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Bruits et détecteurs.
12 Caméra infrarouge 55
Matthieu B OFFETY
ème
Cycle Ingénieur - 2 année 2S - Palaiseau Rosa T UALLE -B ROURI
Version du 16 décembre 2015 Isabelle R IBET
Année 2015-2016 Julien V ILLEMEJANE
Benjamin V EST
ii
Règles de fonctionnement
du LEnsE
Toutes les informations sont affichées sur le panneau d’affichage du
LEnsE.
Consultez-le régulièrement !
Absences
iii
iv
Retards
Plagiats
Pour toute demande d’accès en dehors des séances de TP, vous devez
impérativement (et à l’avance) vous adresser au responsable technique
du LEnsE, Thierry AVIGNON ou à Cédric L EJEUNE (bureau S1.18).
vi
Évaluation de votre
travail
TP & compte-rendus
Barème indicatif sur 20 points :
Si la présentation orale
n’a pu avoir lieu :
Habilité en manipulation 5 5
Compte-rendu 10 15
Présentation orale 5
Comptes-rendus :
Sauf indication contraire, les comptes-rendus doivent être déposés sur
le site Libres Savoirs une semaine après la séance. Merci de respecter les
consignes suivantes :
— Certifiez l’originalité de votre travail en faisant figurer la mention :
Nous attestons que ce travail est original, que nous citons en réfé-
rence toutes les sources utilisées et qu’il ne comporte pas de pla-
giat.
— Vérifiez que vos noms et le numéro de votre binôme figurent
sur la première page de votre compte-rendu avant de la
transformer en .pdf.
— Renommez le fichier .pdf selon le format :
G4B05DupondEtDupontTPmachintrucsuper.pdf avant de le dé-
poser sur le site.
vii
viii
Présentation orale :
La présentation orale a plusieurs objectifs :
— elle nous permet de vérifier si vous avez compris les points essen-
tiels du TP, si vous êtes capable de prendre du recul par rapport
aux manipulations effectuées.
— elle nous permet de corriger les points que vous auriez mal compris.
— elle vous entraîne à présenter oralement un travail expérimental
de manière synthétique. C’est une situation que vous rencontrerez
souvent dans votre vie professionnelle.
La présentation orale aura lieu durant le TP, sa durée est de 5 minutes
pour un binôme, 7 minutes pour un trinôme, pendant lesquelles chaque
membre du binôme ou trinôme doit intervenir.
Elle s’adresse à un "opticien de passage" (par exemple un ancien élève
de SupOptique sorti il y a plus de 5 ans) qui a priori ne connaît rien à
la manipulation. Vous pouvez choisir le plan qui vous semble le mieux
adapté, utiliser le matériel du TP et montrer les résultats obtenus.
Seront évaluées :
— les qualités pédagogiques (clarté, précision, enthousiasme,. . . )
— les capacités de synthèse,
— la qualité scientifique de la présentation,
— la gestion du temps.
Défauts à éviter absolument :
— faire un résumé « historique et linéaire » du déroulement de la
séance,
— nous présenter des points de détails (que nous vous avons juste-
ment expliqués pendant la séance parce qu’ils étaient délicats),
— utiliser des termes trop spécialisés sans les expliquer.
Examen
L’examen de fin d’année en 1A et 2A se déroule de la façon suivante
(tous les documents sont autorisés) :
— L’élève tire un sujet au hasard. Celui-ci tient en quelques phrases :
caractériser les aberrations d’un objectif (2A), mesurer le bruit d’un
système de détection (2A),...Le sujet est très proche d’un TP de l’an-
née (premier ou deuxième semestre).
— L’élève a ensuite 2 heures pour :
— réfléchir à la meilleure façon de réaliser la mesure qui lui est
demandée,
— effectuer le montage et le réglage de la manipulation,
ix
Sommaire
1 Objectifs du TP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2 Mesure d’un bruit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
3 Bruit d’amplification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
4 Bruit de Johnson (ou bruit thermique) . . . . . . . . . . . . . 9
5 Le bruit de photons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
6 Réduction du bruit de photons . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
7 Consignes pour le compte-rendu . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Annexe 1. Diagrammes de Bode des amplis . . . . . . . . . . . . . 19
Annexe 2. L’analyseur de spectre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1 Objectifs du TP
A l’issue de la séance de TP, vous serez capables de :
— faire la différence entre un offset (typiquement un courant d’obscu-
rité) et un bruit,
— mesurer une amplitude de bruit, c’est à dire capables de :
— utiliser un analyseur de spectre électrique,
— convertir des grandeurs exprimées en dBm@1Hz en W/Hz,
— expliquer comment l’AS effectue la mesure,
1
2TP 9. SOURCES DE BRUIT DANS UN SYSTÈME DE DÉTECTION OPTIQUE
L’objet des trois premières parties de ce travail est d’étudier les princi-
pales sources de bruit présentes dans tout système de détection optique :
le bruit d’amplification, le bruit thermique et surtout le bruit de photons.
