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INSTITUT SUPERIEUR DE TECHNOLOGIE D’Antsiranana

B.P. 509 ANTSIRANANA -201 www.ist-antsiranana.mg

NOUVELLES TRECHNOLOGIES DE L’ELECTRICITE :


NTE 1
CYCLE «M »

MAITRISE DE L’ENERGIE

Par : RAKOTO Dominique


Maître de Conférences

IST 2022 – 2023

1
POURQUOI MAITRISER L’ENERGIE ?

Introduction

Ce qui prime pour l'homme et la société ce n'est pas à proprement parler l'énergie mais le service rendu
par les ressources énergétiques : la force motrice, la chaleur, le froid, la mobilité, la communication.
Toute production d'énergie présente cependant un impact environnemental et un bilan économique. Les
défis environnementaux liés à l'utilisation de l'énergie, pollution de l'air, pollution de l'eau, l’augmentation
des gaz à effet de serre, l’accumulation de déchets indésirables... imposent que l'on oriente les
politiques et les pratiques vers un usage toujours plus rationnel des services énergétiques. L'histoire des
techniques est une quête renouvelée de l'amélioration des rendements des systèmes énergétiques.
« L'énergie non consommée restera toujours la moins polluante ».

L’efficacité énergétique est une des composantes essentielles de la Maîtrise de l’Énergie. La recherche
de la performance optimale au niveau de l'utilisation de l'énergie permet de :
 réduire la quantité nécessaire de ressources énergétiques - aujourd'hui largement basées sur
des ressources naturelles non-renouvelables,
 limiter les pollutions engendrées,
 et atténuer le coût économique.

Le cours essaiera de voir les contextes actuels, les enjeux économiques, énergétiques et
environnementaux ainsi que sur les approches politiques et techniques que pourraient prendre la
Maîtrise de l'énergie.

1. Les économies d’énergie en quelques faits et exemples

C’est en octobre 1879 que Thomas Edison, célèbre inventeur américain, mis enfin au point, après des
centaines d’essais, la première lampe électrique à filament incandescent. Celle-ci marcha sans
discontinuer pendant 45 heures. Le rendement lumineux de cette formidable invention, qui allait donner
à l’énergie électricité ses lettres de noblesse, était alors de 1,5 lumens par Watt. Plus d’un siècle après,
en 2001, les ampoules modernes présentent un rendement de 15 lumens par Watt. Si le rendement des
ampoules n’avait été amélioré, il faudrait beaucoup plus de centrales électriques dans le paysage pour
éclairer nos nuits.

Actuellement, avec l’introduction des lampes économiques suivies des ampoules LED, les lumens par
watt deviennent de plus en plus forts tels que les 12 W éco ou 5 W LED surpassent largement les 60 W
incandescente. Si on regarde les éclairages publics actuels à Antsiranana et dans toute l’île, on se
tourne de plus en plus vers les LED, non seulement durables, efficaces mais aussi NON DEVOREURS
d’énergie ou même alimentés en énergie solaire. Donc des économies très rentables pour la JIRAMA et
les utilisateurs

Pour le même usage rendu à l’utilisateur, certains appareils électroménagers consomment moins que
d’autres. Pour les réfrigérateurs et congélateurs ménagers, il est courant que les plus performants
consomment trois, voire quatre fois moins que les moins performants. Sur une année de
fonctionnement, cette différence s’élève à plusieurs centaines d’ariary sur la facture énergétique de
l’usager. Ces appareils sont présents dans presque tous les foyers. Des grandes villes.

En exemple pour la France, en fonctionnant en permanence, le parc des réfrigérateurs et congélateurs


consomment 18 Milliards de kWh (18 Twh) par an et 110 Twh par an au niveau de l’Union Européenne.
2
18 Twh/an soit 5% environ de leur consommation nationale d’électricité. En ajoutant la consommation
des appareils de réfrigération du secteur commercial, l’ensemble de la réfrigération pèse 10% de la
demande d’électricité au plan national.

2. Pourquoi économiser l’énergie aujourd’hui ?

Des points cités ci-dessus, on peut citer :


 l’importance de l’accès à l’énergie dans la vie quotidienne ne serait que l’éclairage,
 la dépendance de l’économie à l’énergie
 le poids et les impacts de l’approvisionnement énergétique,
 que l’énergie pèse sur l’économie, autant sur la facture d’un particulier que sur le PIB d’un pays ;
 les ressources naturelles non renouvelables sont physiquement limitées,
 La dégradation de l’environnement par l’utilisation de plus en plus intensive de ces ressources
naturelles.

3. Lien entre énergie et environnement

Le constat général actuel est que :


 la seule énergie qui ne pollue pas, c’est celle que l’on ne consomme pas : Moins on
consomme, moins on pollue ;
 toute utilisation de l’énergie impose des contraintes environnementales ;
 la production d’énergie génère des pollutions parmi les plus graves :
 Pollution de l’air (particules, CO, Benzène,)
 Pollution de l’eau
 Déchets non désirables et encombrants : Nucléaire
 Augmentation des gaz à effet de serre vraiment dangereux pour l’humanité

4. Quatre grandes options pour limiter les émissions gaz à effet de Serre

Pour limiter les émissions des gaz à effet de serre on peut et on devra :
a. Améliorer le rendement des chaudières des centrales thermiques, autant que les petites
chaudières ;
b. Choisir une énergie primaire moins émettrice de CO2 : gaz, énergies renouvelables :
hydraulique, éolienne, solaire, voire le nucléaire ;
c. Apprendre aux usagers à maîtriser leurs consommations,
d. Séquestrer le CO2 : dans la biomasse ou par des techniques à développer pour renvoyer dans le
sous-sol les émissions à la sortie des chaudières thermiques.

5. Les grandes options pour économiser l’énergie

Il existe quatre grands secteurs : production d’électricité, l’industrie, les transports, et les utilisations dont
les bâtiments et autres installations industrielles. En moyenne, 60% de l’électricité est consommée dans
les bâtiments, 35% dans l’industrie.

Une des premières options d’économies d’énergie pourraient se résumer par l’amélioration des
rendements tout au long de la chaîne énergétique : extraction, transformation, combustion, transport,
utilisation. On sait que le rendement d’un cycle de Carnot de ne dépasse pas les 30% !!!

3
Une démarche en six points peut être pensée pour résumer les programmes de maîtrise de l’énergie :

a. Mieux connaître les enjeux ;


b. Donner tout son sens au signal prix ;
c. Informer, sensibiliser, mobiliser, éduquer ;
d. Stimuler les Recherches et Développement ;
e. Réglementer la performance énergétique des appareils, des maisons, des systèmes ;
f. Diffuser les technologies les plus performantes ;
g. Améliorer les cadres légaux lois et règlements surtout dans un pays comme le nôtre où ils
n’existent pratiquement pas : par exemple interdire l’utilisation des lampes à incandescence.

6. Illustrations

- Le rendement de l’éclairage électrique : Le rendement thermodynamique d’une centrale de


production d’électricité thermique (classique ou nucléaire) est de l’ordre de 33%. Les pertes sur le
réseau sont évaluées à 11% minimum. Le rendement de conversion en lumière d’une lampe à
incandescence n’est que de 5% seulement… Ces différents rendements se multipliant : 33% x 89% x
5%= 1.4 % : 98.6% de l’énergie primaire utilisée pour nous éclairer par des lampes à incandescence est
donc perdue en chaleur.

- Le chauffage ou la climatisation : Pourquoi le chauffage électrique est-il le plus polluant ?


Contrairement à une idée reçue, les systèmes de chauffage (ou de climatisation) utilisant l'électricité
(convecteur, radiant, plafond rayonnant, plancher chauffant, chaudière électrique, climatiseur) ne sont
pas, loin s'en faut, parfaitement non polluants.
Certes, sur le lieu d'utilisation, ces équipements n'émettent aucune pollution. Mais qu’en est-il vraiment
lors de la production et la distribution de l'électricité utilisée?
En France, l'électricité d'origine nucléaire (82 % de la production en 1997) engendre des déchets
nucléaires radioactifs. Les techniques actuelles ne permettent pas de les rendre inactifs : leur
entreposage et leur surveillance nous nous incomberont donc pour des dizaines de générations.
Le recours au chauffage électrique provoque dans les pays froids, à cause de son caractère saisonnier,
de fortes pointes de consommation en hiver. Pour y faire face, il faut recourir à des centrales thermiques
classiques (au fioul lourd ou au charbon) plus rentables sur de courtes périodes mais génératrices
d'importantes émissions de CO2 (950 g par kWh produit). 35 % de l'électricité nécessaire au chauffage
électrique est ainsi produite par de telles centrales. Or le rendement d'une centrale thermique (pertes
thermodynamique à la production et pertes lors de la distribution haute et moyenne tension) n'est que de
30 à 35 %, alors que le rendement d’une bonne chaudière individuelle atteint 85 %.
Résultat : par kWh utile, une chaudière individuelle au fioul n'émet globalement pas plus de C02 qu'un
convecteur électrique dont l'électricité a été produite à 35 % par des centrales au fioul ou charbon pour
compenser les pointes de consommation hivernale.
De plus, ces forts appels de puissance électrique durant de courtes périodes obligent à renforcer les
lignes électriques hautes et moyenne tension, défigurant le paysage.

- L’étiquetage des appareils électroménagers Choisir un appareil performant au moment de l’achat


est la meilleure garantie pour réaliser des économies d’énergie sûres et durables. Dans le cadre de ses
programmes de lutte contre l’effet de serre, la Commission Européenne de Bruxelles a décidé
d’introduire une étiquette informative sur les appareils électroménagers vendus sur le territoire de l’Union
Européenne. La directive cadre no. 92/75/CEE du 22 septembre 1992 dresse la liste des appareils
électrodomestiques concernés par ce nouvel affichage des consommations. S’y trouvent les
réfrigérateurs et congélateurs, les machines à laver le linge ou la vaisselle, les sèche-linge, les fours, les
appareils de production et de stockage d’eau chaude, les sources lumineuses, les appareils individuels
4
de conditionnement d’air. Publié le 7 juillet 1994 au Journal Officiel de la République française, le décret
no. 94- 566 est la transcription en droit français de cette directive-cadre européenne. Celui-ci précise
que les appareils mentionnés ci-dessus ne pourront être proposés à la vente que s’ils sont munis d’une
étiquette indiquant, selon des modalités fixées par des directives d’application et des arrêtés à venir,
leurs consommations en énergie ou autres ressources, telle que l’eau, les produits chimiques ou tout
autre substance ainsi que les nuisances sonores qu’ils engendrent. La Commission Européenne a
publié des directives d’application introduisant l’étiquetage obligatoire pour les réfrigérateurs et
congélateurs, les sèche-linge, les lave-linge, les lavantes séchantes, les lave-vaisselle, les sources
lumineuses. Au début de l’année 2000, le comité étiquette énergie de la Commission Européenne a
rallongé la liste des équipements devant être étiquetés, comme par exemple les téléviseurs.
La Commission Européenne a adopté un format d’étiquette relativement uniforme pour chacun des
types d’appareil. Une échelle colorée et graduée de A à G précise la catégorie de performance
énergétique de l’appareil. Suivent quelques informations complémentaires sur la consommation
énergétique de l’appareil et sur ses principales caractéristiques. La Directive 96/57/EC du Parlement
Européen et du Conseil daté du 3 septembre 1996 introduit un seuil minimum de rendement énergétique
pour les réfrigérateurs et congélateurs ménagers. Les appareils des catégories G, F, E et parfois D, ne
peuvent plus être mis en vente dans l’Union Européenne à partir du 18 septembre 1999. Cette directive
contraignante est une garantie d’économies d’énergie durables, quantifiables et de grande ampleur.
L’introduction de l’étiquette sur les appareils de froid domestique, la directive sur les seuils minimums de
performance et les campagnes de sensibilisation des acteurs de la distribution et du grand public en
France et en Europe ont déjà amorcé une transformation visible et durable du marché (cf graphique ci-
dessous). Ses efforts doivent être poursuivis pour continuer de tirer le marché vers des appareils
toujours plus performant. Cette démarche doit être appliquée aux autres équipements.

POUR MADAGASCAR

1. Des ressources d’énergie

Si le potentiel hydro-électrique est l’apanage des pays gros consommateurs d’énergie, cela n’est pas le
cas pour Madagascar. En effet, le pays dispose d’une ressource hydro-électrique importante identifiée
dans les régions du Centre, Nord Ouest, Nord et Est. Les sites potentiels sont rares dans le Sud où la
précipitation est faible et le débit des rivières irréguliers. Le pays est capable, avec son potentiel hydro-
électrique évalué à 7800 Mw contre 293 Mw actuellement exploité, de produire annuellement 321 Tw
d’électricité. Mais techniquement, le potentiel exploitable pourrait produire 180 Tw soit 180.000 Gw par
an.
Cependant, d’énormes investissements sont nécessaires pour la construction de nouvelles capacités et
des structures de transport et de distribution de l’électricité.

2. La consommation

La consommation d’énergie à Madagascar est partagée entre l’énergie fossile et celle renouvelable. Si
la première est essentiellement dominée par le pétrole et ses dérivées. La seconde est composée par la
production d’électricité d’origine hydraulique et actuellement solaire presque partout. Peu de données
sont disponibles pour mieux apprécier les autres types d’énergie renouvelables comme l’éolienne, les
biocarburants et les biogaz.

Madagascar consomme en moyenne 2854 Gw d’énergie dont 77% de source pétrolière et 23% de
source hydraulique annuellement. Cette répartition est plus ou moins stable au cours des cinq dernières
années. Il s’avère alors que le niveau de consommation par tête est très faible avec 160 kW d’équivalent
en électricité, soit 38kg d’équivalent en pétrole par tête.
5
Dans les pays comme l’Afrique du Sud, Mozambique, Kenya et Sénégal, les consommations d’énergie
per capita, en kg d’équivalent en pétrole, sont respectivement de 2511kg, 422kg, 483kg et 280kg. Dans
les pays développés comme le Japon ou la France, la consommation par tête est supérieure à 4.000kg.
Cette faible consommation d’énergie explique en partie la faiblesse de performance économique de la
Grande île ainsi que son indice de développement humain.

La consommation d’énergie, durant les 10 dernières années, évolue en moyenne au rythme de 2%, à
l’exception de la parenthèse entre 2001 et 2005. Si la crise politique de l’époque explique la première,
les hausses récentes du cours de pétrole sont probablement à l’origine de la seconde.

3. La privatisation de l’énergie

Les dispositions de l’Ordonnance n° 74-002 du 4 février 1974, portant orientation de la politique de l’eau
et de l’électricité régit le secteur de l’énergie électrique à Madagascar, jusqu’en 1998.

Les dispositions de cette ordonnance investissent l’Etat du droit exclusif d’intervenir dans le secteur.
L’Etat a confirmé ce droit depuis 1975 à la société d’intérêt national, Jiro sy Rano Malagasy (Jirama).
Cette dernière exploite la totalité des installations de production, de transport et de distribution
d’électricité dans le pays.

La libéralisation des activités de production est fortement recommandée par les bailleurs de fonds afin
de mieux répondre aux impératifs de développement économique basé sur l’économie de marché. C’est
dans cette optique de désengagement progressif de l’Etat du secteur productif que la réforme du secteur
de l’énergie électrique a été entamée par la promulgation de la Loi n°98-032 du 22 décembre 1998.
Celle-ci offre aux opérateurs privés l’opportunité d’intervenir dans le secteur par le biais des IPP
(Independent power producer).

Les opérateurs y répondent  très timidement, une décennie plus tard. La Jirama reste en structure de
monopole sur le marché de l’électricité à Madagascar. La Jirama, à l’exception de quelques localités,
assure la quasi-totalité de la production et de la vente d’électricité à Madagascar. L’offre, par
conséquent, reste tributaire de la production de la Jirama produisant à perte et donc tributaire de sa
trésorerie toujours à la recherche d’un équilibre précaire.

4. La capacité disponible

Le système électrique national est composé des réseaux interconnectés et des centres autonomes. Les
sites de production sont répartis dans 106 localités classées en 7 régions et dans 18 centres
autonomes. Au total, il y adonc 124 sites de production.

Avec 355 MW de capacité totale installée à fin 2008, la production totale d’électricité s’élève à 989 Gwh
soit 18,5% de plus qu’en 2001. Cela équivaut à une augmentation annuelle de 4,6%. Cette hausse est
surtout attribuée à la production thermique qui progresse au rythme annuel de 6,5% contre 3,2% pour
l’hydraulique.

Une telle situation découle du fait que des installations de production sont saturées, d’autres sont
vulnérables aux intempéries et une grande partie qui est vétustes produit en deçà de son potentiel de
rendement. La coupure fréquente d’électricité, ou délestage, depuis juin 2005, est la preuve que la
Jirama se trouve dans une situation inconfortable où l’offre n’arrive plus à satisfaire, non seulement les
nouvelles demandes, mais aussi celles de ses clients.
6
Sachant qu’avec une puissance totale installée de 118 Mw, les centrales hydrauliques assurent 65% de
la production totale d’électricité, dont 72% attribuée à la centrale d’Andekaleka, soit 47% de la
production totale d’électricité. Le site d’Antananarivo, abritant les centrales d’Andekaleka, Antelomita et
Mandraka, forment près de 73% de la production totale, 90,8% de l’hydro-électricité et 38% de l’énergie
thermique. A cela s’ajoute la sous-traitance de production par les IPP avec la location de groupes
électrogènes alors que dans les autres régions (Mahajanga, Antsirananana, Antsirabe et Toliara), la
production est entièrement de source thermique. Au total, la sous-traitance produit 130.000 Mw
d’électricité dont 94% assurée par l’IPP. Ce qui ne représente que 14% de la production totale
d’électricité. Parmi les IPP, on peut citer, Hydelec, EDM, Enelec, Secren et plus récemment Sherritt et
MAD’EOLE. Mais la plus importante est la société HFF avec 54.100Mw, soit 42% de la production des
IPP. Elle est active à Antananarivo, Mahajanga et Toamasina où elle réalise 97% de sa production soit
52.636Mw.

5. La stratégie nationale du développement de l’électrification rurale

5.1 Un taux d’électrification rurale très faible


Seulement 15% de la population totale est raccordé à un réseau électrique et 2% en zone rurale (zone
qui regroupe pourtant 70% de la population). Pour combler le retard de l’électrification rurale, l’un des
plus important du monde, l’Etat malgache a engagé depuis quelques années une profonde réforme du
secteur électrique.

5.2 L’objectif : le développement de l’électrification rurale


L’Etat malgache a réaffirmé sa volonté: de lutter contre la pauvreté, de développer le monde rural et
globalement l’économie du pays et de protéger efficacement son environnement. Pour atteindre ces
objectifs, le développement de l’électrification rurale décentralisée est l’une des stratégies de l’état. En
effet, en zone rurale, il est certain que l’électricité améliorerait rapidement les conditions de vie des
populations (lumière le soir, réfrigération, pompes hydrauliques…), elle pourrait par ailleurs permettre un
certain développement économique (petites industries pour la transformation des produits agricoles
notamment).

