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25/07/2021 Gestion, le traitement, le recyclage et la commercialisation des déchets

14 septembre 1993

Doc. 6912

RAPPORT

sur la gestion, le traitement, le recyclage et

la commercialisation des déchets

(Rapporteur : M. RUFFY,

Suisse, Groupe socialiste)

Résumé

L'augmentation incessante du volume et le caractère dommageable des déchets


sont devenus des préoccupations majeures de la politique de l'environnement et de
la lutte pour l'amélioration de notre cadre de vie. Force est de constater que, sauf
révision en profondeur de nos modes de vie, nous nous exposons à une dégradation
dramatique et irréversible de l'environnement par les déchets.

Afin de faire face aux flux croissants de déchets, il est nécessaire de s'efforcer de
changer la «culture générale des déchets», c'est-à-dire de mettre en place des
politiques axées sur le changement des styles de vie et des modes de production et
de consommation qui, de l'avis de votre rapporteur, constituent le cœur du
problème.

Par conséquent, il est primordial de mettre l'accent sur l'importance des


programmes de sensibilisation et formation, conduits en coopération avec les
pouvoirs locaux, les milieux du commerce et de l'industrie, les organisations non
gouvernementales, les associations de consommateurs ainsi que le grand public. De
même, toute stratégie de gestion des déchets doit être basée sur l'ordre de priorités
suivant la logique: prévention ─ valorisation ─ élimination; la réduction à la source
étant la priorité des priorités. Il est également important que la responsabilité de
ceux qui sont à l'origine de déchets soit engagée et que les mouvements
transfrontaliers de déchets relèvent d'un contrôle international strict.

I. Projet de recommandation

1. L'augmentation incessante du volume et le caractère dommageable des déchets sont devenues des
préoccupations majeures de la politique de l'environnement et de la lutte pour l'amélioration de notre cadre
de vie.

2. Les procédés de production, les méthodes de marketing et les modes de consommation étant à l'origine
de cette augmentation, force est de constater que, sauf révision en profondeur de nos modes de vie, nous
nous exposons à une dégradation dramatique et irréversible de l'environnement.

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3. Dans cette logique l'Assemblée estime que le concept de développement durable tel qu'il a été défini
dans les travaux de l'organisation des Nations Unies, notamment par la Commission Brundtland, et réaffirmé
à la Conférence de Rio, doit être à la base de toute politique de gestion des déchets.

4. Par conséquent, l'Assemblée tient à souligner que la meilleure façon de résoudre le problème des
déchets consiste ─ dans un premier temps ─ à en réduire le volume grâce à une politique axée sur le
changement des styles de vie, des modes de production et de consommation.

5. L'Assemblée attire à cet égard l'attention sur l'importance des programmes de sensibilisation et de
formation, conduits en coopération avec les pouvoirs locaux, les milieux du commerce et de l'industrie, les
organisations non gouvernementales, les associations de consommateurs ainsi que le grand public.

6. Elle est convaincue que toute stratégie de la gestion des déchets doit être basée sur l'ordre de priorités
suivant la logique: prévention ─ valorisation ─ élimination; la réduction à la source étant la priorité des
priorités.

7. De même, les programmes visant à encourager la valorisation des déchets, et notamment la promotion
du recyclage et la commercialisation des produits de recyclage, doivent être mis en place de telle façon que
l'élimination des déchets constitue le tout dernier recours dans la filière de la gestion des déchets.

8. Pour faire aboutir une telle politique, il est nécessaire qu'un ensemble de mesures réglementaires et
d'incitations financières agisse de concert afin d'inciter l'industrie à repenser la fabrication et le
conditionnement de ses produits en vue de réduire le volume des déchets et d'inviter les distributeurs et
consommateurs à opter pour des matières pouvant être recyclées en toute sécurité.

9. Afin de faire face aux coûts croissants liés au traitement des déchets, l'Assemblée considère que le
principe «pollueur-payeur», répercutant le prix réel de leur élimination sur les producteurs ou détenteurs des
déchets, doit nécessairement se voir consacré par des textes réglementaires.

10. En ce qui concerne la responsabilité civile pour les dommages causés éventuellement par les déchets,
l'Assemblée soutient que celle-ci doit être objective, indépendante d'une faute de la part des producteurs ou
détenteurs des déchets.

11. Elle souligne la nécessité d'une harmonisation plus poussée des législations nationales dans ce
domaine, menant à des conditions de concurrence égales et évitant ainsi des flux artificiels d'investissements
et de déchets vers les pays où les conditions seraient moins contraignantes.

12. Dans ce contexte, elle rappelle l'effort déployé par la Communauté européenne qui peut être une
source d'inspiration pour les autres Etats membres du Conseil de l'Europe.

13. Tout en étant consciente de la complexité des questions, des compétences dans ce domaine, elle
souligne le rôle primordial qui incombe aux collectivités, qu'elles soient régionales ou locales, dans la
gestion des déchets.

14. Finalement, l'Assemblée se prononce pour un contrôle strict des mouvements transfrontaliers des
déchets, confirmant la primauté du principe de proximité dans la gestion des déchets et soulignant en même
temps l'importance d'une coopération transfrontalière suivie dans la solution des problèmes liés au traitement
des déchets.

15. L'Assemblée rappelle à cet égard la nécessité de faire en sorte que les pays d'Europe centrale et
orientale ne deviennent pas, en raison de leur réglementation environnementale moins stricte, une nouvelle
destination pour les déchets du reste de l'Europe.

16. Par conséquent, elle recommande au Comité des Ministres:

i. d'adopter le protocole additionnel à la Convention-cadre sur la coopération transfrontalière dans les


meilleurs délais;

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ii. d'inviter le Comité directeur des questions régionales et municipales d'inclure dans ses travaux des
études sur le rôle que jouent les collectivités territoriales dans la gestion des déchets et d'élaborer à leur
intention des modèles de solutions concrètes en la matière;

iii. de demander à la Conférence permanente des pouvoirs locaux et régionaux de l'Europe de mettre au
point un programme de formation sur les questions relatives à la gestion des déchets, à mettre en œuvre dans
le cadre du réseau européen des centres de formation du personnel des collectivités territoriales, accompagné
d'un volet spécifique à l'attention des pays d'Europe centrale et orientale;

iv. d'inviter la Communauté européenne à ratifier la Convention de Bâle sur les mouvements
transfrontaliers des déchets dangereux dans les meilleurs délais;

v. d'inviter les Etats membres à:

a. mettre en œuvre des plans nationaux de gestion des déchets afin d'en limiter
la production, promouvoir la mise en œuvre des systèmes adéquats de collecte et de
traitement et favoriser la récupération et le recyclage,

b. de ratifier rapidement la Convention de Bâle sur les mouvements


transfrontaliers des déchets dangereux,

c. de ratifier dans les meilleurs délais la Convention du Conseil de l'Europe sur


la responsabilité civile des dommages résultant d'activités dangereuses pour
l'environnement.

II. Exposé des motifs

par M. Ruffy

TABLE DES MATIERES

Page

INTRODUCTION

I. Etat général de la situation 7

II. Portée géographique du rapport 9

PREMIERE PARTIE : LES DIFFERENTS ASPECTS DU PROBLEME 10

I. Stratégie générale de la gestion des déchets 10

1. Prévention 10

2. Réutilisation 11

3. Elimination 12

II. Catégories des déchets et leur traitement 12

1. Les déchets inertes 13

2. Les déchets banals 13

2.1 Ordures ménagères et déchets encombrants 13

2.2 Déchets industriels banals 14

2.2.1 Ferrailles et métaux non ferreux 15

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2.2.2 Papiers et cartons 15

2.2.3 Verre 15

2.2.4 Matières plastiques 15

2.2.5 Caoutchouc et pneumatiques 16

2.2.6 Textiles 16

2.2.7 Déchets et sous-produits du bois 17

2.2.8 Déchets organiques des industries

agro-alimentaires et de l'élevage 17

3. Les déchets spéciaux Page

3.1 Les déchets industriels spéciaux 18

3.2 Les déchets hospitaliers 18

3.3 Les déchets toxiques en quantités dispersées 19

3.4 Les déchets radioactifs 19

4. Les déchets ultimes 20

III. Les différents acteurs de la filière 20

1. Responsabilités en matière de gestion des déchets 20

1.1 Responsabilités des collectivités locales 20

1.2 D'autres acteurs de la filière selon le

principe «pollueur-payeur» 21

1.3 Quelques exemples européens 22

2. Cadre réglementaire communautaire 24

2.1 Législation en vigueur 24

2.2 Propositions de nouvelles directives communautaires 25

IV. Mouvements et transports des déchets 27

1. Réglementation sur le plan communautaire 28

1.1 Directives relatives aux transports frontaliers de

déchets dangereux 28

1.2 Règlement concernant la surveillance et le contrôle de

transferts de déchets à l'entrée et à la sortie de la CEE 28

1.3 Convention de Lomé 29

2. Accords internationaux 30
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2.1 Convention de Bâle 30

2.2 D'autres instruments internationaux 31

3. Le cas spécifique des régions frontalières (exemple France -

Allemagne) 32

Page

V. Responsabilité civile pour les dommages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

1. Convention sur la responsabilité civile des dommages

résultant d'activités dangereuses pour l'environnement 34

2. Proposition de directive du Conseil de la CEE concernant

la responsabilité civile pour les dommages et les lésions

à l'environnement causés par les déchets 3 5D

DEUXIEME PARTIE : PROPOSITIONS DE SOLUTIONS 36

I. Politiques visant à la réduction des flux des déchets à

la source 37

1. L'Eco-audit 37

2. Les technologies propres 37

3. Les écoproduits 38

4. Les comportements industriels 39

II. Formation et sensibilisation 40

1. Sensibilisation du grand public 40

2. Formation des décideurs élus et des techniciens 40

III. Recherche de technologies plus efficaces de recyclage

et d'élimination des déchets 41

1. Technologies de recyclage 41

2. Technologies d'élimination 42

2.1. Les décharges 42

2.2. L'incinération 42

2.3. Le compostage 43

2.4. Le traitement physico-chimique 43

IV. Autres propositions 43

CONCLUSIONS 44
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Introduction

Le Conseil de l'Europe a été certainement une des premières organisations qui a


attiré l'attention sur l'importance du problème des déchets. C'est, en effet, lors de la
Conférence européenne sur la conservation de la nature, tenue à Strasbourg en
février 1970 pour inaugurer l'Année européenne de la nature, que le thème des
déchets a été traité parallèlement à celui de l'air et de l'eau.

Dans sa déclaration finale, la conférence évoquait les principaux problèmes de


l'heure: aménagement de l'environnement naturel, élimination, évacuation et
réemploi des sous-produits et déchets de la société moderne...

Toutefois, durant quelques années encore, la préoccupation des experts et des


hommes politiques s'est portée principalement sur la pollution de l'eau et de l'air.

Il aura fallu l'initiative de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe en


1974/1975 pour attirer l'attention de l'opinion et des responsables européens sur les
problèmes particuliers que posent les déchets à notre environnement. En effet, le
rapport présenté en janvier 1975 par le sénateur Minocci s'attaquait aux problèmes
liés à la gestion des déchets urbains et industriels en faisant le bilan d'une situation
ou la production de déchets aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis était déjà très
importante.

Une des conclusions essentielles de ce rapport portait sur l'importance du rôle


des collectivités locales qui, avec une aide adéquate de l'Etat, devraient avoir la
responsabilité première de la gestion des déchets.

Depuis lors, l'Assemblée parlementaire a suivi l'évolution de la problématique


des déchets, que ce soit au niveau de ses comités d'experts gouvernementaux, de son
Assemblée, ou de sa Conférence des pouvoirs locaux et régionaux. Aujourd'hui, elle
a souhaité d'une part, faire le point des différents aspects des problèmes auxquels
nos sociétés sont confrontées dans ce domaine et, d'autre part, proposer des
solutions.

En ce qui concerne la méthodologie de présentation, votre rapporteur se propose


de faire en première partie le point sur les catégories de déchets et les méthodes de
traitement et de mettre en lumière les responsabilités des différents acteurs de la
filière, y compris leur responsabilité civile. L'accent a également été mis sur la
problématique des mouvements de déchets qui revêt une importance considérable
étant donné que ces derniers peuvent avoir des conséquences dommageables pour
des régions entières.

La deuxième partie sera consacrée aux perspectives de solutions comprenant des


propositions concrètes concernant tant les politiques de prévention que les mesures
législatives et technologiques.

I. Etat général de la situation

L'activité humaine est génératrice de déchets de toute nature. Est considéré


comme un déchet, tout résidu d'un processus de production, de transformation ou
d'utilisation, toute substance, tout matériau ou tout produit ou plus généralement
tout bien abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon.

Au cours des dernières décennies le volume des déchets solides traduisait le


niveau et le mode de vie d'une société et son augmentation était, parfois même,
considérée comme l'indicateur d'un bien-être croissant.

Aujourd'hui, les déchets sont devenus une préoccupation majeure de la politique


de l'environnement et de la lutte pour l'amélioration de notre cadre de vie et leur
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production ne cesse de croître en quantité, en nocivité et en complexité.

Cet amoncellement de plus en plus encombrant résulte de deux évolutions fort


différentes, mais dont les effets s'additionnent:

─ Les processus de production, les méthodes de marketing et les modes de consommation

L'augmentation générale de la production liée à celle du niveau de vie, se traduit


par la multiplication des produits, leur durabilité moindre et par des phénomènes de
mode ou de confort tels la non-réparabilité ou l'usage unique.

L'inflation des emballages et l'utilisation de matières premières difficiles à


éliminer complètent l'argumentaire.

La quantité de déchets ménagers a ainsi évolué de 60 % en moyenne en trente


ans, de 1960 à 1990.

