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INTRODUCTION GÉNÉRALE

Le développement des énergies renouvelables qui garantit un avenir énergétique durable et


sûr est devenu une stratégie majeure de la politique énergétique de toute nation.

Face à une nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre conjuguée aux soucis
d’exploitation des différents combustibles (pollution, consommation croissante, risque de
rupture de ressources…etc.), l’énergie dite « verte » est la solution mise en avant par les
experts du domaine et ce nouveau mode de consommation d’énergie s’est vue devenir
primordial voir vital suite au séisme qu’a subit le Japon au soir du 11 Mars 2011 ;causant
d’innombrable dégâts liés à l’exploitation de l’énergie nucléaire [1] .

En Algérie l’intérêt pour le développement des énergies renouvelables a été perçu dès les
années soixante avec la création de l’institut de l’énergie solaire en 1962 [2] et compte
tenu des enjeux que représentent ces nouvelles sources d’énergies, aujourd’hui, les
pouvoirs publics leur ont consacré le caractère prioritaire et stratégique à travers le cadre
institutionnel mis en place annoncé récemment par le Ministre de l’Energie et des mines
Yousef Yousfi qui relance ainsi la ligne stratégique du secteur tournée, cette fois ci, vers le
soleil. Car en effet, l’Algérie s’apprête à lancer un ambitieux programme de
développement des énergies renouvelables (solaires et éoliennes) s’étalant sur 20 ans [3].

Le secteur résidentiel et tertiaire se trouve parmi les secteurs les plus énergivores, Notre
travail sera mené, en ce sens, dans une maison témoin, élaborée dans le cadre du projet
MEDA MED-ENEC destiné aux pays de la méditerranée en collaboration avec le
consortium CDER/CNERIB qui a été retenu suite à un appel d’offre lancé pour des
propositions de projets pilotes sur l'efficience énergétique dans le secteur du bâtiment.
Cofinancés par l’union européenne, ils visent à impulser l'utilisation de l'énergie solaire
dans le but de construire un habitat de type rural à haute efficacité énergétique.

L’intérêt étant de passer d’un logement ‘Energivore’ à un logement de ‘Haute Qualité


Environnementale’ et de ‘Haute Efficacité Energétique’ et cela grâce à l’introduction de
quelques modifications [4] :

1
 Construction des murs en briques de ‘BTS’ (Béton de Terre Stabilisé)
 Mise en place d’un système solaire combiné : dispositif permettant à la fois le
chauffage par le plancher ainsi que la fourniture d’eau chaude sanitaire.
 Isolation des murs extérieurs et des planchers.
 Éradication des ponts thermiques qui représentent jusqu’à 20% des déperditions.
 Mise en place de protections solaires afin de limiter les rayons solaires durant la
période estivale.
 Utilisation du double vitrage, qui est une paroi vitrée constituée de deux vitres
séparées par une lame d’air. L’intérêt est double : isolation thermique et phonique.
 Utilisation d’appareils électriques à faible consommation énergétique.

C’est dans cette perspective que notre étude a été élaborée, pour enrichir les travaux ayant
trait à l’économie d’énergie dans l’habitat, plus particulièrement dans la production d’eau
chaude sanitaire qui est assurée par une installation solaire.

Le premier chapitre rassemble des généralités sur l’énergie solaire d’une part et quelques
travaux expérimentaux et théoriques qui ont eu pour étude les applications des installations
solaires. Le second chapitre est une description détaillée des installations thermiques
solaires de production d’eau chaude sanitaire. Le troisième traitera de la partie théorique
qui consiste à présenter une modélisation du champ de capteurs et de la cuve de stockage.

Dans le quatrième chapitre on présentera l’unité de mesure et de traitement des données et


aussi le protocole suivie lors des différentes mesures effectuées dans la maison.

Le cinquième chapitre est consacré à une confrontation des résultats théoriques obtenus par
la modélisation mathématique et les résultats expérimentaux collectés.

Enfin, on terminera notre étude par une conclusion générale qui rassemblera les
observations et les suggestions obtenues et proposées suite à l’étude.

2
CHAPITRE 1

GÉNÉRALITÉS ET ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

1.1 INTRODUCTION

Le développement accéléré qu’a connu le secteur industriel, tout domaine confondu, lié à
l’avancée technologique, conjugué à l’évolution démographique rapide ont fait croitre de
manière considérable la consommation d’énergie. Les conséquences de cette
surconsommation se font ressentir sur les plans économique et environnementale, en effet
on note des couts croissants des combustibles fossiles et une préoccupation concernant
leur rôle dans le réchauffement planétaire, aussi la préoccupation sur
l’approvisionnement, on pourrait manquer de pétrole dès 2025 [6] comme l’annoncent
certains analystes. Face à ces constations soutenues par la communauté scientifique, un
nouveau mode de consommation doit s’établir liant durabilité et renouvellement.

Le nucléaire fut longtemps retenu comme option respectueuse de l’environnement pour


satisfaire les besoins énergétiques nés de ces conséquences. Mais les risques qui y sont liés
(radio activité et déchets radio actifs) minimisent fortement un tel avantage, et poussent de
nombreux pays à y renoncer comme l’Allemagne qui est la première grande puissance
industrielle et économique à renoncer à l’énergie nucléaire sur son sol d’ici 2022 [5].

Connues et exploitées depuis des décennies, les énergies renouvelables sont revenues au
début des années 80 comme réponse face au choc pétrolier, puis ont resurgie dans les
années 90 sur fond de réchauffement climatique.

Fournies par le soleil, le vent, la chaleur de la terre, les chutes d’eau, les marées ou encore
la croissance des végétaux, les énergies renouvelables n’engendrent pas ou peu de déchets
ou d’émissions polluantes. Elles participent à la lutte contre l’effet de serre et les rejets de
CO2 dans l’atmosphère, facilitent la gestion raisonnée des ressources locales, et génèrent
des emplois. Le solaire (solaire photovoltaïque, solaire thermique), l’hydroélectricité,
l’éolien, la biomasse, la géothermie sont des énergies aux flux inépuisables par rapport
aux « énergies stock » tirées des gisements de combustibles fossiles en voie de raréfaction :

3
pétrole, charbon, lignite, gaz naturel. Elles représentent ainsi une alternative sure et durable
pour le développement. Elles ont connu de nombreuses percées récemment, à voir, les
éoliennes qui comme les moulins à vent du passé, voir figure I.1, génèrent des forces
mécaniques ou électriques atteignant une puissance mondiale installée de 200 GW en
2011, l'énergie éolienne est devenue un producteur majeur d’énergie électrique d’origine
renouvelable.

Figure I.1 : Champ d’éoliennes à 3 pales en Basse-Normandie

Ou encore à l’image des moulins à eau de jadis, l’hydroélectricité ou production


d’électricité par captage de l’eau représente 19% de la production totale d'électricité dans
le monde. C’est la source d'énergie renouvelable la plus utilisée (Cependant, tout le
potentiel hydroélectrique mondial n’est pas encore exploité) [6].

Aussi l’énergie solaire dont l'intérêt explose au cours de ces cinq dernières années bien
que le développement de la technologie solaire s’est déclenché en 1972 suite au
rapport publié par le club de Rome « les limites de la croissance » [7]. Aujourd’hui ses
différentes applications ne cessent de croitre, de se diversifier, et de progresser. En effet le
montant total des nouveaux investissements financiers dans l'énergie solaire s'élevait à 33,5
milliards US$ en 2008 soit une augmentation de 172% par rapport au 0,6 milliard US$
investis en 2004. Il y a eu une augmentation tout aussi impressionnante de la capacité en

4
énergie solaire photovoltaïque, qui a été multipliée par six entre 2004 et 2008 pour
atteindre plus de 16GWh [8].

Figure I.2 : Capacités mondiales en solaire photovoltaïque de 1995-2008

L'intérêt devrait davantage augmenter avec le perfectionnement des technologies,


l'augmentation de la production et la baisse des coûts. L'objectif à atteindre pour une
énergie solaire économique est de parvenir à la parité des réseaux – lorsque le coût non
subventionné de l'énergie solaire sera égal ou inférieur au coût de l'électricité du réseau
conventionnel [6]

En plus du photovoltaïque ou des processus chimiques de détoxication solaire permettant


de décontaminer l’eau et l’air, l’énergie solaire joue un grand rôle dans le thermique dans
de divers processus tels la géothermie qui est l’exploitation de la chaleur stockée dans le
sous-sol pour la production d’électricité et la production de chaleur. En fonction de la
ressource, de la technique utilisée et des besoins, les applications sont multiples, un
prototype est disponible à Hammam Righa ou l’eau chaude de la source thermale est
utilisée pour le chauffage des bungalows [9].

L’énergie solaire s’adapte aussi aux centrales électriques dites centrales solaires à
concentration (technologies thermo-hélioélectriques) ou le rayonnement solaire est

5
concentré sur une surface de captage permettant d’obtenir de très hautes températures
généralement comprises entre 400°C et 1 000°C. L’Algérie s’apprête à lancer un projet
ambitieux au Nord du pays ; avec une tour solaire hybride en partenariat avec le leader
Allemand [10] et un autre au Sud, projet Desertec, en cours de négociations, qui consiste à
construire un grand nombre de centrales solaires thermiques dans les déserts de l'Afrique
du Nord et du Moyen-Orient (MENA) afin d'alimenter ces pays et l'Europe en électricité
renouvelable [11].

Figure I.3 : Photo de la tour solaire hybride de Bourkiba Tipaza Algérie prévue pour fin 2012

Le même processus de chauffage est possible à une échelle moindre, basses températures
comprises entre 30°C et 90°C ; c’est le chauffage solaire (Voir figure I.5).

1.1.1 Différents types de chauffage solaire

a) Chauffage passif (architecture bioclimatique)


Ou architecture passive, maison solaire, bâtiment à énergie positive, haute qualité
environnementale, haute performance énergétique, construction intelligente ... sont
autant de noms pour parler de l'architecture bioclimatique. Ce mode de conception
architectural consiste à trouver le meilleur équilibre entre le bâtiment, le climat
environnant et le confort de l’habitant. L’architecture bioclimatique tire le meilleur
parti du rayonnement solaire et de la circulation naturelle de l’air pour réduire les
besoins énergétiques, maintenir des températures agréables, contrôler l’humidité et
favoriser l’éclairage naturel avec des moyens simples tels :
 La bonne orientation de l’habitation et l’emplacement des fenêtres

6
 La ventilation naturelle.
 L’isolation thermique des murs et des vitres.
 Un vitrage sélectif.
 L’Inertie (murs capteurs, murs Trombe…).

b) Chauffage actif
Un système de chauffage et/ou climatisation actif emploi des capteurs solaires et des
circulateurs (pompe ou ventilateur) afin de répartir l’énergie solaire reçu. Ses
systèmes ont plusieurs applications :
 Chauffage et ventilation de l’air pour le séchage des récoltes.
 Chauffage de l’eau domestique ou dans les installations commerciales
(exemple : buanderies, lavage autos).
 Chauffage des piscines.
 Chauffage par plancher solaire.
 Production d’eau chaude sanitaire.

7
Figure I.4 : Maison à énergie positive chauffage actif + chauffage passif

8
Le choix tourné vers le solaire se justifie donc par son caractère propre, durable,
économique et inépuisable. En effet la Terre reçoit en une heure plus d'énergie solaire que
la population mondiale n'en consomme en toute une année, c’est ce qui la place au cœur de
toute étude de recherche, de plus la simplicité et la diversité de ses installations font d’elle
la source propre la plus fiable pour l’avenir comme l’indique l'association DESERTEC, un
consortium jordano-allemand, qui estime que l'installation de panneaux solaires sur un
pour cent de la surface désertique de la planète pourrait alimenter le monde entier en
énergie [12].

