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Gestion des déchets : principes généraux

La réglementation française prévoit un certain nombre de précautions à


prendre pour assurer une bonne gestion des déchets, en protégeant
l’environnement et la santé humaine.
Le terme de « gestion des déchets » englobe, de manière générale,
toute activité participant à l’organisation de la prise en charge des
déchets depuis leur production jusqu’à leur traitement final. Elle inclut
notamment les activités de collecte, transport, négoce, courtage, et
traitement – valorisation ou élimination – des déchets.
Plan national de gestion des déchets
Le plan national de gestion des déchets vise à fournir une vision
d’ensemble, au niveau national, du système de gestion des déchets et de
la politique nationale menée en la matière, en particulier sur les mesures
en vigueur et prévues pour améliorer la valorisation des déchets.
Certaines mesures, et notamment certains objectifs chiffrés, seront
précisées au niveau national par les textes de transposition des récentes
directives. Par ailleurs, la loi anti-gaspillage pour une économie
circulaire, votée en février 2020, propose de nouvelles mesures
permettant d’accélérer la transition vers une économie circulaire.

La responsabilité du producteur ou du détenteur du déchet


Tout producteur ou détenteur d’un déchet est responsable de ce
déchet : c’est-à-dire qu’il est tenu d’en assurer ou d’en faire assurer la
gestion.
Cette responsabilité s’étend jusqu’à l’élimination ou la valorisation finale
du déchet.

Le traitement dans une installation appropriée


La gestion d’un déchet comporte systématiquement une ou plusieurs
étapes de traitement jusqu’à son élimination ou valorisation finale.

Les installations de traitement de déchets relèvent de plusieurs


rubriques de la nomenclature des installations classées pour la protection
de l’environnement (ICPE) et peuvent être classées sous différents
régimes (autorisation, enregistrement, déclaration) et encadrées par des
règles spécifiques. Ces règles dépendent du type et de la quantité de
déchets stockés et traités dans l’installation, et du type de traitement.
Elles sont déclinées dans des arrêtés dits de prescription applicables à
chaque installation classée et ont pour but de maîtriser les risques et
nuisances causées par les activités industrielles. Des contrôles sont
régulièrement effectués par les inspecteurs de l’environnement, afin de
vérifier leur respect par les exploitants. Le ministère a rédigé une note
datée du 25 avril 2017 relative aux modalités d'application de la
nomenclature ICPE du secteur de la gestion des déchets pour permettre
une simplification et une harmonisation des pratiques de classement sur
le terrain :

La première priorité est d’éviter la production du déchet : il s’agit des


démarches de prévention des déchets.
Quand un déchet n’a pas pu être évité, la personne chargée de la gestion
du déchet doit privilégier, dans l’ordre :

la préparation en vue de la réutilisation : l’objectif est que le déchet


soit préparé de manière à être utilisé de nouveau sans autre opération
de traitement.

le recyclage, qui concerne toutes les opérations de valorisation par


lesquelles les déchets sont retraités, soit pour remplir à nouveau leur
fonction initiale, soit pour d’autres fonctions. toute autre valorisation,
c’est-à-dire toute opération dont le résultat principal est que des
déchets servent à des fins utiles en substitution à d’autres substances
ou objets qui auraient été utilisés à la place. En particulier, cela
concerne la « valorisation énergétique », qui consiste à utiliser des
déchets en substitution de combustibles, pour la production de chaleur ou
d’énergie ;
l’élimination, est la solution à éviter dans la mesure du possible. Elle peut
consister à incinérer des déchets sans valorisation énergétique, ou à
stocker des déchets dans une décharge.
Elle ne peut concerne que les « déchets ultimes », c’est-à-dire des
déchets qui ne sont plus susceptibles d’être réutilisés ou valorisés dans
les conditions techniques et économiques du moment.

Le transport des déchets


Les transferts transfrontaliers (import ou export) de déchets
Le transfert transfrontalier de déchets, c’est-à-dire l’exportation ou
l’importation de déchets sont des activités très réglementées et
encadrées par différents textes internationaux (Convention de Bâle) et
européens (règlement n°1013/2006 du 14 juin 2006). Les entreprises qui
importent ou exportent des déchets, ainsi que les transporteurs, sont
soumis à différentes obligations qui dépendent notamment :

Pourquoi exporter et importer des déchets ?


Transferts transfrontaliers de déchets
Règles spécifiques à certains types de déchets
La gestion de certains déchets est subordonnée, en plus des règles
générales, à des règles spécifiques qui dépendent du type de déchet
concerné. Ces règles permettent d’encadrer la gestion des déchets qui
présentent des risques particuliers de pollution ou d’inciter à une
meilleure valorisation des déchets.

Les déchets dangereux, en raison des risques plus importants liés à leur
manipulation, sont soumis à des exigences plus strictes. Parmi eux, les
déchets contaminés aux PCB font l’objet d’un plan d’élimination national
et sont soumis à des règles particulières de caractérisation, d’étiquetage
et de traitement. Les appareils contaminés doivent être déclarés et les
installations de traitement nécessitent un agrément.

Les déchets concernés par une filière à responsabilité élargie du


producteur sont des déchets dont la collecte et le traitement sont
encadrés par des dispositifs particuliers.

Les biodéchets des gros producteurs font l’objet d’une obligation de tri à
la source qui sera généralisé à l’horizon 2025 à tous les professionnels.
Les particuliers seront également concernés par la possibilité de tri des
biodéchets d’ici 2025.

Les déchets du bâtiment et des travaux publics (BTP) provenant du


secteur professionnel font l’objet d’une reprise obligatoire par les
distributeurs de matériaux, produits et équipement de construction.

La planification
La planification est un outil d’organisation qui permet d’identifier les
types et quantités de déchets produits et gérés sur un territoire donné,
les exutoires existant et ceux à développer afin d’atteindre des
objectifs fixés. En France, des plans de prévention et de gestion des
déchets doivent être établis par chaque Conseil Régional. En lien avec les
démarches d’observation, la planification participe à une dynamique
régionale d’économie circulaire.

Le contrôle de la gestion des déchets


Pour garantir l’application de la réglementation sur le terrain, différents
modes de contrôle de la gestion des déchets sont déployés et permettent
de vérifier que la réglementation est correctement mise en œuvre et, si
besoin, de sanctionner pour qu’elle le soit. De nombreux acteurs sont
impliqués selon le type de contrôle :

les installations classées qui produisent ou traitent des déchets sont


régulièrement contrôlées par les inspecteurs de l’environnement, qui
vérifient le respect de leurs prescriptions. Elles sont également
contrôlées par des organismes privés habilités par l’État dans le cadre du
contrôle périodique,

La gestion des déchets dans une ville en développement:


comment tirer profit des difficultés actuelles à Lima ?
Les pouvoirs publics des villes des pays en développement suivent très
souvent le modèle affiché par les villes des pays du nord. L’objectif des
autorités locales est alors de faire en sorte que leur ville atteigne ce « bon
état » de fonctionnement, que l’ensemble de la population soit desservi par
un service de qualité standard. Cette qualité correspond aux standards
promus par les organismes internationaux (Banque mondiale, par Programme
des Nations Unies pour l’environnement, etc.), sur la base de ce qui existe
dans les pays développés, à savoir une évacuation des déchets solides et des
eaux usées presque totale. L’évacuation se fait en périphérie de la ville, vers
des infrastructures permettant leur traitement (valorisation, élimination ou
stockage). Or les villes des pays en développement tentent d’aboutir à ce
résultat dans un contexte totalement distinct, puisque les contextes
économique, financier, humain ou urbain ne sont pas les mêmes. La mise en
place des réseaux urbains a bénéficié du soutien actif des États en Europe,
depuis la seconde moitié du XIXe siècle (comme l’a montré Barraqué (1998)
pour l’eau et l’assainissement). Or la faiblesse des États et des municipalités
des pays en développement rend impossible une telle intervention à large
échelle.

2Dans ce contexte, les villes doivent alors souvent se contenter de lutter


contre les acteurs informels et les pratiques illégales afin de limiter les
aspects négatifs de la situation. Ces pratiques se mettent en place dans un
système parallèle au système légal, puisque la municipalité n’est pas en
mesure d’assurer un service de qualité à l’ensemble de ses citadins. Il s’agit
de systèmes illégaux, ne respectant aucunes normes de protection de
l’environnement, de limitation du risque sanitaire ou de prise en compte de
critères sociaux. Or l’existence de ces services informels permet bel et bien
à la ville de fonctionner, aux populations d’avoir accès à l’eau potable et à
l’électricité ou d’évacuer leurs eaux usées et leurs déchets solides.

3L’hypothèse de ce texte [1]


[1]
Ce texte est tiré des résultats d’une thèse de doctorat,… est qu’en lieu et
place de dépenser leurs maigres ressources financières et humaines à faire
la chasse aux systèmes illégaux, les municipalités des pays en développement
auraient tout intérêt à concentrer leurs efforts sur une meilleure
articulation entre les systèmes formels et informels. L’objectif n’est bien
évidemment pas d’abaisser la qualité du service proposé. Au contraire, il
s’agit de tenter d’aller vers une amélioration progressive du système pour
l’ensemble des habitants, en tenant compte de la réalité du terrain, sans
chercher atteindre un modèle utopique inaccessible.

4Cette réflexion s’appuie sur l’analyse de la ville de Lima, capitale péruvienne


de 8,7 millions d’habitants [2]
[2]
Informations issues du recensement de l’Instituto Nacional de…, et sur les
évolutions en cours. De nombreux travaux similaires ont abouti aux mêmes
types de résultats dans les villes d’Amérique Latine. La méthodologie de ces
diverses recherches et les terminologies utilisées ne sont pas toujours les
mêmes, mais les observations mettent toutes en avant des initiatives
similaires cherchant à institutionnaliser l’articulation entre secteurs formels
et informels (Oliveira, 2008 [3]
[3]
Ce texte fait référence à l’expérience de Curitiba (Brésil),… ; Carré, 2010;
Fernandez, 2012 [4]
[4]
Les deux dernières recherches font actuellement l’objet de…). Certains
travaux portant sur les villes africaines montrent des logiques proches, mais
le contexte urbain et socioéconomique reste très différent de l’Amérique
Latine (Le Bris, 2002; Tchuikoua, 2010).

Le système de « gestion publique » des déchets à Lima : hygiénisme et


priorité à la technique
5Avant de visualiser la cohabitation et les évolutions entre les différents
systèmes de gestion des déchets à Lima, il est nécessaire de détailler le
fonctionnement de chacun d’entre eux. La spécificité de ces villes est qu’au
sein de la même agglomération urbaine, on retrouve trois systèmes de
gestion des déchets complémentaires, articulés, mais aux caractéristiques
distinctes.

Suivre le modèle des villes du nord


6Le système de « gestion publique » est actuellement le plus répandu dans
les villes latino-américaines, tout comme dans les villes nord-américaines ou
européennes. Son application est effective depuis la deuxième moitié du
XIXe siècle en Europe. Inspiré par les mouvements hygiénistes, l’objectif est
de limiter l’impact sanitaire local et, à court terme, des déchets produits par
une ville. C’est-à-dire qu’il s’agit d’évacuer les déchets en dehors de la ville
(Barles, 2005) et, autant que possible, de les éliminer. Depuis la phase de
très forte croissance urbaine des villes latino-américaine, postérieure à la
seconde guerre mondiale (Dureau et al., 2006), le principal objectif de la
gestion des déchets est donc de les évacuer, afin de limiter les risques
sanitaires encourus par les populations. Les municipalités ont alors beaucoup
misé sur l’étape de la collecte, négligeant initialement celle du traitement. On
connaît d’ailleurs le même ordre de priorités pour la gestion des eaux usées.
7À Lima, presque 90 % de la population a accès aux services de collecte et
d’évacuation des déchets [5]
[5]
Estimations des municipalités de la ville de 2008. Face aux difficultés de
gestion des services urbains, la priorité est ainsi donnée à la question
quantitative (accès pour le plus grand nombre), aux dépens de l’aspect
qualitatif (effectivité du traitement). Dans un premier temps, les autorités
de l’agglomération urbaine de Lima-Callao se sont donc concentrées sur
l’offre d’un service efficace de collecte des déchets ménagers.

8Ce n’est que dans un second temps, toujours sur ce modèle d’une « gestion
publique » efficace, que les autorités se sont penchées sur la nécessité
d’éliminer les déchets solides. Une fois que la question de la collecte est
mieux gérée, une fois que le risque sanitaire de très court terme, lié à la
permanence des déchets au milieu des habitants est limité, il est possible de
passer à l’étape suivante. Celle-ci a été initiée au Pérou en 2000 avec la
promulgation de la Loi n? 27314 sur les déchets solides. Elle fixe de façon
plus précise les responsabilités des différents acteurs au niveau de chaque
étape technique de la gestion des déchets, ainsi que les procédés qui doivent
être utilisés.

9La loi spécifie ainsi que les déchets solides ménagers doivent être envoyés
et éliminés dans une « décharge contrôlée » (relleno sanitario). Les
municipalités provinciales de l’agglomération de Lima [6]
[6]
L’agglomération de Lima est gérée à deux échelons de…, en charge de la
gestion du territoire métropolitain, ont ainsi habilité cinq décharges
contrôlées à recevoir les déchets de la ville. L’une a été habilitée par la
municipalité de Callao, trois autres par celle de Lima et une dernière par la
municipalité de Huarochiri (située en périphérie de la zone urbaine). Ainsi, en
moins de dix ans, la gestion des déchets s’est grandement améliorée à Lima.
Avant l’application de la loi de 2000, les déchets étaient pour l’essentiel
collectés, puis directement jetés dans des décharges sauvages par les
municipalités, faute d’infrastructure adaptée à leur réception.

10En 2008, selon les estimations des municipalités de Lima et de Callao, 86 %


des déchets de la ville terminent dans les cinq décharges contrôlées
habilitées. Si ce chiffre peut encore être amélioré, l’évolution est très
positive. Lima se place ainsi dans la moyenne des villes latino-américaines
quant au taux de déchets contrôlés et correctement traités (CEPAL, 2010).
Le traitement des déchets se fait alors par enfouissement. Si de nombreux
pays cherchent à atténuer l’utilisation de cette technique, l’enfouissement
permet, à Lima, de limiter la propagation des déchets, l’infiltration des
lixiviats ou les émissions de gaz. Il s’agit donc d’une avancée significative.
Après avoir évacué les déchets et limité le risque sanitaire de court terme,
Lima a pu contrôler l’enfouissement et les stocker de façon plus adaptée. Le
risque environnemental sur le long terme est ainsi davantage maîtrisé, même
si de grandes difficultés persistent.

L’importance des pouvoirs publics locaux


11Le système de gestion publique existe dans la plupart des quartiers de la
ville de Lima. Les quartiers aisés ont été les premiers à en bénéficier. Ils ont
ensuite été suivis par les quartiers de classes moyennes et par certains
secteurs des quartiers populaires s’étant progressivement consolidés. Les
quartiers de construction illégale ont progressivement eu accès aux
infrastructures urbaines de base (eau, électricité, voiries, collecte des
déchets, etc.). Environ 50 % des logements de Lima sont d’origine informelle
(Calderon, 2009). Depuis leur création, commencée dans les années 1940
jusqu’à aujourd’hui, ces quartiers se consolident peu à peu (Riofrío, 2004).

12Si 86 % des déchets ménagers et assimilés produits par les habitants de


Lima terminent aujourd’hui dans des décharges contrôlées, c’est-à-dire sont
gérés selon le système de gestion publique, c’est que la plupart des anciens
quartiers populaires sont consolidés. Un nombre conséquent d’habitants n’a
cependant toujours pas accès à un service de gestion des déchets. Par
ailleurs, les habitants ayant accès au service ne sont pas toujours desservis
dans de bonnes conditions. Des problèmes de fréquence, de distance au
logement, de mauvais équipements des camions, etc. persistent. L’une des
caractéristiques de Lima est que cette ville est très fragmentée politico-
administrativement, notamment car il existe un total de 49 municipalités de
district couvrant le territoire métropolitain. La collecte et l’évacuation des
déchets ménagers sont sous la responsabilité de ces municipalités de
district. Seule l’étape du traitement (la mise en décharge contrôlée) est la
compétence des deux municipalités de province, agissant à une échelle plus
large.

13Or il se trouve qu’il y a une grande disparité de revenus entre les


municipalités de district de la ville. Le revenu moyen par habitant et par an
de la municipalité est ainsi de 721 euros pour le district aisé de San Isidro,
contre 25 euros pour celui de Comas [7]
[7]
Données de l’enquête RENAMU 2008 (Registro Nacional de…. Par conséquent,
le service de collecte des déchets est plus ou moins efficace en fonction de
la juridiction. Dans ce contexte, l’objectif pour les responsables politiques
est souvent simplement d’offrir à leurs concitoyens un territoire propre,
débarrassé de tous déchets. La destination finale des déchets n’est qu’une
préoccupation de second ordre. Dans les districts à forts revenus, la gestion
des déchets se fait donc selon le système de gestion publique, où les pouvoirs
publics assurent la totalité du service. Dans les autres municipalités, nous
verrons que d’autres solutions sont parfois mises en œuvre de façon plus ou
moins informelle. La pression de plus en plus forte exercée par l’État central
et par les municipalités de province, permet toutefois d’aller vers une
amélioration progressive de l’étape technique de l’élimination des déchets.

Le système « d’autogestion » permet à la ville de gérer ses déchets


14En contre-pied du système précédent, officiellement prôné comme étant le
seul modèle à atteindre pour tous les acteurs publics, il existe un deuxième
système de gestion des déchets qui se glisse dans les interstices laissés par
le système de gestion publique à Lima. Ce dernier n’est pas totalement
efficient sur certains points, tels que la collecte des déchets dans les
quartiers les plus pauvres (moins accessibles, moins solvables, etc.) ou le
recyclage des déchets. Des circuits informels, agissant en marge de la loi, se
sont alors mis en place pour palier ces manques. En parallèle à la gestion
publique des déchets, il existe donc un réseau d’acteurs intervenant à
plusieurs échelles, afin de collecter, de recycler et de revendre les déchets.
La figure 1 présente une organisation théorique de ces réseaux par rapport à
l’étude de la ville de Lima ; en réalité, un acteur y joue souvent plusieurs
rôles.

Les collecteurs de déchets


15Les collecteurs de déchets sont ceux qui se chargent de la collecte
directement sur le terrain. Cette collecte est bien évidemment illégale,
puisque les autorités de la ville ne donnent pas d’autorisation aux recycleurs
informels. L’obtention d’une autorisation pour le recyclage des déchets est
très stricte au Pérou. Les entreprises qui se lancent dans cette opération
doivent répondre à des critères de protection sanitaire et environnementale
très exigeants, souvent équivalents à ceux existant dans les pays européens.
Seule une partie des déchets industriels est ainsi officiellement collectée
pour être recyclée.
16Les collecteurs informels travaillent donc soit seuls – les collecteurs
indépendants [8]
[8]
Les termes soulignés correspondent aux termes indiqués sur le… –, soit en se
regroupant en micro-entreprises de collecte. Ils peuvent agir de deux
façons. La première consiste à opérer dans les quartiers où les municipalités
n’interviennent pas. De petits collecteurs de quartiers s’installent alors afin
de ramasser une partie des déchets, par exemple dans le quartier de
Collique. Il existe parfois des accords tacites avec les habitants. La plupart
du temps, ces collecteurs vont simplement ramasser les déchets recyclables
(plastiques, verres, métaux, etc.) afin de les nettoyer, de les trier, puis de
les revendre. Les déchets résiduels sont souvent brûlés ou jetés dans des
espaces vides (friches, cours d’eau, fossés, etc.).

17La seconde façon d’intervenir pour les recycleurs est de circuler dans les
quartiers de classes moyennes et aisées (Miraflores, Pueblo Libre, etc.), où la
collecte municipale est bien effectuée. Il s’agit des recycleurs de rue. Ils
agissent généralement la nuit, afin de fouiller les poubelles déposées dans la
rue et de collecter uniquement les déchets recyclables avant le passage des
camions municipaux (ou des entreprises prestataires de service). Les
recycleurs circulent à pied, parfois à l’aide d’une petite charrette ou d’un
vélo, et récupèrent les déchets dont la valeur ajoutée est la plus importante.
Leur activité est totalement illégale ; elle est cependant la plupart du temps
tolérée. Certains districts de la ville sont plus sévères que d’autres. Les
polices municipales laissent en général les collecteurs agir librement la nuit,
puisqu’ils ne dérangent pas la circulation et altèrent moins l’image de marque
du quartier. Dans les quartiers les plus aisés, les autorités cherchent souvent
à faire disparaître les collecteurs, perçus comme étant associés à la
pauvreté, à l’insalubrité, voire même à la dangerosité.

Figure 1
Figure 1
Les trieurs et le stockage des déchets
18La seconde catégorie de recycleurs correspond à des micro-entreprises,
toujours informelles, de taille plus importante que celle des collecteurs : les
micro-entreprises de tri et de stock. Elles rachètent aux collecteurs les
déchets recyclables déjà prétriés. Le prix du kg de déchet plastique,
métallique, verre ou autre, est fixé en fonction du cours du marché local des
matières premières. Certains trieurs rachètent parfois directement leurs
déchets aux éboueurs des municipalités. Sur la route des décharges
contrôlées, les camions des municipalités s’arrêtent en effet directement
chez les micro-entreprises de tri et de stock pour vendre le fruit de leur
collecte.

19Il existe plusieurs types de trieurs, en fonction de leur taille et de leur


localisation dans la ville. Une grande partie d’entre eux est située dans les
quartiers du péricentre, à proximité du centre historique de Lima, des
principales zones de marchés et de commerces, ainsi que des quartiers
modernes. Il s’agit des quartiers faisant office de récepteur de déchets, et
ce, depuis la fondation de la ville. Ces quartiers se sont aujourd’hui
spécialisés dans le stockage temporaire des déchets, qui sont ensuite
expédiés vers les périphéries de la ville ou revendus à des industries. Les
recycleurs travaillent alors dans un local familial, servant également de
logement. La concentration de recycleurs y est très importante. Ils
effectuent généralement un tri précis des déchets (différenciant les types
de plastiques par exemple), les nettoient et les stockent, jusqu’à en avoir une
quantité suffisante pour les revendre à un commerçant de déchet grossiste
ou directement à l’industrie qui la transformera en une nouvelle matière
première.