Ce contexte explique la trop grande indifférence des producteurs et des


consommateurs pour la réutilisation ou le recyclage.

─ Les prescriptions réglementaires plus contraignantes allongeant progressivement la liste des déchets

L'évolution de la réglementation conduit à l'augmentation du nombre de


dispositifs de dépollution, de la résorption progressive des points noirs et des
décharges sauvages et à la réhabilitation des friches industrielles.

L'appréciation de plus en plus sévère de la toxicité de certains déchets amène à


en traiter une plus grande quantité. Le flux de déchets industriels traités dans les
centres collectifs a doublé entre 1985 et 1990, cette opération générant une nouvelle
catégorie de déchets: les déchets ultimes.

Néanmoins, si la consommation de plus en plus élevée est à l'origine des


problèmes liés à la gestion des déchets, ses conséquences ne se manifestent pas
seulement au niveau du consommateur final, même si c'est à ce stade qu'ils
deviennent les plus visibles pour la plupart de la population. C'est, en effet, au stade
des activités économiques et commerciales qu'est engendrée la plus grande partie
des déchets. Ainsi, par exemple, on peut estimer que les déchets ménagers ne
représentent pas plus de 10 % de la totalité des déchets, contrairement à ce que peut
penser un consommateur ordinaire.

Les modes de vie actuels laissent penser que le volume des ordures ménagères
continuera de croître au moins pendant quelques années encore. Ainsi les
estimations font actuellement état d'une augmentation de 1 à 3 % (estimation variant
selon les sources) par an pour cette famille de déchets. Dans le domaine industriel,
en revanche, la tendance semble aller vers la stagnation voire la baisse en raison du
recours de plus en plus fréquent à des procédés de régénération, de récupération et
de recyclage (d'après les chiffres de l'OCDE, par exemple, en ex-Allemagne de
l'Ouest, la totalité des déchets industriels en 1990 a été inférieure à celle de 1980).
En ce qui concerne les déchets d'origine organique, la limitation des productions
agricoles devrait engendrer une diminution à terme des déchets produits, évolution
cependant contrebalancée par une augmentation de leur toxicité.

En tout état de cause, à l'heure actuelle, l'Europe occidentale produit


annuellement quelque 2,2 milliards de tonnes de déchets ménagers et industriels
qu'il convient d'éliminer de façon efficace et économique pour éviter de nuire à la
santé publique ou de polluer l'environnement. Certains types de déchets peuvent
être incinérés tandis que d'autres sont récupérables ou recyclables, mais il en reste
une quantité croissante dont l'évacuation de façon régulière exige un certain espace
physique.
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Face à de tels volumes de déchets produits se pose naturellement la question de


leur gestion et de leur impact sur l'environnement. Plus prosaïquement, le problème
se pose en termes économiques et c'est celui des coûts comparés de la pollution et
de la non-pollution. De plus en plus, les experts soutiennent que la pollution revient
plus cher à réduire qu'à éviter.

II. Portée géographique du rapport

Etant donné la vocation paneuropéenne de notre Organisation, votre rapporteur


a essayé d'analyser la situation dans le cadre de la Grande Europe afin de pouvoir
formuler des propositions de solutions applicables à cette échelle. Dans ce contexte,
deux considérations fondamentales sont à prendre en compte.

Il s'agit, premièrement, de tenir compte des avances dans la législation


communautaire en la matière. L'approche du législateur communautaire visant
l'harmonisation de tous les outils législatifs qui président à la classification des
déchets,

à leur collecte, à leur recyclage et à leur possibilité de mouvements peut servir de point de repère, voir
d'exemple, pour d'autres pays européens, notamment ceux de l'Europe centrale et orientale. C'est pour cette
raison que le rapport accorde une attention particulière à l'examen des textes communautaires, qu'ils soient
en vigueur ou en cours d'adoption.

La deuxième considération concerne les mouvements transfrontaliers des


déchets car ces derniers, ainsi que d'autres types de pollution, ne connaissant
souvent pas de frontières. Dans ce contexte, il a été nécessaire de tenir compte
notamment des textes législatifs régissant les mouvements des déchets entre les
pays européens et les pays d'autres continents. Comme exemple on peut retenir la
Convention de Bâle sur les mouvements transfrontaliers des déchets dangereux
adoptée en mars 1989 à l'initiative de l'OCDE et du Programme des Nations Unies
pour l'environnement (PNUE), s'appliquant aussi bien aux mouvements des déchets
Sud-Sud et Sud-Nord qu'aux mouvements Ouest-Est et Est-Ouest. D'autres mesures
ont été prises au niveau de l'OCDE (notamment la Décision relative au contrôle des
mouvements transfrontaliers des déchets destinés à des opérations de valorisation)
ou par les Communautés européennes

(Convention de Lomé entre la CEE et Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique).

Première partie: les différents aspects du problème

I. STRATEGIE GENERALE DE LA GESTION DES DECHETS

En ce qui concerne la stratégie générale de la gestion des déchets, celle-ci suit


l'ordre de priorité suivant:

─ prévention des déchets,

─ réutilisation des déchets (y compris tri et recyclage des matières utilisables);

élimination des déchets (réduction du volume de déchets et décharges non polluantes).

1. Prévention

Il est évident que la prévention de la production des déchets représente la


priorité des priorités. Cette prévention à la source, c'est-à-dire la réduction du
volume des déchets implique l'intervention sur l'ensemble du processus de
production, distribution et consommation, «du berceau à la tombe» du produit, et
l'encouragement, par exemple au moyen d'instruments économiques et fiscaux, de

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l'utilisation de matériaux recyclables, de la réduction des emballages et du


traitement préliminaire des déchets, afin d'en réduire le volume ainsi que la toxicité.

La prévention implique également, outre l'engagement actif des pouvoirs


publics, la participation active des consommateurs, grâce à une éducation
systématique les incitant à effectuer un ramassage sélectif des déchets au fur et à
mesure que des traitements spécifiques peuvent être garantis et à consommer en
pleine conscience des principes de l'écologie; l'étiquetage écologique des produits
pourra apporter une contribution importante à cet effet.

Dans ce but, des instruments ont été conçus, dans le cadre de la CEE, pour
intervenir dès le début dans la fabrication des produits. Il s'agit notamment:

─ du label écologique: octroyé aux produits avec composants «écologiques»;─

─ de l'Eco-audit: une entreprise qui accepte un «eco-audit» de son processus de


fabrication acquiert le droit d'utiliser les labels écologiques.Ce

Ce type de mesures destinées à orienter l'opinion publique vers la consommation


de produits «écologiques» s'ajoute aux autres instruments à caractère «dissuasif»,
comme par exemple des taxes sur certains produits, destinées à couvrir les frais de
sa liquidation après utilisation. Néanmoins, en ayant recours à des instruments liés
au marché pour orienter la production et la consommation vers un développement
soutenable (l'approche qui s'associe, à l'heure actuelle, à des mesures législatives), il
est toutefois nécessaire de tenir compte du fait que de tels instruments sont
susceptibles d'engendrer des distorsions de concurrence, de nouvelles barrières ou
une augmentation injustifiée des charges supportées par les consommateurs. Il
faudrait donc qu'on en tienne compte dans les négociations du GATT.

En ce qui concerne la prévention par la mise en oeuvre de la législation


environnementale plus stricte, il y a lieu de rappeler que, même si certaines
entreprises ont déjà déplacé leurs activités hors de la CEE, d'autres, heureusement,
ont choisi d'engager des efforts considérables afin de rendre leur production plus
respectueuse de l'environnement. En effet, la sensibilisation et l'encouragement des
industriels, non seulement à respecter les législations, mais à entreprendre des
actions volontaires dans ce domaine, jouent un rôle décisif en la matière.

2. Réutilisation

D'une façon générale, la réutilisation comprend notamment le recyclage, le


compostage, la régénération et la récupération de l'énergie. La récupération et le
recyclage notamment ne sont pas seulement des sources de matières premières, ils
assurent également des économies d'énergie considérables.

En ce qui concerne la récupération de matières premières, on estime aujourd'hui


que 45 % du fer et de l'acier produits dans le monde provient de déchets ferreux.

D'autres chiffres frappent également l'imagination: 35 % du cuivre produit dans


le monde, 30 % du zinc, 22 % de l'aluminium, 30 % du papier et du carton et 13 %
des textiles produits dans le monde proviennent de matières premières récupérées.

L'industrie de la récupération et du recyclage, symbolisée par les activités du


chiffonnier et du ferrailleur, présente une structure pyramidale inverse à celle
d'autres industries, interdisant l'extrapolation des analyses économiques classiques.

Cette industrie de transformation et créatrice de nouvelles matières premières,


permet aussi d'assurer de réelles économies d'énergie. En raison de sa technologie, il
faut donc la considérer comme une véritable source de matières premières.

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Toutefois, employant un grand nombre de personnes, utilisant des équipements


sophistiqués et coûteux, l'industrie de la récupération et du recyclage fait face à
d'énormes coûts de fonctionnement et à des marges bénéficiaires faibles. De plus,
cette industrie est très marquée par la loi de l'offre et de la demande, et par les cours
mondiaux des matières premières. Par exemple, la récupération du verre qui, il y a
peu était encore, en Suisse, sources de revenus pour les communes ne l'est plus
aujourd'hui. Au contraire, il leur en coûte.

Le cas de la récupération des fibres utilisées en papeteries et cartonneries.


L'industrie de la récupération de la fibre de cellulose fonctionne à partir des
collectes de papiers et de cartons de toutes provenances. Les récupérateurs de fibres
trient les qualités selon une classification européenne comportant quarante-six
catégories de fibres.

Or, la décision, prise en faveur de la protection de l'environnement, par les Etats


et les collectivités d'encourager le ramassage des vieux papiers chez les particuliers
a eu des conséquences graves. En effet, de fortes quantités de fibres de qualité
médiocre sont venues grossir le volume des fibres récupérées disponible, entraînant
irrémédiablement la chute des prix, puis l'interruption du ramassage.

Ainsi, l'Allemagne a organisé la collecte massive de vieux papiers, sans tenir


compte des réalités économiques, ni de la structure de l'industrie de récupération. La
situation s'est encore aggravée quand l'Allemagne a fourni gratuitement de la fibre
récupérée et subventionnée, à des unités installées dans d'autres Etats de la CEE, qui
à leur tour, ont cessé d'acheter des fibres récupérées localement.

La prise en compte des problèmes environnementaux entraîne une adaptation de


l'industrie de la récupération aux nouvelles exigences de l'économie écologique, en
s'affirmant comme un interlocuteur incontournable de la chaîne du recyclage. Au
delà du service d'élimination gratuite des déchets proposé par le passé, le recyclage
des matériaux nécessite aujourd'hui le paiement de son coût réel.

Les technologies disponibles actuellement, ainsi que les débouchés offerts par
les filières en fonction du potentiel du marché, permettent d'envisager le recyclage
de 40% du flux de déchets. Ce taux, inférieur aux objectifs élevés des textes
législatifs, met en évidence que le recyclage n'est pas toujours la solution aux
problèmes des résidus urbains, où bien souvent une participation volontaire des
citoyens est une autre condition à la mise en oeuvre d'un système de gestion
efficace.

3. Elimination

L'élimination constitue le dernier recours de la gestion des déchets. Les


procédés d'élimination les plus utilisés sont la mise en décharge, l'incinération, le
compostage et les procédés physico-chimiques. En ce qui concerne la mise en
décharge, l'augmentation constante des quantités de déchets ménagers conduit à des
problèmes de disponibilité de surfaces pour le dépôt des déchets. En plus, une
mauvaise pratique de cette mise en décharge peut avoir des incidences graves sur
les sols et les eaux souterraines. Ces risques considérables conduisent à voir dans
l'incinération des déchets une solution de remplacement non polluante aux
décharges. Cependant, l'évaluation des effets des deux méthodes d'élimination sur
l'environnement dépend des conditions propres à chaque cas particulier.

Si un certain nombre de précautions ne sont pas prises, l'incinération des déchets


peut même être à l'origine de pollutions atmosphériques, alors que certaines
substances toxiques contenues dans les déchets ménagers sont détruites par
combustion, d'autres restent intactes et sont concentrées dans les cendres (comme
les métaux lourds qui, même après l'incinération des déchets, constituent une

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menace pour le sol et l'eau). Les stations d'incinération sont gourmandes en énergie
et leurs filtres constituent en fin de vie des déchets ultimes.

II. CATEGORIES DES DECHETS ET LEUR TRAITEMENT

Plusieurs catégories de déchets peuvent être distinguées:

─ les déchets inertes;

─ les déchets banals;

─ les déchets spéciaux;

─ les déchets ultimes.

1. Les déchets inertes

Cette catégorie regroupe les déchets qui ne présentent aucun risque de pollution
des sols, ni des eaux. Ils comprennent essentiellement des résidus minéraux des
activités extractives (mines, carrières), certains mâchefers d'incinération d'ordures
ménagères, ainsi que les déblais et les gravats de démolition. Ils sont en général
exempts de substances dangereuses.

Valorisation

La plupart de ces déchets présentent des caractéristiques suffisantes pour être


utilisés comme remblais volumiques dans le domaine du génie civil, ou en fin
d'exploitation de carrières lors de la réalisation de la réhabilitation du site
d'extraction.

Cette utilisation permet de préserver les ressources naturelles (sables et graviers


alluvionnaires, roches massives, ...) et de limiter les ouvertures ou les extensions de
sites d'extraction de matériaux. Les régions dans lesquelles existent peu de carrières
ou de gravières, comptent généralement une forte activité de recyclage et de
réutilisation des gravats de démolition.