Le bruit de photons est lié à la nature quantique de la lumière. Il a
longtemps été considéré comme une limitation fondamentale. Dans cer-
taines conditions très particulières, il est pourtant possible de descendre
en dessous de la limite du bruit de photons également appelée « limite
quantique standard », comme cela a pu être montré pour la première fois
en 1985 1 . La dernière partie présente une expérience de réduction du
bruit de photons sous la limite quantique standard.
— Utiliser au fur et à mesure du déroulement du T.P. un ta-
bleur (Excel) pour exploiter vos mesures et vérifier ainsi leur vali-
dité.
τ = 0. La DSP est alors constante pour toutes les fréquences. Par analogie
avec l’optique, on parle de « bruit blanc ». Ces bruits blancs ne sont qu’un
modèle mathématique, il ne peuvent se rencontrer en pratique car leur
valeur efficace serait alors infinie ! On parle parfois de bruit blanc dans
une bande passante donnée quand la DSP est constante sur un domaine
de fréquence.
Lorsqu’on cherche à mesurer un bruit, on limite forcément la bande
fréquentielle d’analyse par la bande passante de l’oscilloscope, celle d’un
filtre ou de la résolution de l’AS, .... La valeur efficace du signal mesuré
est donc : p
vn2 (f ) ∆f
où vn (f ) est la valeur efficace de bruit, supposée constante sur la bande
passante d’analyse ∆f.
Donc, donner une puissance d’un bruit sans donner la largeur
de la bande passante de mesure n’a aucun sens !
Attention, deux bruits de DSP identiques peuvent avoir des allures
très différentes. Par exemple les deux signaux représentés sur la figure
9.1 ont la même DSP :
b 1t V
b 2t V
temps s fréquence Hz
3 Bruit d’amplification
Pour pouvoir étudier le bruit thermique d’une résistance ou le bruit
de photons d’une photodiode, il est nécessaire d’amplifier ce bruit car les
fluctuations de tension ou de courant correspondantes sont très faibles.
Cependant, un amplificateur génère lui-même du bruit. C’est pourquoi
vous allez commencer par étudier le bruit propre de l’amplificateur de
3. BRUIT D’AMPLIFICATION 5
tension que vous utiliserez dans la suite pour l’étude du bruit thermique
d’une résistance, puis pour l’étude du bruit de photons.
Le bruit d’amplification est le bruit présent en sortie de l’amplificateur.
Sa valeur efficace est notée Vampli,out . Il s’ajoute au signal amplifié et il est
aussi présent en l’absence de tout signal placé en entrée.
Afin de comparer les bruits propres d’amplificateurs de gain et de
bande passante différents, on donne la valeur du bruit ramenée en entrée.
On modélise ainsi le bruit de l’amplificateur en sortie comme le résultat
d’un bruit blanc placé en entrée d’un amplificateur parfait (figure 9.2), de
gain G√et de bande passante ∆f . C’est la valeur efficace de bruit vn,ampli
en V/ Hz de ce bruit blanc que l’on cherche à déterminer.
G ,f
v n ,ampli v out
+15V
Ve Vs
ampli
-15V
Ampli 1 : Bruit thermique
v n ,R
R
✶
R
v n ,R v n ,ampli
G ,f
✶
R v out
Q13 Refaire cette mesure lorsque la résistance est placée dans l’azote
liquide. Déterminer la nouvelle tension efficace de bruit à cette tempéra-
ture vn,R,T2 . En déduire la température de l’azote liquide.
