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Département d’Architecture-BEJAIA 3ème Année LMD Architecture

Mme BENALLAOUA S. Module d’équipement 01

Bilan Thermique d’Hiver

D’un Bâtiment

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Mme BENALLAOUA S. Module d’équipement 01

INTRODUCTION :
Dans les pays industrialisés, le secteur «bâtiment » consomme plus du tiers de
l’énergie globale que ce soit pour : l'éclairage, les communications (téléphone, radio,
télévision), la production de biens (fabriques, cuisines, couture, etc.), les transports
(ascenseurs), la circulation de fluides tels que l'air (ventilation), l'eau (eau chaude, chauffage)
ou le chauffage et/ou le refroidissement, pour assurer un climat intérieur confortable. Mais la
plus grande part de l’énergie consommée dans les pays tempérés à froid concerne le chauffage
et le flux de chaleur généré dans le système de chauffage aboutit inévitablement à l'extérieur
(pertes de chaleur).

Faire le bilan thermique d’un local ou d’un bâtiment, consiste à faire l’inventaire de
toutes ses pertes de chaleur (déperditions) citées plus haut, et de tous ses gains (apports).
Pendant la période froide de l’année, du fait que, la température extérieure est très inferieure à
la température intérieure, le bâtiment perd de la chaleur par transmission à travers les parois
en contact avec l’ambiance extérieure et avec le sol. Il en perd également par ventilation
(renouvellement d’air) parce qu’il y’a entrée d’air extérieur froid dans ses locaux et sortie
d’air intérieur chaud.

Pendant la période chaude, il gagne, au contraire, de la chaleur par transmission et par


ventilation du milieu extérieur, la température de l’ambiance extérieure étant, en général,
supérieur à celle des locaux. De plus, sous l’effet de rayonnement solaire, le bâtiment gagne
des quantités de chaleur, qui, en plein été, peuvent de loin être très supérieures à celles
gagnées par des bâtiments non ensoleillés.

À cause de ces grandes différences entre les conditions extérieures hivernales et


estivales, les méthodes de calcul des flux de chaleur échangés par transmission durant l’hiver
et l’été sont totalement différentes, on fera donc la distinction entre le bilan thermique d’hiver
et le bilan thermique d’été.

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1- Pourquoi faire le bilan thermique du bâtiment?


Le premier objectif du bilan thermique d’hiver est de déterminer les besoins de chaleur
du bâtiment en hivers. Pour connaître la puissance de chauffe à installer dans chacun des
locaux d’un bâtiment, il est nécessaire de faire le bilan thermique de chacun de ces locaux.
Pour cela on résonne de la façon suivante:
1. on fait le calcul des déperditions en considérant une température intérieure donnée.
Cette température est celle que l’on désire avoir pour le local considéré, en d’autres
termes c’est la température de confort qui est déterminée par la nature du local et
l’activité qu’il abrite. Pour l’exemple, on considérera une température de 20°C ;
2. on apporte à l’intérieur, par un moyen de chauffage ou un autre, la même quantité
de chaleur que celle qui est perdue et que l’on a calculée en considérant une
température intérieure de 20°C ;
3. de la même manière que l’organisme humain produit la même quantité de chaleur
que celle qu’il perd pour maintenir sa température intérieure constante à 37°c, l’apport
de la même quantité de chaleur que celle que le bâtiment ou le local perd vers
l’extérieur, permet de maintenir sa température intérieure constante et donc en
l’occurrence, pour l’exemple qu’on a pris, 20°C.

Le bilan thermique concerne l’ingénieur en installation et l’architecte:


a)-L’ingénieur en installation:
Faire le bilan thermique est une étape obligée, absolument nécessaire et préalable à toute
installation de chauffage de climatisation ou de conditionnement de l’air.
b)-L’architecte

Un 2ème objectif : Est la possibilité qu’offre le calcul du bilan thermique afin de se rendre
compte de la qualité thermique des bâtiments conçus.

Pour aboutir à cet objectif, le bilan thermique ne doit pas être regardé comme une
simple méthode de calcul des besoins de chaleur, ses composantes doivent être lues par
l’architecte avec un œil critique. Pour que l’architecte arrivera finalement à la maitrise de la
qualité thermique du bâti et son amélioration.