Stockage

Le stockage de déchets inertes peut être assuré sur des sites perméables, compte
tenu de leurs caractéristiques et de l'absence d'impact sur le milieu naturel. Il faut
néanmoins que les matériaux livrés pour le stockage soient très strictement
contrôlés. Ces types de décharges sont l'objet de convoitise de la part de ceux qui
cherchent à se défaire de substances dangereuses sans en assumer les coûts.

2. Les déchets banals

Les déchets banals comprennent principalement les ordures ménagères et les


déchets encombrants, ainsi que certains déchets industriels.

2.1. Ordures ménagères et déchets encombrants

Les ordures ménagères sont produites en moyenne à raison d'environ 1 kg par


habitant et par jour dans un pays européen. Leurs caractéristiques varient en
fonction de la saison et du mode d'habitation et sont révélatrices du niveau de vie de
la population.

A titre de comparaison, la production journalière d'ordures ménagères rapportée


à l'habitant en Europe est deux fois moins importante qu'aux Etats-Unis, mais dix
fois plus important que dans un pays en voie de développement.

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La composition moyenne des ordures, exprimée en pourcentage, est de:

─ papiers cartons 30 %

─ matières putrescibles 25 %

─ éléments fins et divers 15 %

─ verre 12 %

─ matières plastiques 10 %

─ métaux 6%

─ textiles 2 %.

En volume, les emballages (cartons, sacs, bouteilles, boîtes de conserve, ...)


représentent plus de la moitié du contenu des poubelles.

Les déchets encombrants regroupent tous les déchets des ménages, non
collectables avec les ordures ménagères pour des questions de volume ou de
dimension: électroménagers usagés, matelas, mobilier, ... On pense tout de même de
plus en plus que les réfrigérateurs, les congélateurs, les ordinateurs, devraient faire
l'objet d'un traitement à part.

Valorisation

La valorisation des déchets ménagers est subordonnée à la réalisation


d'opérations de tri, en amont des actions de traitement différencié et d'élimination de
ces déchets.

Le tri peut avoir lieu à la source, avec l'installation de plusieurs éco-poubelles


chez les producteurs de déchets, ou la réalisation de collectes sélectives, en porte-à-
porte, visant à récupérer séparément les matériaux valorisables (verre, papiers,
cartons, ...).

La collecte sélective par apport volontaire comprend quant à elle l'installation de


conteneurs spécifiques à des emplacements ciblés, régulièrement fréquentés
(commerces, parkings, ...) qui seront vidés périodiquement en fonction des flux de
collecte.

Une autre forme d'apport volontaire consiste à assurer le tri au niveau d'un
centre de récupération, communément appelé déchetterie, où sont disposés de
grands conteneurs de récupération des matériaux valorisables.

Toutes les formes de collecte sélective exigent une participation effective des
habitants auxquels il est demandé de ne plus se débarrasser de leur déchets sans
discernement.

Enfin, le tri peut être effectué en aval de la collecte traditionnelle des déchets
des ménages. Ce mode de tri est assuré au niveau d'unités de tri où l'intervention
manuelle reste importante.

Quel que soit le mode de tri mis en oeuvre, la valorisation des matériaux
récupérés ne peut se développer que si des débouchés fiables et pérennes sont
élaborés dans l'industrie de la régénération et du recyclage.

2.2. Déchets industriels banals

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On appelle déchets industriels banals (DIB) les déchets assimilables aux déchets
ménagers, qui contiennent les mêmes composants, en proportions variables, et qui
peuvent être traités de la même façon sans sujétion particulière au regard de celles
déjà imposées au titre des déchets ménagers. Il s'agit des emballages en carton, bois,
ferrailles, des films plastiques, des palettes mais aussi des chutes ou des déchets de
production en textiles, métaux, bois, carton, plastiques ...

2.2.1. Ferrailles et métaux non ferreux

Le terme de ferrailles de fonte ou d'acier désigne les déchets de fabrication


apparaissant entre le stade du métal liquide et la mise à la consommation du produit
industriel, et les objets métalliques mis au rebut.

Valorisation

Les ferrailles sont récupérées par la sidérurgie. Une faible fraction fait l'objet
d'un réemploi par une clientèle variée de professionnels (artisans, garagistes,
agriculteurs, etc.). De nouvelles formes de récupération de métaux plus rares ou
semi-précieux contenus dans les boues, les déchets de raffinage ou dans les alliages
se développent (titane, cobalt, chrome, vanadium, molybdène, ...).

2.2.2. Papiers et cartons

Les papiers et cartons sont couramment utilisés pour les emballages des produits
destinés aux ménages et le conditionnement des biens industriels. Ils apparaissent
aussi sous forme de papiers à usage graphique (impression, écriture, ...) et de
papiers industriels et spéciaux (papier toilette, papier photo, papiers à cigarettes, ...).

Valorisation

La mise en place de systèmes de consigne ou de retour obligatoire des


emballages contribue à mobiliser les flux encore contenus dans les poubelles des
ménages et des entreprises. De plus, le recyclage des vieux papiers et cartons
permet outre les économies de matières premières, de faire des économies d'eau et
d'énergie.

L'épuration des papiers usagés nécessite toutefois le désencrage des fibres; les
boues de désencrage résultant de cette opération doivent également être gérées, par
mises en décharge ou par traitement physico-chimique.

2.2.3. Verre

Le verre est le matériau traditionnel utilisé pour le conditionnement des


boissons, très longtemps sous forme d'emballage consigné, puis progressivement en
tant que verre perdu.

Valorisation

Le verre collecté est soit réutilisé en verre de réemploi après tri et nettoyage, soit
transformé en calcin ou verre cassé et trié. Certaines habitudes de consommation
conduisent les collecteurs à installer des conteneurs de récupération aménagés par
couleur de verre (verre transparent ou «blanc», verre «vert» et verre «brun»).

2.2.4. Matières plastiques

La récupération des matières plastiques reste limitée à de faibles quantités et se


heurte à la multiplicité des matériaux, notamment lorsque les flux sont produits par
les ménages.

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En effet, plus de cinquante natures et qualités de matières plastiques sont


couramment commercialisées pour servir d'emballages de biens de consommation.
Les thermoplastiques (polyéthylène, PVC, polypropylène) sont recyclables
(broyage, épuration, granulage).

Valorisation

Le recyclage et la régénération de plastiques conduisent à l'utilisation de ces


matières premières secondaires pour la fabrication de nouveaux produits,
caractérisés par la forte épaisseur de matière nécessaire à garantir ses
caractéristiques mécaniques.

Néanmoins, ces produits nécessitent un nouveau marché pour leur


commercialisation et pour leur usage.

La difficulté majeure reste cependant la dispersion du gisement potentiel,


l'absence de réseaux de collecte et la valorisation de produits hétérogènes.

2.2.5. Caoutchouc et pneumatiques

Ces déchets proviennent pour l'essentiel des pneumatiques.

Valorisation

Les déchets de caoutchoucs sont valorisés selon trois filières principales:

─ la valorisation matière qui consiste à réutiliser la matière constituante;

─ la valorisation énergétique qui met en évidence le haut pouvoir calorifique du pneumatique;

─ les valorisations en technologie routière qui font appel à des lits régulières de pneumatiques afin de
renforcer la stabilité du terrain.

Stockage

Une quantité importante de pneumatiques demeure mal contrôlée, échappant


aux filières de valorisation précitées. Les raisons de cette situation sont dues à la
dispersion des gisements de vieux pneus (garagistes, négociants, transporteurs,
carcassiers, rechapeurs, manufacturiers, ...), au coût élevé de la collecte (volume
encombrant) et aux débouchés encore insuffisants sur le plan de la quantité des
possibilités de valorisation.

2.2.6. Textiles

Les déchets textiles proviennent d'une part, du circuit professionnel collectant


les chutes des industries du textile et de l'habillement, d'autre part des collecte des
«vieux chiffons», principalement organisée par les œuvres caritatives, portant sur
les articles textiles usagés.

Valorisation

L'utilisation des produits collectés est très diversifiée et les filières de


valorisation connaissent des problèmes d'irrégularité et de médiocrité des produits
récupérés auprès du public.

2.2.7. Déchets et sous-produits du bois

Les déchets du bois représentent un ensemble de produits et matériaux récupérés


tout au long de la chaîne du bois depuis l'exploitation forestière jusqu'à la

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fabrication de produits résultant de la première puis de la seconde transformation du


bois.

Valorisation

Les déchets de l'exploitation forestière sont peu récupérés pour des raisons
économiques malgré l'existence de matériels adaptés.

Les déchets de scieries sont valorisés de diverses façons, par exemple :

─ le chauffage en chaudières individuelles ou collectives;

─ la fabrication de certaines pâtes à papier, en fonction des essences;

2.2.8. Déchets organiques des industries agro-alimentaires et de l'élevage

Issus de la filière agro-alimentaire, de la transformation agricole ou directement


de l'agriculture (coopérative, groupement de producteur), les sous-produits
organiques revêtent une grande diversité: lactosérum, marcs de raisin, vinasses,
déchets de légumes des conserveries, fruits et légumes de retrait, déchets de
l'industrie de la viande, sang et os, ...

Valorisation

Riches en éléments fertilisants et en matière organiques, ils constituent toutefois


des engrais ou des amendements de bonne valeur. En plus, la composition des
déchets des industries agro-alimentaires leur confère une valeur d'amendement
organique (épandage direct ou après compostage) ou une valeur nutritive
exploitable en alimentation animale.

3. Les déchets spéciaux

Les déchets spéciaux sont des déchets spécifiques des activités industrielles bien
qu'ils soient présents dans les activités de négoce, l'agriculture, la viticulture, les
hôpitaux et établissements de soins, les laboratoires, les milieux scolaires et chez les
particuliers. Ils peuvent contenir des éléments toxiques en teneurs variables,
présentant de ce fait des risques pour l'environnement s'ils ne sont pas traités et
stockés correctement et doivent donc faire l'objet de précautions particulières aux
niveaux de la collecte, de la valorisation, du traitement et du stockage.

Les déchets spéciaux comprennent:

─ les déchets industriels spéciaux;

─ les déchets hospitaliers;

─ les déchets toxiques en quantités dispersées;

─ les déchets radioactifs.

3.1. Les déchets industriels spéciaux

Ils sont générés par l'activité industrielle ou artisanale de production (déchets de


l'industrie chimique, bains de traitement de surface, déchets de travail des métaux,
boues de papeteries et de cartonneries, sables de fonderie, solvants usés, huiles
usagées, ...) et par l'activité du traitement des déchets (résidus d'épuration des
fumées d'incinération des ordures ménagères, résidus de traitement des déchets
industriels, stériles de broyage automobiles, ...).

Valorisation
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La valorisation des déchets industriels spéciaux peut être réalisée dans un


certain nombre de cas, mais elle exige que les précautions adéquates soient prises.

Stockage

Le stockage de déchets industriels spéciaux est assuré dans des centres de


stockage de résidus ultimes aménagés sur des sites imperméables formant une
barrière entre les produits et le milieu naturel.

3.2. Les déchets hospitaliers

Les déchets hospitaliers sont des déchets pouvant présenter des risques
bactériologiques pour l'environnement. Il s'agit de déchets anatomiques, de
pansements usagés, d'ustensiles ayant servi au traitement ou aux soins de patients,
des accessoires piquants, tranchants ou coupants susceptibles de blesser autrui, de
poches de transfusion sanguine, ...

Chaque établissement hospitalier doit gérer ces flux de déchets à risques


séparément des déchets assimilables aux déchets banals (ordures ménagères et
emballages). Les déchets à risques produits par l'activité ambulatoire sont à
assimiler aux déchets contaminés produits par les établissements de soins.

Traitement

La valorisation des déchets hospitaliers n'est pas souhaitable même si le


développement des technologies de décontamination permettent d'atteindre de bons
niveaux de pureté bactériologique.

Le traitement de ces flux de déchets peut être effectuée:

─ par décontamination in situ à l'aide d'une unité fixe ou semi-fixe de


décontamination (procédés à micro-ondes, à vapeur, ...), puis évacuation et
incinération dans une centrale d'incinération de déchets ménagers;─

─ par collecte en conditionnements spécialisés à usage unique et incinération en


unité d'incinération spécialement aménagée pour la prise en charge des flux de
déchets hospitaliers contaminées;─

─ par collecte en conditionnements spécialisés à usage unique et incinération en


usine de traitement des déchets industriels spéciaux (dont la température minimale
de traitement est supérieure à celle des unités spécifiques réservées aux déchets
hospitaliers).3.

3.3. Les déchets toxiques en quantités dispersées

Les déchets toxiques en quantités dispersées sont des solvants, des acides, des
sels métalliques, des produits chimiques de laboratoire, des bains photographiques,
des peintures, des piles, des débouche-évier, des batteries, des huiles usagées
domestiques, des insecticides, des produits phytosanitaires utilisés par des
entreprises, des artisans, des agriculteurs, des laboratoires, mais aussi par des
établissements d'enseignement et de recherche, et par des particuliers.

Les déchets sont souvent mal gérés:

─ mal identifiés ou mal stockés, ils constituent un risque pour le personnel à


l'intérieur même de l'entreprise, du laboratoire, ... ou de l'enfant en «exploration»
dans le garage ou dans l'atelier;─

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─ mal éliminés, ils constituent un danger pour l'environnement et les personnes.


S'ils sont déversés à l'égout, ils peuvent perturber le fonctionnement des stations
d'épuration; rejetés avec les ordures ménagères, ils font courir un risque aux
collecteurs et aux installations de traitement; abandonnés n'importe où, ils peuvent
polluer l'eau, le sol ou dégager des vapeurs toxiques au contact de l'air et de la
chaleur.Le

Les procédés de traitement des déchets toxiques en quantités dispersées sont


similaires à ceux des déchets spéciaux, s'agissant des mêmes produits. Le problème
essentiel réside dans la dispersion de ces déchets rendant difficiles les opérations de
collecte et de regroupement pour les acheminer vers les unités de traitement des
quantités importantes.

