût, un


critère quantitatif est transformé en
critère qualitatif, exemple : le
« diamètre » d’une pièce devient
9
« entre ou n’entre pas »).
RISQUE FOURNISSEUR – RISQUE CLIENT
 Contrôle de réception :
 Prélever au hasard dans un lot de taille N, un
échantillon de taille n,

 décider en fonction de {nombre de défectueux trouvés


dans l’échantillon ; et nombre maximum de
défectueux toléré dans l’échantillon} si le lot est
acceptable ou non.

 Mais quand on effectue un prélèvement


statistique, il y a toujours un risque de trouver un
résultat sur le prélèvement qui ne soit pas à
l’image de la réalité du lot. On peut faire deux
types d’erreurs : 10
RISQUE FOURNISSEUR – RISQUE CLIENT
 Erreur 1 : un lot est bon, et on trouve qu’il est mauvais (Risque α).
Cette erreur consiste donc à trouver une proportion de défectueux
plus forte dans l’échantillon que dans la population totale. Le risque
α est appelé risque fournisseur (en effet, le risque que prend le
fournisseur est celui de voir son lot refusé alors qu’il était bon).

 Erreur 2 : un lot est mauvais, et on trouve qu’il est bon (Risque β).
Cette erreur consiste donc à trouver une proportion de défectueux
plus faible dans l’échantillon qu’elle ne l’est dans la population totale.
Le risque β est appelé risque client (en effet, le risque que prend le
client est d’accepter un lot provenant du fournisseur alors que ce lot
est mauvais). 11
RISQUE FOURNISSEUR – RISQUE CLIENT

 Pour récapituler :

Conclusion du contrôle
Lot accepté Lot refusé

Conclusion
Le lot est
Situation réelle

Conclusion juste fausse


conforme
Risque α

Le lot n’est Conclusion


pas fausse Conclusion juste
conforme Risque β
12
NIVEAU DE QUALITÉ ACCEPTABLE NQA
 Ou plutôt Niveau de non qualité Acceptable.

 NQA : la proportion d’unités défectueuses dans un lot, tolérée. Il est


généralement exprimé en pourcentage quoique la tendance actuelle soit de
l’exprimer en ppm (produits par million).

 Exemple : soit un échantillon de 120 unités, prélevé d’un lot de 1300 unités. La
proportion d’unités défectueuses dans ce lot est de 2%.
 NQA = 3,3%

 D’après les tables statistiques (Loi de Poisson : n.p = 120 x 0,02 = 2,4 et
c = 4), on a une probabilité de 89,12% d’accepter le lot et une probabilité de
100-89,12=10,88% de le refuser (voir Table 6 en Annexes VI).

 Le 10,88% représente le risque α (puisque c’est un bon lot qu’on a refusé).

13
 Plus on prend un NQA faible, plus le coût du contrôle devient important.
COURBE D’EFFICACITÉ

 Cas du contrôle à 100%

Pour comprendre la courbe d’efficacité, nous supposons


que :
 le contrôle est qualitatif,

 nous acceptons les lots comportant au plus 2% de non


conformes,

 nous contrôlons toutes les pièces du lot.

Soit la courbe donnée par l’équation : Probabilité


d’accepter un lot = f(proportion de produits non 14

conformes dans le lot), voir Figure VI.1.


COURBE D’EFFICACITÉ

Probabilité d’accepter le lot

A B
100%

50%

Pourcentage de
C D défaut dans le lot
2% 100%

Figure VI.1 Courbe d’efficacité dans le cas d’un contrôle à 100%

15
COURBE D’EFFICACITÉ
Interprétation de cette courbe : Tant que le % de
défectueux n’excède pas la non qualité définie (2%), on a une
probabilité de 1 (100% de chance) d’accepter le lot. Dès que le
pourcentage de défectueux excède la non qualité définie, cette
probabilité devient nulle.

 La courbe d’efficacité est donc la courbe qui donne la


probabilité d’acceptation d’un lot en fonction de sa
qualité.

Le contrôle est efficace si la probabilité d’accepter un


lot qui est bon est très élevée ! et d’accepter un lot
16

mauvais est nulle.


