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Saint Jérôme de Douala . Saint Jerome Douala .

Institut Supérieur des Sciences Religieuses et Sociales University Institute of Social and Religious Sciences
Institut Supérieur des Sciences de Gestion Appliquée University Institute of Applied Management Sciences
Saint Jérôme Polytechnique Saint Jerome Polytechnic

INTRODUCTION AUX ENERGIES


RENOUVELABLES

Sciences Polytechniques-Niveau II

Enseignant :
Dr. ADJIA Robert

Année académique 2017-2018

Cours d’Introduction aux Energies Renouvelables SJPII par Dr. ADJIA Robert Page 1
Objectifs

- Connaître les différentes formes d’énergie ;


- Connaître les différentes utilisations de l’énergie ;
- Acquérir des notions sur les grandes classes d’énergie ;
- Acquérir des connaissances sur les procédés de production d'énergie,
- Comprendre les problèmes liés à la production, à la stabilité et au stockage de
l'énergie.

A la fin de ce cours l’étudiant doit être capable de savoir comment l’énergie peut-être captée
et transformée et la forme sous laquelle elle doit être utilisée.

Programme :

- Chapitre 1 : Généralités,
- Chapitre 2 : Biomasse,
- Chapitre 3 : Energie solaire,
- Chapitre 4 : Energie éolienne,
- Chapitre 5 : Energie hydraulique et marine,
- Chapitre 6 : Géothermie.

Bibliographie

1. Les énergies renouvelables. Les bases, la technologie et le potentiel au Sénégal.


PERACOD (2011). 132 p.
2. Renewable Energy resources. 2nd Edition. John Twidell and Tony Weir (2006). 625p.
3. Understanding Renewable Energy. Volker Quaschning (2005). 289p.
4. Handbook of Energy Efficiency and renewable Energy. Franch Kreith and D. Yogi
Goswami (2007). 1098p.
5. Fundamentals of Renewable Energy processes. Aldo Vieira da Rosa (2005). Stanford
University. 708 p.
6. Dans l’air du temps l’énergie éolienne. ADEME (2009). Angers (France). 28p.

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Chapitre I : Généralités

1. Définition et formes d’énergie

L’énergie est définie à travers ses effets et ses variations (chauffage, transport, éclairage,
appareils électrique, industrie, habitation, etc.). En général, elle est définie comme tout ce qui
permet d'effectuer un travail, de produire la lumière, la chaleur ou un mouvement.
Selon la définition ci-dessus, un litre ou gallon d'essence est une source potentielle d'énergie.
La chaleur est une autre forme d'énergie. Le vent contient aussi de l'énergie qui peut faire
déplacer les pales d'un rotor. De même, la lumière du soleil peut être convertie en chaleur,
donc la lumière est une autre forme d’énergie.
L'énergie existe sous différentes formes et proviennent de différentes sources:
 énergie mécanique : la gravitation, les muscles, le vent, l'eau, la vapeur (pression), les
machines ;
 énergie thermique : le soleil, la combustion du bois, des énergies fossiles (charbon,
pétrole, gaz), ou d'autres produits riches en carbone (alcools, huiles...), l'énergie
électrique (effet Joule), l'énergie nucléaire (dans les centrales) ;
 l'énergie électrique : la foudre, les piles, les générateurs électriques (dynamos,
alternateurs), les centrales hydroélectriques, les centrales nucléaires, les éoliennes ;
 énergie chimique : matière organique (végétale et animale), les aliments, les produits
chimiques, les énergies fossiles (houille, gaz, pétrole) ;
 Energie lumineuse : le soleil, les lampes, le feu, le gaz.
Une forme d’énergie peut être transformée en plusieurs autres formes.
Exemple : L’énergie électrique peut être convertie en énergie lumineuse (lampe électrique),
en énergie thermique (radiateur électrique), en énergie chimique (accumulateur), en énergie
mécanique (moteur électrique), en énergie électrique (transformateur).
2. Classification de l’énergie
Les différentes formes d’énergies, citées ci-haut, peuvent être classées en deux catégories :
énergies non renouvelables et énergies renouvelables.

2.1. Energies non renouvelables


Il s’agit des énergies produites à partir d’une source qui ne se renouvelle pas assez rapidement
pour être considérée comme inépuisable à l'échelle de l'homme ; elles sont encore appelées
énergies limitées.

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Exemples : le pétrole, le charbon, gaz naturel, combustibles nucléaires.

2.2. Energies renouvelables


Les énergies renouvelables sont des énergies d’origine solaire, géophysique ou biologique
qui se reconstituent par des processus naturels à un rythme égal ou supérieur à son taux
d’utilisation. Appelées encore énergies vertes ou énergie durables, les énergies renouvelables
sont obtenues à partir des flux d’énergie continus ou répétitifs qui se produisent dans le milieu
naturel.
Exemples : biomasse, énergie solaire, énergie géothermique, énergie hydroélectrique, les
marées et les vagues, énergie géothermique des océans et énergie éolienne.

3. Evolution de la demande mondiale en énergie


A la fin du 18ème siècle, le bois de chauffage et les techniques de production d’énergie à
partir du vent et de l’eau couvraient entièrement la demande en énergie. Le paysage
énergétique était dominé pendant ce temps par les moulins à eau et à vent. En 1769, James
Watt jette les bases de l'industrialisation en mettant sur pied la machine à vapeur. La machine
à vapeur, et plus tard le moteur à combustion vont rapidement remplacer les moulins à vent et
à eau. Le charbon devient la source d'énergie la plus importante.
Au début du 20ème siècle, le pétrole brut devient la source d’énergie la plus importante en
soutien au trafic routier devenu important. Le bois de chauffage perd ainsi de son importance
dans les pays industrialisés et de grandes centrales hydro-électriques vont remplacer les
moulins à eau.
La demande mondiale d'énergie augmente fortement après la grande dépression de 1930. Le
gaz naturel entre en scène après la seconde guerre mondiale.
Dans les années 1960, l'énergie nucléaire est introduite dans la gamme des sources d'énergie
conventionnelles. Ces sources d’énergie relativement nouvelles n'influencent pas l’utilisation
du charbon et du pétrole brut, mais l’utilisation du gaz va augmenter rapidement. Les sources
d'énergie fossile (le charbon, le pétrole brut et le gaz naturel) couvrent plus de 85 pour cent de
la demande mondiale en énergie.
Deux chocs pétroliers, en 1973 et 1979, ralentissent ce développement, freine le
développement économique mondial jusqu'en 1982. La demande mondiale d'énergie va
continuer à augmenter et il est prévu que l'augmentation dans les pays industrialisés sera plus
faible que dans les pays en développement, qui s’efforcent néanmoins de rattraper le monde
industrialisé. En outre, la population mondiale est appelée à croître dans les prochaines

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décennies. Des études prévoient que d'ici 2050 la demande d'énergie va augmenter. Ceci
intensifiera les problèmes de consommation avec ce que cela comporte comme conséquences,
notamment les effets de serre et l'épuisement rapide des sources d’énergie fossile. La
demande varie bien évidemment selon les continents, comme c’est illustré sur la figure ci-
dessous. Les demandes les plus importantes étant enregistrées en Europe, Asie et Etats-Unis.

Demande mondiale en énergie primaire par région en 2001

4. Energie renouvelable et développement durable


4.1. Définition et raisons d’être du développement durable
Le développement durable peut être défini au sens large comme vivre, produire et consommer
d'une manière qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins.
Il est devenu un principe directeur de la politique au 21e siècle. Dans le monde, politiciens,
industriels, écologistes, économistes et théologiens affirment que le principe doit être appliqué
au niveau international, national et local.
La manière de vivre des pays développés et en particulier de la France dépasse de loin les
capacités de la planète. Nous surexploitons les ressources naturelles ce qui signifie que la terre
n’a plus le temps de se régénérer. Les énergies fossiles s’épuisent et les matières premières se
raréfient.
On estime que si tous les états de la terre consommaient de la même manière que les Etats-
Unis, il nous faudrait 5 à 6 planètes et s’ils imitaient la France, ce ne sont pas moins de 3
planètes qui seraient nécessaires. On comprend aisément que ce mode de fonctionnement ne

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puisse se poursuivre indéfiniment. C’est pourquoi il est essentiel de changer nos habitudes dès
à présent.

4.2.Objectifs du développement durable


L’objectif principal du développement durable est d’améliorer les conditions de vie, tout en
maintenant les processus écologiques dont dépend la vie. Les objectifs spécifiques étant :
- satisfaire les besoins élémentaires ;
- Réduire les inégalités en luttant contre la pauvreté,
- Maîtriser les enjeux démographiques (croissance de la population, mais aussi vieillissement)
- Aménager des territoires durables (villes et campagnes)
- Maîtriser les transports (hommes et marchandises) ;
- Réduire la consommation des énergies non renouvelables ;
- Réduire l’effet de serre pour limiter la variabilité climatique ;
- Préserver ou restaurer la qualité de l’air, de l’eau, des paysages ;
- Prévenir et gérer les risques majeurs naturels et technologiques ;
- Gérer les ressources hydrauliques, énergétique, la biodiversité ;
- Développer une agriculture durable, promouvoir une industrie non polluante.

4.3. Les trois cercles du développement durable


La notion de développement durable est souvent illustrée par trois cercles représentant chacun
une des dimensions que sont l’environnement, l’économie et la société.

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Le développement durable fait ainsi appel à trois notions étroitement liées et par conséquent,
tout projet de développement durable doit être socialement équitable, économiquement viable
et écologiquement acceptable.

