Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1. Introduction
Les énergies renouvelables, issues du soleil, du vent ou de la mer, ont longtemps été présentées
comme la solution ultime aux problèmes énergétiques que connaît notre civilisation, offrant l’avantage
d’être illimitées et non polluantes, mais pas toujours disponibles à un prix "bon marché".
Le facteur clé déclencheur de l'intérêt initial porté aux énergies renouvelables, a été l'impulsion des
crises pétrolières des années 1970 et les craintes d'épuisement des ressources énergétiques et d'insécurité
politique. En conséquence, ce nouveau domaine d'intérêt, le "renouvelable", a connu un bond
significatif, traduit par un développement accru des activités liées aux domaines des énergies
renouvelables. Pourtant, pendant les années 1980 et 1990, quand les craintes des crises liées à l’énergie
se sont évanouies, tandis que les prix des carburants fossiles ont chuté à leur niveau le plus bas, les
technologies des énergies renouvelables sont restées toujours coûteuses, en dépit des progrès déjà
réalisés.
Combien faut-il d’installations en énergies renouvelables pour subvenir aux besoins énergétiques de la
planète ? Il s'agit d'une question d'importance cruciale. Les détracteurs des énergies renouvelables en
général affirment souvent que les énergies renouvelables modernes ne contribueront jamais plus de
quelques pourcents à la demande mondiale en énergie, et donc, ne seront pas digne d'être étudiées
sérieusement. Ce scepticisme est-il justifié ? Quelques éléments de réponse sont apportés. Ainsi, un
bilan des ressources énergétiques exploitables est présenté.
2. Contexte énergétique
Dans la nature, il existe quatre formes d’énergie libre, à savoir : l’énergie rayonnante (ou solaire,
lumière), l’énergie thermique (ou chaleur), l’énergie mécanique (ou cinétique) et l’énergie électrique. A
partir de ces formes d’énergie, il en découle plusieurs possibilités de conversion de l’énergie. La Figure
ci-dessous présente les dix transformations les plus courantes entre ces différentes formes d'énergie,
réalisables avec un procédé industriel.
Principales transformations des formes d’énergie libre d’après (Naudet & Reuss, 2008).
Comme sources d’énergie épuisable, on peut citer les combustibles, qui peuvent prendre les formes
suivantes :
a. Une forme solide, tels que le charbon, le lignite et la tourbe ;
b. Une forme visqueuse, tel que le pétrole ;
c. Une forme gazeuse, tel que le gaz naturel.
Les énergies renouvelables se trouvent dans la nature sous différentes formes, à savoir : l'énergie
hydraulique, l'énergie solaire thermique ou photovoltaïque, l'énergie éolienne, la biomasse, la
géothermique, ou encore, les énergies marines (Naudet & Reuss, 2008 ; Wiesenfeld, 2005).
c. Énergie et environnement
Les chiffres présentés dans la section précédente montrent une production et une consommation
énergétique basée principalement sur des sources d’énergie fossile. Les conséquences
environnementales de ces activités sont importantes, c’est la raison pour laquelle un Groupement
Intergouvernemental d’Etude du Climat (GIEC) a été créé par l’Organisation Météorologique Mondiale
et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Les conclusions du GIEC affirment que les
effets climatiques constatés depuis une cinquantaine d’années sont bien attribuables aux activités
humaines. L’un de ces effets engendrés par l’activité humaine est, par exemple, l’émission des gaz à
effet de serre, tel que le dioxyde de carbone. Selon l’Agence Internationale de l’Energie (voir la Figure
ci-dessous), la consommation humaine d’énergie fossile a rejeté 29 381 millions de tonnes de CO2 en
2008 (IEA, 2010). En conséquence, le phénomène de l’augmentation de la température moyenne des
océans et de l’atmosphère s’est accéléré ces dernières décennies, provoquant une décroissance
spectaculaire de la surface des glaciers et des banquises. Ces derniers jouent pourtant un rôle très
important dans la régulation de la température de la planète, en renvoyant une partie du rayonnement du
soleil dans l'atmosphère.
Répartition des émissions de CO2 par type de ressource énergétique, d’après (IEA, 2010).
En plus, les nombreuses catastrophes écologiques liées à l’industrie de l’énergie ont aussi un fort
impact sur la température moyenne de la terre. A titre d’exemple, dans l’industrie pétrolière, les côtes
bretonnes ont été polluées à plusieurs reprises. En effet l’Amoco Cadiz et l’Erika représentent des noms
ÉNERGIE RENOUVELABLE ET EFFICACITE ENERGETIQUE (Partie : Généralités)
(E. Elwarraki) Page 3 sur 5
tristement célèbres pour cette région, les marées noires se sont produites respectivement en mars 1978,
et décembre 1999. Plus récemment encore, l’explosion de la plateforme de forage de British Petrolium
(BP), en avril 2010, a provoqué la plus grande catastrophe écologique dans l’histoire des Etats-Unis
d’Amérique. Les conséquences de ce genre d’accidents sont toujours désastreuses pour la faune, la flore
et les activités humaines, telles que la pêche, l’ostréiculture, ou encore le tourisme, qui se voient payer
le prix fort.
Un autre type d’énergie dont les accidents potentiels peuvent être très néfastes pour l’environnement,
est l’énergie nucléaire. Même si les accidents liés au nucléaire sont heureusement moins nombreux que
dans l’industrie pétrolière, les conséquences sont généralement dramatiques. La catastrophe de
Tchernobyl en Ukraine (1986) et Fukushima au Japon (2011) sont de remarquables exemples. Depuis
la dernière catastrophe, un vif débat sur le nucléaire s’est poursuivi entre opposants et favorables, débat
qui existe en effet depuis les années 70. A noter que l'Allemagne, qui produit 22% de son électricité
avec le nucléaire, a décidé de fermer son dernier réacteur en 2022.
Il est vrai que le processus de conversion de l’énergie nucléaire en énergie électrique, ne produit pas
de gaz à effet de serre. Aussi, dans l’optique de la lutte contre le réchauffement climatique, cette source
d’énergie représente une solution viable et existante pour respecter les engagements pris par différents
Etats, dont la France, de réduire leurs émissions de CO2. Cependant, « le risque zéro » n’existe pas. En
effet, le scénario catastrophe de Fukushima au Japon (Mars 2011), fort séisme suivi d’un tsunami, vient
de rappeler la vulnérabilité des installations nucléaires dans des conditions extrêmes. En plus des
problèmes de sécurité de fonctionnement des centrales nucléaires, le traitement des déchets radioactifs
représente une forte contrainte pour cette industrie. La solution mondialement adoptée pour le moment
consiste en l’entreposage en surface ou en sous-surface (à quelques dizaines de mètres sous terre) des
déchets.
3. Énergies renouvelables
En plus de l’impact environnemental engendré par l’utilisation des énergies fossiles, la dépendance
vis-à-vis de ces énergies a provoqué des tensions économiques et géopolitiques, car ces réserves
énergétiques sont épuisables et ne sont pas équitablement réparties. En plus, même si l’utilisation des
énergies fossiles est réduite d’une manière significative en améliorant son rendement, l’augmentation
de la population mondiale et la demande en énergie de plus en plus importante des pays émergeants
accélérera la fin des énergies fossiles « disponible et bon marché ». Ainsi, on peut dire que les énergies
renouvelables représentent la solution viable pour répondre à la demande énergétique tout en respectant
l’environnement. Par définition, une énergie renouvelable est inépuisable et elle peut prendre plusieurs
formes. Les énergies renouvelables, à finalité électrique, les plus utilisées en ce moment sont
l’hydraulique, le solaire photovoltaïque et l’éolien.
a. Énergie hydraulique
L'énergie hydraulique est incontestablement la forme d’énergie renouvelable la plus utilisée dans la
production de l'électricité, estimée à environ 16% de la production mondiale d’électricité.
Historiquement, la production d’électricité à partir de la force de l’eau a commencé au milieu du XIXe
siècle (Clément, et al., 2002). Certains pays très riches en ressources hydrauliques, comme la Norvège,
le Brésil et le Venezuela, se basent essentiellement sur cette ressource pour la production de l’électricité
à l’usage résidentiel. Ces pays produisent respectivement 98.5%, 79.8% et 72.8% de leur électricité en
utilisant l’hydraulique (IEA, 2010). Les ressources marémotrices, de la houle et celles des courants
marins, présentent un fort potentiel de production d’énergie électrique. En effet, la France possède l’une
des plus grandes installations marémotrices du monde (La Rance) avec une puissance de 240 MW et
une production annuelle de 0.5 TWh (Geraud, 2002).
Les ressources de la houle sont très importantes et de nombreux travaux de recherche dans le monde ont
montré la faisabilité de leur utilisation, via de différents principes d’exploitation (Clément, et al., 2002).
Cependant, les sites exploitables sont peu nombreux et l’acceptabilité des riverains n’est pas évidente.
b. Énergie solaire
Le rayonnement solaire peut être exploité en concentrant les rayons pour chauffer un liquide, ce que
l’on appelle couramment l’énergie solaire thermique. Le second procédé consiste à utiliser des panneaux
photovoltaïques pour produire de l'électricité. L’énergie solaire thermique est industrialisée depuis plus
de 25 ans, elle est actuellement en phase de croissance accélérée aux Etats-Unis, au Japon et en Europe.
Des projets en cours d’études existent, tel que le gigantesque projet « Desertec », qui consiste à
interconnecter plusieurs centrales solaires thermiques et centrales éoliennes de l’Afrique du Nord et du
Moyen Orient à l’Europe (Desertec, 2011).
L’énergie photovoltaïque est obtenue par la conversion du rayonnement solaire en énergie électrique en
utilisant les panneaux photovoltaïques, composés de cellules photovoltaïques à base de silicium. Ces
cellules ont la capacité de transformer l’énergie photonique en énergie électrique. Les panneaux solaires
ont l’avantage d’être faciles à installer, avec une bonne intégration dans les bâtiments. Ils apportent une
bonne réponse aux besoins énergétiques limités dans les sites isolés et dispersés (télécommunication,
balises maritimes, etc.). Les principaux inconvénients des panneaux photovoltaïques résident dans le
coût de fabrication, et la pollution induite par la technologie employée à la production de ceux-ci.
En raison des caractéristiques électriques fortement non linéaires des cellules et de leurs associations, le
rendement des systèmes photovoltaïques peut être augmenté par des solutions qui utilisent la technique,
désormais classique et éprouvée, de recherche du point de puissance maximale (Maximum Power Point
Tracking ou MPPT).
c. Energie éolienne
L’énergie éolienne est l’une des plus anciennes énergies utilisées par l’homme. Des vestiges de
dispositifs fonctionnant avec le vent remontent à 900-500 AJC, trouvés à la frontière perso-afghane
(Mons, 2005 ; Twidel & Weir, 2006). Ces dispositifs étaient utilisés pour pomper l’eau, mais on n’a
trouvé, à ce jour, aucune trace de méthodologies utilisées pour l’extraction et le transport de l’eau. En
Europe, les moulins à vent ont fait leur apparition au 13ème siècle. En plus de la fonction du meulage,
l’énergie éolienne était aussi utilisée pour le pompage de l’eau, surtout aux Pays-Bas (Kaldellis &
Zafirakis, 2011). Après plusieurs perfectionnements aux États-Unis, au 19ème siècle, on pouvait
compter environ 6 millions de petites stations de pompage de l’eau, fonctionnant à l’énergie éolienne.
Un des premiers dispositifs éoliens pour générer de l’électricité a été développé au Danemark, en 1891.
Au même moment, aux Etats-Unis d’Amérique, la machine de Brush, d’une puissance de 12 kW,
remportait un relatif succès, mais, très vite, elle a été délaissée à cause de sa faible vitesse de rotation.
De nos jours, la capacité de production de l’électricité à partir du vent dépasse les 200GW. Une
progression conséquente et soutenue a été enregistrée depuis 2001. En effet, la capacité de production
de l'énergie électrique à partir de l'énergie éolienne apparemment double, tous les trois ans. Ce « boom
» peut s’expliquer par le fait que l’énergie éolienne est propre, durable et représente une solution
alternative aux combustibles fossiles.
En tenant compte de la pollution produite lors de la fabrication des différentes technologies, on
s’aperçoit que l’énergie éolienne est la moins polluante avec seulement 9g de CO2 par kWh. Seul le
nucléaire est en mesure de rivaliser avec les énergies renouvelables avec seulement 10g de CO2 émis
par kWh. Cependant, les conséquences d’un accident nucléaire peuvent être désastreuses (Techrnobyl
en 1986 et Fukushima en 2011). En plus, les déchets radioactifs générés sont complexes à traiter et ont
une très longue durée de vie.
Elmostafa ELWARRAKI
PARTIE I - PROPRIETES ELECTRIQUES DES MODULES PHOTOVOLTAÏQUES
Il existe de nombreuses familles et sous familles de cellules photovoltaïques qui diffèrent chacune de la nature
du semi-conducteur et du procédé de fabrication.
Cependant, les propriétés électriques des cellules photovoltaïques sont semblables d’une technologie à une
autre. Dans le but de savoir dimensionner une installation photovoltaïque, il apparaît essentiel de comprendre et
d’assimiler le comportement électrique des cellules photovoltaïques, et par similitude celui des modules
photovoltaïques qui constitueront le générateur.
1. La cellule photovoltaïque
La cellule photovoltaïque est l’élément de base d’un module photovoltaïque. Cette première partie du chapitre
s’intéresse exclusivement aux cellules, et fonde donc les bases à la compréhension du comportement électrique
des modules photovoltaïques.
Exemple :
Cette caractéristique courant-tension est une relation entre la tension et le courant délivrés par la cellule
photovoltaïque.
La puissance fournie par la cellule est tout simplement le produit du courant et de la tension. A partir de la
caractéristique courant-tension, il est intéressant de dessiner le graphe de la puissance (P = U × I) en fonction de la
tension U, qu’on appelle aussi caractéristique puissance-tension :
La valeur des 4 paramètres ci-dessus dépend d’un certain nombre de paramètres dont :
Une puissance est une quantité d’énergie fournie pendant une durée. Elle s’exprime en W qui est équivalent à
J/s (joule par seconde). Le joule étant une unité d’énergie, 1 W correspond donc à 1 joule d’énergie fournie
pendant 1 seconde.
La puissance est toujours associée à un type d’énergie (énergie électrique, énergie hydraulique, énergie
radiative, etc.) mais s’exprime toujours en W.
A la surface terrestre, une cellule photovoltaïque peut recevoir un rayonnement incident qui présente 3
origines :
On appelle rayonnement globale la somme du rayonnement direct et du rayonnement diffus. Dans le calcul du
niveau d’éclairement, il faudra donc considérer le rayonnement global (direct + diffus) et l’albédo.
Par conséquent, le niveau d’éclairement peut atteindre des valeurs supérieures à 1000 W/m² de rayonnement
solaire énoncé précédemment (direct et diffus).
Quant à la tension, celle-ci est peu sensible aux variations du niveau d’éclairement.