5.3 La stratégie : la libéralisation du secteur électrique


Avant 1975, la société d’intérêt national JIRAMA, était la seule autorisée à intervenir dans le
secteur électrique. Elle exploitait la plupart, sinon la totalité des installations de production, de transport
et de distribution d’électricité. Outre le fait que sa situation économique est devenue catastrophique, il
apparaît aujourd’hui que la présence d’un seul intervenant n’est plus suffisante pour assurer l’essor et
l’efficacité du secteur qui constitue, pourtant, l’un des facteurs essentiels du développement économique
et social du pays.
Ainsi depuis 1999, le Gouvernement a mis en oeuvre une réforme du secteur de l'énergie électrique.
Cette réforme a pour but d’ouvrir à de nouveaux opérateurs la possibilité d’intervenir au sein du secteur
afin, d’une part, de relayer l’Etat malgache dans le financement de l’infrastructure électrique du pays et,
d’autre part, de promouvoir l’efficacité et la qualité du service offertes aux usagers par le jeu de la
concurrence. La nouvelle loi permet et sécurise l’investissement de nouveaux opérateurs de service
électrique, publics ou privés, locaux ou étrangers :

 elle instaure un régime d’octroi d'Autorisations et de Concessions par voie d'appels d'offres ou de
candidatures spontanées ;
 elle reconnaît le statut de propriétaire des installations aux Permissionnaires ou
Concessionnaires ;

7
 elle institue un organe de réglementation du secteur dénommé « Office de Régulation de
l’Electricité » : l’ORE qui assure la régulation, le contrôle et le suivi des activités relatives au
secteur (normes, qualité, tarifs…).

5. 4 L’Agence de développement de l’Electrification Rurale


L’ORE est depuis lors en charge de la régulation générale du secteur électrique. Pour l’électrification
rurale l’Agence de Développement de l’Electrification Rurale (ADER), créée en 2001, assiste et attribue
les subventions du Fonds National de l’Energie (FNE) aux projets privés d’électrification rurale.

5.5 Les entreprises privées


Si la nouvelle loi de libéralisation du secteur électrique malgache permet d’envisager l’essor du nombre
d’entreprises rurales d’électricité, le secteur n’en est qu’à ses balbutiements : il n’existe quasiment
aucune expérience des réseaux ruraux d’électricité dans le pays. Ainsi, moins d’une vingtaine de
réseaux ruraux, crées par une quinzaine de compagnies privées ont vu le jour depuis 1999. Par ailleurs,
étant tous alimentés par des centrales thermiques, les incessantes augmentations du pétrole ne
permettent pas de garantir leur avenir (le prix de vente du kWh dans ces réseaux est parfois près de 2
fois supérieur au prix de la ville : soit plus de 1000Ar/kWh au lieu des 600Ar/kWh en ville).et le taux de
connexion de ces réseau est resté très bas. Depuis 2007, MAD’EOLE assure l’électrification rurale dans
quelques villages du nord de l’île et projette d’électrifier quinze villages rurales de la région DIANA sur
cinq ans.

5.4 Les associations villageoises


Aujourd’hui, seule une association villageoise est en charge de la gestion d’un réseau électrique rurale
(village d’Antetezambato, près Ambositra 42 kW installé, seulement un dizaine distribué). Il s’agit
d’ailleurs du seul réseau rural alimenté par une micro centrale hydro électrique. Le projet a été
accompagné par différents organismes (IEPF, FONDEM et le cabinet malgache Mihitra) qui ont formé
l’association.

6. Les enjeux de l’hydroélectricité rurale à Madagascar


Tirant son énergie de l’écoulement de l’eau, l’hydroélectricité est une énergie renouvelable. Le
développement d’infrastructures hydroélectriques décentralisées contribue donc à un développement
durable, qui, en utilisant les ressources locales permet de limiter la dépendance aux ressources
énergétiques importées très coûteuses pour les populations isolées. L’hydroélectricité est une énergie
non polluante qui de plus remplacerait les énergies fossiles utilisées aujourd’hui dans le milieu rural
malgache (pétrole lampant, gasoil pour les groupes électrogènes, piles pour les radios). Le
développement d’installations hydroélectriques en milieu rural engendrerait donc une diminution des
rejets de GES. Ainsi, cette énergie permettrait de préserver l’environnement et d’améliorer la santé des
populations rurales victimes des gaz nocifs des lampes à pétrole (problèmes respiratoires). Les
centrales au « fil de l’eau » : l’impact de ce type d’ouvrage sur le milieu est très limité sur
l’environnement. Cependant, il convient d’examiner attentivement les dispositions législatives
qu’implique ce type d’ouvrages à Madagascar. S’il est certain que l’électricité améliorerait les conditions
de vie des populations vivant à la campagne, le développement d’infrastructures hydroélectriques
décentralisées permettrait également de préserver l’environnement.

6.1 État des lieux de l’hydroélectricité en milieu rural à Madagascar : un fort potentiel de développement
Mises à part les quelques régions plates et arides (notamment au sud du pays), Madagascar
possède un très fort potentiel hydroélectrique largement inexploité. Alors que seulement 130 MW sont
aujourd’hui installés, et bien sûr, uniquement pour alimenter les zones urbaines, de nombreuses études
ont permis d’estimer le potentiel hydro électrique malgache global à 8 GW. Si ces études concernent
généralement d’importantes infrastructures (exploitation de fleuves de plusieurs MW) destinées à
8
l’alimentation des grandes villes du pays, il donne une idée des possibilités du développement de
l’hydroélectricité rurale.

6.2 Un secteur peu développé en milieu rural


Cependant, le secteur hydroélectrique est très peu développé aujourd’hui en milieu rural : il n’existe
qu’un seul réseau hydroélectrique décentralisé en fonctionnement à Madagascar et aucune industrie de
pico ou micro centrales hydroélectriques. Ainsi, les connaissances dans ce secteur sont quasi nulles.

6.3 Quel management pour les projets d’hydroélectricité rurale


De plus, en raison du lourd investissement que requièrent ces infrastructures et des incertitudes d’un
long retour sur investissement de ce type de projet, surtout en milieu rural, les entrepreneurs privés de
réseaux ruraux ne semblent pas être intéressés par le développement de projets hydro électriques.
Pourtant, comme le montre le seul exemple de gestion associative d’un réseau d’électricité rural (le
réseau et la microcentrale d’Antetezambato) le management communautaire ne semble pas non plus le
moyen le plus adapté au développement de ce type de service (mauvais dimensionnement des
installations, pas de mesure pour favoriser la connexion des usagers dont le taux évolue doucement,
lent développement d’activité économique consommatrice d’énergie…). Ainsi, la solution pourrait résider
dans une gestion de type Partenariat Public Privé (PPP) de délégation de service à un gestionnaire privé
en charge de la gestion technique et financière des installations (qui pourrait être également un
investisseur du réseau d’électricité) qui travaillerait sous le contrôle d’une association d’usagers du
service électrique.

NOTA BENE

Le document suivant a été établi en 2005. Malgré ce fait il n’en reste


pas moins que les données et les descriptifs qui y sont inclus restent
d’actualités et pourraient constituer des outils de travail.

9
Growing Sustainable Business pour la
Réduction de la Pauvreté à Madagascar

Groupe de Travail Energie

STRATEGY PAPER

Etat des lieux, problématiques et recommandations


Secteur Energie à Madagascar

10
Sommaire

PREFACE 1

INTRODUCTION 2
Préface
PREMIERE PARTIE 3
• L’énergie au service des Objectifs du 4
Millénaire pour le Développement
• Politique énergétique et programmes 5 L’énergie constitue un enjeu économique de taille. La
à Madagascar situation actuelle, sur le plan international, est considérée
par les spécialistes comme une crise, identique aux
DEUXIEME PARTIE 6 différents chocs pétroliers des années 70. Le prix du baril
de pétrole aux environs de 70 USD est à son plus haut
• Note relative à l’élaboration des 7 niveau depuis les 30 dernières années. Plus de 80% de
sections des huit filières l’énergie utile sur la Grande Ile est issue de la biomasse ;
• Filière Pétrole l’environnement est fortement menacé. Avec une hausse
8
de la demande en électricité de plus de 10% par an, les
• Filière Charbon minier 10 moyens de production sont au maximum de leur capacité…
Face à ce sombre tableau, Madagascar, importateur de
• Filière GPL 12 pétrole, doit réagir. Le débat sur la stratégie énergétique à
mettre en oeuvre est ouvert.
• Filière Biomasse 14 A ce titre, le présent document vient à propos dans la
mesure où il fournit un cadre de référence pour les
• Filière Biodiesel 16 réflexions touchant le domaine de l'énergie tout en étant un
• Filière Hydraulique outil d'information pour tous ceux qui ont l'intention
18
d'évoluer dans le secteur.
• Filière Eolien 20 Je remercie le Groupe de Travail Energie pour cette
initiative pertinente, et vous invite à lire ce document, à en
• Filière Solaire 22 faire bon usage, et à vous imprégner des réalités telles
qu’elles sont vues et décrites par ce Groupe de Travail.
TROISIEME PARTIE 24
• Synthèse comparative des filières 25 SE M. OLIVIER D. ANDRIAMAHEFAPARANY
M I N I S T R E D E L ’E N E R G I E E T D E S M I N E S
• Synthèse des recommandations et 32
proposition de ligne stratégique

ANNEXES 36
• Membres du Groupe de Travail 37
Energie et chefs de file
• Acronymes 38
• Glossaire des terminologies 39
spécifiques au secteur de l’énergie
• Programmes et projets 40
LE GROUPE DE TRAVAIL ENERGIE
Introduction

L ’Initiative Growing Sustainable Business pour la Réduction de la Pauvreté (GSB) est née du dialogue sur « le monde
des affaires et le développement durable » organisé par le Pacte Mondial en 2002. Elle est basée sur le principe que le
développement économique des pays les plus pauvres est à long terme d’un intérêt fondamental pour l’ensemble de la
communauté humaine. Elle reconnaît le besoin urgent non seulement d’attirer plus d’investissements et d’affaires dans les pays
en développement, mais aussi d’harmoniser au mieux les intérêts commerciaux avec la réduction de la pauvreté et le
développement durable, en incluant en particulier les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). En collaboration
étroite avec les gouvernements des pays participants, l’initiative GSB poursuit les objectifs complémentaires suivants :
 Encourager et faciliter les investissements du secteur privé dans les pays pauvres ; ces investissements doivent contribuer
à la réduction de la pauvreté et aux Objectifs du Millénaire pour le Développement. Cela inclut en particulier la promotion
de la création d’emplois et des liens entre les compagnies du secteur privé, le développement économique local, et celui
des petites et moyennes entreprises ;
 Faire en sorte que les investissements soient à la fois profitables au secteur privé, en faveur des pauvres par conception,
et satisfassent la demande de la population locale en aidant le secteur privé à travailler étroitement avec la société civile,
les gouvernements, et les autres acteurs du développement ;
 Favoriser un environnement propice aux investissements privés et aux petites et moyennes entreprises en engageant le
dialogue et en tirant les leçons appropriées des projets d’investissement de l’initiative ;
 Faciliter le développement de nouveaux « business modèles » pour fournir des produits et services adaptés aux 4 milliards
de personnes qui forment le bas de la pyramide économique ;
 Faciliter l’accroissement des synergies avec les initiatives complémentaires ainsi qu’entre l’aide publique au
développement et l’investissement privé dans les pays en développement.

L e Groupe de Travail Energie existe depuis février 2005. Il s’agit d’un groupe de travail multipartite composé de
représentants des Ministères de l’Energie et des Mines, et de l’Environnement, de la JIRAMA, d’ONG, du secteur privé et
des bailleurs de fonds, actifs dans le domaine de l’énergie. Il a été formé à la demande de membres du Comité de Pilotage de
l’initiative Growing Sustainable Business (GSB) lors de la réunion du 21 Octobre 2004. Ceux ci voulaient un groupe de réflexion
et de lobby qui pourrait œuvrer dans la résolution de problèmes du secteur énergie entraînant des contraintes à la bonne mise
en œuvre des projets d’investissement GSB en la matière. Le WWF est membre du GTE, car d’une part la consommation de
bois de chauffe et de charbon de bois reste l’une des principales causes de la déforestation à Madagascar, et a des
conséquences directes sur le durabilité des actions de développement du pays et d’autre part, dans l’optique d’assurer que les
investissements GSB se fasse d’une manière respectueuse de l’environnement et en particulier, tienne compte des effets
néfastes de certaines sources d’énergie sur le changement climatique.
Le Groupe de Travail s’est fixé pour objectif initial de faire du lobbying dans le domaine de l’énergie en appui au Ministère de
l’Energie et des Mines. La première activité de ce groupe consiste en l’élaboration de manière participative d’un document de
réflexion (dénommé « strategy paper ») reprenant les enjeux actuels de l’énergie à Madagascar et énonçant les besoins
prioritaires permettant d’assurer un impact positif maximal sur la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD).

L e Strategy Paper a été élaboré durant les mois d’août et septembre 2005 à travers un co-financement du PNUD et du
WWF. Sa rédaction est le résultat d’un travail conjoint entre l’ensemble des membres du GTE, dont plus particulièrement
les chefs de file identifiés pour chacune des huit filières, et deux consultants spécialisés dans le domaine de l’énergie. Il ne
prétend pas être exhaustif et dans ce sens, il est ouvert à toute observation constructive permettant son amélioration,
notamment suivant l’évolution du secteur énergie à Madagascar.

Le document comprend trois parties :


• Une première partie présente le lien fort entre énergie et OMD, ainsi qu’un état des lieux synthétique de la politique
énergétique à Madagascar et des programmes mis en œuvre pour la réaliser. Elle a été élaborée à partir d’un ensemble de
documents identifiés par le GTE.
• Une deuxième partie présente la problématique dans le contexte de Madagascar des sources d’énergie utilisées ou
utilisables à savoir : le pétrole, le GPL, le charbon minier, l’hydroélectricité, l’énergie solaire, l’éolien, la biomasse et le
biodiesel. Elle transcrit l’état des lieux, les besoins et les recommandations identifiés par chaque chef de file sur chacune
des filières.
• Une troisième et dernière partie présente une synthèse comparative des différentes sources d’énergie sur la base de leurs
applications respectives et des indicateurs locaux, suivi d’une synthèse des recommandations permettant d’identifier une
ligne stratégique claire pour les intervenants du secteur.
PREMIERE PARTIE
L’Energie au service des Objectifs du Millénaire pour le Développement
S’inspirant de la Déclaration du Millénaire, les pays signataires se sont engagés à adopter les Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Parmi les huit Objectifs présentant les moyens d’accélérer le rythme de développement des pays en difficulté et d’en mesurer les résultats,
aucune mesure spécifique en matière d’énergie n’est clairement définie. Cependant, l’accès à l’énergie est au cœur de l’ensemble des
problématiques des pays en développement :

1. L’énergie sous ses diverses formes est un outil incontournable


pour réduire l’extrême pauvreté et la faim. 5. Des services énergétiques efficaces, adaptés aux besoins
Les activités économiques génératrices d’emploi et de revenus domestiques et au contexte particulier du monde rural
(industrie, commerce, micro entreprises, transport, contribuent à l’amélioration de la santé maternelle.
télécommunications, agriculture) ne peuvent se développer en Les femmes sont beaucoup plus vulnérables à la pollution de
l’absence d’électricité et de carburant. La plupart des aliments l’air ambiant, à l’eau et aux aliments non sains. L’absence
de base sont obtenus à l’issu d’un processus de transformation d’électricité dans les centres de santé notamment pour
et de conservation ; les activités de cuisson exigent l’énergie l’éclairage nécessaire au moment des accouchements, les
d’un combustible primaire. corvées quotidiennes et fardeaux physiques pour le ramassage
et transport de combustible ont des effets néfastes sur la santé
2. Assurer l’éducation primaire pour tous est un objectif difficile à des mères, en particulier en milieu rural.
atteindre sans la résolution de la question d’accès à l’énergie
en milieu rural. 6. L’énergie doit être envisagée comme une alliée incontournable
Motiver les enseignants à exercer en milieu rural suppose de dans le combat contre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres
leur assurer des conditions de vie et de travail correctes. maladies.
L’électrification de leurs logements et des écoles participe à cet L’Information Education Communication en matière de santé
objectif. Après le crépuscule, étudier requiert un minimum publique, diffusée sur les ondes radio et la télévision, aident à
d’éclairage. Les tâches domestiques de transport de bois et lutter contre les maladies mortelles. Pour dispenser un service
d’eau pour les besoins de la famille occupent la journée de de santé efficace, les médecins et les sages femmes ont besoin
beaucoup d’enfants, en particulier des filles, et les empêchent d’électricité (éclairage, conservation de médicaments et
de se rendre à l’école. vaccins, stérilisation etc.).

3. L’accès à des formes d’énergie modernes permet à la femme 7. Des systèmes énergétiques performants, fiables, respectueux
de trouver le temps de s’épanouir. Il favorise ainsi l’égalité des de l’environnement sont nécessaires pour un développement
sexes et l’autonomisation des femmes. durable et respectueux de la biodiversité
La préparation des repas et de l’eau chaude incombe La production, distribution et consommation d’énergie ont des
généralement aux femmes. En l’absence de combustibles effets néfastes multiples sur l’environnement local, régional et
modernes et d’électricité, cette tâche domestique devient un global : pollution de l’air, dégradation des sols, acidification des
fardeau vorace en temps. Les femmes, particulièrement en sols et de l’eau, changements climatiques. Il faut éviter ces
milieu rural, peuvent difficilement se consacrer à d’autres effets et avoir recours autant que faire se peut à des sources
activités productives, sociales et éducatives. d’énergie d’origine renouvelable.

4. Réduire la mortalité infantile suppose notamment de disposer 8. Les programmes en matière d’énergie sont menés dans le
de sources et équipements énergétiques domestiques sans cadre d’un partenariat mondial pour le développement
danger pour la santé des enfants. Le Sommet Mondial pour un Développement Durable incite à
La consommation d’eau non bouillie, la pollution de l’air ambiant un partenariat entre les services publics, les agences de
des foyers par les fumées provoquées par l’utilisation de développement, la société civile et le secteur privé pour
combustibles et cuisinières traditionnels sont à l’origine de soutenir le développement durable, et notamment pour assurer
nombreuses maladies infantiles parfois mortelles. la fourniture à des prix abordables de services énergétiques
fiables, durables et respectueux de l’environnement.

Ainsi, l’accès à l’énergie est incontournable en tant qu’outil pour la mise en œuvre des stratégies déployées pour lutter contre la pauvreté,
l’illettrisme, la faim, le manque d’instruction, les disparités entre les sexes, la mortalité infantile et maternelle, les maladies. Les actions dans le
domaine de l’énergie doivent être soucieuses de la préservation de l’environnement et nécessitent des partenariats multiples, tant internes au
pays qu’internationaux.

L’accès aux services énergétiques est une condition préalable pour l’atteinte des huit objectifs du Millénaire pour le Développement. Ceci a été
reconnu lors du Sommet Mondial pour un Développement Durable à Johannesburg en 2002.
Le cheminement de pensée selon lequel le développement économique entraîne l’utilisation d’énergie n’est plus d’actualité. Il faut à présent
reconnaître le rôle de l’énergie comme véritable stimulant du développement humain. L’accès aux services énergétiques est un instrument
d’aide important pour la croissance économique, l’égalité sociale, et la préservation de l’environnement.

