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Université Moulay Ismail

Ecole Supérieure de Technologie


de Meknès, ESTM

Diagnostique et Bilan thermique


LP : Energie Renouvelable et Efficacité Energétique

Année universitaire 2023/2024


Introduction générale

En ce début du 21ème siècle, le contexte énergétique rappelle sous certains aspects celui des années 1980, au
cours desquelles la problématique de l’énergie, conséquence du second choc pétrolier, s’est révélée comme
une préoccupation planétaire de premier plan. Cette crise énergétique allait brutalement mettre au-devant de
la scène l’importance du volume de combustible utilisé pour le chauffage et la climatisation des bâtiments et
ses répercussions sur les économies nationales en termes de coûts d’exploitation et d’impact écologique et
environnemental.
Le secteur du bâtiment est, parmi les secteurs économiques, le plus gros consommateur en énergie au niveau
mondial, est une cible de choix dans la réduction des consommations, vu que la cause de ce résultat est due à
la forte demande de logement qui résulte d’une grande augmentation démographique. À l’échelle planétaire,
le secteur du bâtiment représente de 30 à 40 % de la consommation totale d’énergie et une forte part des
impacts environnementaux d’origine anthropique. De ce fait, il présente un fort potentiel d’amélioration à la
fois sur les plans énergétiques et environnementaux. Pour répondre à ces défis énergétiques et
environnementaux, plusieurs éléments de solution peuvent être mis en oeuvre de manière complémentaire.
La diminution de la consommation énergétique des bâtiments constitue un enjeu majeur de ce début de siècle.
La réalisation de bâtiments à faible consommation d’énergie est un processus complexe qui nécessite le
développement d’outils performants d’assistance à leur conception, leur construction et leur maintenance.
L’efficacité énergétique dans le bâtiment est donc un indicateur précieux pour répondre en partie aux enjeux
énergétiques actuels (économie des ressources, réduction des gaz à effets de serre et de l’empreinte carbone,
utilisation d’énergies renouvelables, etc.), et l'isolation thermique est l'un des points clés pour agir sur
d'atteindre l'objectif de réduire la consommation d'énergie dans le secteur du bâtiment. Pour cela L’isolation
se trouve au coeur des bouquets de solutions retenues pour réaliser les futures économies d’énergie. En
agissant sur les déperditions thermiques, l’isolation permet en effet de moins chauffer l’hiver et d’éviter de
recourir à la climatisation l’été.
La plupart des logements construits aujourd’hui au Maroc sont relativement non isolés, ce qui signifie que ces
bâtiments ont de fortes déperditions thermiques et de fait consomment beaucoup plus d’énergie, et l’efficacité
énergétique n’est toujours pas appliquée dans la production des bâtiments. L’élévation globale des
températures et la forte consommation énergétique nécessitent l’élaboration des concepts à forte efficacité
énergétique qui seront appliqués aux bâtiments. L’isolation thermique est complexe et très diversifiée. Selon
les matériaux utilisés et les pièces à isoler, l’économie résultant de l’isolation thermique est très variables.
I. Définition de l’énergie
Le mot énergie est d’origine latine, « energia » qui veut dire « puissance physique qui permet d’agir et de
réagir ». L’énergie est capable de produire soit du travail, soit de la chaleur, soit tous les deux, qui sont
fondamentaux pour notre vie.
La définition de l’énergie est vague, à une acceptation large suivant les différents domaines ou on se trouve :

I.1. Les types d’énergies


Les énergies sont multiples et diversifiées, des énergies fossiles aux énergies renouvelables, un véritable défi
énergétique et environnemental à mener par tous les pays développés et ceux en voie de développement.
Les ressources énergétiques peuvent globalement être classées en deux catégories :
I.1.1. Les Combustibles Fossiles
L'énergie fossile désigne l'énergie que l'on produit à partir de roches issues de la fossilisation des êtres vivants
: pétrole, gaz naturel et houille. Elles sont présentes en quantité limitée et non renouvelable, leur combustion
entraîne des gaz à effet de serre.
Le pétrole, le charbon et le gaz naturel, trois énergies polluantes et non renouvelables, fournissent plus de 80
% de la consommation quotidienne mondiale d'énergie. Aujourd’hui la communauté scientifique reconnaît la
responsabilité de cette consommation sur le réchauffement climatique qui risque d'avoir des effets dramatiques
sur les équilibres physiques, économiques, sociaux et politiques de notre planète.
I.1.2. Les Énergies Renouvelables (EnR)
Les énergies renouvelables sont créées à partir de sources d’énergies naturelles et écologiques comme le soleil,
le vent, l’eau, la marée ou les matières organiques.