Sur l’exemple ci-dessous, lorsque le niveau d’éclairement est divisé par 2 (il passe de 1000 W/m² à 500
W/m²), on constate que le courant de court-circuit ICC est aussi divisé par 2 (il passe de 5 A à 2.5 A) et la
tension en circuit ouvert UCO diminue de 4 %.
Quant au courant, il augmente en moyenne de 2 mA lorsque la température augmente d’un degré Celsius,
soit une augmentation de courant de l’ordre de 0.04%/°C ce qui reste négligeable. C’est ce qu’on appelle le
coefficient de température lié au courant, qu’on notera KT(I).
De même, on définit un coefficient de température lié à la puissance, qu’on notera KT(P) compris entre
0.4%/°C et 0.5%/°C.
Ainsi :
KT(U) : Coefficient de température de la tension d’une cellule photovoltaïque (indique comment varie la
tension d’une cellule lorsque sa température augmente de 1°C).
KT(I) : Coefficient de température du courant d’une cellule photovoltaïque (indique comment varie le
courant d’une cellule lorsque sa température augmente de 1°C).
KT(P) : Coefficient de température de la puissance d’une cellule photovoltaïque (indique comment varie
la puissance d’une cellule lorsque sa température augmente de 1°C).
2. Le module photovoltaïque
Un module photovoltaïque
est un ensemble de plusieurs
cellules photovoltaïques
connectées entre elles en série,
ou plus rarement en parallèle.
Il y a en général de 36 à 72 cellules en série dans un module, mais ce nombre varie d’un fabricant à
l’autre. Le fait de connecter des cellules en série permet leur utilisation à des tensions suffisamment
élevées compatibles avec les charges électriques usuelles (onduleur par exemple).
Le profil de la caractéristique courant-tension d’un module photovoltaïque est le même que celui d’une cellule
photovoltaïque. Les cellules étant connectées en série, les tensions de chacune des cellules s’ajoutent. Ainsi, la
caractéristique courant-tension d’un module photovoltaïque voit la valeur de la tension augmentée.
Les conditions standards de test définissent la façon dont les modules photovoltaïques sont examinés en
laboratoire afin d’en dégager les propriétés électriques de ceux-ci. Il s’agit de conditions normalisées qui
permettent de comparer des modules entre eux.
Les conditions STC donnent un certain nombre de condition de test dont notamment :
Puissance-crête :
La puissance crête d’un module se défini comme la puissance maximale du module dans les conditions STC
(niveau d’éclairement : Pi=1000 W/m², température de cellule : 25°C, A.M.=1.5 (distribution spectrale du
rayonnement solaire dépend de l'épaisseur de l'atmosphère à traverser : Air Mass (A.M)).
Sur l’exemple ci-dessous, un module est composé de 40 cellules connectées en série. Chacune des
cellules présentent les propriétés électriques suivantes dans les Conditions Standards de Test :
Ainsi, le module composé de 40 cellules en série présente les propriétés électriques (dans les conditions STC)
suivantes :
Courant de court-circuit Icc = 5 A
Tension à vide Uco = 0.6 × 40 = 24 V
Courant de puissance maximale IMPP = 4.45 A
Tension de puissance maximale UMPP = 0.49 × 40 = 19.6 V
Les effets de l’éclairement et de la température sur le module sont les mêmes sur le module que ceux
énoncés sur les cellules à savoir :
Le courant baisse lorsque le niveau d’éclairement baisse (lorsque l’éclairement est multiplié par 2, le
courant généré par le module est aussi multiplié par 2). La tension baisse aussi lorsque le niveau
d’éclairement baisse, mais de façon moins notable (la tension est une fonction logarithmique du niveau
d’éclairement).
La température des cellules constituant le module influe notablement la valeur de la tension. En moyenne
(cela dépend du fabricant), la tension diminue de 0.3%/°C, le courant augmente de 0.04 %/°C et la
puissance diminue de 0.4%/°C.
i. Module cristallin
Les modules photovoltaïques sont testés en laboratoire dans les conditions STC. Ces tests permettent de
déterminer les propriétés électriques telles que la tension à vide Uco, le courant de court-circuit Icc, la tension de
puissance maximale UMPP et le courant de puissance maximale IMPP.
Fabricant : SILIKEN
Technologie de cellules : silicium monocristallin
Les fabricants de modules indiquent toujours sur leur fiche technique de produit des propriétés d’ordre
générale telles que les dimensions du module ou le poids.
Ce qui nous intéresse en vue du dimensionnement des installations photovoltaïques, ce sont les
propriétés électriques des modules :
Considérons le module de puissance 240 WC. La fiche technique nous apporte des informations sur
les points suivants :
1. Puissance crête du module Pc = 240 WC.
2. Rendement sous condition STC (Standard Test Conditions) : η=14.8%.
Le rendement η d’un module est la part d’énergie radiative (rayonnement) qu’il est capable de transformer en
énergie électrique.
Ce rendement dépend des conditions d’exploitation du module. Le rendement indiqué sur les fiches techniques
des modules est le rendement dans les conditions STC (niveau d’éclairement Pi=1000 W/m², Température de
cellule 25°C, AM=1.5). Dans les conditions STC, la puissance électrique fournie par le module est tout
simplement la puissance crête. Quant à la puissance radiative, elle est égale à 1000 W/m² multipliée par la surface
du module :
ÉNERGIE RENOUVELABLE ET EFFICACITE ENERGETIQUE (Partie : Photovoltaïque)
(E. Elwarraki) Page 10
ηSTC=PC/(Pi,STC×Smodule) = PC/(1000×Smodule)
Dans cet exemple, la puissance crête vaut Pc = 240 WC, et la surface du module est
1.64×0.99=1.6236 m². D’où le rendement du module dans les conditions STC :
ηSTC=240/(1000×1.6236) = 14.78 % ≈ 14.8 %
Ce calcul est bien cohérent avec la donnée du fabricant sur la fiche technique.
- D’après la fiche technique, la tension à vide UCO du module dans les conditions STC est de 37 V :
tension à vide lorsque la température des cellules est de 25°C (conditions STC).
- La température augmente : la tension à vide diminue.
- Calculons la tension à vide dans les conditions NOCT (température de cellule de 49°C : voir point 12
de la fiche technique) :
o Le coefficient de température KT(U) permet de connaître la variation de la tension en fonction
de la température. La fiche technique nous donne : KT(U) = - 0.356 %/°C (La tension diminue
donc de 0.356 % lorsque la température augmente de 1°C: ce pourcentage s’applique à la
tension à vide indiquée sur la fiche technique).
o On en déduit que la tension diminue de : 0.356/100 × 37 = 0.13172 V lorsque la température
augmente de 1°C.
o Donc, lorsque la température augmente de 24 °C (différence entre 49°C et 25°C), la tension
diminue de 24×0.13172 = 3.16128 V.
o Par conséquent, la tension à vide du module dans les conditions NOCT (Normal operating Cell
Température) vaut : UCO(NOCT)= 37 - 3.16128 ≈ 33.84V.
Exemple 2
Fabricant : SolarIntegrated
Technologie de cellules : silicium amorphe
Considérons le module de puissance 544 Wc. La fiche technique nous apporte des informations sur les points
suivants :
Les propriétés électriques indiquées sur les fiches techniques des modules en silicium amorphe prennent en
compte la baisse prévisionnelle (liée à cette technologie) des valeurs, après stabilisation. Cela pose des problèmes
pour le dimensionnement d’une installation photovoltaïque : les composants et appareils électriques annexes
risquent d’être sous-dimensionnés pendant les premières semaines de production. Ainsi, les fabricants préfèrent
annoncer clairement les variations de puissance, de tension et de courant durant les premières semaines de mise en
service du module.
Dans l’exemple étudié ici, nous constatons que la puissance crête, la tension de puissance maximale, le courant
de court-circuit et le courant de puissance maximale sont majorés respectivement de 15 %, 11 %, 4% et 4 %
durant les 10 premières semaines de fonctionnement.
Remarque : on constate que les pertes de puissance par élévation de la température (KT(P)=-0.21 %/°C) sont
presque moitié moindres en amorphe qu’en cristallin (KT(P)=-0.41 %/°C → fiche technique de l’exemple 1).
a. Conversion continue-alternatif
Dans une installation photovoltaïque raccordée au réseau, l’onduleur occupe une place centrale. Il va
transformer le courant et la tension continus, délivrés par le champ photovoltaïque, en un courant et une tension
alternatifs compatibles avec le réseau. On distinguera donc toujours la partie continue notée DC (Courant
Continu), en amont de l’onduleur, et la partie alternative notée AC (Courant Alternatif), en aval de l’onduleur.
Par définition, un onduleur est un dispositif d’électronique de puissance qui permet de convertir un
courant et une tension continus en un courant et une tension alternatifs. L’onduleur doit ainsi
s’adapter aux caractéristiques du réseau local (Exemple : Tension alternative de fréquence 50 Hz,
Valeur de la tension efficace : Ueff = 230 V).
Considérons l’exemple d’un module photovoltaïque dont la fiche technique nous en donne les propriétés
électriques :
Nous savons que la tension U et le courant I générés par le module photovoltaïque dépendent de la charge à
ses bornes, en l’occurrence ici une résistance de 5.3Ω. Cette résistance présente une caractéristique courant-
tension qui lui est propre, à savoir une droite (U=R×I).
Déterminer le point de fonctionnement de ce système signifie trouver le couple courant-tension (I,U). Ce point
de fonctionnement est l’intersection des caractéristiques courant-tension du module et de la résistance.
Graphiquement, nous trouvons un point de fonctionnement défini par U=33 V et I=6.2 A. Cela signifie
concrètement que la tension et le courant générés par le module est U=33 V et I=6.2 A. La puissance fournie par le
module est donc P=U×I=33×6.2=204.6 W. Cette puissance est inférieure à la puissance maximale que pourrait
délivrer le module (PMPP=240 W).
On remarque qu’en changeant la valeur de la résistance, on change le point de fonctionnement. Il est alors
possible de se placer sur le point de fonctionnement correspondant au point de puissance maximum. Par exemple,
Dans une installation photovoltaïque, le point de puissance maximale évolue constamment essentiellement
à cause de la variation de luminosité extérieure. Ainsi, la capacité d’un tracker à poursuivre le point de
puissance maximale tout-au-long de la journée est un point important de la performance d’une installation
photovoltaïque.
Des algorithmes de recherche de point de puissance maximale ont été développés et ont permis
d’augmenter de manière considérable le rendement des installations photovoltaïques.
La protection de découplage a pour but d’interrompre le fonctionnement de l’unité de production lors d’un
défaut sur le réseau de distribution.
La protection de découplage a donc pour objet, en cas de défaut sur le réseau de :
Eviter d’alimenter un défaut et de laisser sous tension un ouvrage électrique défaillant ;
Ne pas alimenter les autres installations raccordées à une tension ou à une fréquence anormale ;
Arrêter l’injection d’électricité dans le réseau lors des travaux de maintenance du réseau.
La protection de découplage est généralement intégrée à l’onduleur. Dans ce cas, l’onduleur doit être conforme
à la norme DIN VDE 0126-1-1.
Exemple de découplage selon la norme DIN VDE 0126-1-1
Quelques cas qui induisent un découplage du réseau de l’onduleur :
Une déconnexion rapide en moins de 0.2 s est demandée si la tension efficace sort de la plage [80% ;
115 %] de sa valeur nominale (230 V), c’est-à-dire [184 V ; 264.5 V] ;
Si la valeur de la tension efficace dépasse durablement (typiquement 10 minutes) la valeur de 110% de
la tension nominale au point de livraison (230 V), l’appareil doit également se séparer du réseau de
distribution ;
La plage de fréquence doit rester dans l’intervalle [47.5 Hz ; 50.2 Hz].
Un contrôleur permanent d’isolement est un dispositif permettant de détecter un défaut sur une installation de
type IT.
Le contrôleur permanent d’isolement (CPI) peut être intégré à l’onduleur. En cas de détection d’un défaut
d’isolement côté DC, une alarme sonore et/ou visuelle se déclenche au niveau de l’onduleur, et l’onduleur ne se
remet pas en route tant que ce défaut n’est pas réparé.
Nous rappelons qu’en IT, aucune polarité de l’installation photovoltaïque n’est reliée à la terre. Seul le CPI est
relié à la terre afin de détecter d’éventuel courant de fuite.
Cette liaison à la terre du CPI est effectuée par l’intermédiaire d’une forte impédance.
En effet, du fait qu’aucune polarité ne soit reliée à la terre, le courant de défaut ne peut pas circuler. Il y a
néanmoins un courant de défaut très faible qui circule dans le CPI (à cause de la forte impédance) et qui permet de
détecter le premier défaut. Dans ce cas, le CPI alerte l’utilisateur par une alarme sonore et/ou visuelle.
L’intervention afin de trouver et réparer ce premier défaut est obligatoire.
Si non un deuxième défaut peut s’avérer dangereux voire mortelle.
En effet, lorsqu’un deuxième défaut se produit, le courant de défaut peut circuler entre les deux défauts.
Dans le cas où l’origine du deuxième défaut serait un contact direct ou indirect avec une personne, le courant
de défaut circulerait à travers cette personne, ce qui est potentiellement mortel (danger d’électrisation ou
d’électrocution).
Il est donc impératif de réparer le premier défaut au plus vite. De plus, afin d’éviter tout défaut, le guide de
l’UTE C15-712 prévoit une double isolation de la partie DC.
Il est par ailleurs important de soigner la pose des câbles et des composants électriques afin d’éviter toute
usure de leur enveloppe avec le temps.
ÉNERGIE RENOUVELABLE ET EFFICACITE ENERGETIQUE (Partie : Photovoltaïque)
(E. Elwarraki) Page 19
2. Performance de l'onduleur photovoltaïque
Un onduleur convertit un courant et une tension continus en un courant et une tension alternatifs. Cette
conversion s’effectue grâce à des composants électriques qui chauffent (diodes, condensateurs, etc.). Une partie de
la puissance continue en entrée de l’onduleur est donc dissipée sous forme de chaleur.
On définit alors le rendement de l’onduleur comme le rapport de la puissance de sortie (alternative) sur la
puissance d’entrée (continue) :
La puissance continue est tout simplement le produit du courant et de la tension délivrés par le groupe
photovoltaïque en entrée de l’onduleur : PDC = UDC × IDC.
De même, la puissance alternative est le produit de la tension et du courant fournis par l’onduleur en sortie de
celui-ci : PAC = Ueff,AC × Ieff,AC × cos φ (cos φ : facteur de puissance compris entre -1 et 1).
Le courant alternatif i(t) et la tension alternative u(t) peuvent s'écrire mathématiquement de la façon suivante :
i( t ) = √2 × Ieff × sin( 2 × π × f × t ), où Ieff est le courant efficace et f = 50 Hz est la fréquence du réseau.
u( t ) = √2 × Ueff × sin( 2 × π × f × t + φ), où Ueff = 230 V est la tension efficace, f = 50 Hz est la fréquence
du réseau et φ le déphasage entre la tension et le courant.
