Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Chauffage
pour A.
Zone de confort
A: bon bâtiment
B: bâtiment inadapté
Longue période de chauffage pour B C: climat extérieur
1
1 - INTRODUCTION ET RAPPELS DE PHYSIQUE DU BÂTIMENT
Un bâtiment inadapté à son climat, (un exemple typique est un hôtel d'une grande chaîne
internationale quelconque) a tendance à surchauffer en saison chaude et à être glacial en
saison froide. Ces bâtiments consomment de grandes quantités d'énergie pour assurer un
confort acceptable.
Hors norme
Selon anciennes normes
Selon normes actuelles
Solaire passifs, Minergie
2
ENERGETIQUE DU BATIMENT
mesures d'économie d'énergie seront les plus efficaces et les mieux à même d'offrir un confort
élevé.
La connaissance des flux d'énergie au travers d'un bâtiment est nécessaire à la prise de déci-
sions ou à la planification de travaux, notamment pour les tâches suivantes:
Tenir compte de tous les critères voulus dans le choix de stratégies possibles lors de réno-
vation ou de construction d'ensemble d'immeubles. Parmi les critères à envisager, il y a
non seulement le coût, l'esthétique ou l'habitabilité, mais aussi la consommation d'énergie.
dimensionner correctement les installations énergétiques, en calculant la puissance de
pointe minimum nécessaire;
prévoir la consommation annuelle et la minimiser en choisissant la variante la plus éco-
nomique globalement, tout en tenant compte du confort et des contraintes architecturales.
Diminuer la consommation d'énergie primaire en minimisant tous ces flux, en les faisant
passer aux bons endroits et en captant au mieux la chaleur de l'environnement (énergie so-
laire, pompes à chaleur) est un problème où la physique a déjà apporté des solutions et qui
continue à être étudié. Les solutions à ce problème particulier peuvent entraîner des problè-
mes ailleurs, et en tous cas ont une influence sur les diverses caractéristiques du bâtiment. De
ce fait, il ne faut pas se restreindre à des examens sectoriels pour résoudre des problèmes dans
le bâtiment, mais toujours envisager toutes les conséquences d'une modification.
Le but premier de ce cours est de présenter des modèles physiques du bâtiment, de ses instal-
lations et des occupants, permettant de mieux comprendre l'écoulement des flux d'énergie au
travers du bâtiment.
fique c [J/kg K], de la différence de température 'T[K], il faut une quantité de chaleur Q [J]
nue dans un matériau donné. Pour chauffer une masse m [kg] d'un matériau de chaleur spéci-
3
1 - INTRODUCTION ET RAPPELS DE PHYSIQUE DU BÂTIMENT
Ce dernier phénomène implique une migration combinée de chaleur et d'eau. Il peut être la
source de problèmes d'humidité (moisissures, gel, dégâts) rencontrés dans des bâtiments.
Le transfert de chaleur implique un flux de chaleur (en Watt) qui exprime la quantité d'énergie
passant chaque seconde au travers d'une surface quelconque, ou, localement, une densité de
flux de chaleur (en W/m²) qui exprime la quantité d'énergie transmise chaque seconde au
travers d'une surface unité.
Les modèles mathématiques utilisés pour décrire le transfert de chaleur dans le bâtiment sont
décrits dans les chapitres où ils sont utilisés.
Rayonnement solaire
1,0 - au niveau de la mer.
Ciel serein, soleil à 30°
au-dessus de l'horizon
0,5 -
UV visible IR
0-
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
Longueur d'onde [µm]
Figure 1.3: Spectre du rayonnement solaire
Au niveau du sol, le rayonnement direct, provenant en droite ligne du soleil est donc diminué
en intensité et son spectre est modifié. De plus, une composante diffuse apparaît, provenant du
ciel bleu par temps ensoleillé, et des nuages plus ou moins gris par temps couvert. L'intensité
de ces deux composantes doit être prise en compte pour le calcul des gains solaires.
La puissance totale du rayonnement solaire reçu par la Terre est de l'ordre de 170'000 TW,
mais une partie de ce rayonnement est directement réfléchie vers l'espace. A la surface de la
Terre, les endroits les plus ensoleillés, comme le sud du Sahara, reçoivent annuellement envi-
4
ENERGETIQUE DU BATIMENT
ron 2000 kWh/m2. En région tempérée, on en reçoit encore plus de la moitié. Par exemple en
Suisse, la station la plus ensoleillée, Zermatt, reçoit annuellement 1480 kWh/m2, et la région
la moins favorisée, Lucerne, reçoit tout de même 1109 kWh/m2.
