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Dossier : L’énergie renouvelable à 100% d’ici 2050, est-elle

possible ?

TEXTE1 : Le 100 % renouvelable : c’est techniquement possible et


économiquement rentable !
Billet rédigé par : Stéphane Chatelin, directeur de l’Association négaWatt, association œuvrant pour
une transition énergétique réaliste et soutenable, https://negawatt.org/

Dérèglement climatique, risque nucléaire, précarité énergétique, pollution de l’air, épuisement


des ressources, déficit de la balance commerciale, crises géopolitiques, … la lise des maux
associés à notre système de production et de consommation d’énergie est longue. Le
formidable essor technologique de nos sociétés constaté depuis plus d’un siècle n’a pu se faire
que grâce à une utilisation massive d’énergies fossiles et nucléaire, nous conduisant parfois à
une véritable ébriété énergétique. Il est désormais urgent de repenser notre système
énergétique.

Pour ce faire, les solutions sont aujourd’hui à portée de main. Aux quatre coins de la planète,
les signes du changement se font de plus en plus nombreux, et laissent entrevoir un véritable
changement de paradigme énergétique.

Des énergies renouvelables compétitives et une consommation d’électricité qui stagne

On le voit d’abord sur le terrain économique. Les énergies renouvelables, si souvent décriées
pour leur coût prohibitif, deviennent de plus en plus compétitives. Le solaire photovoltaïque et
l’éolien (à terre comme en mer) affichent désormais dans certaines conditions des coûts de
production bien moins élevés que ceux du « nouveau » nucléaire : alors que celui des futurs
EPR dépassera les 100 € / MWh[1], les plus récents appels d’offre solaire ont montré, en
France, des coûts inférieurs à 70 € / MWh[2]. En Allemagne, les premiers parcs éoliens
offshore sans subvention arrivent[3], à des coûts de production (hors raccordement) inférieurs
à 60 € / MWh.

Cette compétitivité des énergies renouvelables conduit à un basculement : depuis quelques


années, il s’installe au niveau mondial davantage d’énergies renouvelables que d’énergies
fossiles et nucléaire. Cette tendance est amenée à se poursuivre et à s’amplifier dans les
prochaines années, grâce à la poursuite de la baisse des coûts du solaire et de l’éolien.

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Cette hausse de la production d’énergies renouvelables ne conduit pas mécaniquement à une
baisse des autres sources d’énergie ; encore faut-il que la consommation d’énergie
n’augmente pas plus vite que le rythme d’installation des renouvelables. Or, et c’est la
seconde tendance lourde que l’on observe après cella de la baisse drastique des coûts du
solaire et de l’éolien, la consommation d’électricité française (et européenne) n’augmente
plus. Elle est stable depuis cinq ans. RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité
en France, envisage une diminution de cette consommation dans les prochaines années[4].
Son prochain bilan prévisionnel, qui sera publié courant 2017, renforcera encore ce constat
établi y compris en prenant en compte l’apparition de nouveaux usages (véhicules électriques,
davantage de pompes à chaleur, etc.).

La consommation d’électricité diminuera grâce aux formidables progrès d’efficacité


énergétique que nous connaissons dans de nombreux secteurs, sur de nombreux appareils.
L’éclairage, les appareils électro-ménagers, l’informatique, … présentent d’incroyables
potentiels de réduction de consommations, qui seront atteints dans les prochaines années
grâce au renouvellement naturel du parc d’équipements et aux différentes réglementations en
la matière.

Ces constats dessinent clairement une orientation vers une part de plus en plus importante
d’énergies renouvelables dans notre mix électrique. Permettent-ils d’envisager dans les
prochaines décennies un mix électrique 100 % renouvelable en France (et ailleurs) ? La
réponse est clairement oui. Le scénario négaWatt[5] porté par notre association le montre,
comme de très nombreux autres exercices réalisés à travers le monde, issus d’organisations
très diverses (institutions, entreprises, ONG, universités, gouvernements, etc.).

Les renouvelables : des énergies variables mais prévisibles et complémentaires

Techniquement, aucune contrainte majeure ne se profile. Les tenants de l’ancien système


mettent souvent en avant le caractère variable de la production solaire ou éolienne pour
montrer l’impossibilité de parvenir à un système électrique 100 % renouvelable. Le
raisonnement « pas de vent ni soleil entraîne soit un recours aux énergies fossiles soit des
coupures d’électricité » est en réalité bien trop simpliste, et masque une méconnaissance de
l’ensemble des outils à disposition.