Ces énergies sont issues de phénomènes naturels, réguliers ou constants qui les rendent inépuisables. Elles
sont également parfois appelées énergies vertes ou propres car elles émettent moins de CO2 que les énergies
issues de sources fossiles. Aujourd’hui, les différents gouvernements cherchent à accroître la part d’énergie
d’origine renouvelable sur le marché de l’énergie afin de lutter pour la sauvegarde de l’environnement.

II. DE L’ÉNERGIE PRIMAIRE À L’ÉNERGIE FINALE


Lorsque l’on parle de la consommation d’énergie, on distingue deux stades : La consommation d’énergie
primaire et celle d’énergie finale (Figure 1).
L’énergie primaire correspond aux sources d’énergie que l’on trouve dans la nature : combustibles fossiles
(charbon, pétrole, gaz naturel) dont la combustion fournit de la chaleur; hydraulique et éolien qui utilisent
l’énergie mécanique de l’eau ou du vent pour produire de l’électricité; géothermie qui permet d’utiliser la
chaleur de l’eau du sous-sol; énergie solaire thermique (chauffage de l’eau par le rayonnement solaire); énergie
photovoltaïque (production directe d’électricité par le rayonnement solaire sur des panneaux de matériaux
particuliers).
L’énergie finale correspond aux produits énergétiques qui sont fournis au consommateur : charbon, fioul et
essence, gaz naturel, bois, chaleur (réseaux de chaleur), électricité, etc. Dans certains cas, le produit
énergétique final est identique au produit primaire (c’est le cas du gaz naturel) ; mais dans la plupart des cas,
le produit final résulte d’une transformation à partir des produits primaires : carburants produits par les
raffineries de pétrole, électricité produite par les centrales électriques à combustibles fossiles, ….
La différence quantitative entre énergie primaire et énergie finale vient des consommations d’énergie des
industries du système de production, transport et distribution des produits énergétiques, des pertes dans leur
transport (lignes électriques, gazoducs) et surtout des pertes d’énergie liées à la transformation de la chaleur
en électricité dans les centrales thermiques à combustibles fossiles [Bernard LAPONCHE .2010].

Figure 1: Bilan de l’énergie primaire et finale (ADEME, Thierry LAFFONT, Énergies renouvelables et
quartiers durables ,2008)

III. BESOIN D’ÉNERGIE DANS LE BÂTIMENT

Le besoin brut du bâtiment est la quantité d’énergie nécessaire pour maintenir, pendant une période de temps
donné, un climat intérieur convenable et satisfaisant les prestations du bâtiment (eau chaude, cuisson,
éclairage, chauffage, climatisation, ...). Elle se caractérise par les différentes formes, c’est pourquoi elle est
appelée « protéiforme ».
Dans le bâtiment, le maintien d'un confort thermique agréable semble s'opposer aux recherches d'économie
d'énergie. D'où, on ne pourra répondre à cette apparente contradiction que par une conception "globaliste" du
bâtiment. Pour se faire, il faut posséder de bonnes notions sur les paramètres climatiques, l'inertie thermique
des bâtiments et leur localisation.

Cette approche du besoin d’énergie de chauffage et de climatisation renvoie trois facteurs explicatifs :
Le besoin en température ; est un besoin de climat intérieur, caractérisé par la température intérieure
moyenne (qui explique principalement de façon quantitative le besoin d’énergie de chauffage ou
refroidissement) ce besoin en température est, un besoin « social » ;
Les caractéristiques physiques du logement qui interviennent de façon prépondérante dans la création du
besoin d’énergie sont le volume et le degré d’isolation. D’autres caractéristiques importantes telles que
l’exposition au soleil, au vent, le vitrage qu’on doit prendre en considération dès la conception et
l’implantation ;
Le climat du site, qui détermine la période du besoin. En effet, ce besoin d’énergie se traduit par la demande
d’énergie finale, par exemple les besoins de chaleur pour le chauffage d’une maison donnent naissance à une
demande d’électricité, du fuel-oil ou de gaz cette demande est schématisée dans la figure 2 :