Les courbes suivantes représentent le courant et la tension pour différentes valeurs du facteur de puissance
cosφ.
Afin notamment d’éviter des courants parasites provenant du réseau vers le champ photovoltaïque, il est de
coutume d’utiliser un transformateur intégré dans l’onduleur jouant le rôle d’isolation galvanique.
Ce transformateur présente un rendement interne qui diminue le rendement global de l’onduleur. De plus, à
partir d’une certaine puissance de l’onduleur, le transformateur devient encombrant et lourd. Les fabricants
préfèrent donc supprimer le transformateur ce qui a pour effet directe d’améliorer le rendement de l’onduleur.
Cependant, en enlevant le transformateur, on a enlevé l’isolation galvanique. Par conséquent, un courant résiduel
pourrait traverser l’onduleur de manière indésirable. L’idée est donc de rajouter (lorsqu’il n’y pas de
transformateur) un dispositif différentiel qui détecte ce courant résiduel. Il est à noter que certaines technologies de
modules photovoltaïques nécessitent qu’une polarité soit reliée à la terre. Dans ce cas, une isolation galvanique
entre la partie DC et la partie AC est exigée.
Le rendement d’un onduleur dépend globalement de deux paramètres : la tension d’entrée et la puissance
d’entrée. Les fabricants donnent la variation du rendement de l’onduleur en fonction de ces deux paramètres.
Ci-dessous, deux exemples de courbes de rendement indiqué par les fabricants d'onduleurs :
Le rendement maximal est la plus grande valeur atteinte par la courbe de rendement. La valeur de ce
rendement maximal ne rend pas réellement compte de la qualité de l'onduleur, car il est associé à une puissance de
sortie donnée (≈ 50 % de la puissance nominale de l’onduleur). Or, l'onduleur ne fonctionne pas toujours à cette
puissance, compte-tenu que le groupe photovoltaïque, auquel il est relié, ne délivre jamais la même puissance (à
cause de la variation de l'éclairement incident sur les modules photovoltaïques).
Le rendement européen a donc été introduit pour pourvoir calculer un rendement global de l'onduleur, sur
toute sa plage (puissance de sortie) de fonctionnement.
ÉNERGIE RENOUVELABLE ET EFFICACITE ENERGETIQUE (Partie : Photovoltaïque)
(E. Elwarraki) Page 21
La méthode de calcul du rendement européen considère que :
On calcule alors le rendement européen de l'onduleur, noté ηeuro, par la formule suivante :
ηeuro = 0.03 × η5 % + 0.06 × η10 % + 0.13 × η20 % + 0.10 × η30 % + 0.48 × η50 % + 0.20 × η100 %
Les valeurs de η5 %, η10 %, η20 %, η30 %, η50 % et η100 % se calculent directement sur la courbe de rendement de
l'onduleur.
D’une manière générale, le rendement européen est légèrement inférieur au rendement maximum.
Le rendement d'un onduleur est de l'ordre de 95 %. Cela signifie que 95 % de la puissance produite par le
groupe photovoltaïque, côté DC, est transmise en sortie de l'onduleur, côté AC. Les 5 % de puissance restante sont
dissipées sous forme de chaleur par les composants électroniques de l'onduleur. Cela peut représenter une
importante quantité d'énergie.
Il faut alors évacuer cette chaleur afin de ne pas dépasser la température maximale de fonctionnement de
l'onduleur. L'évacuation peut se faire simplement par convection naturelle pour les onduleurs de petite puissance
ou par ventilation forcée (présence de ventilateur) pour les onduleurs de plus grosses puissances. La présence de
ventilateur introduit une consommation supplémentaire qui pénalise le rendement global du système. Dans tous les
cas, il faut s'assurer que l'onduleur se situe dans un local bien ventilé.
La température a une forte influence sur la durée de vie de l'onduleur. En général, la plage de température de
fonctionnement d’un onduleur est comprise entre -25°C et 60 °C. La température de fonctionnement d'un onduleur
est indiquée sur sa fiche technique.
La durée de vie des onduleurs varie en fonction des fabricants. En règle générale, les onduleurs disposent
d’une durée de vie d’une dizaine d’années. Pour s’adapter aux exigences du contrat d’achat de l’électricité d’une
durée de 20 ans, les fabricants proposent des extensions de garantie de série ou en option permettant de faire
coïncider les garanties avec la durée du contrat d’achat.
D’autres informations sont indiquées comme le rendement maximal et européen de l’onduleur en question.
D’autres indications sont également affichées.
Dans l'exemple ci-dessous (onduleur PowerOne PVI-10.0 OUTD), la puissance d’entrée maximale est de 11.4 kW :
Les onduleurs disposent d'une adaptation d'impédance qui permet d'adapter le point de fonctionnement
électrique du système modules-onduleur. En fonctionnement normal, l'onduleur se cale sur le point de puissance
maximum (MPP) du groupe photovoltaïque.
Lorsque la puissance délivrée par le groupe photovoltaïque est supérieure à la puissance maximale de
l'onduleur côté DC, celui-ci va se caler sur un autre point de fonctionnement électrique, correspondant à une
puissance plus faible. Ce point de fonctionnement ne correspond donc plus au point de puissance maximale, mais
à un point fonctionnement dont la puissance est inférieure ou égale à la puissance maximale de l'onduleur côté DC.
Dans ce cas, le rendement du groupe photovoltaïque se trouve diminué, car il ne fournit pas toute la puissance qu'il
pourrait débiter.
Cas normal
Les figures ci-dessous représentent le point de fonctionnement lorsque la puissance du groupe photovoltaïque
est inférieure à la puissance d’entrée maximale de l’onduleur :
Lors du dimensionnement des onduleurs, il faudra tenir compte de cette puissance maximale admissible par
l'onduleur côté DC, au risque de provoquer une perte de production du groupe photovoltaïque.
Contrairement au dépassement de la puissance maximale ou du courant maximal, dès que la tension délivrée
par le groupe photovoltaïque dépasse la valeur de la tension maximale admissible par l'onduleur, celui-ci sera
irrémédiablement détruit.
Cas normal
Les figures ci-dessous représentent le point de fonctionnement lorsque la tension du groupe photovoltaïque est
inférieure à la tension d’entrée maximale de l’onduleur :
Lors du dimensionnement des onduleurs, il faudra absolument tenir compte de cette tension maximale
admissible par l'onduleur côté DC, au risque d'endommager irrémédiablement l'onduleur. On s’attachera toujours à
ne jamais dépasser la tension maximale admissible de l’onduleur.
Lorsque la tension d'entrée de l'onduleur côté DC est inférieure à la tension minimale MPPT, l'onduleur
continue de fonctionner mais fournit au réseau la puissance correspondante à la tension minimale MPPT.
Lors du dimensionnement des onduleurs, il faudra tenir compte de cette plage de tension MPPT, au risque de
provoquer une perte de production du groupe photovoltaïque.
Lors du dimensionnement des onduleurs, il faudra tenir compte de ce courant maximal admissible par
l'onduleur côté DC, au risque de provoquer une perte de rendement globale de l'installation.
Contrairement au côté DC, le côté AC est caractérisé par un courant alternatif et une tension alternative
compatibles avec le réseau (Exemple : fréquence de 50 Hz et tension efficace de 230 V (Maroc : 220/380)).
Ainsi, côté AC, lorsque nous parlerons de courant ou de tension, nous ne parlerons que de courant efficace et
de tension efficace.
Monophasé Triphasé
Ueff × Ieff × cos(φ) 3 × Ueff × Ieff × cos(φ)
Puissance électrique (W)
Ueff = 230 V Ueff = 230 V
La valeur du facteur de puissance cos(φ) est donnée dans la fiche technique. Il est généralement égal à 1 (le
courant et la tension sont en phase) :
Comme pour le courant de sortie, la puissance de sortie de l’onduleur varie en fonction de la production
électrique instantanée du groupe photovoltaïque (en amont de l’onduleur côté DC).
Il est important de connaître la puissance maximale en sortie de l’onduleur afin de pouvoir dimensionner les
composants électriques situés en aval de celui-ci.
1. Gisement solaire
Pour produire un maximum d'électricité, un module photovoltaïque doit être positionné de façon
perpendiculaire aux rayons du soleil. Ceci est très généralement impossible à obtenir car la position du soleil varie
constamment en fonction de l'heure de la journée et de la période de l’année.
En générale et dans tout l'hémisphère nord, l'orientation plein sud est la meilleure orientation possible pour un
module photovoltaïque. C'est avec cette orientation qu'il produira le maximum d'électricité.
Le réseau étant considéré comme une charge illimitée, les installations photovoltaïques raccordées au réseau
doivent produire un maximum d’électricité.
Le but d’une installation photovoltaïque raccordée au réseau est de produire un maximum d’électricité (cette
électricité sera injectée dans le réseau). Il existe une inclinaison optimale permettant de capter un maximum
d’irradiation solaire tout-au-long de l’année.
Comme la puissance solaire reçue varie constamment pendant une journée et au cours de l’année, et que la
puissance électrique fournie dépend de plusieurs paramètres (qui eux même dépendent de la puissance solaire
reçue), il se trouve que le rendement de l’installation photovoltaïque varie lui aussi.
Néanmoins, nous savons que l’ordre de grandeur du rendement d’une installation photovoltaïque est de 10 %
environ (avec des modules en technologie cristalline). Cela signifie que 10 % de l’énergie solaire reçue par les
modules photovoltaïques sont effectivement convertie en énergie électrique injectée dans le réseau. Les 90 %
restants sont perdues principalement sous forme de chaleur ou de réflexion lumineuse (au niveau des modules).
Un rendement de 10 % est certes faible mais cela représente une grosse quantité d’énergie compte-tenu de
l’abondance de l’énergie radiative fournie par le soleil.
Les modules photovoltaïques contribuent très majoritairement à tirer vers le bas le rendement globale d’une
installation photovoltaïque. En effet, le rendement d’un module seul est de l’ordre de 13 %.
Par ailleurs, toutes les parties constituantes d'une installation photovoltaïque (modules, onduleurs,
connectiques, câbles, dispositifs de coupure et sectionnement, raccordement) provoquent des pertes intermédiaires
de puissance non-négligeables. Ces pertes font diminuer le rendement global d’une installation photovoltaïque.
Les modules sont constitués de cellules photovoltaïques. Ce sont les cellules photovoltaïques qui convertissent
l’énergie radiative solaire en énergie électrique. Cette conversion est effectuée avec un rendement qui est compris
entre 5 % et 19 % suivant la technologie.
Technologie Rendement
SILICIUM MONOCRISTALLIN Entre 14 % et 19 %
SILICIUM POLYCRISTALLIN Entre 10 % et 15 %
SILICIUM AMORPHE Entre 5 % et 10 %
Rendement de la cellule
Rendement du module
On se rend donc bien compte que la surface du module exposée aux rayons du soleil n’est pas égale à la
somme des surfaces des cellules le composant : S module ≠ Σ Scellule. Du fait de l’espace vide entre les cellules du
module, la surface du module est plus importante que la surface de toutes les cellules : S module > Σ Scellule. Cette
surface vide ne peut pas convertir la puissance radiative en puissance électrique : il y a donc une perte de
rendement.
Dans ces conditions STC, la puissance électrique fournie par le module est tout simplement la puissance crête
(indiquée sur la fiche technique). Quant à la puissance radiative, elle est égale à 1000 W/m² multipliée par la
surface du module (indiquée aussi sur la fiche technique).
Ainsi :
D’après la fiche technique, le rendement du module est ηmodule,STC=14.8 %. Il s’agit du rendement du module
dans les conditions STC (niveau d’éclairement Pi=1000 W/m², Température de cellule 25°C, AM=1.5). La valeur
de ce rendement peut se retrouver en utilisant la formule précédente avec Pc=240 W, Pi = 1000 W/m² et
Smodule=1.64×0.99=1.62 m².
Nous savons que la puissance d’une cellule (et par extension, d’un module) diminue lorsque sa température
augmente. Cette diminution de la puissance en fonction de la température se quantifie grâce au coefficient de
température de la puissance KT(P).
D’après la fiche technique ci-dessous, KT(P)=-0.41 %/°C.
Par conséquent, lorsque la température des cellules est 50°C (c’est-à-dire une augmentation de 25 °C par
rapport aux conditions STC), la puissance du module a chuté de 0.984 × 25 =24.6 W. En d’autres termes, la
puissance maximale du module dans les conditions de fonctionnement est P50°C=215.4 W (au lieu de 240 W dans
les conditions STC).
On constate que le rendement réel des modules est de 13.27 % au lieu de 14.8 % (rendement dans les
conditions STC).
La température des cellules joue donc un rôle important dans la performance de l’installation photovoltaïque.
Une bonne ventilation de la toiture photovoltaïque est donc essentielle afin de garantir une bonne qualité de
l’installation.
L’électricité produite par les modules photovoltaïques doit être transportée jusqu’au point d’injection au
réseau. Ce transport s’effectue avec des pertes d’énergie.
La résistance d’un câble de cuivre est très faible, mais n’est pas nulle. Celle-ci est proportionnelle à la
longueur du câble et inversement proportionnelle à la section du câble.
Dans cette formule, L est la longueur du câble (en mètre), S est la section du câble (en m²) et ρ est la résistivité
du conducteur.
En effet : U = VA - VB = R × I. Ainsi, si le câble est un parfait conducteur alors R=0 donc U = 0 soit : V A = VB.
Mais comme R > 0 pour un câble réel, on a VA > VB, ce qui correspond à une chute de potentiel. On parle
communément de chute de tension, mais en réalité il s'agit d'une chute de potentiel (car la tension est une
différence de potentiel). Cette chute de tension conduit à une dissipation d'énergie par effet joule (le câble va
chauffer).
Un contact électrique est caractérisé par une résistance électrique de contact, induisant un abaissement de la tension.
Il convient d’utiliser des dispositifs de connexion sûrs et minimisant la résistance de contact.
La valeur des résistances de contact est de l’ordre de 0.5 mΩ (milliohm).
Typiquement, la valeur du courant débité par un module est de 5 A. Par conséquent, un contact abaisse la
tension d’environ 2.5 mV (U = R × I).
Sur une installation photovoltaïque, les contacts électriques sont nombreux, notamment à cause des
connexions inter-modules. Pour une installation comprenant N modules, il y a N+1 contacts inter-modules.
Connecteurs photovoltaiques
Par ailleurs, lors des travaux, il est important de s’assurer que les contacts ont été correctement effectués. Un
contact de mauvaise qualité augmente la résistance de contact, provoque une surchauffe du contact et est
susceptible de produire un arc électrique.
Le rendement de l’onduleur dépend de la puissance et de la tension d’entrée (côté DC). Ainsi, au cours de la
journée, le rendement de l’onduleur varie.