3.4. Les déchets radioactifs

Si l'on exclut les activités strictement militaires, les centrales nucléaires


constituent aujourd'hui la source la plus importante de déchets radioactifs. Le seul
réacteur d'une centrale nucléaire de 1 000 MW produit annuellement de 200 à 500
m3 de déchets radioactifs. Environ 90 % de ces déchets ont une radioactivité très
faible, les 10 % restants se composent de résines échangeuses d'ions et de pièces
métalliques très radioactives.

La même centrale nucléaire de 1 000 MW produit annuellement de 30 à 35


tonnes d'éléments combustibles irradiés qui peuvent faire l'objet d'un retraitement
pour récupérer l'uranium et le plutonium ou bien être stockés pour une longue
période de temps.

Finalement, il y a les déchets qui résultent de l'arrêt définitif des installations


nucléaires. D'après l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'opération de
démantèlement d'un réacteur produit une quantité de matériaux radioactifs
correspondant à la quantité totale des déchets produits pendant la durée de vie du
réacteur.

Il est, en effet, indispensable de gérer ces déchets en les isolant pour que tout
risque radiologique soit évité. On prétend que les déchets de faible et de moyenne
activités peuvent être évacués dans les dépôts aménagés en surface, en profondeur
ou encore déversés en mer. Les déchets de haute activité à vie longue, quant à eux,
doivent être enfouis de façon permanente dans les dépôts situés en profondeur dans
des couches géologiquement stables, mais restant sous contrôle permanent.

Tout enfouissement de déchets de ce type demande une évaluation préalable de


la radioactivité des déchets, de leur longueur de vie et des caractéristiques des sites
de stockage potentiels. En effet, leur caractère très particulier a obligé depuis
longtemps nos

gouvernements à coopérer étroitement et d'accepter des normes, notamment par le canal d'organisations
internationales, afin d'organiser l'échange d'expériences, mais aussi le transport et la gestion des déchets
radioactifs.

De plus en plus, les groupes d'opinion concernés, les écologistes, les ONG et les
collectivités locales ne sont plus disposés à «subir» les choix en matière de déchets
radioactifs, mais veulent une information exhaustives sur toute décision en ce
domaine. Il apparaît alors clairement que seul un dialogue entre ces groupes et les
décideurs pourra rétablir la confiance de l'opinion publique dans la sûreté des
centrales et dans les solutions envisagées pour gérer les déchets.

4. Les déchets ultimes

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Les déchets ultimes sont définis comme étant des déchets résultant ou non du
traitement des déchets, qui ne sont plus susceptibles d'être traités dans les conditions
techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part
valorisable ou par réduction de leurs caractères polluants ou dangereux.

Stockage

Après inertage et stabilisation, les déchets ultimes sont stockés dans un centre de
stockage de résidus ultimes aménagé sur un site imperméable offrant des garanties
suffisantes pour éviter la contamination du milieu naturel en cas d'incident ou
d'accident survenant lors du stockage.

Certains de ces déchets pouvant être compatibles avec d'autres déchets et avec
l'atmosphère du milieu de stockage, sont destinés à être stockés en site profond. Il
s'agit de mines de sel installées pour accueillir des déchets, qu'il sera possible de
déstocker ultérieurement, lorsque les procédés de traitement ou de neutralisation
idoines auront été développés et validés (voir tableau en annexe I).

III. LES DIFFERENTS ACTEURS DE LA FILIERE

1. Responsabilités en matière de gestion des déchets

1.1. Responsabilités des collectivités locales

En ce qui concerne la délicate question des compétences en matière de gestion


des déchets, il semble incontournable, et à juste titre, que les collectivités, qu'elles
soient régionales ou locales, restent responsables de la gestion des déchets ménagers
et assimilés se trouvant sur leur territoire. Afin d'assurer cette tâche, la gestion doit,
bien entendu

être prise en main et réalisée dans toutes ses étapes par les pouvoirs locaux qui, par conséquent, doivent
posséder les équipements le savoir faire et le personnel qualifié pour gérer ce problème de la meilleure des
façons.

Cette option est logique, on peut y voir les garanties d'une transparence
permanente, une maîtrise totale des décisions.

Or, l'industrie liée à la gestion des déchets est en constante évolution, demandant
un ensemble de compétences techniques, souvent très spécifiques. Ceci pris en
considération, la logique prônerait plutôt au recours à des professionnels tiers,
travaillant en étroite communication avec les autorités compétentes dont ils
dépendent. Ces autorités devraient, néanmoins, avoir aussi bien au niveau de la
personne politique (l'élu) que du fonctionnaire communal ou régional, les
compétences nécessaires au contrôle suivi des opérations.

Il s'agit, par conséquent, d'opter pour un partenariat, une sous-traitance avec des
attributions, des obligations définies de manière précise par un instrument juridique
approprié, et, donc, en aucun cas, de donner «un chèque en blanc» à une unité de
traitement de déchets aussi compétente et expérimentée qu'elle soit.

Dans ce but et afin de donner des garanties suffisantes à la population et


d'assurer l'exercice réel de la responsabilité en la matière des collectivités, il semble
indispensable:

a. en ce qui concerne les tiers, que la nature juridique de leur relation avec le mandant soit clairement
définie (par exemple, il faut éviter une délégation totale dès le début de l'opération). Ce type de contrat
devrait notamment prévoir les obligations suivantes envers la collectivité concernée: une totale transparence
des opérations, possibilité à tout moment pour la collectivité d'intervenir pour un contrôle, obligation de

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donner des renseignements précis sur la nature des déchets, sur le traitement, l'usage des produits finis et les
circuits de commercialisation envisagée;

b. en ce qui concerne les collectivités locales, que les personnes responsables de la gestion possèdent la
capacité, la formation, les moyens et les structures nécessaires pour l'exercice efficace de ces responsabilités.
Tout ceci ne sera possible que si une telle politique adoptée au niveau national s'accompagne des moyens
nécessaires mis à la disposition des collectivités par l'Etat.

Pour permettre aux collectivités locales de faire face aux coûts croissants
occasionnés par la gestion des déchets, une réforme des systèmes de taxation
actuellement en vigueur au niveau communal devrait être également examinée en
tenant compte de l'idée selon laquelle la taxation de l'élimination des ordures devra
inciter les particuliers à réduire les quantités de déchets. Dans cette approche, le
principe de base serait la facturation en fonction de la quantité réelle de déchets
produits par les ménages, y ajoutant le coût de l'infrastructure de gestion. Des
premières mesures sont apparues sous forme de taxe anticipée d'élimination ou à
travers la vente par les collectivités publiques de sacs poubelle.

1.2. D'autres acteurs de la filière selon le principe «pollueur-payeur»

Avec l'augmentation du volume des déchets, l'Etat et ses structures demeurent de


moins en moins capables de maîtriser le flux incessant de ceux-ci à cause des coûts
croissants de leur gestion. Ainsi, le principe «pollueur-payeur» dont la règle veut
que celui qui détient ou produit les déchets doit assumer les charges qui en
découlent se voit graduellement consacré dans les textes légaux. S'il est vrai que la
définition de ce principe telle que stipulée dans les documents de la Conférence des
Nations Unies sur l'environnement et le développement laisse certains doutes quant
à savoir s'il s'agit de la norme juridique ou d'un simple principe directeur, la
législation communautaire, à savoir notamment l'Acte unique et la Directive 91/156
du 18 mars 1991 relatifs aux déchets, l'ont déjà traduit en dispositions précises.
Ainsi, conformément aux textes communautaires susmentionnés, le coût de
l'élimination des déchets doit être supporté par:

─ le détenteur qui remet les déchets à un ramasseur ou à une entreprise agréés


pour l'élimination;─

─ et/ou les détenteurs antérieurs ou le producteur du produit générateur de


déchets.Ce

Cette disposition introduit également la notion d'internalisation des coûts liés à


l'environnement dans les prix des services. Le prix du traitement des déchets doit
refléter la totalité des coûts engendrés par la gestion des déchets.

Afin de promouvoir la prévention des déchets, le coût réel de leur élimination


doit être entièrement répercuté et non pas diminué artificiellement par le jeu des
subventions.

En ce qui concerne les acteurs économiques, ils devraient se voir imposer des
conditions relatives à la production des déchets, leur valorisation et leur élimination,
la fabrication et la mise en vente de produits générateurs de déchets étant
susceptible de faire l'objet d'une réglementation restrictive pouvant aller jusqu'à une
interdiction. La production de déchets devient ainsi un élément important dans
l'appréciation de l'activité industrielle et commerciale dans le cadre de la procédure
d'autorisation des établissements industriels.

De cette façon, chaque entreprise industrielle ou commerciale va être amenée à


examiner sérieusement la faisabilité de la récupération ou du recyclage de ses
déchets. La priorité absolue est à accorder à la prévention de la production et de la

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nocivité des déchets; leur recyclage est à promouvoir dans toute la mesure du
possible, l'élimination écologiquement appropriée est de mise.

1.3. Quelques exemples européens

En France, le Parlement vient d'adopter la loi n° 92-646 du 13 juillet 1992


relative à l'élimination des déchets ainsi qu'aux installations classées pour la
protection de l'environnement qui vient compléter et renforcer le dispositif mis en
place en 1975 (loi sur les déchets) et 1976 (loi sur les installations classées).

Aux termes de l'article 1 de cette loi, une nouvelle politique des déchets est mise
en place fondée sur quatre principes de base:

─ prévention ou réduction de la production et de la nocivité des déchets,


notamment en agissant sur la fabrication et sur la distribution des produits;─

─ organisation du transport des déchets et sa limitation en distance et en


volume;─

─ valorisation des déchets par réemploi, recyclage ou toute autre action visant à
obtenir à partir des déchets des matériaux réutilisables ou de l'énergie;─

─ information du public.Le

Les mesures réglementaires qui doivent être mises en oeuvre aux termes de cette
loi concernent aussi bien les déchets urbains que les déchets industriels:

─ l'organisation transparente de l'ensemble de la filière d'élimination des


déchets;─

─ la mise en place de plans d'élimination de déchets;─

─ la suppression des décharges traditionnelles: à compter du 1er juillet 2002, les


installations d'élimination des déchets par stockage ne seront autorisées à accueillir
que des déchets ultimes, c'est-à-dire «des déchets des déchets»;─

─ la responsabilisation des exploitants vis-à-vis des sites: des garanties


financières suffisantes seront exigées pour l'autorisation de nouvelles installations
de stockage;─

─ les nouveaux moyens de financement de la politique des déchets.Le

Les communes seront mises dans l'obligation de créer une redevance spéciale
sur la collecte des déchets banals de l'industrie, de l'artisanat et du commerce, tenant
compte de la réalité du coût du service rendu qui ne sera plus supporté par les seuls
ménages.

Une taxe a été instituée à compter du 1er janvier 1993 sur toute installation de
stockage de déchets ménagers et assimilés à l'exception des décharges internes. Son
taux de 20 F par tonne de déchets réceptionnés, est porté à 30 F si la provenance des
déchets est extérieure au périmètre du plan d'élimination. Son produit, de l'ordre de
350 MF par an, sera géré par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de
l'énergie. Son montant servira, pour au moins 10 % à l'aide au développement de
techniques innovantes de traitement des déchets ménagers et assimilés, ainsi qu'à
l'aide à la réalisation d'équipements de traitement de ces déchets, à la remise en état
des installations de stockage et des terrains pollués en cas de défaillance technique
ou financière des exploitants et jusqu'en 2002 à l'aide aux communes accueillant de
nouvelles installations intercommunales.

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En ce qui concerne plus spécialement la gestion des déchets ménagers, d'après le


Décret du 1er avril 1993, le producteur doit pourvoir à l'élimination de ces derniers
─ soit lui-même soit à l'aide d'une société agréée par l'Etat. Il existe, à l'heure
actuelle, deux sociétés de ce type agréées par l'Etat: les sociétés «ECO-
EMBALLAGE» et «ADELPHE». Ces sociétés passent les contrats avec des
collectivités locales en vue d'assurer la récupération des déchets. D'après ces
contrats, les collectivités locales installent moyennant un paiement, les systèmes de
récupération et les sociétés leur rachèteront les déchets récupérés ainsi. L'objectif
est d'atteindre 90 % des déchets d'emballage valorisés d'ici 15 ans.

En Allemagne, l'élimination des déchets domestiques et des déchets spéciaux est


du ressort des Länder, autorités nationales compétentes. Ils sont responsables de
l'identification et du nettoyage des sites contaminés.

En ce qui concerne les déchets d'emballage, le Gouvernement fédéral allemand


a adopté le 12 juin 1991 un règlement visant à empêcher la production de déchets
d'emballage, qui oblige les fabricants et/ou les distributeurs à reprendre les
emballages pour les réutiliser ou les recycler, en dehors des systèmes d'élimination
des déchets gérés par les services publics. Pour inciter les consommateurs à
retourner les emballages non réutilisables, ceux-ci seront consignés à 0,50 deutsche
mark dans le secteur des boissons et des produits de nettoyage. La possibilité est
cependant prévue de créer des systèmes spécifiques de collecte pour remplacer le
ramassage aux points de vente et le système de la consigne obligatoire. Pour
garantir que ces systèmes permettront d'atteindre les objectifs du règlement, celui-ci
applique des critères stricts à la collecte et au tri des quantités admises, ainsi qu'au
recyclage des matériaux.

Le Dual System est un exemple de ces systèmes spécifiques de collecte élaborés


par le commerce et l'industrie. Il prévoit la collecte locale des emballages, financée
par les entreprises participantes. Les emballages entrant dans ce système porteront
un «point vert», rappelant aux consommateurs qu'après usage ils doivent faire
reprendre l'emballage vide par le système de ramassage, et signalant l'inclusion du
produit dans un système spécifique de collecte.

