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Ecole Nationale des Sciences Appliquées d’Al Hoceima

Gestion des déchets


solides

Pr. Khadija Haboubi


Génie Environnement
1
Gestion des déchets
solides

Elément 1 : Gestion et Traitement des ordures ménagères

Elément 2 : Gestion et traitement des déchets industriels

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Sommaire
1- Introduction
2- Définition des déchets solides
3- Différents types des déchets solides
4- Diagnostic de la situation des déchets solides au Maroc
5- Contrainte de la gestion des déchets solides au Maroc
6- Cadre légal
7- Cadre Institutionnel
8- Politique et planification
9- Dispositions financières et recouvrement des coûts
10- Gestion des déchets industriels et dangereux
11-Option d’amélioration et de développent
12- Etude de cas, bonnes pratiques et leçons apprises

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1-Introduction
La Croissance démographique, le développement industriel et le
développement de la technologie médicale entraînent une augmentation de la
production des différents types de déchets responsables d’une menace sérieuse
pour l’Homme et l’environnement

Ces déchets étaient souvent éliminés dans des décharges sauvages ou encore
dans des points noirs sans aucun traitement ni contrôle, ce qui avait de graves
conséquences aussi bien pour la santé publique et l’environnement que pour
l’avenir des activités socio-économiques du pays.

Devant la complexité générale de cette problématique, longtemps considérée


comme secondaire devant des secteurs comme celui de l’eau (Construction de
barrage, mise en place de structures adéquates de gestion : ONEP et Régies ;
réalisation des stations de traitement des eaux usées, etc).

L’heure est aujourd’hui à la gestion des déchets et à


l’assainissement solide.
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L’origine du mot déchet
➢ Les déchets tirent leurs origines du bas latin déchie, forme
irrégulière de participe passé du verbe déchoir, le mot déchie
évoque un bien déchu. de ce mot, dérivent la dèche, la
déchéance, la décrépitude, …etc. aujourd’hui, le déchet
désigne, dans le langage courant, la perte qu’une chose
éprouve dans son volume, sa valeur ou dans quelqu’une se ses
qualités, les définitions du déchets insistent sur cette notion de
perte.
➢ Pour LE PETIT LAROUSSE(1989), le déchet renvoie à "tout ce
qui est perdu dans l’emploi d’une matière", LE GRAND
LAROUSSE UNIVERSEL(1983) englobe sous le vocal
déchet ( les matériaux qui sont, soit rejetés comme n’ayant pas
une valeur immédiate, soit laissés comme résidus d’un
processus ou d’une opération ).

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Classification des déchets solides

▪ Le déchet est complexe car il est constitué en général d’un


mélange de plusieurs phases (liquides, solides, gazeuses), et sa
composition évolué dans le temps et dans l’espace, Le but d’une
classification peut être :

-d’ordre technique, afin de mieux maîtriser les problèmes de


transport, de stockage intermédiaire, de traitement, d’élimination
finale.
-d’ordre financier, selon l’application du principe de pollueur-payeur
; tri entre les communes et les entreprises qui sont membres ou
non d’un organisme de gestion des déchets qui en a assuré le
financement.
-l’ordre légal, afin de cerner les responsables causales relatives à
des questions du sécurité des populations ou de protection de
l’environnement

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➢ La classification des déchets peut être faite de différentes façons, selon que l’on
base sur certaines caractéristiques, ou sur les différents secteurs d’activités ou de
production

la classification des déchets

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2- Définition des déchets solides
Qu’entend-on par déchet ? Un produit sans avenir ? En attente de
transformation ? La discussion est toujours en cours dans les
instances nationales. En effet, un produit destiné au recyclage,
ayant toujours une valeur commerciale, n’est pas vraiment un
déchet. On en parle souvent comme d’une matière première
secondaire. La notion de déchet est donc relative, ce qui est
considéré par l’un comme un déchet ne l’est pas forcément pour un
autre.
Définition UE

Déchet : substance ou objet dont le détenteur se défait ou a


l ’intention de se défaire.
Définition France
Déchet : tout résidu d’un processus de production, de
transformation ou d ’utilisation, toute substance, matériau, produit
ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son
détenteur destine à l ’abandon.
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Définition Maroc:

Les déchets sont définis par la loi N°28-00 relative à leur gestion et à leur
élimination comme :

«tous résidus résultant d'un processus d'extraction, exploitation,


transformation, production, consommation, utilisation, contrôle ou
filtration, et d'une manière générale, tout objet et matière abandonnés ou
que le détenteur doit éliminer pour ne pas porter atteinte à la santé, à la
salubrité publique et à l'environnement».

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3-Quelques définitions
selon la loi 28-00

1.Déchets ménagers : tout déchet issu des activités des ménages ;

2. Déchets assimilés aux déchets ménagers : tout déchet provenant


des activités économiques, commerciales ou artisanales et qui par leur
nature, leur composition et leurs caractéristiques, sont similaires aux
déchets ménagers.

3. Déchets industriels : tout déchet résultant d’une activité industrielle,


agroindustrielle, artisanale ou d’une activité similaire.

4. Déchets médicaux et pharmaceutiques : tout déchet issu des


activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, palliatif ou
curatif dans les domaines de la médecine humaine ou vétérinaire et
tous les déchets résultant des activités des hôpitaux publics, des
cliniques, des établissements de la recherche scientifique, des
laboratoires d’analyses opérant dans ces domaines et de tous
établissements similaires.
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Quelques définitions

5. Déchets dangereux : toutes formes de déchets qui, par leur nature


dangereuse, toxique, réactive, explosive, inflammable, biologique ou
bactérienne, constituent un danger pour l'équilibre écologique tel que fixé
par les normes internationales dans ce domaine ou contenu dans des
annexes complémentaires ;

6. Déchets inertes : tout déchet qui ne produit pas de réaction physique ou


chimique tels les déchets provenant de l’exploitation des carrières, des
mines, des travaux de démolition, de construction ou de rénovation et qui ne
sont pas constitués ou contaminés par des substances dangereuses ou par
d’autres éléments générateurs de nuisances ;

7. Déchets agricoles : tout déchet organique généré directement par des


activités agricoles ou par des activités d’élevage ou de jardinage ;

8. Déchets ultimes : tout résidu résultant de déchets traités ou ceux qui ne


sont pas traités selon les conditions techniques et économiques actuelles ;

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Quelques définitions
9. Déchets biodégradables : tout déchet pouvant subir une décomposition
biologique naturelle, anaérobique ou aérobique, comme les déchets
alimentaires, les déchets de jardins, de papiers et de cartons ainsi que les
cadavres d’animaux ;

10. Gestion des déchets : toute opération de précollecte, de collecte, de


stockage, de tri, de transport, de mise en décharge, de traitement, de
valorisation, de recyclage et d'élimination des déchets y compris le contrôle
de ces opérations ainsi que la surveillance des sites de décharges pendant la
période de leur exploitation ou après leur fermeture ;

11. Générateur de déchets : toute personne physique ou morale dont


l’activité de production, de distribution, d’importation ou d’exportation
génère des déchets ;

12. Détenteur de déchets : toute personne physique ou morale ayant la


possession de fait des déchets ;

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Quelques définitions

13. Exploitant : toute personne physique ou morale responsable de


l’exploitation d’une décharge, d’une installation de tri, de traitement, de
stockage, de valorisation ou d’incinération des déchets ;

14. Technique la plus appropriée : technique mise au point sur une grande
échelle pouvant être appliquée dans le contexte industriel concerné et dans
des conditions économiquement réalisables. Le terme "technique" recouvre
aussi bien les technologies employées que la manière dont une installation
est conçue, construite, entretenue, exploitée ou mise à l'arrêt ;

15. Précollecte des déchets : ensemble des opérations organisant


l’évacuation des déchets depuis le lieu de leur production jusqu’à leur prise
en charge par le service de collecte de la commune ou de tout autre
organisme habilité à cet effet ;

16. Collecte des déchets : toute action de ramassage des déchets par la
commune, par un groupement de communes ou par tout autre organisme
habilité à cet effet ;
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Quelques définitions
17. Décharge contrôlée : installation ou site, répondant aux caractéristiques
et prescriptions techniques réglementaires où sont déposés d’une façon
permanente les déchets ;

18. Stockage des déchets : dépôt provisoire des déchets dans une
installation autorisée à cet effet ;

19. Traitement des déchets : toute opération physique, thermique, chimique


ou biologique conduisant à un changement dans la nature ou la composition
des déchets en vue de réduire dans des conditions contrôlées, le potentiel
polluant ou le volume et la quantité des déchets, ou d’en extraire la partie
recyclable ;

20. Elimination des déchets : toute opération d'incinération, de traitement,


de mise en décharge contrôlée ou tout procédé similaire permettant de
stocker ou de se débarrasser des déchets conformément aux conditions
assurant la prévention des risques pour la santé de l’homme et de
l’environnement ;

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Quelques définitions
21. Valorisation des déchets : toute opération de recyclage, de réemploi,
derécupération, d’utilisation des déchets comme source d’énergie ou toute
autre action visant à obtenir des matières premières ou des produits
réutilisables provenant de la récupération des déchets, et ce, afin de
réduire ou d’éliminer l’impact négatif de ces déchets sur l’environnement ;

22. Exportation des déchets : sortie de déchets du territoire national soumis


aux lois et règlements douaniers ;

23. Importation des déchets : entrée des déchets provenant de l’étranger


ou de zones franches au territoire national soumis aux lois et règlements
douaniers ;

24. Mouvement transfrontière des déchets : tout mouvement de déchets en


provenance d’une zone relevant de la compétence d’un Etat à destination
d’une zone relevant de la compétence d’un autre Etat et transitant par le
territoire national.

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Concept de la gestion des déchets

La gestion des déchets ou rudologie est la collecte,


le transport, le traitement (le traitement de rebut),
la réutilisation ou l'élimination des déchets, habituellement
ceux produits par l'activité humaine, afin de réduire leurs
effets sur la santé humaine, l'environnement, l'esthétique.