A l’instar du coefficient trigonométrique (qui permet de quantifier les pertes dues à l’inclinaison et à
l’orientation des modules), un coefficient, nommé ratio de performance et noté PR (Performance ratio : indice de
performance) permet de quantifier les pertes intrinsèques de l’installation électrique.
Le ratio de performance est donc un nombre entre 0 et 1 (ou 0 et 100%). Plus il est proche de 1 (ou de 100%),
plus l’installation est performante d’un point de vue électrique.
Toute installation photovoltaïque étant unique, le ratio de performance est spécifique à chaque installation.
Cependant, il est possible de dégager un ordre de grandeur de la valeur du ratio de performance PR. En effet :
Le coefficient de température de la puissance KT(P) est semblable d’un module à un autre (ordre de
grandeur : -0.4 %/°C).
Le rendement de l’onduleur est semblable d’un onduleur à un autre (ordre de grandeur : 95%).
La chute de tension dans les câbles est limitée à 3%.
Les autres pertes diverses sont semblables d’une installation à une autre (ordre de grandeur : 2 %).
Le seul paramètre vraiment variable est le mode d’intégration jouant sur la température des modules
photovoltaïques (ventilation plus ou moins bonne).
Ainsi, nous pouvons dresser un tableau général récapitulatif de la valeur du ratio de performance ratio, en
fonction du mode d’intégration seulement :
Il existe une formule analytique simple permettant d’estimer la production électrique d’une installation
photovoltaïque :
Les modules sont posés en surimposition. On considérera que ce mode d’intégration permet une
ventilation relativement bonne : PR = 0.8
On peut considérer un coefficient trigonométrique (qui correspond à l’impact d’une orientation ou d’une
inclinaison non optimale) TRIGO = 0.94 :
E=15×2300×0.8×0.94
E=25 944 kWh/an
L’installation photovoltaïque produira et injectera au réseau 25 944 kWh d’électricité par an, en
moyenne.
ATTENTION : La formule de calcul présentée ici ne prend pas en compte les pertes par ombrage de
l’installation. Seul un logiciel permet de calculer la production en considérant les masques.
Il existe des logiciels de simulation permettant de calculer avec précision la production électrique d’une
installation photovoltaïque, notamment en prenant en compte les ombrages proches et lointains.
PV-SYST;
ARCHELIOS;
PV-SOL ;
CAL-SOL ;
etc.
L’atout majeur des logiciels de simulation est le fait qu’il est possible de prendre en compte les ombrages
proches et lointains.
L'ombre est l'ennemi numéro 1 d'une installation photovoltaïque. Il représente donc une réelle contrainte pour
une installation photovoltaïque.
1. Les ombrages
On appelle masque tout obstacle cachant les modules photovoltaïques de la lumière du soleil.
Les ombres portées sur les modules s'appellent aussi le masque solaire. On distingue deux types de masques :
le masque proche et le masque lointain. Le masque proche correspond à l'ensemble des obstacles proches
susceptibles de faire de l'ombre au module : arbre, câble électrique, bâtiment voisin, etc. Le masque lointain
correspond aux obstacles lointains qui se trouvent à l'horizon, c'est-à-dire les montagnes, les collines, etc.
Quand une partie d'un groupe photovoltaïque est ombrée, cette partie sous-irradiée du module peut se trouver
polarisée en inverse. Cela signifie concrètement que la partie sous-irradiée ne se comporte plus comme un
générateur électrique mais comme un récepteur (résistance). Alors qu'un générateur délivre de l'énergie, un
récepteur la dissipe. La partie sous-irradiée va donc se comporter en récepteur en dissipant une certaine puissance
sous forme de chaleur, ce qui va provoquer un échauffement de la zone sous-irradiée.
Cette échauffement local peut donner lieu à des points chauds (ou Hot Spot en Anglais) qui peuvent
endommager la zone affectée et dégrader définitivement les performances du module photovoltaïque.
Pour éviter ces effets indésirables, des diodes by-pass sont associées à un sous-réseau de cellules, comme
illustré sur le schéma ci-dessous :
Afin d'éviter les phénomènes de point chauds, les cellules photovoltaïques sont associées par groupe de 18 à
une diode by-pass.
En mode normal, la tension aux bornes de la diode by-pass est positive (ce qui signifie que le groupe de 18
cellules fonctionnent en mode générateur) ; la diode se comporte alors comme un interrupteur ouvert. Lorsque le
groupe de 18 cellules se comportent en récepteur, la tension aux bornes de la diode est négative (inversement de
polarité) ; la diode se comporte alors comme un interrupteur fermé et elle court-circuite le groupe de 18 cellules.
Les diodes by-pass court-circuitent un groupe de plusieurs cellules (18 en général) d'un module photovoltaïque
lorsque celui-ci est à l'ombre. De ce fait, la partie de l'installation photovoltaïque mise hors service ne délivre plus
d'énergie. La production de l'installation est donc atténuée.
ÉNERGIE RENOUVELABLE ET EFFICACITE ENERGETIQUE (Partie : Photovoltaïque)
(E. Elwarraki) Page 40
Un module photovoltaïque est composé généralement composé de 36 cellules photovoltaïques, distribuées en
2 sous-réseaux. Chacun de ces deux sous-réseaux est composé de 18 cellules photovoltaïques et d'une diode by-
pass.
Lorsqu'une cellule est à l'ombre, la diode by-pass court-circuite automatiquement le sous-réseau (afin d'éviter
les points chauds). La conséquence directe est qu'une partie du module est hors-service. Il suffit donc qu'une seule
cellule soit à l'ombre pour stopper la production d'un sous-réseau entier.
Par ailleurs, en augmentant le nombre de diode by-pass, on protège et on améliore nettement le rendement des
modules en conditions réelles d’ombrage partiel (nuages, arbres, bâtiments, neige, etc.). Idéalement, il faudrait une
diode by-pass par cellule. Mais cela induirait des coûts de production supplémentaire. L'inconvénient majeur des
diodes by-pass est le coût et l'encombrement. Ce sont les raisons pour lesquelles la majorité des fabricants de
modules se limitent à 2 diodes by-pass par module.
Afin de déterminer l'impact du masque sur les modules photovoltaïques, on effectue un relevé de masque. Ce
relevé de masque permet de déterminer les heures de la journée et la période de l'année pendant lesquelles le
module solaire est à l'ombre.
Le graphe de la course du soleil représente la position du soleil dans le ciel à toute heure de la journée et de
janvier à décembre.
Cette position du soleil est entièrement déterminée par deux composantes que sont l'azimut et la hauteur du
soleil.
L'azimut, notée AZ, s'exprime en °. Il représente l'angle entre la demi-droite [AS) et la demi-droite [AB) :
La hauteur, notée H, s'exprime en °. Elle représente l'angle entre la demi-droite [AS) et la demi-droite
partant du point A en direction du soleil dans le ciel :
Le graphe de la course du soleil représente donc l'ensemble des couple (AZ ; H) correspondant à la position du
soleil dans le ciel.
Si nous voulons déterminer la position du soleil le 20 mars à 9 heures (heure soleil et non pas heure légale), il
suffit de lire sur le graphe l'azimut et la hauteur correspondante au point d'intersection entre la ligne associée au 20
mars et la ligne associée à 9 heures.
Pour chaque obstacle, noter son azimut par une boussole (par rapport au sud) ainsi que sa hauteur (en °) à
l’aide d’un clinomètre et les reporter sur le graphe de la course du soleil.
Le relevé de masque va permettre de savoir à quelle heure de la journée et à quel moment de l'année, les
modules photovoltaïques seront à l'ombre.
Considérerons un exemple d’un module d’une puissance de 180W, composé de 60 cellules en série.
En fonctionnement normal, c’est-à-dire sans effet d’ombrage, toutes les cellules photovoltaïques composant le
module fournissent leur maximum de puissance. Dans ce cas, toutes les cellules fournissent 3 W chacune :
Lorsqu’une des cellules est ombragée, cela correspond à une sous-irradiation de la cellule. Cela se traduit par
une diminution du courant débité par la cellule ombragée, et par conséquent par une diminution de la puissance
fournie (P=U×I).
Comme les cellules du module sont connectées en série, la cellule qui débite le moins de courant impose ce
courant aux autres cellules. Par conséquent, la puissance fournie par les autres cellules (non-ombragées) diminue
aussi.
En première approximation, on peut considérer que la puissance générée par les cellules non-ombragée est
égale à la puissance de la cellule ombragée (cette approximation est d’autant plus vraie que le pourcentage de
cellule ombragée est important). Considérons que la cellule ombragée délivre 1 W. Du coup, toutes les autres
cellules fournissent aussi 1 W :
Le principe des diodes dites by-pass est de court-circuiter les cellules ombragées pour éviter les effets
indésirables du phénomène "point chaud" (Hot-Spot).
Les constructeurs de modules implantent généralement entre 2 et 5 diodes by-pass par modules (dans le boitier
de connexion du module). Chacune des diodes by-pass est associée à un sous-réseau de cellules du module.
Lorsqu’une des cellules du sous-réseau est ombragée, la diode by-pass devient passante, c’est-à-dire que le courant
circule dans la diode en isolant ainsi du circuit électrique le sous-réseau de cellule associé.
Considérons que notre module photovoltaïque dispose de 3 diodes by-pass (D1, D2 et D3), chacune étant
associée à un sous-réseau de 20 cellules. Supposons que la cellule ombragée appartienne au sous-réseau n°1. La
diode by-pass D1 va donc court-circuiter le sous-réseau n°1 en laissant passer le courant directement vers le sous-
réseau n°2 :
L’effet immédiat est que les 20 cellules du sous-réseau n°1 ne fonctionnent plus : elles délivrent 0 W.
Cependant, les 40 cellules restantes ne sont plus affectées par la cellule ombragée : elles fournissent leur pleine
puissance, c’est-à-dire 3 W. Par conséquent, la puissance du module est de 40 × 3 = 120 W.
3. Phénomène du courant-retour
En fonctionnement normal, c’est-à-dire lorsque les deux modules en parallèle sont équivalents, le courant
traversant chacune des deux branches vaut : I1= I2=6 A. Evidemment, la tension aux bornes des deux modules
connectés en parallèle est la même :
Lorsqu’ un des deux modules est ombragé, son courant et sa tension diminue.
La diminution du courant ne pose à priori pas de problème vu que les deux modules sont connectés en
parallèle : la puissance du module ombragée diminue mais n’affecte pas la puissance du module non-ombragé. Par
contre, la diminution de la tension du module ombragé va affecter la tension du module non-ombragé. En effet, la
tension U se cale sur la plus petite tension, c’est-à-dire celle du module ombragé. De ce fait, on assiste non-
seulement à une perte de puissance du module ombragée (ce qui est normal) mais aussi à une diminution de la
puissance du module non-ombragé (ce qui est préjudiciable).
Dans notre exemple, un des deux modules est ombragé : son courant chute à 1 A (au lieu de 6 A) et sa tension
diminue à 25 V (au lieu de 30 V).
Du coup, la puissance développée par ce module est 1×25 = 25 W (au lieu de 180 W).
Le courant du module non-ombragé est très peu affecté mais sa tension est égale à la tension du module
ombragée, c’est-à-dire 25 V.
Du coup, la puissance développée par ce module est 6×25 = 150 W (au lieu de 180 W).
Au-delà de la perte de puissance, il peut se produire une inversion du courant dans le module ombragé : c’est
ce qu’on appelle un courant retour. Ce courant retour peut endommager le module lorsqu’il devient trop important.
Généralement, la valeur maximale tolérée du courant retour est de 2 fois le courant de court-circuit du module
(2×ICC).
Afin de protéger les modules contre les courants retours, il existe deux solutions :
Installer des diodes au niveau de chaque chaîne afin d’empêcher le courant de circuler en sens inverse :
Ces diodes sont appelées des diodes de découplage. Ce procédé coûte cher et induit des chutes de tension
singulière au niveau des diodes.
Ces fusibles n’empêchent pas les courants retours mais fondent dès qu’ils dépassent la valeur limite,
empêchant ainsi la détérioration des modules. Cette solution est beaucoup moins onéreuse que les diodes. Elle est
ainsi préférée par les concepteurs d’installations photovoltaïques.
4. Solutions anti-ombrage
Lorsqu’une partie du champ photovoltaïque est à l’ombre, cela affecte, en termes de puissance, la partie du
champ non-soumis à l’ombrage.
A titre d’exemple, supposons que chacune des chaînes fournissent 740 W (puissance maximale).
Lorsqu’aucune des chaînes n’est soumise à un ombrage, leurs caractéristiques courant-tension sont confondues.
Quant à la caractéristique courant-tension de l’ensemble constitué des deux chaînes en parallèle, elle s’obtient en
additionnant les courants :
Supposons à présent qu’une des deux chaînes soit ombragée. Les caractéristiques courant-tension sont données
ci-dessous :
Le MPPT de l’onduleur va toujours se caler sur le point de puissance maximale de l’ensemble constitué des
deux chaînes en parallèle, soit 1210 W. On constate que ce point de fonctionnement ne permet pas d’exploiter
totalement les deux chaînes. En effet, la tension UMPP de l’ensemble constitué des deux chaînes ne correspond ni
à la tension UMPP-1 de la chaîne 1, ni à la tension UMPP-2 de la chaîne 2 :
Le problème peut être résolu grâce à un onduleur multi-tracker, disposant par exemple de deux MPPT
indépendants :
Par exemple, lorsqu’une partie du champ est susceptible d’être soumise à l’ombrage, on la câblera sur un
MPPT de l’onduleur. De même, lorsque deux parties d’un champ ne présentent pas les mêmes orientations et
inclinaisons (par exemple double-pente EST-OUEST), on pourra câbler chacune des parties sur un MPPT.
Lorsqu’il existe des disparités électriques (à cause notamment de l’ombrage), la solution idéale serait de
prévoir un MPPT pour chaque module. Ainsi, on exploiterait toute la puissance disponible de chaque module (et
non-pas de chaque chaîne connectée à un MPPT de l’onduleur).
Cette solution existe. Il s’agit de connecter en parallèle de chaque module du champ photovoltaïque des
boitiers électroniques spécifiques qui permettent d’exploiter toute la puissance du module.
L’utilisation de ces boitiers électroniques permet un réel gain de production de l’installation par rapport aux
solutions classiques, en cas de disparités électriques du champ photovoltaïque (à cause par exemple de l’ombrage).
PARTIE I : GENERALITES : a pour but de découvrir les éoliennes. Pour cela, nous présentons d'abord le
principe de la conversion d'énergie à la base du fonctionnement d'une éolienne. Ensuite nous évoquons les
particularités des dispositifs, puis nous dévoilons les composants d'une éolienne à travers un schéma interactif.
Enfin nous évoquons les enjeux des éoliennes et nous terminons par l'émission sonore des éoliennes.
PARTIE II : DIFFERENTES TECHNOLOGIES : Dans cette partie sont présentées les différentes technologies
utilisées dans les systèmes éoliens, notamment les éoliennes exploitées en vitesse fixe, les éoliennes exploitées
en vitesse variable. Enfin, nous parlons de la connexion au réseau des éoliennes.