En Belgique, le Gouvernement flamand et dix-sept associations représentant les


producteurs, les utilisateurs et les distributeurs d'emballages ainsi que les recycleurs
ont signé, le 26 juin 1990, un accord volontaire relatif à la limitation préventive et
au recyclage des déchets d'emballages. Aux termes de ce contrat, les secteurs
d'activité concernés se sont engagés à élaborer et à financer un programme d'action
en vue de réduire le volume des déchets d'emballages, d'en assurer le ramassage et
le recyclage et d'éliminer progressivement les métaux lourds toxiques des
emballages. Dans le cadre de cet accord volontaire, les collectivités locales gèrent la
collecte séparée des déchets d'emballages issus des ménages; les opérations de tri, le
recyclage et la commercialisation des matériaux recyclés sont gérés par les secteurs
privés en cause. Par ailleurs, la collecte séparée des déchets de consommation est
financée en partie au moyen de fonds constitués par l'application d'instruments
économiques (redevances) dans le domaine des opérations de traitement et
d'élimination des déchets.

L'Autriche a adopté un décret fixant les objectifs concernant la réutilisation et le


recyclage des emballages pour boissons: 90 % pour la bière et l'eau minérale, 80 %
pour les boissons non alcoolisées et 40 % pour les jus de fruits et les boissons à base
de fruits.

2. Cadre réglementaire communautaire

2.1. Législation en vigueur

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La législation communautaire concernant la gestion des déchets s'est développée


dans le contexte de quatre programmes d'action sur l'environnement avec comme
résultat une série de directives communautaires. La première de celles-ci a été la
Directive-cadre 75/442/CEE du 25 juillet 1975 relative aux déchets par laquelle
quatre obligations générales ont été établies. Ainsi, les Etats membres s'engageaient
à:

─ désigner les autorités nationales compétentes responsables de la gestion des


déchets;─

─ veiller à ce que les plans d'élimination des déchets soient élaborés par les
autorités compétentes;─

─ établir les systèmes d'autorisations préalables pour les installations de


traitement des déchets;─

─ appliquer le principe «pollueur-payeur».La

Ladite directive a été amendée par la Directive 91/156 du 18 mars 1991 relative
aux déchets qui a apporté les précisions quant aux principes directeurs qui
gouvernent une gestion écologiquement rationnelle des déchets. En ce sens, elle met
l'accent sur la prévention de la production et la nocivité des déchets, sur leur
valorisation sinon leur élimination écologiquement appropriée; elle requiert
l'établissement d'un plan national de gestion des déchets respectant les principes de
proximité et d'autosuffisance; elle prévoit un contrôle strict des établissements et
entreprises qui s'occupent de l'élimination et de la valorisation des déchets en les
soumettant à une autorisation sinon un enregistrement.

En ce qui concerne le domaine plus spécifique, celui des déchets dangereux, une
Directive du Conseil de la CEE a été adoptée le 31 mars 1978 (n° 78/319/CEE) et
modifiée par la suite par la Directive 91/689/CE du 12 décembre 1991.
Conformément à ces directives, certains déchets (énumérés dans l'annexe des
directives susmentionnées) sont considérés comme dangereux en raison de leurs
propriétés et de leur composition. L'objectif principal de la réglementation est
d'assurer que la collecte, le transport et le traitement soient effectués dans des
conditions de sécurité suffisantes et uniquement par des organismes habilités et sur
la base d'une autorisation.

Néanmoins, les déchets radioactifs, agricoles spéciaux, explosifs et les déchets


hospitaliers, n'entrent pas dans le champ d'application de ces directives.

2.2. Propositions de nouvelles directives communautaires

A côté de la législation communautaire concernant le transport des déchets et


traitée dans le cadre du chapitre suivant, l'adoption de propositions de directives
suivantes est actuellement en train d'être examinée par le Conseil. Il s'agit de:

─ Proposition de directive sur la mise en décharge des déchetsL'

L'objectif premier de la directive vise à harmoniser les normes


environnementales et techniques de la mise en décharge des déchets dans tous les
Etats membres de manière à instaurer un haut niveau de protection de
l'environnement, en particulier en ce qui concerne les ressources du sol et les eaux
souterraines. En effet, durant la dernière décennie, de graves problèmes de pollution
des sols ont été mis en lumière dans plusieurs Etats membres, en raison notamment
de l'existence de décharges anciennes. Pour cette raison, un des objectifs de la
présente directive est de prévenir l'apparition de sites pollués dans la Communauté
et de contribuer de cette manière à réduire les problèmes de pollution à long terme
des sols, lesquels seraient irréversibles s'ils n'étaient pas contrôlés à temps.
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Un objectif supplémentaire à prendre en considération est la nécessité de limiter


la mise en décharge des déchets. La réduction de la production de déchets et le
recyclage doivent être encouragés dans le but de diminuer les quantités de déchets à
mettre en décharge. Quant aux déchets qui doivent être éliminés, il convient de les
soumettre à un traitement approprié afin de réduire au maximum leur nocivité
potentielle.

En ce qui concerne l'aspect économique du problème, le prix de l'élimination du


déchet par la mise en décharge doit prendre en compte au moins les coûts totaux
entraînés par l'aménagement, l'exploitation et la désaffectation du site. Si le coût
réel de la décharge est élevé, ce facteur freine le recours à l'élimination lorsqu'elle
n'est pas nécessaire et encourage la recherche de solutions plus adéquates dans les
domaines de la prévention des déchets et du recyclage.

─ Proposition de directive concernant l'incinération des déchets dangereux 1

La proposition présente une approche plus intégrée de la protection de


l'environnement couvrant non seulement la pollution de l'air, mais aussi la
protection des sols, des eaux de surface et des eaux souterraines, compte tenu de la
législation communautaire existant dans ces domaines. Dans cette logique, la
proposition de la Commission prévoit nombre de conditions auxquelles toute
nouvelle installation doit satisfaire pour que les autorités compétentes puissent
accorder un permis. Les conditions dans lesquelles les émissions doivent être
mesurées sont fixées de façon extrêmement rigoureuse. Les installations agrées
doivent satisfaire, dans un délai de trois ans, aux dispositions de la directive. En cas
de non-adaptation d'une installation, celle-ci ne peut plus être exploitée que pendant
cinq ans au maximum.

De plus, la proposition prévoit que les Etats membres échangent connaissances


et expériences en matière d'incinération des déchets dangereux.

─ Proposition de directive du Conseil relative aux emballages et aux déchets


d'emballageLa

La directive a principalement pour objet de réduire l'incidence totale des


emballages et déchets d'emballages sur l'environnement, en tenant compte des
aspects non seulement quantitatifs mais aussi qualitatifs et de la composition
chimique.

Certains Etats membres ont déjà pris des dispositions pour faire face à ce
problème, en particulier le Danemark, l'Allemagne et les Pays-Bas qui sont les
précurseurs dans le domaine de la gestion des déchets d'emballage; mais la
commission estime que l'absence d'un cadre global harmonisé pourrait fausser la
concurrence et nuire à la libre circulation des marchandises à l'intérieur du Marché
unique. En outre, les différences nationales dans ce domaine créeraient
inévitablement des disparités dans le niveau de protection de l'environnement et, par
ailleurs, les approches sectorielles ou unilatérales déjà tentées se sont révélées être
insuffisantes.

Pour éviter une telle situation, la commission propose d'instaurer des mesures
harmonisées. Dans cette approche, les Etats membres auraient, selon le principe de
subsidiarité, la liberté de choisir les instruments juridiques et leurs systèmes de
collecte des emballages utilisés, d'élaborer leurs propres plans de gestion des
emballages et de définir des étapes intermédiaires pour atteindre, en dix ans, un
double objectif chiffré proposé par la commission:

a. la valorisation (recyclage, compostage, régénération, récupération de l'énergie ...) de 90 % des déchets


de tous les emballages;

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b. le recyclage (y compris compostage et régénération) de 60 % de toutes les matières premières entrant


dans la composition de ces déchets.

La proposition prévoit aussi des mesures informatives (notamment un système


harmonisé de marque précisant le caractère réutilisable ou valorisable de
l'emballage) destinées: a. aux consommateurs, afin de leur indiquer ce qu'ils doivent
faire des emballages utilisés; b. aux collecteurs de déchets d'emballage, afin de leur
indiquer la nature des matériaux utilisés et faciliter ainsi les activités de collecte, de
tri et de recyclage.

Enfin, la directive proposée définit des exigences essentielles sur la composition


et la nature des emballages réutilisables et valorisables auxquelles doivent se
conformer les dispositions nationales relatives à la production et à la
commercialisation des emballages ainsi qu'à la gestion des déchets d'emballage.

IV. MOUVEMENTS ET TRANSPORTS DES DECHETS

Les mouvements des déchets ménagers d'une frontière à l'autre peuvent être
clandestins ou légaux. Dans le premier cas, l'élimination de cette pratique passe par
une stricte appréciation du principe «pollueur-payeur» et par une vigilance sans
failles de la police verte qui, par des actions de contrôle efficace, peut éviter ou
sanctionner le non-respect des règlements, directives ou accords.

Deuxièmement, en ce qui concerne la législation européenne et internationale en


matière de déchets, l'attention des législateurs s'est portée essentiellement, au début,
sur les mouvements de déchets dangereux. L'affaire de Séveso au niveau européen
et les tristes affaires de cargos entiers déposant des tonnes de déchets dangereux
dans les pays en voie de développement ont motivé les organisations européennes et
internationales à accélérer les travaux en la matière. C'est ainsi que la CEE a adopté
la Directive appelée SEVESO concernant les mouvements frontaliers de déchets
dangereux et l'OCDE de son côté a accéléré les travaux entamés sur les
mouvements transfrontières internationaux de déchets dangereux pour aboutir en
mars 1989 à l'adoption de la convention réglementant ce genre de mouvements.

En effet, étant donné l'ouverture des frontières entre l'est et l'ouest de l'Europe, il
est à craindre que les pays d'Europe centrale et orientale ne deviennent, en raison de
leur réglementation environnementale, moins stricts et leur besoin urgent des
monnaies convertibles, une nouvelle destination pour les déchets du reste de
l'Europe. Dans ce contexte, votre rapporteur se félicite de l'adoption récente du
Règlement de la CEE concernant le contrôle des transferts des déchets mais rappelle
en même temps que d'autres actions dans ce sens doivent être encouragées, à savoir
notamment la ratification accélérée de la Convention de Bâle.

1. Réglementation sur le plan communautaire

1.1. Directives relatives aux transports frontaliers de déchets dangereux

En 1984, le Conseil des ministres de la Communauté européenne a adopté la


Directive CEE/84/631 relative à la surveillance et au contrôle, dans la Communauté,
des transports frontaliers de déchets dangereux. Cette directive a été modifiée par la
Directive CEE/86/279 afin d'élargir son champ d'application aux exportations de
déchets hors de la CEE. La directive met notamment en place le régime
d'autorisation préalable avec document de suivi et obligation de contrat entre le
détenteur et le destinataire pour l'élimination des déchets. Elle prévoit également
que les pays d'importation doit donner son consentement écrit avant que le
mouvement transfrontalier de déchets dangereux puisse commencer.

1.2. Règlement concernant la surveillance et le contrôle de transferts de déchets à l'entrée et à la sortie


de la CEE
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En fait, les textes communautaires cités ci-dessus visent à réglementer au niveau


de la Communauté, les transports frontaliers de déchets dangereux. Or, le propos
aujourd'hui est surtout celui d'affronter le problème de la gestion des déchets
«ordinaires» aussi bien ménagers qu'hospitaliers, déchets qui font l'objet de
mouvements réguliers, intenses, banals, mais qui présentent des dangers potentiels
de taille.

C'est dans cette approche qu'il a été publié le 14 février 1993 le Règlement CEE
n° 259/93 du Conseil des Communautés européennes concernant la surveillance et
le contrôle de transferts de déchets à l'entrée et à la sortie de la Communauté, faisant
suite à la fermeture durant l'été 1992 des frontières françaises aux importations de
déchets, sur fonds de médiatisation intense. Ainsi, le Conseil des Communautés
européennes a clairement dit «non au tourisme des déchets» qui, dès le printemps
1994 (date d'entrée en vigueur du règlement), ne seront plus considérés comme une
marchandise ordinaire pouvant circuler librement, même à l'intérieur du Marché
unique.

La proposition de la commission est basée sur les dispositions communautaires


en vigueur pour le transfert de déchets citées ci-dessus, mais reprend en même
temps les dispositions de la Convention de Bâle sur le contrôle du transport
transfrontalier de déchets spéciaux et l'article 39 de la Convention de Lomé. En
outre, la directive transpose en législation communautaire la décision de l'OCDE
établissant un système de contrôle des transferts qui varient selon la nature des
déchets. Cette reconnaissance par les Douze des listes de déchets vert, orange ou
rouge en fonction de leur nocivité permet, parmi d'autres, une procédure de contrôle
non bureaucratique des déchets définis comme étant «verts» (i.e. recyclables)

Voici résumés des éléments essentiels de ce règlement:

─ Transferts entre Etats membres de déchets destinés à être:a.

a. éliminés. Régime de notification avec document de suivi (indiquant les coordonnées du producteur et
du destinataire de la cargaison, le poids du chargement et la nature du transfert) et obligation de contrat entre
le détenteur et le destinataire des déchets;b

b. valorisés. Mêmes dispositions qu'au point a., avec la possibilité d'effectuer des contrôles dans des cas
spécifiques pour certains déchets «verts» (en principe, ce type de déchets ne relève pas du règlement).