4.4. Lien entre énergies renouvelables et développement durable


L'approvisionnement en énergie fiable est essentielle dans toutes les économies pour
l'éclairage, le chauffage, les communications, l'informatique, équipement industriel, des
transports, etc.
Par le passé, le développement économique était étroitement lié à l’emploi croissant d’énergie
et à l’accroissement des émissions de GES. Les ÉR peuvent contribuer à suspendre cette
corrélation et concourir ainsi à un développement durable, car elles offrent la possibilité de
contribuer au développement économique et social, à l’accès à l’énergie, à la sûreté de
l’approvisionnement énergétique, à l’atténuation des effets des changements climatiques et à
la réduction des incidences négatives sur l’environnement et la santé.
4.4.1. Les ÉR peuvent contribuer au développement économique et social.
Dans des conditions favorables, on peut faire des économies par rapport aux énergies
renouvelables, en particulier à des endroits reculés et dans des zones rurales pauvres n’ayant
pas accès à des sources d’énergie centralisées. Il est souvent possible de réduire les coûts
associés à l’importation d’énergie grâce à la mise en valeur de technologies ÉR nationales qui
sont déjà compétitives. Les ÉR peuvent avoir des incidences positives sur la création
d’emploi.
4.4.2. Les ÉR peuvent contribuer à accélérer l’accès à l’énergie,
Les ER peuvent constituer une alternative, en particulier, pour 1,6 milliard de personnes qui
n’ont pas accès à l’électricité et 2,4 milliard de personnes qui ont recours à la biomasse
traditionnelle (bois, résidus agricoles, fumier) pour se chauffer et pour cuisiner. Le niveau de
base d’accès à des services énergétiques modernes peut avoir des avantages importants pour
les communautés et les ménages.
4.4.3. Les possibilités offertes par les ÉR peuvent contribuer à un
approvisionnement plus sûr en énergie.
La mise en valeur des ÉR peut réduire la vulnérabilité aux perturbations en matière
d’approvisionnement et à la volatilité du marché, si les sources d’énergie sont diversifiées.
Compte tenu du caractère local de nombreuses sources d’énergie renouvelable et du fait
qu’elles ne peuvent donc faire l’objet d’échanges internationaux, l’augmentation de leur part
dans l’éventail énergétique d’un pays réduit la dépendance de ce dernier par rapport aux

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importations de combustibles fossiles, dont la répartition spatiale des réserves, la production
et les exportations sont très inégales et hautement concentrées dans quelques régions
4.4.4. Les ÉR peuvent contribuer à la réduction de l’émission des GES.
Dans le cadre d’un développement durable, il faut veiller à la qualité de l’environnement et
empêcher celui-ci de subir des dommages excessifs.
Les analyses du cycle de vie concernant la production d’électricité indiquent que les
émissions de GES dues à des technologies ÉR sont en général nettement plus faibles que
celles qui sont dues aux technologies fondées sur des combustibles fossiles.

5. Energie renouvelable et changement climatique


5.1. Causes et effets du changement climatique
Le changement climatique peut être défini comme la variation de l’état moyen du climat
directement ou indirectement attribuée à une activité humaine altérant la composition de
l’atmosphère mondiale et qui vient s’ajouter à la variation naturelle du climat observée au
cours de périodes comparables.
La fréquence et l'intensité des sécheresses en Asie et en Afrique ont augmenté au cours des
dernières décennies. La figure ci-dessous illustre l’effet de serre d’origine anthropique. Les
combustibles fossiles (pétrole, charbon) constituent la première source d’émissions de gaz
carbonique (CO2). Si nous ne réduisons pas les émissions de gaz à effet de serre d'origine
anthropique, la concentration du dioxyde de carbone dans l'atmosphère va plus que doubler
d'ici la fin de ce siècle. En conséquence, la moyenne de température mondiale va augmenter
de plus de 2 ° C. Une hausse de température de + 2 ° C et + 0,1 ° C par décennie est déjà une
valeur très critique, ce qui entraînera des conséquences catastrophiques, notamment :
- Des famines plus fréquentes qui pourront entraîner des migrations de masse ;
- L'augmentation du niveau des océans, entraînant des déplacements massifs de
populations côtières ;
- Une augmentation de la fréquence des sécheresses, et une désertification
accrue ;
- Une augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles ;
- La diminution de la biodiversité ;
- Une Augmentation de l'intensité des tempêtes avec des effets désastreux dans
les régions tropicales.
Il est difficile d’éviter complètement ces conséquences. Toutefois, certaines mesures peuvent
nous permettent de les limiter. Nous pouvons citer entre autres :

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- La réduction des émissions mondiales de dioxyde de carbone,
- La réduction des émissions mondiales de N2O et de CH4,
- L’interdiction complète de l'utilisation de tous les composés fluorés (CFC, les
halons et le HFC-22).
Pour atteindre ces objectifs, le retrait quasi complet de l'utilisation des combustibles fossiles
dans ce siècle est nécessaire. Cela est possible techniquement et économiquement à condition
que des efforts soient faits et que tout le monde y adhère.

Origine anthropogène des effets de serre

5.2. Lien entre Energie renouvelable et changement climatique


Toutes les sociétés ont besoin de services énergétiques pour répondre aux besoins humains
fondamentaux (éclairage, cuisson des aliments, confort des espaces, mobilité,
communications, etc.) et pour assurer les processus de production. Aux fins d’un
développement durable, la prestation de services énergétiques doit être assurée sans
incidences néfastes sur l’environnement. Pour ne pas nuire à l’environnement, les services
énergétiques doivent avoir de faibles incidences sur le milieu et entraîner peu d’émissions de
gaz à effet de serre (GES).
Or, la grande majorité des projections en cas de non-intervention indiquent, pour 2100, des
émissions beaucoup plus élevées qu’en 2000, donnant lieu à une concentration croissante de
GES et, partant, à une augmentation de la température moyenne du globe.
Pour atteindre des objectifs ambitieux en matière de protection du climat, il faut mettre en
œuvre d’autres technologies émettant peu ou pas de carbone.

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Les énergies renouvelables ont un grand rôle à jouer dans la transition vers l’économie à
faibles émissions de carbone. La fourniture d’énergie est le secteur qui produit le plus de gaz à
effet de serre (GES), soit environ 26 pour cent de toutes les émissions de carbone. Un moyen
très important de réduire ces émissions consiste à passer des combustibles fossiles aux
énergies renouvelables, qui aujourd’hui ne contribuent qu’à une très petite part de la
production et de l’utilisation totale d’énergie. Les énergies renouvelables globalement ne
représentent qu’environ 13 pour cent de la production. L’urgente nécessité de réduire les
émissions de carbone rend essentiel le développement de technologies utilisant des sources
d’énergie renouvelables.

Proportion des diverses sources d’énergie dans l’approvisionnement mondial total en


énergie en 2008

Les énergies renouvelables procurent d’autres avantages, notamment :


- fournissent l’électricité dans des régions non reliées à un réseau central ou bien
lorsque ce réseau n’est pas fiable et qu’il faut des systèmes de secours ;
- peuvent faciliter le développement économique dans les pays en
développement ;
- aident à répondre aux préoccupations croissantes au sujet des prix futurs de
l’énergie et de la sécurité énergétique dans un contexte d’augmentation rapide
de la demande d’énergie au niveau mondial, essentiellement provoquée par la
hausse du niveau de vie dans les pays en développement et les pays
émergents ;
- offrent des possibilités de création d’emploi.

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Chapitre II : La biomasse

1- La diversité de la bioénergie
La Bioénergie est l’énergie tirée de toute forme de biomasse. La biomasse est la matière
d’origine biologique (végétale ou animale), à l’exclusion des substances incorporées dans les
formations géologiques et transformées en combustibles fossiles ou en tourbe.
Tous les êtres vivants sont constitués de molécules contenant du carbone : glucides, protéines
et lipides. Le cycle du carbone intègre toutes les réactions permettant aux êtres vivants
d'utiliser le carbone pour fabriquer leurs tissus et libérer de l'énergie.
Les végétaux représentent le point de départ du cycle du carbone. Grâce à la photosynthèse,
les plantes absorbent le carbone de l'air (CO2) et l'intègrent à leur propre biomasse (feuilles,
bois, racines, fleurs et fruits). Cette matière organique sert de nourriture aux organismes
hétérotrophes (consommateurs). En libérant de l'énergie, la respiration des hétérotrophes et
des autotrophes renvoie du carbone dans l'atmosphère (CO2).
L’utilisation énergétique de la biomasse, c’est-à-dire du bois, des déchets biologiques, du
lisier et d’autres substances d’origine animale ou végétale, représente un potentiel important
pour la production de chaleur et d’électricité, ainsi que pour la production de carburant.

Le cycle du CO2 végétal

La diversité de la bioénergie

Solides Gazeux Liquides


Déchets de bois Biogaz Huile végétale
Déchets agricoles Gaz d’épuration Biodiesel
Plantes énergétiques (bois et Gaz de décharge Bioéthanol
coupe de foin) Biocarburants synthétiques

2- Classification de la biomasse
On distingue deux types de biomasse :
 La biomasse traditionnelle :

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Elle est la première source d’énergie pour plus de 2,4 milliard de personnes dans les pays en
voie de développement, elle est facilement disponible et fournit une énergie vitale à un coût
abordable pour la cuisson, l’éclairage et le chauffage.
Exemples : le bois, la paille, les déjections animales et le fumier
 La biomasse moderne
Elle est utilisée dans de nombreux pays industrialisés ainsi que dans certaines parties du
monde en développement. Elle recourt à des solides, des liquides et des gaz plus commodes
comme vecteurs d’énergie secondaire en vue de produire de la chaleur, de l’électricité, de la
chaleur et de l’électricité combinées.
Exemples :
- Les biocombustibles liquides : l’éthanol et le biogazole qui servent aux
transports routiers ;
- Les gaz dérivés de la biomasse (surtout le méthane) émanant de la digestion
anaérobie de résidus agricoles et de déchets urbains solides servent à produire
de l’électricité, de la chaleur ou les deux.
- Les combustibles solides tels que les copeaux, le bois de récupération et autres
produits sont d’un apport important dans les services énergétiques.

3- Les technologies de transformation de la biomasse


L’utilisation énergétique de la biomasse est possible grâce à des procédés de transformation
thermochimique ou biochimique ou aussi par l’extraction (p.ex. dans le cas des graines
oléagineuses). La figure ci-dessus représente les procédés montrant le produit fini que l’on
obtient, soit sous forme de chaleur, soit d’électricité ou soit de combustibles. On distingue 9
types de classification des procédés de production de biomasse classés en trois grandes
classes : procédés thermochimique, biochimiques et agrochimiques.

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Les procédés de transformation de la biomasse

3.1- Procédés thermochimique


3.1.1. Combustion directe pour la production de la chaleur
Les substrats homogènes sont préférés ici.

3.1.2. La pyrolyse
Elle est définie comme étant un changement irréversible provoqué par la chaleur en l’absence
d’oxygène. Il s’agit de la décomposition d’un composé organique par la chaleur (sans
flammes) pour obtenir d’autres produits. Tous les procédés de pyrolyse de la biomasse
produisent d’une façon ou d’une autre du charbon, du gaz combustible, des minéraux solides
(recyclables en agriculture) et de l’huile de pyrolyse. En fonction de la température, on
distingue :
- une pyrolyse longue à températures modérées (400 °C) : on obtient plus de charbon
que de gaz,
- une pyrolyse à températures élevées (500-800 °C) : on produit plus de gaz que de
charbon.
La pyrolyse est également une phase préalable à la gazéification, autre voie prometteuse
parmi la transformation de la biomasse en énergie.
Le processus technique global est important :

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- Quand les processus de combustion et de carbonisation ont lieu dans la même
chambre, on parle de fours ;
- Si la combustion et la carbonisation sont effectuées dans des chambres séparées, il
s’agit alors d’une installation de cornue.

3.1.3. La gazéification
La gazéification est la transformation thermique d’un solide combustible en présence d’un
composé gazeux (O2, air, CO2, vapeur d'eau, etc.). Le but de la gazéification est généralement
de convertir le solide en vue de l'obtention d'un mélange gazeux combustible.
Elle se distingue donc de la pyrolyse, opération thermique s'effectuant en l'absence de gaz
réagissant avec le solide, et de la combustion dans laquelle la plus grande partie du carbone
contenu dans le solide est transformée en CO2.
Le gaz produit à partir de ces cornues peut être brûlé ou utilisé dans des moteurs à combustion
intégrée pour produire de l’électricité.