De plus c’est l’une des énergies les plus prometteuses pour notre pays, car la majeure
partie de l'Afrique, compte environ 325 jours de fort ensoleillement par an, et l’Algérie
dispose de l’un des plus grand gisement solaire au monde, d’une capacité estimée à plus
de 3000 heures d’ensoleillement par an et d’une puissance d’environ 1700 KWh/m2/an
dans le Nord du pays et 2263KWh /m2/an dans les régions du Sud (selon les experts en
matière d’énergie solaire) [2].

Figure I.5: Carte mondiale de l'énergie solaire potentielle (insolation en kWh/m2/jour)

9
1.2 ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
En ces temps troubles où les scientifiques annoncent un réchauffement climatique
planétaire et la fin des ressources de pétrole dans les 40 prochaines années, il y a une piste,
une route, un espoir : les énergies renouvelables. De nombreux travaux ont été réalisés
depuis les années 70 et jusqu’à ce jour afin de perfectionner les différents procédés
d’exploitation de ces énergies.

En Allemagne, entre 1983 et 1987, 141 systèmes solaires thermiques ont été installés dans
des bâtiments ; propriétés du gouvernement fédéral dans le cadre du « programme
investissement pour le futur ». L’objectif était de tester leur viabilité et, parallèlement,
d’inciter à l’utilisation de cette source d’énergie non dommageable pour l’environnement.
La majeure partie de ces systèmes étaient des chauffe-eau solaires domestiques (munis
d’une pompe de circulation dans un circuit solaire fermé, remplie d’un mélange d’antigel).
L’office central pour la technologie solaire (Zentralstelle fur Solartechnik—ZFS) a été
chargé par le ministère fédéral de l’éducation, de la science, de la recherche et de la
technologie d’effectuer un programme de suivi. Des mesures d’optimisation ont permis
d’augmenter considérablement le rendement et la sécurité d’un grand nombres de ces
systèmes, ce qui a conduit à une augmentation de la rentabilité, une meilleur acceptation
chez le consommateur et le lancement d’un autre programme en 1993 « Solarthermie
2000 » porté sur la stabilité et la fiabilité à long terme. Les résultats obtenus montraient
que 50% des systèmes solaires installés fonctionnaient toujours après 20ans et l’étude a
permis de définir et de répertorier grand nombres de défaillances observées dans différents
composants de l’installation [13].

Un peu plus de vingt ans plus tard, « L’institut indien des technologies » situé à Bombay
(Inde) a présenté en fin 2006 un rapport d’étude proposant une méthodologie qui détermine
l’espace de conception pour la synthèse, l’analyse et l’optimisation des systèmes de
chauffage solaire de l’eau. La méthodologie intègre différentes contraintes de conception
pour identifier tous les motifs possibles ou un espace de conception sur une surface de
capteurs en fonction d’un schéma de volume de stockage. L’espace de conception est
représenté par le traçage des lignes de fraction solaire constante sur une surface de capteurs
en fonction d’un schéma de volume de stockage. Il a été observé qu’il existe un minimum
et un maximum de volume de stockage pour une fraction solaire et une superficie de

10
capteurs données. De manière similaire, l’existence d’un maximum et d’un minimum de
surface de capteurs a été observée pour une fraction solaire et un volume de stockage fixes.
Selon l’espace de conception identifié, le système de chauffe –eau solaire est optimisé en
minimisant le cout annuel du cycle de vie. En raison de l’incertitude de l’insolation solaire,
des paramètres des systèmes et des données sur les couts, l’optimisation globale ne peut
être utilisée pour définir un modèle représentatif. Pour y remédier, une région de
configurations possibles de conception et une région optimale (optimisation multi
objectifs-Pareto-) sont identifiées dans cette étude [14].

Le calcul d’une installation solaire implique l’estimation du rayonnement solaire reçu au


sol du lieu considéré. En effet Le rayonnement solaire au niveau du sol est formé
principalement du rayonnement direct et du rayonnement diffus. Le rayonnement direct
parvenant directement de l’angle solide délimité par le disque solaire. Tandis que le
rayonnement solaire diffus parvient de toute la voûte céleste et n’a pas d’orientation
privilégiée. A cause des effets de l’atmosphère, le rayonnement solaire au niveau du sol
possède un caractère aléatoire. L’ensemble forme le rayonnement global. Le but du travail
de recherche, mené par R.YAICHE & A.BEKKOUCHE [15] est l’estimation des
différents flux du rayonnement solaire. Pour ce faire, deux approches théoriques sont
choisies et adoptées qui sont valables pour un ciel totalement clair. Pour l’estimation des
irradiations incidentes sur un plan horizontal, le modèle de Capderou est privilégié. Les
valeurs obtenues servent à estimer le mieux possible le rayonnement solaire incident sur un
plan incliné, mais en utilisant dans ce cas le modèle de Liu & Jordan. Dans ce contexte, un
programme de calcul des rayonnements sous Excel pour les 48 wilayas d’Algérie avec
simulations graphiques des résultats a été conçu et développé. La comparaison entre les
valeurs des rayonnements incidents sur les différents plans du capteur prévu par la
simulation de deux approches et les mesures effectuées, montre que la simulation est une
bonne approximation de la réalité, malgré quelques perturbations climatiques (nuages). La
même démarche est suivie pour l’estimation du rayonnement solaire reçu au sol au site
considéré pour l’expérimentation de cette présente étude.

L’énergie solaire de par sa discontinuité implique un système d’appoint et un système de


stockage de qualité. Dès les premières applications de la technologie solaire, les chercheurs

11
s’y sont intéressés. Un travail de recherches, réalisé au début des années 80 à l’Institut
Fédéral de la Recherche en matière de réacteurs (actuellement Paul Scherrer) à
Wurenlingen (Suisse) sur les pertes thermiques des réservoirs de stockage, a surpris par ses
résultats obtenus : les réservoirs de stockage perdaient 5fois plus que ce qui avait été
calculé à partir des simples coefficients de transfert thermique et de la géométrie du
manteau isolant du réservoir. Ceci à permit, suite à de nombreuses investigations par
thermographie infrarouge, de découvrir des phénomènes insoupçonnables dans ces
réservoirs qui causent les pertes thermiques :
 L’air circulant entre la couche d’isolation et la paroi métallique du réservoir et mis
en mouvement par thermosiphon (effet cheminée) induit un tiers des pertes.
 Le reste des pertes est dû à un phénomène de transport de chaleur efficace, le long
de la tuyauterie raccordée à la partie supérieure du réservoir.
Ainsi des solutions ont été mises au point afin de réduire toutes ces pertes, sont citées:
 Mise en place d’un manteau isolant étanche à l’air placé autour du réservoir
 Mise en place de siphons sur la conduite (tronçon descendant).
Ces mêmes techniques sont toujours utilisées [16].

L’utilisation de l’énergie solaire se décline aussi dans le chauffage de l’habitat plus


particulièrement dans le chauffage par sol qui assure une distribution homogène de la
température de l’air. L’étude dirigée par F.MOKHTARI, liée à l’économie d’énergie dans
l’habitat, propose une modélisation (par la méthode Nodale) d’un système de chauffage
d’un local par un plancher solaire parcouru d’un serpentin dont l’apport d’énergie est
assuré par des capteurs solaires. La première partie du travail consiste en une comparaison
entre les résultats obtenus avec des résultats expérimentaux d’une autre étude réalisée au
CDER, dont le système comprend seulement une dalle découverte. La deuxième partie de
l’étude a permis de valider le modèle théorique suite à une confrontation des valeurs de
températures obtenues par l’adoption d’un système de régulation (contrôle de la
température du plancher avec le maintien d’une certaine température dans le local dite
« température de confort » en appliquant le mode marche/arrêt à la pompe de circulation
du fluide caloporteur ) avec des valeurs obtenues d’une autre étude expérimentale
similaire. Les résultats obtenus montrent qu’un champ de captation de surface Sc=6.4m2
permet de couvrir correctement les besoins de chauffage du local de volume V=49.77m3 et
de surface de plancher de Sp=13.2m2 et de hauteur 3.8m. En outre le modèle adopté

12
reproduit les résultats expérimentaux d’une façon très satisfaisante. Ce travail a permis
d’enrichir la documentation et aussi de refléter les caractéristiques spécifiques de ces
installations au Nord Algérien [17].

L’expérience a montré que l’utilisation de l’énergie géothermique pouvait avoir un large


champ d’application : production d’électricité, aquaculture (ferme de poisson), séchage
industriel, chauffage de serre agricoles et chauffage urbain. C’est dans le cadre de cette
dernière application que s’inscrit la présente étude dirigée par D. Semmar [18]. Le
principal objectif de l’étude est la conception, la construction et l'expérimentation d'un
système de chauffage des bungalows du complexe de Hammam Chellala (Guelma) où une
source géothermale fournie de l’eau chaude à 67°C.
La demande énergétique de l’ensemble des maisons a été évaluée, à travers le calcul des
déperditions thermiques des locaux et l’analyse des données climatiques de la région. Sur
la base de ces résultats a été effectué le calcul détaillé de l’installation de chauffage :
distribution interne, distribution externe, équilibrage des deux réseaux à l’aide du calcul
des pertes de charge, ainsi le dimensionnement de la pompe assurera une bonne circulation
du fluide caloporteur, et une distribution équitable des débits. L’attention est attirée
également sur la régulation et le système le mieux adapté à cette dernière.
Une estimation du coût du combustible de l’énergie géothermique dans l’installation de
chauffage considérée a été faite.
En égards à toutes ces considérations, le choix du site de Hammam Chellala, répond à la
plupart de nos préoccupations techniques et organisationnelles voir figureI.6.

13
Figure I.6 : schéma du circuit expérimental de l’eau destinée au chauffage des bungalows

Dans le cadre du programme de désertification, porté par le Projet National de Recherche


du Centre de Développement des Energies Renouvelables piloté par le Centre de
Recherches Scientifiques et Techniques sur les Régions Arides, une étude complémentaire
menée par D.LAFRI [19] traitant le stockage thermique par chaleur sensible d’une
installation de chauffage solaire d’eau à usage domestique a permis de déterminer
l’évolution du champ de températures dans la cuve de stockage et cela en élaborant un
modèle numérique qui décrit tous les modes de transferts d’énergie impliqués en
représentant le stockage thermique, sous forme de chaleur sensible, par deux phases ;
phase en charge et phase en relaxation et en assimilant l’échangeur de chaleur en serpentin
en un cylindre creux. L’étude met en évidence les différents phénomènes physiques qui
interviennent lors du stockage thermique (le gradient de température, la stratification, et le
fluide caloporteur) pour des températures comprises entre 20 et 80°c. L’influence des
paramètres géométriques et physiques sur la répartition de la température la cuve ont été
également étudiés. Les résultats théoriques obtenus du modèle sont confrontés aux résultats
expérimentaux, les écarts obtenus sont inférieurs à 7%. Ce modèle servira de base dans
cette présente étude pour la modélisation mathématique de notre système de stockage.

La bibliographie offre une riche documentation pour le dimensionnement et le calcul des


installations solaires. Les études théoriques et expérimentales menées ont pour objectif

14
d’améliorer la mise en œuvre (dimensionnement) des installations et l’exploitation de
l’énergie solaire. L’étude que nous proposons se situe dans la continuité des travaux cités
précédemment.