5 Le bruit de photons
5.1 Rappel
√
2eIph (en A/ Hz ) où e est la charge de l’électron e = 1.6 × 10−19 C
p
in,ph =
I ph i n , ph
cathode
photodiode
ampli Vs
anode
R1=324 Ω
Voltmètre
continu
(Iphot) R2=100 Ω
-15V
Ampli 2 : bruit de photons
Q15 Mesurer P@1 Hz (200 kHz) en dBm : DSP du bruit à la sortie de l’am-
pli, à 200 kHz, pour Iph variant de 0 à 10 mA. En déduire vn,out (200 kHz) pour
ces différentes valeurs de Iph .
Ce bruit vn,out est le résultat de trois sources de bruit indépendantes :
— le bruit de tension dû au bruit de photons vn,ph = R1 · in,ph ,
— le bruit thermique de la résistance de charge vn,R1 ,
— et le bruit de l’amplificateur vn,ampli .
Noter que la résistance R2 n’est pas en prendre en compte ici, en raison
de la présence d’un condensateur en parallèle. Le modèle complet du bruit
dans un circuit de photodétection est donné par la figure 9.8 :
v n ,R v n ,ampli
1
v n , ph v n ,R v n ,ampli
1
G ,f G ,f
i n , ph v out v out
✶
R 1 =324 ✶
R 1 =324
p
Q18 Tracer la courbe : in,ph = f Iph . Comparer avec la courbe donnée
par la formule de Shottky.
Source de courant
« bien lissé » Mesure du
LED Photodiode bruit sur Iph
Ampli 1
R R
anode
photodiodes
led
cathode
C=22nF
Am pli1
100k Ω
330 Ω
I led
100 Ω
Boîtier de commutation
6.1 Branchements
Branchez à la place de la photodiode utilisée dans la partie précé-
dente, la photodiode qui se trouve dans le petit boîtier « photodiode +
LED » (dans le bon sens ! !). Le photocourant qu’elle délivre sera donc am-
plifié par l’amplificateur trans-impédance utilisé dans la partie « bruit de
photons » et la valeur du courant moyen correspondant sera lue sur le
16TP 9. SOURCES DE BRUIT DANS UN SYSTÈME DE DÉTECTION OPTIQUE
voltmètre qui lui est relié (branché sur Iphot). La sortie de l’ampli reste
branchée sur l’analyseur de spectre.
6.2 Mesures
Q20 Mesurez le courant dans la DEL avec le voltmètre branché sur le
boîtier de commutation. En déduire le rendement quantique global ηT
donnant le facteur de conversion du flux d’électrons traversant la DEL en
flux d’électrons traversant la photodiode.
Q21 Mesurer P@1 Hz (200 kHz) en dBm. La valeur mesurée ici doit être
égale à la valeur relevée à la question Q15 puisque le courant Iph est le
même (3 mA) et que le bruit est poissonnien.
Ne,photodiode Ne,LED
Iph = e = ηT e = ηT ILED ,
τ τ
où ILED est le courant continu parcourant la DEL et où Iph est le cou-
rant moyen dans la photodiode.
Le calcul p d’écart type pour la loi binomiale donne :
σNe,photodiode = ηT (1 − ηT ) Ne,LED et :
r
σNe,photodiode e2
ieff,ph = e = ηT (1 − ηT ) Ne,LED 2
τ τ
Et, compte tenu de la bande passante effective d’analyse : δf = 1/2τ
18TP 9. SOURCES DE BRUIT DANS UN SYSTÈME DE DÉTECTION OPTIQUE
q
ieff,ph = 2eIph (1 − ηT ) δf
Par rapport
p au bruit de photons, le bruit en courant est multiplié par
le terme (1 − ηT ) et la valeur maximale de la réduction de bruit par
rapport au bruit de photons est donc
Préduit
= 1 − ηT
Pphoton
48
46
44
Gain (dB)
42
40
38
36
34
32
104 105 106
Fréquence (Hz)
42
40
38
36
34
32
104 105 106
Fréquence (Hz)
20TP 9. SOURCES DE BRUIT DANS UN SYSTÈME DE DÉTECTION OPTIQUE
Analyseur de spectre RF
-f0 f0 -f0 f0
Gain RBW
Annexe 2. L’analyseur de spectre
Filtre
variable Passe-bande
Choix de la Multiplieur
résolution
verticale
REF level Choix de la
résolution
fréquentielle RBW
Oscillateur local
500 Hz à 5 MHz
f0 variable
Affichage Ampli. LOG
Ref level
Échelle
Échelle
horizontale
P dBm
verticale
SPAN
Center frequency linéaire dB
Gestion Voie Y Filtre vidéo
Voie X
