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Lycée Dominique Villars COURS

ECE 1

ENSEMBLES - APPLICATIONS - DENOMBREMENT

1 Ensembles
1.1 Généralités
1.1.1 Définitions
Définitions.
Si u1 , u2 , . . . , up sont des objets mathématiques quelconques alors on peut former l’ensemble :

E = {u1 , u2 , . . . , up }

On dit alors que chaque ui (1 6 i 6 p) est un élément de l’ensemble E. ou alternativement que ui appartient à E
et on écrit :
ui ∈ E
Exemples :
• ensembles de nombre entiers naturel : soit n ∈ N : l’ensemble {1, 2, . . . , n} se note aussi J1; nK.
• l’ensemble ne comportant aucun élément
√ est appelé l’ensemble vide E = ∅.
• R est l’ensemble des nombres réels : 2 ∈ R; e ∈ R etc. . .

Egalité entre ensembles


Deux ensembles sont égaux si et seulement si ils ont les mêmes éléments.

 {1, 2} = {2, 1} = {1, 1, 2} les répétitions d’éléments et l’ordre d’écriture des éléments de l’ensemble ne modifie
pas l’ensemble.

Cardinal d’un ensemble


Le nombre d’éléments (distincts) d’un ensemble E est appelé le cardinal de E et noté Card(E) ou |E|.
* Le cardinal d’un ensemble peut être infini !!!
* Lorsque le cardinal de l’ensemble E est fini, on parle d’ensemble fini.
* Un ensemble de cardinal égal à 1 est un singleton.

+ La représentation graphique d’un ensemble se fait généralement à l’aide de ”patates” (on parle de ”diagrammes
de Venn”). Par contre R se représente généralement par une droite.

1.1.2 Sous-ensemble ou partie d’un ensemble


Définition. Soient E et F deux ensembles. On dit que F est inclus dans E et on écrit

F ⊂E

lorsque tout élément de l’ensemble F est aussi un élément de E.


Autrement dit :
F ⊂ E ⇐⇒ ∀ x ∈ F , x ∈ E
Lorsque F est inclus dans E, on dit que F est un sous-ensemble ou encore une partie de E.
Exemples : √
• E = R. F = {1, 2, 3, 3.5, −1, 2, e2 , 73}. On a F ⊂ E.
• E = R. F =] − 100; +∞[. On a F ⊂ E.
• E = Z. F = N. On a F ⊂ E.
• Etant donnée un ensemble E, il arrivera souvent que l’on considère l’ensemble F formé des éléments de E
vérifiant une certaine propriété P :

E = [2; +∞[ F = {x ∈ E , x2 − 5x + 4 < 0}


Propositions.
Les assertions suivantes sont vraies quelques soient les ensembles E, F et G :
(i) On a toujours : ∅ ⊂ E et E ⊂ E.
(ii) (Transitivité) Si E ⊂ F et F ⊂ G alors E ⊂ G.
(iii) (Double inclusion) On a

( E = F ) ⇐⇒ ((E ⊂ F ) ET (F ⊂ E))
Proposition - Cardinalité d’une partie
Soit E un ensemble fini et A un sous-ensemble de E.
(i) alors A est un ensemble fini et Card(A) 6 Card(E)
(ii) si de plus, Card(A) = Card(E), alors A = E.

1.1.3 Ensemble des parties d’un ensemble.


Notation.
Pour tout ensemble E, on note P(E) l’ensemble formé par toutes parties de E.
Ainsi P(E) est un ensemble dont chacun des éléments est un ensemble.

Exercices :
a/ Si E = {1, 2} alors P(E) = et P(P(E)) =

b/ Si E = {1, 2, 3} alors P(E) =


c/ Si E = {{1, 2}} alors P(E) =

Notations usuelles :
¤ si a et b sont deux réels tels que a < b alors [a, b] = {x ∈ R , a 6 x 6 b}.
¤ R∗ = {x ∈ R , x 6= 0} ; R+ = {x ∈ R , x > 0} ; R∗+ = {x ∈ R , x > 0}.
¤ si n et m sont deux entiers naturels tels que n 6 m alors Jn, mK = {k ∈ N , n 6 k 6 m}.