Figure 2 : Demande de l’énergie finale dans le cas du chauffage domestique. (Bertrand CHATEAU &
Bruno LAPPILONNE ,1977)

IV. Énergétique du bâtiment


IV.1.Le bâtiment est un gros consommateur d'énergie

Le bâtiment est classé comme étant un secteur énergivore ; en conséquence, il est source d'une partie non
négligeable de la pollution.
Cette énergie est l’objet de nombreux usages, notamment :
Le chauffage et/ou le refroidissement, pour assurer un climat intérieur confortable ;
La circulation de fluides tels que l'air (ventilation), l'eau (eau chaude, chauffage) ;
Les transports (ascenseurs) ;

 L’éclairage ;

Les communications (téléphone, radio, télévision) ;


La production de biens (fabriques, cuisines, couture, etc.).
Dans les climats tempérés et froids, la plus grande part de l'énergie utilisée par un bâtiment sert au
chauffage. Le flux de chaleur généré dans le système de chauffage aboutit inévitablement à l'extérieur par
différentes voies plus ou moins directes.
Dans les climats plus chauds, il peut être nécessaire et en tous cas confortable d'abaisser la température
intérieure des bâtiments. Ce refroidissement, et l'assèchement de l'air (sous les tropiques) peut aussi être un
grand consommateur d'énergie.
IV.2. Le bâtiment devrait être confortable
Si un bâtiment est bien conçu et construit, il peut fournir un confort nettement supérieur (courbe de la Figure
3). Un tel bâtiment ne surchauffe pas ou peu en été et profite des gains solaires pendant les périodes froides,
pour raccourcir la saison de chauffage.

Figure 3: Evolution des températures dans des bâtiments au cours de l’année sans effet des installations
technique de chauffage ou climatisation

La bande grisée représente les exigences de confort. C représente la température extérieure, A un bâtiment
bien conçu et B un bâtiment inadapté à son climat.
Un bâtiment inadapté à son climat, a tendance à surchauffer en saison chaude et à être glacial en saison
froide. Ces bâtiments consomment de grandes quantités d'énergie pour assurer un confort acceptable.
IV.3. Applications de l'énergétique du bâtiment
Pour limiter la consommation d'énergie à des valeurs raisonnables, il est nécessaire de savoir où agir. Il faut
donc pouvoir prédire les flux d'énergie dans le bâtiment, afin d'agir là où les mesures d'économie d'énergie
seront les plus efficaces et les mieux à même d'offrir un confort élevé.
La connaissance des flux d'énergie au travers d'un bâtiment est nécessaire à la prise de décisions ou à la
planification de travaux, notamment pour les tâches suivantes :
Tenir compte de tous les critères voulus dans le choix de stratégies possibles lors de rénovation ou de
construction d'ensemble d'immeubles. Parmi les critères à envisager, il y a non seulement le coût,
l'esthétique ou l'habitabilité, mais aussi la consommation d'énergie.
Dimensionner correctement les installations énergétiques, en calculant la puissance de pointe minimum
nécessaire ;
Prévoir la consommation annuelle et la minimiser en choisissant la variante la plus économique globalement,
tout en tenant compte du confort et des contraintes architecturales.

Diminuer la consommation d'énergie primaire en minimisant tous ces flux, en les faisant passer aux bons
endroits et en captant au mieux la chaleur de l'environnement (énergie solaire, pompes à chaleur) est un
problème où la physique a déjà apporté des solutions et qui continue à être étudié. Les solutions à ce problème
particulier peuvent entraîner des problèmes ailleurs, et en tous cas ont une influence sur les diverses
caractéristiques du bâtiment. De ce fait, il ne faut pas se restreindre à des examens sectoriels pour résoudre
des problèmes dans le bâtiment, mais toujours envisager toutes les conséquences d'une modification.
Chapitre 1 : Rappel
Le flux et la densité de flux

Le flux thermique ф

Considérons un matériau homogène, dont la forme est celle d’une plaque de faible épaisseur e (en m). Ses
deux faces opposées ont chacune une surface S. Si ces faces sont à des températures 𝜃1 et 𝜃2 différentes, avec
𝜃1 >𝜃2 , un transfert de chaleur s’opère de la source chaude vers la source froide. Ce transfert est irréversible :
le système évolue spontanément d’un état initial vers un état final.