PARTIE III : ETUDE APPLIQUEE D'UNE EOLIENNE : on se propose dans cette partie de présenter les
équations et les connaissances nécessaires à l'étude d'une éolienne.
1. Introduction
Dans cette partie de ce cours, nous vous invitons à découvrir les éoliennes. Pour cela, nous présentons d'abord
le principe de la conversion d'énergie à la base du fonctionnement d'une éolienne. Ensuite nous évoquons les
particularités des dispositifs, puis nous dévoilons les composants d'une éolienne.
Le moulin à vent est l'ancêtre de l'éolienne (Fig. ci-dessous). Il est apparu au Moyen-Age en Europe. Il
fonctionne à axe vertical dans les premiers temps.
Moulins à vent
(Source : http ://www.sizilien-sicily-sicilia.de/Energie-uk.htm )
Puis, le moulin s'oriente vers le sens du vent et est muni de voiles pour mieux capter l'énergie du vent. (Fig. ci-
dessous)
Au douzième siècle, le premier moulin à pales profilées est apparu. Bien que très simple, il s'agit de la première
recherche aérodynamique des pales. Son utilisation est principalement de pomper l'eau ou moudre le grain.
A la Renaissance, les inventeurs célèbres tels que Léonard de Vinci s'intéressent fortement au moulin à vent, ce
qui conduit à de nombreuses innovations.
ÉNERGIE RENOUVELABLE ET EFFICACITE ENERGETIQUE (Partie : Eolienne)
(E. Elwarraki) Page 2
La Révolution Industrielle offre un nouveau départ aux moulins par l'apparition de nouveaux matériaux. En
effet, l'utilisation de métal permet de modifier les formes des tours et augmente considérablement le rendement des
machines que l'on nomme désormais « éoliennes ».
L'avènement de l'électricité au XXème siècle fait place aux premiers modèles d'éoliennes modernes. (Fig. ci-
dessous) Le profil des pales est étudié et les ingénieurs s'inspirent des profils des ailes d'avion.
Eolienne moderne
(Source http://gruppen.greenpeace.de/aachen/energie-windrad.jpg
De nos jours, les éoliennes sont quasiment toutes à axe horizontal à l'exception de modèles à axe vertical tels
que le rotor de Savonius et de Darrieus qui sont encore utilisés mais qui tendent à disparaître.
Les dernières innovations permettent aux éoliennes de fonctionner à vitesse variable, c'est-à-dire de régler la
vitesse de la turbine éolienne par rapport à la vitesse du vent.
2. Principe :
L'énergie d'origine éolienne fait partie des énergies renouvelables. L’aérogénérateur utilise l’énergie cinétique
du vent pour entraîner l’arbre de son rotor : celle-ci est alors convertie en énergie mécanique elle-même transformée
en énergie électrique par une génératrice électromagnétique accouplée à la turbine éolienne. Ce couplage mécanique
peut être soit direct si turbine et génératrice ont des vitesses du même ordre de grandeur, soit réalisé par
l'intermédiaire d'un multiplicateur dans le cas contraire. L’énergie électrique produite : soit elle est stockée dans
des accumulateurs, soit elle est distribuée par le biais d’un réseau électrique ou soit elle alimente des charges isolées.
Système éolien.
Le système de conversion éolien produit également des pertes. Ainsi, on peut indiquer un rendement de 59 %
au rotor de l’éolienne, 96% au multiplicateur. Il faut de plus prendre en compte les pertes de la génératrice et des
éventuels systèmes de conversion.
3. Particularités
a. Type d'installation
Une éolienne occupe une faible surface au sol. Ceci est un énorme avantage pour son installation qui perturbe
peu les sites et permet de conserver des activités industrielles ou agricoles à proximité.
On retrouve l’éolienne dite individuelle installée en site isolé. L'éolienne n'est pas raccordée au réseau, elle n'est
pas reliée à d'autres éoliennes. Sinon les éoliennes sont regroupées sous forme de fermes éoliennes. Les installations
peuvent être réalisées sur terre ou de plus en plus en mer avec les fermes éoliennes offshores où la présence du vent
est plus régulière. Avec ce dernier type d'installation, on réduit les nuisances sonores et on améliore l'esthétique.
b. Orientation de l'axe
Il existe différents profils d'éolienne. On distingue deux grands types d'éolienne : les éoliennes à axe vertical et
les éoliennes à axe horizontal.
Que l'éolienne soit à axe vertical ou horizontal, il s'agit de générer un couple moteur pour entraîner la génératrice.
Les pylônes des éoliennes à axe vertical sont courts, entre 0,1 et 0,5 fois la hauteur du rotor. Cela permet de
placer tout le dispositif de conversion de l'énergie (génératrice, multiplicateur, etc.) au pied de l'éolienne, facilitant
ainsi les opérations de maintenance. De plus, il n'est pas nécessaire d'utiliser un dispositif d'orientation du rotor
comme pour les éoliennes à axe horizontal. Cependant, les vents sont faibles à proximité du sol, ce qui induit un
moins bon rendement car l'éolienne subit les turbulences du vent. De plus, ces éoliennes doivent être entraînées au
démarrage et le mât subit de fortes contraintes mécaniques. Pour ces raisons, de nos jours, les constructeurs
d'éoliennes privilégient les éoliennes à axe horizontal.
ÉNERGIE RENOUVELABLE ET EFFICACITE ENERGETIQUE (Partie : Eolienne)
(E. Elwarraki) Page 4
Les deux types de structures d'éoliennes à axe vertical les plus répandues reposent sur les principes de traînée
différentielle ou de la variation cyclique d'incidence :
Le rotor de Savonius dont le fonctionnement est basé sur le principe de la traînée différentielle. Les efforts
exercés par le vent sur chacune des faces d'un corps creux sont d'intensités différentes. Il en résulte un couple
entraînant la rotation de l'ensemble.
Le rotor de Darrieus est basé sur le principe de la variation cyclique d'incidence. Un profil placé dans un
écoulement d'air selon différents angles, est soumis à des forces d'intensités et de directions variables. La
résultante de ces forces génère alors un couple moteur entraînant la rotation du dispositif.
Les éoliennes à axe horizontal sont basées sur le principe des moulins à vent. Elles sont constituées d’une à trois
pales profilées aérodynamiquement. Le plus souvent le rotor de ces éoliennes est tripale, car trois pales constituent
un bon compromis entre le coefficient de puissance, le coût et la vitesse de rotation du capteur éolien ainsi que
l'aspect esthétique par rapport aux bipales.
Les éoliennes à axe horizontal sont les plus employées car leur rendement aérodynamique est supérieur à celui
des éoliennes à axe vertical, elles sont moins exposées aux contraintes mécaniques et ont un coût moins important.
Amont : le vent souffle sur le devant des pales en direction de la nacelle. Les pales sont rigides, et le rotor est
orienté selon la direction du vent par un dispositif.
Aval : le vent souffle sur l'arrière des pales en partant de la nacelle. Le rotor est flexible, auto-orientable.
La disposition turbine en amont est la plus utilisée car plus simple et donne de meilleurs résultats pour les fortes
puissances : pas de gouverne, les efforts de manouvre sont moins importants et il y a une meilleure stabilité.
Les pales des éoliennes à axe horizontal doivent toujours être orientées selon la direction du vent. Pour cela, il existe
des dispositifs d'orientation de la nacelle en fonction de cette direction.
Aujourd'hui, l'éolienne à axe horizontal avec un rotor du type hélice, présente un réel intérêt pour la production
d'électricité à grande échelle.
Les pales ou capteur d'énergie sont réalisées dans un mélange de fibres de verre et de matériaux composites.
Elles ont pour rôle de capter l'énergie du vent et de la transférer ensuite au rotor. Leur profil est le fruit d'études
aérodynamiques complexes dont dépend le rendement de la turbine. Ainsi :
Le diamètre des pales (ou l'aire balayée par ces pales) est fonction de la puissance désirée :
La largeur des pales intervient dans le couple de démarrage qui sera d'autant meilleur que la pale sera plus large;
Le profil est fonction du couple désiré en fonctionnement.
Le moyeu est pourvu d'un système passif (aérodynamique), actif (vérins hydrauliques) ou mixte (active stall)
qui permet d'orienter les pales pour réguler la vitesse de rotation (prise de vent).
L'arbre primaire : c'est l'arbre du rotor de la turbine éolienne. Il est dit arbre lent, car il tourne à des vitesses
comprises entre 20 - 40 tr/min, il est relié à l'arbre secondaire par l'intermédiaire du multiplicateur.
Le multiplicateur mécanique de vitesse : permet de transformer une puissance à couple élevé et à vitesse lente
en une puissance à couple faible et vitesse rapide. En effet, la rotation des pales est trop lente et le couple est
trop important pour être utilisé par la génératrice. Le multiplicateur relie l'arbre (primaire) de la turbine
éolienne à l'arbre (secondaire) de la génératrice électrique.
Le multiplicateur à un ou plusieurs trains de roues dentées permet de faire passer la fréquence rotation de
19-30 tr/min à 1500 tr/min. Les axes de rotation des roues sont fixes par rapport au bâti.
Le multiplicateur à trains planétaires permet d'obtenir un rapport de multiplication élevé avec un faible
encombrement. Dans les trains planétaires, les axes des roues appelées satellites ne sont pas fixes par
rapport au bâti mais tournent par rapport aux autres roues.
Le système de refroidissement : Des refroidisseurs sont prévus pour le multiplicateur de vitesse qui encaisse
les efforts mécaniques d'un arbre à l'autre, et pour la génératrice. Ils se présentent sous la forme de ventilateurs,
de radiateurs d'eau ou d'huile. Le refroidissement à huile est utilisé pour les multiplicateurs.
L'arbre de la génératrice ou arbre secondaire entraine des machines à une ou deux paires de pôles. Il est
équipé d'un frein à disque mécanique (dispositif de sécurité) qui limite la fréquence de rotation en cas de vent
violent (d'autres dispositifs de sécurité peuvent être utilisés).
Le générateur électrique : assure la production électrique. Sa puissance atteint 4,5 MW pour les plus grosses
éoliennes. Le générateur peut être soit une dynamo (production de courant continu) soit un alternateur
(production de courant alternatif). Pour des raisons de coût et de rendement, l'alternateur est désormais quasi
exclusivement utilisé. L'alternateur est une machine synchrone ou asynchrone, utilisée en vitesse fixe ou en
vitesse variable.
Génératrice synchrone :
La génératrice synchrone ou Machine Synchrone (MS) peut être utilisée dans le cas d'entraînement direct, c'est-
à-dire lorsque la liaison mécanique entre la turbine éolienne et la génératrice est directe, sans utiliser de
multiplicateur. Il faut cependant que cette génératrice soit nécessairement raccordée au réseau par l'intermédiaire de
convertisseurs de fréquence. Si la génératrice est à aimants permanents, elle peut fonctionner en mode autonome car
elle n'a pas besoin d'excitation extérieure.
o A électroaimants. Les bobines des électroaimants sont alimentées en courant continu à l'aide d'un
système de balais et de bagues collectrices fixées à l'arbre de la génératrice. Cette alimentation peut
se faire par exemple via un convertisseur qui transforme le courant alternatif du réseau électrique
Génératrice asynchrone :
La plupart du temps la Machine Asynchrone (MAS) est utilisée car la génératrice est capable de supporter de
légères variations de vitesse ce qui est un atout majeur pour des applications du type éolien où la vitesse du vent
peut évoluer rapidement notamment lors de rafales. Ces dernières engendrent des sollicitations mécaniques
importantes pour le système qui sont ainsi plus réduites avec une machine asynchrone qu'avec une génératrice
synchrone fonctionnant normalement à vitesse fixe. La machine asynchrone est peu utilisée sur site isolé car elle
nécessite des batteries de condensateurs pour la fourniture d'énergie réactive.
o A rotor bobiné ou à bagues. Les enroulements du rotor couplés en étoile sont reliés à un système de
bagues/balais permettant ainsi l'accès à leurs bornes pour la connexion d'un convertisseur statique
dans le cas d'un pilotage de la machine par le rotor.
o A cage d'écureuil. Le rotor est constitué de barres court-circuitées par des anneaux aux deux
extrémités de l'armature. Les enroulements rotoriques ne sont alors pas accessibles.
Le système d'orientation de la nacelle est une couronne dentée (crémaillère) équipée d'un moteur. Il permet
d'orienter l'éolienne et de la « verrouiller » dans l'axe du vent grâce à un frein.
Les outils de mesure du vent sont de deux types : une girouette pour en évaluer la direction et un anémomètre
pour en mesurer la vitesse. Les données sont transmises à l'informatique de commande qui effectue les réglages
de l'éolienne automatiquement.
Mât : Le mât est généralement un tube en acier ou une tour en treillis. Il supporte le rotor et la nacelle. Le choix
de sa hauteur est important car il s'agit de trouver un bon compromis entre le coût de sa construction et
l'exposition au vent souhaité. En effet, plus la hauteur du mât augmente plus la vitesse du vent et le coût de la
structure augmentent. Généralement on choisit un mât de taille très légèrement supérieure au diamètre des
pales. La hauteur d'une éolienne varie entre 40 et 80 mètres. Le mât renferme les câbles qui assurent la liaison
au réseau de distribution.
a. Situation actuelle
Les nouvelles exigences sur le développement durable conduisent les Etats à remettre en cause des méthodes de
production d'énergie et à augmenter la part des énergies renouvelables dans la production. Le protocole de Kyoto
engage les pays signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Cet accord a participé à l'émergence de
politiques nationales de développement de l'éolien et d'autres énergies également car les éoliennes n'émettent pas de
dioxyde de carbone.
Le Maroc s’est fixé pour objectif d’atteindre 42% de la puissance installée à base d’énergie renouvelable en
2020 (Hydraulique :2000 MW, Solaire : 2000 MW et Eolien : 2000 MW). Pour atteindre cet objectif éolien, et en
complément de la capacité éolienne réalisée et en cours de développement qui s’élève à 1000 MW, le Maroc a décidé
de lancer le programme Intégré de l’Energie Eolienne d’une même capacité de 1000 MW, et sera réalisé en deux
phases :
- Phase 1 : Projet Eolien 150 MW de Taza ;
- Phase 2 : Projet Eolien Intégré 850 MW (sur cinq sites).
La filière éolienne s'est largement développée en Europe faisant figure de leader. Par ailleurs, 90 % des fabricants
d'éoliennes de moyenne et grande puissance sont des Européens.
Ainsi, l'énergie éolienne est considérée comme une des options les plus durables parmi les possibilités futures,
les ressources du vent étant immenses. On considère que l'énergie éolienne annuellement récupérable au niveau
mondial se chiffre à environ 53 000 TWh (TéraWattheures), soit 4 fois la consommation mondiale actuelle
d'électricité.
