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L'option principale en matière de déchets est de réduire leur production.


La gestion des déchets commence dès leur gestation. Dans une vision
intégrée de développement durable, la problématique des déchets ne peut pas
être traitée comme un objet isolé, ni même se limiter aux seuls aspects de
valorisation. Elle doit être placée dans une perspective holistique voire globale
de gestion des risques et des ressources, qui couvre tout le cycle de vie du
déchet, depuis sa génération jusqu’au traitement ultime.

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SOMMAIRE

1.La dégradation dramatique et irréversible de l'environnement par les déchets.


2.Perspective d'économie circulaire.
3.Gestion des déchets solides dans les pays en voie de développement.
4.Hiérarchies des stratégies et des usages.
5.La valorisation des déchets.
6.Etapes de la gestion des déchets.
7.La valorisation pour quoi faire ?
8. Partir des besoins ou partir du gisement ?
9.Comment organiser la gestion des déchets dans l'entreprise ?

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LA GESTION, LE TRAITEMENT, LE RECYCLAGE ET LA COMMERCIALISATION


DES DECHETS

1.La dégradation dramatique et irréversible de l'environnement par les déchets.

La gestion des déchets solide est un problème local ayant des répercussions à
l’échelle mondiale. À mesure que la population mondiale continue de croître, la
quantité de déchets produits augmente elle aussi. En 2015, le monde a généré 2
milliards de tonnes métriques de déchets solides. Ce chiffre devrait atteindre 3,4
milliards de tonnes métriques d’ici 2050.

Dans les pays à faibles revenus, la quantité de déchets devrait plus que tripler d’ici
2050. À mesure que la génération de déchets augmente, l’importance de la mise en
place d’un système efficace de gestion des déchets solides s’accroît. Cependant, les
villes et les gouvernements locaux sont confrontés à de nombreuses difficultés en ce
qui concerne la gestion appropriée de leurs déchets solides.

En conséquence, selon les estimations, au moins 2 milliards de personnes vivent dans


des zones où la collecte des déchets est inexistante et dépendent de décharges non
contrôlées. Les systèmes de gestion des déchets solides inadéquats présentent des
risques graves pour la santé humaine, l’environnement et les moyens de subsistance
de nombreuses villes.

L'augmentation incessante du volume et le caractère dommageable des déchets sont


devenus des préoccupations majeures de la politique de l'environnement et de la lutte
pour l'amélioration de notre cadre de vie. Force est de constater que, sauf révision en
profondeur de nos modes de vie, nous nous exposons à une dégradation dramatique
et irréversible de l'environnement par les déchets.

Afin de faire face aux flux croissants de déchets, il est nécessaire de s'efforcer de
changer la « culture générale des déchets », c'est-à-dire de mettre en place des
politiques axées sur le changement des styles de vie et des modes de production et
de consommation.

Par conséquent, il est primordial de mettre l'accent sur l'importance des


programmes de sensibilisation et formation, conduits en coopération avec les pouvoirs
locaux, les milieux du commerce et de l'industrie, les organisations non
gouvernementales, les associations de consommateurs ainsi que le grand public.

De même, toute stratégie de gestion des déchets doit être basée sur l'ordre de
priorités suivant la logique : prévention ─ valorisation ─ élimination ; la réduction à la
source étant la priorité des priorités. Il est également important que la responsabilité
de ceux qui sont à l'origine de déchets soit engagée et que les mouvements
transfrontaliers de déchets relèvent d'un contrôle international strict.

2.Perspective d'économie circulaire.

La gestion des déchets, une des branches de la rudologie (Étude des déchets, de
leur élimination) appliquée, regroupe la collecte, le négoce et courtage, le transport,

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le traitement (le traitement des rebuts), la réutilisation ou l'élimination des déchets,


habituellement ceux issus des activités humaines.
Cette gestion vise à réduire leurs effets sur la santé humaine et environnementale et
le cadre de vie.

Un accent est mis depuis quelques décennies sur la réduction de l'effet des déchets
sur la nature et l'environnement et sur leur valorisation dans une perspective
d'économie circulaire qui consiste à produire des biens et des services de manière
durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production
des déchets. Il s'agit de passer d'une société du tout jetable à un
modèle économique circulaire.