La gestion des déchets concerne tous les types de


déchets, qu'ils soient solides, liquides ou gazeux. Les
manières de gérer les déchets diffèrent selon qu'on se
trouve dans un pays développé ou en voie de
développement, dans une ville ou dans une zone rurale.

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5- Situation de la gestion des déchets

L’analyse de la situation actuelle du secteur des déchets solides au


Maroc montre des défaillances au niveau des services de collecte, du
transport, du traitement et de l’élimination. Ces défaillances sont
d’origine institutionnelle, juridique, financière, technique et/ou
éducationnelle.

L’approche de développement de la gestion des déchets solides au


Maroc se base sur:

le renforcement du cadre législatif et institutionnel, la planification


à court , moyen et long terme,
la définition claire du rôle des différents intervenants dans ce
domaine, l’instauration des mécanismes de financement et de
recouvrement des coûts, l’adoption du principe "pollueur - payeur ",
la participation du secteur privé dans la gestion des déchets
solides, l’utilisation de technologie propre pour réduire les déchets à
la source,
la mise en place d'une politique permanente d'éducation et de
sensibilisation relative à la gestion des déchets solides.
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5-Situation de la gestion des déchets(suite)

En 2006, 391 localités urbaines ont été recensé, dont 55 comptaient plus
de 100 000 habitants représentant environ 68% de la population urbaine.
Ces villes ont, en grande majorité, délégué les services de propreté au
secteur privé.

la production de chaque habitant de 0,76 kg/jour, la quantité des déchets


ménagers peut être estimée à 5 millions de tonnes par an en milieu urbain.

En 2006, le taux de collecte a été estimé à hauteur de 70% dans les


centres urbains, tandis que la mise en décharge n’était que de 13%.

Les quantités de DMS générés sont prévues d’atteindre 8,68 MT à


l’horizon 2030.
L’infrastructure de GDS est synthétisée ci après :

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Composition des D.S.M au Maroc

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Source: Département de l'Environnement 30
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6- Contrainte de la gestion des déchets solides
au Maroc
Toutefois, la gestion actuelle des déchets au Maroc est loin de répondre à
ces conditions et se caractérise par :

Une mauvaise collecte qui pose des problèmes de salubrité publique et


entraîne des risques sanitaires importants.

Une collecte insuffisante qui nuit à l’assainissement liquide de la ville en


bouchant les égouts.

La présence de dépotoirs au sein des zones urbanisées et périurbaines


qui entrave le développement des activités économiques et touristiques
et dégrade la qualité de vie des populations.

Des décharges sauvages qui polluent les nappes d’eau souterraine et


les cours d’eau mitoyens.

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Contexte réglementaire

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De nombreux textes en vigueur font référence aux déchets solides
au Maroc:
Le dahir du 25 Aout 1914 portant réglementation dés
établissements insalubres, incommodes et dangereux .
Le dahir du 11 Avril 1922 relatif à la pèche dans les eaux
continentales qui interdit de rejeter ou d’amener dans ces eaux
des substances ou susceptibles de les polluer.
La loi n°10-95 sur l’eau dont de nombreuses dispositions
interdisent le rejet des déchets solides dans « les oueds, les puits,
les lavoirs publics, forages, canaux des eaux…. »
La loi n°78-00 du 3 Octobre 2002 portant charte communale qui
habilite les communes à assurer « collecte, transport, mise en
décharge publique et traitement des ordures ménagères et des
déchets solides

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Loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à
leur élimination
Objectifs

La présente loi a pour objet de prévenir et de protéger la santé de l’homme, la faune,


la flore, les eaux, l'air, le sol, les écosystèmes, les sites et paysages et
l'environnement en général contre les effets nocifs des déchets. A cet effet, elle vise:

la prévention de la nocivité des déchets et la réduction de leur production;

l'organisation de la collecte, du transport, du stockage, du traitement des déchets


et de leur élimination de façon écologiquement rationnelle;

la valorisation des déchets par le réemploi, le recyclage ou toute autre opération


visant à obtenir, à partir des déchets, des matériaux réutilisables ou de l’énergie;

la planification nationale, régionale et locale en matière de gestion et d’élimination


des déchets;

l'information du public sur les effets nocifs des déchets, sur la santé publique et
l'environnement ainsi que sur les mesures de prévention ou de compensation de
leurs effets préjudiciables;

la mise en place d’un système de contrôle et de répression des infractions


commises dans ce domaine. 35
Loi n° 28-00 sur la gestion des déchets solides (GDS) : adoptée en 2006 et
accompagnée par la mise en place d’un nombre de décrets d’application
promulgués ou en cours de promulgation. Cette loi évoque plusieurs aspects
liés à la GDS : l’organisation de la gestion déchets, la valorisation des
déchets, la planification nationale, régionale et locale, l’information du public
et le système de contrôle.

Décret n° 2-07-253 sur la classification des déchets solides.

Décret du 7 janvier 2010 sur les procédures administratives et


prescriptions techniques relatives aux décharges contrôlées

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Cadre juridique spécifique à certains types de déchets
Les cadres légaux concernant des types spécifiques de déchets
sont :

Décret n° 2-09-139 sur la gestion des déchets


médicaux et pharmaceutiques.

Décret n° 2-03-538 sur les modalités d’élaboration du


plan national directeur des déchets dangereux.

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Cadre Institutionnel(1)

Déchets ménagers :

• Les communes : chargées de la gestion des déchets communaux.

• Le Ministère de l’Intérieur/Direction Générale des Collectivités


Locales /Direction de l’Eau et de l’Assainissement: appui technique et
financier.

• Le Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement à


travers le département de l’environnement: coordination,
réglementation et planification.

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Cadre Institutionnel (2)
Déchets industriels :
Les industriels : chargés de la gestion des déchets produits.

Le Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles


Technologies : promotion des filières de valorisation des déchets du
contrôle et du suivi des flux transfrontaliers.

Déchets de soins :

Les établissements de soins sont chargés de la gestion des déchets


produits.

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Une étude à été réalisé en 2000 par le Ministère de
l'Aménagement du Territoire de l'Urbanisme, de
l'Habitat et de l'Environnement (Département de
l'Environnement ) sur la Problématique de la Gestion
des déchets solides au Maroc à détecter les
problèmes suivants:

▪ Problèmes institutionnels et juridiques


▪ Problèmes financiers
▪ Problèmes techniques
▪ Problèmes éducationnels

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Les problèmes

Problèmes institutionnels et juridiques:


- Manque de définition et de clarté dans les tâches des différents intervenants .

- Un arsenal vaste et non spécifique.

- L'insuffisance de mesures réglementaires spécifiques et actualisées pour les


déchets industriels et médicaux;

- Absence d'une unité autonome des déchets au sein des communes. Ces
dernières ont plusieurs tâches et considèrent les déchets comme un secteur
non prioritaire.

- Faible application de l'article relatif à la création de syndicats de communes


(Charte 1976).

- Absence de normes et de méthodes de contrôle dans le domaine de la


collecte, du transport, du traitement et de l'élimination des déchets. 41
Problèmes financiers:

- Absence d'une ligne budgétaire spécifique à la


gestion des déchets.
- Faible taux de couverture
- Absence d'une taxe spéciale sur les déchets de
certain métiers.
- Participation du secteur privé (Collecte).

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Problèmes techniques:

- Mode de présentation des déchets par la population

(Récipients de fortune ou dans les sacs en plastiques


qui sont souvent éventrés par les animaux et les
récupérateurs).

- Manque de moyens et ou utilisation de matériel mal


adapté.

- Les véhicules de collecte sont de faible capacité. Ce


mode de petit véhicule résulte de la contrainte d'accès à
certains rues. 43
Problèmes éducationnels:

- Absence d'un programme spécifique et continu de l'éducation du


public en matière de gestion des déchets.

- Manque d'évaluation des résultats des compagnes de propreté.

- Manque de communication entre le citoyen et la commune.

- Insuffisance de la participation de la population dans l'amélioration de


la qualité de la collecte des déchets et le maintien de la propreté des
lieux publics.

- Rôle de supports médiatiques est faible.

- Faible présence de l'éducation environnementale dans le cursus


scolaire.

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Politique et planification
PGPE 2002 - 2013 : Programme de Gestion et de Protection de
l’Environnement

Programme National des Déchets Ménagers et assimilés (PNDM) : 2008


à 2023.

Plan Directeur National de gestion des déchets dangereux initié en


2007.

Etudes stratégiques : Stratégie nationale de la gestion des déchets


(2008), Participation du secteur privé (2008), Développement du secteur
de recyclage (2005), Système de fiscalité lié à la GDS (2008), Programme
de sensibilisation et de communication, Programme d’accompagnement
social des récupérateurs des déchets, Etude de soutenabilité financière
de la GDS.

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Stratégie, plans d’action et priorités
Plusieurs programmes de GDS sont mis en œuvre notamment en collaboration
avec des organismes internationaux.

PGPE 2002 - 2013 : Programme de Gestion et de Protection de


l’Environnement, s’inscrit dans un contexte d’évolution favorable de
l’environnement institutionnel, administratif et politique, par l’appui technique et
méthodologique de la coopération allemande. Il se décline en quatre
composantes :

1. Composante centrale à Rabat : Appui au Secrétariat d’Etat chargé de


l’Environnement (SEE) au niveau central pour l’application des conventions
internationales, renforcement de l’expertise du SEE dans les domaines:
déchets, énergie, risques naturels, études d’impacts, et développement du
partenariat avec les associations professionnelles;

2. Composante déchets dangereux : assistance pour la mise en place d’un


système intégré et durable des déchets dangereux ;

3. Composante de Tanger : Amélioration de l’environnement urbain;

4. Composante de Mohammedia: structure d’appui à la mise à niveau


environnementale de l’industrie et renforcement des capacités locales 46
en
matière de management environnemental et de transfert de technologies.
PNDM 2008-2023 : Programme National pour la gestion des Déchets
Ménagers, a été élaboré en concertation entre les ministères de l’Intérieur,
des Finances et de ’Environnement et vise la mise à niveau de la gestion
des déchets ménagers à l’horizon 2023. Ce programme a été appuyé par la
Banque Mondiale dans le cadre du Prêt de Politique de Développement
(PPD) de secteur des déchets ménagers.