COURBE D’EFFICACITÉ
 Cas des contrôles par échantillonnage
si l’on reste dans le cas d’un critère qualitatif alors dans
le cas d’un prélèvement par échantillon, la courbe
devient :

Probabilité d’accepter le lot

A
100%
Risque α = 5%
95%
B

C
Risque β = 10% Pourcentage de
10% D Produits défectueux
0% 17
p95 p10
100%
Figure VI.2 Courbe d’efficacité, cas d’un contrôle par échantillonnage
COURBE D’EFFICACITÉ
Interprétation de cette courbe :

 Si le lot renferme 0% de défectueux alors il y a 100% de

chance que l’on accepte ce lot. La courbe passe donc par le

point A.

 Si le lot renferme 100% de défectueux alors il y a 0% de

chance d’accepter un tel lot. La courbe passe par le point D.

Les points A et D sont identiques dans le cas d’un contrôle à

100% et dans le cas d’un contrôle par échantillonnage. Les

deux points qui permettent de caractériser la courbe sont les


18

points B et C :
COURBE D’EFFICACITÉ
Interprétation de cette courbe :

 B est défini par p95, p95 est la proportion de défectueux tel

que le lot qui renferme au maximum ce % de défectueux a

95% de chance d’être accepté. Généralement, NQA est assez

proche de p95.

 C est défini par p10, C définit le risque qu’encourt le client

d’accepter un lot normalement inacceptable. Ce risque

correspond à 10% de chance d’accepter un lot de qualité p10

parfois appelé NQT (Niveau de Qualité Toléré). 19


COURBE D’EFFICACITÉ
Interprétation de cette courbe :

p10 est la proportion de défectueux tel que le lot qui renferme

ce pourcentage de défectueux a 10% de chance d’être accepté.

 En d’autres termes, si l’on demande à un fournisseur une

qualité définie par la valeur du NQA et si ce fournisseur

respecte cette qualité, il risque de se voir refuser des lots dans

(à peu près) 5% des cas. Ce risque est le risque que nous avons

appelé risque α ou risque fournisseur (c'est-à-dire si le

fournisseur respecte ce niveau de qualité, ses lots seront 20

acceptés dans 95% des cas).


COURBE D’EFFICACITÉ
 Exemple 1 : si on applique à un lot un NQA = 2% et le

fournisseur livre des lots dont le pourcentage de

défectueux est

 < 2% alors on a 95% de chance d’accepter le lot,

 < 6% alors on a plus que 10% de chance que le client

accepte le lot bien qu’il soit normalement inacceptable

(puisque c’est > à 2%).

21
COURBE D’EFFICACITÉ
 Exemple 2 : p10 =4%=NQT

 si le lot a une proportion  à 4% alors on a au moins 10% de

chance que le client accepte le lot.

 < 4% alors on a plus que 10% de chance que le client

accepte le lot bien qu’il soit normalement inacceptable

(puisque c’est > à 2%).

22
COURBE D’EFFICACITÉ
 Facteur de discrimination
 Plus la courbe sera proche de l’escalier du contrôle à 100%,
plus le contrôle sera efficace (puisqu’il donne un résultat
très proche du contrôle à 100%).

 On caractérise l’efficacité par un facteur de discrimination


(c'est-à-dire séparation des lots bons de ceux qui sont
mauvais) : il faut que p10 soit ≈ p95. Ainsi, un lot mauvais a
une probabilité très faible d’être accepté et un lot bon a une
probabilité très élevée d’être acceptée.

 DS= p10 / p95, si p10 ≈ p95 alors le contrôle est très proche
du contrôle à 100%.
23
 Exemple : voir Figure VI.3
COURBE D’EFFICACITÉ

Courbe 1 DS = 2.66

Courbe 2 DS = 7

p95 p95
p10 = 8% p10 = 14%
=2% =3%
Figure VI.2 Facteur de discrimination

 Le plan de contrôle correspondant à la courbe 1 a un


DS < à celui de la courbe 2  Il filtre donc mieux les 24

lots jugés bons de ceux jugés mauvais.