du balayage
Fréquence
TP 10
Caractérisation d’un
détecteur infrarouge
Version du 16 décembre 2015
Sommaire
1 Objectifs du TP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2 Grandeurs caractéristiques des détecteurs . . . . . . . . . . 22
3 Étude expérimentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4 Exploitation des mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
5 Rédaction du compte-rendu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Annexe 1 - Luminance spectrique du corps noir . . . . . . . . . . 37
Annexe 2 - Courbe de transmission de l’air . . . . . . . . . . . . . 37
Annexe 3 - Détectivités spectrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Annexe 4 - Utilisation de la FFT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
1 Objectifs du TP
A l’issue de la séance de TP, vous serez capables de :
— mesurer les performances d’un détecteur infrarouge, c’est à dire
capables de :
— identifier les paramètres importants (courant d’obscurité, ren-
dement quantique, réponse au corps noir, bruit, détectivité),
— identifier les spécificités du domaine infrarouge (rayonnement
du corps noir, fond ambiant, courant d’obscurité du détecteur),
21
22 TP 10. CARACTÉRISATION D’UN DÉTECTEUR INFRAROUGE
Iph
R (λ) = en A / W
Φλ
2. GRANDEURS CARACTÉRISTIQUES DES DÉTECTEURS 23
S
1 1
0 pic 0 pic
Si l’on veut comparer les détecteurs entre eux, on est donc amené à esti-
mer la grandeur suivante :
NEP (λ)
√ √
Ad ∆f
oôAd est la surface du détecteur et ∆f la bande passante d’analyse du
bruit (ENBW : Equivalent Noise BandWidth)
P10 Quelle est la valeur donnée par le constructeur pour cette grandeur
D∗pic ?
∗
La détectivité au corps noir est notée DCN (TCN , f, ∆f ) :
√ √
∗ Ad ∆f
DCN (TCN , f, ∆f ) = RCN
iBruit,eff. (f )
√
∆Iph Ad
=
∆ΦCN iBruit,eff.@1 Hz (f )
√
exprimée en cm · Hz/W.
∗
Remarque : la notation, DCN (TCN , f, ∆f ), rappelle les conditions de me-
∗
sures. Par exemple, DCN (500, 500, 50), signifie que la mesure utilise un
corps noir à 500 K, une fréquence de modulation du flux de 500 Hz, une
bande d’analyse du bruit de 50 Hz.
P11 Pour quelles valeurs des paramètres TCN , f, ∆f est donnée la valeur
de la réponse corps noir dans la documentation ?
∗
Les mesures de DCN (TCN , f, ∆f ) et S(λ) permettent de déduire
∗
D (λ) du détecteur (voir paragraphe 4).
3 Étude expérimentale
Le schéma du circuit de détection est donné sur la figure 10.2.
RC Sortie DC
Détecteur -
-
+ + Sortie
V 0
I ph
Cliquez sur le cadre jaune intitulé C1, situé sous les zones d’affichage
graphique. Vérifiez parmi les paramètres que le couplage (coupling en
anglais) est bien réglé sur DC1MΩ. Faites la modification si besoin.
∆Iph
RCN = en A / W
∆ΦCN
Diaphragme
Détecteur IR
Modulateur
Oscilloscope
Data acquisition
Ampli transimpédance Filtre anti-repliement
t
Modulateur
W : longueur de l’arc entre 2 pales (au niveau du centre du diaphragme)
d : diamètre de diaphragme
Pour un signal carré (le cas oô, comme ici, d << W ) , le rapport vaut :
√
2
MF = = 0, 45
π
Q13 Relevez les valeurs efficaces du pic à 500Hz mesurée par l’analyseur
lors de cette variation. Expliquez l’origine des variations, en précisant no-
tamment l’influence de la fenêtre d’acquisition, de la fréquence d’échan-
tillonnage, du nombre de points Ne ? Expliquez pourquoi la fenêtre Flat
Top est théoriquement mieux adaptée pour la mesure de la valeur efficace
du premier harmonique du signal (vous pourrez vous aider de l’annexe).
σT 4
L=
π
oôσ = 5, 67.10−8 W / m2 · K4 est la constante de Stefan 1 .