15
CHAPITRE 2

DESCRIPTION D’UNE INSTALLATION SOLAIRE DE


PRODUCTION D’EAU CHAUDE SANITAIRE

2.1 INTRODUCTION

Parmi les diverses possibilités d’exploitation de l’énergie fournie par le soleil, la


production d’eau chaude est l’une des plus utilisées de par sa simplicité, sa rentabilité et
son efficacité. Elle est produite grâce à un dispositif appelé chauffe-eau solaire.

Un chauffe-eau solaire produit du chauffage diffusé par un plancher solaire direct ou


utilisé pour chauffer de l’eau. Trois fonctions principales sont réunies dans un chauffe-eau
solaire: la collecte de l’énergie solaire, le transfert de l’énergie thermique captée puis son
stockage sous forme d’eau chaude. Il existe plusieurs configurations de chauffe-eau
solaires et les composants utilisés peuvent être différents d’un projet à un autre. Nous
allons présenter un système dont la configuration utilisera la plupart des composants que
l’on pourra retrouver dans un chauffe-eau solaire [19] comme le montre la figure II.1 :

 champ de captation : constitué d’un ou de plusieurs capteurs solaires


plans (circuit primaire): le panneau thermique est la pièce maitresse du système, il
capte le rayonnement émis par le soleil et le transforme en énergie thermique.

 cuve de stockage (circuit secondaire): élément ou l’eau chaude est stockée


(conservée).

 système d’appoint (chaudière à gaz, fuel ou bois ou résistance électrique). Les


installations de production d’énergie à partir du solaire se distinguent des
dispositifs classiques par la non régularité de l’apport d’énergie .En effet la
demande d’énergie croie au moment où il y a un minimum d’apport, une
alimentation réseau est donc indispensable afin de contrer cette efficience.

16
 système de régulation qui selon besoin, empêche ou régule le passage du fluide au
travers du champ de captation.

 échangeur de chaleur afin de permettre un meilleur transfert de chaleur.

 vase d’expansion qui assure la sécurité du matériel en compensant la dilatation du


fluide caloporteur.

 circulateur (pompe hydraulique) et d’un clapet de non-retour.

 purgeur (automatique ou manuel) qui assurera la bonne circulation du fluide en


empêchant l’accumulation des bulles d’air.

 robinet de vidange pour faciliter la maintenance.

Figure II.1 :Schéma de principe d’une installation de chauffage solaire


« Eau Chaude Sanitaire-Chauffage par Plancher »

Notre étude portera particulièrement sur la production d’Eau Chaude Sanitaire assurée par
un Chauffe-Eau Solaire Individuel (CESI).

17
2.2 TYPES D’INSTALLATIONS DE CHAUFFE EAU SOLAIRE

Il existe des installations collectives et des installations individuelles, cependant le


principe, les composants et les types d’installations sont les mêmes, seul le
dimensionnement change. Par ailleurs deux types d’installations sont possibles :

2.2.1 Système à circulation naturelle -thermosiphon- (system à un seul circuit) [20]

L’eau chaude du capteur monte vers le réservoir, cède ses calories et revient (froide) vers
le capteur. La cuve peut être posée verticalement ou horizontalement (voir figure II.2 et
figure II.3), et plusieurs cuves peuvent être raccordées en série ou en parallèle. Cependant
la cuve doit être placée en un point haut par rapport aux capteurs. Cette disposition permet
la circulation en continu de l’eau tant y a un écart de températures. Ce dispositif simple
(pas besoin de pompe, de clapet anti retour ni de régulateur), peu couteux et fiable mais
présente tout de même un risque de gel et ne convient qu’en zone chaude.

2.2.2 Système à circulation forcée (système à double circuit) [25]

Une régulation électronique commande une pompe hydraulique en prenant en compte les
températures de sortie et entrée respectives des capteurs et de la cuve. Le système
s’enclenche quand la température du fluide atteint une valeur critique. Ce dispositif est
souvent retenu, bien qu’il soit plus complexe et plus couteux, en raison de son débit qui
assure un bon rendement avec moins de pertes thermiques et aussi pour le nombre de
possibilités de dispositions des capteurs et du ballon. Cette configuration, qui nécessite un
échangeur de chaleur, demande plus d’entretien, de plus l’utilisation des pompes de
circulation qui sont sensibles à l’entartrage, peut engendrer une légère baisse du rendement
des capteurs et de l’échangeur. Ce dernier se connecte à l’installation de différentes façons
comme il est possible de le voir en figures II.4 et figure II.5 :

a) Echangeur dans le circuit primaire


Un fluide différent de celui qui est stocké dans la cuve circule dans le circuit primaire
(capteurs-échangeur-capteurs) cédant ainsi toute l’énergie absorbée au cours de son
passage à travers les capteurs. Cette configuration, illustrée en figure II.4, ne permet
pas une bonne transmission de l’énergie calorifique mais son cout reste avantageux

18
de plus l’utilisation d’un fluide caloporteur antigel évite les problèmes de gel et
réduit les risques de l’entartrage et de l’oxydation interne des capteurs.

b) Echangeur dans le circuit secondaire


L’échangeur se situe à l’extérieur de la cuve de stockage comme le montre la
figure II.5. Le circuit est donc (capteurs-échangeur-cuve-échangeur-capteurs) la
distribution d’eau chaude se fait à partir du ballon. Ce branchement convient aux
cuves de stockage de grandes dimensions.

19
Figure II.2 : Installation à circulation naturelle par thermosiphon

Figure II.3 : Installation à circulation naturelle par thermosiphon sur toiture/terrasse


« système monobloc »

20
a. échangeur immergé dans la cuve de stockage

b. échangeur à l’extérieur de la cuve stockage

FigureII.4 : (a) et (b) Installation à circulation forcée avec échangeur dans le circuit primaire

21
Figure II.5 : Installation à circulation forcée avec échangeur dans le circuit secondaire

2.3 DESCRIPTION DES PRINCIPAUX COMPOSANTS DU


CHAUFFE-EAU SOLAIRE

2.3.1 Les capteurs

Le capteur solaire est un panneau héliothermique plan orienté de façon à recevoir le


maximum du rayonnement solaire émis. Constitué d’un socle noir qui abrite une surface
d’entrée appelée absorbeur ; on distingue trois types de capteurs [21] :

a) Capteurs plans non vitrés


De l’eau circule dans des tubes noirs (absorbeur) qui sont en contacte directe avec
l’air. Comme il n’y a pas de vitrage, l’ensoleillement atteint directement la surface
absorbante du capteur solaire qui a donc un excellent rendement énergétique.
Cependant, dès que la température de ce capteur s’élève, ses pertes thermiques sont
également très importantes car rien n’empêche les pertes par radiation, ni par
convection ni même par conduction à l’arrière du capteur solaire. Les pertes
thermiques seront d’autant plus importantes que le capteur solaire travaille à une
température plus élevée par rapport à la température ambiante et qu’il y a du vent.
Pour ces raisons les capteurs sans vitrages seront utilisés dans des applications à
basse température ou à usage saisonnier, par exemple en pisciculture ou pour le
chauffage des piscines. Les capteurs sans vitrage ont plusieurs avantages, à

22
commencer par leur faible coût, leur rusticité, leur légèreté et leur durabilité. Il s’agit
des capteurs solaires les moins chers que l’on puisse utiliser. C’est pourquoi il s’agit
du type de capteur le plus répandu en Amérique du Nord pour utiliser l’énergie
solaire afin de chauffer les piscines.

Figure II.6 : Dispositif solaire avec capteurs plans non vitrés pour le chauffage des piscines

b) Capteurs plans vitrés


L’absorbeur dans lequel circule de l’eau ou un antigel est isolé grâce à une vitre qui
enferme une couche d’air. Les capteurs solaires à vitrage permettent d’améliorer
certaines performances des capteurs plans sans vitrage, notamment pour obtenir des
températures un peu plus élevées. L’isolation thermique à l’arrière de l’absorbeur et un
vitrage, simple ou double, du côté ensoleillé, réduisent les déperditions thermiques et
permettent au capteur solaire de produire des températures plus élevées et de
fonctionner par temps plus froid. Ces performances ont un coût: ces capteurs solaires

23
coûtent de 2 à 3 fois plus chères par unité de surface que les capteurs sans vitrage. Ils
sont aussi beaucoup plus lourds et plus fragiles, ce qui complique leur installation.

Figure II.7 : Capteur plan vitré

c) Capteurs plans à tubes sous vide


L’absorbeur, sous vide, est isolé par une vitre. Il s’agit des capteurs solaires ayant les
plus faibles déperditions thermiques. Cette performance est dû au vide, qui étant
considéré comme le meilleur isolant thermique, permet un meilleur rendement et
élimine les échanges de chaleur par convection. De plus, si la surface absorbante est
sélective et qu’elle ne touche pas au verre, ces capteurs solaires ont aussi très peu de
pertes par conduction et par radiation. Ils sont capables de travailler à des niveaux de
température pouvant dépasser 80 °C, même par temps très froid. Les capteurs de
dernière génération utilisent généralement un caloduc pour extraire l’énergie solaire de
l’intérieur du tube scellé sous vide. Les capteurs solaires à tubes sous vide sont les plus
chers du marché, mais il s’agit de la technologie la plus efficace pour produire de
l’eau très chaude ou pour être utilisée en climat très froid, toute l’année.

24
a) Capteurs plan sous vide à caloduc b) Capteurs à tubes plans sous vide

Figure II.8 : Capteurs plans sous vide

2.3.2 La cuve de stockage (stockage solaire)


Les horaires d’ensoleillement correspondent rarement aux heures de consommation, un
système de stockage est donc nécessaire. En plus du stockage, il joue aussi le rôle
d’accumulateur. Le principe est de cumuler et de stocker un maximum d’énergie solaire
quand elle est disponible et de la restituer-le plus efficacement possible- lors de la
demande.
a) Stockage d’énergie
Il existe plusieurs types de stockage d’énergie [17] :

 Stockage électrique
-photovoltaïque (batteries, accumulateurs)
 Stockage électromagnétique
-supra conducteurs magnétiques (stockage à très basses températures)
 stockage chimique
-hydrogène (H2O-solution alcalines de soude ou potasse-électrolyse)
-stockage en nappe aquifère.
-stockage en phase liquide ou en phase fortement comprimée.
-biomasse : stockage par photosynthèse.

25
 stockage thermochimique
-réactions thermochimiques réversibles à hautes températures
(600 °C à 1000 °C)
 stockage mécanique
-pompe hydraulique (remplissage de réservoirs situés en altitude)
-air comprimé (turbine et compresseur)
-inertie (machines tournantes ou volant d’inertie)

b) Processus de stockage
Le stockage se fait par :
 Chaleur latente
C’est la chaleur latente récupérée des changements de phases ; fusion
ou solidification.
 Chaleur sensible
C’est le mode de stockage le plus courant, et cela par une connexion
thermique des capteurs à un volume isolé de fluide thermique ; la chaleur
captée se traduit alors par une augmentation de la température de ce fluide.

c) Propriétés recherchées des systèmes de stockage


Le but étant de stocker un maximum d’énergie solaire au moment où elle est
disponible lorsque la demande est faible, pour la restituer ultérieurement-aussi
efficacement que possible- lorsque le besoin se fait ressentir. Les caractéristiques
requises pour le stockage solaire sont [7] :
 très bonne capacité thermique du fluide de stockage.
 bon rendement thermique (petite surface de ballon et bonne
isolation)
 bonne stratification thermique.
 aptitude à supporter un grand nombre de cycles (charge/décharge)
sans pertes de performances et de capacité de stockage-une durée
de vie minimale de 25 ans pour l’ensemble du système.
 un prix réduit et une accessibilité commerciale.
 bonne résistance aux variations de pressions et aux températures
prévues.