Tous les déchets sont concernés (solides, liquides ou gazeux, toxiques,


dangereux, etc.), chacun possédant sa filière spécifique. Les modes de gestion
diffèrent selon que l'on se trouve dans un pays développé ou en développement, dans
une ville ou dans une zone rurale, que l'on ait affaire à un particulier, un industriel ou
un commerçant.

Les déchets non dangereux sont habituellement gérés sous la responsabilité des
autorités locales, alors que les déchets des commerces et de l'industrie tendent à l'être
sous leur propre responsabilité : on parle de responsabilité élargie du producteur
« Tout producteur ou détenteur d’un déchet est responsable de ce déchet : c’est-à-
dire qu’il est tenu d’en assurer ou d’en faire assurer la gestion. Cette responsabilité
s’étend jusqu’à l’élimination ou la valorisation finale du déchet ».

3.Gestion des déchets solides dans les pays en voie de développement.

Les Meilleures pratiques de gestion des déchets solides : Il existe un Guide destiné
aux décideurs dans les pays en voie de développement, qui est axé sur les meilleures
pratiques de gestion des déchets solides dans les centres urbains de moyenne et
grande taille des pays en voie de développement., car ils sont confrontés aux défis les
plus importants en matière de gestion des déchets solides.

Selon leurs prévisions en matière de génération de déchets, ces défis deviendront plus
aigus avec le temps et c’est l’occasion pour les décideurs de prendre des mesures
importantes et efficaces.

Certaines parties du Guide sont également applicables aux villes rurales, aux villages
ou à d’autres petites municipalités. Les autorités nationales et les municipalités de ces
villes constituent les principaux destinataires du Guide. Parmi ces autorités figurent
notamment les décideurs et le personnel des agences impliquées dans la gestion des
déchets solides.

Certains aspects du Guide sont applicables à d’autres parties prenantes, notamment


les organisations non gouvernementales, les acteurs du secteur privé ou les résidents.

4.Hiérarchies des stratégies et des usages (SIDEC)


Concept des trois R

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• Réduire
• Réutiliser
• Recycler
Cette hiérarchie des stratégies a évolué depuis les années 1990 mais le concept sous-
jacent demeure la pierre angulaire de la plupart des stratégies de gestion des déchets :
réutiliser au maximum en générant le minimum de rebuts.
Certaines solutions « repensées » sont contre-intuitives ; ainsi dans l'industrie textile
pour réduire la quantité de papier gaspillée pour les patrons, il a été conseillé de les
découper dans de plus grandes feuilles pour valoriser les chutes en y découpant les
petites pièces du patron. Ainsi, il y a une réduction du résidu global. Ce type de solution
vaut pour d'autres secteurs.
La réduction à la source nécessite des efforts pour réduire les déchets toxiques et
d'autres résidus en modifiant les processus de fabrication, les apports de matières
premières et la composition des produits (écoconception). Parfois le principe de
« prévention de la pollution » indique en fait la mise en œuvre d'une politique de
réduction à la source.
En complément, l'incitation à la réutilisation et au recyclage diminuent le flux
de déchets ultimes. Dans le monde, diverses villes et collectivités ont mis en place des
taxes dont le montant est fonction des quantités d'ordures déposées (Paye ce que tu
jettes : Pay As You Throw - PAYT, aux États-Unis) qui se sont révélées efficaces pour
réduire le volume des déchets urbains.
L'efficacité des politiques de réduction à la source se mesure à l'importance de la
réduction de la production de déchets. Une autre approche, plus controversée, est de
considérer la réduction de l'utilisation de substances toxiques. On s'intéresse ici à
réduire l'utilisation de substances toxiques, alors même que la tendance est plutôt à la
hausse. Cette approche, dans laquelle c'est le principe de précaution qui est mis en
avant, rencontre une vive opposition des industries chimiques. Elles accusent cette
démarche de stigmatiser les produits chimiques.
5.La valorisation des déchets.
La valorisation, qu'est-ce que c'est ?

" Valoriser : donner de la valeur à quelque chose " Peut-on se satisfaire de cette
définition et s'applique-t-elle aux déchets ? Malgré des avancées législatives, la
valorisation reste un concept ambigu qui se définit surtout par opposition à l'élimination
qui, par définition, se contente de faire disparaître. Mais est-ce un objectif principal,
secondaire, à quel moment peut - on estimer qu'il y a bien eu valorisation...?
La notion est apparue dans les textes en 1989 mais les textes de référence sont la
directive cadre européenne de 1991 et la loi française du 13 juillet 1992 aux termes de
laquelle la valorisation consiste dans " le réemploi, le recyclage ou toute autre action
visant à obtenir, à partir des déchets, des matériaux réutilisables ou de l'énergie ".