D’abord, le vent et le soleil ne sont pas les seules sources renouvelables. L’hydraulique, la
biomasse, le biogaz, etc. peuvent et doivent venir en complément des deux filières dominantes

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de demain que seront l’éolien et le photovoltaïque. La complémentarité des moyens de
production est évidemment un atout, notamment pour la France qui a l’avantage de disposer
d’un potentiel de production conséquent dans l’ensemble de ces filières.

Ensuite, des flexibilités sur la consommation et la production d’électricité sont tout à fait
envisageables. Certaines existent déjà à grande échelle (effacements de consommation chez
les industriels, station de transfert d’énergie par pompage, …) et peuvent être renforcées,
d’autres peuvent être déployées.

Enfin, s’il existe aujourd’hui peu de systèmes satisfaisants de stockage d’électricité à grande
échelle, il est par contre très aisé de stocker du gaz naturel. Or, la conversion de l’électricité
en gaz est tout à fait possible, grâce aux réactions d’électrolyse et de méthanation. Ce
procédé, déjà opérationnel en Allemagne, permet d’envisager un déploiement plus important
de l’éolien et du photovoltaïque : grâce à cette valorisation sous forme de gaz des excédents
d’électricité (quand la consommation est inférieure à la production), on peut installer
davantage de capacités de production, et ainsi renforcer la sécurité du système électrique,
limitant les périodes où l’éolien et le photovoltaïque ne permettent pas de répondre aux
besoins de consommation.

Le gaz ainsi produit peut être reconverti en électricité en cas de besoin, mais ce n’est pas sa
fonction première. Dans un objectif de mix énergétique 100 % renouvelable – et c’est bien
cela qu’il faut viser, au-delà du seul mix électrique 100 % renouvelable – il nous faut
développer diverses sources de production de gaz renouvelable, permettant notamment de
chauffer nos bâtiments ou d’alimenter nos véhicules de demain.

Un mix énergétique 100 % renouvelable répondant à l’ensemble de nos besoins de


consommations d’énergie n’est plus une utopie. Les obstacles techniques et économiques sont
derrière nous. Désormais, c’est la volonté politique et l’engagement de la société en faveur de
cette transition qui pourront permettre la réalisation de cette nécessaire transition énergétique
porteuse de multiples bénéfices économiques, sociaux et environnementaux.

[1] http://www.lefigaro.fr/societes/2017/03/10/20005-20170310ARTFIG00010-le-nouveau-solaire-
deux-fois-moins-cher-que-l-epr.php
[2] http://www.developpement-durable.gouv.fr/transition-energetique-et-croissance-verte-
segolene-royal-accelere-developpement-lenergie-solaire-en
[3] http://www.transition-energetique.org/2017/04/eolien-offshore-l-allemagne-attribue-les-
premiers-parcs-sans-aucune-subvention.html
[4] http://www.rte-france.com/fr/article/bilan-previsionnel
[5] https://negawatt.org/Scenario-negaWatt-2017

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TEXTE 2 : 100% renouvelable, c’est impossible
Billet rédigé par Sébastien Balibar, Membre de l’Académie des Sciences, Directeur de recherches
CNRS à l’École Normale Supérieure, Paris, http://www.lps.ens.fr/~balibar/

Différents militants et hommes politiques parlent de 100 % renouvelable en 2050. Monsieur


Jean Luc Mélenchon par exemple, s’appuyant sur un rapport de l’association Negawatt,
affirme qu’« il ne manque que la volonté politique pour arriver en 2050 à une énergie 100 %
renouvelable »[1]. L’illusion du « 100 % renouvelable » provient d’une interprétation abusive
d’un rapport de l’ADEME[2] publié en 2015. Ce rapport précisait pourtant qu’il s’agissait «
d’une étude à caractère prospectif et exploratoire et non pas d’un scénario politique, les mix
électriques envisagés restant en effet théoriques… ». Mais il a souvent été interprété comme
la preuve de faisabilité d’un véritable scénario.

Quel est le contexte ? C’est le changement climatique et la nécessité de « décarboner l’énergie


» en se débarrassant de tous les combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel).
Pourtant, l’électricité française est déjà décarbonée puisqu’elle est issue pour 3 % seulement
de combustibles fossiles, le reste provenant des centrales nucléaires (77 %), des barrages
hydro-électriques (12 %) et d’un peu de bois, d’éolien et de photovoltaïque. Ce rapport aurait-
il une motivation cachée ?