Il est ainsi urgent de combler l’insuffisance en services énergétiques, tant en quantité qu’en qualité, et particulièrement dans les pays en
développement pour que cela ne constitue pas un blocage à l’atteinte des objectifs du Millénaire.
Etat des lieux de la politique énergétique à Madagascar et des programmes mis
en œuvre pour la réaliser (août 2005)
La politique énergétique malgache établie en 2004 s’inscrit dans le électrique de la ligne Antsirabé – Ambositra est par ailleurs en cours
cadre des politiques macroéconomiques définies par le de lancement.
Gouvernement dont l’objectif est de réduire la pauvreté et d’atteindre
3. Electrification rurale
un degré de croissance économique substantiel.
L’essentiel des réalisations se fait par extension du réseau JIRAMA
Ainsi, la politique du Gouvernement pour le secteur de l’énergie est (55 villages en 2004). A la suite d’appels à manifestations d’intérêt /
d’assurer une fourniture durable et de bonne qualité à des prix candidatures spontanées, des opérations d’électrification rurale
raisonnables de l’énergie en mettant l’accent sur trois principes décentralisée sont en cours sur plusieurs chefs lieux de commune.
fondamentaux :
- économique : rationaliser les conditions d’approvisionnement, de 4. Mise en valeur des énergies renouvelables solaires et hydrauliques
production, de distribution et de consommation d’énergie ; La plupart des réalisations solaires se font sur l’initiative de
- environnemental : respecter les équilibres écologiques promoteurs divers, ONG, organes institutionnels non rattachés au
fondamentaux et encourager une gestion rationnelle des espaces MEM, pour satisfaire des besoins communautaires. Le rapport
ruraux dans les zones d’exploitation forestière à usage d’activité 2004 du MEM fait par ailleurs état de 2 villages pré
énergétique ; électrifiés par systèmes solaires photovoltaïques. Les réalisations
- social : permettre aux populations, en milieu rural et urbain, d’avoir hydrauliques autres que celles de la JIRAMA sont rares au regard du
accès à un minimum de services de l’énergie. potentiel, et les opérations d’électrification rurale décentralisée en
cours se font essentiellement par voie thermique.
Pour l’heure, les objectifs définis ainsi que les actions ou projets pour Le projet d’aménagement hydroélectrique de Lokoho (e7-MEM-
la mise en œuvre de cette politique permettent de dégager deux PNUD-EDM) au stade de lancement, les études de centrales
programmes : l’augmentation de l’accès à l’électricité et la hydroélectriques par des privés, le projet PEPSE ayant pour objectif
rationalisation de l’utilisation de l’énergie domestique d’établir des scénarios d’approvisionnement d’énergie électrique dans
les provinces de Fianarantsoa et Toliara, offrent des perspectives
Augmentation de l’accès à l’électricité intéressantes pour une plus grande considération de l’exploitation
des sources d’énergie renouvelable.
1. Régulation du secteur électricité
L’Agence de Développement de l’Electrification Rurale (ADER) et Rationalisation de l’utilisation de l’énergie domestique
l’Organe Régulateur de l’Electricité (ORE) sont opérationnels. L’ORE 1. Gestion rationnelle des ressources en combustibles ligneux
a établi des tarifs Electricité plafonds de référence. L’ADER quant à Le projet PEDM faisant suite au PPIM, mené à Mahajanga
elle offre un appui aux opérateurs désireux d’investir dans consistant en la mise en place de contrats GELOSE avec les
l’électrification rurale. Les mécanismes d’attribution des communautés locales de base, et la formation en carbonisation
autorisations/concessions et d’attribution de subvention doivent améliorée devrait être étendu aux régions Anosy, Atsimo Andrefana
cependant être finalisés, et le secteur est en attente d’un document et Boeny. Le projet GREEN MAD qui va dans le même sens va se
de référence établissant les normes spécifiques à l’Electrification poursuivre dans la région Diana.
Rurale. Par ailleurs, l’ADER entreprend actuellement les démarches
en vue d’assurer des financements pérennes d’opérations 2. Diversification des sources d’énergie
d’envergure. Le GPL s’affirme comme une énergie en fort développement soutenu
par des actions de vulgarisation sur l’initiative des industriels de la
2. Amélioration de la fourniture d’électricité en milieu urbain profession. Des études sont menées pour l’exploitation de la
La restructuration de la JIRAMA est en cours : jusqu’en février 2007, biomasse (déchets agro industriels et produits dérivés végétaux
la Société Lahmeyer International est en charge d’améliorer les comme la bagasse pour la production d’éthanol) et la production de
performances d’ensemble de la compagnie nationale d’eau et bio diesel. La promotion d’autres sources d’énergie que le bois
d’électricité. Des travaux d’amélioration des infrastructures sont en devrait se faire dans le cadre du Programme Environnement III.
cours, et une nouvelle tarification a été appliquée. Une centrale
thermique de 20MW dans le cadre d’un contrat d’achat d’énergie 3. Réduction de la demande en énergie de cuisson
entre la JIRAMA et des PIE a été mise en place pour répondre à la Un projet de diffusion massive des équipements économes et plus
demande sur Antananarivo. Par ailleurs, afin de définir et arrêter le particulièrement des foyers économes (Fatana mitsitsy) sur les
schéma de réforme de la JIRAMA pour le moyen et le long terme, régions Anosy, Atsimo Andrefana (ville), Vakinankaratra est prévu, et
une « Task Force » a été mise en place dont les résultats des travaux fait suite au PNEBE.
de réflexion sont attendus pour la fin de l’année 2005.
Dans le cadre de la stratégie de développement de la production La mise à disposition d’énergie durable, de bonne qualité et à des
électrique, le Plan d’Expansion à Moindre Coût (PEMC) est en cours prix raisonnables compte essentiellement des réalisations ou projets
de mise à jour suite à une étude menée par Hydroquébec pilotes. La restructuration du secteur énergie est cependant en bonne
International. Ce plan indicatif permettra le lancement d’appels voie pour espérer une accélération dans la concrétisation de la
d’offres pour de nouveaux contrats de Production Indépendante politique. Néanmoins l’insuffisance de coordination entre les projets
d’Electricité (PIE). Dans cette optique, un contrat entre le et programmes épars mis en place sur l’initiative de divers
Gouvernement et la Société Financière Internationale (SFI) a été partenaires du MEM ne permet pas une cohérence efficace de
signé : la SFI sera en charge du diagnostic et de la mise en œuvre l’ensemble et une mesure des résultats obtenus.
des projets PIE. Dans le cadre du Programme Général de l’Etat, il est prévu qu’un
Parmi ces projets PIE, on peut répertorier les concessions d’étude Programme National Energie soit validé d’ici la fin de l’année 2005.
sur Lokoho, Sahanivotry, Lily et Volobe. Le projet d’interconnexion
DEUXIEME PARTIE
Note sur l’élaboration des sections des différentes filières

La deuxième partie du strategy paper présente, pour chacune des huit filières, une synthèse en deux pages. Le contenu de
chaque section à été en majeure partie renseigné par les chefs de file qui ont fournit un travail de collecte de données et de
synthèse auprès des différents acteurs de chaque filière. D’autres données, d’ordre plus général ou à caractère bibliographique
ont été apportées par les consultants en collaboration permanente avec les chefs de file qui ont par la suite validé leur section
respective.

Ces huit sections ne prétendent pas à une exhaustivité totale mais tentent de présenter les points forts ainsi que les principaux
ordres de grandeur permettant d’évaluer quantitativement certains impacts.

En page de gauche, sont présentés de manière synthétique quelques rappels généraux sur la source d’énergie considérée, ses
principaux atouts et inconvénients ainsi qu’une série d’indicateurs et d’ordres de grandeur caractérisant la source d’énergie
dans le contexte mondial et plus spécifiquement à Madagascar. Ces données chiffrées ont trois origines, explicitées au niveau
de chaque section :
• bibliographie internationale utilisée par les consultants,
• bibliographie, référence projets et études des chefs de file,
• estimations ou calculs d’ordres de grandeur à partir de données communiquées par les chefs de file,
Il est important de mentionner que certains de ces chiffres ne peuvent ainsi prétendre à un caractère exact et qu’ils doivent être
compris à titre d’ordres de grandeur représentatifs à considérer avec prudence par le lecteur. Malgré cette incertitude,
renseigner ces indicateurs même de manière approximative offre une meilleure lisibilité de la source d’énergie dans son
contexte.

En page de droite, est présentée une synthèse rédigée de l’état des lieux de la filière, des besoins et des recommandations
perçues par les chefs de file. Etant donné le grand nombre d’acteurs pour la plupart des filières et les contraintes de temps pour
l’élaboration du strategy paper, il fut quasi impossible pour les chefs de file de recueillir l’intégralité des préoccupations de leur
filière respective, et ce malgré un travail soutenu de leur part dans ce sens. Ainsi, les sections ne prétendent pas lister de
manière exhaustive l’intégralité des besoins et recommandations.
Pétrole
Indicateurs généraux

La consommation mondiale d’hydrocarbure représente plus de 37% de la
consommation totale d’énergie primaire (i).

Les gisements ne sont pas également répartis sur la planète, entraînant
des conflits géopolitiques autour de la ressource.

Le marché mondial est en croissance.

Pollution moyenne CO2 pour la production d’électricité : 800 à 1000
g/kWh(ii).
Electricité
Transport
Energie domestique Indicateurs locaux
Exportation 
Le marché pétrolier (pétrole et GPL) à Madagascar est de 560 kT par an
(2004).
Le pétrole est l’énergie la plus
consommée au monde. Ses 
285 kT, soit 51% des ressources importées sont destinés aux applications
applications sont variées mais transport et énergie domestique.
majoritairement axées sur le
transport où la demande est en

200 kT, soit 35% des ressources importées sont utilisés par les
croissance permanente. consommateurs industriels.
L’instabilité du marché et sa 
12% des ressources importées sont utilisées par la JIRAMA pour la
dépendance vis à vis des conflits production d’électricité.
géopolitiques ont un impact
considérable sur l’économie des 
Le principal produit pétrolier distribué sur le marché malgache est le
pays importateurs. gazole, qui représente 62% de la consommation totale.

Le gazole est vendu au 1er septembre 2005 au prix de 1730 Ar/litre TTC,
soit un coût équivalent énergétique d’environ 520 Ar/kWh utile (iii).
 Technologie de transport,
stockage, distribution,
utilisation parfaitement
maîtrisée. Impacts locaux

Un secteur privé largement développé contribuant activement à l’activité
économique du pays.
 Energie polluante
 Marché mondial spéculatif et 
Plusieurs millions d’utilisateurs et des centaines de secteurs d’activité
très fluctuant dépendant directement de la ressource
 Gisement mondial en baisse
affectant les cours à la hausse

Sources données chiffrées :


(i) AIE (ii) ADEME (iii) Hypothèses : pouvoir
calorifique du gasoil = 9500kCal/kg,
rendement moyen moteur thermique =
30% - Autres : Groupement Pétrolier
Le pétrole dans le contexte national La filière a atteint aujourd’hui une certaine maturité bien que
la mise à disposition des produits sur tout le territoire
Suite à la privatisation par lots entre 1999 et 2001 de la constitue encore un enjeu de taille compte tenu des
société d’état SOLIMA, les différents acteurs de l’industrie caractéristiques géographiques et des voies d’accès à
pétrolière Malgache sont : l’intérieur du pays.

 Quatre distributeurs : TOTAL, SHELL, GALANA et La qualité des produits importés peut être améliorée, et les
JOVENNA qui assurent la vente de l’ensemble des installations pétrolières doivent se faire dans le respect de
produits pétroliers au travers un réseau de plus de 200 l’environnement. Dans le même ordre d’idée, il est important
stations et agences commerciales réparties sur toute de s’atteler au traitement des déchets issus de l’activité.
l’île.
 La société LPSA (logistique pétrolière) qui assure le
stockage et le transfert de produits au travers de ses 25 Besoins identifiés
dépôts répartis dans toute l’île.
 Le terminal d’importation GRT Galana Raffinerie Pour réaliser le potentiel des opportunités, les besoins
Terminal, jouxtant l’ancienne Raffinerie actuellement à suivants ont été identifiés :
l’arrêt.
 Une usine de fabrication de lubrifiants MOCOH à  Mettre en place un cadre législatif favorisant l’obtention
Toamasina, et quatre importateurs agréés en dehors des enjeux ;
des distributeurs pétroliers.  Disposer des capacités de financement des
 L’Office Malgache des Hydrocarbures (OMH) en charge investissements de mise à niveau ;
de la régulation de la filière PETROLE aval  Définir précisément les produits importés en rapport
(commercialisation et distribution). avec les capacités financières du pays.
 La JIRAMA (compagnie d’eau et électricité) dispose
d’une licence d’importation pour ses propres besoins
depuis 2004. Recommandations

Le respect strict du cadre législatif en vigueur est nécessaire


Situation actuelle de la filière au développement de la filière. Par ailleurs, l’amélioration de
la qualité des produits doit se faire en concertation avec la
profession, et des actions doivent être menées en faveur du
Les compagnies qui agissent dans ce métier (importation,
traitement des déchets de la filière. La concertation
stockage, distribution) ont réalisé un immense travail depuis
public/privé est primordiale et ne peut qu’être bénéfique aux
la privatisation. Les produits importés sont de bonne qualité,
différents acteurs et bénéficiaires.
la logistique s’améliore au plan de la fiabilité et de la
sécurité, le territoire est globalement correctement
approvisionné et les installations de distribution sont souvent
équivalentes à celles que l’on trouve dans les pays les plus
développés.

Un système de péréquation est appliqué obligatoirement aux


distributeurs et importateurs, garantissant entre eux le même
coût de mise en place quelle que soit la répartition
géographique de leur vente. Ce système bénéficie aussi aux
consommateurs des zones les plus reculées qui ne souffrent
pas de handicap de prix par rapport aux zones de forte
consommation et/ou proche des zones d’importation.

Pour rendre encore plus attractives les stations services, les


distributeurs ont investi dans des activités de diversification
telles que boutiques, points chauds, baies de graissage,
lavage et activités pneumatiques.

Enjeux et opportunités de la filière


Charbon minier
Indicateurs généraux

La consommation mondiale de charbon représente plus de 26% de la
consommation totale d’énergie primaire (i).

De nombreux gisements ne sont plus ou pas encore exploités, mais les
réserves sont très importantes avec plus de 500 000 Mtep encore non
exploité à l’échelle de la planète, soit 1000 milliards de tonnes et plus de
250 ans de réserves (ii).

Le marché mondial est en croissance. 3,5 Milliards de tonnes par an
actuellement et 4,8 Milliards de tonnes estimé en 2020 (AIE).
Electricité 
Pollution moyenne CO2 pour la production d’électricité: 950 à 1100 g/kWh.
Transport
Energie domestique
Exportation
Indicateurs locaux
Le charbon minier est une des 
Un gisement de près de 170 millions de tonnes est présent dans la région
premières énergies fossiles de Sakoa à 100 km de Toliara. D’autres gisements existeraient aux
exploitées. Le pouvoir calorifique alentours de la partie Ouest du pays.
du charbon est très élevé, et
l’énergie de sa combustion est

Des études datant de 1981 montrent des coûts d’exploitation de l’ordre
depuis toujours utilisée pour 2400 FMG/tonne en 1981 pour le gisement à ciel ouvert et 9100
diverses applications (centrale FMG/tonne pour le gisement en profondeur.
électrique, chauffage, transport, 
Des investissements très importants sont cependant nécessaires pour
production de vapeur…). Le développer la filière, notamment sur les infrastructures de transport.
gisement mondial est encore très
vaste.

Impacts locaux
 Gisements importants et 
L’exploitation de la ressource serait bénéfique pour le développement
demande mondiale en économique de cette région parmi les plus pauvres du pays.
croissance.
 Permet d’accroître l’autonomie 
Investissements étrangers et recettes d’exportation contribuant aux
énergétique des pays ressources en devises du pays.
producteurs. 
L’exploitation d’une ressource énergétique disponible localement pouvant
accroître l’autonomie énergétique du pays face à la crise actuelle du
secteur pétrolier.
 Conditions d’exploitation
difficiles et onéreuses.
 Energie très polluante.

Sources données chiffrées :


(i) AIE (ii) ADEME
Autres données : Chef de file
Le charbon minier dans le contexte national accompagnée d’une étude approfondie du marché potentiel
local, afin de conjuguer exportation et utilisation de la
Un important gisement de charbon de bonne qualité à été ressource localement.
identifié il y a plusieurs dizaines d’années sur la partie sud-
ouest du pays, dans la région de Sakoa à 100 km de la
ville du Toliara. Ce gisement intéressant semble Enjeux et opportunités de la filière
exploitable dans des conditions favorables, même si peu
d’études approfondies peuvent aujourd’hui confirmer de Contrairement à certaines idées reçues, l’exploitation du
manière rigoureuse cette opportunité. Cependant, au vu du charbon reste une option sérieusement envisageable pour
contexte actuel du secteur énergétique à l’échelle remédier aux problèmes énergétiques du pays, pour générer
mondiale, la valorisation de cette ressource prend un autre des activités et des revenus localement, et bénéficier des
sens. recettes de l’exportation. La flambée des prix du pétrole
constitue une véritable porte ouverte à l’exploitation de cette
Actuellement Madagascar est confronté comme la majeure ressource, les composantes à surveiller de façon très
partie des Etats au problème de la stabilité des prix de approfondie sont la limitation des impacts environnementaux
l’énergie, conséquence directe des fluctuations des prix du dans l’utilisation du charbon et le respect des conditions de
pétrole. L’impact se ressent à tous les niveaux des acteurs travail pendant l’extraction, souvent insalubres et peu
économiques du pays, étant donné que le pétrole est sécurisées d’après le constat d’accidents permanents
utilisé autant pour le transport, que pour la production observés dans la plupart des pays producteurs.
d’électricité ou l’énergie domestique. Le remplacement des
centrales électriques thermiques à diesel ou fioul lourd par
des centrales au charbon commence à être une option Besoins identifiés
envisageable à moyen terme, permettant ainsi de stabiliser
les coûts de l’électricité. D’autre part, la volonté actuelle de Les responsables étatiques et les opérateurs éventuels ne
valorisation des ressources locales milite pour l’appui à semblent pas suffisamment conscients de l’opportunité de
l’exploitation des gisements de charbon identifiés. l’exploitation de cette ressource. Le charbon a une image
démodée, cette énergie étant la plus polluante, elle ne
bénéficie que de peu de soutien de la plupart des initiatives
Situation actuelle de la filière internationales sur le développement durable. D’autre part, les
compétences locales dans ce secteur sont rares et les
Au niveau national et local, la filière charbon minier est formations localement dispensées laissent peu de place à ce
restée discrète jusqu’au regain d’intérêt des opérateurs secteur. Il y a donc peu de répondant au niveau local face à
privés internationaux très récemment constaté. Les raisons l’intérêt croissant des investisseurs internationaux.
en sont la volonté des responsables nationaux pour la
valorisation des ressources locales, et d’autre part une
conjoncture internationale de plus en plus favorable à Recommandations
l’utilisation du charbon comme solution alternative aux
hydrocarbures. D’autre part, la politique nationale de Le charbon minier à Madagascar est une ressource qui existe
soutien aux investissements internationaux rend les en quantité non négligeable, dont la qualité des gisements et
conditions d’investissement plus favorables. les contraintes d’exploitation ont été étudiées. Même s’il n’y a
pas à proprement parler de passé d’exploitation des mines de
Plusieurs études ont été faites sur le site de la Sakoa dans charbon au niveau local, la redynamisation de ce secteur peut
le passé, les études de faisabilité ont montré l’intérêt de ce générer beaucoup de profits pour le pays. Les impacts sont
gisement, mais aucune exploitation n’a démarré depuis. Le multiples et concernent entre autres :
gisement identifié bénéficie de nombreux atouts, comme  L’exploitation des ressources locales
son accessibilité (peu profond) et une partie importante « à  Un premier pas vers l’autonomie énergétique du pays
ciel ouvert ». Le frein majeur concerne la lourdeur des
 L’économie de devises et les recettes d’exportation
investissements connexes à l’exploitation même,
essentiellement le transport vers Toliara et la mise en
Cette redynamisation passe par la mobilisation des opérateurs
place d’une filière complète d’exportation.
privés nationaux et internationaux, à suggérer à tous les
utilisateurs potentiels d’étudier plus profondément les
A part l’utilisation du charbon par les cimenteries, aucune
opportunités actuelles et futures au vu de la hausse
autre utilisation n’est encore faite de façon industrielle pour
irréversible des prix du pétrole et de la demande.
cette ressource énergétique à Madagascar, une extraction
artisanale et informelle des affleurements du site de la
Sakoa est observée, mais en quantité minime. Ainsi, le
développement de l’exploitation du gisement doit être
GPL
Indicateurs généraux
 Le gaz (GPL et GN) représente près de 24% de la consommation
mondiale d’énergie primaire, et ce chiffre augmente chaque année (i).
 Pollution moyenne CO2 pour la production d’électricité : 500 à 900 g/kWh(ii).