3.2. Procédés biochimiques


3.2.1. La digestion aérobique
En présence de l’air, le métabolisme des microorganismes aérobies produit de la chaleur avec
émission de CO2. Ce procédé trouve son importance dans le cycle biologique du carbone.

3.2.2. La digestion anaérobique


En absence de l’O2 libre, certains microorganismes produisent leur énergie en transformant
les composés de carbone pour produire l’O2 et transformer complètement le carbone en
méthane. Le terme biogaz est généralement utilisé pour désigner le mélange constitué du CO2,
de CH4 et d’autres gaz à l’état de trace.

3.2.3. La fermentation alcoolique


L’éthanol est un biocarburant liquide et volatil qui peut être utilisé à la place du pétrole
raffiné. Il est obtenu par l’action des micro-organismes. La fermentation conventionnelle
utilise les sucres comme matières premières.

3.2.4. La biophotolyse
La photolyse est le processus au cours duquel l’eau est transformée en O2 et H2 sous l’action
de la lumière. Certains microorganismes produisent ou sont produits pour produire
l’hydrogène par la biophotolyse. Des résultats similaires sont obtenus par des procédés

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chimiques, en l’absence des microorganismes, dans les conditions de laboratoire. Pour le
moment, l’exploitation commerciale n’est pas encore faite.

3.3. Les procédés agrochimiques


3.3.1. L’extraction de biocarburants
Parfois, les combustibles peuvent être produits à partir des plantes vivantes ou fraîchement
coupées. Les matériaux obtenus sont appelés exsudats et sont obtenus par à partir des tiges ou
troncs de plantes vivantes ou par broyage de matériel fraîchement récolté. C’est le cas de
certaines espèces de plante comme Euphorbia qui produisent des hydrocarbures de faible
poids moléculaire qui peuvent être utilisés comme substituts du pétrole.

3.3.2. Le biodiesel et estérification


Les Huiles végétales concentrées peuvent être utilisées directement comme combustibles dans
les moteurs Diesel. Cependant, des difficultés surviennent dans l'utilisation directe des huiles
végétales en raison de leur haute viscosité et de la production des résidus de combustion. Ces
difficultés sont surmontées par la conversion de l'huile végétale en ester correspondant, ce qui
est sans doute l'un des carburants les mieux adaptés aux moteurs diesel classique par rapport
au gazoil (à base de pétrole).

4. La biomasse moderne
4.1. Le biogaz
Par le terme méthanisation, on désigne la fermentation de substances organiques en l'absence
d'air ou d'oxygène, à laquelle sont associées diverses bactéries anaérobies, dont la
composition dépend des matières premières organiques et des conditions propres au processus
(températures et pH). La matière organique dégradée se retrouve principalement sous la forme
de biogaz (à plus de 90 %).
Cette fermentation se produit naturellement dans les marais et les rizières ou dans les
décharges contenant des déchets organiques mais peut être aussi provoquée artificiellement
dans des digesteurs.

4.1.1. Les substrats du biogaz


Le biogaz est produit à partir de ressources variées : éléments organiques provenant de
déchets (gaz de décharge), eaux usées communales (gaz d'égout), déchets organiques
industriels, déchets ménagers et issus de la branche commerciale, mais également résidus et
plantes énergétiques provenant de l'agriculture.

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4.1.2. Conditions de production du biogaz
La connaissance des processus fondamentaux impliqués dans la fermentation du méthane est
nécessaire à la planification, à la construction et à l’exploitation des centrales de biogaz. La
fermentation anaérobie implique les activités de trois communautés bactériennes différentes.
Le processus de production biogaz dépend de paramètres variés :
- La température : les changements de la température ambiante peuvent avoir un
impact négatif sur l’activité bactérienne ;
- La nature du substrat : toutes les matières organiques peuvent fermenter ou être
digérées, cependant, seuls les substrats homogènes et liquides peuvent être pris en
compte pour les centrales biogaz simples (fèces et urines des bestiaux, des cochons, et
éventuellement de la volaille, eaux usées des toilettes, déchets et eaux usées des
industries de traitement des aliments).

4.1.3. Composition du biogaz


Le biogaz se compose entre 55 % et 60 % de méthane, mais également de dioxyde de
carbone, d'une faible proportion de sulfure d'hydrogène, d'ammoniaque et d'hydrogène.
Parallèlement au biogaz, il existe un résidu de fermentation formé à partir d'un mélange à base
d'eau, de composants minéraux et d'une substance organique non éliminée. Ce résidu peut être
utilisé dans le secteur agricole comme engrais d'excellente qualité et servir à faire circuler les
substances nutritives dans le cadre de la culture de plantes énergétiques, ou être encore vendu
comme sous-produit pour plus de valeur ajoutée.
La valeur calorifique du biogaz est d’environ 6 kWh/m3 (ou 22 kJ/m3).
4.1.4. Possibilités d'application
Les installations de méthanisation peuvent être pratiquement rattachées à chaque processus de
traitement destiné aux produits agricoles (recyclage des déchets biogènes). Elles peuvent aussi
être le point de départ de l'activité économique du site local. L'entreprise évoluant dans cet
environnement profite d'un approvisionnement en chaleur non seulement constant mais sûr.

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Configuration d’un système typique de biogaz

4.1.5. Les bénéfices et coûts du biogaz


Les systèmes de biogaz qui fonctionnent bien, peuvent rapporter une quantité non négligeable
de bénéfices à leurs utilisateurs, à la société et à l’environnement en général :
- Production d’énergie (chaleur, lumière, électricité) ;
- Transformation de déchets organiques en fertilisants de haute qualité ;
- Progrès des conditions d’hygiène grâce à la réduction des pathogènes, des larves et des
mouches ;
- réduction de la charge de travail notamment pour les femmes en matière de collecte
des bois de feu et de la cuisson ;
- Avantages environnementaux par la protection des sols, de l’eau, de l’air et de la
végétation de ligneux ;
- Bénéfices micro-économiques avec les substituts énergétiques et fertilisants, sources
de revenus supplémentaires et de rendements croissants de l’élevage et de
l’agriculture;
- Bénéfices macro-économiques par la production d’énergie décentralisée, la
substitution à l’importation et la protection environnementale.
Un obstacle énorme à l’introduction à grande échelle de la technologie biogaz est le coût
élevé des investissements qui n’est pas à la portée des couches les plus pauvres des
populations rurales.

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Unité de production de biogaz industrielle en Allemagne

4.2. Les biocarburants


Il y a plusieurs manières d’utiliser la biomasse comme biocarburant :
- L’huile de palme peut être utilisée comme carburant dans les moteurs diesel,
- Le sucre et l’amidon peuvent être transformés en éthanol,
Le biodiesel et le bioéthanol sont actuellement les deux principaux biocarburants dans le
monde.
Le bioéthanol a comme base la biomasse contenant du sucre, de l’amidon ou de la cellulose.
La production se fait en plusieurs étapes : extraction du sucre, amidon ou cellulose,
fermentation, distillation, rectification et déshydratation.
Le biodiesel a comme matière de base des parties des plantes oléagineuses (graines de colza,
tournesol, soja et autres), les noyaux de palmiers ou des noix. Après l’extraction d’huile à
partir des plantes oléagineuses, l’huile est estérifiée en biodiesel dans un site de production
chimique.
Les biocarburants sont principalement utilisés dans le domaine du transport. Ils couvrent
aujourd’hui à peu près 1,5 à 2 % des besoins en carburants de transport.

5. Avantages et inconvénients de la bioénergie


5.1. Avantages
L’utilisation de l’énergie de la biomasse offre de nombreux avantages :
- elle contribue à la réduction de la pauvreté dans les pays en voie de développement ;
- elle répond aux besoins énergétiques en permanence, sans transformation onéreuse des
installations ;
- elle peut être stockée et elle est disponible de manière flexible ;
- elle peut fournir de l’énergie sous toute forme selon les besoins des personnes
(combustibles liquides et gazeux, chaleur et électricité) ;

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- elle peut améliorer l’élimination des déchets au niveau des communes et fournit en
même temps de l’énergie ;
- elle est pauvre en dioxyde de carbone ; et
- elle peut aider à rendre les terres jusqu’alors improductives et dégradées, cultivables
en augmentant la biodiversité, la fertilité du sol et la rétention d’eau.
5.2. Inconvénients
L’utilisation de bioénergie présente quelques inconvénients, notamment :
- le risque de déforestation et d’érosion des sols ;
- le risque de substitution des cultures à vocation alimentaire par les cultures destinées à
la production des biocarburants.

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Chapitre III : L’énergie solaire

1- Les bases de l’énergie solaire


Le Soleil est à l’origine de nombreuses énergies renouvelables. Ainsi peut-on considérer
l’énergie solaire comme une ressource énergétique renouvelable fondamentale dans le monde.
Il y a cependant différentes sortes d’énergie solaire:
- la conversion directe de l’énergie solaire en électricité : le photovoltaïque ;
- la conversion directe de l’énergie solaire en chaleur : le solaire thermique ;
- il participe au mouvement des vents (énergie éolienne) ;
- il participe aussi au mouvement de l’eau (énergie hydroélectrique) ;
- et l’énergie solaire indirecte par la photosynthèse : la biomasse.
Seuls, le solaire thermique et le solaire électrique (photovoltaïque) seront présentés dans ce
chapitre.

2- Les caractéristiques de la source


Le Soleil est constitué principalement d’hydrogène et d’hélium ; il a une température à son
centre de 16 000 000 °C. Cette haute température est générée par un processus de fusion
nucléaire qui devrait durer au moins encore 4,9 millions d’années.
Sur la surface du Soleil, la température reste encore impressionnante avec 5 600 °C. Cette
haute température voyage toute la distance du Soleil à la Terre – environ 150 millions de
kilomètres. Quand elle atteint la Terre, elle est encore approximativement de 10 à 80 °C selon
l’angle sous lequel le rayonnement solaire atteint la surface de la Terre.
Le flux de rayonnement par unité de surface est appelé ensoleillement et est mesuré en watt
par mètre carré (W/m2). Le rayonnement solaire global n’est pas disponible de façon continue
en tout point de la planète, car il est d’une part influencé par l’atmosphère (absorption d’une
parie du rayonnement solaire extraterrestre), et d’autre part par les facteurs météorologiques et
géographiques ; le rayonnement solaire qui arrive est donc réduit et sera intense ou élevé à
certains endroits et moindre à d’autres.
En pratique, on atteint les 1 000 W/m2 soit 1 kW/m2 aux endroits très ensoleillés.
La position du Soleil par rapport à la Terre fait que le rayonnement solaire est plus intense
dans le plan situé autour de l’équateur que dans les plans plus hauts ou bas (hémisphère nord
et sud). Dû à l’angle d’inclinaison de l’axe Terre-Soleil, il existe des saisons et le degré
d’insolation varie en hiver ou en été selon la latitude du lieu où l’on se trouve. Ceci détermine

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également en grande partie, le type de technologie énergétique solaire pouvant être utilisée
(par exemple, parabolique ou pas).