INDIVIDUS NON CONFORMES ET NON CONFORMITÉS
 Un produit contrôlé peut avoir plusieurs caractéristiques à

satisfaire. Lorsqu’une caractéristique est non conforme, on

parle de non conformité. Il peut donc y avoir plusieurs non

conformités par produit contrôlé (exemple : cas d’une

chaussure : 2 types de non conformités : semelle décollée,

couture décousue).

 Un produit est dit conforme ou non conforme lorsqu’il est

bon ou mauvais, quelque soit le nombre de non conformités


25
sur le produit.
INDIVIDUS NON CONFORMES ET NON CONFORMITÉS
 On ne peut pas appliquer les mêmes lois statistiques pour les
produits non conformes que pour les non conformités : en cas de
produits non conformes, on applique la loi binomiale (ou
hypergéométrique). En cas de non conformité, le comportement
est mieux modélisé par la loi de Poisson.

 Calcul des proportions de non conformes et de non conformités :


 Proportion de non conformes = Nombre de non conformes / Nombre
total d’individus

 Proportion de non conformités = Nombre de non conformités / Nombre


26
total d’individus
LES DIFFÉRENTS PLANS DE CONTRÔLE AUX
ATTRIBUTS

27
L’ÉCHANTILLONNAGE SIMPLE
 Est particulièrement simple. Il ne nécessite qu’un seul

prélèvement. On prélève un échantillon de n pièces (le

calcul de ce n sera explicité plus tard) et on contrôle cet

échantillon. On détermine un critère de rejet R.

 Dans le cas de critères qualitatifs : R=nombre maxi de

défectueux

 Si la non qualité du lot (le nombre de défectueux) est ≥ R,

on refuse le lot, sinon on l’accepte.

28
 A pour schéma de principe :
L’ÉCHANTILLONNAGE SIMPLE
Population totale
Taille N

Prélèvement d’un échantillon de taille n

Contrôle des n pièces

Nb de défectueux < R Nb de défectueux ≥ R

 
Lot Lot
29
accepté refusé

Figure VI.4 Schéma de principe de l’échantillonnage simple


L’ÉCHANTILLONNAGE DOUBLE

 Est en général plus économique que le premier, pour

une même efficacité, car la taille de l’échantillon est

inférieure à celle dans le premier type

d’échantillonnage.

 Est plus complexe à mettre en œuvre car il peut

nécessiter deux prélèvements consécutifs.

30
1
L’ÉCHANTILLONNAGE DOUBLE
 A pour principe :

 On prélève un premier échantillon de n1 pièces (on verra dans les

paragraphes suivants comment choisir n1) et on contrôle cet

échantillon.

 On détermine un premier critère d’acceptation A1 et un premier

critère de rejet R1.

 Si la qualité du lot est meilleure que A1, on l’accepte.

 Si la qualité du lot est plus médiocre que R1, on le refuse.

 Si la qualité du lot est comprise entre A1 et R1, il y a incertitude.

On est donc conduit à prélever un deuxième lot de taille n2, avec 31

de nouvelles limites d’acceptation et de refus (en pratique n1=n2).


L’ÉCHANTILLONNAGE DOUBLE
 A pour schéma de principe :

Population totale
Taille N

Prélèvement et contrôle d’un échantillon de taille n1

Nb de défectueux  A1 Nb de défectueux ≥ R1

 A1 < Nb de défectueux < R1



Lot Lot
accepté Prélèvement et contrôle d’un échantillon de taille n1 refusé

Nb de défectueux < R2 Nb de défectueux ≥ R2

 
Lot Lot 32
accepté refusé

Figure VI.5 Schéma de principe de l’échantillonnage double


L’ÉCHANTILLONNAGE MULTIPLE

 Il a le même principe que l’échantillonnage double sauf que dans


ce cas, les prélèvements peuvent aller jusqu’à 7 prélèvements
consécutifs (le prélèvement multiple à 7 niveaux est le plus
courant).

 Généralement, dans les tables standards (voir Annexes VI), les


échantillons ont le même effectif pour les différents prélèvements.