Aux altitudes usuelles (proches du niveau de la mer) et dans la zone tempérée, le rayonnement
global (la somme de la composante directe et de la composante diffuse) est au maximum de
l'ordre de 1000 W/m2 sur une surface perpendiculaire au rayonnement solaire. Dans ces mê-
mes conditions, l'intensité du rayonnement diffus représente environ le quart ou le tiers du
rayonnement global. Dans le cas de ciels couverts, il n'y a plus de composante directe, et la
composante diffuse, dont la distribution est d'autant plus isotrope que le ciel est plus couvert,
devient bien plus faible, par exemple de l'ordre de 100 W/m2 sur une surface horizontale pour
un ciel bien couvert.
d'incidence T, soit l'angle que forme la normale à cette surface avec la direction des rayons
La densité d'énergie que reçoit une surface soumise à un rayonnement direct dépend de l'angle
incidents.
Une surface perpendiculaire au rayonnement (T = 0°) reçoit un maximum d'énergie et plus
l'angle d'incidence augmente, plus la quantité d'énergie reçue diminue.
T = 0° T = 60°
Figure 1.4: Incidence du rayonnement solaire sur une surface
La puissance incidente sur la surface Is [W/m2], en ne tenant compte que de la composante
directe perpendiculaire du rayonnement Ib [W/m2], est égale à:
Is = Ib · cos(T) (1.2)
Lorsqu'un rayon est intercepté par une surface, il peut être réfléchi, transmis et/ou absorbé.
Une surface polie (miroir) réfléchit la lumière de façon ordonnée alors qu'une surface dépolie
(feuille de papier) réfléchit la lumière en la dispersant.
La couleur perçue d'un objet se compose des radiations réfléchies par sa surface. Certaines
longueurs d'ondes sont réfléchies, d'autres sont absorbées par le matériau.
5
1 - INTRODUCTION ET RAPPELS DE PHYSIQUE DU BÂTIMENT
Le rayonnement absorbé par une surface est immédiatement transformé en chaleur. Un mor-
ceau de charbon absorbe toutes les longueurs d'ondes et a tendance à s'échauffer car il reçoit
beaucoup de chaleur. On le voit noir (= absence de radiations) puisqu'il ne réfléchit aucune
onde visible. La neige réfléchit les ondes de toutes les longueurs et on la voit blanche (=
toutes les ondes du spectre visible). Une cerise ne réfléchit que les ondes de la longueur
d'onde correspondant au rouge (= 759,4 nm).
Certains corps n'interceptent pas les ondes visibles du rayonnement solaire; ils les transmet-
tent: ils sont transparents. Un vitrage à verre simple transmet 85 % du rayonnement solaire.
son géocentrique G. Il varie au cours de l'année entre -23.45° et +23.45°. Sa variation peut être
Terre) et l'axe de rotation de la Terre autour du soleil (plan de l'écliptique) est appelé déclinai-
6
ENERGETIQUE DU BATIMENT
7
1 - INTRODUCTION ET RAPPELS DE PHYSIQUE DU BÂTIMENT
G est la déclinaison (voir ci-dessus), I la latitude du lieu (comprise entre -90 ° au pôle sud et
+90 ° au pôle nord, zéro à l'équateur), et Z l'angle horaire. On utilise parfois aussi la hauteur
du soleil, qui est égale à 90° - Tz. Un angle zénithal plus grand que 90° correspond au fait que
le soleil est en-dessous de l'horizon.
et de pente E (angle entre la verticale et la normale à la surface, zéro pour une surface hori-
sur un plan horizontal de la normale à la surface, zéro pour le sud, < 0 à l'est, et > 0 à l'ouest)
zontale, 90° pour une surface verticale, compris entre 90° et 180° pour une surface regardant
partiellement vers le sol), est donnée ci-dessous.
cos T = sin G · sinI · cos E - sin G · cos I · sin E · cos Z̝ · cos J
+ cos G · cos I · cos E · cos Z + cos G · sin I · sin E · cos J · cos Z
+ cos G · sin E · sin J · sin Z
(1.7)
1. Sachant que chaque Suisse occupe environ 50 m² de plancher chauffé, estimer le poten-
tiel d'économie d'énergie des bâtiments en Suisse. L'indice de dépense d'énergie moyen
en Suisse est actuellement 700 MJ/m² environ.
2. Calculer la quantité de chaleur nécessaire pour chauffer l'eau d'une douche (environ 20
litres à 40°C) et la puissance qu'il faut pour un débit de 6 litres par minute.