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2. Calcul des déperditions

Pour calculer des déperditions thermiques, on va classer ces dernières en 5 principaux


types de déperditions qui sont les suivant:

• Les déperditions par les parois liées aux différents types du mur et les toitures ;

• Les déperditions linéiques qui dépendent des modes de construction du bâtiment


(ponts thermiques) ;

• Les déperditions par les vitrages ;

• Les déperditions par les différents menuiseries (portes, fenêtres, portes fenêtres,
volets) ;

• Les déperditions par renouvèlement d’air qui est fonction des débits d’air extrait.

Figure 1 : le pourcentage de ces déperditions Dans une maison conventionnelle,

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3. Les besoins calorifiques d’un local:


Pour mesurer les besoins calorifiques d’un bâtiment, un certain nombre de
connaissances sur le bâtiment devrons être bien définies :
 Les surfaces d’enveloppe exposées à l’extérieur ;
 Système constructif adopté ;
 Les matériaux de construction utilisés ;
 Le type et la surface des ouvertures ;
 L’exploitation du bâtiment ;
 Les dégagements internes de chaleur produits par les occupants et par le matériel
tel que l’éclairage, la cuisson, etc.;
 La classe d’exposition du bâtiment au vent (force du vent, site, situation vis-à-vis
d’éventuels autres bâtiments).
- Ces besoins calorifiques sont déterminés en considérant, dans une première étape, un régime
stationnaire d’écoulement de la chaleur. Les températures des deux ambiances intérieure et
extérieure sont donc connues et considérées comme constantes au cours du temps.
- Le bilan thermique d’hiver du bâtiment est fait pour les conditions les plus défavorables,
c’est-à-dire pour les journées les plus froides de l’année.
Lorsque les températures intérieures et extérieures sont constantes au cours du temps,
le régime d’écoulement de la chaleur est stationnaire, les besoins de chaleur des locaux sont
obtenus en faisant la somme algébrique des déperditions et des apports de chaleur.
Et puisque on a deux genre de déperditions (transmission et ventilation), leurs calcul se fait
par conséquent séparément.

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4. Les Données de base :


4. 1. Température extérieure de base :
En Algérie la température extérieure de base « Te » est fixée par le document
technique règlementaire (D.T.R), elle ne présente pas la température la plus basse de l’année,
elle est plutôt définie comme étant la température la plus basse qui arrive au moins

4. 2. Température intérieure de base :


La température intérieure de base « Ti » est donnée en fonction de la nature des
locaux. Pendant les journées les plus froides de l’année, il est nécessaire que l’installation de
chauffage puisse assurer cette température.
 Lorsque les températures intérieures et extérieures d’écoulement de la chaleur est
stationnaire, les besoins de chaleur des locaux sont obtenus en faisant la somme
algébrique des déperditions et des apports de chaleur.

4. 3. Zone climatique :
Selon le document technique règlementaire (D.T.R), les zones climatiques sont
déterminées suivant la saison et la situation géographique.
On peut distinguer deux zoning, un zoning d’hivers et un zoning d’été
a) Zoning d’hiver

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b) Zoning d’été:

 Récapitulation des données climatiques par zone (Hiver)

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 Récapitulation des données climatiques par zone (Hiver)

 Zone climatique en Algérie :


Rivage de la mer et parfois le versant Nord des chaîne côtière
A
B Plainte derrière le rivage de la mer et les vallées entre les chaînes côtière et l’Atlas Tellien
B’ Au sein de la zone B, on distingue la sous zone B’ qui comprend la vallée de l’Oued Chlef
C Hauts plateaux compris entre l’Atlas Tellien et l’Atlas Saharien
D Sahara
D’ Au sein de la zone D.

 Température extérieure de base en fonction de la zone climatique et de l’altitude

Zone Altitude T de base « Te » en °C


A < 300 6
300 à 500 3
500 à 1000 1
> 1000 -1
B <500 2
500 à 1000 1
>1000 -1

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B’ <500 0
>500 Voir zone B
C 500 à 1000 -2
>1000 -4
D <1000 5
>1000 4
D’ <1000 5

Températures intérieure « Ti » recommandées en fonction de la destination des locaux

Habitation Ti École Ti Hôpitaux Ti Piscines Ti Autres Ti


Séjour 20 Classes 20 Ch. Malade 22 Hall. 23 Bureaux 20
S.D.B. 21 Douche 22 Ch. 23 Douche Magasins
24 Opération 25 Cabine de 20 Boutiques 18
Cuisine 15 Circulation 15 Salle d’opér 15 Désab Locaux
à1 Gymnase 15 Personnel 18 Lavabo.Vest. 19 industrie 10
Dégagement 8 Dégagement annexes Suivant à
Garage 15 Activité 18
10 physique

