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Auteurs : MM. Bouché, Cordier, Hermal et Placial


© Fine Media, 2014
ISBN : 978-2-36212-220-0
Ooreka.fr est une marque de Fine Media, filiale de Pages Jaunes Groupe.
204, rond-point du Pont de Sèvres - 92649 Boulogne-Billancourt cedex
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Table des matières

L’assainissement en un coup d’œil 7


L’assainissement individuel 8
Les filières écologiques 9
L’installation et l’entretien 10
Choisir son assainissement individuel 11

I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ? 12


Le cadre légal 14
L’assainissement collectif 20
L’assainissement individuel 23
L’usage 28
Les eaux pluviales 32
AA Pour aller plus loin 40
Astuces 40
Questions / réponses de pro 42

II. L’assainissement individuel 52


Le prétraitement 54
Les filières de traitement 55
La fosse septique 59
La fosse toutes eaux 61
Le bac à graisse 64
L’épandage 65
Les filtres à sable 69
La micro-station d’épuration 77
AA Pour aller plus loin 81
Astuces 81
Questions / réponses de pro 83

III. Les filières écologiques 90


Les toilettes sèches 91
Les filtres plantés 94
Le filtre à coco 97
Le bambou d’assainissement 98
Le lagunage des eaux usées 100
AA Pour aller plus loin 103
Astuces 103
Questions / réponses de pro 105

IV. L’installation et l’entretien 112


Le raccordement de l’assainissement collectif 113
Le prétraitement de l’assainissement individuel 116
La mise en place des filières de traitement d’assainissement 124
L’entretien 128
AA Pour aller plus loin 136
Astuces 136
Questions / réponses de pro 138

V. Choisir son assainissement individuel 146


Les critères de choix 147
À qui s’adresser ? 150
Les coûts 155
Les aides au financement 160
AA Pour aller plus loin 162
Astuces 162
Questions / réponses de pro 164

Index des questions et des astuces 169

Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage 172

Trouver un pro près de chez vous 178


L’assainissement en un coup d’œil

L’assainissement des eaux est une


question de santé publique qui inté-
resse les collectivités locales. Les eaux
usées et les eaux pluviales véhiculent
de plus en plus de pollutions, et il
s’agit de savoir comment les traiter
de manière efficace, sans dégrader
l’environnement.

On distingue ainsi deux types d’eaux


concernés : d’une part, les eaux
ménagères et les eaux-vannes (issues
des toilettes), et d’autre part, les
eaux pluviales, c’est-à-dire les eaux
de toitures et de ruissellement, qui doivent être traitées indépendamment. Le
zonage détermine ensuite quelles habitations doivent se raccorder au tout-à-
l’égout et lesquelles doivent disposer de leur propre système d’assainissement.

Avec l’assainissement collectif, les eaux usées d’une maison ou d’un


immeuble sont collectées par le réseau public avant d’être acheminées vers
une station d’épuration pour être traitées. Il nécessite un raccordement
au tout-à-l’égout et implique le paiement par l’usager d’une redevance,
dont le montant est fixé par l’EPCI (Établissement public de coopération

7
L’assainissement en un coup d’œil

i­ntercommunale). L’assainissement indi-


viduel, aussi appelé assainissement non
collectif (ANC), autrefois réalisé grâce à
une fosse septique, se fait aujourd’hui
avec une fosse toutes eaux. Il nécessite
une installation spécifique avec, bien
souvent, une étude de sol à la charge du
propriétaire.

Dans les zones des communes n’ayant pas d’assainissement collectif, c’est le
SPANC (Service public d’assainissement non collectif) qui vérifie la conformité
des dispositifs individuels existants ou en cours de construction lors du dia-
gnostic. La loi impose en effet aux propriétaires de maisons non raccordées au
réseau de collecte des eaux usées d’entretenir leur installation, de la mettre en
conformité et d’assurer sa fiabilité.

L’assainissement semi-collectif collecte, quant à lui, les eaux usées d’un petit
nombre d’habitations, généralement isolées, pour les envoyer sur une épura-
tion de type lagunage ou bambou. Cela concerne aussi certaines hôtelleries
de plein air. Les anciens assainissements semi-collectifs simplement dotés d’un
exutoire en milieu naturel et qui ne comportaient pas d’ouvrage d’épuration
sont, eux, en cours de normalisation.

L’assainissement individuel
L’assainissement se divise en deux étapes : le prétraitement et le traitement
en lui-même. Le prétraitement utilise des bactéries anaérobies (sans oxy-
gène) pour épurer l’eau, tandis que le traitement utilise des bactéries aérobies
(avec oxygène). Certains dispositifs allient ces deux fonctions, c’est le cas des
micro-stations.

On distingue également deux dispositifs de prétraitement des eaux usées,


avec un double objectif : décanter les matières en suspension et diluer la pol-
lution. La fosse toutes eaux est la plus répandue aujourd’hui et désormais la
seule que l’on puisse installer ; elle permet de collecter l’ensemble des eaux
usées dans un même bac. La fosse septique équipe toutefois encore de

8
L’assainissement en un coup d’œil

­ ombreuses maisons, mais ne peut plus être mise en œuvre. Ces fosses
n
doivent en outre être complétées par un dispositif de traitement, comme un
filtre à sable (sable et graviers), un tertre d’infiltration ou un lit d’épandage.

En plus des filières traditionnelles, on trouve


aussi des filières agréées. La micro-station
d’épuration est un système compact et com-
partimenté, de manière à ce que l’eau qui
y circule subisse des traitements successifs
(décantation et aération). Elle effectue le pré-
traitement et le traitement des eaux usées,
ainsi que leur évacuation. Les filtres compacts, eux, sont disposés après une
fosse toutes eaux ; ils utilisent un matériau (média) qui, de par sa nature,
concentre une grande quantité de bactéries épuratrices.

Par ailleurs, les eaux de pluie et de ruissellement doivent également être trai-
tées, afin d’éviter l’infiltration excessive dans les terrains. Il est possible de
récupérer l’eau de pluie avec des cuves enterrées ou hors-sol et de réaliser
ainsi des économies d’eau. L’eau récupérée peut en effet être employée pour
le lavage des voitures et l’arrosage du jardin, ou pour les w.c., le lave-linge
(avec un filtre), la piscine, etc. Le circuit d’eau doit cependant être indiqué
comme « non potable ». Il est également possible d’accélérer l’évacuation
de l’eau de pluie avec un drainage (recommandé pour les terrains en pente
ou de nature argileuse ou sableuse) vers un puisard (puits rempli de cailloux
servant à canaliser les volumes d’eau moyens et faibles au bas de terrains en
pente), ainsi que des noues.

Les filières écologiques


Il est possible de compléter son installation par un système d’assainissement
écologique. Le choix de la filière dépendra alors de la nature du sol, de la sur-
face disponible et du budget alloué.

Ainsi, les toilettes sèches fonctionnent sans eau : les excréments sont récupé-
rés dans un réceptacle placé sous la lunette des toilettes et recouverts de
copeaux pour éviter les odeurs ; le lagunage est aussi un traitement naturel

9
L’assainissement en un coup d’œil

qui nécessite de grandes surfaces pour implanter plusieurs bassins, il est idéal
pour les petites collectivités ; le bambou d’assainissement permet quant à lui
de convertir une petite station d’épuration en une culture de bois de bambou,
esthétique et pérenne.

En parallèle, le filtre planté peut être employé


après une fosse toutes eaux ou sans prétraite-
ment ; l’épuration s’effectue grâce à des bactéries
présentes sur les racines de plantes comme les
roseaux. Le filtre à coco, lui, se place après la
fosse septique ou toutes eaux ; compact, il épure
les eaux qui iront ensuite s’infiltrer dans le sol.

Les toilettes sèches, les filtres plantés et les filtres à coco sont des filières
agréées par la réglementation, qui les reconnaît comme des dispositifs de
traitement à part entière. Le bambou et le lagunage, surtout employés en
semi-collectif, sont quant à eux soumis à dérogation.

L’installation et l’entretien
Attention : le terme « fosse septique » est passé dans le langage courant pour
désigner la fosse toutes eaux, la seule que l’on puisse installer aujourd’hui.
L’installation d’une fosse nécessite de tenir compte de plusieurs éléments.
Ses dimensions dépendent ainsi du nombre d’utilisateurs (ex. : 5 m3 pour
5 chambres), et des distances doivent être respectées entre fosse et puits
ou plantation. La fosse septique peut en outre être constituée de différents
matériaux : béton ou plastique. On distingue par ailleurs deux types de venti-
lation : la primaire, pour la décompression, et la secondaire, pour l’évacuation
des gaz toxiques. Dans un cas comme dans l’autre, l’aération doit être sur-
montée d’un extracteur. Enfin, la pompe de relevage permet de remonter les
eaux usées quand leur niveau est inférieur au réseau d’assainissement.

L’entretien de l’installation, fosse septique ou toutes eaux, est un point essen-


tiel afin d’éviter tout dysfonctionnement et conserver une bonne durée de
vie du matériel. Dans tous les cas, la vidange et le curage sont essentiels. La
vidange s’effectue lorsque le volume des boues atteint 50 % du volume total

10
L’assainissement en un coup d’œil

de la fosse. Quant au curage, il correspond au nettoyage complet des cana-


lisations pour éviter leur détérioration ainsi que les mauvaises odeurs. Les
filières agréées demandent aussi un certain entretien : maintenance des filtres
plantés (faucardage – coupe – des parties aériennes des tiges et arrachage
des autres herbes), vidange des micro-stations et changement des filtres
compacts. L’utilisation d’une fosse septique implique de prendre certaines pré-
cautions, comme de ne pas jeter d’éléments solides ou toxiques. En cas de
problèmes, il faut d’abord vérifier la ventilation et l’écoulement de l’eau.

Choisir son assainissement individuel


L’installation d’un dispositif d’assainissement peut être
mise en œuvre par le biais d’un bureau d’études ou par
une entreprise professionnelle du secteur. Le choix de
l’autoconstruction est aussi possible, surtout pour les
filières écologiques. Dans tous les cas, il faut faire appel
au SPANC.

En outre, la mise en œuvre d’un tel système est à la charge des particuliers.
Le tableau ci-dessous récapitule les prix d’une fosse toutes eaux et des autres
dispositifs d’assainissement.

Coût
Filières Coût de fonctionnement
d’investissement
Fosse toutes eaux + épandage 3 500 à 5 000 € 150 à 300 € par vidange
Fosse toutes eaux + filtre à sable 4 500 à 7 500 € 150 à 300 € par vidange
Filtres plantés et toilettes Peut être réalisé par le
5 000 à 9 000 €
classiques particulier
Peut être réalisé par le
Filtres plantés et toilettes sèches 2 000 à 4 000 €
particulier

À noter : pour les autres filières agréées, compter de 5 000 à 12 000 €.


Avant de faire installer l’un de ces dispositifs par un professionnel, il est
important d’étudier les différents points décrits sur le devis. Dans certains cas,
une aide financière sera possible pour l’installation.

11
I.
L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Contrairement aux eaux pluviales, les eaux usées sont


dirigées vers la filière d’assainissement. Elles se composent
des eaux ménagères et des eaux-vannes. Les eaux ména-
gères, ou « eaux grises », proviennent de la cuisine, de
la salle de bain, de la machine à laver (vaisselle et linge) ;
elles contiennent notamment des savons et détergents,
mais aussi des graisses (cuisine). Pour mieux dégrader
les eaux grises, on peut utiliser des produits de lavage
biodégradable : en général, la mention « sans danger
pour les fosses septiques » est inscrite sur l’étiquette. Les
eaux-vannes, ou « eaux noires », sont quant à elles issues des toilettes ; elles
charrient les matières fécales et l’urine, et peuvent donc être pathogènes.
La fosse toutes eaux traite l’ensemble des eaux usées, et c’est elle que l’on
trouve en prétraitement en assainissement non collectif.

En présence d’un bac à graisse, seules les eaux ménagères y transitent, les eaux-
vannes devant être directement reliées à la fosse toutes eaux. La fosse septique
ne traite que les eaux-vannes, mais n’est plus autorisée sur les nouvelles installa-
tions. Elle est toutefois tolérée si sa mise en œuvre précède la mise aux normes.

12
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Parmi les différentes matières rejetées par les eaux usées, on trouve les com-
posés azote, phosphore, ammoniac, ainsi que les germes provenant des eaux
noires (w.c.) et les métaux lourds des eaux ménagères : cosmétiques, produits
d’entretien, médicaments, lavage des vêtements.

Pour une personne utilisant 150 à


250 l d’eau, on estime qu’elle rejette,
en moyenne et par jour, 50 à 90 g de
matières organiques ou minérales (en
suspension dans l’eau sous forme de par-
ticules), 40 à 70 g de matières oxydables
(détermine la demande biologique en
oxygène), 12 à 15 g de matières azo-
tées (azote Kjeldahl et ammoniacal), 4 g de phosphore (issus des détergents),
0,23 g de résidus de métaux lourds (plomb, cadmium, arsenic, mercure, etc.),
0,5 g de composés (fluor, chlore, brome, iode, etc.) et 10 à 100 millions de
germes (coliformes fécaux) par 100 ml.

C’est la caractéristique des eaux usées qui détermine les différents traite-
ments. En présence de graisses, matières fécales et particules solides, on
utilise un prétraitement avec des bactéries anaérobies (sans oxygène) dans
la fosse toutes eaux pour liquéfier la matière, déposer les particules lourdes
en boues et la graisse en surface ; puis, on applique un traitement avec des
bactéries aérobies (avec oxygène) qui épurent ces eaux prétraitées. Afin de
mieux gérer les stations d’épuration, les différentes matières sont analysées
et servent à doser l’oxygénation. Ainsi, la demande biologique en oxygène
(DBO), autour de 150 à 400 mg/l, mesure la quantité d’oxygène nécessaire
pour dégrader les matières organiques biodégradables contenues dans les
eaux usées ; elle est généralement mesurée à 5 jours et s’exprime en mg/l de
molécules d’oxygène (O2). Ensuite, la demande chimique en oxygène (DCO),
autour de 1 g/l, mesure la quantité d’oxygène pour oxyder la matière orga-
nique, toutes origines confondues ; l’unité est la même que la DBO. Enfin,
d’autres paramètres sont analysés par les exploitants de stations d’épuration :
azote Kjeldahl (30 à 80 mg/l), azote ammoniacal (10 mg/l) et azote minéral
(traces). La valeur de ces paramètres est une aide précieuse dans le pilotage
optimum et le contrôle de l’ouvrage épuratoire.

13
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Le cadre légal
Le cadre légal de l’assainissement impose aux particuliers le zonage, le dia-
gnostic et le contrôle des installations.

Zonage
Le zonage d’assainissement est un docu-
ment d’urbanisme élaboré par la commune et
consultable en mairie. Il délimite les zones d’as-
sainissement collectif, où les communes doivent
assurer la collecte par raccordement au tout-à-
l’égout et l’épuration des eaux usées ; les zones
relevant de l’assainissement individuel, dont
les communes doivent assurer le contrôle via
les SPANC ; et les zones pour lesquelles il faut
assurer un bon écoulement des eaux pluviales.
La zone d’assainissement dit « semi-collectif »
concerne un village ou hameau raccordé avec une collecte commune et un
système d’épuration situé en proximité (type lagunage ou filtre planté).

Pour savoir de quelle zone dépend une habitation, il suffit de se rendre en


mairie ou de consulter le SPANC de la commune. Attention, avant d’acheter
une maison ou un terrain, il est nécessaire de vérifier dans quelle zone d’assai-
nissement elle/il est situé(e).

À noter : certaines zones situées en assainissement individuel peuvent être


amenées à devenir à brève échéance des zones d’assainissement collectif, no-
tamment en cas de création d’un lotissement. Il ne faut pas hésiter à se rensei-
gner auprès du maire ou des élus locaux.

Afin de déterminer le zonage, les communes prennent en compte la concentra-


tion de la population, les activités économiques, mais aussi le coût de réalisation.
On estime que si la charge brute de pollution organique dépasse 120 kg/j, les
communes doivent s’équiper pour cette partie d’agglomération d’un système
collectif. Toutefois, le zonage doit aussi tenir compte de la topographie (pentes),
de l’aptitude des sols à recevoir un tel système et dans quelles conditions.

14
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

En pratique, suivant le statut attribué à


sa parcelle d’habitation par le zonage,
le particulier devra, en zone d’assainis-
sement collectif, se raccorder au réseau
collectif immédiatement dans le cadre
d’une construction neuve et dans un délai
de 2 ans en cas de rénovation ; en zone
d’assainissement individuel, il devra instal-
ler son propre système ou le rénover si besoin. Ce dernier doit être intégré au
permis de construire pour une construction neuve et contrôlé par le SPANC.

Diagnostic
Depuis le 1er janvier 2011, la vente d’un logement doit s’accompagner d’un
diagnostic d’assainissement daté de moins de 3 ans. Celui-ci a pour objec-
tifs d’améliorer les installations non collectives et d’informer l’acheteur sur
leur état (individuel ou collectif). Cette disposition, prévue par la loi du
30 décembre 2006 relative à l’eau et aux milieux aquatiques a été rendue
obligatoire par la loi dite Grenelle 2, du 12 juillet 2010. Ce certificat s’inscrit
dans le diagnostic technique en vigueur depuis 2005, qui comprend aussi les
diagnostics amiante, gaz, électricité, DPE (performance énergétique), plomb,
ERNT (état des risques naturels et technologiques) et termites.

Le diagnostic est réalisé par le SPANC sur la base de documents remis par le
vendeur et par une visite sur place. Il consiste à vérifier l’existence de l’ins-
tallation, identifier, localiser et caractériser les dispositifs d’assainissement
non collectif, repérer les défauts d’usure ou d’entretien, vérifier le bon fonc-
tionnement de l’installation et le respect des normes en vigueur, et s’assurer
que le fonctionnement de l’installation ne crée pas de risques pour la santé
ou l’environnement. La fosse toutes eaux et le traitement doivent ainsi être
conformes à la réglementation ou la filière agréée. Dans le cas où la maison
ne possède qu’une fosse septique ou une installation insuffisante, le dia-
gnostic signalera ces déficiences, avec obligation pour l’acquéreur de mettre
aux normes son installation dans l’année qui suit. Il protège ainsi autant
l’acheteur que le vendeur contre d’éventuels litiges et permet de prévoir les
travaux à réaliser après l’achat.

15
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Attention : compte tenu du coût que peuvent représenter les travaux de mise
aux normes de l’installation, une négociation du prix de vente peut être à pré-
voir. Nous conseillons à l’acheteur de demander à connaître le diagnostic d’as-
sainissement dès la promesse de vente.
Le coût du diagnostic d’assainissement varie entre 0 et 150 € selon les SPANC,
mais la moyenne est d’environ 90 €. Si un contrôle a eu lieu moins de 3 ans
avant la vente, le vendeur doit annexer le bordereau délivré par le SPANC à
l’issue de ce contrôle. Si le contrôle est plus ancien ou s’il n’a jamais été réalisé,
le vendeur doit contacter le SPANC pour qu’il fasse un diagnostic. Le SPANC
délivrera après contrôle un certificat à annexer à la promesse de vente et à
l’acte authentique.

Si l’installation est conforme, le SPANC précisera qu’il n’y a aucun travaux à


prévoir, ou alors formulera des recommandations sur l’entretien, l’accessibilité
et/ou les modifications à effectuer ; en cas de risques sanitaires et environne-
mentaux, il précisera les travaux à réaliser.

Contrôle de l’installation
Si une habitation se trouve dans une zone
d’assainissement non collectif, il faut obli-
gatoirement mettre en place un système
individuel, soumis à une réglementation pré-
cise, notamment à des contrôles réalisés par
le SPANC. Ce dernier a pour mission d’appor-
ter des conseils techniques ou réglementaires
aux usagers et d’effectuer des contrôles,
notamment en cas de vente de l’habitation.

On distingue ainsi quatre types de contrôle :

ππle contrôle diagnostic, pour établir l’existence de l’installation ; il est à


réaliser s’il n’a jamais été effectué et en cas de vente de l’habitation ;
ππle contrôle de conception et d’implantation, qui s’effectue dans le
cadre des permis de construire ou d’une réhabilitation de l’installation
d’assainissement ;

16
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

ππle contrôle de bonne exécution des ouvrages, qui doit être réalisé au
démarrage et pendant les travaux de construction ;
ππle contrôle périodique de bon fonctionnement, pour les installations
existantes.
À noter : tous les contrôles font l’objet d’un rapport remis à l’usager de l’habi-
tation et à la mairie (pour les permis de construire).
La mise en place d’un nouveau dispositif d’assainissement non collectif implique
de le faire contrôler dès sa conception, au démarrage et pendant les travaux.
Ces contrôles sont effectués par le SPANC qu’il est nécessaire de contacter.

Le premier concerne le contrôle de la conception et de


l’implantation, il est à effectuer au moment du permis de
construire ou de la demande de réhabilitation. Il a pour
mission de vérifier la conformité des installations propo-
sées dans le PC ou la demande de réhabilitation (avant
construction). Dans le cas d’une demande de permis
de construire, les propriétaires devront fournir certains
documents comme les plans de masse (plan schéma-
tique d’un bâtiment et du périmètre environnant) et
de situation (extrait de carte IGN ou du plan de ville) ;
d’autres études peuvent être demandées en fonction des
communes. Enfin, une étude de sol est souvent exigée pour un contrôle d’assai-
nissement non collectif. En cas d’avis défavorable, une modification devra être
proposée au SPANC, sachant qu’un PC ne peut être obtenu sans avis favorable.
Le second contrôle concerne la bonne exécution de l’installation, il est à réali-
ser pendant les travaux. Il a pour fonction de vérifier que les éléments retenus
par le propriétaire et acceptés par le SPANC lors du contrôle de conception
et d’implantation sont respectés lors de la mise en place du dispositif. Il faut
cependant veiller à effectuer ce contrôle avant de remblayer l’installation,
c’est-à-dire de recouvrir le dispositif d’assainissement (fosses) et la partie
traitement (lit d’épandage, etc.). En cas d’avis défavorable, des travaux com-
plémentaires seront demandés par le SPANC, avec une contre-visite.
Bon à savoir : en cas de vente d’un bien équipé d’une installation d’assainisse-
ment non collectif, il convient de fournir un diagnostic assainissement.

17
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Contrôle de maintenance
Un dispositif d’assainissement individuel doit répondre à plusieurs règles, afin
de préserver l’environnement et la santé. Ces dernières sont établies et
contrôlées par le SPANC lors de différentes visites, dont un contrôle d’entre-
tien et de maintenance qui doit avoir lieu tous les 10 ans au maximum.

Après une prise de rendez-vous, le technicien


SPANC procède au contrôle en présence du pro-
priétaire de l’habitation et de l’occupant si celle-ci
est louée. Il identifie les éléments de l’installa-
tion (en cas de diagnostic), examine l’intérieur
des fosses, mesure le niveau des boues, recherche
d’éventuels dysfonctionnements, vérifie le bon
fonctionnement et l’entretien, et évalue si l’instal-
lation ne présente pas de danger. Lors d’une visite,
il convient donc de faciliter l’accès à l’installation (ouverture des regards) et de
préparer les documents suivants : certificats du vidangeur (dernière visite), fac-
tures, schéma ou autres documents portant sur l’installation, justificatifs fournis
par les entrepreneurs mentionnant la date de vidange, les quantités de matières
éliminées et l’endroit où sont transportées ces matières.
En cas de vente, et si le contrôle diagnostic n’existe pas (moins de 3 ans),
les contrôles de maintenance et d’entretien ont une double mission : établir
l’existence d’une installation d’assainissement non collectif dans un premier
temps, et rassembler les documents descriptifs de l’installation afin de pouvoir
la contrôler par la suite (plans de l’installation). La commune fournit dans la
majorité des cas une grille de notation pour classer la non-conformité et les
risques de pollution. L’installation est alors classée en :
ππrisque fort : rejets directs en milieu superficiel, proximité de nappes ou de
puits, absence d’installation d’assainissement non collectif, pollution ou
risque sanitaire ;
ππrisque important : défauts d’entretien du dispositif, dispositif partiel –
sans prétraitement ou bac à graisse –, mélange des eaux de pluie avec
les eaux usées ;
ππrisque faible.

18
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

En parallèle, les contrôles périodiques, à


effectuer selon une fréquence déterminée
par le SPANC (tous les 10 ans au moins),
vérifient, quant à eux, plusieurs éléments
pour le bon fonctionnement des instal-
lations : bon état des installations et des
dispositifs de ventilation et de dégrais-
sage, bon écoulement des effluents vers
le champ d’épandage, accumulation régulière des boues au sein de la fosse
toutes eaux. En moyenne, la vidange de la fosse toutes eaux doit être effec-
tuée tous les 4 ans.

Par ailleurs, une installation d’épuration biologique à boues activées doit être
contrôlée tous les 6 mois, et tous les ans si elle est à cultures fixées ; les tam-
pons des regards doivent être visibles et accessibles pour assurer les contrôles
et l’entretien. En cas de non-conformité ou d’un mauvais fonctionnement,
l’usager s’expose à une sanction : le doublement de la redevance d’assainisse-
ment non collectif.

Après la visite de diagnostic, le SPANC remet au propriétaire un rapport


comprenant un schéma de l’installation et des observations qui peuvent
être, selon les cas, de simples recommandations d’entretien à l’installation
d’une filière, en passant par divers travaux de remise aux normes.

Après un contrôle de maintenance, les recommandations ou obligations


seront différentes selon les problèmes éventuellement constatés. Ainsi, en
l’absence de dispositif d’assainissement, l’usager sera mis en demeure de réa-
liser une installation conforme dans les meilleurs délais. Si l’installation est non
conforme (défaut de sécurité sanitaire ou de structure, implantation à moins
de 35 m d’un captage d’eau potable, installation incomplète, sous-dimension-
née, ou présentant des dysfonctionnements, mais sans danger pour la santé
ou l’environnement), des travaux seront exigés dans un délai de 4 ans maxi-
mum, ramené à 1 an en cas de vente. Enfin, en cas de défaut d’entretien ou
d’usure, une liste de recommandations sera fournie à l’usager.

Attention : le rapport de visite du diagnostic est à conserver. Il sera demandé


en cas de vente (valable 3 ans).

19
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

L’assainissement collectif
Il existe deux types d’assainissement pour les particuliers : collectif (tout-à-
l’égout) et individuel. La mise en œuvre de l’un ou l’autre système dépend du
zonage appliqué à la parcelle.

Définition
On parle d’assainissement col-
lectif lorsque les eaux usées de
plusieurs maisons ou immeubles
sont collectées par le réseau
public d’assainissement via de
grandes canalisations de col-
lecte, puis acheminées vers une
station d’épuration : les pol-
luants sont alors dégradés et
séparés de l’eau afin de restituer
au milieu naturel une eau propre. Ils sont ensuite conditionnés en boues (plus
ou moins liquides) : suivant leur état, différentes filières d’élimination existent
(épandage dans les champs, compostage, etc.). Parfois, des stations de rele-
vage sont nécessaires.

Les eaux pluviales peuvent en outre être collectées en même temps que les
eaux usées et sont dirigées immédiatement vers le milieu naturel. On dis-
tingue ainsi deux types de réseau d’assainissement collectif : unitaire (les eaux
usées et pluviales sont évacuées par le même réseau) et séparatif (les eaux
usées et pluviales sont évacuées séparément).

Certains réseaux étant par ailleurs sous-dimensionnés, des bassins de retenue


de pollution ou des bassins d’orage permettent de stocker temporairement
une grande quantité d’eau. Une fois l’événement pluvieux passé, le bassin est
vidangé et l’eau rejoint le réseau.

Enfin, les réseaux collectifs ont un coût important, c’est pourquoi, s’il n’y a pas
assez d’habitations ou que l’habitat n’est pas assez dense, les collectivités pré-
fèrent utiliser le semi-collectif ou placer les zones en assainissement individuel.

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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Assainissement semi-collectif
L’assainissement semi-collectif est utilisé par les collectivités pour traiter les
eaux usées de petits hameaux, de villages isolés et d’endroits à la topogra-
phie trop problématique pour l’installation d’un assainissement collectif. Cela
concerne une dizaine ou une vingtaine d’habitations. Il est aussi utilisé par des
prestataires privés pour des campings et hôtelleries de plein air et certaines
zones commerciales.

Comme en assainissement collectif, des canalisations collectent les eaux


usées, mais le traitement est généralement plus simple : souvent, lagunage ou
filtre bambou. Ces filières sont soumises à dérogation.

Propriétaires et obligations
La propriété devs réseaux
d’assainissement collectif varie
selon les territoires. Certaines
collectivités sont propriétaires
du réseau des eaux usées et de
celui des eaux pluviales. Mais
la propriété des réseaux peut
aussi être partagée entre EPCI
(Établissement public de coo-
pération intercommunale) et
commune : le premier détient alors le réseau des eaux usées, la seconde celui
des eaux pluviales. Enfin, il est courant que la gestion opérationnelle des
réseaux soit confiée à un fermier, c’est-à-dire le titulaire d’un contrat d’affer-
mage. C’est un mode de délégation : une entreprise privée, le fermier, se
charge de l’exploitation et de l’entretien du réseau. La redevance est collec-
tée au nom de la collectivité et reversée en partie à la collectivité propriétaire
des réseaux. En parallèle, les services préfectoraux en charge de la police des
eaux effectuent des contrôles réglementaires pour vérifier le respect des obli-
gations de surveillance des eaux.

D’autre part, le raccordement au réseau d’assainissement collectif implique


certaines obligations et interdictions pour les particuliers.

21
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Elles sont présentées dans le tableau ci-dessous.

Obligations et interdictions Détails


• Obligatoire pour les habitations pouvant être
associées au réseau public d’assainissement
Raccordement au
• Si le raccordement n’est pas effectué dans les
tout-à-l’égout
délais, le consommateur peut recevoir une
amende (augmentation de la redevance)

Obligations • Montant fixé par la ville ou par l’EPCI


(Établissement public de coopération
intercommunale)
Redevance
• Comprend parfois une partie variable (en fonc-
assainissement
tion du volume d’eau utilisé par l’usager) et une
partie fixe pour couvrir les charges du service
public
• Produits présentant un risque pour le personnel
d’entretien et les installations (acide, solvants,
Rejet de certains médicaments, etc.)
Interdictions
produits • Produits liés à une activité professionnelle exer-
cée dans un logement privé : dans ce cas, un
traitement spécifique est obligatoire

À noter : en matière de rejet, le Règlement sanitaire départemental est à


consulter, car il peut dans certains cas indiquer les quantités maximales de pol-
lution pouvant être rejetées.

Redevance
L’assainissement collectif, par raccordement au
tout-à-l’égout, implique le paiement d’une rede-
vance. Son montant est fixé par la ville ou par l’EPCI
(Établissement public de coopération intercommu-
nale). L’assujettissement à cette redevance intervient
à la date de branchement de l’usager. Elle com-
prend une partie fixe destinée à couvrir les charges
du service de l’assainissement collectif, et une partie
variable, fixée selon le volume d’eau prélevé par l’usager sur le réseau public
de distribution d’eau. Cette redevance communale apparaît sur la facture d’eau
sous la dénomination « collecte et traitement des eaux usées ».

22
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

La demande de déversement ordinaire est une formalité administrative qui


s’impose au particulier pour déclarer qu’il est bien raccordé au réseau public
d’assainissement et que les effluents qu’il rejette sont exclusivement domes-
tiques et non professionnels. En effet, une différence est faite par l’exploitant si
le rejet est autre que domestique. Par exemple, s’il s’agit d’une activité de
pressing ou agricole, la quantité d’eau et la pollution permises seront beau-
coup plus importantes. Un professionnel, dans le cadre de la surveillance de
son rejet, est également soumis à des contrôles réguliers ; il doit aussi effectuer
un autocontrôle pour prouver de façon continue la qualité de ses effluents.

De plus, si un particulier dispose d’une installa-


tion individuelle, l’EPCI ou la commune ayant la
compétence SPANC peut lui demander de payer
une redevance appelée « redevance SPANC ».
En théorie, celle-ci est le reflet des charges enga-
gées par la collectivité pour le service rendu.
Cependant, certains SPANC ne font que du contrôle réglementaire, tandis
que d’autres s’occupent également de l’entretien : le service n’est alors pas le
même. En pratique, l’EPCI évalue une redevance qui ne prend pas en compte
la consommation d’eau et fixe un tarif de façon arbitraire.

L’assainissement individuel
La plupart des habitations sont raccordées au réseau public de collecte des
eaux usées. Celles qui ne le sont pas sont dans l’obligation de traiter sur place
leurs eaux usées, avant de les rejeter dans le milieu naturel.

Définition
Les habitations situées dans une zone non desservie par un réseau public de
collecte des eaux usées doivent être équipées d’une installation autonome
pour traiter les eaux usées : c’est l’assainissement non collectif (ANC), égale-
ment appelé assainissement individuel. Son objectif est de prévenir tout risque
sanitaire, de limiter l’impact du rejet sur l’environnement et de protéger les
ressources en eau. L’assainissement individuel est soumis à une réglementa-
tion précise et est notamment géré par le SPANC, en charge de son contrôle.

23
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Les règles d’assainissement individuel s’appliquent jusqu’à 20 EH (équi-


valent-habitant) ; ce nombre est calculé en fonction du nombre de pièces
principales ; au-delà, l’assainissement doit être semi-collectif. La réglementa-
tion a en outre évolué depuis 1996 :

ππArrêté du 6 mai 1996 : validation des filières « traditionnelles » ;


ππ2003 : autorisation du filtre compact zéolite (société Eparco) ;
ππ2009 : autorisation des filières agréées (agrément ministériel et normes
CE), comme les micro-stations et les filtres plantés de roseaux ;
ππ2012 : précision des missions des SPANC, application de la loi Grenelle 2
du 12 juillet 2010 ; obligation du diagnostic d’assainissement en cas de
vente.

Obligations
Les arrêtés du 7 mars et du 27 avril 2012 ont
révisé la réglementation ANC avec trois objec-
tifs : mettre en place des installations neuves
de qualité, réhabiliter en priorité les instal-
lations présentant des risques pour la santé
et/ou pour l’environnement, et profiter des
ventes pour réhabiliter plus rapidement (mise
en conformité dans l’année). Depuis 2012,
les dispositifs d’assainissement non collectif doivent répondre à la norme
NF DTU 64. Ce DTU est valable pour les filières traditionnelles et les fosses
toutes eaux, mais aussi les préfiltres, bacs à graisses, boîtes et regards, postes
de relevage, matériaux des filières (sable et graviers, tuyaux, géomembranes,
etc.).

Attention : pour les autres filières, il faut impérativement vérifier qu’elles sont
bien agréées. Vous trouverez la liste sur le site du ministère de l’Écologie, du
Développement durable et de l’Énergie.

Les communes doivent ainsi identifier les zones relevant de l’assainissement


non collectif et les indiquer dans le zonage, mais aussi mettre en place un
SPANC, contrôler toutes les installations (théoriquement, cela devait être fait

24
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

avant le 31/12/2012), et mettre en place


un contrôle périodique (au moins tous les
10 ans).

À l’issue du contrôle, elles établissent un


bordereau complet ; en cas de risques
sanitaires et/ou environnementaux, elles
notifient au propriétaire une liste de tra-
vaux à effectuer dans un délai de 4 ans. Enfin, elles perçoivent une redevance
pour la réalisation du contrôle.

La loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 impose aussi
plusieurs obligations aux propriétaires non raccordés au réseau de collecte des
eaux usées. Si l’installation n’existe pas, il faut équiper son habitation d’une
installation réglementaire grâce aux filières traditionnelles (fosses toutes eaux,
épandage, infiltration, etc.) et agréées (micro-station, filtre planté, etc.).

Si l’installation existe, ils doivent vérifier son bon fonctionnement par un


contrôle du SPANC et la mettre en conformité si nécessaire, en fonction des
directives établies par le SPANC.

Le délai est de 4 ans, mais il est réduit à 1 an en cas de vente de l’habitation.
Ils ont aussi l’obligation d’entretenir ou faire entretenir l’installation d’assainis-
sement individuel, et de joindre l’avis du SPANC à toute demande de permis
de construire ou d’aménager.

Démarches
Avant tout projet de réalisation ou de réhabilitation d’ANC, il convient de
contacter le SPANC de sa commune (information disponible en mairie).

Il faut également faciliter l’accès de son installation au SPANC et payer la


redevance ; lors d’un dépôt de permis de construire ou d’aménager, joindre
un dossier de demande d’attestation de conformité du projet d’ANC, délivrée
par le SPANC, est aussi nécessaire. À la revente de la maison, les disposi-
tifs d’assainissement individuel sont soumis à un diagnostic obligatoire, avec
éventuellement des travaux imposés. Il faut donc annexer à la promesse de

25
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

vente le document de rapport de contrôle de diagnostic délivré par le SPANC,


daté de moins de 3 ans. Si des travaux ont été demandés, ils doivent être réa-
lisés dans un délai de 1 an.

Par ailleurs, lors de la création ou de la réhabilitation d’un assainissement non


collectif, plusieurs démarches sont à entreprendre :

ππretirer un dossier de demande d’installation d’assainissement non collectif


en mairie ou auprès du SPANC ;
ππconstituer le dossier et le déposer en mairie (ou au SPANC) ; si besoin,
faire appel au SPANC ou à un bureau d’études pour concevoir le projet ;
ππattendre la validation de la conception avant de démarrer les travaux ; le
SPANC doit vérifier que le projet est conforme ;
ππcontacter le SPANC au moins 7 jours avant le début des travaux, puis
avant le remblayage du dispositif, pour la vérification de la bonne réalisa-
tion du chantier ;
ππaprès cette vérification, le SPANC délivre un bordereau de bonne
exécution.
Dans le cas d’une installation neuve, il suffit pour le propriétaire de s’adresser
à un bureau d’études d’assainissement. Selon les contraintes du site, celui-ci
pourra proposer une filière adaptée. Certains SPANC proposent des presta-
tions d’études, il ne faut donc pas hésiter à leur demander.