 Le plan d’échantillonnage multiple exige moins d’individus à


contrôler que les plans d’échantillonnage simples ou doubles de
même efficacité.

 Est lourd à mettre en œuvre. On le réserve donc lorsque les


33
contrôles sont destructifs afin d’économiser un maximum de
pièces.
L’ÉCHANTILLONNAGE PROGRESSIF

 Se différencie des autres types d’échantillonnages en ce

que les pièces sont prélevées UNE à UNE. Cela revient

à faire un échantillonnage multiple pour lequel la

taille de l’échantillon serait égale à 1. Après chaque

prélèvement, l’une des 3 décisions est prise :

 Accepter le lot.

 Refuser le lot.

 Prélever une autre pièce.


34
L’ÉCHANTILLONNAGE PROGRESSIF

 Consiste en pratique, à dessiner sur le graphique une

ligne brisée. On se déplace de 1 sur l’abscisse chaque

fois que l’on contrôle une pièce et de 1 en ordonnée

chaque fois qu’une pièce est trouvée défectueuse :

 On accepte le lot si on franchit la droite d’acceptation.

 On le refuse si on franchit la droite de refus.

 On continue tant que l’on se situe dans la zone

d’incertitude.
35
L’ÉCHANTILLONNAGE PROGRESSIF

Nb total de pièces
trouvées mauvaises Droite
de refus Arrêt du
contrôle


Zone d’incertitude

h2
Nb total de

6 100
 pièces contrôlées

h1 s 50 60 78

Droite
d’acceptation

36

Figure VI.6 Le contrôle progressif


L’ÉCHANTILLONNAGE PROGRESSIF

 Le plan a conduit au refus du lot après 78

prélèvements. Les pièces mauvais sont la 6ème, la 60ème

et la 78ème.

37
CONTRÔLE DE RÉCEPTION AUX ATTRIBUTS,
CAS DES PRODUITS NON CONFORMES

38
LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT

 Il existe trois types de contrôle :


 Contrôle normal : suppose que le lot est d’une qualité
moyenne supérieure à NQA. Il conduit logiquement à
l’acceptation du lot.
 Contrôle renforcé ;
 Contrôle réduit.

 On peut passer, selon certaines règles :


 du contrôle normal au contrôle renforcé,
 du contrôle renforcé au contrôle normal,
39

 du contrôle normal au contrôle réduit,


LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT
 Passage du contrôle normal au contrôle
renforcé :
Si une forte proportion de lots est refusée
Alors la qualité des lots est moins bonne que celle
définie par le NQA.

 Règle : Si 2 lots parmi 5 lots consécutifs ont été


refusés, alors on passe au contrôle renforcé.

Remarque : Il faut dans ce cas prendre des mesures


pour mettre en œuvre des actions correctives.
40
LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT
 Passage du contrôle renforcé au contrôle
normal :
Suppose que la qualité des lots est en moyenne meilleure
que le NQA.

 Règle : Si 5 lots consécutifs ont été acceptés, on


repasse au contrôle normal.

41
LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT
 Passage du contrôle normal au contrôle réduit :

 Règle : Si au cours des contrôles, il apparaît que


la qualité des lots est notablement meilleure que
le NQA, et que ce niveau de qualité a toutes les
chances de se maintenir, alors il est possible de
diminuer les coûts de contrôle en passant au
contrôle réduit.

 Remarque : On retourne au contrôle normal en cas de


refus d’un lot ou en cas d’augmentation de la
proportion d’individus non conformes.
42
LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT
 Pour récapituler :

En cas de 2 lots parmi 5


refus d’un lot ont été refusés

Contrôle réduit Contrôle normal Contrôle renforcé

Si on a la garantie 5 lots successifs


de stabilité de la qualité ont été acceptés

43

Figure VI.7 les règles de prélèvement


LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT
 Niveau de prélèvements : on distingue deux types de
niveaux de prélèvements :
 Niveaux de prélèvements pour usages généraux, constitués
de :
 Niveau I (contrôle réduit) : faible, réservé aux critères
particulièrement difficiles à contrôler.
 Niveau II (contrôle normal) : normal, c’est celui généralement

choisi.
 Niveau III (contrôle renforcé) : élevé, réservé aux critères

particulièrement faciles à contrôler.