 Emission polluante en cuisson en grammes équivalent CO 2 par kWh utile:


o Gaz GPL : 594 g/kWh (contre 4669g/kWh pour le charbon non géré).

Electricité
Transport Indicateurs locaux
Energie domestique
Exportation 
Le marché malgache fut de 7924 tonnes en 2004, en croissance de 59%
depuis 2001, essentiellement ciblé sur les utilisations ménagères.
Le gaz de pétrole liquéfié est 
La consommation moyenne per capita est faible, avec moins de 500g/an
une source d’énergie peu contre 3kg en Afrique subsaharienne.
polluante qui connaît un fort
développement à l’échelle 
Le coût actuel du kWh brut est d’environ 160 Ar/kWh, soit environ 350
mondiale. Ses applications son Ar/kWh-utile pour la cuisson, comparable à celui du charbon de bois dans
variées (électricité, chauffage, certaines régions.
cuisson) lui permettant ainsi
d’être une solution alternative 
Le marché local reste endigué par un trop faible pouvoir d’achat et un
intéressante à l’utilisation enracinement culturel autour du bois et du charbon.
excessive de la biomasse ou 
Comme solution alternative à l’utilisation du bois et du charbon
d’autres ressources fossiles.
responsable de la déforestation, le GPL permet en plus d’améliorer les
conditions de vie (santé, collecte du bois…).
 Pour la cuisson, les
émissions de GES par le
GPL sont nettement
inférieures à celles Impacts locaux
provoqué par l’utilisation
non gérée de la biomasse.

Quelques dizaines de milliers d’utilisateurs aujourd’hui mais plusieurs
 Techniques de stockage, millions d’usagers potentiels.
transport et utilisation 
Plusieurs opérateurs privés efficaces oeuvrant dans le développement
parfaitement maîtrisées et économique du pays.
sécurisées.

La filière GPL étant parfaitement opérationnelle sur l’ensemble du pays,
son efficacité est certaine et bénéfique sur le court terme.

 Coût influencé par le


marché du pétrole

Sources données chiffrées :


(i) AIE (ii) ADEME
Autres : Etude de substitution
GPL/Bois, MARGE, FFEM/AFD
Le GPL dans le contexte national lumière et de froid pour certaines activités sociales, écoles et
centres de santé.
La problématique de l’énergie à Madagascar concerne en
grande partie l’énergie domestique, à savoir la Enfin, dans de nombreuses régions de Madagascar, le gaz
consommation de bois et de charbon, à l’origine d’une est aujourd’hui d’un coût d’exploitation comparable, voire
déforestation importante à Madagascar. La demande est et inférieur au charbon de bois, et ce malgré un baril de brut
restera croissante de par l’effet combiné de la progression dépassant les 65 USD.
démographique, de l’évolution des modes de vie et du
développement économique. La restauration de l’équilibre
entre ressource et demande en matière d’énergie Besoins identifiés
domestique passe ainsi par une diversification énergétique.
La substitution du gaz au bois énergie constitue une des Les besoins pour permettre la concrétisation des
voies les plus efficaces à court terme permettant d’atteindre opportunités sont à plusieurs niveaux. :
cet objectif à l’échelle du pays.
 Une évolution culturelle est d’abord à promouvoir. Le
bois reste l’élément de référence, tant dans l’inconscient
Situation actuelle de la filière culturel des malgaches, toutes classes sociales
confondues, que dans les messages des leaders
La distribution du GPL existe à Madagascar depuis de d’opinion et dans les programmes des bailleurs de
nombreuses années. Cette distribution a néanmoins pris une fonds. Le choix de la diversification et de la remise en
dimension autre à la suite de la privatisation de la Solima en cause des pratiques actuelles est trop rarement évoqué.
2001, et de l’arrivée de nouveaux opérateurs ayant investi
dans des installations de stockage, d’enfûtage et dans les  La notion d’urgence et d’échelle de temps est à mieux
bouteilles. intégrer. Le domaine de l’énergie a aujourd’hui plus
besoin d’actions que de projets.
Le marché malgache a connu une croissance remarquable
de près de 60% entre 2001 et 2004 pour atteindre près de  Une facilitation économique doit être envisagée, sans
8000 tonnes de GPL distribué. Il reste un marché très étroit, aller vers des schémas de subvention difficiles à
la consommation per capita se montant à environ 500g/an financer dans la durée. A ce jour, le gaz n’est pas
quand l’Afrique subsaharienne totalise près de 3kg. assujetti à la TVA, mais la TVA n’est pas non plus
récupérable pour les opérateurs, ce qui augmente leurs
Suite à l’arrêt de la raffinerie de Toamasina, le gaz est coûts et donc le prix de leur fourniture. De façon
aujourd’hui importé dans le terminal de Mahajanga et mis en identique, les équipements d’utilisation du gaz, même
bouteille dans trois usines situées à Mahajanga et les plus simples, restent taxés à l’importation et
Antananarivo. Les entreprises Total et Vitogaz se assujettis à la TVA, ce qui en augmente le coût et freine
répartissent ces tâches. la capacité des ménages à diversifier leurs pratiques.
La bouteille de 9kg est commercialisée au 15 août 2005 à
Antananarivo à 20 000 Ar, soit un prix équivalent de 162
Recommandations
Ar/kWh brut, équivalent à 0,08 USD. Ce prix est cependant
directement influencé par les cours internationaux du pétrole La première urgence se situe au niveau de la sensibilisation
et par la parité de l’ariary par rapport au dollar. des décideurs et des ménages. Aujourd’hui, des méthodes
de gestion des ressources et de réduction de l’utilisation du
bois énergie qui n’ont pas apporté de résultats significatifs à
Enjeux et opportunités de la filière grande échelle ces vingt dernières années, restent les
méthodes mises en avant. Elles peuvent vraisemblablement
La protection de la forêt et de la biodiversité malgache fait êtres poursuivies mais auront du mal à inverser la tendance
intégralement partie des objectifs politiques du pays et de actuelle. Elles doivent être d’urgence complétées par un
ceux des bailleurs de fonds, tel que prévu dans le Plan programme de diversification, notamment dans les zones
Environnement III. Le passage du bois/charbon au GPL a un urbaines, qui sont appelées à croître fortement dans les
impact favorable sur la protection de la biodiversité, mais années à venir, programme qui parait la seule voie
également sur la réduction d’émissions de gaz à effet de susceptible de stabiliser la pression sur la forêt, avant que
serre. L’utilisation du GPL, par ailleurs, contribue à celle ci n’ait totalement disparue.
l’amélioration de la santé en éliminant l’exposition aux
fumées, responsables de maladies et parfois de décès. C’est
également un facteur de développement en permettant de
supprimer la collecte du bois, qui incombe généralement aux
femmes et aux enfants, et en permettant la fourniture de
Biomasse
Indicateurs généraux

La déforestation pour le bois énergie à l’échelle mondiale est aujourd’hui
estimée à plus de 10 millions d’hectares par an (i).

Plusieurs millions d’hectares de forêts exploitées pour le bois énergie sont
gérés de manière durable à l’échelle mondiale, montrant que cette
ressource peut être considérée comme renouvelable.

Emission polluante en cuisson en grammes équivalent CO 2 par kWh utile :
o bois géré : 472 g/kWh, bois non géré : 2351 g/kWh (ii).
Electricité o charbon géré : 932 g/kWh, charbon non géré : 4670 g/kWh (ii).
Transport
Energie domestique Indicateurs locaux
Exportation 
A Madagascar, le bois énergie est utilisé quotidiennement par plus de 90%
des habitants et représente plus de 75% de la consommation d’énergie
L’utilisation de la biomasse et primaire du pays.
principalement celle du bois
énergie est ancestrale. 
Plus de 100 000 ha/an de déforestation pour le bois énergie à
Aujourd’hui, elle reste la Madagascar. 4 000 à 5 000 ha/an de reboisement depuis 1988 (iii).
principale source d’énergie des
pays les plus pauvres. Cette 
Coût moyen équivalent pour le charbon d’environ 125 Ar/kWh(iv) utile
énergie ne peut être considérée (variable selon les régions) et un impact environnemental très lourd .
comme renouvelable qu’à travers
une gestion optimale des

Solution alternative : gaz GPL - marché limité par le pouvoir d’achat en
ressources ligneuses. Cette zone rurale, mais l’impact est immédiat et la filière déjà opérationnelle.
dernière étant souvent délicate à
mettre en œuvre, la diffusion de

Solution alternative : carbonisation et fourneaux améliorés (déjà utilisé par
solutions alternatives est 30% de la population) – le rendement global sur le charbon passe de 0,27
également envisagée. kWh utile/kg de bois à 0,52 kWh utile/kg de bois (iv).

Solution alternative : cuiseurs solaires – environ 200 utilisés, offrant une
économie de 15kg/mois/cuiseur de charbon.
 Energie potentiellement 
Solution durable : reforestation et gestion des ressources ligneuses à des
propre et 100%
fins énergétiques aujourd’hui encore peu développés.
renouvelable si gestion
rationnelle
 Potentiel très vaste Impacts locaux
 Applications multiples 
Près de 15 millions d’utilisateurs concernés aujourd’hui, chiffre en
croissance permanente.
 Cause de déforestation
 Cause de maladie par 
Plusieurs centaines d’intervenants sur des projets oeuvrant sur les
pollution différentes solutions alternatives, avec aujourd’hui encore peu d’impacts
 Utilisation difficilement significatifs à grande échelle.
contrôlable

Les stratégies entreprises (biocarburants, briquettes de biomasse, cuiseurs
Sources données chiffrées : solaires…) sont encore à l’étude et nécessitent des investissements sur le
(i) ADEME (ii) Etude de substitution long terme pour que l’impact soit significatif à grande échelle, il est urgent de
GPL/Bois, MARGE, FFEM/AFD (iii) MinENV
Autres : Chef de File trouver des solutions efficaces à court terme.
La biomasse dans le contexte national (iiI) Des efforts sont entrepris pour la reforestation et le
développement de gestions forestières locales, afin de
La biomasse, essentiellement le bois et le charbon utilisés tendre vers une régénération du bois consommé. Les
comme combustible, est la source d’énergie la plus initiatives sont multiples de la part des secteurs privés et
consommée à Madagascar, loin devant les hydrocarbures et publics, mais les surfaces plantées sont encore négligeables
l’électricité. Plus de 90% de la population l’utilise devant celles victimes de la déforestation.
quotidiennement, la problématique se place donc au cœur
du contexte local. Comme constaté depuis de nombreuses Enjeux et opportunités de la filière
années, l’utilisation incontrôlée de la biomasse est à l’origine
d’une déforestation massive et croissante observée sur Au vu de l’impact de cette ressource d’énergie, autant sur le
l’ensemble du territoire, aux impacts néfastes autant d’un plan social qu’environnemental, l’enjeu est d’envergure
point de vu environnemental que socio-économique. Ainsi, national. Les opportunités d’actions sont multiples et
de nombreux programmes nationaux appuyés par différents concernent plusieurs disciplines complémentaires mais
bailleurs de fonds et autres organismes internationaux menées de manières indépendantes par les différents
tentent depuis plusieurs dizaines d’années de mettre en acteurs :
œuvre différents projets essentiellement axés sur la gestion 
Fabrication de charbons végétaux à partir de déchets
des ressources ligneuses et la diffusion de solutions ligneux ;
alternatives. Sans être exhaustif, nous pouvons citer le PEIII, 
Diffusion des techniques de carbonisation améliorée ;
le PEDM, la composante « Energies Renouvelables » 
Production et diffusion de biocarburants et de biogaz ;
(GREEN MAD) du programme de la coopération allemande 
Diffusion du GPL, de cuiseurs solaires, de fourneaux
ou encore les actions du WWF. Les mesures engagées ont améliorés ;
apporté encore peu de résultats significatifs à grande 
Gestion durable des ressources ligneuses et
échelle. reforestation.
Le poids de la problématique environnementale dans la
Situation actuelle de la filière politique internationale permet de bénéficier de nombreuses
expertises, retours d’expérience et opportunités de
La consommation de bois énergie pour la cuisson à financement pour appuyer les initiatives locales.
Madagascar a été estimée en 2002 à 2273 ktep, les
ressources ligneuses évaluées à 12 000 000 ha. Au rythme Besoins identifiés
actuel de déforestation et en intégrant la croissance
démographique ainsi que l’augmentation des besoins, cette Toutes les actions entreprises jusqu’à ce jour autour des
ressource pourrait être amenée à disparaître dans quelques différents axes précités n’ont pas montré de résultats
dizaines d’années si aucune mesure d’envergure n’est probants. Des problématiques complexes, autant
entreprise. La balle de riz est utilisée pour la cuisson des socioculturelles qu’économiques ont endigué la majorité des
briques de construction. La production de biogaz, issu des projets. Un appui pour une concertation entre les nombreux
déchets d’origine animale et végétale, reste marginale mais intervenants est nécessaire. Le retour d’expérience de
est à encourager de part sa facilité d’accès en milieu rural. chaque discipline permettra d’identifier les véritables axes
Parmi les principales stratégies d’intervention entreprises, on stratégiques permettant de viabiliser rapidement le secteur
citera : de manière durable sur les plans économique,
environnemental et social, et notamment d’analyser le
(i) La promotion des combustibles de substitution dans les système de plantation autour des villes principales. Les
régions ayant d’importants déficits en combustibles ligneux, mécanismes de subvention, certes nécessaires au
(GPL, biocombustibles…). Si le marché du GPL est développement des programmes, ne peuvent être garant de
actuellement freiné par des obstacles culturels et la pérennité des projets sur le long terme.
économiques, d’autres options reposent sur la recherche et
la promotion de biocombustibles (les filières Ethanol et Recommandations
Jatropha se développent). Le recyclage des résidus des
raffineries de sucre, des filatures de coton, des usines de
Face à la problématique actuelle que connaît Madagascar, il
transformation de café en charbons végétaux sont
est évident que le bois énergie restera à court et moyen
également à l’étude, de même que la diffusion de cuiseurs
terme la source d’énergie la plus utilisée par les ménages.
solaires.
Devant l’urgence de la situation et son ampleur, les besoins
précités doivent impérativement être pris en considération
(ii) L’utilisation des foyers économes permet de réduire de
par les décideurs. Après des années de projets pilotes peu
30% à 40% la consommation en charbon. Des recherches
concluants, il est temps aujourd’hui d’analyser le retour
sur des réchauds économes spécifiques pour chaque
d’expérience et de cibler et prioriser les actions futures dans
combustible sont également en cours.
une politique en la matière.
Biodiesel
Indicateurs généraux
 L’Europe a produit plus de 900 000 tonnes de biocarburant (Ethanol et
ETBE) en 2004 (i).

 Le diesel utilisé en Europe contient ainsi entre 2 et 5% de biodiesel,


essentiellement produit à partir du colza, contre plus de 50% au Brésil (ii).

Face à l’augmentation du coût du pétrole, le recours aux biocarburants est
une solution alternative oeuvrant dans l’autonomie énergétique des pays et
la lutte contre les émissions de gaz polluants.
Electricité 
Pollution moyenne CO2 en production d’électricité : 40 g/kWh (ii).
Transport
Energie domestique
Exportation Indicateurs locaux

A Madagascar, la production de biodiesel se fait à partir de Jatropha,
Les biocarburants appartiennent à aujourd’hui, seuls quelques sites expérimentaux sont opérationnels.
deux familles principales, les 
Un hectare de Jatropha produit environ à Madagascar 2 tonnes de graines
alcools (éthanol) et les diester convertibles en 400 kg de biodiesel.
(biodiesel). Leur développement
est aujourd’hui en plein essor 
Le potentiel théorique atteindrait 100 000 t/an de biodiesel mais des
dans de nombreux pays face au études raisonnables envisagent un potentiel de 8000 t/an, idéalement
contexte instable du marché des destiné à l’exportation.
ressources fossiles. L’énergie
produite est intégralement

Le biodiesel produit a le même pouvoir calorifique que le diesel, celui de
renouvelable et propre. En tant l’huile est légèrement inférieur.
que substituant au pétrole, les 
Un hectare de culture de Jatropha peut ainsi rapporter entre 200 000 et
applications sont multiples. 300 000 Ar/an.

