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Titre du Cours: Sciences du Bâtiment

Matière: Sciences du
Bâtiment

Chapitre V: BILAN THERMIQUE


(CALCUL DES CHARGES)
I. INTRODUCTION

Le confort thermique des usagers d’un bâtiment passe par le respect des consignes de
température et d’hygrométrie.
Ces conditions de confort sont imposées par un cahier des charges (CCTP) avec une
tolérance et doivent pouvoir être maintenues, quelles que soient les perturbations climatiques
internes ou externes, en été comme en hiver. Pour cela, la mise en place d’une installation est
indispensable.
On appelle "charges" les facteurs physiques intérieurs et extérieurs qui perturbent la
température et l’hygrométrie d’un bâtiment. Elles jouent donc un rôle très important dans le
dimensionnement d’une installation de climatisation. Les équipements devront en effet être
suffisamment puissants pour palier aux plus fortes perturbations prévisibles, en été comme en
hiver.
Le calcul des charges doit se faire dans les conditions de base qui mènent aux charges maximales et
qui permettent de connaître les puissances à installer.
Les charges peuvent être classées en 2 catégories:
Charges intérieures Charges extérieures
- Occupants - Ensoleillement
- Machines - Infiltration d’air
- Eclairage - Conduction
- Evaporation - Convection
II- Méthodes de calculs utilisées
Pour le calcul de la charge frigorifique de climatisation, il existe une multitude de méthode aussi
différentes les unes des autres à savoir :
 La méthode des surfaces climatisées ;
 La méthode simplifiée York ;
 La méthode simplifiée Carrier ;
 La méthode détaillée de Libert ;
 La méthode détaillée utilisant un logiciel sous Excel.
Nous présenterons de façon détaillées et succinctes chacune des méthodes ci-dessus
citées mais c’est la méthode que nous allons utilisé.
1- Méthode des surfaces climatisées:
La méthode dite des surfaces climatisées ou encore des ratios permet d’obtenir la charge
frigorifique de climatisation d’un local à partir de la connaissance de la surface du plancher du local
à climatiser. C'est-à-dire qu’à partir de la connaissance de la surface du plancher, de la position par
rapport au soleil à l’heure de calcul et enfin du possible apport de chaleur des occupants ou des
machines en fonctionnement, on peut obtenir une valeur approchée du bilan frigorifique du local.
Cependant, cette méthode ne donne aucun renseignement sur la température extérieure
considérée ainsi que des conditions de confort à satisfaire. C’est pour quoi, la méthode ne peut
vraisemblablement pas être utilisée lorsque les conditions de températures et d’hygrométries sont
exigées. Les valeurs sont données sous forme de ratios. Ces ratios sont en watt par mettre carré
(w/m²) et varient de 150 (cas le plus simple) à 255 w/m² (voir tableau ci-dessous).
Tableau :Fiche de calcul de la charge frigorifique par la méthode des surfaces climatisées ou ratios