6. Le bruit
Bien que les éoliennes de première génération étaient nuisibles d'un point de vue sonore, il semble aujourd'hui
que les avancées technologiques ont permis de réduire considérablement le bruit engendré par ces machines. En
effet, sur une échelle de bruit, l'éolienne se situe entre le bruit d'un vent léger et le bruit de l'intérieur d'une habitation,
soit environ 45 dB. L'évolution du niveau sonore en fonction du nombre d'éoliennes est logarithmique, c'est-à-dire
que l'installation d'une deuxième éolienne augmente le niveau sonore de 3 dB au lieu de le doubler.
Pour diminuer les nuisances sonores :
Les multiplicateurs sont spécifiquement conçus pour les éoliennes. De plus, on essaie de privilégier les
entraînements directs, c'est-à-dire les entraînements sans multiplicateur.
Le profil des pales fait l'objet d'études pour réduire les nuisances sonores dues à l'écoulement du vent autour
des pales ou à l'émission de sons provenant de la nacelle ou de la tour. Les arbres de transmission sont munis
d'amortisseurs pour limiter les vibrations.
Le capitonnage de la nacelle permet également de réduire les bruits.
Echelle du bruit.
1. Introduction
Dans cette partie, nous présentons les différentes technologies utilisées dans les systèmes éoliens, notamment
les éoliennes exploitées en vitesse fixe, les éoliennes exploitées en vitesse variable. Enfin, nous parlons de la
connexion au réseau des éoliennes.
2. Prérequis
Les éléments de la chaîne de conversion peuvent être agencés de diverses manières. Néanmoins, certains
éléments se retrouvent dans la chaîne de conversion tels que : une turbine éolienne, une génératrice triphasée, un
dispositif d'interconnexion connecté au réseau de distribution ou à une charge isolée.
A titre indicatif, les machines les plus utilisées dans les éoliennes sont du type asynchrone avec un rotor à cage.
Les génératrices asynchrones à rotor bobiné se sont développées ces dernières.
a. En mode autonome
Les éoliennes non raccordées au réseau, fonctionnent en mode autonome et alimentent des charges isolées avec
éventuellement un ou plusieurs groupes électrogènes en appui. Pour cette configuration, le recours à un système de
stockage présente un intérêt significatif en cas d'absence de groupes électrogènes, notamment en cas de vent faible.
Le recours à des batteries est utile pour le stockage d'énergie à long terme. D'autres systèmes de stockage sont
envisagés comme le stockage inertiel à court terme. Le stockage inertiel évite alors l'utilisation de batteries qui
présentent un caractère polluant pour l'environnement. L'énergie se présente sous forme d'énergie cinétique, stockée
dans un volant d'inertie.
b. En mode réseau
Lorsque l'éolienne est connectée au réseau, la vitesse de rotation de la MAS doit rester pratiquement constante
de façon à ce que la machine reste proche de la vitesse de synchronisme, principal critère pour un fonctionnement
stable de la génératrice. La fréquence du réseau impose la vitesse de rotation de la machine.
Le générateur à vitesse fixe, en liaison directe avec le réseau, est nécessairement muni d'un multiplicateur de
vitesses. L'éolienne tourne à une vitesse de rotation donnée pour une plage restreinte de vitesses de vent, ses
applications sont donc limitées.
Exemple d'un montage avec multiplicateur et une MAS à cage d'écureuil connectée directement au
réseau :
Pour connecter l'éolienne au réseau dans cette configuration, on procède en deux temps :
Le premier temps consiste à connecter les enroulements statoriques au réseau par l'intermédiaire de résistances afin
de limiter les courants statoriques transitoires. Pendant cette phase, les pales de l'éolienne sont orientées de façon à
ce que le couple fourni soit nul.
Après quelques secondes, les résistances sont éliminées (elles sont court-circuitées) puis le système de régulation
oriente les pales pour croître la puissance.
La magnétisation du circuit magnétique entraîne un appel de courant qui sera limité par les résistances. Les
résistances peuvent être remplacées par un gradateur dont on fera varier l'angle de retard à l'amorçage lors de la
phase de couplage.
Cette configuration d'éolienne à vitesse fixe, permet un point de fonctionnement à deux vitesses.
On réalise un double bobinage au stator, qui induit un nombre de paires de pôles variable, et donc des plages de
vitesses différentes. On peut imposer 2 vitesses de synchronisme par changement du nombre de pôles.
D'une part, on a un stator de faible puissance à grand nombre de paires de pôles pour les petites vitesses de vent. En
effet, la puissance est donnée par :
D’autre part, on a un stator de forte puissance correspondant à une vitesse élevée et donc à faible nombre de
paires de pôles pour les vitesses de vent élevées.
En variation de vitesse, la fréquence et l'amplitude de la tension, en sortie de la génératrice, sont variables. Pour
satisfaire aux conditions du réseau, et donc se ramener à la fréquence et l'amplitude de la tension, fixes du réseau,
on utilise des convertisseurs de puissance agissant comme des convertisseurs de fréquence, intercalés entre la
machine (synchrone ou asynchrone) et le réseau. Le dispositif règle la fréquence du courant ou de la tension,
transforme le courant ou la tension alternative en courant ou en tension continu, filtre le courant ou la tension pour
le ramener à l'allure du courant ou de la tension alternative à la fréquence du réseau. Le générateur ainsi équipé, peut
subir les rafales, et réduire les sollicitations mécaniques.
La génératrice ;
Les convertisseurs :
o Alternatif/continu ou redresseur commandé (1) : On utilise un redresseur à diodes pour les machines
synchrones, leur fonctionnement est unidirectionnel. Le redresseur à MLI est utilisé pour les
machines asynchrones. Le redresseur MLI permet par ailleurs de fournir la puissance réactive
magnétisante.
o Continu / alternatif ou onduleur (2) : (convertisseur statique qui règle la valeur de la tension ou du
courant efficace et la fréquence du courant ou de la tension) pour réaliser la connexion au réseau :
de préférence, on utilise un onduleur de type MLI, car c'est la structure d'onduleur qui génère le
moins de courants harmoniques.
Pour ces convertisseurs, il est nécessaire d'avoir des ordres de commande, d'où des lois de commande. On utilise
des cartes adaptées au contrôle, qui commandent en temps réel. La gestion du transfert de puissance entre redresseur
MLI et l'onduleur, se fait par régulation du bus continu. Ce bus est constitué notamment d'un condensateur lissant
et filtrant la forme d'onde.
ÉNERGIE RENOUVELABLE ET EFFICACITE ENERGETIQUE (Partie : Eolienne)
(E. Elwarraki) Page 15
b. Les systèmes à vitesse variable
On peut avoir :
Le montage à deux générateurs : Par faible vitesse de vent, on utilise le générateur à faible puissance et,
par fort vent, on utilise le générateur à forte puissance. Ce montage s'adresse aux machines asynchrones
et aux machines synchrones.
La génératrice à nombre de pôles variables : On peut modifier le câblage des enroulements stator de la
génératrice synchrone ou asynchrone pour obtenir un nombre de pôles différent donc des vitesses de
rotation différentes en fonction des conditions de vent.
Où est la pulsation du réseau fixe et p le nombre de paires de pôles que l'on veut faire varier.
Pour les générateurs asynchrones, l'existence d'un glissement permet une légère variation de la vitesse de
rotation du générateur. Plusieurs configurations sont possibles :
(1): Le rotor de la MAS avec rhéostat rotorique : le rotor de la machine asynchrone est équipé d'une
résistance variable : Cette solution exploite le fait que le glissement g est fonction de la résistance du
rotor, qui s'exprime par Rr/g dans le schéma équivalent d'une machine asynchrone. L'ajout de
résistances électriques au rotor permet d'ajuster les conditions de glissement aux conditions de vent.
En faisant varier la résistance interne du rotor, on fait varier le glissement g. En effet, la pulsation
rotorique est donnée par :
Avec g < 0
La génératrice utilisée est la MADA (Machine Asynchrone à Double Alimentation), MAS à rotor
bobiné, à énergie rotorique dissipée :
Schéma de la connexion au réseau de l'éolienne avec la machine asynchrone équipée d'une résistance
variable.
(2): La MADA associée à un double convertisseur MLI : La machine asynchrone à double alimentation :
machine asynchrone à rotor bobiné associée à un double convertisseur à modulation de largeur
d'impulsion (structure de Scherbius) à IGBT.
La double alimentation s'explique par le rotor relié au convertisseur et le stator relié au réseau.
Cette machine est associée à des éoliennes de forte puissance. La vitesse de rotation varie du simple au
double. Les convertisseurs de fréquence permettent de redresser et de renvoyer au réseau une partie de
l'électricité produite.
Le principe ici, est de faire varier la vitesse en agissant sur la fréquence d'alimentation des
enroulements rotoriques.
Dans le cas d'une machine synchrone, l'amplitude et la fréquence sont fonctions de la vitesse, le raccord
au réseau nécessite un convertisseur statique de fréquence avec un redresseur et un onduleur.
On peut se passer de multiplicateur, en prenant une génératrice synchrone à grand nombre de pôles, pour
bénéficier de la vitesse variable. Rappelons que pour la machine synchrone :
Le rotor bobiné :
Le rotor est bobiné. Un stator de grande dimension implique un nombre de pôles élevé. La vitesse
de rotation de la machine est alors faible.
Le rotor possède des à aimants permanents à flux axial, la machine est alors plus compacte. Il s'agit de
la MSAP (Machine Synchrone à Aimants Permanents) avec convertisseur sans multiplicateur.
La génératrice dans les deux cas, est reliée au réseau par un convertisseur de fréquence, qui ramène la
fréquence variable du courant généré à la fréquence du réseau. La vitesse de rotation de l'alternateur
doit être rigoureusement un sous-multiple de la pulsation des courants statoriques.
5. La connexion au réseau
Le réseau de distribution impose la stabilité de la tension et de la fréquence. Il faut donc gérer les phases
transitoires de fonctionnement de l'éolienne, tels que le démarrage, l'arrêt ou l'absorption de rafales. On va alors
réaliser un démarrage progressif de l'éolienne à l'aide de thyristors. Ces thyristors jouent le rôle d'interrupteurs
assurant une connexion ou une déconnexion graduelle au réseau. Ces interrupteurs peuvent aussi être des
disjoncteurs de dérivation.
Le réseau impose également de générer le moins d’harmoniques possibles. Les harmoniques peuvent être
générés par les dispositifs d'électronique de puissance tels que les convertisseurs. Il faut alors rechercher les
meilleurs systèmes possibles ou utiliser des filtres.
L'éolienne est connectée à un réseau de distribution de fréquence donnée dont la puissance de court-circuit est
définie. La puissance réactive nécessaire à la magnétisation de la machine est fournie par le réseau.
Pour satisfaire aux exigences du réseau, différents composants sont installés lors de la connexion de l'éolienne :
Les générateurs de turbine d'éolienne ont en général une tension de sortie de l'ordre de 690 V. Le transformateur
permet d'élever la tension pour le raccord au réseau de distribution (par exemple 20 kV). Actuellement, il n'y a
pas d'éolienne directement connectée sur le réseau de transport.
Pour améliorer le facteur de puissance de l'installation, on peut connecter au réseau trois batteries monophasées
de condensateurs couplées en triangle. Les batteries de condensateurs servent aussi à compenser en moyenne la
puissance réactive consommée prenant en compte les irrégularités temporelles du vent.
La MAS est consommatrice d'énergie réactive, les batteries de condensateurs, sources de puissance réactive,
deviennent alors utiles pour magnétiser la machine, surtout dans le cas où la puissance réactive fournie par le
réseau ne suffit pas. En mode autonome, les batteries de condensateurs deviennent indispensables pour la
magnétisation de la machine.
1. Introduction
On se propose dans cette partie de présenter les équations et les connaissances nécessaires à l'étude d'une
éolienne.
3. Présentation de l'étude
Dans l'étude d'une éolienne avec une MAS (Machine Asynchrone), c'est la machine la plus utilisée, on va
s'intéresser à la valeur des couples ΓL, Γ et ΓE et des vitesses des arbres primaire et secondaire : ΩL et Ω.
L'arbre primaire est l'arbre du rotor de l'éolienne, dit arbre lent, il tourne à la vitesse . Il fournit le couple .
L'arbre secondaire est celui de la génératrice qui est raccordée au réseau directement ou indirectement. Le rotor de
la génératrice tourne à la vitesse , il fournit le couple électromagnétique .
, , ,g, , , , , Cos(φ)
Pour optimiser la puissance électrique active P débitée en fonction du vent, on règle la vitesse de rotation de
l'éolienne ΩL. Le point de fonctionnement de l'éolienne peut être déterminé à partir de la caractéristique de la
puissance P fournie par l'éolienne en fonction de la vitesse de rotation ΩL de la turbine, pour une vitesse de vent
donnée. Le point de fonctionnement nominal est choisi tel que la puissance fournie par l'éolienne soit maximum.
Le point de fonctionnement peut aussi être défini par les puissances active et réactive , la tension simple
Vs, la puissance de la charge (constituée par les éléments du montage éolien) , et le cos (facteur de
puissance). Alors, suivant la vitesse du vent, ( , ) sera différent.
4. Connaissance de l'aéromoteur
L'énergie du vent est l'énergie cinétique de l'air récupérable qui traverse une certaine surface S, la puissance
associée est donc :
Cependant, cette énergie ne peut pas être entièrement récupérée, car il faut évacuer l'air qui a travaillé dans les
pales du rotor. On introduit alors le coefficient de puissance Cp dans le calcul de la puissance P :
Le coefficient Cp caractérise le niveau de rendement d'une turbine éolienne. On peut le définir comme le rapport
suivant :
d. Limite de Betz
Le coefficient de puissance a été introduit par la théorie de Betz. La limite de Betz indique que, pour les
meilleures machines : bipale ou tripale, à axe horizontal, on ne récupère au maximum que 59% de l'énergie due au
vent, ce qui signifie que Cp max (théorique) est environ égal à 0,59. Pour une éolienne de puissance réelle, il est de
l'ordre de 0,3 à 0,4 au maximum.
La théorie de Betz modélise le passage de l'air avant et après les pales de l'éolienne par un tube de courant avec :
N.B : On peut retrouver le Cp max en faisant une étude des puissances, sachant que :
- d'une part, la puissance récupérable sur l'éolienne est due à la variation d'énergie cinétique du vent :
- d'autre part, l'effort qui s'exerce sur l'éolienne crée une puissance Peffort : le théorème de la quantité de mouvement
donne : :
Alors :
Peffort correspond à la puissance absorbée par le rotor, soit la puissance mécanique fournie à l'aéromoteur.
e. Rapport de vitesse λ
On définit λ le rapport d'avance, dit aussi paramètre de rapidité ou vitesse spécifique, ou encore rapport de
vitesse en bout de pale (tip-speed ratio) comme étant le rapport de la vitesse d'extrémité des pales sur la vitesse du
vent :
R : rayon de la pale en m ;
Ω : vitesse de la pale en tr/min ;
V : vitesse du vent en m/s.