Fig 1 : Le flux de chaleur ф dissipé à travers une paroi

On définit le flux thermique (en W) entre deux milieux de températures différentes comme la puissance
(thermique) qui s’écoule par unité de temps entre les deux milieux. Sa valeur est définie par la relation suivante
:

𝑄
ф=
∆𝜃

-Q : quantité de chaleur transférées en J ;

- ∆𝜃: différence de température entre les deux faces en °C.

La densité de flux 𝝋

La densité de flux correspond au flux de chaleur transmis d’un milieu à un autre par unité de surface. Elle est
exprimée en w/m2 :

ф
𝜑=
𝑆

-ф : flux thermique en w

- S : surface en m2

Transfert thermique
Un transfert de chaleur qu'il convient d'appeler transfert thermique ou transfert par chaleur est un transit
d'énergie sous forme microscopie désordonnée.

Deux corps ayant la même température sont dits en « équilibre thermique ». Si leur température est différente,
le corps le plus chaud cède de l'énergie au corps le plus froid.

Les modes de transferts thermiques

Le transfert de la chaleur peut s’effectuer de trois façons différentes :

• La conduction

• La convection
• Le rayonnement.

La transmission de la chaleur par conduction

Soit une barre métallique AB chauffée à son extrémité A. On remarque que la chaleur se transmet à l’intérieur
du métal jusqu’à l’extrémité B avec contact : on dit que la chaleur est transmise par conduction.

Fig 2 : Exemple de transfert de chaleur par conduction

La transmission de la chaleur par conduction est calculée d’après la loi de Fourier par la relation:

𝑑𝜃
∅𝑐𝑜𝑛𝑑 = − 𝜆 S 𝑑𝑥

-S : surface de l’élément considéré en m2 ;


-d𝜃/dx : variation de la température par unité de longueur lorsqu’on se déplace dans la
direction de propagation de la chaleur ;
-𝜆: conductivité thermique du matériau exprimé en W/m.°C.

Plus la conductivité thermique est élevée, plus les matériaux conduisent facilement la chaleur. Au contraire
les matériaux de faible conductivité thermique conduisent difficilement la chaleur et sont donc utilisés comme
isolants.
Cas d'un mur homogène

Expression du flux thermique par conduction

On considère un mur plan homogène de section S et d’épaisseur e composé d’un matériau de conductivité
thermique𝜆.

Le flux thermique par conduction est égal :

∅𝑐𝑜𝑛𝑑 = 𝜆 S (𝜃𝑆𝑖 − 𝜃𝑆𝑒 )

Expression de la résistance thermique par conduction

La résistance thermique par conduction d’un mur plan homogène est égale au rapport de la différence de
température et le flux :

𝜃𝑆𝑖 −𝜃𝑆𝑒 𝑒
R= =
∅𝑐𝑜𝑛𝑑 𝜆. 𝑆

Exercice d’application :
Différentes résistances au flux
Prenons l’exemple d’une paroi simple extérieure réalisée en parpaings pleins thermique d’une paroi simple.

de 20 cm d’épaisseur et dont la conductivité thermique est = 1,4 W/(m.°C).

1-Calculer la densité de flux thermique échangée à travers la paroi.

2-Donner l’allure du profil thermique.

Cas d'un mur composé de plusieurs matériaux


Expression du flux thermique par conduction
On considère un mur constitué de plusieurs couches d’épaisseurs différentes et de conductivités thermiques
différentes qui sépare l’intérieur et l’extérieur.

Soient 𝜆1, 𝜆2 et 𝜆3 les conductivités thermiques des différents matériaux dont les épaisseurs sont
respectivement e1, e2 et e3.