Le coût de production de l’huile aujourd’hui est d’environ 200 Ar/lit, celui du
biodiesel entre 800 et 1200 Ar/lit, soit un coût équivalent en production
d’électricité de 240 à 360 Ar/kWh utile (ii) sur la base des rendements
moyens observés.
 Energie propre et 100%
renouvelable ;

On estime que 25 ha de culture de Jatropha permettent de couvrir les
 Possibilités de production très besoins énergétiques de base de 50 ménages ruraux.
vastes et adaptées à tout type
de climat ;
 Pouvoir énergétique
comparable aux carburants Impacts locaux
traditionnels. 
Plusieurs dizaines de milliers de ménages ruraux susceptibles de profiter
 Coût de production élevé ; des revenus de la culture du Jatropha.
 Non compétitif face aux
carburants traditionnels ;

Plusieurs millions de dollars de recette d’exportation du biodiesel.
 Exige une politique d’aide 
Disponibilité locale à fort potentiel d’une énergie alternative aux
soutenue. hydrocarbures pour des applications multiples.
Sources données chiffrées :
(i) Observer (ii) AIE (iii) Pouvoir
calorifique = 9500kcal/litre
Autres : Chef de File
Les biocarburants dans le contexte national  L’exportation d’une ressource naturelle qui assure la
rentrée de devise et par conséquent, de nouvelles
Le biodiesel est élaboré essentiellement à partir d’huiles recettes pour l’Etat.
végétales (huile de colza, palme, Jatropha). Cette dernière,  La production et l’utilisation locale de l’huile et du
l’huile de Jatropha, présente pour Madagascar une biodiesel pour substituer le gasoil et le pétrole lampant
opportunité intéressante du fait de l’existence de plusieurs dans le transport, l’électrification rurale, et l’énergie
variétés et d’espaces non cultivés encore très vastes. Des domestique.
études et expérimentations ont été conduites par plusieurs
institutions publiques et privées (ESPA, PTE BAMEX, L’exploitation de cette énergie est saine :
D1 ,GREEN ISLAND) et ces dernières ont montré que le  Elle n’utilise que les ressources locales (agricole,
Jatropha peut jouer un rôle important dans la filière humaine et technique).
combustible à Madagascar. Citons par exemple l’utilisation
 Elle peut toucher les plus pauvres, devenant ainsi un
de l’huile brute ou transestérifiée pour faire fonctionner les
facteur de développement des zones rurales.
moteurs diesel standards. Actuellement, des projets de plus
Devant la hausse du prix du pétrole, le développement de
ou moins grandes envergures commencent à voir le jour,
cette filière peut contribuer à la recherche d’énergie
mais l’ensemble de la discipline requiert au préalable des
alternative et à l’autonomie énergétique du pays.
travaux d’études et de recherche, notamment des analyses
sont actuellement entreprises pour évaluer le caractère
envahissant du Jatropha. Notons que des entreprises
Besoins identifiés
spécialisées dans la production de biodiesel envisagent des
projets d’investissement dans la filière. Aujourd’hui, les besoins semblent se centrer sur :
 Le renforcement des capacités de recherche et
Situation actuelle de la filière développement sur la filière agricole, afin d’augmenter la
productivité.
Actuellement, le Jatropha n’est pas cultivé à part entière, on  La sensibilisation des paysans.
le trouve sous forme de haies, de tuteurs de vanillier ou de  La recherche sur la production de bioéthanol en vue de
plantations sauvages. Dans certaines régions, on exploite diminuer le coût de fabrication du biodiesel.
les graines sous forme d’huile pour les cosmétiques et les  La valorisation des sous-produits (glycérine).
savons. Le Jatropha est présent sur l’ensemble du sol  Au niveau de l’Etat, la définition d’un cadre fiscal propre
malgache mais il n’existe pas de données quantitatives aux biocarburants. Ceci est justifié d’autant plus que le
précises. biocarburant est produit localement, et peut devenir une
filière économique rentable aux bénéfices vastes.
Pour la fabrication de l’huile, le rendement moyen  La facilitation de l’accès aux terrains domaniaux pour la
actuellement observé sur des unités de test à Madagascar culture et l’exploitation de Jatropha.
est de 20%. Pour la fabrication de biodiesel, la disponibilité  La sensibilisation des bailleurs de fonds pour financer la
d’alcool léger (éthanol ou méthanol) est nécessaire, et le plantation comme reboisement à part entière.
rendement de la transformation d’huile en biodiesel avoisine  Des études complémentaires nécessaires à l’évaluation
les 80%. Plusieurs organismes, publics et privés, nationaux du potentiel réel dans le pays.
et internationaux travaillent actuellement pour la promotion  Le rôle assigné au biodiesel dans la politique
de cette nouvelle source d’énergie. Compte tenu du énergétique doit être défini.
caractère novateur à Madagascar de la discipline, aucun
texte de loi ne régule la production, distribution et vente Recommandations
d’huile de Jatropha ou de biodiesel. Cependant, le prix de
vente potentiel du biodiesel reste comparable au prix actuel Rappelons que l’exploitation de la filière biodiesel par le
du gasoil. Jatropha a un impact positif pour de nombreux acteurs :
 Les paysans pourront trouver une nouvelle source de
revenus (culture, transformation, emploi) ;
Enjeux et opportunités de la filière  L’environnement sera protégé (reboisement) ;
 D’autres filières seront revalorisées (fabrication d’alcool
L’opportunité du développement de la filière paraît pertinente interdit) ;
car elle cible entre autres : Pour cela, la filière a besoin du concours des bailleurs de
 Le monde rural qui peut, grâce à la culture de Jatropha, fond pour le financement de la R&D, de l’exploitation, et de
prétendre à une augmentation du revenu des paysans, l’Etat pour la facilitation des procédures d’acquisition de
de même, la plante accepte tout type de terrain d’où la terrains et la mise en place d’un cadre législatif et fiscal. Il
valorisation supplémentaire des ressources foncières. existe de nombreuses expériences similaires dans des pays
d’Afrique subsaharienne pouvant être reproduite à
Madagascar, au vu du fort potentiel pré-identifié et de la
qualité du savoir-faire agricole cher au peuple malgache.
Hydraulique
Indicateurs généraux

Près de 6% de la consommation d’énergie brute mondiale est d’origine
hydraulique (i).

Certains pays assurent plus de 80% de leur production d’électricité par
énergie hydraulique (i).

Sur des installations optimisées de forte puissance, le coût global actualisé
du kWh est inférieur à 0,03 USD/kWh (ii).

Electricité

Pollution moyenne CO2 pour la production d’électricité: 5 g/kWh (ii).
Transport
Energie domestique Indicateurs locaux
Exportation 
Les applications à Madagascar concernent la production d’électricité
distribuée sur les réseaux nationaux (PDE), ainsi que l’électrification rurale
L’hydroélectricité consiste à décentralisée sur des zones isolées (ERD).
convertir les énergies potentielles
(hauteur) et cinétique (vitesse) de

La puissance installée dans le pays est de 105,5 MW, chiffre stable depuis
l’eau en électricité par plusieurs dizaines d’années.
l’intermédiaire de turbines et 
La part de l’hydroélectricité dans la production nationale diminue de 76% à
d’alternateurs. Le potentiel 65% pour la période 1998-2004.
mondial est énorme, autant en
zone montagneuse où l’on utilise 
Le potentiel est supérieur à 7800 MW et réparti sur toute l’île, mais seul
les hauteurs de chute comme en quelques projets sont prévus à court terme.
plaine ou l’on utilise les larges
fleuves. La technologie est fiable

L’électricité hydraulique est de loin la moins coûteuse, avec des coûts
et parfaitement maîtrisée à globaux actualisés de production entre 100 et 200 Ar/kWh.
l’échelle mondiale. 
La technologie est fiable et parfaitement maîtrisée localement.

 Energie propre et 100%


renouvelable.
Impacts locaux
 Centrales de 1kW à plusieurs 
Plusieurs centaines de spécialistes du domaine, à tous les niveaux de la
milliers de MW. filière, autant dans le secteur privé que public.
 Coûts d’exploitation faibles et 
Près d’un million d’utilisateurs de l’énergie hydroélectrique, et un potentiel
technologie maîtrisée.
théorique pouvant couvrir la totalité des besoins actuels du pays.
 Production d’une énergie à
moindre coût. 
Plusieurs millions de ménages non électrifiés potentiellement bénéficiaires
de l’hydroélectricité, soit par complément de production sur le réseau et
 Coûts d’investissement élevés. extension soit par microcentrale décentralisée.
 Impact environnemental et
paysager important.
 Dépendant des ressources
hydrauliques locales.
Sources données chiffrées :
(i) AIE (ii) ADEME
Autres : JIRAMA, Hydro Québec International
L’hydraulique dans le contexte national cette demande, la réponse apportée fut la construction de
centrales thermiques ; la part de l’électricité hydraulique ne
Jusqu’à l’adoption de la « Loi sur l’Electricité » instaurant la cesse ainsi de décroître dans le bilan électrique national.
libéralisation du secteur, la situation de monopole de fait
attribuée à la compagnie nationale Jirama faisait dépendre la Confrontée à la hausse des prix des hydrocarbures dans un
fourniture en électricité du pays de la capacité du patrimoine contexte économique national encore fragile, l’hydro-
de cette société. Depuis la promulgation de cette Loi 98 032 électricité regagne actuellement d’intérêt, et la stratégie
du 29 Janvier 1999, portant réforme du secteur de nationale intègre à nouveau le développement de la filière.
l’électricité à Madagascar, des opérateurs autres que la Elle prévoit ainsi un plan d’équipement de plusieurs
JIRAMA sont opérationnels sur tout le territoire national. centaines de MW hydrauliques répartis en 6 nouvelles
Leurs activités concernent la production sous différentes centrales, dans le respect des objectifs du PEMC. Plusieurs
sources d’énergie (hydraulique, thermique et autres) et la opérateurs nationaux et internationaux étudient actuellement
distribution électrique. ces opportunités pour la mise en œuvre concrète des
projets.
De part son relief marqué et la forte pluviométrie dans
certaines zones, Madagascar regorge de rivières, fleuves et
chutes d’eau, pouvant se traduire en un potentiel Enjeux et opportunités de la filière
hydroélectrique énorme présent dans la majorité des
régions. Une infime partie de ce potentiel reconnu est L’électricité hydraulique affiche des coûts de production
exploité depuis plusieurs dizaines d’années. Le pays a ainsi relativement bas et est donc adaptée au faible pouvoir
développé un savoir-faire dans la technologie, qui présente d’achat local. L’extension progressive du réseau sur
aujourd’hui l’avantage d’être parfaitement maîtrisée l’ensemble du territoire permet d’accroître l’accessibilité aux
localement et de produire une électricité peu coûteuse, sites hydrauliques à fort potentiel. Devant la crise du pétrole
couvrant plus de 65% des besoins. et l’augmentation de la demande, l’énergie hydraulique
apparaît aujourd’hui comme économiquement plus viable par
Ces aspects confirment la pertinence du développement de rapport aux autres sources de production. Son faible impact
cette filière pour répondre à court, moyen et long terme à environnemental justifie son développement dans le contexte
une demande en électricité actuellement en forte croissance international du développement durable.
(près de 7% par an) et pour permettre le développement des
zones rurales par l’accès aux services de l’électricité. Rappelons également que l’accès à une électricité fiable et
peu coûteuse est une condition nécessaire au
La problématique propre à la filière hydroélectrique concerne développement économique du pays.
certes son trop lent développement au vu du potentiel et de
la situation actuelle, mais également l’exploitation des
installations en service. Ces dernières accusent un état de Besoins identifiés
vétusté avancé entraînant une impossibilité de travailler à
plein régime ; ainsi, leur réhabilitation s’accompagne d’un
Les besoins sont multiples, parmi lesquels on peut citer :
programme de délestage de longue durée.
 L’amélioration de la gestion et situation de la Jirama
passant par la réduction du poids de l’Etat dans cette
gestion.
Situation actuelle de la filière
 Le développement d’un terrain propice aux
investissements étrangers en hydroélectricité pour le
La puissance totale installée en fonctionnement à
renforcement des capacités de production sur le réseau
Madagascar est de 105,5 MW, essentiellement répartie sur
national, avec la mise en place d’une politique de
les réseaux interconnectés de Toamasina (6,8 MW),
facilitation et éventuellement de subvention.
Antananarivo (91,4 MW) et Fianarantsoa (5,9 MW). La
centrale d’Andekaleka est la plus importante avec une
puissance nominale de 58 MW, parmi les 12 centrales en
service raccordées au réseau de la Jirama. Quelques Recommandations
centrales micro et pico hydrauliques sont en fonctionnement
dans le pays, à destination de l’électrification rurale. On A court terme, la gestion financière, commerciale et le statut
citera l’exemple de la centrale autonome d’Antetezambato juridique de la Jirama doivent être améliorés, de même que
d’une puissance de 42 kW. sa collaboration avec les producteurs indépendants
d’électricité hydraulique. A moyen terme, il apparaît
Aucune nouvelle installation hydraulique raccordée au indispensable que la politique nationale de l’énergie tienne
réseau national n’a vu le jour ces 10 dernières années, alors mieux compte de la filière en tant que source d’électricité
que la demande en électricité n’a cessé de croître. Face à viable sur le long terme et en adéquation avec les besoins
en milieux urbain et rural.
Eolien
Indicateurs généraux

Près de 30 000 MW éolien sont aujourd’hui en fonctionnement en Europe,
environ 40 000 MW dans le monde (i).

Sous des conditions favorables, 1 kW éolien peut produire 2000 kWh par
an d’électricité utile (ii).

Le coût d’investissement actuel moyen des parcs de forte puissance
raccordés au réseau est de 835 USD/kW, le CGA du kWh éolien est de
l’ordre de 0,08 USD/kWh sous des conditions moyennes (iii).

Electricité

Pollution moyenne CO2 pour la production d’électricité : 3 g/kWh (iv).
Transport
Energie domestique
Exportation Indicateurs locaux

A Madagascar, les applications de l’éolien concernent la production
La technologie éolienne convertit d’électricité distribuée sur les réseaux nationaux, mais également
l’énergie du vent en électricité. l’électrification rurale sur des zones isolées via des centrales hybrides
Le gisement est considérable et éolien/diesel.
présent sur l’ensemble de la
surface terrestre. Le marché 
La puissance installée est très faible, environ 50 kW, dont une partie
mondial est en pleine expansion seulement est opérationnelle aujourd’hui.
depuis 20 ans et les
technologies s’affinent pour

Le potentiel s’avère excellent sur les zones côtières du Nord et du sud de
aujourd’hui présenter des l’île, mais le risque cyclonique est un argument limitant
machines de très hautes 
En électrification rurale à partir de petites éoliennes, le coût
performances. d’investissement est de l’ordre de 4165 USD/kW (v), le coût de production
du kWh approche les 600 Ar/kWh (0,21 USD / kWh) (v).

Concernant l’injection sur le réseau, des machines de plus fortes
 Energie propre et 100% puissances (250kW et plus) peuvent être installées à des coûts proches
renouvelable, la plus propre de de 835 USD/kW, avec des coûts d’exploitation très faibles, et un CGA
toutes les technologies de pouvant être comparable à celui de l’hydraulique sous d’excellentes
production d’électricité. conditions techniques et financières.
 Technologie avancée et
disponibilité sur le marché de
nombreux types de machines.
 Marché en plein essor à Impacts locaux
l’échelle mondiale. 
Quelques entreprises intéressées mais trop peu de retour d’expérience.
 Investissement initial élevé. 
Peut permettre le renforcement des capacités des réseaux isolés dans la
 Exige des études de gisement mesure ou le potentiel et l’environnement sont favorables.
préalables. 
Quelques dizaines de milliers d’usagers peuvent bénéficier de cette
 Exposé aux risques
énergie dans une perspective de développement réaliste.
cycloniques.
Sources données chiffrées :
(i) Observer (ii) Hypothèse : 2000h/an à
puissance nominale (iii) Transénergie (iv)
ADEME (v) Etude consultant
Autres : Chef de file
L’éolien dans le contexte national En effet, malgré le coût d’investissement élevé, l’existence
d’un potentiel éolien très important peut garantir une
Si pendant l’ère coloniale l’éolien est exploité à Madagascar rentabilité certaine des projets PDE particulièrement dans le
pour l’irrigation des terrains agricoles dans certaines régions, Nord et le Sud de l’île.
les premières installations d’aérogénérateurs voient le jour
en Octobre 1989 à Antsiranana et à Fort-Dauphin dans le Par contre, la réussite d’un projet en milieu rural (ERD) où le
cadre du projet DENROI valorisant ainsi les travaux de coût de revient du kWh éolien reste élevé au regard de la
recherche déjà initiés au sein des Institutions universitaires capacité de paiement des utilisateurs, nécessite la
locales depuis les années 1980. Mais du fait d’un coût multiplication d’initiatives pilotes subventionnées pour
d’investissement très élevé face aux autres sources permettre de renforcer les capacités locales, de développer
d’énergie, le secteur ne s’est jamais développé. la filière et de réduire les différents coûts.

Actuellement, autour de la dynamique mondiale sur les


énergies renouvelables, les initiatives de la filière éolien, Besoins identifiés
bénéficiant du soutien et de l’encouragement de l’Etat
Malgache ainsi que de nombreux bailleurs de fonds, sont D’autres problèmes subsistent toutefois pour un
essentiellement axées sur : développement effectif du secteur, des problèmes tant
 L’Electrification rurale (ERD), éolien couplé à un groupe d’ordre technique qu’institutionnel et économique.
électrogène pour une production autonome pour
l’électrification d’un ou plusieurs villages ; Pour ce qui concerne le volet PDE en milieu urbain, le coût
 La production décentralisée d’électricité (PDE) : de revient du kWh éolien permettant une bonne rentabilité
centrales de production éolienne raccordées aux reste élevé bien qu’abordable. Enfin le manque de données
réseaux nationaux ou régionaux. fiables et d’expérience locale handicape la réalisation
d’études de faisabilité technico-économiques rigoureuses.

Situation actuelle de la filière Sur le plan institutionnel, malgré la volonté affichée des
décideurs, des carences flagrantes apparaissent au niveau
Parmi les initiatives, on peut citer : des textes législatifs sur ces nouvelles énergies.

(i) Le projet Mad’Eole, centre industriel de l’énergie éolienne Aussi, pour que l’éolien puisse avoir sa place dans la
pour l’Océan Indien qui, à court terme, envisage d’installer production d’énergie à Madagascar, il est nécessaire
une unité pilote d’ERD et une ferme de 1MW raccordée au d’instaurer un cadre stratégique de valorisation des ENR :
réseau de la JIRAMA sur un site à proximité d’Antsiranana.  En mettant en place une politique claire de subvention
En partenariat avec un constructeur allemand, Mad’Eole pour le développement de la filière ;
prévoit à moyen terme de fabriquer localement une majeure  En favorisant le développement d’initiatives pilotes et
partie des éléments des machines. expérimentales, autant en ERD que pour la PDE ;
 En renforçant les capacités du pays à supporter des
(ii) La société Hydelec envisage d’investir 2,5 millions de projets éoliens d’envergure et des investissements
dollars à Antsiranana pour une production raccordée au importants.
réseau .
Recommandations
(iii) La FONDEM étudie l’installation d’un système hybride
éolien/diesel pour un village du sud. L’éolien à Madagascar est encore au stade de
développement préliminaire malgré de nombreux travaux
(iv) La société française Vergnet représentée à Madagascar théoriques conduits depuis plusieurs années. Les quelques
par SOMECA réalise en ce moment une campagne de projets amorcés n’ont pas encore prouvé leur efficacité. Il
mesures aux alentours d’Antananarivo ; elle a installé une semble indispensable aujourd’hui d’aborder le problème
unité expérimentale de 20kW à l’Université d’Antsiranana. différemment et d’évaluer avant tout la véritable pertinence
de cette technologie dans le contexte malgache, au vu
notamment de certaines incertitudes sur le cadre global
Enjeux et opportunités de la filière d’exécution de ce type de projet dans le pays, ceci malgré un
très fort potentiel apparemment identifié et la présence du
Compte tenu de la crise actuelle de l’énergie et de la risque cyclonique.
dynamique de développement durable, ces divers projets ont
obtenu l’approbation et l’appui tant des autorités malgaches
que des institutions internationales.
Solaire
Indicateurs généraux

L’Europe compte aujourd’hui plus de 600 MWc installé, assurant près de 2
GWh de production (i).

Sous un bon ensoleillement, 100 Wc soit 1m² de capteur, assure la
production de 0,5 kWh d’électricité utile par jour en site isolé (i).

Le marché mondial croit de près de 10% par an (ii).