20D’autres trieurs sont situés dans les périphéries extrêmes de la ville, dans
les quartiers les plus récents, pas encore consolidés, souvent à proximité des
cours d’eau. Il s’agit d’entreprises travaillant sur un vaste terrain familial
attenant au logement, pouvant donc stocker des quantités de déchets plus
grandes. Ils sont généralement situés sur le trajet des décharges
contrôlées, afin d’intercepter les déchets sur leur chemin. Les micro-entre
prises travaillant dans une décharge sauvage ont des caractéristiques très
similaires. Elles travaillent cependant sur un terrain encore plus grand, avec
des flux de déchets bien plus importants.

21D’autres acteurs du recyclage évoluent dans la même catégorie du tri : les


éleveurs de porcs. Dans tous les quartiers populaires de Lima, un certain
nombre d’habitants élèvent des porcs, qu’ils nourrissent avec les déchets
organiques (restes alimentaires) de la population. Cette technique permet de
réutiliser une grande partie des déchets, puisque les déchets organiques
représentent plus de 50 % des déchets ménagers à Lima (Grupo GEA, 2005).
Les conditions d’élevage et de réutilisation des déchets font cependant
peser un très grand risque sanitaire sur les éleveurs et sur les
consommateurs de porcs. Les autorités locales sont donc bien plus sévères
avec ce type de recyclage, pourtant encore très répandu parmi les familles
les plus pauvres.

Commercialisation et transformation des déchets


22Suite à la collecte et au tri des déchets, viennent les étapes de la
commercialisation et de la transformation. Il s’agit du rachat des déchets
par des grossistes, généralement spécialisés dans un seul type de déchet.
Les micro-entreprises de tri et de stock effectuent parfois cette tâche de
commercialisation. Dans d’autres cas il s’agit d’entreprises spécifiques. C’est
à partir de cet échelon que les entreprises formelles se font de plus en plus
nombreuses, du fait de la taille plus imposante de telles structures. Les
entreprises de commercialisation, formelles ou non, revendent ensuite leurs
déchets à des industries effectuant la transformation en matières
premières secondaires. Les entreprises légales ont souvent uniquement
l’autorisation de travailler les déchets industriels. Dans les faits, la
différenciation avec les déchets ménagers est plus complexe.

Pauvreté et risque sanitaire


23Le deuxième système présenté ci-dessus est qualifié « d’autogestion »
puisqu’en l’absence des pouvoirs publics dans certains secteurs, différents
réseaux d’acteurs se mettent en place afin de palier la « gestion publique »
des déchets. Si ce système correspond en réalité au système de gestion
informelle, le terme d’autogestion revêt une valeur plus positive, mettant en
avant le fait que les populations n’ayant pas accès aux réseaux de collecte
sont celles qui organisent leurs propres circuits. Cette organisation se fait
en réalité de façon spontanée, par une articulation progressive de tous les
acteurs identifiés ci-dessus. Les déchets pouvant faire l’objet d’une
valorisation matière sont également recyclés par ces acteurs du circuit
informel.

24Si ces pratiques ont une utilité certaine pour la société urbaine liménienne,
elles engendrent la production de nombreux risques. La santé des travailleurs
ou l’environnement local sont très fortement affectés par cette autogestion.
L’impact environnemental peut cependant être discuté au regard de l’intérêt
écologique global de la valorisation des déchets effectuée. La prise en
compte de la problématique environnementale à une échelle large se fait
alors au détriment de l’environnement local. Enfin, les conditions d’illégalité
font que cette activité est réservée aux populations les plus pauvres et les
plus marginales [9]
[9]
L’ensemble de ces points a fait l’objet d’une réflexion plus….

L’émergence d’un nouveau système spécifique de gestion des déchets : la «


gestion partagée »
25Il est possible d’appréhender les deux systèmes précédents à travers
deux facteurs qui les caractérisent : l’efficacité de l’action des pouvoirs
publics et l’implication de la population. Alors que chacun des deux systèmes
s’appuie essentiellement sur l’un des deux facteurs, on observe l’émergence
d’un troisième système qui essaie d’allier les deux: le système de gestion
partagée. Celui-ci repose sur « le partage des charges et responsabilités
gestionnaires entre les résidents et les acteurs institutionnels » (Jaglin,
1995), en y associant également tous les acteurs informels de la gestion des
déchets. La mise en évidence du système de gestion partagée des déchets
est alors justifiée par la convergence de ces deux facteurs, ainsi que par des
expériences de terrain allant dans ce sens.

Les facteurs d’efficacité de la gestion publique et d’implication de la


population
26Le premier facteur permettant de distinguer les deux systèmes observés
précédemment est celui de l’efficacité de la gestion publique des déchets.
Celle-ci est jugée efficace à Lima lorsqu’elle permet de diminuer, voire de
faire disparaître les risques sanitaires et environnementaux liés aux déchets.
C’est-à-dire que les déchets doivent être évacués en dehors des zones
habitées et traités afin de ne pas venir dégrader les ressources naturelles
nécessaires au fonctionnement de ces mêmes espaces urbains. Depuis
quelques dizaines d’années, une autre dimension est ajoutée à cette
efficacité ; il s’agit de la capacité à valo riser les déchets, longtemps oubliée.
Lorsque la population et les pouvoirs publics de la ville de Lima, tout comme
de la plupart des villes d’Amérique Latine, parlent d’une gestion des déchets
efficace, ils évoquent une gestion « publique » efficace. Sur le modèle des
standards internationaux, l’objectif est que les pouvoirs publics assument la
responsabilité de l’ensemble de la gestion des déchets, même si certaines
municipalités délèguent parfois cette mission à des prestataires de service.

27Le second facteur est « l’implication de la population » dans la gestion des


déchets. Le système d’autogestion se base sur un niveau de participation très
élevé des ménages/producteurs de déchets. Pour que les risques associés à la
présence de déchets soient diminués, la population ayant produit ces déchets
doit impérativement s’impliquer dans le processus de gestion. Si elle ne
faisait pas l’effort d’amener ses déchets aux recycleurs, de les brûler ou
d’aller les jeter dans le cours d’eau voisin, les risques sanitaires qui
pèseraient sur elle seraient bien plus élevés. Les circuits informels
participent également de cette forte implication de la population dans la
gestion des déchets. Il s’agit cette fois de riverains créant leur micro-
entreprise informelle, participant au bien-être de la collectivité en gérant
les déchets. Ils réalisent bien entendu cette action dans un but lucratif
(même si le gain reste minime); ils le font cependant au détriment de leur
santé.

28Or le modèle vers lequel veulent se diriger la plupart des municipalités de


la ville, c’est-à-dire le système de gestion publique, a pour objectif de
supprimer toute implication de la population. La non-implication dans la
gestion des déchets apparaît alors comme un facteur de confort, marqueur
d’un certain statut social: ne pas avoir de contact physique avec les déchets
pour que ceux-ci soient évacués du quartier. Dans cette optique, seules les
populations les plus marginalisées peuvent avoir un contact direct avec les
détritus. Par ailleurs, le système de gestion publique des déchets veut
techniciser l’opération, ne permettant qu’aux personnels formés et aux
entreprises spécialisées de s’impliquer.

29Le fait d’éloigner les déchets du quotidien des habitants permet dans une
certaine mesure de limiter les risques sanitaires. Or il est aujourd’hui
possible de trouver des compromis n’associant pas systématiquement la
manipulation des déchets à la propagation de risque. Par ailleurs,
l’éloignement du déchet par rapport au cadre de vie quotidien engendre un
grand désintérêt pour le devenir de cet objet. C’est-à-dire que les
populations se préoccupent désormais simplement de savoir si les déchets
sont bien évacués de leur quartier. La division politico-administrative très
forte de la ville de Lima fait que si le maire d’un des 49 districts de la ville
parvient à faire évacuer les déchets de sa juridiction, la population vantera
ses mérites, peu importe la destination finale des déchets [10]
[10]
Comme pour l’ensemble de cet article, on peut faire ici le…. Si le recul de
l’implication de la population dans la gestion des déchets apporte un certain
confort quotidien, il rend plus difficile une prise en compte de l’ensemble de
la chaîne du traitement et limite la possibilité de recyclage, du moins dans un
premier temps.

Articulation des deux facteurs pour passer directement à la gestion


partagée
30C’est donc l’articulation entre ces deux facteurs qui permet de mieux
comprendre l’imbrication entre les différents systèmes théoriques de
gestion des déchets (voir figure 2). Par ailleurs, dans un contexte
d’affirmation mondiale de la nécessité de mieux prendre en compte la
problématique environnementale, la mise en place du recyclage à la source
prend un nouvel essor. Ce constat, d’abord circonscrit dans le discours aux
populations des villes riches, s’ancre rapidement dans les villes en
développement. L’équation voulant que la préservation de l’environnement soit
réservée aux plus aisés est alors remise en cause sur de nombreux points
(Emelianoff, 2010).

31L’Amérique latine voit se développer une série d’initiatives mettant à


nouveau en valeur le recyclage des déchets. Or cette pratique du recyclage à
la source, directement par les foyers, nécessite une implication forte de la
population. C’est d’ailleurs souvent le manque d’implication qui rend difficile la
mise en place de ces systèmes en Europe, impliquant de longues et coûteuses
campagnes de sensibilisation (Barbier, 2002). Le quartier aisé de Surco, à
Lima, a prolongé son système de « gestion publique » des déchets en
réalisant une collecte sélective. Il connaît aujourd’hui les mêmes difficultés
de démobilisation des populations dans le tri au sein du foyer. On observe un
retour en force, après avoir réussi à l’éradiquer pour mettre en place un
système de « gestion publique », de la nécessité de l’implication des
différents acteurs dans la gestion des déchets, au premier rang desquels les
habitants producteurs de déchets. Il reste à savoir dans quelle mesure ce
facteur « implication » pourrait être mis en avant dans les quartiers de
classes aisées et moyennes, et comment l’expérience latino-américaine peut
éclairer sur le retour de ce facteur dans les pratiques de collecte sélective
en Europe.

32Sur la base de cette observation, tout l’enjeu de la gestion des déchets


dans une ville telle que Lima est de réussir à conjuguer l’efficacité des
pouvoirs publics, tout en s’appuyant sur l’implication de la population déjà
existante. Il s’agit de conjuguer évolution technique et confiance dans les
acteurs locaux. En l’état actuel, les municipalités cherchent à mener une
action efficace, en s’appuyant sur les indicateurs de gestion des déchets
fournis par les pays développés. Or, au vu des différences de contexte, cet
objectif est impossible à atteindre à moyen terme. D’autre part, les villes
développées cherchent aujourd’hui à renouer avec la pratique du recyclage et
la manipulation quotidienne des déchets par la population. Pourquoi donc
chercher à faire disparaître cette participation en Amérique latine alors
qu’on tente de la réinstituer ailleurs? Enfin, la lutte acharnée menée contre
les pratiques illégales des recycleurs est vaine sur le court terme, dans un
contexte urbain où une grande partie de la population vit dans des conditions
de grande pauvreté et où l’informalité représente plus de la moitié des
activités économiques (Barragán Arque, 2005).
33Par conséquent, Lima et ses consœurs latino-américaines peuvent
chercher à tirer profit des éléments perçus comme étant des faiblesses, en
passant directement d’une « autogestion » des déchets à une gestion «
partagée », sans même passer par le système de « gestion publique ». Le
passage du premier vers le deuxième et, enfin, vers le troisième système
nécessite une série d’adaptations longues et coûteuses à mettre en place.
Pour passer du système d’autogestion à celui de gestion publique, il faut un
investissement financier important pour moderniser les infrastructures. Cet
effort est déjà en grande partie réalisé à Lima avec la mise aux normes,
entre 2000 et 2010, des cinq décharges contrôlées. Le passage d’un système
à un autre se fait cependant en perdant un atout important du système
d’autogestion: l’implication de la population.

34Or cette implication de la population est indispensable à la mise en place


d’un système de gestion partagée. La généralisation du recyclage des déchets
ménagers s’appuie la plupart du temps sur une collecte sélective à la source.
Elle implique donc un partage des tâches entre les pouvoirs publics qui
assurent la collecte, le transport, le traitement et la valorisation des
déchets, et la population qui se charge du tri préliminaire. Cette implication
de la population existe encore dans le système d’autogestion. Elle est
progressivement éradiquée lors du passage au système de gestion publique.
L’enjeu du passage au troisième système est de conserver l’amélioration
technique issue du système de gestion publique, tout en récupérant le
facteur « d’implication de la population » provenant du système
d’autogestion.

Figure 2
Figure 2
35Il y a donc un intérêt majeur à mener de front la modernisation des
infrastructures et la stimulation de la culture du recyclage, afin de passer
directement du système d’autogestion au système de gestion partagée. Ce
passage permettrait de cibler les investissements financiers directement
sur des infrastructures permettant le recyclage des déchets. Il permettrait
surtout de tirer profit d’une compétence déjà existante de manipulation des
déchets de la part de la population. Il serait ainsi également possible de
s’appuyer sur le réseau intermédiaire de recycleurs, afin de perfectionner la
gestion des déchets tout en améliorant leurs conditions de travail. Il faut
bien évidemment faire évoluer les conditions de manipulation des déchets par
les recycleurs, afin de limiter la propagation des risques. Le passage direct
au troisième système serait alors facilité par le fait qu’il n’existe pas encore
de dédain face à l’objet déchet. Le soutien des circuits (informels) de
recycleurs serait alors un atout pour les pouvoirs publics locaux. C’est
d’ailleurs dans cette optique que travaillent déjà un certain nombre de
municipalités à Lima, tel que nous le verrons dans la partie suivante.

Les expériences de gestion partagée des déchets à Lima


36La réflexion exposée précédemment vient s’appuyer sur le fait qu’un
certain nombre de municipalités de Lima commencent à mettre en place ces
systèmes de gestion partagée des déchets. La municipalité de Surco, l’un des
districts de Lima, a ainsi organisé une collecte sélective et le recyclage des
déchets depuis 2000. Surco est cependant l’un des districts les plus riches
de l’agglomération. Il s’agit donc de la reproduction exacte des systèmes de
recyclage mis en place en Europe.

37D’autres districts ont imaginé des mécanismes plus originaux, en


travaillant directement avec les recycleurs informels des rues, afin
d’améliorer le service de collecte d’une part, le taux de déchets recyclés
d’autre part et, enfin, les conditions de travail des recycleurs. Il s’agit par
exemple des districts de Villa El Salvador, de Los Olivos ou de Callao. Dans
chacun des cas, les habitants se voient incités à remettre leurs déchets,
préalablement triés et séparés dans un sac plastique de couleur, à des
recycleurs informels habilités par la municipalité. L’intérêt pour les habitants
est direct, puisqu’en échange d’un sac de déchets recyclables, le recycleur
remet un bon au riverain, lui permettant de bénéficier d’une réduction sur sa
prochaine taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Les recycleurs se
chargent par la même occasion de sensibiliser la population aux techniques de
recyclage et à leur intérêt. Cette étape de sensibilisation se fait dans un
premier temps avec l’appui d’agents de la municipalité.

38Par cette opération, la mairie complète son service. Les recycleurs


effectuent en effet une partie du service de collecte des déchets,
permettant de faciliter le travail des éboueurs municipaux. Enfin, pour les
recycleurs informels, cette collaboration a plusieurs intérêts. Tout d’abord,
cela leur offre une stabilité plus grande. Ils ne sont plus en permanence
pourchassés par la police municipale; ils ont la responsabilité d’un certain
nombre de pâtés de maison et ne sont ainsi plus en situation de concurrence
avec les autres recycleurs. Par ailleurs, la municipalité les équipe en gants,
masques, gilets d’identification et charrettes, venant faciliter leurs
conditions de travail et limiter le risque sanitaire auquel ils sont exposés.
Dans la plupart des cas, les recycleurs restent propriétaires des déchets
qu’ils ont collectés. Ils les revendent alors à des entreprises de
commercialisation et de recyclage. Si ces entreprises sont encore parfois
illégales, la municipalité tente progressivement de formaliser la
collaboration, de favoriser les entreprises légales et de les inciter ainsi à
respecter les conditions sanitaires et sociales de travail, ainsi qu’à protéger
l’environnement local. Dans d’autres cas, tels que celui du district de Los
Olivos, la municipalité tente d’assurer directement le rachat et la
commercialisation des déchets recyclables.

Conclusion – Remplacer la succession chronologique des systèmes par leur


mutualisation : le système composite
39La mise en place progressive du système de gestion partagée comporte
toutefois une limite majeure. Elle oblige les pouvoirs publics locaux à se
mettre dans une situation d’illégalité. C’està-dire que les municipalités
doivent collaborer avec des recycleurs n’ayant pas l’autorisation d’exercer
cette activité au vu des mauvaises conditions sanitaires et sociales dans
lesquelles ils travaillent. Malgré cela, le système de gestion partagée mis en
place dans certains quartiers de Lima permet d’aller vers une amélioration
progressive de trois points : les conditions de travail des recycleurs, la
qualité du service offert à la population et la protection de l’environnement.
Il permet également de sortir de l’hypocrisie antérieure consistant à croire
qu’il est possible d’atteindre des normes de qualité aussi élevées que celles
pratiquées dans les pays développés, dans un contexte de faiblesse
budgétaire et institutionnelle des pouvoirs publics. L’application de ces
normes – qui ont le mérite de fixer les objectifs lointains à atteindre – est
cependant irréaliste à court et moyen terme. Le passage par le système
partagé permet ainsi de se rapprocher des normes en vigueur, de les garder
en ligne de mire, afin d’améliorer progressivement, probablement sur
plusieurs décennies, le système de gestion des déchets dans les villes en
développement.

40Il s’agit ainsi de mutualiser les efforts des pouvoirs publics, des
entrepreneurs privés informels (mais aussi formels) et de la population.
L’objectif n’est ainsi plus de substituer un système formel à un système
informel, mais d’améliorer l’articulation entre ces différents systèmes. Cette
pratique existe pour la gestion des déchets, mais également pour celle des
autres services urbains tels que l’eau potable, l’assainissement ou
l’électricité. Il s’agit du développement des systèmes composites mis en
évidence par Jaglin (2006), dans lesquels la gestion publique jouxte
l’autogestion et la gestion partagée. En fonction des caractéristiques de
chaque quartier, de chaque groupe de population, l’une ou l’autre des solutions
sera privilégiée. L’ensemble s’articule alors dans un système composite à
l’échelle d’une ville, s’adaptant à chaque quartier en fonction de ses
potentialités. Pour pouvoir fonctionner, les différents acteurs des villes en
développement mutualisent ainsi leurs moyens, de façon souvent spontanée,
afin de faire fonctionner le système urbain. La reconnaissance de ce système
par les pouvoirs publics locaux peut inciter à tenter de mieux organiser cette
mutualisation.

41Le système de gestion partagée des déchets fonctionne pour le moment à


des échelles très fines, simplement sur quelques quartiers ciblés par les
municipalités. Malgré son intérêt, la question de sa généralisation reste
entière. Sa diffusion dans les quartiers plus aisés (voire dans des villes plus
aisées) pourrait notamment poser des difficultés en termes de pratiques des
populations. L’argument de la sobriété écologique peut alors être avancé pour
mettre en commun une rationalité socio-économique avec des enjeux
environnementaux plus larges, puisque dans certains cas, tels que la gestion
des déchets, « la pauvreté s’associe à des éco-savoirs et à une sobriété
écologique » (Emelianoff, 2006). Au-delà des difficultés de légalité d’une
telle articulation entre institutions publiques et acteurs informels, il reste à
reconnaître de façon plus engagée l’importance des recycleurs, quel que soit
leur statut, pour l’environnement local et global.

42Au-delà de l’approche spatiale effectuée précédemment, l’approche


temporelle peut apporter quelques éclairages complémentaires. La
présentation effectuée dans cet article comporte par exemple quelques
similitudes avec d’autres typologies, tels que les travaux de Berdier et
Deleuil (2010), qui montrent comment la gestion des déchets en Europe a
évolué au cours du temps. Ils distinguent ainsi un « système archaïque », où
le terme même de déchets n’existait pas puisque ceux-ci étaient
systématiquement valorisés, un « système hygiéniste » (depuis la révolution
industrielle) qui conduit à la destruction systématique des déchets et, enfin,
un « système économique » (depuis la prise de conscience écologiste) où le
recyclage permet de redonner une valeur monétaire aux déchets. Cette
typologie temporelle de la gestion des déchets en Europe est bien distincte
de la typologie spatiale à Lima. Certains points sont cependant comparables
quant à l’approche de l’objet « déchets » par les pouvoirs publics et par les
populations. Il est intéressant d’opérer ces rapprochements afin de mieux
comprendre les enjeux de la gestion des déchets dans les villes en
développement.

Notes
[1]
Ce texte est tiré des résultats d’une thèse de doctorat, soutenue à
l’Université de Rennes 2 (Durand, 2010a). Je remercie mes directeurs de
thèse, Vincent Goueset (Université de Rennes 2) et Robert d’Ercole (IRD),
pour leur soutien, ainsi que l’Institut Français d’Études Andines et le
département de Génie Urbain de l’université Paris-Est Marne-La-Vallée pour
leur appui.
[2]
Informations issues du recensement de l’Instituto Nacional de Estadísticas e
Informática (INEI) de 2007
[3]
Ce texte fait référence à l’expérience de Curitiba (Brésil), référence en
termes de gestion sociale innovante et participative des déchets en
Amérique latine.
[4]
Les deux dernières recherches font actuellement l’objet de rapprochements
et d’analyses comparées, notamment dans le cadre du réseau Sociétés
Urbaines et Déchets (SUD) porté par la MSH de Tours.
[5]
Estimations des municipalités de la ville de 2008
[6]
L’agglomération de Lima est gérée à deux échelons de municipalités: 1) les
municipalités de province agissent à une échelle large ; il en existe deux pour
la zone urbaine (la province de Lima et celle de Callao), jouxtées par les
provinces périurbaines; 2) à l’intérieur de ces provinces, on retrouve les
districts, qui ont également leur propre municipalité indépendante ; la
province de Lima est divisée en 43 districts et celle de Callao en 6.
[7]
Données de l’enquête RENAMU 2008 (Registro Nacional de Municipalidades)
de l’INEI.
[8]
Les termes soulignés correspondent aux termes indiqués sur le schéma.
[9]
L’ensemble de ces points a fait l’objet d’une réflexion plus approfondie
(Durand, 2011).
[10]
Comme pour l’ensemble de cet article, on peut faire ici le parallèle avec la
gestion des eaux usées. La situation est encore plus prégnante à Lima. La
population a en effet accès au réseau d’assainissement à hauteur de 86 %
(recensement INEI, 2007). Or seules 14 % des eaux usées collectées sont
traitées. Le reste est rejeté à la mer sans aucun traitement. La majorité de
la population de la ville n’ayant plus de contact direct avec les eaux usées,
elle ne se préoccupe pas de leur devenir. Les pouvoirs publics ne cherchent
alors pas non plus à offrir de solution pour traiter les eaux usées (Durand,
2010b).