3. Le photovoltaïque
L’effet photovoltaïque convertit directement l’énergie du Soleil en énergie électrique. Cet
effet est connu depuis bien longtemps des semi-conducteurs – matériau pour transistors et
puces. Ce n’est que dans les années 70, alors que la matière première devenait moins chère,
qu’on a développé des appareils énergétiques photovoltaïques pour les vaisseaux spatiaux et
pour les besoins énergétiques moins importants comme les calculatrices électroniques, les
montres, etc.
L'énergie solaire photovoltaïque désigne l'électricité produite par transformation d'une partie
du rayonnement solaire avec une cellule photovoltaïque.
La cellule photovoltaïque est l’unité de base qui permet de convertir l’énergie lumineuse en
énergie électrique.
Un panneau photovoltaïque est formé d’un assemblage de cellules photovoltaïques.
Parfois, les panneaux sont aussi appelés modules photovoltaïques.
Lorsqu’on regroupe plusieurs panneaux sur un même site, on obtient un champ
photovoltaïque.
Dans un module photovoltaïque, la charge est connectée entre deux couches de contact
électrique, l’une à l’arrière du panneau et l’autre au-dessus. L'énergie produite par les
rayonnements est séparée en charges positives et négatives, qui peuvent être utilisées aux
deux pôles des cellules comme une batterie.

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Pour obtenir de meilleurs rendements, de nombreuses cellules solaires vont être assemblées et
reliées en série. Le dessus du panneau est revêtu d’une couche antireflet afin que la lumière
entrant ne soit pas réfléchie mais absorbée par les couches semi-conductrices du panneau.
Tous les panneaux photovoltaïques comprennent ces deux sortes de semi-conducteurs, l’une
avec des électrons positifs et l’autre avec des électrons négatifs. La surface de ces panneaux
est polie.
Comme le principe technique du fonctionnement, la lumière (photon) entrant sur la structure
des semi-conducteurs soulève des électrons (libres) à la matière semi-conductrice, créant un
courant électrique continu qui va circuler entre les deux couches de contact.
Aujourd’hui on produit principalement trois sortes de modules photovoltaïques :
- le silicium monocristallin ;
- le silicium polycristallin;
- et les technologies en ruban et couches minces.
Environ 85 % des cellules photovoltaïques utilisées dans le monde sont fabriquées à partir de
silicium cristallin, matériau éprouvé depuis de nombreuses années.
L’énergie électrique provenant des panneaux photovoltaïques est stockée dans la batterie sous
forme de courant continu à faible tension continue. Pour pouvoir alimenter directement des
appareils fonctionnant avec du courant alternatif sous tension alternative élevée (110V/220V),
on utilise un onduleur qui convertit ce courant continu en courant alternatif.
Le régulateur de charge contrôle la quantité de courant continu qui arrive ou qui sort de la
batterie pour éviter son endommagement.
Principalement, on peut utiliser l’électricité produite à partir du PV de deux façons : comme
puissance autonome pour des utilisations isolées ou pour une exploitation avec raccordement
au réseau.

Structure d’un module photovoltaïque

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3.1. Les systèmes autonomes
3.1.1. Les systèmes solaires de type individuel pour habitations
Les générateurs photovoltaïques, ne nécessitant ni combustible ni entretien, font qu’ils
constituent une source idéale pour les « petits » besoins en électricité en situations isolées.
Le photovoltaïque est donc souvent utilisé pour alimenter des habitations. Un tel système
comprend au moins un ou des panneau(x) PV, un régulateur, une batterie de stockage, des
lampes à économie d’énergie et divers appareils d’usages tels la radio ou la télévision.
Les grandes unités avec plusieurs panneaux et /ou plusieurs batteries sont possibles afin de
pouvoir connecter des biens à haute consommation d’énergie comme des réfrigérateurs ou des
machines électriques plus petites dans un atelier.

3.1.2. Le PV dans les installations techniques isolées


Nombre d’installations techniques sont installées loin des réseaux d’électricité et ont besoin
d’un approvisionnement décentralisé en électricité.
Les systèmes solaires alimentent de manière fiable les installations techniques situées dans
des régions éloignées des réseaux et nécessitent un minimum de maintenance. Equipés de
modules solaires, d’accumulateurs et de dispositifs de régulations, les différents systèmes
suivants peuvent être alimentés :
- stations émettrices et amplificateurs (radio, télévision) ;
- communications et stations de téléphonie mobile ;
- dispositifs de signalisation (chemins de fer) ;
- stations de mesure, installations de surveillance (par exemple pipelines, etc.).
3.1.3. Les systèmes de pompage photovoltaïque (PPV)
Une troisième application autonome très utile est le système de pompage photovoltaïque ou
PPV. Des systèmes photovoltaïques assurent à la fois l’approvisionnement en eau potable,
l’irrigation des surfaces agricoles ou l’abreuvage du bétail dans les régions reculées éloignées
du réseau. Dans ce cas, on n’a pas besoin d’accumulateur car l’eau pompée peut être stockée
dans un réservoir.

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3.1.4. Approvisionnement des villages en électricité
Une autre application autonome du photovoltaïque est son utilisation dans l’électrification
rurale.
Les petits réseaux décentralisés, appelés mini centrales, peuvent approvisionner en électricité
des bâtiments isolés, voire même plusieurs bourgades. Le petit réseau de distribution est
alimenté à partir d’un approvisionnement central, d’une mini-centrale, en électricité. Il s’agit
souvent de systèmes hybrides utilisant le photovoltaïque, des aérogénérateurs et des
générateurs au Diesel alliés à un accumulateur et à un onduleur permettant
l’approvisionnement en courant alternatif. Les maisons individuelles, les unités de production
et les institutions communales telles que les écoles et les services de santé sont reliées au
réseau.

Approvisionnement des villages en électricité

3.2. Le photovoltaïque en réseau


Les cellules solaires produisent directement de l’énergie électrique à partir de la lumière
reçue. Il s’agit de courant continu. Les systèmes photovoltaïques pour être raccordés au réseau
nécessitent un onduleur qui transforme le courant direct du générateur solaire en courant
alternatif à une tension habituellement utilisée dans le réseau (généralement 220 ou 110 V). Il
gère également la régulation du fonctionnement optimal en fonction du rayonnement et
contient des dispositifs de surveillance.
Comparés à une installation hors réseau, les coûts du système sont plus bas étant donné qu’un
stockage d’énergie n’est en général pas nécessaire, facteur améliorant également l’efficacité
du système et réduisant l’impact sur l’environnement.

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Installation du photovoltaïque en réseau

4. Le solaire thermique
Le solaire thermique fait partie des utilisations les plus anciennes d’énergie. Le Soleil émet
des rayonnements et en rentrant en contact avec un corps, le rayonnement solaire augmente la
température de ce corps. L’illustration la plus simple de ce principe est que depuis toujours,
l’homme se met au soleil pour se réchauffer.
Le solaire thermique capte dans un premier temps le rayonnement solaire grâce à ses capteurs
solaires, puis le transforme en chaleur (énergie thermique). Dans un deuxième temps, le
système thermique transfère cette chaleur par l’intermédiaire d’un dispositif de transport de
chaleur jusqu’à l’endroit désiré : un réservoir d’eau, un tube ou d’autres.
Aujourd’hui, l’énergie thermique connaît différentes applications tels les panneaux solaires
chauffants (production d’eau chaude pour des habitations), des fours solaires, des séchoirs
solaires ou les grandes centrales de production d’électricité à partir du solaire thermique.
4.1. Le chauffage solaire
Des capteurs solaires convertissent les rayons du soleil en énergie thermique exploitable.
Cette chaleur peut être stockée jusqu’à son utilisation.
L’absorbeur est l’élément clé de tout capteur : il doit absorber le plus possible du
rayonnement solaire dont il est éclairé, le convertir en chaleur et veiller à ce que seule une
proportion aussi minime que possible soit réfléchie.

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Il existe plusieurs types de capteurs dont le choix se fait en fonction des conditions
climatiques et de la température de l’eau chaude souhaitée.
 Fonctionnement
1. Système de captage d’énergie solaire

Le capteur solaire est constitué d’une plaque et de tubes métalliques noirs qui absorbent le
rayonnement solaire et permettent l’échauffement solaire du liquide primaire circulant dans
les tubes. Cet échauffement peut atteindre 70°C en fonction de la température ambiante. Le
liquide circulant dans les tubes est de l’eau froide additionnée d’antigel.
2. Transport de la chaleur
Un circuit primaire étanche et calorifugé (fluide caloporteur) contenant de l’eau additionnée
d’antigel s’échauffe en passant dans les tubes du capteur et se dirige vers le ballon de
stockage où il restitue ses calories solaires à un échangeur thermique placé dans le ballon
d’eau. Le liquide primaire repart vers le capteur où il à nouveau chauffé tant que
l’ensoleillement est efficace.
3. Ballon de stockage
Le ballon de stockage est une cuve métallique très bien isolée qui constitue la réserve d’eau
chaude sanitaire. L’eau chaude soutirée est aussitôt remplacée par une quantité d’eau froide
identique, provenant du réseau, et sera immédiatement réchauffée par le liquide du circuit.
4. Circulation du liquide primaire
Cette circulation peut être de deux ordres : naturelle ou forcée.
Lors qu’elle est naturelle, le fluide caloporteur circule grâce à une différence de densité
existant entre le liquide du circuit primaire et l’eau du ballon. En effet, puisqu’il est plus
chaud donc moins dense que l’eau du ballon, il s’élève naturellement par thermo-circulation.
Dans le cas d’une circulation forcée, une petite pompe électrique met en mouvement le fluide
caloporteur quand sa température est supérieure à celle du ballon grâce à un dispositif de
régulation. En effet, si la sonde du ballon est plus chaude que celle du capteur, la régulation
stoppe la circulation de fluide. Dans le cas où la sonde du ballon a une température inférieure
à celle du capteur, le circulateur se remet en fonctionnement, et le liquide primaire réchauffe
l’eau du ballon.
5. Chaudière d’appoint
Lorsque l’ensoleillement est insuffisant, en période de mauvais temps, un dispositif d’appoint
pallie le manque d’ensoleillement pour assurer la production d’eau chaude sanitaire.

