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FILIERE : GENIE DE L’ENVIRONNEMENT TRAITEMENT DE L’EAU ET

GESTION DES DECHETS (GET)

COURS LICENCE 1

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TYPOLOGIE DES DECHETS ET LES FILIERES
DE TRAITEMENT, D'ELIMINATION ET DE
VALORISATION

MEGNINOU Dieu- Donné

SOMMAIRE

INTRODUCTION
DEFINITION
1ere Partie : Typologie des déchets solides et filières de traitement,
d'élimination et de valorisation

I- Typologie des déchets solides


1.1 Définition
1.2 Typologie des déchets solides
1.3 Déchets ménagers et assimilés
1.4 Impacts des déchets ménagers

II- Filières de traitement des déchets

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INTRODUCTION

Dans les villes des pays en développement, notamment en Afrique, l’amélioration du


cadre de vie est au cœur de toute politique de développement. Enjeu clé, l’accès à
l’assainissement et à un service de gestion des déchets est malheureusement trop
souvent délaissé par les décideurs locaux, nationaux ou internationaux, en raison le
plus souvent du manque de connaissances et de méthodologies sur ces
problématiques.
Alors que l’urbanisation croissante des territoires reste un phénomène majeur dans les
pays en développement, il est plus que jamais nécessaire d’y assurer les conditions
d’un développement urbain durable. Au nombre de ces conditions, la gestion des
déchets solides et liquides produits par les villes joue un rôle central : en dépendent à
la fois l’amélioration des conditions de vie des populations et la protection de
l’environnement. Aujourd’hui, dans de nombreuses agglomérations des pays en
développement, la situation en matière d’assainissement et d’élimination des déchets
solides et liquides est cependant critique, et tend parfois même à se dégrader dans un
contexte d’urbanisation croissante.
Si des expériences concrètes et prometteuses sont conduites dans diverses villes, elles
restent limitées et leurs enseignements ne font pas l’objet d’une diffusion à grande
échelle, condition nécessaire d’une amélioration significative de la situation.

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Les déchets solides urbains posent un problème environnemental très préoccupant
pour les pays en développement. Dans certaines capitales africaines, moins de 30 %
des déchets sont évacués. La décentralisation en cours apparaît comme une caisse de
résonance de la question des déchets. En effet, l’enlèvement des ordures ménagères
est perçu comme le plus « municipal » des services urbains et tout responsable local
joue une partie de sa crédibilité sur les résultats qu’ils obtiennent dans ce domaine.
Pourtant, avec la croissance urbaine rapide, l’organisation et le financement de la
gestion des déchets sont des équations de plus en plus difficiles à résoudre pour les
municipalités. Le défi est d’envergure pour les villes de nos pays qui manquent de
moyens et ne peuvent s’offrir les solutions techniques des pays industrialisés. En
revanche, elles disposent d’atouts non négligeables comme l’existence, sur leur
territoire, de nombreuses petites entreprises privées et d’associations communautaires
qui interviennent déjà dans la collecte et le recyclage des déchets. Dans ces villes, les
initiatives émanant des populations se multiplient, débordant le cadre administratif et
réglementaire maîtrisé par les pouvoirs publics. Les politiques publiques aussi se
rénovent et deviennent plus offensives face à l’invasion des déchets. De nouvelles
pratiques, de nouveaux modes de financement, de nouvelles activités économiques
liées à la gestion des déchets, se développent.
Une impression de confusion se dégage actuellement, qui déroute les autorités
nationales et locales autant que les bailleurs de fonds. De grandes interrogations
entourent la coordination de ces initiatives et, surtout, leur pérennité. Partout, on est à
la recherche d’un cadre global pour renouveler la gestion des déchets urbains,
d’autant plus que tous ont l’intuition que les enjeux sont énormes.
De tous temps et en tous lieux, la production de déchets est inhérente aux activités
humaines, qu’elles soient domestiques, agricoles, industrielles – au sens large – ou
commerciales. Mais, en Afrique comme partout, ce n’est qu’avec le fait urbain
qu’elle devient véritablement une problématique publique. N’oublions pas que les
pays du Nord ont aussi connu en leur temps (et sans doute encore aujourd’hui, sous
d’autres formes) des crises liées aux distorsions entre l’état du développement urbain
et l’aptitude à répondre correctement aux nécessités sanitaires et environnementales
ainsi qu’aux attentes de la société en matière de déchets. A cet égard, les lourdes
difficultés rencontrées aujourd’hui par les agglomérations africaines dans ce domaine
s’expliquent, au-delà de spécificités climatiques, culturelles ou d’organisation
politico-administrative, par le rythme et le mode de développement démographique et
urbanistique qu’elles connaissent et qui sont liés aux handicaps économiques de ces
pays et de la plupart de leurs habitants.