HYGIENE ET ASSAINISSEMENT DE L'ENVIRONNEMENT

Une bonne hygiène personnelle est la première étape d'une bonne santé. Les
habitudes telles que se laver les mains et le brossage des dents aideront à
éloigner les bactéries, les virus et les diverses maladies.
Et pour préserver l'avenir de l'humanité, il est donc devenu indispensable de
veiller à protéger notre environnement, car premièrement l'environnement
est notre source de nourriture et d'eau potable, mais il est également notre
source d'air, d'oxygène.
Notre environnement joue un rôle considérable sur notre bien-être. Lorsque
l’impact des pollutions extérieures sur notre corps est trop important,
l’organisme perd peu à peu ses capacités à s’autoréguler. Réduire son
exposition aux ondes, dépolluer l’air, et harmoniser l’ambiance des espaces
dans lesquels nous passons le plus de temps est primordial.
Nous influençons notre environnement par notre état et il nous influence
selon son degré de cohérence. Prendre consciencede ces interactions, de la
qualité d'énergie qui nous entoure, apprendre à se protéger et à nettoyer et
harmoniser son espace, c'est cela que nous appelons hygiène
électromagnétique et énergétique.

Un environnement de vie sain dépend nécessairement d'un assainissement


adéquat. Sans systèmes d'assainissement, les déchets humains pénètrent
dans les eaux souterraines et les eaux de surface. Les fèces déposées en
déféquant à l'air libre contaminent les sols.
L'assainissement est une démarche visant à améliorer la situation sanitaire
globale de l'environnement dans ses différents composants. Il comprend la
collecte, le traitement et l'évacuation des déchets liquides, des déchets
solides et des excréments.
C'est quoi l'hygiène de l'environnement ?
L'hygiène environnementale ou du travail est une discipline de la prévention
qui consiste à étudier les milieux de travail dans le but d'anticiper,
d'identifier, d'évaluer et de contrôler les risques pour la santé
Quelle est la différence entre l'hygiène et l'assainissement ?
Assainissement : définition et explications L'assainissement diffère de
l'hygiène en ce qu'il permet aux personnes d'être hygiéniques.
L'assainissement est important pour tous et contribue à maintenir santé et
augmenter la durée de vie
Quel rôle joue l'assainissement dans l'hygiène du milieu ?
Un assainissement insuffisant est associé à la transmission de maladies
diarrhéiques, telles que le choléra et la dysenterie, ainsi que d'autres
maladies comme la typhoïde, l'infestation par des vers intestinaux
(helminthiases) et la poliomyélite
Pourquoi l'hygiène et l'assainissement de l'environnement ?
Le manque d'assainissement crée une foule de risques sanitaires, ainsi qu'un
triste et décourageant paysage visuel. Les routes sont pleines de boue, de
flaques d'eau et de tas d'immondices pullulant d'insectes, de microbes et de
rongeurs vecteurs de maladies
Quelle est la finalité de l'hygiène et assainissement ?
L'existence de services d'eau, d'assainissement et d'hygiène dans les
établissements de santé permet de prévenir les infections et la propagation
des maladies, de protèger le personnel et les patients et de préserver la
dignité des populations vulnérables, dont les femmes enceintes et les
personnes handicapées.
Quel est l'objectif principal de l'assainissement ?
L'assainissement a pour objectif de protéger la santé et la salubrité publique
ainsi que l'environnement contre les risques liés aux rejets des eaux usées,
notamment domestiques. En fonction de la concentration de l'habitat et des
constructions, l'assainissement peut être collectif ou non collectif.

RESUME DU COURS D’HYGIENE ET ASSAINISSEMENT DE


L’ENVIRONNEMENT
Comme l’indique l’intitulé, notre cours d’hygiène et assainissement de
l’environnement, a pour objet d’aider l’homme à exploiter et à valoriser son
environnement, en l’organisant et en le transformant pour pouvoir en tirer les
ressources dont il a besoin pour résoudre ses différents problèmes de
survie.
Pour mieux nous aider à bien comprendre le cours, ensemble avec le
professeur, nous examinerons l’impact des activités de l’homme sur
l’environnement sur base de questions suivantes : quelle relation existe-t-il
entre l’agriculture et la biodiversité ? Quels sont les impacts, tant négatifs
que positifs qu’a cette activité humaine sur la biodiversité ? Quelles sont les
actions possibles afin de préserver la biodiversité ?
Dans le cadre conceptuel, il est recommandé avant tout de faire sortir les
mots clés du sujet qui sont ici : l’hygiène, l’assainissement et l’environnement.
a) Hygiène
C’est l’ensemble des principes et des pratiques tendant à préserver, à
améliorer la santé. On distingue donc : l’hygiène alimentaire ; bien surveiller
la nourriture, l’hygiène mentale : veiller à la fonction psychique c'est-à-dire
la santé mentale et enfin l’hygiène publique : veiller à ce que son
environnement soit propre, on parle alors de la salubrité.
b) Assainissement
Il signifie rendre sain ou plus propre, se débarrasser de saleté.
c) Environnement
Il est défini comme étant l’ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques)
qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent
directement à subvenir à ses besoins. Il est aussi défini comme l’ensemble
des conditions naturelles et culturelles susceptibles d'agir sur les
organismes vivant et sur les activités humaines.

Eau, hygiène et assainissement en RDC: constat amer


Format News and Press Release SourceRadio Okapi Posted27 May 2011
Originally published27 May 2011 OriginView original
Ouvertes mercredi à Kinshasa, les troisièmes journées portes ouvertes des
secteurs de l’eau, hygiène et de l’assainissement en RDC doivent se clôturer
ce samedi 28 mai. L’état de l’environnement en RDC laisse à désirer, ont fait
remarquer les participants.
Le changement climatique, ressenti à travers le monde, touche aussi la RDC
et perturbe les écosystèmes.

Eau
L’accès à l’eau potable constitue également un grand problème malgré que le
pays regorge de la plus importante hydrographie de l’Afrique. Cette situation
a été observée dans les zones rurales mais également de façon croissante
dans les grandes villes.

Selon les experts, à l’heure actuelle, 26 % seulement de la population


congolaise ont accès à une eau salubre.

Le manque d’eau potable est à la base des maladies d’origine hydrique et


diarrhéiques.

Hygiène

En RDC, il se pose aussi un sérieux problème dans le secteur de l’hygiène: 80


% des ménages utilisent des installations sanitaires non appropriées.

Ce qui prouve à suffisance la précarité des conditions de vie des populations.

Assainissement
Face à cette situation, l’Unicef a lancé depuis près de deux ans un vaste
programme dénommé: «Ecoles et villages assainis dans les milieux péri
urbains.» A ce jour, 1323 villages ont été assainis.

L’assainissement de l’environnement demeure préoccupant. A travers tout le


pays, il se pose un sérieux problème d’évacuation des immondices. La ville de
Kinshasa, par exemple, produit, elle seule, 5000 tonnes des déchets par
jours, sans que leur évacuation et recyclage soient assurés. Ce qui contribue
à la pollution de l’environnement.
Pour certains experts, les prévisions actuelles indiquent que, même dans le
meilleur des scénarios, la RDC ne serait pas en mesure d’atteindre les
objectifs du millénaire pour le développement, en 2015.
Ces journées portes ouvertes sont organisées sous l’égide des ministères de
l’Environnement, du Plan et de la Santé.

2. La gestion des déchets en République démocratique du Congo


L'assainissement de l'environnement demeure préoccupant. A travers tout le
pays, il se pose un sérieux problème d'évacuation des immondices. La ville de
Kinshasa, par exemple, produit, elle seule, 5000 tonnes des déchets par
jours, sans que leur évacuation et recyclage soient assurés.
La mauvaise gestion des déchets est la base de la pollution de
l’environnement et des maladies au sein de la population. Afin d’y remédier,
la loi n° 11/009 portant principe fondamental relatif à la protection de
l’environnement définit les grandes orientations en matière de la protection
de l’environnement, notamment celles relatives à la bonne gestion des
déchets.

«L’Etat, la province et l’entité territoriale décentralisée s’assurent de la


gestion rationnelle des déchets de manière à préserver la qualité de
l’environnement et la santé.

Sont interdits sur le territoire national :

a) la détention, le dépôt ou l’abandon à des endroits non appropriés des


déchets de toute nature susceptibles de provoquer des odeurs
incommodantes, de causer des nuisances et des dommages à l’environnement,
à la santé et à la sécurité publique ;

b) l’immersion, l’incinération ou l’élimination, par quelque procédé que ce soit,


des déchets dangereux ou radioactifs dans les eaux continentales et/ou
maritimes sous juridiction congolaise ainsi que leur enfouissement dans le sol
ou le sous-sol.

Toute personne physique ou morale publique ou privée, qui produit ou détient


des déchets domestiques, industriels, artisanaux, médicaux, biomédicaux ou
pharmaceutiques est tenue d’en assurer la gestion conformément aux
dispositions de la présente loi et de ses mesures d’exécution.

Un décret délibéré en Conseil des ministres fixe les normes spécifiques de


stockage, de recyclage, de traitement et d’élimination des déchets.

L’Etat prend des mesures nécessaires à la réduction au minimum de la


production des déchets dangereux sur le territoire national.

Il s’assure que toute personne chargée de la gestion des déchets dangereux


dispose des installations ou sites et des moyens techniques appropriés.

Il veille que toute personne chargée de la gestion des déchets dangereux


prenne des mesures nécessaires pour prévenir une pollution éventuelle.

Tout déchet en provenance de l’étranger est présumé dangereux.

Sans préjudice des dispositions du droit international, sont interdits


l’importation, le transit, le trafic, l’entreposage et le traitement par quelque
procédé que ce soit desdits déchets.

Un décret délibéré en Conseil des ministres fixe la nomenclature des


déchets visés au présent article ainsi que les normes de leur gestion.

Les déchets radioactifs produits sur le territoire national, quelle qu’en soit
l’origine, notamment, mines, usines de traitement, centrales nucléaires ou
autres utilisations, sont réduits au strict minimum et traités, transportés,
stockés et éliminés conformément aux normes définies par un décret
délibéré en conseil des ministres ». (Article 56 à 61 de loi précitée)
« Est interdit tout rejet des déchets ou substances susceptibles de polluer
le milieu marin, d’altérer ou de dégrader la qualité des eaux de surface ou
souterraine, tant continentales que maritimes, de nuire à leurs ressources
biologiques et aux écosystèmes côtiers et de mettre en danger la santé.

Les rejets dans l’eau sont constitués de tout déversement, effluent,


écoulement, immersion et tout dépôt direct ou indirect de substance solide,
liquide ou gazeuse.

Ils sont soumis au régime d’interdiction, de déclaration ou d’autorisation.

Un décret délibéré en Conseil des ministres détermine la nomenclature de


ces rejets, les critères physiques, chimiques et biologiques des effluents
ainsi que les conditions et modalités de gestion et de contrôle de ceux-ci ».
(Article 49 de la loi précitée)

La loi précitée prévoit aussi la responsabilité civile ainsi que les infractions
liés à la mauvaise gestion des déchets. A titre illustratif, son article 76
dispose :

« Est punie d’une servitude pénale de six mois à trois ans et d’une amende
d’un million à vingt cinq millions de francs congolais ou de l’une de ces peines
seulement toute personne qui transporte, dépose, abandonne, jette ou
élimine des déchets industriels, artisanaux, médicaux, biomédicaux ou
pharmaceutiques en violation des dispositions de la présente loi et de ses
mesures d’exécution.
Les sanctions relatives à la gestion des déchets domestiques relèvent de la
compétence de la province et de l’entité territoriale décentralisée »
Quelle est la différence entre l'hygiène et la propreté ?

La propreté vise à éliminer les contaminants et les sources de saleté dans


l'environnement, tandis que l'hygiène vise à prévenir les maladies en
réduisant les risques de contamination et d'infection
LOI N° 16/010 DU 15 JUILLET 2016 MODIFIANT ET COMPLÉTANT
LA LOI N° 015-2002 PORTANT CODE DU TRAVAIL

L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté ;

Le Président de la République promulgue la Loi dont la teneur suit :

ARTICLE 1er:

Les articles 1er, 6, 7, 62, 119, 121, 125, 129, 190, 216, 217, 218, 219, 241 et
321 de la Loi n°015-2002 du 16 octobre 2002 portant Code du travail sont
modifiés et complétés comme suit :

« Article 1er

Le présent code est applicable à tous les travailleurs et à tous les


employeurs, y compris ceux des entreprises publiques exerçant leur activité
professionnelle sur l’étendue de la République Démocratique du Congo, quels
que soient la race, le sexe, l’état civil, la religion, l’opinion politique,
l’ascendance nationale, l’origine sociale, la nationalité des parties, la nature
des prestations, la rémunération ou le lieu de conclusion du contrat, dès lors
que ce dernier s’exécute en République Démocratique du Congo. Il s’applique
également aux travailleurs des services publics de l’État engagés par le
contrat de travail.

Il ne s’applique aux marins et bateliers de navigation intérieure qu’en cas de


silence des règlements particuliers qui les concernent ou lorsque ces
règlements et ceux régis par les statuts particuliers s’y réfèrent
expressément.
Sont exclus du champ d’application de la présente loi :

Les magistrats, les juges consulaires des Tribunaux de commerce et les


juges assesseurs des Tribunaux du travail ;
Les agents de carrière des Services publics de l’État régis par le statut
général ;
Les agents et fonctionnaires de carrière des Services publics de l’État régis
par des statuts particuliers ;
Les éléments des Forces armées de la République Démocratique du Congo, de
la Police nationale congolaise et du Service national ».
« Article 6

La capacité d’une personne d’engager ses services est régie par la loi du pays
auquel elle appartient, ou à défaut de nationalité connue, par la loi congolaise.

Au sens du présent code, la capacité de contracter est fixée à dix-huit ans


sous réserve des dispositions suivantes :

1. Une personne âgée de 15 ans ne peut être engagée ou maintenue en


service, même comme apprentie, que moyennant dérogation expresse du
Président du Tribunal de paix, après avis psycho-médical d’un expert et de
l’inspecteur du travail ;

2. Le Président du Tribunal de paix est saisi à la requête des parents ou de


toute personne exerçant l’autorité parentale ou tutélaire sur l’enfant, par
l’inspecteur du travail ou toute personne intéressée ;

3. Toutefois, l’opposition de l’inspecteur du travail et de l’autorité parentale


ou tutélaire à la dérogation prévue au point 1 ci-dessus peut être levée par le
Président du Tribunal de paix lorsque les circonstances ou l’équité le
justifient ;

Une personne âgée de 16 à moins de 18 ans ne peut être engagée ou


maintenue en service que pour l’exécution des travaux légers et salubres
prévus par un arrêté du Ministre ayant le travail et la prévoyance sociale
dans ses attributions.

A défaut d’acte de naissance, le contrôle de l’âge du travailleur visé aux


points 1 et 3 ci-dessus est exercé selon les modalités fixées par la Loi n° 87-
010 du 1er août 1987 portant Code de la famille.

Toute forme de recrutement en violation des points 1 et 3 du présent article


est interdite sur tout le territoire national ».

« Article 7

Au sens du présent code, on entend par :

1. Travailleur : toute personne physique en âge de contracter, quels que


soient son sexe, son état civil et sa nationalité, qui s’est engagée à mettre
son activité professionnelle, moyennant rémunération, sous la direction et
l’autorité d’une personne physique ou morale, publique ou privée, dans les
liens d’un contrat de travail.

Pour la détermination de la qualité de travailleur, il ne sera tenu compte ni du


statut juridique de l’employeur ni celui de l’employé.

2. Employeur : toute personne physique ou morale, de droit public ou privé,


qui utilise les services d’un ou de plusieurs travailleurs en vertu d’un contrat
de travail.

3. Contrat de travail : toute convention, écrite ou verbale, par laquelle une


personne, le travailleur, s’engage à fournir à une autre personne, l’employeur,
un travail manuel ou autre sous la direction et l’autorité directe ou indirecte
de celui-ci et moyennant rémunération.
4. Entreprise : toute organisation économique, sociale, culturelle,
communautaire, philanthropique, de forme juridique déterminée, propriété
individuelle ou collective, poursuivant ou non un but lucratif pouvant
comprendre un ou plusieurs établissements.

5. Établissement : un centre d’activité individualisé dans l’espace ayant au


point de vue technique son objet propre et utilisant les services d’un ou de
plusieurs travailleurs qui exécutent une tâche sous une direction unique.

Un établissement donné relève toujours d’une entreprise.

Un établissement unique et indépendant constitue à la fois une entreprise et


un établissement.

6. Recrutement : toute opération effectuée dans le but de s’assurer ou de


procurer à autrui la main-d’œuvre des personnes n’offrant pas spontanément
leurs services.

7. Contrat d’apprentissage : le contrat par lequel une personne physique ou


morale, le maître d’apprentissage, s’oblige à donner ou à faire donner une
formation professionnelle méthodique et complète à une personne, l’apprenti,
et par lequel ce dernier s’oblige en retour à se conformer aux instructions
qu’il recevra et à exécuter les ouvrages qui lui seront confiés en vue de son
apprentissage.

8. Rémunération : la somme représentative de l’ensemble des gains


susceptibles d’être évalués en espèces et fixés par un accord ou par les
dispositions légales ou réglementaires qui sont dus en vertu d’un contrat de
travail, par un employeur à un travailleur.

Elle comprend notamment :

Le salaire ou traitement ;
Les commissions ;
L’indemnité de vie chère ;
Les primes ;
La participation aux bénéfices ;
Les sommes versées à titre de gratification ou de mois complémentaires ;
Les sommes versées pour prestations supplémentaires ;
La valeur des avantages en nature ;
L’allocation de congé ou l’indemnité compensatoire de congé ;
Les sommes payées par l’employeur pendant l’incapacité de travail et pendant
la période précédant et suivant l’accouchement ;
Ne sont pas éléments de la rémunération ;
Les soins de santé ;
L’indemnité de logement ou le logement en nature ;
Les allocations familiales légales ;
L’indemnité de transport ;
Les frais de voyage ainsi que les avantages accordés exclusivement en vue de
faciliter au travailleur l’accomplissement de ses fonctions
9. Jour ouvrable : chaque jour de la semaine à l’exception du jour de repos
hebdomadaire et des jours fériés légaux.

10. Temps de services : le total des durées :

Des prestations de travail fournies chez le dernier employeur et chez les


employeurs substitués pendant le dernier contrat et les contrats de travail
précédents ;
Des congés y compris le congé de maternité ;
De l’incapacité de travail, en cas d’accident du travail ou de de maladie
jusqu’à concurrence de six mois ininterrompus et sans limitation en cas
d’accident du travail ou de maladie professionnelle ;
Des voyages se situant entre deux périodes des services.
11. Famille du travailleur :

Le conjoint ;
Les enfants tels que définis par la Loi n° 087-010 du 1er août 1987 portant
Code de la famille ;
Les enfants que le travailleur a adoptés ;
Les enfants dont le travailleur a la tutelle ou la paternité juridique ;
Les enfants pour lesquels il est débiteur d’aliments conformément aux
dispositions de la Loi n° 087-010 du 1er août 1987 portant Code de la famille.
Un enfant entre en ligne de compte s’il est célibataire et :

Jusqu’à sa majorité en règle générale ;


Jusqu’à l’âge de 25 ans révolus, s’il étudie dans un établissement de plein
exercice ;
Sans limite d’âge, lorsqu’il est incapable d’exercer une activité lucrative en
raison de son état physique ou mental et que le travailleur l’entretient.
N’entre pas en ligne de compte, l’enfant mineur engagé dans les liens d’un
contrat de travail ou d’apprentissage qui lui donne droit à une rémunération
normale.

Dans tous les textes légaux et réglementaires relatifs à la sécurité sociale


s’appliquant tant au secteur public qu’au secteur privé, le terme « enfant »
doit être interprété conformément à l’article 7, point 11, de la présente loi
sans préjudice des dispositions plus favorables aux bénéficiaires des
avantages sociaux.

« Article 62

Le contrat à durée indéterminée ne peut être résilié à l’initiative de


l’employeur que pour un motif valable lié à l’aptitude ou à la conduite du
travailleur.
La résiliation se fonde sur :

Les actes perpétrés sur les lieux de travail par le travailleur dans l’exercice
de ses fonctions ;
Les actes perpétrés en dehors mais ayant leur fondement ou leur origine sur
les lieux de travail dans l’exercice de ses fonctions ;
Les nécessités du fonctionnement de l’entreprise, de l’établissement ou du
service.
Ne constituent pas des motifs valables de licenciement notamment :

L’affiliation syndicale, la non affiliation syndicale ou la participation à des


activités syndicales en dehors des heures de travail ou, avec le consentement
de l’employeur, durant les heures de travail ;
Le fait de solliciter, d’exercer ou d’avoir exercé un mandat de
représentation des travailleurs ;
Le fait d’avoir déposé une plainte ou participé à des procédures engagées
contre un employeur en raison de violation alléguées de la législation, ou
présenté un recours devant les autorités administratives compétentes ;
La race, la couleur, le sexe, l’état matrimonial, les responsabilités familiales,
la grossesse, l’accouchement et ses suites, la religion, l’opinion politique,
l’ascendance nationale ou l’origine sociale, le groupe ethnique, le statut
sérologique au VIH avéré ou présumé ;
L’absence au travail pendant le congé de maternité.
Toute résiliation à l’initiative de l’employeur d’un contrat à durée
indéterminée, fondée sur les nécessités du fonctionnement de l’entreprise,
de l’établissement ou du service, est soumise aux conditions définies par un
arrêté du Ministre ayant le travail et la prévoyance sociale dans ses
attributions.