Pour donner un ordre de grandeur : Si λ < 3, l'éolienne est dite lente, si λ > 3, l'éolienne est dite rapide.
La courbe CP(λ), spécifique à chaque éolienne permet de classer les différents types d'éolienne.
Outre les efforts aérodynamiques du vent, il faut aussi tenir compte des efforts inertiels et élastiques dus au
mouvement des pales : mouvement de battement, mouvement de traînée, mouvement en torsion. Il y a aussi les
effets de la vitesse du vent, de l'écoulement du vent, du gradient du vent. Tous ces efforts sont exercés sur les pales.
Ils sont ensuite transmis au moyeu et à la tour.
- Le rendement de l'aéromoteur ;
- La masse volumique de l'air en Kg/m3
- Le nombre de pâles ;
- Le diamètre des pales en m ;
- Le pas de l'hélice ;
- La surface balayée en m2 ;
- L’inclinaison des pâles ;
- La hauteur du mât en m ;
- La vitesse nominale du vent en m/s ;
- Le rendement ;
- La vitesse nominale du rotor en tr/min.
ηaérogénérateur = ηturbine
Plus que la vitesse, pour caractériser le vent, il s’agit de connaître son « comportement » :
Son profil directionnel, c’est-à-dire les tendances probabilistes de direction du vent, la répartition des
vitesses de vent selon ces directions, la répartition des énergies selon ces directions ;
Son profil de vitesse, c’est-à-dire les tendances probabilistes de vitesse, la loi de répartition de probabilité
de ces vitesses, la vitesse la plus souvent rencontrée, le créneau des vitesses les plus souvent rencontrées,
les vitesses extrêmes et les vitesses de rafale, etc.
Les variations annuelles et journalières (horaires) des vitesses moyennes ;
Son profil énergétique, qui découle du profil de vitesse.
La puissance captée dépend, au cubique, de la vitesse du vent. Mais cette puissance captée instantanément ne
répond pas totalement à nos besoins : il s’agit de connaître l’énergie captée tout au long de l’année.
A la vitesse mesurée (qui correspond à la vitesse moyenne sur 10 mn), à l’écart-type qui donne une
représentation des « turbulences », et à la variation du vent sur la hauteur ;
Au profil des vitesses du vent (lois de Weibull et de Rayleigh), aux rapports mathématiques existant entre
les paramètres de la loi de Weibull, et aux vitesses moyennes, maximales et de rafale ;
A la rose des vents ;
A la vitesse moyenne, à la vitesse maximale et à la vitesse de rafale ;
Et aux variations annuelles et variations journalières.
Comment appréhender la valeur d’un paramètre qui change en permanence, et qui varie sur plusieurs gammes
de fréquences de surcroît ? On sait qu’une mesure n’est pas « instantanée » mais se fait sur un temps T (figure ci-
dessous). La valeur mesurée (pour nous ici, la vitesse du vent) sera donc :
Représentation des variations de vitesse du vent sur 24 h, puis sur 120 min,
et courbe des vitesses moyennes sur 10 min.
Si l’on se positionne sur un rythme de moyenne de 10 min, La mesure est donc plus fiable, et l’on peut obtenir
une séquence d’apparence presque continue qui représente bien la valeur de la vitesse du vent.
Il est alors nécessaire d’obtenir une autre donnée en sortie des appareils de mesure, afin d’appréhender
l’influence de l’écart entre la moyenne 10 min et la réalité. Il s’agit de l’écart-type «σ», dont les composantes sont:
La composante horizontale σT(t) est celle qui est mesurée par les anémomètres placés « normalement » sur le mât
de mesure.
Par approximation, on estime qu’elle rejoint la plupart du temps le σTx(t) de la formule. Mais il n’est pas difficile
d’imaginer que, dans certains environnements avec beaucoup d’obstacles et de perturbations, cette composante
horizontale ne représente que la projection d’un vecteur sur l’horizontale.
C’est pourquoi la norme IEC 61400-1 définit des règles « simplificatrices » de prise en compte de ces écarts
types en fonction de la vitesse mesurée (moyenne 10 min), pour un fonctionnement « normal ». Il s’agit de dessiner
sur un graphe l’ensemble des points correspondants aux mesures 10 min, avec en ordonnée l’indice de turbulence
calculé à partir du rapport entre l’écart-type et la vitesse mesurée, et en abscisse cette même vitesse.
Un autre facteur important doit être pris en compte car, en général et pour diverses raisons, les mesures ne sont
pas prises à la hauteur où il faudrait idéalement le faire, c’est-à-dire à la hauteur du futur moyeu de l’éolienne.
Or, une loi simple régit le profil vertical « normal » du vent :
Où α est un coefficient dit de « rugosité » qui varie en général entre 0,1 et 0,4 selon la rugosité du sol.
Si l’on ne dispose pas d’informations particulières, la norme IEC-61400-1 conseille d’appliquer un coefficient 0.2,
ce qui correspond à une rugosité de 0,10 m approximativement.
c. La distribution statistique des vitesses du vent et les vitesses moyennes, maximales et de rafale
Une autre grande caractéristique descriptive du vent est ce que l’on appelle la distribution des vitesses. Il s’agit
de savoir, pour chaque vitesse moyenne sur 10 min, quelle est sa statistique d’occurrence, c’est-à-dire le pourcentage
de fois où l’on va trouver cette vitesse, proportionnellement à l’ensemble. Par exemple, on peut avoir 12 % du temps
une vitesse comprise entre 3 et 4 m/s, 15 % du temps une vitesse entre 5 et 6 m/s, etc.
Ces statistiques sont données par les mesures, mais il a été remarqué que ce type de statistiques répond toujours
à une loi qui les fait se rapprocher d’une fonction dite « de Weibull », dont la densité de probabilité peut quasiment
toujours être assimilée aux relevés réels de vents d’où qu’ils viennent.
Où f (V) représente la fraction de temps durant laquelle la vitesse moyenne à 10 mn dépasse V, A est le facteur
d’échelle (qui n’est pas la vitesse moyenne globale sur le temps de mesure, mais qui y est lié, et k est le facteur de
forme (qui représente la variation des valeurs de vitesse autour de A).
Mais le point intéressant n’est pas tant la fonction de Weibull elle-même que sa distribution, autrement dit sa
densité de probabilité :
Car cette formule donne la possibilité de la rapprocher facilement des mesures physiques.
Sur la figure suivante, les barres bleues représentent la distribution des vents mesurés à 50 m, et la courbe rouge
correspond à la superposition de la loi de Weibull optimale ajustée sur un critère énergétique.
Dans cet exemple, les paramètres de la distribution de Weibull optimale que l’on obtient sont : A = 7,18 et
k=2,36.
On entend aussi beaucoup parler de distribution de Rayleigh, car c’est la distribution recommandée par la norme
IEC lorsqu’on ne sait rien d’autre sur un site, c’est-à-dire lorsqu’on fait des estimations grossières sans mesures
et/ou sur des territoires très étendus. La distribution de Rayleigh n’est rien d’autre que la distribution de Weibull
avec un facteur de forme k = 2.
La rose des vents sert beaucoup dans l’analyse fine des vents du site, mais aussi dans le choix de la station
météorologique de référence pour la corrélation.
Cet outil très visuel est aussi intégré dans les nombreux logiciels experts qui aident à l’établissement des parcs
éoliens.
Par définition, ces deux vitesses caractérisent les conditions extrêmes de vent. La vitesse maximale, comme son
nom l’indique, correspond à la valeur maximale des vitesses mesurées, c’est-à-dire le maximum des vitesses
moyennes 10 min (selon la définition de l’IEC 61400-1). La vitesse de rafale est la vitesse maximale instantanée qui
aura été perçue par les instruments durant la période de mesure.
Ces caractéristiques sont d’autant plus importantes qu’elles servent essentiellement à valider le type de turbines
à choisir selon les critères de la norme.
Ces variations servent elles aussi à définir le vent ou les vents (parfois bien différents) qui visitent régulièrement
le site.
Avec les variations horaires, nous aborderons encore plus finement l’adéquation possible entre production et
consommation puisque nous touchons au rythme de vie ou de travail.
b. Calcul du rendement
La puissance mécanique Pméca est fournie par l'organe d'entraînement qui est ici la turbine éolienne. La puissance
est transmise du rotor vers le stator. La machine tourne au-delà de sa vitesse de synchronisme : le glissement est
négatif.
- Le nombre de pôles ;
- La puissance mécanique nominale en kW ;
- La vitesse nominale en tr/min
- Le rendement nominal
- Le cos nominal
- Le couple électromagnétique en Nm
- Le courant statorique en A ;
- La tension au rotor en V uniquement si la MAS est une MADA ;
- La fréquence du stator en Hz ;
- Le couplage ;
- La tension entre phases en V ;
- La vitesse de synchronisme en tr/min.
c. Connaissance de la MAS
La MAS dans le cadre de l'étude appliquée d'une éolienne fonctionne en génératrice, et pas en moteur.
8. Pré-requis sur la MS
Le nombre de pôles choisi donne la vitesse de rotation car :
Par exemple :
- Petit pour une vitesse élevée, alors le nombre de pôles est faible,
- Gros pour une vitesse basse, alors le nombre de pôles est élevé.
b. Les paramètres :
b. Types de réseau
- Le réseau ilôté : la génératrice est régulée de façon à délivrer une tension de valeur efficace fixe et de
fréquence fixe sur une plage de vitesse donnée.
- Le réseau infini dit aussi réseau puissant : il impose la tension V et la fréquence f. La vitesse de l'arbre de la
génératrice est alors imposée. L'éolienne quant à elle, fournit un complément de puissance au réseau dont
l'impédance interne est supposée nulle. Dans le cas d'un réseau puissant, la génératrice est régulée en tension
et fréquence avant d'être couplée sur le réseau. Elle est par la suite régulée en puissances active et réactive.
- Le réseau avec impédances internes : et . La puissance de court-circuit PCC est définie.
b. Les paramètres :
- La notion d'harmoniques ;
- La notion de taux de distorsion ;
- Le dimensionnement de filtre : valeur de L et C.
Elmostafa ELWARRAKI
Le secteur du bâtiment, qu’il soit résidentiel, tertiaire ou industriel, constitue un axe de travail important,
beaucoup de produits et solutions peuvent apporter des gains réels et substantiels dans la démarche
d’exemplarité énergétique.
La démarche d’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments doit être pensée globalement :
porter à la fois sur le bâti, mais également sur les équipements et systèmes qui les composent. Pour que la
démarche soit complète, elle devra aussi intégrer le recours aux énergies renouvelables.
1. Energétique du bâtiment
Dans les pays industrialisés, les bâtiments consomment une partie importante de l'énergie utilisée par la
société et, en conséquence, ils sont source d'une partie non négligeable de la pollution. Cette énergie est
l’objet de nombreux usages, notamment:
- le chauffage et/ou le refroidissement, pour assurer un climat intérieur confortable ;
- la circulation de fluides tels que l'air (ventilation), l'eau (eau chaude, chauffage) ;
- les transports (ascenseurs) ;
- l'éclairage ;
- les communications (téléphone, radio, télévision) ;
- la production de biens (fabriques, cuisines, couture, etc.).
Dans les climats tempérés et froids, la plus grande part de l'énergie utilisée par un bâtiment sert au
chauffage. Le flux de chaleur généré dans le système de chauffage aboutit inévitablement à l'extérieur par
différentes voies plus ou moins directes.
Dans les climats plus chauds, il peut être nécessaire et en tous cas confortable d'abaisser la température
intérieure des bâtiments. Ce refroidissement, et l'assèchement de l'air (sous les tropiques) peut aussi être un
grand consommateur d'énergie.
Diminuer la consommation d'énergie primaire en minimisant tous ces flux, en les faisant passer aux bons
endroits et en captant au mieux la chaleur de l'environnement (énergie solaire, pompes à chaleur) est un
problème où la physique a déjà apporté des solutions et qui continue à être étudié. Les solutions à ce
problème particulier peuvent entraîner des problèmes ailleurs, et en tous cas ont une influence sur les
diverses caractéristiques du bâtiment. De ce fait, il ne faut pas se restreindre à des examens sectoriels pour
résoudre des problèmes dans le bâtiment, mais toujours envisager toutes les conséquences d'une
modification.
La chaleur passe naturellement de zones chaudes aux zones froides, en utilisant essentiellement quatre
modes de transport:
- La conduction, qui est la transmission de proche en proche de l'agitation moléculaire par chocs entre
molécules;
- La convection, transport de chaleur par transport (naturel ou forcé) de matières chaudes vers une
zone froide ou vice versa;
- Le rayonnement, ou transport de chaleur par émission et absorption de rayonnement
électromagnétique par les surfaces des corps;
- L'évaporation-condensation: la chaleur cédée à un matériau pour l'évaporer est restituée à la surface
sur laquelle la vapeur se condense.
e. Confort
Le confort est un état de bien être général. Il est mesuré a contrario par le taux d'insatisfaction des
occupants. Indépendamment des conditions propres à l'individu (métabolisme, activité, habillement), il est
reconnu que les paramètres suivants interviennent dans le confort, en plus des paramètres qui caractérisent
l'individu lui-même (taux d'activité, habillement, etc):
Conditions thermiques: Température de l'air ;
Sources de rayonnement (radiateurs, poêles, soleil) ;
Température des surfaces environnantes ;
Perméabilité thermique des surfaces en contact avec le corps.
a. Rappel de définitions
Les grandeurs photométriques et leurs unités candela, lumen et lux sont dites « subjectives » car elles
dépendent de la vision humaine. Elles sont définies par rapport à la vision d’un « observateur de référence ».
i. Flux lumineux
On appelle flux lumineux la quantité totale de lumière émise par une source lumineuse dans toutes les
directions de l’espace. Il s’exprime en lumens (symbole : lm). Le lumen est donc une unité d’énergie et il est
d’une certaine manière la « puissance lumineuse » qu’une source émet. C’est sur cette base que les sources
lumineuses peuvent être en partie comparées.
Deux sources émettant le même flux lumineux donneront, a priori, la même quantité de lumière dans la
pièce.
ii. Éclairement
L’éclairement est le rapport entre le flux lumineux reçu par un élément de la surface et l’aire de cet
élément. Il est exprimé en lux (symbole : lx) ou lumen/m2 (lm/m2).
L’éclairement est mesuré à l’aide d’un luxmètre. Les valeurs rencontrées à l’extérieur varient
considérablement : de 0,2 lux sous une nuit de pleine lune à plus de 100 000 lux sous un soleil d’été.
L’intensité lumineuse est une grandeur qui caractérise l’éclat d’une source ponctuelle de lumière. Elle
correspond au flux lumineux émis par unité d’angle solide dans une direction donnée et s’exprime en candela
(symbole : cd) ou lumen/stéradian.
iv. Luminance
La luminance d’une source est le rapport entre l’intensité lumineuse émise dans une direction et la
surface apparente de la source lumineuse dans la direction considérée. La luminance s’exprime en candela
par mètre carré (cd/m2).