26
 ballon et fluide de stockage compatibles avec l’environnement et
l’hygiène.
Le chauffage solaire contribue à l’économie d’énergie. Ses applications sont diverses, elles
peuvent être employées indépendamment ou bien associées, ce qui peut nous apporter une
certaine uniformité aux niveaux des températures de chauffage. Le stockage thermique est
un phénomène complémentaire au chauffage qui apporte un confort thermique continuel.

2.3.3 Le système d’appoint [7]


Placé en série directement en sortie de l’accumulateur, il se déclenche au moment où la
température de sortie de l’eau de la cuve est inférieure à une certaine température de
puisage fixée par l’utilisateur (pour l’eau chaude sanitaire, elle est prise généralement à
60° C). Il faut assurer une grande puissance pour chauffer l’eau au passage à la demande ;
le gaz naturel (chaudière à gaz) est un choix recommandé et économique (une résistance
électrique couterai trop chère).
Deux solutions de couplage « solaire--gaz naturel » sont retenues :
 CESI à appoint séparé : à utiliser lorsque le couplage doit être réalisé sans
remplacement de la chaudière à gaz existante. Il suffit de la raccorder directement à
l’installation solaire.
 CESI à appoint intégré : privilégié lors d’une installation neuve.

Les configurations possibles sont nombreuses les figures II.9 et II.10 illustrent les plus
courantes, il s’agit-là de respecter une règle selon laquelle il faut utiliser le stock solaire au
maximum et les capteurs à la température la plus basse possible [25].

27
Figure II.9 : CESI à appoint séparé

b
Figure II.10 : a et b CESI à appoint intégré

28
2.4 PRINCIPES DE DIMENSIONNEMENT
2.4.1 Introduction
Un système solaire ne doit pas fournir plus d’énergie que celle exigée. Le
surdimensionnement affecte la qualité du système et cause :
 Un prix de l’installation cher donc prix de chaleur solaire élevé.
 Un rendement annuel faible.
 Une stagnation dans les capteurs en période de basse demande.
 Une installation soumise à de grandes températures (risque pour les composants,
grandes pertes thermiques).
 Une durée de vie réduite (sensible aux petits défauts).

Le dimensionnement d’une installation solaire thermique tient compte des paramètres


suivants [7]:
 Les conditions climatiques du lieu ; ensoleillement local-rayonnement solaire- et de
la température ambiante.
 Le besoin en chauffage (consommation selon le type de l’habitat et le nombre
d’habitants).
 La fraction solaire souhaitée.
 L’efficacité thermique du système utilisé.
2.4.2 Dimensionnement du système de stockage
a) Volume du ballon de stockage
Le volume de stockage reflète les besoins en eau chaude en quantité (litres/jours)
et en énergie (température de cette eau) par ailleurs pour déterminer ce besoin,
que l’on notera C (besoin d’eau chaude [litres / jours] à une température Ts), on
doit connaitre les coordonnées du site dans lequel l’installation est mise en place
et évaluer son autonomie d’énergie Tr [jours] (paramètre qui dépend de
l’insolation solaire) ainsi le volume de stockage Cs [litre] est donné par la
relation [19] :

(2.1)

29
b) Chargement et déstockage du ballon

Au moment où le ballon est en charge, une bonne stratification thermique est


nécessaire (eau chaude en haut, eau froide en bas), elle assure ainsi une température
maximale lors du soutirage et évite l’utilisation d’une pompe de circulation. Afin de
l’optimiser, le ballon de stockage doit être plutôt étroit, haut et placé verticalement
(bien que cela ne soit pas l’idéal pour les déperditions thermiques). Les ballons de
stockage horizontaux ne sont pas appropriés pour les systèmes à faible débit (en
raison d’une faible stratification) à moins que le volume global ne soit divisé en
plusieurs cuves (quatre au maximum –recommandé-) afin d’obtenir une stratification
thermique forcée [7].

a .Raccordement en série

b .Raccordement en parallèle

Cycle de charge cycle de déstockage

Figure II.11 : a et b Schéma des différentes configurations possibles de raccordement des cuves de
stockage pour les deux cycles charge/déstockage

30
2.4.3 Dimensionnement du champ de captation
De par son rôle, le capteur constitue un élément clef lors du dimensionnement et le calcul
des installations solaires. Augmenter son efficacité revient à augmenter le rendement de
toute l’installation et cela dépend de trois paramètres :

a) La conception du capteur
-Un absorbeur peint en noir, offre une bonne absorption de l’énergie mais aussi une
grande émissivité donc une augmentation des déperditions thermiques qui fait baisser
le rendement. Traité au thermiquement et au Chrome, il permet une meilleure
absorption du rayonnement visible (là où se trouve la plus grande partie de l’énergie)
et émet moins dans l’Infra Rouge.
-Une vitre, antireflet, traitée pour améliorer la transparence (par une faible teneur en
fer) donne un bon coefficient de transmittance.
-Des soudures entre la plaque absorbante et le réseau de tuyauterie réalisées par
impacts lasers limitent les pertes thermiques.

 Effet de serre [24]

Les matériaux ou corps transparents possèdent la capacité de laisser passer les


ondes infrarouges de faible longueur d'onde, mais non de grande longueur
d'onde. Lorsque le soleil frappe la surface d'un vitrage, celui-ci laisse pénétrer
les ondes infrarouges qui entrent alors pour y être absorbées par la plaque de
l’absorbeur. Elle s'échauffe alors et émet de la chaleur sous forme de
rayonnement infrarouge à ondes longues qui ne peuvent pas retraverser le
vitrage. La chaleur étant piégée dans la entre ces deux surfaces, la température
de l’absorbeur augmente: c'est l'effet de serre.

b) Le débit du fluide caloporteur


Le fluide caloporteur peut être de l’eau ou un liquide de refroidissement préférable
afin d’éviter le dépôt de calcaire et le gel. Le choix du fluide calcul du débit total (Qt)
du fluide dépend des paramètres suivants [19]:
- Le nombre de capteurs (Nc)
- La configuration du branchement; parallèle, série ou mixte illustrée en figure
II.12 .
- Les pertes de charges engendrées.

31
Afin de déterminer le nombre de capteurs nécessaires on introduit un paramètre
(Ra [l/m2]) qui est le rapport entre la capacité de l’eau à chauffer par la surface totale
de captation (voir annexe I.I).

 Calcul du nombre de capteurs

(2.2)

 Calcul du débit
Le débit total (Qt) est donné par son expression générale (quel que soit la
configuration) :
(2.3)

Avec :

Ac surface d’un seul capteur [m2]


Qc débit par capteur [l/h]
Ncp nombre de capteurs en parallèles par bloc.

La configuration parallèle offre les meilleures performances thermiques du champ


de capteurs du fait des pertes de charges qui sont relativement réduites ce qui peut
éventuellement éviter l’utilisation d’un circulateur. Ce type de raccordement est
souvent utilisé dans les sites à forte insolation. Le raccordement série est adopté
pour obtenir des températures élevées en périodes de faible ensoleillement.
L’emploi d’un circulateur est généralement nécessaire à cause des pertes de charges
élevées. La valeur recommandée pour le débit est de l’ordre de 70l/h/m2 de capteur
[19].

32
a) Raccordement des capteurs en série

b) Raccordement des capteurs en parallèle

1) 2 Blocs en parallèle, de 4 capteurs en 2) 2 Blocs en série, de 2 capteurs en


série chacun parallèle chacun

c) Raccordement mixte

Figure II.12 : Schéma des différentes configurations possibles de raccordement des capteurs

33
 Calcul des pertes de charges

Les frottements du fluide caloporteur dans les conduites entrainent des pertes de
charge qui sont principalement fonction de la vitesse d’écoulement du fluide. Le
calcul des pertes de charges permet d’assurer un écoulement suffisant au fluide
en convection naturelle (thermosiphon pour l’eau, effet de cheminée pour l’air)
ou de calculer la puissance de la pompe de circulation en convection forcée. Les
pertes de charges totales s’écrivent sous la forme [22] :

Δpt = Δps + Δpl (2.4)

Avec :
Δps pertes de charge singulières [Pa]
Δpl pertes de charge linéaires [Pa]
(2.5) (2.6)
Δpl =

Tel que :

Coefficient de pertes de charges linéaires


Masse volumique du fluide
Vf Vitesse du fluide
L Longueur du conduit

Dh Diamètre hydraulique du conduit ;

ξ Coefficient de pertes de charges singulières définit selon la configuration de la


singularité [22]
Avec :
= ⁄ < 2000

Re =

= ⁄

34
c) Positionnement et orientation

Le positionnement des capteurs doit prendre en compte plusieurs paramètres :


-l’orientation : vers le Sud dans l’hémisphère Nord (vers le Nord pour l’hémisphère
Sud) afin de maximiser l’exposition au soleil.
-l’inclinaison : selon la latitude du site ou en façade pour éviter la surchauffe en été.
Les experts optent pour une inclinaison optimale d’une valeur égale à
(Latitude - 10°) en été et une d’une valeur de (Latitude +10°) en hiver.
Faire attention aux ombres.
- les contraintes réglementaires : droit de l’urbanisme (esthétique) et droit fiscal
(dimensionnement).
-de plus, ils doivent être accessibles afin de faciliter l’entretien.

2.4.4 Dimensionnement de l’échangeur de chaleur [26]


a) Calcul de la longueur de l’échangeur

(2.7)

Où :
Di Diamètre intérieur de la conduite [m]
e Epaisseur du tube de l’échangeur [m]

b) Calcul de la vitesse de l’écoulement dans l’échangeur


(2.8)

Où :

Vec Vitesse de l’échangeur [m/s]

c) Calcul du nombre de spires dans l’échangeur


(2.9)

Où :
Ns Nombre de spires de l’échangeur

35
Ds Diamètre de la spire [m]

d) Calcul de la hauteur de l’échangeur

[ ] [ ] (2.10)

e) Calcul des pertes de charges dans l’échangeur

(2.11)
[ ( ) ]
Avec :
Perte de charge de l’échangeur [mbar]
De Diamètre extérieur de la conduite [m]
V Vitesse de l’écoulement [m/ s2]

En première approximation, la surface d’échangeur peut être prise calculée à un tiers de la


surface global de captation. Le calcul des pertes des charges peut valider ce choix si une
pompe d’une puissance inférieure ou égale à 50 W suffit pour avoir une bonne circulation
[27].

Un échangeur placé à l’extérieur du réservoir de stockage garantie un meilleur transfert


thermique du fait du mouvement du fluide accéléré des deux côtés qui permet d’avoir de
bons coefficients moyens (en convection forcée), pouvant atteindre 1 000 W/°C.m2 contre
500 W/°C.m2 atteint dans un échangeur immergé. Cette valeur étant limitée par la
convection naturelle [25].

2.4.5 CONCLUSION
Le plus souvent on aura recours à un circuit brassé au moyen d’un circulateur de puissance
modeste et échangeant des calories au moyen d’un échangeur de surface au moins égale à
0.3 à 0.4 m2 par mètre carré de capteur. On cherchera à réaliser un circuit bien isolé
thermiquement et le plus court possible pour limiter les déperditions de chaleur.
A partir de l’estimation de l’ensoleillement et de la consommation on cherchera le
rendement correspondant au couple (S, V) où S est la surface de capteurs et V le volume de

36
stockage. On essaiera donc, successivement plusieurs couples (S, V), après avoir fixé les
autre paramètres (circulateurs, échangeurs, régulations) jusqu’à trouver un rapport
satisfaisant entre l’économie réalisée et le cout d’installation (voir organigramme I) [25].