FONCTION DU LOCAL FACTEUR


W/m²
min max
Local non exposé au soleil et sans aucune génération de 150 170
chaleur interne
local non exposé au soleil mais avec un léger apport de 170 200
chaleur dû aux appareils ou aux personnes
Local exposé au soleil sans apport de chaleur interne 200 225
local exposé au rayonnement solaire avec un léger apport 225 255
de chaleur interne
Local exposé au rayonnement avec apport important de faire un calcul détaillé dans ce cas en
chaleur dû aux apports importants de chaleur dû aux prenant en compte la chaleur effective
appareils internes apportée par chaque élément
2- La méthode simplifiée York
La méthode simplifiée York (fabriquant de climatiseur) est celle qui est conseillée aux utilisateurs
non spécialisés dans le domaine du froid pour le calcul du bilan frigorifique par la société EXACLIM qui est
spécialisée dans le domaine du chauffage et de la climatisation. Elle se présente sous forme de feuille de
calcul sous Excel. Elle prend en compte :
•L’orientation géographique des locaux.
•La position réelle des parois vitrées ou opaques ensoleillées ou non.
•La chaleur dû aux occupants.
•La chaleur dû à l’éclairage et aux divers autres appareils. La méthode simplifiée York permet d’obtenir une
charge frigorifique approchée et ne peut vraisemblablement pas être utilisée dans le cas où des conditions de
températures et d’hygrométrie sont exigées. Egalement , la méthode simplifiée York permet de maintenir
une température de 24°C dans le local. Cependant, on n’a aucune information concernant le mois, l’heure et
la température extérieure prise en compte pour le calcul
3-Méthode simplifiée carrier
La méthode simplifiée carrier est l’une des méthodes les plus utilisées. Elle se présente sous forme
de logiciel fait. Elle a été conçue par le constructeur de climatiseur du même nom dans le but de
permettre aux utilisateurs, non spécialisés dans le domaine, de réaliser, sans beaucoup de peines et
de manière simplifiée, un bilan frigorifique qui leur permettrait de maintenir une température de
24°C à l’intérieur du local considéré. Elle prend en compte :
•L’orientation géographique des locaux.
•La position réelle des parois vitrées ou opaques ensoleillées ou non en fonction de la position du
soleil à l’heure de calcul.
•La chaleur dû aux occupants et le renouvellement de l’air intérieur des locaux.
•La chaleur dû à l’éclairage et aux divers autres appareils.
Cette méthode simplifiée permet seulement d’obtenir un bilan frigorifique approché et ne peut être
utilisée dans le cas où des garanties précises de températures et d’hygrométries sont exigées.
4- Méthode détaillée de Libert
La méthode détaillée Libert est un processus de calcul de la charge frigorifique pour le
conditionnement d’air. Elle se présente sous forme de feuille de calcul sous Excel qui résume en
long et en large chacune des étapes du bilan frigorifique explicitées dans l’ouvrage de A. Libert
(Ingénieur civil). Elle prend en compte :
•L'altitude où sont situés les locaux;
•Le lieu géographique des locaux;
•Le mois, le jour et l’heure choisis;
•Les conditions de température extérieure et intérieure des locaux;
•Les caractéristiques de l’air extérieur et intérieur des locaux;
•La position réelle des parois vitrées;
•La chaleur dû aux occupants;
•La chaleur dû à l’éclairage et aux divers appareils électroménagers.
Toutes les hypothèses de calculs, les formules, les démarches à adopter, ainsi que tous les
coefficients et toutes les valeurs considérées, sont consignés dans ledit ouvrage.
5- Méthode détaillée utilisant un logiciel sous Excel
Ce programme de calcul sous Excel a été conçu par un étudiant de l’université catholique Louvain en Belgique. Il
permet d'effectuer les calculs de bilans thermiques pour les locaux à climatiser et notamment d’en estimer la puissance
frigorifique. Il tient compte tout particulièrement des conditions de fonctionnement et des particularités spécifiques,
telles que:
•Le mois, le jour et l’heure choisie pour le calcul.
•Les conditions de température extérieure et intérieure des locaux.
•Les caractéristiques de l’air extérieur évoluant le long de la journée
•La position réelle des parois vitrées ou opaques ensoleillées ou non.
•La chaleur dû aux occupants
•La chaleurs dû à l’éclairage et celles des appareils électroménagers.
Le programme de calcul est subdivisé en quinze grandes parties. Chacune des parties étant indépendante de l’autre.
L’utilisateur peut donc, après avoir au préalable pris un maximum d’information sur le local, entamer le calcul de la
charge frigorifique par n’importe quelle partie. Le mieux étant de commencer par le haut du programme c'est-à-dire
part la première partie. De plus, il est vivement conseillé de prendre tout son temps lors du remplissage du tableau car,
une mauvaise appréciation pourrait être source d’erreur.
III-LES CHARGES INTERNES
1. CHARGES DUES AUX OCCUPANTS
Les apports en chaleur sensibles HS et latents HL et par conséquent les apports en chaleur totale (HT= HS + HL)
dépendent:
- des paramètres du climat intérieur (température sèche, humidité);
- de paramètres liés à l’individu (sexe, âge, activité);
- de l’inertie du local;
- de la durée d’occupation (HS seulement)
Les valeurs à prendre en compte sont dans le tableau Annexe A1.
Les apports en chaleur sensible sont décalés dans le temps en raison de l’accumulation de la chaleur dans les murs:
HRS=C.HS Avec:
HRS: apports réels en chaleur sensible ; HS: apports instantanés en chaleur sensible; C: coefficient de correction
(restitution) qui tient compte du temps d’occupation total et de l'inertie du bâtiment (Cf. tableau annexe A2), Comme
les apports en chaleur latente sont immédiats, on a donc des apports réels totaux HRT tels que:
HRT= HRS+ HL= C x HS+ HL
2. CHARGES DUES AUX MACHINES
On distingue deux types de machines:
- celles qui apportent uniquement de la chaleur (moteur électrique, machine de bureau: ordinateur, photocopieuse…etc.)
- celles qui apportent chaleur et humidité (machine à laver, four…etc.)
Les valeurs des apports calorifiques des machines sont généralement données par les constructeurs (sous forme de puissances
électriques et de rendements par exemple).
3. CHARGES DUES A L’ECLAIRAGE
Les apports dus à l’éclairage se font par convection et rayonnement.
Suivant le type d’éclairage l’un ou l’autre des modes de transfert de chaleur est prépondérant:
Rayonnement Convection
Type d’éclairage Lumineux Infrarouge
Lampe à incandescente 10% 70% 20%