1. Un moyen mnémotechnique souvent utilisé par Jean-Louis Meyzonnette, ancien professeur de ra-
diométrie de l’institut, pour se souvenir de la forme de la constante : « 5, 6, 7, 8 ! »
34 TP 10. CARACTÉRISATION D’UN DÉTECTEUR INFRAROUGE
R λpic
γ=
RCN
∗
E5 En utilisant le facteur γ, calculez Dpic = D∗ (λpic ) et tracez la courbe
de détectivité spectrale, D∗ (λ).
5 Rédaction du compte-rendu
Dans votre compte-rendu, il est inutile de rappeler linéairement vos
protocoles de mesure et vos résultats. On vous demande d’écrire un docu-
ment structuré (entre 2 et 6 pages maximum avec introduction, conclu-
sion, plusieurs parties, etc.), dans lequel vous résumerez, en vous ap-
puyant sur vos mesures :
— les concepts importants liés à la technologie étudiée au cours de ce
TP,
— les points clés et enjeux de la caractérisation d’un détecteur infra-
rouge,
— vos conclusions sur les performances du système que vous avez étu-
dié au cours de la séance.
Vous pourrez en particulier confronter vos observations sur la technologie
infrarouge avec ce que vous savez des détecteurs dans le visible.
5. RÉDACTION DU COMPTE-RENDU 37
t
T
f 3f 5f fréq.
Spectre de s(t)
-Fe/Ne Fe/Ne
f 3f 5f fréq.
Effet de l’échantillonnage
Le signal échantillonné est le produit de s(t) par un peigne de Dirac
(de période Te ). Le spectre du signal échantillonné est donc le produit de
convolution de spectre de s(t) par un peigne de Dirac de période 1/T e.
Une opération d’échantillonnage dans l’espace direct conduit à une pé-
riodisation dans l’espace des fréquences. Ce qui entraîne le problème de
recouvrement de spectre (aliasing) inhérent à toute opération d’échan-
tillonnage. Il est donc nécessaire de prévoir un filtre analogique antire-
pliement (passe-bas) en amont de la carte d’acquisition de fréquence de
Nyquist Fe/2.
40 TP 10. CARACTÉRISATION D’UN DÉTECTEUR INFRAROUGE
f 3f 5f 3f f Fe fréq.
cas a/b/c
Pour éviter cette erreur aléatoire sur la mesure de l’amplitude des
composantes spectrales de signaux périodes (tout en conservant l’algo-
rithme de TFD), la solution la plus simple consiste à modifier la fenêtre
temporelle.
Fe
Puisque les points du spectre sont calculés tous les N e
, il faut une fe-
nêtre temporelle dont la transformée de Fourier a une amplitude maxi-
2. Dans la plupart des cas, pour des raisons de rapidité de calcul, on utilise par ailleurs un algorithme
de Transformée de Fourier Rapide (FFT : Fast Fourier Transform)
5. RÉDACTION DU COMPTE-RENDU 41
Fe
mum constante sur une largeur au moins égale à N e
. C’est le cas pour
la fenêtre Flat Top (voir figures des fenêtres et de leur spectre à la fin
de cette annexe). On multiplie donc le signal périodique acquis sur une
fenêtre temporelle Ne Te par fenêtre Flat Top avant de calculer la TFD
. L’amplitude est alors calculée avec exactitude (moins de 0,1% d’erreur
quelle que soit la fréquence du signal périodique).
En contrepartie de cette amélioration sur la mesure de l’amplitude, on
diminue par un facteur 2.2 la résolution fréquentielle. Les autres fenêtres
Hamming, Hanning ,... sont des compromis entre les 2 points de vue.
Analyse du bruit
Pour l’analyse du bruit par TFD n’importe quelle fenêtre convient.
Mais il faut tenir compte de la bande d’analyse du bruit (ENBW : Equi-
valent Noise Band Width) (voir tableau ci-dessous).