À noter : le particulier peut recevoir une aide financière dans certains cas.

Enfin, l’assainissement d’un projet de


construction doit être prévu dans le dossier
du permis de construire. Les SPANC sont
chargés d’effectuer leur instruction.

Un projet complet doit ainsi comporter une


étude pédologique avec tests d’infiltration,
des plans (situation, masse, cadastre), un descriptif du système de traite-
ment des rejets, un dimensionnement des ouvrages et un profil hydraulique
(coupe longitudinale).

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Le tableau ci-après récapitule la marche à suivre selon les différents cas de figure.

Cas de figure Règle Les démarches du particulier Les démarches du SPANC


• Choisir sa filière (à l’aide
• Mettre en place une instal- d’un bureau d’études ou
lation conforme SPANC) Vérifier la conformité de la
Absence d’installation
• Faire les travaux dans les • Contacter le SPANC à la filière, puis de l’installation
meilleurs délais conception, puis pendant
les travaux
Installation existante
Travaux à réaliser sans condi-
non conforme, sans
tion de délais, sauf en cas de
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

risque pour la santé ou • Établir une liste de travaux


vente (1 an) • Contacter le SPANC
l’environnement à faire
• Faire les travaux de

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Installation existante • Vérifier la conformité des
Travaux obligatoires dans un rénovation
non conforme, avec travaux réalisés
délai de 4 ans (1 an en cas de
risque pour la santé ou
vente)
l’environnement
Installation existante avec
Réaliser les travaux préconi- Établir une liste de travaux à
défauts d’entretien ou N/A
sés par le SPANC faire
d’usure
• Fournir un diagnostic de • Attestation fournit par
• Contrôler l’installation si
l’installation de moins de le vendeur ; à défaut,
elle n’existe pas ou si elle a
3 ans contacter le SPANC
En cas de vente plus de 3 ans
• En cas de non-conformité, • Réaliser les travaux (par
• Contrôler les travaux, le
réaliser les travaux dans le vendeur ou l’acheteur
cas échéant
l’année suivant la vente selon les négociations)
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

L’usage
Le terme de « fosse septique » est entré dans le langage courant et désigne
communément la « fosse toutes eaux ».

Se servir d’une fosse septique


La fosse septique est aujourd’hui remplacée par
la fosse toutes eaux, qui reçoit toutes les eaux
de l’habitation. Ce prétraitement est suivi d’un
traitement par filière traditionnelle. Une bonne uti-
lisation et un entretien régulier sont indispensables
pour un bon fonctionnement. Afin de prolonger
la durée de vie du dispositif et d’en diminuer les
coûts de fonctionnement, il est indispensable de
suivre les usages suivants.

La fosse septique et la fosse toutes eaux fonc-


tionnent correctement grâce à une activité
bactérienne qu’il faut maintenir, mais aussi par
la flottabilité des graisses et le dépôt des matières solides, et grâce à un bon
écoulement des eaux traitées vers la filière d’épandage. Il est donc important
de veiller au bon fonctionnement de ces éléments. Pour maintenir l’activité
bactérienne dans la fosse, il faut éviter l’usage excessif d’eau de Javel et de
produits chlorés, ne pas verser d’eau de piscine, utiliser des produits d’entre-
tien ménagers biodégradables sans danger pour les fosses septiques, ne pas
verser d’eau de pluie et ne pas jeter de produits chimiques polluants de types
solvants, peintures ou pesticides. Ces derniers doivent être déposés en déchet-
terie. Enfin, il est recommandé de se servir d’un activateur lors des premiers
mois de fonctionnement, pour enclencher la vie microbienne, mais aussi en cas
d’absence prolongée, suite à une vidange de la fosse et/ou en cas d’utilisation
par les usagers de certains traitements antibiotiques. Il existe des activateurs
dans le commerce, mais on peut aussi utiliser un yaourt périmé.

D’autre part, pour éviter l’encrassage de la fosse et l’obstruction des canalisa-


tions, il convient de ne pas jeter d’huile de friture dans l’évier ou les toilettes,
la quantité de graisse étant trop importante. Une fois refroidie, l’huile de fri-

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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

ture doit être mise avec les déchets ménagers ou en compost. Il en est de
même des matières solides : filtres à café, préservatifs, pansements, etc.
Ceux-ci doivent être jetés avec les déchets ménagers. On déconseille aussi de
se servir d’un broyeur d’évier, car la matière solide se dépose mal lorsqu’elle
est broyée et reste flottante. Il ne faut pas non plus circuler avec un véhicule
sur un dispositif d’assainissement non collectif ; le poids peut endommager la
fosse, mais aussi la filière d’épandage en écrasant les canalisations.

Enfin, un bon entretien permet de conser-


ver un ANC en bon état de fonctionnement.
Pour cela, il est nécessaire de vérifier régu-
lièrement, à travers les différents regards du
dispositif, si l’eau s’écoule correctement. On
contrôle aussi le volume de boues avec un
simple bâton à enfoncer jusqu’au fond de la
fosse. Il est nécessaire de faire vidanger la fosse toutes eaux dès que les boues
atteignent 50 % du volume de la cuve.

Attention : le vidangeur doit être une entreprise agréée par la préfecture ; il est
interdit de procéder à la vidange soi-même.

Problèmes rencontrés
Un mauvais fonctionnement d’une fosse septique ou toutes eaux peut géné-
rer des remontées d’odeur ou une mauvaise évacuation de l’eau.

En fonctionnement normal, une fosse toutes eaux produit des gaz malodo-
rants, normalement évacués par les ventilations primaires et secondaires.
Cependant, en cas de dysfonctionnement, il arrive que de mauvaises odeurs
apparaissent. Si elles proviennent de la maison, il faut d’abord vérifier que la
ventilation primaire est bien présente et n’est pas bouchée : c’est une entrée
d’air en amont du traitement qui évite le désiphonnage de la douche ou des
w.c. et permet le dégazage de la fosse. Il faut ensuite s’assurer qu’il y a bien
des siphons au niveau des équipements domestiques, que ces derniers ne
soient pas vides : cela arrive après une absence prolongée (ou en absence de
ventilation primaire). On vérifie également que les siphons sont en bon état,
ainsi que ceux du lave-linge et du lave-vaisselle.

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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Si les mauvaises odeurs proviennent de


l’extérieur, et que l’installation a moins de
6 mois, la vie microbienne ne s’est peut-être
pas encore bien développée ; on peut alors
ajouter un activateur pour accélérer le pro-
cessus. En cas d’absence de plus de 15 jours,
la cause peut être également un problème au
niveau de la vie microbienne. Si ces odeurs n’apparaissent que lors d’un chan-
gement de temps (arrivée d’une dépression), cela signifie que la fosse dégaze
plus. Ce n’est pas anormal si cela arrive quelques jours par an, mais il est
possible de vérifier le joint entre fosse et regard, puis de poser un filtre anti-
odeurs sur les ventilations du toit.

Attention : en cas de problème, il faudra peut-être vidanger la fosse prématu-


rément. Dans ce cas, il convient de faire appel à un spécialiste. En effet, les gaz
émanant d’une fosse septique peuvent être dangereux.

Synthèse des dysfonctionnements liés aux odeurs

Problèmes
Causes possibles
d’odeurs
• Absence de siphon au niveau des équipements
À l’intérieur du • Absence d’eau dans les siphons
logement • Absence de ventilation primaire et/ou secondaire
• Défaut d’étanchéité du siphon ou de la ventilation
• Absence de ventilation primaire
• Ventilation secondaire mal implantée, mal conçue ou défaillante : dia-
mètre insuffisant, orifice de ventilation trop bas (il doit être au-dessus
du faîtage), extracteur absent, mauvaise étanchéité des raccords ou
Au niveau de
tampons de visites
l’installation
• Démarrage ou ralentissement de l’activité microbienne (à l’installa-
tion ou après une absence prolongée)
• Canalisations trop petites ou bouchées
• Fosse à vidanger ou bac à graisse à vider

Les ouvrages constituant l’installation (fosse, canalisations, regards) peuvent


également être abîmés, ce qui génère des dysfonctionnements.

30
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Ainsi, les traces de corrosion sur les ouvrages en béton sont le plus souvent
dues à une absence ou mauvaise ventilation (à vérifier).

En cas de déformations ou fissures, il faut vérifier si le remblaiement a mal été


effectué, si les ouvrages ne sont pas écrasés par la circulation ou le stationne-
ment, ou encore déformés par les racines de gros arbres.

Cela peut aussi être causé par un oubli de remise en eau après une vidange,
ou encore être dû aux intempéries.

Par ailleurs, une mauvaise évacuation des eaux est également source de dys-
fonctionnements. Elle peut ainsi générer une inondation localisée au niveau
du traitement ou du prétraitement, ou empêcher l’écoulement de l’eau
domestique (éviers, w.c., douche, machine à laver).

Une mauvaise évacuation peut être signalée par un gazon plus vert au-dessus
du traitement secondaire, une terre autour de l’installation imbibée d’eau et/
ou des toilettes, éviers, douches qui refoulent ou se vident lentement.

Ce problème provient soit d’un manque d’entretien, soit d’un sous-dimen-


sionnement, soit d’un écrasement mécanique d’un élément du dispositif.

Les regards ou les tés de visite


permettent souvent un premier
diagnostic. Il convient alors de
vérifier si l’eau s’écoule cor-
rectement entre l’habitation et
la fosse toutes eaux, entre la
fosse et le traitement (regards
de répartition) et au niveau de
l’évacuation de l’eau (regards
de bouclage). Il est aussi utile
de vérifier le dégrilleur à l’entrée et le préfiltre en sortie de la fosse : chargés
de retenir les matières solides, ces deux systèmes peuvent se boucher.

Attention : lorsque l’on ouvre les regards et la fosse, des gaz toxiques sont sus-
ceptibles de se dégager. Après ouverture, il faut donc laisser un temps de déga-
zage et porter une protection appropriée.

31
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Causes d’une mauvaise évacuation du système d’assainissement

Mauvaise évacuation Causes possibles


• Corps étrangers ou dépôt de graisse
• Mauvaise conception : pente insuffisante ou contre-
Colmatage des canalisations
pente, canalisations sous-dimensionnées
• Intrusion de racines (plantations trop proches)
• Nettoyages trop espacés
Colmatage du préfiltre • Défaut d’entretien du préfiltre
• Sous-dimensionnement des canalisations
Colmatage du bac dégraisseur • Ouvrages sous-dimensionnés
ou de la fosse • Vidanges trop espacées
• Mauvais entretien du préfiltre
Dépôt de matière dans le regard • Vidanges trop espacées
de répartition (après fosse et • Sous dimensionnement de la fosse toutes eaux
avant traitement) • Arrivée du réseau pluvial dans l’évacuation des eaux
usées (non-conformité)
Colmatage du regard de
bouclage (dernier regard après Système de traitement colmaté
la filière de traitement)
• Mauvais fonctionnement de la fosse
Colmatage des tuyaux • Sous-dimensionnement
d’épandage • Mauvaise répartition des eaux prétraitées dans la
filière de traitement

Certains dysfonctionnements peuvent être réglés par le propriétaire de l’ins-


tallation, comme le nettoyage du bac à graisse, du dégrilleur ou du préfiltre.
En cas de canalisations bouchées, il est aussi possible d’envoyer de l’eau par
un tuyau d’arrosage. Cependant, la plupart des dysfonctionnements néces-
sitent l’intervention d’une entreprise spécialisée.

Les eaux pluviales


En matière d’assainissement, il faut distinguer les eaux usées des eaux plu-
viales. Ces dernières recouvrent les eaux de toiture et de ruissellement : pluie,
neige et grêlons fondus. Elles sont recueillies par des surfaces de construc-
tions ou naturelles : terrasse, toiture, sol. Leur récupération et canalisation
répondent à différents objectifs, tels que la récupération pour l’arrosage

32
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

du jardin, la dépollution des eaux tombées sur les routes ou les surfaces
bâties (zones industrielles, activités polluantes), et la canalisation des gros
volumes d’eau en cas de fortes pluies ou d’orage pour éviter inondations et
submersions.

Quelle gestion ?
Les eaux de pluie qui tombent sur le toit ou jardin peuvent être rejetées
dans le milieu naturel. Elles ne s’inscrivent pas dans ce cas dans le cadre de
l’assainissement des eaux usées. Elles peuvent être récupérées par le biais
d’installations indépendantes et servir, par exemple, à l’arrosage du jardin ou
au lavage de la voiture. Elles ne peuvent être acheminées dans le réseau d’as-
sainissement individuel. Il est en outre intéressant de prévoir une récupération
et/ou un drainage vers un lieu de rejet (à vérifier auprès du SPANC ou de la
mairie), pour éviter les inondations. En assainissement collectif, les eaux de
pluie peuvent être récupérées pour le jardinage, mais le surplus est soit rejeté
avec les eaux usées (réseau unitaire), soit dans un réseau spécifique (réseau
séparatif).

À noter : les eaux qui tombent sur les routes se chargent en polluants (pneus,
hydrocarbure, huile de moteur). Les gestionnaires de routes les récupèrent pour
les canaliser et les traiter.
Les eaux de toiture sont recueillies par les toits inclinés
ou les toits-terrasses. Elles glissent de la gouttière vers
des cuves enterrées ou hors-sol et peuvent être utilisées
ensuite dans le jardin ou la maison, ou bien être rejetées
en milieu naturel. Les eaux de ruissellement repré-
sentent, elles, l’écoulement d’eau à la surface du sol
provoqué par les averses de pluie, neige ou grêle. Si elles
ne sont pas récupérées, elles peuvent être évacuées,
après infiltration dans le sol, par un drainage de l’eau de
pluie relié à un puisard ou au réseau des eaux pluviales.

Lorsqu’une commune décide de changer son réseau unitaire par un réseau


séparatif, les travaux de raccordement du particulier au nouveau réseau
sont parfois à sa charge. C’est, par exemple, le cas si le marché public ne les

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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

intègre pas aux travaux. Dans tous les cas, les tra-
vaux internes à la propriété privée sont à la charge
exclusive du propriétaire. Le prix varie beaucoup
selon certains paramètres, tels que la réalisation
d’un ou plusieurs branchements, la longueur et la
profondeur du réseau à poser ; au-delà de 1,30 m
de profondeur, l’entreprise a l’obligation d’utiliser
un blindage pour protéger les travailleurs contre
les risques d’éboulement.

Enfin, le rejet dans le réseau des eaux pluviales est une obligation lorsque
celui-ci existe. Dans le cas contraire, le propriétaire doit demander son auto-
risation au propriétaire de l’endroit visé. Par exemple, si un particulier veut
rejeter ses eaux pluviales dans le fossé communal, il doit demander l’autori-
sation au maire, qui prendra l’avis du service de la police des eaux, fonction
exercée dans certains départements par l’ancienne DDAF.

Réseau unitaire ou séparatif


L’objectif de la récupération et de l’évacuation des eaux de pluie est d’évi-
ter le ruissellement sur la chaussée et les inondations. Il existe deux types de
réseau d’eau de pluie : unitaire ou séparatif. Les réseaux des eaux unitaires
sont ceux par lesquels transitent les eaux usées et pluviales. Celles-ci sont ensuite
redirigées vers la station d’épuration. La quantité d’eau de pluie étant par nature
très variable, ces derniers sont souvent de grandes dimensions. Par ailleurs, l’eau
de pluie se souille en contact avec les eaux usées, ce qui oblige à traiter une
quantité plus importante d’eau en station. Mais aujourd’hui, de plus en plus de
communes ou d’EPCI ont des programmes de mise en séparation des réseaux.
Les travaux consistent à poser une conduite dédiée aux eaux usées à côté de
la conduite unitaire, qui devient alors la conduite des eaux pluviales. Les eaux
usées sont alors redirigées vers la station d’épuration du réseau, et les eaux
pluviales sont rejetées dans la nature. Cette solution évite de surdimensionner
une station d’épuration.

À noter : les particuliers dont les réseaux internes sont bien séparés doivent
effectuer les travaux de branchement aux réseaux publics.

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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Par ailleurs, le déversoir d’orage est un ouvrage public important dans le


fonctionnement d’un réseau unitaire d’eaux pluviales. C’est une perfora-
tion située dans la conduite, qui permet à l’eau, quand elle atteint un certain
niveau, de transiter par une autre conduite directement reliée au milieu natu-
rel. Son principe est simple : lors d’un événement pluvieux, le niveau d’eau
dans le réseau augmente rapidement. Cette eau, très chargée en pollution
(appelée « premier flot »), transite dans la conduite d’assainissement. Au
bout de quelques minutes, ou quelques heures selon l’intensité de la pluie, le
niveau continue à monter. Cette eau est quasiment de l’eau claire et n’a donc
pas besoin d’être traitée : elle peut être rejetée par une conduite directement
reliée au milieu naturel.

Déversoir d’orage

Cas par temps sec


Conduite du
déversoir d’orage Conduite
t
Sens d’écoulemen unitaire

Hauteur d’eau
par temps sec

Cas par temps de pluie


Conduite du
déversoir d’orage Conduite
t
Sens d’écoulemen unitaire

Hauteur d’eau max


correspondant au débit max
par temps sec

Récupération des eaux de pluie


Les eaux de pluie ne sont pas prises en charge par le système d’assainisse-
ment des eaux usées, qui ne ferait que les diluer ; elles doivent donc faire
l’objet d’un réseau à part. Il est possible de récupérer l’eau de pluie qui
s’écoule du toit pour la filtrer et l’utiliser dans son jardin (arrosage, lavage

35
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

de la terrasse ou voiture, remplissage d’appoint pour la piscine) ou son


habitation (utilisation sanitaire dans les w.c. uniquement, et lave-linge, à
condition d’une filtration performante). L’eau de pluie ne doit pas être uti-
lisée pour une consommation alimentaire (boisson, eau de cuisson). En cas
d’usage à l’intérieur de la maison, les robinets d’accès doivent être identifiés
« eaux de pluie » et « eau non potable ».

À noter : il est interdit d’utiliser des robinets d’eaux de pluie dans des pièces où
se trouvent des robinets d’eaux potables.
Récupérer l’eau de pluie permet de faire des économies d’eau importantes :
avec un toit de 100 m², il est possible de récupérer entre 3 000 et 60 000 l
par an, selon le taux de pluviométrie de la région. Cette récupération se fait
au moyen d’une cuve hors-sol ou enterrée, d’un volume de 500 à 15 000 l.

Fonctionnement du récupérateur d’eau de pluie

Le crédit d’impôt pour le matériel de récupération d’eau a été supprimé


en 2014. Cependant, il est possible de bénéficier d’une TVA à 10 %, ainsi que
de certaines aides communales ou d’agglomération (voir en mairie).

36
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

En cas d’utilisation de l’eau de pluie dans le logement, il est toutefois obliga-


toire de faire vérifier tous les 6 mois la propreté des équipements, la présence
d’étiquette (« eau non potable ») et l’absence de connexion avec le réseau
d’eau potable ; mais aussi d’effectuer annuellement certaines tâches : nettoyage
des filtres plantés, vidange, nettoyage et désinfection de la cuve de stockage,
vérification des vannes et robinets. Un agent des services des eaux peut éven-
tuellement procéder à un contrôle. Attention, car l’utilisation des eaux de
pluie en usage extérieur (jardin, nettoyage de véhicule) ne rentre pas dans ces
mesures. Il faut aussi vérifier simplement que la cuve ou le réservoir sont propres
et non obturés. L’eau de pluie peut également être récupérée dans le sol (grâce à
un drainage du terrain) et évacuée pour éviter les infiltrations d’eau.

Drainage
Le drainage d’un terrain permet de maîtriser les problèmes d’infiltrations
d’eau. On place ce système au pied des fondations d’un bâtiment, de
manière à limiter l’humidité pouvant endommager le ciment ou la dalle de
béton. Cette installation consiste à évacuer l’eau présente en excès dans
le sol, au moyen de tuyaux enterrés et percés en partie supérieure pour
recueillir l’eau.

Le drainage

37
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Les murs des maisons peuvent quant à eux être isolés par un géotextile ou
une membrane afin de canaliser l’eau vers les drains. L’eau recueillie est
ensuite évacuée par un puisard si l’on souhaite une infiltration à la parcelle,
ou, plus traditionnellement, vers le réseau des eaux pluviales. L’utilisation de
drains est particulièrement recommandée pour les terrains en pente ou de
nature argileuse et sableuse. Le principe est simple : les eaux de pluie sont
conduites en sous-sol, à travers des tuyaux (les drains), vers une fosse de
contenance ; ces tuyaux de 100 à 160 mm de diamètre sont recouverts d’un
feutre géotextile ou de pierres. Le drain est généralement placé le long d’un
mur de fondations.

Principe du drainage

Drain type drain


routier
100 à 160
Mur

Branché au réseau
d’eau pluvial

Feutre géotextile Galets ou cailloux roulés

À noter : un drain peut aussi être placé à d’autres endroits du terrain qui posent
problème (poche de sol étanche, par exemple). L’objectif est d’éviter la stagna-
tion de l’eau à certains endroits.

Puisard
Le puisard permet de récupérer l’eau de pluie et de réaliser un drainage du
sol. Il est constitué d’un puits (vertical ou incliné) rempli de cailloux et non
étanche dans sa partie inférieure. Il draine ainsi l’eau de pluie vers une par-
tie du sol qui peut l’absorber, mais il n’a aucune capacité d’épuration : il est
interdit d’y verser des eaux usées, grises ou noires. Le puisard permet d’éviter

38
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

les infiltrations d’eau dans le sol, souvent responsables de la dégradation des


dalles de béton ou du ciment d’un bâtiment. Il sert à canaliser des volumes
moyens et faibles d’eau au bas de terrains en pente et vient compléter le
drainage d’un terrain. On l’utilise couramment pour acheminer les eaux de
surface vers un fossé ou pour récupérer l’eau à la tête des terrasses. Elle est
ensuite absorbée dans la pelouse ou sur une plate-bande.

À noter : le puisard est une solution pour évacuer l’eau de pluie en l’absence
de fossés ou canaux d’évacuation.
Il existe en outre deux types de puisards :
vertical et incliné. Le puisard vertical, avec
une sortie d’évacuation, est composé d’un
tuyau vertical (généralement en béton,
acier ou plastique), et parfois d’un tuyau
horizontal posé à l’extrémité inférieure
du tuyau vertical pour drainer les eaux.
Le puisard incliné ne présente quant à
lui qu’un tuyau incliné dont la longueur détermine la capacité, mais qui reste
moindre comparée à celle du puisard vertical. Son usage est à réserver aux
terrains à dénivellations faibles, pour canaliser les débits faibles ou moyens.
Des cailloux ou graviers sont disposés à l’intérieur de ces buses étanches.

À noter : l’encombrement d’un puisard est faible, environ 1 m de diamètre.


Quelques précautions garantissent le bon fonctionnement du puisard.
D’abord, l’eau versée ne doit pas contenir de déchets solides ou d’impure-
tés sous peine de se colmater. ; on peut l’équiper d’une grille pour retenir ces
déchets. Le puisard doit aussi être situé à au moins 30 m d’un puits ou d’un
captage d’eau, et le sol doit en outre être suffisamment perméable. Enfin, il
ne faut pas installer de puisard en cas de nappe phréatique proche du sol.

39
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

AA Pour aller plus loin


Astuces

L’assainissement semi-collectif : pour les hameaux et l’habitat dispersé


Toutes les communes doivent réaliser un zonage d’assainissement pour délimiter
les parties de leur territoire où sera réalisé un assainissement collectif, et celles
où l’assainissement sera non collectif. Une fois ce zonage arrêté, la commune
doit construire un réseau de collecte des eaux usées et une station de traitement
pour les habitations situées en zone d’assainissement collectif.
Pour les autres, c’est aux usagers de s’équiper d’une installation aux normes.
Toutefois, il est également possible de réaliser un assainissement semi-collectif.
Dans ce cas, un réseau de collecte est construit pour un hameau éloigné, et il
achemine les eaux usées vers une station de traitement destinée à ne traiter que
les eaux de cette localité.
Pour réaliser ce dispositif intermédiaire, et ce, dès le stade du zonage, la commune
peut solliciter l’aide des Services d’assistance technique aux stations d’épuration
(SATESE), qui sont présents dans la plupart des départements.
L’assistance technique du SATESE est accessible pour les communes rurales, dont
le potentiel financier est inférieur à 1,3 fois le potentiel financier moyen par
habitant des communes de moins de 5 000 habitants ; elles en bénéficieront en
passant une convention avec le département.
Le service de police de l’eau de la Direction départementale des Territoires (DDT)
peut également assister les communes pour leurs décisions concernant l’assai-
nissement, notamment en indiquant les niveaux de traitement des eaux usées
requis au regard des enjeux écologiques du milieu récepteur.

Les VRD, qu’est-ce que c’est ?


Les VRD, pour « Voirie et Réseau Divers », désignent la réalisation des voies
d’accès, ainsi que la mise en œuvre des réseaux d’alimentation en eau, en élec-
tricité et en télécommunication. Ils concernent aussi la construction et l’entretien
des réseaux d’évacuation d’eau de pluie ou d’eaux usées. Ce sont donc eux qui
permettent à un terrain de recevoir une construction. Ils servent aussi à l’embellis-

40
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

sement d’un environnement urbain ou rural lors de travaux d’enfouissement des


réseaux, de pavage des rues ou de réfection des trottoirs. Comme ils dépendent
de l’aménagement prévu et des besoins de la population, ils sont différents sui-
vant que l’on projette de construire un lotissement, une zone commerciale ou
industrielle, ou encore un espace public.
Parmi les ouvrages réalisés dans le cadre de travaux de VRD, indispensables dans
l’édification d’une construction, on peut d’abord citer le terrassement, qui est
l’étape primordiale permettant de préparer le terrain sur lequel est projetée la
construction d’un bâtiment d’habitation, industriel, commercial ou d’un ouvrage
d’art (ponts, route...). L’entreprise, qui a en charge les travaux de terrassement,
réalise des fouilles, des déblais, des remblais, des talutages et des décapages.
Cela concerne ensuite les travaux de voirie, qui consistent à réaliser des voies de
circulation et des aires de stationnement : les routes, les chemins, les trottoirs, les
voies piétonnes, les parkings permettent l’accès ou le stationnement à proximité
des constructions. Ces ouvrages sont essentiels à la circulation des populations.
Les VRD incluent également les réseaux d’assainissement, soit les réseaux d’éva-
cuation des eaux usées et vannes, qui sont ensuite dirigées vers une station
d’épuration pour être traitées et éviter tout risque environnemental de pollu-
tion. Cet assainissement peut être collectif ou autonome dans le cas des zones
peu urbanisées. Un réseau d’assainissement sert également à la récupération des
eaux de pluie, qui sont généralement transférées vers le milieu naturel.
Les VRD prennent aussi en charge les réseaux divers, c’est-à-dire l’alimentation en
eau potable, le réseau de distribution électrique et de gaz, les télécommunications,
et plus généralement, tout ce qui correspond aux besoins spécifiques des popu-
lations. Enfin, dans les VRD, on trouve d’autres ouvrages, que l’on peut désigner
comme des ouvrages annexes. Ainsi certains travaux de maçonnerie comme des
murs de soutènement et des murets sont réalisés dans le cadre de travaux de VRD.
Par ailleurs, les travaux de VRD sont soumis à des réglementations et à des
normes, issues de lois, décrets ou arrêtés qui traitent de santé ou de sécurité pour
l’usager. C’est le cas de la réglementation parasismique pour le bâtiment, dont
l’objectif est la protection des personnes et des vies humaines. Pour les travaux
de VRD, des lois de protection de l’environnement ou la loi sur l’eau sont appli-
cables en fonction des travaux engagés. Des normes, comme la NF P 03-001
relative aux marchés privés, s’appliquent également. Elles portent essentiellement
sur des règles de construction comme le dimensionnement ou la justification des
ouvrages et les dispositions constructives.

41
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

En résumé, les VRD désignent tous les travaux de canalisation, d’évacuation,


d’aménagement et de circulation se situant autour de constructions ou d’ou-
vrages et permettant de viabiliser un terrain à construire.

Questions / réponses de pro

Absence d’assainissement et qualité de l’eau d’un puits


Une maison rejette ses eaux usées sans assainissement (le propriétaire ne semble
pas y accorder d’importance). Or, le réseau d’eau potable est approvisionné par
un puits. Quels sont les risques sanitaires (consommation humaine et animale) ?
Question de C’cil

ΔΔ Réponse d’Argile
Le rejet d’eaux usées non traitées (et parfois aussi traitées) peut avoir une
influence sur les eaux potables captées à proximité. Cela dépend de la rela-
tion entre le rejet et le captage (profondeur de la nappe captée, sens de
circulation de la nappe, ruissellement de surface, puits ou captage de source
en surface, etc.), mais aussi de la qualité de l’épuration.
Même en sortie d’épuration, les eaux ne sont pas du tout potables. La régle-
mentation impose une distance de 35 m, sauf preuve de l’innocuité entre
un assainissement et son rejet et tout captage ou forage déclaré destiné à
l’alimentation en eau potable. La réglementation interdit également tout
rejet d’eaux usées non traitées dans le milieu naturel, même sans captage
de l’eau potable.
Les conséquences d’une pollution directe d’eau potable par des eaux usées
peuvent provoquer des infections très graves. Mais le captage doit égale-
ment avoir été déclaré, ce qui est rarement le cas.

Diagnostic d’assainissement
La maison que je veux acheter est dans un village où il y a un tout-à-l’égout,
mais nous ne savons pas si la maison est raccordée. La mairie, le propriétaire et
la notaire ne peuvent pas nous le dire.
Pouvons-nous exiger un diagnostic d’assainissement ?
Question de Cotone

42
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

ΔΔ Réponse de Fred
Dans le cadre d’un achat, il est primordial de la part du vendeur de jus-
tifier la présence et la bonne conformité d’un raccordement au réseau
d’assainissement collectif. Lors de toute vente, le notaire doit en informer
l’acquéreur, ainsi que des conséquences qui pourraient résulter d’un sys-
tème non conforme.
Ce diagnostic est obligatoire dans le cas de l’assainissement collectif. Cette
obligation découle du fait de justifier du branchement effectif de l’immeuble
au réseau et du règlement d’assainissement collectif de la collectivité com-
pétente en la matière, qui s’appuie souvent sur le Code de la santé publique.
Concernant l’assainissement autonome, la loi Grenelle 2 a anticipé l’entrée
en vigueur de ce diagnostic d’assainissement non collectif au 1er janvier
2011. Si le contrôle ANC est daté de plus de 3 ans ou inexistant, sa réalisa-
tion est à la charge du vendeur. Il est à fournir au moment de la signature
de l’acte de vente et seules les collectivités sont compétentes pour délivrer
ce document. En cas de non-conformité de l’ANC, lors de la signature de
l’acte authentique de vente, l’acquéreur fait procéder aux travaux de mise
en conformité dans un délai de 1 an après l’acte de vente.

Raccordement au réseau d’assainissement


Notre hameau n’est pas relié au réseau d’assainissement. La mairie, dans le cadre
du SPANC, nous demande 8 000 € pour nous connecter. Sont-ils dans leur droit ?
Existe-t-il des aides ?
Question de Ded

ΔΔ Réponse d’Assaini’Sol
Je crois comprendre que votre hameau n’est pas desservi par l’assainissement
collectif. S’ils vous demandent 8 000 € pour payer la mise en place du réseau
collectif, c’est illégal ; c’est à eux de financer ce projet (avec les aides de la
région, du service des eaux, des agences de l’eau…), et vous ne devez payer
que le raccordement, qui coûte en général autour de 1 000 €. En revanche, si
c’est vous qui demandez à être raccordé, alors qu’il n’y a pas de réseau. Dans
ce cas, ce raccordement vous incombe et, en effet, ça coûte très cher. Si cela
concerne l’assainissement non collectif, vous seul devez financer votre ANC ;
c’est à vous de faire réaliser des devis par des terrassiers, et non à la mairie de
facturer, sauf s’ils réalisent un assainissement commun à plusieurs ­habitations

43
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

pour des problèmes de place, par exemple, et que ce sont eux qui prennent
en charge les travaux (ils divisent alors le tarif par le nombre d’habitations
raccordées), mais dans ce cas, vous avez dû donner votre accord.

Filtre à sable
Peut-on positionner une roulotte sur pneus au-dessus d’un filtre à sable ?
Question de Grégoire

ΔΔ Réponse d’Atlantik Environnement


Ne mettez en aucun cas votre roulotte sur votre filtre à sable. Cela entraî-
nera un risque d’écrasement des tuyaux de dispersion et un tassement du
filtre. En effet, le poids de votre roulotte est réparti sur la surface de contact
des pneus.
ΔΔ Réponse d’Argile
Mettez votre roulotte sur des madriers qui répartiront la masse sur une
grande surface (pour une roulotte de 800 kg, 400 kg par roues, répartis sur
des madriers de 4 × 0,30 m, soit 1,2 m² : pression au sol de 27 g/cm²). Le
poids n’est pas un vrai problème, mais les eaux de pluie ne seront plus bien
réparties.

Usage intermittent
Je suis propriétaire d’une résidence secondaire où je ne vais plus beaucoup (envi-
ron 3 semaines par an). Il y a actuellement une fosse septique, dont les effluents
s’écoulent dans le réseau des eaux de pluie du village. On me demande une mise
aux normes et on me propose une micro-station (je ne possède que très peu de
terrain). Par ailleurs, j’entends dire que ces micro-stations fonctionnent très mal
si elles ne sont pas utilisées en continu. Que me conseillez-vous ?
Question de LeLascar

ΔΔ Réponse de Pirrotta Terrassement


Pour un usage comme le vôtre, je resterais en fosse toutes eaux, car cela
est vrai, une station doit travailler régulièrement. Faites appel à un géo-
logue proche de chez vous qui vous fera une étude de faisabilité complète.
Actuellement, une seule station est agréée, mais pas pour seulement
3 semaines par an.

44
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

ΔΔ Réponse de Fabrice Dupuis


Pour un usage en intermittent, mieux vaut une fosse toutes eaux. Si vous
manquez de place pour le traitement, vous pouvez utiliser une filière com-
pacte à massif ou un filtre à coco.

Fosse compacte et surface légale


J’ai l’intention d’acquérir un terrain de 1 000 m² où il n’y a pas de tout-à-l’égout.
L’organisme qui s’occupe de l’assainissement dans ma ville me refuse une fosse
septique parce que la surface doit être au moins de 1 500 m². Je lui propose
donc une solution de fosse compacte, mais il refuse aussi. Est-ce légal ? Faut-il,
là aussi, une surface minimale ?
Question d’Arnaud

ΔΔ Réponse d’Argile
Si la surface minimale du terrain doit atteindre 1 500 m² pour la mise en
place d’un assainissement autonome, quel qu’il soit (fosse et épandage,
filtre, micro-station, etc.), c’est que votre parcelle n’est pas constructible
(la surface minimale était souvent imposée par le document d’urbanisme
de la commune). Si votre terrain est constructible avec sa surface minimale
réglementaire, ce n’est pas à eux de refuser un assainissement conforme à
la réglementation et, bien sûr, au type de terrain. Si c’est le technicien du
SPANC qui estime que, pour un épandage, la surface minimale de votre
parcelle doit dépasser 1 500 m², il doit le prouver et donc faire le travail
du bureau d’études. À défaut, c’est de l’abus. Voyez le maire de la com-
mune. Les systèmes d’assainissement doivent être adaptés au type de sol et
à la surface disponible. 1 000 m², ce n’est pas immense, mais avec un sol
perméable et une maison de 5 à 6 pièces principales, c’est souvent tech-
niquement suffisant. En fonction du type de sol, vous avez le choix entre
un filtre à sable, une micro-station d’épuration ou un autre système agréé.
Attention, en sortie d’une micro-station, vous devez infiltrer ou rejeter l’eau
traitée quelque part.
En résumé, si votre terrain n’a pas la surface minimale réglementaire dans
le document d’urbanisme de la commune, c’est qu’il n’est pas constructible.
Sinon, le système d’assainissement doit être conforme à la réglementation et
permettre l’assainissement et l’infiltration des eaux sur votre parcelle. C’est
à vous de proposer le système le plus adapté. Le technicien doit s­ eulement

45
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

vérifier que ce dernier est réglementaire et qu’il est possible de le mettre en


place sur la parcelle (surface disponible, entre autres). Une étude de sol et
d’assainissement par un géologue spécialisé (pédologue) est souvent une
bonne solution.

Pollution organique
Comment est calculée la charge de pollution organique ? Au-delà de 120 kg/j,
la commune est-elle tenue de prévoir un tout-à-l’égout collectif ?
Question de Chocho

ΔΔ Réponse d’Assaini-Somme Conseil


La pollution est calculée en fonction du nombre d’équivalents-habitants.
Un EH rejette environ 150 l d’eau par jour dans le réseau. Pour chaque
EH, on estime la quantité de pollution organique à 200 g/j (DBO5 et DCO
comprise). Le réseau de tout-à-l’égout n’est pas qu’une question de volume
ou masse de pollution organique, mais est aussi fonction des contraintes
environnementales (topographie des terrains, habitat dispersé, etc.).