Fig 3 : Flux thermique à travers un mur composé

Le flux thermique par conduction peut s’écrire :

1
∅𝑐𝑜𝑛𝑑 = 𝑒1 𝑒2 𝑒 S (𝜃𝑆𝑖 − 𝜃𝑆𝑒 )
𝜆1
+ 𝜆2
+ 𝜆3
3

1
∅𝑐𝑜𝑛𝑑 = S (𝜃𝑆𝑖 − 𝜃𝑆𝑒 )
𝑅1 +𝑅2 +𝑅3

1
∅𝑐𝑜𝑛𝑑 = S (𝜃𝑆𝑖 − 𝜃𝑆𝑒 )
𝑅𝑇

La résistance totale du mur 𝑅𝑇 = 𝑅1 + 𝑅2 + 𝑅3

La transmission de la chaleur par convection

Définition

D’une manière générale, la transmission de la chaleur par convection est due à la combinaison d’un
phénomène d’écoulement d’un liquide ou d’un gaz et un phénomène thermique de chauffage ou de
refroidissement.
Fig 4 : Transmission de la chaleur par convection

Expression du flux par convection

Le flux de chaleur par convection est donné par la loi de Newton par la relation :

∅𝑐𝑜𝑛𝑣 = ℎ𝑐 𝑆 (𝜃1 − 𝜃2 )

• ∅𝑐𝑜𝑛𝑣 : Flux thermique par convection exprimé en W ;

• S : surface de l’élément considéré en m2 ;

• (𝜃1 − 𝜃2 ) : Différence des températures intérieure et extérieure en °C ;

• ℎ𝑐 : coefficient de transmission thermique par convection exprimé en w/m2 °C et qui dépend de :

> La vitesse de circulation du fluide,

> L’écart de température (𝜃1 − 𝜃2 ),

> La nature du fluide.

Dans le cas d’une paroi d’une construction, il existe deux coefficients de transmission thermique par
convection :

• hi : coefficient de transmission thermique par convection entre la température de l’air intérieur du


local 𝜃𝑖 et la température de la face interne de la paroi 𝜃𝑆𝑖 ;

• he : coefficient de transmission thermique par convection entre la température de l’air extérieur du


local 𝜃𝑒 et la température de la face externe de la paroi 𝜃𝑆𝑒

On définit ainsi la résistance thermique d’échange superficiel intérieur exprimé en (m2 °C/W) par la relation
1
suivante : Ri =
hi

La résistance thermique d’échange superficiel extérieur exprimé en (m2 °C/W) :

1
Re =
h𝑒
Exercice d’application

Étude d’une paroi composée

2
he : convection extérieure = 23 W/m °C ; a : parpaing de 20 cm,  = 1,4
W/m.°C ; b : polystyrène de 5 cm,  = 0,03 W/m.°C ; c : plâtre de 2
2
cm,  = 0,5 W/m.°C ; h : convection intérieure = 8 W/m °C.
i

-Calculer les résistances partielles.


-Calculer la résistance totale.
-Calculer les différentes chutes de température dues aux résistances
thermiques.
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………

La transmission de la chaleur par rayonnement

Condition de rayonnement d'un corps

À la température du zéro absolu, les électrons ne peuvent se déplacer : ils sont prisonniers des atomes.
Cependant, tous les corps matériels, dont la température est supérieure à 0 K, sont capables d’émettre.

Transfert de chaleur par rayonnement

D’après la loi de Stefan, le flux de chaleur échangé par rayonnement entre les deux surfaces peut s’écrire :

∅𝑟𝑎𝑦 = 𝜎. 𝜀. 𝑆. (𝑇𝑆 4 − 𝑇𝑎 4 )

∅𝑟𝑎𝑦 : Flux thermique par rayonnement exprimé en W ;


S : Surface d’échange en m2 ;
𝜎 : Constante de Stefan-Boltzmann égale à : 5,67.10-8 W/m2K4 ;
Ts : Température de la surface du mur en Kelvin K ;
Ta : Température ambiante en Kelvin K ;
𝜀 : Facteur d’émission ou émissivité du matériau.
Tab 1 : Valeurs du facteur d'émission 𝜀

Exercice d’application

On considère une plaque chauffante de forme circulaire en cuivre poli chauffée à la température 100 °C.