Ce Programme, a pour objectifs :

Assurer la collecte et le nettoiement des déchets ménagers dans les


centres urbains et atteindre un taux de collecte satisfaisant de 90% en
2020 et 100% en 2030;

Réhabiliter toutes les décharges existantes après fermeture ;

Doter 350 centres urbains de décharges contrôlées des déchets


ménagers et assimilés d’ici 2020;

Professionnaliser le secteur dans les agglomérations présentant un


intérêt économique pour les opérateurs privés et un coût supportable pour
les communes;
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Organiser et développer la filière de « tri-recyclage-valorisation »
pour atteindre un taux de recyclage de 20 % sur la totalité des déchets
générés en 2014, avec des actions pilotes de tri à la source.

Pour une mis en œuvre du PNDM, plusieurs programmes


d’accompagnement ont été mise en place dont :

Plan d’action pour la participation du secteur privé ;

Programme de sensibilisation et de communication ;

Programme d’accompagnement social des récupérateurs des


déchets ;

Programme de soutenabilité financière de GDS.

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Plan Directeur National de gestion des déchets Dangereux:

Ce plan a été initié en 2007 par le département de l’environnement


en collaboration avec la coopération allemande, et vise à :

Promouvoir une gestion intégrée durable des déchets spéciaux ;

Améliorer les conditions de collecte, du transport, de stockage et


de traitement/ élimination des déchets spéciaux ;

Assurer l’information et la sensibilisation des acteurs concernés


par la gestion des déchets spéciaux ;

Promouvoir l’investissement en matière de gestion des déchets


spéciaux et créer des postes d’emploi.

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Dispositions financières et recouvrement des
coûts

Financement de la GDS

Les taxes relevant de la fiscalité locale.


Les subventions provenant du budget général de l’Etat.
Le Fonds d’Equipement Communal « FEC ».
Les mécanismes pour un développement propre (MDP).

Coûts de gestion des déchets

Coûts variables selon les municipalités


Coût moyen de la collecte à l’élimination/traitement : 440 DH / tonne.
Coût moyen du nettoiement– collecte – transfert : 370 DH / tonne.
Coût moyen de l’enfouissement : 70 DH / tonne
Coût de l’élimination des déchets médicaux et pharmaceutiques: entre
5 000 et 9 000 DH/tonne.

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Participation du secteur privé
La collecte des déchets touche environ 70% de la population
urbaine et ce par des opérateurs privés.

La mise en décharge: 50% de la population urbaine est servie


par des opérateurs privés.

80% du marché actuel (collecte et mise en décharge) détenu


par quatre filiales de groupes internationaux.

Types de contrats :

Pour la collecte : contrats de gestion déléguée avec investissement


d’une grande partie de la part du délégataire, et une partie par la
commune.

Pour l’élimination : contrats de type BOT (Build-Operate-Transfer)


pour les nouveaux centres d’enfouissement technique.

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Axes d’optimisation

Politique et planification
Élaboration des plans directeurs provinciaux et régionaux de gestion des
déchets managers.
Adoption d’une gestion régionale des déchets ménagers et assimilés
(Décharges collectives).
Planification et développement des filières de recyclage.

Renforcement financier
Amélioration des mécanismes de financement et de recouvrement des
coûts.
Révision des modalités de paiement des opérateurs privés.
Mise en place des mécanismes financiers d’aide aux investissements
privés concernant les projets de recyclage et de valorisation.
Amélioration des conditions requises pour la mobilisation des ressources
financières additionnelles dans le cadre de la promotion de la gestion des
filières et le développement du MDP.
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Axes d’optimisation

Cadre réglementaire
Renforcement du cadre législatif par l’adoption d’autres textes relatifs
à la gestion des déchets.
Mise en œuvre des décrets publiés.
Mise en place des normes d’émissions liées au traitement.

Suivi des contrats


Mise en place des structures adéquates de contrôle, et de suivi pour
l’évaluation de la performance des opérateurs privés.

Contrôle et suivi
Renforcement des capacités des communes pour qu’elles exercent
convenablement leurs fonctions de contrôle et de supervision des
performances des délégataires.

Sensibilisation
Mise en place d’une politique permanente de sensibilisation.
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Financement et recouvrement des coûts

Financement de la GDS

Municipalités : La mise en œuvre du PNDM induit une forte augmentation


des coûts de gestion des DMA. Les surcoûts devront être couverts par les
budgets municipaux, ce qui sera difficile du fait de :

l’inexistence d’une redevance spécifique pour la gestion des DMA ;


l’existence d’une taxe dite « taxes des services communaux » non affectée
uniquement à la gestion des déchets solides et qui sert à financer d’autres
postes de dépenses ;
le faible taux de recouvrement ne dépassant pas 25% au niveau de
certaines communes.

Gouvernement : dans le cadre des lois des finances, le Gouvernement a


voté l’allocation de 300 millions de DH en 2008 et 400 millions de DH en 2009
et ce pour l’appui technique et financier aux collectivités locales dans leurs
efforts d’amélioration de la gestion des déchets ménagers et assimilés. De
plus, l’Etat verse chaque année, au titre de la « TVA dotation globale »
d’importants compléments de financement pour les budgets de
fonctionnement des municipalités. 55
Il convient aussi de mentionner l’existence d’autres mécanismes
d’appui financier aux collectivités locales mis en place par la DGCL
pour la gestion des déchets tels que:

Le Fonds d’Equipement Communal « FEC »: peut consentir des prêts


pour le financement des projets liés à l’aménagement et/ou à
l’acquisition du matériel. Ce fonds a développé un programme
d’activité MDP (mécanismes pour un développement propre) avec
l’appui de la Banque Mondiale.

Les mécanismes pour un développement propre (MDP): représentent


des compléments de financement importants pour les collectivités
locales qui veulent investir dans un projet MDP visant la réduction des
émissions de Gaz à Effets de Serre par le captage et la combustion des
biogaz émanant des déchets municipaux. En échange des réductions
de gaz constatées, un volume équivalent d’Unités de Réductions
d’Emissions Certifiées (URCEs) leur est délivré. Les collectivités
locales pourront alors vendre ces unités sur le marché carbone.

Plusieurs projets MDP sont en cours d’instruction dans le secteur des


déchets au Maroc.
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Participation du secteur privé

La participation du secteur privé est marquée actuellement par la


présence d’une douzaine d’opérateurs privés dont environ dix sont
présents sur le marché de la collecte et dix sur celui du transfert et de
la mise en décharge.

Le chiffre d’affaires annuel total pour les activités de collecte, de


transfert et de mise en décharge est de 1,38 milliard de DH dont 1,2
milliard de DH (soit près de 88%) pour la collecte.

Les principaux opérateurs sont des filiales marocaines de sociétés et


de grands groupes européens de renommée internationale. Près de
80% du marché actuel (collecte et mise en décharge) est détenu par
quatre filiales des groupes internationaux. Sept sociétés détiennent
près 96% du marché total actuel.

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Sensibilisation du public et participation de la
communauté

L’expérience marocaine en matière de sensibilisation et de formation


sur les aspects liés à la gestion des déchets solides, se résume à
quelques actions ponctuelles visant principalement le grand public, les
écoles, et la société civile. Ces actions se limitent à quelques spots
publicitaires, dépliants ou panneaux publicitaires lancés par des
organismes publics, semi-publics ainsi que quelques ONG et
associations lors des événements nationaux et mondiaux comme la
journée de la terre, la journée de l’eau, etc.

Un programme de communication et de sensibilisation sur la


problématique de la GDS est actuellement encours de réalisation. Il vise
à assurer d’une part l’adhésion effective des différents groupes cibles à
la mise oeuvre du PNDM et d’autre part à favoriser un changement
progressif des comportements et d’inculquer une nouvelle culture de
gestion des déchets intégrant la valorisation à travers le tri à la source
comme composante essentielle de cette gestion.

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Renforcement de capacités et besoins en formation

Le Maroc a entrepris en collaboration avec plusieurs bayeurs de fonds


notamment la GTZ (devenue GIZ) et la BM un programme de formation
et de sensibilisation, qui consiste en l’organisation de sessions de
formation au profit des communes (ateliers de formation des formateurs
et des cadre nationaux et municipaux, préparation des guides de
bonnes pratiques de GDS).

Ces actions sont destinées au :

renforcement des capacités des communes à mieux gérer le


partenariat avec le privé ;
renforcement des capacités du secteur public pour qu’il exerce
convenablement ses fonctions de contrôle et de supervision des
performances des délégataires ;
amélioration de la coopération intercommunale pour la GDS;
amélioration des connaissances du secteur des déchets recyclables
en s’inspirant des expériences internationales et en tenant compte des
spécificités locales ;
renforcement de la participation du secteur privé dans la gestion des
déchets, notamment les volets liés au recyclage et à la valorisation.
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GESTION DES DECHETS INDUSTRIELS
ET DANGEREUX
Génération de déchets industriels et dangereux

Le secteur industriel marocain produit environ 1,57 Millions de tonnes de


déchets solides par an dont 256 000 sont des déchets dangereux.
L’industrie de la Chimie-Parachimie arrive en tête avec 60 % suivie par
l’industrie agroalimentaire avec 25 %.

61
62
Traitement des déchets dangereux

La gestion des déchets industriels dangereux est actuellement prise en


charge par une dizaine d’opérateurs privés adoptant comme procédés :
le stockage, l’incinération, et/ou l’enfouissement.

63
Projets futurs

Afin d’améliorer les conditions de collecte, du transport, de stockage et


d’élimination de ces déchets, la mise en place d’un Centre national
d’élimination des déchets spéciaux (CNEDS) est actuellement en cours
d’étude. Ce projet est le fruit de la Coopération financière allemande
(KfW) qui participe avec un budget de 10 millions d’euros (environ 111
MDH).