1.2 Opérations sur les ensembles


1.2.1 Intersections, unions
Définitions.
Soient E et F deux ensembles.
On appelle intersection de E et F , notée E ∩ F , l’ensemble des éléments qui appartiennent à E ET à F .
On appelle union/réunion de E et F , notée E ∪ F l’ensemble des éléments qui appartiennent à E OU à F .
Deux ensembles E et F tels que E ∩ F = ∅ sont dits disjoints.
© √ √ ¡ 1 ¢ª
Exemple : Si E = 1, 2, 3, 4, 6, 9, 11, 2, −1.4, −7 2, 17 , 2e
3 , ln 2

E∩Q= E ∪ {1, 3, 5, 10, e2 , − ln(2)} =

E∩Z= (E ∩ Z) ∪ Q = (E ∪ R) ∩ Z =
Indication : On admettra que si a ∈ Q∗ alors ea est irrationnel.

Propriétés.
1/ ... relatives à l’intersection :
(i) A ∩ B = B ∩ A (commutativité de l’opération ∩)
(ii) A ∩ A = A et A ∩ ∅ = ∅
(iii) A ∩ (B ∩ C) = (A ∩ B) ∩ C (associativité de l’opération ∩)
2/ ... relatives à l’union :
(i) A ∪ B = B ∪ A (commutativité de l’opération ∪)
(ii) A ∪ A = A et A ∪ ∅ = A
(iii) A ∪ (B ∪ C) = (A ∪ B) ∪ C (associativité de l’opération ∪)
3/ ...relatives à l’intersection et l’union :
(i) A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) (distributivité de ∩ sur ∪)
(ii) A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C) (distributivité de ∪ sur ∩)
Exercice : Développer l’expression (A ∩ B) ∪ (C ∩ D).
Généralisation à une famille d’ensembles.
Plus généralement, si (AS i )i∈I est une famille d’ensembles :
¤ leur réunion, notée i∈I Ai est définie par :
[
x∈ Ai ⇐⇒ ∃i ∈ I , x ∈ Ai
i∈I
T
¤ leur intersection, notée i∈I Ai est définie par :
\
x∈ Ai ⇐⇒ ∀i ∈ I , x ∈ Ai
i∈I

1.2.2 Complémentaire d’une partie dans un ensemble.


Définition.
Soient E un ensemble et A une partie de E.
On appelle complémentaire de A dans E, et on note CE A (ou simplement A quand aucune confusion n’est
possible...), l’ensemble des éléments de E n’appartenant pas à A :

CE A = {x ∈ E , x ∈
/ A}
Propriétés.
Soient E un ensemble et A et B deux parties de E.
• CE E = ∅ ; CE ∅ = E ; CE (CE A) = A .
• CE A ∩ A = ∅ ; CE A ∪ A = E.
• CE (A ∪ B) = CE A ∩ CE B ; CE (A ∩ B) = CE A ∪ CE B.

Exercice : Soient E un ensemble et A et B deux parties de E. Simplifier l’expression de (A ∩ CE B) ∪ (A ∩ B) .

Exercice : Montrer que


E = CE∪F F ∪ (E ∩ F ) F = CE∪F E ∪ (E ∩ F ) E ∪ F = E = CE∪F F ∪ (E ∩ F ) ∪ CE∪F E
Différence ensembliste Soient A et B deux parties d’un ensemble E. On note A\B l’ensemble défini par :
x ∈ A\B ⇐⇒ x ∈ A et x ∈
/B
Ainsi A\B = A ∩ CE B

1.2.3 Partition
Définition.
Soit un ensemble E. Une famille (Ei )i∈I de parties non vides de E est une partition de E si :

 ∪i∈I Ai = E

∀i ∈ I, ∀j ∈ I , (i 6= j =⇒ Ai ∩ Aj = ∅)

1.3 Produit cartésien


Définition.
On appelle produit cartésien de n ensembles E1 , E2 , . . . , En , l’ensemble des suites finies :

E1 × E2 × . . . × En = {(x1 , x2 , . . . , xn ) : x1 ∈ E1 , x2 ∈ E2 , . . . , xn ∈ En }

Cas particulier : Lorsque E1 = E2 = E3 = . . . = En = E (i.e. tous les ensembles sont identiques) on le note
simplement E n .