DEFINITION
Au regard de la règlementation Béninoise, un déchet est un reste ou résidu provenant
des activités de production ou des rejets après utilisation. Il en existe de plusieurs
types, à savoir : ordinaire ou ménager, hospitalier ou industriel, pouvant prendre les
formes solide, liquide ou gazeuse ; Loi N°2022 - 04 du l6 Février 2022 portant
hygiène publique en République du Bénin.
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Au sens de la réglementation européenne un déchet est : « toute substance ou tout
objet dont le détenteur se défait ou bien dont il a l'intention ou l'obligation de se
défaire »
Un déchet est donc un matériau qui est rejetée après qu’il ait accompli un travail ou
qu’il ait rempli sa mission. C’est une chose devenue inutile, destinée à la poubelle, et
qui n’a plus valeur économique pour la plupart des personnes.
Concept environnemental
Du point de vue de l’environnement, un déchet constitue une menace à partir du
moment où l’on envisage un contact avec l’environnement. Ce contact peut être
direct ou le résultat d'un traitement.

Concept économique
Sur le plan économique, un déchet est une matière ou un objet dont la valeur
économique est nulle ou négative pour son détenteur à un moment et dans un lieu
donné. Cette définition exclut une bonne part des déchets recyclables, qui possèdent
une valeur économique, même faible.

La gestion des déchets, une des branches de la rudologie appliquée, est la collecte,
le transport, le traitement (le traitement de rebut), la réutilisation ou l'élimination des
déchets, habituellement ceux produits par l'activité humaine, afin de réduire leurs
effets sur la santé humaine, l'environnement, l'esthétique ou l'agrément local. L'accent
a été mis, ces dernières décennies, sur la réduction de l'effet des déchets sur la nature
et l'environnement et sur leur valorisation.

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1ere Partie : Typologie des déchets solides et filières de traitement,
d'élimination et de valorisation

I- Typologie des déchets solides


1.1 Définition
Les déchets solides sont ceux qui se trouvent dans une forme massive ou ferme. La
notion de déchets solides municipaux (ou urbains) est utilisée pour faire référence à
ceux qui sont générés dans les centres urbains (les villes) et dans leurs zones
d’influence. Les logements privés (maisons, appartements, etc.), les bureaux et les
commerces sont quelques-uns de ceux qui produisent des déchets solides.

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1.2 Typologie (Classification) des déchets solides

Les déchets peuvent être classés en 2 grandes catégories :


- selon l'origine du déchet ;
- selon la nature du danger.

 Classification en fonction de l’origine du déchet


 Déchet ménagers et assimilables DMA;
 Déchets industriels banals DIB et spéciaux DIS;
 Déchets de l’agriculture ;
 Déchets de la construction et de la démolition (déchets inertes) ;
 Déchets d’activités de soins(DAS) ou déchets infectieux
(DASRI) ;
 Déchets des équipements électriques et électroniques (DEEE) ;
 Déchets automobiles.
 Classification en fonction de la nature du danger:
 Déchets inertes ;
 Déchets ultimes ;
 Déchets radioactifs ;
 Déchets dangereux ;
 Déchets non dangereux.