Lorsque l’employeur envisage un licenciement pour des motifs liés à l’aptitude


ou à la conduite du travailleur, il est tenu, avant toute décision, de permettre
à l’intéressé de se défendre contre les reproches formulés ou de s’expliquer
sur les motifs avancés ».
« Article 119

Dans tous les établissements publics ou privés, même d’enseignement ou de


bienfaisance, la durée légale du travail des employés ou ouvriers de l’un ou de
l’autre sexe, quelle que soit la forme dans laquelle est exécuté le travail, ne
peut excéder quarante-cinq heures par semaine et huit heures par jour.

Elle se calcule à partir du moment où le travailleur se tient sur les lieux du


travail à la disposition de l’employeur jusqu’au moment où les prestations
cessent, conformément aux horaires arrêtés par l’employeur et reproduits au
règlement d’entreprise.

Elle ne comprend pas le temps nécessaire au travailleur pour se rendre au


lieu du travail ou pour en revenir, sauf si ce temps est inhérent au travail.

Les heures effectuées au-delà de la durée légale du travail sont considérées


comme heures supplémentaires et donnent droit à une majoration de salaire
».

« Article 121

Tout travailleur jouit, au cours de chaque période de sept jours, d’un repos
comprenant au minimum vingt-quatre heures.

Ce repos est accordé autant que possible en même temps à tout le personnel.
Il a lieu le dimanche. Toutefois, les conventions collectives peuvent prévoir
les conditions particulières favorables.

Le Ministre ayant le travail et la prévoyance sociale dans ses attributions


détermine par arrêté, pris après avis du Conseil National du Travail, les
modalités d’application des alinéas précédents, notamment en ce qui concerne
les professions pour lesquelles et les conditions dans lesquelles le repos peut,
exceptionnellement, et pour des motifs nettement établis, être donné par
roulement ou collectivement un autre jour que le dimanche ».
« Article 125

Les enfants et les personnes avec handicap ne peuvent pas travailler la nuit
dans les établissements industriels publics ou privés.

Le terme nuit visé à l’alinéa précédent signifie la période allant de 18 heures


à 6 heures.

« Article 129

Toute femme enceinte dont l’état entraîne des risques pour sa santé, dûment
constaté par le médecin, a le droit, sur la base du certificat médical, de
suspendre son contrat de travail conformément à l’article 57 de la présente
loi, sans que cette interruption de service puisse être considérée comme une
cause de résiliation du contrat.

Elle peut, dans les mêmes conditions, résilier son contrat de travail sans
préavis et sans avoir, de ce fait, à payer une indemnité de rupture du contrat
».
« Article 190

Un Décret du Premier ministre délibéré en conseil des ministres fixe


l’organisation et le fonctionnement de l’Inspecteur Générale du Travail ».

« Article 216
Toute personne physique ou morale, publique ou privée, qui se propose
d’exercer une activité quelconque, permanente ou saisonnière, nécessitant
l’emploi de travailleurs, au sens défini à l’article 7 de la présente loi, est
tenue d’en faire la déclaration au service compétent du ministère ayant
l’emploi, le travail et la prévoyance sociale dans ses attributions et à l’Office
nationale de l’emploi, dans la quinzaine qui précède l’ouverture de l’entreprise
ou de l’établissement ».
« Article 217

A l’occasion de son engagement, le travailleur fait l’objet, dans les quinze


jours, d’une déclaration adressée par l’employeur au service compétent du
ministère ayant l’emploi, le travail et la prévoyance sociale dans ses
attributions et à l’Office national de l’emploi.

Tout travailleur quittant l’employeur, pour quelque cause que ce soit, fait
l’objet d’une déclaration, établie dans les mêmes conditions et mentionnant
notamment la date du départ de l’entreprise ».
« Article 218

Toute entreprise ou tout établissement fait parvenir, au moins une fois par
an, au service compétent du ministère ayant l’emploi, le travail et la
prévoyance sociale dans ses attributions et à l’Office national de l’emploi,
une déclaration sur la situation de la main-d’œuvre nationale et étrangère
employée.

En outre, l’entreprise ou l’établissement fournit chaque année son bilan social


aux services précités ».

« Article 219

Le Ministre ayant l’emploi, le travail et la prévoyance sociale dans ses


attributions détermine, par arrêté, les modalités des déclarations prévues
aux articles 216, 217 et 218 ci-dessus ainsi que les dérogations qui peuvent
être autorisées en ce qui concerne certaines catégories d’entreprises ou de
travailleurs ».

« Article 241

Nul ne peut être chargé de l’administration ou de la direction d’un syndicat


s’il ne remplit les conditions suivantes :
Être âgé de 21 ans au moins ;
Être de nationalité congolaise.
En cas de nationalité étrangère et sous réserve de réciprocité, le requérant
doit avoir travaillé en République Démocratique du Congo pendant au moins
20 ans sans interruption sous le régime du Code du travail.

Ne peut être désigné membre de l’administration ou de la direction d’un


syndicat requérant :

La personne qui, au cours des trois dernières années, a fait l’objet d’une
condamnation à une peine de servitude pénale de plus de deux mois à
l’exception des délits de presse et des infractions de droit commun liées aux
activités syndicales ;
La personne internée ou hospitalisée pour cause d’aliénation mentale ;
La personne condamnée du chef de banqueroute ;
La personne condamnée à une peine de servitude pénale à la suite d’un
jugement définitif ;
La personne condamnée pour infraction de droit commun, à l’exception des
délits de presse à caractère politique, à une peine de servitude pénale
principale de deux ans et qui n’a pas été réhabilitée ou qui n’a pas encore
accompli cinq ans après sa libération ».
« Article 321

Sont punis d’une amende qui ne dépasse pas 20.000 Francs congolais
constants, les auteurs des infractions aux dispositions :

Des articles 6 points 1er à 4, 8, 18, 19, 20, 21, 25, 26, 33, alinéa 2, 40, 44,
47, 51, 55 alinéas 3, 56, 60, 64, 65, 66, 78, 79, 84, 89, 90, 98, 99, 100, 101,
103, 111, 112, 116, 119, 121, 122, 125, 128, 129, 133, 136, 137 alinéa 2, 138,
140, 141, 142, 143, 144, 145, 146, 148 alinéa 1, 152, 154, 157, 167, 176, 178,
181, 212, 213, 215, 216, 217, 218, 221, 229, 234, 258, 265, 268, 269 ;
Des décrets prévus aux articles 87 et 123 ;
Des arrêtés pris en application des articles 35, 38, 47, 56, 58, 94, 103, 112,
120, 121, 123, 124, 128, 139, 156, 158, 169, 171, 177, 207, 219, 222, 236 et
255.
Est passible de la même peine, la partie à un litige individuel ou à un conflit
de travail invitée devant l’inspecteur ou le contrôleur du travail, qui n’aura
pas répondu à la troisième invitation qui lui aura été remise moyennant
accusé de réception ».

ARTICLE 2

Il est inséré au Titre IV, section I de la Loi n° 015-2002 du 16 octobre 2002


portant code du travail, deux articles 61 bis et 61 ter libellés comme suit :

Article 61 bis :

Sans préjudice des dispositions de l’article 61 du présent code, le contrat de


travail peut être également résilié d’un commun accord des parties ».
Article 61 ter

La résiliation du contrat est notifiée par écrit par la partie qui en prend
l’initiative à l’autre partie. Lorsque la résiliation intervient à l’initiative de
l’employeur, la lettre de notification en indique expressément le motif.

A défaut de notification par écrit, tout acte d’une partie tendant à


empêcher l’exécution de ses obligations par l’autre partie constitue une
modification unilatérale d’un des éléments du contrat, équipollent à un acte
de rupture.
La partie qui s’en prévaut est tenue de le faire savoir, dans les huit jours, à
l’autre partie, l’inspecteur du travail informé ».
ARTICLE 3
La présente loi entre en vigueur trente jours après sa publication au Journal
officiel.
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LOI-CADRE n° 14/004 du 11 Février 2014 DE L’ENSEIGNEMENT


NATIONAL

EXPOSE DES MOTIFS

Titre I : Des dispositions générales


Titre II : De la création et de l’agrément des établissements de
l’enseignement national ;
Titre III : De l’organisation et du fonctionnement de l’enseignement
national ;
Titre IV : De la recherche dans les établissements de l’enseignement
supérieur et universitaire;
Titre V : Du régime disciplinaire ;
Titre VI : Des dispositions spéciales, transitoires, abrogatoires et finales

La loi-cadre n°086-005 du 22 septembre 1986 de l’enseignement national


totalise 23 ans. A l’épreuve du temps, elle s’avère inadaptée à l’évolution
constitutionnelle et sociale de la République Démocratique du Congo ainsi
qu’au système éducatif, aux réalités culturelles et aux besoins fondamentaux
du développement national.

La présente loi tient compte d’une part, des instruments juridiques


internationaux dûment ratifiés par la République Démocratique du Congo
notamment : la déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Déclaration
des Droits de l’Homme et des Peuples, l’Acte constitutif de l’UNESCO, la
Convention relative aux Droits de l’Enfant, la Déclaration mondiale sur
l’Education pour Tous, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des
Peuples, la Charte Panafricaine de la Jeunesse, l’Accord de Florence et le
Protocole de NAIROBI de 1963 relatifs à la libre circulation des biens à
caractère scientifique, culturel et éducatif et d’autre part, de la
Constitution de la République Démocratique du Congo en ses articles 12, 14,
37, 43, 44, 45, 46, 123, 202, 203, et 204, la loi portant protection de
l’enfant ainsi que des recommandations des états généraux de l’éducation
tenus à Kinshasa en février 1996. Elle tient également compte de l’évolution
des systèmes de l’enseignement supérieur et universitaire, tel que exprimé
par le processus de Bologne de juin 1999.

Les différents instruments juridiques internationaux, les objectifs


susmentionnés, la Constitution ainsi que les lois et règlements de la
République Démocratique du Congo constituent le socle des orientations
fondamentales de l’enseignement national. Il en résulte les principes majeurs
selon lesquels l’enseignement national :

- est organisé dans les établissements publics et dans les établissements


privés agréés ;
- est obligatoire au cycle primaire ;
- est gratuit dans les établissements publics au niveau primaire et
secondaire général ;
- lutte contre l’analphabétisme et l’ignorance ;
- garantit l’accès aux mêmes avantages de formation scolaire et
académique pour tous les apprenants tant du secteur public que privé.

La présente loi introduit les innovations suivantes :


1. le niveau maternel est organisé en cycle unique de trois ans. Il accueille
les enfants ayant trois ans révolus ;

2. le concept de l’éducation de base qui s’articule en l’enseignement


primaire et le secondaire général, soit huit années d’enseignement dit « de
base ». Cette vision étendue garantit à un grand nombre de jeunes garçons et
de jeunes filles l’acquisition d’une formation générale ininterrompue solide et
une initiation à des savoir-faire utiles pour la vie, soit pour poursuivre leurs
études, soit pour acquérir les connaissances de base ;

3. l’organisation des programmes spécifiques en formation initiale ou


continue débouchant sur des diplômes ou certificats d’établissement
d’enseignement supérieur ou universitaire pouvant être accrédités par le
Ministre de tutelle ;

4. l’organisation de l’enseignement spécial en faveur des différentes


catégories socioprofessionnelles en fonction des besoins spécifiques du pays
soit dans des établissements spécialisés soit dans des classes spéciales
incorporées au sein des écoles à tous les niveaux de l’échelon maternel à
l’université ;

5. la réglementation de l’éducation non formelle répondant ainsi à la volonté


du constituant qui fait de la lutte contre l’analphabétisme, un devoir national
considérant que le sous secteur est porteur de croissance ;

6. l’introduction progressive à l’université du système Licence-Maîtrise-


Doctorat, en sigle L.M.D., dont la finalité est d’harmoniser les cursus dans
l’enseignement supérieur et universitaire et de favoriser la mobilité du
personnel et de l’étudiant à l’échelle mondiale ;

7. l’organisation d’un cycle d’enseignement post universitaire couronné par


un titre de docteur à thèse ou d’agrégé en médecine ;
8. l’élection des animateurs des organes de l’enseignement supérieur et
universitaire par leurs pairs ;

9. la création et l’intégration parmi les organes de l’administration de


l’enseignement supérieur et universitaire, du Conseil académique supérieur et
du Conseil de l’enseignement supérieur et universitaire privé agréé ;

10. la création des écoles supérieures où l’admission est sélective et dont la


mission est de former de hauts cadres en fonction de besoins réels de la
société ;

11. la réhabilitation du personnel qui œuvre à cette mission éducative en


améliorant les conditions de sa formation et en organisant à son avantage, un
statut particulier qui revalorise la fonction enseignante et qui lui assure des
conditions de travail motivantes et sécurisantes ;

12. la mise en œuvre, par voie réglementaire, des mécanismes du


partenariat éducatif dans la gestion de l’enseignement national ;

13. les privilèges accordés à l’enseignement technique et à la formation


professionnelle ;

14. la prise en compte, dans l’enseignement national, des enfants en


situation difficile, des personnes vivant avec handicap et des personnes
adultes non scolarisées ou analphabètes ;

15. l’introduction au sein de l’enseignement national des technologies de


l’information et de la communication facilitant notamment l’enseignement
ouvert et à distance ;

16. l’initiation des élèves et des étudiants au développement durable et à la


lutte contre les changements climatiques ;
17. l’utilisation des langues nationales ou du milieu comme medium
d’enseignement et d’apprentissage aux cycles élémentaire et moyen du
primaire et comme discipline au niveau secondaire et supérieur. Elle
recommande également l’apprentissage des langues étrangères importantes
au regard de nos relations économiques, politiques et diplomatiques ;

18. la possibilité pour les établissements de l’enseignement national de


créer et de développer des activités d’autofinancement ;

19. la revalorisation des travaux manuels à tous les niveaux de


l’enseignement national ;

20. la création d’une structure chargée de l’assurance qualité au sein de


l’enseignement national ;

21. la création d’un organe consultatif interministériel au niveau national


pour formuler les avis et proposer des solutions aux problèmes de
l’enseignement national.

La présente loi comporte 6 titres :

Titre I : Des dispositions générales

Titre II : De la création et de l’agrément des établissements de


l’enseignement national ;

Titre III : De l’organisation et du fonctionnement de l’enseignement


national ;

Titre IV : De la recherche dans les établissements de l’enseignement


supérieur et universitaire;
Titre V : Du régime disciplinaire ;

Titre VI : Des dispositions spéciales, transitoires, abrogatoires et finales

Telle est l’économie générale de la présente loi.

Loi-cadre n° 14/004 du 11 février 2014 de l'enseignement national

L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté ;

Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

TITRE I : DES DISPOSITIONS GENERALES

CHAPITRE I : DE L’OBJET, DE LA FINALITE ET DU CHAMP


D’APPLICATION

Article 1

La présente loi fixe les principes fondamentaux relatifs à l’enseignement


national, conformément aux articles 42, 43, 44, 45, 123 point 5, 202 points
22 et 23 et 203 point 20 de la Constitution.

Article 2

La présente loi a pour finalité de créer les conditions nécessaires à :


- l’accès à l’éducation scolaire par tous et pour tous ;
- la formation des élites pour un développement harmonieux et durable;
- l’éradication de l’analphabétisme.

Article 3

La présente loi affirme la liberté en matière d’enseignement qui s’entend


comme :

1. liberté de créer, d’organiser et de fréquenter un établissement


d’enseignement national ;

2. liberté des parents de placer leur enfant dans un établissement scolaire


public ou privé d’enseignement national ou consulaire ;

3. liberté des parents de choisir pour leur enfant mineur le type


d’éducation correspondant à leurs convictions religieuses et/ou
philosophiques ;

4. liberté de diffuser, en toute conscience et en toute responsabilité, des


savoirs et des connaissances culturelles, scientifiques ou techniques
éprouvées.

Elle fixe les limites de son exercice.

Article 4

L’enseignement national vise :

1. l’éducation scolaire intégrale et permanente des femmes et des hommes ;


2. l’acquisition des compétences, des valeurs humaines, morales, civiques et
culturelles pour créer une nouvelle société congolaise, démocratique,
solidaire, prospère, éprise de paix et de justice.

Article 5

L’éducation scolaire vise toutes les actions menées par les structures
classiques, spéciales et non formelles.

Elle a pour finalité l’épanouissement intégral et harmonieux de chaque


personne afin de la rendre utile à elle-même et de réaliser son insertion dans
la société.

Article 6

La présente loi s’applique aux établissements d’enseignement publics et


privés agréés.

CHAPITRE II : DE LA DEFINITION DES CONCEPTS

Article 7

Aux termes de la présente loi, il faut entendre par :

1. assurance-qualité : mode d’évaluation interne et externe des


établissements de l’Enseignement Supérieur et Universitaire pour assurer la
bonne gouvernance ;

2. centre de recherche : unité d’appui à l’enseignement caractérisé par les


productions scientifiques des chercheurs dans divers domaines de la vie ;

3. convention scolaire : accord par lequel l’Etat confie la gestion d’une ou


des écoles publiques à un partenaire, personne physique ou morale, sur base
des dispositions négociées et signées conjointement ;

4. déperdition scolaire : le fait pour un élève de ne pas pouvoir arriver à la


fin du cycle pour diverses raisons notamment économiques, socioculturelles
et sécuritaires ;

5. éducation classique : celle qui est organisée et structurée sur base des
normes d’accès et des programmes scolaires conçus par progression des
degrés d’études sanctionnées par un titre scolaire ;

6. éducation de base : ensemble de connaissances et de compétences


essentielles requises pour la vie, principalement la capacité de lecture,
d’écriture, de calcul, d’expression orale et écrite ;

7. éducation non formelle : celle qui vise la récupération et la formation des


enfants, des jeunes et des adultes qui n’ont pas bénéficié des avantages de
l’éducation scolaire en vue de leur insertion dans la société ;

8. éducation pour tous : un des objectifs du millénaire qui consiste à


assurer aux garçons et aux filles les moyens pouvant leur permettre
d’achever le niveau d’études primaires pour être utiles à la société ;

9. éducation scolaire : celle qui est donnée à l’école ;

10. enseignement à distance : technique mise en œuvre pour assurer la


formation à distance au moyen de dispositifs des technologies de
l’information et de la communication ;

11. enseignement national : système éducatif d’un pays considéré dans son
organisation, son fonctionnement et ses moyens de réaliser l’éducation dans
ses différentes formes à tous les niveaux;

12. enseignement ouvert : celui qui n’est soumis à aucune condition d’accès
et a pour objectif d’entretenir les connaissances. Il ne conduit pas à
l’obtention d’un diplôme ;

13. enseignement professionnel : un enseignement technique secondaire ou


supérieur en relation avec le monde de l’entreprise ou de métiers, qui permet
d’acquérir des connaissances et des compétences dans un domaine
professionnel ;

14. enseignement spécial : type de formation adaptée aux surdoués et aux


personnes vivant avec handicap notamment les aveugles, les muets, les
malentendants et les sourds- muets;

15. établissement public : celui qui assure l’enseignement national dans les
conditions définies par la présente loi ;

16. établissement scolaire : école primaire, école secondaire où sont


dispensés les enseignements pour la formation des élèves en vue de leur
instruction et de leur éducation ;

17. établissement d’enseignement maternel : le lieu où est dispensé


l’enseignement préscolaire pour les enfants de 3 à 6 ans non accomplis ;

18. gratuité : la prise en charge par l’Etat des frais de scolarité de


l’éducation de base dans les établissements publics ;

19. habilitation conventionnelle : mode par lequel l’Etat concède à une


personne physique ou morale, au moyen d’un contrat ou d’une convention, la
gestion d’un établissement public d’enseignement ;
20. orientation scolaire et professionnelle : processus d’aide aux élèves
dans le choix de différentes filières d’études et des débouchés
professionnels, en fonction de leurs aptitudes, goûts et intérêts. Elle
concerne également la prise en charge de l’élève et son accompagnement
psychopédagogique ;

21. obligation scolaire : l’obligation pour l’Etat de veiller à ce que tout


enfant soit scolarisé notamment en assurant l’implantation des
infrastructures de proximité, et le devoir pour les parents ou l’autorité
tutélaire d’envoyer l’enfant à l’école ;

22. partenariat éducatif : mode de gestion par lequel l’Etat associe


notamment les comités des parents d’élèves, les promoteurs des écoles
privées agréées, les formations syndicales des enseignants, les confessions
religieuses, les organisations non Gouvernement tales ainsi que les
partenaires bi et multilatéraux pour résoudre les problèmes de l’éducation.

CHAPITRE III : DES OPTIONS FONDAMENTALES

Article 8

Le Gouvernement définit la politique générale de l’enseignement national. Il y


associe les différents partenaires de l’éducation à travers des structures de
consultation dont la création et le fonctionnement sont définis par voie
réglementaire.

Il exécute cette politique conformément aux articles 202 points 22 et 23,


ainsi que 203 point 20 de la Constitution.

Il veille au respect des normes générales applicables à l’ensemble des


établissements de l’enseignement national et fixe la forme et les conditions
d’obtention des titres sanctionnant la fin des cycles d’études.