La mise en place du CNEDS permettra de :

Promouvoir une gestion intégrée durable des déchets spéciaux ;

Améliorer les conditions de collecte, du transport, de stockage et de


traitement / élimination des déchets spéciaux ;

Assurer l’information et la sensibilisation des acteurs concernés par la


gestion des déchets spéciaux ;

Promouvoir l’investissement en matière de gestion des déchets


spéciaux et créer des postes d’emploi.
64
GESTION DES DECHETS DE SOINS

Génération des déchets de soin

Au Maroc, le gisement relatif aux déchets médicaux et pharmaceutique


(DMP) est estimé à environ 6000 T/an, dont 90% de classe I (Déchets
infectieux) et 10% de classe II (Médicaments et produits chimiques). Il n’y a
pas de système uniforme de traitement des DMP.

Traitement des déchets de soin

Le traitement de ces déchets est effectué soit in situ dans des hôpitaux qui
disposent d’installation (brûleurs, ou stérilisateurs broyeurs) soit en sous
traitance à des entreprises spécialisées qui restent insuffisantes pour
couvrir tout le territoire.

65
OPTIONS D’AMELIORATION ET DE
DEVELOPPEMENT
Renforcement du cadre légal : besoin d’une série de textes juridiques pour une
application effective de la loi 28-00 ;

Amélioration des conditions de participation du secteur privé ;

Mise en place des structures adéquates de contrôle, suivi et d’évaluation de la


performance des opérateurs privés ;

Adoption d’une gestion régionale des DMA (Décharges et incinérateurs collectifs) ;

Promotion du secteur de recyclage ;

Amélioration des mécanismes de financement et de recouvrement des coûts relatifs


à la gestion des déchets permettant de mobiliser des ressources financières
suffisantes et stables ;

La mobilisation des ressources financières additionnelles dans le cadre de la


promotion des filières de recyclage et le développement du MDP ;

Renforcement de la sensibilisation et de l’éducation sur la GDS par la mise en place


d’une politique permanente de sensibilisation relative à la gestion des déchets solides.
66
ETUDE DE CAS, BONNES PRATIQUES ET
LEÇONS APPRISES
Etude de cas

Exemple 1 : Compostage des déchets

Le Maroc a connu depuis les années soixante, l’implantation d’une dizaine d’unités
de compostage dont la liste est ci-après

67
La quasi totalité de ces unités est actuellement fermée suite à de
nombreuses contraintes d’ordre technique et économique. En effet,
l’échec de la majorité des expériences s’explique par :

La défaillance du mode de gestion (non privé) ;

Le non adaptabilité des technologies utilisées à la nature des déchets et


au climat ;

La lourdeur de cette technologie en termes de matériel et de cout


d’investissement et de fonctionnement;

L occultation des aspects commerciaux et de marketing ;

Le déficit en formation et information sur le compost ;

La qualité moyenne du compost.

68
Exemple 2 : Gestion déléguée au niveau de la commune de Charf
(Wilaya Tanger)

Leçons apprises

Les différents problèmes inhérents à la mise en place de la gestion déléguée au


niveau de la commune de Charf, sont :

Des problèmes découlant de la non application des clauses du cahier des


charges : manque de contrôle, absence de la pesée réelle des déchets collectés;

Le non respect des investissements prévus notamment ceux en rapport avec le


renouvellement du matériel ;

Le non respect des horaires de collecte ;

Le non contrôle des déchets mis en décharge (les déchets spéciaux, sont
éliminés avec les déchets domestiques) ;

Le délégataire n’a pas d’obligation de collecter et de transporter les déchets


spéciaux mais la commune laisse faire.

Cette situation a engendré l’annulation du contrat de délégation avec CESPA


NADAFA un an avant la date prédéfinie.
69
Conclusions et recommandations

La réussite de la gestion déléguée doit passer par :

Installation d’un système parallèle de collecte et de traitement des


déchets dangereux ;

Renforcement des moyens déployés par la commune à la disposition


de la cellule de contrôle ;

Médiatisation du contrat de gestion déléguée auprès des institutions


publiques et privées, les organisations professionnelles, les ONG…,
afin d’augmenter la sensibilité de la population au respect du plan de
gestion établi par le gérant ;

Création d’un comité directeur de suivi de la gestion déléguée


(concept gagnant – gagnant), entre la commune, le gérant et les ONGs.

70
Concept de Gestion Intégrée et Durable des Déchets
Solides Ménagers
Traitement des déchets ménagers

72
Répartition de la production des déchets ménagers dans
quelques régions du Maroc en tonnes/an

N.B: Le Grand Casablanca est la région la plus productrice de


déchets ménagers par rapport aux autres régions du Royaume
73
La production des déchets ménagers au Maroc :

74
C’est quoi les déchets ménagers?

▪ Les déchets ménagers sont représentés par des


déchets organiques biodégradables (épluchures,
restes d’aliments, déchets verts…) et tous les
autres qui ne le sont pas comme le verre, les
plastiques, les métaux, les papiers et les cartons
auxquels s’ajoutent des déchets particuliers
(piles, médicaments, produits toxiques et métaux
lourds, cartouches vides, ordinateurs dépassés,
téléphones portables et autres objets de la vie
moderne).

75
Déchets ménagers /Production

❑ Production des déchets par habitant de plusieurs villes des PED et des
pays de l’OCDE

76
Déchets ménagers /Caractéristiques

Une gestion correcte des déchets ménagers commence


par leur caractérisation. C’est en fonction de celle-ci
qu’un mode de valorisation ou d’élimination des déchets
sera choisi. Les paramètres se présentent comme suit :

1/ La densité,
2/ Le taux d’humidité,
3/ Les matières organiques,
4/ Le pouvoir calorifique,
5/ Le rapport carbone/ azote (C/N).

77
La densité :
➢ Elle varie suivant les pays et les modes de consommation
entre 0,12 et 0,40. On estime que dans les villes
marocaines, la densité en poubelle est comprise entre
0,22 et 0,32.

Le taux d’humidité :
➢ Les ordures ménagères contiennent une grande quantité
d’eau qui varie considérablement d’un lieu géographique
à un autre et d’une saison à une autre.
➢ Le taux d’humidité moyen des ordures marocaines est
estimé à 60- 70%. Ce taux augmente sensiblement à la
saison ou les fruits deviennent très abondants.

78
Comment on mesure le taux de l’humidité d’un déchet?

• Échantillon d’au moins 2 kg


• La température de séchage doit être de 105 ± 5°C
• Durée du séchage : 24 heures ou jusqu'à poids constant.
Le poids constant est défini par une variation de masse
inférieure ou égale à 1% entre 2 pesées successives à 2
heures d'intervalle, avec reprise du séchage entre les deux
pesées.

79
Les matières organiques :
▪ Par rapport à d’autres pays, le caractère fermentescible des OM
marocaines est très accentué. Il en résulte que ces déchets sont
très appropriés pour un traitement par compostage. Il y’a
plusieurs méthodes pour le calcul de la partie organiques par
exemple: Demande Chimique en Oxygène (DCO).
Le pouvoir calorifique :
• Il est mesuré en laboratoire dans une bombe calorimétrique
après séchage et broyage de l’échantillon..
• Les PC des déchets ménagers marocaines est de l’ordre de 900-
1100 Kcal/kg. C’est un PC qui est relativement faible en
comparaison à celui des pays industrialisés.
• Le PC c’est l’énergie thermique libérée par la combustion d’un
kilogramme des DM.
• Ce paramètre définit la capacité des ordures à se brûler
rapidement. A plus de 50% de taux d'humidité, les déchets sont
impropres à l'incinération.
80
Le rapport carbone/azote (C/A) :

➢ Le rapport C/N ou rapport carbone sur azote est


un indicateur qui permet de juger le degré d'évolution
de la matière organique, c'est-à-dire de son aptitude à
se décomposer plus ou moins rapidement dans le sol.

➢ Le rapport C/N est un paramètre qui permet d’apprécier


aussi bien l’aptitude des ordures au compostage que la
qualité du compost.

➢ Un rapport C/N trop faible (inférieur à 15) conduit à des


pertes d‘azote ; un C/N trop élevé ralentit la
décomposition.
81
Déchets ménagers /Caractéristiques
La composition des déchets dépend de plusieurs facteurs :
Climat, saison, type de région (ville, campagne), niveau de vie, mœurs, tri à la
source.

82
Déchets ménagers /Caractéristiques

Propriétés:
Forte teneur en humidité: 60 à 70%

Forte densité: 0,4

Faible pouvoir calorifique: atteignant 1000 kcalKg

83
Nature des déchets: Trois paramtres clés
Impacts des déchets

Sur le sol

▪Perte de la valeur du sol

▪Contamination par les lixiviats

▪Pertes en agriculture

86
Sur la qualité des eaux souterraines et de surface

Les décharges sauvages ont un effet polluant sur les


ressources en eau de surface et/ou souterraine.

La forte teneur en eau des ordures ménagères

L’action des précipitations

➢ Accumulation d’éléments toxiques qui peuvent contaminer la nappe d’eau


souterraine par infiltration, et les cours d’eau, par ruissellement des eaux
souillées.
87
Sur la Qualité de l’air et le cadre de vie

Les déchets, notamment ceux mis en décharge


non Contrôlée.

Rejet de biogaz, de germes pathogènes et de


nuisances olfactives.

Risques d’incendies et d’explosions.

Pollution de l’air et une nuisance à la santé


humaine.

88
Les techniques de traitement des ordures ménagères

▪ Plusieurs techniques de traitement sont


généralement associées aux systèmes de gestion
des déchets. Il s'agit notamment des l'incinération, la
mise en décharge et des opérations de récupération
et de valorisation.

▪ L'incinération
▪ Le compostage
▪ Le stockage
▪ La mise en décharge

89
L’incinération
❑ En général, L’incinération est une technique de transformation
par l’action du feu. Incinérer signifie « réduire en cendres » ou,
dit autrement, qu’on brûle complètement les matières à
incinérer.

❑ L’incinération est une Méthode de traitement thermique des


déchets qui consiste en une combustion (technologie et
température variant selon la nature du déchet) et un traitement
des fumées. De cette technique résultent trois catégories de
résidus : mâchefers, cendres et résidus d'épuration des fumées.
La chaleur générée par l'incinération fait l'objet de valorisation
énergétique (production d'électricité et de chaleur) dans la
plupart des unités.