Il y aurait donc une valorisation matière qui doit permettre de réutiliser les éléments
constitutifs du déchet en les intégrant dans le circuit économique, et une valorisation
énergétique, sans que le législateur ait fixé une priorité entre les deux.

Il convient de mesurer les inconvénients qu'il y a, à juxtaposer ces deux types de


valorisation qui si elles sont complémentaires, peuvent aussi devenir contradictoires,

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car il peut y avoir en réalité " cannibalisation " d'une technique par une autre. Le
développement d'une technique -l'incinération- empêche, par un mouvement en
spirale, tout développement de l'autre -la valorisation matière-.

Tout procédé de traitement coûte cher, mais les effets d'échelle sont importants en
particulier pour l'incinération avec valorisation énergétique. Il faut donc, dans cette
logique, construire grand et collecter beaucoup, pour parvenir à des coûts
satisfaisants. La " valorisation matière " suit la même loi, appliquée cette fois à la
baisse, puisque moins on fait de valorisation, plus elle coûte cher, et moins on peut en
faire.

Au total, même si tous les rapports l'évoquent, même si beaucoup de responsables


tentent de la développer, la " valorisation matière " des déchets impose une grande
détermination politique.

6.Etapes de la gestion des déchets.

La valorisation consiste dans " le réemploi, le recyclage ou toute autre action visant
à obtenir, à partir des déchets, des matériaux réutilisables ou de l'énergie "

Récupérer un déchet, c'est le sortir de son circuit traditionnel de collecte et de


traitement. Par exemple, mettre des bouteilles ou des journaux dans un conteneur
spécial, au lieu de les jeter à la poubelle. La récupération, qui suppose une collecte
séparée ou un tri, se situe en amont de la valorisation qui consiste, d'une certaine
façon, à redonner une valeur marchande à ces déchets.
La valorisation s'effectue par divers moyens.

Le recyclage est la réintroduction directe d'un déchet dans le cycle de production


dont il est issu, en remplacement total ou partiel d'une matière première neuve. Par
exemple, prendre des bouteilles cassées, les refondre, et en faire des bouteilles
neuves.

Le réemploi : c'est un nouvel emploi d'un déchet pour un usage analogue à celui de
sa première utilisation. C'est, en quelque sorte, prolonger la durée de vie du produit
avant qu'il ne devienne un déchet. Par exemple, la consigne des bouteilles, à
nouveau remplies après leur nettoyage.

La réutilisation consiste à utiliser un déchet pour un usage différent de son premier


emploi, ou à faire, à partir d'un déchet, un autre produit que celui qui lui a donné
naissance. Par exemple, utiliser des pneus de voiture pour protéger la coque des
barques ou chalutiers.

La régénération consiste en un procédé physique ou chimique qui redonne à un


déchet les caractéristiques permettant de l'utiliser en remplacement d'une matière
première neuve. C'est le cas, par exemple, de la régénération des huiles usées ou
des solvants, ou du papier qui est à la fois recyclé et régénéré par le désencrage.

La valorisation énergétique consiste à utiliser les calories contenues dans les


déchets, en les brûlant et en récupérant l'énergie ainsi produite pour, par exemple,

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chauffer des immeubles ou produire de l'électricité. C'est l'exploitation du gisement


d'énergie que contiennent les déchets.

7.La valorisation pour quoi faire ?

Disons-le clairement, valoriser les déchets est avant tout un choix politique, un choix
de société. A chaque époque correspond un choix de traitement des déchets. Comme
certains ont préféré mettre leurs déchets en décharge plutôt qu'au fond des bois, ou
ont choisi de les brûler plutôt qu'ils s'entassent et pourrissent à proximité de nos villes,
nous pensons que l'époque appelle aujourd'hui un changement d'attitude.

Plus positive, plus économe, plus responsable.

Les déchets constituent un produit qu'il faut utiliser au mieux de nos possibilités du
moment. La valorisation est non seulement utile, mais aussi souhaitable. Toute
l'activité humaine consiste à créer des richesses en partant d'un produit pour en
fabriquer un autre, en transformant les choses pour en créer de nouvelles.