Article 9
Les options fondamentales de l’enseignement national sont :

1. l’éducation de base pour tous ;

2. l’éducation aux valeurs ;

3. l’éducation physique et sportive ;

4. l’éducation environnementale, la formation au développement durable et


aux changements climatiques ;

5. l’éducation aux technologies de l’information et de la communication ;

6. l’éducation non formelle ;

7. le partenariat en matière d’éducation ;

8. la professionnalisation de l’enseignement et la promotion des


établissements techniques, professionnels, artistiques, d’arts et métiers ;

9. la revalorisation des activités manuelles ;

10. la revalorisation de la fonction enseignante ;

11. la lutte contre les maladies endémiques et épidémiques notamment le


VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose;
12. l’éducation des adultes ;

13. l’utilisation des langues nationales et/ou des langues du milieu comme
médium et discipline d’enseignement et d’apprentissage ;

14. la formation et le recyclage des formateurs ;

15. l’adéquation entre la formation et l’emploi ;

16. l’enseignement à distance ;

17. la lutte contre les violences sexuelles ;

18. les droits de l’homme ;

19. la lutte contre la déperdition et l’inadaptation scolaires ;

20. la lutte contre les discriminations et les inégalités en matière


d’éducation scolaire ;

21. la maîtrise et le contrôle de la science et de la technologie comme


facteurs essentiels de la puissance économique ;

22. la promotion de l’intelligence et de l’esprit critique ;

23. l’éducation permanente.

SECTION 1 : DE L’EDUCATION DE BASE POUR TOUS


Article 10

L’éducation de base pour tous est l’ensemble de connaissances acquises par


l’enfant dès le niveau primaire jusqu’au secondaire général.

Elle s’articule en l’enseignement primaire et les deux premières années du


secondaire.

Elle assure à tous les enfants un socle commun des connaissances et donne à
l’enfant un premier niveau de formation générale.

Article 11

L’éducation de base pour tous vise à satisfaire le besoin d’apprendre des


enfants, des jeunes et des adultes, notamment les besoins d’apprendre à
écrire, à lire, à calculer, à s’exprimer oralement et par des signes, à savoir
résoudre des problèmes et à acquérir le savoir-être, le savoir-faire, le
savoir-faire faire, le savoir-devenir et le sens civique.

Article 12

Pour atteindre l’éducation de base pour tous, tout au long de la vie, l’Etat:

1. garantit la scolarisation primaire obligatoire et gratuite pour tous dans


les établissements publics d’enseignement national, en y consacrant des
ressources humaines, matérielles et financières appropriées ;
2. assure la démocratisation de l’éducation par la garantie du droit à une
éducation de qualité, l’égalité des chances d’accès et de réussite pour tous, y
compris les personnes vivant avec handicaps ;
3. promeut l’éducation physique et sportive, l’éducation non-formelle, la
lutte contre les violences sexuelles et les maladies endémiques et
épidémiques notamment le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose ainsi
que l’utilisation des langues nationales et/ou des langues du milieu.

Article 13

Le programme national de l’éducation de base pour tous est applicable sur


toute l’étendue de la République. Il est enrichi par des apports spécifiques à
chaque milieu.

SECTION 2 : DE L’EDUCATION AUX VALEURS

Article 14

L’enseignement national intègre les valeurs humaines notamment morales,


spirituelles, éthiques, culturelles et civiques.

Cette intégration implique la réhabilitation à chaque niveau de formation des


valeurs, à savoir :

1. la revalorisation de la fonction enseignante ainsi que le renforcement de


la dimension morale et civique dans la formation des formateurs, qui sont des
modèles pour les apprenants et la société en général ;

2. l’insertion de l’homme à former dans son milieu culturel en vue de


promouvoir la diversité et la richesse des cultures locales tout en
développant l’esprit d’initiative et de créativité, le respect mutuel, la
tolérance et la protection de l’environnement ;

3. la sauvegarde et la promotion des valeurs démocratiques, pluralistes et


républicaines en particulier, le patriotisme et le sens de l’intérêt général
ainsi que des droits humains.

SECTION 3 : DE L’EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE


Article 15

L’éducation physique et sportive ainsi que la pratique du sport, selon la


capacité physique de chacun, sont obligatoires dans les établissements
d’enseignement maternel, primaire, secondaire et professionnel.

La pratique de sport est encouragée dans les établissements de


l’enseignement supérieur et universitaire.

Article 16

L’Etat assure la formation du personnel qualifié en matière d’éducation


physique et sportive ainsi qu’en médecine physique.

Il réserve, avec le concours de ses partenaires, des aires appropriées, des


infrastructures adéquates et des équipements adaptés.

SECTION 4 : DE L’ÉDUCATION ENVIRONNEMENTALE, LA FORMATION


AU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Article 17

L’enseignement national assure une éducation environnementale, une


formation au développement durable et aux changements climatiques dans le
but de préparer les élèves, les étudiants et les autres apprenants aux
problèmes de l’équilibre écologique.

SECTION 5 : DE L’ÉDUCATION AUX TECHNOLOGIES DE


L’INFORMATION, DE LA COMMUNICATION ET DE L’ENSEIGNEMENT A
DISTANCE
Article 18

L’enseignement national assure l’éducation aux technologies de l’information


et de la communication en tenant compte des besoins de la société et des
questions éthiques en vue de faire face aux défis présents et futurs dans ce
domaine.

A cet effet, l’Etat promeut l’enseignement à distance.

SECTION 6 : DE L’EDUCATION NON FORMELLE ET POUR ADULTES

Article 19

L’éducation non formelle a pour objectifs de :

1. permettre aux enfants non scolarisés ou déscolarisés en âge de scolarité


de réintégrer l’enseignement classique ;
2. permettre aux jeunes et aux adultes analphabètes de posséder des
connaissances de base en lecture, écriture, calcul et environnement ;
3. assurer aux jeunes et aux adultes récupérés, la formation
professionnelle de qualité selon les besoins d’apprentissage exprimés ;
4. assurer aux adultes une éducation permanente.

SECTION 7 : DU PARTENARIAT EN MATIERE D’EDUCATION

Article 20

Le partenariat en matière d’éducation scolaire est un mode de gestion par


lequel l’Etat associe les différents intervenants pour mettre en commun les
ressources humaines, matérielles et financières.
Il constitue une approche participative visant l’implication des différents
acteurs de l’éducation scolaire dans la conception et la gestion de
l’enseignement national.

L’Etat partage les responsabilités et les tâches pour la réalisation des


objectifs éducatifs communs selon un entendement librement accepté des
droits et devoirs respectifs.

Article 21

Les partenaires éducatifs de l’Etat sont notamment :

1. les parents ;
2. les promoteurs des établissements privés agréés de l’enseignement
national ;
3. les confessions religieuses ;
4. les communautés de base ;
5. les provinces ;
6. les entités territoriales décentralisées ;
7. les entreprises nationales publiques et privées ;
8. les syndicats ;
9. les organisations non Gouvernementales ;
10. les organismes nationaux et internationaux ;
11. les associations socioprofessionnelles à vocation normative, éducative,
scientifique et culturelle ;
12. les partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Article 22

Tout en veillant au respect du principe de souveraineté, le partenariat


s’applique à:

1. tous les aspects du processus éducatif : la conception de la politique


éducative, la gestion pédagogique, la gestion administrative, la gestion
financière et la gestion du patrimoine ;

2. tous les niveaux de l’enseignement national ;

3. l’éducation permanente, l’éducation non formelle, l’enseignement spécial


et la recherche.

Article 23

Les droits et obligations de l’Etat portent notamment sur :

1. la création des établissements publics et l’agrément des établissements


privés d’enseignement national;
2. la définition et l’agrément des programmes d’études ainsi que les normes
générales relatives à l’évaluation et à la sanction des études ;
3. la détermination des principes généraux de l’organisation administrative
des établissements de l’enseignement national ;
4. l’approbation et la prise en charge du budget des établissements publics
de l’enseignement national ;
5. la fixation et le contrôle des normes relatives à l’assurance- qualité ;
6. la détermination des principes généraux en matière d’inspection
administrative, académique, pédagogique, andragogique, financière,
patrimoniale et médicale des établissements de l’enseignement national ;
7. la détermination des titres scolaires et académiques ainsi que
l’entérinement, l’homologation et la reconnaissance des titres ;
8. l’octroi des facilités administratives et fiscales aux promoteurs des
établissements privés d’enseignement, selon les modalités déterminées par
voie réglementaire ;
9. l’appui, par subventions, aux promoteurs des établissements privés
d’enseignement.

Article 24

Les droits et obligations des partenaires sont notamment :

1. la participation active, démocratique et équitable dans les structures


instituées pour le fonctionnement du partenariat ;
2. la contribution au capital humain, civique, culturel, matériel, patrimonial
et financier de l’éducation ;
3. la création des organismes ou associations pour le développement de
différents secteurs de l’enseignement national.

SECTION 8 : DE LA PROMOTION ET DE LA PROFESSIONNALISATION


DE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE, PROFESSIONNEL, D’ARTS ET
METIERS

Article 25

L’enseignement national promeut les établissements techniques, artistiques


et professionnels et favorise la professionnalisation en assurant une
formation orientée vers une culture et un niveau intellectuel compatibles
avec les besoins de la société et l’évolution du monde moderne.

Article 26

Le champ d’application de la professionnalisation couvre la structure de


l’enseignement national au niveau secondaire, supérieur et universitaire, dans
la perspective d’une préparation efficace et efficiente à une meilleure
insertion dans la société.
L’Etat s’engage à promouvoir l’enseignement technique et professionnel en
développant un programme d’essaimage et de financement des
établissements techniques, artistiques et professionnels en fonction des
besoins de l’économie nationale en techniciens, artistes et ouvriers
hautement qualifiés.

SECTION 9 : DE LA MAITRISE ET DU CONTRÔLE DE LA SCIENCE ET DE


LA TECHNOLOGIE COMME FACTEURS ESSENTIELS DE LA PUISSANCE
ECONOMIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Article 27

L’enseignement national assure aux élèves et aux étudiants une formation


intellectuelle leur permettant d’acquérir des connaissances et des
compétences, directement ou indirectement, utiles à la vie en vue de leur
insertion dans le monde en perpétuelle mutation.

Il leur offre aussi des opportunités susceptibles d’exercer et de développer


leur esprit critique et leur créativité.

Article 28

Dans le cadre des missions qui leur sont dévolues par la présente loi, les
écoles secondaires techniques et professionnelles, les instituts supérieurs,
les écoles supérieures et les universités peuvent assurer par voie de
convention, des prestations de services à titre onéreux, exploiter des
brevets et licences et commercialiser les produits de leurs activités
académiques ou scolaires en vue de leur auto financement.

SECTION 10 : DE LA REVALORISATION DES ACTIVITES MANUELLES

Article 29
L’enseignement national fait acquérir aux élèves et aux étudiants le sens et
l’amour du travail bien fait. Pour cela, la revalorisation des activités
manuelles s’impose à l’enseignement primaire, secondaire, supérieur et
universitaire. Les apprenants y sont initiés par des méthodes appropriées.

A cet effet, l’Etat et les partenaires dotent les établissements des


matériels didactiques adéquats.

SECTION 11 : DE LA REVALORISATION DE LA FONCTION


ENSEIGNANTE

Article 30

L’Etat s’engage à revaloriser la fonction enseignante et à respecter le statut


particulier du personnel de l’enseignement national.

SECTION 12 : DE LA LUTTE CONTRE LES MALADIES ENDEMIQUES ET


EPIDEMIQUES

Article 31

L’enseignement national assure une formation initiale et continue en matière


de lutte contre les violences sexuelles et les maladies endémiques et
épidémiques, notamment le VIH/ SIDA, le paludisme et la tuberculose.

SECTION 13 : DE LA LUTTE CONTRE LA DEPERDITION ET


L’INADAPTATION SCOLAIRES

Article 32

L’Etat prend des mesures qui s’imposent pour éradiquer les fléaux de la
déperdition et de l’inadaptation scolaires.
Il promeut en outre des programmes relatifs à l’éducation des adultes, tout
en veillant aux inégalités en matière de l’éducation.

SECTION 14: DE LA LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET LES


INEGALITES EN MATIERE D’EDUCATION SCOLAIRE

Article 33

La lutte contre les discriminations et les inégalités en matière d’éducation


scolaire vise à ouvrir l’accès à l’éducation aux groupes vulnérables et
défavorisés de l’enseignement national.

Il s’agit notamment des :

1. filles et femmes ;
2. orphelins ;
3. déplacés ;
4. pygmées ;
5. enfants dont l’âge est supérieur à la norme fixée par la réglementation
scolaire ;
6. indigents ;
7. personnes vivant avec handicap.

Article 34

L’Etat et ses partenaires s’engagent à lutter contre les discriminations et les


inégalités en matière d’éducation.

A cet effet, l’Etat arrête des dispositions particulières favorables aux


groupes visés à l’article 33 de la présente loi concernant notamment le
recrutement, l’organisation scolaire et académique, les méthodes
d’enseignement et d’évaluation.

SECTION 15 : DE L’EDUCATION PERMANENTE, DE LA FORMATION ET


DU RECYCLAGE DES FORMATEURS

Article 35

L’éducation permanente est assurée tout au long de la vie. Elle constitue l’un
des aspects fondamentaux de l’enseignement national. Elle vise à former les
citoyens de tout âge afin de les aider à entretenir, à renouveler et à
perfectionner leurs connaissances, habiletés et compétences par rapport aux
mutations sociales et aux exigences professionnelles nouvelles.

Article 36

L’Etat fournit à l’enseignement national les supports didactiques nécessaires


pour assurer l’éducation durable.

Il bénéficie de l’appui des partenaires.

Article 37

L’organisation et le fonctionnement de l’éducation permanente sont fixés par


voie règlementaire.

SECTION 16 : DE L’UTILISATION DES LANGUES NATIONALES ET / OU


DES LANGUES DU MILIEU COMME MÉDIUM ET DISCIPLINE
D’ENSEIGNEMENT ET D’APPRENTISSAGE

Article 38
L’enseignement national utilise les langues nationales et du milieu comme outil
dans l’enseignement primaire et comme discipline dans l’enseignement
secondaire, supérieur et universitaire ainsi que dans l’éducation non formelle.

TITRE II : DE LA CREATION ET DE L’AGREMENT DES


ETABLISSEMENTS DE L’ENSEIGNEMENT NATIONAL

CHAPITRE 1 : DE LA CREATION

SECTION 1: DES ETABLISSEMENTS PUBLICS

Paragraphe 1 : Des établissements d’enseignement maternel, primaire,


secondaire et professionnel

Article 39

La création des établissements publics d’enseignement maternel, primaire,


secondaire et professionnel est de la compétence concurrente du pouvoir
central et des provinces, conformément à l’article 203 point 20 de la
Constitution.

Article 40

La création des établissements publics d’enseignement maternel, primaire,


secondaire et professionnel est sanctionnée par l’arrêté du Ministre du
Gouvernement t central ayant l’enseignement dans ses attributions ou du
Gouverneur de province.

L’arrêté susvisé tient compte du plan général et des plans locaux de


développement de l’enseignement national.
Paragraphe 2 : Des établissements de l’enseignement supérieur et
universitaire

Article 41

La création des établissements publics d’enseignement supérieur et


universitaire est de la compétence du pouvoir central et des provinces,
conformément à l’article 203 point 20 de la Constitution.

Elle est soumise aux normes établies en la matière par le pouvoir central
conformément à l’article 202 point 23 de la Constitution.

Article 42

La création des établissements publics d’enseignement supérieur et


universitaire est sanctionnée par un Décret du Premier Ministre délibéré en
conseil des Ministres sur proposition du Ministre ayant l’enseignement
supérieur et universitaire dans ses attributions.

Lorsque l’initiative émane de la province, l’acte de création proposé par le


Gouverneur de province est sanctionné par le Décret du Premier Ministre
délibéré en conseil des Ministres suivant la procédure prévue à l’alinéa
précédent.

L’acte susvisé tient compte du plan général et des plans locaux de


développement de l’enseignement national.

Paragraphe 3 : Des établissements publics de l’éducation non formelle

Article 43

La création des établissements d’éducation non formelle est de la


compétence concurrente du pouvoir central et des provinces.

Elle tient compte du plan général et des plans locaux de développement de


l’enseignement national.

Article 44

La création des établissements d’éducation non formelle est sanctionnée


concurremment par un arrêté du Ministre du Gouvernement Central ayant
l’éducation non formelle dans ses attributions ou du Gouverneur de province.

SECTION 2 : DES ETABLISSEMENTS PRIVES

Paragraphe 1 : Des établissements d’enseignement maternel, primaire,


secondaire et professionnel

Article 45

Toute personne physique ou morale, congolaise ou étrangère qui présente les


garanties civiques, juridiques, financières, matérielles, morales,
pédagogiques, andragogiques, administratives et environnementales définies
aux articles 49 à 52 de la présente loi peut créer un établissement privé
d’enseignement maternel, primaire, secondaire ou professionnel.

Paragraphe 2 : Des établissements d’enseignement supérieur et universitaire

Article 46

Toute personne physique ou morale de nationalité congolaise ou étrangère


peut créer un établissement d’enseignement supérieur ou universitaire dans
les conditions prévues aux articles 49 à 52 de la présente loi.
Paragraphe 3 : Des établissements d’éducation non formelle

Article 47

Les dispositions de l’article 45 ci-dessus s’appliquent mutatis mutandis aux


établissements d’éducation non formelle.

Article 48

Les modalités d’application des articles 45 à 47 de la présente loi sont fixées


par voie réglementaire.

Paragraphe 4 : Des garanties

Article 49

Par garanties juridiques et civiques, il faut entendre :

1. pour la personne morale :

a. avoir une personnalité juridique ;


b. n’avoir pas été condamné pour crimes économiques, les dix dernières
années ;
c. se conformer aux lois de la République ;
d. disposer d’un personnel de gestion qualifié ayant une expérience d’au
moins cinq ans dans le domaine de l’éducation.
2. pour la personne physique :

a. être âgé d’au moins 30 ans ;


b. présenter une attestation de bonne conduite, vie et mœurs ;
c. se conformer aux lois de la République ;
d. jouir des droits civiques ;
e. disposer d’un personnel de gestion qualifié ayant une expérience d’au
moins cinq ans dans le domaine de l’éducation ;
f. n’avoir pas été condamné pour crimes économiques ou pour toute autre
infraction intentionnelle.

Article 50

Par garanties financières et matérielles, il faut entendre :

1. l’existence des infrastructures viables ainsi que des matériels


didactiques propres et appropriés ;

2. le dépôt à terme de six mois dans une institution bancaire ou financière


de la République Démocratique du Congo de la somme nécessaire au
fonctionnement de l’établissement d’enseignement ainsi qu’à la paie du
personnel enseignant et administratif pendant une année au moins ;

3. la détention du titre de propriété du site et des bâtiments destinés à


accueillir l’établissement d’enseignement ou le cas échéant, d’un contrat de
bail d’immeuble dument légalisé d’une durée minimum de 6 ans ;

4. l’attestation indiquant la superficie du site conforme à la norme de 5 m²


au moins par élève ou étudiant.

Article 51
Par garanties environnementales, il faut entendre la détention de
l’attestation de l’étude d’impact environnemental et social du lieu
d’implantation de l’établissement.

Article 52

Les garanties d’encadrement moral, pédagogique, andragogique, académique


et administratif se rapportent :

1. à la possibilité d’offrir aux élèves, étudiants, apprenants et au


personnel, un milieu éducatif susceptible de promouvoir la formation de
l’esprit familial et démocratique, la conscience nationale, la fierté de leur
identité culturelle et la dignité humaine ;

2. au dossier du personnel enseignant, andragogue et administratif


permanent, qualifié et compétent ;

3. à la conformité aux structures et au programme de l’enseignement


national ;

4. au respect des minima et maxima des effectifs d’élèves, étudiants,


apprenants et administratifs répondant aux normes pédagogiques,
andragogiques et académiques fixées par voie réglementaire.

SECTION 3 : DES ETABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SPECIAL

Paragraphe 1 : Des établissements publics

Article 53
La création des établissements d’enseignement spécial maternel, primaire,
secondaire et professionnel est de la compétence concurrente du Ministre
du Gouvernement central ayant ce type d’enseignement dans ses attributions
et du Gouverneur de province.

L’acte de création est sanctionné par un arrêté du Ministre du Gouvernement


central ayant l'enseignement national dans ses attributions ou du Gouverneur
de province.

Article 54

Les dispositions de l’alinéa 1er de l’article 53 ci-dessus sont applicables


mutatis mutandis aux établissements publics d’enseignement spécial,
supérieur et universitaire.

Paragraphe 2 : Des établissements privés

Article 55

Toute personne physique ou morale présentant les garanties telles que


définies aux articles 49 à 52 de la présente loi est libre de créer un
établissement privé d’enseignement spécial d’éducation non formelle.

CHAPITRE II : DE L’AGREMENT DES ETABLISSEMENTS PRIVES


D’ENSEIGNEMENT NATIONAL

SECTION 1: DES ETABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT MATERNEL,


PRIMAIRE, SECONDAIRE ET PROFESSIONNEL

Article 56

L’agrément d’un établissement d’enseignement maternel, primaire, secondaire


et professionnel est subordonné à :

1. une demande écrite adressée, sous peine de nullité, au Ministre du


Gouvernement central ayant l’enseignement maternel, primaire, secondaire et
professionnel dans ses attributions ou au Gouverneur de province;

2. une enquête dont les conditions sont définies aux articles 49 à 52 de la


présente loi.

Il est sanctionné par un arrêté du Ministre du Gouvernement central ayant


l’enseignement maternel, primaire, secondaire et professionnel dans ses
attributions ou du Gouverneur de province.

Article 57

L’agrément prévu à l’article 56 peut donner lieu à une subvention à des


facilités ou avantages particuliers à déterminer par voie réglementaire.

A cet effet, l’Etat privilégie les établissements organisant des filières


d’études professionnelles, techniques et technologiques.

L’agrément d’un établissement a pour conséquence la reconnaissance


officielle du niveau d’études ainsi que des pièces et titres scolaires délivrés
par l’établissement.

Article 58

L’agrément est retiré lorsque les conditions d’ouverture et de


fonctionnement de l’établissement ne répondent plus aux normes définies par
l’Etat ou s’il est établi qu’il a été obtenu de façon irrégulière.

Le retrait de l’agrément entraîne la fermeture de l’établissement.


Le Ministre du Gouvernement central ayant l’enseignement dans ses
attributions ou le Gouverneur de province prend les mesures nécessaires
dans l’intérêt des élèves.