─ Transferts de déchets à l'intérieur des Etats membres. Obligation pour les


autorités nationales d'établir une filière appropriée et compatible.─

─ Exportations de déchets destinés:a.

a. à être éliminés. Interdiction totale, sauf pour les exportations vers les pays de l'AELE;b

b. à être valorisés. Interdiction totale, sauf vers des pays de la zone OCDE et vers d'autres qui sont parties
à la Convention de Bâle et qui concluraient, après notification préalable de la commission, des accords ou
arrangements bilatéraux ou multilatéraux avec la Communauté européenne ou l'Etat membre;c

c. aux Etats d'Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP). Interdiction absolue (sauf pour les déchets
originaires de cette région qui ont été transformés dans la Communauté européenne);

d. à être recyclés («verts») dans des pays non-OCDE. Confirmation écrite du pays destinataire exigée.─

─ Importations de déchets destinés à être:a.

a. éliminés. Interdiction totale avec dérogations pour les déchets provenant de l'AELE ou d'autres pays
également parties à la Convention de Bâle ou avec lesquels la Communauté ou les Etats membres
concluront, sous certaines conditions, des accords;b
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b. valorisés. Interdiction totale, sauf pour les pays de l'OCDE ou d'autres pays (ayant souscrit ou non la
Convention de Bâle) en cas de conclusion d'accords;

c. éliminés ou valorisés qui traversent la Communauté européenne. Régime d'autorisation préalable des
autorités de transit, avec des dispositions plus souples pour les déchets destinés à être valorisés s'ils sont en
provenance ou à destination d'un pays OCDE.─

─ Trafics illégaux. Mesures obligeant les Etats membres à intervenir pour les
interdire et, le cas échéant, les sanctionner.1.

1.3. Convention de Lomé

En ce qui concerne les relations entre la CEE et les Etats d'Afrique, des Caraïbes
et du Pacifique (ACP), l'article 39 de la Convention ACP-CEE du 15 décembre
1989, dite Convention de Lomé, interdit l'exportation de déchets dangereux et/ou
radioactif de la Communauté vers les pays ACP.

2. Accords internationaux

2.1. Convention de Bâle

Depuis 1985, des travaux ont été menés par l'OCDE dans le but d'élaborer un
accord relatif à un système international pour le contrôle efficace des mouvements
transfrontaliers des déchets dangereux.

Suite à une décision prise en 1987 par le Conseil d'administration du programme


des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), un groupe de travail a été
constitué afin d'élaborer une convention mondiale sur le contrôle des mouvements
transfrontaliers des déchets dangereux et leur élimination.

Un tel instrument a été signé à Bâle en mars 1989 par 34 pays et par la CEE. Un
des avantages de cette Convention est d'apporter une définition internationale du
caractère dangereux des déchets, éliminant ainsi les difficultés dérivant de multiples
définitions. D'autre part, elle énonce des règles ─ internationalement reconnues ─
sur l la gestion écologique des déchets et réglemente de façon précise tous les
mouvements des déchets.

La convention envisage notamment les mesures suivantes :

a. Tout Etat, Partie contractante de la Convention, a le droit d'interdire l'importation et/ou l'exportation de
déchets dangereux.

b. Les pays qui n'envisagent pas une interdiction totale des mouvements de déchets dangereux, devront
notifier préalablement toute exportation aux pays d'importation et aux pays de transit (principe de la
notification préalable).

c. Les pays d'importation et, en l'absence de toute déclaration contraire, le pays de transit, devront donner
leur consentement écrit avant que le mouvement transfrontière de déchets dangereux puisse commencer.

d. De plus, les autorités du pays d'exportation doivent interdire les exportations s'ils n'ont pas la preuve
que les pays d'importation disposent des installations adéquates pour le traitement rationnel et écologique des
déchets dangereux.

e. Aucune exportation ou importation ne pourra intervenir avec des pays non-parties à la convention. Une
exception est envisagée seulement si un accord non moins strict que la convention est passé avec les pays
tiers.

f. La convention prévoit toute une série de mesures à prendre en cas d'exportations illégales.

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g. La convention envisage des négociations complémentaires pour régler les problèmes de la


responsabilité et des dommages pouvant résulter des mouvements transfrontières de déchets dangereux.

Outre les objectifs concernant la protection effective de l'environnement et de la


santé des populations, la convention devra aboutir à une assistance aux pays en voie
de développement pour les aider à gérer leurs problèmes de déchets dangereux et
une meilleure solidarité internationale à l'égard d'un problème qui résulte du niveau
de développement industriel dans tous nos pays.

Malheureusement, une telle convention ne pourra avoir toute son efficacité que
si le plus grand nombre de pays ─ et surtout les pays exportateurs ─ adhèrent à la
convention. Il est utile de rappeler par exemple qu'à ce jour, nombreux sont les pays
membres du Conseil de l'Europe qui n'ont pas ratifié la convention.

Néanmoins, en ce qui concerne la CEE, le Conseil environnement vient


d'adopter une décision permettant la ratification de la Convention de Bâle sur le
mouvement des déchets au plus tard le 6 février 1994.

2.2. D'autres instruments internationaux

En ce qui concerne d'autres activités de l'OCDE, outre l'établissement des listes


des déchets vert, orange ou rouge en fonction de leur nocivité, l'une des plus
récentes activités a été l'adoption par le Conseil de l'OCDE, en mars 1992, d'une
importante décision relative au contrôle des mouvements transfrontières de déchets
destinés à des opérations de valorisation.

Conformément à cette décision, les travaux ont été axés sur l'élaboration de
mesures d'application concrètes, notamment sur l'établissement de formulaires de
notification et de suivi des déchets, la mise au point d'un manuel d'application, ainsi
que la collecte et la diffusion des informations de base requises. Un mécanisme
d'examen a été mis en place pour tenir à jour et modifier, le cas échéant, les listes de
déchets visés par la décision.

Les moyens de transport utilisés sont le plus souvent spécialisés, l'opération de


transport étant elle-même régis par des conventions internationales telles :

─ l'Accord européen relatif au transport international des matières dangereuses


par route (ADR-1957);─

─ la Convention relative aux transports internationaux ferroviaires (1985);─

─ le Règlement concernant le transport international ferroviaire des


marchandises dangereuses (RID - 1985);─

─ le Code maritime international pour le transport des marchandises


dangereuses (code IDMG);─

─ la Convention de Chicago sur l'aviation civile internationale (1944), dont


l'annexe 18 traite du transport de marchandises dangereuses par air;─

─ la Convention internationale MARPOL pour la prévention de la pollution par


les navires (1973-1978);─

─ le Règlement pour le transport de matières dangereuses sur le Rhin (1970).Pa

Par ailleurs, une convention africaine a été élaborée par l'Organisation de l'unité
africaine qui s'inspire de la Convention de Bâle. Celle-ci, dite la Convention de
Bamako, adoptée le 30 janvier 1991 à Bamako, au Mali, concerne l'interdiction de

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l'importation en Afrique et le contrôle des mouvements transfrontières de déchets


dangereux en Afrique.

3. Le cas spécifique des régions frontalières (exemple France-Allemagne)

En août 1992, plusieurs cargaisons de déchets hospitaliers provenant


illégalement (non respect de la loi du 15 juillet 1975 concernant les déchets
hospitaliers et décret du 23 mars 1990) d'Allemagne ont été interceptées. Il a été
constaté qu'il y avait eu une volonté claire de dissimuler les déchets hospitaliers en
les faisant passer pour des déchets ménagers ordinaires et que, faute de moyens de
contrôle, ceux-ci passaient inaperçus pendant un certain temps. En conséquence, la
France s'était vue obligée d'adopter des mesures d'urgence, à savoir notamment le
décret du 18 août 1992 qui a interdit l'importation de déchets sur le territoire
français sauf autorisation d'importation de déchets ménagers pour un autre mode
d'élimination que la mise en décharge. Cette autorisation établie par les douanes
françaises a nécessité l'accord du ministère de l'Environnement et celui du préfet de
région.

Néanmoins, tenant compte du caractère provisoire de cette mesure, en vue


notamment de l'abolition des contrôles frontaliers dans la CEE à partir du
1er janvier 1993, les deux parties se sont engagées à déployer leurs efforts pour faire
adopter le règlement européen en la matière. En effet, sur fond de médiatisation
intense, le Règlement CEE n° 259/93 (mentionné ci-dessus) a été finalement publié
le 17 février 1993.

Il est tentant évidemment pour un pays voisin d'un autre où la législation est
plus tolérante et moins onéreuse, d'exporter des déchets, surtout si le système de
classification permet de faire passer sous «déchets ménagers» des déchets d'autre
nature, par exemple des déchets hospitaliers contaminés qui risquent d'aboutir sur
des décharges sauvages.

Pour cette raison, votre rapporteur a jugé opportun d'examiner de plus près le
cas spécifique des régions sur la frontière franco-allemande et montrer, par la suite,
l'importance qui doit être accordée aux problèmes de la coopération frontalière.

Ainsi, pour la période antérieure au 18 août 1992, sur les 840 000 tonnes/an
importées d'Allemagne, 600 000 tonnes/an sont restées en Lorraine, donc à
proximité en décharge de classe 2, 150 000 tonnes/an au lieu de 60 000 tonnes/an
autorisées ont été déversées à St Aubin (Aube) en décharge de classe 2, 90 000
tonnes/an sont réparties entre l'Alsace, la région parisienne (décharge de Vemars) et
jusque dans le Tarn et Garonne (décharge de Montech).

Cet important mouvement montre la complexité d'un contrôle efficace: d'autre


part un tonnage important est donc seulement en transit et sa destination finale est
difficilement contrôlable.

Ce flux de déchets, y compris vers des destinations éloignées des frontières,


s'explique par le coût très inférieur (environ 4 fois moindre) de la mise en décharge
en France par rapport à l'Allemagne (120 à 150 F en France contre 650 F en
Allemagne).

Dans ces conditions, et à la base d'une volonté politique des gouvernements de


France et d'Allemagne, l'examen d'une coopération transfrontalière sur les principes
de proximité, réciprocité, et priorité à la demande locale a été mis sur pied. Dans
cette approche, les groupes de travail franco-allemands (préfet région Alsace) et
franco-luxembourgeois (préfet région Lorraine) ont pour mission de déterminer les
modalités et les critères d'une coopération transfrontalière portant sur l'incinération
et la valorisation des déchets ménagers.

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Les travaux se poursuivent sur les thèmes principaux suivants:

─ recensement des installations existantes et prévues;─

─ liste des déchets ménagers et assimilés susceptibles d'une valorisation;─

─ capacités de valorisation existantes ou à venir;─

─ échange d'informations sur les technologies de traitement des déchets et les


réalisations expérimentales ou innovantes permettant une meilleure protection de
l'environnement.En

En effet, d'une façon plus générale, on peut constater que ces questions doivent
être au centre des travaux menés dans le cadre de la coopération transfrontalière en
Europe. Grâce à cette coopération, des solutions efficaces peuvent être trouvées aux
problèmes spécifiques que peuvent avoir deux régions liées entre elles mais divisées
par une frontière. A l'heure où l'on demande une prise de conscience des problèmes
de l'environnement au niveau mondial car l'air, l'eau, l'ozone, la mer et les océans ne
connaissent pas de frontières, il est indispensable que la gestion au niveau des
régions frontalières se fasse de la même façon. Ceci étant valable également pour
les décisions ou politiques nationales où bien souvent on a tendance à préserver les
régions au cœur du pays au dépens de celles qui se trouvent en marge du territoire.

Pour ce faire, la coopération frontalière doit être encouragée, dotée de moyens


adéquats afin que les autorités compétentes puissent jouer le rôle qui leur revient
dans la valorisation totale de ces régions qui souffrent souvent de traitements et de
situations désavantageuses par rapport à d'autres régions d'Europe.

Dans ce contexte, il convient de rappeler l'importance du protocole additionnel à


la Convention-cadre du Conseil de l'Europe sur la coopération frontalière. Le projet
de protocole, adopté par le comité directeur pour les collectivités locales et transmis
au Comité des Ministres, devrait résoudre certains problèmes juridiques ayant trait à
la coopération frontalière, notamment ceux concernant la reconnaissance juridique
des organes de la coopération frontalière et des accords entre les régions.

V. RESPONSABILITE CIVILE POUR LES DOMMAGES

La prévention présente un caractère prioritaire dans le domaine de la protection


de l'environnement et elle fait déjà l'objet d'une large coopération internationale.
Cependant, les problèmes posés par la responsabilité civile pour les dommages n'ont
pas, jusqu'à présent, suscité beaucoup d'attention sur le plan international, à
l'exception de quelques questions spécifiques telles que l'énergie nucléaire et le
transport des marchandises. C'est pour cette raison que votre rapporteur voudrait
attirer l'attention sur l'importance des deux textes mentionnés ci-dessous qui
aspirent à remédier à ces carences.

1. Convention sur la responsabilité civile des dommages résultant d'activités dangereuses pour
l'environnement

A la suite des discussions de la 15e Conférence des ministres européens de la


Justice (Oslo, 1986), le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe a créé en 1987
un comité d'experts chargé de proposer des mesures en vue de l'indemnisation des
victimes de dommages causés à l'environnement. Sur la base de ce mandat, le
comité d'experts a élaboré entre 1987 et 1992 un projet de convention sus-
mentionnée, lequel a été soumis au Comité des Ministres qui en a adopté le texte et
décidé de l'ouvrir à la signature des Etats membres du Conseil de l'Europe le 21 juin
1993 à l'occasion de la réunion informelle des ministres européens de la Justice à
Lugano.