Assainissement sans servitude


Nous avons acheté une maison avec une non-conformité d’assainissement. Nous
avons fait revenir Veolia afin de vérifier cette non-conformité et il s’est avéré que
le premier contrôle était erroné.
Nous avons bien un tout-à-l’égout, mais il passe à travers un terrain qui est en
vente. Ce terrain est issu de notre parcelle qui a été divisée par les anciens pro-
priétaires. Les anciens propriétaires (et propriétaires du terrain en vente) refusent
de nous accorder une servitude et demandent le déplacement de ce dernier. En
ont-ils le droit ?
Question de Mariediego

ΔΔ Réponse de Harno
Dans votre situation, l’écoulement des eaux usées est une servitude discon-
tinue non apparente qui ne peut s’établir que par titre (art. 691 du Code
civil), donc chez un notaire. Les anciens propriétaires (comme les nouveaux)
ne peuvent vous refuser cette servitude existante dès lors qu’ils étaient dans
l’obligation de la mentionner dans l’acte de vente.

46
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Une servitude de réseau n’est pas un accord verbal, qui peut être accordée
au bon vouloir de certains. C’est un acte juridique soumis à la loi devant
être notifié devant notaire (en ce qui vous concerne). Notifiez auprès du
notaire la servitude existante afin de vous mettre en conformité. Et cela,
en dépit de ce que peuvent penser les anciens propriétaires. Avant division
de la parcelle, la maison que vous avez achetée était raccordée au tout-
à-l’égout (devis + contrôle). C’est lors de la division de la parcelle que la
servitude aurait dû être mentionnée. Aujourd’hui, cette servitude existe,
à vous de la faire exister sur l’acte de propriété via votre notaire ou, s’il le
faut, un avocat.

Renouvellement d’une fosse toutes eaux


Je dois changer ma fosse qui n’est plus aux normes en termes de volume. Dois-je
faire réaliser une étude du terrain comme pour une construction neuve ?
Question de Vall

ΔΔ Réponse d’Assainissement & Environnement de la Baie


Une étude de sol n’est normalement pas obligatoire ; ce qui l’est, en
revanche, c’est l’accord du SPANC. Tout dépend maintenant de ce que vous
réclame ce dernier.
ΔΔ Réponse des Chouchous d’Ésa
Il est préférable de faire une analyse de votre terrain et de regarder s’il ne
serait pas mieux de mettre en place une micro-station d’épuration. Voyez
les obligations de votre mairie ou de votre communauté de communes.
L’étude de sol est maintenant réclamée à chaque fois par le SPANC, ainsi
que le type de produit que vous désirez mettre en place. Vérifiez bien que le
produit que vous allez poser a les agréments en vigueur et correspond à l’EH
(équivalent-habitant) ; voyez l’article R111-1 du Code de la construction et
de l’habitation.

Contrôle de conformité
Ma commune m’impose un contrôle de conformité dans ma maison neuve. Le
raccordement au tout-à-l’égout a été fait en 2006. On nous laisse 15 jours pour
prendre rendez-vous avec un technicien et on nous demande 200 €. Est-ce légal ?
Question de Tita2401

47
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

ΔΔ Réponse de Didier
Le gestionnaire ou syndic qui s’occupe de la gestion de l’eau et de son traite-
ment est en droit de s’assurer de la conformité de l’installation des usagers.
En fait, une attention particulière est apportée à ce niveau afin de garan-
tir le dimensionnement des réseaux et des stations en termes de volume.
L’intérêt est de valider, entre autres, que les eaux de pluie, de ruissellement
ou provenant d’une autre source que l’adduction de l’abonné (puits, source,
étang, etc.) ne finissent au tout-à-l’égout.
Le contrôle est obligatoire avec une obligation de mise en conformité
accompagnée de pénalités éventuelles si la mise en évidence d’une inten-
tion volontaire de rejet sur le réseau de tout-à-l’égout est démontrée.
Le test est fiable, simple et incontournable, puisqu’il est réalisé à partir
d’ultrasons et/ou de fumigènes qui mettent en évidence des raccordements
avec les dalles et siphons de l’habitation.
Ils sont donc dans leur droit et vous ne pouvez vous y soustraire ; tôt ou
tard, vous aurez obligation de vous soumettre à ce contrôle.
J’ai moi-même dû faire ce genre de contrôle suite à une dénonciation. La
société a déplacé deux experts avec des moyens sophistiqués de contrôle
sur l’ensemble de mon parc immobilier.
Je n’ai rien payé. En clair, adressez-leur une lettre AR pour répondre favora-
blement à leur demande en précisant bien que ce contrôle reste uniquement
à la charge du requérant. Attention, la note peut être élevée, en plus des
travaux de remise en conformité, bien sûr.

Certificat d’assainissement non collectif


Lorsque les travaux d’assainissement sont terminés, combien de temps doit-on
attendre avant de recevoir le certificat de conformité ? Cela fait un mois et nous
n’avons rien reçu.
Question de Fredo

ΔΔ Réponse de Delphin-France
Le certificat est généralement envoyé une semaine après l’installation. Vous
avez la possibilité de téléphoner au service qui s’occupe de l’assainissement
de votre secteur, ils vous diront si votre dossier a bien été fait dans les règles.

48
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

ΔΔ Réponse d’Argile
Si votre installation a bien été contrôlée par le SPANC à la fin des travaux,
il faut moins de 8 jours pour signer et envoyer le certificat de conformité.
Appelez vite le SPANC (ou votre mairie) et votre entrepreneur pour vérifier
que tout a bien été fait.

Critères de non-conformité d’une installation


Quels sont les critères de non-conformité pour les assainissements datant d’avant
les arrêtés de 2012 ? Mon diagnostic a été établi en 2011.
Question de Kin85

ΔΔ Réponse d’Assaini’Sol
Le diagnostic est un « contrôle » effectué sur des assainissements existants.
Il a pour but de vérifier que l’assainissement est conforme aux normes de
l’année de mise en service et qu’il fonctionne correctement.
En aucun cas il n’est nécessaire de répondre aux exigences réglementaires
actuelles, sinon tous les assainissements seraient à refaire, ou presque.
En revanche, si vous parlez du contrôle effectué sur des assainissements
neufs, votre diagnostic datant de 2011, vous n’avez pas à vous préoccuper
des arrêtés de 2012. 
ΔΔ Réponse d’Argile
Regardez l’arrêté du 27 avril 2012, il précise ce qui est « légalement » consi-
déré comme une pollution avérée et un risque sanitaire, quelle que soit la
date de l’installation.
Rassurez-vous, de très nombreux assainissements déclarés « non conformes »
par certains SPANC sont conformes au regard de cet arrêté, qui est appli-
cable pour tous les assainissements non collectifs.
Comparez la justification de « non-conformité » (si elle existe) avec les cas
légaux listés.
De nombreux assainissements, sans être parfaits, bien sûr, ne peuvent plus
être déclarés non conformes.
Mais attention, certains assainissements non conformes, assez rares, sont de
véritables sources de pollutions ou nuisances.

49
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Achat immo et assainissement


Nous achetons une maison ancienne pour laquelle le vendeur certifie qu’elle
est raccordée au réseau d’assainissement. Des canalisations passent en effet au
sous-sol, la rue est très proche de la maison et il s’agit d’une grande commune.
Or, après demande du notaire, un courrier de la mairie nous informe que la
maison ne semble pas raccordée et nous conseille vivement de faire réaliser un
diagnostic des réseaux.
Que faire ?
Question de Martine94

ΔΔ Réponse d’Éco-Logis Diagnostics


Dans tous les cas, lors d’une vente, un certificat d’assainissement vous sera
demandé par le notaire. Donc, le propriétaire actuel doit faire vérifier le bon
raccordement de ses canalisations au réseau collectif et doit pouvoir vous
fournir ensuite un certificat, soit délivré par la commune, soit par le distri-
buteur d’eau potable, soit par un professionnel.
Dans le cas où le réseau ne serait pas raccordé, les travaux sont à la charge
du propriétaire et il est dans l’obligation de les réaliser. À noter que le dia-
gnostic ne concerne que les habitations en réseau non collectif.
ΔΔ Réponse de FB Diagconseil Immo
Le diagnostic d’assainissement non collectif est à la charge du vendeur. Il
faut vous adresser à la mairie ou à la communauté de communes afin de
connaître qui est en charge de ce diagnostic. Si ce prestataire est en place, lui
seul pourra le réaliser. Ensuite, il faut savoir si un réseau collectif d’assainis-
sement est en place. Si oui, vous serez dans l’obligation de vous y raccorder.
ΔΔ Réponse d’ADI – Anjou Diagnostic Immobilier
Seul le diagnostic d’assainissement non collectif fait l’objet d’une obligation
nationale.
Certaines communes ont toutefois sorti des arrêtés obligeant la réalisation
du contrôle d’assainissement (collectif ou non) pour toute transaction.
En ce qui vous concerne, et compte tenu du doute important, demandez
au vendeur de faire réaliser (à ses frais) le diagnostic de l’installation. Le
propriétaire a l’obligation de se raccorder au réseau collectif dans les 2 ans,
mais encore faut-il que l’installation soit conforme.

50
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?

Si vous signez et acceptez de prendre la maison en l’état, les travaux de


raccordement ou mise en conformité ultérieurs seront intégralement à votre
charge. Si l’anomalie est précisée avant la transaction, les frais seront à la
charge du vendeur ou négociables.

Servitude des eaux usées


J’ai acheté un terrain avec une servitude pour les eaux usées du voisin de la par-
celle du dessus, visible sur l’acte notarié et le plan du permis de construire. Les
travaux sur cette servitude ont été réalisés il y a 6 mois.
Aujourd’hui, notre terrassier me fait remarquer que les tuyaux du voisin (dans la
servitude) ne sont pas au bon endroit (erreur de 3,40 m), et que cela va le gêner
pour le terrassement parce qu’ils se trouvent trop près de la maison. Que suis-je
en droit d’exiger de la part de mes voisins ?
Question de PG6682

ΔΔ Réponse de Pirrotta Terrassement


Le voisin doit mettre ses canalisations sur la servitude et non à 3,40 m de
celle-ci. Si vraiment cela lui pose problème au niveau du fil d’eau gravitaire,
il ne lui reste plus qu’à installer une pompe de relevage, mais cela reste son
problème.
ΔΔ Réponse de Mikewhite
Il faut penser à l’avenir de vos relations de voisinage qui, d’emblée, vont
mal aller. Pour autant, si vous souhaitez être rassuré pour l’étanchéité, vous
pouvez lui demander d’installer un gainage sur le tuyau, c’est-à-dire un
deuxième tuyau autour du premier avec un essai d’étanchéité. Il ne pourra
pas dire que vous n’avez pas essayé de trouver une solution au problème.

51
II.
L’assainissement individuel

Il existe deux types d’assainissement


pour les particuliers : l’assainissement
collectif (tout-à-l’égout) et l’assai-
nissement individuel. L’application
de l’un ou l’autre système dépend
du zonage appliqué à la parcelle. La
plupart des habitations sont raccor-
dées au réseau public de collecte des
eaux usées ; celles qui ne le sont pas
ont l’obligation de traiter sur place
leurs eaux usées, avant de les rejeter dans le milieu naturel. Elles doivent donc
s’équiper d’une installation individuelle de traitement des eaux domestiques,
aussi appelée assainissement non collectif (ANC) ou autonome. Les installa-
tions d’ANC effectuent la collecte, le prétraitement, l’épuration et le rejet des
eaux usées par infiltration dans le sol ou par exutoire dans un cours d’eau.

On observe trois étapes dans le fonctionnement d’un dispositif d’assainis-


sement individuel : le prétraitement, le traitement et l’évacuation. Avec le
prétraitement, il s’agit d’éliminer les particules, matières solides ou graisses,

52
II. L’assainissement individuel

des eaux usées collectées. Pour cela, les eaux passent dans la fosse toutes
eaux et éventuellement un bac à graisse ; elles doivent ensuite faire l’objet
d’un traitement. L’élimination de la pollution restante est assurée par l’action
des micro-organismes contenus dans le sol ou dans un lit filtrant constitué
de sable ou de zéolithe. La fosse toutes eaux doit ensuite être complétée par
un dispositif de traitement réglementaire : filtre à sable, lit d’épandage, filtre
compact. Certaines installations assurent le prétraitement et le traitement en
même temps, comme les micro-stations. Une fois traitées, les eaux peuvent
être dispersées dans le sous-sol en place au niveau de la parcelle (si sa per-
méabilité est comprise entre 10 et 500 mm/h), réutilisées pour l’irrigation
souterraine des végétaux non destinés à la consommation humaine (sous
réserve d’absence de stagnation en surface ou de ruissellement des eaux trai-
tées), ou évacuées par puits d’infiltration autorisé par la commune sur la base
d’une étude hydrogéologique.
On distingue en outre deux catégories de dispositifs d’assainissement indi-
viduel : les filières traditionnelles, qui utilisent le sol en place ou un sol
reconstitué, et les filières agréées, plus récentes, autorisées par agrément
ministériel.

Fonctionnement de l’assainissement
individuel en filière traditionnelle

53
II. L’assainissement individuel

Le prétraitement
Avant toute mise en place d’un système d’assainissement non collectif, il faut
prendre contact avec le SPANC du lieu de l’habitation, qui déterminera si le
dispositif est adapté.

Fosse toutes eaux


Le prétraitement (ou traitement primaire)
est assuré par une fosse toutes eaux, ou
une fosse septique dans le cas d’installations
anciennes. Cette dernière peut être complétée
par un préfiltre et/ou un bac à graisse. Leur
objectif est double : décanter les matières
en suspension et diluer la pollution. La plus
répandue aujourd’hui et la seule que l’on
puisse installer, la fosse toutes eaux permet de
collecter l’ensemble des eaux usées dans un
même bac. La fosse septique, elle, ne reçoit
que les eaux-vannes, elle équipe encore de
nombreuses maisons, mais ne peut plus être
installée.

La fosse toutes eaux est une cuve étanche


qui retient les matières solides qui tombent au fond et forment les boues,
ainsi que les graisses qui flottent en surface. Elle permet la liquéfaction des
matières polluantes grâce à l’action de bactéries anaérobies (sans oxygène)
et est équipée d’une ventilation qui évacue les gaz issus de la fermentation
anaérobie. Le bac à graisse, situé en aval de la fosse pour retenir les graisses,
est nécessaire si la longueur entre l’habitation et le dispositif est supérieure à
10 m. Souvent intégré à la fosse, le préfiltre retient les matières solides ; il est
parfois placé entre la fosse et l’épandage. Le dégrilleur situé à l’entrée de la
fosse empêche, quant à lui, les gros déchets solides d’y entrer.

À noter : les micro-stations d’épuration et les filtres plantés effectuent à la fois


traitement et prétraitement. Les toilettes sèches modifient le prétraitement en
enlevant la partie eaux noires.

54
II. L’assainissement individuel

Traitement secondaire des eaux usées


Après le prétraitement par les
fosses, les eaux doivent pas-
ser par un traitement des eaux
usées. Ce traitement secondaire
consiste à finir d’épurer les eaux.
L’épuration est réalisée par des
bactéries aérobies (avec oxy-
gène). Celles-ci se développent
dans le sol (épandage), dans un
sol reconstitué (lit d’épandage,
tertre d’infiltration) et dans un dispositif contenant un matériau propice aux
bactéries : coco, fibres végétales ou minérales, fibres plastiques…

On retrouve ces matériaux dans les filtres compacts et les micro-stations. Une
fois épurées, les eaux sont évacuées soit par infiltration dans le sol, soit par
un exutoire (canalisation menant vers un cours d’eau). Pour cette étape, plu-
sieurs filières d’assainissement sont possibles.

Attention : l’évacuation des eaux usées par puits perdu appelé « puisard » est
interdite depuis le début du xxe siècle.

Les filières de traitement


Il existe plusieurs dispositifs permettant d’assurer l’assainissement individuel
d’une maison : les filières traditionnelles et les filières agréées.

Filières traditionnelles
Les filières traditionnelles, dites « classiques », sont habituellement recom-
mandées, car elles regroupent plusieurs techniques, réalisées après un
prétraitement dans une fosse toutes eaux : filtre à sable, lit d’épandage, tertre
d’infiltration. Leur principe repose sur l’utilisation du sol en place ou d’un sol
reconstitué avec lit de sable. Elles fonctionnent de manière autonome : pas de
motorisation, sauf une pompe de relevage au besoin. Elles sont décrites dans
la norme AFNOR NF DTU 64.1 d’août 2013.

55
II. L’assainissement individuel

Filières agréées
Depuis l’arrêté du 7 septembre 2009, certains dispositifs d’assainissement
individuel sont agréés. Ces derniers, souvent compacts, peuvent être installés
lorsque la surface disponible est faible. Il existe aujourd’hui plus de 100 dispo-
sitifs agréés. Pour connaître la liste de ces filières et leurs guides techniques,
il faut se rendre sur le site du ministère de l’Écologie, du Développement
durable et de l’Énergie, le portail interministériel dédié.

Attention : certaines micro-stations ont une ancienneté de plus de 20 ans et


sont donc des dispositifs éprouvés et sûrs ; mais d’autres dispositifs agréés sont
récents, et les installateurs n’ont pas le même recul sur leur qualité. Il faut se
renseigner et consulter plusieurs avis avant de choisir un tel dispositif.
On distingue quatre familles de filières agréées : les filtres compacts, placés
après une fosse toutes eaux, la micro-station d’épuration à cultures fixées, les
micro-stations à cultures libres, et les filtres plantés. Placés après une fosse
toutes eaux, les filtres compacts comportent des matériaux qui favorisent un
développement de bactéries important par rapport à leur surface, comme
c’est le cas du filtre à coco (le septodiffuseur fonctionne sur un principe simi-
laire, mais il est placé sur un filtre à sable).

La micro-station est une solution complète « tout-en-


un » puisqu’elle assure le prétraitement et le traitement
des eaux usées, ainsi que leur évacuation ; c’est une
fosse améliorée. Elle est compartimentée de manière
à ce que l’eau qui y circule subisse des traitements dif-
férents (décantation et aération). Les micro-stations à
culture libre utilisent la boue comme support de bacté-
ries ; celles à cultures fixées utilisent un matériau (appelé
média) qui fixe les bactéries en grand nombre.

Les filières agréées peuvent être écologiques. C’est le cas des filières n’uti-
lisant pas d’énergie telles que le filtre planté, le filtre coco et les toilettes
sèches : depuis 2009, ces nouveaux systèmes d’assainissement font l’objet
d’un agrément par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et
de l’Énergie. Souvent « compacts », ces systèmes peuvent être une solution
pour des terrains de petites superficies.

56
II. L’assainissement individuel

Synthèse des dispositifs d’assainissement non collectif

Installation Prétraitement Traitement


• Bac à graisse
(option)
• Épandage
Filière traditionnelle • Fosse septique
• Filtre à sable, tertre
• Fosse toutes eaux
• Préfiltre
Micro-station
Filières agréées
Fosse toutes eaux Filtre compact
• Toilettes sèches
• Fosse pour eaux Traitement classique (épuration
Filières agréées dites ménagères et rejet de l’eau) ou filtre planté
« écologiques » • Bac à graisse
Filtres plantés roseau ou bambou

Choisir une filière de traitement


L’épuration de l’eau par les bactéries demande du temps, c’est pourquoi dif-
férents traitements secondaires sont adaptés selon la nature du sol et les
contraintes de la parcelle : présence de nappe phréatique, surface disponible,
topographie (pente), présence d’un puits et capacité d’accueil de l’habitation
qui détermine le dimensionnement.

Le sol est le premier élément à prendre en compte, c’est pourquoi il est indis-
pensable de réaliser une étude afin de déterminer sa perméabilité. Pour rappel,
la nouvelle classification officielle est indiquée dans le tableau ci-dessous.

Classification des sols depuis 2012 (DTU 64.1)

Type de sol Perméabilité Valeur de K (en mm/h)


Sol limoneux Perméabilité médiocre K < 30
Moyennement
• 30 < K < 50
Sol sablo-limoneux perméable
• 50 < K < 200
à perméable
Perméable • 50 < K < 200
Sol à dominante sableuse
à très perméable • 200 < K < 500

57
II. L’assainissement individuel

À noter : en cas de sol imperméable ou de présence de nappe phréatique, il ne


faut pas hésiter à se tourner vers une filière agréée.
La surface disponible du terrain vient elle aussi
orienter le choix de la filière. Les dispositifs tradi-
tionnels, particulièrement l’épandage, prennent
beaucoup de place ; au contraire, les filtres com-
pacts et les micro-stations demandent une surface
réduite. Surtout que la place prise par l’installation
ne peut pas être utilisée pour d’autres usages.

L’autre particularité est la distance à respecter : le dispositif doit être installé


au moins à 35 m d’un puits ou d’un captage d’eau, et à 3 m des propriétés
voisines, arbres ou arbustes plantés ; par ailleurs, il est préférable qu’une fosse
toutes eaux soit située à moins de 10 m de l’habitation. Sinon, il faudra lui
adjoindre un bac à graisse. Le choix d’une filière demande donc une étude
d’implantation pour s’assurer que ces règles sont bien respectées. Avant de
signer un devis, il faut en outre toujours demander l’accord du SPANC.

Dernier critère déterminant : le nombre d’habitants, qui dimensionne le dis-


positif. De plus, certains ne sont agréés que pour un nombre limité ou, au
contraire, un minimum d’habitants. De même, d’autres systèmes, comme les
micro-stations ou les filtres compacts, fonctionnent mal en utilisation inter-
mittente, à déconseiller donc s’il s’agit d’une résidence secondaire. Le tableau
ci-dessous présente quelques exemples de contraintes de terrain, les traite-
ments possibles et la filière la plus adaptée à chaque situation.

Caractéristiques et contraintes Traitements possibles


Filières
de la parcelle (épuration et évacuation)
• Terrain plat ou pente légère • Épuration par le sol
Tranchée d’épandage
• Sol perméable et profond • Évacuation par infiltration
à faible profondeur et
(1 m) sans modification du sol en
lit d’épandage
• Absence d’eau dans le sol place
• Sol perméable avec couche • Épuration par un matériau
Filtre à sable vertical imperméable à faible ajouté (sable)
non drainé profondeur • Évacuation par infiltration
• Absence d’eau dans le sol dans un sol reconstitué

58
II. L’assainissement individuel

Caractéristiques et contraintes Traitements possibles


Filières
de la parcelle (épuration et évacuation)
Filtre à sable vertical • Sol peu perméable (argiles • Épuration par un matériau
drainé, filtre à sable ou marnes) de substitution
horizontal drainé et • Traces d’hydromorphie (eaux • Récupération des eaux trai-
filtre compact parfois présentes) tées et rejet par exutoire
• Sol imperméable • Épuration par matériau de
Tertre d’infiltration et • Terrain gorgé d’eau substitution
filtre compact • Présence de nappe • Dispositif hors-sol
phréatique • Rejet par exutoire

La fosse septique
La fosse septique est un dispositif qui équipe encore certaines habitations,
mais qui n’est plus installé aujourd’hui en France, car elle ne traite que les
eaux-vannes issues des toilettes. Le traitement séparé des eaux usées est tou-
tefois toléré dans la mesure où la fosse septique existait auparavant.

C’est une tolérance propre à chaque EPCI, qui peut très bien demander au
propriétaire la mise aux normes de l’installation. Pour un système neuf, seule
la fosse toutes eaux est autorisée par la réglementation, car elle recueille et
prétraite à la fois les eaux-vannes et les eaux ménagères.

Fonctionnement
La fosse septique se compose d’un bac qui
reçoit uniquement les eaux issues des toi-
lettes, appelées eaux-vannes. Les eaux
ménagères, elles, sont recueillies via un autre
réseau dans un bac dégraisseur conçu pour
retenir les graisses : ce bac doit être d’un
volume minimal de 200 litres pour traiter les
eaux de la cuisine et de la salle de bain.

En pratique, la fosse septique amorce la décomposition des matières orga-


niques présentes dans les eaux-vannes : les solides les plus lourds se déposent
au fond de la fosse et forment les « boues », et les solides plus légers

59
II. L’assainissement individuel

(graisses) restent en surface et forment l’écume. Des préfiltres permettent


de retenir les particules solides (en fonction de la taille des orifices de filtra-
tion) qui auraient échappé à la fosse, afin qu’elles ne puissent pas atteindre le
champ d’épandage. Ces préfiltres sont composés de pouzzolane (pierres de
lave) ou d’une cassette en polyéthylène.

Ensuite, les bactéries anaérobies, qui se développent dans les milieux dépour-
vus d’oxygène et toujours présentes dans les eaux usées, digèrent une partie
des solides organiques qui se trouvent dans la fosse ; puis, la ventilation éva-
cue les gaz nocifs de la fosse. Les eaux usées, clarifiées du milieu de la fosse,
se déplacent alors vers le champ d’épuration, appelé aussi champ d’épan-
dage, afin d’y subir un traitement dans le sol. Celui-ci est généralement formé
d’un réseau de drains de distribution en plastique, déposés dans des tran-
chées de gravier par-dessus une couche de sol.

Enfin, les bactéries présentes dans le sol et les tranchées se nourrissent de la


matière organique que comportent les eaux usées. Elles transforment l’azote
ammoniacal en nitrate, une forme moins toxique. Les bactéries et virus dan-
gereux sont pour la plupart éliminés dans le champ d’épuration par filtration
et absorption par l’environnement.

Détail d’une fosse septique

60
II. L’assainissement individuel

Matériaux
Les fosses septiques et toutes eaux
peuvent se présenter sous la forme
d’une cuve en plastique ou en béton.
Moins lourd, le modèle en plastique
(PEHD ou PVC) est renforcé par de la
fibre de verre ; il est plus facilement
manœuvrable, mais plus coûteux. Il
doit être rempli d’eau, notamment en
présence d’une nappe phréatique, au
risque de le voir « flotter » et remonter en surface, créant un dysfonctionne-
ment. Plus lourde, la cuve en béton nécessite un engin de levage, mais elle
est moins chère.

Dans les deux cas, une trappe de visite permet la vidange de la fosse septique
tous les 4 ans. De plus, la cuve doit faire 1,50 m de hauteur, et sa conte-
nance varie selon le nombre d’utilisateurs présents dans la maison, avec un
seuil minimal de 1 000 litres pour 4 habitants et de 250 litres par habitant
supplémentaire.

À noter : la mise en place d’une fosse septique commence par les terrassements
(pour préparer le terrain) et la mise en place des éléments de circuit de décan-
tation, ainsi que des canalisations.

La fosse toutes eaux


Même si elle est encore tolérée, la fosse septique n’est plus installée en
France. Ainsi, la fosse toutes eaux est le principal dispositif de prétraitement
des eaux usées.

Prétraitement des eaux usées


Contrairement à la fosse septique, qui ne traite que les eaux-vannes (issues
des toilettes), la fosse toutes eaux collecte et assure le prétraitement de l’en-
semble des eaux usées domestiques. Aujourd’hui, seul ce type de fosse est
autorisé par la réglementation.

61
II. L’assainissement individuel

La fosse toutes eaux a en outre plusieurs fonctions : collecter et retenir les


eaux ménagères domestiques (eaux-vannes et eaux ménagères) et leurs
matières polluantes, liquéfier des matières solides (accumulation des boues
et des graisses) afin de permettre leur traitement ultérieur dans une filière de
traitement, et retenir les matières solides (boues de décantation) et flottantes
(graisses). Attention toutefois, car une fosse toutes eaux ne doit pas recevoir
d’eaux pluviales.

Fonctionnement
La fosse toutes eaux reçoit d’une canalisation de collecte les eaux ména-
gères et eaux-vannes : les graisses – plus légères que l’eau – viennent flotter
en surface, les matières solides se liquéfient dans l’eau, et les plus lourdes se
déposent au fond, en boue. Les effluents liquéfiés passent alors à travers un
préfiltre. En sortie, une canalisation amène les eaux ainsi prétraitées vers la
filière de traitement (épandage, filtre sable…).

Détail d’une fosse toutes eaux

62
II. L’assainissement individuel

Par ailleurs, certains points sont à vérifier afin d’en assurer le bon fonctionne-
ment. Ainsi, une fosse toutes eaux doit être constituée d’une cuve en plastique
ou en béton, conçue pour que les effluents aient un temps de séjour suffisam-
ment long entre leur entrée et leur sortie, et les canalisations d’entrée et de sortie
doivent avoir un diamètre d’au moins 100 mm. La fosse doit aussi être étanche,
résistante aux pressions du sol et à la corrosion : le marquage CE obligatoire.
Après raccordement, il faut remplir la fosse d’eau et tester son étanchéité. Une
ventilation est également impérative, car le prétraitement des effluents en mode
anaérobie dégage des gaz de fermentation nocifs qui nécessitent une évacua-
tion. Les regards doivent aussi rester accessibles pour l’entretien, et le préfiltre
peut être intégré ou situé en sortie de fosse ; son rôle est de retenir les particules
solides et d’éviter le colmatage de la filière de traitement.

D’autre part, une fosse toutes eaux ne doit pas être installée à moins de 35 m
d’un captage d’eau, 3 m de la limite de propriété avec un voisin ou un arbre,
et 5 m de l’habitation. Pour limiter les problèmes d’écoulement, la fosse doit
néanmoins être implantée le plus près possible de l’habitation ; si elle est à
plus de 10 m, elle sera accompagnée d’un bac dégraisseur. Parmi les équi-
pements annexes, tels que le bac à graisse, on trouve la pompe de relevage
(avant ou après la fosse), mais aussi le dégrilleur (une grille en amont de la
fosse) qui retient les gros objets en provenance de l’habitation, enfin, un pré-
filtre, placé dans la fosse, au niveau de la sortie des eaux ou juste après. Ce
dernier, constitué de matériaux filtrants (pouzzolane ou autre), retient les élé-
ments trop gros du prétraitement et permet d’éviter le colmatage de la filière
situé après la fosse toutes eaux ; il n’a toutefois pas de fonction épuratoire.

Dimensions
Le dimensionnement d’une fosse toutes eaux se fait en fonction du nombre
de pièces principales. Ainsi, jusqu’à 5 pièces (soit 3 chambres), le volume de la
fosse est de 3 m3 ; avec 1 m3 pour chaque pièce supplémentaire.

Dans le cas d’une réhabilitation, on peut conserver une fosse septique avec
l’accord du SPANC. Son volume doit cependant être au moins égal à la moitié
du gabarit ci-dessus. De plus, une fosse septique doit être accompagnée d’un
préfiltre et d’un bac à graisse.

63
II. L’assainissement individuel

Le bac à graisse
Le bac à graisse, ou bac dégraisseur, sert à séparer les graisses des eaux-
vannes. Ce réservoir se situe au niveau de l’évacuation des eaux ménagères, à
moins de 2 m de l’habitation.

Présentation
Le bac à graisse retient les graisses, huiles et matières solides qui proviennent
des eaux de cuisine, machine à laver et salle de bain. Cela évite qu’elles n’en-
crassent les canalisations.

Son fonctionnement est très simple : les eaux ménagères arrivent de l’habi-
tation par la conduite d’évacuation des eaux usées ; les graisses, plus légères
que l’eau, se séparent de celle-ci et remontent à la surface.

Le tuyau d’évacuation, situé en dessous du tuyau d’entrée, permet une éva-


cuation de l’eau sans la graisse vers la fosse toutes eaux.

Le bac à graisse reçoit uniquement les eaux ménagères, les eaux-vannes


issues des toilettes devant être directement reliées à la fosse toutes eaux.

Détail d’un bac à graisse

64
II. L’assainissement individuel

Installation
Le bac à graisse est obligatoire lorsque la maison est équipée d’une fosse sep-
tique (ancienne installation) ou lorsque la fosse toutes eaux est située à plus
de 10 m de l’habitation. Il doit rester accessible afin d’être entretenu réguliè-
rement et être situé en dehors du passage des véhicules, car il a besoin d’être
ventilé. Il se pose sur un lit de sable tassé d’au moins 10 cm, puis est rempli
d’eau en même temps que s’effectue le remblaiement, afin d’équilibrer la
pression.

Un bac à graisse pour particulier est de petite


dimension : 200 litres pour les eaux de cui-
sine seules et 500 litres s’il reçoit l’ensemble
des eaux ménagères. Ses dimensions seront
beaucoup plus importantes pour les activités
de restauration. Son prix varie entre 180 et
1 500 €, selon l’usage. La fourchette basse
correspond à un modèle pour particulier, et la fourchette haute concerne plu-
tôt les professionnels de la restauration.

Entretien
Il convient d’entretenir régulièrement le bac à graisse : tous les 6 mois envi-
ron. Pour cela, il suffit d’enlever les graisses accumulées en surface et de les
évacuer avec les déchets ménagers.

Le bac à graisse retient aussi le sable ou d’autres déchets lourds qui se


déposent au fond, qu’il convient d’évacuer également, après vidange du bac.
Il faut ensuite le remplir à nouveau d’eau pour éviter une détérioration des
parois.

L’épandage
Un épandage souterrain est constitué de tuyaux perforés et rigides disposés
dans des tranchées ou dans un lit de faible profondeur et empli de graviers.
Le sol en place est utilisé comme épurateur (avec les bactéries présentes) et
moyen d’évacuation de l’eau usée traitée.

65
II. L’assainissement individuel

Principe
Pour recevoir un système d’épandage, le sol en place doit avoir une perméa-
bilité allant de « moyenne » à « très perméable », soit 30 < K < 500 (K étant
la vitesse d’écoulement de l’eau dans le sol, mesurée en mm/h). En effet, le
sol sert à la fois à disperser et à infiltrer les eaux : sa perméabilité doit donc
être irréprochable.

Pour mettre en place ce système, on utilise des tuyaux d’épandage enterrés et


installés sur une épaisseur de graviers dans des tranchées (tranchées d’épan-
dage) ou sur un lit d’épandage, en cas de sols sableux. L’épuration est ensuite
réalisée par les micro-organismes présents dans le sol.

Cette filière présente plusieurs avantages : elle est facile à mettre en œuvre,
peu sensible à l’intermittence et nécessite peu d’entretien. Elle a une durée
de vie longue, un bon rendement épuratoire et une bonne intégration dans
le paysage. Parmi les inconvénients, on peut noter une emprise au sol impor-
tante. Elle nécessite en outre un sol adapté et peut se colmater en cas de
mauvais entretien de la fosse toutes eaux.

Attention : la surface au sol de la filière ne doit ni être imperméabilisée, ni être


plantée, ni servir de lieu de circulation ou de stationnement.
Une tranchée ou un lit d’épandage est précédé
d’un prétraitement par fosse toutes eaux. Le
coût d’une filière complète varie entre 4 000 et
6 000 €, pose comprise. Cependant, cette filière
est éligible au prêt à taux zéro.

Lit d’épandage
Un lit d’épandage est basé sur le même principe que les tranchées d’épan-
dage, mais il est plus large et moins profond. Il est préconisé dans les sols
sableux, car les tranchées y sont instables. De nombreux paramètres doivent
en outre être respectés : terrain suffisamment perméable (perméabilité K
entre 30 et 500 mm/h), surface disponible de 200 m², profondeur de la
nappe phréatique supérieure à 1,50 m et pente du terrain inférieure à 5 %
(entre 5 et 10 %, on peut disposer les tranchées perpendiculaires à la pente).

66
II. L’assainissement individuel

Avec ce dispositif d’assainissement, on utilise le sol en place pour disperser et


infiltrer les eaux. Pour cela, des tuyaux d’épandage (tuyaux percés, orifices
tournés vers le bas) sont installés sur une épaisseur de graviers (10/40) allant
de 30 à 40 cm : c’est le lit d’épandage. Ils sont recouverts d’un géotextile,
puis de 20 cm de terre végétale. La profondeur du lit d’épandage est de 60 à
80 cm. L’épuration est ensuite réalisée par les micro-organismes présents dans
le sol.

Pour une habitation de 5 pièces principales, il faut prévoir un lit d’épandage


d’au moins 60 m² et 20 m² par pièce principale supplémentaire. La longueur
du lit d’épandage est de 30 m max. et la largeur de 8 m max. L’espacement
entre les canalisations est de 0,5 à 1,5 m. Sur un sol sableux, il faut compter
15 à 20 m de canalisation par habitant.

Le lit d’épandage

Terre végétale
Géotextile
Regard de
répartition
Tuyau
d’épandage
Cailloux roulés
ou graviers
Sortie
de
fosse

Regard de
bouclage
Terre en place

Sable Géotextile

Tranchée d’épandage
La tranchée d’épandage à faible profondeur est la filière prioritaire en assai-
nissement non collectif. Pour ce dispositif, le terrain doit être suffisamment
perméable et la surface disponible de 150 à 200 m² au moins. Par ailleurs, la
profondeur du sol doit être d’au moins 70 cm, celle de la nappe phréatique
supérieure à 1,40 m et la pente du terrain doit être inférieure à 5 % (entre 5
et 10 %, on peut disposer les tranchées perpendiculairement à la pente).

67
II. L’assainissement individuel

Après le prétraitement en fosse toutes eaux, le traitement et l’évacuation des


effluents sont faits par le sol en place. L’eau est épurée par filtration physique
du sol et par l’action des micro-organismes présents. Pour que l’épuration et la
filtration se fassent, le sol doit présenter des caractéristiques physico-chimiques
permettant un bon fonctionnement micro-organique (présence d’oxygène),
une perméabilité adaptée à son écoulement et une absence de remontée d’eau.

L’épandage est réalisé à faible profondeur et réparti sur plusieurs tranchées.


Celles-ci font de 0,5 à 0,6 m de profondeur (parfois, un peu plus selon le sol)
et de 0,5 à 0,7 m de largeur. Elles contiennent 40 cm de graviers, le tuyau
d’épandage (orifices vers le bas !) et, au-dessus des canalisations, un géotextile
recouvert de 20 cm de terre végétale. Leur longueur est de 30 m max., elle est
fonction de la perméabilité du sol et du nombre d’habitants du logement. Il faut
en général compter 15 m linéaires par habitant (plus, si le sol est peu perméable).