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Principe de fonctionnement d’un chauffe-eau solaire

4.2. Les centrales électriques solaires thermiques


Dans les centrales électriques solaires thermiques, le rayonnement solaire est exploité dans
des capteurs qui en concentrent l’énergie. Les températures élevées ainsi générées sont
utilisées pour faire tourner des moteurs traditionnels tels que turbines à vapeur, turbines à gaz.
Les grandes centrales solaires thermiques parviennent à fournir de l’électricité à un coût
raisonnable. Il existe 4 différents systèmes sur le marché, concentrant tous le rayonnement
solaire pour chauffer à plus haute température :
- les capteurs cylindro-paraboliques ;
- les capteurs linéaires Fresnel ;
- les centrales à capteur parabolique ;
- et les centrales à miroirs répartis appelées aussi les centrales à tours.
Contrairement aux systèmes photovoltaïques, les grandes centrales solaires thermiques sont
relativement faciles à construire et garantissent une capacité électrique. À cet effet, on
introduit un brûleur à combustible fossile supplémentaire dans la centrale afin qu’il prenne le
relais en cas de mauvais temps ou la nuit. Également des systèmes de stockage thermiques

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fonctionnent avec succès : ils utilisent du sel fondu comme moyen de stockage sous haute
température et deux réservoirs différents de stockage. La chaleur excédentaire du capteur
chauffe le sel pendant que celui-ci est pompé du réservoir froid vers le chaud. Si la chaleur du
capteur n’est pas suffisante, le sel fondu est pompé et retourne au réservoir froid et réchauffe
le fluide thermique.

Principaux types de centrales solaires thermiques

4.3. Le refroidissement solaire


La technologie thermique solaire peut contribuer également à la climatisation. La chaleur
récupérée par un capteur est utilisée comme énergie pour produire de l’air froid. L’un des
grands avantages de ce procédé est que le besoin de fraîcheur se produit justement lorsque le
soleil brille le plus intensément ce qui rend le stockage de chaleur ou de froideur inutile.

4.4. Les fours solaires


Trois différents types de fours ont été développés à savoir :
- les fours à caissons ;
- les fours paraboliques ;
- et les fours à panneaux.
Chacun de ces trois types a des avantages particuliers et correspond à des modes de cuisson et
circonstances particulières.

4.4.1. Les fours à caissons


Un four à caisson est très facile à fabriquer sur place : il comprend un caisson très bien isolé
(en bois) avec un verre comme couvercle. Il est utilisé généralement pour la cuisson des
aliments de base, comme le riz, le maïs, les haricots etc. qui demandent relativement
beaucoup de temps.

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Four à caisson

4.4.2. Les fours paraboliques


Les fours paraboliques ressemblent à des paraboles de télévision. Ils sont ainsi faits pour
concentrer les rayons parallèles du soleil en un point focal où la casserole sera placée. À cause
de l’effet de concentration, on atteint une température plus élevée que dans le four à caisson.
Cependant travailler sur un four parabolique nécessite beaucoup plus de précautions à prendre
qu’avec un four à caisson car les rayons miroités du soleil peuvent endommager les yeux,
particulièrement des enfants.

Four parabolique en marche

4.4.3. Les fours solaires type Scheffler


Les fours solaires type Scheffler sont principalement des chauffe-eau solaires où la vapeur de
l’eau chaude (ou un autre fluide) sert à chauffer la casserole.
Ce type est spécialement adapté pour fournir de l’énergie de cuisson à des cuisines
industrielles, des cantines, etc. Ce modèle de four possède l’avantage qu’il rend possible la

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cuisson à l’intérieur. Les panneaux ou miroirs sont placés à l’extérieur de l’habitat et la
chaleur est transmise à l’intérieur. Un inconvénient de ces fours est leur coût élevé.

5. Avantages et inconvénient de l’énergie solaire

5.1. Avantages
L’énergie solaire est une énergie moins coûteuse, et respectueuse de l’environnement. Son
utilisation est variée. On peut faire fonctionner les chargeurs de batteries, ventilateurs, lampes
de jardin, pompes hydrauliques avec l'énergie solaire. On peut aussi alimenter en énergie les
lieux les plus reculés.

5.2. Inconvénients
Les inconvénients de l’énergie solaire résident dans la mise en place des panneaux solaire qui
nécessitent des grandes surfaces. C’est une ressource variable selon le climat et la région. Elle
nécessite un niveau technique élevé. L’exploitation industrielle de l'énergie solaire est limitée
par son intermittence dans la plupart des régions ayant un besoin régulier d’énergie. Pour cette
raison, l'avenir de cette ressource énergétique est intimement lié à l'amélioration des
techniques de stockage et de transport, notamment électrique.

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Chapitre 4 : L’énergie éolienne

1. Les bases de la puissance éolienne


Le vent souffle autour de la Terre grâce au Soleil. Comme la Terre tourne, le soleil réchauffe
différentes parties de notre planète de façon inégale, p.ex. de manière plus importante au
niveau de l'équateur. Cet air réchauffé, donc plus léger, va s'élever puis se diriger vers des
zones plus froides, les pôles. L'air ainsi refroidi aura tendance à se rediriger vers l'équateur.
À ces phénomènes de montées et descentes d'air pôles - équateur, s’ajoutent des déplacements
d'air latéraux engendrés par la rotation de la Terre. Ces mouvements d’air produisent les
vents. L’énergie cinétique contenue dans ces déplacements de masses d'air est appelée énergie
éolienne.

1.1. Les vents globaux


À cause de la forme sphérique de la Terre, la radiation solaire totale diminue près des pôles.
Par conséquent, il y a un excès d’énergie dans l’atmosphère près de l’équateur et un déficit
dans les régions polaires. Pour compenser, la chaleur va se déplacer de l’équateur vers les
hémisphères sud ou nord, en échangeant les masses d’air.
Cela mène à deux circulations principales dans le monde, les systèmes de circulation Rossby
dans les hémisphères nord et sud, et la circulation de Hadley dans les régions équatoriales.

1.2. Les vents locaux


Comme conséquence de ces vents globaux, nous avons des vitesses du vent plus rapides à
plus grande altitude. À approximativement 10 000 m, on a pratiquement toujours les mêmes
vitesses du vent entre 15 et 40 m/s. Au-dessus, les vitesses du vent diminuent à nouveau car il
y a moins d’air. Les vents locaux sont des vents qui dépendent des conditions locales et qui
changent tous les jours.

Les vitesses du vent, comme expérimentées sur la surface de la Terre, peuvent varier de 0 à
plus de 80 m/s (~250 km/h) dans les tempêtes tropicales et les ouragans. À cause de la
volatilité de l’air, les vitesses du vent sont rarement constantes mais varient à la fois en
intensité et direction. Ceci s’appelle une turbulence. De plus, les vitesses du vent varient avec
la hauteur au-dessus du sol.

La topographie locale, telle les collines et les montagnes, les vallées en forme de tunnel etc., a
une influence marquée sur les vitesses du vent. C’est pourquoi les moulins traditionnels à vent

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étaient généralement installés au sommet d’une colline afin de capter le plus d’énergie
possible.

1.3. Accroissement de la vitesse du vent avec la hauteur


Pour planifier des projets éoliens, il est très important de tenir compte de l’accroissement de la
vitesse du vent avec la hauteur. L’accroissement dépend de la qualité des surfaces locales de
l’endroit où l’aérogénérateur sera mis en fonction, à savoir du type de végétation ou des
obstacles sur le sol dans les environs de l’éolienne.
Il est facile de voir que les buissons et les arbres ralentissent les vents forts de la circulation
dans le monde et ce, beaucoup plus qu’un champ nu ou qu’une surface d’un lac. En pratique,
l’accroissement de la vitesse du vent suit une courbe logarithmique en fonction de la rugosité
de la surface. En règle générale, plus la surface est rugueuse (dans le sens où, plus elle a
d’obstacles), plus fort sera l’accroissement avec la hauteur. Ceci est appelé la loi de puissance
logarithmique.

2. Le potentiel éolien
Il est très facile de mesurer les vitesses du vent – normalement avec un anémomètre à
coupelles dont la vitesse de rotation est proportionnelle à la vitesse du vent.
Cependant, déterminer la quantité d’énergie éolienne utilisable est un peu plus compliqué.
Ceci parce que la puissance au vent est le cube de la vitesse du vent (P~Vvent3).
Mais naturellement, on ne peut pas utiliser toute cette puissance car on arrêterait
complètement les mouvements du vent, ce qui n’est pas possible. Toutefois la part utilisable
de la vitesse du vent est inférieure – en fait, elle est d’environ 60 % de la puissance théorique.
Si nous prenons en compte les pertes aérodynamiques des pales, les pertes mécaniques du
multiplicateur et les pertes électriques du générateur etc., la puissance délivrée au
consommateur par l’éolienne ressemblera un peu moins à celle représentée par les lignes
noires et bleues dans la figure ci-dessous.
En pratique, on raccorde actuellement en réseau (on transforme en énergie utilisable) à peu
près 50 % de la puissance théorique du vent. Ceci fait de la puissance éolienne un système
énergétique très rentable puisque les centrales thermiques ont des rendements avoisinant les
25-35 %, les centrales hydrauliques approchent les 50 à 60 % et les centrales nucléaires
seulement 0,5 %.

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3. La technologie des éoliennes
On utilise l’énergie éolienne depuis au moins deux mille ans. En Mésopotamie, en 1700 avant
J.C. environ, l’énergie éolienne était utilisée à des fins d’irrigation et pour moudre le grain.
Les pompes éoliennes mécaniques étaient en grande partie utilisées au XIXe siècle pour
fournir de l’énergie à des fins d’irrigation, de drainage, etc. et ont marqué le paysage de
nombreux pays.
L’utilisation moderne de l’énergie éolienne est aujourd’hui pratiquement réservée à la
production d’électricité. La découverte capitale de la puissance éolienne se fit avec la crise du
pétrole en 1973, quand la montée en flèche des prix du pétrole passait de 12 à 35 US$.
La technologie éolienne présente des avantages considérables :
- La palette de performances des éoliennes est large : quelques kW à plusieurs MW. Les
éoliennes en exploitation isolée peuvent alimenter des fermes ou petits villages, les
parcs éoliens offshore alimentent les réseaux d’électricité dans les pays industrialisés ;
- Les éoliennes constituent la base idéale à un mélange énergétique avec d’autres
sources d’énergie renouvelables pour une production d’électricité issue de différentes
sources ou l’application à des systèmes d’exploitation isolée ; et
- Dans des régions économiquement faibles, les éoliennes créent des emplois et une
valeur ajoutée locale.