Coefficients a0 , a1 , a2
Fenêtre Temporelle a0 a1 a2
Sommaire
1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2 Questions de préparation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3 Prise en main de la caméra et du logiciel . . . . . . . . . . . . 46
4 Mesure du bruit de lecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
5 Étude du signal d’obscurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
6 Linéarité et bruit de photons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
7 Mesure de la réponse spectrale du capteur . . . . . . . . . . 52
1 Introduction
En 2014, 95 % des caméras produites sont des caméras CMOS (Com-
plementary Metal Oxyd Semiconductor), pour 5 % de caméras CCD (Charge-
Coupled Device). La différence principale entre un capteur CMOS et CCD
est que chaque pixel d’un capteur CMOS possède son propre circuit de lec-
ture (conversion charge - tension et amplification) directement à cÙté de
la zone photosensible. Par rapport à la technologie CCD, les avantages de
la technologie CMOS sont :
— Capteurs moins chers car plus simples à fabriquer
— Faible consommation,
— Lecture plus rapide des images,
— Chaque pixel peut être piloté indépendamment
43
44 TP 11. ÉTUDE D’UN CAPTEUR CMOS INDUSTRIEL
Capteur EV76C560 Typical electro-optical performance @ 25°C and 65°C, nominal pixel clock
2 Questions de préparation
Chacun des pixels de cette caméra peut être considéré comme une
photodiode et son circuit électronique de pré-amplification. La tension ré-
sultante, pour chacun des pixels, est ensuite convertie en numérique par
un convertisseur analogique-numérique (CAN) de 10 bits. Cette donnée
est ensuite récupérée, pixel par pixel, par le PC via une lisaison USB.
Figure
2
:
Réponse
spectrale
du
capteur
Constater l’aspect de "ciel étoilé" de l’image pour les longs temps d’in-
tégration. Certains pixels (souvent appelés Hot Pixels) présentent un si-
gnal beaucoup plus fort.
Il ne s’agit pas d’un bruit temporel, mais bien d’une non-uniformité
spatiale du signal d’obscurité. Remarquez aussi que l’histogramme
n’est pas du tout gaussien.
6.3 Binning
Le binning consiste à regrouper plusieurs pixels du capteur de la ca-
méra sur une ou deux directions. Les charges contenues dans les pixels
sont cumulées dans le capteur CMOS, avant toute numérisation. Afin
d’améliorer la sensibilité et le rapport signal à bruit, il est possible sur ce
capteur de mesurer le signal après avoir effectué la somme des photoélec-
trons stockés sur 4 pixels adjacents (Binning 2 × 2). Cette amélioration se
fait bien sûr au dépend de la résolution (dans ce format la résolution de
l’image est alors de 640 × 512).
52 TP 11. ÉTUDE D’UN CAPTEUR CMOS INDUSTRIEL
0,5
0,4
A/W
0,3
0,2
0,1
0
400
500
600
700
800
900
1000
1100
nm
Synthèse
Dans une synthèse (2 pages maximum - hors courbes), vous explique-
rez à un industriel cherchantt à calibrer un capteur CMOS qu’il vient
d’acquérir, quelles sont les étapes à suivre et quels types de courbes il de-
vra obtenir. Vous pourrez vous appuyer sur vos résultats expérimentaux.
54 TP 11. ÉTUDE D’UN CAPTEUR CMOS INDUSTRIEL
TP 12
Caméra infrarouge
Version du 16 décembre 2015
Les questions de préparation doivent obligatoirement avoir été
préparées avant la séance. Elles peuvent être évaluées à l’oral.
Sommaire
1 Objectifs du TP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
2 Questions de préparation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3 Matrice de microbolomètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4 Prise en main de la caméra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
5 Influence de l’emissivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
6 Linéarité du signal en fonction de la température . . . . . . 59
7 NETD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
8 Écart minimum de température résolvable (MRTD) . . . . 61
9 Rédaction du compte-rendu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
1 Objectifs du TP
A l’issue de la séance de TP, vous serez capables de :
55
56 TP 12. CAMÉRA INFRAROUGE
2 Questions de préparation
P1 Rappeler brièvement les différences entre ces deux familles de dé-
tecteurs infrarouges : détecteurs quantiques et détecteurs thermiques.
De quel type est la caméra utilisée dans ce TP ? Quels sont les avantages
de cette technologie ?
3 Matrice de microbolomètres
L’image infrarouge est obtenue grâce à une matrice de 320 par 240 mi-
crobolomètres. Un microbolomètre est un détecteur thermique fonction-
nant sur le principe de la thermistance. Une élévation de la température
provoque une augmentation de la conductivité. La résistance est donnée
par la loi :
EA
R(T ) = R e( kT )
0
Onglet Units : Deux choix sont possibles pour l’affichage des images,
soit le signal brut, proportionnel au flux total reçu par la caméra
entre 8 µm et 14 µm, soit directement une image en température
(Thermographie).
5 Influence de l’emissivité
On dispose d’une plaque de cuivre dont la surface a subi deux traite-
ments différents (à gauche : peinture noire mate, à droite sablage). Cette
plaque est régulée en température par un module Peltier.