La tranchée d’épandage

Attention : lorsque la pente est supérieure à 5 %, les tranchées doivent être
implantées perpendiculairement à celle-ci.

68
II. L’assainissement individuel

Les filtres à sable


Le filtre à sable, ou lit filtrant, vient en complément d’une fosse toutes eaux :
les eaux usées sont d’abord traitées dans la fosse avant d’être conduites vers
le filtre. L’épuration de l’eau s’effectue grâce aux micro-organismes fixés sur le
sable.

Principe
Le filtre à sable fait partie des traitements tradition-
nels et est fréquemment utilisé en assainissement
non collectif, notamment lorsque le sol en place
n’est pas apte à infiltrer les eaux, lorsque la surface
disponible n’est pas suffisante pour les solutions
d’épandage ou encore lorsque la nappe phréatique
est proche. Le sol naturel est alors remplacé par un
sol reconstitué de sable siliceux lavé et de graviers.

Le dispositif est ensuite recouvert de 20 cm de terre végétale.

On trouve différents types de filtres à sable, mais ils présentent des caractéris-
tiques communes. Le filtre est ainsi toujours constitué de sable et de graviers
de différentes granulométries qui permettent de débarrasser les eaux de toute
substance polluante, avant d’être rejetées dans le milieu naturel. Les eaux
passent toujours du milieu ayant la granulométrie la plus élevée (gros gra-
viers) à la granulométrie la plus fine (sable).

Attention : aucun bâtiment, voirie et plantation ne doivent être installés au-


dessus du filtre.
Le choix d’un filtre à sable demande une étude préalable du terrain. Pour
cela, il est nécessaire de faire appel à un bureau d’études d’assainissement,
le seul à être en mesure de proposer la filière adéquate à l’habitation. Pour
la partie « travaux », il est aussi possible d’installer un filtre à sable par soi-
même. Mais là encore, le bureau d’études sera d’une aide précieuse s’il assure
le suivi du chantier. L’installation d’une fosse toutes eaux et d’un filtre à sable
coûte entre 4 500 et 11 000 €. Les éléments les plus chers sont les tertres
d’infiltration.

69
II. L’assainissement individuel

Types de filtre
Parmi les différents filtres à sable existants, le choix se fait principalement en
fonction du terrain à équiper. Le filtre à sable horizontal se présente sous la
forme d’une fosse creusée dans le sol. Une fois passées dans la fosse toutes
eaux, les eaux usées sont dirigées vers un regard de distribution qui répartit
les eaux de façon égale dans le filtre grâce à une canalisation de répartition
(un drain rigide). Elles passent ensuite à travers plusieurs couches de sable et
de graviers et sont réparties successivement d’amont en aval : des matériaux
les plus gros vers les plus fins. Elles s’épurent ainsi par les micro-organismes
présents, puis ressortent du filtre par une boîte de collecte avant d’être reje-
tées dans le milieu naturel.

Le filtre à sable horizontal

À noter : le filtre à sable horizontal est recouvert d’un film anti-contaminant


qui garantit l’étanchéité entre le filtre et la terre végétale, mais qui laisse passer
l’eau et l’air.

Le filtre à sable peut aussi être vertical. Il doit alors comporter une épaisseur
de 70 cm de gravier et de sable, toujours du plus gros au plus fin.

70
II. L’assainissement individuel

La fouille doit être de 1,10 à 1,70 m de profondeur, pour une largeur maxi-
male de 5 m et une longueur d’au moins 4 m. L’écartement entre les tuyaux
d’épandage est d’environ 1 m.

Le filtre à sable vertical

Il existe par ailleurs deux types de filtre à sable vertical : drainé et non drainé.
Le filtre non drainé fonctionne comme le filtre à sable horizontal, à la diffé-
rence que les couches de graviers et de sable sont réparties de haut en bas.
Ce dernier se compose, de bas en haut, d’un film anti-contaminant entre le
sable et la terre, d’une couche de sable et d’une couche de graviers. Les cana-
lisations de répartition rejettent les eaux usées dans le filtre : les eaux passent
de la couche de graviers à la couche de sable avant d’être rejetées dans le
milieu naturel par des canalisations de collecte placées au fond de la fosse.

Le filtre à sable vertical non drainé a un dimensionnement beaucoup plus


petit que les filières de traitement d’épandage. Il est, lui, composé de la
même façon que le filtre à sable non drainé, à la différence qu’il dispose au
fond d’une couche de graviers supplémentaire. Les canalisations de collecte
sont enfouies dans cette couche, appelée drainante, d’où l’appellation de
« filtre à sable vertical drainé ».

71
II. L’assainissement individuel

Concernant les dimensions (hors tertre), il faut compter 5 m par nombre de
pièces principales, soit pour 4 pièces (2 chambres), une surface de 20 m², et
pour 5 pièces (3 chambres), une surface de 25 m², etc. Enfin, le tertre d’infil-
tration est un filtre à sable vertical non drainé, surélevé par rapport au terrain
naturel. Ce dispositif hors-sol nécessite souvent un relevage après la fosse
toutes eaux et a une dimension plus importante à la base qu’au sommet. Le
tableau ci-dessous fait le point sur les critères à prendre en compte pour choi-
sir un filtre à sable en fonction du terrain à exploiter.

Filière adaptée Type de sol et contraintes du terrain


Filtre à sable vertical non • Perméabilité trop importante
drainé • Manque de place pour tranchées d’épandage
• Sol à perméabilité insuffisante
Filtre à sable vertical drainé
• Sous-sol très fissuré, protection des nappes phréatiques
• Sols imperméables
Tertre d’infiltration
• Nappe phréatique très haute (en surface)
• Sol peu perméable
Filtre à sable horizontal
• Parcelle trop plate pour un filtre à sable vertical

Par ailleurs, le septodiffuseur permet de réduire la surface de traitement d’un


filtre à sable grâce à une meilleure répartition et oxygénation des effluents.
Des modules préfabriqués sont implantés sur une filière traditionnelle (épan-
dage, filtre à sable, tertre). Derrière une fosse toutes eaux, on peut également
placer plusieurs filtres contenus dans un cadre rigide en polyéthylène : un
tuyau d’épandage assure la distribution des effluents sur toute la surface des
modules. Pour cela, il est nécessaire de disposer d’une chasse en amont (avec
donc un surcoût). Les bactéries s’accumulent alors au niveau des modules
(géotextile ou mousse suivant les modèles) et accélèrent le traitement qui se
termine dans le sable.

Le gros avantage de ce système est sa compacité. En effet, avec une tran-


chée d’épandage, seuls 3 à 4 m² par habitant sont nécessaires (selon avis
technique), et avec filtre à sable, 1,3 à 1,9 m² par habitant (selon avis).
Attention toutefois, ces dispositifs doivent être agréés. Pour consulter la liste
des dispositifs agréés, rendez-vous sur le site du ministère de l’Écologie, du
Développement durable et de l’Énergie.

72
II. L’assainissement individuel

Filtre compact

À savoir : un colmatage rapide est possible en l’absence de préfiltre dans la


fosse toutes eaux.

Tertre d’infiltration
Le tertre d’infiltration s’apparente au filtre à sable vertical, mais n’est qu’en
partie enterré, voire complètement hors-sol. Ce dispositif est utilisé lorsque
le sol est inapte à l’épandage classique, lorsque la nappe phréatique est trop
proche du terrain naturel, à faible profondeur (moins de 80 cm), dans les
zones inondables et en cas de sols rocheux. Fabriqué à base de matériaux
granulaires, il prend la forme d’un massif sableux surélevé par rapport au ter-
rain naturel. Le sable et les graviers sont disposés sur la terre végétale, et la
séparation du filtre et de la terre est assurée par un film anti-contaminant per-
méable à l’eau et à l’air qui entoure intégralement l’installation.

En pratique, après le prétraitement dans la fosse toutes eaux, les eaux usées
passent dans une pompe de relevage (sauf si la pente est suffisante entre la
fosse et le tertre d’infiltration) qui leur permet de monter en haut du tertre.

73
II. L’assainissement individuel

Des tuyaux d’épandage les répartissent ensuite dans le tertre. Les eaux usées
passent successivement d’une couche de graviers à une autre, jusqu’à la
couche de sable qui achève l’épuration : ces couches sont réparties de haut
en bas, du plus gros gravier au plus fin, contrairement au filtre à sable hori-
zontal. Les eaux usées débarrassées de toute substance polluante sont alors
rejetées dans le milieu naturel en arrivant au fond du tertre.

Un tertre a en outre une surface plus importante à sa base qu’à son sommet,
et ses dimensions varient en fonction du sol naturel. La surface au sommet
est d’au moins 20 m² (pour 4 pièces principales), et il faut compter 5 m² par
pièce principale supplémentaire.

Dimensions du tertre d’infiltration

Surface minimale à la base


Nombre de pièces Surface minimale
principales au sommet Sol à dominante Sol à dominante
limoneuse sableuse
5 (3 chambres) 25 m² 90 m² 60 m²
6 (4 chambres) 30 m² 120 m² 80 m²

À noter : la hauteur de l’installation est d’environ 1 m.


Le tertre constitué de sable et gravier est disposé sur le sol naturel. Il se com-
pose de différents éléments, cités de bas en haut :

ππun film géotextile anti-contaminant perméable à l’eau et à l’air, qui


entoure intégralement l’installation ;
ππune couche de sable non calcaire (épaisseur : 70 cm) ;
ππune couche de graviers ou galets roulés (épaisseur : 20 à 30 cm) traver-
sée par les canalisations de répartition de l’eau dans le tertre ;
ππun second film géotextile ;
ππsur le terrain : une couche de terre végétale.
Ce dispositif est toutefois assez coûteux, car il nécessite un travail de terras-
sement et un apport de matériaux importants. Il faut compter entre 7 000 et
11 000 €.

74
II. L’assainissement individuel

Tertre d'infiltration

Regard de Niveau du
Galets roulés terrain
répartition Géotextile naturel
ou graviers

Regard de
bouclage

Terre
végétale Sable Géotextile
(terrain)

Filtres compacts
Les filtres compacts sont des alternatives au filtre
à sable vertical drainé. Ils sont utilisés après une
fosse toutes eaux. Le lit filtrant drainé à massif
de zéolithe est une filière de traitement située
après une fosse toutes eaux d’au moins 5 m3.
Elle est autorisée par un arrêté du 24 décembre
2003, pour résoudre, la plupart du temps, un
problème de surface de terrain. Le filtre compact
à zéolithe reçoit les effluents prétraités par une
fosse toutes eaux. Il s’agit d’un assainissement
en sol reconstitué. Le matériau filtrant est la zéo-
lithe de type chabazite (un minéral). Il possède
des surfaces d’échanges importantes et est utilisé
en substitution du sol en place pour épurer les
eaux prétraitées, grâce aux bactéries qui s’y développent.

75
II. L’assainissement individuel

La zéolithe est placée dans une coque étanche, qui est composée comme suit,
de bas en haut :

ππau fond, des drains de collecte disposés dans une couche de 15 cm de
gravier roulé ;
ππune couche de zéolithe de 0,5 à 2 mm de diamètre, d’environ 25 cm
(après tassement) ;
ππune couche de zéolithe de 2 à 5 mm de diamètre, d’environ 25 cm (après
tassement) ;
ππun géotextile ;
ππdes drains de répartition dans un lit de graviers ;
ππune couche de terre végétale.
Ce dispositif comporte aussi des cheminées d’aération : deux en amont
piquées en profondeur et deux en aval piquées en surface.

Le filtre compact à zéolithe

76
II. L’assainissement individuel

Le filtre compact présente l’avantage d’une emprise au sol réduite (25 m²


max.) et autorise une vidange plus espacée, car elle possède un plus grand
volume (au moins 5 m3).

En revanche, une pente de 80 cm est nécessaire, et ce dispositif exige un


changement de garnissage du filtre (c’est-à-dire de la zéolithe), qui coûte
environ 4 000 €. C’est donc un système onéreux : 8 000 à 12 000 €.

Attention : au-delà de 5 pièces principales, cette filière est soumise à déroga-


tion. De plus, elle n’est pas autorisée à proximité d’usages sensibles (conchyli-
culture, baignade, captage eau potable).
D’autres filtres compacts font partie des filières agréées, comme le filtre coco
qui a en plus la particularité d’être écologique.

Tous situés après une fosse toutes eaux, ils sont constitués d’un matériau (que
l’on appelle « média ») qui a la particularité de fixer un très grand nombre de
bactéries par rapport à sa taille. Ces matériaux sont placés dans une coque
étanche de petite taille : surface < 10 m²

Attention : avant d’installer une filière agréée, il faut toujours vérifier qu’elle
figure bien sur la liste officielle interministérielle. De même, avant de signer un
devis, il convient de faire valider son choix par le SPANC.

La micro-station d’épuration
Les eaux usées sont d’abord prétraitées dans une fosse toutes eaux, puis
traitées par une filière traditionnelle ou agréée. Certains dispositifs d’assai-
nissement non collectif, comme les micro-stations d’épuration, réalisent les
deux opérations de manière compacte.

Principe
La micro-station d’épuration est une solution tout-en-un d’assainissement
des eaux usées, qui fait partie des filières agréées d’assainissement individuel.
Elle assure à la fois leur prétraitement et leur traitement, fonctionnant sur le
principe d’une dégradation de la pollution par des micro-organismes. Ces
bactéries sont favorisées par une oxygénation, créée par un générateur d’air.

77
II. L’assainissement individuel

Il existe deux grandes familles de micro-stations :

ππà culture fixée : les bactéries sont fixées sur des supports ;
ππà culture libre : les bactéries sont en suspension dans l’eau et la boue.
Attention : les micro-stations à cultures fixées supportent mieux les variations
de charges, c’est-à-dire les changements de volume des eaux usées à traiter.
Ces variations peuvent venir d’une absence temporaire (vacances, par exemple)
ou d’un nombre supplémentaire et temporaire d’habitants.

Pour consulter la liste des micro-stations agréées, il faut se rendre sur le site
du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.

Bon à savoir : les micro-stations sont très utilisées dans les pays du nord de
l’Europe. Les premières ont une trentaine d’années.

Fonctionnement
Les micro-stations d’épuration sont
constituées généralement d’une cuve
(parfois deux) comportant plusieurs com-
partiments. Elles fonctionnent, avec de
l’énergie, en trois étapes. Le prétraitement
dans un premier compartiment assure
la séparation des constituants solides et
liquides des eaux usées domestiques. Il produit un effluent liquide adapté au
traitement secondaire. Ce compartiment (ou cette cuve) permet aussi de stoc-
ker les boues produites par la deuxième phase du traitement. Le traitement
secondaire est réalisé dans un deuxième compartiment, appelé « réacteur bio-
logique ». Dans celui-ci, l’effluent est aéré par un générateur d’air et est mis
en contact avec des bactéries épuratrices aérobies. Ces dernières dégradent
l’effluent pour en diminuer la pollution. Cela génère de l’eau, des gaz et des
boues. Ces dernières sont décantées, puis stockées avec les boues du prétrai-
tement. Troisième étape : les eaux usées traitées sont rejetées, selon la nature
du sol, par infiltration directe dans le sous-sol, par irrigation des végétaux ou,
après étude et avis favorable du SPANC, directement en cours d’eau. Les cuves
des micro-stations sont faites en béton, en polyéthylène ou en polyuréthane.

78
II. L’assainissement individuel

Attention : certaines micro-stations utilisent deux compartiments séparés. Le pre-


mier s’apparente à une fosse toutes eaux, placé avant un réacteur biologique. Mais
cette fosse doit être vidangée lorsque les boues atteignent 30 % de son volume.

Quels médias ?
Le média, c’est-à-dire le matériau sur lequel se fixent les bactéries aérobies du
traitement, est différent selon les micro-stations : boue pour celles à culture
libre ; minéraux, laine de roche, fibres végétales, plastique en culture fixée. Le
principe est que le média dispose d’une très grande surface permettant d’ac-
crocher une forte densité de bactéries épuratrices. C’est souvent la forme du
matériau utilisé qui est déterminante dans le choix du média (nid d’abeille ou
multiples replis).

Une micro-station d’épuration présente de nombreux avantages, notamment


de ne pas engendrer de mauvaises odeurs, mais aussi de prendre peu de
place (moins de 10 m²). Son installation est simple et rapide : terrassement,
pose, branchement et raccordement électrique. Il faut compter en moyenne
une demi-journée de travaux. Une installation en zone sensible est possible
suivant avis d’agrément. Pour savoir si l’habitation se trouve en zone sensible
(zones de captage d’eau potable – y compris à proximité d’un puits –, zones
conchylicoles, de baignade, de cressiculture, mais aussi zones humides proté-
gées), il faut systématiquement consulter le SPANC ; il peut en outre y avoir
une réglementation locale spécifique. L’entretien doit quant à lui être réalisé
par des professionnels, ce qui assure un gage de sécurité de fonctionnement.
Enfin, sa durée de vie est assez longue (20 ans, environ), ce qui réduit son
coût global annuel.

Toutefois, sauf avis contraire figurant sur l’avis d’agrément, une micro-station
ne peut pas fonctionner par intermittence (dans une résidence secondaire,
par exemple). Certains modèles à culture fixée résistent cependant mieux aux
périodes de faibles charges, car l’activité bactérienne est plus résistante, mais
une longue absence d’apport en eaux usées est déconseillée pour un bon
fonctionnement. Son entretien nécessitant l’intervention régulière du reven-
deur, il est également coûteux. Les boues produites sont en outre à éliminer
tous les 6 mois à 1 an ; généralement, on effectue cette vidange dès que
30 % du volume de stockage utile est atteint.

79
II. L’assainissement individuel

À noter : de plus en plus de fabricants de micro-stations proposent un contrat


de maintenance.
Par ailleurs, son fonctionnement se fait sous ali-
mentation électrique continue, il n’y a donc pas
d’autonomie de fonctionnement. Dans les zones
éloignées du réseau électrique, il est recommandé
de prévoir un onduleur ou un groupe électrogène
pour prendre le relais en cas de besoin. En raison de
sa consommation d’énergie, la micro-station n’est
pas éligible à l’éco-PTZ. Enfin, elle émet un bruit
faible, mais permanent du fait de l’oxygénation.

Prix
Le coût d’une micro-station varie selon le volume de l’installation, lui-même
dépendant du nombre d’habitants de la maison :

ππ2 à 5 habitants : à partir de 6 000 € ;


ππ6 à 10 habitants : à partir de 8 000 € ;
ππ10 à 20 habitants : à partir de 10 000 €.
En cas de contrat de maintenance proposé par le fabricant, il faut compter
environ 200 € par an, sans la ou les vidanges.

Attention : avant d’opter pour une micro-station, mieux vaut se renseigner sur
ses performances. Certains systèmes récents n’ont pas encore de retour d’expé-
rience, mais d’autres ont largement fait leurs preuves dans la durée.

80
II. L’assainissement individuel

AA Pour aller plus loin


Astuces

Les aides aux travaux d’assainissement non collectif


Selon la localité et la densité de population, les communes délèguent l’installa-
tion du système d’assainissement aux habitants : on parle alors d’assainissement
non collectif. Mais cette dernière est coûteuse ! Aussi, plusieurs aides existent,
cumulables entre elles. Le point sur ces subventions.
Afin d’obtenir ces aides, il est d’abord recommandé de faire appel au SPANC
(Service public d’assainissement non collectif). Notez que, dans le cas où vous
résidez dans le périmètre d’une Opération programmée d’amélioration de l’ha-
bitat (OPAH) menée en partie par l’Anah (Agence nationale de l’habitat), les
prestations d’accompagnement sont gratuites.
L’aide la plus récemment mise en place est l’éco-prêt à taux zéro, aussi appelé
« éco-PTZ ». Il peut être souscrit selon trois options, dont deux concernent
l’assainissement non collectif. L’option « Réhabilitation des systèmes d’assai-
nissement non collectif » est choisie par 3 % des personnes ayant souscrit à un
éco-PTZ, mais l’option « Performance énergétique globale » permet également
de réaliser des travaux d’assainissement. La seule condition pour en bénéficier
est d’installer un système n’utilisant pas d’énergie. L’éco-prêt à taux zéro est
cumulable avec les subventions de l’Anah et les aides des agences de l’eau et des
collectivités territoriales. Cette aide peut aller jusqu’à 10 000 €.
Pour connaître les possibles subventions communales ou du Conseil général,
renseignez-vous directement auprès du département auquel vous appartenez,
car le montant, les conditions et le plafond varient. Parfois, les aides aux travaux
d’assainissement sont réduites aux seuls travaux de réhabilitation. Généralement,
il faut avoir pris contact avec le SPANC du département et remplir une demande
de subvention. En outre, pour être valide, la demande d’aide doit le plus souvent
être accordée avant le début des travaux.
Par ailleurs, l’installation ou la rénovation d’un système d’assainissement indi-
viduel entre dans le cadre des travaux subventionnés par l’Anah, dans la mesure
où ce système est agréé. La hauteur maximale du prêt accordé dépend de votre
situation financière initiale à l’année N -2. Ainsi, si vous demandez une aide

81
II. L’assainissement individuel

en 2016, le prêt sera déterminé selon vos revenus en 2014. Les travaux doivent
permettre d’améliorer d’au moins 25 % la consommation énergétique du loge-
ment. En outre, en contrepartie de l’aide, vous vous engagez à habiter le logement
pendant 6 ans.
Enfin, l’entretien du système d’assainissement, qu’il soit ou non réalisé par le
SPANC, sera imposé au taux intermédiaire de TVA, dans la mesure où il est
considéré par les services fiscaux comme une intervention d’urgence. Si votre
installation d’assainissement non collectif est une réhabilitation d’un système
plus ancien, alors vous bénéficierez du taux de TVA à 10 %. Il faut néanmoins
que l’habitation concernée ait été terminée depuis plus de 2 ans.

La pouzzolane, qu’est-ce que c’est ?


Les fosses septiques et les fosses toutes eaux sont équipées d’un préfiltre, situé
en sortie de fosse, juste avant le traitement d’épuration. Le préfiltre est très sou-
vent constitué de pouzzolane, mais il existe aussi des préfiltres en plastique. Le
point dans cette astuce.
La pouzzolane est une roche éruptive naturelle (basalte) constituée de scories
volcaniques. Elle est la plupart du temps rouge ou noire. Poreuse, elle est un bon
support pour les bactéries aux pouvoirs filtrants, c’est pour cela qu’on l’utilise
dans les préfiltres des fosses toutes eaux. Le préfiltre a pour fonction de rete-
nir les grosses particules et celles de plus petite taille, afin d’éviter qu’elles ne
bouchent la filière de traitement située après la fosse septique.
Les préfiltres à pouzzolane sont ainsi situés dans la fosse, juste avant la canalisa-
tion de sortie vers le traitement, et juste après (préfiltre séparé). À noter toutefois
que, aujourd’hui, les fosses toutes eaux comportent de plus en plus de préfiltres
en plastique.
Les bactéries digèrent une partie des particules retenues par le préfiltre. Mais au
fil du temps, ce dernier finit par s’encrasser. Pour assurer une efficacité de filtra-
tion, la pouzzolane doit donc être enlevée pour nettoyage tous les 6 mois à 1 an,
mais aussi changée tous les 7 à 9 ans selon le nombre d’habitants. Il est possible
de programmer ce changement toutes les deux vidanges.
Pour nettoyer la pouzzolane, il faut la sortir manuellement ou à la pelle, puis
la rincer à l’eau claire, avec des seaux ou sous légère pression. Il est important
d’effectuer le rinçage loin de la fosse, afin d’éviter que les particules ne soient
entraînées vers la filière de traitement d’assainissement.

82
II. L’assainissement individuel

Vous trouverez ce produit en magasin de matériaux et/ou bricolage : comptez


16 à 20 € le sac de 40 kg. Selon la taille du préfiltre, prévoyez un à deux sacs
(davantage dans des cas plus rares), sachant que ceux situés après la fosse sont
parfois un peu plus gros.
Attention, il existe plusieurs sortes de pouzzolanes, avec des porosités plus ou
moins importantes : les pouzzolanes à grosse porosité sont souvent utilisées en
jardinage décoratif, et les pouzzolanes à faible porosité sont employées comme
préfiltre pour l’assainissement, mais aussi en aquaculture.
De plus, les pouzzolanes pour fosses septiques et toutes eaux doivent être consti-
tuées de pierres de 20 à 50 mm. Il est donc important de bien préciser leur usage
au vendeur.

Questions / réponses de pro

Aération de la fosse
J’ai deux tuyaux PVC, un à l’entrée de ma fosse (30 cm en amont) et un à la sortie
(30 cm en aval), qui semblent être responsables de l’aération. Ces deux tuyaux
sortent du sol de 40 cm et sont surmontés d’un chapeau de ventilation. De fortes
odeurs émanent de ces ventilations proches de la maison.
Je projette de réunir ces deux sorties pour les envoyer en un tuyau au-dessus du
toit via un extracteur éolien : qu’en pensez-vous ?
Question de Zdelp

ΔΔ Réponse de DBO5-AEI
Que votre fosse toutes eaux produise des odeurs et soit équipée de
deux ventilations, une primaire en amont et une secondaire en aval, est
tout à fait normal.
Comment remédier aux odeurs ? Les deux ventilations doivent être rame-
nées contre votre habitation de manière indépendante l’une de l’autre
(deux réseaux différents) et sortir toutes les deux au-dessus du toit.
Elles seront équipées chacune d’un extracteur statique et non éolien (vous
pouvez récupérer vos deux champignons). Le but du jeu est que l’échange
oxygène/gaz puisse se faire sans contrainte. Enfin, l’ensemble de ces deux
réseaux de ventilation doit être en PVC de diamètre 100 mm.

83
II. L’assainissement individuel

Pompe de relevage et grand froid


Nous avons une maison à la montagne qui fonctionne avec une fosse septique,
mais la commune vient d’installer le tout-à-l’égout et nous devons nous y rac-
corder. Nous sommes à 5 m au-dessous du réseau, et il faut donc installer une
cuve et une pompe de relevage. Il n’y a pas d’autre solution que de la mettre à
l’extérieur, à la place ou à côté de la fosse septique.
C’est une résidence secondaire, et il se peut que, en hiver, nous soyons absents
pendant une longue période de froid. J’ai peur que tout gèle et se bloque au
redémarrage. Quelles seraient les précautions à prendre ?
Question d’Alaric

ΔΔ Réponse de Grimaud Assainissement


Tout dépend de la zone de montagne et des températures hivernales. Mais
pour être sûr, il faudrait que le niveau des eaux sales dans votre station de
relevage soit aux environs de 1,20 m (comme l’eau potable lors des raccor-
dements VRD). Par contre, n’oubliez pas la conduite en aval qui, elle, doit
rester pleine, car il y a un clapet anti-retour au niveau de la pompe. Cette
conduite doit aussi être à 1 m de profondeur (1,20 m si vos températures
atteignent -15 °C durables).

Puits et fosse toutes eaux


J’ai un puits foré à la sondeuse dont le tubage est étanche à l’eau, à plus de
6 m de profondeur. À combien de mètres dois-je placer la fosse toutes eaux
(étanche), sachant que le terrain de construction n’est pas très grand (rayon de
25 m autour du puits) ?
Question de Gongju

ΔΔ Réponse de Grimaud Assainissement


Une fosse toutes eaux est un élément étanche, donc il n’y a pas de contraintes
particulières par rapport à un puits. Attention toutefois à ne pas l’installer
dans une zone de passage de véhicules, car si la fosse est endommagée, elle
risque de fuir et de polluer.
Par contre, si vous avez une fosse, il y a obligatoirement en amont une
filière de traitement. Cette filière doit être distante d’au moins 30 m de tout
puits et forage. Vous devriez, a priori, plutôt prévoir une micro-station. 

84
II. L’assainissement individuel

ΔΔ Réponse d’Argile
Si votre puits est utilisé pour l’eau potable, la distance réglementaire est de
35 m pour la mise en place d’un assainissement. Cette distance peut être
exceptionnellement réduite en fonction du sens d’écoulement des eaux de la
nappe et de la profondeur de la nappe captée. Mais il peut aussi être néces-
saire de l’augmenter, les écoulements des nappes et le fonctionnement des
sols n’obéissant pas à la réglementation (c’est pour cela que l’intervention
d’un géologue, hydrogéologue ou pédologue est utile, et que se contenter
d’appliquer la réglementation sans réflexion, cas de plus en plus fréquent,
peut être dangereux).
A priori, une distance de moins de 25 m commence à être sérieusement
petite. Si votre terrain n’est pas raccordé à l’eau potable, il pourrait bien être
strictement inconstructible. Et si vous êtes raccordé au réseau de distribution
d’eau potable de votre commune, il n’y a pas de distance réglementaire.

Remise en service d’une fosse septique


Nous envisageons d’acheter un terrain sur lequel il y a une fosse septique qui
n’a, a priori, pas été utilisée depuis quelques années. Faut-il prévoir une inter-
vention particulière avant utilisation ?
Question de Bof22

ΔΔ Réponse d’Argile
Dans l’attente d’une mise en conformité, que vous devez faire dans un délai
de 1 an après votre achat, votre fosse pourra encore fonctionner.
Soulevez les tampons de fermeture et vérifiez son remplissage. Si c’est
liquide ou à peine pâteux dans le fond, utilisez-la et faites une vidange
après 1 ou 2 mois. Des odeurs devraient se dégager pendant 1 mois environ.
Si c’est pâteux sur toute l’épaisseur ou durci, faites-la vidanger et prévenez
le vidangeur de son état.

Micro-station en zone inondable


Je dois réaliser un dispositif d’assainissement individuel. Pour quelle solution
opter sachant que je vis en zone inondable ?
Question de Vergine Tp

85
II. L’assainissement individuel

ΔΔ Réponse de Stoc Environnement


Si vous souhaitez une micro-station, vous pouvez l’installer en hors-sol,
avec un poste de relevage en amont, si la pente gravitaire vers l’entrée de la
station n’est pas suffisante.

Agrandissement et contrôle de l’assainissement


Nous avons un projet d’agrandissement de notre maison, concernant la pièce de
vie (pas de nouvelle pièce d’eau). Nous avons un assainissement individuel qui
a été contrôlé en 2012 et validé.
Serons-nous dans l’obligation de modifier cette installation du fait de l’agrandis-
sement de notre pièce de vie de 33 m² ?
Question de Larama

ΔΔ Réponse d’Argile
Votre assainissement noté conforme par le SPANC l’est par rapport au nombre
de pièces principales, chambres, salle à manger et salon, et non par rapport
au nombre d’habitants, qui varie au fil des années (cf. arrêtés du 7 septembre
2009 et du 27 avril 2012). Le nombre de pièces d’eau est sans importance.
Toutefois, un agrandissement de 33 m² peut être considéré comme une
pièce supplémentaire, ce qui, hélas pour vous, ne donne pas tort au SPANC.
Administrativement et pour le permis de construire, vous devrez vérifier que
votre assainissement reste suffisant pour une pièce principale supplémen-
taire (une petite chambre de moins de 8 ou 9 m² peut parfois basculer dans
la catégorie pièce annexe et permettre de régler le problème).
Ou vous devrez proposer une augmentation de la capacité d’assainissement
pour obtenir le permis, même si techniquement cet assainissement reste
évidemment suffisant, en particulier si vous n’augmentez pas le nombre
d’occupants. Les travaux de modification de l’assainissement ne devront se
faire qu’après les travaux d’agrandissement de la maison.

Choix d’une micro-station d’épuration


J’envisage de remplacer mon installation actuelle (fosse septique et filtres lents
pour les eaux-vannes, et décanteur pour les eaux usées et ménagères) par une
micro-station pouvant traiter eaux-vannes, eaux usées et ménagères.

86
II. L’assainissement individuel

Je souhaite en outre pouvoir réutiliser les eaux traitées pour l’arrosage de mon
jardin. Quel type de station d’épuration me conseillez-vous ?
Question de Salama13

ΔΔ Réponse d’Argile
Attention, l’arrosage en surface et celui des potagers est strictement interdit
avec les eaux usées traitées, même bien traitées. Ces eaux sont encore char-
gées en germes pathogènes (dont E. Coli) qu’il n’est pas bon de consommer
avec les salades ou les radis.
La seule irrigation autorisée est l’irrigation souterraine de végétaux non uti-
lisés pour la consommation humaine (l’irrigation de pelouse, haies et arbres
est tout à fait possible).
Vous pouvez poser un réseau enterré sous pression (c’est un peu compliqué
et coûteux) ou une tranchée remplie de graviers jusqu’au sommet, qui ser-
pente comme une allée de gravillons entre les arbres.
Pour la marque de la micro-station, pensez à l’achat, mais aussi aux
coûts d’entretien sur une quinzaine d’années : électricité, pièces d’usure,
vidanges, changements complexes et très coûteux de matériaux avec mise
en décharge, etc.

Terrain saturé en eau et micro-station


Suite à une étude de terrain, j’ai installé une micro-station. Or, le moteur de
celle-ci est dans l’eau, car le terrain en est saturé. Puis-je me retourner contre le
cabinet qui a effectué l’étude ?
La personne qui a fait l’installation me dit que la seule solution est de mettre
une pompe de relevage pour évacuer l’eau en la renvoyant dans un fossé un peu
plus loin.
Question de Titine

ΔΔ Réponse d’Argile
Si votre terrain est en zone inondable ou inondée, le BE aurait dû le signaler.
Il aurait dû signaler que la micro-station devait être adaptée à l’ennoiement
ou à la remontée de la nappe, car vous risquez aussi de voir votre micro-
station sortir du sol, entraînant la casse des canalisations. Si ce n’est pas le
cas, alors le BE est en partie responsable.

87
II. L’assainissement individuel

L’installateur de la micro-station aurait également dû prévoir les relevages


et protections nécessaires pour éviter que votre station ne soit dans l’eau
ou prévoir une micro-station adaptée. Si vous n’avez pas canalisé les eaux
de pluie ou de ruissellement en dehors de la zone de la micro-station, votre
responsabilité peut aussi être engagée.
Mais si les contentieux ne vous effraient pas, consultez votre assurance (la
multirisque habitation a souvent une garantie défenses et recours). Une
rencontre entre les différentes parties permet souvent de clarifier les res-
ponsabilités. Et, à défaut, vous pouvez vous adresser au tribunal de grande
instance.

Quantité de sable pour un filtre


Combien me faut-il de sable pour un filtre à sable de 5 × 5 m sur une hauteur
de 0,70 m ?
Question de Cécile

ΔΔ Réponse de Grimaud Assainissement


Tout d’abord, utilisez un sable de filtration et non un sable de maçonnerie
quelconque. Je vois trop d’installations de ce genre. Le prix n’est pas le même
et certains installateurs peu scrupuleux ne se gênent pas pour l’utiliser.
Pour le calcul, vérifiez, pour chaque installation, que le DTU préconise 70 cm
de sable. Lorsque vous égalisez ce sable, vous observez qu’en marchant
dessus, il se tasse. Donc, comptez 80 cm pour que, une fois tassé naturel-
lement, il vous reste 70 cm. Le calcul est ensuite le suivant : 5 × 5 × 0,8 =
20 m3 (densité : 1,6 = 32 T).

Traitement des eaux proche d’un puits


Est-ce que l’épandage à faible profondeur peut être effectué lorsque l’on se
trouve à moins de 35 m d’un puits ?
Question de Frederique

ΔΔ Réponse de Limeco Environnement


L’arrêté du 7 septembre 2009, modifié par l’arrêté du 7 mars 2012, stipule
(section 1, art. 2) : « Sauf dispositions plus strictes fixées par les réglementa-
tions nationales ou locales en vue de la préservation de la qualité des eaux

88
II. L’assainissement individuel

destinées à la consommation humaine, l’implantation d’une installation


d’assainissement non collectif telle que définie à l’article 1er est interdite
à moins de 35 m d’un captage déclaré d’eau destinée à la consommation
humaine. Cette distance peut être réduite pour des situations particulières
permettant de garantir une eau propre à la consommation humaine. En cas
d’impossibilité technique et lorsque l’immeuble est desservi par le réseau
public de distribution d’eau potable, l’eau du captage est interdite à la
consommation humaine ».
Si vous êtes dans le cas d’un puits déclaré, vous pouvez installer une micro-
station d’épuration qui, avec l’accord du milieu récepteur, peut s’envisager
avec un rejet au fossé. 
ΔΔ Réponse d’Argile
S’il ne s’agit pas d’un puits utilisé pour l’alimentation en eau potable, il n’y
a pas de distance de protection, mais ce n’est pas une raison pour polluer ce
puits et surtout la nappe. Un système classique par fosse et épandage, si le
sol le permet, est envisageable.
S’il s’agit d’un puits pour l’eau potable, les 35 m sont réglementaires, sauf
si vous prouvez que votre assainissement n’a aucun risque d’impact sur le
puits (un géologue est parfois bien utile). Attention, cette distance n’est que
réglementaire, elle est parfois très insuffisante. Une micro-station peut être
une bonne solution, mais le rejet doit évidemment être à plus de 35 m du
puits, sauf s’il n’induit pas de risque.

89
III.
Les filières écologiques

Une solution écologique est un traitement


autonome en énergie (pas de moteur), dont les
végétaux constituent la base : ils abritent les
bactéries épuratrices, notamment dans leurs
racines.

Ainsi, les toilettes sèches fonctionnent sans


eau, les excréments étant récupérés dans un
réceptacle placé sous la lunette des toilettes et
recouverts de copeaux pour éviter les odeurs.
Le bambou, lui, permet de convertir une petite
station d’épuration en une culture de bois de
bambou, esthétique et pérenne ; il est adapté
au semi-collectif (plus de 20 équivalents-habi-
tants). Le lagunage des eaux usées est un
traitement naturel qui nécessite de grandes surfaces pour implanter plusieurs
bassins, idéal pour les petites collectivités. Enfin, les filtres plantés (filtrage
de graviers et de sable) et le filtre à coco (placé après la fosse septique ou la
fosse toutes eaux) sont également possibles.