5. Les déperditions :

5. 1. Déperdition calorifiques par transmission «Q0 »

Une paroi d’un local chauffé en hiver perd de la chaleur vers l’extérieur ou bien vers
un local dont la température est plus basse en régime stationnaire, le flux de chaleur est donné
par la relation :

q0: flux de chaleur perdue par la paroi (W),


K : coefficient de transmission globale de la chaleur [ w/ (m.°C)],

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K : coefficient de transmission linéique (lié à l’existence de pont thermique),
l : longueur du pont thermique(m)
S : surface de la paroi (m²) ,
Ti: température du local considéré en (°C),
Te: température extérieure ou celle du local voisin (°C)

Lorsqu’une paroi de local est constituée de parties ayant des coefficients K différents
(existence de portes, de fenêtres ou de parties de compositions différentes), l’utilisation de
l’équation précédente, pour le calcul des ses déperditions, devra se faire pour chacune des
parties séparément, on obtient donc, les déperditions de tout le local par:

n : nombre d’éléments architecturaux (murs, plancher, baies vitrées…..) qui composent le


local est qui sont le siège de déperdition ou d’apports).

5. 2. Déperdition calorifiques par ventilation «Qv »


Le vent joue un rôle tant sur la détermination des puissances de chauffage que sur celle
des consommations. Il est pris en compte dans le calcul des déperditions par renouvellement
d’air. Des conduits de ventilation sont souvent aménagés dans les bâtiments, soit pour amener
de l'air frais dans des pièces borgnes, soit pour évacué l'air vicié de pièces particulièrement
contaminées (toilettes, cuisines, salles d'eau) ou de locaux borgnes.

A. La ventilation
Les flux d’air réels que l’on rencontre dans les bâtiments résultent des effets combinés
de la force thermique et de celle du vent. Elles peuvent opérer dans le même sens ou en sens
contraires selon la direction du vent et selon que la température intérieure ou extérieure est
plus élevée.
La seule force thermique ne produit qu’un faible mouvement de la masse totale de l’air
tandis que la pression de vent peut provoquer un flux d’air à travers toute la pièce, il peut être
contrôlé par les détails de conception des ouvertures orientation des bâtiments et des bais

La ventilation des bâtiments en hiver se traduit par une déperdition de chaleur.


L’entrée d’air extérieur froid engendre la sortie vers l’extérieur de la même quantité d’air
chaud, le remplacement de l’air par de l’air froid qu’il faudra chauffer est une déperdition de
chaleur. Celles proportionnelles au débit d’air mis en jeu.

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B. Contrôle des débits

Le débit de ventilation doit être suffisant pour assurer la qualité de l'air, mais réduit au
minimum pour éviter le gaspillage d'énergie. Il doit donc être contrôlé en fonction de la
demande.

Ce contrôle peut être :

 manuel, par l'ouverture des fenêtres et des grilles de ventilation ;


 enclenchement d'un ventilateur (hotte de cuisine par exemple) ;
 piloté par une horloge, dans les cas où la demande a un horaire fixe connu
(par exemple dans les bureaux) ;
 contrôlé par des capteurs de polluants, qui règlent le débit de manière à
maintenir la concentration de ce polluant prés d'une valeur de consigne.

C. Ouvertures de ventilation
Il existe de multiples manières de pratiquer des ouvertures contrôlées pour la
ventilation. Les fenêtres sont souvent utilisées pour la ventilation naturelle. Ces ouvrants
peuvent se classer en différents types, selon la manière de les ouvrir.

- Les vantaux coulissants se déplacent parallèlement à leur plan. Cette catégorie


comprend les fenêtres à guillotine, les fenêtres escamotables vers le haut ou le bas et
les vitrages coulissants horizontaux. Ce sont les fenêtres à déplacement parallèle.
- Les fenêtres à guillotine comprennent un châssis supérieur et un châssis inférieur qui
coulissent l'un devant l'autre et, grâce aux contre poids latéraux, peuvent se maintenir
en n'importe quelle position. On peut obtenir une ventilation suffisante dans bien des
cas en n'ouvrant que fort peu en haut et en bas.