Enregistrer l’évolution du signal dans les deux zones sur une durée
de 1 minute. Exportez ces données sous Excel ou Matlab.
Temperature: T T + T
Période spatiale: p
Période angulaire: = p/D
Fréquence = 1/ (cycle/mrad)
D
Camera IR
p
Tournez les mires afin que les traits soient horizontaux sur l’image.
Mesurez à nouveau la MRTD.
9 Rédaction du compte-rendu
Le compte-rendu doit se présenter sous la forme d’un document struc-
turé (introduction, plusieurs parties, conclusion) de deux pages maximum
(sans les illustrations). Il doit présenter une synthèse faisant ressortir
les enjeux du TP. Il est inutile de rappeler linéairement vos protocoles de
mesure et vos résultats. Par contre, votre texte doit faire apparaître les
réponses aux questions suivantes :
Concernant l’émissivité et la thermographie :
— Que représente physiquement la notion d’émissivité ?
— De quels paramètres dépend-elle ?
— Pourquoi la connaissance de l’émissivité est-elle indispensable à
une mesure de température à partir d’une image infrarouge ?
— Est-il facile de mesurer l’émissivité d’un objet ?
— Conclure sur les difficultés de l’imagerie thermique pour des me-
sures absolues de température.
Concernant la mesure de NETD et de MRTD :
— Rappeler ce que sont le bruit temporel et le bruit spatial d’une ma-
trice de détecteurs
— Décrire qualitativement le bruit spatial de la caméra microbolo-
mètres que vous avez étudiée. Quelle est l’origine physique des
structures observées ?
— Que représente physiquement la NETD d’une caméra infrarouge ?
— Le bruit pris en compte dans la mesure de NETD est-il le bruit
temporel ou le bruit spatial ?
— Pourquoi, dans le cas de la caméra microbolomètres de ce TP, la
NETD dépend-elle de la durée pendant laquelle on la mesure ?
— Que représente physiquement la MRTD d’une caméra ? Quelle li-
mitation prend-elle en compte et qui n’apparaît pas dans la notion
de NETD ?
66 TP 12. CAMÉRA INFRAROUGE
← T=315 K
-1
Luminance spectrique en W m sr µm
25
-1
-2
20
← T=310 K
T=305 K
15
T=300 K
10
5 T=295 K →
0
5 10 15 20 25 30
Longueur d'onde λ (µm)
teur thermique : il est sensible au flux lumineux total reçu. On peut sup-
poser que sa sensibilité est constante sur la bande IR III (8 − 14 µm). De
même, on peut supposer que la transmission de l’optique est constante
sur cette bande.
Avec ces hypothèses sans doute trop simplistes, le signal vidéo obtenu
dans l’image d’un corps noir de température T , est :
Z 14µm
dL
v(T ) = K. (λ, T ) dλ
8µm dλ
La courbe suivante montre le résultat du calcul de cette intégrale pour
une température du corps noir T variant de 275K à 325K (soit d’environ
0◦ C à 50◦ C).
75
70
65
60
loi linéaire → ←L=f(T)
55
50
45
40
35
275 280 285 290 295 300 305 310 315 320 325
Température en degré Kelvin
Et l’influence de l’émissivité ?
Si un objet ne peut pas être modélisé par un corps noir, comment cor-
riger le signal vidéo pour obtenir sa température ?
Le rayonnement qui provient de la surface visualisée de l’objet com-
porte :
68 TP 12. CAMÉRA INFRAROUGE
Émission propre
L’émission propre est caractérisée par l’émissivité de l’objet. A tem-
pérature T donnée, l’émissivité est définie par :
dLobjet
dλ (λ, T )
εobjet (λ, T ) = dLCN
dλ (λ, T )
Rd (λ)
LR = E
π
où Rd est le facteur de réflexion diffuse (albedo) et E l’éclairement
reçu.
