l'environnement Une diversité d’acteurs de la société civile œuvrant à définir des politiques environnementales Il existe trois acteurs majeurs de la société civile : o les groupes d'experts scientifiques ; o les organisations non gouvernementales (ONG) qui sont des associations internationales sans but lucratif ; o et les mouvements de citoyens. o Parmi les groupes d’experts scientifiques, on peut citer : o le Club de Rome, qui publie le premier rapport permettant d’identifier l’importance des enjeux environnementaux à venir (Halte à la croissance ? en 1972) ; o le Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui a permis d’effectuer un cadrage des problèmes environnementaux. o Les ONG environnementales (ONGE) apparaissent pour la plupart à partir des années 1960 et 1970 (exemple d’ONGE : Greenpeace). o Au cours des années 1990, ces associations rencontrent un public de plus en plus important. Un réseau les coordonnant se met en place : le Climate Action Network International (« réseau action climat »). o Les mouvements citoyens peuvent développer un répertoire d’actions proche des ONGE contestataires mais peuvent aussi prendre part aux décisions publiques dans le cadre de la démocratie participative . o Avec le développement des réseaux sociaux numériques, nous assistons actuellement au développement d’un vaste mouvement citoyen composé de jeunes individus (exemples : Greta Thunberg, mouvement social Extinction rébellion (XR).
L’action des pouvoirs publics
Les pouvoirs publics permettent de modifier les comportements pour un plus grand respect de l’environnement par la règlementation et la mise en place de politiques climatiques. Les pouvoirs publics ont mis du temps pour procéder à l’inscription à l’agenda politique du respect de l’environnement. Cette lenteur est expliquée entre autres par la présence de groupes de pression dans les domaines de l’agriculture et de l’industrie désireux de conserver – ou d’accroître – leurs capacités de production. Quelques repères chronologiques clés en ce qui concerne la France : o 1971 : création d’un ministère de la Protection de la nature et de l’environnement en France ; o 1984 : création du parti politique « Les Verts » qui deviendra ensuite « Europe Écologie – les Verts » ; o 1991 : création de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) ; o 1992 : quatrième Sommet de la Terre à Rio. Les États présents s’engagent à « promulguer des mesures législatives efficaces en matière d’environnement » ; o 2005 : une charte de l’environnement est inscrite dans la Constitution française, avec trois grands principes généraux du droit de l’environnement : principe de prévention, principe de précaution, principe du pollueur-payeur. o L’action publique pour l’environnement permet le développement de nouveaux secteurs de l’économie, repensant les liens existants entre production économique et respect de l’environnement : l’économie circulaire.
Une action multi-niveaux difficile à coordonner
Une gouvernance multi-niveaux (action coordonnée entre une autorité supranationale, des États membres, des autorités régionales et locales) vise à élaborer et mettre en œuvre une politique commune. Il existe différents niveaux d’action politique en matière de protection de l’environnement : o Au niveau international, nous pouvons indiquer l’importance des conventions et des traités internationaux. Le Sommet de la Terre de 1992 à Rio de Janeiro affirma par exempel le caractère planétaire des problématiques de dégradation des écosystèmes et de gestion des ressources naturelles dans la perspective du développement durable ; o À l’échelle de l’Union européenne, la première directive (loi communautaire) en matière environnementale date de 1967 et concerne l’étiquetage des produits dangereux pour l’environnement. Il faut attendre le traité d’Amsterdam (1997), pour que soit inscrit dans le droit communautaire le principe de développement durable ; o L’environnement peut également être favorisé au niveau local car, en matière de transition écologique, les régions ou les communes ont bien souvent une meilleure connaissance du territoire et parviennent à identifier les besoins plus précisément. o Le partage des tâches entre ces différents niveaux obéit au principe de subsidiarité (les décisions prises doivent être au niveau le plus pertinent et le plus proche possible des citoyen·ne·s) : o Les enjeux sont à la fois locaux (adapter les comportements des agents présents sur un territoire donné) et globaux (orienter les comportements de tous les agents à l’échelle internationale) ; o En fonction de l’urgence d’une question environnementale, les acteurs engagés dans un processus d’adaptation peuvent promouvoir une approche top down (du haut vers le bas) ou une approche bottom up (du bas vers le haut). o Plus l’urgence environnementale est grande et plus le niveau global est efficace. o Concilier objectifs locaux et internationaux peut s’avérer extrêmement difficile. Ainsi, toutes les communes, régions, pays ou continents n’adoptent pas au même rythme les questionnements environnementaux dans leurs décisions publiques.