Exemple : L’ensemble des couples ordonnés de réels (x, y) se note R2 . Cet ensemble se représente généralement
par le plan munit d’un repère.

Exercice 1. : Soient A une partie d’un ensemble E et B une partie d’un ensemble F .
Démontrer qu’en général, le complémentaire de A × B dans E × F n’est pas égal à CE A × CF B.

Exercice 2. : A l’aide d’un dessin, exprimer simplement l’intersection [0, 2]2 ∩ [1, 3]2 .
2 Applications
2.1 Définitions
Définition. Une application (ou fonction) f est la donnée de trois objets mathématiques :
• un ensemble E (l’ensemble de ”départ” de f )
• un ensemble F (l’ensemble d’arrivée de f )
• l’association à chaque élément x ∈ E d’un élément de F , noté f (x) et appelé l’image de x par f .
On la note alors
E→F
f:
x → f (x)
L’ensemble des applications d’un ensemble E vers un ensemble F est noté F E .
Egalité de deux fonctions
Deux fonctions f : E → F et g : E 0 → F 0 sont égales si et seulement si

E = E0 F = F0 ∀x∈E, f (x) = g(x)

Antécédents d’un élément de y ∈ F .


Définition.
Soient une application f : E → F et y un élément de l’ensemble F .
Si x ∈ E a pour image par f un l’élément y ∈ F (i.e. f (x) = y) alors on dit que x est un antécédent de y par f .
* ATTENTION : Un élément y ∈ F peut n’avoir aucun antécédents, comme il peut en avoir plusieurs.

2.2 Ensemble image directe et ensemble image réciproque


Définition.
Soient une application f : E → F et A ⊂ E (A sous ensemble de E), B ⊂ F (B sous ensemble de F ).
On note alors :

f (A) = {f (x) ∈ F : x ∈ E} Ensemble image de A par f


−1
f (B) = {x ∈ E : f (x) ∈ B} Ensemble image réciproque de B par f
* L’ensemble des antécedents de y ∈ F par f est noté f −1 ({y}) :

f −1 ({y}) = {x ∈ E : f (x) = y}

Exercices.
R+∗ →R
(i) Soit f : et soient A = [2; ∞[ et B = [−1; 4]. Alors : f (A) = f −1 (B) =
x → ln x
R→R
(ii) Soit g : et soient A = R+ et B =] − 5; −1]. Alors g(A) = g −1 (B) =
x → x2 + 1
N→R
(iii) Soit h : Déterminer h(N) puis discuter pour chaque x ∈ R, la nature de h−1 ({x}).
n → (−1)n
E→N
(iv) Soient E = J1; 6K2 et s : Déterminer s(E) et pour tout y ∈ s(E) calculer le cardinal de
(x, y) → x + y
s−1 ({y}).

 ATTENTION :
Il faudra toujours différentier les points, des ensembles :
Ne pas confondre ∈ et ⊂ !!!
Si x est un élément de E, f (x) est un élément de F ; mais si A est un sous-ensemble de E, f (A) est un
sous-ensemble de F .

2.3 Restrictions et prolongements d’une fonction


Définition.
¬ Soient f : E → F une fonction et A ⊂ E.
La fonction de A dans F définie par x → f (x) s’appelle la restriction de f à A. On la note généralement f|A .
­ Soient deux ensembles E et F . Soit une application g : A → F .
On appelle prolongement de g à E toute fonction de E dans F dont la restriction à A est égale à g.
Exercice 1. Faire la liste de toute les fonctions d E = {1, 2, 3} dans F = {1, 2}.
Exercice 2. Soit f : {1, 2} → {1, 2} la fonction définie par f (1) = 2 et f (2) = 2.
Combien f admet-elle de prolongements g : {1, 2, 3, 4} → {1, 2} ?

2.4 Composition d’applications


Définition. Soient E, F et G trois ensembles. Soient f : E → F et g : F → G deux applications.
La fonction composée de f par g est :
E→G
g◦f :
x → g(f (x))
Proposition : Soient f : E → F , g : F → G, h : G → H trois applications.
Alors h ◦ (g ◦ f ) = (h ◦ g) ◦ f .