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Figure2 : Types d'ouvrants, classés selon la manière de les ouvrir

 L'ouvrant à la française tourne autour d'un axe vertical, en général vers l'intérieur
(comme en Suisse) mais parfois aussi vers l'extérieur (aux Pays Bas par exemple).
 Les châssis tombants ont leur axe de rotation à la traverse inférieure et s'ouvrent
vers l'intérieur.
 Les ouvrants projetant s'articulent sur l'axe horizontal supérieur. Ils s'ouvrent vers
l'extérieur.
 L'axe de l'ouvrant basculant est horizontal, alors que l'ouvrant pivotant tourne
autour d'un axe vertical. Les axes de ces deux ouvrants se trouvent au centre de
l'ouvrant.
 Les vantaux coulissants se déplacent parallèlement à leur plan. Cette catégorie
comprend les fenêtres à guillotine, les fenêtres escamotables vers le haut ou le bas
et les vitrages coulissants horizontaux.
 Pour améliorer l'étanchéité à l'air de ces vitrages, on peut les plaquer contre le
châssis en position fermée. Ce sont les fenêtres à déplacement parallèle.
 Les fenêtres à guillotine comprennent un châssis supérieur et un châssis inférieur
qui coulissent l'un devant l'autre et, grâce aux contre poids latéraux, peuvent se

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maintenir en n'importe quelle position. On peut obtenir une ventilation suffisante
dans bien des cas en n'ouvrant que fort peu en haut et en bas.

Les ouvrants peuvent être combinés dans une composition présentant plusieurs types.
Il est ainsi possible de combiner les avantages des divers types.

Figure 3 : Combinaison d’ouvrants.

L’industrie du bâtiment offre plusieurs types d’ouvertures spécialement destinée à la


ventilation. La figure qui suit en présente quelques exemples. Ces ouvertures sont étudiées
pour assurer un débit réduit au strict nécessaire pour assurer une qualité d’air correcte en
hiver.

Figure 4 : Types d’ouvertures pour la ventilation.

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Figure 5 : Ventilation diurne en hiver, transversale du sud au nord (à gauche) ou du nord au


sud avec effet de cheminée (à droite)

Figure 6 : Distribution de l'air des conduits au niveau du corridor

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Figure 7 : Ventilation naturelle.

L’inclinaison des bâtiments par


rapport à la direction des vents leur
assure une meilleure protection.

À 45°, réduction de 50% parfois


66%

Orientation des bâtiments face aux


vents implique que les bâtiments
reçoivent l’impact total de la
vitesse du vent permettant de
profiter des brises d’été.

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5.2.1. Déperdition par ventilation contrôlée

Lorsque le bâtiment est doté d’une installation de ventilation mécanique contrôlée (V.M.C)

Qv : perte de chaleur par ventilation (W),


G: debit d’air (m³/s).
C : chaleur volumique de l’air (1.224 kj/ m³°C).

5.2.2. Déperdition par ventilation non contrôlée

Qv : perte de chaleur par ventilation (W)


Σ (ai li )A : perméabilité des portes et des fenêtres au vent (m³/h)
R: caractéristique du local (sans dimension)
H: caractéristique d’immeuble
Ze : Majoration pour fenêtre d’angle (sans dimension)

a) perméabilité des portes et des fenêtres au vent


La perméabilité unitaire a1 par mètre de longueur de joint de l’ouverture i , est donnée
en [m³ /(m.h)] . Sa valeur dépond de la nature des ouvertures (bois, matière synthétique,
métal), et de la qualité de leur exécution. La perméabilité totale d’une longueur total de joint li
est donnée par ai li en m³ /h.

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Lorsque la paroi au vent considérée contient n ouvertures, sa perméabilité est donnée par:

L'air se déplace des zones de haute pression vers les zones de basse pression, tout comme la
chaleur se déplace des zones à température plus élevée vers les zones à température plus
faible.
Tableau : Perméabilité des joints a par mètre de longueur [m³/(m.h)]

L'air se déplace des zones de haute pression vers les zones de basse pression, tout
comme la chaleur se déplace des zones à température plus élevée vers les zones à température
plus faible.
Dans un bâtiment, deux causes peuvent être à l'origine d'une différence de pression entre
l'extérieur et l'intérieur : Le vent exerce une pression sur les façades exposées et une
dépression sur les façades opposées.

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Figure 8 : régime de pression autour d’un bâtiment sous l’action du vent.