Les principaux instruments des
politiques climatiques Les instruments des politiques climatiques Dans l’analyse économique du réchauffement climatique, la pollution correspond à une externalité négative. Le marché est donc défaillant, et pour définir le prix de cette défaillance, on va calculer la différence entre le coût privé de la production et son coût social : o le coût privé est le coût direct d’une production (composé des coûts fixes et des coûts variables) ; o le coût social est son coût indirect, pour la société dans son ensemble. o Quand il s’agit d’externalité négative, le coût social est supérieur au coût privé. o Le marché doit s’autoréguler, mais si ce n’est pas le cas, les pouvoirs publics interviendront pour rendre la ressource excluable (faire en sorte que tout le monde ne puisse pas l'utiliser sans limite). o Pour que cette intervention soit efficace elle doit être supranationale. o Trois outils peuvent être mis en place au niveau international : o la réglementation (quotas, normes techniques, interdictions) ; o la taxation (malus écologiques, taxe carbone) reposant sur le principe du pollueur-payeur : c’est celui qui pollue qui paie l’addition, et non plus la collectivité ; o l’échange de quotas d’émission. o Le principe est d’agir sur les externalités pour qu’elles soient internalisées aux coûts de production, c’est-à-dire au coût privé. o Ronald Coase (économiste américain) a établi l’intérêt de la création d’un marché des droits d’émission : o les pouvoirs publics définissent un quota d’émission de gaz à effet de serre ; o ces quotas sont distribués à tous les agents économiques : ils peuvent l’être gratuitement, vendus ou mis aux enchères ; o en parallèle, un marché est instauré sur lesquels les quotas peuvent s’échanger. o Ces quotas sont des « droits à polluer » : chaque émission polluante a un coût additionnel pour le·la producteur·trice.
Les obstacles pesant sur les politiques climatiques à
l’échelle internationale Les ressources naturelles sont des biens communs, ce qui rend la protection de l’environnement à l’échelle internationale délicate. Le bien commun étant à la fois rival et non exclusif, il risque d’être surexploité, jusqu’à disparition. Les politiques climatiques développent des instruments sans pour autant permettre la préservation des biens communs menacés de surexploitation. L’opinion publique est alertée face à l’urgence environnementale, pourtant tous les acteurs économiques ne s’engagent pas de la même façon dans la protection des biens communs. Pour produire plus et mieux sur un marché, mobiliser le travail et le capital fixe ne suffit plus : il faut intégrer le capital naturel (ressources naturelles) mais aussi le capital humain, technologique ou encore institutionnel. Des stratégies opportunistes de passager clandestin (free rider) se développent en matière d’action climatique : il s’agit de faire supporter sur les autres le coût d’une action. La collectivité a tout à gagner à mener une action collective, mais la recherche de l’intérêt personnel (rationalité individuelle) nuit ici à l’intérêt collectif (rationalité collective). Une des façons de lever ce paradoxe est la mise en œuvre d’incitations sélectives (systèmes de gratification). À l’échelle de notre planète l’exploitation de la nature tend à approfondir les inégalités internationales et intergénérationnelles. De plus, les instruments des politiques climatiques peuvent créer des effets pervers lorsqu’ils ne sont pas déployés à l’échelle internationale. Ils peuvent inciter les producteur·trice·s à délocaliser ou à investir directement dans les pays les moins-disants sur le plan environnemental. On parle alors de dumping environnemental.