Au départ de son calcul, l’ADEME suppose que la production d’électricité en France pourrait
diminuer. C’est à mon avis le contraire. En effet, nous consommons d’énormes quantités de
fossiles pour l’habitat, les transports et l’activité industrielle. Il faudra bien remplacer toute
cette énergie fossile par de l’électricité propre. Certes, on peut faire des économies d’énergie
en isolant les bâtiments anciens, bien qu’à raison de 500 000 logements par an cela coûtera au
moins 10 milliards d’euros par an pendant 20 ans. Mais il restera nécessaire de fournir du
chauffage et de l’eau chaude dans les bâtiments publics et privés, en remplaçant le fioul et le
gaz naturel par une quantité non négligeable d’électricité. Il faudra aussi électrifier tous les
transports en commun, toutes les voitures et les camions, et tous les procédés industriels.
L’association « Sauvons le Climat » propose donc dans son scénario Negatep[3] d’augmenter
notre production d’électricité à 840TWh par an en 2050 au lieu de 550 aujourd’hui. Au
contraire, dans son « cas de référence », l’ADEME prévoit une réduction à 482 TWh. Pour y
parvenir, l’ADEME et Negawatt prétendent réduire de moitié la consommation totale
d’énergie en France. La population augmentant de 0,5 % par an, cela exigerait de diviser par 3

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la consommation d’énergie par personne. C’est irréaliste. Notre consommation a augmenté de
12 % de 1973 à 1997 et elle ne baisse plus depuis, malgré les économies déjà réalisées.

Les énergies renouvelables dont l’ADEME parle sont l’hydro-électrique, le bois, les éoliennes
et le photovoltaïque. Le bois est limité et n’est renouvelable que si l’on replante tout ce qu’on
coupe. La production hydro-électrique est stable et même pilotable en fonction de la demande.
En France, elle représente 12 % du total et nous est particulièrement utile pour amortir le pic
de consommation du début de soirée, ou lorsque le vent s’arrête ou que le soleil se cache. En
effet, même si l’éolien et le photovoltaïque ne représentent aujourd’hui que 3 % de la
production totale, leur intermittence introduit déjà des fluctuations qu’il est difficile de
compenser. Les éoliennes s’arrêtent si le vent ne dépasse pas 10 à 20 km/h et il faut les arrêter
au-delà de 90 km/h. Une éolienne de 125 mètres de haut fournit une puissance de 3 mégawatts
dans des conditions idéales mais 5 fois moins en moyenne. Même à l’échelle de toute
l’Europe, la production éolienne ne cesse de fluctuer. Ajouter des panneaux photovoltaïques
qui ne produisent rien la nuit ne résout pas le problème. Or les renouvelables que l’ADEME
envisage d’installer partout sont précisément ces énergies intermittentes, l’éolien et le
photovoltaïque. Et la densité prévue est considérable.

Accepteriez-vous qu’on installe 50 000 éoliennes géantes donc, en moyenne, une tous les 2
km sur la moitié de la France ? Et un quintuple rideau de 15 000 autres éoliennes off-shore de
Dunkerque à Biarritz ? Et des panneaux photovoltaïques sur toutes les toitures et champs en
friche ? Ou que l’électricité ne soit pas disponible 24h/24 ?

Les Allemands ont peu de barrages. Lorsque leurs 13 % de renouvelables intermittents les
abandonnent, ils importent l’électricité nucléaire française et font turbiner les barrages suisses
mais cela ne suffit pas, ils doivent allumer les nouvelles centrales à charbon ou pire à lignite
qu’ils ont construites à cause de l’intermittence de leurs éoliennes. Et voilà pourquoi, tant
qu’on ne saura pas stocker l’électricité en quantités suffisantes, les Allemands continueront
d’émettre 2 fois plus de CO2 que les Français[4]. C’est dire que si les problèmes sont déjà
aussi graves avec 13 % de renouvelables dans un mix électrique, à 100 % cela devient
insoluble.