Le coût moyen unitaire du solaire installé pour une production sur le
réseau est d’environ 5 USD/Wc, soit un CGA d’environ 0,25 USD/kWh (iii).
Electricité 
En site isolé, le coût unitaire d’un générateur solaire autonome est de
Transport l’ordre de 10 USD/Wc. Sous un ensoleillement moyen, le CGA peut
Energie domestique dépasser 0,85 USD/kWh utile (iii).
Exportation 
Pollution moyenne CO2 pour la production d’électricité : 30 g/kWh (iv).

La production d’électricité se fait


par conversion de l’énergie
électromagnétique du
rayonnement solaire en énergie Indicateurs locaux
électrique par l’intermédiaire de 
Une quinzaine de programmes solaires photovoltaïques a vu le jour à
cellules photovoltaïques. Cette Madagascar depuis 1990 soit plus de 1000 systèmes installés
énergie peut ainsi être stockée essentiellement en zones rurales pour des usages communautaires.
dans des batteries et réutilisée
tout au long de la journée ou de la 
La puissance totale installée et fonctionnelle est d’environ 300 kWc.
nuit. 
Toutes les régions de l’île bénéficient d’un fort potentiel avec une énergie
solaire incidente de 2 000 kWh/m2/an, équivalent à 2800 heures
d’ensoleillement annuel.
 Energie propre et 100%
renouvelable ; 
Le coût des systèmes reste hors de portée pour les populations rurales et
 Adapté aux endroits les plus les projets sont intégralement subventionnés.
reculés ;
 Générateurs de taille variable,
pouvant couvrir tout types de Impacts locaux
besoins (éclairage, audiovisuel, Déjà plusieurs milliers d’utilisateurs de services sociaux et
froid, pompage…) ; communautaires de base bénéficiant de l’énergie électrique.
 Longue durée de vie des
cellules. 
Un impact psychologique positif porteur de dynamisme en terme de
développement pour les populations rurales des villages isolés.
 Coûts d’investissement très 
Plusieurs dizaines de spécialistes de la filière (ingénieurs, techniciens,
élevés ; commerciaux…) opérant dans un secteur privé dynamique mais
 Coûts d’exploitation important essentiellement dépendant des financements publics.
pour le renouvellement des
batteries ; 
Production locale de batterie spécifique solaire, montrant l’existence d’un
 Exige une maintenance de marché dynamique.
base régulière.
Sources données chiffrées :
(i) Observer (ii) AIE (iii) Transénergie (iv)
ADEME - Autres : Chef de file
Le solaire photovoltaïque dans le contexte national sécurité publique gagneront en efficacité et fiabilité grâce à
l’électricité solaire.
La majorité des réalisations en matière d’électrification
solaire à Madagascar viennent en appui aux activités La présence de professionnels spécialisés dans le domaine,
sectorielles de développement social et communautaire en les expériences avancées en la matière, le potentiel solaire
milieu rural. Le solaire devient une composante essentielle local, le caractère rural et enclavé de la population font de
des programmes de santé mis en œuvre par l’Etat, les ONG Madagascar un terrain propice.
et les bailleurs de fonds. Cette filière trouve de plus en plus Des mécanismes de financement adaptés pourraient
sa place dans les projets d’éducation. L’environnement, permettre aux populations rurales déjà sensibilisées à la
l’adduction d’eau, les télécommunications y ont recours pour technologie d’accéder aux services électriques de base pour
leurs besoins d’électricité en sites isolés, parfois loin de des usages domestiques et artisanaux.
toutes perspectives d’électrification.
Par ailleurs, la vulgarisation de la technologie du fait d’un
nombre croissant d’installations devrait justifier et permettre
Situation actuelle de la filière le développement d’un réseau national de compétences et
de techniciens professionnels dans le domaine en mesure
Mise en valeur à Madagascar depuis le début des années d’assurer la maintenance des infrastructures et leur
80, les réalisations solaires significatives (moins d’une pérennité, où qu’elles soient.
cinquantaine de systèmes solaires par programmes)
commencent réellement dans les années 90 pour les Besoins identifiés
besoins en éclairage, audiovisuel, froid, télécommunication,
pompage d’eau de communautés villageoises. Il faut Afin de débloquer les freins à la réalisation des opportunités,
attendre la période 2003 - 2004 pour voir l’émergence de les besoins suivant ont été identifiés :
programmes à l’échelle de 150 à 350 systèmes, permettant • La mise en place d’un schéma d’exploitation destiné à
notamment l’utilisation d’électricité pour le fonctionnement assurer la pérennité des infrastructures et du service doit
d’appareils laboratoires, de matériels informatiques et de faire partie intégrante d’un programme solaire. Dans la
radio BLU. Au-delà des programmes sectoriels, les actions plupart des cas, cette composante est inexistante ou peu
de pré-électrification communautaire de villages ont démarré considérée.
et l’expérience d’électrification hybride solaire/diesel avec
• L’analyse des retours d’expériences vécus dans le cadre
une centrale solaire de 7kWc sur le village de Benenitra en
des nombreux projets solaires passés est nécessaire. A
1998 devrait faire école. La profusion de projets épars ne
l’heure actuelle, il n’y a pas d’échanges dans ce sens et
permet pas de faire un inventaire exact du parc solaire
notamment aucune étude n’a été effectuée quant aux
national.
impacts sur les bénéficiaires.
La mise en place d’infrastructures solaires n’est possible • Des réflexions doivent être menées et des dispositions
qu’à la suite d’injection de financements importants de prises afin de réduire les coûts des équipements pour en
bailleurs de fonds. En effet, les systèmes solaires sont pour faire bénéficier le plus grand nombre en milieu rural.
l’instant trop chers : l’acquisition de matériels par des privés
est quasiment inexistante (confessions religieuses, hôtels) le • Compte tenu de la diffusion de la technologie il est
retour sur l’investissement en comparaison à d’autres important de multiplier les personnes ressources en la
technologies peut atteindre 10 à 15 ans. Jusqu’à présent, matière, au niveau des régions et des autorités nationales
rares sont les systèmes installés qui ont atteint sans en charge de la supervision et coordination des projets
encombre cette longévité : l’absence de schéma avant et pendant l’exploitation.
d’exploitation technique et financier, concernant la • Le recyclage des batteries usagées doit être envisagé de
maintenance, l’information et la formation continue des près.
usagers ainsi que le renouvellement des composants dont
les batteries, est à l’origine de bien des échecs des Recommandations
programmes menés jusqu’alors, donnant ainsi une image
La pérennité des nombreuses installations solaires
mitigée de la filière.
existantes à usage communautaire est en péril. Il est urgent
d’adopter et mettre en œuvre un mécanisme d’exploitation
technique et financière adapté. Ce mécanisme doit être la
Enjeux et opportunités de la filière règle et la condition de toute opération solaire à usage
Facile à mettre en place, d’une utilisation et maintenance communautaire, omniprésent et insensible aux secousses
simple, respectueuse de l’environnement, la technologie politiques locales ou nationales. La capitalisation des
solaire PV est un outil énergétique adapté aux besoins expériences multiples est primordiale pour permettre
sociaux et communautaires du monde rural : centres de d’accélérer l’accès à cette forme d’énergie électrique,
santé, écoles, mairies, gendarmeries, centres de formations, pouvant jouer un rôle à court terme non négligeable dans la
pré électrification progressive des populations rurales.
TROISIEME PARTIE
Synthèse comparative des différentes filières

 A chaque source d’énergie ses champs d’applications


Il est important de rappeler que la comparaison entre les huit filières doit se faire de manière cohérente à savoir en observant
l’application de chacune des sources d’énergie et par conséquent ses impacts directs au niveau des utilisateurs. Le tableau ci
contre présente les principales applications dans le contexte de Madagascar des huit filières étudiées. Notons par exemple que
la filière biodiesel encore très jeune à Madagascar peut à long terme avoir un impact sur le transport ou l’électrification rurale,
ou encore n’être destinée qu’à
l’exportation au vu des projets en
Pétrole Charbon GPL Biomasse Biodiesel Hydro Eolien Solaire
cours. A contrario, la filière GPL
aujourd’hui bien implantée à Energie Domestique
Madagascar est essentiellement Transport
ciblée sur les applications de Electricité
l’énergie domestique (chauffage,
cuisson). Production / Exportation

 Poids des filières dans la dynamique globale de développement du pays


Bien qu’il soit difficile de hiérarchiser objectivement les enjeux prioritaires de telle ou telle filière, il semble important de
mentionner de manière qualitative l’importance de chaque filière en terme d’impacts socio-économiques et environnementaux à
l’échelle de Madagascar. Le tableau ci dessous tente de présenter de manière qualitative le poids envisageable des différentes
filières.

* Biomasse gérée

La filière Pétrole a évidemment un poids considérable sur l’ensemble de l’activité économique et sociale du pays. L’ensemble
des classes sociales, des grandes villes aux régions les plus rurales, est affecté par le coût du pétrole. De plus, les
composantes importation, transport et distribution de la filière sont une source d’activité économique riche en emplois et en
recettes pour l’Etat.

La filière Charbon, encore au stade de réflexion, ne cible qu’une région mineure de l’île et est un secteur d’activité très
spécifique si la tendance concernant l’objectif d’exportation du gisement se confirme. L’impact est certes loin d’être négligeable
localement et pour l’entrée de devises qu’elle pourrait engendrer, mais cette filière a un impact global relativement faible.

La filière GPL concerne essentiellement les ménages en zones urbaines et péri urbaines et son implantation est en croissance
depuis quelques années ; cette source d’énergie est déjà adoptée par une partie non négligeable de la population. De plus, la
filière est entièrement privée et génère une activité économique relativement importante dans le pays.

La filière Biomasse fait partie intégrante du contexte socioculturel malgache et dans ce sens pèse de tout son poids sur la
balance énergétique et le développement socioéconomique du pays. Incontournable, des mesures à court et moyen terme
doivent être envisagées pour enrayer ou inverser l'impact environnemental négatif actuel, et ceci dans une vision de long
terme.

La filière Biodiesel, encore au stade de développement, montre quant à elle des impacts variés et à différentes échelles selon
l’implantation de la filière à moyen terme. Au vu de la situation actuelle et en se basant sur des projections cohérentes et
réalistes, on peut estimer qu’à court terme le poids de cette filière restera minime dans la dynamique de développement globale
du pays.
La filière Hydraulique, concerne actuellement une faible partie de la population (celle électrifiée) mais représente un poids
important considérant que près de deux tiers de l’électricité consommée à Madagascar est d’origine hydraulique. Dans une
logique de développement de l’accès à l’énergie électrique et au vu du potentiel présent à Madagascar, cette filière peut jouer
un rôle important à court, moyen et long terme.

La filière Eolien, encore au stade de développement et de projets pilotes, pèse aujourd’hui très peu dans la balance
énergétique et économique du pays. Les bénéficiaires sont peu nombreux et malgré le potentiel et les applications
prometteuses à Madagascar, il est difficile d’envisager un développement très rapide à court terme.

La filière Solaire, ciblée, bénéficie indirectement aux populations rurales et montre une dynamique soutenue au sein des
acteurs, des secteurs privé et public. Au vu du contexte local et des perspectives de l’ERD, le solaire restera à court et moyen
terme une solution efficace pour le développement rural, sur des zones ou l’électrification par réseau ne peut être envisagé à
moyen terme.

On constate ainsi d’importantes disparités entre les filières étudiées, notamment en terme de poids dans la balance
énergétique, d’impact environnemental, mais également sur la quantité et la nature des utilisateurs et bénéficiaires
directs et indirects propre à chaque filière. Ce dernier aspect est directement lié à l’activité économique et sociale du
pays, permettant ainsi d’apprécier l’impact actuel et envisageable à court et moyen terme de la filière sur le
développement global et durable du pays.

 Comparaison des filières du sous secteur Energie Domestique

Remarque préliminaire :
Nous choisissons ici de considérer les filières ayant un rôle majeur dans le secteur énergie domestique et les plus au cœur de
la problématique énergétique globale du pays. Ainsi, les filières Biodiesel et Pétrole (pétrole lampant) ne sont pas prises en
compte (malgré l’utilisation importante du pétrole lampant et de son éventuel substitution par de l’huile de Jatropha) et l’analyse
se concentrera sur les filières Biomasse et GPL.

Synthèse des principales problématiques du secteur Energie Domestique :


- Utilisation non contrôlée des ressources en biomasse à l’origine d’une déforestation massive et inquiétante sur
l’ensemble du pays ;
- Difficultés techniques, culturelles et économiques de diffusion des équipements alternatifs ;
- Difficultés de mise en place d’actions de reforestation ou de gestion des ressources ligneuses ;
- Trop peu de retours d’expérience positifs au vu des dizaines de projets engagés depuis de nombreuses années autour
de cette problématique pourtant placée au cœur des préoccupations nationales.

Comparaison qualitative des filières concernées pour leur(s) application(s) dans l’Energie Domestique :

Biomasse GPL

Applications Bois et charbon de bois pour la cuisson et le chauffage. Cuisson et chauffage.

Impact Déforestation massive aux conséquences écologiques,


environnemental / sociales et économiques dramatiques si la ressource
santé n’est pas gérée.

Emissions de CO2 : 2351 g/kWh (bois non géré) Emissions de CO2 : 594 g/kWh (pour la cuisson)
4670 g/kWh (charbon non géré)

Emission de gaz nocifs lors de la combustion dans les Amélioration et modernisation des conditions de vie.
foyers.
Indicateurs Coût équivalent énergétique du charbon de bois : Coût équivalent énergétique influencé par le marché
économiques Variable – compris entre 100 et 400 Ar/kWh utile, selon du pétrole.
août 2005 les régions et les conditions d’utilisation.
350 Ar/kWh utile en août 2005.

Poids et dynamique de Très important pour l’utilisation du bois énergie. Marché en forte croissance jusqu’en 2004, ralenti par
la filière la hausse des cours du pétrole et la baisse du pouvoir
Implantation satisfaisante des cuiseurs améliorés. d’achat à Madagascar.

Trop peu d’impacts des projets de diffusion de cuiseurs Secteur privé dynamique et autonome.
solaires, de briquettes de biomasse et de
reforestation / gestion des ressources ligneuses.

L’ensemble des projets exige des aides et subventions


importantes.

Besoins prioritaires Viabiliser les projets pour un développement durable. Evolution culturelle face au monopole du bois.
identifiés
Analyser les retours d’expérience et cibler les actions Diversification et remise en cause des pratiques
aujourd’hui trop disparates. actuelles.

Facilitation économique (première acquisition et


fiscalité) pour accroître le marché aujourd’hui endigué
par le trop faible pouvoir d’achat

Opportunités de Retour d’expérience des projets passés peu significatif Disponibilité immédiate de la ressource et d’un réseau
développement à court dans ce sens (amélioration des rendements de la de distribution efficace et opérationnel.
terme carbonisation et de diffusion de cuiseurs améliorés,
diffusion de cuiseurs solaires, et de briquettes de
biomasse, reforestation et mise en place d’espaces
boisés gérés). Les actions engagées ne peuvent à elles
seules endiguer rapidement le problème.

Opportunités de Dans une logique de développement durable, les Devant l’instabilité du marché du pétrole, le GPL doit
développement à actions aujourd’hui engagées doivent être maintenues se développer sans être l’unique réponse à apporter à
moyen terme et sont indispensables à la pérennisation des moyen et long terme.
ressources boisées à moyen et long terme. Les efforts
doivent être cependant décuplés et davantage ciblés et
réfléchis.

La problématique de l’utilisation de la biomasse pour l’énergie est au cœur des préoccupations depuis plusieurs
années, cette volonté commune n’a cependant pas su identifier des pistes d’actions efficaces à grande échelle pour
contrer la déforestation massive et croissante. Il semble important aujourd’hui de dresser un état des lieux des actions
engagées, d’analyser les retours d’expérience et de se tourner vers des actions opérationnelles et rapidement
efficaces tout en soutenant les projets plus longs à mettre en œuvre mais garants d’un développement durable sur le
long terme.

 Comparaison des filières du sous secteur Electricité

Remarque préliminaire :
Nous choisissons ici de considérer les filières solaire, éolien, hydraulique et pétrole. La filière Biodiesel, en tant que filière
alternative à la filière pétrole, fait l’objet d’une synthèse à part et n’est pas prise en compte dans l’analyse qui suit.
Synthèse des principales problématiques du secteur Electricité :
- Taux d’électrification faible ;
- Forte croissance de la demande en électricité ;
- Situation économique et technique difficile de la société nationale JIRAMA ;
- Faible pouvoir d’achat pour l’accès aux services électriques.

Comparaison qualitative des filières concernées pour leur(s) application(s) dans l’Electricité:

Solaire Eolien Hydro Pétrole

Applications ERD ERD – production sur ERD – production sur ERD – production sur
réseaux réseaux réseaux

Bénéficiaires actuels Quelques milliers Quelques projets pilotes Plus de 65% de Près de 35% de
d’usagers, en cours, très peu de l’électricité consommé, l’électricité consommé,
essentiellement en milieu bénéficiaires directs à ce soit près d’un million de soit quelques centaines
rural pour les jour. bénéficiaires en zones de milliers de
applications urbaines et périurbaines. bénéficiaires en zones
communautaires. urbaines et périurbaines.

Plusieurs milliers
d’utilisateurs en zones
rurales.

Impact environnemental Emission CO2 : 30 g/kWh Emission CO2 : 3 g/kWh Emission CO2 : 5 g/kWh Emission CO2 : 800 à
utile utile utile 1000 g/kWh utile

Indicateurs économiques Coût équivalent Coût équivalent Coût équivalent Coût équivalent
août 2005 énergétique de 1000 à énergétique entre 600 et énergétique de l’ordre de énergétique entre 600 et
1300 Ar/kWh. 800 Ar/kWh pour l’ERD 200 Ar/kWh pour l’ERD 1000 Ar/kWh pour l’ERD
et pouvant être inférieurs et pouvant être inférieur et pouvant être inférieur
Coût équivalent difficile à à 200 Ar/kWh pour la à 100 Ar/kWh pour la à 150 Ar/kWh pour la
estimer et très variable production sur réseau. production sur réseau. production sur réseau.
d’un système à l’autre.
Coûts directement Coûts directement
Ce coût est dépendants du gisement dépendants des cours du
généralement peu éolien, lui-même difficile pétrole
parlant vu qu’il concerne à évaluer.
l’accès à des services de
base dans des contextes
ou toute autre option ne
serait envisageable.

Dynamique de la filière Secteur d’activité en Filière en phase de Secteur d’activité présent Secteur d’activité
croissance animée d’une développement. à Madagascar depuis dynamique (distribution
dynamique soutenue au Quelques opérateurs et plus d’un demi-siècle, de carburant et gestion
sein des secteurs privé et spécialistes. avec aujourd’hui des des centrales)
public. centaines de spécialistes regroupant plusieurs
du domaine dans les centaines de spécialistes
secteurs privé et public. dans les secteurs privé et
public.
Potentiel Potentiel important et Potentiel important Potentiel très important Potentiel illimité mais
favorable au identifié sur les zones identifié dans la plupart contraint par les
développement de la côtières du nord et du des régions du pays. capacités
filière, jouant un rôle sud de l’île. d’approvisionnement en
essentiel dans carburant et la vétusté
l’électrification des zones des équipements
isolées

Expérience et Près de 20 ans Très bonne Parfaite maîtrise locale Très bonne maîtrise
implantation locale d’expérience et un bon connaissance théorique de la technologie et locale de la technologie.
niveau d’acceptation de la discipline mais peu bonne acceptation.
local. de retours concrets.