* Soit E un ensemble et f : E → E. Soit n ∈ N un entier naturel. On note alors :

f n (x) = f ◦ f ◦ . . . . . . ◦ f (x)
| {z }
nf ois

 ATTENTION : Lorsque E = R, ne pas confondre les notations :

f n (x) (compositions de fonctions) et (f (x))n (puissance d’un nombre réel).

Exercice : Soit f : x → 2x + 3.
a/ Calculer les expressions des fonctions f 2 , f 3 , f 4 .
b/ Conjecturer une expression simple de f n pour tout n ∈ N.
c/ Démontrer cette conjecture par récurrence.

3 Injectivité, Surjectivité, Bijectivité


3.1 Injectivité
Définition. Soit f : E → F une fonction. On dit que f est injective si :

∀(x1 , x2 ) ∈ E 2 , (f (x1 ) = f (x2 )) =⇒ (x1 = x2 )


Caractérisations équivalentes de l’injectivité.
Une application f : E → F est injective ssi (au choix) :
(i) ∀(x1 , x2 ) ∈ E 2 , x1 6= x2 =⇒ f (x1 ) 6= f (x2 ). (c’est ce qu’on appelle la contraposée)
(ii) Tout élément de l’ensemble d’arrivée F a au plus un antécédent par f .
(iii) Pour tout b ∈ F , l’équation f (x) = b d’inconnue x admet au plus une solution.

Exemple fondamental lorsque E ⊂ R et F ⊂ R

Toute application f : E → F strictement monotone sur E est injective.

En effet, soit f une application strictement croissante et soient (x1 , x2 ) ∈ E 2 tels que x1 6= x2 . Alors soit x1 < x2
et alors f (x1 ) < f (x2 ) soit x1 > x2 et donc f (x1 ) > f (x2 ) mais dans tous les cas f (x1 ) 6= f (x2 ).
De même si l’application est strictement décroissante.

3.2 Surjectivité
Définition. Soit f : E → F une fonction. On dit que f est surjective (ou est une surjection de E sur F ) si :

∀y ∈ F , ∃ x ∈ E , f (x) = y
Caractérisations équivalentes de la surjectivité
Une application f : E → F est surjective ssi (au choix) :
(i) f (E) = F .
(ii) Tout élément de l’ensemble d’arrivée F a au mons un antécédent par f .
(iii) Pour tout b ∈ F , l’équation f (x) = b d’inconnue x admet au moins une solution.

” ⇐= ” Supposons f (E) = F . Montrons que f est surjective.


Soit y ∈ F : il faut trouver x ∈ E tel que f (x) = y. Mais y ∈ F = f (E) =⇒ y ∈ f (E). Par définition,
f (E) = {f (x) ∈ F , x ∈ E} = {y ∈ B / ∃x ∈ E , y = f (x)} d’où la conclusion !
” =⇒ ” Réciproquement, supposons f surjective et montrons que f (E) = F .
2 étapes sont nécessaires f (E) ⊂ F et F ⊂ f (E).
On sait f (E) ⊂ F car f est une application. Montrons que F ⊂ f (E) : soit b ∈ F . Montrer b ∈ f (E) revient à
trouver x ∈ E tel que f (x) = b. Mais f est surjective, donc en appliquant la définition avec y = b on obtient le
résultat.

3.3 Bijectivité
Définition.
Soi f : E → F une fonction. On dit que f est bijective (ou est une bijection) de E sur F si f est injective et
surjective.
Autrement dit, f est bijective si (au choix) :
(i) Tout élément de l’ensemble d’arrivée F a un et un seul antécédent par f .
(ii) Pour tout b ∈ F , l’équation f (x) = b d’inconnue x admet une unique solution :

∀ b ∈ F , ∃! x ∈ E , f (x) = b

Remarque - Propriété :
Soient E et F deux ensembles finis. S’il existe une bijection f : E → F alors E et F ont le même cardinal. Cette
remarque sera notamment utilisée dans des questions de dénombrement.