37
ORGANIGRAMME I

Identification du site

Environnement

Climat

Identification des besoins

Type d’habitat

Activité

Besoin [L/jours à °C]

38
Dimensionnement

-choix des matériaux


-poser les couples (S,V)

Cout total de l’installation Bilan annuel

Economie
NON OUI

Valider le choix

39
CHAPITRE 3

MODÉLISATION ET CALCUL THERMODYNAMIQUE DE


L’INSTALLATION SOLAIRE

3.1 INTRODUCTION

Ce chapitre présente le modèle mathématique développé pour décrire le comportement


thermique de l’installation solaire de production d’eau chaude sanitaire. L’étude théorique
comprend les calculs du champ de captation et de la cuve de stockage munie d’un
échangeur de chaleur en serpentin immergé dans cette même cuve.
Le fonctionnement d’un tel système étant assez difficile et compliqué à résoudre, des
hypothèses sont donc nécessaires dans un premier temps et la prise en considération de
deux phases lors du stockage est recommandée. De ce fait on traitera chaque partie,
capteurs et cuve, séparément. Pour ce faire, on établit différents bilans thermiques puis on
traduit les différents transferts d’énergies en équations algébriques simples.
La résolution numérique de ces équations se fera par un programme en LANGAGE C (voir
organigramme II)

3.2 MODÉLISATION DU CHAMP DE CAPTATION

3.2.1 Hypothèses de calculs

On pose les hypothèses simplificatrices suivantes :

-La température est uniforme le long de la vitre.

-Le débit du fluide caloporteur est constant.

-Le flux de chaleur est unidimensionnel à travers la vitre et l’isolant arrière.

3.2.2 Bilan thermique

40
L’évaluation des performances thermiques d’un capteur solaire plan nécessite une analyse
thermique de l’absorbeur dont la modélisation détaillée est généralement compliquée à
cause de l’instabilité des flux d’énergie dans le temps. En régime quasi-stationnaire, le
bilan thermique de la paroi absorbante s’écrit [22] :

Figure III.1 : Bilan thermique de la paroi absorbante

(3.2.1)

La puissance absorbée par le capteur :

S (3.2.2)
Où :

Flux solaire absorbé [W]


Coefficient de transmission de la vitre transparente par rapport au rayonnement solaire
Coefficient d’absorption de la paroi absorbante par rapport au rayonnement solaire
Eclairement (densité de flux) solaire incident sur le capteur [W/m2]
S Surface de la paroi absorbante

Les déperditions thermiques du capteur sont mises sous la forme:

( ) (3.2.3)
Où :
Flux solaire perdu [W]
hg Coefficient de pertes thermiques globales
Tpm Température moyenne de la paroi absorbante
Ta Température de l’air ambiant

41
On remplace dans l’équation (3.2.1) les flux absorbé et perdu par leurs expressions (3.2.2)
et (3.2.3) on obtient :

[( ) ( )] (3.2.4)

Figure III.2 : Schéma en coupe de l’absorbeur

La température moyenne de la paroi absorbante n’étant pas possible à déterminer sans la


connaissance des températures d’entrée et de sortie du fluide caloporteur, on utilise une
autre expression du flux utile, en introduisant, dans un premier temps, un facteur F’
caractérisant l’efficacité d’échange de la chaleur de la paroi absorbante vers le fluide. On
obtient l’expression du flux utile suivante :

[( ) ( )] (3.2.5)

Avec:

⁄ (3.2.6)

[[ ]
]

Où :

F’ Facteur d’efficacité de l’absorbeur


Tfm Température moyenne entre entrée et sortie du fluide caloporteur

42
hi Coefficient de transfert par convection mixte entre la surface intérieure du tube et le
fluide caloporteur (voir annexe I.II)
et Kt Epaisseur et conductivité thermique respectives du tube
F Efficacité de la plaque absorbante comprise entre y= 0 et y= (l-De)/2 qui est
assimilée à une ailette de chauffage par rapport au tube, dont l’expression est :
* + (3.2.7)

Où :

et Kp Epaisseur et conductivité thermique respectives de la paroi absorbante

Afin de déterminer la température de sortie du fluide, on utilise la formule de puissance


souvent utilisée et appliquée quand le fluide caloporteur ne subit pas de changement
d’état :

( ) (3.2.8)

En introduisant un facteur de conductance on peut écrire le flux utile en fonction de la


température d’entrée du fluide comme suit:

[( ) ( )] (3.2.9)

Avec :

(3.2.10
= [ ( )] )

Où :

Fr Facteur de conductance de l’absorbeur


Tfe Température d’entrée du fluide [°C]
ṁ Débit massique du fluide caloporteur [Kg/s]
Cf Capacité calorifique du fluide caloporteur [J/Kg. °C]

43
En utilisant l’expression du flux utile donné par (3.2.9) on obtient à partir de l’équation
(3.2.8) l’expression de la température de sortie du capteur et l’expression de la température
moyenne de la paroi comme suit:

(3.2.11)


(3.2.12)

3.2.3 Détermination des pertes thermiques du capteur

Figure III.3 : Schématisation des flux convectifs dans un capteur solaire plan vitré

Les pertes thermiques totales sont dues aux transferts radiatifs, conductifs et convectifs
entre les différents composants du capteur et le milieu ambiant. Elles se produisent au
même temps selon les trois directions : l’avant, l’arrière et l’latéralement.

Afin de les déterminer nous supposons que :


-l’écart de températures des deux faces de la vitre et de l’absorbeur est négligeable.
-le transfert de chaleur est unidimensionnel à travers la vitre et l’isolant.
-les pertes vers l’extérieur sont négligeables.
-l’absorbeur et la vitre sont deux surfaces parallèles infinies délimitant un espace fermé
et la distance les séparant est inférieure à la largeur.

44
On utilisant l’analogie électrique, on obtient le schéma thermoélectrique suivant :

Figure III.4 : Circuit thermoélectrique du capteur

Avec :

R1 = R2 = R3 = R4 =

Les pertes d’énergie par unité de surface vers l’avant du capteur sont :

Uav = (3.2.13)

La détermination des coefficients de transfert étant complexe, on utilise une relation


empirique qui permet de calculer Uav pour des températures comprises entre 0°C et 200°C
avec une précision de 0,3 [23], l’équation (3.2.12) devient alors :

( ) ( )
Uav= { } +
* + ( )

(3.2.14) [W/m2 °C]

45
Avec:

N Nombres de vitres
f Facteur qui tient compte de l’effet =(1+0.089hw0.1166hwξp)(1+0.07866N)
du vent

C Facteur qui tient compte de =520 (1-0.0000051β2) pour 0°< β<70°


l’influence de l’inclinaison =70° pour 70°< β<90°
σ Constante de Stéphan Boltzmann =5.67 10-8
e =0.430(1-100 / Tpm)
hw Coef.de transfert convectif =5.7 + 3.8 Vvent [W/m2. °C]
Vit/Vent (h vent)
Vent Vitesse du vent

Emissivité de la vitre

Emissivité de la paroi

β Angle d’inclinaison du capteur


[degré]
T Température [K]

Les pertes thermiques vers l’arrière du capteur sont :

Uar = (3.2.15)

Les pertes thermiques latérales sont :

(3.2.16)
Ult=

Donc:

hg = Uav + Uar + Ult (3.2.17)

46
Pour n capteurs identiques :

Si on dispose d’un champ de captation (plusieurs capteurs identiques) l’expression du flux


utile totale selon la configuration est :

série
∑ ∑ ̇ ( )
(3.2.18)

∑ ∑ ̇ ( ) parallèle

3.2.4 Calcul des différents rendements du capteur

Les rendements d’un capteur sont définis par rapport au flux solaires incidents. A partir de
leur expression, on définit également des rendements moyens sur une période donnée (jour,
mois, année) comme suit [22] :

Rendement global

(3.2.19)
=

Rendement interne

(3.2.20)
=

Rendement optique

(3.2.21)
=

Ces rendements sont à considérer lors d’un calcul de dimensionnement d’un capteur
solaire. Il ne faut pas les confondre avec les rendements instantanés qui sont toujours plus
élevés (un rendement journalier moyen tient compte du refroidissement nocturne par
exemple).

47
Le rendement global comme définit par l’expression (3.2.19) en combinaison avec
l’expression du flux (3.2.9) devient :

(3.2.22)
[ ]

3.3 MODÉLISATION DE LA CUVE DE STOCKAGE

3.3.1 MODÉLISATION DE LA PHASE EN CHARGE

Au cours du processus de chauffe, il est important de connaitre la répartition des


températures. Pour cela, on privilégie le modèle stratifié de la température à l’intérieur du
ballon de stockage qui contient un échangeur de chaleur en serpentin immergé dans la
partie inferieur du ballon.

Dans la configuration présentée, l’échange de chaleur entre le fluide de la boucle solaire et


l’eau du réservoir de préchauffage se fait par convection naturelle. Le phénomène de
thermosiphon par lequel l’eau s’élève en s’échauffant pour être remplacée par l’eau froide,
plus lourde, du fond du réservoir, évite ainsi l’usage d’une pompe. L’eau chauffée à
l’énergie solaire s’accumule d’abord dans le haut du réservoir de préchauffage. Le fluide
de la boucle solaire circule en sens inverse pour augmenter l’efficacité de l’échangeur de
chaleur et retourner à la plus basse température possible vers les capteurs solaires qui ont
alors moins de pertes thermiques et ont un meilleur rendement.

La boucle solaire est complètement séparée de l’eau chaude sanitaire et le fluide solaire y
circule en boucle fermée. Cela permet d’utiliser un mélange antigel comme fluide
thermique pour protéger le fluide solaire contre le gel et les surchauffes à l’arrêt.

a) Hypothèses de calculs

Afin de rendre les résultats cohérents avec la réalité, les hypothèses sont basées sur des
considérations expérimentales [19] :

-On considère le stockage sans puisage.

-Le volume d’eau dans la cuve est constant (malgré qu’il y ait une dilatation de l’eau).

48
-La pression au sein de la cuve est égale à la pression atmosphérique.

-Le modèle adopté est de type unidirectionnel.

-Le coefficient d’échange thermique reste constant sur toute la longueur de


l’échangeur.

-L’échangeur est divisé en segments égaux, à température de fluide supposée uniforme.

-On simplifie la géométrie de l’échangeur de chaleur en serpentin en chemise en forme


de cylindre creux de faible épaisseur.

-Le ballon de stockage est partagé en deux zones :

 Zone I représentée par le fluide


 Zone II représentée par le fluide et l’échangeur de chaleur

Figure III.5 : Schéma du système de stockage

b) Bilans thermiques : [19]

Bilan thermique dans le fluide de la zone I :

49
Le bilan thermique est établie sur un élément de volume de section (Af ) et d’épaisseur
(Δx) du fluide.

Figure III.6 : Une tranche du fluide de la zone I

La variation de l’énergie interne stockée due à la variation des flux traversant la frontière
de cet élément est donnée par :

(3.3.1)

Tel que :

(3.3.2)

Le transfert conductif à travers le fluide :

(3.3.3)

Où :

K Conductivité thermique du fluide

Le transfert convectif vers la paroi latérale :

( ) (3.3.4)

Où :

50
hi Coefficient d’échange thermique en convection naturelle dans la cuve en charge voir
annexe(I.III).

Bilan thermique dans le fluide de la Zone II

Figure III.7 : Une tranche du fluide de la zone II

L’échange thermique dans cette zone est :

(3.3.5)

La puissance fournie par l’échangeur de chaleur à travers le fluide :

( ) (3.3.6)

Bilan thermique dans la paroi :

On choisit l’élément de volume (Ap) de la paroi d’épaisseur (Δx). Pour poser le bilan
thermique de cet élément on prend en compte deux hypothèses :
-La température est uniforme à l’intérieur de la paroi d’épaisseur Δx.
-Le flux de chaleur à travers l’isolant, selon l’axe de la cuve, vers l’extérieur est nul.