1.2.1 Définitions

1. Déchet dangereux : tout déchet qui présente une ou plusieurs des propriétés de
dangers Déchet non dangereux : tout déchet qui ne présente aucune des
propriétés qui rendent un déchet dangereux.
2. Déchet inerte : tout déchet qui ne subit aucune modification physique,
chimique ou biologique importante, qui ne se décompose pas, ne brûle pas, ne
produit aucune réaction physique ou chimique, n'est pas biodégradable et ne
détériore pas les matières avec lesquelles il entre en contact d'une manière
susceptible d'entraîner des atteintes à l'environnement ou à la santé humaine.
3. Déchet ménager : tout déchet, dangereux ou non dangereux, dont le
producteur est un ménage.
4. Déchet d'activités économiques : tout déchet, dangereux ou non dangereux,
dont le producteur initial n'est pas un ménage.
5. Bio déchet : tout déchet non dangereux biodégradable de jardin ou de parc,
tout déchet non dangereux alimentaire ou de cuisine issu notamment des

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ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi
que tout déchet comparable provenant des établissements de production ou de
transformation de denrées alimentaires.
6. Déchets municipaux: déchets ménagers et déchets assimilés provenant des
commerces, des industries et des administrations y compris les fractions
collectées séparément.
7. Déchets ultimes : Est ultime un déchet, résultant ou non du traitement d’un
déchet, qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions techniques et
économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou
par réduction de son caractère polluant ou dangereux.

1.3 Déchets ménagers et assimilés

On entend par déchets ménagers tous les détritus générés dans les ménages, tels que
déchets de nourriture ou de préparation des repas, balayures, objets ménagers,
journaux et papiers divers, emballages métalliques de petites dimensions, bouteilles,
emballages papier ou plastique, chiffons et autres résidus textiles, etc. On y inclut
également les déchets végétaux provenant de l’entretien des jardins, des cours, etc.
Bien souvent, on assimile aussi aux déchets ménagers d’autres détritus dans la
mesure où ils sont de nature similaire aux déchets des ménages et produits par des
individus dans des proportions relativement proches. On citera par exemple les
déchets de bureaux, des commerces, de l’artisanat, des administrations, des halles,
des foires, des marchés, des collectivités telles que les cantines, de l’entretien des
espaces verts et des voiries ainsi que tous les objets et cadavres de petits animaux
abandonnés sur la voie publique.
Cette énumération exclut formellement les déchets de chantiers de construction et de
travaux publics (déblais, gravats, décombres, débris, etc.); les déchets industriels
(notamment les encombrants métalliques, les produits toxiques ou dangereux) et
commerciaux ne satisfaisant pas aux critères ci-dessus ; les déchets hospitaliers et
autres objets susceptibles de véhiculer des pollutions bactériologiques ou
médicamenteuses; tous les déchets qui, en raison de leur encombrement, de leur poids
ou de leur nature, ne pourraient être chargés dans les véhicules de collecte.

On distingue habituellement trois (3) fractions dans les déchets ménagers.


• La fraction biodégradable: Elle comprend les matières qui peuvent être dégradées
par l’action de microorganismes en un laps de temps déterminé : végétaux, déchets
alimentaires, fruits, produits cellulosiques et les plastiques biodégradables.
• La fraction inerte : Elle comprend les matières qui ne peuvent être dégradées par
l’action de microorganismes en un laps de temps déterminé : verre, pierres,
céramiques, plastiques non biodégradables, textiles synthétiques, caoutchouc, etc.
Cette fraction apporte plus de nuisance que de pollution chimique.

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• Les contaminants : Les contaminants sont des matières qui relâchent des
composants chimiques (par exemple des métaux lourds) dans le milieu et qui ne sont
pas ou peu biodégradables: batteries, métaux non ferreux, solvants, peintures, huiles,
encres, matériaux (plâtres, etc.) contenant des sulfates, etc.
Quatre types d’objets représentent à eux seuls près de 80 % du poids des déchets
ménagers :
 Les restes de repas et les épluchures de légumes : ils forment les déchets
organiques ou fermentescibles ou biodégradables.
 Les cartons et les papiers : on y trouve les journaux, les magazines, mais aussi les
emballages des produits de consommation quotidienne, des appareils électroménagers
ou de biens d’équipements. Tous ces produits sont vendus emballés et les cartons ont
envahi notre quotidien.
 Les bouteilles de verre qui sont aussi des emballages.
 Les matières plastiques, constituées notamment des bouteilles d’eau minérale et
sachets en plastiques.