Proposition - Définition.
Soit f : E → F une fonction.
Alors f est bijective si et seulement s’il existe une fonction g : F → E telle que

(i) g ◦ f = idE (ii) f ◦ g = idF

Lorsqu’elle existe, cette fonction g est unique et s’appelle la fonction réciproque de f et se note f −1

* Autrement dit, lorsque f est bijective f −1 est l’application de F vers E, qui a tout élément y ∈ F , associe
l’unique antécédent x ∈ E de y par f : pour tout x ∈ E et tout y ∈ F

y = f (x) ⇐⇒ x = f −1 (y)

Méthode pratique :
En pratique pour démontrer qu’une certaine fonction f est bijective et pour calculer sa réciproque, on résout
l’équation f (x) = y, où y est l’indéterminée et où x est l’inconnue. Si la résolution de cette équation mène à une
unique solution de la forme x = g(y), alors f est bijective et sa bijection réciproque est la fonction g.

Exercices :
a/ f : R → R la fonction définie par f (x) = −3x + 2. Bijective?? fonction réciproque??
b/ f : R+ → R la fonction définie par f (x) = ln(x) − 3 Bijective?? fonction réciproque??

Composée de 2 bijections
Proposition
Si f est une bijection de E sur F et g une bijection de F sur G,
alors la fonction g ◦ f est une bijection de E dans G et

(g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1
* Cette propriété se généralise à la composée d’un nombre quelconque d’applications bijectives
4 Dénombrement
On étudie dans cette partie, quelques résultats permettant de déterminer le cardinal de certains ensembles.
Soit E un ensemble.
On note P(E) l’ensemble des parties de E : un élément de P(E) est donc une partie de E.

4.1 Cardinal d’une union d’ensembles - Formule du crible de Poincaré


Propriété 1 : Union d’ensembles finis disjoints deux à deux.
a/ Si deux ensembles finis E et F sont disjoints (A ∩ B = ∅) alors :

Card(E ∪ F ) = Card(E) + Card(F )

b/ Si E1 , E2 , . . . , En sont des ensembles finis deux à deux disjoints alors :

Card(E1 ∪ E2 ∪ . . . ∪ En ) = Card(E1 ) + Card(E2 ) + . . . + Card(En )

c/ Si E1 , E2 , . . . , En forment une partition d’un ensemble E alors

Card(E1 ) + Card(E2 ) + . . . + Card(En ) = Card(E)

En particulier si A est une partie d’un ensemble fini E :

Card(A) + Card(CE A) = Card(E)

Propriété 2 : Union d’ensembles finis - Crible de Poincaré.


a/ Cas de deux ensembles : soient E et F deux ensembles finis alors :

Card(E ∪ F ) = Card(E) + Card(F ) − Card(E ∩ F )

b/ Cas de trois ensembles : soient E, F et G deux ensembles finis alors :

Card(E ∪F ∪G) = Card(E)+Card(F )+Card(G)−Card(E ∩F )−Card(E ∩G)−Card(F ∩G)+Card(E ∩F ∩G)


Démonstration du a/ :
On sait que CE∪F E , CE∪F F et E ∪ F sont deux à deux disjoints et que :

E = CE∪F F ∪ (E ∩ F ) F = CE∪F E ∪ (E ∩ F ) E ∪ F = E = CE∪F F ∪ (E ∩ F ) ∪ CE∪F E

Alors en utilisant les résultats des propriétés 1 :



 Card(E) = Card(CE∪F F ) + Card(E ∩ F )
Card(F ) = Card(CE∪F E) + Card(E ∩ F )

Card(E ∪ F ) = Card(CE∪F F ) + Card(E ∩ F ) + Card(CE∪F E)

La proposition résulte de ces 3 égalités.


Démonstration du b/ : Résulte du a/ appliqué à E 0 = E ∪ F et F 0 = G

Exercice.
Soient E, F , G et H quatres ensembles. Déterminer une formule donnant Card(E ∪ F ∪ G ∪ H) en fonction des
cardinaux de E, F , G et H ainsi que des leurs intersections.