Figure 9 : défauts d’étanchéité des bâtiments qui sont des sources de courants d’air inconfortables.

b) Caractéristique du local « R »:
Sous l’action du vent, l’air pénètre dans un local par les ouvertures au vent dont la
perméabilité est (al)A , il en ressort le même débit d’air intérieur par les ouvertures sous le
vent et dont la perméabilité est (al) P, le débit d’air s’écoule à travers le local dépend des deux
perméabilités, ce débit est proportionnel à la caractéristique de local R qui représente la
perméabilité du local entier et qui est donnée par :

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Un local qui n’a pas du tout d’ouverture sous le vent, (al) P = 0 a donc une
perméabilité R = 0. Ce local n’est par conséquent pas du tout perméable au vent et n’est le
siège d’aucune déperdition par ventilation.
Au contraire, pour la même perméabilité au vent (al) A, l’augmentation de la perméabilité
des ouvertures sous le vent entraine l’augmentation de la perméabilité R du local.

c) Caractéristique d’immeuble « H »: ou classe d’exposition au vent


La caractéristique d’immeuble tient compte de la classe d’exposition au vent, du
bâtiment. La plus ou moins grande exposition au vent est déterminée par:
1. la région ou se trouve la construction (région à vents forts ou à vents normaux)
2. le site (site protégé découvert ou très découvert, en tenant compte des obstacles et de
la hauteur des bâtiments).
3. la position du bâtiment vis-à-vis des éventuels bâtiments qui l’entourent (maison
d’alignement ou maison isolée)

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d) Majoration pour fenêtre d’angle « Ze »


Dans le cas ou il existe des fenêtres et /ou des portes sur deux murs extérieurs contigus
qui forment un angle, le débit d’air qui s’écoule à travers le local sous l’action du vent s’en
trouve augmenté de 20 %, dans les conditions les plus défavorables, comparativement au cas
ou il n’existe pas de fenêtres d’angle.

Pour cela, il existe des fenêtres d’angle où les


pertes de chaleur par ventilation du local considéré
doivent être majorées de 20 %, dans la situation contraire,
cette majoration est supprimée. En d’autres termes, la
majoration Ze peut prendre deux valeurs :
1. existence de fenêtre d’angle Ze = 1.2
2. Pas de fenêtres d’angle Ze= 1

5.3. Déperditions calorifiques totales «Q 0v »


Les déperditions de chaleur totales d’un local ou d’un bâtiment représentent la somme
des déperditions par transmission «Q0 » et des déperditions par ventilation «Q v ».

Les déperditions Q 0v sont les pertes de chaleur lorsque le bâtiment ou le local est
soumis aux conditions intérieures et extérieures considérées dans leur calcul. Pour assurer le
chauffage, on devra mettre en place une puissance de chauffe supérieure à ces déperditions.
Cette puissance à installer représente les besoins de chaleur. Il y a donc une différence entre
les déperditions de chaleur d’un local ou d’un bâtiment et les besoins de chaleur
correspondant. Comme on peut le voir dans ce qui suit, les besoins de chaleur sont en général
plus élevés que les seules déperditions.

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5.4. Besoins de chaleur «QT» :
Ce besoin représente la somme algébrique des besoins de chaleur relatifs aux
déperditions par transmission et ventilation et des apports internes de chaleur, soient :

1. Relatifs aux déperditions par transmission «Q0»


Les déperditions de chaleur «Q0 » ont été calculées en utilisant les températures
extérieure et intérieure de base, qui pour chacune, ont une valeur constante. Lorsque le
bâtiment est déjà chaud, le fait d’apporter dans les locaux une quantité de chaleur égale à celle
qui est perdue vers l’extérieur, permettra de garder le bâtiment chaud c’est-à-dire que la
température intérieure restera constante. C’est le régime stationnaire.
Dans la réalité, lorsqu'il y’a une réduction ou une interruption de l’exploitation de
l’installation de chauffage au cours de la journée, la température des locaux n’est plus
constante au cours de temps. Après la reprise du chauffage, le régime de transfert de chaleur
entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment n’est plus stationnaire.
De la même manière, des parois d’orientations différentes, subiront un effet de soleil
différent et leurs régimes respectifs de transfert de chaleur seront non seulement non
stationnaires mais de plus différents.
Donc, du fait que dans la réalité la transmission de la chaleur ne se fait pas en régime
parfaitement stationnaire, on fera la distinction entre les déperditions de chaleur par
transmission «Q0» qui, elles, ont été calculées en régime stationnaire, et les besoins de
chaleur «QT» qui leur correspondant. Les besoins de chaleur sont obtenus en majorant les
déperditions par transmission et cela en utilisant les majorations élémentaires suivantes :

Zu : pour interruption de l’exploitation


Za : pour compensation des parois froides
Zh : pour l’orientation

Pour avoir l’expression des besoins de chaleur suivant la relation:

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a) Majoration « Zu » : pour interruption de l’exploitation