 Niveaux de prélèvement pour usages spéciaux : réservés


pour des cas particuliers comme le contrôle destructif.

44
LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT
 Taille des lots à prélever :
 Dépend de la taille du lot.
 Méthode :
 Choisir le niveau de prélèvement (en principe le niveau II).
 Trouver en fonction de l’importance de l’échantillon (c'est-à-dire de

sa taille), la lettre code.


Voir Table 1 en Annexes VI.

 Exemple :
 Niveau=niveau II
 Taille du lot=1000 pièces, donc  [501,1200]
 D’après la Table 1 en Annexes VI, Lettre=J.
 Contrôle=contrôle normal
45
 Lettre = J
LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT
 D’après la Table 1 en Annexes VI, n=80 pour
Echantillonnage simple, n=50 pour Echantillonnage
double, n=20 pour Echantillonnage multiple.

46
ÉCHANTILLONNAGE SIMPLE
 Rappel du principe :

Population totale de taille N = 1000

Prélèvement et contrôle d’un


échantillon de taille n = 80

Nb de défectueux < 2 Nb de défectueux ≥ 2

 
Lot Lot
accepté refusé 47

Figure VI.8 Plan de contrôle simple


LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT
 La détermination de la taille de l’échantillon a été déjà
explicitée.
Il manque : critère d’acceptation : c’est le nombre de
pièces non conformes toléré.
Dans la Table 2 en Annexes VI :
R
A

Lettre NQA

déterminée par :
- le niveau de prélèvement (I, II ou III)
et
- la taille du lot
48
R : Rejet Critère d’acceptation = R
A : Acceptation
LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT
 Donc la lettre et le NQA donne le critère d’acceptation.
 Exemple :

A = 1 et R = 2

Lettre  J, 80 NQA=0.65
Niveau = II
Taille du lot = 1000

49
LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT

 Courbe d’efficacité du contrôle simple :


 Rappel : Courbe d’efficacité : probabilité pour un lot, de
proportion p de non conformes, d’être accepté. C’est donc la
probabilité de tirer dans un lot de taille n, contenant une
proportion p de non conformes, moins de R produits non
conformes (R est le critère de rejet). On applique donc la loi
binomiale.

50
LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT

 Courbe d’efficacité du contrôle simple :


 Exemple : R=2, n=80, N=1000

1- À quelle condition un lot contenant une proportion p de non


conformes, est accepté ?

2- Déterminer l’équation de la courbe d’efficacité.

3- Tracer à l’aide de quelques points (4 points par exemple) la courbe


d’efficacité correspondante.

51
LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT
 Courbe d’efficacité du contrôle simple :
 Solution :

1- Un lot contenant une proportion p de non conformes, est accepté à condition de


trouver 0 ou 1 pièce défectueuse parmi le prélèvement de 80 pièces.

2- D’après la condition de 1)-, l’équation de la courbe d’efficacité est :

PA  P0  P1  C800 p0 (1  p)80  C801 p1(1  p)79  PA  (1  p)79 (79 p  1)

3- p=0,0044 (0,44% de non conformes)  PA=0,95 (95% de chance d’acceptation)


p=0,01 (1% de non conformes)  PA=0,81 (81% de chance d’acceptation)
p=0,02 (2% de non conformes)  PA=0,52 (52% de chance d’acceptation)
p=0,0478 (4.8% de non conformes)  PA=0,10 (10% de chance d’acceptation) 52
LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT

Probabilité d’acceptation du lot

0% 1% 2% 3% 4% 5% 6% 10%
53
Figure VI.9 Courbe d’efficacité du plan de contrôle
LES RÈGLES DE PRÉLÈVEMENT

 D’après cette courbe, on constate la faible efficacité du


contrôle par échantillonnage simple dans le cas des
critères qualitatifs. Malgré un prélèvement important
(80 pièces), un lot contenant 2% de défectueux a 50% de
chance d’être accepté !