-Calculer le flux thermique émis par rayonnement par la surface de la plaque de diamètre D = 50 cm

…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………

Coefficient de déperdition thermique surfacique U

Le coefficient de déperdition surfacique d’une paroi exprime la quantité de chaleur passant par seconde à
travers 1 m2 de matériau stable pour une différence de température entre les deux ambiances de 1 °C. Son
unité est le W/m2°C. Il est déterminé par l’expression suivante :

1 1
U= 1 1 ei =R
+ +∑ e +Ri +RT
he hi λi

• U : coefficient de déperdition thermique surfacique exprimé en W/m2 °C ;


• hi : coefficient de transmission thermique intérieur par convection exprimé enW/m2°C;
• he : coefficient de transmission thermique extérieur par convection exprimé en W/m2°C;
• e : épaisseur de la paroi exprimée en m ;
• λ : conductivité thermique du matériau exprimé en W/m °C ;
• R i : résistance thermique d’échange superficiel intérieur exprimé en m2°C/W;
• R e : résistance thermique d’échange superficiel extérieur exprimé en m2°C/W;
• R T : résistance thermique de la paroi exprimée en m2 °C/W.
Chapitre 2 : Confort thermique
Le confort thermique est défini comme un état de satisfaction du corps vis-à-vis de l'environnement thermique.
Il est caractérisé par les six paramètres suivants :
• Le métabolisme.
• L'habillement.
• La température ambiante de l'air Tg.
• La température moyenne des parois Tp.
• L'humidité relative de l'air.
• La vitesse de l'air.

Confort et température
Le confort est assuré par un équilibre entre l’homme et l’ambiance. Dans les conditions habituelles, l’homme
assure le maintien de sa température corporelle autour de 36,7 °C. Cette température est en permanence
supérieure à la température d’ambiance, aussi un équilibre doit-il être trouvé afin d’assurer le bien-être de
l’individu.
La diffusion de chaleur entre l’individu et l’ambiance s’effectue selon divers mécanismes :

Fig 5 : Diffusion de chaleur entre l'individu et l'ambiance

• Plus de 50 % des pertes de chaleur du corps humain se font par convection avec l’air ambiant
(convection et évaporation par la respiration ou à la surface de la peau).

• Les échanges par rayonnement à la surface de la peau représentent jusqu’à 35 % du bilan alors que
les pertes par contact (conduction) sont négligeables (< 1 %).
• Le corps perd également 6 % de sa chaleur à réchauffer la nourriture ingérée.
Confort et humidité
L'incidence sur la transpiration
L’humidité relative ambiante influence la capacité de notre corps à éliminer une chaleur excédentaire.
Ainsi, une température extérieure de 24 °C et une humidité relative de 82 % (après une pluie en période de
forte chaleur), entraînent une forte impression de moiteur, due à l’impossibilité pour la peau d’évaporer l’eau
de transpiration et donc de se rafraîchir.
Cependant, une température de 24 °C conjointe à une humidité relative de 18 % permet de refroidir la peau
par l’évaporation de l’eau de transpiration. La chaleur nous paraît « très supportable ».
L'impact de l'humidité relative dans un bâtiment
L’humidité a relativement peu d’impact sur la sensation de confort d’un individu dans un bâtiment. Ainsi, un
individu peut difficilement ressentir s’il fait 40 % ou 60 % d’humidité relative dans son bureau.
L’inconfort n’apparaît que lorsque :
 L’humidité relative est inférieure à 30 % ;
 L’humidité relative est supérieure à 70 %.
De faibles niveaux d’humidité (inférieur à 30 %) donnent lieu à certains problèmes : gêne et irritation accrue
à la fumée de tabac, augmentation de la concentration en poussières dans l’air, etc.
De hauts niveaux d’humidité (au-delà de 70 %) donnent lieu à une croissance microbienne importante et à des
condensations sur les surfaces froides.

Fig 6 : Taux d'humidité ambiante optimale

La plage de confort température-humidité

Pour un confort optimal et pour une température de l’air aux environs de 22 °C, on peut dès lors recommander
que l’humidité relative soit gardée entre 40 et 65 %.
Plus précisément, on peut définir une plage de confort hygrothermique dans le diagramme suivant :
Fig 7 : les plages du confort hygrométriques

1 : Zone à éviter vis-à-vis des problèmes de sécheresse.