Le déchet peut être ce produit qu'il faut savoir utiliser et transformer pour en faire un
matériau utile, une véritable " matière première secondaire ".

Car utiliser un déchet c'est préserver les matières premières naturelles. Les déchets
peuvent ainsi se substituer aux importations de matériaux. C'est aussi, bien souvent,
réaliser une économie en termes financiers. Il existe de très nombreux cas où utiliser
un déchet est moins coûteux pour tout le monde qu'utiliser une matière première
naturelle (le verre, l'aluminium, par exemple). De plus, dans un grand nombre de cas,
les dépenses de traitement sont réparties entre la collectivité et la filière industrielle,
et, si la dépense totale est la même, le financement est plus équilibré.

Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, il est indispensable d'anticiper.


Anticiper l'évolution de la réglementation, de la demande sociale, des marchés, en
particulier celui de l'énergie. Aujourd'hui, les prévisionnistes mettent en garde
l'opinion mondiale sur l'illusion de l'énergie à bon marché, et donnent à la planète un
demi-siècle de répit.

Au-delà, ou le monde manquera de sources d'énergie fossile ou son utilisation sera


plus coûteuse. Certes les découvertes de gisements ne sont pas terminées, mais
l'extraction et le transport du pétrole notamment seront de toutes façons plus coûteux
(cf. les nouvelles réserves de l'Asie centrale dont l'acheminement en Europe passe
nécessairement par des régions instables). Sans que l'on sache quand ni comment,
l'augmentation des matières premières est inévitable. C'est cette capacité de
projection qui paraît déterminante, et même être un devoir politique.

Nous pensons donc que valoriser les déchets, c'est une façon de s'engager sur
l'avenir. C'est parfois ce qui manque le plus en politique.

Gérer ses déchets est une garantie et une assurance sur l'avenir. Tous ces arguments
sont parfaitement connus et ne méritent pas qu'on s'y étende davantage.

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8. Partir des besoins ou partir du gisement ?

Une critique fréquente consiste à dire qu'il ne faut pas partir du déchet, pour voir ce
que l'on peut en faire, mais que la seule attitude possible est de partir du marché, et
voir alors si le déchet peut être utilisé. Ainsi, dans les deux cas précités, le verre et
l'aluminium, les industriels ont naturellement récupéré les déchets puisque la
fabrication de verre et d'aluminium à partir de matériaux usagés coûtait moins cher
que la même fabrication à partir de matière première naturelle. C'est ce qu'on appelle
" partir du marché ", c'est à dire faire une analyse de coûts, chercher une matière
première et s'apercevoir que l'utilisation des déchets est non seulement parfaitement
valable mais en plus, moins coûteuse que la fabrication à partir de la matière vierge.

Nous pensons toutefois que cette attitude parfaitement rationnelle pour une
entreprise, ne peut fonder une véritable gestion des déchets qui ne se limite pas à un
calcul de court terme mais impose comme on l'a dit, de se projeter sur l'avenir. Dans
ce domaine, le seul marché ne paraît pas suffisant pour faire émerger des solutions
de fond.

En outre, contrairement à l'argument présenté ci-dessus, il existe de très nombreux


exemples, où la réussite est partie du déchet ou du sous-produit lui-même. Ainsi, la
valorisation énergétique ou la valorisation des mâchefers en technique routière ne
sont pas les premiers buts de l'incinération, mais les incinérateurs ont, à juste titre,
cherché à valoriser la chaleur et les matériaux qu'ils avaient produits. Dans ce cas, la
démarche est bien partie du gisement, du sous-produit (chaleur) ou du déchet
(mâchefer) pour chercher la valorisation.

La même démarche peut inspirer les collectivités locales aujourd'hui. En dépit de


certaines appréhensions, la collecte sélective est un succès. Les français ont montré
qu'ils pouvaient, qu'ils voulaient trier leurs déchets, qu'ils pouvaient, qu'ils voulaient
participer.
Les collectivités locales se trouvent aujourd'hui devant de grandes masses de
déchets propres parfois imprévus (objets en plastiques de toutes sortes dans les
conteneurs réservés aux emballages, bois dans les déchetteries...). L'élu est donc
confronté à un triple défi : tenir compte des contraintes économiques, mais aussi
répondre aux attentes des administrés et anticiper les évolutions.

