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La République démocratique du Congo (RDC) demande aux pays

industrialisés de lui verser 21 milliards de dollars pour financer des


programmes de préservation de la forêt congolaise, la plus grande d'Afrique.
Le pays appelle à l’application du principe pollueur-payeur.
"Ceux qui polluent le plus ont besoin des pays qui pollue le moins pour participer aux
efforts de lutte contre le réchauffement climatique. Les grands pollueurs sont les
pays les plus industrialisés. La RDC a une grande forêt qui joue un rôle important
dans cet effort ", a déclaré Bienvenue Liyota, ministre congolais de l'environnement.
M Liyota a également indiqué qu’il est nécessaire que les pays pollueurs mettent la
main à la poche afin d'obtenir l'adhésion des populations locales aux efforts contre la
déforestation
Selon les autorités de la RDC, les usines implantées dans ces Etats pollueurs
rejettent en masse les gaz à effets de serre, à l'origine du réchauffement climatique.
Les autorités congolaises comptent soumettre cette proposition lors de la conférence
sur le climat, qui va se tenir à Paris du 30 novembre au 11 décembre prochain.

En son article 12, la loi-cadre sur l'environnement prévoit des sanctions contre les
pollueurs. En fait, l'exploitation minière cause d'énormes problèmes sur l'écosystème
voire sur les humains.
Désormais, et conformément à la loi, tout pollueur est tenu pour responsable des actes
qu'il pose. A la conférence sur les mines tenue à Lubumbashi au Katanga, Bavon N'Sa
Mputu, ministre de l'Environnement, y est revenu avec insistance. La synergie
Environnement-Mines étant en marche, l'économie verte peut s'incruster dans les
pratiques.

Le principe pollueur-payeur est un principe découlant de l'éthique de responsabilité, qui consiste


à faire prendre en compte par chaque acteur économique les externalités négatives de son
activité. Son principe a été développé par l'économiste libéral Arthur Cecil Pigou au début des
années 19204.
Les mesures découlant du principe pollueur payeur ont pour but de rétablir la « vérité des prix » :
si une activité économique entraîne une pollution, le coût de cette pollution (supportée par la
collectivité) doit être pris en compte au niveau du pollueur. Le pollueur intègre donc dans son
choix économique la totalité des coûts lié à sa production (coûts privés et coûts externes).
Cependant, l’internalisation ne signifie pas la prise en charge par le pollueur du coût des
mesures de lutte contre la pollution, mais uniquement sa prise en compte.
Le principe pollueur-payeur a été adopté par l’OCDE en 1972, en tant que principe économique
visant la prise en charge, par le pollueur, des « coûts de mesures de prévention et de lutte contre
la pollution arrêtées par les pouvoirs publics pour que l'environnement soit dans un état
acceptable »1.
Ce principe est un des fondements des politiques environnementales dans les pays développés.
Il est à l'origine de l'internalisation des coûts de pollution par les auteurs de la pollution par le
biais d'instruments réglementaires (normes, interdictions, permis, zonages, quotas, restrictions
d'utilisation et autres réglementations directes), d'instruments économiques (redevances,
subventions, systèmes de consignation, création de marchés, incitations à la mise en
conformité), ou d'instruments fiscaux5.

Au seuil du troisième millénaire, l'humanité entière devrait intérioriser le fait


suivant : « Une révolution tranquille engagée dans les années 1990 a mis
progressivement la rationalité écologique au premier rang des
préoccupations de la politique économique. Car l'homme doit savoir qu'il
existe un lien fondamental étroit qui peut d'ailleurs être positif entre le
développement et l'environnement » (A. STEER, 1996).

En outre, l'on doit aussi intérioriser le fait que le développement et


l'économie dépendent entre autres de la qualité de l'environnement où se
réalisent des processus écologiques. Malheureusement, ce n'est pas
encore globalement le cas pour les hommes. Ainsi, est apparu un conflit
entre l'homme et l'environnement, en d'autres termes des problèmes. Cela
étant, aujourd'hui, la solution des problèmes de l'environnement peut se
résumer par le recul de toutes les formes de pollution, dont la pauvreté. La
croissance doit être humanisée et guidée par un système de prix qui
prenne en compte la qualité de l'environnement.