Ensuite l’ADEME suppose que le rendement des éoliennes pourrait être amélioré de 50 %. Et
que les coûts des renouvelables pourraient être divisés par 2, 3 ou même 5 pour aboutir
néanmoins à un doublement du prix de l’électricité (comme en Allemagne). Quant aux
fluctuations météorologiques, imaginons une semaine d’hiver calme et froide. La France

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aurait besoin le soir d’une puissance d’au moins 100GW. Sans vent ni soleil donc avec une
chute de 70 % de la production d’électricité, comment éviter un blackout dans toute une
Europe interconnectée soumise aux mêmes conditions météorologiques ? L’ADEME envisage
de doubler notre capacité de stockage électrique alors qu’il n’y a presque plus de place pour
de nouveaux barrages. Même en développant la méthanation de la biomasse dont les
possibilités restent à démontrer, l’ADEME ne prévoit que 36GW à déstocker en cas de
besoin. Le risque de blackout serait considérable. A force de tirer les paramètres de son calcul
bien au-delà du raisonnable, l’ADEME finit donc par démontrer le contraire de ce que
certains croient : 100 % d’électricité renouvelable, c’est irréaliste.

Mais alors, à quoi bon ? A la lecture de ce rapport, on réalise que l’ADEME ne prononce
jamais le mot « nucléaire », comme si sa véritable motivation était d’en justifier l’abandon.
Voilà probablement la motivation cachée de son calcul. Si tel est bien le cas, elle ne m’a pas
convaincu. Nous aurons besoin de plus d’électricité si nous voulons limiter le réchauffement
climatique dont la menace est gravissime. Et pour cela, sauf révolution technologique, sans
invention, par exemple, de méthodes de stockage de l’électricité à grande échelle (les batteries
lithium-ion de nos ordinateurs et téléphones portables ne pourront jamais stocker l’électricité
à l’échelle de la consommation d’un pays entier), 100 % de renouvelables, c’est impossible.

[1] voir « Questions de science et de technologie » sur le site http://science-et-technologie.ens.fr/-II-


Energie-et-Climat-#ii1
[2] Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
[3] http://sauvonsleclimat.org/images/articles/pdf_files/best_of/negatep%202014.pdf
[4] Pour plus de détails, voir S. Balibar, « Climat : y voir clair pour agir », Le Pommier, 2015.

Texte 3 : Objectif 100% d'énergie renouvelable en 2050


Le Conseil européen pour les énergies renouvelables (EREC) vient de publier dans un rapport
prospectif baptisé RE-thinking 2050 ses propositions afin d’obtenir une énergie 100%
renouvelable en 2050. Ses propositions nécessitent toutefois que la demande en énergie soit
fortement revue à la baisse. Le rapport détaille ainsi les mesures qu’il serait nécessaire
d’adopter pour cet objectif, ainsi que les bénéfices économiques, environnementaux et
sociaux d’une telle mesure.

Au cours des dernières années, la demande européenne en énergie est en constante


augmentation alors qu’en parallèle nous sommes dans un contexte d’instabilité et de hausse
des prix de l’énergie. Nous sommes également dans un contexte de hausse des émissions de

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gaz à effet de serre, dont le secteur de l’énergie est un des principaux émetteurs. De plus, les
réserves fossiles comme le pétrole et le gaz sont actuellement concentrés au sein d’un nombre
restreint de pays fournisseur dans le monde. L’Union Européenne doit donc dès maintenant
faire le choix d’un engagement clair vers les futures sources d’énergies renouvelables afin de
limiter l’impact sur le climat et de réduire la dépendance énergétique.

L’étude « RE-thinking 2050 » présente ainsi une solution permettant 100% d’énergies
renouvelables en 2050 et examine ainsi les effets sur l’approvisionnement énergétique en
Europe et les émissions de dioxyde de carbone. L’étude montre également les bénéfices
environnementaux et sociaux d’un tel système.

Objectif de RE-thinking 2050 : Contribution à 100% des énergies renouvelables

RE-thinking 2050 donne un aperçu de l’industrie des sources d’énergie renouvelable, de la


façon dont les différentes technologies d’énergies renouvelables peuvent contribuer à un
approvisionnement énergétique durable d’ici 2050.

La plus forte augmentation en termes de production d’énergie renouvelable est prévue pour
l’énergie éolienne et photovoltaïque. La part des énergies renouvelables devrait augmenter de
10% en 2020, 18% en 2030 et 41% d’ici 2050.

Le chauffage et la climatisation sont deux consommateurs importants d’électricité, et


devraient être un des secteurs principaux en termes de demande d’énergie en 2050. Par
conséquent le chauffage et la climatisation renouvelable, comme le solaire thermique et la
géothermie devraient prendre une part d’environ 21% et 45 % de la consommation totale
d’énergie entre 2030 et 2050.