51
Figure III.8 : Une tranche de la paroi

Le bilan thermique de la paroi :

(3.3.7)

Tel que :

La variation d’énergie interne

(3.3.8)

Les transferts conductifs à travers la paroi :

(3.3.9)

Le transfert convectif le long de la paroi à l’intérieur de la cuve :

( ) (3.3.10)

Les pertes vers l’extérieur :

( ) (3.3.11)

Où :

Keq conductivité thermique équivalente

Les bilans thermiques des deux éléments (fluide et paroi) pour les deux zones sont donnés
par les équations aux dérivées partielles suivantes :

52
Au niveau du fluide :

Zone I

(3.3.12)
( )

Zone II

(3.3.13)
( ) ( )

Au niveau de la paroi :

Zone I et Zone II

(3.3.14)
( ) ( )

Avec :

Keq=
⏟ ⏟ ⏟
( )

Le système d’équations (3.3.12), (3.3.13) et (3.3.14) est associé aux conditions aux limites,
illustrées en figure III.9, suivantes :

 X=0 bilan thermique

Au niveau du fluide :

(3.3.15)
( )

Au niveau de la paroi:

(3.3.16)
( ) ( )

53
 X=Hec (à l’entrée de l’échangeur)

Tec(t,x) = Ts(t)

Ts(t) : la température de sortie du champ de capteurs.

 X=H Bilan thermique :

Au niveau du fluide :

(3.3.17)
( )

Au niveau de la paroi:

(3.3.18)
( ) ( )

 t=0 conditions initiales

T(t,i) = T réseau

Tp(t,i)= T réseau

T réseau= 25°C

c) Résolution numérique

Le système d’équations aux dérivées partielles (3.3.12) à (3.3.18) sera résolu


numériquement par le schéma explicite des différences finies à l’aide d’un programme en
LANGAGE C.

54
Figure III.9 : Schématisation du modèle mathématique de la cuve

Discrétisation des équations différentielles :

ZONE I

( ) ( )
ρf C f = =Kf + ( )

( )
(3.3.19)
+

ZONE II

( ) ( )
ρf C f = =Kf + ( ) ( )

55
( )
(3.3.20)
+ +

Pour la paroi ZONE I et ZONE II

( ) ( )
ρp Cp = =Kp + ( ) ( )

( )

+
(3.3.21)

Les conditions aux limites s’écrivent comme suit :

 x=0 (i=1)

Portion fluide

( ) ( )
ρf Cf = =Kf + ( )

( )

(3.3.22)

Pour la paroi

( ) ( )
ρp Cp = =Kp - ( ) ( )

56
( )

(3.3.23)

 x=H (i=n)

Portion fluide

( ) ( )
ρf C f =Kf + ( )

( )

(3.3.24)

Pour la paroi

( ) ( )
ρp Cp = =Kp - ( ) ( )

( )

(3.3.25)

Critère de stabilité

Le système d’équations est stable si tous les coefficients des nœuds internes (Ti+1, Ti et Ti-
1) sont positifs :

1-2 > 0

57
Tel que :

1-2 > 0
Tel que

1-2 > 0
Tel que

1- >0

1- > 0
Tel que

Le pas de temps est choisi de telle façon que soit minimum :

Δt = min{ }

d) Evaluation du coefficient d’échange global d’un échangeur de chaleur :

En l’absence de méthodes directement applicables à un échangeur à serpentin, on utilise un


modèle de calcul classique afin de déterminer le coefficient d’échange global. Cette

58
méthode, connue dans les calculs des échangeurs de chaleur, fait intervenir la moyenne
logarithmique de la différence de températures (DTLM) et nécessite la connaissance des
températures d’entrée et de sortie du fluide.
Pour ce faire, on admet les hypothèses suivantes :
-la capacité thermique des fluides primaire et secondaire reste sensiblement constante
pendant leur traversée de l’échangeur.
-le coefficient d’échange local reste constant tout le long de l’échangeur.

Le flux total échangé est donc mis sous la forme :

(3.3.26)

Avec:

DTLM =
( )

Pour un échangeur de chaleur à contre-courant :

ΔTe=Tc1-Ts2
ΔTs=Tc2-Ts1

Figure III.10 : Températures d’entrée et de sortie de l’échangeur

La puissance dissipée entre l’entrée et la sortie de l’échangeur est équivalente au flux total
échangé :

59
̇ (3.3.27)

Où :

ṁ débit massique du fluide primaire (solaire).

La connaissance des températures des fluides primaire et secondaire à l’entrée et la sortie


de l’échangeur permet d’obtenir la valeur du coefficient d’échange Uec :

̇ (3.3.28)

Evaluation théorique du coefficient d’échange global d’un échangeur de chaleur [20]

Il est possible de déterminer le coefficient d’échange théoriquement (températures d’entrée


et de sortie du fluide inconnues) à partir des corrélations en faisant intervenir les différents
coefficients d’échanges et flux d’énergie qui ont lieu entre le fluide caloporteur, l’eau de
stockage et la paroi de l’changeur.

Le transfert de chaleur entre le serpentin et le fluide de la cuve de stockage s’effectue de la


façon suivante :

 Convection forcée à l’intérieur du serpentin


 Conduction à travers le métal et les dépôts
 Convection naturelle à l’extérieur du serpentin

Par analogie électrique, le coefficient d’échange global de l’échangeur s’écrit sous la


forme :

( )

Où :

hi Coefficient d’échange thermique par convection forcée :

he Coefficient d’échange thermique par convection naturelle :

60

R0 Résistance thermique de la paroi :


( ) ( )

Où :
Re Résistance due au dépôt externe
Ri Résistance due au dépôt interne
Km Conductivité thermique du métal

Pratiquement on peut prendre la résistance des dépôts dans le cas des fluides propres et en
particulier de l’eau potable : Re=Ri=2*10-4 m2.°C/W

3.3.2 MODÉLISATION DE LA PHASE DE RELAXATION

Cette étude permet de déterminer l’évolution du champ de températures d’un stock liquide
initialement stratifié en phase de relaxation. Les phénomènes de transferts thermiques sont
régis, simultanément, par tous les modes de transfert thermique : conduction et convection
dans le fluide et conduction radiale et longitudinale dans la paroi. La résolution d’un tel
problème sera celle d’un problème complexe de conduction et de convection naturelle
instationnaires en milieu stratifié. Des hypothèses simplificatrices sont donc nécessaires en
premier temps dans les calculs.

a) Hypothèses de calculs :

On considère une seule zone ; ZONE fluide et paroi, et on admet les hypothèses
suivantes :

-nombre de GRASHOF compris entre 10+8 et 10+11 donc :

 Couche limite de convection le long des parois est de faible épaisseur.


 Dans la partie centrale ou le champ des températures est unidimensionnel,
les vitesses sont négligeables et les échanges s’effectuent uniquement par
conduction et convection naturelle.
 Problème unidirectionnel.

-autres hypothèses simplificatrices :

61
 Dissipation visqueuse négligeable.
 Fluide Newtonien et incompressible.
 Les propriétés thermo-physiques du fluide restent constantes.

Figure III.11 : Schéma de la cuve en phase de relaxation

b) Bilans thermiques :

Bilan thermique du fluide :

(3.3.29)

Tel que :

(3.3.30)

Le transfert conductif à travers le fluide :

(3.3.31)

Le transfert convectif vers la paroi latérale :

62
( ) (3.3.32)

Bilan thermique de la paroi :

(3.3.33)

Tel que :

La variation d’énergie interne

(3.3.34)

Les transferts conductifs à travers la paroi :

(3.3.35)

Le transfert convectif le long de la paroi à l’intérieur de la cuve :

( ) (3.3.36)

Les pertes vers l’extérieur :

( ) (3.3.37)

Les bilans thermiques sont donnés par les équations aux dérivées partielles suivantes :

Au niveau du fluide :

(3.3.38)
( )

Au niveau de la paroi :

Zone I et Zone II

63
(3.3.39)
( ) ( )

Avec :

( )

Le système d’équations (3.3.38) et (3.3.39) est associé aux conditions aux limites
suivantes :

 X=0 et X=H Bilan thermique :

Au niveau du fluide :

(3.3.40)
( )

Au niveau de la paroi:

(3.3.41)
( ) ( )

 Conditions initiales t=0

T(t,i) de la phase en relaxation = T(t-dt,i) de la phase en charge

Résolution numérique :

Discrétisation des équations différentielles :

Pour le fluide

( ) ( )
ρf C f = =Kf + ( )

64
( )
(3.3.42)
+

Pour la paroi

( ) ( )
ρp Cp = =Kp + ( ) ( )

( )

+
(3.3.43)

Les conditions aux limites s’écrivent comme suit :

 x=0 (i=1)

Portion fluide

( ) ( )
ρf Cf = =Kf + ( )

( )

(3.3.44)

Pour la paroi

( ) ( )
ρp Cp = =Kp - ( ) ( )

(3.3.45)

65
)

 x=H (i=n)

Portion fluide

( ) ( )
ρf C f =Kf + ( )

( )

(3.3.46)

Pour la paroi

( ) ( )
ρp Cp = =Kp - ( ) ( )

)
(3.3.47)

L’ensemble de ces n équations constitue un système d’équations dont la matrice des


coefficients est trigonal, la résolution se fait par l’algorithme T.D.M.A (Tri Diagonal
matrix algorithme) de Thomas (voir annexe I.III) selon le schéma explicité.

Critère de stabilité

66
Le système d’équations est stable si tous les coefficients des nœuds internes (Ti+1, Ti et Ti-
1) sont positifs :

1-2 > 0
Tel que :

1-2 > 0
Tel que

2- >0

2- > 0
Tel que

Le pas de temps est choisi de telle façon que soit minimum :

Δt = min{ }

67
68
ORGANIGRAMME II

DEBUT

Saisie de la date, de l’heure légale, nom de la ville

Entrée des données météorologiques et des paramètres


géométriques

Initialisation des températures

Call rayonnement

Affichage table

G, Gin

Transfert vers base

T1=temps

Call capteurs

Affiche table

Fu, Ts Cap,Rend

Transfert vers base

1 A

69
1

Call cuve en charge

t1=t1+dt

Calcul des Tf et Tp

Tfi=Te CAP

NON OUI
Ts cuv > 65

t2=t1

Call cuve relaxe

T2=t2+dt

Calcul des Tf et Tp

NON OUI
Ts cuve<60

70
B

Affiche temps t2

Transfert vers base

Afficher tableau des résultats

FIN

TERMINOLOGIE:

Call rayonnement: sous-programme qui calcul les coordonnées du soleil, l’éclairement


solaire global incident sur surface horizontale G et reçu sur surface inclinée Gin.
Call capteurs: sous-programme qui calcul le flux utile Fu, la température de sortie des
capteurs Ts cap et le rendement des capteurs Rend
Call cuve de stockage en charge: sous-programme qui calcul les différentes températures
du fluide Tf et de la paroi Tp dans la cuve en cours de charge.
Call cuve de stockage en relaxation: sous-programme qui calcul les différentes
températures du fluide et de la paroi dans la cuve en cours de relaxation.