90
La combustion :

➢ La combustion est une réaction chimique au cours de laquelle


un combustible (ou carburant) est oxydé par un comburant (dioxygène,
halogènes,...) avec un grand dégagement d'énergie calorifique (chaleur).
Il existe une grande variété de combustibles: bois, papier, pétrole,
alcool, graisses, charbon,...

Combustible + Comburant Produits de la réaction

Exemples:
o Le gaz dihydrogène (combustible) brûle (explose même!) en réagissant avec
le dioxygène (comburant) pour donner un oxyde d'hydrogène: l'eau (à l’état
gazeux);
2H2 + O2 2H2O

91
92
Principe de fonctionnement d'une usines d'incinération d'ordures
ménagères (UIOM).

▪ Un incinérateur est un dispositif visant à détruire des objets


par incinération, c’est-à-dire par une combustion aussi complète
que possible. Il se présente en général comme un four où
la chaleur dégagée par les matériaux en cours de combustion est
suffisante pour enflammer les matériaux ajoutés.

▪ Les (UIOM) sont généralement organisées de la façon suivante :


- une fosse de réception permet d'homogénéiser les produits et
alimenter en continu l'installation.
- le four est de type continu dès que les quantités à traiter sont
importantes ; il utilise le seul pouvoir calorifique des déchets pour
fonctionner ;
- une chaudière récupère la chaleur et la valorise, le plus souvent
sous forme d'énergie électrique ; on préfère aujourd'hui parler
de centre de valorisation thermique au lieu d'usine d'incinération
93
- l'installation de traitement des fumées comporte
d'abord des filtres électrostatiques pour piéger
les métaux lourds ou à manches et ensuite un
dispositif complémentaire de lavage des fumées ;
celui-ci fait appel à diverses techniques, voie sèche,
semi-sèche ou humide ; dans ce dernier cas, il faut en
plus prévoir une installation de traitement des
effluents liquides ainsi générés ;
N.B: les résidus solides (mâchefers) sont déferraillés,
mis en stock et, si leur qualité le permet (absence de
métaux lourds), broyés pour être réutilisés par les
travaux publics. Dans le cas contraire, ils sont mis
en décharge

94
95
96
Le compostage
1. Principe et objectifs du compostage des déchets

• Le compostage est « un processus par lequel des


matériaux biodégradables sont mis ensemble pour
être convertis en un amendement humifère stabilisé,
grâce au travail d’organismes biologiques vivants
sous conditions contrôlées ».

• Le compost est « un produit stable, et riche en humus,


résultant du mélange de résidus divers d'origine
végétale ou animale, mis en fermentation lente afin
d'assurer la décomposition des matières organiques,
et utilisé comme engrais, amendement ou support de
culture ».
97
➢ On trouve parmi les objectifs du compostage:
- La dégradation des matières fermentescibles pour
stabiliser les déchet .
- La réduction de la masse des déchet.
- La maîtrise des odeurs et des nuisances.
- L’optimisation des opérations du point de vue
technique et économique.

- La production du compost visant à fabriquer un


amendement organique ou un support de culture de
bonne qualité répondant à la réglementation.

98
2. La dégradation de la matière organique
La mise en œuvre du compostage comporte généralement deux
étapes biologiques :

1- La phase «thermophile», dite de «fermentation active» est une


phase de dégradation de la matière organique avec prolifération
des micro-organismes (bactéries dominantes) s’attaquant à la
fraction organique facilement dégradable (sucres, protéines, acides
gras, hémicellulose).

2-La phase «mésophile», dite de maturation est une étape de


recomposition de la matière organique, toujours sous l’action de
micro-organismes (champignons dominants). Elle permet la
formation de matières organiques «humifiées», c’est-à-dire qui ont
des propriétés proches de celles de l’humus. Cette phase dure plus
longtemps que la fermentation et s’accompagne d’une diminution
de la température (20-30°C).
99
Étapes biologiques du compostage, pouvant être précédées et suivies
de traitements mécaniques et/ou physico-chimiques divers
100
101
3. Les principaux paramètres du compostage

On distingue deux catégories de paramètres pouvant


influencer l’activité microbienne: les paramètres de
conduite du procédé et les paramètres caractéristiques du
déchet (tableau 1).

102
Teneur en oxygène :

L’étape de fermentation chaude reposant sur des réactions de


biodégradation aérobie, elle dépend donc fortement de la teneur en
O2 du matériau en cours de compostage. Les micro-organismes
responsables de l’oxydation de la matière organique utilisent
l’oxygène présent dans la phase gazeuse des pores et y libèrent
leurs produits de respiration. La porosité, qui représente le volume
d’air sur le volume total du matériau, est optimale autour de 30-40%.
La circulation de l’air dans ces pores est essentielle pour permettre
les échanges gazeux et éviter l’asphyxie due au gaz carbonique. Il
est donc nécessaire de réoxygéner le déchet au cours du processus
en l’aérant pour maintenir une activité microbienne suffisante.
103
Taux d’humidité :

Les micro-organismes dégradent les grains de déchet à partir de


leurs surfaces externes sur lesquelles ils se fixent. Ces surfaces sont
recouvertes d’une pellicule d’eau liée.
Cette pellicule d’eau est une condition obligatoire à la réalisation des
réactions microbiennes. Une teneur en eau minimale de 50% de la
masse brute est donc indispensable pour que le déchet à traiter soit
le siège d’une bonne activité microbienne. Cependant un déchet trop
humide devient difficile à aérer car sa porosité à l’air diminue : la
teneur en eau optimale dépend du déchet considéré et se situe
généralement entre 60 et 80% de la masse brute. Le taux d’humidité
du déchet varie au cours du traitement car les micro-organismes
libèrent de l’eau lors des réactions aérobies mais aussi car
l’élévation de température provoque un assèchement du matériau
qui peut être important. Il est donc nécessaire de réajuster cette
humidité lors du traitement en procédant à des ajouts d’eau
(arrosages).

104
• Le compostage correspond à « l’action de faire
fermenter en présence d’air des matières organiques » :
il s’agirait donc de ce point de vue d’une simple réaction
chimique, qui globalement s’écrit :

C6 H10 O5 + 6 O2 --> 6 CO2 + 5 H20 + chaleur.

105
Température :

La température du déchet est le résultat de l’équilibre thermique qui se


crée entre d’une part la production de chaleur due à la biodégradation
aérobie de la matière organique et d’autre part aux pertes thermiques par
conduction, convection et assèchement du matériau. L’évolution de la
température lors du compostage suit théoriquement 2 phases
successives (figure suivante). L’élévation de température lors de la
fermentation chaude (phase de dégradation de la matière organique) a
deux objectifs :
L’augmentation des vitesses de biodégradation : on estime qu’une
augmentation de 10°C multiplie par deux ces vitesses, ce qui permet de
réduire considérablement les durées de traitement .
L’hygiénisation du déchet : si la température atteint 60°C pendant
quelques heures, les germes pathogènes et les graines végétales sont
éliminés.
Toutefois, si la température dépasse 80°C, cela peut conduire à un
assèchement trop rapide du déchet et/ou à une modification de la
population microbienne présente, ce qui peut entraîner la formation de
produits indésirables.
N.B: La conduction thermique est le phénomène par lequel la température d'un
106
milieu s'homogénéise et La convection est le transfert de chaleur provoqué par le
Variations de température au cours du compostage

Microfause: Ensemble des animaux de très petite taille qui vivent dans
un milieu déterminé (sol, mousse, grottes, sables).
107
Rapport C/N :

• Le rapport massique C/N de la part fermentescible du déchet est


un paramètre important. Les micro-organismes hétérotrophes
consomment grossièrement 20 à 30 fois plus de carbone que
d’azote, le rapport C/N optimal est donc de l’ordre de 30/1. En
dessous de 25 apparaissent des problèmes d’odeurs. Le
compostage a pour effet d’éliminer le carbone vers l’atmosphère,
ce qui diminue ce rapport jusqu’à atteindre 8 à 15 dans le compost
final.
• Le tableau suivant donne quelques valeurs de ce rapport pour
différentes matières organiques compostables. Ainsi, il convient
d’ajouter un peu de compost final dans la FFOM qui possède en
général un taux de carbone trop élevé et qui met plus de temps à
se décomposer. Un bon rapport C/N permet de réduire la masse de
la matière organique initiale de 35 à 50%.

108
Rapport C/N de quelques matières organiques compostables
109
• Biodégradabilité et granulométrie :

La biodégradabilité du déchet conditionne directement l’activité


microbienne et a donc un effet direct sur l’évolution de la
température et les besoins en oxygène. Ce paramètre est lié à la
structure des molécules constituant la matière organique et à son
état de division : sa granulométrie. Les OM ont une biodégradabilité
supérieure à celle des déchets verts mais inférieure à celle des
déchets animaux et des effluents des IAA (Industries Agro-
Alimentaire). Cette biodégradabilité augmente avec la teneur en
sucres libres, en hémicellulose ou amidon ainsi qu’avec la
réduction de la granulométrie du déchet. L’augmentation de la
surface spécifique permet une meilleure accessibilité des
constituants aux micro-organismes et on travaille donc
généralement avec des déchets de granulométrie comprise entre 2
et 10 centimètres.

110
Biodégradabilité de différents substrats en fonction de la
composition de leur matière organique

111
pH optimal :

• Le pH optimal pour l’activité microbienne se situe


autour de la neutralité. Au cours du compostage, on
observe en général une baisse de pH liée à la forte
production de dioxyde de carbone et de certains
acides organiques durant les premiers jours, puis
une remontée progressive par suite de la libération
d’azote protéique.