90
III. Les filières écologiques

Avant 2012, les toilettes sèches étaient admises par la réglementation sans
autre installation complémentaire. À une condition : qu’elles ne génèrent
aucune nuisance pour les voisins ou aucun rejet hors des limites parcellaires.
Mais l’arrêté du 7 mars 2012 précise qu’« en cas d’utilisation de toilettes
sèches, l’habitation doit être équipée d’une installation conforme au présent
arrêté, afin de traiter les eaux ménagères ». Le traitement des eaux grises est
soumis à une obligation de moyen, le détenteur de toilettes sèches doit donc
installer un traitement traditionnel ou agréé. Cependant, il est possible, du
fait de l’absence d’eaux noires, de demander au maire une dérogation pour
mettre en place un dispositif non agréé plus simple, comme les filtres plantés.
Dans tous les cas, le SPANC doit donner son autorisation.

Depuis décembre 2012, les filtres plantés sans fosse septique sont également
agréés. Pour un traitement intégral, on utilise un filtre planté à écoulement
vertical de roseaux pour le prétraitement des eaux usées et un filtre planté à
écoulement horizontal pour leur traitement. Les systèmes d’assainissement
écologique partiels, à utiliser avec une fosse toutes eaux, sont le bambou et le
lagunage des eaux usées.

Les toilettes sèches


Les toilettes sèches suppriment la
production d’eaux-vannes, car elles
fonctionnent sans eau ; elles per-
mettent ainsi des économies sur ce
poste de dépenses. Les déchets sont
en outre valorisables (compost),
et le traitement des eaux ména-
gères seules s’avère plus facile. En
revanche, ce dispositif demande une
acceptation psychologique, de la place pour le compostage et un approvi-
sionnement en matières végétales carbonées (toilettes à litière). De plus, il ne
prend pas en compte les eaux ménagères qu’il faut donc traiter séparément,
et exige des vidanges fréquentes.

Il existe par ailleurs deux sortes de toilettes sèches : à séparation et à litière.

91
III. Les filières écologiques

Toilettes sèches à séparation, dites « scandinaves »


La première forme de toilettes sèches fonctionne sur un principe très simple :
séparer les matières liquides (urine) des matières solides (matière fécale) afin
d’espacer les vidanges.

La séparation peut se situer au niveau de la cuvette ou dessous : c’est la


séparation gravitaire. Dans ce cas, les matières solides sont acheminées vers
le compostage sur un tapis roulant. L’urine, qui représente 90 % des déjec-
tions, est stockée dans un réservoir avant d’être diluée huit fois. Les fèces
sont quant à elles collectées et desséchées avec un courant d’air ou une résis-
tance électrique pour en réduire la masse. Cette technique génère cependant
toujours des odeurs, ce qui implique l’installation d’un système de ventilation
forcée. Les fèces et l’urine sont ensuite répandues sur le sol.

Bien qu’écologique et économique, cette technique présente de nombreux


inconvénients, tels qu’une forte consommation d’eau due à la dilution de
l’urine, un rejet sur le sol de mauvaise qualité et demandant une surface
importante, et une forte consommation d’énergie (ventilation). C’est en outre
un système assez complexe, qui implique une gestion des matières délicate, et
qui présente un barrage psychologique.

Toilettes à litière bio-maîtrisée


Le deuxième type de toilettes sèches, aussi
appelées « toilettes à litière bio-maîtrisée »,
n’utilise pas d’eau. Un réceptacle, de préfé-
rence en tôle émaillée ou galvanisée (moins
résistant à la rouille), est placé sous la lunette
des toilettes. Il peut être en plastique, mais
cette matière peut, à terme, « prendre » les
odeurs. Le réceptacle contient des matières
végétales carbonées : sciure de bois, copeaux
d’élagage, tonte de gazon sec, feuilles mortes sèches, voire carton passé à la
déchiqueteuse. Tous les excréments sont récupérés dans ce réceptacle, qui
remplace la « cuvette » des toilettes habituelles. Il faut le vidanger tous les 2 à
5 jours (7 jours max.) ; on obtient alors du compost.

92
III. Les filières écologiques

Bon à savoir : les végétaux peuvent être obtenus gratuitement ou à très bas
prix ; la sciure de scierie est plus demandée aujourd’hui (du fait des chaudières
à bois).
Le fait qu’urine et fèces soient
mélangées avec des végétaux per-
met une dégradation bactérienne
aérobie, et donc la fabrication
d’un bon compost grâce à l’ajout
de cellulose végétale. Cela per-
met également l’absence d’odeur, à
condition d’effectuer des vidanges
au moins une fois par semaine. C’est
de plus un système très simple avec un seul réservoir. Comme il n’utilise pas
d’eau et pas de ventilation, il n’engendre ni bruit, ni fuites d’eau, ni cana-
lisations bouchées. Cependant, les toilettes sèches à litière nécessitent de
pouvoir faire un compostage, donc de disposer d’une surface de terrain pour
l’épandre (difficile en appartement).

Installation
Pour aménager des toilettes sèches, plusieurs éléments sont à considérer au
préalable. Il faut vérifier la disponibilité de ressources en copeaux : en scierie
ou dans des menuiseries utilisant des bois non traités. On peut employer aussi
des végétaux broyés (bois d’élagage, feuilles mortes ou même gazon), mais il
faut les sécher et donc avoir un endroit de séchage.

L’aire de compostage doit également être située à proximité de la maison,


pour un gain de temps et de confort (un compost bien réalisé ne dégage pas
d’odeurs). Un point d’eau est aussi nécessaire à proximité de l’aire de compos-
tage, pour le nettoyage des réceptacles. Pour les toilettes dites « scandinaves »,
il faut disposer d’une surface d’épandage d’environ 250 m² par personne.

La filière des toilettes sèches est un excellent complément du lagunage, des


filtres plantés ou même d’une fosse septique, car les selles dans l’eau se
dégradent mal et augmentent de manière importante la charge des stations
d’épuration.

93
III. Les filières écologiques

Entretien
Dans le cas du traitement des résidus de toilettes sèches à séparation, il s’agit,
après une vidange régulière, soit de traiter les urines avec les eaux ménagères,
soit d’épandre des urines diluées dans l’aire de compostage, puis d’épandre
les fèces après compostage. Il n’est toutefois pas sans risque d’utiliser ce com-
post pour le jardin à cause de l’urine qui contient de l’ammoniac. Il convient
de la diluer huit fois et de l’utiliser uniquement pour les plantes.

Les toilettes sèches à litière bio-maîtrisée nécessitent de pouvoir faire une


vidange tous les 2 à 5 jours, selon le nombre d’habitants. Il convient de bien
maîtriser le compostage, qui consiste à verser le contenu du réceptacle dans
une aire de compostage comportant au moins deux bacs : un pour le contenu
des toilettes sèches et l’autre pour les déchets verts de la cuisine. Les toilettes
sèches à litière bio-maîtrisée valorisent ainsi des matières ordinairement rejetées.

Les filtres plantés


Ce dispositif d’assainissement écologique est l’un des rares agréés, c’est-à-
dire pouvant fonctionner sans fosse toutes eaux.

Principe
Le principe est d’utiliser des plantes pour
épurer l’eau. Ces dispositifs peuvent
gérer l’ensemble des traitements de
l’eau usée ou bien être utilisés en trai-
tement après une fosse toutes eaux ou
en complément de toilettes sèches. Les
eaux usées passent à travers des bas-
sins remplis de graviers plus ou moins
gros dans lesquels on plante différents
végétaux macrophytes : roseaux, massettes, jonc, scirpes… Ces plantes,
notamment le roseau, développent des racines qui drainent, oxygènent et
favorisent les bactéries épuratrices aérobies. Le système de racines évite éga-
lement le colmatage. Il produit peu ou pas de boue, mais de l’humus.

94
III. Les filières écologiques

Les filtres plantés sont en outre peu


contraignants : une surface de 20 m² suf-
fit pour 5 habitants (ajouter 2 à 4 m² par
habitant supplémentaire). Un entretien
plus régulier que pour une installation
traditionnelle est nécessaire, mais il est
d’ordre « jardinier », donc moins pénible
et moins coûteux. Il consiste à réaliser un
désherbage manuel ou mécanique. Tous
les 2 ans, les roseaux doivent être coupés après les premières gelées ; et tous
les 10 à 15 ans, selon l’état de sa formation, la couche superficielle de com-
post présente dans les filtres doit être enlevée. De plus, ce dispositif dispense
de réaliser des vidanges puisqu’aucune boue n’est formée ; il ne produit pas
non plus d’odeurs et garantit une bonne épuration. L’eau filtrée peut en outre
être récupérée pour l’arrosage du jardin. Ce système est adaptable à tous
types de terrain, notamment aux terrains peu perméables. C’est la filière la
plus utilisée pour éviter d’avoir une fosse toutes eaux.

Bon à savoir : la parcelle doit présenter un dénivelé (idéalement 3 m) pour


assurer de bons résultats.
En revanche, cette construction, qui semble facile, est très élaborée. Elle est
de plus déconseillée au-delà de 1 000 m d’altitude. Des risques sanitaires
étant aussi possibles par contact, il est préférable de clôturer la filière. Enfin, il
faut vérifier régulièrement le préfiltre.

Fonctionnement
La technique des filtres plantés repose sur l’existence de deux étages de filtres
en série, garnis de graviers et de sable, sur lesquels se fixent des bactéries
épuratrices.

Les eaux usées collectées passent d’abord dans un préfiltre (une grille), pour
récupérer les gros déchets. Des bassins remplis de graviers de différentes granu-
lométries (gros, moyens et fins) sont rendus étanches par une géomembrane.
On compte généralement deux bassins, l’un au-dessus de l’autre, l’eau du
premier étant drainée par le fond vers le second. Dans le ­premier bassin, on

95
III. Les filières écologiques

installe principalement des roseaux ; dans le second, on peut y associer mas-


settes, jacinthes d’eau, scirpes, joncs, carex et pourquoi pas, menthe
aquatique ou reines-des-prés.

Les massifs sont alimentés par les effluents bruts et non prétraités, ce qui rend
cette filière particulièrement intéressante. Dans de bonnes conditions, cette
solution d’assainissement offre des rendements épuratoires très élevés sur les
matières organiques : jusqu’à 95 %. L’élimination des pollutions azotées et
phosphorées peut atteindre 70 %.

À noter : il existe une autre filière utilisant les plantes macrophytes, dite « filtre
horizontal ». Un bassin est rempli de graviers et étanché par une géomem-
brane. On maintient un niveau d’eau jusqu’à 5 cm sous la surface. Mais cette
filière ne se place qu’après un prétraitement en fosse toutes eaux, ce qui en
réduit fortement l’intérêt. Par ailleurs, l’épuration dans un milieu faible en oxy-
gène est moins efficace.

Coût
Le coût de cette filière varie entre 4 000 et 6 000 €. Cette méthode, qui allie
prétraitement et traitement, doit être réalisée de manière très précise.

96
III. Les filières écologiques

Cependant, depuis décembre 2012, le système des filtres plantés est validé


par la réglementation assainissement, en tant que filière pouvant être
employée seule par les particuliers : filtre planté à écoulement vertical en
prétraitement et filtre planté à écoulement horizontal en traitement. Il n’est
donc plus nécessaire de lui associer une filière réglementaire en complément
comme une fosse toutes eaux.

Le filtre à coco
Le filtre à coco est un complément écologique
pour le traitement des eaux usées.

En complément d’une fosse toutes eaux


Le filtre à coco est un filtre compact qui fait partie des filières agréées. Il est
placé après une fosse toutes eaux ou intégré à celle-ci dans certains systèmes.

Les eaux usées sont prétraitées par la fosse toutes eaux ou la fosse septique
avant de transiter (par absorption) jusqu’au filtre à coco. L’eau est ensuite
répartie sur toute la surface du filtre grâce à un auget basculant ou à une
plaque perforée. Le milieu organique du filtre, composé de copeaux de coco,
est très riche en bactéries aérobies qui épurent les eaux prétraitées. Une fois
débarrassée de toute substance polluante, l’eau peut ensuite s’infiltrer dans le
sol ou être rejetée dans la nature.

Le filtre à coco peut donc remplacer le filtre à sable, la tranchée d’épandage


ou encore les tertres d’infiltration.

À savoir : les modules sont dimensionnés en fonction du nombre d’habitants.

Avantages et inconvénients
Le filtre à coco valorise ce qui constitue à la base un déchet industriel : les
copeaux de coco. Ces derniers permettent de créer un milieu filtrant avec
un haut niveau d’épuration et de filtration dans un minimum d’espace.
Compact, il est contenu dans une cuve (emprise au sol de 1,3 m² par habi-
tant) et est prêt à l’emploi : il est livré en une pièce et limite le terrassement.

97
III. Les filières écologiques

Le filtre à coco est aussi écologique, en matière naturelle et durable : matière


recyclée et recyclable en compost, avec un changement de matériaux tous les
10 ans. Enfin, il est efficace, car il permet une bonne épuration, même en cas
de variation de consommation d’eau et de changement de saison, mais aussi
pratique, car adapté au neuf comme à l’ancien.

En revanche, le filtre à coco ne peut fonctionner sans prétraitement en fosse


toutes eaux et demande une pente d’au moins 1 m. Son prix est également
assez élevé : il faut compter au moins 5 000 € pour le filtre. Enfin, un renou-
vellement des matériaux du filtre est nécessaire tous les 10 ans (1 400 €).

Attention : il faut veiller à ce que le dispositif voulu soit agréé (norme NF EN


12566-3). La liste des dispositifs agréés est disponible sur le site du ministère
de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.

Le bambou d’assainissement
Le principe du bambou d’assainissement est le même
que l’épuration par filtre planté. Ce dispositif est sur-
tout adapté aux petites collectivités.

Principe
Le bambou possède un système racinaire puissant qui
permet une bonne oxygénation du sol et donc un bon
fonctionnement des bactéries épuratrices. Très bon
épurateur dans les premières années, le bambou perd
toutefois de son efficacité au fil des ans en devenant ligneux, aussi il est néces-
saire de le couper tous les 4 ans. Mais son principal intérêt est de convertir une
station d’épuration en une culture de bois, esthétique et pérenne.

Comme la plupart des autres dispositifs écologiques, la filière du bambou


n’est à ce jour pas validée par la réglementation. En effet, ce mode d’assai-
nissement ne peut pas être employé seul et, en amont du dispositif, un
prétraitement en fosse toutes eaux est indispensable.

À noter : les bambous peuvent être utilisés en complément du lagunage, pour


accélérer l’épuration des eaux usées.

98
III. Les filières écologiques

Fonctionnement
Ce dispositif de traitement des eaux usées repose sur la plantation de bam-
bous géants. Pour assurer leur croissance rapide, de grandes quantités d’eau
et d’éléments nutritifs sont nécessaires. Cela permet de valoriser les eaux
usées qui vont ainsi participer à la croissance des arbres, qui puisent en elles
leurs nutriments.

De plus, le système racinaire du


bambou augmente l’activité bacté-
rienne du sol : la matière organique
est de ce fait minéralisée et plus
facilement assimilée par le bam-
bou. Ces bambous géants peuvent
piéger jusqu’à 12 T de CO2 par
habitant et par an.

Avec le bois, il est également possible de réaliser lattes, panneaux, décoration.


Autre avantage : les bambouseraies sont plus esthétiques que les stations
d’épurations classiques.

À noter : ce système ne rejette aucune boue et ne produit pas d’odeurs.

Contraintes
Les cultures de bambous nécessitent de grands espaces. Pour le traitement
des eaux usées domestiques, on préconise une surface utile de 10 m² par
habitant. En outre, dans le cas de grandes cultures, il est assez contraignant
d’installer un système de distribution homogène de l’eau vers les bambous.

Du fait du dimensionnement assez important, de l’objectif de récupération du


bambou, ainsi que de la nécessité d’un apport d’eau important, cette filière
est à préconiser pour de l’assainissement semi-collectif (regroupant plus de
15 ou 20 équivalents-habitants). Pour une seule habitation, il est préférable
d’opter pour un filtre planté en roseau.

À noter : des barrières doivent être installées afin de ne pas envahir le voisin et
il faut tailler les bambous régulièrement.

99
III. Les filières écologiques

Le lagunage des eaux usées


Le lagunage est une technique d’épuration par microphyte : plantes de
petites tailles, algues, etc. Cette filière non agréée est principalement utilisée
pour l’assainissement semi-collectif (plus de 20 équivalents-habitants).

Principe
Le lagunage est une technique
en eau libre. Les eaux usées
sont envoyées dans des bassins
successifs appelés « lagunes »,
dans lesquels elles sont traitées
par des bactéries générées par
des algues, phytoplanctons et
plantes aquatiques.

Le lagunage des eaux usées


repose sur la création et la plantation de bassins de rétention en série, peu
profonds (1 à 1,2 m) et rendus étanches grâce à une géomembrane synthé-
tique ou une couche d’argile compactée. Selon le type de plantes, on parle
de lagunes :

ππà microphytes (petites plantes : algues, phytoplancton) : filière adaptée


à l’assainissement semi-collectif, il évite la mise en place de fosses toutes
eaux ;
ππà macrophytes (grandes plantes) : même fonctionnement que la filière à
filtres plantés, il est adapté à l’assainissement individuel d’une habitation.
Ce dispositif est écologique, car il permet d’éviter l’infiltration des eaux usées
dans les eaux souterraines.

Comme la plupart des dispositifs écologiques de traitement des eaux usées,


le lagunage est une filière non réglementaire (non agréée), qui demande une
autorisation spécifique. De plus, il nécessite entre 10 et 20 m² de surface
par équivalent-habitant. De ce fait, les nuisances olfactives et la présence de
moustiques sont inévitables : il est donc déconseillé en assainissement indivi-
duel et réservé au semi-collectif.

100
III. Les filières écologiques

Fonctionnement
Les eaux usées s’écoulent lentement, par gravitation, de bassin en bassin : les
effluents chargés de nutriments assurent le développement du phytoplanc-
ton et d’algues vertes. Celles-ci libèrent de l’oxygène par photosynthèse, dans
l’eau près de la surface. Des bactéries aérobies (qui nécessitent de l’O2 pour
vivre) s’installent dans cette zone où elles consomment l’oxygène tout en
oxydant la matière organique ; cette matière décante, puis est décomposée
par des bactéries anaérobies (qui se développent dans les milieux dépourvus
d’O2).

Le traitement des eaux usées est ainsi assuré naturellement, grâce au facteur
temps et à plusieurs bassins en série (au moins trois). Il faut prévoir une sur-
face de 6 m² par habitant pour le premier bassin, puis 3 m² pour les autres.

Le traitement par lagunage

À savoir : ce système peut être prolongé efficacement par l’installation du bam-


bou ou d’autres plantes macrophytes.

101
III. Les filières écologiques

Avantages et contraintes
La technique du lagunage est rustique et peu coûteuse, surtout employée
pour les petites collectivités ou des campings, du fait des grandes surfaces
nécessaires. En effet, pour que la méthode soit pleinement efficace, il faut
plusieurs bassins.

Par ailleurs, les boues accumulées au fond des pre-


miers bassins doivent être enlevées tous les 5 à 10 ans
selon la taille. On peut les utiliser ensuite sur des sur-
faces d’épandage, comme fertilisants. Un fauchage
de la végétation sur les digues est également conseillé
trois fois par an.

Il faut également penser à lutter contre les rongeurs.


À noter aussi que l’étanchéité des bassins est essen-
tielle pour un bon fonctionnement et une durée de vie
longue.

Enfin, il faut prévoir des largeurs de digues permettant un entretien par


véhicule (4 m). On recommande d’opter pour une forme rectangulaire des
bassins : largeur de 1 pour longueur de 3.

À savoir : la mise en place d’une île à canards dans le troisième bassin permet
d’éviter l’envahissement par des lentilles d’eau ; les canards consomment ces
végétaux.

102
III. Les filières écologiques

AA Pour aller plus loin


Astuces

Fosse l eaux versus phytoépuration


Depuis les années 1980, la fosse toutes eaux supplante la fosse septique. Cependant,
un autre système a vu le jour il y a quelques années chez les particuliers : la phy-
toépuration. Le point sur ces dispositifs de traitement des eaux de la maison.
À la différence de la fosse septique, la fosse toutes eaux permet de collecter et
de traiter toutes les eaux usées domestiques : eaux-vannes issues des toilettes
et eaux grises issues de la cuisine ou de la salle de bain. Elle s’accompagne
obligatoirement d’un système de traitement des eaux réglementaire, qui est à
installer soit dans un sol naturel, soit dans un sol reconstitué. Pour bien choisir
une fosse toutes eaux, on conseille de se référer à la norme CE 12566-1, qui
garantit l’étanchéité de la cuve et sa résistance à l’écrasement.
La phytoépuration, elle, est un mécanisme naturel qui pourrait bien devenir
une alternative à l’assainissement de la fosse toutes eaux. On parle de filtres
plantés, car les racines des végétaux absorbent et « digèrent » littéralement les
charges polluantes. Le traitement s’effectue alors en deux temps : le prétrai-
tement se fait via un lit à écoulement vertical planté de bambous ou via une
fosse toutes eaux. Puis, le traitement se fait à l’aide de deux bacs à écoulement
horizontal : le premier contient des espèces végétales qui absorbent les émis-
sions polluantes (des bambous par exemple, qui se nourrissent de phosphates),
et le second est planté d’espèces ornementales gourmandes ou semi-aquatiques
présentes dans les mares et fossés.
Cette méthode d’assainissement offre donc un traitement naturel des nitrates et
phosphates rejetés par les eaux usées grâce à des espèces végétales choisies. En
outre, elle ne produit pas de boue et autorise un contrôle aisé des rejets, excepté
quand le prétraitement se fait par une fosse toutes eaux qu’il faut vidanger.
Autre avantage : elle est aussi un peu moins chère qu’une installation classique
(environ 7 500 €, auxquels peuvent s’ajouter des frais de prestation si vous faites
appel à un bureau d’études), d’autant plus qu’une partie du travail est réalisable
par un particulier. En revanche, les bactéries coliformes et autres éléments conte-
nus dans les selles sont détruits par la chaleur. Vouloir les dissoudre dans un

103
III. Les filières écologiques

cycle de plantations aquatiques devient alors compliqué et risque de contaminer


les eaux rejetées. L’utilisation de toilettes sèches peut cependant pallier ce pro-
blème, car les eaux à traiter ne seront plus issues que des eaux grises des lavages.
Dernier inconvénient : ce dispositif exige un entretien régulier.

L’étude du sol pour l’assainissement


L’installation d’un assainissement individuel requiert une étude du sol. Cette
dernière est déterminante pour choisir la plupart des filières de traitement. Elle
s’attache à définir les caractéristiques du sol, l’importance de la présence de
l’eau, mais aussi la topographie.
Une étude de sol en vue d’un assainissement individuel étudie plusieurs élé-
ments : la texture, la perméabilité, et la profondeur de terre. Elle procède aussi
à une analyse hydrogéologique du sol qui détermine la présence de roches ou
de rochers, d’eau en permanence ou ponctuellement, l’existence ou non d’une
nappe phréatique (et sa profondeur), ainsi que les zones inondables. En complé-
ment, l’étude fournit un relevé topographique (pente du terrain) et un relevé de
l’existant (limites du terrain, arbres, puits, accès, plan de cadastre). Une bonne
étude peut aussi rappeler les règles d’urbanisme locales.
Les filières de traitement des eaux classiques utilisent le sol pour finir l’épu-
ration des eaux usées après le traitement primaire en fosse toutes eaux. Cela
implique que ce dernier soit compatible et qu’il permette une vitesse d’évacua-
tion suffisante et une absence de nappe phréatique permanente ou ponctuelle.
Les caractéristiques du sol déterminées par l’étude permettent donc de savoir
comment et à quelle vitesse l’eau épurée sera absorbée : un sol sableux autorise
un écoulement rapide tandis qu’un sol argileux imperméable implique souvent
d’évacuer l’eau vers un exutoire (un fossé). Le coefficient K de perméabilité du
sol indique le temps d’infiltration de l’eau (en millimètres/heure) :
ππsi K < 30, la perméabilité est médiocre (sol argileux) ;
ππsi 30 < K < 50, la perméabilité est moyenne (sols limoneux) ;
ππsi 50 < K < 200, le sol est perméable (sol sablo-limoneux) ;
ππsi 200 < K < 500, il est très perméable (sol sableux).
De même, la présence d’eau dans le sol est déterminante pour choisir une filière
de traitement. En effet, un sol contenant de l’eau ne permet pas de mettre
en place les filières de traitement d’épandage et de filtre à sable. Il est alors

104
III. Les filières écologiques

­ écessaire de choisir comme filière un tertre, surélevé par rapport au sol, ou une
n
micro-station, qui ne dépend pas du sol, pour épurer l’eau. De plus, lorsque le
sol est saturé d’eau, il est parfois demandé d’évacuer l’eau assainie en dehors
du terrain, vers un fossé par exemple. Le relevé topographique est également
important. Il détermine le besoin ou non d’une pompe de relevage, la possibilité
ou non de faire un tertre d’assainissement, et la possibilité ou non de mettre un
filtre à sable. Si la pente est supérieure à 10 %, cela est difficile. L’étude de sol
est obligatoirement réalisée par un bureau d’étude. Le mieux est de vous tourner
vers le SPANC de votre commune, car certains proposent des tarifs préférentiels
disponibles chez des bureaux d’études, tandis que d’autres recommandent forte-
ment tel ou tel bureau. Attention, une bonne étude de sol doit indiquer quelles
filières de traitement sont possibles, ou au contraire, impossibles. Dans le devis,
il faut donc regarder ce qui est détaillé : études de sol, études de sol et préconi-
sation, études de sol, préconisations et dimensionnement.
Il faut compter entre 200 et 500 € pour une étude de sol avec préconisations,
concernant une maison individuelle. Pour une étude de conception et de dimen-
sionnement, demandez un devis détaillé. Cependant, très souvent, votre SPANC
et/ou l’entreprise qui pose la filière peuvent, avec les résultats, vous aider dans
le dimensionnement et le choix de votre assainissement individuel.

Questions / réponses de pro

Plantations sur filtre à sable


Ma maison est équipée en assainissement autonome d’une fosse toutes eaux
et d’un filtre à sable. Sur ce filtre, la pelouse est très luxuriante et nécessite des
tontes très rapprochées. Quel type de végétaux puis-je planter sans risque pour
mon filtre ?
Question d’Anne

ΔΔ Réponse d’Assaini’Sol
Il faut tout simplement éviter tout ce qui fait beaucoup de racines. Les saules
justement sont peu recommandés. En revanche, les plantes type rosiers ou
massifs fleuris peuvent être envisagées. Mais attention, les drains étant à
proximité et chargés d’eau, les plantes iront naturellement chercher l’eau,
d’où la nécessité d’éviter quand même au maximum les plantations sur le
filtre.

105
III. Les filières écologiques

Assainissement sur un terrain argileux


Nous rencontrons un souci sur notre projet de construction : le terrain est très
argileux, donc très peu perméable. La solution préconisée est une fosse toutes
eaux avec drainage sur lit vertical et sortie des eaux traitées vers un exutoire.
Sauf que nous n’avons pas d’exutoire à proximité (il y en a un à 300 m, mais il
faudrait creuser une tranchée et s’assurer que la pente est bonne).
Quelles solutions aurions-nous pour éviter cet exutoire ? J’ai entendu parler de
puits ou de tranchées d’infiltration, mais je ne sais pas si c’est réalisable, et si
cela peut être validé par le SPANC et/ou la mairie.
Question d’Okp

ΔΔ Réponse d’Innov Environnement


Il suffit d’installer des « tunnels » qui réduisent maintenant considérable-
ment la zone d’infiltration.
ΔΔ Réponse de Créa-phytes
Une solution existe : la phytoépuration. Les besoins en surface sont de 1 à
2,5 m² par habitant, selon le système choisi, et un exutoire n’est pas obli-
gatoire. Une simple tranchée d’infiltration plantée de saules suffit ou tout
simplement une mare d’agrément.

Phytoépuration près d’une rivière


Je désire acquérir une maison près d’une rivière. Est-il possible de mettre en
place un traitement planté sachant que le système sera protégé d’une éventuelle
inondation ?
Question d’Accrozen

ΔΔ Réponse de Mikewhite
Aucun problème, si l’exutoire du système est hors eaux en toute saison.
Je rappelle que ce type de filière est, semble-t-il, accolé à une fosse toutes
eaux. De ce fait, elle n’est pas sans entretien traditionnel.
Toutefois, elle devient très intéressante si elle ne fonctionne que sur un
« mode w.c. sec ». En effet, le système n’est constitué alors que d’un filtre
de type horizontal, c’est-à-dire rempli d’eau en permanence. Les roseaux ne
risquent pas de sécher et il n’y aura pas de boues à évacuer. Vous n’aurez
pas non plus de résidus médicamenteux.

106
III. Les filières écologiques

Filtre à sable vertical


En faisant établir un devis de matériel pour réaliser mon filtre à sable vertical
drainé (donc étanche), il m’a été annoncé trois choses : la durée de vie d’un filtre
à sable varie de 10 à 25 ans selon son usage, un filtre ne doit pas être placé au
même endroit après une réhabilitation, le sable et le gravier extraits doivent être
envoyés en filière de retraitement (200 €/m3). Qu’y a-t-il de vrai là-dedans ?
Question de Banzaï

ΔΔ Réponse d’Argile
La durée de vie d’un filtre à sable drainé varie de moins de 10 ans à plus de
25 ans. Pour une longue durée, il faut une pose correcte, des sables de qua-
lité de granulométrie assez grossière, un entretien sans faille de la fosse, une
grande attention à ne pas larguer des boues vers le filtre lors du nettoyage
du préfiltre et une ventilation poussée du filtre (tampons de fermeture du
dernier regard du préfiltre permettant une entrée d’air). Cela dépend aussi
du nombre d’utilisateurs.
Pour la mise en filière de retraitement du sable colmaté, c’est en principe
vrai, mais un étalement de moins de 3 à 4 cm en surface d’une grande par-
celle serait nettement plus écologique (le transport et le traitement du sable
ont un coût écologique important).

Installer un sanibroyeur
J’ai une petite bergerie sur mon terrain à 100 m de ma maison. Pour l’assainisse-
ment, celle-ci étant trop loin de la fosse existante, puis-je envisager la solution
d’un sanibroyeur pour éviter une deuxième fosse ?
Question de Brigitte

ΔΔ Réponse de Scorpion
Il existe des blocs w.c./sanibroyeurs qui peuvent refouler jusqu’à 5 à 7 m de
haut et 100 m en longueur.
Il existe aussi des broyeurs que l’on rajoute à la sortie du w.c. ou un peu plus
loin et qui peuvent aller jusqu’à 100 m.
Ils peuvent aussi servir pour évacuer les eaux de la salle de bain comme de
la cuisine ou du lavabo. Il en existe des silencieux, mais il y a quand même
le bruit du moteur et du broyeur ou turbine, plus perceptible la nuit.

107
III. Les filières écologiques

Type de ventilation
J’ai installé une micro-station. Lors du contrôle, le SPANC m’a demandé une
ventilation secondaire à 30 cm au-dessus du faîtage. J’ai une sortie d’air qui se
trouve dans mes w.c. et qui rejoint la toiture. Est-ce bien ma ventilation primaire ?
J’ai également une sortie d’air reliée à la micro-station : est-ce bien au niveau de
la tuile à douille que je dois mettre un long tuyau PVC avec un extracteur pour la
ventilation secondaire ? Cela réglera-t-il mon problème de mauvaises odeurs ?
Question de Flo

ΔΔ Réponse de Pirrotta Terrassement


Effectivement, il vous faut une ventilation secondaire. Comme vous le
décrivez, vous avez une ventilation primaire bien à sa place. La secondaire
doit aussi être remontée au-dessus du faîtage : laissez la primaire en place
et mettez un second PVC. Par contre, ne les placez pas côte à côte, mais
espacez-les d’au moins 1 m. Cette secondaire doit partir de votre micro-sta-
tion. Il existe d’autres solutions pour la secondaire : elle peut aussi rester à
proximité de la station, mais avec une cartouche filtrante et un extracteur ;
cela est au bon vouloir du SPANC.
Pour vos odeurs, si elles viennent des regards ou si elles sont à l’intérieur
de votre habitation, je vous conseille de mettre un siphon disconnecteur en
entrée de la station.
ΔΔ Réponse de Greter 72
La sortie dans vos w.c. est la ventilation primaire. Si vous avez opté pour
une micro-station avec une fosse toutes eaux séparée et/ou un couvercle
étanche, il vous faut effectivement une ventilation secondaire à 40 cm au-
dessus du faîtage, permettant aussi la décompression de la fosse en cas de
changement de température pour éviter sa déformation. Attention au sens
du vent pour la sortie sur le toit.

Maintenance des filtres à coco


Par manque de place, il semble que je sois contraint d’utiliser une solution com-
pacte pour ma résidence secondaire. Un architecte m’a parlé de la solution du
filtre à coco. Solution très attrayante, mais qu’en est-il de l’entretien et de la
maintenance d’un tel système ?
Question de Cclouet

108
III. Les filières écologiques

ΔΔ Réponse d’Innov Environnement


Il faut entretenir tous les ans le filtre à coco pour enlever la pellicule qui
va se former sur le dessus. Un contrat d’entretien annuel est proposé et il
garantit le produit. Il faudra également vidanger la première cuve, car ce
n’est qu’une fosse ; puis, il faudra changer le média filtrant, c’est-à-dire la
fibre à coco.

Obligation de fosse septique


L’installation d’une fosse septique ou le raccordement au réseau d’eaux usées
est-il obligatoire lorsque l’on a des toilettes sèches ?
Question de Didou

ΔΔ Réponse d’Argile
Les eaux des toilettes ne représentent que 20 % environ de la totalité des
eaux usées. Si vous êtes raccordable à un réseau collectif de tout-à-l’égout,
vous devez vous raccorder. Dans le cas contraire, vous devez avoir une ins-
tallation d’assainissement non collectif.
Concernant vos toilettes sèches, il faut traiter les eaux ménagères (fosse et
épandage, fosse et filtre à sable, phyto, micro, etc.). Si vous possédez une
fosse et un épandage, un simple bac à graisse de 500 litres peut remplacer
la fosse toutes eaux.

Superficie pour un épandage


Pour un épandage des eaux usées, quelle est la superficie minimale en zone rurale ?
Question de Godard

ΔΔ Réponse d’Argile
800 m² est un minimum avec un sol favorable. À noter aussi que la maison
ne doit pas être en plein milieu, et qu’il ne doit pas non plus y avoir de
piscine et annexes qui empiètent sur la surface disponible. Les systèmes les
plus compacts épurent les eaux, mais à la sortie, vous avez toujours autant
d’eau qu’à l’entrée et le problème n’est pas le traitement, mais l’infiltration
des eaux épurées.
Je conseille 1 000 m² minimum de surface constructible, ce qui permet en
général de proposer une solution viable à long terme.

109
III. Les filières écologiques

Mais la tendance est à la diminution des surfaces des parcelles construc-


tibles, ce qui rend la construction et son assainissement parfois impossibles,
sans compter les inévitables conflits de voisinage dans le cas de petites
parcelles.

Filtre à sable drainé et culture potagère


Il m’est proposé un filtre à sable drainé vertical pour mettre en conformité mon sys-
tème d’assainissement individuel : préfiltre de 200 litres, filtre de 5 × 6 × 1,20 m,
rejet au fossé, couverture en terre végétale de 40 cm. Est-il possible de cultiver
un potager au-dessus d’un tel filtre ?
Question de Bertrandblassel

ΔΔ Réponse de Pirrotta Terrassement


Aucune plantation à usage domestique, seulement un peu de gazon ou
quelques fleurs sans grandes racines. Le filtre fonctionne par infiltration,
mais aussi par évaporation.
ΔΔ Réponse d’Argile
Le filtre à sable drainé sera recouvert d’une épaisseur de 20 cm de terre
environ, très insuffisant pour nourrir un potager (40 cm de terre au-des-
sus d’un filtre à sable, c’est déjà un peu trop). De plus, il faut éviter de
rajouter de l’eau (arrosage toujours en excès pour un potager) au-dessus du
filtre. N’installez donc pas un potager, seulement un peu de gazon traçant
(fétuque) ou quelques fleurs annuelles avec peu de racines (pas de dahlias,
par exemple) ou simplement des graviers en surface.

Fosse septique avec filtre à coco


Mon propriétaire vient de faire installer une fosse septique avec filtre à coco,
mais ne m’a donné aucune consigne concernant l’entretien. Me faut-il activer la
fosse avec un activateur biologique ?
Question d’Angel

ΔΔ Réponse d’Argile
Attention, respectez vraiment les préconisations du constructeur du filtre à
coco. En cas de fonctionnement défectueux ou du coco à changer plus rapi-
dement qu’espéré, soyez prudent.

110
III. Les filières écologiques

Un entretien et un usage non strictement conformes aux préconisations


pourraient être retenus contre vous. Exigez les consignes écrites d’entre-
tien et d’utilisation de ce système. Le propriétaire les a obligatoirement, le
constructeur ou installateur a dû les lui donner.
ΔΔ Réponse d’Assaini’Sol
Chaque filière possède son livret d’entretien, que vous devez réclamer à
votre propriétaire, afin de connaître les gestes à effectuer. Selon la marque,
le filtre à coco nécessite, par exemple, un entretien annuel (en dehors des
vidanges tous les 4 ans) qui consiste à brasser le média filtrant, entre autres.
Cet entretien exige une technique particulière, décrite dans le livret. Vous
pouvez effectuer cet entretien vous-même, mais vous devrez alors justifier
de tout cela avec des photos sur lesquelles la date sera clairement indiquée
(question d’assurance). Ou alors, le constructeur propose un contrat d’en-
tretien (120 € HT/an), qui n’est pas obligatoire, mais fortement conseillé, si
vous voulez être bien couvert.
Aussi, la coco nécessite d’être entièrement renouvelée au bout d’une dizaine
d’années.