3.1. Principes fondamentaux de la technique éolienne

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L’exploitation de l’énergie éolienne repose sur un principe simple. L’énergie cinétique du
vent est captée par les pales, elle est d’abord transformée en énergie mécanique de rotation
avant d’être convertie en électricité par un générateur.
Une éolienne moderne raccordée au réseau est composée d’une hélice à deux ou trois pales du
rotor, du moyeu, de l’arbre, du générateur, du mât, de la fondation et du raccordement au
réseau.
Le rotor entraîné par le vent va faire tourner l’arbre qui lui-même entraînera la mécanique
d’une génératrice, qui, elle produira de l’électricité.
On rencontre principalement deux types d’éoliennes dans le domaine des petites puissances.
Le modèle qui domine le marché est le rotor tripale à axe horizontal. L’axe du rotor est
parallèle au sol. L’éolienne peut fonctionner face au vent ou sous le vent. La technique a fait
ses preuves en s’avérant capable de supporter une forte charge mécanique, d’être équilibrée
du point de vue optique et d’être silencieuse.
Le modèle est en général conçu de façon à ce que la puissance optimale du générateur puisse
être atteinte à une vitesse de vent de 11-15 m/s, et de façon à fonctionner de manière efficace
en cas de vent faible.
Si le vent souffle trop fort, la puissance est réglée à la baisse afin d’assurer une distribution
régulière, d’éviter la surcharge du générateur et d’éviter des perturbations dans le réseau de
transmission.

Schéma d’une éolienne à axe vertical

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Il y a principalement deux différents types de contrôle utilisés de nos jours :
- le contrôle à décrochage aérodynamique : utilise l’effet de décrochage aérodynamique
sur la pale pour limiter la puissance du vent; ou
- le contrôle à calage variable de pale : cale la pale hors du vent réduisant ainsi le
soulèvement de la pale.

3.1.1. Les éoliennes avec régulation par décrochage aérodynamique (“stall“)


C’est une méthode très simple de contrôle de la puissance éolienne : les pales sont fixées sur
le moyeu et utilisent l’effet de décrochage aérodynamique pour limiter la puissance en sortie.
Puisqu’il n’y a pas de pièces à fauchage dans le moyeu et pas besoin d’une puissance
supplémentaire pour contrôler la puissance en sortie, on a largement utilisé ce type de contrôle
dans les années 80 et 90 pour les éoliennes allant jusqu’à 1 500 kW.
Les éoliennes avec régulation par décrochage aérodynamique utilisent généralement des
multiplicateurs de vitesse afin d’augmenter la vitesse de rotation du rotor.

3.1.2. Les éoliennes avec contrôle à calage variable de pale


L’inconvénient des éoliennes à pas fixe est évité avec le calage variable de pale. En pivotant
la pale autour de son axe longitudinal, on prend autant d’énergie hors du vent que nécessaire.
Ainsi une éolienne à pas variable atteint sa puissance maximale indépendamment de la
température de l’air ou de l’humidité. Les hélicoptères actuellement utilisent le même principe
pour contrôler leur position de vol.

3.2. Applications
3.2.1- Eolien onshore
La plupart des éoliennes sont aujourd’hui installées sur la côte ou à proximité. Des types
d’éoliennes à mat élevé et à grandes surfaces de rotor ont été également mises au point pour
les sites situés à l’intérieur des terres où les chaînes de collines et les hauts plateaux
constituent les sites d’installation les plus appropriés.

3.2.2. Eolien offshore


Les vents soufflent plus fort et plus constamment en mer que sur terre. Ainsi le rendement
énergétique y est environ 40 % supérieur à celui obtenu sur terre. La plupart des parcs éoliens
sur mer sont installés loin des côtes et ne sont pas visibles de la côte.
L’installation des parcs éoliens offshore nécessite le raccordement et la pose de câbles sous-
marins et le développement d’un réseau de distribution côtier.

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Au-delà de l'ancrage des fondations dans les fonds marins, la maintenance des installations
représente un défi à relever pour les parcs offshore. De plus, les effets de l'air salé posent aux
matériaux utilisés des exigences particulières.

Schéma d’un parc éolien offshore

La mise en place de ces parcs crée de nouvelles impulsions pour le marché de l’emploi et
l’industrie.

3.2.3. Eoliennes isolées


Jusqu’à présent, nous avons regardé seulement la tendance de la technologie éolienne : les
éoliennes connectées en réseau qui constituent presque la totalité de la base installée dans le
monde (~ 121 GW en 2008).
Cependant, il existe aussi des éoliennes dites “autonomes“, conçues pour fonctionner sans
raccordement au réseau. Certaines sont construites en un réseau isolé – pouvant ainsi
alimenter de petits villages en électricité.
Les applications d’énergie éolienne électrique et autonome, à part les chargeurs de batterie,
sont très rares. Bien que de nombreuses personnes pensent que cette application est idéale
pour l’électrification rurale, en pratique les expériences jusqu’alors ont été décevantes. Ceci
est dû au fait qu’une éolienne sans stockage n’offre pas réellement de service pertinent.
Ainsi tous ces systèmes ont besoin de (grands) stockages énergétiques et un générateur Diesel
de remplacement. Par conséquent, les systèmes autonomes sont généralement 3 fois plus
chers que les systèmes énergétiques conventionnels, et beaucoup plus complexes (nécessitant
des entretiens considérables).

4. Avantages et inconvénients de l’énergie éolienne


4.1. Avantages

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Le vent est une ressource inépuisable, présente un peu partout sur nos territoires et son
utilisation ne génère pas de rejet en CO2.
Les éoliennes sont souvent solides et ont une durée de vie importante.

4.2. Inconvénients
Les éoliennes contribuent à la modification des paysages. Certaines éoliennes émettent des
nuisances sonores, mais les nouvelles générations sont peu bruyantes. Les éoliennes peuvent
avoir des impacts sur le milieu naturel (les oiseaux, flores, faunes sauvage....) où elles sont
implantées, mais les précautions prises permettent de diminuer les conséquences.
L'énergie produite par les parcs éoliens ne peut être stockée. Elle nécessite un raccordement
au réseau électrique, ce qui peut poser problème. La production d'une éolienne est variable.
Les travaux d’installation d’un parc éolien nécessitent des démarches spécifiques pour le
transport et le montage.
Le raccordement pose quelquefois des problèmes : l’isolement des parcs éoliens le rend
souvent coûteux (longueur de ligne à enterrer) et il est tributaire de travaux de renforcement
du réseau de distribution en cas de besoin.
L'éolien est seulement envisageable comme une énergie de complément, elle ne peut pas
répondre à tous les besoins électriques d'un pays.

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Chapitre 5. L’énergie hydraulique et marine

1. L’énergie hydraulique
L’énergie hydroélectrique est une énergie renouvelable où la puissance provient de l’énergie
de l’eau qui se déplace d’un point haut à un point bas. Il s’agit d’une technique éprouvée,
maîtrisée, prévisible et compétitive sur le plan des coûts.
L’énergie mécanique de l’eau en mouvement est un outil ancien utilisé pour divers services
depuis l’époque des Grecs, il y a plus de 2 000 ans. La première centrale hydroélectrique du
monde, d’une puissance de 12,5 kW, a été mise en service le 30 septembre 1882 sur la Fox
River, dans la centrale de Vulcan Street à Appleton, Wisconsin, aux États-Unis d’Amérique.
Bien qu’actuellement le rôle principal de l’énergie hydroélectrique dans la production
mondiale d’énergie soit de produire de l’électricité de façon centralisée, il existe aussi des
centrales hydroélectriques isolées qui alimentent des réseaux indépendants, souvent dans des
zones rurales ou reculées du monde.

1.1. Les bases de la puissance hydraulique


De l’eau en altitude possède une énergie potentielle de pesanteur. Avant l’avènement de
l’électricité, les moulins à eau permettaient déjà une exploitation de cette énergie mécanique
pour faire marcher des machines-outils. Avec l’avènement de l’électricité, on a pu transformer
cette énergie mécanique en énergie électrique.
La capacité hydraulique mondiale est estimée à 950 GW dont seulement 85 GW vont à
l’hydraulique de petite échelle avec moins de 10 MW en puissance installée, la grande
majorité étant des grandes centrales hydrauliques.
Les grandes centrales hydrauliques ont une puissance supérieure à 10 MW, les petites
centrales de 5 MW à 10 MW. On parle de micro-centrales pour une puissance de 100 kW à 5
MW et de pico-centrale pour les puissances de moins de 100 kW.
Les sites de production à petite échelle peuvent alimenter des sites isolés (une ou deux
habitations, un atelier d’artisan, des exploitations agricoles…) ou produire de l’électricité
vendue à plus petite échelle.
Généralement, les grandes centrales hydrauliques avec une capacité installée de plus de 10
MW ne rentrent pas dans l’appellation ‘les nouvelles renouvelables’ à cause de l’impact
critique des grands barrages au regard de l’environnement et des questions sociales
puisqu’elles causent souvent le déplacement de larges franges de la population.

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1.2. Les différents types de centrales hydrauliques
Il existe différents types de centrales hydrauliques: les centrales à réservoir, les centrales à
barrage, les centrales de pompage et les centrales au fil de l'eau.

1.2.1. Les centrales à réservoir


Dans cette centrale, l'eau est stockée dans un lac naturel ou artificiel puis acheminée dans une
centrale en aval par l'intermédiaire de conduites. Ce type de centrale est particulièrement
adapté pour compenser les fluctuations affectant non seulement la production d'électricité au
niveau régional et suprarégional mais aussi la consommation, car ces centrales peuvent en
effet fonctionner indépendamment de l'afflux naturel de l'eau. En outre, elles offrent souvent
des services dans des secteurs autres que celui de l’énergie (lutte contre les inondations,
alimentation en eau, navigation, tourisme, irrigation, etc.).

1.2.2. Le barrage de l’eau


Elle permet de créer un dénivelé dont la hauteur détermine en partie la puissance produite.
L’amenée d’eau est souvent, en montagne, réalisée en conduite forcée du fait du dénivelé
important, alors qu’en plaine un canal de dérivation suffit généralement.

1.2.3. La centrale de pompage


Elle fonctionne avec deux réservoirs d'eau qui présentent le plus grand dénivelé possible, un
bassin supérieur et un bassin inférieur. Lorsque l'offre en électricité est supérieure à la
demande et que des surcapacités sont inutilisées (durant la nuit par exemple), l'eau du bassin
inférieur est pompée vers le bassin supérieur. Là, elle est de nouveau disponible pour les
heures de pointe de consommation.

1.2.4. Les centrales au fil de l'eau ou centrale hydraulique fluviale


Elles sont les centrales les plus fréquemment rencontrées et utilisent la force du courant d'un
cours d'eau. Elles obtiennent un taux de rendement de près de 94 % et servent en général à
assurer la fourniture électrique de base. Leur puissance est déterminée par la vitesse
d'écoulement et le niveau des eaux. Certaines centrales au fil de l'eau ont la capacité de retenir
l'eau pendant les périodes de faible demande énergétique afin d'utiliser cette eau comme
réserve lorsque la demande augmente.
La centrale au fil de l'eau dotée d'un barrage constitue un type particulier de centrale au fil de
l'eau. Un barrage permet ici de retenir l'eau et de la diriger vers les turbines par un canal
d'amenée distinct. Alors que la centrale au fil de l'eau de type normal ne possède qu'un faible

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dénivelé entre le niveau d'eau supérieur et inférieur. La centrale au fil de l'eau dotée d'un
barrage exploite la différence de niveau plus importante due à la retenue d'eau.