Article 59

Tout établissement d’enseignement agréé est soumis au contrôle des


pouvoirs publics.

Ce contrôle concerne notamment :

1. le respect de la Constitution et des lois de la République ;


2. le respect permanent des conditions d’ouverture et de fonctionnement ;
3. la sauvegarde de bonnes mœurs ;
4. le niveau des études et leur conformité au programme de l’enseignement
national.

SECTION 2 : DES ETABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


ET UNIVERSITAIRE

Article 60

L’agrément d’un établissement privé de l’enseignement supérieur et


universitaire est subordonné :

1. à une demande écrite adressée au Ministre ayant l’enseignement


supérieur et universitaire dans ses attributions ou au Gouverneur de province
;
2. à une enquête de viabilité dont les éléments sont définis aux articles 45
à 52 de la présente loi, sans préjudice des conditions spécifiques prévues
par des textes réglementaires ;
3. au fonctionnement effectif pendant au moins trois ans de manière
continue.

Il est sanctionné par un Décret du Premier Ministre délibéré en conseil des


ministres sur proposition du Ministre ayant l’enseignement supérieur et
universitaire dans ses attributions.

Article 61

L’agrément prévu à l’article 60 peut donner lieu à des avantages ou à une


subvention de l’établissement.

A cet effet, l’Etat privilégie les filières d’études professionnelles,


techniques et technologiques.

L’agrément a pour conséquence la reconnaissance officielle du niveau


d’études ainsi que des pièces et titres académiques délivrés par
l’établissement.

Article 62

Les dispositions des articles 56 à 58 de la présente loi s’appliquent, mutatis


mutandis, aux établissements d’enseignement supérieur et universitaire.

SECTION 3 : DES ÉTABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SPÉCIAL

Article 63

L’agrément des établissements privés d’enseignement spécial est régi par les
mêmes dispositions que celles prévues aux articles 57 à 61 relatifs
respectivement à l’enseignement maternel, primaire, secondaire et
professionnel ainsi qu’à l’enseignement supérieur et universitaire

SECTION 4 : DES ETABLISSEMENTS D’EDUCATION NON FORMELLE

Article 64

L’agrément des établissements privés d’éducation non formelle est accordé à


la suite d’une autorisation préalable d’ouverture du Ministre du
Gouvernement central ayant ce secteur dans ses attributions ou du
Gouverneur de province.

Article 65

L’agrément d’un établissement d’éducation non formelle n’est obtenu qu’à la


suite de :

1. une demande écrite adressée au Ministère ayant ce secteur dans ses


attributions ou au gouverneur de province;
2. une enquête de viabilité.

Article 66

L’enquête visée à l’article 65 porte sur :

1. les conditions d’hygiène et de salubrité des locaux;


2. les garanties juridiques, civiques, financières, morales, pédagogiques,
andragogiques, matérielles et environnementales présentées par le
promoteur et le personnel préposé à l’éducation ;
3. les qualifications suffisantes du personnel éducatif pour le niveau de
formation requis ;
4. le matériel didactique nécessaire à l’exécution du programme de
formation.

Article 67

Les dispositions des articles 57 et 58 de la présente loi s’appliquent, mutatis


mutandis, aux établissements d’éducation non formelle.

TITRE III : DE L’ORGANISATION ET DU FONCTIONNEMENT DE


L’ENSEIGNEMENT NATIONAL

CHAPITRE I : DE L’ORGANISATION

SECTION 1: DES STRUCTURES

Article 68

L’enseignement national comprend deux structures, à savoir l’enseignement


formel et l’éducation non formelle.

L’enseignement formel est dispensé sous forme d’enseignement classique et


d’enseignement spécial.

L’éducation non formelle est donnée sous forme d’activités assurées dans des
établissements spéciaux et dans des centres de formation.

Sous-section 1: De l’enseignement formel

Paragraphe 1 : De l’enseignement formel de type classique


Article 69

L’enseignement national de type classique est organisé en :

1. enseignement maternel ;
2. enseignement primaire ;
3. enseignement secondaire ;
4. enseignement supérieur et universitaire.

Article 70

L’enseignement maternel a pour but d’assurer l’épanouissement de la


personnalité de l’enfant par une action éducative en harmonie avec le milieu
familial, social et environnemental.

Il concourt essentiellement à l’éducation sensorielle, motrice et sociale de


l’enfant et à l’éveil de ses facultés intellectuelles.

Il le prépare à accéder à l’enseignement primaire.

Article 71

L’enseignement maternel est organisé en cycle unique de trois ans.

Il accueille les enfants de trois ans révolus à six ans non accomplis.

Article 72
L’enseignement primaire assure une formation de base et générale. Il est
obligatoire et gratuit.

Sa durée est de six ans.

L’obligation scolaire non exécutée par les parents ou tuteurs devenus


défaillants se transmet aux pouvoirs publics à travers leurs structures
appropriées.

Article 73

L’enseignement primaire a pour mission notamment de préparer l’enfant à :

1. s’intégrer utilement dans la société en lui apprenant à lire, à écrire, à


calculer et à s’exprimer;
2. poursuivre des études ultérieures.

Article 74

L’enseignement primaire est organisé en deux cycles de trois ans chacun.

Est admis, en première année du cycle élémentaire de l’enseignement


primaire, tout enfant qui aura atteint l’âge de six ans révolus à la date de la
rentrée scolaire ou au plus tard trois mois après cette date.

Article 75

Toute personne âgée de plus de 18 ans qui n’a pas pu accéder à


l’enseignement primaire à la suite de la défaillance de ses parents ou tuteurs,
ou pour toute autre raison, peut bénéficier à tout moment de cette
formation assurée sous la forme d’éducation non formelle.
Article 76

Dans tous les cas, la gratuité de l’éducation de base n’exonère pas les
parents des frais de prise en charge ordinaires de leurs enfants, découlant
des effets de la filiation ou de la parenté tels que prescrits par les articles
648, 716 et suivants du code de la famille.

La gratuité s’applique également aux manuels et fournitures scolaires.

Article 77

La gratuité de l’éducation de base ne s’applique pas aux établissements privés


agréés.

Article 78

L’enseignement secondaire a pour but de faire acquérir à l’élève les


connaissances générales et spécifiques afin de lui permettre d’appréhender
les éléments du patrimoine culturel national et international.

Il a pour mission de développer en l’élève l’esprit critique, la créativité et la


curiosité intellectuelle et de le préparer soit à l’exercice d’un métier ou d’une
profession, soit à la poursuite des études supérieures et/ou universitaires s’il
en manifeste l’intérêt et en a les aptitudes.

Article 79

L’enseignement secondaire comprend le secondaire général, les humanités


générales, les humanités techniques et professionnelles.
Le secondaire général est organisé en cycle de deux ans. Il est gratuit.
Les humanités générales s’organisent en deux ans de cycle inférieur et deux
ans de cycle supérieur.

Les humanités techniques et professionnelles s’organisent en cycle court et


cycle long. La durée du cycle court et du cycle long est respectivement de
trois et de quatre ans.

Article 80

La formation technique et professionnelle a pour mission de former les


techniciens qualifiés en étroite adéquation avec les besoins réels de
l’économie locale et nationale.

Elle comprend :

1. les écoles ou instituts de formation technique ou professionnelle d’une


durée d’études de quatre ans comprenant les périodes de stage ;

2. les écoles normales d’instituteurs d’une durée d’études de quatre ans


comprenant les périodes de stage ;

3. les écoles ou instituts d’enseignement médical d’une durée d’études de


quatre ans comprenant les périodes de stage.

Article 81

L’organisation des humanités techniques et professionnelles est fixée par


voie réglementaire. Elle porte notamment sur :

1. les filières de l’enseignement technique et professionnel relevant de


divers secteurs de l’emploi ;
2. les dispositions relatives à la transversalité entre filières notamment :
méthodes, équivalences et passerelles ;
3. les modalités d’élaboration, de validation et d’évaluation de leurs
programmes d’études ;
4. les dispositions relatives à la certification en fin de cycle.

Article 82

Les enfants déscolarisés au niveau primaire ou secondaire sont orientés vers


les écoles de formation professionnelle où ils bénéficient d’une formation
personnalisée et/ou spécifique dans les établissements spécialisés.

Article 83

L’établissement d’enseignement maternel, primaire, secondaire ou


professionnel porte la dénomination qui figure dans l’acte de sa création ou
de son agrément.

Article 84

L’année scolaire de l’enseignement maternel, primaire, secondaire et


professionnel compte au minimum 180 jours de classe et au maximum 222
jours totalisant le minimum de 900 heures de présence effective à l’école,
périodes de révision et d’examens comprises.

Article 85

Les établissements publics de l’enseignement supérieur et universitaire sont


des personnes morales de droit public placées sous la tutelle du ministre
ayant l’enseignement supérieur et universitaire dans ses attributions.
Ils jouissent d’une autonomie de gestion académique, scientifique,
administrative, financière et patrimoniale.

Les établissements d’enseignement supérieur et universitaire dont la gestion


relève du droit privé sont des établissements d’utilité publique. A ce titre,
l’Etat leur accorde des subsides pour leurs dépenses de fonctionnement
et/ou d’investissement.

Les modalités d’octroi de ces subsides sont fixées par voie réglementaire.

Ils sont placés sous le contrôle du Ministre ayant l’enseignement supérieur et


universitaire dans ses attributions.
Article 86

L’enseignement supérieur et universitaire a pour mission de:


1. promouvoir l’esprit d’initiative et de créativité en vue de rendre service
à la communauté ;
2. doter le pays des cadres supérieurs ;
3. contribuer au développement de la société par une recherche
scientifique organisée en fonction de ses problèmes ;
4. promouvoir la culture nationale tant par la sauvegarde et la valorisation
de ses traditions que par la diffusion des nouvelles connaissances ;
5. promouvoir l’écrit et la lecture par la revalorisation des supports de la
mémoire collective.

Article 87

L’enseignement supérieur et universitaire comprend les instituts supérieurs,


les écoles supérieures et les universités.

De l’enseignement supérieur
Article 88

L’enseignement supérieur a pour mission de former les cadres de haut niveau,


spécialisés pour l’exercice d’une profession ou d’un métier, notamment dans
les secteurs prioritaires qui sont l’éducation, la santé, l’agriculture, la
technologie, la gestion et les arts.

Article 89

L’enseignement supérieur comprend :

1. les instituts supérieurs techniques ;


2. les instituts supérieurs techniques artistiques ;
3. les instituts supérieurs technologiques ;
4. les instituts supérieurs pédagogiques ;
5. les instituts supérieurs pédagogiques et techniques ;
6. les écoles supérieures.

a. 1. Des instituts supérieurs techniques, artistiques et technologiques

Article 90

Les instituts supérieurs techniques, artistiques et technologiques ont pour


mission de :

1. former des cadres spécialisés dans le domaine des techniques et


technologies appliquées notamment dans les secteurs de la santé, de
l’agriculture, de l’éducation, de la gestion, des arts, des métiers, des
bâtiments, des travaux publics et de l’industrie;
2. organiser la recherche en vue de l’adaptation des techniques et
technologies nouvelles aux conditions spécifiques du pays ;
3. encourager la promotion et le rayonnement des arts et des métiers.

a. 2. Des instituts supérieurs pédagogiques

Article 91

Les instituts supérieurs pédagogiques ont pour mission de :


1. former les enseignants qualifiés du secondaire dans toutes les disciplines
de formation générale, technique, artistique et professionnelle ;
2. organiser la recherche dans le domaine de la pédagogie appliquée afin
d’améliorer la qualité de l’enseignement maternel, primaire, secondaire et
professionnel ;
3. vulgariser les résultats de la recherche notamment par la production et
la diffusion des manuels scolaires adaptés.

a. 3. Des écoles supérieures

Article 92

L’école supérieure est un établissement d’enseignement supérieur qui recrute


ses étudiants par concours ou sur titre et assure des formations de haut
niveau dans un vaste éventail de disciplines.

Article 93

Les écoles supérieures ont pour mission de :

1. former des cadres de haut niveau dans divers secteurs en fonction des
besoins réels de la société ;
2. organiser la recherche appliquée, orientée vers des solutions aux
problèmes spécifiques des domaines de leur création ;

3. assurer les services à la communauté.

Article 94

Les modalités d’organisation et de fonctionnement des écoles supérieures


sont fixées par décret du Premier ministre délibéré en conseil des ministres,
sur proposition du ministre ayant l’enseignement supérieur et universitaire
dans ses attributions.

a. De l’enseignement universitaire

Article 95

L’enseignement universitaire a pour mission de :


1. former des cadres de conception capables de contribuer à la
transformation qualitative de la société ;
2. contribuer à l’évolution de la science par l’organisation de la recherche
fondamentale et appliquée orientée vers le développement ;
3. assurer et promouvoir la diffusion des résultats de la recherche.

La recherche fondamentale et appliquée est produite dans les facultés ou


centres rattachés à l’établissement comme unités d’appui à l’enseignement.

b. Des services spécialisés

Article 96
Les établissements d’enseignement supérieur et universitaire bénéficient de
l’appui technique des services spécialisés du ministère ayant l’enseignement
supérieur et universitaire dans ses attributions.

Les services spécialisés visés à l’alinéa premier sont :

1. la commission permanente des études ;


2. le centre interdisciplinaire pour le développement et l’éducation
permanente ;
3. le collège de commissaires aux comptes ;
4. les presses universitaires ;
5. le centre de linguistique théorique et appliquée.

La création, la mission, l’organisation et le fonctionnement desdits services


sont déterminés par un Décret du Premier ministre sur proposition du
Ministre ayant l’enseignement supérieur et universitaire dans ses
attributions.

Paragraphe 2 : Des dispositions communes

Article 97

Les études à l’enseignement supérieur et universitaire sont organisées en


cycles et filières.

Les filières d’études sont subdivisées en options et orientations, selon le cas.

Les instituts supérieurs organisent un ou deux cycles.

Les écoles supérieures et les universités en organisent deux ou trois.


Le personnel scientifique œuvrant dans les instituts supérieurs ou dans les
écoles supérieures peut accéder à un troisième cycle à caractère technique
ou pédagogique sous l’autorité scientifique exclusive d’une université
congolaise ou étrangère dans le cadre de la coopération entre les
universités publiques et privées et les instituts supérieurs.

Article 98

Il est institué le système Licence – Maîtrise – Doctorat.

Ce système a pour finalité de :

1. harmoniser le cursus de l’enseignement supérieur et universitaire ;


2. favoriser la mobilité du personnel enseignant et des étudiants à l’échelle
mondiale.

Les trois cycles ont une durée de 3 ans pour la licence, 2 ans pour la Maîtrise
et 3 à 5 ans pour le Doctorat.

L’organisation, le fonctionnement et les modalités pratiques de mise en


œuvre de ce système sont déterminés par voie règlementaire.

Article 99

L’année académique compte deux semestres de 15 semaines chacun


comprenant les activités d’enseignement-apprentissage effectif, les travaux
pratiques, les stages et les évaluations.

Article 100
Les diplômés de chaque cycle sont revêtus du grade dont les appellations
sont fixées par un Décret du Premier Ministre délibéré en conseil des
ministres sur proposition du Ministre ayant l’enseignement supérieur et
universitaire dans ses attributions après avis du Conseil académique
supérieur.

Article 101

Nul n’est admis dans un établissement d’enseignement supérieur ou


universitaire, s’il n’est porteur d’un titre sanctionnant la fin d’études
secondaires ou d’un titre équivalent et s’il ne remplit les autres conditions
d’admission fixées par des textes réglementaires.

Article 102

Les établissements d’enseignement supérieur et universitaire portent la


dénomination qui figure dans les actes de leur création ou de leur agrément.

Article 103

Le chef d’établissement d’enseignement supérieur ou universitaire est


dénommé :

1. Directeur Général, au niveau des instituts supérieurs et des écoles


supérieures;

2. Recteur, au niveau des universités.

Article 104

Lorsque la gestion des établissements publics de l’enseignement national


résulte d’une habilitation conventionnelle, celle-ci est appelée « Convention
de gestion des établissements publics d’enseignement national », et les
établissements scolaires y assujettis sont appelés « écoles conventionnées
».

Article 105

L’acte d’habilitation détermine les conditions de gestion des établissements


publics d’enseignement national. Ces conditions doivent être conformes aux
exigences de l’intérêt général visées par la présente loi telles que spécifiées
dans le cahier des charges établi à cet effet.

Article 106

Il est institué, au niveau du Gouvernement central, un cadre interministériel


de planification et d’évaluation de l’enseignement national dénommé : «
Conseil national de l’enseignement ».

Le Conseil national de l’enseignement a pour mission de :


1. étudier tous les problèmes relatifs à l’enseignement national ;
2. émettre les avis et proposer les solutions aux problèmes étudiés ;
3. procéder périodiquement à l’évaluation de la mise en œuvre, de
l’exécution des solutions proposées et s’assurer ainsi de la qualité de
l’enseignement national ;
4. évaluer les résultats du partenariat éducatif.

La composition, l’organisation et le fonctionnement ainsi que les attributions


du Conseil national de l’enseignement sont déterminés par Décret du Premier
Ministre délibéré en conseil des ministres.

Paragraphe 3 : De l’enseignement spécial

Article 107
L’enseignement spécial est organisé en faveur des groupes vulnérables et
des catégories socioprofessionnelles spécifiques, en fonction de leurs
besoins particuliers.

Article 108

L’enseignement spécial est assuré soit dans des établissements spécialisés,


soit dans des classes spéciales incorporées dans les écoles, ou par
l’intégration des apprenants en situation d’handicap dans les classes
existantes des écoles ordinaires à tous les niveaux d’enseignement.

Il prépare les apprenants à la vie, développe leurs aptitudes physiques,


intellectuelles, morales et professionnelles.

Il favorise leur insertion sociale et leur intégration ou réintégration dans la


vie professionnelle.

Article 109

Les structures de l’enseignement spécial visent à faire acquérir aux


apprenants des connaissances et des compétences, à les entretenir et les
perfectionner.

Article 110

L’Etat s’engage à créer des conditions favorables à l’épanouissement des


enfants surdoués à travers l’élaboration d’un programme spécial d’études aux
différents niveaux de l’enseignement national.

Article 111
L’aménagement des infrastructures, des établissements spéciaux et des
classes spéciales tient compte de la condition physique spécifique des élèves
et/ou des étudiants vivant avec handicap ou ayant des besoins éducatifs
spéciaux.

L’Etat s’engage à apporter assistance aux personnes vivant avec handicap.

Sous-section 2 : De l’éducation non formelle

Article 112

L’éducation non formelle comporte des activités ci-après : le rattrapage


scolaire, l’alphabétisation, l’apprentissage, la formation professionnelle ainsi
que l’éducation professionnelle et permanente.

Article 113

L’éducation non formelle est assurée dans les établissements spéciaux,


incorporée dans les écoles aux niveaux primaire, secondaire, professionnel,
supérieur et universitaire ainsi que dans des centres de formation.

Elle prépare les apprenants à la vie, développe leurs aptitudes physiques,


intellectuelles, morales et professionnelles.

Elle favorise leur insertion sociale et leur intégration ou réintégration dans


la vie sociale et professionnelle.

Paragraphe 1 : Du rattrapage scolaire

Article 114
Le rattrapage scolaire a pour but de :

1. assurer une insertion des enfants en âge de scolarité primaire ainsi que
la réinsertion scolaire de ceux qui ont connu une rupture de leur cycle
primaire afin d’acquérir les connaissances, les compétences et les aptitudes
pour le bien-être individuel et collectif ;
2. faire acquérir à l’enfant les capacités de s’épanouir sur le plan
intellectuel et professionnel ;
3. amener l’enfant à s’intégrer utilement et harmonieusement dans la
société ;
4. aider l’enfant à poursuivre les études ultérieures.

Article 115

Le rattrapage scolaire est organisé en un cycle de 3 années. Il correspond à


la formation de base dispensée au niveau primaire de l’enseignement formel.

Article 116

L’année de formation en rattrapage scolaire comporte au minimum 190 et au


maximum 200 jours de classe, totalisant 852 heures de participation
effective aux cours.

Paragraphe 2 : De l’alphabétisation

Article 117

L’alphabétisation se subdivise en alphabétisation scolarisante pour les jeunes


et en alphabétisation fonctionnelle pour les adultes.

Article 118
L’alphabétisation scolarisante a pour but de faire acquérir à l’apprenant les
compétences de lecture, de calcul, d’écriture et d’éducation
environnementale en vue de l’amener à l’apprentissage d’un métier de son
choix.

Elle est organisée en un niveau de trois cycles de 9 mois chacun sanctionné


par un certificat.

Article 119

L’alphabétisation fonctionnelle a pour but de faire acquérir à l’apprenant,


outre les compétences traditionnelles de lecture, de calcul et d’écriture, des
notions relatives au métier qu’il exerce pour le rendre plus performant en
vue d’une meilleure auto-prise en charge et une active participation au
développement de son environnement socio-économique.

Elle est organisée en un cycle unique, ne dépassant pas 12 mois, sanctionné


par un certificat.

Paragraphe 3 : De l’apprentissage professionnel

Article 120

L’apprentissage professionnel a pour but de faire acquérir à l’apprenant des


compétences professionnelles dans un métier donné sur base des
référentiels et des modules appropriés.

Article 121

Est admise en apprentissage professionnel toute personne ayant atteint le


dernier niveau d’éducation de base ou détenant un certificat
d’alphabétisation.
Article 122

La durée de l’apprentissage professionnel varie entre un et trois ans selon


l’option choisie.

L’apprentissage professionnel est sanctionné par un certificat d’aptitude


professionnelle.

Paragraphe 4 : De la formation professionnelle

Article 123

La formation professionnelle a pour but de former l’ouvrier qualifié et le


praticien aptes à travailler dans le secteur tant public que privé ou pour leur
propre compte.

La durée de la formation professionnelle est de 1 à 4 ans selon les filières


d’études.

Paragraphe 5 : De l’éducation pour adultes

Article 124

L’éducation pour adultes comprend :

1. l’éducation permanente;

2. l’éducation promotionnelle qui donne accès à une formation qualifiante.