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Cette convention est le premier instrument juridique international qui pose le


principe général de la responsabilité civile pour l'ensemble des dommages causés à
l'environnement, à l'exception notamment de ceux qui résultent du transport des
produits dangereux et des accidents nucléaires, couverts par d'autres conventions
internationales. Ouvert également à l'adhésion de la Communauté économique
européenne et d'Etats non membres du Conseil de l'Europe, ce texte a voulu tenir
compte à la fois des impératifs de protection de l'environnement et des nécessités de
l'industrie. Il repose sur la notion, essentielle, de responsabilité objective de
l'exploitant, c'est-à-dire, la responsabilité indépendante de la faute et qui résulte du
risque spécifique créé par une activité dangereuse dans un cadre professionnel et
vise la réparation adéquate des dommages résultant des activités qui sont
dangereuses pour l'environnement. Elle prévoit non seulement la réparation pour les
dommages liés à l'altération de l'environnement, mais également aux dommages
causés aux personnes et aux biens, ainsi que les coûts des mesures prises pour
prévenir le dommage.

La personne responsable en vertu de la convention est la personne qui exerce le


contrôle de l'activité dangereuse au moment où l'événement se produit ou, dans un
cas particulier, au moment où le dommage est connu. Par «activité dangereuse» la
convention comprend les activités:

─ qui produisent ou utilisent des substances dangereuses (une liste de ces


substances, bien que non limitative, est établie);─

─ qui impliquent l'usage d'organismes génétiquement modifiés ou des micro-


organismes; ─

─ de traitement des déchets et les décharges.Do

Donc, la question des déchets est traitée dans les dispositions relatives à la
définition des activités dangereuses et non pas dans la définition des substances
dangereuses. Ce choix résulte du fait que les déchets comprennent habituellement
une multiplicité de substances qu'il peut être difficile d'identifier et qui peuvent
n'être pas toutes considérées comme des substances dangereuses en elles-mêmes.
Par ailleurs, et même si, dans tous les cas, des risques liés à l'accumulation de
déchets existent, il a paru nécessaire de distinguer les sites ou installations de
traitement des déchets des sites de stockage permanent des déchets, compte tenu de
la spécificité de ces derniers.

En effet, l'opération de stockage permanent des déchets est particulière puisqu'il


s'agit de stocker à ciel ouvert ou souterrainement, indéfiniment ou tout au moins
pendant une longue durée, des déchets (qu'ils soient solides ou non) qui ne feront
l'objet d'aucun recyclage. Le terme installation a été, pour le cas, abandonné pour
distinguer plus clairement ce type d'activité des opérations de traitement des déchets
menées dans une installation ou sur un site.

Les installations et sites pour l'incinération, le traitement, la manipulation et le


recyclage des déchets sont détaillés dans une liste non limitative. Pour les sites de
stockage permanent des déchets, il a paru nécessaire de tenir compte du fait qu'il
peut être difficile de déterminer précisément dans le temps la survenance de
l'événement. Un régime spécifique de responsabilité a donc été prévu pour ces sites,
qui s'attache essentiellement à la révélation du dommage.

Dans le but d'aider la victime à prouver qu'elle a subi un dommage, la


convention prévoit une série de dispositions destinées à faciliter l'accès aux
informations détenues par les autorités publiques et par les exploitants, et, de plus,
elle ouvre la possibilité à des associations ou fondations d'agir en justice pour
obtenir la cessation d'une activité illicite, l'application de mesures de prévention ou
la remise en état de l'environnement endommagé.
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25/07/2021 Gestion, le traitement, le recyclage et la commercialisation des déchets

Cette convention constitue sans aucun doute un instrument juridique précieux


qui permet de créer en Europe un régime uniforme de responsabilité civile pour les
dommages causés à l'environnement. Pour cette raison, votre rapporteur souligne
l'importance, d'une part de la nécessité de sa ratification accélérée de la part de pays
européens et, d'autre part, d'une action d'information exhaustive et de sensibilisation
de tous les milieux concernés par son application.

2. Proposition de directive du Conseil de la CEE concernant la responsabilité civile pour les


dommages et les lésions à l'environnement causés par les déchets

La proposition de directive susmentionnée adoptée par la Commission de la


CEE le 2 août 1989 répond à une double obligation, à savoir:

─ celle posée par la Directive 84/631/CEE sur les transferts transfrontaliers de


déchets dangereux, qui charge le Conseil d'établir un régime de responsabilité
civile;─

─ celle découlant du mandat donné par le conseil à la commission à la suite de


l'accident intervenu dans l'usine Sandoz (résolution du 24 novembre 1986).La

La proposition se caractérise par une responsabilité objective, indépendante


d'une faute de la part de la personne responsable (= le producteur) et est basée sur
les principes de l'action préventive et du pollueur payeur, établis par l'Acte unique.
En effet, l'attribution des risques au producteur contribuera à rendre plus attractif les
technologies propres ainsi que d'autres moyens aptes à minimiser la génération des
déchets. Ceci dit, la directive ne diminue en rien la possibilité pour le producteur de
se munir des moyens de recours contre le détenteur ou un autre tiers, si le dommage
est dû à une faute de celui-ci. En outre, si le producteur est introuvable, la directive
prévoit que c'est bien le détenteur qui sera responsable; de même, quand les déchets
ont été légalement transmis à un éliminateur agréé, c'est sur ce dernier que la
responsabilité se canalise.

En ce qui concerne le champ d'application de la directive, celle-ci s'appliquera à


tous les déchets créés au cours d'une activité professionnelle, sauf les déchets
nucléaires ou les déchets et pollutions dus aux hydrocarbures lorsqu'elles sont
couvertes par les conventions de Bruxelles du 29 novembre 1964 et du 18 décembre
1971. Ceci exclut les déchets ménagers, ainsi que les autres produits transformés en
déchets après usage par le consommateur: solvants, peinture, piles, etc. Là, le lien
avec le producteur du produit devient nettement trop long, et le consommateur (=
producteur du déchet) bien souvent n'aura qu'une connaissance réduite des risques
que ses déchets posent; en plus, celui-ci ne sera que rarement retrouvable. Le double
objet de la directive est de faciliter la position de la victime et d'harmoniser les
conditions de concurrence. Cette harmonisation est nécessaire aussi parce que
l'existence même des disparités dans les législations nationales mèneraient à des
conditions de concurrence inégales parmi les Etats membres, et par cela même à des
flux artificiels d'investissement et de déchets vers les pays où les conditions sont les
moins contraignantes pour les opérateurs économiques et les plus désavantageuses
pour la victime.

A l'heure actuelle, le texte n'a toutefois pas encore été arrêté dans sa version
définitive et reste en suspens devant les institutions communautaires.

Deuxième partie: propositions de solutions

L'analyse des différents aspects du problème dans la première partie du rapport


a permis de dégager les grands principes de la gestion des déchets dans la
perspective d'un développement durable ainsi qu'examiner l'état et les moyens de
leur mise en œuvre. En récapitulant, il s'agit notamment des principes suivants:

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─ stratégie de la gestion des déchets basée sur l'ordre de priorité suivant: «

«Prévention - Valorisation - Elimination»;

─ nécessité absolue de la réduction des déchets à la source;

─ importance primordiale de la formation et sensibilisation;

─ application du principe «pollueur-payeur»;

─ application du principe de proximité;

─ équilibre des mesures incitatives et réglementaires;

─ mise en place des plans nationaux de gestion des déchets;

─ application du principe de la responsabilité objective (= sans faute) de la personne responsable (pour


la plupart du temps du producteur)pour les dommages causés par les déchets;

─ nécessité de la concertation de la réglementation nationale à l'échelle européenne;

─ rôle prédominant incombant aux collectivités locales parmi les acteurs de la filière;

─ importance de la coopération transfrontalière;

─ nécessité d'une réglementation particulière applicable aux déchets spéciaux;

─ contrôle strict des mouvements transfrontaliers des déchets;

─ coopération internationale suivie dans le domaine.Da

Dans la deuxième partie du rapport, votre rapporteur se propose de suggérer des


propositions de mesures concrètes notamment dans les domaines suivants, à savoir:

─ réduction des déchets à la source;

─ formation et sensibilisation;

─ recherche de technologies plus efficaces de recyclage et d'élimination des déchets.I.

I. POLITIQUES VISANT A LA REDUCTION DES FLUX DES DECHETS A LA SOURCE

Plusieurs instruments permettent d'examiner et d'infléchir la production de


déchets à la source.

1. L'éco-audit

L'éco-audit, ou diagnostic environnemental, s'applique aux unités de production


artisanales et industrielles. Son objectif est d'améliorer le niveau des connaissances
en matière d'impact de l'activité sur l'environnement.

Il s'agit d'une démarche à caractère non obligatoire ne visant pas à la mise aux
normes nationales ou communautaires d'installations.

Les investigations comportent un volet portant sur la gestion des déchets.


L'étude présente généralement trois phases:

1. Une description de la situation existante en matière de gestion de déchets

dans l'entreprise.

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2. Une étude technico-économique des solutions alternatives pour diminuer les flux et la nocivité
résiduelle des déchets.

3. La présentation et la justification des solutions retenues.

2. Les technologies propres

En matière de pollution et de nuisances, l'attitude des industriels consiste le plus


souvent à ajouter aux installations de productions des équipements externes de
dépollution. Ces traitements d'épuration représentent des dépenses d'investissements
improductifs supplémentaires et des frais de fonctionnement élevés (15 à 20 % de
l'investissement) qui ne font qu'augmenter avec le vieillissement de l'installation.

Une autre approche consiste à admettre que la pollution n'est pas obligatoire et à
rechercher des solutions internes pour éviter la formation de la pollution.

La quantité et la nocivité des déchets peuvent être réduites au stade de la


production en agissant sur les modes de fabrication des biens industriels et des biens
de consommation.

Les technologies propres se caractérisent pas une production de moins


d'effluents gazeux, liquides ou solides qu'il faut ensuite épurer en générant de
nouveaux déchets.

Trois degrés sont généralement admis:

─ le plus élémentaire consiste en un simple contrôle du procédé de fabrication, notamment des points
d'apparition des pollutions, et de la bonne gestion des matières premières et des fluides;

─ le second niveau d'efficacité touche à la modification des processus de fabrication, avec le recyclage
des déchets et/ou leur réintroduction dans le cycle de production, ou la mise en œuvre de techniques de
séparation;

─ le niveau le plus élaboré prend en compte dès la conception du produit, l'élimination ou la forte
diminution des flux polluants.L'

L'intérêt d'une technologie propre est double. Premièrement, du point de vue de


l'environnement, dans tous les cas elle permet de rejeter moins de pollution, voire
des rejets nuls. De plus, par une plus grande maîtrise du procédé, elle réduit les
risques d'accidents ou de panne. Et en cas de panne, la réparation sur la ligne de
fabrication est immédiate, ce qui n'est pas toujours le cas pour une installation de
dépollution. Deuxièmement, du point de vue économique, par la lutte contre le
gaspillage, les technologies propres permettent de faire des économies d'énergie et
de matières premières, ce qui conduit à des temps de retour des investissements
courts. De même, avec un nouveau procédé moins polluant, l'investissement est
productif et les frais d'exploitation liés à la dépollution font partie intégrante du
procédé de fabrication.

Les technologies propres sont un facteur d'innovation technologique,


d'amélioration de la productivité et de la qualité des produits, ce qui permet
d'atteindre une meilleure compétitivité sur les marchés intérieurs et extérieurs.

3. Les écoproduits

Les écoproduits offrent une alternative à la conception des produits et aux


habitudes des consommateurs.

Ils répondent à une double logique:

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─ une logique de protection de l'environnement;

─ une logique économique de concurrence par la qualité «écologique».Le

Les écoproduits sont de plus en plus labellisés. Après plusieurs pays


(Allemagne, Canada, Japon, France ...), un label européen a été institué par un texte
communautaire adopté en mars 1992.

Ce label, qui fait appel à une démarche volontaire des professionnels, est fondé
sur une approche multicritères des problèmes environnementaux, s'appliquant sur
l'ensemble du cycle de vie des produits (extraction des matières premières,
production, distribution, utilisation ou consommation, devenir après usage).

Il concerne le produit et son emballage et prend également en compte l'aptitude


à l'usage du produit.

Le label est octroyé pour une durée déterminée, afin de tenir compte de
l'évolution des techniques et des connaissances en matière d'environnement.

4. Les comportements industriels

La labellisation d'écoproduits ne concerne que les familles de produits


industriels ciblés, qui se caractérisent à la fois par la nocivité de leurs composants et
la complexité de leur élimination. Néanmoins, la volonté de réduire les flux de
déchets à la source doit maintenant s'étendre aux fabricants dont les produits ne sont
pas labellisables.

En effet, la maîtrise des quantités de déchets produites ne peut être assurée que
si les circuits de production et de distribution s'impliquent totalement en intégrant
dès la conception, le devenir du produit après utilisation. Ainsi, par exemple, les
constructeurs d'automobiles étudient des concepts de voitures recyclables ou
aisément démontables, favorisant la régénération des matières premières. Rappelons
que les déchets de l'automobile (résidus de broyage automobile pneumatiques,
huiles usagées, batteries, ...) représentent environ 10 % de la masse annuelle des
ordures ménagères.

Un certain nombre d'industriels ont choisi d'accompagner leurs produits après la


vente jusqu'à leur retour, pour contribuer à la protection de l'environnement et
alléger les contraintes de leurs clients. En France, par exemple sur la base de ces
deux critères, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME)
attribue la marque «RETOUR» qui constitue une valorisation commerciale. Une
dizaine de produits parmi lesquels on peut citer les solvants de pressing, les diluants
de peinture des garages, les cartouches d'imprimantes laser, les batteries d'outillage
portatif, bénéficient déjà de ce label de reprise. Cette initiative a pour objectif
d'encourager la reprise des déchets par le fournisseur, anticipant les nouvelles
contraintes réglementaires nationales et communautaires.