54
ÉCHANTILLONNAGE DOUBLE

 C’est le plus couramment utilisé dans l’industrie. Il est


en effet le meilleur compromis entre le coût du contrôle,
son efficacité et sa facilité de mise en œuvre.

 En règle générale (cas de la norme AFNOR), les deux


prélèvements sont de taille identique. De même, la
décision au second prélèvement tiendra compte de
l’information obtenue dans le 1er prélèvement.
55
ÉCHANTILLONNAGE DOUBLE
 Exemple : N (taille du lot)=1000, NQA=0,65; Niveau de
prélèvement : double c'est-à-dire Contrôle normal.
Le plan de contrôle correspond à la lettre code J, ceci équivaut pour un
échantillonnage double à n1=n2=50.
La table de correspondance entre échantillonnage simple et
échantillonnage double donne le critère d’acceptation. Voir Table 3 en
Annexes VI.
L’acceptation pour l’échantillonnage simple est de (A-R égal à 1-2).
Donc pour l’échantillonnage double :
 le 1er prélèvement est de 50 pièces, les limites d’acceptation et de refus
sur les 50 pièces sont A1=0 et R1=2
 le 2ème prélèvement est de 50 pièces, les limites d’acceptation et de 56
refus sur les 100 pièces sont A2=1 et R2=2
ÉCHANTILLONNAGE DOUBLE

Premier prélèvement de n1 = 50

Nb de défectueux = 0 Nb de défectueux = 2

Accepter Second prélèvement de n2 = 50 Refuser

Nb de défectueux total = 1 Nb de défectueux total = 2

Accepter Refuser

57
ÉCHANTILLONNAGE DOUBLE

 On note que le contrôle par échantillonnage double est


plus économique (n=50) que l’échantillonnage simple
(n=80) lorsque la conclusion est donnée dès le 1er
prélèvement. Par contre, le prélèvement sera plus
important (2x50) si le 2nd prélèvement est nécessaire.

58
ÉCHANTILLONNAGE DOUBLE

 On note A1 : critère d’acceptation au 1er tirage ;

R1 : critère de rejet au 1er tirage ;

A2 : critère d’acceptation au 2nd tirage (R2 est

donc égal à A2+1) ;

Voir Figure VI.5.

 La probabilité d’acceptation (PA) =


probabilité d’acceptation dès le 1er tirage (PA1) +
probabilité d’acceptation dès le 2nd tirage (PA2)

 Les cas d’acceptations peuvent être représentés comme suit :


59
ÉCHANTILLONNAGE DOUBLE

1er tirage A1 + 1  A < R1 2ème tirage

A  A1 on accepte A  A2 on accepte

 pour le calcul de PA1, on utilise la loi binomiale :


A1
PA1   Cnk1 p k (1  p)n1  k
k 0

 pour le calcul de PA2 : le lot est accepté si : {on tire dans


le 2nd tirage un nombre de défauts tel que : la somme des
défauts du 1er et du 2nd tirage soit  A2} donc :
60

 Pr obabilité d ' aller au 2 


R1 1
PA2  nd
tirage Pr obabilité d ' accepter au 2 nd tirage
k1  A1 1
ÉCHANTILLONNAGE DOUBLE
 Avec :
 k1 : nombre de défauts tirés au 1er tirage, k1 doit être compris
entre A1 et R1 pour qu’on puisse passer au 2nd tirage
(A1 < k1 < R1).

 Probabilité d’aller au 2nd tirage 


Loi binomiale
Cnk11 p k1 (1  p ) n1  k1

 Probabilité d’accepter au 2nd tirage (k1+k2  A2 


A2  k1
k2  A2-k1) =
 n2
C k2

k 2 0
p k2
(1  p ) n2  k 2

 d’où :
R1 1
 k1 k1 A2  k1

PA2   C n1 p (1  p) .  C n2 p (1  p)
n1  k1 k2 k2 n2  k 2
 61
k1  A1 1  k 2 0 
ÉCHANTILLONNAGE DOUBLE
 Pour l’exemple décrit dans ce paragraphe, la courbe d’efficacité
obtenue est la suivante :
PA=(1-p)50+50p(1-p)99 Quelques points de la courbe : (0 ; 1), (0,414% ; 0,95), (1,33% ; 0,69),
(2,67% ; 0,35), (4,87% ; 0,10), (6,67% ; 0,035), (9,33 ; 0,0077 ) et donc DS=11,76