2 et 3 ; Zones à éviter vis-à-vis des développements de bactéries et de microchampignons.
3 : Zone à éviter vis-à-vis des développements d'acariens.
4 : Polygone de confort hygrothermique.
Confort et vitesse de l’air
La vitesse de l’air (et plus précisément la vitesse relative de l’air par rapport à l’individu) est un paramètre à
prendre en considération, car elle influence les échanges de chaleur par convection et augmente
l’évaporation à la surface de la peau.
À l’intérieur des bâtiments, on considère généralement que l’impact sur le confort des occupants est
négligeable tant que la vitesse de l’air ne dépasse pas 0,2 m/s.
Le mouvement de l’air abaisse la température du corps, facteur recherché en été, mais pouvant être gênant en
hiver (courants d’air).
Tableau 2 : Réactions observées en fonction la vitesse résiduelle de l'air
Les apports d'énergie dans les bâtiments
• Les apports intérieurs
Le chauffage est une source importante des apports intérieurs, on prendra un soin tout particulier au rendement
énergétique du système de chauffage. La respiration et le rayonnement humains, l’électroménager et le
multimédia sont aussi des sources potentielles d’apport énergétique.

• Les apports extérieurs


Le rayonnement solaire est une source importante d’apport énergétique. Les choix de l’orientation et des
menuiseries deviennent primordiaux dans la dynamique énergétique. Il existe différents types d’apports
solaires :
 Les apports solaires directs : il s’agit des rayonnements solaires qui proviennent des baies vitrées ou des
fenêtres. Ceux-ci constituent une charge thermique très importante ;
 Les apports solaires indirects : ils correspondent Les apports solaires indirects aux rayonnements qui
pénètrent par les murs extérieurs et par les autres éléments constructifs du logement (pont thermique
notamment).
Chapitre 3 : Les déperditions thermiques
Les déperditions thermiques possibles pour une maison
passent :
• par la toiture en contact avec l'extérieur ;
• à travers les murs ;
• par le plancher bas ;
• à travers les portes et les fenêtres ;
• par renouvellement d'air et les fuites ;
• au niveau des ponts thermiques.
Fig 8 : Répartition en % des déperditions de
chaleur pour une maison individuelle

Les ponts thermiques


Définition d'un pont thermique
Un pont thermique est une partie de l’enveloppe du bâtiment où la résistance thermique, par ailleurs uniforme,
est modifiée de façon sensible par une absence ou une réduction locale de l’isolation thermique.
Les ponts thermiques entraînent des déperditions de chaleur supplémentaires par rapport aux déperditions à
travers les parois du bâtiment. Dans un bâtiment non isolé, les ponts thermiques représentent de faibles
déperditions (en général inférieures à 15 %) car les déperditions totales par les parois sont très élevées.

Fig 9 : Perte de chaleur à travers un pont thermique

En revanche, dès lors que les parois sont fortement isolées, le pourcentage de déperditions dû aux ponts
thermiques devient important. Il est de plus de 30 %. Mais, les déperditions globales sont très faibles.
Les principaux ponts thermiques d’un bâtiment se situent aux jonctions des façades et planchers, façades et
refends, façades et toitures, façades et planchers bas.
Au niveau des percements (portes, fenêtres...), il s’agit de ponts thermiques structuraux. Ces ponts thermiques
sont plus ou moins importants selon la constitution des parois, si elles sont isolées ou non.
Les déperditions de chaleur dues aux ponts thermiques linéaires sont quantifiées par un coefficient linéique ψ
exprimé en Watt par mètre et par Kelvin (W/(m.K)). Plus ψ est grand, plus les pertes de chaleur à travers le
pont thermique sont importantes.

Les différents types des ponts thermiques

Il existe deux grands types de ponts thermiques :

• Les ponts thermiques des liaisons : ils se trouvent à la jonction de deux parois de l’enveloppe du
bâtiment ;

• Les ponts thermiques intégrés : une paroi est presque toujours constituée de plusieurs composants
assemblés entre eux par collage, vissage ou assemblage mécanique. Si leur conception n’est pas
correcte, ces assemblages représentent autant de petits ponts thermiques intégrés au système, d’où leur
appellation de ponts thermiques intégrés ou liés aux systèmes de parois ou d’isolation.