Limites et contraintes Limitation en puissance Risque cyclonique. Potentiel Coûts d’exploitation


et énergie pour les fortes géographiquement élevés et dépendant des
demandes. Investissement et temps imposé. cours du pétrole.
d’amortissement élevés.
Investissement élevé. Investissement et temps Exige un schéma
Peu de retour d’amortissement élevés. d’exploitation et de
Exige un schéma d’expérience à maintenance efficace sur
d’exploitation et de Madagascar. Exige un schéma les plans techniques et
maintenance efficace sur d’exploitation et de financiers.
les plans techniques et Exige un schéma maintenance efficace sur
financiers. d’exploitation et de les plans techniques et
maintenance efficace sur financiers.
les plans techniques et
financiers.

Besoins prioritaires Mise en place de Besoin de subventions Amélioration des Mise en place de
identifiés schémas d’exploitation pour le développement conditions de gestion schémas d’exploitation
assurant la pérennité des de la filière. actuelle des centrales en assurant la pérennité des
installations. fonctionnement. installations dans le cas
Assurer un cadre des installations ERD.
Analyse des retours d’investissement stable Assurer un cadre
d’expérience. pour les opérateurs d’investissement stable
étrangers. pour les opérateurs
Renforcement des étrangers.
capacités au sein des Favoriser le
personnes ressources. développement Clarifier d’un point de vue
d’initiatives pilotes. juridique la situation de la
Jirama par rapport aux
producteurs
indépendants
d’électricité.

Opportunités de Permettre l’accès aux Développer une énergie Permettre de répondre à


développement à court et services de base des propre pouvant répondre la demande croissante
moyen terme populations rurales. à des besoins de fortes en électricité sur les
puissances (PIE) placée réseaux existants.
Sensibiliser les au cœur de la
utilisateurs à l’utilisation problématique Potentiel connu est
et la gestion de l’énergie énergétique à l’échelle présence locale de
électrique dans la mondiale. nombreux investisseurs
projection d’une compétents dans le
électrification progressive Développer une nouvelle domaine.
des zones rurales. filière pour l’électrification
rurale et la PIE en
réduisant la dépendance
énergétique du pays
Face à la crise du secteur pétrolier, les énergies renouvelables gagnent en crédit et peuvent enfin être considérées
comme économiquement compétitives face aux énergies classiques, malgré certes de nombreuses limitations
techniques constatées à l’heure actuelle. Madagascar bénéficie d’un potentiel hydraulique bien au-delà des besoins du
pays, un gisement éolien apparemment des plus favorables malgré le risque cyclonique et un potentiel solaire
parfaitement adapté à l’utilisation des systèmes photovoltaïques dans les différentes zones reculées du pays. Les
énergies renouvelables ont en théorie toute leur place dans un tel décor, mais leur viabilité et leur intégration restent à
prouver dans le contexte local. Une stratégie globale basée sur la diversification des sources de production complétée
d’une réflexion intégrée sur la disparité des besoins et des ressources du pays à court et moyen terme paraît
nécessaire à la viabilisation du secteur et au développement de l’électrification rurale.

 Les filières du sous secteur Production-Exportation

Remarque préliminaire :
Les filières concernées par ce chapitre se limiteront aux filières Charbon et Biodiesel. Bien que leurs applications soient
multiples (énergie domestique, transport, électricité…) l’état des lieux de ces filières présenté en deuxième partie du document
cible essentiellement des applications à l’export. Contrairement aux sous-secteurs Energie Domestique et Electricité pour
lesquels une comparaison sommaire offre des outils de réflexion, les filières Charbon et Biodiesel pour l’exportation ne peuvent
être objectivement comparées.

Indicateurs des filières concernées pour leur(s) application(s) dans la Production-Exportation:

Charbon minier Biodiesel

Potentiel Gisement identifié dans la région de Sakoa. Le Jatropha est présent sur l’ensemble du territoire, il
pousse facilement et est parfaitement connu du monde
Gisement estimé à 170 millions de tonnes. rural.

Des études montrent un potentiel d’exportation


réalisable de 8000 tonnes par an de biodiesel,
équivalent à 4000 ha de Jatropha cultivé dans des
conditions optimales.

Impact L’exploitation du gisement de Sakoa serait garant Un hectare de Jatropha pourrait rapporter de 200 000
d’une dynamisation économique et sociale de la à 300 000 Ar/an aux agriculteurs.
région, aujourd’hui parmi les plus pauvres de l’île.
Les retombées économiques ciblent en partie le
Développement d’une nouvelle filière d’exportation monde rural, c’est à dire les plus pauvres.
assurant une rentrée de devise pour l’Etat.

Limites et contraintes L’exploitation du gisement de Sakoa exige encore de Les méthodes de culture du Jatropha, de
nombreuses études notamment sur la faisabilité transformation en huile puis en biodiesel doivent être
technique de l’ensemble du projet (extraction, améliorées.
stockage, transport..).
Le monde rural doit être sensibilisé et confiant des
L’investissement initial est très important. retombées financières.

Cette source d’énergie est démodée et ne suscite pas


l’intérêt des bailleurs de fonds, alors que les bénéfices
pour Madagascar sont indiscutables.

Besoins prioritaires Renforcer les compétences locales sur la filière. Renforcer les capacités locales pour améliorer la
identifiés productivité et la vulgarisation de la filière en zone
Améliorer l’image de la filière et convaincre les rurale.
autorités de l’impact positif d’un tel développement.
Promouvoir des études complémentaires et appuyer
Mettre en place un terrain d’investissement favorable les initiatives en cours.
pour les opérateurs étrangers compétents.

Opportunités de Assurer une nouvelle source d’activité économique sur Impliquer le monde rural dans une filière de production
développement à court une filière d’exportation. et d’exportation dont l’avenir paraît prometteur au vu
et moyen terme de la crise actuelle du secteur pétrolier.
Permettre d’envisager à moyen terme l’utilisation
locale du charbon face à la crise du secteur pétrolier, Permettre d’envisager à moyen terme l’utilisation
contribuant à l’indépendance énergétique du pays. locale du biodiesel comme substituant aux
hydrocarbures importés.

Le charbon minier et le biodiesel produit à partir du Jatropha semblent intéresser plusieurs investisseurs étrangers à
destination d’une exportation vers des pays tiers. Madagascar ne dispose peut être pas aujourd’hui des capacités
internes de développement de ces secteurs mais le pays peut bénéficier de ces premières initiatives pour envisager
par la suite le développement de filières à part entière de production d’énergie à destination du territoire pouvant être
une des solutions envisageables devant la crise annoncée du secteur pétrolier.

 Le biodiesel face au diesel classique

Le biodiesel produit à partir du Jatropha affiche aujourd’hui des coûts de production de 800 à 1200 Ar/litre. Ces coûts sont
estimés sur des unités de production expérimentales de petite taille et peuvent prétendre à une baisse significative si la filière
prend un caractère industriel et que l’ensemble des composantes est maîtrisé, à savoir : la production, la transformation, la
production locale d’éthanol pour l’estérification, la valorisation des produits de la réaction…

Si aucune taxe n’est appliquée sur le biodiesel, celui ci est alors largement compétitif devant le diesel classique. Au vu de la
crise de l’augmentation constante des prix du pétrole et de ses dérivés, le développement du biodiesel peut être une alternative
à l’utilisation du diesel dans les zones même de production, sachant qu’il faudrait plus de 300 000 ha de cultures de Jatropha
parfaitement optimisées pour couvrir les besoins du pays !

 Autres filières
Outre les filières ayant fait l’objet d’une analyse approfondie dans ce document, d’autres sources de production d’énergie font
parties ou se profilent dans le paysage énergétique malgache sur l’initiative d’opérateurs privés. Bien qu’elles soient pour
certaines au stade de balbutiements ou de réflexions, nous avons choisi de les citer ici, dans l’optique d’un suivi de leur
évolution.

Le Solaire thermique consiste à transformer l’énergie des rayons du soleil en chaleur pour divers usages. A Madagascar, la
filière est essentiellement exploitée pour la production d’eau chaude pour un usage domestique, collectif (hôpitaux) ou
commercial (établissements hôteliers). La technologie est diffusée par des opérateurs privés souvent investis également dans
la filière solaire photovoltaïque, et pour le marché des particuliers, généralement en milieu urbain dans les régions du pays où
le froid justifie son besoin sur plusieurs mois de l’année.

La filière Ethanol fait partie de la famille des biocarburants, au même titre que le biodiesel. Composant indispensable à la
fabrication de biodiesel, c’est également un biocarburant à part entière dont le premier producteur est actuellement le Brésil.
Des démarches sont actuellement en cours pour le lancement, à Madagascar, d’une plantation à grande échelle de canne à
sucre ainsi que la mise en place d’une usine clé en main de production d’éthanol, à Farafangana, dans la région Atsimo
Atsinana.

La Géothermie exploite les flux thermiques réguliers du sous-sol terrestre pour une production de chaleur ou d’électricité. A
Madagascar, les ressources potentielles se situent au niveau des régions anciennement volcaniques (Vakinankaratra, Itasy,
Nosy Be). Leur mise en valeur est notamment intéressante pour le chauffage des habitations, la production d’eau chaude
sanitaire et industrielle, le développement de cultures sous serres, la pisciculture et le séchage des produits agricoles. La filière
est essentiellement connue localement pour ses applications thermales et à titre de curiosité touristique. Son développement
requiert au préalable une évaluation des potentiels et applications possibles, ainsi qu’une meilleure connaissance de la
technologie y afférente.

Des opérateurs privés s’intéressent actuellement à la production d’hydroélectricité par l’exploitation du mouvement naturel des
vagues de la mer. La technologie innovante, d’origine israélienne, nécessite au préalable pour son application à Madagascar
d’identifier des sites appropriés combinant un potentiel de ressources exploitables et une demande énergétique
économiquement viable.
Synthèse des recommandations et proposition d’une ligne stratégique

 Le débat reste ouvert !


Faut -il mettre de coté le Charbon minier, du fait que son exploitation dont le coût reste à évaluer va à l’encontre du contexte
environnemental mondial ? Certes les expériences passées dans le domaine sont bien maigres à Madagascar alors que les
enjeux que recouvre l’exploitation du gisement de la Sakoa méritent de considérer la filière plus sérieusement : création
d’emplois, recettes d’exportation, contribution à l’indépendance énergétique pour la production d’électricité.

Serions-nous étrangement beaucoup plus indulgents face à l’augmentation sans cesse croissante du prix des produits
pétroliers à l’avenir incertain et qui présentent les mêmes tares en matière de respect de l’environnement ? Electricité,
Transport … l’évolution trop rapide de ce dernier siècle a voulu que nous soyons tous aujourd’hui totalement dépendant de
cette ressource, elle est nécessaire quel que soit le prix à payer et si elle vient à manquer, nous coulons tous ensemble. Le
pétrole reste cependant une des rares sources d’énergie que l’on soit capable de stocker et qui reste donc adaptée à une
demande en permanente évolution.

La mise en valeur de la force du vent pourrait-elle nous apporter le souffle nécessaire pour se tourner vers de nouvelles
énergies de manière concrète et sans attendre les pluies de subventions qui elles aussi nous rendent dépendant ? Energie
propre, maîtrisée et en constante évolution au niveau international, l’éolien doit néanmoins faire au préalable ses preuves à
Madagascar où il n’y a quasiment pas d’expériences. Et pourtant son exploitation au Nord et au Sud pourrait permettre l’accès
à l’électricité en milieu rural et renforcer les capacités des réseaux urbains. Encore faut-il que sa place soit clairement définie
dans la politique et les programmes énergétiques du pays, à l’instar de nombreux pays qui ont misé sur cette ressource.

Pour poursuivre sur l’électricité, l’énergie solaire photovoltaïque a quand à elle démontré son impact positif dans l’amélioration
des services communautaires et sociaux en milieu rural. Dans un contexte international favorable, c’est une énergie
renouvelable au même titre que l’éolien qui n’a de sens que si on la pérennise. Un savoir-faire s’est mis en place dans le pays
qu’il est cependant nécessaire de normaliser. Et le fait qu’elle soit principalement à vocation sociale à Madagascar et
conditionnée par l’aide publique au développement ne justifie pas de la minimiser dans les préoccupations énergétiques. Elle
peut être un outil essentiel à l’acquisition du concept d’électrification des zones rurales.

Bien sûr, il y a le coût d’investissement lourd, mais les expertises sont là pour démontrer que sur une période d’observation
longue le coût global actualisé de l’énergie devient tout à fait compétitif. Certes, ce n’est pas dans deux à six mois que nous
pourrions bénéficier de la magie électrique des centrales hydroélectriques tant en milieu rural qu’en milieu urbain, mais est ce
une raison pour laisser les réalisations aux investisseurs étrangers qui savent prendre le recul nécessaire, alors que cette
énergie dispose de tous les atouts pour accélérer l’accès à l’électricité à moindre coût de l’ensemble du pays d’autant plus que
les capacités locales existent ?

Concernant l’énergie domestique, difficile de faire abstraction de l’exploitation de la biomasse à travers le bois-énergie. La
gestion durable de la ressource est une réalité mondiale, elle est expérimentée sur plusieurs projets pilotes à Madagascar et
dans ces conditions elle est tout à fait respectueuse de l’environnement, encore faut-il capitaliser les expériences existantes et
prendre de vitesse la déforestation galopante dont les conséquences ravageuses ne se feront sentir qu’à posteriori.

Face à l’urgence, le GPL n’est-il pas une désamorce efficace à la disparition trop rapide des forêts malgaches  ? Travailler sur
une vulgarisation à grande échelle et sur les coûts d’accès aux ménages serait -il infaisable et nécessiterait-il plus de temps
que la vulgarisation de solutions alternatives actuellement au stade expérimental ou pilote ? C’est aujourd’hui la seule
alternative pouvant freiner la déforestation à court terme bien que des incertitudes demeurent sur les coûts en relation avec
l’évolution du marché du pétrole.

Chacune de ces filières trouve son application dans l’électricité, l’énergie domestique ou le transport. Madagascar a la chance
de disposer d’un atout supplémentaire : la filière Biodiesel. Electricité, Energie domestique, Transport, Exportation, son champ
et son mode d’action sont similaires aux produits pétroliers. Energie alternative face à la crise pétrolière, elle n’est cependant
qu’au stade de recherche avancée, mais la doter de tous les atouts nécessaires pour se développer dans les meilleurs délais
permettrait de se prononcer rapidement sur la fiabilité de cette option face à la problématique énergétique du pays.
Nous le voyons bien, il n’y a pas de solution unique et aucune filière ne peut à elle seule affronter le problème. Le pétrole offre
la flexibilité et la capacité de stockage qu’aucune source d’énergie renouvelable ne peut garantir et le potentiel de production
local des filières charbon ou biodiesel ne pourra jamais prétendre à l’autonomie énergétique du pays. La justesse de la
stratégie se trouve dans une réflexion globale intégrant chaque type d’énergie dans le contexte complexe du paysage
énergétique de Madagascar.

 Proposition de lignes stratégiques


La proposition qui suit a été formulée à la suite d’une consultation des membres du Groupe de Travail Energie, au regard des
états des lieux en première et deuxième partie du document. Compte tenu des objectifs assignés à la politique énergétique, il a
été au préalable nécessaire de clarifier la vision Energie que l’on envisage pour Madagascar tout en faisant preuve, autant que
possible, de réalisme et d’objectivité quand aux étapes intermédiaires à surmonter pour l’atteinte de cet idéal. Fort de ce
scénario, il a été ensuite possible d’identifier et formuler une proposition de lignes stratégiques dans un horizon de trois ans
(court terme) et dans un horizon de sept ans (moyen terme).

LES OBJECTIFS

Les objectifs de la politique énergétique semblent clairs : permettre aux utilisateurs sur le territoire malgache d’accéder à une
énergie durable, de qualité et à des prix raisonnables.

La disponibilité en énergie ne peut reposer uniquement sur l’approvisionnement en ressources énergétiques extérieures au
pays compte tenu de l’existence de paramètres dépassant souvent les seuls intérêts de Madagascar. L’accès à une énergie
durable suppose ainsi la limitation autant que possible des importations et la valorisation des ressources locales. Cependant, la
pérennisation de ce patrimoine énergétique local passe par l’obligation du maintien d’un équilibre environnemental. Par ailleurs,
disposer de ressources pérennes n’est pas suffisant, il faut pouvoir les exploiter de manière viable par le biais de technologies
fiables.

Les prix de l’énergie ne peuvent être qualifiés de raisonnables que relativement au pouvoir d’achat des ménages urbains et
ruraux, et des marges de manœuvre des acteurs économiques et sociaux. Le développement des filières du secteur énergie
devrait ainsi se faire en parallèle à l’évolution du niveau de développement socioéconomique du pays, le coût d’investissement
et de production énergétique propre à chaque filière pouvant notamment être limitant si aucune mesure ne permet de les
atténuer.

Pour l’utilisateur final, avoir accès à une énergie de qualité suppose accéder à des formes d’énergie modernes, faciles et
confortables à l’utilisation, sans dangers. Ces notions, bien qu’universelles, peuvent revêtir des nuances culturelles propres au
pays ou à un groupe de population qu’il est nécessaire d’intégrer. Ainsi, l’électricité se situe généralement au sommet de la
hiérarchie alors que le bois énergie fait difficilement l’objet d’un classement compte tenu de son ancrage dans les mœurs de la
population.

VISION ENERGIE POUR MADAGASCAR

L’énergie domestique pour la cuisson, l’électricité et le transport sont les trois principales applications au cœur de la
problématique énergétique du pays. L’énergie industrielle n’a pas été traitée dans ce document bien qu’elle mérite d’être
analyser avec attention.

• Energie domestique

En milieu urbain, le bois énergie reste actuellement la principale source d’énergie de cuisson, le gaz se répand
progressivement et l’électricité n’est utilisée que par un nombre limité de ménages. A moyen terme, il pourrait être envisageable
que le gaz et le bois énergie cette fois ci géré soient en première place, tandis que l’électricité, du fait du nécessaire
développement au préalable du sous secteur restera en paysage de fond. Compte tenu des objectifs assignés à la politique
énergétique, l’idéal serait à long terme le recours en premier lieu à l’électricité d’origine renouvelable, le gaz, énergie importée
restant cependant omniprésent.
Compte tenu du gouffre socioéconomique entre le monde rural et urbain, l’évolution pour le monde rural doit être envisagé
différemment. Le bois énergie reste à ce jour la seule énergie de cuisson disponible et utilisée, et elle le restera pour de
nombreuses années. L’amélioration du paysage énergétique en milieu rural et envisageable à moyen et long terme réside dans
le changement des pratiques : gestion rationnelle des ressources ligneuses (plantations, gestions forestières), carbonisation
améliorée, fourneaux améliorés. Le bois énergie géré restera en première ligne ; néanmoins, le gaz pourrait prendre sa place si
le niveau de développement socioéconomique du monde rural et sa perception culturelle de cette énergie le permet.