112
4. Les grandes opérations du compostage

Le compostage des ordures ménagères est un enchaînement d’opérations


qui se déroulent sur une plate-forme bétonnée pour limiter les nuisances et
rejets dans l'environnement. Quelle que soit la taille de l’unité et la
technologie employée, le procédé de traitement se décompose aux étapes
suivants.
- Réception des déchets sur une aire de dépôt spécifique.
- Prétraitement : tri pour enlever la fraction non fermentescible des OM
criblage, préparation à la fermentation dans un tube rotatif de
«préfermentation», mélange éventuel avec d’autres déchets
fermentescibles...
- Fermentation : quelques jours à 1 mois,
- Maturation/Stockage : affinage du compost et stockage, 1 à 3 mois

113
Schéma général de l'organisation d'une plate-forme de
compostage

114
Le compostage est un procédé relativement
simple permettant de valoriser la partie
biologique des déchets, notamment la
fraction fermentescible des ordures
ménagères. Cependant, il existe de
nombreux procédés, techniques et filières de
compostage qu’il convient de choisir en
fonction de la nature des déchets à
composter et d’un certain nombre d’autres
facteurs comme la localisation géographique
du site, le tonnage à traiter etc.

115
La mise en décharge

▪ La mise en décharge a été longtemps la solution de facilité, la


moins coûteuse et la plus répandue, de traiter les déchets.

• La mise en décharge représente l’un des principales filières


d’élimination des déchets ménagers. Plus de 90% des déchets
ménagers dans le monde sont éliminés par cette technique qui
concerne de très important tonnages et qui donne prise à une
élimination efficace. existe deux types de décharges.

• Les décharges sauvages

• Les décharges contrôlées

116
Les décharges sauvages

❑ Les décharges sauvages ou illégales sont des lieux de stockage


intempestif de déchets, interdits et inappropriés pour cet usage.
❑ Elles sont constituées de déchets apportés clandestinement par
des particuliers ou des entreprises sans aucune autorisation
communale ou préfectorale.

Une décharge sauvage


117
Les effets des décharges publiques sauvages

➢ Les décharges sauvages sont source de pollution diverse :

• Elles dégradent les sites naturels et les paysages

• Elles polluent les cours d’eau et les nappes souterraines (


notamment en raison du ruissellement de la pluie sur les déchets )

• Elles polluent l’air ( la fermentation des déchets peut produire du


méthane, un gaz à fort effet de serre )

• Elles représentent 5% des départs de feu

• Elles sont génératrices de risques pour la santé humaine car elles


dégage des gaz toxiques et permettent le développement de gènes
pathogènes.

118
Les décharges contrôlées

▪ Installation ou site, répondant aux caractéristiques et


prescriptions techniques réglementaires où sont déposés d’une
façon permanente les déchets, appelé également Centre de
Stockage de Déchets, ou Centre d'Enfouissement Technique
(CET).

▪ La classification des décharges est basée sur la valeur du


coefficient (K) du sol du site choisi pour accueillir une décharge.
Ce coefficient définit la vitesse de percolation des eaux dans un
sous sol. On distingue trois classes de site et chaque classe est
désignée à recevoir un type spécifique.

119
▪ Selon la loi marocaine n°28-00 du 22 novembre 2006, les décharges
contrôlées sont classées selon les types de déchets en trois
classes:

- Classe I: les décharges des déchets ménagers et assimilés.

-Classe II: les décharges des déchets industriels, médicaux et


pharmaceutique non dangereux, des déchets agricoles, des déchets
ultimes et inertes.

-Classe III: les décharges des déchets dangereux.

Une décharge de la classe 1 peut recevoir, moyennant certains


aménagements spécifiques, les déchets de la classe 2. Cette mise
en décharge donne lieu à la perception de redevances de mise en
décharge par les communes et leurs groupements ou par les
120
exploitants auprès des générateurs de ces déchets.
▪ Les décharges contrôlées ne peuvent être autorisées à s’installer
à proximité des zones sensibles, des zones d’interdiction et de
sauvegarde prévues par la loi n°10-95 sur l’eau et ses textes
d’application, des parcs nationaux et aires protégées, des zones
d’intérêt touristique, des sites d’intérêt biologique et écologique,
des zones humides et forestières, des périmètres irrigués, des
zones à haute potentialité agricole et en dehors des sites
désignés par les plans directeurs de gestion des déchets prévus
par la présente loi.

▪ En cas de fermeture d’une décharge contrôlée, l'exploitant ou le


propriétaire est tenu de remettre le site dans son état initial ou
dans un état écologiquement acceptable.

121
▪ Sites de classe III:
Il s’agit de site étanche, implanté sur des terrains d’ardoiseschistes.
Il peut recevoir en plus de déchets ménagers, les déchets industriels
spécieux (DIS) ainsi que les déchets d’activité du soin à risque
infectieux.

Le contexte géologique et hydrogéologique doit être favorable au


stockage et comprendre une barrière d’étanchéité passive associé à
une barrière dite active. La barrière de sécurité active se compose
d’une géo-membrane protège par un géotextile anti- poinçonnement
et d’une couche drainante qui limité l’accumulation de liquide. La
barrière de sécurité passive est composée d’une couche d’argile
d’une perméabilité inférieure à 10-9 m/s.

122
▪ Sites de classe I:
Ce sont des sites perméables comme les terrains sablo-argileux. Ils
ne peuvent recevoir que les déchets ménagers provenant de l’activité
domestique ainsi que les déchets industriels et hospitaliers
assimilables aux ordures ménagers.

Le contexte géologique et hydrogéologique doit être favorable au


stockage et comprendre une barrière d’étanchéité passive associé à
une barrière dite active. La barrière de sécurité active se compose
d’une géo-membrane protège par un géotextile anti- poinçonnement
et d’une couche drainante qui limité l’accumulation du lixiviats. Elle
est posée sur le fond et les flanc de chaque casier. La barrière de
sécurité passive est considérée de haut en bas d’une couche d’argile
d’une perméabilité inférieure à 10-9 m/s.sur au mois un mètre et d’une
couche de perméabilité inférieure à 10-6 m/s sur au moins 5 mètres.
123
Sites de classes II:
Il s’agit de sites perméables qui se laissent facilement d’infiltrer
par les lixiviats. Ils sont retenus uniquement pour les déchets
ménagers et les déchets inertes qui ne subissent aucune
modification physique, chimique ou biologique.

Les déchets classés interdis d’étre déposé dans ce site, sont


susceptible de générer de risques pour la santé et sécurité
publique, on site parmi eux:

- les déchets contaminées provenant des hôpitaux

- Les matières non refroidis qui proviennent des incendies

- Les déchets liquides même en récipient clos.

- les déchets radioactifs ou explosifs.


124
Fonctionnement d’une décharge contrôlée

125
Aménagement global d’une décharge contrôlée

La décharge contrôlée comprend :

❑ Une zone administrative et de gestion des véhicules,

❑ Une zone d’enfouissement où sont aménagés les


casiers,

❑ Une zone de traitement des rejets et des émissions de


la décharge, à savoir le biogaz et les lixiviats .

126
zone administrative et de
gestion des véhicules

127
zone d’enfouissement où sont
aménagés les casiers

128
129
130
fonctionnement d’une décharge

Le fonctionnement d’une décharge peut être assimilé à


un réacteur bio-physico-chimique donnant lieu à des
réactions et à des évolutions complexes qui aboutissent
à la transformation chimique, physique et biologique des
déchets.

• Évolution des déchets: Au cours de l’exploitation d’une


décharge, on distingue cinq phases de décomposition
des ordures ménagères.
✓ 1- Phase aérobie
✓ 2- Phase de transition
✓ 3- Phase acétogénique
✓ 4- Phase méthanogénique
✓ 5- Phase de maturation 131
1- Phase aérobie: Au moment de la mise en place des
déchets, l’oxygène présent est consommé (décomposition
aérobie). L’activité des bactéries aérobies strictes permet la
dégradation de la matière organique facilement dégradable
et oxydable. cette phase est caractérisée par une élévation
de la température entre 50 et 70 °C. Cette phase dure de
quelques jours à quelques semaines.
2- Phase de transition: Elle représente le passage
progressif des conditions aérobies aux conditions
anaérobies. Elle dure de quelques jours à quelques
semaines.

132
• 3- Phase acétogénique: Cette phase peut s’étendre sur plusieurs
années voire plusieurs décennies. Elle est caractérisée par la
présence de bactéries dites "acétogènes" qui hydrolysent et
transforment la matière organique par fermentation produisant des
molécules simples et solubles (acides gras, ammoniaque). Les
lixiviats produits durant cette période possèdent de fortes valeurs en
DBO (demande biochimique en oxygène) et un pH acide. Ces
propriétés agressives facilitent la dissolution d’autres composés tels
que le fer, le manganèse, le zinc, le calcium et le magnésium

133
4- Phase méthanogénique: Cette étape de biodégradation
de la matière organique correspond à la production de
méthane (de l’ordre de 50 à 60 % en volume) et de
dioxyde de carbone (teneurs comprises entre 40 et 60%
en volume) à partir des produits organiques issus des
étapes métaboliques précédentes, exceptée la formation
de biogaz. La méthanogenèse est assurée par les
bactéries méthanogènes qui sont des bactéries
anaérobies strictes très particulières du point de vue
structurel et physiologique et qui font partie de la classe
des Archaebactéries

134
Évolution de la composition du lixiviat et du biogaz au
cours de la dégradation des déchets
135
Il existe deux voies métaboliques de production du méthane
• La réduction du dioxyde de carbone, des bicarbonates ou
carbonates (respiration anaérobie) en méthane (en présence de
dihydrogène) par les bactéries méthanogènes
selon la réaction suivante :
4 H2 + HCO- + H+ → CH4 + 3 H2O

• La production de méthane à partir de l’acétate (acétoclastie)


Selon la réaction suivante:
CH3COO- + H2O → CH4 + HCO3-

136
Phase de maturation:

• C’est la phase finale de maturation et de stabilisation de la


matière organique, elle s’accompagne d’une chute de la
production gazeuse. Cette phase est aussi marquée par une
entrée progressive d’air au sein du milieu. L’oxydation par l’air
au sein du massif peut entrainer le relargage des métaux lourds
fortement retenus aux composés organiques ou à des espèces
réduites (sulfures).