Ce sont ces raisons qui fondent la politique de recyclage. Mais bien évidemment,
cette politique doit partir des contextes locaux (dispersion de l'habitat, habitudes
culturelles différentes en milieu urbain et en milieu rural...), ainsi que de la
géographie industrielle et des initiatives locales.

Car il est préférable d'avoir un gisement à proximité d'une industrie, plutôt qu'être
obligé de traverser la France pour envoyer des déchets dans la seule usine
susceptible de les traiter aujourd'hui. L'élu doit d'abord connaître son gisement et se
demander où sont les industries qui peuvent utiliser et valoriser les matières
premières secondaires, proposées par les collectivités locales ?

Histoire, géographie, économie, environnement, culture... tous les ingrédients sont là


pour faire de la politique des déchets un projet national et une politique majeure du
prochain siècle.

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9.Comment organiser la gestion des déchets dans l'entreprise ?

9.1 Les démarches préalables à la gestion des déchets dans l'entreprise.


Bien connaître les déchets de l'entreprise.

Pour bien gérer ses déchets, il faut dans un premier temps procéder à un inventaire
des différents gisements de déchets :

• Quels types de déchets génère l'entreprise ? : déchets dangereux ou non,


déchets d'atelier ou de bureau, déchets recyclables
• En quelle(s) quantité(s) ? A quel (s) moment(s)?

Un recensement des produits et matières entrant dans l'établissement facilite cet état
des lieux préalable. Cependant, pour chaque type de déchet, un travail de recherche
sur les lieux de production est nécessaire pour réunir des chiffres et des informations
détaillées.

Cette connaissance doit être orientée vers un objectif opérationnel : construire un


plan d'action. Elle doit être combinée à une analyse critique de la gestion actuelle et
doit permettre d'évaluer la conformité réglementaire et la position de l'entreprise, par
rapport à l'optimum technique et économique.

9.2 S'informer sur les règles, les techniques, les possibilités locales
d'élimination des déchets.

Il est également indispensable de connaître :

• Les contraintes réglementaires,


• Les techniques d'élimination (stockage, collecte, valorisation...) adaptées à
chaque type de déchets,
• Les opportunités et les contraintes locales en matière de gestion des déchets.
Quels services sont proposés par la collectivité publique et les prestataires
privés ? Quels sont les tarifs ? Quelle est la concurrence sur ce secteur ?
Quelles sont les évolutions ?
• Les opportunités et les contraintes des fournisseurs et des clients. Dans le
choix des fournisseurs, il est préférable de privilégier ceux qui assurent la
reprise des déchets issus des produits livrés.

9.3 Sensibiliser le personnel à la gestion des déchets.

C'est avec la participation de tous que l'entreprise peut réduire et mieux gérer ses
déchets. L'ensemble du personnel doit être formé et informé sur les actions à mettre
en œuvre et les comportements à prohiber. Il doit également être sensibilisé au coût,
tant économique qu'écologique, du traitement des déchets.

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9.4 Les principales actions à mettre en place pour gérer les déchets
industriels.

■Prévenir / réduire à la source la production de déchets

Pour l'entreprise, le traitement des déchets (stockage, collecte, valorisation)


représente un coût. Réduire à la source la quantité et la toxicité des déchets permet
de réduire ces coûts.

■Quelles sont les actions à mettre en œuvre ?

• Limiter la consommation des produits générateurs de déchets : gants,


chiffons, palettes, papier de bureau (réutiliser, comme papier brouillon, les
feuilles imprimées seulement au recto) ...,
• Réduire les "loupés" et les chutes de fabrication,
• Privilégier la location pour certains produits comme les chiffons d'essuyage ou
les tenues de travail.

■Des méthodes simples permettent de réduire considérablement la production


de déchets d'emballages :

• Privilégier l'approvisionnement en vrac,


• Remplacer les petits conditionnements par des conditionnements plus grands,
• Supprimer les suremballages,
• Développer les emballages-navettes,
• Limiter les emballages perdus,
• Rénover et réutiliser les emballages existants,
• Utiliser des emballages consignés.

■Comment favoriser le retour au fournisseur ?

Certains fournisseurs proposent à leurs clients un service de reprise des déchets


issus des produits qu'ils vendent. Ils sont en effet souvent bien placés pour assurer
efficacement leur élimination. Ils connaissent bien les déchets en question, peuvent
concentrer les flux et profiter de leur logistique de livraison pour collecter ces
déchets.