0.8

0.6

0.4

0.2

0.00% 1.33% 2.67% 4.00% 5.33% 6.67% 8.00% 9.33%


62
Figure VI.10 Courbe d’efficacité dans le cas double
ÉCHANTILLONNAGE MULTIPLE
 La norme ne définit qu’un seul type d’échantillonnage
multiple : le plan de contrôle à 7 prélèvements
consécutifs. Tous les niveaux de prélèvement sont
identiques (c'est-à-dire le même n, n : taille de
l’échantillon).

 Exemple : N=1000, NQA=0,65 ; Niveau de prélèvement


double c'est-à-dire Contrôle normal.

63
ÉCHANTILLONNAGE MULTIPLE
 La norme donne le plan suivant :

 Taille n = 20 pièces

 Limites d’acceptation et de refus sont :

A-R
Prélèvement 1 -2
Prélèvement 2 -2
Prélèvement 3 0-2
Prélèvement 4 0-3
Prélèvement 5 1-3
Prélèvement 6 1-3
64
Prélèvement 7 2-3
ÉCHANTILLONNAGE MULTIPLE

 Voir Table 3 en Annexes VI.

 On ne peut conclure à l’acceptation du lot lors des deux


premiers prélèvements. Le niveau minimum de
prélèvement pour acceptation est donc de 60 pièces.

65
ÉCHANTILLONNAGE PROGRESSIF

 Contrairement aux contrôles précédents où on se fixe à


l’avance les effectifs des lots, la décision dans le cas des
contrôles progressifs pourra intervenir après chaque
pièce. C’est le type de contrôle qui donne le nombre
moyen de pièces prélevées le plus faible.

 Rappel du principe :

66
ÉCHANTILLONNAGE PROGRESSIF
Probabilité d’accepter le lot
P1  Cnkn p1kn (1  p1 )nkn

1 α

0.5
P2  Cnk n p2k n (1  p2 ) n  k n

Pourcentage de défauts
β
dans le lot
0
p1 p2

Figure VI.11 Hypothèses H1 et H2

 Les plans progressifs sont issus de la théorie séquentielle


développée par Wald aux USA (d’ailleurs, on appelle souvent
ces plans, les plans de Wald). 67
ÉCHANTILLONNAGE PROGRESSIF

 Construction des plans progressifs :


 On part de la courbe d’efficacité souhaitée en
définissant les deux couples de points (p1, α) et (p2, β).
 A partir de ces deux points, on détermine les droites
d’acceptation et de refus du contrôle progressif :
 droite d’acceptation : kn < -h1 + s.n
 droite de refus : kn > h2 + s.n
 on continue si : -h1 + s.n < kn < h2 + s.n

avec : kn : nombre de pièces mauvaises prélevées sur n


68
pièces contrôlées.
ÉCHANTILLONNAGE PROGRESSIF

1 1 
log( )
 log(

)
h1  h2 
p2 1  p1 p2 1  p1
log( )  log( ) log( )  log( )
p1 1  p2 p1 1  p2

1  p1
log( )
1  p2
s
p2 1  p1
log( )  log( )
p1 1  p2
69
ÉCHANTILLONNAGE PROGRESSIF

Nb total de pièces
trouvées mauvaises Droite Arrêt du contrôle
de refus
= h2 + s.n

Acceptation

Droite
d’acceptation Refus
= -h1 + s.n

Zone d’incertitude
h2
Nb total de
pièces contrôlées

h1 50 100
s

Nb mini de pièces à
prélever pour acceptation
70

Figure VI.12 Le contrôle progressif


PLAN DE CONTRÔLE À NIVEAU D’ACCEPTATION NUL

 Consiste à prélever un nombre de pièces plus limité (20) et à


refuser le lot dès qu’un produit défectueux est trouvé.

 Remarque :
 Malgré la normalisation des plans de contrôle, la plupart des
entreprises pratiquent les plans de contrôle à niveau d’acceptation
nul, elles les trouvent plus simples que les autres plans.