En thermique du bâtiment on fait la distinction entre trois classes de bâtiment et cela en


fonction de leur régime d’exploitation.
A. exploitation continue avec juste une réduction nocturne : la première classe de
bâtiment est représentée par les immeubles d’habitation qui sont exploités 24 heures
sur 24 et qui sont par conséquent chauffés sans discontinuité. Leur chauffage peut
juste être réduit pendant la période nocturne ;
B. exploitation avec une interruption d’une durée de 9 à 12 heures: la deuxième classe de
bâtiment concerne les immeubles administratifs ou bien des magasins qui ne sont
chauffés que pendant le jour ;
C. exploitation avec une interruption journalière de 12 à 16 heures de durée: certains
bâtiments d’usines ou bien des écoles qui ne travaillent que 8 heure.
Suivant que les bâtiments appartiennent à l’une ou l’autre des trois classes citées ci-
dessus, leur chauffage nécessitera une plus au moins grande durée pour assurer la remontée en
température jusqu’aux conditions du confort après la durée d’interruption du chauffage.

b) Majoration « Za » (pour compensation des parois froides)

Pour les deux locaux de la figure, la température de 20°c pour l’air intérieur y est
assurée en leur apportant par le chauffage, l’équivalent de leurs déperditions respectives.
Cependant on peut constater dans le local 2, tous les murs extérieurs, sont par conséquent
froids sur leur face intérieure donnant une température moyenne radiante et donc une
température ressentie beaucoup plus basse que dans le local 1, ou Il y’a qu’un seul mur
extérieur.

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c) Majoration « ZH » (pour l’orientation)

La majoration « ZH » est en relation avec l’action du soleil sur les différentes parois
extérieures des locaux, elle est appliquée en une seule fois à tout le local.

Concernant les locaux sans influence solaire la majoration « ZH » est supprimée.

2. Les apports internes de chaleur :

Les apports internes de chaleur représentent essentiellement des quantités de chaleur


produite à l’intérieur des locaux. Ces apports ont pour origine:

- Les occupants (environ100w par occupant en moyenne, pour plus de précision


consultez tableau TD)
- l’éclairage artificiel (la puissance électrique installée pour l’éclairage se
transformant intégralement en chaleur)
- le matériel (chaleur dégagée par différentes sortes de machines, d’appareils de
cuisson, ETC)

Pour l’éclairage artificiel et le matériel, on ne prendra en considération que les appareils qui
seront en fonctionnement durant toute la durée de l’exploitation du local.

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CONCLUSION
Dans les pays industrialisés, le secteur « bâtiment » consomme plus du tiers de
l’énergie globale, on parle de 30 à 40% de la consommation totale en énergie. De ce fait, les
logements représentent le plus grand gisement d’économies d’énergie. Ainsi, l’amélioration
de la performance énergétique est une priorité !!

Faire le bilan thermique fait prendre donc, conscience que les pertes de chaleur sont
inévitables et ne peuvent être complètement supprimées, il est cependant possible, avec une
assez bonne connaissance de la thermique du bâtiment, de les minimiser lors de la conception.

Une fois le bâtiment conçu et réalisé, l’équipement thermique qu’il reçoit doit
combattre des flux de chaleur imposés, moyennant le cout, qui dans certain cas (bâtiment mal
conçu thermiquement) est souvent loin d’être raisonnable.

La connaissance de la thermique du bâtiment en général, et des lois de transmission de


la chaleur en particulier, ne permettent pas uniquement le contrôle de l’écoulement de la
chaleur entre intérieur des bâtiments et l’extérieur, mais également la participation à la
réalisation du confort des utilisateurs déjà au départ dépond de la conception. On peut, en
ignorant la thermique du bâtiment, concevoir des constructions qu’il est impossible de
chauffer ou de rafraichir convenablement.

BIBLIOGRAPHIE

LIÉBARD A. & DE HERDE A.,Ed. Traité d'Architecture et d'Urbanisme Bioclimatiques,


Obser’ER, Paris, 2005

DESMONS Jean. Aide-mémoire Génie climatique. 2e édition DUNOD, Paris, 2008, 2009.
438p

MAZOUZ, Said. Confort thermique. Département d’architecture de l’université de Biskra,


1ère Année Post‐graduation, Cours,

MOREL Nicolas et Edgard Gnansounou. Énergétique du bâtiment. 2007. 221p.

SAMAI Mustapha . Cours. Université de Sétif. Sans date.

SARAOUI .ATTAR .Selma. Cours. Université de Béjaia. Sans date.


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