C'est également un moyen de fidéliser les clients, voire d'en capter de nouveaux.
Produire propre et proposer des produits qui évitent les déchets ou facilitent leur
élimination est un atout auquel les clients peuvent être sensibles.

Ce type de service tend à se développer pour les emballages réutilisables, les


consommables (notamment bureautiques), les chutes de production recyclables et
les produits en fin de vie.

■La Marque retour

Elaborée, la marque RETOUR a pour objet de garantir la qualité du service de


reprise offert par le fournisseur à son client en accompagnement de la vente d'un
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produit neuf. La qualité RETOUR entraîne l'offre systématique du service de reprise


lors de la vente des produits neufs et l'élimination des déchets dans des conditions
conformes à la réglementation en vigueur pour la protection de l'environnement.
La garantie RETOUR implique l'engagement volontaire des fournisseurs titulaires de
la marque de respecter un cahier des charges, mentionnant notamment :

• Les moyens mis en œuvre par le fournisseur pour informer systématiquement


ses clients du service proposé,
• Les conditions technico-économiques de la collecte et du traitement des
déchets. A ce titre, les fournisseurs doivent donner la priorité à la valorisation
des déchets repris. Ils n'ont pas pour objectif de dégager une marge
bénéficiaire sur le service proposé.

• Le retour au fournisseur ne dispense pas le détenteur des déchets de remplir


un BSDD au moment de l'enlèvement des déchets dangereux. La " marque "
RETOUR n'est pas une marque de produit et les produits commercialisés par
les titulaires de la marque RETOUR ne sont pas nécessairement des
écoproduits.

9.5 Trier / stocker les déchets en entreprise

Afin qu'ils puissent faire l'objet d'une valorisation ultérieure interne (réutilisation ou
recyclage matière) ou externe, par la voie de filières appropriées, il est impératif de
trier et de stocker les déchets par catégorie au stade même de leur production. Les
déchets non dangereux doivent être séparés des déchets dangereux (sans quoi
l'ensemble serait assimilé à des déchets dangereux qui sont beaucoup plus coûteux à
traiter). Un tri plus fin est souvent indispensable. Le tri sera effectué en fonction des
possibilités de collecte et de valorisation ultérieure.

Pour de plus en plus de catégories de déchets (emballages, piles, déchets


d'équipements électriques et électroniques, huiles usagées, pneumatiques), la
réglementation rend obligatoire la valorisation, ce qui impose un tri préalable.

■Comment s'organiser ?

• Mettre en place à proximité des postes de travail un bac pour chaque


catégorie de déchets à trier. Chaque bac devra faire l'objet d'un marquage
bien visible. Des codes couleurs peuvent être utilisés pour faciliter le tri,
• Informer et former le personnel,
• Aménager des aires de stockage en rapport avec les flux de production et
stocker les déchets à l'abri des eaux de pluie, sur des bacs de rétention pour
les déchets dangereux.

■Comment gérer les déchets non dangereux ?

Lorsque ces déchets peuvent être valorisés dans des filières de recyclage identifiées
au préalable, une séparation par type de matériau est indispensable. Il faut donc
prévoir un conteneur pour chaque matériau et, pour réduire le volume de déchets à

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stocker, un compacteur.
Il est conseillé de prendre contact préalablement avec les récupérateurs pour savoir
exactement comment préparer les déchets.

Lorsque chaque matériau est produit en trop petite quantité, les déchets non
dangereux peuvent être :

• Soit gérés de manière collective au niveau de plusieurs entreprises, un tri est


donc nécessaire,
• Soit orientés en mélange vers une plate-forme de tri.

Attention ! Dans ce cas, le tri constitue une prestation dont le coût sera facturé à
l'entreprise.

Une troisième solution consiste à faire traiter les déchets non dangereux dans des
usines d'incinération.

Pour rédiger au mieux vos contrats de prestation, consultez le dossier Eléments de


contractualisation d'une prestation de déchets non dangereux.

■Comment gérer les déchets dangereux ?

Les moyens à mettre en œuvre doivent faire l'objet d'une étude préalable
comprenant une caractérisation précise des déchets.