G Rayonnement global sur surface horizontale W/m2


Gin Rayonnement global sur surface inclinée W/m2
Fu Flux utile W
Ts cap température du fluide à la sortie des capteurs °C
Rend Rendement thermique des capteurs %
Tfi Température fluide au nœud i ou x=15cm °C
Te cap Température d’entrée du fluide vers capteurs °C
Ts cuve Température en haut de la cuve °C

71
CHAPITRE 4

ÉTUDE EXPÉRIMENTALE

4.1 INTRODUCTION

Les résultats obtenus du modèle mathématique adopté en théorie précédemment ; comme


décrit en CHAPITRE 3, donnent une idée, en premier temps, du comportement thermique
de l’installation solaire. L’étude expérimentale de cette même installation permet par une
comparaison des résultats, la vérification des hypothèses adoptées pour le modèle
numérique et aussi des corrélations employées pour l’évaluation des coefficients de
transfert de chaleur.

4.2 DESCRIPTION DE L’INSTALLATION SOLAIRE

Il s’agit d’un dispositif de production d’eau chaude sanitaire individuelle, installé dans une
maison témoin située à Souidania, au siège du CNERIB, voir figure IV.1, et composé de
cinq sous-systèmes suivants, illustrés en figure IV.2:

 Système de captation (circuit Figure IV.2 .a


primaire)
 Système de stockage (circuit Figure IV.2 .b
secondaire)
 Système de chauffage par Figure IV.2 .c
plancher
 Système d’appoint Figure IV.2.d
 Système de distribution Figure IV.2 .e

72
Figure IV.1 : Photo de la maison temoin, vue de l’éxterieur

73
a-Système de captation b-Système de stockage solaire

c-Système de chauffage par plancher d-Système d’appoint

74
2- Systéme de diffusion de chauffage avec vanne à
trois voies

1-Système de contrôle Temperature 3-Systéme de distribution pour plancher


Arrivée/Depart du fluide solaire et système
de cicurité (vase d’expension)

4-Thermostat branché en depart capteurs


e-Système de ditribution

Figure IV.2 : Photos des differents sous système de l’installation solaire

75
4.2.1 Fiche technique de l’installation solaire

Les capteurs
surface 2 m2
Nombres 4 en paralléle
Diametre du Interieur 12 mm
tube exterieur 14 mm
Epaisseur Plaque 0.6 mm
Vitre 4 mm
isolant 40 mm
emissivité Plaque 0.9
vitre 0.93
La cuve de stockage
Label Ets. HAMDOUNI THERMOKAD
Distributeur Hamdouni- Béjaia, Algérie
Capacité 300 L
Hauteur Totale 1400 avec pieds de support mm
Niveau d’eau 1200 mm
Diametre Interieur 594 mm
exterieur 600 mm
Epaisseur de paroi 3 mm
Matiere Acier noir
traitement interieur et exterieur par galvanisation
protection Type emaillé
qualité alimentaire
Robinet de vidange Placé au centre, en bas, à hauteur de 15 cm du sol
L’isolant
Epaisseur 80 mm
Matiere Mousse polyurethane –rigide-
Echangeur de chaleur
Type Serpentin tubulaire
emlacement En bas de la cuve
Longueur du serpention 47150 mm
Hauteur 500
Diametre Inetrieur 16 mm
exterieur 18 mm
Epaisseur 1 mm
Nombre de spires 38
Diametre de spire 400 mm
matiere cuivre

Tableau 1 : fiche des caracteristiques techniques de l’installation solaire

76
4.2.2 Mode de fonctionnement de l’installation solaire

La production d’eau chaude sanitaire est assurée par un système à circulation forcée. Le
dispositif de chauffage comprend un champ de 4 capteurs solaires plans vitrés à eau,
branchés en parallèle et orientés plein Sud avec une inclinaison de 36° (selon latitude du
lieu). Le stockage d’énergie est assuré par une cuve ayant une capacité de 300L qui répond
aux normes de conception et d’isolation thermiques pour l’utilisation solaire comme cité
en Tableau 1. Les capteurs sont reliés à la cuve de stockage par des tuyaux isolés
thermiquement (voir Figure IV.2 -b-).

Pour permettre le bon fonctionnement de l’installation, on ajoute quelques appareils tels ;

 Une pompe hydraulique ; d’une puissance inférieur à 50W elle assure une
bonne circulation du fluide (donc un échange de calories rapide), sans grande
pertes de charges et qui permet de fixer le débit par le contrôle de sa vitesse
de rotation.

 Un vase d’expansion, voir Figure IV.2 -e.1-, et clapets de non-retour pour


garantir la sécurité du système, en cas de dilation de l’eau.

 Une vanne à trois voies voir Figure IV.2 -e.2-; actionnée en automatique ou
en manuelle, elle permet de contrôler la diffusion du chauffage. Pour les
besoins de cette étude seul le chauffage de l’eau sanitaire sera diffusé.

Figure IV.3 : Mode de fonctionnement de la vanne à trois voies

77
 Thermostat applique placé à la sortie des capteurs, voir Figure IV.2 -e.4-. Si
la température de sortie des capteurs est inférieure à une valeur fixée (dite
critique), la pompe hydraulique du circuit capteurs est coupée, et le
chauffage est alors assuré uniquement par l’appoint. La régulation
différentielle (pompe actionnée par différence de températures) offre une
économie d’énergie supplémentaire et évite au circuit capteurs de
fonctionner inutilement.
 Robinets d’arrêt et robinet de vidange, pour faciliter la maintenance et l’entretien.

Figure IV.4 : Schéma générale de l’installation solaire avec points de mise en place des
thermocouples

4.3 PROTOCOL D’EXPÉRIMENTATION

Pour l’étude expérimentale du comportement thermique de l’installation, les paramètres


suivants doivent être mesurés:

78
 Paramètres radiométriques et météorologiques :
-Rayonnement solaire global incident sur surface horizontale et sur surface
inclinée (capteurs).
-Température ambiante.
 Différentes températures :
-entrée /sortie capteurs.
-entrée /sortie cuve de stockage.
 Débit du fluide dans le circuit.

Avant de commencer les mesures, il faut prendre le soin de vérifier les conditions initiales
suivantes :

1. Remplissage de la cuve de stockage.


2. Robinet de départ eau chaude vers utilisation (puisage) « FERMÉ »
3. Vanne à trois voies en mode MANUEL :
-Vers échangeur de chaleur « ON »
-Vers serpentin du planché solaire « OFF »
4. Pompe de circulation « ON »
5. Machine de traitements de signal « EN MARCHE »

4.3.1 Instrumentation

a) Mesure du rayonnement solaire global (horizontal et incliné) et de la


température ambiante

La mesure du rayonnement solaire global reçu sur une surface horizontale et sur une
surface inclinée a été effectuée par un pyranometre KIPP&ZONEN (voir figure IV.5)
se trouvant dans une station radiométrique au niveau du CNERIB à partir de laquelle
on récolte en permanence les valeurs des différents rayonnements, de la température
ambiante et de la vitesse ainsi que la direction du vent.

79
Figure IV.5 : pyranometre, utilisé pour mesurer l’intensité du rayonnement global

b) Mesure des différentes températures

Le choix de l’outil de mesure pour la température dépend de la précision souhaitée et


de la plage d’utilisation. Le thermocouple, voir figure IV.6, est un outil de mesure
souvent utilisé dans des conditions similaires. On prend, pour une plage de
températures allant de 0°C à 100°C un thermocouple de TYPE K (NICKEL CHROME
/ NICKEL ALUMINIUM) pour les raisons suivantes :

 Disponible sur le marcher


 Temps de réponse rapide
 Bonne sensibilité (pouvoir thermoélectrique d’environ 40μV/°C)
 La prolongation du thermocouple jusqu’à l’appareil de mesure est possible par à
l’utilisation d’un fil de compensation

b.1 Mesure de températures arrivée / départ capteurs

On place l’une des extrémités du thermocouple sur la conduite départ ou arrivée vers
capteurs comme le montre la figure IV.7 et on assure un contacte directe et une bonne
isolation thermique. On relai l’autre extrémité à un fil de compensation qui sera
bronché dans l’acquisition de données pour le traitement de signal. La valeur de la
température sera affichée directement sur le boitier d’affichage avec une erreur
de .

80
b.2 Mesure de températures d’entrée / sortie cuve de stockage

On place une sonde au point considéré pour la mesure. L’une des extrémistes sera
immergée dans la cuve à ce niveau et l’autre, Comme pour la mesure des températures
d’entrée/sortie capteurs, sera bronchée à un fil de compensation allant jusqu’à
l’acquisition de données. L’écoulement dans la cuve, sans puisage, est pratiquement
laminaire et ne sera pas perturbé par la sonde.

 Phase en charge

La cuve de stockage sera en cycle de chauffe ; les capteurs assurent l’apport de chaleur
et l’échangeur assure un bon transfert thermique, cette boucle solaire sera effectuée tant
que la température de la cuve n’aura pas atteint 65°C (60°C minimum recommandée
pour des raisons d’hygiène [7]).

 Phase en relaxation

Une fois la température de 65°C atteinte, la phase de relaxation commence. L’étude de


la cuve sera l’étude du comportement d’un stock solaire en phase de relaxation.

Figure IV.6 : Photo du thermocouple TYPE K

81
Figure IV.7 : Mise en place du thermocouple pour la mesure des temperatures des capteurs

c) Mesure du bebit

Pour connaitre le debit du fluide, il suffit de lire la valeur qui correspond au niveau
d’eau dans un debimetre relié à la pompe voir Figure IV.2-e-1. Pour notre
experimentation le debit sera de 240l/h selon la recomendation de l’etude
bibliographique [19].

d) Traitement des données recoltées lors des mesures

L’unité d’acquisition des données est une unité Keithley voir Figure IV.8 à
multicanneaux et multi voies (40 voies). Avant de procéder aux mesures il suffit de
broncher les fils dans le boitié et d’indiquer le type de thermocouple utilisé (exp : J, K,
E, T,R….etc.).

82
a.Traitement de signal Keithley b.Unité aquisition de données

Figure IV.8 : Unité de traitement de signal et d’acquisition des données

83
CHAPITRE 5

RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

5.1 INTRODUCTION

Dans ce chapitre sont présentés les résultats théoriques obtenues du modèle mathématique
basé sur l’étude théorique présentée en chapitre 3 et les résultats expérimentaux collectés
lors des différentes mesures effectuées selon la procédure expérimentale présentée en
chapitre 4, sur les différents composants de l’installation solaire se trouvant dans la
maison témoin de Souidania (siège du CNERIB) les coordonnées du lieu sont :

Latitude L=36° 707’


Longitude Lon=2° 914’
altitude 137m
Ces mesures sont effectuées le 17/06/2011 à intervalle de 30 minutes entre chaque mesure
à partir de 8 heures du matin jusqu’à 17 heures.

Les conditions météorologiques de la journée sont : ciel clair, température ambiante


moyenne 31°C

5.2 COMPARAISON DES RÉSULTATS THÉORIQUES ET EXPÉRIMENTAUX

5.2.1 Evolution du rayonnement solaire global incident :

La figure V.1 représente l’évolution de l’éclairement solaire horizontal reçu durant la


journée du 17/06/2011 de 8 h à 17 h.
Les courbes théorique et expérimentale ont l’allure d’une cloche qui atteint son maximum
théorique à 13 h avec une valeur de 992,88 W/m2 contre 876 W/m2 atteint
expérimentalement à 13 h 30 min.

La figure V.2 représente l’évolution de l’éclairement solaire reçu sur la surface des
capteurs durant la journée du 17/06/2011 de 8 h à 17 h.
Les courbes théorique et expérimentale ont l’allure d’une cloche qui atteint son maximum
théorique à 13 h avec une valeur de 1033,55 W/m2 contre 933 W/m2 atteint
expérimentalement à 12 h 30 min.