4.2 Cardinal d’un produit et p-listes


4.2.1 Cardinal du produit cartésien
Soient n et m deux nombres entiers naturels et E = {a1 , a2 , . . . , an } et F = {b1 , b2 , . . . , bm } deux ensembles de
cardinaux respectifs n et m.
Alors les éléments de l’ensemble E × F peuvent se disposer dans un tableau :

(a1 , b1 ) (a1 , b2 ) . . . . . . (a1 , bm )


(a2 , b1 ) (a2 , b2 ) . . . . . . (a2 , bm )
.. .. .. ..
. . . .
(an , b1 ) (an , b2 ) ... (an , bm )
Il apparaı̂t alors évident que le cardinal de E × F est :

Card(E × F ) = Card(E) ∗ Card(F ) = nm

De manière plus globale :


Propriété.
Soit p ∈ N∗ . Soient E1 , E2 , . . . , Ep des ensembles finis alors

Card(E1 × E2 × . . . × Ep ) = Card(E1 )Card(E2 ) ∗ . . . ∗ Card(Ep )

4.2.2 p-listes d’un ensemble


Cas typique : on lance un dé deux fois de suite. Combien de résultats différents peut-on obtenir ? On peut
représenter le résultat par un couple d’entiers compris entre 1 et 6 : (5, 2) signifie que le premier lancer a donné
5 et le deuxième 2. L’ensemble des résultats possibles est donc J1, 6K × J1, 6K de cardinal 6 ∗ 6 = 36.
* 2 caractéristiques :
l’ordre des lancé est comptabilisé, la répétition d’un résultat est possible d’un lancé sur l’autre.

Définition.
On appelle p-liste ou p-uplet d’un ensemble E, tout élément de E p c’est à dire tout élément de la forme

(x1 , . . . , xp ) ; ∀ i ∈ J1, p K , xi ∈ E

Dans le cas particuliers où tous les Ei correspondent tous à un même ensemble E alors on obtient de la propriété
ci-dessus que :
Card(E p ) = (Card(E))p
Théorème - Nombre de p-listes
Le nombre de p-listes d’un ensemble E à n éléments est de np .
Corollaire - Nombre d’applications de E dans F
Soient E et F deux ensembles finis. Alors le nombre d’applications de E dans F est Card(F )Card(E) .

Démonstration : Supposons E = {x1 , x2 , . . . , xn }. La donnée d’une application de E dans F correspond à la


donnéede la suite finies des images (f (x1 ), f (x2 ), . . . , f (xn )) où chaque f (xi ) est un élément de F . Ainsi il y a
autant d’applications de E vers F que de Card(E)-uplets d’éléments de F

Exercice 1
Combien existe-t-il de suites (x1 , x2 , . . . , xn ) telles que chaque xi soit un nombre entier tel que −2 6 xi 6 2?
Comment se note l’ensemble formé par ces sites?
Exercice 2
A la cantine, il y a le choix entre quatres entrées, trois plats et quatres desserts. Combien y a-t-il de menus
possibles?

4.3 Arrangements et Permutations


4.3.1 p-arrangements d’un ensemble
Cas typique : le tiercé. Le joueur parie sur le premier, le deuxième et le troisième cheval.

* 2 caractéristiques :
l’ordre importe entre les chevaux gagnants et ils sont deux à deux distincts.

Définition
Soit E un ensemble et p ∈ N∗ . On appelle arrangement de p éléments de E (ou plus simplement p-arrangement
de E) toute suite de p éléments disctints de E.
Le nombre d’arrangement à p-éléments d’un ensemble à n éléments est noté Apn .

* Si p > n la notion de p-arrangements d’un ensemble à n éléments n’a plus de sens!


On note par convention Apn = 0 dans ce cas.

Exemple :
(1, 8, 5) est un 3-arrangement de N. Par contre, (8, 8, 8),et (7, 5, 7) ne sont pas des 3-arrangements de N mais bien
des 3-listes de N.

Exercice : Déterminer tous les 1-arrangements, les 2-arrangements de l’ensemble E = {1, 2, 3}.

Proposition.
Soient n et p deux entiers supérieurs ou égaux à 1. Alors :

Ap+1 p
n+1 = (n + 1)An
Démonstration : Soit E = {x1 , x2 , . . . , xn , xn+1 } un ensemble à n + 1 éléments. Par définition Ap+1
n+1 est le nombre
d’arrangements de p + 1 éléments de E. On peut ranger ces arrangements en n + 1 catégories : ceux qui commen-
cent par x1 , ceux qui commencent par x2 , . . . , ceux qui commencent par xn+1 . Et dans chacune de ces catégories
on observe Apn arrangements.