137
Lixiviats de décharges

138
Mécanisme de production des lixiviats

▪ Quatre source d’eau contribue à la production des lixiviats dans


la zone de décharge:
❖ L’eau initialement contenue dans les déchets
❖ L’eau produite lors de la décomposition de la matière
organique contenue dans les déchets organiques
❖ L’eau provenant des précipitation météoriques
❖ L’eau venant de la nappe phréatique

▪ La teneur initiale en eau des déchets n’est pas fixe. Cette source
d’eau contribue à la production des lixiviats uniquement pendant
la phase transitoire. La production d’eau lors de la décomposition
dure plusieurs années, elle n’est pas liée uniquement à la phase
de transition et elle dépend de la composition, de l’humidité et de
la température des déchets. L’infiltration des eaux météorique à
travers les déchets reste la source principale de la genèse des
lixiviats.
139
composition des lixiviats
❖ Les compositions chimiques et biochimiques des lixiviats sont
non seulement très diverses mais aussi variables dans le temps et
dans l’espace.
*La matière organique dissoute ou en suspension, issue de la
biomasse, exprimée généralement en DCO (les AGV, les
substances humiques et fulviques…); Les micropolluants
organiques (hydrocarbures, composés aromatiques…) ;
*Les composés minéraux majeurs sous forme ionique (Ca2+, Mg2+,
Na+, K+, NH4+, Fe2+, HCO3-,Cl-, SO42-…) ainsi que d’autres composés
tels que les borates, les sulfites…
*Les cations de métaux lourds à l’état de traces, sous forme
majoritairement complexée par des ligands minéraux (HCO3-, Cl-,
SO42-) ou organiques (macromolécules de type humique et
fulvique).
D'autre part, les lixiviats peuvent aussi contenir certains micro-
organismes pathogènes.
140
Caractéristiques principales des différents types de
lixiviats

141
quantification des lixiviats
• L’évaluation des volumes de lixiviats produits peut être obtenue
en faisant un bilan hydrique en tenant compte des conditions
naturelles et du mode d’exploitation :
P + ED+ R1 = I + E + ETR+ R2
Où :
- P est le volume des précipitations ;
- ED est le volume d’eau apporté par les déchets ;
- R1 est le volume d’eau apporté par ruissellement ;
- I est le volume de lixiviats infiltrés dans le sous-sol à travers le
fond de la décharge
- E est le volume de lixiviats collectés ;
- ETR est le volume d’eau éliminé par évapotranspiration réelle ;
- R2 est le volume d’eau exporté de la décharge par ruissellement

142
Procédés de traitement des lixiviats

▪ les procédés du traitement des lixiviats sont trois


à savoir:

➢ les méthodes biologiques,


➢ les méthodes physico-chimiques
➢ les méthodes membranaires.

143
Les méthodes biologiques:

Les traitements biologiques se sont révélés très efficaces pour


éliminer les matières organiques et azotées des jeunes lixiviats
lorsque le DBO/DCO a une valeur élevée (>0,5).

1- Traitement aérobie: Les traitements aérobies font appel aux


micro-organismes naturellement présents dans le milieu naturel
pour dégrader les polluants présents. Parmi ces inconvénients on
cite; la demande d’une grande période d’aération et la haute
demande énergétique et l’excès de la production de boues.

2- Traitement anaérobies: Contrairement au traitement aérobie, la


digestion anaérobie consomme peu d’énergie et produit très peu
de matières solides. En outre, il est possible d'utiliser le CH4
produit pour réchauffer le digesteur qui travaille habituellement à
35 °C. Le principal inconvénient de ce procédé est sa sensibilité
aux substances toxiques .
144
Les méthodes physico-chimiques

1- La flottation
la flottation a été largement utilisée, elle est basée sur
l’élimination des colloïdes, des ions, des macromolécules,
des micro-organismes et des fibres.

2- Coagulation-Floculation
La Coagulation floculation peut être utilisée avec succès
dans le traitement des vieux lixiviats. Le sulfate
d'aluminium, le sulfate ferreux, le chlorure ferrique et le
chloro-sulfate ferrique ont été couramment utilisés
comme coagulants.

145
3- Précipitation chimique
Au cours de la précipitation chimique, les ions dissous dans la
solution se transforment en composés insolubles par des réactions
chimiques. Les inconvénients de la précipitation chimique sont : la
forte dose de précipitant nécessaire, la sensibilité du processus au
pH, la production de boues et la nécessité de poursuivre
l'élimination des boues.

4- L’adsorption:
L'adsorption des polluants sur charbon actif, en colonne ou sous
forme de poudre, donne un bon taux d’abattement de la DCO par
rapport aux méthodes chimiques et ce quelle que soit la
concentration initiale de la solution en matière organique. Les
principaux inconvénients de ce procédé sont la nécessité de
régénérer fréquemment les colonnes ainsi que la forte
consommation de charbon actif.

146
méthodes membranaires
La nanofiltration:
La nanofiltration utilise généralement des membranes en polymère
moléculaire de coupure entre 200 et 2000 Da. Ce procédé a la
capacité d'éliminer les particules d'un poids moléculaire supérieur
à 300 Da ainsi que les substances inorganiques par le biais des
interactions électrostatiques entre les ions et les membranes.
La nanofiltration est un procédé membranaire qui couvre un
domaine de séparation intermédiaire entre l’ultrafiltration et
l’osmose inverse
L’osmose inverse:
L’osmose inverse semble être l'une des méthodes les plus
prometteuses dans le traitement des lixiviats. Les taux
d’abattement de la DCO et des métaux lourds sont respectivement
supérieurs à 98 et 99%. l’osmose inverse présente plusieurs
inconvénients qui sont : la faible rétention des petites molécules
qui passent à travers la membrane et la possibilité de
dépôt de substances dissoutes ou en suspension à la surface
147
externe de la membrane.
Système de filtre à osmose inverse

➢L’osmose inverse est un système de purification de l'eau contenant des


matières en solution par un système de filtrage très fin qui ne laisse passer
que les molécules d‘eau.

148
La méthanisation
Définitions:
▪ La méthanisation (digestion anaérobie) est une transformation de
la matière organique en biogaz lequel est composé principalement
de méthane et de gaz carbonique.
▪ La transformation des matières organiques en diverses substances
chimiques durant la fermentation en anaérobie se fait rapidement
au cours d’une chaîne de dégradations successives grâce à de
nombreuses espèces de bactéries, d’où le terme de Méthane
Biologique ou Bio Méthane.
▪ Cette transformation très répandus dans la nature, se retrouve
dans les marais, dans les intestins des animaux, d’insects… et de
manière très général lors du stockage de la matière organique en
absence d’oxygéne.
▪ Comme pour toute réaction biologique, la digestion anaérobie est
réalisé en milieu aqueux et donc à partir de la matière organique
dissoute ou solide.

149
Le flux métabolique de la gestion anaérobie est donné par le schéma suivant:

150
151
Les facteurs gouvernants la méthanisation
▪ Comme toute micro-organismes, la population bactérienne
méthanogène exige des conditions particuliers pour sa croissance.
Les principaux facteurs physico-chimiques qui affectent le procédé
de digestion anaérobie sont le PH, les sulfates, les inhibiteurs et les
paramètres physico-chimiques.

pH :
La zone optimale de pH pour la méthanisation est située aux
alentours de la neutralité. Les bactéries méthanogènes sont
fortement inhibées en dessous de 6. Les bactéries acidogènes
supportent mieux les pH inférieurs à 6. Une chute de pH est donc le
signe d'un dysfonctionnement. Dans la plupart des cas, le pH est
autorégulé dans le digesteur avec des valeurs optimales comprises
entre 6,8 et 7,4 mais un ajout de bicarbonate de soude peut être
nécessaire pour le maintenir.

152
Effet des sulfates
En présence de fortes concentrations en sulfates, la
méthanogénèse est stoppée (WINFREY et ZEIKUS, 1977). Toutefois
il semblerait que ces sulfates soient bénéfiques, en faible quantité,
pour la croissance des bactéries méthanogènes.

Le nitrate et dérivés
Le nitrate et le nitrite inhibent la méthanogénèse lorsque ces deux
produits sont présents dans le milieu. Les oxydes nitrique et
nitreux ont les mêmes conséquences sur cette étape de la
digestion anaérobie (BALDERSTONE et PAYNE, 1976). Toutefois la
reprise de la méthanogénèse pourra s'établir lorsque ces formes
azotées seront consommées.

153
La variation de la température :
La variation de la température est un élément très important à prendre
en compte car elle peut affecter irréversiblement la quantité des
microorganismes de méthanisation. Ainsi, une variation brusque de
température détruira les micro-organismes et inhibera le processus
de transformation. Par ailleurs, la production de biogaz est plus
difficile si la température est inférieure à 15C.

les inhibiteurs :
Les ions minéraux, les métaux lourds, les antibiotiques, les savons
et les détergents inhibent la croissance normale des microbes dans
le digesteur et donc influencent négativement le processus de
fermentation.

Le rapport C/N:
Le rapport C/N ne doit jamais être supérieur à 35 .En dessous, la
production de gaz sera plus lente.

154
Biogaz, produit final de la méthanisation
Généralités:
• Le biogaz est un sous produit de dégradation de la matière
organique fermentescible. Le biogaz est un mélange contenant
principalement du méthane (50 à 70%), du dioxyde de carbone, de
l’eau, de l’azote, de l’hydrogène sulfuré et de l’oxygène. Du fait d’une
forte concentration en méthane, le biogaz est un bon fournisseur
d’énergie (1m3 de biogaz a un pouvoir calorifique de 6 kWh soit
l’équivalent de 0,6 l de fuel).
• Une décharge d’ordures ménagers présente, dans le temps,
différentes phases d’évolution au cours des quelles la composition
des gaz émis par les déchets varie. Au départ, lors de la courte
phase aérobie, l’oxygéne ,l’azote de l’air et le gaz carbonique sont
les composants essentiels. Lors de la 2 éme phase, il y’a production
d’acides volatils d’acools, d’ammoniac de CO2 et H2. Au cous de la 3
éme phase, la méthanogènes démarre, le taux de CO2 diminue et les
autres gaz ou produits volatils majeurs disparaissent. La quatrième
phase appelée phase méthanogène stable et dure plusieurs année
au cours de la quelle la production du méthane atteint son max.
155
156
Les caractéristiques du biogaz
➢ Combustible: le méthane est le principal combustible contenu dans
le biogaz, dont le pouvoir calorifique est fonction de sa teneur.