84
L’écart entre la courbe théorique et la courbe expérimentale est probablement dû aux
facteurs de troubles.

5.2.2 Evolution de la puissance utile des capteurs :

La figureV.3 montre que le flux utile reçu par le capteur angmente au cours de journée et
atteint une valeur maximale de 1174,43W à 13 h. La courbe de ce dernier est similaire à
celle de l’eclairement global incident sur suraface inclinée, la différence entre les deux
courbes est due aux pertes dans le capteurs evaluées à 6,5W/m2.°C.

5.2.3 Evolution des temperatiures entrée et sortie des capteurs:

Les figures V.4 et V.5 représentent respectivement l’évolution des températures d’entrée et
de sortie du champ de captation. Les valeurs expérimentales sont nettement inférieures à
celles obtenues théoriquement et la courbe expérimentale présente de nombreuses
fluctuations. Cet écart est probablement dû aux :

 Contacts entre thermocouples et conduites


 Isolation des thermocouples (échange avec l’environnement)
 Pertes dans les fils de compensations
 Conditions extérieurs (ombres, vitesse du vent, température ambiante…)

La figure V.6-a représente l’évolution théorique des températures d’entrée et de sortie du


champ de capteurs durant la journée du 17/06/2011, et ce de 8 h à 17 h.
L’écart entre les températures entrée et sortie est presque uniforme. Sa valeur dépasse les
10°C (de 10 h 30 à 13 h 30), par contre en fin de journée les courbes se confondent ; la
température à l’entrée et à la sortie est la même, cela coïncide avec la diminution du
rayonnement solaire incident.
La figure V.6-b représente l’évolution expérimentale des températures d’entrée et de sortie
du champ de capteurs durant la journée du 17/06/2011, et ce de 8 h à 17 h.
L’écart entre les températures d’entrée et de sortie des capteurs est très faible et non
uniforme, cela indique d’un problème technique empêche le bon fonctionnement du
système.

85
5.2.4 Evolution des températures du fluide et de la paroi dans la cuve :

Les figures V.7 et V.8 représentent respectivement les évolutions de la température du


fluide et de la paroi à différentes hauteurs dans la cuve de stockage (h=0 cm, h=40 cm,
h=80 cm et h=120 cm) durant toute la journée du 17/06/2011.

Les courbes ont la même allure et chacune d’elles représente deux phases à savoir :

 Phase 1: Phase de charge, la température dans la cuve augmente considérablement


et sa courbe représente une droite avec une très importante pente, où la température
augmente d’environ 40 °C entre 8 h et 12 h 30 min allant de 25 °C à 67 °C.
 Phase 2: Phase de relaxation, la température est relativement élevée et tend à se
stabiliser. L’évolution est une droite de faible pente négative, ceci est dû aux pertes
thermiques vers l’extérieur d’environ 0,5 °C/h.

L’écart entre la température du fluide et la température de la paroi ne dépasse pas 3 °C voir


figure V.9, cela laisse déduire que :
 L’isolation thermique de la cuve freine les échanges vers l’extérieur.
 La conduction dans la paroi et aussi importante que la convection dans le fluide.

5.2.5 Evolution du rendement global du champ de capteurs :

L’evolution du rendement de la journée du 17/06/2011 est illustrée en figure V.10. Son


evolution corresppond à l’evolution du flux utile ;courbes de meme allure, il atteint sa
valeur maximum à 13 h avec une valeur de 0,898 , et il deccroit de façon considerable à
partir de 16h.

5.2.6 Conclusion

La comparaison des résultats théoriques et expérimentaux pour l’estimation du


rayonnement solaire, figure V.1 et V.2, montre que le modèle de Liu & Jordan combiné à
celui de Capderou adopté pour les calculs théoriques donne des résultats satisfaisants dans
des conditions similaires à celles de l’étude expérimentale (ciel clair).

86
L’évolution des températures d’entrée et de sortie des capteurs obtenue en théorie montre
que la résolution numérique basée sur les bilans thermiques est un outil fiable pour prévoir
le comportement d’une installation solaire dans des conditions similaires.

Les résultats expérimentaux relatifs au système de captation montrent qu’une anomalie


dans le système empêche le bon fonctionnement de la cuve de stockage, pour des
considérations techniques et administratives, on a présenté que les résultats théoriques de
la cuve.

On peut conclure pour une journée ensoleillée avec un ciel claire, une température
ambiante de 30 °C et une température du réseau à 25 °C que :

 Le débit de 240 L/h permet une bonne circulation (échange de calories rapides)
sans engendrer de grandes pertes de charges.
 La température de sortie des capteurs dépassant les 40 °C permet de porter un
stock liquide initialement à 25 °C jusqu’à la température de 60 °C en une période
moyenne de 3 heures.
 L’isolation thermique de la cuve de stockage en mousse polyuréthane d’une
épaisseur de 80 mm assure un bon stockage de l’énergie et garantie une autonomie
d’une moyenne de 10 heures dans les conditions considérées.

87
Résultats relatifs à la journée du 17/06/2011 :

rayonnement global horizontal (W/m2) 1200,00000

1000,00000

800,00000

600,00000
G theorique
400,00000
G experimental

200,00000

0,00000

temps (heures)

La Figure V.1 : Evolution de l’eclairement solaire global reçu sur suraface horizontale.

1200,00000
rayonnement global incliné (W/m2)

1000,00000

800,00000

600,00000

Gin th
400,00000 Gin exp

200,00000

0,00000
08:30:00

14:00:00
09:00:00
09:30:00
10:00:00
10:30:00
11:00:00
11:30:00
12:00:00
12:30:00
13:00:00
13:30:00

14:30:00
15:00:00
15:30:00
16:00:00
16:30:00
17:00:00
08:00

temps (heures)

La Figure V.2 : Evolution de l’eclairement solaire global reçu sur la surface des capteurs

88
puissance utile theorique du capteur (W)
temperatures entrée des capteurs (°C)

10
20
30
40
50
60
70

0
08:00

0,00000
1000,00000
1200,00000
1400,00000

200,00000
400,00000
600,00000
800,00000
08:30
09:00 08:00
09:30 08:30:00
10:00 09:00:00
10:30 09:30:00
11:00 10:00:00
11:30 10:30:00
12:00 11:00:00
12:30 11:30:00
13:00 12:00:00
FU

temps (heure)
13:30 12:30:00
14:00 13:00:00
temps (heure)

14:30 13:30:00
15:00 14:00:00
15:30 14:30:00
16:00 15:00:00
FigureV.3 : Évoltion theorique du flux utile

16:30 15:30:00
17:00 16:00:00
16:30:00

Figure V.4 : Évolution de la temperature d’entrée des capteurs


17:00:00

Te th
Te exp
FU

89
temperatures Sortie/ entrée capteurs (°C)
temperatures de sortie des capteurs (°C)

10
20
30
40
50
60
70
80

0
10
20
30
40
50
60
70
80

0
08:00
08:00
08:30
08:30
09:00
09:00
09:30 09:30
10:00 10:00
10:30 10:30
11:00 11:00
11:30 11:30
12:00 12:00
12:30 12:30
13:00
13:00
temps(heures)

temps (heure)
13:30
13:30
14:00
14:00 14:30
14:30 15:00
15:00 15:30
15:30 16:00
16:00 16:30
16:30 17:00
17:00
Figure V.5 : Évolution de la température de sortie des capteurs
Ts th
Ts exp

a. Évolution theorique de la temperature d’entrée et de sortie des capteurs


Ts th
Te th

90
45
40
35
30
Titre de l'axe 25
20
Ts exp
15
Te exp
10
5
0

temps (heures)

b. Évolution exparimentale de la temperature d’entrée et de sortie des capteurs

Figure V.6 : a et b evolution des temperatur d’entrée et de sortie des capteurs

80,0000
temperatures du fluide dans la cuve (°C)

70,0000

60,0000

50,0000

40,0000 T2

30,0000 T1
T4
20,0000
T3
10,0000

0,0000

Temps (heure)

FigureV.7 : Évoltion théorique de la température du fluide dans la cuve de stockage

91
70

60
temperatures de paroi (°C)
50

40
Tp1
30
Tp4
20 Tp3
Tp2
10

temps (heures)

FigureV.8 : Évoltion théorique de la température de la proi dans la cuve de stockage

80

70

60

50

40 Tp1
Tp4
30 Tp3
Tp2
20 T2
T1
10 T4
0
12:00:00

17:00:00
08:30:00
09:00:00
09:30:00
10:00:00
10:30:00
11:00:00
11:30:00

12:30:00
13:00:00
13:30:00
14:00:00
14:30:00
15:00:00
15:30:00
16:00:00
16:30:00

17:30:00
18:00:00
18:30:00
19:00:00
19:30:00
20:00:00
20:30:00
07:59
08:00

FigureV.9 : Évoltion théorique de la température du fluide et de la proi dans la cuve de


stockage

92
rendement des capteurs

0,00000
0,10000
0,20000
0,30000
0,40000
0,50000
0,60000
0,70000
0,80000
0,90000
1,00000

08:00
08:30:00
09:00:00
09:30:00
10:00:00
10:30:00
11:00:00
11:30:00
12:00:00
12:30:00
13:00:00
temps (heures)

13:30:00
14:00:00
14:30:00
15:00:00
15:30:00
16:00:00
16:30:00
17:00:00
FigureV.10 : Évoltion théorique du rendement des capteurs
REND

93
CONCLUSION GÉNÉRALE

La présente étude rentre dans le cadre d’un projet pilote financé par l’union européenne en
partenariat avec le consortium CDER/CNERIB qui vise à promouvoir les énergies
renouvelables dans l’habitat ceci dans le but de construire un habita autonome.

La maison témoin dans laquelle s’est déroulée l’étude expérimentale est une habitation de
type rurale à haute efficacité énergétique, située dans la commune de Souidania (Algérie).

Le travail effectué a porté sur le comportement thermique de l’installation solaire


individuelle de production d’eau chaude sanitaire mise en marche pour étude et mesure
pour la première fois le 15/06/2011.

La modélisation mathématique est basée sur les bilans thermiques de chaque élément
constituant le dispositif de chauffage : champ de capteurs et cuve de stockage avec
échangeur de chaleur en serpentin immergé dans la partie basse. La modélisation de la
cuve comprend une phase de charge suivie par une phase de relaxation et les bilans
thermiques sont établis au niveau du fluide et de la paroi. L’évolution des températures
dans la cuve est supposée unidirectionnelle suivant la hauteur de la cuve. Les équations
différentielles obtenues sont résolues avec un schéma explicite aux différences finies.

La comparaison des résultats montre que le modèle a donné des résultats satisfaisants pour
la partie captation où l’écart entre les valeurs expérimentales et théoriques ne dépasse pas
les 12%.

Cette étude, nous permet de tirer les conclusions suivantes :

 L’énergie fournie par un champ de captation de 8 m² de surface (4 capteurs en


parallèle) peut assurer la production d’eau chaude sans appoint avec un stockage de
capacité C=300 L. Ceci pendant une journée claire, où l’éclairement solaire moyen
est de Ec= 900 W/m².
 Le débit de 240 l/h assure une bonne circulation du fluide dans le circuit.
 Le stockage thermique assure une autonomie qui dépasse les 8 heures (sans
puisage) dans des conditions similaires à notre étude.

94
 Les calculs de performances thermiques montrent que le rendement du champ de
captation est de 71%.
 La mise en place du thermostat à la sortie des capteurs apporte une économie
d’énergie supplémentaire.

Perspectives :
 Procéder à un calcul continue pour voir le comportement thermique de chaque
élément de l’installation pendant une année.
 Voir le comportement de l’installation avec puisage et/ou chauffage combiné (eau
chaude et plancher solaire)
 Inclure une étude du coût de l’installation, pour faire un bon dimensionnement de
notre système et aussi faire des économies d’énergie.

95

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