 Les industriels qui pratiquent ce type de plan de contrôle ont


souvent l’impression que le contrôle est sévère.

 Ce type de contrôle est en fait un échantillonnage simple à effectif


71
réduit (n=20 plutôt que 80, et R=1).
PLAN DE CONTRÔLE À NIVEAU D’ACCEPTATION NUL

 Facteur de discrimination : Pour ce type de contrôle,


le facteur de discrimination est souvent important et les
risques clients restent importants malgré le fait de
refuser le lot dès qu’un produit défectueux est détecté.

 Démonstration : Pour tracer la courbe d’efficacité d’un


plan de contrôle à niveau d’acceptation nul, on utilise la
même formule pour la probabilité d’acceptation que dans
le cas d’un échantillonnage simple,
A
PA   Cnk p k (1  p ) n  k or A=0 (puisque A=R-1 et R=1)
72
k 0
PLAN DE CONTRÔLE À NIVEAU D’ACCEPTATION NUL

PA  Cn0 p 0 (1  p) n0  (1  p) n
 PA  (1  p) n  La courbe d’efficacité est donc
1
0.9

0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2

0.1
0.67%

2.67%
2.00%
0.00%

3.33%
1.00%

4.00%
0.33%

1.33%

1.67%

2.33%

3.00%

3.67%

4.33%

5.00%
4.67%
73

Figure VI.13 Efficacité d’un plan à niveaux d’acceptation nuls---


(n=100)
PLAN DE CONTRÔLE À NIVEAU D’ACCEPTATION NUL

 D’après cette courbe :


(α) 95% de chance d’acceptation  p95 ≈ 0,26%

(β) 10% de chance d’acceptation  p10 ≈ 10,87%

Donc le facteur de discrimination

DS = p10 / p95 = 10,87 / 0,26= 41,8 !!!

74
CONTRÔLE DE RÉCEPTION QUALITATIF, CAS
DES NON CONFORMITÉS

 Le cas des non conformités est traité de la même façon que le


cas des produits non conformes, le choix de la lettre code reste
le même.

 La loi statistique relative aux non conformités est la loi de


Poisson. Les niveaux d’acceptation et de refus sont donc
légèrement différents. On trouvera donc deux tables
différentes pour : individus non conformes et non conformités.

Remarque : Les deux tables sont très proches (l’une de


l’autre), et dans la pratique, on n’utilise souvent qu’une seule
75
table quelle que soit la situation.
CONTRÔLE DE RÉCEPTION AUX MESURES
(1 SEULE LIMITE DE CONTRÔLE)

76
ANNEXES

77
LOI BINOMIALE & LOI DE POISSON
 La loi binomiale permet d’évaluer la probabilité de tirer
x produits défectueux dans un échantillon de n produits
provenant d’un lot important contenant une probabilité
p de défectueux.
 La loi de Poisson est largement utilisée pour décrire les
défauts comptabilisés par unité ; par exemple, le nombre
de points de soudure (un excès d’étain) sur un circuit
imprimé.
 On approche la loi Binomiale(n, p) par la loi de
78
Poisson(np) dès que n > 20, p ≤ 0.1 et np ≤ 5.
NORMES
 La norme American Standard MIL-STD-105E est le standard le plus
utilisé aujourd’hui dans de nombreux contrôles de réception. C’est une
norme développée durant la seconde guerre mondiale par les Etats-
Unis dans le but d’assurer la qualité des produits achetés par son
armée. Ce standard, conçu pour le contrôle par échantillonnage par
attributs, propose entre autres des plans d’échantillonnage simple
(niveaux de contrôle : réduit, normal, renforcé) et une table de
correspondances entre plans d’échantillonnage simple, double et
multiple.

 ISO2859
79
80
81
82
TABLE 2- REMARQUE
 En contrôle réduit, lorsque le critère
d’acceptation est dépassé, mais que le critère de
rejet n’est pas atteint, le lot est accepté, mais le
contrôle normal est rétabli.

83
84

Vous aimerez peut-être aussi