• Electricité

Les centrales de production électrique de la JIRAMA, alimentant le monde urbain, fonctionnent aujourd’hui à l’hydraulique et au
diesel/fioul lourd  ; le pays fait par ailleurs face à une crise en matière de disponibilité d’énergie électrique, nécessitant des
changements de pratiques dans l’utilisation de l’électricité produite. Ce changement, relevant de la maîtrise de l’énergie, est
indispensable à moyen et long terme. Compte tenu des potentialités naturelles importantes du pays, la production électrique
par voie hydraulique en majorité est une réalité envisageable à moyen terme bien que certaines centrales thermiques
continueront sans doute de fonctionner ; en parallèle, la valorisation des autres sources locales tels que l’éolien et le charbon
devrait commencer à être effective. La production d’énergie électrique 100% d’origine renouvelable, hydraulique ou éolienne,
est un idéal envisageable ; par ailleurs, dans la mesure où le pays dispose de charbon minier, cette ressource devrait être en
mesure de substituer les quelques centrales thermiques résistantes.

Le milieu rural est actuellement très peu desservi en électricité et si c’est le cas, c’est généralement par raccordement au
réseau ou par des centrales thermiques décentralisées ; les réalisations de micro centrales hydroélectriques sont rares, et le
solaire photovoltaïque commence à faire partie du paysage rural. Ces deux filières, hydraulique et solaire, devraient être en
première ligne à moyen terme, que ce soit de manière décentralisée ou par extension du réseau (production hydraulique) pour
la première, toujours à usage communautaire pour la seconde ; en parallèle, les centrales hybrides de production
décentralisée, associant énergie renouvelable (hydraulique, éolien, solaire) et thermique (diesel) devraient s’être développées.
Cette vision à moyen terme devrait se poursuivre à long terme, la différence résidant dans le recours aux biocarburants à la
place du diesel pour les centrales hybrides.

• Transport

Nous fonctionnons aujourd’hui au diesel et à l’essence. Bien que cela restera ainsi pour de nombreuses années, nous devons
envisager à moyen terme, d’avoir la possibilité de recourir à la seule alternative qui se profile aujourd’hui, les biocarburants
(Ethanol et Jatropha). Associés aux carburants classiques, le mélange obtenu pourrait à long terme être en première ligne des
énergies de transport utilisées.

LIGNES STRATEGIQUES

En relation avec la vision décrite précédemment, les lignes stratégiques suivantes sont proposées :

• Energie domestique

Concernant la filière Bois Energie géré, à court terme, il est nécessaire de capitaliser au préalable les expériences en matière
de plantation, gestion rationnelle de ressources forestières, fourneaux améliorés, techniques de carbonisation. Cela n’empêche
pas de poursuivre en parallèle l’approvisionnement du monde urbain en bois énergie géré et la poursuite de la sensibilisation et
vulgarisation à l’utilisation des fourneaux améliorés. A moyen terme, un programme à grande échelle concernant les activités
en amont de la filière Bois énergie géré devra avoir été développé et mis en œuvre, ce programme sera bénéfique au milieu
rural et au milieu urbain

Concernant la filière GPL, il s’agira à court et moyen terme de faciliter le recours à cette énergie en milieu urbain en favorisant
des modalités et mécanismes d’accès adaptés aux caractéristiques culturelles et économiques des ménages. L’introduction du
GPL en milieu rural sera envisageable à moyen terme, une fois que le marché urbain aura atteint une certaine maturité.

• Electricité

La stratégie de court terme et moyen terme proposée, pour satisfaire les besoins en électricité du milieu urbain et péri urbain se
décline de la manière suivante :
- Favoriser et mettre en œuvre les réalisations de Production Indépendante d’Electricité (PIE) hydraulique, ce qui
signifie accélérer le financement des projets (JIRAMA, PEMC) de grosses unités de production supérieures à 30 MW
et accorder des instruments incitatifs (fiscaux, administratifs) aux investisseurs intéressés aux mini centrales
inférieures à 10 MW.
- Rendre la JIRAMA performante, ce qui nécessite :
• de permettre à la JIRAMA d’augmenter son parc de production,
• d’appliquer l’indexation automatique des changements des paramètres économiques à l’ajustement tarifaire,
• de baser les décisions de gestion sur des critères techniques, financiers et économiques, notamment pour l’achat
d’énergie, la politique d’orientation des activités de l’entreprise relevant toujours de l’Etat,
• de valoriser ses atouts (retour d’expérience, savoir-faire, connaissance de l’environnement industriel et
économique) dans le jeu de la libre concurrence,
• d’intégrer le plan d’équipements de la JIRAMA dans les projets de développement bénéficiant de financement
externes (Pôles Intégrés de Croissance).
- Œuvrer pour la maîtrise de l’énergie, notamment par la facilitation de l’accès aux lampes basse consommation et la
réduction des pertes par une mise aux normes du réseau de transport d’électricité.
- Appuyer financièrement et techniquement le développement de la filière Eolienne.
- Etudier l’opportunité de la filière Charbon.

Pour le milieu rural, la stratégie de court terme et moyen terme proposée se présente comme suit :
- Définir et mettre en œuvre un programme de micro centrales hydroélectriques
- Définir et mettre en œuvre le cadre d’exploitation des infrastructures solaires communautaires et favoriser la synergie
filière Solaire photovoltaïque / programmes de développement communautaires.
- Déployer les efforts pour l’abondement du Fonds National d’Electricité et pérenniser les ressources financières.
- Œuvrer pour la maîtrise de l’énergie, notamment par la facilitation de l’accès aux lampes basse consommation.
- Appuyer financièrement et techniquement le développement des biocarburants et des technologies hybrides de
production d’électricité décentralisée.

• Transport

Il s’agit à court terme d’appuyer techniquement et financièrement le développement des biocarburants (Ethanol et Jatropha)
pour pouvoir passer, à moyen terme à l’utilisation du mélange détonant biocarburant/carburant classique.

Enfin, d’un point de vue général :

• le développement des filières devrait privilégier une utilisation locale compte tenu des besoins et de la problématique
énergétique du pays, quand bien même cela doit être associé à un volet exportation pour que certaines d’entre elles
puissent prendre leur essor .

• l’optimisation des ressources financières tant nationales qu’internationales est nécessaire pour développer les filières
conformes aux valeurs et objectifs du pays.

• la tarification des services énergétiques doit tenir compte des coûts économiques, de façon à être un signal pertinent
pour les consommateurs dans la recherche de l’optimum tant pour l’individu que pour la collectivité.

• le renforcement des compétences est nécessaire, notamment par la formation de techniciens et ingénieurs en éco-
énergie.

• le développement de l’utilisation directe des sources d’énergies primaires renouvelables, tels l’hydraulique et l’éolien
doit être considéré pour les besoins de forces mécaniques (décortiqueuses, pompage…), en particulier en milieu rural.
ANNEXES
Les membres du Groupe de Travail Energie et les Chefs de file
Gouvernement et Institutions Publiques Malagasy:
1. Secrétaire Général, Ministère de l’Energie et des Mines (MEM), M. Jean Herivelo Rakotondrainibe (paepar@dts.mg)
2. Directeur de l’Energie, MEM, M. Joseph Raberanohatra (decoor@wanadoo.mg)
3. Président Exécutif, Agence de Développement de l’Electrification Rurale (ADER), M. Rodolphe Ramanantsoa 
(ader@wanadoo.mg); Secrétaire Exécutif, M Hary Andriantavy
4. Directeur Général, JIRAMA, M. Haché (dgjirama@dts.mg), M Augustin Ralaimazava
5. Directeur Général de l’Environnement, Ministère chargé de l’environnement, Jacqueline Rakotoarisoa

Société Civile:
6. Secrétaire Général Adjoint, Conseil Malgache des ONG pour le Développement et l’Environnement (COMODE), M. William
RALALAHARIJAONA (wralalaharijaona@hotmail.com),
7. Représentant Régional, WWF, M Jean-Paul Paddack (jppaddack@wwf.mg)/ Mme Nanie Ratsifandrihamanana
8. Représentant Conservation International, M Léon Rajaobelina, Directeur

Secteur Privé:
9. Directeur Général, TOTAL Madagasikara: M Pierre Aimé Clerc (pierre-aime.clerc@total.com.mg)
10. Représentants, EDF et Fonds e7 : M. François Georges (francois.georges@edf.fr), Suppléant M Michel de Vivo
(michel.de-vivo@edf.fr)
11. Directeur Général, EDM : M Hassanein Hiridjee (hassan@wanadoo.mg), M Edmond Le Pont, chef de projet
12. Représentants de Mad’Eole, M Fortunat Ramahatandrina (istdiego@dts.mg); M Stefan Frey (mad-eole@bluewin.ch)
13. Directeur Général, Vitogaz : M Arnaud Havard (a.arnaud@iris.mg)

Système des Nations Unies:


14. Secrétariat GSB, PNUD Madagascar, Mme Pascale Bonzom (pascale.bonzom@undp.org)
15. Chargée de Programme Environnement, PNUD Madagascar, Mme Patricia Ramarojaona
(patricia.ramarojaona@undp.org)
16. Représentant de la Banque Mondiale : Mme Josiane RAVELOARISON (jraveloarison@worldbank.org), Spécialiste
Principale en Développement du Secteur Privé
17. Représentant de la Société Financière Internationale : M. Henri RABARIJOHN (hrabarijohn@ifc.org), Manager Régional, M
Stefan Rajaonarivo, suppléant

Bailleurs de Fonds:
18. Responsable Sectorielle – Infrastructure, Energies, Tourisme, Transport, Textile – Mission Economique Française, Mme
Leslie Kulus (leslie.kulus@missioneco.org)
19. Chargé du Secteur Energie, AFD, M Yazid Bensaid, (bensaidy@mg.groupe-afd.org)
20. Chargé de Programme GREEN MAD, GTZ, M Richard Knodt, (greengtz@wanadoo.mg), M Hary Ratsifehera
21. Représentant de l’Union Européenne : Mme Laurence RAMIANDRISOA (Laurence.RAMIANDRISOA@cec.eu.int),
Chargée de Programmes Commerce, secteur privé et intégration régionale, et M Meeuwis Van Rijswijk, Société Civile et
lignes Budgétaires Déconcentrés (Meeuwis.VAN-RIJSWIJK@cec.eu.int)

Chefs de file
Filière Pétrole : M Pierre Aimé Clerc (pierre-aime.clerc@total.com.mg)
Filière Charbon : M Ranivo Harisson (ranivoharrison@caramail.com)
Filière GPL : M Olivier Nechad (onechad@simicro.mg)
Filière Biomasse : M Hary Ratsifehera (hary_eugene@yahoo.f, greengtz@wanadoo.mg)
Filière Biodiesel : M Josoa Randriamorasata (morasatajosoa@yahoo.fr)
Filière Hydroélectricité : M Augustin Ralaimazava (ralaimazava@jirama.mg, ralaimazava@wanadoo.mg)
Filière Eolien : M Fortunat Ramahatandrina (istdiego@wanadoo.mg), M Razafindrabe Hary (razafindrabe_hary@yahoo.fr)
Filière Solaire : M Hary Ratsifehera (hary_eugene@yahoo.f, greengtz@wanadoo.mg)

Consultants
M Etienne Sauvage (esauvage.consultant@wanadoo.fr), Mme Voahirana Raharisoa Randriambola (voahirana@wanadoo.mg)
Acronymes
ADEME Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
ADER Agence pour le Développement de l’Electrification Rurale
AFD Agence Française de Développement
AIE Agence Internationale de l’Energie
CEE  Communauté Economique Européenne
CIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
DENROI Développement de l’Energie Nouvelle et Renouvelable dans l’Océan Indien
E.S.P.A  Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
EDM Electricité de Madagascar
ENR  Energie Renouvelable
ERD  Electrification Rurale Décentralisée
ETBE  Ethyl Tertio Butyl Ether (Ethanol 50% et Isobutylène 50%) produit à partir de betterave, canne à sucre, manioc, blé,
maïs, orge etc.
FFEM Fonds Français pour l’Environnement Mondial
FONDEM  Fondation Energies pour le Monde
GELOSE  (Programme d’Appui à la) Gestion Locale Sécurisée
GN  Gaz Naturel
GPL  Gaz de Pétrole Liquéfié
GRT Galana Raffinerie Terminal
GSB  Growing Sustainable Business
GTE Groupe de Travail Energie
IDH Indice de Développement Humain
I.S.T.D  Institut Supérieur de Technologie de Diégo
JIRAMA Jiro sy Rano Malagasy
MEM  Ministère de l’Energie et des Mines
MinENV Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG  Organisations Non Gouvernementales
ORE  Organe de Régulation de l’Electricité
PDE  Production Décentralisée d’Electricité (raccordé aux réseaux existants)
PEDM  Programme Energie Domestique Mahajanga
PEIII Programme Environnement, phase trois
PEMC  Programme d’Expansion à Moindre Coût
PEPSE Poverty Eradication and Planning of Sustainable Energy
PIE  Producteur Indépendant d’Electricité
PNEBE Programme national d’économie de bois énergie
PNUD  Programme des Nations Unies pour le Développement
PPIM Projet Pilote intégré de Mahajanga
Solaire PV Energie Solaire Photovoltaïque, à différencier de l’énergie solaire thermique (production d’eau chaude).
SOLIMA Solitany Malagasy
WWF World Wide Fund (Fond Mondial pour la Nature)
Glossaire des terminologies propres au secteur de l’énergie

MJ  Méga Joule, soit 1 million de Joules. Le joule est l’unité de mesure de la quantité d’énergie dans le système
physique international.
KW  Kilowatt, soit 1000 Watts. Le Watt est l’unité de mesure de la quantité de puissance dans le système physique
international. 1 Joule est équivalent à l’énergie produite par une puissance de 1 Watt pendant une seconde. Le
Joule représente la quantité d’énergie, la puissance représente le  débit instantané d’énergie, soit l’équivalence
1W = 1J/sec.
kWh  Kilowattheure, quantité d’énergie contenue équivalent à l’utilisation d’une puissance de 1 kW pendant 1 heure
soit équivalente à 3600 kJ . 1 kWh = 3,6 MJ = 861 kCal

TEP  Tonne Equivalent Pétrole, terme utilisé comme unité de quantification de l’énergie représentant l’énergie brute
contenue dans 1 tonnes de Pétrole. 1 TEP = 41855 MJ = 11626 kWh

kW Eolien  Unité de quantification de la puissance nominale des aérogénérateurs. Une éolienne de 250 kW délivrera à
puissance nominale, sous des vents généralement supérieurs à 10 m/sec, une puissance électrique de 250 kW.

kWc solaire  Unité de quantification de la puissance crête des modules solaires. Un module de 100 Wc délivrera sous un
ensoleillement de 1000 W/m² (ensoleillement maximal) et une température de 25°C (condition standard) une
puissance électrique de 100 Watt.

CGA  Coût Global Actualisé. Appliqué à l’énergie, ce coût se calcul pour une source de production d’électricité en
divisant l’ensemble des coûts actualisés d’investissement et d’exploitation sur une durée d’observation
économique par la quantité total d’énergie produite par la source sur cette même durée d’observation. Difficile à
estimer de manière précise, le CGA permet de déterminer des ordres de grandeurs du coût effectif de l’énergie
produite par différentes sources de production, renouvelables ou non. Il est un élément de comparaison
intéressant, notamment entre les sources renouvelables et les sources classiques.

Filière bois-énergie et charbon :


 
Gérée La filière est dite gérée quand l’ensemble de la consommation (bois et charbon) provient d’exploitations
forestières où le bois produit est entièrement renouvelé. L’ensemble du carbone émis lors de la combustion de la
biomasse est ainsi réabsorbé par la masse végétale (photosynthèse). Cette source d’énergie est ainsi
renouvelable.

Non gérée La filière est dite non gérée quand la consommation (bois et charbon) provient de prélèvements non contrôlés
dans les ressources naturelles. Les émissions de CO 2 sont très importantes et non recyclés par le cycle naturel
du carbone.

Pouvoir calorifique
Charbon de bois 28,8 MJ/kg
Bois de feu 13,4 MJ/kg
Rendement
Carbonisation classique 53 kg/stère*
Carbonisation améliorée 74 kg/stère*
Fatapera traditionnel 25%
Fourneaux améliorés 35%

* Une stère de bois d’eucalyptus a un poids moyen de 400kg


Principaux programmes et projets en cours – non exhaustif

 ENERGIE DOMESTIQUE

PEIII 2004 – 2009 Programme Environnement III , la composante Gestion des écosystèmes forestiers comprend :
Banque Mondiale - Volet gestion rationnelle des ressources forestières  : il fait suite au PEDM Projet Energie
Domestique de Mahajanga (2000 - 2004), lequel fait lui-même suite au PPIM Projet Pilote
Intégré de Mahajanga (1998 - 2000) issu du PPED Projet de Planification de l’Energie
Domestique (1991-1994) du Programme Energie I de la Banque Mondiale.
- Volet réduction de la demande en énergie domestique se donnant pour objectif d’optimiser la
demande en énergie de cuisson par la diffusion d’équipement économes en bois
énergie/charbon : il fait suite au PNEBE Programme National d’Economie de Bois Energie
(1998 - 2001) issu du PPED Projet de Planification de l’Energie Domestique (1991-1994) du
Programme Energie I de la Banque Mondiale.
- Volet promotion des sources d’énergie alternatives

GREENMAD GTZ Gestion Rationnelle de l'Energie et de l'Environnement dans le Nord Ouest de Madagascar
- Gestion durable des ressources forestières de la région Diana, par la mise en place de contrats
GELOSE, c’est à dire le transfert de gestion des ressources naturelles aux bénéficiaires ou
comités locaux de base.
- Maîtrise de la consommation énergétique.

WWF WWF - Initiation des fatana mitsitsy et toko mitsitsy avec des ONG locales,
- Promotion du reboisement dans le cadre de la gestion communautaire des forêts,
- Appui à la production de charbon de bois d’eucalyptus à partir de la station forestière de
Fanjahira par les communautés locales,
- Projet de plantations autour de Toliara avec le CIRAD,
- Etude de la faisabilité de la transformation du charbon de terre de Sakoa en briquettes,
- Appui à la promotion du gaz en milieu urbain.

Programme Banque Mondiale Promotion des biocarburants et biocombustibles


Energies Coopération japonaise
alternatives Bamex
Opérateurs privés

 ELECTRICITE

PDSE 1996 – 2005 Programme de Développement du Secteur Energie (Energie II) comprenant quatre composantes :
Banque - Amélioration de la situation de la JIRAMA (réhabilitation des infrastructures, renforcement des moyens
Mondiale techniques, amélioration des performances de gestion)
- Augmentation du taux d’accès à l’électricité dans les zones péri urbaines et rurales dynamiques
- Réforme institutionnelle du sous secteur Electricité
- Efficacité énergétique en relation avec le sous secteur Energie Domestique
- PEMC Projet d’Expansion à Moindre Coût : mise à jour

PIE Opérateurs Réalisation de centres de Production Indépendante d’Electricité. L’énergie électrique produite est destinée à
privés la vente sur le réseau JIRAMA. Entre autres :
- Lokoho, région SAVA, centrale hydroélectrique de 6MW
- Sahanivotry, région Vakinankaratra, centrale hydroélectrique de 12,3MW
- Lily, région Itasy, centrale hydroélectrique de 3,5MW
- Volobe, région Atsinanana, centrale hydroélectrique de 90MW
- Mandroseza, région Analamanga, centrale thermique de 40MW

PEPSE 2005 – 2007 Poverty Eradication and Planning of Sustainable Energy


FONDEM Elaboration de schémas d’électrification rurale décentralisée, faisant appel aux énergies renouvelables, dans
des zones des provinces de Toliara et Fianarantsoa

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