Changer les pierres de lave


J’ai récemment vidangé ma fosse septique en béton, et les pierres me paraissent
entièrement colmatées. Comment puis-je les nettoyer sans détruire les bacté-
ries ? Comment arriver à relancer au mieux le système ?
Question de Roro

ΔΔ Réponse d’Argile
Ce sont probablement les pierres du préfiltre. C’est de la pouzzolane, vous
pouvez donc les laver au jet, ce ne sont pas elles qui assurent le fonction-
nement de la fosse, vous pouvez donc les stériliser sans aucun risque. Pour
réactiver la fosse, vous pouvez utiliser des yaourts ou du lait écaillé, ils
feront très bien l’affaire.
Mais attention, si ces pierres de lave sont celles d’un filtre à cheminement
lent (système ancien), elles participent à l’épuration.
Si vos pierres (pouzzolane) sont trop abîmées, ce qui est fréquent après
quelques décennies de bons et loyaux services, changez-les. Vous pouvez
en trouver chez tous les marchands de matériaux.

111
IV.
L’installation et l’entretien

L’installation d’une fosse toutes eaux exige un


certain nombre de précautions quant à son
emplacement. La distance minimale avec l’habi-
tation doit être d’au moins 5 m, et celle aux
limites de propriété de 3 m minimum, comme
la distance aux arbres ou arbustes ; enfin, la dis-
tance aux puits, sources et captages destinés à
l’alimentation humaine est fixée à 35 m. La fosse
doit en outre être située hors des zones desti-
nées à la circulation et au stationnement des
véhicules.

Toute plantation est également à proscrire au-


dessus, excepté le gazon. L’installation d’une
fosse toutes eaux requiert aussi quelques impéra-
tifs : évaluer les dimensions nécessaires de la fosse, effectuer une opération de
creusement et de coffrage, penser à la ventilation (afin d’évacuer les gaz issus
du prétraitement par bactéries anaérobies : toxiques, ils peuvent détériorer la
fosse), et éventuellement, installer une pompe de relevage des eaux usées.

112
IV. L’installation et l’entretien

Afin d’assurer une durée de vie longue aux ouvrages


d’assainissement, il est nécessaire de les poser dans
les règles de l’art. Le trou (la fouille) doit ainsi être
assez grand pour que la fosse ne soit pas en contact
avec les parois : il doit rester entre 20 et 30 cm de
chaque côté de la fosse. Le fond de la fouille doit en
outre être plat et dépourvu d’objets pointus (cailloux).
Pour cela, le mieux est de disposer un lit de sable de
10 cm d’épaisseur ; une semelle en béton peut éga-
lement être nécessaire si le sol n’est pas stable. La
fosse doit ensuite être installée au centre et mise à
niveau. Le remblaiement (espace latéral) avec un matériau sableux doit se
faire par couches successives autour de la fosse, avec un tassement à chaque
couche, et atteindre le haut de la fosse. Au fur et à mesure du remblaiement,
il convient de remplir la fosse d’eaux claires pour équilibrer la pression. Les
tuyaux sont placés ensuite avec une pente de 2 à 4 % entre l’habitation et
la fosse et 0,5 à 1 % vers la filière de traitement. Les tampons d’accès, ou
regards, sont posés quant à eux de manière à arriver au niveau du sol. Les
différents raccordements (regards/fosse, canalisation/fosse) doivent être
étanches. Enfin, le remblaiement jusqu’au niveau du sol se fait avec de la
terre végétale, sans cailloux.

Ces conseils de pose sont également valables pour d’autres ouvrages tels que
des micro-stations.

Le raccordement de l’assainissement collectif


Les travaux de raccordement au tout-à-l’égout sont habituellement cofinan-
cés par le particulier et la commune.

Raccordement au tout-à-l’égout : une obligation


Les immeubles ou maisons rattachables au réseau public d’assainissement
doivent procéder à l’installation du tout-à-l’égout. Ce système collectif permet
de récupérer les eaux usées, puis de les traiter dans une station d’épuration.
Le raccordement des immeubles est obligatoire dans un délai de 2 ans, à

113
IV. L’installation et l’entretien

compter de la mise en service du réseau de collecte. En l’absence de cette


démarche, la redevance d’assainissement du propriétaire concerné peut être
majorée sur décision du conseil municipal, dans la limite de 100 % de son
montant initial.

Il existe un cadre réglementaire à respecter. Ainsi, un par-


ticulier ne peut effectuer de raccordement direct sur le
domaine public pour des raisons administratives et tech-
niques. Toute intervention sur la voie publique nécessite
la délivrance par l’autorité compétente d’une autorisation
d’occuper le domaine public et/ou d’une permission de
voirie. Très souvent, le maire rédige un arrêté de circula-
tion : document public sur lequel figurent notamment le
nom de l’entreprise et la durée des travaux.

À noter : les raisons techniques sont directement liées aux règles de l’art (DTU :
Document technique unifié), qui imposent l’utilisation de matériel adapté que
le particulier ne possède pas.
L’entreprise mandatée pour réaliser les travaux n’est pas toujours choisie par
le particulier. Plusieurs cas de figure se présentent. Ainsi, dans certains EPCI, le
particulier peut choisir parmi une liste d’entreprises ayant un agrément pour
travailler sur le réseau d’assainissement, tandis que dans d’autres cas, le parti-
culier choisit son entreprise, mais celle-ci doit faire les démarches auprès de la
collectivité pour être autorisée à effectuer les travaux. Dernière possibilité : le
particulier n’a effectivement pas le choix, la collectivité lui impose une société
qu’il doit rémunérer pour faire les travaux.

Conditions à respecter
Le raccordement au tout-à-l’égout s’effectue sur la partie privée par le biais
d’une canalisation nécessaire pour amener les eaux usées vers la partie
publique, et sur la voie publique, à laquelle les immeubles ont accès soit direc-
tement, soit par l’intermédiaire de voies privées ou de servitudes de passage.

Le particulier doit vérifier scrupuleusement que le point de sortie du branche-


ment de l’habitation est plus haut que le piquage dans le réseau.

114
IV. L’installation et l’entretien

Sur la partie publique, les règles imposent une


pente de 3 % d’inclinaison sur les tronçons
d’eaux usées. De plus, lors de la réalisation
du branchement particulier, on veillera à ne
pas faire de coude à 90° : l’idéal étant ce que
les professionnels appellent « un branche-
ment direct », c’est-à-dire sans coude et avec
une pente satisfaisante. Il est éventuellement possible de mettre un coude à
33° ; l’important est de bien comprendre que chaque coude va ralentir le flux
d’eaux usées. Et si le flux ne dispose pas de la vitesse suffisante pour arriver
dans le réseau, c’est le bouchage assuré.

Déconnexion de la fosse septique


Avant le raccordement au réseau collectif, les habitations qui possèdent une
fosse septique ou toutes eaux devront la déconnecter pour ne pas perturber
le fonctionnement de la station d’épuration en aval. Cette déconnexion ne
pose pas de difficulté en soi. Au vu de la réglementation, cela se résume au
vidage et à la désinfection de l’ouvrage. Très souvent, il est nécessaire de faire
appel à une entreprise spécialisée, car les boues stockées dans les fosses sep-
tiques doivent faire l’objet d’un traitement particulier.

La déconnexion de la fosse septique se fait en « by-passant » la fosse par


une conduite en PVC (gamme CR8) de 160 mm de diamètre. Deux solu-
tions sont possibles en fonction de la position du branchement public. Si la
fosse est dans l’axe du branchement, on introduit la conduite en PVC à l’en-
trée de la fosse, et ce, jusqu’à la sortie : la fosse en tant que telle n’est alors
plus utilisable. Et si la fosse ne se situe pas dans l’axe, la conduite en PVC est
posée de l’entrée de la fosse vers le branchement public. Dans les deux cas,
on peut extraire la fosse, mais un tel ouvrage de plusieurs m3 laisse un trou
assez important qu’il faut combler avec de la terre végétale ou d’autres maté-
riaux d’apport. Attention à ne jamais laisser un regard de fosse ouvert sans
surveillance, notamment en présence d’enfants : risque de chute, noyade
ou intoxication (gaz). On peut toutefois conserver la fosse pour en faire une
citerne de récupération d’eau de pluie. Il faudra alors veiller à ce que la désin-
fection ait bien été totale !

115
IV. L’installation et l’entretien

Coûts
Les coûts engendrés par le raccordement se
partagent entre le propriétaire particulier et la
commune. Le particulier a la charge de tous les
travaux nécessaires pour amener les eaux usées
à la partie publique, et pour la mise hors service
de son ancienne fosse septique. La commune a
habituellement la charge des travaux engagés
sur la partie publique et de leur coût. Cela se fait automatiquement s’il s’agit
d’un immeuble existant ou sur demande des propriétaires dans le cas d’un
immeuble construit après la mise en service de l’égout.

À noter : par « immeuble », on entend « construction », les maisons indivi-


duelles sont donc concernées.
Ces parties de raccordement au tout-à-l’égout sont incorporées au réseau
public, propriété de la commune, qui en assure l’entretien et en contrôle la
conformité. La commune peut cependant faire payer une taxe de raccor-
dement à l’égout. En effet, elle est autorisée à se faire rembourser par les
propriétaires tout ou partie des dépenses entraînées par ces travaux, dimi-
nuées des subventions éventuellement obtenues et majorées de 10 % pour
les frais généraux.

Le prétraitement de l’assainissement individuel


L’installation d’une fosse toutes eaux passe par plusieurs étapes, dont l’éva-
luation de ses dimensions. En effet, les eaux usées doivent rester un temps
minimum pour être prétraitées. C’est pourquoi le volume d’une fosse ne peut
être inférieur à 3 m3, et sa hauteur doit pouvoir autoriser au moins 1 m d’eau.

Dimensions
Pour bien fonctionner, une fosse toutes eaux doit être dimensionnée selon
l’usage de l’habitation. Son évaluation en fonction du nombre d’utilisateurs
prévus au quotidien est assez peu fiable, car le nombre d’habitants peut
changer après l’installation, s’il y a plusieurs naissances et/ou si l’habitation

116
IV. L’installation et l’entretien

est vendue à une famille plus nombreuse, etc. La surface de la maison peut
être prise en compte, mais elle peut également être parfois trompeuse. Le
mieux est donc de se référer à ce que dit la loi.

L’arrêté du 7 mars 2012, publié au Journal offi-


ciel n° 0098 du 25 avril 2012, précise et modifie les
prescriptions de la loi du Grenelle 2 relatives aux
assainissements non collectifs (ANC) inférieurs ou
égaux à 20 équivalents-habitants : « Le dimen-
sionnement de l’installation exprimé en nombre
d’équivalents-habitants est égal au nombre de pièces
principales au sens de l’article R. 111-1-1* du Code
de la construction et de l’habitation, à l’exception des
cas suivants, pour lesquels une étude particulière doit être réalisée pour jus-
tifier les bases de dimensionnement : les établissements recevant du public,
pour lesquels le dimensionnement est réalisé sur la base de la capacité d’ac-
cueil ; les maisons d’habitation individuelles pour lesquelles le nombre de
pièces principales est disproportionné par rapport au nombre d’occupants. »
* Les pièces principales sont les chambres et le séjour.
Pour évaluer les dimensions d’une fosse septique, le mieux est de partir sur
la base suivante : nombre de pièces principales (PP) = nombre d’équiva-
lents-habitants (EH). Cela correspond souvent au nombre réel d’habitants de
l’habitation, même en cas de changement de propriétaire. Le volume mini-
mum d’une fosse toutes eaux est de 3 m3 (soit 3 000 litres) pour une maison
comprenant jusqu’à 5 pièces principales : elle ne peut être plus petite. Il faut
ensuite compter 1 m3 par pièce supplémentaire.

Volume d’une fosse toutes eaux

Nombre de pièces Volume de la


principales fosse
Jusqu’à 5 3 m3
6 4 m3
Par pièce supplémentaire + 1 m3

117
IV. L’installation et l’entretien

Dans certains cas, il est nécessaire de procéder à une étude particulière : pour
un établissement recevant du public (un gîte, par exemple) ou pour une mai-
son ayant beaucoup de chambres et peu d’occupants permanents, mais des
occupants occasionnels (enfants, petits-enfants, par ex.).

On peut considérer comme base la capacité d’accueil maximale et l’ajuster


en la diminuant en fonction de l’occupation escomptée. Pour des bureaux
ou ateliers, on compte généralement que 5 salariés équivalent à une pièce
principale.

Bon à savoir : les professionnels peuvent aider pour dimensionner ces habitations.
Par ailleurs, la surface disponible est celle dont on dispose sur son terrain,
mais aussi la surface que l’on souhaite réserver à son installation. En effet,
l’emplacement d’un dispositif d’assainissement individuel ne peut pas être uti-
lisé à d’autres usages : pas de stationnement, pas de plantation d’arbres, pas
de circulation. Les tableaux ci-dessous font le point.

Dimensionnement des filières traditionnelles

Nombre de pièces Pièce


4 5 6
principales supplémentaire
Volume de la fosse
3 m3 3 m3 4 m3 + 1 m3
toutes eaux
30 ml (3 tran- 45 ml 60 ml (3 tran-
Tranchées d’épandage,
chées de (3 tranchées chées de + 15 ml
150 m² min.
10 ml) de 15 ml) 20 ml)
Lit d’épandage,
40 ml 60 ml 80 ml 100 ml
200 m² min.
Filtre à sable non
20 m² 25 m² 30 m² +5 m²
drainé à flux vertical
Filtre à sable drainé à
20 m² 25 m² 30 m² + 5 m²
flux vertical
Tertre Base 40 à 60 m²* 60 à 90 m²* 80 à 120 m²* + 30 m²
d’infiltration Sommet 20 m² 25 m² 30 m² + 5 m²

* Selon perméabilité : si K < 30, prendre le chiffre le plus grand ; si K > 30, prendre le


chiffre le plus petit.

118
IV. L’installation et l’entretien

Il faut par ailleurs compter 25 m² de surface supplémentaire pour la fosse


toutes eaux et les branchements entre prétraitement et traitement.

Dimensionnement des traitements agréés

Surface totale du dispositif


Filière de
hors FTE* (fosse toutes Observations
traitement
eaux)
Toilettes sèches Aire de compostage : 30 m² Avec une FTE*
Filtre planté à 6 à 8 m² par • Souvent utilisé sans FTE*
roseaux équivalent-habitant • Si FTE : surface réduite (2 à 3 m² par EH)
< 10 m² (1,3 m² par
Filtre à coco Après une FTE*
équivalent-habitant)
Filtre
5 à 16 m² Après une FTE*
septodiffuseur
50 m²
Bambou Réservé à l’assainissement semi-collectif
(5 équivalents-habitants)
• 11 m² par
équivalent-habitant :
Lagunage Réservé à l’assainissement semi-collectif
• 1er bassin : 6 m²
• 2e et 3e bassins : 2,5 m²
Attention : certains systèmes (un peu
Micro-station Moins de 10 m² sans FTE* moins compacts) utilisent une petite fosse
toutes eaux
• Pas de pièce supplémentaire autorisée
Filtre compact à Entre 15 et 25 m², dont (sauf dérogation)
zéolithe 5 m² minimum pour le filtre • La fosse en amont doit faire au moins
5 m3

* FTE = Fosse Toutes Eaux

Attention : certains dispositifs comportent une


fosse toutes eaux. Il faut alors compter 25 m² en
plus de surface nécessaire. De même que, selon
le type de sols, il est parfois nécessaire de pré-
voir une surface supplémentaire d’évacuation
des eaux traitées.

119
IV. L’installation et l’entretien

Matériaux
Les fosses toutes eaux sont principalement constituées de béton ou plastique
(polyéthylène, polyuréthanne), parfois de plastique renforcé de fibre de verre.
Tous les éléments du système d’assainissement existent dans ces deux maté-
riaux : regards de répartition, tampons de fosse, rehausses, canalisations, etc.
Chaque matériau possède ses caractéristiques, qui lui donnent des avantages
et des inconvénients.

Caractéristiques des matériaux

Caractéristiques Béton Plastique


Poids Plus lourd et plus stable dans le sol Moins lourd
Comportement à Bon comportement, bonne résistance aux Mauvaise résistance à la
la compression mouvements de terrain, mais peut fissurer compression (écrasement)
Mauvaise : se dégrade en présence des gaz
Résistance à la
issus des effluents (H2S par ex.), en cas de Bonne
corrosion
mauvaise ventilation
Moins onéreux, mais coût de mise en place Plus cher, mais coût de mise
Coût
plus important en place moins important
Volume généralement
Dimensions Possibilité de très grandes dimensions
limité à 4 000 litres (4 m3)
Les rehausses et couvercles
Étanchéité Attention à la bonne pose des joints se vissent, ce qui assure une
bonne étanchéité

Ainsi, le poids est un avantage pour le béton : la fosse


toutes eaux est mieux calée dans le sol, ce qui est impor-
tant, notamment en cas de sols gorgés d’eau (fortes pluies),
mais aussi pour les vidanges et la mise en place. Par ailleurs,
le béton supporte mieux l’écrasement. C’est un atout dans les phases où la
fosse n’est pas remplie d’eau : pendant la mise en œuvre (avant remplissage)
et les vidanges. Mais des inconvénients se posent également, comme sa mise
en place, qui demande des moyens de levage plus importants, donc souvent
plus onéreux. Cela est à prendre en compte en cas d’accès compliqué (étroi-
tesse, sols très mous). De plus, le béton est sensible à la corrosion.

120
IV. L’installation et l’entretien

Le plastique, lui, est plus léger, aussi la mise en place de la fosse et l’installation
sont moins onéreuses. Plus étanche, ce matériau ne subit pas de dégradation
de corrosion dans le temps. Cependant, sa moindre résistance à la compression
implique d’être très attentif lors des phases de mise en œuvre et de vidange.
Mieux vaut donc réaliser la vidange quand le sol est sec.

De plus, son poids léger le rend sensible à la pression de l’eau du sol. Dans
tous les cas, ces arguments sont à moduler, car, quel que soit le matériau, il
nécessite un engin de levage. Au moment de la mise en place, la fosse toutes
eaux doit être remplie d’eau pour équilibrer la pression du sol et pour stabilisa-
tion de la fosse.

À noter : pour poser la fosse, il est conseillé de faire appel à un professionnel


afin de bénéficier d’une garantie en cas de détérioration.

Ventilation
Un système de ventilation de la fosse doit être mis en place pour évacuer les
gaz de fermentation produits par les eaux usées.

Le système de ventilation d'une fosse septique

121
IV. L’installation et l’entretien

Cette fermentation fait partie du traitement primaire, mais les gaz doivent
être évacués, car certains sont toxiques (l’hydrogène sulfureux ou H2S). Ils
génèrent de mauvaises odeurs et peuvent provoquer corrosion de la fosse et
désagrégation du béton. La ventilation apporte en outre de l’air frais et éva-
cue les gaz loin de l’habitation.

Deux circuits de ventilation indépendants sont nécessaires : un pour l’en-


trée et l’autre pour la sortie. L’entrée d’air, ou ventilation primaire, sert à la
décompression des toilettes, lavabos, éviers, douches et machines à laver ;
elle permet une bonne circulation de l’air. Située en amont de la fosse, elle
est assurée par la canalisation de collecte des eaux usées, prolongée jusqu’à
l’air libre sur le toit par une conduite d’au minimum 100 mm de diamètre.
La ventilation secondaire permet d’évacuer les gaz de fermentation générés
par la fosse. Elle se situe en aval de la fosse (ou à sa sortie) et se fait par une
canalisation dédiée, munie d’un éolien mobile ou statique. Elle a un diamètre
d’au moins 100 mm. Elle doit déboucher à au moins 40 cm au-dessus du
faîtage du toit et à au moins 1 m de la ventilation secondaire. Lors de l’ins-
tallation, il faut assurer une parfaite étanchéité au niveau de la toiture (tuiles,
ardoises…). Certaines entreprises peuvent d’ailleurs faire appel à un couvreur.

Il est difficile de déterminer exactement le prix d’une ventilation de fosse


toutes eaux, car celui-ci est compris dans le coût de l’installation globale.

Station de relevage des eaux usées


La station de relevage, ou poste de relèvement, est nécessaire quand la pente
du terrain ne permet pas un écoulement de l’eau par la gravité. C’est le cas
si le terrain où est située la filière d’assainissement (prétraitement et/ou trai-
tement) est plus en hauteur que l’habitation, mais aussi si le dispositif de
traitement est trop enterré (à cause des pentes de canalisations) par rapport
à l’endroit d’évacuation de l’eau, ou encore si le traitement de l’eau doit être
surélevé par rapport au prétraitement (ex. : tertre d’infiltration). Elle se place
avant la fosse toutes eaux ou entre celle-ci et la filière de traitement, et est
souvent utilisée avec le tertre d’infiltration.

À noter : l’assainissement collectif nécessite souvent des stations de relevage qui


sont dimensionnées en fonction du débit du réseau et des pentes à remonter.

122
IV. L’installation et l’entretien

L’objectif de la station de relevage est de remonter les eaux usées. En fonc-


tion des besoins, le poste de relèvement des eaux usées peut être installé
à plusieurs endroits de la filière d’assainissement. On utilisera en outre des
pompes de relevage différentes entre l’habitation et la fosse toutes eaux
­(= pompe pour eaux-vannes), entre la fosse toutes eaux et le dispositif de
traitement (= pompe pour eaux décantées ; cet emplacement est à privilégier
si possible). À la sortie du traitement avant l’exutoire, on peut utiliser une
pompe « eaux claires ».
La station de relevage peut, par ailleurs, être réalisée en éléments séparés ou
préfabriqués. Elle comprend, d’abord, une cuve en béton ou en plastique :
étanche à l’air et à l’eau, d’un volume d’environ 100 litres pour 5 pièces prin-
cipales (compter 25 l par pièce en plus) et ventilée (décompression, extraction
des gaz). Mais aussi une ou plusieurs pompe(s) submersible(s) choisie(s)
selon l’emplacement et les eaux à traiter, la hauteur et la distance de refoule-
ment, et la quantité d’eaux à relever. Enfin, elle comprend un clapet anti-retour,
une ventilation de décompression, un raccordement électrique étanche et sécu-
risé (norme NF C15-100), une canalisation de refoulement (diamètre adapté en
fonction de la pompe), et, si possible, une alarme en cas de panne.
Il convient de vérifier régulièrement l’étanchéité de la cuve, le bon fonction-
nement de la pompe et de la ventilation : pour cela, il faut prévoir une visite
trimestrielle. Le coût d’une station de relevage varie selon le type de pompe :
on compte de 600 à 2 000 €. La pompe de relevage implique aussi une
consommation électrique.

Pompe de relevage des eaux usées


La pompe de relevage des eaux usées est un dispositif servant à relever les
eaux d’une certaine hauteur, dans le cas où celles-ci se situent à un niveau
inférieur par rapport au réseau d’assainissement. Elle peut être utilisée dans le
cadre d’un relevage d’eaux claires, d’eaux-vannes et d’eaux usées chargées
de boues. Selon le type d’eau à relever, il existe plusieurs types de pompes.

Plusieurs points sont à prendre en compte lors de son acquisition. Dans le cas
du relevage d’eaux chargées de déchets, la pompe doit être munie d’une tur-
bine « imbouchable » dont il faut vérifier le diamètre de passage et le profil.

123
IV. L’installation et l’entretien

Sa puissance (exprimée en watts) est également un


point important : une forte fréquence est recomman-
dée pour un relevage des eaux usées. Plus la puissance
est élevée, plus le débit de la pompe sera haut. La hau-
teur manométrique totale est le point le plus haut de
relevage et doit correspondre au niveau souhaité en
prenant une marge de sécurité de 10 % environ.

Le coût d’une pompe de relevage varie entre 100 et 700 €. Elle fonctionne
avec de l’énergie électrique : il faut donc ajouter le coût de la consommation
d’électricité. Dans le cadre d’un assainissement individuel, une pompe de rele-
vage n’est pas vendue séparément et doit être intégrée dans une station de
relevage étanche et munie d’une ventilation. Le coût est donc supérieur.

Attention : afin de pouvoir effectuer une bonne maintenance, il convient de


vérifier que la pompe, située dans un poste de relèvement, est facilement ac-
cessible.

La mise en place des filières de traitement


d’assainissement
Après la mise en œuvre de la fosse de prétraitement des eaux usées, il faut
installer la filière de traitement choisie. Une bonne installation est indispen-
sable, car elle garantit le bon fonctionnement de l’assainissement individuel.
L’implantation d’un tel dispositif implique toujours des travaux de terrasse-
ment. Le respect des règles de l’art par des entreprises qualifiées est donc
primordial.

Installation d’un épandage


Avec l’épandage, on utilise le sol en place, l’installation consiste alors à poser
des drains après un regard de répartition dans des tranchées et un regard de
bouclage. La fouille doit être effectuée en une seule phase.

Pour la tranchée d’épandage, les tranchées font de 0,6 à 1 m de profon-


deur pour 0,50 m de large et de 30 m linéaires max. Les tuyaux d’épandage
doivent être écartés d’au moins 1,5 m.

124
IV. L’installation et l’entretien

Pour le lit d’épandage, la profondeur des lits varie de 0,6 à 0,8 m sur une lar-
geur de 8 m max. et de 30 m linéaires max.

Les tuyaux d’épandage doivent être écartés de 0,5 à 1,5 m.

Tranchée d'épandage

Mise en place de filtres à sable


Les dispositifs de filtre à sable (verticaux, horizontaux et tertre) demandent en
plus une mise en œuvre d’un lit de gravillons et de sable d’une hauteur défi-
nie selon les filières.

Les fouilles doivent être exécutées en une seule phase. Pour le filtre à sable
vertical, la profondeur doit être de 1,10 à 1,70 m, la largeur de 5 m max.,
avec une longueur d’au moins 4 m.

L’écartement entre les tuyaux d’épandage est fixé à 1 m.

125
IV. L’installation et l’entretien

À noter : dans le cas d’un filtre à sable vertical drainé, les tuyaux d’épandage
sont plus courts que les drains.

Pour le tertre d’infiltration, la largeur au sommet est définie à 5 m minimum,


pour une longueur d’au moins 4 m. L’écartement entre les tuyaux d’épandage
doit être de 1 m.

Regard de Niveau du
Galets roulés terrain
répartition Géotextile naturel
ou graviers

Regard de
bouclage

Terre
végétale Sable Géotextile
(terrain)

126
IV. L’installation et l’entretien

Attention : pour un bon fonctionnement, les filières traditionnelles d’épandage


et de filtre à sable doivent respecter les pentes prévues (1 %).

Installation des filières agréées


L’installation des filtres compacts et d’une micro-station est similaire à celle
d’une fosse toutes eaux. Il s’agit en effet de mettre en place un ou deux élé-
ments préfabriqués en les enterrant dans le sol. Afin d’assurer une durée de
vie longue aux ouvrages d’assainissement, il est nécessaire de les poser dans
les règles de l’art.

Pour les filtres plantés, il convient de creuser deux ou trois bassins étanches


remplis de gravillons et de planter divers végétaux, notamment des roseaux,
dans le premier bassin. Afin de permettre un bon écoulement, les bassins
doivent être disposés le premier au-dessus de l’autre. Une fois qu’ils sont en
place, il est nécessaire de les entourer d’une clôture (même de petite taille),
afin d’empêcher un accès direct. Ce traitement par filtres plantés peut être
installé avec ou sans fosse toutes eaux.

127
IV. L’installation et l’entretien

Raccordement à la fosse
Le raccordement entre l’habitation
et la fosse et entre la fosse et le sys-
tème de traitement des eaux usées
doit être parfaitement étanche.
Ainsi, les canalisations en prove-
nance de l’habitation et en sortie de
fosse doivent avoir un diamètre d’au
moins 100 mm. Un bac à graisse
peut en outre être disposé entre
l’habitation (à moins de 2 m) et la fosse. Le raccordement entre l’habitation
et une micro-station est identique. En revanche, entre la fosse toutes eaux et
certains filtres compacts, il se fait par percolation.

Entre la fosse septique et le traitement par filière traditionnelle, on compte


au nombre des éléments de raccordement des boîtes de répartition disposées
de sorte que les eaux prétraitées se répartissent bien sur toute la surface de
traitement, des canalisations trouées pour répartir les eaux prétraitées, et des
boîtes de bouclage placées en fin de traitement.

Si la filière est dite « drainée », une boîte de collecte est placée en fin d’ou-
vrage. Tous les regards doivent rester accessibles : ils permettent de vérifier le
bon fonctionnement de la filière, c’est-à-dire que l’eau s’y écoule bien.

En règle générale, les regards et la fosse sont faits avec le même matériau. Les
joints doivent être bien posés, notamment si le matériau choisi est le béton.

Attention : même si le raccordement est d’excellente qualité, la pente entre


l’habitation et la fosse toutes eaux doit être de 2 %, et la pente entre fosse et
traitement de 0,5 à 1 %, pour que le système d’assainissement fonctionne.

L’entretien
Que ce soit une fosse septique ou une fosse toutes eaux, l’entretien de l’ins-
tallation est essentiel pour éviter tout dysfonctionnement et prolonger la
durée de vie du matériel.

128
IV. L’installation et l’entretien

Entretien général
L’entretien d’une fosse septique ou toutes eaux doit
être régulier afin d’éviter l’accumulation de déchets.
Il s’effectue d’abord par la vidange, à réaliser lorsque
les boues atteignent 50 % du volume de la fosse,
soit tous les 4 ans en moyenne. Il est recommandé
de faire appel à une société spécialisée, qui devra
fournir un certificat. Il est aussi nécessaire de net-
toyer régulièrement le préfiltre et le bac à graisse
s’ils existent. Pour vérifier le volume de boues, il suf-
fit de prendre un bâton assez long et de le plonger
au fond de la fosse. La coloration boueuse indi-
quera la hauteur des boues. L’entretien passe aussi
par le curage des canalisations – élimination du tartre dans les canalisations
et décollement des déchets accumulés sur les parois (graisse, sable, gravats,
boue) –, et la maintenance du filtre planté si l’on a choisi cette solution d’épu-
ration (désherbage de la culture des plantes et coupe des parties aériennes
des tiges en hiver).

Certaines précautions doivent également être prises, afin de préserver un bon


fonctionnement, mais aussi pour la sécurité des habitants. Côté fonctionne-
ment, après une vidange, il faut veiller à ce que la fosse soit toujours remise
en eau. Les vidangeurs doivent toujours laisser un fond de boues, qui contient
les bactéries épuratrices et permet de réactiver tout de suite le processus de
prétraitement. Il ne faut jamais procéder soi-même à une vidange, mais sol-
liciter exclusivement des entreprises agréées par la préfecture (demander et
vérifier leurs agréments). Côté sécurité, lors d’une ouverture des regards de
la fosse ou d’un autre regard du dispositif, il faut laisser un temps d’aération
à l’ouverture, car la fosse peut dégager un gaz toxique : l’H2S (ou hydrogène
sulfuré). De plus, il ne faut jamais laisser un enfant à proximité d’un regard
ouvert (risque de chute et de noyade). Enfin, il convient de refermer les
regards après intervention et de ne jamais tenter de pénétrer dans une fosse
toutes eaux ou septique, même vide ou « désaffectée ».

À noter : les micro-stations sont également à vidanger par un professionnel à


30 % de volumes de boues.

129
IV. L’installation et l’entretien

D’autre part, la fosse comme les différents éléments du système d’assainissement


autonome nécessitent un entretien régulier. Le tableau ci-dessous fait le point.

Éléments à vérifier Mode d’emploi


• Contrôle entre deux vidanges pour vérifier la non-obturation
de l’installation et le volume des dépôts, le non-colmatage des
Bac à graisse
canalisations
• Vidange et nettoyage tous les 6 mois
• Vidange dès que le volume de boue atteint 50 % du volume
de la fosse, tous les 4 ans en moyenne
• Après une vidange, « réamorcer » le processus bactériologique
avec des produits vendus dans le commerce et/ou un yaourt
Fosse (septique ou
périmé ; laisser aussi une petite partie de la boue dans ce but
toutes eaux)
• Contrôler la non-obturation de la ventilation et du circuit des
eaux 1 fois/an
• Repérer le niveau de boue afin de planifier la vidange
• Nettoyer le dégrilleur à l’entrée de la fosse
Regards de bouclage,
• Vérifier au moins 1 fois/an le bon état des regards et leur bon
visite, drains de
écoulement
répartition, canalisation
• Vérifier le bon écoulement des drains et canalisations
de collecte
• Contrôler la non-obturation des regards de répartition et de
Dispositif d’épuration bouchage
ou champ d’épandage • Contrôler la bonne répartition des effluents sur les tuyaux
• Contrôler le bon écoulement (pas de reflux ni de stagnation)
• Nettoyer et enlever les éléments retenus par le préfiltre, 1 à
2 fois/an
• En profiter pour vérifier l’état des matériaux filtrants, 1 à
Préfiltre 2 fois/an
• Lavage ou changement des matériaux filtrant si besoin : les
retirer de l’ouvrage en prenant soin de ne pas laisser passer les
débris pendant cette opération, qui enlève le préfiltre
Vérifier et nettoyer régulièrement la pompe de relevage (si elle
Pompe
existe)
Dispositifs agréés Entretien conforme au guide d’utilisation fourni par le fabricant

Notre conseil : faire une « check-list » d’entretien avec un calendrier annuel


peut être utile. Certains SPANC ou syndicats des eaux proposent aussi un ser-
vice d’entretien (avec des tarifs qui peuvent être attractifs).

130
IV. L’installation et l’entretien

L’entretien d’une fosse septique ou toutes eaux,


avec filtre à sable ou lit d’épandage, a un coût.
Il faut prévoir en moyenne un budget de 150 à
300 € par vidange. Cette dernière doit être réa-
lisée tous les 4 ans environ. Il est impératif de
laisser les regards de la fosse toutes eaux libres
d’accès. Le périmètre situé au-dessus de l’installation ne doit pas non plus
être planté (sauf gazon) et aucun véhicule ne doit y stationner ou circuler.

Vidange de la fosse
La vidange doit être réalisée lorsque le volume des boues atteint 50 % du
volume total de la fosse, soit environ tous les 4 ans. Si on laisse les boues
s’accumuler au-delà, on s’expose à l’apparition d’odeurs nauséabondes.

La vidange doit être effectuée par un vidangeur agréé : une entreprise spécia-
lisée, agréée par la préfecture ou par le SPANC, dans certains cas. L’entreprise
doit fournir un certificat, qui sera présenté lors du contrôle de fonctionnement
effectué par le SPANC.

Il est également possible de prouver le bon entretien de l’installation par la


présentation de la facture détaillée de ce qui a été réalisé. Le vidangeur doit
aussi remettre au propriétaire un bordereau de suivi des matières de vidanges
comportant la raison sociale et le nom du vidangeur, le numéro départe-
mental d’agrément (avec date de validité), l’identification du véhicule, les
coordonnées du propriétaire de l’installation, la date de la vidange, la dési-
gnation et la quantité des produits vidangés et le lieu d’élimination.

Attention : la vidange d’une micro-station est à faire lorsque le volume des


boues atteint 30 % du volume de la cuve de prétraitement. Selon les systèmes,
la vidange sera à faire tous les 6 mois à 2 ans.
Après une vidange, la fosse doit très rapidement être remise en eau pour évi-
ter la compression du sol (l’écrasement de la fosse).

Le vidangeur doit laisser un peu de boue au fond de la fosse ; celle-ci contient


les bactéries d’épuration permettant l’immédiate réactivation du traitement
des eaux.

131
IV. L’installation et l’entretien

D’autres points sont également à surveiller pour un bon entretien de la fosse :

ππle dégrilleur, situé à l’entrée de la fosse : il retient les déchets solides et


doit être nettoyé régulièrement ;
ππle préfiltre : il retient les particules de boues à la sortie de la fosse et évite
le colmatage de l’installation ; il doit être vérifié tous les 2 à 3 mois et
nettoyé 2 à 3 fois/an.
ππle bac dégraisseur : il doit être nettoyé tous les 6 mois environ.
Pour la vidange d’une fosse septique, il faut prévoir un budget moyen de 150
à 300 € selon le type d’installation.

Curage des canalisations


Le curage concerne surtout l’assainissement
collectif. Toutefois, en assainissement indivi-
duel, il est possible de curer les canalisations
entre habitation et fosse toutes eaux et celles
allant de la fosse au système de traitement.
Pour cela, un nettoyage avec eau sous pres-
sion, en cas de bouchage, suffit généralement.

À savoir : le curage des canalisations doit être réalisé par une entreprise spécialisée.
Le curage des canalisations consiste en un nettoyage complet qui améliore le
fonctionnement d’une installation d’assainissement collectif et lui assure une
meilleure longévité. En l’absence de curage, deux problèmes peuvent se poser
au fil du temps : des canalisations entartrées produisent un gaz toxique, l’hy-
drogène sulfureux (H2S), qui attaque les canalisations en fonte ou en béton,
détériore les joints et provoque des odeurs nauséabondes. Les canalisations
peuvent aussi se boucher ; la vitesse d’écoulement de l’eau est alors ralentie,
ce qui augmente les dépôts et accentue le phénomène.