1.3. Principe de fonctionnement d’une petite centrale


Pour faire fonctionner une petite centrale, il faut disposer d’une prise d’eau sur le lit de la
rivière, une arrivée de l’eau au site de production, d’une turbine, d’un alternateur et d’un
transformateur (pour le raccordement au réseau). La turbine est positionnée dans le lit de la
rivière ou en bas de la chute d’eau. Ainsi, la production d’électricité varie avec le débit de la
rivière. L’eau fait tourner la turbine, entraînant un générateur de courant qui transforme
l’énergie mécanique en énergie électrique.

Schéma d’une centrale à barrage


Légende : A - réservoir, B - centrale, C - turbine, D - générateur, E - prélèvement, F -
conduite, G – réseau électrique, H – rivière

Turbine hydraulique et générateur électrique (vue en coupe)

Légende : A , générateur ; B , turbine;1, stator ; 2 : rotor ; 3: vannes réglables ; 4, pales de la


turbine ; 5 : flux d'eau ; 6 : axe de rotation de la turbine et du générateur

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Un aménagement hydraulique qui respecte l’environnement aura :
- un débit réservé maintenu pour préserver la salubrité et la sauvegarde de la vie
aquatique ;
- une passe à poissons pour faciliter la migration de ceux-ci ;
- une filtration des déchets flottants ;
- un bâtiment insonorisé (le fonctionnement de la turbine et de l’alternateur étant source
de nuisances sonores) ;
- et une bonne intégration paysagère du bâtiment et des ouvrages.
En effet, une installation mal conçue et mal gérée perturbe l’écosystème. Si la quantité d’eau
prélevée est trop importante, la vie aquatique sera atteinte. En l’absence de passe à poissons,
la migration des espèces sera arrêtée.
La construction moderne essaie d’intégrer dans le système, diverses technologies stylisées, ce
qui minimise les impacts négatifs sociaux et écologiques.
Quelques impacts parmi les plus importants sont le déplacement des populations locales, la
sédimentation, les perturbations de la biodiversité, les niveaux de qualité de l’eau et la
détérioration de la santé (augmentation de la malaria et de la bilharziose ou de la
schistosomiase).

1.4. La structure de la centrale hydraulique :


La centrale hydraulique comporte 3 éléments :
- Un barrage, pour créer une chute d’eau importante. Le barrage permet aussi souvent
de créer un réservoir de stockage de l’eau, ce qui permet à la centrale de continuer à
fonctionner, même en période de basses eaux.
- Un canal de dérivation, qui prélève l’eau nécessaire au fonctionnement de la
centrale. Cela peut être un canal à ciel ouvert, une galerie souterraine ou une conduite.
Certaines centrales de basse chute n’utilisent pas de canal de dérivation.
- La centrale elle-même, appelée aussi usine. C’est là que la chute d’eau fait tourner
une turbine qui entraîne le générateur d’électricité (en général, un alternateur).
Outre son intérêt pour la production d’énergie, un barrage permet aussi de réguler les crues
d’un cours d’eau et il offre un réservoir d’eau pour l’irrigation agricole, et même parfois les
loisirs (plages, sports nautiques).
La décision de construire un barrage hydroélectrique dépend de 3 conditions :

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- les conditions topographiques : l’idéal, ce sont les gorges d’un cours d’eau, ou un
resserrement en général. Si l’on veut stocker un maximum d’eau, il faut aussi calculer
le volume de la cuvette en amont du barrage.
- les conditions géologiques : les roches sur lesquelles s’appuie le barrage doivent être
stables et étanches, à la fois pour des raisons d’efficacité et de sécurité.
- les conditions hydrologiques : les précipitations sur le bassin-versant qui alimentent
la cuvette du barrage doivent être suffisantes pour la remplir et compenser les pertes
d’évaporation du lac de retenue.

1.5. Les types de barrages


Il existe deux grands types de barrages :
- Les barrages-poids, qui s’appuient entièrement sur le sol du soubassement. Ce sol doit être
particulièrement résistant, puisqu’il va encaisser toute la poussée de l’eau retenue. Les
barrages-poids sont en béton, ou en remblais de terre ou de roches.
- Les barrages-voûtes, en forme d’arc convexe, qui s’appuient en grande partie sur leurs
parois latérales rocheuses. Ces parois doivent être saines et sont inspectés régulièrement. Ce
type de barrage est utilisé dans les vallées étranglées, pour des largeurs de barrage ne
dépassant pas 6 fois sa hauteur.

2. L’énergie marine
L'énergie marine est issue des mouvements de l'eau créés par les marées, causées par l'effet
conjugué des forces de gravitation de la Lune et du Soleil.
Il y a beaucoup de recherches dans le domaine et des essais d’exploiter cette énergie pour la
génération d’électricité mais pour l’instant ces tentatives sont pour la plupart au stade
expérimental.
On distingue principalement les sources d’énergie suivantes :
- Energie des vagues qui utilise la puissance du mouvement des vagues ;
- Energie marémotrice qui est issue du mouvement de l’eau créé par les marées
(variations du niveau de la mer et courants de marée) ;
- Energie hydrolienne qui utilise les courants sous marins ;
- Energie thermique des mers qu’on peut produire en exploitant la différence de
température entre les eaux superficielles et les eaux profondes des océans ; et
- Energie osmotique : La diffusion ionique provoquée par l’arrivée d’eau douce dans
l’eau salée de la mer est source d’énergie.

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2.1. L'énergie des vagues
L'énergie des vagues est une énergie marine utilisant la puissance du mouvement des vagues.
La faisabilité de son exploitation a été étudiée, en particulier en Angleterre : le système couplé
à des dispositifs flottants ou des ballons déplacés par des vagues dans une structure en béton
en forme d'entonnoir, produirait de l'électricité. Les nombreux problèmes pratiques ont
contrarié les différents projets et son avenir ne semble pas encore assuré.

2.2. L’énergie marémotrice


L’énergie marémotrice est aujourd’hui l’énergie la mieux étudiée et exploitée. Elle exploite
sous forme d’énergie potentielle les variations du niveau de la mer.
L'exploitation optimale de l'énergie potentielle nécessite des aménagements importants, qui
modifient notablement les équilibres écologiques dans des zones généralement fragiles et il
est possible que cette voie ne sera plus guère exploitée à l'avenir.

La marémotrice

2.3. L’énergie hydrolienne


Une hydrolienne est une turbine sous-marine (ou subaquatique, ou posée sur l'eau et à demi
immergée) qui utilise l'énergie cinétique des courants marins ou de cours d'eau, comme une
éolienne utilise l'énergie cinétique de l'air.
La turbine de l'hydrolienne permet la transformation de l'énergie hydraulique en énergie
mécanique, qui est alors transformée en énergie électrique par un alternateur.

Turbine sous-mer avant installation

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La technologie des hydroliennes est encore à un stade expérimental. Le coût élevé de
l'investissement d'une centrale hydrolienne et le faible tarif d'achat de l'électricité produite
peuvent pour l'instant faire reculer les investisseurs.

2.4. L’énergie thermique des mers


L'énergie thermique des mers (ETM) ou énergie maréthermique est produite en exploitant la
différence de température entre les eaux superficielles et les eaux profondes des océans. Les
centrales ETM peuvent être de trois types : en cycle ouvert, en cycle fermé et en cycle
hybride.
En cycle ouvert, l’eau de mer de surface est puisée et traverse un évaporateur sous vide dans
lequel un faible volume s’évapore (environ 0,5% du volume produit sous forme de vapeur).
L’eau sous forme de vapeur ne contient pas de sel. La vapeur générée actionne alors une
turbine permettant de produire de l’électricité. La vapeur circule ensuite à travers un
condenseur où elle repasse à l’état liquide au contact de l’eau froide pompée en profondeur.
Celle-ci peut être récupérée pour la consommation.

Principe de fonctionnement d'une centrale ETM en cycle ouvert


La production d'énergie maréthermique ne fait pas intervenir de combustion et ne rejette donc
pas de gaz à effet de serre. Cependant, il a des impacts environnementaux à craindre :
- de nombreuses espèces vivantes peuvent être entraînées et tuées durant le processus de
pompage d’eau ;
- le chlore est fréquemment utilisé pour éviter le développement des dépôts marins. Peut
endommager l'écosystème ;
- l’effet cumulatif pour des grosses installations peut changer à la longue les
températures de l’eau de surface (en baisse) et en profondeur (en hausse).

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2.5. L’énergie osmotique
Il est théoriquement possible d'extraire de l'énergie au voisinage des estuaires (où l'eau douce
des cours d'eau se mélange avec l'eau salée de la mer), en exploitant le phénomène d'osmose :
si de l’eau douce et de l’eau salée sont séparées par une membrane semi-perméable, l’eau
douce migre à travers la membrane.
Si le réservoir contenant l’eau salée est à une pression supérieure à celle de l’eau douce, l’eau
douce migre vers l’eau salée tant que la différence de pression n’excède pas une valeur limite
(limite théorique avec l'eau de mer : 2,7 mégapascal, soit 27 bar) ; la surpression ainsi créée
peut être utilisée pour actionner une turbine. Une autre possibilité consiste à utiliser des
membranes qui ne laissent passer qu'un type d'ion (positif ou négatif) : on peut alors produire
directement de l'électricité.

3. Avantages et les inconvénients de l’énergie hydraulique et marine


3.1. Avantages
L’énergie hydraulique est une source inépuisable. Les centrales hydrauliques sont installées
partout où c’est possible (lorsque le débit de l’eau est suffisamment fort et régulier). C’est la
seule énergie renouvelable réellement exploitée.

3.2. Inconvénients
Il existe 3 freins importants au développement de l’énergie hydraulique et marine :
- le problème social des personnes déplacées qu’il faut reloger correctement, leur trouver des
terres nouvelles à cultiver ;
- les problèmes d’environnement et de perturbation de l’équilibre écologique, en amont et
en aval du barrage, qui nécessitent des études sérieuses.
- le coût élevé des barrages : les gouvernements cherchent de plus en plus à faire appel à des
fonds privés ou aux grands organismes internationaux comme la Banque mondiale pour les
financer.
Les installations s’appuyant sur les vagues et la marée peuvent affecter l’environnement
marin local, les communautés côtières mais aussi les industries maritimes comme la pêche et
la navigation.

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Chapitre 6 : Géothermie

Introduction

Les ressources géothermiques consistent en l’énergie thermique provenant de l’intérieur de la


Terre et stockée à la fois dans les roches et dans la vapeur piégée ou l’eau liquide. Elles sont
utilisées pour produire de l’énergie électrique dans des centrales thermiques ou pour d’autres
applications domestiques et agro-industrielles nécessitant de la chaleur ainsi que pour des
applications de production combinée de chaleur et d’électricité (cogénération).
L’énergie géothermique est une ressource renouvelable, vu que la chaleur extraite d’un
réservoir actif est continuellement remplacée par la production de chaleur naturelle, la
conduction et la convection de zones voisines plus chaudes, et les fluides géothermiques
extraits sont reconstitués par recharge naturelle et par réinjection des fluides refroidis.