Les déchets solides ménagers contiennent également :


 Des métaux : ce sont essentiellement des boîtes de conserves.
 Des déchets divers : On peut citer les vieux vêtements, les emballages des
lessives ou des produits cosmétiques.
 Des déchets dangereux : tout déchet qui présente une ou plusieurs des
propriétés de dangers on peut citer : les piles, les emballages et les fonds de
produits d’entretien ou de bricolage représentent des « déchets ménagers
spéciaux (DMS) ». Ils contiennent des éléments toxiques et doivent, en principe,
être collectés séparément des autres déchets.
 Les encombrants : vieux matelas, appareils électroménagers hors d’usage,
vieille moquette… Ils ne rentrent pas dans la poubelle de la maison, mais font
partie des déchets ménagers.
 Les déchets verts : ce sont les déchets provenant de la tonte des gazons et de
l’entretien des jardins.
1.4 Impacts des déchets solides ménagers

Ces déchets peuvent contenir diverses formes de polluants indésirables ou peuvent


être le lieu de prolifération et de production d’insectes et de rougeurs. Ces polluants,

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insectes et rongeurs sont une menace constante pour la santé des hommes et des
animaux.
De façon globale, ces polluants ont des impacts sur :
 Le sol : Le sol devient acide, est contaminé par des produits toxiques qui lui
font perdre ses caractéristiques mécaniques, risques de pollution de la faune
et de la flore;
 La qualité des eaux de surface et des eaux souterraines : Les eaux de
pluie qui traversent un dépôt de déchets en sortent sous forme d’un lixiviat
qui contient une proportion élevée de germes ou de polluants qui peuvent
contaminer les cours d’eau, par ruissellement des eaux souillées et la nappe
d’eau souterraine par infiltration , destruction de la faune et de la flore
aquatique ,contamination des humains à travers les produits halieutiques;
 La qualité de l’air: Les déchets, notamment ceux mis en décharge non
contrôlée polluent la qualité de l’air à travers le rejet du biogaz, les
nuisances olfactives (le dégagement d’odeurs répugnantes ou nauséabondes
pendant la fermentation des déchets), la fumée peut être toxique en cas de
combustion de plastiques ou de produits chimiques qui libère dans
l’atmosphère des composés de soufre et d’azote ;
 La qualité du cadre de vie : Les tas de déchets peuvent constituer un risque
d’incendie et d’explosion. Les différentes formes de mouches, de
moustiques et d’insectes prolifèrent dans les flaques d’eau stagnantes et les
boites de conserve rejetée dans la nature. Les rongeurs se reproduisent près
des habitations, dans les immondices et constituent des vecteurs de maladies.
 La Santé : Risques de maladies d’origine hydrique et fécale : Le paludisme,
le choléra, la dysenterie, la typhoïde, les parasitoses intestinales ; la
prolifération de germes pathogènes nuisibles à la santé humaine (dengue et
fièvre jaune);
 l’Environnement : la dispersion de fragments de papier, des sachets
plastiques et de poussière par le vent sont l’une des atteintes les plus
flagrantes à l’environnement. Les déchets sont inesthétiques et affectent le
moral des communautés. Les objets coupants ou piquants tels que les
aiguilles ou les morceaux de verre présentent un risque supplémentaire pour
les personnes qui marchent dans ces décharges. Les dépôts sauvages

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peuvent obstruer l’écoulement des eaux dans les ouvrages d’assainissement
et causer des inondations.
 Socio –économiques : Perte d’attractivité des sites, troubles psychologiques
chez les personnes habitant à proximité des sites, perte de valeur des terrains,
coût de destruction et de dépollution élevés.

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