Il existe différentes techniques de curage. En cas d’obstruction des canali-


sations, on utilise généralement un curage technique : des caméras vidéo
étanches permettent de situer l’emplacement exact à traiter en priorité.
L’entreprise spécialisée procède ensuite au nettoyage avec des jets à haute

132
IV. L’installation et l’entretien

pression. Des traitements biologiques de curage sont aussi possibles et


fonctionnent au moyen d’un activateur bactérien. Ce prétraitement per-
met d’apporter l’azote et le phosphore au cœur des canalisations, où ils
déclenchent le travail biologique. On procède ensuite à l’ensemencement de
bactéries, chargées de dégrader les bactéries accrochées aux parois.

Maintenance des filtres plantés


La maintenance du filtre planté demande de la régularité à l’usager. En
revanche, elle est moins contraignante que la vidange d’une fosse septique
(ou fosse toutes eaux) ou le nettoyage des préfiltres. Elle est aussi beaucoup
moins coûteuse, puisqu’elle relève plus du travail de jardinage que de travaux
d’entretien.

Le filtre planté étant constitué de végétaux, l’entretien se déroule en


deux phases. Les deux premières années de la culture, les plantes n’ont pas
encore totalement colonisé le milieu, il faut donc retirer les autres herbes afin
qu’elles ne concurrencent pas les filtres plantés. Ensuite, annuellement, en fin
d’hiver, on faucarde, c’est-à-dire que l’on coupe les parties aériennes des tiges
des roseaux. Ce simple entretien annuel permet de maintenir l’installation
dans de bonnes conditions. Enfin, à intervalles de plusieurs années, il convient
d’évacuer les boues stockées en surface lorsqu’elles sont trop importantes ;
cela afin d’éviter un colmatage de la filière.

Attention : ces boues sont différentes des boues de fosse toutes eaux et
peuvent être utilisées comme compost. Dans ce cas précis, il n’est pas néces-
saire de faire appel à un vidangeur (on peut le faire soi-même).

Dans le cas d’un filtre planté, mais aussi une fosse toutes eaux, celle-ci doit
être vidangée régulièrement par un professionnel.

Le lagunage quant à lui est un traitement d’épuration par microphyte


(algues, notamment) utilisé pour un assainissement semi-collectif. Ce système
d’épuration est utilisé par les collectivités en cas de petits habitats groupés.
L’entretien nécessite un fauchage de la végétation sur les digues et bords de
bassins plusieurs fois par an, ainsi qu’un curage des boues d’un premier bas-
sin tous les 10 à 15 ans. Il faut également penser à lutter contre les rongeurs

133
IV. L’installation et l’entretien

et à inspecter régulièrement les bassins (vérification de l’état des eaux et de


l’étanchéité). Ces entretiens sont réalisés par la commune ou la communauté
d’agglomération.

Maintenance de l’épandage
L’avantage de la filière d’épandage est qu’il n’y a pas de grosse maintenance
à prévoir, en dehors de la vidange de la fosse toutes eaux et de l’entretien de
la pompe de relevage, si elle existe.

Toutefois, il convient d’éviter le col-


matage et, pour cela, il faut préférer,
lors de la conception, les linéaires de
tranchées les plus courts ; en préven-
tion, on recommande de nettoyer le
dégrilleur à l’entrée et le préfiltre en
sortie de la fosse régulièrement.

On peut également supprimer l’ali-


mentation d’une tranchée pendant
quelques semaines et ajouter une solution d’eau oxygénée (à 50 %), puis
laisser au repos quelques jours. Le bon fonctionnement et la durée de vie
d’un filtre à sable dépendent de l’entretien régulier des dispositifs situés en
amont : fosse toutes eaux, préfiltre, bac à graisse.

En cas de colmatage, on peut nettoyer regards et drains (un curage des drains
peut être nécessaire), effectuer une mise hors-service provisoire d’un drain
(par obturation), puis voir l’évolution et ajouter une solution d’eau oxygénée
(à 50 %).

Attention : pour les filtres drainés, il faut vérifier que l’eau s’écoule bien dans
les différents regards de drainage, répartition, bouclage et collecte.
De plus en plus, les professionnels proposent des contrats de maintenance
pour les filières agréées de type micro-station ou filtre compact.

En effet, ces dispositifs d’assainissement nécessitent une maintenance difficile


à faire soi-même.

134
IV. L’installation et l’entretien

Cependant, l’entretien courant reste souvent à la charge des propriétaires.

Dispositif Maintenance
• Vidange des boues de 6 mois à 2 ans
Micro-station • Entretien annuel de la motorisation (générateur d’air)
• Étudier aussi les prescriptions des fabricants
• Renouvellement des copeaux de coco tous les 10 ans
Filtre à coco • Un nettoyage régulier du prétraitement en amont (fosse toutes
eaux, dégraisseur, préfiltre) est nécessaire pour éviter le colmatage
• Tous les filtres compacts ont une durée de vie limitée : reportez-
vous aux prescriptions des fabricants
Filtres compacts
• Un nettoyage régulier du prétraitement en amont (fosse toutes
eaux, dégraisseur, préfiltre) est nécessaire pour éviter le colmatage
Fosse toutes En présence d’une fosse toutes eaux en amont d’un filtre compact,
eaux et filtres cette fosse doit être vidangée à 30 % de son volume (contre 50 % en
compacts filière traditionnelle)
L’entretien régulier des végétaux s’apparente davantage à du
Filtres plantés
­jardinage qu’à des travaux de maintenance

Pour les dispositifs agréés, il est important de se référer aux recommandations


des fabricants. Un guide d’utilisation est disponible pour chaque système.

Attention : les garanties sur l’installation dépendent souvent du suivi des re-
commandations.

135
IV. L’installation et l’entretien

AA Pour aller plus loin


Astuces

Le médiateur de l’eau, pour régler ses litiges gratuitement


À l’initiative de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E),
le médiateur de l’eau a été créé en 2009. À l’heure du bilan, son directeur
Marc Censi regrette qu’elle soit si peu sollicitée : la médiation de l’eau, pourtant
gratuite et confidentielle, est encore peu connue.
Le médiateur de l’eau est chargé de proposer des solutions amiables aux conflits
concernant les services publics d’eau et d’assainissement. Sa présence sert à réé-
quilibrer les rapports litigieux entre les pouvoirs publics et l’individu, qui peut se
sentir seul face à une instance (publique ou entreprise) plus importante. De plus,
les conventions reliant les entreprises et les collectivités locales ne permettent pas
toujours le recours à un accord amiable. Selon Marc Censi, la médiation a pour
but d’éviter les coûteuses actions en justice en favorisant les accords à l’amiable.
Tout abonné particulier desservi par une entreprise de la FP2E – Fédération regrou-
pant la quasi-totalité des entreprises privées assurant la gestion des services d’eau
et d’assainissement et desservant 75 % de la population – peut saisir le médiateur
de l’eau, si toutes les voies de recours interne ont été tentées, sans satisfaire le
requérant. Les consommateurs peuvent aussi choisir de se faire représenter par
une association. Aucune action en justice ne doit toutefois être ouverte pour que
le médiateur de l’eau puisse prendre en charge le dossier. En effet, toute procé-
dure judiciaire interrompt la médiation. De plus, il ne peut être saisi si le différend
concerne un rapport conflictuel entre des copropriétaires, propriétaires ou loca-
taires, une prestation menée par des entreprises n’appartenant pas à des services
d’eau et d’assainissement, ou un différend datant de plus de 2 ans.
Vous pouvez contacter le médiateur de l’eau en adressant un courrier décrivant
le litige, avec la photocopie de tous les justificatifs nécessaires à l’adresse sui-
vante : Médiation de l’eau, BP 40 463, 75 366 Paris Cedex 08. Une réponse
vous sera envoyée dans le mois qui suit l’envoi. Une fois le dossier accepté, le
médiateur prend 3 mois pour l’étudier. L’intervention est gratuite, la proposition
en résultant est confidentielle, et les parties concernées sont libres de l’accepter
ou de la refuser. Elles doivent toutefois en informer le médiateur.

136
IV. L’installation et l’entretien

Les regards d’assainissement


Les regards sont des accès qui permettent de contrôler et entretenir un système
d’assainissement. Ils permettent aussi parfois un changement de direction de la
canalisation. Boîtes de branchement ou d’inspection et tampon de visite ont une
fonction similaire. Ils sont situés aux jonctions des différents éléments qui com-
posent ce système. Ils doivent toujours rester accessibles. Explications.
Une installation d’assainissement individuel comporte plusieurs regards. Ils sont
pour la plupart constitués de matériaux en plastique ou en béton (utiliser un
seul matériau pour les canalisations et les regards est préférable, cela permet de
meilleures jonctions). Il existe des regards à chaque emplacement du système
d’assainissement qu’il est nécessaire de contrôler et/ou d’entretenir. Ils sont donc
situés au début du traitement – regard de répartition –, à la fin du traitement
des eaux usées – regard de bouclage –, et au niveau de la pompe de relevage,
si elle existe. Le regard de répartition comporte une entrée qui reçoit les eaux
prétraitées et plusieurs sorties qui vont vers les filières de traitement. En outre,
au niveau des prétraitements, il existe des tampons de visite qui s’apparentent
dans leur fonction à des regards, mais sont intégrés au dispositif de prétraite-
ment (fosses ou micro-station). Ils sont situés sur le bac à graisse, sur la fosse,
au-dessus de l’entrée des eaux, au niveau de la sortie des eaux donnant sur le
préfiltre, et au-dessus de la micro-station (si ce système est utilisé). Attention,
l’ouverture des regards et tampons de visite peut libérer des gaz toxiques. Pour
toute intervention, laissez un temps d’aération.
Les tés, boîtes de branchements et boîtes d’inspection sont de petits regards
(20 × 20 cm ou 30 × 30 cm), souvent utilisés pour changer de direction à la cana-
lisation. Les regards sont de plus grandes dimensions (à partir de 30 × 30 cm) ;
ils sont dits « visitables » à partir de 1 m de diamètre. Les grands regards sont
surtout employés en assainissement collectif. Les boîtes de branchements sont,
elles, de formes rondes ou carrées, en plastique ou en béton. Le plastique offre
une meilleure étanchéité, tandis que le béton propose un meilleur maintien dans
le sol, surtout en cas de présence d’eau. Les regards en PVC munis d’un tampon
à fermeture hydraulique permettent d’éviter les désagréments éventuels dus aux
odeurs.
Par ailleurs, le bas des regards est situé au niveau du fil d’eau : là où l’eau
s’écoule. Cependant, leur hauteur peut être augmentée par une rehausse, afin
d’arriver au niveau du sol. La hauteur de cette rehausse dépend du type de
regards et de la topographie. La canalisation doit suivre une pente précise pour

137
IV. L’installation et l’entretien

permettre l’écoulement de l’eau, et la hauteur du regard doit être adaptée pour


que la partie basse soit au niveau de la canalisation et du fil d’eau, et que la
partie haute soit légèrement au-dessus du niveau du terrain naturel. Il ne faut
toutefois pas percer un regard pour l’aligner sur une canalisation. Vous devez
jouer sur la profondeur d’implantation pour adapter l’entrée préfabriquée à la
canalisation. Dans tous les cas, il faut laisser les regards accessibles, ne pas les
couvrir (entretien régulier) et ne pas circuler sur les regards de visite.
Ces derniers ont en outre plusieurs fonctions : ils servent à contrôler les diffé-
rentes parties du système d’assainissement, à l’entretenir, à introduire matériels
et outils de nettoyage, et à réaliser des coudes à 90° pour la canalisation. Lorsque
le tracé nécessite des changements de direction à 90°, il faut éviter les coudes
à angles droits qui risquent de bloquer l’écoulement de l’eau. Dans ce cas, on
peut opter plutôt pour deux coudes à 45° avec un tronçon de tuyau entre ces
deux pièces ou créer un regard de visite étanche.
Les regards permettent de contrôler l’installation, mais ils peuvent connaître eux-
mêmes différents dysfonctionnements : couvercle cassé, mauvais emboîtement,
matériaux dégradés, obturation. Un regard cassé ou un mauvais emboîtement
proviennent le plus souvent de la circulation d’un véhicule au-dessus ou à proxi-
mité immédiate du regard ; parfois, d’un problème de nappe phréatique qui
déplace le regard. Plus rarement, cela est dû à une mauvaise conception du dis-
positif d’assainissement. Les regards en béton peuvent être également altérés,
du fait de la production d’acide sulfurique par le dispositif d’assainissement, qui
indique un dysfonctionnement du dispositif (souvent : mauvais écoulement). Ces
deux troubles impliquent de s’adresser à un professionnel. Si le regard est sim-
plement obturé, vous pouvez le dégager vous-même avec des gants, un masque
anti-gaz et un sac-poubelle.

Questions / réponses de pro

Graisse et bruits dans les toilettes


Après un contrôle du SPANC, il s’avère que, à l’intérieur de ma fosse, aucun cha-
peau de graisse ne se forme au-dessus de l’eau. Ma fosse et l’épandage semblent
pourtant fonctionner normalement, à part des bruits que l’on entend lorsque l’on
tire la chasse, qui viendraient d’un écrasement de tuyau. Comment l’expliquer ?
Question de Cédric

138
IV. L’installation et l’entretien

ΔΔ Réponse d’Argile
L’absence de chapeau de graisse signifie que vous ne mettez pas de graisse,
en particulier lors des vaisselles, dans la fosse. C’est parfait, continuez. La
descente rapide de l’eau d’une chasse dans une canalisation, s’il n’y a pas
d’entrée d’air (ventilation primaire), provoque des bruits dans les siphons
ou les canalisations avec de petites contre-pentes. Si le siphon de douche ne
se vide pas à chacune des chasses, tout va bien.

Hauteur de fosse minimale


Je dois poser une fosse toutes eaux, mais j’ai très peu de profondeur de sol.
Quelle est la hauteur minimale de la fosse pour une décantation efficace ?
Question de JB2B

ΔΔ Réponse de Grimaud Assainissement


Ce n’est pas la profondeur qui compte pour une décantation. Votre fosse
doit être implantée de façon à avoir une pente de 2 à 4 %.

Dalle de tout-à-l’égout
Notre dalle de tout-à-l’égout se trouve sur le trottoir, devant notre sortie de
garage. Elle s’est brisée en trois morceaux. Qui doit se charger de la changer ?
Question de Pamady

ΔΔ Réponse d’Expert Construction


Les trottoirs font partie de la voirie communale, c’est donc à la charge de la
mairie d’entretenir les plaques d’égout. Par précaution, signalez le fait à la
mairie qui devra prendre les dispositions nécessaires pour éviter une chute.

Assainissement par plantes refusé


On me refuse un assainissement naturel individuel par plantes. Que dois-je faire ?
Question de Bbgim

ΔΔ Réponse de Écodomeo
Vous pouvez regarder sur le site du ministère de l’Écologie, du Développement
durable et de l’Énergie. Une filière d’assainissement par filtres plantés est homo-
loguée. Sauf arrêté préfectoral contradictoire, vous êtes en droit de l’installer.

139
IV. L’installation et l’entretien

Si vous souhaitez installer une filière non homologuée (plusieurs sont en


cours d’homologation, restez en veille sur le site officiel !), il vous faut un
accord tripartite dérogatoire (vous, le maire, le SPANC). Certains SPANC y
sont très favorables, d’autres non.
La solution la plus écologique restant des toilettes sèches et un filtre planté.
Cette dernière fait également l’objet d’un accord dérogatoire.
ΔΔ Réponse de Limeco Environnement
Concernant la réglementation de l’ANC, vous pouvez vous référer à l’ar-
rêté du 7 septembre 2009, ainsi qu’au site du ministère de l’Écologie, du
Développement durable et de l’Énergie, où vous trouverez l’ensemble des
systèmes agréés.

Vidange obligatoire ou non ?


La vidange de la fosse septique est-elle obligatoire, dans la mesure où celle-ci
fonctionne correctement, sans problèmes et sans odeurs, et ce, depuis plus de
20 ans ?
Question de Treza71

ΔΔ Réponse de Pirrotta Terrassement


Normalement, une vidange s’impose tous les 4 ans, mais à la hauteur de
50 % des boues pour une fosse.
Je vous conseille de la faire contrôler par une entreprise de vidange agréée.

Tuyau de raccordement
Je voudrais savoir quel diamètre de PVC est nécessaire pour raccorder les eaux
usées et pluviales d’une maison au tout-à-l’égout.
Question d’Aimfab

ΔΔ Réponse de Funkyjo84
Tout est question du débit des effluents. En général, pour une maison parti-
culière, c’est un diamètre de 125 mm pour les eaux usées.
Pour le pluvial, impossible de le calculer sans connaître la surface totale des
surfaces collectées et le schéma des canalisations (surfaces imperméables et
perméables).

140
IV. L’installation et l’entretien

ΔΔ Réponse de Harno
Le diamètre des branchements d’assainissement raccordés dans les réseaux
d’eaux usées et pluviales pour des maisons individuelles est de 160 mm. On
peut établir que le diamètre minimum est de 110 mm avec un maximum de
160 mm.
ΔΔ Réponse de Grimaud Assainissement
Pour une habitation, c’est au moins 100 mm, et pour deux habitations, c’est
125 mm sur la partie commune. Au-delà, on arrive à 160 mm, voire 250 mm
et plus selon le nombre d’habitations.

Installation et distances à respecter


Selon un arrêté réglementaire, la distance entre un puits d’eau potable et une
installation d’assainissement non collectif doit être de 35 m. Mais le puits doit-il
être situé à 35 m de la fosse septique ou à 35 m des drains d’épandage ?
Question de Swajo

ΔΔ Réponse d’Émergence
L’idéal est de se protéger le mieux possible de tout ce qui pourrait polluer
ce futur forage. 35 m des drains d’épandage est la règle pour éviter la pol-
lution de la nappe phréatique. Il faut également éviter d’avoir une pente
en direction du forage, car en cas de fortes pluies, vous ramasserez tous les
polluants.
Le puits ou forage ne doit pas non plus être au niveau du sol (50 cm hors-sol
me paraît le minimum) ; et étables, compost, chiens, poules, etc. proches du
puits/forage poseront à court terme un problème de pollution de l’eau. Le
forage ou puits doit être couvert pour éviter que les petits animaux tombent
dans l’eau et causent un développement de germes.
Il faut aussi faire une première analyse chimique et bactériologique de votre
eau, pour savoir s’il y a lieu de traiter.

Frais de vidange
Je suis locataire d’une maison depuis à peine 2 ans. La fosse septique était neuve,
mais mon quartier passe au tout-à-l’égout le mois prochain. Mon propriétaire
me dit que la vidange est à mes frais.

141
IV. L’installation et l’entretien

Il est vrai qu’il est écrit dans mon contrat de bail que je suis redevable de l’entre-
tien de ma fosse, mais je ne comptais pas la faire si tôt.
Dois-je faire la vidange quand même ?
Question de Mine

ΔΔ Réponse d’Expert Construction


La vidange de la fosse incombe obligatoirement au locataire, quelles que
soient les circonstances, car cela ne rentre pas dans le cadre des gros travaux.

Entretien des canalisations des eaux usées


Le conduit d’évacuation des eaux usées de ma maison est partiellement bouché
(90 %).
Le Kärcher ne suffit pas, quels produits puis-je mettre pour dissoudre les bouchons ?
Question de Pontchar

ΔΔ Réponse de Synergie-Bâtiment
Il serait plus judicieux de passer le furet. Les produits caustiques finissent
souvent par dégrader les organes et les raccords des canalisations.
Si vous en êtes à 90 %, c’est qu’il y a probablement autre anomalie.
ΔΔ Réponse de Pirrotta Terrassement
Il serait judicieux de passer une caméra vidéo pour contrôler la canalisation.
Cela vous aidera aussi à savoir le pourquoi de votre problème.

Réduire le volume des excréta


Quel produit chimique permet de consommer les excréta dans les fosses sèches ?
Question d’Abousad

ΔΔ Réponse de Mikewhite
Il existe des produits qui fluidifient les eaux usées, mais attention aux col-
matages des drains.
Il faut, de toute façon, procéder à des vidanges mécaniques plus ou moins
fréquentes selon votre utilisation.
Sachez aussi que ce point est aujourd’hui réglementé.

142
IV. L’installation et l’entretien

Toilettes bloquées
Avec l’aide d’une caméra, nous avons constaté une accumulation d’eau dans
le tuyau d’évacuation de nos toilettes. Cette eau se trouve à 8 à 12 m de pro-
fondeur ; après, elle s’évacue normalement dans la fosse septique. Quel est le
problème et comment le solutionner ?
Question de Rabaska

ΔΔ Réponse d’Atlantik environnement


Vous avez une contre-pente dans votre tuyau : votre tuyau s’est affaissé et
l’eau ne s’écoule plus correctement.
Il faut faire appel à un professionnel pour voir sur place où se situe le souci,
car il devra remplacer le tuyau.
Si votre habitation est très récente, vous pouvez recontacter le constructeur
ou l’entreprise ayant réalisé les travaux de raccordement au réseau collectif
(garantie décennale), qui viendra constater le dysfonctionnement et devra
le réparer.
De plus, je vous conseille de contacter votre assurance, car vous pouvez
bénéficier d’une expertise gratuite et de conseils plus précis.

Sanibroyeur et pompe
Le raccordement de notre maison nécessite une pompe. Une entreprise propose
d’ajouter un broyeur, mais deux autres sociétés nous disent que c’est inutile. Qui
a raison ?
Question de Barbie

ΔΔ Réponse d’Atlantik environnement


La mise en place de broyeur est soumise à l’autorisation de la DDASS
(Direction régionale des affaires sanitaires et sociales) de votre départe-
ment, en conformité à l’article 47 du règlement sanitaire.
Il est donc important de noter que ce point de droit interdit l’installation de
ce dispositif dans les logements neufs, ainsi que dans les habitations ou les
lieux permettant une évacuation et un modèle de toilettes classiques. Alors,
si ce n’est pas le cas, il ne faut surtout pas installer un broyeur. Par contre,
concernant le type de pompe, il faudra être vigilant et prévoir un poste de
relevage avec une pompe à eaux chargées de type vortex.

143
IV. L’installation et l’entretien

ΔΔ Réponse d’Argile
Il vous faut une pompe pour les eaux sanitaires chargées, pompe en général
dilacératrice, avec un effet de broyage. Demandez des explications à votre
installateur préféré, c’est probablement ce qu’il envisage.

Épandage saturé
Nous sommes propriétaires et venons de découvrir que notre épandage est saturé.
Aucun bouchon a priori, mais l’eau infiltrée refoule par l’épandage et retourne
au regard de sortie de maison.
Quelles sont les solutions qui s’offrent à nous ? Dévier l’épandage ?
Mais si le terrain n’absorbe plus, quelle garantie que cela fonctionne ? Existe-t-il
d’autres techniques ? Y a-t-il des subventions pour nous aider ?
Question de DD2727

ΔΔ Réponse de BE Assainissement non collectif


Lorsqu’un épandage est saturé, la première chose à faire est éventuel-
lement une vidange de la fosse, si celle-ci n’a pas déjà été faite, et un
hydrocurage de l’épandage.
Ensuite, tout dépend de l’âge de l’épandage et de la nature du sol.
En présence d’un épandage ancien (plus de 20 à 30 ans), il est envisageable
d’en refaire un à côté de celui existant.
Par contre, si l’épandage est récent, il vaut peut-être mieux envisager un
autre type de traitement (filtre à sable, filière compacte, micro-station,
phytoépuration).
Concernant les subventions, chaque région est différente. Il peut y avoir
des subventions de l’Agence de l’eau, de l’Anah (Agence nationale d’amé-
lioration de l’habitat) ou du Conseil général. Le plus simple est de vous
rapprocher de votre SPANC.

Javel et fosse toutes eaux


Est-il possible d’utiliser de la Javel dans une maison équipée d’une fosse toutes
eaux ?
Question d’Emmanuelle

144
IV. L’installation et l’entretien

ΔΔ Réponse de Hydrodiv
Dans l’absolu, il ne faut pas utiliser de Javel, car elle tue les bactéries qui
permettent la digestion des matières dans la fosse. Dans la pratique, vous
pouvez en utiliser un peu, mais le minimum (certains produits sont faible-
ment dosés et comportent la mention « convient aux fosses septiques ») !
Qu’il s’agisse ou non d’une fosse toutes eaux, le problème est le même.
« Toutes eaux », cela veut dire que, dans la fosse, les eaux usées provenant
des w.c., de la salle de bain et de la cuisine parviennent directement au
même endroit. Méfiez-vous aussi des produits w.c. ou des déboucheurs, qui
sont des produits assez violents.
Moins vous mettrez de produits chimiques dans la fosse, mieux elle se por-
tera et moins vous polluerez le sous-sol.

145
V.
Choisir son assainissement individuel

Il existe de nombreux dispositifs d’assainissement


non collectif. Une étude de sol réalisée par un
bureau d’études spécialisé est souvent indispen-
sable pour choisir une filière de traitement. Outre
le terrain, le prix et le fonctionnement font partie
des critères déterminants pour une filière adap-
tée à une habitation. Ce choix doit cependant
être validé par le SPANC.

Ainsi, il est nécessaire de savoir ce que l’on peut


faire en fonction de son logement. Le nombre
de pièces principales et leur usage (permanent, intermittent) déterminent le
dimensionnement de l’installation ; la surface disponible est aussi importante,
car certains dispositifs prennent beaucoup de place (l’épandage, notamment),
tandis que d’autres sont plus compacts (micro-station, filtre compact, etc.).
Il convient aussi d’étudier le type de sol sur lequel sera installé le dispositif :
selon sa perméabilité, le sol permet ou interdit tel ou tel système de traite-
ment et d’évacuation. Bien sûr, la topographie entre en compte, elle peut
déterminer le besoin d’une pompe de relevage ou d’un tertre.

146
V. Choisir son assainissement individuel

Derniers facteurs essentiels : les contraintes


de la parcelle (voisinage, puits, grands
arbres…). Des distances sont à respecter avec
une installation d’assainissement individuelle :
35 m avec un puits ou un captage d’eau
potable, 3 m avec les arbres et les limites des
propriétés voisines, 5 m de l’habitation et de
tout ouvrage fondé. Le bac à graisse doit au
contraire être près de l’habitation.

Les critères de choix


La prise en compte des éléments énoncés précédemment permet d’établir
une présélection entre les différents systèmes d’assainissement des eaux usées
existants, mais d’autres points sont à prendre en compte.

Synthèse des procédés d’assainissement


Le tableau ci-dessous fait le point sur l’ensemble des dispositifs d’assainisse-
ment existants.

Production Énergie de
Dispositif Type d’action Entretien
de boues réalisation
Fosse toutes eaux Prétraitement +++ ++ Vidange tous les 4 ans
Fosse septique Prétraitement +++ ++ Vidange tous les 4 ans
Micro-station Prétraitement Vidange tous les 6 mois à
+++ ++
d’épuration et traitement 2 ans
Couper les bambous tous
Bambou Traitement
+++ +++ les 4 ans et récupérer le
d’assainissement partiel
bois

• Faucardage annuel
(coupe des tiges) et
Lagunage eaux Traitement curage tous les 5 à
++ +++
usées partiel 10 ans
• Nettoyage hebdoma-
daire des prétraitements

147
V. Choisir son assainissement individuel

Production Énergie de
Dispositif Type d’action Entretien
de boues réalisation
• Désherbage annuel
et faucardage chaque
Prétraitement
Filtres plantés + ++ année
et traitement
• Retrait des boues tous
les 10 ans
• Vidange tous les 2 à
Traitement
5 jours
Toilettes sèches des + +
• Nettoyage des
eaux-vannes
réceptacles
Traitement
Filtre à coco + ++ Vidange tous les 10 ans
partiel
Filtre à sable Traitement + ++ Aucun
Lit d’épandage Traitement + ++ Aucun

* +++ : Bonne ; ++ : Moyenne ; + : Faible.

Un dispositif adapté à sa situation


Le propriétaire d’une habitation
détermine le dispositif qui lui convient
le mieux en fonction d’abord du prix
d’achat, des coûts d’entretien et des
possibles financements (certains sys-
tèmes ne sont pas accessibles au prêt
à taux zéro).

Mais aussi selon sa préférence entre


un dispositif autonome (ex. : filtre
planté) ou plus industriel (ex. : micro-station), et l’intégration dans le paysage
du dispositif (un système compact prend moins de place, par exemple).

Enfin, la maintenance et l’entretien sont également des facteurs de choix.

Attention : en zone à usage sensible (proximité de captage d’eau potable,


conchyliculture, etc.), certains dispositifs sont interdits ou soumis à agrément.
Il faut se renseigner auprès du SPANC ou regarder les recommandations des
filières agréées.

148
V. Choisir son assainissement individuel

Le tableau ci-dessous récapitule les contraintes et les avantages des différents


dispositifs d’assainissement des eaux usées.

Choix d’un dispositif : synthèse

Filière Avantages Inconvénients

• Dépend de l’aptitude du sol


• Toutes capacités
Fosse et • Surface > 100 m²
• Fonctionnement simple
épandage • Peut se colmater si mauvais
• Coût parmi les plus faibles
entretien

Fosse et filtre • Surface moyenne > 40 m²


• Toutes capacités
à sable (dont • Peut se colmater si mauvais
• Fonctionnement simple
tertre) entretien

• Système limité à 5 pièces


Fosse et filtre
Compacité principales
zéolithe
• Coût de renouvellement du filtre

Fosse et filtre
Surface compacte < 20 m² Coût de renouvellement du filtre
compact

• Peut faire prétraitement et


traitement (sans fosse)
Massif/filtre • Surface moyenne
• Peut se coupler avec toilettes
planté • Entretien régulier
sèches
• Pas ou peu de vidanges

• Consommation électrique et sys-


tème électrique engendrant du
• Surface compacte < 10 m²
bruit
Micro-station à • Durée de vie longue avec pos-
• Maintenance complexe, vidanges
culture libre ou sibilité d’intervention
plus fréquentes
fixée • Prétraitement et traitement en
• Fonctionne mal en intermittence
un seul dispositif
• Coût élevé, non éligible à l’éco
PTZ

• Demandent une surface


Toilettes sèches d’épandage
Peuvent se coupler avec filtre
avec filière pour • Doivent être couplées avec un
planté
eaux ménagères système de traitement des eaux
ménagères

149
V. Choisir son assainissement individuel

Critères d’entretien
Après le prix d’un système d’assainissement, le coût, la fréquence et la facilité
d’entretien sont déterminants.

Pour cela, il convient de prendre en compte trois paramètres :

ππLa quantité de boues provenant du prétraitement : elle détermine la


fréquence des vidanges. Ces dernières doivent être effectuées par des
entreprises agréées. Certaines filières ne génèrent pas de boues, mais du
compost (filtre planté).
ππL’autonomie ou non du système : certains utilisent un moteur (micro-
station ou pompe de relevage, s’il y a lieu), qui entraîne forcément un
certain entretien.
ππLa durée de vie de l’installation : elle dépend souvent d’un bon entretien.
Pour une filière traditionnelle, il faut compter 15 à 20 ans ; les filières plus
industrielles, comme les micro-stations, peuvent être dépannées et réno-
vées ; les filtres compacts renouvelés.

À qui s’adresser ?
Pour installer un dispositif d’assainisse-
ment, plusieurs possibilités existent : faire
appel à un bureau d’études, confier l’ins-
tallation à une entreprise spécialisée ou
choisir l’auto-installation. En raison de
la complexité des systèmes classiques, il
est fortement conseillé de se tourner vers
une société professionnelle. Celle-ci sera
apte à mener l’ensemble des travaux requis (terrassement, creusage, plombe-
rie, raccordements…), en toute sécurité et avec des garanties.

Pour trouver un professionnel, il suffit de consulter l’annuaire mis à dispo-


sition sur le site du SPANC. Cependant, l’auto-installation est tout à fait
envisageable dans le cas des filières écologiques. Dans tous les cas, le SPANC
doit contrôler la filière au début et pendant les travaux.

150
V. Choisir son assainissement individuel

Passer par un pro


L’installation d’un système d’assai-
nissement individuel traditionnel
ou agréé (fosse toutes eaux,
micro-station d’épuration) impose
le recours à une entreprise spécia-
lisée dans les terrassements ou les
travaux paysagers.

Les techniques écologiques sont


encore méconnues (toilettes
sèches, bambou, lagunage et filtres plantés, filtre à coco), il est donc préfé-
rable de se renseigner sur l’expérience des professionnels dans ce domaine.

Les techniques et modalités de mise en œuvre sont inscrites dans l’arrêté


du 6 mai 1996 fixant les prescriptions techniques applicables aux systèmes
d’assainissement non collectif. Pour les filières traditionnelles, l’entreprise doit
respecter les normes NF DTU 64.1.

Pour les filières agréées, l’entreprise doit respecter les prescriptions données
pour chaque filière. En outre, en optant pour une installation par un profes-
sionnel, il est possible de bénéficier de certaines aides au financement.

Auto-installation
L’auto-installation d’une filière d’assainissement écologique est possible et
permet de réaliser des économies sur la main-d’œuvre. Mais cette démarche
impose tout de même un solide savoir-faire : terrassement à la pelleteuse,
pose des canalisations avec respect des pourcentages de pente, étanchéité
des ouvrages.

Pour préparer le chantier le plus efficacement possible, il est recommandé de


se faire accompagner par un bureau d’études : celui-ci pourra éventuellement
proposer un suivi de chantier.

Attention : en installant seul, il ne sera pas possible de bénéficier du prêt à


taux zéro !

151
V. Choisir son assainissement individuel

Qui fait quoi ?


Plusieurs intervenants sont nécessaires pour mettre en place un assainisse-
ment individuel : SPANC, entreprise de travaux, ou encore bureau d’études.
Connaître le rôle et les responsabilités de chacun est gage de réussite. Tous les
intervenants et leur rôle sont synthétisés dans le tableau suivant.

Qui ? Quoi ? Responsabilité/garanties


• Définition du besoin • Déclaration du nombre de pièces
Propriétaire de
d’ANC • Responsable du bon fonctionnement et de
l’habitation
• Entretien l’entretien
• Contrôle de
conception
• Vérifie la conformité du projet
• Contrôle de
SPANC • Vérifie la conformité de la réalisation
réalisation
• Vérifie le bon fonctionnement
• Contrôle de
fonctionnement
• Étude des sols
Bureau
• Conception de Engagement sur les filières préconisées
d’études
l’installation
• Respect des règles de l’art (notamment,
NF DTU 64.1), des réglementations et
Entreprise de Mise en œuvre du dis-
recommandations des fabricants
travaux positif d’ANC
• Garantie de parfait achèvement avec la
garantie décennale
• Mise à disposition • Doit fournir les agréments et le guide d’utili-
Fabricants de
des systèmes agréés sation des dispositifs agréés
dispositifs
• Prestations de main- • Engagement sur la maintenance
agréés
tenance en option • Garantie de bon fonctionnement (2 ans)
Réalisation des Doit avoir un agrément attribué par la
Vidangeur
vidanges préfecture

SPANC
Prendre contact avec le SPANC est un passage indispensable et obligatoire
pour tous les propriétaires d’habitation située en zonage d’assainissement
individuel. Ce dernier effectue les contrôles et donne les autorisations de
mise en œuvre des différentes filières d’assainissement. Le Service public

152
V. Choisir son assainissement individuel

­ ’assainissement non collectif a été instauré par


d
la loi sur l’eau de 1992 et est devenu obligatoire
pour toutes les communes depuis la loi du 1er jan-
vier 1996. Toutes les installations d’assainissement
non collectif ont normalement dû être vérifiées
par les SPANC avant la fin de l’année 2012. La
plupart des communes ont choisi de se regrouper (soit par communautés de
communes, soit par syndicat d’eau et d’assainissement) pour créer ce service
public. Pour savoir de quel SPANC l’habitation dépend, il suffit de contacter la
mairie de sa commune ou le Conseil général de son département.

Le SPANC est présent de la conception du système d’assainissement jusqu’au


contrôle de l’installation, en passant par la vérification de la bonne marche
des travaux. Il assure l’instruction des dossiers, apporte des conseils tech-
niques ou réglementaires aux usagers, et vérifie la conformité réglementaire
d’un projet ainsi que la conception technique, l’implantation et la bonne
exécution des travaux de la filière d’ANC. Enfin, il effectue les contrôles obli-
gatoires, le contrôle périodique de fonctionnement des installations tous les 4
à 8 ans (tous les 10 ans max.), ainsi que le diagnostic de fonctionnement et
d’entretien.

Il existe une redevance pour les usagers d’ANC qui contribue au financement
du SPANC. Son montant est fixé de façon arbitraire et ne dépend pas de la
consommation d’eau. En dehors des contrôles obligatoires, chaque SPANC
possède ses propres spécificités.

Certains proposent ou imposent un bureau d’études, d’autres regroupent


plusieurs prestations, etc. Chaque SPANC détermine lui-même sa tarification,
cependant, le CLCV (organisation de défense de consommateurs) demande
une harmonisation nationale qui est attendue prochainement.

Bureau d’études
Le bureau d’études est souvent indispensable pour établir une demande
d’assainissement non collectif auprès des SPANC. Afin de choisir quelles
filières sont les mieux adaptées au terrain, ce dernier analyse les sols et la
topographie.

153
V. Choisir son assainissement individuel

Le bureau d’études peut réaliser l’étude


de sol et l’étude de conception (dite de
faisabilité) d’une filière d’assainissement.
Indispensable pour le choix d’une filière
traditionnelle, l’étude de sol est fortement
conseillée avant tout choix de dispositif
d’assainissement non collectif. Elle com-
prend un relevé topographique (pente du
terrain), une analyse du sol (texture et perméabilité, profondeur, présence de
roches ou rochers, etc.), une analyse hydrogéologique (présence d’eau, de
nappe phréatique, zone inondable, etc.), et un relevé de l’existant (limites du
terrain, sorties eaux usées, arbres, puits). Une bonne étude s’accompagne
aussi des données sur la parcelle (plantation, accès, plan du cadastre) et de
rappels des règles d’urbanisme de celle-ci. Le bureau d’études détermine éga-
lement différents critères pour sélectionner la filière la plus adéquate, ils sont
présentés dans le tableau ci-dessous.