En termes de taux de croissance, les énergies renouvelables dans le secteur des transports
devraient connaitre une augmentation significative en particulier dans les années postérieures
à 2020 lorsque les technologies de conversions avancées seront prêtes à entrer sur le marché à
une échelle significative. La part des carburants renouvelables dans la consommation totale
d’énergies devrait augmenter de 3% en 2020 à 4% en 2030. En 2050, leur part est susceptible
d’être de l’ordre de 10%.

Dans l’ensemble, le RE-thinking 2050 montre que même sans une politique énergétique
agressive, l’Union Européenne pourrait atteindre une part effective de 96% d’énergies
renouvelables dans la consommation totale d’énergies d’ici à 2050. Des incertitudes

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demeurent toutefois en ce qui concerne l’aviation et la navigation. Ces deux moyens de
transport pourraient encore utiliser des carburants fossiles en 2050.

Bénéfices d’une énergie 100% renouvelable

Economique

En 2020, l’Union Européenne pourra réduire sa demande annuelle de combustibles fossiles de


plus de 290 millions de tonnes équivalents pétroles. En 2030 la baisse pourra atteindre 500
millions de tonnes et plus de 1000 millions de tonnes d’ici 2050. Ainsi les énergies
renouvelables permettront d’éviter les coûts des combustibles fossiles d’environ 158 milliards
d’euros en 2020, 325 milliards d’euros en 2030 et environ 1090 milliards d’euros en 2050.

Pour atteindre une part de 100% d’énergies renouvelables dans l’Union Européenne en 2050,
il va être nécessaire d’effectuer des investissements supplémentaires. L’ampleur de ces
investissements dépendra de la mise en œuvre d’économie d’énergie et de leurs efficacités,
des choix technologiques, des taux de démantèlement et du degré de concurrence dans le
secteur de l’énergie.

Lors de l’élaboration des scénarios à long terme couvrant des périodes de plusieurs décennies,
la tendance de l’évolution des coûts au fil du temps jour un rôle crucial dans l’identification
des stratégies. En 2020, le total cumulé des investissements d’énergie renouvelable sera de
963 milliards d’euros et de 1620 milliards en 2030. En 2050, le total cumulé des
investissements d’énergie renouvelable atteindra plus de 2800 milliards d’euros. Le coût de
l’investissement en capital sera compensé en évitant l’utilisation des combustibles fossiles et
les coûts liés au dioxyde de carbone.

Environnementaux

Le déploiement des énergies renouvelables d’ici 2020 permettra de réduire les émissions
annuelles de dioxyde de carbone liées à l’énergie d’environ 1200 millions de tonnes, de 2000
millions de tonnes en 2030 et 3800 millions de tonnes en 2050. Cela équivaut à une réduction
de CO2 de 30% par an en 2020 et environ 50% par an en 2030. En 2050, l’Union Européenne
serait en mesure de réduire ses émissions de CO2 liées à l’énergie de plus de 90% par rapport
au niveau de 1990. L’objectif climatique de réduction à long terme des émissions de l’Union
Européenne d’au moins 80% devrait pouvoir être atteint.

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Actuellement on se base sur un coût de la tonne de CO2 pour évaluer l’efficacité des mesures
de réduction des émissions. Si on se base sur un prix de 41 € la tonne en 2020, les bénéfices
seraient de 492 milliards en 2020, 900 milliards en 2030 (coût de 4(€/t) et de 3800 milliards
en 2050 (100€/t). Par conséquent, l’investissement de 2800 milliards d’euros nécessaires pour
atteindre les 100% d’énergies renouvelables en 2050 seraient très largement remboursés par
les bénéfices. L’avantage économique d’investir dans les énergies renouvelables s’élèverait
donc à 1000 milliards d‘euros.

Sociaux

Un des principaux avantages d’un point de vue social d’un déploiement accru des
technologies d’énergie renouvelable est l’effet sur l’emploi. Les énergies renouvelables
devraient jouer un rôle crucial dans l’économie du 21ème siècle à travers la création d’emploi
durable. À la fin 2009, l’industrie des énergies renouvelable emploie plus de 550 000
personnes dans l’Union Européenne. Si l’on considère que l’Union Européenne prenne la voie
d’une énergie 100% renouvelable en 2050, ce secteur devrait employer plus de 2,7 millions de
personnes en 2020, environ 4,4 millions en 2030 et 6,1 millions de personnes en 2050.

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