Collecte :

• Pour les déchets solides, des bacs de récupération peuvent être placés à côté
de chaque poste de travail. La collecte peut être automatique grâce à un
convoyeur ou à une chaîne racleuse reliant les machines,
• Les déchets liquides peuvent être collectés dans des rigoles ou grâce à un
système de tuyaux. Ils doivent être stockés dans des conteneurs clos dont
l'étanchéité est régulièrement vérifiée. Ces conteneurs doivent être posés sur
des bacs de rétention afin d'éviter tout risque de pollution accidentelle. Les
mélanges sont à éviter.

Stockage :
• Tous les conteneurs doivent faire l'objet d'un étiquetage indélébile indiquant
notamment la catégorie de dangers engendrés par le déchet et signalant, le
cas échéant, les interdictions relatives aux manipulations, mélanges, etc,
• L’aire de stockage doit être aérée, protégée des eaux de pluie et éloignée des
lieux à risque. Les déchets inflammables ou explosifs ne doivent pas être
stockés près d'une source chaude. Pour les déchets solides, le stockage dans
des bennes transportables facilite les opérations ultérieures de collecte et de
transport,
• Le site doit être facile d'accès pour les véhicules qui viennent enlever les
déchets.

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Consultez le "Guide de bonnes pratiques de la gestion des déchets dangereux –


CCIP 93".
Les conseillers environnement de la CCIP peuvent vous accompagner dans cette
démarche via la réalisation d'un diagnostic environnement

9.6 Faire collecter ses déchets

■Pourquoi organiser un enlèvement collectif ?

Certains déchets sont produits en trop petite quantité par l'entreprise pour pouvoir
faire l'objet d'une collecte sélective en vue d'une valorisation.
Il peut alors être intéressant d'organiser une collecte à l'échelle d'une zone d'activité
ou d'un secteur géographique. Ainsi, chaque entreprise, quels que soient sa taille ou
son volume de déchets, a une garantie de débouché pour les matériaux qui auront
été triés en interne.

■Quelles sont les différents types de collecte ?

La collecte multi matériaux peut concerner les différents types de déchets, qui sont
alors dirigés vers un centre de tri ou éventuellement vers un incinérateur.
La collecte mono matériau concerne un seul type de matériau, dirigé directement
vers une filière de valorisation.

■Quelles sont les règles relatives au transport des déchets ?


Les collecteurs doivent être en conformité avec la réglementation relative au transport-
négoce et courtage des déchets. Par ailleurs, un BSDD (Bordereau de Suivi des
Déchets Dangereux) doit accompagner tout chargement de déchets dangereux.
Pour rédiger au mieux vos contrats de prestation, consulter la fiche Eléments de
contractualisation d'une prestation de déchets non dangereux.

9.7 Faire valoriser ses déchets


La valorisation des déchets d'emballages est imposée par le Code de
l'environnement. Pour les autres déchets, la valorisation est à préférer, lorsque c'est
économiquement et techniquement possible, à tout autre mode d'élimination.

9.8 Organiser un suivi de ses déchets

Ce suivi doit être basé sur les flux des différents types de déchets, leurs destinations,
les coûts, etc. Il permet de tendre vers une gestion optimale des déchets.
Désormais pour de nombreuses catégories de déchets (déchets dangereux,
emballages, ...) la réglementation impose la tenue d'un registre qui doit être présenté
sur demande aux autorités.

Références réglementaires :

• Les Bordereaux de suivi des déchets


• Les registres de suivi des déchets
• Le cadre réglementaire applicable aux chiffons souillés
• Le cadre réglementaire applicable aux DEEE

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• Le cadre réglementaire applicable aux déchets d'emballages détenus par des


entreprises
• Le cadre réglementaire applicable aux huiles usagées
• Le cadre réglementaire applicable aux déchets de pneumatiques
• Contractualiser une prestation d’enlèvement des déchets non dangereux
• Diagnostic environnement
• Les obligations du collecteur et du transporteur de déchets
• Le cadre réglementaire applicable aux déchets de piles et accumulateur

IMPORTANT :

CONSULTER LES PUBLICATIONS QUI SUIVRONT A L’AVENIR, RELATIVES AUX


TITRES CI-DESSOUS :
- Gestion des Déchets
- Guide pratique sur la gestion des déchets ménagers et des sites
d’enfouissement technique dans les pays du sud.
- Dangers liés aux déchets
- Les déchets (Définition, gestion, collecte, traitement, responsabilités)

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