Au total
Finalement, la luminance spectrique totale de l’objet étudié s’écrit :
dLobjet dLCN Rd (λ) dE
(λ, T, ...) = εobjet (λ, T, ...) . (λ, T ) +
dλ dλ π dλ
Z 14µm
dLCN dLCN
∆vobjet = vobjet (T2 ) − vobjet (T1 ) = K.εobjet (λ, T2 ) − (λ, T1 ) dλ
8µm dλ dλ
Z 14µm
dLCN dLCN
∆vCN = vCN (T2 ) − vCN (T1 ) = K. (λ, T2 ) − (λ, T1 ) dλ
8µm dλ dλ
Sommaire
1 Sources de photons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
2 Détection par un détecteur quantique . . . . . . . . . . . . . 74
3 Prise en compte du temps de réponse du détecteur . . . . . 79
4 Cas du photomultiplicateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
5 Cas d’une photodiode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
1 Sources de photons
Si la puissance moyenne d’une source est notée Φ (en W), le flux pho-
tonique moyen, nph (en s-1 ) s’exprime selon :
Φ
nph = hc
λ
71
72 Annexe
Photons émis
Photons émis
Loi poissonnienne
Loi de proba.
1 N
P [N photons émis pendant T ] = nph T exp(−nph T )
N!
Remarque 1 Ce modèle d’émission de photons est utilisé pour différentes sources
de particules, il convient pour modéliser l’arrivée des gouttes de pluie par exemple.
Il a été présenté par Siméon Denis Poisson (1781-1840) dans un ouvrage qui trai-
tait des... probabilités des jugements dans les procès criminels 1 .
Remarque 2 Mêmes si toutes les sources de lumières ne sont pas Poissonniennes,
le flux reÁu par un détecteur lui l’est très souvent, vous trouverez dans le cours
de Maths et Signal 1A des éléments sur cet aspect. Et on traitera justement dans
le "TP Bruit" d’un cas où le bruit de photons n’est pas Poissonnien.
1. Recherches sur la probabilité des jugements en matière criminelle et en matière civile, Bachelier,
Paris 1837, version numérique libre de droits disponible sur internet
74 Annexe
p
E[NphT ] = var[NphT ] = nph · T σNphT = nph · T
Pour des flux élevés, la loi de Poisson devient symétrique (voir sur la
figure 12.8). Elle peut être approchée par une loi Gaussienne.
0.35
0.3 x=2.5
0.25
x=5
0.2
x=10
N
0.05
0
0 5 10 15 20 25 30
n
1 t
Z
iT (t) = iph (u)du
T t−T
On exprime la fonction d’autocovariance de ce courant :
1
iT (t) = QT (t)
T
1
= Ne (t) · e
T T
N e (t −t ' )
T N e (t )
T
e2
γiT (t0 ) = 2
· η · nph · (T − |t0 |))
T
Si T temps vers 0 la fonction d’autocovariance tend vers un pic de Dirac
de poids e2 · η · nph :
γiT (t0 ) → e2 · η · nph · δ(t0 ) = e · I · δ(t0 )
78 Annexe
où I = E iph est le courant détecté moyen. On montre ainsi que le
bruit iph est un bruit blanc.
Sa densité spectrale de puissance (DSPiph en A2 /Hz) est constante en
fonction de la fréquence f :
DSPiph (f ) = e · I
DSPiph (f ) = γ
e(f )
|h̃(f )|2
∆f
DSPiph (f ) = e · I × −1 = e · I DSP (f )
−
f f f
R
Réponse en DSP (f ) df = 2 · e · I · ∆f
Densité spec- fréquence du
trale de puis- Densité spec-
filtre idéal
sance du trale de puis-
de bande
bruit blanc sance résultante
passante ∆f
|h̃(f )|2
∆f DSP (f )
DSPiph (f ) = 2 · e · I × −1 = e·I
−
f f f
R
Densité spec- Réponse en DSP (f ) df = 2 · e · I · ∆f
trale de puis- fréquence du Densité spec-
sance mono- filtre idéal trale de puis-
latérale du de bande sance monolaté-
bruit blanc passante ∆f rale résultante
temps temps
1 1 π
2eI∆f = eI → ∆f = = BP−3dB
2τ 4τ 2
4 Cas du photomultiplicateur
Le processus de multiplication entraÓne que le nombre d’électrons
NpmT produits au niveau de l’anode pendant un intervalle de temps T
s’écrit :
NPMT = G · NphT
où G (sans unité) désigne l’efficacité de multiplication globale. NpmT n’est
donc plus une variable Poissonnienne.... Sa valeur moyenne :
var[NPMT ] = G2 · η · nph · T
p
σNphT = G · η · nph · T
λN −λ 1 −λ)2
− (N2σ
√
e →√ e 2
avec σ = λ
N! 2πσ
L’équation de Schottky pour exprimer la variance du bruit est tou-
jours : p
σiph = 2 · e · I · ∆f