➢ Odorant: le biogaz contient des éléments malodorants présents


sous forme de traces, comme les mercaptans ou le sulfure
d’hydrogéne.

➢ Explosif: lorsque la teneur en méthane est comprise entre 5 et


15%, l’oxygéne entre 15 et 20%, avec un taux de dioxyde de
carbone ne dépassant pas 25%.

➢ Corrosif: les composés soufrés additionnés à l’humidité rendent le


biogaz corrosif.

➢ Participant à l’effet de serre : le méthane et le dioxyde de carbone


sont les deux gaz principaux. 157
Valorisation du biogaz
Il existe plusieurs possibilités de valorisation du biogaz provenant
de la captation en décharge ou de la production par méthanisation.
Les plus classiques sont la valorisation électrique et la valorisation
thermique. Il existe aussi des technologies novatrices plus
efficientes, valorisant le biogaz directement sous sa forme gazeuse
par des procédés d’épuration du biogaz.
• Energie thermique
• Energie électrique
• Biocarburant
Selon le mode de valorisation, le biogaz devra être épuré ; dans tous
les cas, il est préférable d’enlever l’eau (condensation dans les
conduites, déshydrateur, r et séparateur diphasique, tamis
moléculaires,…). Pour les moteurs, le biogaz sera en plus épuré de
son H2S corrosif (par de l’oxyde de fer (fer rouillé), du charbon actif
ou lavage à l’eau sous pression) et quelque fois de son CO2 (lavage
à l’eau sous pression, tamis moléculaire,…). Pour le réseau de gaz
naturel, l’eau, l’H2S, les organo-halogénés (par charbon actif), le
CO2, les métaux (charbon actif) et l’oxygène (par traitement 158
thermique catalytique) doivent être enlevés
159
Energie électrique

Le principal mode de valorisation du biogaz est sa transformation


en électricité par combustion dans un moteur électrogène ou dans
une turbine, qui produit de l’électricité. Lorsque l’électricité est
produite seule, celle-ci est le plus souvent exportée via le réseau
public. La cogénération produit de l’électricité et de chaleur. La
chaleur peut être utilisée pour le chauffage des digesteurs et le
reste peut servir à tout autre usages: séchage du digetat, séchage
de foin, production de l’eau chaude et d’autre applications

160
Valorisation thermique
La chaleur de combustion peut servir pour la production d’eau
chaude, de vapeur à moyenne ou haute pression, ou bien dans des
fours de procédés. La pression nécessaire pour l’alimentation des
appareils au gaz est généralement faible:20 à 100mbar. D’une
manière générale, les valorisations thermiques nécessitent des
débouchés de proximité: il peut s’agir de consommateurs externes
au site de production (industries, réseau de chaleur) ou d’usage
internes. Sur les stations d’épuration une partie du biogaz produit
est en général utilisé pour maintenir le digesteur à la température
de fermentation (37 ou 55°C). Cette consommation interne présente
environ 15à 30% de la production.

161
Boues de station d’épuration et de curage des réseaux

➢ Boues de station d’épuration

➢ Boues de curage des réseaux

➢ Composition des Boues de station d’épuration et de


curage des réseaux

➢ Techniques de stabilisation des Boues

➢ Destination finale des boues

162
Boues de station d’épuration

Les boues d’épuration (urbaines ou industrielles) sont les


principaux déchets produits par une station d'épuration à partir
des effluents liquides. Ces sédiments résiduaires sont surtout
constitués de bactéries mortes et de matière organique
minéralisée. Une installation moyenne produit environ un excès
de 40 g de matière sèche par jour et par habitant. On distingue
différents types de boues selon les traitements appliqués pour
épurer l’eau dans un milieu boueux:
➢ les boues primaires,
➢ les boues physico-chimiques,
➢ les boues biologiques,
➢ Les boues mixtes;
➢ Les boues d’aération .

163
Boues de curage des réseaux

Le terme « boues de curage » désigne un ensemble des matériaux


d’origines variés, qui résulte de la sédimentation de particules
d’origine naturelle et peuvent être assimilés à des sédiments plus ou
moins pollués. Ces particules sont véhiculées par les précipitations.
On peut distinguer quatre catégories principales de boues de
curage:

➢ Les boues de curage de bassins de retenue d’eaux pluviales;


➢ Les boues de curage de fossés;
➢ Les boues de curage de canaux, cours d’eau, retenus
➢ Les boues de curage de réseaux d’assainissement.

164
Composition des boues de station d’épuration et de
curage des réseaux.

La composition exacte des boues varie en fonction de l’origine


des eaux usées, de la période de l’année et de type de
traitement et de conditionnement pratique dans la station
d’épuration. Les boues résiduaires représentent avant tout une
matière première composée de différents éléments:

➢ Matière organiques,
➢ Eléments fertilisants (N et P)
➢ Eléments traces métalliques, d’éléments traces organiques;
➢ Agents pathogènes (micro-organismes).

165
Techniques de stabilisation des boues
➢ Les boues résiduaires se présentent sous forme liquide et
avec une forte charge en matière organique hautement
fermentescible. Ces deux caractéristiques sont gênantes et
posent beaucoup de problèmes techniques pour leur évacuation
« quelle que soit la destination », parmi les quels leur transport
et leur stockage qui conduisent souvent à des problèmes de
manipulation et des nuisances olfactives. Ceci impose le choix
d’une technique de stabilisation et une filière de traitement dés
l’installation de la STEP.
➢ Le traitement des boues à 3 objectifs:
- réduire leur teneur en eau: par la déshydratation en passant
par une déshydratation partielle ( moins de 80% d’eau), jusqu’à
un séchage presque total ( 5 à 10% d’eau).
-Stabiliser la matière organique: en diminuant sa
fermentescibilité pour réduire ou même supprimer les mauvaises
odeurs.
-Hygiéniser: si nécessaire, en détruisant les microorganismes
pathogènes. 166
Le cycle général des boues de station d’épuration
urbaine

Boues Stabilisation Déshydratation Stockage

Valorisation

167
Stabilisation des boues
Les traitements de stabilisation utilisés sont de type biologique,
chimique.
Stabilisation biologique: Réduit la teneur des boues en matières
fermentiscibles. Elle se fait soit par voie aérobie dans les bassins
d’aération ou dans les bassins de stabilisation aérobie, soit par
voie anaérobie dans des digesteurs avec production du biogaz.
Cette technique réduit sensiblement la masse de matières
organiques (30% environ).
Stabilisation chimique: bloque l’activité biologique et donc
l’évolution de la boue par adjonction d’une quantité importante de
chaux, ce qui a pour conséquence l’augmentation du PH. La
stabilisation par chaulage connait un développement soutenu
depuis quelques année en raison de son efficacité pour ce qui est
de maitrise des nuisances olfactives et de son intérêt pour les
sols acides.
Le séchage thermique: Les boues deviennent stables
temporairement (par absence d’eau), persistant aussi longtemps
que les boues ne sont pas réhumectées.
168
La réduction de la teneur en eau des boues
Pour réduire les volumes à manipuler, différents procédés sont
mis en oeuvre comprenant par ordre croissant d’efficacité et de
coût, l’épaississement, la déshydratation et le séchage.
➢ L’épaississement vise à augmenter la siccité (teneur en matières
sèches – MS) sans lui enlever sa caractéristique liquide ; il est
obtenu par voie gravitaire dans un concentrateur ou par des
moyens mécaniques (égouttage, flottation …) ce qui amène la
siccité à 5 à 6%.
La siccité est évaluée par la quantité de solide restant après un
chauffage à 110°C pendant deux heures. Elle s'exprime
généralement en pourcentage pondéral. À l'inverse, on parlera de
taux d'humidité.
➢ La déshydratation vise à augmenter significativement la siccité
en faisant passer la structure des boues de l’état liquide à un état
pâteux ou solide. Les filtres à bandes et les centrifugeuses
donnent des boues plutôt pâteuses avec une siccité de 18 à 25%.
Les filtres-presses produisent des boues de structure solide (30 à
35% de siccité).. 169

• Le séchage élimine en grande partie ou en
totalité l’eau par évaporation, soit par voie
naturelle (lits de séchage) soit par voie
thermique. La technique des lits de séchage
se pratique à l’air libre sur des boues
liquides et combine évaporation naturelle et
drainage de l’eau libre à travers une couche
filtrante de sable et de graviers
Le filtre à bande

Le filtre à bande est un filtre horizontal sous vide travaillant en


continu avec lequel des solides se déposant en sédiments
peuvent être séparés de façon sûre et soigneuse des
suspensions
Destination finale des boues
Les boues de station d’épuration urbaine ainsi stabilisées et
déshydratées sont éliminées en trois principaux modes.

➢ La mise en décharge: consiste en un enfouissement des boues (


souvent mélangées avec les ordures ménagères). Elles doivent
préalablement stabilisées et déshydratées.

➢ L’incinération: Elle réalise la destruction de la matière organique


des déchets par combustion à haute température (+ de 500°C)
produisant des fumées et des matières minérales

➢ La valorisation agricole des boues: La valorisation agricole des


boues résiduaires peut être considérée comme le mode de
recyclage le plus adapté pour rééquilibrer les cycles
biogéochimique (C,N,P…..). Elle vise à ménager les ressources
naturelles et à éviter le gaspillage de matière organique du à
l’incinération ou à l’enfouissement dans les décharges.

173
➢ Le compostage constitue un procédé
particulier de stabilisation biologique aérobie.
Il se réalise de préférence sur des boues déjà
déshydratées de façon à économiser
l'approvisionnement en support de
compostage, les boues n'étant pas auto-
compostables. Les boues compostées ont un
aspect de « terreau » et présentent une
structure solide ; elles sont stables. On
constate actuellement un fort regain d'intérêt
pour cette technique en raison des nouvelles
donnes réglementaires et économiques
concernant la gestion des dechts
Le compostage se pratique en France
dans une trentaine d'unités et traite 2 %
des boues produites.

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