La luminance est la seule grandeur réellement perçue par l’œil humain qui reçoit des valeurs de
luminance allant d’un millième de cd/m2 à 100 000 cd/m2. C’est ce que perçoit l’œil qui observe une surface
éclairée.
Quels sont les différents paramètres qui permettent de juger de la qualité d’une lampe ? Il s’agit :
• de l’efficacité lumineuse ;
• de la température de couleur ;
• de l’indice de rendu des couleurs ;
• de la durée de vie.
L’efficacité lumineuse est le rapport entre le flux lumineux émis par la lampe et la puissance électrique
consommée. L’unité d’efficacité lumineuse est le lumen/Watt (lm/W). Habituellement une étiquette énergie
figure sur l’emballage des lampes. Elle mentionne l’efficacité de la lampe par un code couleur et une lettre:
‘A’ est la plus efficace et ‘G’ la moins efficace. Cette étiquette doit aussi indiquer le flux lumineux et la
puissance de la lampe. La durée de vie peut aussi être stipulée à titre informatif.
La température de couleur d’une source lumineuse est définie comme la couleur de la lumière émise et
donc donne une indication sur l’ambiance lumineuse ainsi créée. Elle s’exprime en Kelvins (K) et
correspond à la température à laquelle on devrait porter un corps noir pour qu’il émette une couleur identique
à celle émise par la source.
Cet indice définit l’aptitude d’une lampe à nous faire distinguer toutes les couleurs. Il est mesuré sur une
échelle de 0 (médiocre) à 100 (parfait). Une source caractérisée par un bon indice de rendu des couleurs émet
une lumière contenant toutes les couleurs (donc toutes les longueurs d’onde) du spectre visible, restituant
ainsi la couleur réelle des objets. A contrario, une source monochromatique émet une lumière ne contenant
qu’une seule couleur (une seule longueur d’onde) et a un IRC voisin de zéro.
v. Durée de vie
Elle est définie comme de la durée de vie moyenne d’un lot de lampes: le nombre d’heures de
fonctionnement de ces lampes avant que 50 % d’entre elles ne soient hors-service.
Remarque
La notion de confort visuel met en relation deux critères : le niveau d’éclairement et la température de
couleur.
c. Gestion de l’éclairage
i. Principe d’action
L’action induite par la gestion de l’éclairage sur le flux lumineux est de deux types :
- la commutation, qui consiste à allumer et éteindre la lampe en fonction des besoins ;
- la gradation, qui consiste à moduler le flux lumineux.
L’action sur les luminaires peut être directe, par le biais d’interrupteurs, de variateurs, de minuteries,
etc.… qui alimentent directement les luminaires. L’action peut être indirecte par l’intermédiaire d’un bus de
commande d’éclairage (DALI, KNX) qui permet la commande individuelle des lampes à condition d’utiliser
des lampes et ballasts compatibles ou munies d’un auxiliaire. Dans ce cas le bus relie des organes de
commande (interrupteurs, variateurs, détecteurs de présence, détecteurs de luminosité extérieure…) et des
auxiliaires de contrôle au niveau des lampes. Ce système est adapté à la commande par ordinateur dans le
cadre de la GTC (gestion technique centralisée).
Le niveau d’éclairement recommandé pour chaque local est donné par la réglementation.
Une fois défini le niveau, 3 voies de réduction des consommations électriques sont possibles :
- réduire le nombre de sources d’éclairage ;
- réduire les puissances ;
- réduire le temps d’utilisation.
iv. Niveaux d’éclairement moyens recommandé dans les logements d’habitation et locaux tertiaires
Les tableaux ci après définissent les niveaux d’éclairement recommandés pour les logements d’habitation
et les locaux tertiaires.
i. Zone de calcul
L’indice K du local se déduit des dimensions géométriques, de la hauteur du plan des luminaires et de la hauteur du
plan de travail comme indiqué ci-dessous :
L’indice K est arrondi aux valeurs suivantes : 0,6 - 0,8 – 1 – 1,5 – 2 – 2,5 – 3 – 4 – 5
En règle générale les couleurs sont relativement claires et on peut faire les calculs pour des valeurs moyennes. Si les
couleurs des parois sont définies, et particulièrement si les parois sont de couleur foncée, les coefficients de réflexion
choisis pour le dimensionnement devront correspondre à ces couleurs.
La Codification des coefficients de réflexion est donnée dans le tableau ci-dessous :
v. Facteur de maintenance
L’installation doit fournir les niveaux d’éclairement requis durant toute sa durée de vie. Pour tenir compte de la
diminution du flux lumineux avec l’âge (diminution du flux des lampes, encrassement des lampes et luminaires), le
dimensionnement de l’installation doit intégrer la notion de facteur de maintenance qui surdimensionne l’installation
d’origine.
Facteur d’empoussièrement “e”
Il tient compte de la baisse du flux lumineux dû au niveau d’empoussièrement des lampes. Il existe trois niveaux :
Les fabricants donnent pour chaque luminaire une lettre qui définit la classe du luminaire. Cette lettre varie de A à
J. A chaque classe est associé le rendement du luminaire h.
L’utilance Ui est le rapport du flux utile (reçu par le plan de travail) au flux total sortant des luminaires.
On détermine l’utilance à l’aide de tableaux définis par 4 variables :
• la valeur de J ;
• la valeur de K ;
• les facteurs de réflexion des parois ;
• la classe du luminaire.
Exemple de tableau pour un luminaire de classe C et J = 0 :
On détermine la valeur de l’utilance à l’intersection de l’indice du local et du facteur de réflexion, 85 % dans
l’exemple, soit une utilance de 0,85.
Le calcul donne un nombre de luminaires qui sera arrondi par excès à un nombre entier de rangées et de colonnes.
Le nombre obtenu permet de recalculer l’éclairement obtenu en fin de vie des lampes.
Éclairement recommandé
Dimensions du local.
• longueur a = 7 m ;
• largeur b = 5,50 m ;
• hauteur h = 2,95 m ;
• luminaire encastré : h2 = 0 ;
• hauteur utile h3 = (2,95 - 0,85) = 2,10 m.
7 × 5,5 38,50
𝐾= = = 1,466 𝑎𝑟𝑟𝑜𝑛𝑑𝑖 à 1,5
2,10(7 + 5,5) 26,25
0
𝑗= =0
0 + 2.1
Choix du luminaire :
Détermination de l’utilance Ui :
Se référer au Tableau d’utilance : A l’intersection de la colonne 753 et de la ligne indice K = 1,5, lire la valeur de
l’utilance Ui = 0,85 (85 %).
Facteur de maintenance
On prend un facteur de maintenance fm de 1,25 (tube fluorescent et bureau avec peu d’empoussièrement).
38811
𝑁= = 7,2 𝑠𝑜𝑖𝑡 8 𝑎𝑝𝑝𝑎𝑟𝑒𝑖𝑙𝑠
5400
Implantation
E = E ×1,25 = 591lux
L’efficacité énergétique est érigée en priorité nationale. Le programme national d’efficacité énergétique
lancé en 2011 a engagé plusieurs actions avec les départements ministériels. L’économie d’énergie
escomptée d’ici 2020 est de 12% de la consommation énergétique primaire par rapport à l’année 2011. Le
programme œuvre pour l’optimisation de la gestion énergétique dans les secteurs : résidentiel, industrie,
tertiaire, transport et agriculture, et a pour objectifs majeurs:
Dans ce sens, l’Aderee (Agence Nationale pour le Développement des Energies Renouvelables et de
l’Efficacité Energétique) a lancé en Mars 2013 les Etats Généraux de l’Efficacité Energétique, qui ont pour
objectif de dégager la stratégie d’efficacité énergétique au niveau national à l’horizon 2030 et les plans
d’actions associés, à court, moyen et long terme.
Ces états généraux associent l’ensemble des acteurs concernés au niveau national : les départements
ministériels, les collectivités locales, le secteur privé, la société civile et les syndicats des secteurs concernés
(bâtiment, éclairage public, industrie, transport, agriculture), des juristes, des scientifiques et des experts
nationaux et internationaux.
D’autre part, plusieurs actions ont été lancées dans le secteur électrique, à savoir :
▪ Programme lampes basses consommation : 4,6 millions de LBC mises en place et 10 millions en
cours de distribution visant à économiser 591 GWH en énergie cumulée ;
▪ Mise en place d’une tarification sociale et incitative : Rabais de 20% en cas de baisse de la
consommation de 20%, avec une économie de 1.474 GWH ;
▪ Tarif super pointe : Tarif optionnel pour les industriels THT –HT, incitant les clients THT à s’effacer
pendant les appels de puissance avec un impact prévu de 76 MW d’effacement pendant la pointe ;
▪ Passage à GMT +1 : Adopté depuis le 1er juin 2008 visant à économiser 80 MW d’effacement
pendant la pointe.
b. Contexte économique
Sur la période 2000 à 2010, l’économie marocaine a connu une très forte croissance continue, de 62 %
soit 5.6 % par an, mesurée ici par le PIB national à prix constant 1998. Dans le même temps, la population
n’a augmenté que de 12% de telle sorte que le PIB par habitant a fortement crû de plus de 80 % (figure ci
dessous).
c. Contexte énergétique
La consommation nationale en énergie primaire a augmenté en moyenne de près de 5% par an de 2000 à
2010. Les produits pétroliers restent prépondérants représentant environ trois quart de la consommation
primaire.
La part des énergies renouvelables a évolué de 0.5 % en 2000 à 2.5% en 2010.
Le contexte actuel de la consommation de l’énergie au Maroc est marqué par cinq faits majeurs :
• Un niveau de consommation d’énergie par habitant faible ;
• Une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur ;
• Une part prépondérante des énergies fossiles ;
• Une part très faible des énergies renouvelables ;
• Une forte subvention de l’énergie et des prix encore administrés.
En 2010 et à prix constant de 1998, La valeur ajoutée de l’industrie manufacturière représente près de
46% de celle de l’industrie et 10 % du PIB national. Cependant sa consommation énergétique représente près
de 84 % de celle de l’industrie (2010) avec une évolution de 10 points depuis 2000.
i. Tendances de consommation
i. Définition de l’efficacité
Priorité élevée
Priorité moyenne
Priorité réduite
Priorité élevée Priorité moyenne Priorité réduite Réglementation Développement Entrée en vigueur
1_Stratégie nationale d'EE_v140227 vMLA.pptx 186
PLAN DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE PAR SECTEUR
Bâtiment
Priorité élevée Priorité moyenne Priorité réduite Réglementation Développement Entrée en vigueur
1_Stratégie nationale d'EE_v140227 vMLA.pptx 187
PLAN DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE PAR SECTEUR
Bâtiment
ESCos
18 Définir un standard minimal pour la réalisation des audits énergétiques dans le
secteur du bâtiment 01/01/2016
19 Développer et mettre à disposition des cabinets d'études et d'audits des
logiciels de simulation certifiés 01/07/2015
20 Mettre en place des certifications pour les installateurs de chauffe-eaux solaires
et de toits solaires 01/07/2015
21 Mettre en place des certifications par l'ADEREE pour les installateurs d'isolation
de toitures 01/07/2015
22 Mettre en place un programme d'information et de formation sur le code
d'efficacité énergétique dans le bâtiment à destination de l'ensemble des
professionnels (promoteurs, architectes, agences urbaines,…)
23 Mettre en place un programme d'information et de formation sur les modalités de
gestion de l'énergie à destination des propriétaires et exploitants des bâtiments 01/07/2015
tertiaires
24 Renforcer les programmes d'information et de sensibilisation sur l'efficacité
énergétique à destination des propriétaires et gestionnaires de bâtiments tertiaires 01/01/2015
25 Accompagner des projets de démonstration d'efficacité énergétique dans les
bâtiments publics (construction, équipements…) 01/01/2016
26 Définir des procédures de contrôle normalisées de la réglementation thermique
des bâtiments à destination des communes 01/07/2015
Priorité élevée Priorité moyenne Priorité réduite Réglementation Développement Entrée en vigueur
1_Stratégie nationale d'EE_v140227 vMLA.pptx 188
PLAN DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE PAR SECTEUR
Transport
Priorité élevée Priorité moyenne Priorité réduite Réglementation Développement Entrée en vigueur
1_Stratégie nationale d'EE_v140227 vMLA.pptx 189
PLAN DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE PAR SECTEUR
Transport
Priorité élevée Priorité moyenne Priorité réduite Réglementation Développement Entrée en vigueur
1_Stratégie nationale d'EE_v140227 vMLA.pptx 190
PLAN DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE PAR SECTEUR
Agriculture et pêche
Priorité élevée Priorité moyenne Priorité réduite Réglementation Développement Entrée en vigueur
1_Stratégie nationale d'EE_v140227 vMLA.pptx 191
PLAN DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE PAR SECTEUR
Éclairage public
chaque commune
Priorité élevée Priorité moyenne Priorité réduite Réglementation Développement Entrée en vigueur
1_Stratégie nationale d'EE_v140227 vMLA.pptx 192
PLAN DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE PAR SECTEUR
Éclairage public
Priorité élevée Priorité moyenne Priorité réduite Réglementation Développement Entrée en vigueur
1_Stratégie nationale d'EE_v140227 vMLA.pptx 193
PLAN DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE PAR SECTEUR
Transverse
Priorité élevée Priorité moyenne Priorité réduite Réglementation Développement Entrée en vigueur
1_Stratégie nationale d'EE_v140227 vMLA.pptx 194
PLAN DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE PAR SECTEUR
Transverse
coordination de l'ADEREE
18 Institutionnaliser la coordination et le suivi des indicateurs d'efficacité énergétique
nationaux au sein de l'ADEREE 01/07/2014
19 Institutionnaliser la certification des cabinets d'études et d'audit énergétiques au
sein de l'ADEREE 01/07/2015
20 Institutionnaliser le pilotage et le contrôle de la réalisation des audits énergétiques
au sein de l'ADEREE 01/01/2016
21 Créer un organisme de contrôle du respect des normes et de la réglementation des
équipements et de l'application de seuils de rendement dans l'industrie 01/07/2015
22 Augmenter le nombre de laboratoires homologués pour le contrôle des équipements
01/01/2016
23 Créer un Fonds Efficacité Energétique dédié et géré par l'ADEREE, alimenté par les
taxes et prélèvements liés à l'efficacité énergétique 01/01/2016
24 Instaurer une taxe sur les combustibles, à affecter au Fonds Efficacité Energétique
01/07/2015
25 Instaurer un financement obligatoire des programmes nationaux d'efficacité
énergétique par les distributeurs d'énergie, à travers une contribution sur leur 01/07/2015
chiffre d'affaires
26 Mettre en place des réseaux d'experts et de coopération sectoriels et thématiques 01/07/2015
27 Mettre en place une base de projets d'efficacité énergétique pouvant bénéficier
des programmes de la coopération internationale 01/01/2016
Priorité élevée Priorité moyenne Priorité réduite Réglementation Développement Entrée en vigueur
1_Stratégie nationale d'EE_v140227 vMLA.pptx 195