D'autres initiatives dans ce domaine pourraient comprendre la prolongation des


garanties sur la qualité et longévité des produits ainsi que l'obligation pour les
entreprises d'une certaine taille de désigner un responsable chargé de la gestion des
déchets.

En ce qui concerne les déchets d'emballages, leur tri et leur valorisation


deviennent d'autant plus indispensables que le caractère recyclable de l'emballage
devient un enjeu commercial européen. La responsabilité des industriels sur le
devenir après usage des emballages étant établie, les prescriptions réglementaires
nationales et communautaires imposent aux industriels, importateurs ou
conditionneurs de produits destinés à la consommation des ménages, soit de

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pourvoir eux-mêmes à la reprise des emballages, soit de confier cette mission à un


organisme agréé (Dual System Deutschland - CSD, Eco-Emballages, ...).

Au niveau des collectivités, les marchés publics représentent un outil de


communication et un vecteur d'exemplarité. Certaines associations de communes
ont décidé d'intégrer le souci de réduire les déchets à la source dans leurs marchés,
en demandant aux entreprises retenues de proposer des dispositifs générant moins
de déchets.

II. FORMATION ET SENSIBILISATION

1. Sensibilisation du grand public

L'effort dans le domaine de la formation et de la sensibilisation doit être dirigé


tant dans la direction des industriels et gestionnaires d'outils d'élimination de
déchets que vers le milieu associatif et les particuliers, car il est essentiel de rétablir
une communication sereine basée sur la transparence des actions engagées et à
venir.

Ainsi, à l'échelle de l'individu, toute opération de communication doit être


l'occasion de sensibiliser les consommateurs et de rappeler la nécessité de
contribuer à l'effort collectif de réduction des déchets à la source.

Quelques gestes simples peuvent être cités:

─ acheter la quantité juste nécessaire d'un produit, afin d'éviter le gaspillage du surplus;

─ préférer les conditionnements rechargeables aux produits à usage unique, afin de limiter les déchets
d'emballage;

─ utiliser les éco-produits labellisés ou les produits éco-compatibles (pour lesquels un label n'existe pas);

─ consommer des produits propres, et veiller au bon entretien de son équipement afin d'en prolonger
l'existence;

─ s'informer régulièrement de l'évolution du niveau de connaissances en matière d'environnement.2.

2. Formation des décideurs élus et des techniciens

Comme il a déjà été souligné dans le chapitre concernant les responsabilités des
collectivités locales, c'est au niveau local que se gère au quotidien les flux de
déchets. Dans ce contexte, une formation appropriée des décideurs élus ainsi que
des techniciens est indispensable, ceux-ci étant appelés notamment à:

─ appliquer la réglementation dans le domaine d'une façon effective;

─ décider des problèmes relatifs à l'organisation des services, à la gestion et à la définition de stratégies
(= décideur élu) ou appliquer des connaissances techniques spécialisées.Po

Pour les décideurs élus, il ne s'agit pas d'être un expert dans l'ensemble des
questions relatives à la gestion des déchets, mais de disposer d'un maximum
d'informations pour pouvoir, d'une part, décider en connaissance de cause et, d'autre
part, dialoguer avec le personnel technique. Par conséquent, la mise en œuvre des
programmes spécifiques d'information et de formation dans le domaine s'avère
nécessaire.

En ce qui concerne les techniciens, un cadre de travail potentiel existe à travers


le réseau européen des centres de formation du personnel des collectivités
territoriales du Conseil de l'Europe créé à l'initiative de la Conférence des pouvoirs
locaux et régionaux en 1989.
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Une telle initiative pourrait également être initiée et orientée en faveur de la


formation des élus.

Etant donné le manque de personnel qualifié dans ce domaine dans les pays
d'Europe centrale et orientale, un programme spécifique de formation sur ces
questions devrait être envisagé à leur intention.

III. RECHERCHE DE TECHNOLOGIES PLUS EFFICACES DE RECYCLAGE ET


D'ELIMINATION DES DECHETS

1. Technologies de recyclage

Le recyclage de produits de consommation et la récupération de matières


premières secondaires ou d'énergie sont un élément de tout système de gestion des
déchets. Leur développement pourrait être significatif en favorisant les actions
suivantes:

─ l'extension des systèmes de tri sélectif et des collectes de matières valorisables. Un apport de matières
premières usagées homogènes, débarrassées des impuretés est de nature à consolider quantitativement et
qualitativement le recyclage des produits;

─ la création de nouvelles filières de valorisation ou de recyclage de matières premières basées sur des
débouchés technologiquement fiables. La transformation énergétique de déchets est considérée généralement
comme une forme de valorisation : elle est particulièrement adaptée aux déchets non toxiques présentant un
fort pouvoir calorifique, par exemple les pneumatiques usagés non rechapables. Par ailleurs, il est également
important d'encourager la récupération de la chaleur dégagée lors des processus de la fabrication industrielle;

─ la multiplication des centres de tri des déchets provenant d'une part de l'apport volontaire des déchets
valorisables d'origine domestique, d'autre part de la prise en charge payante des déchets assimilables aux
déchets domestiques, en particulier les emballages industriels et les déchets industriels banals;

─ l'introduction, par la voie réglementaire, d'une teneur minimale de matière première récupérée dans la
fabrication de nouveaux produits de grande consommation, tels les sacs poubelle ou la pâte à papier journal;

─ la limitation, voire l'interdiction, de la commercialisation de nouveaux produits dont la filière de


recyclage ou de valorisation n'est pas maîtrisée;

─ la création du marquage et de l'étiquetage distinctif des produits commercialisés comprenant un code


de collecte, de valorisation ou d'élimination à l'intention des entreprises de récupération et de recyclage.
Cette initiative concernerait tant l'emballage que le produit lui-même. Elle est distincte du marquage du logo
«recyclable» qui donne des indications insuffisantes pour assurer la prise en charge d'un emballage ou d'un
produit dans la filière de valorisation adéquate.Né

Néanmoins, étant donné que cette industrie de recyclage est très marquée par la
loi de l'offre et de la demande, et par les cours mondiaux des matières premières, il
importe de se rappeler que:

─ le recyclage de matériaux engendre de nouveaux déchets, pour lesquels une infrastructure appropriée
(incinération, compostage, stockage) devra être utilisée;

─ certains produits recyclés, notamment en matières plastiques hétérogènes, n'accèdent pas aux marchés
existants, mais nécessitent des marchés complémentaires, pour lesquels la demande du consommateur restera
à créer.2.

2. Technologie d'élimination

2.1. Les décharges

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Le concept des décharges doit absolument évoluer. Il est nécessaire, à moyen


terme, de ne plus accepter la mise en décharge de produits bruts (ordures
ménagères) et d'adapter le conditionnement des déchets spéciaux aux nouvelles
technologies.

L'élaboration de ces nouveaux critères entraîne en amont l'obligation:

─ de traiter les ordures ménagères avec les meilleures technologies disponibles;

─ de réduire les flux des déchets spéciaux, en raison du coût du conditionnement.A

A terme, les décharges ne devraient être accessibles qu'aux déchets ultimes et un


nouveau système pourrait être adopté considérant deux niveaux de séparation du
déchet par rapport au milieu naturel; à savoir, une barrière active constituée par une
(ou plusieurs) géomembrane(s) en polyéthylène haute densité et une barrière
passive formée par le sol naturel.

En tout état de cause, tout projet de création de décharge doit être accompagné
d'une campagne de communication, ouverte et transparente, précédant l'instauration
d'une structure de concertation et d'information, à mettre en place avant, et à
maintenir après, la création de la décharge.

2.2. L'incinération

Dans ce domaine, de nouveaux progrès techniques sont possibles. Pour cette


raison, il faut non seulement que soient respectées des valeurs limites d'émission
sévères, mais aussi que soient utilisées des techniques nouvellement mises au point,
permettant de prévenir la pollution. En conséquence, les permis ne peuvent être
délivrés aux installations d'incinération qu'à condition que toutes les mesures
préventives appropriées soient prises contre la pollution de l'environnement et que
soient respectées les exigences correspondantes de la réglementation en vigueur.

Il convient de souligner également l'importance de la pleine application des


mesures d'information du public. Ce n'est que par le biais d'une transparence
complète que l'on pourrait répondre aux préoccupations du public face à
l'incinération des déchets et rendre acceptable cette option dans les cas où elle se
révélerait la plus adéquate. De même, cela devrait faciliter la localisation optimale
des installations d'incinération, tant en termes de distance des centres de production,
de collecte et de tri (en réduisant au maximum les déplacements de déchets
dangereux), qu'en termes d'impact sur l'environnement.

2.3. Le compostage

Le compostage individuel devrait être développé dans les zones rurales ou


urbaines pavillonnaires, où sa mise en oeuvre pourrait infléchir significativement le
flux des déchets ménagers. Les déchets fermentescibles représentent environ 25 %
en poids du contenu d'une poubelle moyenne.

L'installation d'unités de compostage à grande échelle devra répondre à une


réalité économique au niveau de la commercialisation du compost. Certains secteurs
agricoles, notamment la viticulture, restent acquis à l'utilisation d'engrais chimiques.

2.4. Le traitement physico-chimique

Le traitement physico-chimique concerne les déchets industriels spéciaux pour


lesquels la mise en œuvre d'un procédé, répondant aux lois fondamentales de la
chimie, permet de réduire leur nocivité.

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La mise en œuvre de technologies nouvelles (vis à induction, ultrafiltration, ...)


pourrait compléter le traitement classique par filtres-presses.

IV. AUTRES PROPOSITIONS

─ La mise en place de mesures d'aides aux industriels et de soutien des produits recyclés.Lo

Lorsqu'un industriel veut investir dans des installations, des technologies


propres ou des systèmes d'épuration visant à réduire, voire à supprimer l'impact
d'une activité sur l'environnement, au-delà des seuils normatifs, il est important
d'accompagner son engagement. Il est donc nécessaire de bâtir et de développer des
procédures financières d'aide au conseil et à l'investissement dans le domaine de
l'environnement.

Par ailleurs, il serait souhaitable d'étudier la possibilité de réduire l'assiette de la


taxe sur la valeur ajoutée (TVA) concernant les produits recyclés, afin de les rendre
plus compétitifs sur les marchés.

─ La création d'une taxe écologique.Ce

Cette taxe serait perçue lors de la commercialisation du produit et destinée à


couvrir les frais de traitement des déchets en résultant après l'usage. Cette taxe
pourrait alimenter un fonds de gestion des déchets dont l'utilisation servirait à
soutenir les filières de collecte, de recyclage, de valorisation et de régénération des
déchets.

Une autre taxe pourrait être envisagée qui serait perçue sur la base
correspondante au taux des matières premières «vierges» utilisées lors de la
fabrication des produits qui auraient pu être remplacées par les matières issues du
recyclage.

**

Conclusions

En matière de gestion des déchets, des progrès ont certainement été accomplis
au niveau des Etats membres. Néanmoins, si la prise de conscience de ce problème
crucial de l'environnement est le plus souvent réelle, les décisions concrètes ne sont
pas toujours proportionnelles aux déclarations politiques. Il est, par conséquent,
indispensable que les gouvernements s'engagent résolument dans des politiques
concrètes tant au niveau national qu'international.

Votre rapporteur est convaincu que ce sont les modes de consommation actuelle,
en particulier dans les nations industrialisées, qui contribuent à accroître l'éventail et
le volume des déchets. En conséquence, afin de maîtriser les flux des déchets, il est
inévitable de commencer par admettre qu'il s'agit de ces mêmes habitudes qui sont
au coeur du problème. Ainsi, les moyens les plus efficaces pour combattre ce fléau
ne sont pas ceux qui veulent que le citoyen utilise plusieurs poubelles différentes
pour trier ses déchets. Le vrai défi est celui de le persuader d'acheter moins et
acheter différemment. Même si ceci est une tâche beaucoup plus difficile à
accomplir, c'est sans doute le moyen le plus sûr qui nous amène vers un monde plus
propre.

Commission chargée du rapport: commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et des


pouvoirs locaux.

Implications budgétaires pour l'Assemblée: néant.


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Renvoi en commission: Doc. 6572 et renvoi n° 1774 du 11 mars 1992.

Projet de recommandation adopté par la commission le 2 septembre 1993.

Membres de la commission: MM. Parisi (Président), Ruffy, Lord Newall (Vice-Présidents), MM.
Adamowicz, Alemyr, G. Bjarnason, Mme Blunck, MM. Bondevik (Remplaçant: Mme Gjørv), Bonrepaux,
Brennan, Briane, Büchel, Demiralp, Dimmer, Mme Dromberg, MM. Eversdijk, Feldmann, Ferrarini,
Gonzalez Laxe, Mme Graenitz, MM. Granstedt, Hadjidemetriou, Hardy, Homs i Ferret, Jung,
Konstantopoulos, Kukk, Lanner, Lotz, Mészaros, Monfils, Mozetic (Remplaçant: Pahor), Pinto, Redmond
(Remplaçant: Sir Donald Thompson), Reis Leite (Remplaçant: Curto), Mme Robert, MM. Rubner, Sarens,
Semerdjiev, Mme Severinsen, MM. Siemienowicz, Slomka, Talay, Toshev, Tummers, Vassiliades, Vella, Zierer.

N.B. Les noms des membres qui ont pris part au vote sont indiqués en italique.

Secrétaires de la commission: Mme Cagnolati-Staveris et M. Sich

ANNEXE I

ANNEXE II

1 1Les nuisances et en particulier la pollution atmosphérique imputables à l'incinération de déchets «non


dangereux» ont déjà été traités dans les directives sur la prévention et la réduction de la pollution de l'air par
les installations d'incinération de déchets nouvelles ou existantes (89/369/CEE et 89/429/CEE).

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