Lampe fluorescente 20% 30% 50%

L’énergie rayonnée est tout d’abord absorbée par les murs l’énergie cédé à l’air du local est donc faible.
Lorsque la capacité d’absorption du matériau diminue, la chaleur cédée à l’air augmente.
Lorsqu'on arrête le chauffage la chaleur emmagasinée est restituée ce qui provoque des apports retardés
On a par conséquent: H = M x WAbs
Avec: H: apports réel en [W] WAbs: puissance électrique réellement installée pour l’éclairage M: coefficient de correction
fonction du type d’éclairage, du temps écoulé après allumage, inertie du bâtiment, durée d’éclairage, durée de fonctionnement de la
climatisation.
Remarques: Si l’éclairage reste allumé pendant toute la durée de fonctionnement de l’installation, on prendra un coefficient M=1.
III. LES CHARGES EXTERNES
1. CHARGES DUES AUX INFILTRATION D’AIR
Les infiltrations d’air dépendent de l’étanchéité à l’air des menuiseries ainsi que de la différence de pression entre l’intérieur et
l’extérieur du bâtiment.
Si le local est en surpression il n’y a pas d’infiltration par contre si la pression relative du local est nulle ou si le local est en
dépression, il faudra tenir compte des charges dues aux infiltrations.
Les apports en chaleur sensible
Hs = qmas x CpAir x (Te- Ti)
Avec: Te, Ti: température intérieure et extérieure (°C) CpAir: chaleur massique de l’air: 1,007J/kg/k
qmas : débit massique d’air infiltré, déterminé à partir du tableau ci-dessous:
Nombre de paroi possédant un ouvrant Qm d’infiltration en kg/h/m3 de local
1 1,1
2 1,8
3 2,2
4 2,5
Les apports en humidité
qmvap = qmas x (rse–rs i) Avec: rse, rsi: humidité spécifique de l’air intérieur et de l'air extérieur en
(kge/kgAS)
Les apports enthalpies ou apport totaux: H = qmas x (he-hi) = HS + HL
Avec: he, hi: enthalpie de l’air intérieur et extérieur en [kJ/kgAS]
Remarque
Ti, rsi, hi ne varie pas par contre Te, rse, he évoluent tout au long de la journée (cf. annexe B).
2. CHARGES DUES AUX VITRAGES
Ce sont les apports les plus importants, ils peuvent représenter jusqu’à 80% des charges d’un bâtiment.
III.2.a. Principe
L’apport global du à l’ensoleillement d’un vitrage est la somme de la portion de flux solaire global transmise directement et d’environ
40% de la portion du flux solaire absorbée par le vitrage.
III.2.b. Calcul des apports solaires par un vitrage
Fe = k1 . k2 . Fv . N . j . S
Avec:
k1: si l’encadrement est métallique on applique le coefficient correcteur k1= 1,17
k2: Pour tenir compte d’une altitude différente et du trouble de l’atmosphère on applique un coefficient k2 (cf. en annexe C2)
N: coefficient de correction affectant les apports effectifs maximaux pour un simple vitrage
Fv: facteur solaire du vitrage
j : Flux solaire maximal [W/m2] (cf. en annexe C1)
S: surface réelle d'ensoleillement
2.c. Facteur solaire Fv
Pour tenir compte de la nature du vitrage (épaisseur, traitement éventuel, présence de store..), on introduit la notion de
facteur solaire, noté Fv et tel que:
Fv= Flux transmis par le vitrage antisolaire / Flux total transmis à travers in vitrage
ordinaire
Pour un vitrage simple non protégé Fv=1 Pour un vitrage anti-solaire Fv < 1
En cas de protection, les valeurs de Fv sont généralement fournies par les constructeurs… (cf. annexe C5).
2.d. Coefficient de correction N pour les apports effectifs maximaux
De même que pour l’occupation et l’éclairage, il faut tenir compte d’un déphasage et de l’amortissement pour obtenir
les apports réels par le vitrage à partir de la valeur maximale du flux.
Pour cela on utilise un coefficient N, fonction de la durée d’ensoleillement, de l’inertie du bâtiment et de la durée de
fonctionnement de la climatisation (cf. annexe C6).
MERCI POUR VOTRE ATTENTION

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