Paragraphe 6 : De l’enseignement spécial

Article 125

L’enseignement spécial a pour but d’assurer l’éducation scolaire aux groupes


vulnérables et supposés marginalisés ainsi qu’aux catégories sociales
spécifiques.

Il vise l’insertion socio-professionnelle desdits groupes par l’acquisition des


outils fondamentaux et des compétences nécessaires en fonction de leurs
besoins particuliers.

SECTION 2 : DE L’ADMINISTRATION ET DES ORGANES

Paragraphe 1 : De l’administration

Article 126

L’administration de l’enseignement maternel, primaire, secondaire et


professionnel comprend l’administration centrale, provinciale et locale ainsi
que la direction de l’établissement.

Paragraphe 2 : Des organes d’administration de l’enseignement maternel,


primaire, secondaire et professionnel

Article 127

Les organes d’administration de l’enseignement maternel, primaire,


secondaire et professionnel sont :
1. le ministère du Gouvernement ayant l’enseignement dans ses attributions
;

2. le ministère provincial compétent ;

3. les entités territoriales décentralisées ;

4. les structures de gestion des établissements publics conventionnés de


l’enseignement national ;

5. le comité provincial ;

6. la commission provinciale ;

7. le conseil de gestion scolaire de l’établissement ;

8. la direction de l’établissement scolaire ;

9. le comité scolaire des parents ;

10. le comité des élèves.

Leurs missions et rôles sont définis par voie réglementaire.

Article 128

Les modalités de création, d’organisation et de fonctionnement ainsi que les


attributions des structures de gestion des établissements publics
conventionnés de l’enseignement maternel, primaire, secondaire et
professionnel sont définis par un arrêté du Ministre du Gouvernement
central ayant ce secteur d’activités dans ses attributions.

Paragraphe 3 : Des organes d’administration de l’enseignement supérieur et


universitaire

Article 129

Les organes d’administration de l’enseignement supérieur et universitaire


sont :

1. le ministère du Gouvernement central ayant l’enseignement supérieur et


universitaire dans ses attributions ;

2. le conseil académique supérieur ;

3. le conseil d’administration des universités ;

4. le conseil d’administration des instituts supérieurs techniques,


artistiques et technologiques ;

5. le conseil d’administration des instituts supérieurs pédagogiques ;

6. le conseil d’administration des écoles supérieures ;

7. le conseil de l’enseignement supérieur et universitaire privé agréé ;

8. le conseil de l’établissement ;

9. le comité de gestion ;
10. le recteur ou le directeur général selon le cas ;

11. le conseil de faculté ou de section ;

12. le conseil de département.

L’organisation et le fonctionnement de ces organes sont déterminés par


l’ordonnance du Président de la République.

Paragraphe 4 : Des organes de l’éducation non formelle

Article 130

Les organes de l’éducation non formelle sont :

1. la commission interministérielle de concertation et d’harmonisation des


curricula ;

2. le ministère du Gouvernement central ayant la coordination de


l’éducation non formelle dans ses attributions ;

3. le ministère provincial ayant ce secteur dans ses attributions ;

4. le comité de gestion du centre ;

5. le chef de centre.
La composition et l’organisation de ces organes sont déterminées par voie
réglementaire.

CHAPITRE II : DU FONCTIONNEMENT

Article 131

L’enseignement national est un service public assuré dans des établissements


publics et privés agréés.

SECTION 1 : DES ETABLISSEMENTS PUBLICS ET PRIVES AGREES

Paragraphe 1 : Des établissements publics de l’enseignement maternel,


primaire, secondaire et professionnel

Article 132

Les établissements publics de l’enseignement maternel, primaire, secondaire


et professionnel sont gérés, soit directement par les pouvoirs publics, soit
par les privés, personnes physiques ou morales, ayant un mandat suivant les
modalités déterminées par la présente loi.

Article 133

La gestion des établissements publics est directe si les pouvoirs publics en


assurent le fonctionnement avec leurs propres ressources humaines,
matérielles et financières.

Article 134
La gestion des établissements publics est indirecte si les pouvoirs publics
concluent une convention de gestion avec une personne privée, physique ou
morale, dans le cadre du partenariat éducatif adopté comme stratégie et
mode de gestion.

Article 135

La gestion indirecte requiert des pouvoirs publics notamment la gestion du


patrimoine, la prise en charge du personnel enseignant, du fonctionnement
des établissements et des bureaux gestionnaires.

Article 136

Les dispositions des articles 132 à 135 de la présente loi s’appliquent mutatis
mutandis aux établissements publics de l’enseignement supérieur et
universitaire

Paragraphe 2 : Des établissements privés agréés

Article 137

Les établissements privés agréés de l’enseignement supérieur et


universitaire sont des personnes morales de droit privé poursuivant une
mission d’utilité publique.

Article 138

Les établissements d’enseignement privés agréés sont gérés par leurs


promoteurs et soumis au contrôle des pouvoirs publics.

Les modalités de leur fonctionnement sont déterminées par leurs statuts.


SECTION 2 : DES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS ET PRIVÉS AGRÉÉS
D’ÉDUCATION NON FORMELLE

Paragraphe 1 : Des établissements publics

Article 139

Les établissements publics de l’éducation non formelle sont des services


socio-éducatifs créés et gérés par les pouvoirs publics.

Les modalités de leur fonctionnement sont déterminées par voie


réglementaire.

Paragraphe 2 : Des établissements privés agréés

Article 140

Les établissements privés agréés de l’éducation non formelle sont des


services socio-éducatifs créés et gérés par les privés.

Ils sont soumis au contrôle des pouvoirs publics.

Les modalités de leur fonctionnement sont déterminées par leurs statuts.

SECTION 3 : DES DISPOSITIONS COMMUNES AUX ÉTABLISSEMENTS


PUBLICS ET PRIVES AGREES

Article 141
Tout établissement d’enseignement national accueille, sans distinction
d’origine, de religion, de race, de sexe, d’ethnie, d’opinion, tout élève ou
étudiant remplissant les conditions déterminées par la présente loi.

Article 142

Aucun établissement d’enseignement national ne peut ouvrir une nouvelle


classe, une nouvelle section, une nouvelle faculté ou option, sans l’autorisation
préalable du Ministre du Gouvernement t central ayant l’éducation dans ses
attributions ou du Gouverneur de province selon le cas.

Article 143

Le Ministre de l’enseignement supérieur et universitaire réglemente le


fonctionnement des établissements, des centres de recherche y rattachés
et des services spécialisés.

Chaque établissement public ou privé de l’enseignement maternel, primaire,


secondaire et professionnel ainsi que d’éducation non formelle élabore son
règlement intérieur conformément aux directives et instructions de
l’autorité compétente.

Article 144

Lorsque les conditions de création d’un établissement d’enseignement


national ont été entachées d’irrégularités ou que celles d’organisation et de
fonctionnement ne sont plus remplies, l’autorité compétente procède à la
fermeture temporaire ou définitive.

En cas de fermeture définitive de l’établissement, l’autorité compétente


répartit, s’il y a lieu, les élèves ou les étudiants dans d’autres établissements.
Les mêmes dispositions sont prises en faveur du personnel de l’établissement
public.

SECTION 4 : DU CONTRÔLE

Article 145

Les établissements publics ou privés agréés de l’enseignement maternel,


primaire, secondaire et professionnel sont soumis au contrôle pédagogique,
administratif, financier et sanitaire suivant les modalités déterminées par
voie réglementaire.

Le contrôle de l’enseignement maternel, primaire, secondaire et


professionnel ainsi que la formation continue des enseignants et l’évaluation
pédagogique sont exercés par le Corps des inspecteurs.

Article 146

Le Corps des inspecteurs au sein de l’enseignement maternel, primaire,


secondaire et professionnel est régi par le statut du personnel de carrière
des services publics de l’Etat.

Il relève du Ministre ayant l’enseignement maternel, primaire, secondaire et


professionnel dans ses attributions.

L’organisation et le fonctionnement de ce corps sont fixés par Décret du


Premier Ministre délibéré en conseil des ministres.

Article 147

Les établissements publics d’enseignement supérieur et universitaire sont


soumis au contrôle académique, administratif, financier et patrimonial du
Gouvernement, suivant les modalités fixées par le règlement en la matière.

Le contrôle est assuré par une commission ad hoc selon les domaines
spécifiques.

Article 148

Les établissements privés d’enseignement supérieur et universitaire sont


soumis au contrôle académique du Gouvernement suivant les modalités fixées
par le règlement en la matière.

Les établissements ayant bénéficié des subventions de l’Etat sont également


soumis au contrôle financier.

Article 149

Il est institué un Corps d’inspecteurs au sein de chaque ministère ayant le


sous secteur de l’éducation non formelle dans ses attributions.

Article 150

Le personnel du Corps des inspecteurs de l’éducation non formelle est régi


par le statut du personnel de carrière des services publics de l’Etat.

SECTION 5 : DES COMPETENCES EN MATIERE D’ORGANISATION ET DE


GESTION DE L’ENSEIGNEMENT FORMEL

Paragraphe 1 : Des compétences du pouvoir central

Article 151
Conformément à l’article 202 points 22, 23, 30, 31, 32, 33 et 34 de la
Constitution, le pouvoir central exerce une compétence exclusive sur :

1. les universités et autres établissements d’enseignement scientifique,


technique ou professionnel supérieur, créés ou subventionnés par lui ou par
les gouvernements provinciaux et déclarés d’intérêt national par une loi
nationale ;

2. l’établissement des normes générales de l’enseignement national


applicables sur toute l’étendue de la République ;

3. la nomination et l’affectation des inspecteurs provinciaux de


l’enseignement maternel, primaire, secondaire, professionnel et spécial ;

4. les statistiques et le recensement scolaires au niveau national ;

5. la planification de l’enseignement national ;

6. la recherche scientifique et technologique ;

7. le plan directeur national de développement des infrastructures


scolaires de base.

A ce titre, il :

1. élabore le plan général de développement de l’enseignement national et


l’intègre dans celui du développement socio-économique du pays ;

2. fixe les structures de l’enseignement national ;


3. définit les programmes d’études ainsi que les normes relatives aux
instruments pédagogiques et académiques ;

4. édicte les normes générales relatives à l’évaluation et à la sanction des


études ;

5. édicte les principes généraux de l’organisation administrative des


établissements d’enseignement ;

6. définit les principes généraux de gestion et de supervision des


établissements d’enseignement ;

7. élabore le budget-programme par objectifs des établissements publics


de l’enseignement national ;

8. définit les normes relatives à la mobilisation des ressources nécessaires


au fonctionnement de l’enseignement national ;

9. définit les normes relatives à la qualification et à la gestion du personnel


de l’enseignement national ;

10. produit et tient les statistiques scolaires et académiques ;

11. détermine les principes généraux en matière d’inspection


administrative, pédagogique, financière, patrimoniale, médicale des
établissements d’enseignement national et d’inspection académique ;

12. détermine le modèle des titres scolaires et académiques et en établit


les règles d’équivalence avec ceux des pays tiers ;

13. conclut les accords de coopération internationale en matière


d’éducation.
Article 152

Sans préjudice des compétences prévues par la Constitution, le Pouvoir


central nomme :

1. et affecte les chefs des divisions provinciales et les inspecteurs


principaux provinciaux de l’enseignement primaire, secondaire et
professionnel ;
2. et affecte les directeurs provinciaux du service de contrôle et de paie
des enseignants ;
3. les chefs des sous-divisions provinciales de l’enseignement primaire,
secondaire et professionnel ;

4. les coordinateurs provinciaux, sous-provinciaux, diocésains et


communautaires sur proposition du représentant légal de l’association
gestionnaire des écoles.

Article 153

Le Président et le Vice-président du Conseil d’administration ainsi que le


Recteur et le Directeur général des établissements publics sont élus par
leurs pairs en tenant compte de la parité.

Ils sont investis par l’ordonnance du Président de la République.

Le Secrétaire général académique, le Secrétaire général administratif et


l’administrateur du budget sont nommés par le ministre ayant l’enseignement
supérieur et universitaire dans ses attributions.

Leur mandat est de quatre ans renouvelable une fois.


Article 154

Le Pouvoir central est le garant de la préservation de l’identité culturelle


nationale. A ce titre, il veille notamment à :

1. la non-discrimination dans l’enseignement national quels que soient


l’appartenance ethnique ou raciale, les conditions sociales, le sexe et les
options religieuses ;

2. la valeur éthique, scientifique, pédagogique et andragogique des


programmes scolaires et académiques ainsi qu’à la valeur morale et
professionnelle du personnel de l’enseignement.

Paragraphe 2 : Des compétences de la Province

Article 155

La province a compétence exclusive, conformément à l’article 204, points 13


et 29 de la Constitution dans le domaine de :
1. l’enseignement maternel, primaire, secondaire, professionnel et spécial
ainsi que de l’alphabétisation des citoyens suivant les normes établies par le
pouvoir central ;
2. la planification provinciale.

A ce titre, elle :

1. édicte les mesures d’exécution des normes arrêtées par l’Etat en


matière d’organisation et de gestion des établissements d’enseignement
maternel, primaire, secondaire, professionnel et spécial situés dans ses
juridictions respectives, compte tenu des spécificités de celles-ci ;
2. élabore et exécute son plan local de développement de l’enseignement
conformément au plan général de développement de l’enseignement national ;
3. gère les établissements d’enseignement maternel, primaire, secondaire,
professionnel ainsi que ceux de l’éducation non formelle créés à son initiative
ou à l’initiative de l’Etat dont la gestion est confiée à l’autorité provinciale.

Article 156

Sans préjudice des compétences prévues par la Constitution, le


Gouvernement provincial assure :

1. l’affectation et la mutation des chefs d’établissements publics sur


proposition du chef de la division provinciale de l’enseignement maternel,
primaire, secondaire et professionnel ;
2. le contrôle des établissements d’enseignement des entités territoriales
décentralisées par les inspecteurs.

Article 157

Le contrôle visé au point 2 de l’article 156 est un contrôle de tutelle, exercé


par le Gouverneur de province ou par délégation dans les conditions
prescrites par la présente loi.

Ce contrôle est exercé a priori pour les actes pouvant entraîner des relations
structurées, quelle qu’en soit la forme, avec notamment les Etats étrangers,
les entités territoriales des Etats étrangers, les organisations non
Gouvernement tales étrangères ou des organismes du système des Nations-
Unies.
Ce contrôle est a posteriori pour tous les autres actes, notamment ceux
relatifs à la planification et à l’élaboration des projets en matière
d’enseignement.

Paragraphe 3 : Des compétences des entités territoriales décentralisées

Article 158
Les entités territoriales décentralisées, à savoir la ville, la commune, le
secteur ou la chefferie disposent des compétences spécifiques en matière
d’enseignement national, dans le respect des normes établies par la loi.

Article 159

En matière d’enseignement, la ville est compétente pour :

1. favoriser toute initiative de création des établissements d’enseignement


maternel, primaire, secondaire, professionnel et spécial ainsi que de
l’éducation non formelle conformément aux normes établies par l’Etat ;
2. construire, réhabiliter, équiper et entretenir les bâtiments scolaires de
l’Etat dans le ressort de la ville ;
3. créer et gérer les centres culturels et les bibliothèques, en appui aux
établissements scolaires.

Article 160

En matière d’enseignement, la commune est compétente pour:

1. favoriser toute initiative de création des établissements d’enseignement


maternel, primaire, secondaire, professionnel et spécial ainsi que ceux de
l’éducation non formelle, conformément aux normes établies par le pouvoir
central ;
2. construire et réhabiliter les bâtiments et établissements maternels;
3. organiser les établissements maternels du ressort ;
4. mettre en place des structures d’éducation non formelle ;
5. créer et gérer les centres culturels et les bibliothèques en appui aux
établissements scolaires ;
6. créer des structures et mettre en œuvre des projets d’intérêt commun
entre communes voisines ;
7. promouvoir le partenariat avec le secteur privé et les organisations non
Gouvernement tales œuvrant dans le domaine ;
8. planifier et programmer le développement de l’enseignement.

Article 161

Les dispositions de l’article 159 de la présente loi s’appliquent mutatis


mutandis au secteur ou à la chefferie.

Paragraphe 4 : Des compétences concurrentes du pouvoir central et des


provinces en matière d’enseignement

Article 162

Sans préjudice des dispositions des articles 152, 154 à 161 et 163 de la
présente loi, le pouvoir central et les provinces exercent des compétences
concurrentes conformément à l’article 203 de la Constitution en matière de :

1. statistiques et recensements scolaires ;


2. recherche et bourses d’études, de perfectionnement et
d’encouragement ;
3. création des établissements d’enseignement primaire, secondaire,
supérieur et universitaire ;
4. initiative des projets, programmes et accords de coopération
internationale dans le domaine de l’enseignement.

Article 163

La Conférence des Gouverneurs de province est l’instance de concertation et


d’harmonisation des politiques, législations et réglementations dans le
domaine de l’enseignement national entre le pouvoir central et les provinces,
conformément à la Constitution et aux dispositions de la présente loi.
SECTION 6 : DES COMPETENCES EN MATIERE D’ORGANISATION ET DE
GESTION DE L’EDUCATION NON FORMELLE

Paragraphe 1 : Des compétences du pouvoir central

Article 164

Le Pouvoir central, par les ministères ayant l’organisation de l’éducation non


formelle dans leurs attributions :

1. organise et dote les services de l’éducation non formelle, à tous les


échelons, des moyens techniques, matériels, humains et financiers
conséquents ;
2. définit les programmes de l’éducation non formelle ;
3. édicte les normes générales relatives à l’évaluation et à la sanction de la
formation ;
4. édicte les principes généraux de l’organisation administrative,
pédagogique et andragogique des établissements d’éducation non formelle ;
5. définit les normes relatives à la mobilisation des ressources nécessaires
au fonctionnement de l’éducation non formelle;
6. définit les normes relatives à la qualification et à la gestion du personnel
éducatif ;
7. tient les statistiques des centres d’éducation non formelle;
8. détermine les principes généraux en matière d’inspection administrative,
pédagogique, andragogique, financière et sanitaire des établissements
d’éducation non formelle ;
9. détermine le modèle des titres à délivrer ainsi que les règles
d’équivalence ;
10. conclut les accords de coopération internationale ;
11. affecte les inspecteurs provinciaux de l’éducation non formelle.
Paragraphe 2 : Des compétences de la province

Article 165

La province édicte les mesures d’exécution des normes arrêtées par le


pouvoir central en matière d’organisation et de gestion des établissements
d’éducation non formelle.

Article 166

Sans préjudice des compétences prévues par la Constitution, le


Gouvernement provincial assure :

1. l’affectation des chefs de division et des cadres ;


2. la mutation des chefs de division et des cadres ;
3. le contrôle par les inspecteurs sociaux des établissements.

Paragraphe 3 : Des compétences des entités territoriales décentralisées

Article 167

Les entités territoriales décentralisées élaborent et exécutent, chacune en


ce qui la concerne, son plan local du développement de l’éducation non
formelle, conformément à la politique générale en la matière.

Article 168

Les entités territoriales décentralisées gèrent les établissements


d’éducation non formelle créés à leur initiative ou par les Pouvoirs publics,
dont la gestion leur est confiée.
Elles contrôlent les établissements privés agréés.

CHAPITRE 3 : DU FINANCEMENT DE L’ENSEIGNEMENT NATIONAL

Article 169

Le budget des établissements publics de l’enseignement national est intégré


d’abord dans le budget des entités territoriales décentralisées, ensuite dans
celui de la province et dans le budget général de l’Etat.

Article 170

Les établissements publics et privés agréés d’enseignement national


bénéficient d’un financement suivant les catégories ci-après :

1. pour les établissements publics d’enseignement gérés par l’Etat, il s’agit


notamment de:

a. subventions du Gouvernement t central, des provinces et des entités


territoriales décentralisées ;
b. produits de l’autofinancement des établissements ;
c. apports des organismes nationaux et internationaux ;
d. dons et legs ;

2. pour les établissements publics d’enseignement gérés par des


organismes privés ayant signé une convention avec l’Etat, ou ayant reçu
mandat de celui-ci, il s’agit notamment de:
a. subventions du Gouvernement central, des provinces et des entités
territoriales décentralisées ;
b. apports des personnes physiques et morales gestionnaires ;
c. apports des entreprises nationales ;
d. apports des organismes nationaux et internationaux ;

e. produits de l’autofinancement des établissements ;


f. dons et legs.

3. pour les établissements privés agréés, il s’agit notamment de :


a. subventions du promoteur, personne physique ou morale ;
b. subventions des tiers, personne physique ou morale ;
c. contributions des parents ;
d. produits de l’autofinancement des établissements ;
e. dons et legs ;
f. subventions du Gouvernement central, des provinces ou des entités
territoriales décentralisées.

Article 171

En matière de gestion des établissements publics d’enseignement national,


les entités territoriales décentralisées, les provinces et le cas échéant le
pouvoir central prennent en charge :

1. les constructions ;
2. les réparations et les équipements ;
3. les frais de location et d’entretien ;
4. le personnel enseignant, académique, scientifique, administratif,
technique et ouvrier ;
5. les frais de consommation d’eau et d’électricité ;
6. l’équipement didactique et logistique ;
7. la bourse et les soins médicaux.
Pour les établissements d’enseignement privé agréé, le Pouvoir central prend
en charge, s’il échet, une ou plusieurs charges énumérées à l’alinéa précédent.

Article 172

Les établissements, les centres publics et privés agréés d’enseignement


national peuvent créer et développer des activités d’autofinancement.

Ces activités sont déterminées par voie réglementaire.

Article 173

Les opérateurs économiques qui contribuent à couvrir des dépenses des


établissements d’enseignement national, jouissent d’un dégrèvement d’impôts
selon les normes déterminées par voie réglementaire.

Article 174

Toute personne physique ou morale, gestionnaire ou promotrice d’un


établissement d’enseignement national bénéficie des avantages d’ordre fiscal
et douanier pour toute importation destinée aux besoins spécifiques dudit
établissement.

Article 175

Les budgets des établissements publics de l’enseignement national sont


élaborés conformément aux instructions du ministère ayant le budget dans
ses attributions.
Les recettes et les dépenses des établissements publics de l’enseignement
national sont comptabilisées conformément à la loi financière et au
règlement général sur la comptabilité publique.