Théorème - Nombre de p-arrangements d’un ensemble à n éléments.


Soient n et p deux entiers > 1 tels que p 6 n. Alors
n!
Apn = n(n − 1)(n − 2) . . . (n − p + 1) =
(n − p)!
Démonstration par récurrence :
Pour tout p > 1, on pose
n!
(Pp ) : ”∀ n > p , Apn = ”
(n − p)!
(i) L’assertion (P1 ) est vraie car A1n est le nombre d’arrangements à 1 élément d’un ensemble à n éléments, c’est
à dire bien n.
(ii) Supposons (Pp ) vraie pour un certain p > 1. Soit n > p + 1. D’après la proposition précédente

Ap+1
n = nApn−1

(n−1)!
Mais puisque n − 1 > p d’après l’hypothèse de récurrence on a Apn−1 = (n−1−p)! donc

n(n − 1)! n!
Ap+1
n = =
(n − 1 − p)! (n − (p + 1))!

Ce qui assure que (Pp+1 ) est vraieet ainsi le théorème est démontré par récurrence.

Propriété : Arrangement et nombre d’applications injectives


Soient E et F deux ensembles finis. On note p le cardinal de E et n celui de F .
Le nombre d’application injectives de E dans F est Apn .

4.3.2 Permutations
C’est le cas particulier où p = n. Soit E un ensemble à n éléments. On appelle permutation de E tout n-
arrangement de E.

+ Nombre de permutations :
Soit E un ensemble à n éléments. Alors il y a n! permutations de E. Autrement dit il y a n! facons de ranger n
éléments distincts dans tous les ordres possibles.

Remarque : Une permutation peut être vue comme une bijection d’un ensemble E sur lui-même!!
4.4 Combinaisons
Cas typique : Lors d’un tour de magie, on choisit simultanément 3 cartes dans un jeu de 32 cartes. Nombre de
possibilités?
*

Définition.
Soit E un ensemble à n éléments. On appelle combinaison de p éléments de E toute
¡ ¢ partie de E à p éléments.
Le nombre de combinaisons de p éléments d’un ensemble de n éléments est noté np .

* Remarques :
1. Les éléments d’une combinaison de p éléments de E sont deux à deux distincts donc 0 6 p 6 Card(E).
2. L’ordre des éléments
¡ ¢ d’une combinaison n’a pas d’importance. ¡ ¢
3. Les nombres np sont aussi appelés coefficients binomiaux. On trouve parfois la notation Cnp au lieu de np .

Proposition.
Pour tout entiers n et p tels que 0 6 p 6 n, on a :
¡n ¢ Apn n!
p = =
p! p!(n − p)!
¡ ¢
Démonstration : Il suffit de montrer que Apn = p! np .
Deux p-arrangements d’éléments de E = {x1 , x2 , . . . , xn } ont le même support si ils sont formés des mêmes
éléments (mais pas nécéssairement dans le même ordre) On peut alors ranger tout les p-arrangements en catégories
¡ ¢
en mettant ensembles celles qui ont le même support. On remarque alors que le nombre de catégories est np et
que chaque catégories comportent p! p-arrangements.

5 Formule du binôme de Newton


Proposition : Triangle de Pascal.
Pour tous n et p deux nombres entiers positifs tels que p 6 n − 1, on a :
³ ´ ¡ ¢ ¡n ¢
n−1 n−1
p−1 + p = p

Deux démonstrations possibles : démonstration calculatoire ou démonstration combinatoire !!

Théorème : Formule du binôme de Newton.


Soient a, b deux nombres réels et n un entier. Alors on a :
n
X ¡n ¢
(a + b)n = p ak bn−k .
k=0

Démonstration : Recurrence sur n

Application : Dénombrement de P(E)


Si E est un ensemble à n éléments alors Card(P(E)) = 2n
Démonstration
Notons pour tout k ∈ J0, nK, Ek l’ensemble des parties de E à k éléments. P
Alors la famille (Ek )06k6n est une partition de P(E) donc Card(P(E)) = nk=0 Card(Ek ).
Or on a vu que Card(Ek ) = (nk ) donc
n
X
Card(P(E)) = (nk ) = (1 + 1)n = 2n
k=0

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