Il n'est pas inutile de faire remarquer que les problèmes environnementaux


ignorent les frontières, et une collaboration mondiale ou régionale doit
parfois compléter les initiatives nationales ou locales. Plus grave, la plupart
de problèmes d'environnement continuent de s'aggraver et, dans bien de
pays, il n'y a guère de raisons de se montrer optimiste. Néanmoins, une
certaine prise de conscience débouche de plus en plus souvent sur
l'action. Comme l'avait déjà fait remarquer A. STEER (1996), une centaine
de pays disposent maintenant de leur propre stratégie d'environnement, et
des signes tangibles d'une nouvelle approche des problèmes
d'environnement sont perceptibles dans une cinquantaine d'entre eux.

Dans le vaisseau spatial Terre, l'urbanisation et l'avènement des sociétés


industrielles et de consommation ont conduit à la production massive de
déchets qui, faute d'être traités, engendrent des nuisances, de la pollution
et diverses maladies.

Sous certains cieux, l'urbanisation est voulue, souhaitée, planifiée et


programmée, tout en tenant compte des problèmes d'assainissement dans
le temps et dans l'espace, qui signifie, selon LAJARTRE et COUTURIER
(2005-2006), que c'est le pollueur qui doit, en principe, assumer le coût de
la pollution, dans le souci de l'intérêt public et fausser le jeu de commerce
international et de l'investissement.

En Afrique, l'urbanisation rapide et sauvage a causé la détérioration de


l'environnement dans tous ses grands compartiments, et cause des
problèmes les plus inquiétants dans le monde urbain. C'est là que réside le
problème de gestion de déchets ménagers et industriels. Car le principe
« Pollueur - payeur », défini par la loi française dite Barnier (cfr. Article
L.110-1, II, 30 du code de l'environnement selon laquelle les frais résultant
des mesures de prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre
celle - ci doivent être supportés par le pollueur), n'est pas d'application. Les
citadins africains sont encore, en majorité, enfermés dans la culture du «
prêt à jeter ».

En République Démocratique du Congo, dans la Ville-province de


Kinshasa en général et dans le quartier Matonge en particulier, le principe
« pollueur - payeur » n'est pas d'application et n'est peut-être pas connu.
Cet état de choses est essentiellement dû à des problèmes de politique
locale.

Corrélativement à ce qui précède (l'ignorance du principe pollueur -


payeur), la population, au lieu de gérer les déchets ménagers, elle les jette
tout simplement, n'importe où. Il en découle ce que BINZANGI (2007)
appelle « poubellisation » de la Ville de Kinshasa.

La poubellisation n'est qu'une conséquence de la négligence et du laisser-


aller de la part des autorités nationales, provinciales, locales et celles du
quartier Matonge, qui devraient chercher par tous les moyens de
réglementer la gestion de déchets et ordures ménagers, depuis leurs
émissions, jusqu'à tomber sous le coup des écotaxes.

En effet, si la population de Matonge subissait le coup des écotaxes, à


cause de la pollution liée à la megestion de déchets ménagers dont elle est
l'auteur, le quartier recouvrirait sa plus belle robe et sa caisse du trésor
disposerait de recettes capables de financer le développement du quartier.
Mais pour que cela devienne une réalité, il faut, aux niveaux national,
provincial et local, une législation dont l'objectif est la protection de
l'environnement ayant pour corollaire mobilisation des recettes publiques
servant ainsi l'amélioration des conditions de vie des citoyens.

Pour rendre opérationnel les actes de traitement qui réduisent la pollution à


la source, le citoyen doit être impliqué dans tout le processus
d'assainissement de son environnement à la fois par l'Education Relative à
l'Environnement (ERE) et renforcement des capacités du citoyen en
techniques managériales. Car la participation des citoyens améliore
grandement les chances de succès d'un programme d'assainissement.

En fait, il ne fait l'ombre d'aucun doute que le développement de la


République Démocratique du Congo, de la ville de Kinshasa en général, et
du quartier Matonge en particulier, est d'abord une question de
changement de mentalité ; car sans ce virage, toutes les actions amorcées
seront un coup d'épée dans l'eau ; surtout en ce qui concerne la qualité de
l'environnement biophysique qui influe sur la vie et tout ce qui lui est
connexe.
Dans ce domaine, l'Hôtel de ville de Kinshasa, l'assemblée provinciale et
surtout les ministres provinciaux en charge de l'environnement, des
finances et de l'économie devraient suffisamment tourner leurs méninges
pour faire de l'environnement un secteur intégrateur de développement de
la province.

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