Traitement d'un pont thermique


Les ponts thermiques ne sont pas une fatalité et il est possible de les combattre pour éliminer ou au moins
limiter au maximum leurs effets. Les solutions pour lutter contre les ponts thermiques sont les suivantes :
• Les efforts à la conception : en privilégiant une conception empêchant les ponts thermiques
structurels, on peut éliminer une bonne partie des déperditions sur ce poste;

• Le choix des matériaux et le recours à l’isolation répartie : les matériaux à isolation répartie sont
des matériaux qui remplissent à la fois la fonction de structure porteuse et d’isolation. Par commodité,
les structures à ossature bois sont également considérée comme des matériaux à isolation répartie.
En effet, ce mode constructif permet de s’affranchir des ponts thermiques structurels et parfois, si
cela est suffisamment réfléchi, des ponts thermiques intégrés ;

• L’isolation par l’extérieur : elle permet de minimiser les ponts thermiques (surtout en collectif ou
sur les maisons à étage) pour les refends et les planchers intermédiaires. De plus ce procédé permet de
conserver l’inertie ;
• L’utilisation de rupteur de ponts thermiques : en assurant la continuité verticale de l’isolation au
niveau des liaisons entre dalles, refends ou balcons et la façade ils permettent d’éliminer une grande
partie des déperditions sur ces jonctions. En rénovation, le mur de refend a été désolidarisé du mur
extérieur et la nouvelle jointure est réalisée avec de la brique alvéolaire volcanique isolante.

Les déperditions thermiques d'un local chauffé


Les déperditions thermiques d’un local chauffé sont calculées par la relation :

𝐷𝐿 = ∑ 𝑑𝑝

𝐷𝐿 : Déperditions thermiques du local exprimées en W/°C ;

𝑑𝑝 : Déperditions thermiques de parois exprimées en W/°C.

Les déperditions thermiques d'une paroi


Les déperditions thermiques d’une paroi sont divisées en deux groupes :

• Déperditions thermiques surfaciques : elles représentent les déperditions de la chaleur à travers les
surfaces ;
• Déperditions thermiques linéiques : elles représentent les déperditions de la chaleur entre la liaison de
deux éléments.
Les déperditions thermiques d’une paroi peuvent être déterminées par la relation suivante :

𝑑𝑝 = ∑ 𝑎. 𝑈(𝑒′) . 𝐴(𝑒′) + ∑ ψ(e′1 , e′2 ). l(e′1 , e′2 )

• a : coefficient qui tient compte des effets de certaines conditions de bord ;

• 𝑈(𝑒′) : coefficient de déperdition thermique surfacique de l’élément considéré exprimé en w/m2 °C ;

• 𝐴(𝑒′) : surface de l’élément considéré exprimée en m2 ;

• ψ(e′1 , e′2 ) : coefficient de déperdition thermique linéique entre les deux éléments exprimé en w/m °C
;

• l(e′1 , e′ 2 ): longueur de la liaison entre les deux éléments exprimée en m.

Tab 3 : Valeurs du coefficient a

Le coefficient de déperdition thermique surfacique U


Le coefficient de déperdition surfacique d’une paroi est déterminé par l’expression suivante :

1 1
U= 1 1 ei =
+ +∑ Re +Ri +RT
he hi λi

Pour les portes et les fenêtres, on peut utiliser les tableaux ci-dessous :

Tab 4 : coefficient de déperdition surfacique pour les fenêtres


Tab 5 : coefficient de déperdition surfacique pour les portes

Le coefficient de déperdition thermique linéique ψ


Le coefficient de transmission thermique linéique moyen ψ du pont thermique dû à la liaison de deux parois,
dont lune au moins est en contact avec l’extérieur, ne peut excéder les valeurs indiquées dans le tableau ci-
dessous.

Tab 6 : Coefficient de transmission thermique linéique moyen ψ

Tab 7 : Coefficient de déperdition linéique ψ pour les liaisons des murs avec les portes et les fenêtres
Coefficient de déperdition linéique T pour les liaisons des murs avec les planchers et les autres murs
Deux parois identiques composées de mêmes matériaux :

Tab 8 : Valeurs des coefficients de déperdition linéique

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