1. Les bases de l’énergie géothermique


La chaleur de la Terre contenue dans la croûte terrestre provient essentiellement de processus
de désagrégation d'éléments radioactifs, la chaleur résiduelle provenant de la période de
formation de la terre.
Les températures à l’intérieur de la Terre sont estimées être entre 3 000 et 10 000 °C. La
différence de température avec la surface de la Terre vient d’un flux constant d’énergie vers la
surface de 63 kW par km2. Ce flux énergétique seul pourrait fournir un potentiel mondial
d’énergie géothermique d’environ 10 milliards de tonnes d’équivalent pétrole (TEP) par
année ou environ 1/1 000 de la demande énergétique totale dans le monde par an.
Dans de nombreux pays du globe, la chaleur de la Terre est déjà utilisée pour produire de
l'électricité directement sous forme de réseaux thermiques.
Les premières centrales géothermiques ont été construites dans les années 1930. À cette
époque, elles étaient exclusivement utilisées pour chauffer les bâtiments publics des grands
arrondissements municipaux.
Aujourd’hui, on trouve environ 10 GW installés dans le monde dont environ la moitié aux
États-Unis. La plupart de ces applications servent à produire de l’électricité, le reste étant pour
le chauffage.

2. Le potentiel de l’énergie géothermique


Dans les pays qui possèdent des sols géothermiques avec de hautes températures, la chaleur
de la Terre constitue une base fiable pour la production d'énergie écologique et avantageuse

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en termes de coût. On rencontre une exploitation significative de la source, à part aux États-
Unis, aux Philippines (recevant approximativement un quart de sa demande en électricité des
sources géothermiques), en Indonésie, au Japon, en Australie, au Salvador, au Guatemala et
en Turquie.
L’énergie géothermique (pompes géothermiques) est désormais utilisée dans au moins 76
pays. Le cycle ORC (Organic-Rankine-Cycle) permet d'utiliser des niveaux de température
bas de 120-200 °C pour la production d'électricité. L'emploi en aval de telles installations peut
augmenter considérablement les rendements des sites de haute enthalpie.

3. Technologies et applications
Actuellement, l’énergie géothermique est extraite à l’aide de puits et d’autres moyens
produisant des fluides chauds à partir:
- de réservoirs hydrothermiques naturellement très perméables : technique maîtrisée et
fiable qui fonctionne depuis une centaine d’année ;
- ou de systèmes géothermiques améliorés ou aménagés avec des voies fluides
artificielles : technique encore à l’étape de la démonstration.

3.1. Les centrales géothermiques


Les principaux types de centrales géothermiques sont :
- des turbines à condensation de vapeur ;
- des unités à cycle binaire ;
- les centrales hybrides ;
- les centrales à cogénération.
3.1.1. Les centrales à condensation
Elles peuvent être de type flash (vaporisation partielle) ou à vapeur sèche et sont plus
courantes que les unités à cycle binaire. Elles sont installées dans le cas de ressources à
température intermédiaire ou élevée (≥ 150 °C) avec une capacité souvent comprise entre 20
et 110 MWél.
3.1.2. Les centrales binaires
Dans les centrales à cycle binaire, le fluide géothermique passe par un échangeur de chaleur
pour chauffer un autre fluide de travail à bas point d’ébullition, qui se vaporise et alimente
une turbine. Ces centrales permettent d’utiliser des réservoirs hydrothermiques à plus basse
température et des réservoirs de systèmes géothermiques améliorés (généralement entre 70 °C

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et 170 °C) et sont souvent construites sous forme d’unités modulaires reliées, d’une capacité
de quelques MWél.
3.1.3. Les centrales combinées ou hybrides
Ces centrales combinent deux ou plusieurs des types de base ci-dessus afin d’offrir plus de
versatilité, d’accroître l’efficacité thermique globale, d’améliorer les possibilités de suivi de
charge et de couvrir efficacement une vaste gamme de températures.
3.1.4. Les centrales à cogénération
Les centrales à cogénération produisent à la fois de l’électricité et de l’eau chaude pour une
utilisation directe.
3.2.Les sources géothermiques
Les sources énergétiques géothermiques exploitables peuvent être trouvées dans divers
environnements géologiques. On distingue cinq catégories, suivant le niveau de température
des fluides exploités.

3.2.1. La géothermie profonde des roches chaudes fracturées (plus de 3 000 m de


profondeur)
Elle est encore au stade de la recherche et son exploitation est destinée à la production
d’électricité. Elle s'apparente à la création artificielle d'un gisement géothermique dans un
massif cristallin. A trois, quatre ou cinq kilomètres de profondeur, de l'eau est injectée sous
pression dans la roche. Elle se réchauffe en circulant dans les failles et la vapeur qui s'en
dégage est pompée jusqu'à un échangeur de chaleur permettant la production d'électricité.

3.2.2. La géothermie haute énergie (température supérieure à 150°C)


Les réservoirs, généralement localisés entre 1 500 et 3 000 mètres de profondeur, se situent
dans des zones de gradient géothermal anormalement élevé. Lorsqu'il existe un réservoir, le
fluide peut être capté sous forme de vapeur sèche ou humide pour la production d'électricité.
En fonction des conditions géologiques, la ressource est exploitée soit directement soit
indirectement. L’exploitation directe consiste à pomper (et éventuellement réinjecter) de l’eau
très chaude naturellement contenue dans le sous-sol qui, une fois remontée à la surface,
permet d’alimenter un cycle vapeur de production d’électricité. Alors que l’exploitation
indirecte consiste à aller récupérer de la chaleur naturellement contenue dans le sous-sol à de
très grandes profondeurs en injectant de l’eau en un point et en la récupérant à un autre
endroit une fois qu’elle est réchauffée.

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3.2.3. La géothermie moyenne énergie (température comprise entre 90 et 150°C :
eau chaude ou vapeur humide) :
Elle est destinée à des usages thermiques tels que des utilisations industrielles et peut être
utilisée pour la production d’électricité (technologie faisant appel à un fluide intermédiaire).
Elle se retrouve dans les zones propices à la géothermie haute énergie, mais à une profondeur
inférieure à 1 000 mètres. Elle se situe également dans les bassins sédimentaires, à des
profondeurs allant de 2 000 à 4 000 mètres.
3.2.4. La géothermie basse énergie (température comprise entre 30 et 90°C)
Elle est destinée au chauffage urbain, à certaines utilisations industrielles, au thermalisme ou
encore à la balnéothérapie. L'essentiel des réservoirs exploités se trouve dans les bassins
sédimentaires (profondeur comprise entre 1 500 et 2 500 mètres).

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3.2.5. La géothermie très basse énergie (température inférieure à 30°C –
profondeur de nappe inférieure à 100 m)
L’énergie du sous-sol et des aquifères qui s’y trouvent est utilisée pour le chauffage et le
rafraîchissement de locaux par l’intermédiaire d’une pompe à chaleur (PAC).
Afin de pouvoir exploiter la chaleur du sol à des profondeurs peu élevées et donc à basse
température, il est nécessaire de remonter le niveau de température en utilisant un apport
externe d’énergie.
Ainsi, une pompe à chaleur géothermique permet de puiser de l’énergie thermique (chaleur)
présente naturellement dans le sous-sol et de la restituer à un niveau plus élevé de température
pour chauffer des maisons de particuliers, de l’habitat collectif ou des immeubles du tertiaire.
Inversement, elle permet de refroidir les bâtiments en transférant de l’énergie thermique qu’ils
contiennent au sous-sol qui va la diffuser.
La pompe à chaleur est ainsi reliée à des dispositifs permettant de capter l’énergie du sous-sol
: soit directement en pompant de l’eau du sous-sol, soit par l’intermédiaire d’un fluide
circulant dans des capteurs enfouis (sondes géothermiques).

Fonctionnement d’une pompe à chaleur géothermique

4. Avantages et inconvénient de la géothermie


La géothermie et ses installations, comme toutes les énergies renouvelables ont des atouts et
des inconvénients, au niveau énergétique environnemental, économique.
4.1. Avantages
Une exploitation géothermique émet peu de rejet en CO2. Les centrales géo-thermoélectriques
émettent environ dix fois moins de CO2 que les centrale au gaz naturel.

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Cette énergie est donc relativement propre et participe peu à la dégradation du climat, en tout
cas relativement moins que les énergies fossiles. Les éléments que les systèmes
géothermiques utilisent sont tous d'origine naturelle. Son réservoir ne se vide pas au fur et à
mesure de son utilisation, comme c'est le cas du pétrole. L'eau présente dans le sous sol se
renouvelle par le ruissellement de l'eau de surface (naturellement ou artificiellement), la
chaleur est contenue dans les roches (90 % du gisement).
L'un des principaux avantages de la géothermie est que cette forme d'énergie, comme une
grande partie des énergies renouvelables, est exploitable presque partout. C'est à dire que
contrairement aux formes d'énergies fossiles, les gisements ne sont pas situés dans des sites
particuliers quand on désire produire de la chaleur. De plus ce type d'énergie nécessite peu de
précautions de sécurité, contrairement aux centrales nucléaires, et peu de transport sont
nécessaire. La chaleur du sous sol est présente sur tous les continents.
Cependant toutes ces sources sont difficilement exploitables par l'homme. Mais aujourd'hui de
nouvelles technologies sont recherchées pour permettre un développement de la géothermie.
Le secteur de la géothermie est créateur d'emplois. Ces emplois sont divers et variés ils vont
du constructeur à l'installateur en passant par la réalisation des projets, le chercheur en
géologie, l'ingénieur, le vendeur.
Aujourd'hui il existe de nombreux systèmes géothermiques, surtout pour le chauffage.
Enfin les systèmes géothermiques sont plutôt résistants dans la durée, la pompe à chaleur
aujourd'hui est très utilisée, à une durée de vie d'environ 15 ans. Les capteurs enterrés ont en
moyenne une durée de vie de l'ordre de 40 ans.
4.2. Inconvénients
La production d'électricité à partir des ressources doit se faire dans des sites particuliers. En
Europe peu de pays et de région possèdent de tels sites sur leurs territoires.
Cependant l'Italie est une exception, elle possède de nombreux gisements géothermiques.
Certains éléments utilisés dans les installations géothermiques ainsi que le recyclage des
systèmes géothermiques sont nocifs pour l'environnement. Certains systèmes comme les
capteurs horizontaux ou verticaux demandent une grande surface de terrain, et empêche la
plantation de végétation à proximité. Au niveau économique les systèmes géothermiques
nécessitent des moyens financiers suffisants, une installation complète coûte en moyenne
entre 10000 et 15000 euros.

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