Article 176

Le budget de l’établissement public d’enseignement national est géré par :


1. le chef d’établissement, sous le contrôle du conseil de gestion au niveau
de l’enseignement maternel, primaire, secondaire et professionnel ;
2. le comité de gestion au niveau de l’enseignement supérieur et
universitaire ;

3. le chef d’établissement d’éducation non formelle.

Article 177

Le minerval est fixé par le Gouvernement central pour tous les


établissements publics d’enseignement national, à l’exception de l’éducation
de base qui bénéficie de la gratuité.

Les frais scolaires dans les établissements publics de l’enseignement


primaire, secondaire et professionnel ainsi que de l’éducation non formelle
sont fixés par arrêté du Gouverneur sur proposition de la commission
provinciale de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel ainsi que
du service provincial de l’éducation non formelle.

Les frais académiques dans les établissements publics sont fixés par le
Ministre ayant l’enseignement supérieur et universitaire dans ses
attributions après avis de la coordination des étudiants, du corps
administratif, du corps enseignant et du comité de gestion.

Les recettes générées par les frais académiques sont essentiellement


affectées à l’établissement pour l’amélioration de la qualité de
l’enseignement.

Article 178

Les frais d’internat dans les établissements publics d’enseignement sont


fixés conjointement par le gestionnaire de l’établissement, le comité des
parents et le représentant des pouvoirs publics.

Les frais des résidences des étudiants sont fixés par le conseil de
l’établissement.

Article 180

Les frais scolaires et d’internat dans un établissement privé agréé


d’enseignement national sont fixés par le promoteur en concertation avec le
comité de parents et le représentant des pouvoirs publics.

Les frais académiques dans un établissement privé agréé sont fixés par le
promoteur, après concertation avec la coordination des étudiants et le
conseil de l’enseignement supérieur et universitaire privé agréé.

Article 181

Les livres et les objets classiques destinés à l’usage individuel des étudiants
sont à charge des parents.

Article 182

L’Etat peut octroyer aux élèves et aux étudiants des prêts d’études aux
conditions déterminées par voie règlementaire.
CHAPITRE 4 : DES MATIERES COMMUNES A TOUS LES NIVEAUX
D’ENSEIGNEMENT

SECTION 1: DU ROLE EDUCATIF DE LA FAMILLE ET DE L’ECOLE

Article 183

La famille et l’école concourent à la réalisation de la finalité de


l’enseignement national en aidant l’apprenant à s’acquitter correctement de
ses devoirs conformément aux normes sociales tout en jouissant des droits
et libertés qui lui sont reconnus.

Article 184

La famille, premier milieu éducatif, doit notamment :

1. être premier modèle pour l’enfant ;


2. développer chez l’enfant le sens du partage, de l’autonomie, de la
créativité, de la solidarité, de la justice, de la responsabilité, à travers des
attitudes comme le respect du bien commun et public, le respect mutuel et
des personnes âgées, la disponibilité ;
3. cultiver, par des causeries éducatives, les valeurs morales, spirituelles,
civiques et environnementales ;
4. offrir à l’enfant un cadre favorable à son épanouissement intellectuel ;
5. protéger les jeunes contre les influences sociales susceptibles de nuire
à leur personnalité en pleine maturation.

Article 185

L’école doit notamment :


1. contribuer à l’éducation de l’apprenant déjà amorcée dans la famille ;
2. organiser l’initiation de l’apprenant aux activités intellectuelles ;
3. inculquer à l’apprenant le sens civique, patriotique et environnemental ;
4. aider l’enfant à s’exprimer et à développer toutes ses aptitudes ;
5. cultiver en l’apprenant l’esprit d’initiative, du volontariat et de
l’entreprenariat ;
6. offrir un modèle de vie à l’apprenant pour qu’il s’insère dans la vie active
par l’initiation à l’activité manuelle ;
7. aider l’enfant à choisir une filière d’études en tenant compte de ses
aptitudes, goûts et intérêts.

SECTION 2 : DE L’ASSISTANCE MEDICO-PSYCHO-SOCIALE ET DE


L’ORIENTATION SCOLAIRE

Article 186

L’enseignement national apporte à l’apprenant l’assistance médico-psycho-


sociale nécessaire. Il lui rend accessibles les services d’information et
d’orientation scolaire et professionnelle afin d’assurer son autonomie et
favoriser la libération de sa créativité.

Il est organisé au sein des établissements d’enseignement national un


service obligatoire de médecine préventive.

Les modalités d’organisation et de fonctionnement de ces services sont


déterminées par voie réglementaire.

SECTION 3 : DES ACTIVITES PARA-SCOLAIRES ET PARA-


ACADEMIQUES

Article 187
L’enseignement national organise des activités parascolaires et para-
académiques, notamment les sports, le théâtre, le cinéma et les excursions
en vue de promouvoir le plein épanouissement de l’apprenant.

SECTION 4 : DES PROGRAMMES DE FORMATION

Article 188

Les programmes de formation sont élaborés par les commissions ad hoc,


conformément aux finalités éducatives définies par la présente loi. Ils sont
régulièrement évalués et adaptés. Ils tiennent compte des réalités du pays
et du développement technologique du monde.

Sans préjudice de cette disposition, les établissements d’enseignement


national peuvent organiser des programmes spécifiques en formation initiale
ou continue, débouchant sur des diplômes ou certificats d’établissement
d’enseignement supérieur ou universitaire pouvant être accrédités par le
ministère de tutelle, après avis des organes compétents.

Article 189

Les contenus des programmes au niveau primaire, sont axés sur la maîtrise
des outils de base de l’apprentissage ultérieur, sur une table des valeurs et
sur l’étude du milieu.

Article 190

La formation au niveau secondaire privilégie, pour certaines sections, la


professionnalisation qui conduit à l’exercice d’un emploi.

La professionnalisation permet d’éviter l’inadéquation entre le programme


d’une filière donnée et la pratique du métier.
Article 191

Pour l’enseignement supérieur et universitaire, le Pouvoir central définit un


programme national qui laisse à l’étudiant suffisamment de temps pour le
travail personnel. Ce programme prévoit des activités d’initiation à la
recherche, à la production et à la création d’emplois.

Les spécificités des programmes des établissements privés d’enseignement


ainsi que les programmes particuliers des établissements publics débouchant
sur les diplômes scientifiques sont agréés par le Ministre ayant
l’enseignement supérieur et universitaire dans ses attributions.

Article 192

Les programmes de formation incluent l’enseignement des technologies


nouvelles appropriées et l’apprentissage des langues étrangères répondant
aux besoins du pays.

SECTION 5 : DE L’EVALUATION ET DE LA SANCTION DES ETUDES

Article 193

La fin des différents niveaux de l’enseignement national est évaluée et


sanctionnée de la manière suivante :

1. le niveau primaire par un examen national de fin d’études et par un


certificat.

2. le niveau secondaire :
a. le secondaire général par un test national de sélection et d’orientation
scolaire et professionnelle et par un brevet ;
b. le cycle court de l’enseignement professionnel par des examens, le stage
et jury professionnel et par un diplôme d’aptitude professionnelle;
c. le cycle long de l’enseignement général, normal et technique par l’examen
d’Etat et par un diplôme d’Etat.

Article 194

Le niveau supérieur et universitaire est évalué et sanctionné pour :

a. le premier cycle par des stages, des examens et la présentation et/ou la


défense d’un travail de fin de cycle, sanctionné par un diplôme de licence ;
b. le second cycle par des stages, des examens, la présentation et la
défense d’un mémoire, sanctionné par un diplôme de maîtrise ;
c. le troisième cycle par des examens, le diplôme d’études approfondies, la
présentation et la soutenance publique d’une thèse inédite, sanctionné par un
diplôme de docteur ou d’agrégé en médecine.

SECTION 6 : DES LANGUES D’ENSEIGNEMENT

Article 195

Le français est la langue d’enseignement.

Les langues nationales ou les langues du milieu sont utilisées comme médium
d’enseignement et d’apprentissage ainsi que comme discipline. Leur
utilisation dans les différents niveaux et cycles de l’enseignement national
est fixée par voie réglementaire.

Les langues étrangères les plus importantes au regard de nos relations


économiques, politiques et diplomatiques sont instituées comme langues
d’apprentissage et de discipline.
SECTION 7 : DU MATERIEL DIDACTIQUE

Article 196

Les manuels scolaires et les matériels didactiques à utiliser dans les


établissements de l’enseignement national sont conformes aux normes et
programmes établis par le pouvoir central.

Les établissements d’enseignement peuvent utiliser d’autres moyens


susceptibles de rendre plus efficace l’apprentissage.

Article 197

Chaque établissement dispose d’une bibliothèque ou d’une médiathèque et


d’autres infrastructures didactiques spécifiques au type d’enseignement
dispensé.

SECTION 8 : DE L’ASSURANCE SCOLAIRE

Article 198

Les élèves et les étudiants des établissements de l’enseignement national


souscrivent une assurance contre les risques des accidents dont ils peuvent
être victimes sur le trajet, à l’intérieur de leurs établissements et pendant
le temps où ils sont sous la surveillance effective de leurs préposés.

SECTION 9 : DE LA COOPERATION EN MATIERE D’EDUCATION

Article 199

L’enseignement national est ouvert à la coopération tant bilatérale que


multilatérale.

Celle-ci vise notamment le transfert et la maîtrise des technologies,


l’échange des enseignants, experts et étudiants ainsi que l’octroi des bourses
d’études, le développement et la réhabilitation des infrastructures et des
équipements d’éducation.

Elle est fondée sur le principe du respect et des avantages mutuels.

CHAPITRE V : DE LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES

SECTION 1: DES DROITS ET OBLIGATIONS DU PERSONNEL DE


L’ENSEIGNEMENT NATIONAL

Article 200

Le personnel de l’enseignement national a droit à une rémunération juste et


honorable, à des conditions sociales et professionnelles décentes et à une
considération motivante.

Le personnel des établissements publics de l’enseignement national a le droit


de participer à la gestion de son établissement et de constituer des
associations professionnelles syndicales pour la défense et la promotion de
ses intérêts.

Article 201

Le personnel de l’enseignement national fait preuve de hautes qualités


humaines, morales, intellectuelles et professionnelles, de sens élevé de
responsabilité personnelle et collective.

Il fait montre d’esprit d’initiative, de sens civique et de respect du bien


commun, des règlements professionnels ainsi que du code d’éthique.

SECTION 2 : DES DROITS ET OBLIGATIONS DES APPRENANTS

Article 202

Les apprenants ont droit à :

1. une éducation de qualité ;


2. l’assistance nécessaire de la part du pouvoir central, des provinces, des
entités territoriales décentralisées, des partenaires éducatifs et de la
société pour le développement de leur personnalité et leur intégration sociale
harmonieuse.

Article 203

Les apprenants ont l’obligation notamment de :

1. respecter les lois de la République ;


2. agir selon les principes moraux et civiques ;
3. respecter les règlements régissant les établissements d’enseignement
national ;
4. assimiler les matières enseignées ;
5. promouvoir en eux-mêmes la culture de l’excellence ;
6. participer à toutes les activités éducatives organisées par les
établissements d’enseignement national ;
7. rayonner dans la société.

Article 204
Tout étudiant a droit à l’information et jouit de la liberté d’expression dans
les enceintes et locaux des établissements de l’enseignement supérieur et
universitaire dans la mesure où l’exercice de cette liberté ne nuit pas au
fonctionnement normal de ces établissements, à la vie communautaire
estudiantine ainsi qu’aux activités du personnel enseignant, administratif,
technique et ouvrier.

Article 205

L’étudiant participe à la gestion de l’établissement qui l’accueille et des


services d’œuvres sociales dans les conditions déterminées par voie
réglementaire.

Il participe également à l’organisation des activités culturelles et sportives


dans le cadre d’associations régulièrement constituées et fonctionnant
conformément à leurs statuts.

Ces associations peuvent bénéficier du soutien matériel et financier de


l’Etat.

Article 206

Dans le cadre des lois et règlements en vigueur, les étudiants peuvent se


constituer en associations ou organisations ayant pour objectifs de défendre
leurs intérêts.

Article 207

Sans préjudice de l’application d’autres dispositions légales ou


réglementaires, les actes contraires à la présente loi exposent les étudiants
contrevenants à des sanctions disciplinaires selon une procédure déterminée
par voie réglementaire.
Article 208

Les étudiants vivant avec handicap bénéficient des mesures particulières


dans les établissements d’accueil, conformément aux dispositions légales et
réglementaires en la matière.

SECTION 3 : DU PERSONNEL DE L’ENSEIGNEMENT

Paragraphe 1 : Du personnel des établissements publics d’enseignement


maternel, primaire, secondaire et professionnel

Article 209

Le personnel des établissements publics d’enseignement maternel, primaire


et secondaire est réparti en trois catégories :

1. le personnel enseignant ;
2. le personnel administratif ;
3. le personnel technique et ouvrier.

Ce personnel est régi par le statut particulier du personnel enseignant.

Paragraphe 2 : Du personnel des établissements publics et privés de


l’enseignement supérieur et universitaire

Article 210

Le personnel de l’enseignement supérieur et universitaire public comprend :


1. Le personnel enseignant ;
2. Le personnel de la recherche et de la documentation ;
3. Le personnel administratif, technique et ouvrier.

Article 211

Le personnel des établissements de l’enseignement supérieur et


universitaire, des centres de recherche y rattachés et celui des services
spécialisés sont régis par un statut particulier.

Article 212

Le personnel des établissements privés agréés de niveau maternel, primaire,


secondaire, supérieur et universitaire est régi par les dispositions du Code
du travail et du statut propre à chaque établissement.

Paragraphe 3 : Du personnel des établissements publics d’éducation non


formelle

Article 213

Le personnel des établissements publics d’éducation non formelle comprend :


1. le personnel enseignant ;
2. le personnel administratif ;
3. le personnel technique et ouvrier.

Ce personnel est régi par le statut du personnel de carrière des services


publics de l’Etat.

CHAPITRE VI : DES INFRASTRUCTURES ET DES EQUIPEMENTS


Article 214

L’activité pédagogique ou andragogique s’exerce dans les infrastructures


appropriées. Elle se dote d’un support didactique conséquent et en assure
l’utilisation effective par tous les apprenants.

A cet effet, l’Etat ou le promoteur encourage la conception et la production


locales des manuels scolaires et des supports pédagogico-andragogiques, des
matériels didactiques indispensables à chaque niveau en faisant appel aux
potentialités nationales en vue d’équiper correctement les établissements
d’enseignement.

Il inventorie les ressources humaines, institutionnelles et matérielles dont


dispose le pays pour la réalisation de ces objectifs.

Il exploite les potentialités qu’offre le milieu d’implantation de


l’établissement d’enseignement comme matériel didactique.

Il assure l’entretien permanent des équipements.

Article 215

Afin de permettre aux établissements publics de remplir les missions leur


imparties, l’Etat leur cède en pleine propriété et à titre gratuit, les biens
meubles et immeubles du domaine privé de l’Etat nécessaires à
l’accomplissement de leurs activités.

Ces transferts ne donnent lieu à la perception d’aucun impôt, droit et taxe de


quelque nature que ce soit.

Article 216
Les ministères ayant dans leurs attributions l’enseignement national
organisent un service de documentation et des archives dont le
fonctionnement est déterminé par voie réglementaire.

Article 217

L’enseignement national développe au sein de la population la culture de la


maintenance, le sens de la prospection et le respect du bien commun.

TITRE IV : DE LA RECHERCHE DANS LES ETABLISSEMENTS


D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

Article 218

La recherche dans les établissements d’enseignement supérieur et


universitaire vise le développement de la science en vue de la transformation
de la société.

Elle est le moteur de développement. A cet effet, elle est pourvue de


ressources conséquentes.

Sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et de bonnes mœurs, la


recherche est libre.

Article 219

Les établissements de l’enseignement national, particulièrement au niveau


supérieur et universitaire, sont des partenaires privilégiés des activités de la
recherche.
Article 220

Les Pouvoirs publics et les différents acteurs de développement recourent


en priorité aux services, structures et chercheurs nationaux de
l’enseignement supérieur et universitaire pour rentabiliser au mieux les
ressources humaines, matérielles et financières disponibles.

Article 221

L’organisation et la gestion de la recherche dans les établissements


d’enseignement supérieur et universitaire sont régies par voie réglementaire.

TITRE V : DU REGIME DISCIPLINAIRE

CHAPITRE I : DES INFRACTIONS ET DES SANCTIONS EN MATIERE


D’ENSEIGNEMENT

SECTION 1: DE LA PROCEDURE ADMINISTRATIVE

Article 222

La procédure administrative en matière disciplinaire au sein des


établissements publics de l’enseignement national est régie par les lois et le
statut particulier.

Article 223

Sans préjudice des sanctions pénales, la fraude scolaire ou académique sous


toutes ses formes est punie par des sanctions administratives prévues par
des dispositions réglementaires.
SECTION 2 : DES ATTEINTES EN MATIERE D’ENSEIGNEMENT

Article 224

Tout manquement aux prescrits de la présente loi et aux règlements pris en


exécution de ses dispositions ainsi que tout abus constaté dans un
établissement d’enseignement constituent des atteintes graves et sont
sanctionnés par les autorités compétentes, conformément aux lois et
règlements particuliers.

Article 225

Il est interdit au personnel enseignant, académique, scientifique,


administratif et technique ou ouvrier, à tout autre membre de la
communauté scolaire ou universitaire ainsi qu’à toute autre personne de :
1. exploiter les élèves ou les étudiants à des fins contraires aux lois du
pays, à l’ordre public et aux bonnes mœurs ;
2. recruter les élèves dans les forces armées, la police nationale ou tout
autre groupe insurrectionnel ou armé ;
3. procéder au recrutement des élèves ou des étudiants par des moyens
déloyaux notamment des attaques ou des dénigrements d’autres
établissements d’enseignement.

Article 226

Il est interdit au personnel enseignant, académique, scientifique,


administratif et technique ou ouvrier, à tout autre membre de la communauté
scolaire ou universitaire, ainsi qu’à toute autre personne de :

1. exploiter les élèves et les étudiants à des fins contraires à leur statut et
aux objectifs de leur formation ;
2. se livrer à des actes attentatoires à la dignité de leur profession ;
3. faire fonctionner, faire enseigner ou enseigner aux élèves, étudiants ou
à tout autre apprenant dans un établissement ne remplissant pas les
conditions de viabilité prévues par la présente loi et les règlements
particuliers ;
4. octroyer ou faire octroyer un document scolaire ou académique à un
élève, étudiant, apprenant ou à toute autre personne ne remplissant pas les
conditions prévues par la présente loi et les textes particuliers.

Article 227

Est réprimée toute tentative de :

1. inciter abusivement le débiteur de l’obligation scolaire à placer l’enfant


dans un établissement scolaire déterminé ;
2. porter atteinte à la liberté de l’enseignement telle que définie à l’article
3 de la présente loi ;
3. empêcher le débiteur de l’obligation scolaire de s’acquitter de son
devoir.

Article 228

L’obligation scolaire mentionnée aux articles 72 de la présente loi, incombe


aux parents ou à la personne qui exerce effectivement, à quelque titre que
ce soit, l’autorité parentale ou tutélaire sur l’enfant.

Cette obligation est assumée avec responsabilité.

Article 229

Nul ne peut attenter à la liberté du personnel de l’enseignement national en


vue d’obtenir pour lui-même ou pour son protégé un avantage scolaire ou
académique.
Article 230

Sont particulièrement visées à l’article 225 de la présente loi, les voies de


faits, les violences, les menaces ou les pressions faisant craindre aux
personnes susmentionnées de perdre leur emploi ou de voir exposer à un
dommage quelconque leurs propres personnes, leurs familles ou leurs biens.

Article 231

Est punie d’une peine d’emprisonnement de six mois et d’une amende de


100.000 FC ou d’une de ces peines seulement, toute personne qui enfreint les
dispositions de l’article 142 de la présente loi.

Article 232

Est puni conformément aux dispositions du Code de la famille, le chef de


famille qui ne remplit pas l’obligation scolaire prévue à l’article 72 de la
présente loi, sauf preuve de refus justifié d’accès à ses enfants ou en cas
d’indisponibilité constatée.

Article 233

La qualité d’enseignant constitue une circonstance aggravante pour tous les


faits réprimés par la présente loi.

Article 234

Sans préjudice des dispositions du code pénal, toute personne qui se livre
aux actes visés à l’article 223 de la présente loi, est punie d’une peine
d’emprisonnement de trois mois au maximum et d’une amende de 50.000 à
100.000 FC ou d’une de ces peines seulement.
Les peines sont portées au double lorsque l’auteur de l’infraction est un
membre du personnel enseignant.

Article 235

Est punie d’une peine d’emprisonnement de six mois au minimum et d’une


amende de 50.000 à 100.000 FC ou d’une de ces peines seulement, toute
personne qui se livre aux actes visés aux articles 225 et 226 de la présente
loi.

Les peines sont portées au double lorsque l’auteur de l’infraction est un chef
de famille.

Article 236

Est puni conformément au code pénal, l’auteur de l’attentat à la pudeur, aux


bonnes mœurs, au harcèlement sexuel et de viol commis sur l’élève,
l’étudiant, l’étudiante et autre apprenant.

Article 237

Tout établissement d’enseignement ouvert en violation de la présente loi est


fermé par l’autorité compétente.

TITRE VI : DES DISPOSITIONS SPECIALES, TRANSITOIRES,


ABROGATOIRES ET FINALES

Article 238

Dans un délai de douze mois suivant la promulgation de la présente loi, le


Gouvernement est tenu de prendre toutes les mesures réglementaires
d’application.
Article 239

Tout établissement public ou privé agréé déjà existant est tenu de se


conformer à la présente loi et aux mesures d’application évoquées à l’article
238 de la présente loi.

Article 240

Toutes les dispositions non prévues par la présente loi sont réglées par des
lois et règlements particuliers.

Article 241

Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires à la présente


loi.

Article 242

La présente loi entre en vigueur à la date de sa promulgation.


Fait à Kinshasa, le 11 février 2014

Joseph KABILA KABANGE

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