Critères Détails
• Sableuse, limoneuse, argileuse ou équilibrée, elle donne une indica-
tion sur l’aptitude du sol à épurer les eaux
Texture du sol
• Ex. : une texture argileuse et imperméable est plus difficile à traiter
qu’un limon sableux
• Facteur de la texture et de la structure (grumeleuse ou non) du sol, la
perméabilité se note avec le coefficient de perméabilité K en mm/h
ou bien en m/s : c’est un volume d’eau infiltré pour une surface de
sol donnée, en un temps défini
• Ce test est appelé « test de percolation », il est réalisé avec de l’eau
Capacité
claire ; plus le coefficient K (passage de l’eau en mm/h) est impor-
d’infiltration
tant, plus le sol est perméable :
ππ < 30 : perméabilité médiocre (sol argileux)
ππ 30 < K < 50 : moyennement perméable (sols limoneux)
ππ 50 < K < 200 : perméable (sol sablo-limoneux)
ππ 200 < K < 500 : très perméable (sol à dominante sableuse)
Un sol est dit « hydromorphe » lorsqu’il est saturé en eau, en per-
Hydromorphie manence ou par intermittence : c’est un élément décisif pour
l’assainissement
Pente du Au-delà de 10 % de pente, la mise en œuvre d’un lit filtrant ou filtre à
terrain sable est très délicate, voire impossible

154
V. Choisir son assainissement individuel

Très souvent, à partir des résultats de cette


étude de sol, le bureau préconise une ou plu-
sieurs filières d’assainissement parmi les mieux
adaptées. Dans le devis réalisé, il convient
d’être attentif à ce qui est détaillé. Il peut ainsi
être indiqué « études de sols », « études de sols
et préconisations » ou « études de sols, préco-
nisations, dimensionnement ». Le type d’étude souhaitée est donc à convenir
avec le bureau d’études. Certains proposent également de réaliser le diagnos-
tic de l’installation, voire son contrôle.

Attention : avant toute étude, il faut contacter son SPANC. En effet, certains
préconisent ou imposent une liste de bureaux d’études pour faire l’étude de sol
ou de conception.
Il faut compter entre 200 et 500 € pour l’étude de sol d’une maison indivi-
duelle réalisée par un bureau d’études. Cela dépend évidemment des analyses
et carottages réalisés. Pour une étude de conception et dimensionnement
complète, il convient de demander un devis complémentaire détaillé.

Les coûts
L’installation d’un assainissement individuel est obligatoire si le zonage de
l’habitation est situé en assainissement non collectif. Ce dispositif a un coût
d’achat et d’entretien variable suivant les filières.

Devis
Une installation d’assainissement individuel représente un investissement
non négligeable. Pour faire son choix, il est donc nécessaire de demander
plusieurs devis à des professionnels, qui mentionneront différentes infor-
mations importantes : type de filière (traditionnelle ou agréée), contraintes
techniques (accessibilité du chantier, pente, distances à respecter, etc.), coût
du terrassement, pose de la fosse toutes eaux ou de la micro-station d’épura-
tion, installation de la filière de traitement, des canalisations, du bac à graisse,
de la pompe de relevage si besoin, viabilisation (raccordement de l’eau, de
l’électricité…).

155
V. Choisir son assainissement individuel

Dans le cas d’une filière traditionnelle, le devis doit aussi détailler les maté-
riaux employés, leur quantité et leur qualité. Dans le cas d’une filière agréée,
le devis doit stipuler le nom du dispositif agréé et les références de l’agré-
ment. Dans tous les cas, il correspond au compte rendu du bureau d’études
et aux recommandations du SPANC.

À noter : pour éviter de mauvaises surprises, mieux vaut demander un prix


« tout compris », qui mentionne également les frais de remise en état du ter-
rain (si dégradations il y a lors des travaux).
L’installation du système d’assainissement est
généralement effectuée par une entreprise
spécialisée ou un bureau d’études. Quel que
soit le choix, certains travaux peuvent bénéfi-
cier d’aides au financement, aussi le devis doit
détailler la nature des travaux, afin de pouvoir
être présenté aux organismes de crédit pour
le prêt à taux zéro ou à l’Anah, par exemple.
Surtout, il ne faut jamais signer de devis avant
d’avoir vérifié auprès du SPANC que les travaux qui y figurent sont bien
conformes aux recommandations prescrites lors du diagnostic d’assainisse-
ment. En outre, il est aussi important de demander à l’entreprise de fournir
une copie de son assurance décennale spécifique à la mise en œuvre de l’as-
sainissement non collectif.

Prix d’une filière traditionnelle


Le prix d’une installation d’assainissement individuel varie selon le type de
filière adopté et le nombre d’habitants. Pour déterminer le coût total, on doit
prendre en compte l’étude préalable, obligatoire pour l’aménagement, le prix
d’achat de la filière, le coût de fonctionnement et de maintenance et l’éven-
tuel coût de relevage, selon les terrains.

En plus du prix du dispositif d’assainissement et de son entretien, il est néces-


saire de prévoir des coûts annexes. Le diagnostic d’assainissement fait par
les SPANC coûte de 0 à plus de 150 €, 85 € en moyenne. Certains SPANC
organisent toutefois des services de contrôles ou d’études de sols groupés

156
V. Choisir son assainissement individuel

qui permettent de bénéficier de prix attractif. L’étude


de sols coûte de 200 à 500 €, selon les analyses et
carottages effectués (si le devis dépasse 600 €, mieux
vaut demander un autre avis). Les contrôles SPANC,
réalisés après installation, sont à faire tous les 10 ans
max. : il faut alors compter 186 € en moyenne. Là
encore, de fortes disparités existent entre les SPANC :
de 35 à 681 €. Enfin, l’entretien et les vidanges
coûtent de 150 à 300 € lorsqu’ils sont réalisés par un
vidangeur agréé.

Attention : les vidanges de la fosse toutes eaux sont effectuées à 50 % de rem-
plissage, celles des micro-stations à 30 %. La fréquence est généralement de
4 ans pour une fosse toutes eaux et de 1 à 2 ans pour les micro-stations.

Coût global de la filière, FTE incluse

Dispositif Coût Coût d’entretien


Observations
d’assainissement moyen et maintenance
FTE* et lit • Durée de vie variable selon l’entre-
d’épandage Vidange (50 % tien : 20 à 25 ans
3 500 à
volume) : 150 à • Un mauvais entretien peut entraî-
FTE* et tranchée 6 000 €
300 € ner un colmatage qui nécessitera de
d’épandage refaire entièrement la filière
Vidange (50 % • Durée de vie variable selon l’entretien
FTE* et filtre à 4 500 à
volume) : 150 à et la qualité du sable : 15 à 20 ans en
sable non drainé 7 000 €
300 € moyenne
Vidange (50 % • Un mauvais entretien peut entraî-
FTE* et filtre à 5 000 à ner un colmatage qui nécessitera de
volume) : 150 à
sable drainé 8 000 € refaire entièrement la filière
300 €
Vidange (50 %
FTE* et tertre 7 000 à
volume) : 150 à Ajouter le relevage si nécessaire
d’infiltration 11 000 €
300 €

* FTE = Fosse toutes eaux.


Attention : nous n’évoquons pas dans ce tableau le dispositif de relevage. Ce-
lui-ci est nécessaire lorsque les pentes sont insuffisantes pour faire fonctionner
le système de manière gravitaire. Il est souvent nécessaire dans le cas de l’ins-
tallation d’un tertre.

157
V. Choisir son assainissement individuel

Par ailleurs, on compte généralement de 700 à 3 000 €,


pose comprise, pour un système de relevage intégré
(selon les eaux et la hauteur de relevage), plus 150 à
200 €/an d’entretien et de consommation électrique.

Prix d’une filière agréée


Selon l’assainissement, le coût d’achat, d’installation et
d’entretien sera différent. Le tableau ci-dessous récapi-
tule les prestations proposées.

Dispositif Coût Coût d’entretien et


Observations
d’assainissement (pose comprise) maintenance
• Vidange (à 50 % du
Dans toutes les filières
volume) : 150 à 300 €
à filtre compact, pré-
FTE* et filtre à • Contrat d’entretien :
7 000 à 7 500 € voir de changer le
coco 150 €/an
média (la matière du
• Renouvellement :
filtre) tous les 10 ans
1 400 € tous les 10 ans
FTE* et filtre Vidange (à 50 % du
5 500 à 7 000 € N/A
septodiffuseur volume) : 150 à 300 €
• Vidange : 150 à 300 €
Pour 5 pièces prin-
FTE* et filtre 8 000 à • Changement des zéo-
cipales uniquement
compact 11 000 € lithes tous les 15 ans :
(sauf dérogation)
4 000 €
• Vidange (à 30 % du
• Vidanges fréquentes
volume) : 150 à 300 €
(6 mois à 2 ans)
• Électricité : 30 €/an
• Durée de vie sta-
6 000 à environ
Micro-station tion : 20 ans ou plus
12 000 € • Contrat de mainte-
• Changement de
nance : 150 à 300 €/
pièces tous les 2 à
an (hors vidange, hors
5 ans
pièces)
Lagunage 600 € par équi-
Entretien (fauchage et
(assainissement valent-habitant Base de 100 EH
curage) : 30 €/EH
semi-collectif) (EH)

* FTE = Fosse Toutes Eaux.

158
V. Choisir son assainissement individuel

Prix des filtres plantés et toilettes sèches


Les filtres plantés peuvent être implantés avec ou sans fosse toutes eaux et,
selon le cas, avec des w.c. classiques ou des toilettes sèches.

Dispositif Coût d’entretien et


Coût Observations
d’assainissement maintenance
• Coût de ventila-
tion si toilettes à
Toilettes sèches
séparation Les toilettes à litière sont
(hors fosse 80 à 1 500 €
• Coût éventuel de plus économiques
toutes eaux)
la litière pour les
toilettes à litière
• 4 000 à 6 500 €
• 2 000 à • Vidanges très espacées
• Vidange entre 150
Filtres plantés 3 000 € en (10/12 ans)
et 300 €
(roseaux) avec autoconstruction • Le coût varie selon : la
• Faucardage annuel
ou sans FTE* • 3 000 à 6 000 € présence de toilettes
(à faire soi-même)
pour un filtre sèches ou classiques
bambou
Filtres plantés
pour toilettes 7 000 à 9 000 €
classiques Peut être réalisé par
N/A
Filtres plantés le particulier
pour toilettes 2 000 à 4 000 €
sèches

* FTE = Fosse Toutes Eaux.


Ces indications de tarif valent pour des installations d’assai-
nissement dans des conditions optimales (terrain adapté,
évacuations existantes, etc.).

Les configurations difficiles peuvent générer des coûts sup-


plémentaires, qui peuvent se chiffrer en milliers d’euros :
travaux de terrassement pour adapter le terrain ou pour
atteindre une zone d’épandage éloignée du bâtiment,
réfection des évacuations des eaux usées dans le bâtiment, installation d’une
pompe de relevage, etc. Il faut ajouter au prix de la fosse toutes eaux, les frais
de remise en place du terrain qui aura été creusé : pelouse, haies, etc.

159
V. Choisir son assainissement individuel

Les aides au financement


L’installation d’une filière d’assainissement est
une opération coûteuse à la charge du proprié-
taire. Plusieurs aides au financement peuvent
cependant être accordées par l’Anah (Agence
nationale pour l’amélioration de l’habitat),
de 20 à 50 % du montant des travaux, par
l’Agence de l’eau ou l’Ademe, ainsi que par cer-
tains Conseils généraux, avec les communautés
de communes. Il est également possible de bénéficier d’une TVA à 10 % sur
la main-d’œuvre et les travaux, et de l’éco-prêt à taux zéro.

Bon à savoir : le SPANC peut aider les particuliers à constituer le dossier de


demande d’aide. Chaque dossier fait l’objet d’une étude.

Aides de l’Anah
L’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah) peut apporter une
aide financière pour la réhabilitation d’un assainissement non collectif, jusqu’à
50 % du coût. Cependant, ces aides sont délivrées sous conditions de res-
sources, d’ancienneté de l’habitation, pour une demande avant le début des
travaux, et parfois sous conditions d’une aide de l’Agence de l’eau.

Les aides pour l’ANC ne sont pas prioritaires pour l’Anah : en effet, d’autres
conditions peuvent être demandées et les critères de sélection évoluent au
fil des ans. En réalité, les aides attribuées sont décidées à l’échelle régionale,
selon les priorités annuelles. Il faut donc contacter la délégation locale, du lieu
du logement, de l’Anah.

Aides des Agences de l’eau


Certaines Agences de l’eau proposent des aides financières directement aux
particuliers. Comme pour les aides attribuées par l’Anah, elles sont soumises
à conditions. Cependant, le montant de ces financements est souvent impor-
tant et peut « débloquer » l’attribution d’autres aides. Il faut donc s’adresser
en priorité à l’Agence de l’eau dont dépend l’habitation.

160
V. Choisir son assainissement individuel

À noter : il faut aussi vérifier auprès de sa mairie, communauté d’aggloméra-


tion ou SPANC, si des aides locales existent.

Prêts à taux préférentiels


Le prêt à taux zéro peut être utilisé pour financer
des travaux de réhabilitation d’assainissement
non collectif. Pour l’obtenir, le logement doit
être une résidence principale construite avant
1990 et la demande doit être faite avant le
31 décembre 2018. Le plafond de l’éco-prêt
à taux zéro est de 10 000 €, dont le rembour-
sement s’étale entre 3 et 10 ans. Le dispositif
d’assainissement ne doit pas non plus consom-
mer d’énergie (cela exclut donc les micro-stations) : seules les filières
traditionnelles et agréées ne consommant pas d’énergie sont donc concer-
nées. Cependant, cette mesure ne s’applique pas à la pompe de relevage,
dont l’utilisation est due à une contrainte de terrain. Si cette dernière ne peut
être subventionnée ou aidée, le reste du dispositif reste tout à fait éligible au
prêt à taux zéro.

La CAF (Caisse d’allocations familiales) propose aussi un prêt à taux faible


(1 %) pour l’amélioration de l’habitat, pour une résidence principale, sous
conditions d’être déjà bénéficiaire de prestations de la CAF. Pour savoir s’il est
possible de bénéficier de cette aide, il convient de s’adresser à la caisse dont
on dépend. Certaines caisses de retraite proposent également des aides pour
les travaux de rénovation : il ne faut donc pas hésiter à les contacter.

Enfin, tous les travaux d’assainissement non collectif pour les particuliers
bénéficient d’une TVA à taux intermédiaire (10 %) sur la fourniture et la
main-d’œuvre. Cette baisse est applicable pour tous les logements achevés
depuis au moins 2 ans.

161
V. Choisir son assainissement individuel

AA Pour aller plus loin


Astuces

Demande de raccordement au tout-à-l’égout


Si vous faites construire un pavillon individuel, vous devez, en application du
Code de la santé publique et de la loi du 3 janvier 1992, demander le raccor-
dement de votre propriété privée au réseau public d’évacuation des eaux usées.
Si vous n’avez pas encore fait effectuer ce raccordement, il faut le demander au
service de la voirie de la mairie.
Ce service vous indiquera les conditions financières et techniques dans lesquelles
ce raccordement au tout-à-l’égout sera effectué.
Dès que vous aurez donné votre accord, il vous fera parvenir un arrêté de bran-
chement et vous indiquera le montant que vous devez acquitter.
Ensuite, il fera effectuer les travaux nécessaires pour le raccordement de votre
maison.
Vous devez toutefois attendre l’accord de la mairie pour que les travaux qui
dépassent la limite de votre propriété soient effectués.
Pour faire cette demande, il convient d’envoyer un courrier recommandé avec
accusé de réception au service de la voirie de la mairie de votre commune, et de
garder précieusement cet avis de réception ainsi qu’une copie de la lettre.
Pour vous aider dans vos démarches, retrouvez un modèle de lettre ci-dessous :
« J’ai l’honneur de vous demander par la présente lettre de prendre les dispo-
sitions nécessaires pour que la maison que je fais construire au [adresse] soit
raccordée au tout-à-l’égout conformément aux dispositions du Code de la santé
publique et de la loi du 3 janvier 1992.
En conséquence, je vous serais reconnaissant(e) de bien vouloir m’indiquer dans
les meilleurs délais les conditions dans lesquelles ce raccordement pourra être
effectué étant précisé qu’il devra être totalement opérationnel lorsque je m’ins-
tallerai dans ma maison.
En vous remerciant sincèrement à l’avance, je vous prie d’agréer, Madame,
Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées. »

162
V. Choisir son assainissement individuel

La vidange d’une fosse toutes eaux


Une fosse toutes eaux est un élément essentiel de l’assainissement individuel.
Celle-ci se remplit naturellement de boue au fil des mois. Lorsque la moitié du
volume de la fosse est constitué de boue, il convient de la faire vider par un
professionnel agréé. Cela est nécessaire, selon l’usage et la dimension de votre
fosse septique, environ tous les 4 ou 5 ans. La vidange d’une fosse toutes eaux
doit être effectuée par un professionnel agréé par la préfecture. En effet, la loi
précise que « les installations d’assainissements non collectifs sont entretenues
régulièrement par le propriétaire de l’immeuble et vidangées par des personnes
agréées par le préfet ». Pour trouver une entreprise, vous pouvez consulter la
liste des professionnels agréés sur le site de la préfecture de votre département,
contacter votre préfecture, ou vous rapprocher du SPANC de votre commune. La
vidange de la fosse consiste à éliminer les boues qui s’accumulent naturellement
lors du processus d’assainissement des eaux usées. Pour connaître la hauteur de
boue, vous pouvez enfoncer un bâton jusqu’au fond de la fosse, puis noter le
niveau atteint au moment ou le bâton touche la boue (vous le saurez, car celui-
ci émettra une résistance). Il faudra ensuite comparer ce niveau avec le niveau
total : s’il atteint la moitié, il est temps de vidanger. L’opération de vidange dure
environ 1 heure à 1 h 30. Afin de gagner du temps, vous pouvez dégager ou
ouvrir les regards de la fosse. Pour effectuer la vidange, le professionnel dispose
d’un camion de pompage muni de plusieurs compartiments (cuves). Il réalise
successivement une vidange de l’eau de la fosse dans un premier compartiment,
un pompage des graisses et boues dans un deuxième compartiment, un lavage
du réseau de canalisations grâce à de l’eau claire contenue dans un troisième
compartiment, et une remise de l’eau du premier compartiment dans la fosse.
Cette dernière opération est très importante. Cela permet à la fosse de conser-
ver une partie des bactéries nécessaires à son fonctionnement. Il n’est donc pas
nécessaire de la réensemencer, elle sera opérationnelle immédiatement après la
vidange.
Une vidange est facturée environ 150 à 200 € pour une fosse de 3 m³, pour un
vidangeur près de chez vous : comptez 25 à 30 € par m³ supplémentaire, ainsi
qu’un coût supplémentaire de transport qui varie en fonction de l’éloignement
du professionnel. Le prix peut être aussi majoré si votre habitation se situe dans
un endroit isolé ou difficile d’accès, notamment en montagne, et si l’installation
et notamment les regards ne sont pas accessibles facilement (encombrement,
végétation, etc.). À noter que certains SPANC ont négocié des prix attractifs avec
des professionnels de l’assainissement.

163
V. Choisir son assainissement individuel

Après l’opération, le professionnel doit vous remettre un certificat de vidange


comportant au moins le nom du propriétaire, le nom et les coordonnées de la
société de vidange, le numéro d’agrément de la société de vidange, l’adresse
et le type d’installation, la date de la vidange, le volume de matière prise en
charge, et la destination des matières de vidanges.
Ce document sera nécessaire en cas de contrôle de votre SPANC sur votre instal-
lation ou de revente de votre maison (conformité en assainissement).

Questions / réponses de pro

Rôle d’un bureau d’études


Pourquoi consulter un bureau d’études pour mon système d’assainissement ?
Question de Olivia

ΔΔ Réponse d’Assaini’sol
Souvent, le rôle d’un bureau d’études est de trouver des solutions pour des
projets délicats, et ce, parce qu’il s’engage sur le procédé qu’il prescrit (pas
toujours le cas).
Il va effectuer des recherches plus poussées que le SPANC : sondages à la
pelle mécanique, test de perméabilité, recherche de nappes d’eau, recherche
des puits à proximité…
ΔΔ Réponse d’Argile
Le bureau d’études vous propose le système le plus adapté, le plus simple
et le moins coûteux. Il s’adapte à vos besoins en prenant en compte votre
parcelle, votre maison et votre sol. Mais surtout, il vous écoute, regarde
avec vous votre projet et l’étudie. Puis, il vous propose une ou plusieurs
solutions possibles et rédige le rapport d’étude qui servira au SPANC, ainsi
qu’à votre entrepreneur.
Toutefois, beaucoup de bureaux d’études n’ont pas de géologue expérimenté ;
or c’est indispensable. Certes, ils vous proposeront une solution, mais ce sera
souvent une solution sans risques (pour eux, bien sûr) et non la solution la
plus adaptée ni la moins coûteuse. Un géologue fera les mêmes analyses,
mais il connaît les sols, et il vous proposera une meilleure solution. Cela
coûte entre 495 et 535 € TTC, hors sondage éventuel à la pelle mécanique.

164
V. Choisir son assainissement individuel

Procédé d’acheminement des eaux usées


Je viens d’acquérir une maison dépourvue d’assainissement. Mon terrain se situe
à 35 m de la maison en contrebas.
Puis-je acheminer directement mes eaux usées (noires et claires) dans ma fosse
toutes eaux ?
Question de Cha83

ΔΔ Réponse d’Argile
Oui, si votre terrain est suffisamment pentu (2 à 3 %). Dans ce cas, il faut
installer une canalisation de 100 ou 125 mm, et un regard obligatoire en
sortie de fosse et au milieu de la descente.
Le bac à graisse, souvent imposé par les SPANC lorsque la distance dépasse
10 m, n’est pas obligatoire, mais il est conseillé. Même en cas de pente
faible, il est cependant préférable d’ajouter des regards plutôt qu’un bac à
graisse, qu’il faut régulièrement nettoyer.
Toutefois, si vous le nettoyez correctement (2 fois/an), le bac à graisse amé-
liore le fonctionnement de la fosse et permet de diminuer la fréquence des
vidanges, uniquement pour les eaux de cuisine.

Aides financières pour changer une fosse


Ma fosse septique n’est plus aux normes et je dois la changer. Existe-t-il des
aides ?
Question de Patou56

ΔΔ Réponse d’Argile
Demandez à votre mairie et profitez-en pour vous assurer que votre assai-
nissement, même plus aux normes, ne fonctionne pas ou est bien cause de
risques avérés de nuisances ou pollution. Des exigences de changement
d’assainissement qui fonctionne correctement et ne crée pas de risques de
nuisances et/ou de pollution sont abusives.
Le contrôleur est très rarement géologue et, sauf cas vraiment flagrants où le
changement est une vraie priorité (rejets dans une rivière, un caniveau de la
rue, un ancien puits, etc.), il n’a que très rarement la compétence technique
pour juger d’un risque de pollution. Ce n’est pas parce qu’un assainissement
n’est pas aux normes qu’il doit obligatoirement être changé.

165
V. Choisir son assainissement individuel

ΔΔ Réponse d’Assainissement & Environnement de la Baie


Il y a très peu d’aides disponibles pour refaire les systèmes d’assainisse-
ment. Dans le cadre d’une rénovation, vous avez la possibilité d’avoir un
prêt à taux zéro.
Sur certains secteurs, il peut y avoir des dossiers « Agence de l’Eau » où
certaines installations peuvent être financées jusqu’à 60 %, mais il y a des
conditions. Le mieux est de vous rapprocher de votre SPANC pour savoir s’il
existe de tels dossiers dans votre secteur.

Refus de raccordement
Mon habitation n’est pas raccordée au réseau d’égout de la commune, alors
que ce réseau passe à 150 m environ. La commune refuse de me raccorder sous
prétexte que je suis le seul concerné dans la rue. Ils veulent m’obliger à installer
une station autonome. Puis-je légalement obliger la commune à me raccorder
au réseau collectif ?
Question de Francisb44

ΔΔ Réponse de H2O Infinity


Juridiquement, il est impossible d’obliger la commune à prendre en charge
les travaux de raccordement dans le domaine public, même sur 150 m,
jusqu’à votre habitation. La solution d’un assainissement autonome reste
le seul choix pour vous. Cela aura l’avantage pour vous de ne pas avoir à
payer la taxe d’assainissement imposée à tous ceux qui se raccordent au
tout-à-l’égout.

Obligation de faire appel à Veolia ?


J’ai fait construire un pavillon et je dois m’occuper du raccordement à la route.
Veolia est le propriétaire du boîtier d’eau potable et du tout-à-l’égout. Le raccor-
dement au tout-à-l’égout doit-il, dans ce cas, être réalisé par Veolia ou puis-je le
faire faire par mon terrassier ?
Question de Rodolphe45

ΔΔ Réponse de Grumm
Mis à part dans le cadre des concessions, Veolia n’est pas propriétaire des
réseaux ; il en est le gestionnaire.

166
V. Choisir son assainissement individuel

Dans votre cas, si le tabouret et le compteur d’eau sont déjà en place, leur
travail est déjà terminé. Ils ont le « monopole des interventions » pour les
travaux de ces deux points caractéristiques.
C’est à vous de faire faire les travaux, mais ils peuvent avoir tout de même
des exigences vis-à-vis du contrôle des travaux réalisés avant comblement
des tranchées ou des préconisations techniques particulières, qui doivent
être mentionnées dans le règlement d’assainissement.

Frais d’assainissement
Ayant construit ma maison en 1992, j’ai été dans l’obligation d’installer une
fosse septique récupérant toutes les eaux usées, ainsi que les toilettes.
Tous les 4 à 5 ans, je fais vidanger cette fosse par une société privée qui transporte
toutes ces matières à la régie des eaux. Je ne rejette aucune matière polluante
dans les égouts, mais simplement de l’eau.
Dois-je régler la totalité de l’assainissement à la commune ?
Question de Bernard

ΔΔ Réponse de Grimaud Assainissement


Vous ne devez pas régler la totalité, sauf si la commune vous a depuis
apporté le tout-à-l’égout au pied de votre terrain, mais, en principe, ils vous
obligent à vous raccorder.
Si ce n’est pas le cas, les frais d’assainissement ne doivent pas être facturés.
Vous les payez autrement par les vidanges et l’entretien de votre système.

Achat d’un préfiltre pouzzolane


Où puis-je me procurer un préfiltre pouzzolane ?
Question de Swanny31

ΔΔ Réponse d’Argile
Chez un marchand de matériaux de construction et d’assainissement. Il doit
s’agir d’un préfiltre extérieur à la fosse.
Si c’est pour une réhabilitation, assurez-vous que le coût de ce préfiltre ne
soit pas aussi élevé que celui d’une nouvelle fosse toutes eaux avec son
préfiltre incorporé.

167
V. Choisir son assainissement individuel

Construction neuve et prêt à taux zéro


Nous allons faire construire et devons installer une fosse avec un filtre à coco et
un épandage sur le terrain. Pouvons-nous bénéficier d’un prêt à taux zéro ?
Question d’Anita

ΔΔ Réponse d’Assaini-somme conseil


Le prêt à taux zéro est destiné aux installations ne consommant pas d’éner-
gie. Le filtre à coco peut faire partie des installations en bénéficiant.

Étude hydrogéologique
Avant de pouvoir obtenir un permis de construire, il me faut faire une étude
hydrogéologique. Combien cela coûte-t-il ? Est-ce à moi ou au vendeur de
payer ?
Question de Manuella

ΔΔ Réponse de BE Assainissement non collectif


L’étude de sol pour l’assainissement est à la charge de l’acheteur. Les prix
varient en fonction des régions et des bureaux d’études de 200 à 600 €.
Le plus simple serait de vous rapprocher du SPANC où vous voulez faire
construire afin qu’il vous fournisse une liste des bureaux d’études.

Contrat de maintenance
Quel est le montant raisonnable pour un contrat de maintenance d’une micro-
station d’épuration, sur la base de deux visites par an ?
Question de Geert & Nelly Bos

ΔΔ Réponse de Delphin-France
Pour ce qui est de nos micro-stations, les contrats d’entretien vont de 90 à
170 €, selon la fréquence, les déplacements, la main-d’œuvre et les pièces
comprises. Cela dépend également de la complexité du fonctionnement
des différents fabricants qui sont sur le marché. Plus le fonctionnement est
compliqué, plus les frais futurs seront élevés.

168
Index des questions
et des astuces

I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ? 12


L’assainissement semi-collectif : pour les hameaux et l’habitat dispersé 40
Les VRD, qu’est-ce que c’est ? 40
Absence d’assainissement et qualité de l’eau d’un puits 42
Diagnostic d’assainissement 42
Raccordement au réseau d’assainissement 43
Filtre à sable 44
Usage intermittent 44
Fosse compacte et surface légale 45
Pollution organique 46
Assainissement sans servitude 46
Renouvellement d’une fosse toutes eaux 47
Contrôle de conformité 47
Certificat d’assainissement non collectif 48
Critères de non-conformité d’une installation 49
Achat immo et assainissement 50
Servitude des eaux usées 51

II. L’assainissement individuel 52


Les aides aux travaux d’assainissement non collectif 81
La pouzzolane, qu’est-ce que c’est ? 82
Aération de la fosse 83
Pompe de relevage et grand froid 84
Puits et fosse toutes eaux 84
Remise en service d’une fosse septique 85
Micro-station en zone inondable 85
Agrandissement et contrôle de l’assainissement 86
Choix d’une micro-station d’épuration 86
Terrain saturé en eau et micro-station 87
Quantité de sable pour un filtre 88
Traitement des eaux proche d’un puits 88

169
Index des questions et des astuces

III. Les filières écologiques 90


Fosse l eaux versus phytoépuration 103
L’étude du sol pour l’assainissement 104
Plantations sur filtre à sable 105
Assainissement sur un terrain argileux 106
Phytoépuration près d’une rivière 106
Filtre à sable vertical 107
Installer un sanibroyeur 107
Type de ventilation 108
Maintenance des filtres à coco 108
Obligation de fosse septique 109
Superficie pour un épandage 109
Filtre à sable drainé et culture potagère 110
Fosse septique avec filtre à coco 110
Changer les pierres de lave 111

IV. L’installation et l’entretien 112


Le médiateur de l’eau, pour régler ses litiges gratuitement 136
Les regards d’assainissement 137
Graisse et bruits dans les toilettes 138
Hauteur de fosse minimale 139
Dalle de tout-à-l’égout 139
Assainissement par plantes refusé 139
Vidange obligatoire ou non ? 140
Tuyau de raccordement 140
Installation et distances à respecter 141
Frais de vidange 141
Entretien des canalisations des eaux usées 142
Réduire le volume des excréta 142
Toilettes bloquées 143
Sanibroyeur et pompe 143
Épandage saturé 144
Javel et fosse toutes eaux 144

V. Choisir son assainissement individuel 146


Demande de raccordement au tout-à-l’égout 162
La vidange d’une fosse toutes eaux 162
Rôle d’un bureau d’études 164

170
Index des questions et des astuces

Procédé d’acheminement des eaux usées 165


Aides financières pour changer une fosse 165
Refus de raccordement 166
Obligation de faire appel à Veolia ? 166
Frais d’assainissement 167
Achat d’un préfiltre pouzzolane 167
Construction neuve et prêt à taux zéro 168
Étude hydrogéologique 168
Contrat de maintenance 168

171
Les professionnels et experts
cités dans cet ouvrage
Nos sites permettent aux professionnels et spécialistes de publier et partager
leur savoir-faire (réponses aux questions des internautes, astuces, articles...).
Une sélection de leurs meilleures contributions a été incluse dans cet ouvrage.

Tous les jours, de nouveaux professionnels s’inscrivent et publient sur nos


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ADI (Anjou Diagnostic Immobilier) – Membre pro, expert


Entreprise spécialisée dans les diagnostics immobiliers pour la vente,
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Départements d’intervention : 44 | 49 | 79 | 85
Adresse : 41 rue Wilson, 49 300 Cholet
Téléphone fixe : 02 41 71 19 65
Téléphone mobile : 06 99 80 22 49

Argile – Membre pro, expert


Études de sol par un géologue pour un assainissement autonome.
Départements d’intervention : 04 | 05 | 07 | 26 | 34 | 38 | 42 | 66 | 69 | 73
Adresse : Le Village, 26 340 Saint-Benoît-en-Diois

Téléphone fixe : 04 75 21 75 30
Téléphone mobile : 06 80 64 75 09

Assaini’Sol – Membre pro


Réalisation d’études d’assainissement non collectif dans le cadre de construc-
tions neuves ou de réhabilitations.
Départements d’intervention : 17 | 16 | 33 | 82 | 79
Adresse : 9 avenue de la Victoire, 
17 260 Gemozac
Téléphone fixe : 05 46 90 07 51

172
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

Assaini-Somme Conseil – Membre pro


Bureau d’études en assainissement non collectif et récupération des eaux de
pluie : conseils et formations.
Départements d’intervention : 02 | 60 | 62 | 76 | 80
Adresse : 38 rue de Cerisy, 80 340 Morcourt
Téléphone mobile : 06 21 82 93 14

Assainissement & Environnement de la Baie – Membre pro


Bureau d’études d’assainissement individuel : études des sols et des filières
d’assainissement autonome.
Départements d’intervention : 14 | 27 | 35 | 50 | 53 | 61
Adresse : 1 clos Saint-Hélier, 50 290 Bréville-sur-Mer
Téléphone fixe : 09 67 21 45 84 – Téléphone mobile : 06 99 71 50 00

Atlantik environnement – Membre pro


Bureau d’études en assainissement : études des sols en assainissement non
collectif.
Départements d’intervention : 35 | 44 | 49 | 53 | 56 | 72 | 85 | 86
Téléphone fixe : 02 40 96 63 54 – Téléphone mobile : 06 63 87 25 69

BE Assainissement non collectif – Membre pro


Bureau d’étude en assainissement non collectif : aptitude des sols, études de
filière, assainissement petit collectif, etc.
Départements d’intervention : 14 | 35 | 50 | 53 | 61
Adresse : 4 avenue Tsukuba Citis, 14 200 Hérouville-Saint-Clair
Téléphone fixe : 02 31 53 65 36 – Téléphone mobile : 06 84 94 66 52

Créa-phytes – Membre pro


Entreprise spécialisée dans l’assainissement écologique : phyto-épuration,
récupération d’eau de pluie, terrassement.
Départements d’intervention : 14 | 27 | 28 | 50 | 61 | 72
Adresse : Ferme du château de Rouvrou, 61 430 Menil-Hubert-sur-Orne
Téléphone mobile : 06 26 45 63 41

173
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

DBO-AEI – Membre pro, expert


Conception de stations d’épuration : conseil, étude, installation et mainte-
nance multi-marque.
Départements d’intervention : France
Adresse : La Tour de Mondony, 13 200 Arles
Téléphone mobile : 06 32 15 75 98

Delphin-France – Membre pro


Importateur de micro-stations d’assainissement Delphin de fabrication alle-
mande : cuves en polyéthylène, traitement par gravité et par bactéries…
Départements d’intervention : France + Export
Adresse : 9 rue de la Mairie, 39 120 Sergenaux
Téléphone fixe : 03 84 81 47 83
Téléphone mobile : 06 71 98 87 37

Dupuis Fabrice – Membre pro


Construction et rénovation écologique : solutions écologiques et écono-
miques pour les particuliers et les professionnels.
Départements d’intervention : 14 | 50 | 61
Adresse : Le Crétil, 27 250 Bois-Arnault
Téléphone fixe : 02 32 62 51 42

Ecodomeo – Membre pro


Fabrication, vente et montage de toilettes sèches.
Départements d’intervention : 26
Adresse : 40 avenue Henri Rochier, 26 110 Nyons
Téléphone fixe : 04 75 26 85 50

Éco-Logis Diagnostics – Membre pro


Réalisation de diagnostics immobiliers obligatoires et nécessaires pour la vente
et la location.
Départements d’intervention : 60 | 77 | 93 | 95
Adresse : 14 rue du Docteur Heyries, 77 230 Montgé-en-Goële
Téléphone mobile : 06 87 61 58 20

174
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

Émergence – Membre pro


Vente en ligne de matériels pour le traitement de l’eau calcaire, de réseaux,
de l’eau de pluie et de forage, potabilisation, piscine.
Départements d’intervention : France
Adresse : 87 rue Louis Crozet, 30 150 Sauveterre
Téléphone mobile : 06 12 26 48 95

Expert Construction – Membre pro, expert


Expertises dans le domaine de la construction et du bâtiment comprenant les
dommages ouvrages et la garantie décennale.
Départements d’intervention : France
Adresse : 109 rue Haxo, 75 020 Paris
Téléphone fixe : 01 43 64 13 58 – Téléphone mobile : 06 68 93 20 56

FB Diagconseil Immo – Membre pro


Entreprise de diagnostics immobiliers et d’études thermiques spécialisée dans
l’expertise immobilière technique et énergétique.
Départements d’intervention : 62
Adresse : 18 rue Condorcet, 62 680 Méricourt
Téléphone fixe : 03 21 69 96 55

Greter 72 – Membre pro


Pose et/ou fourniture de micro-stations d’épuration pour les professionnels et
les particuliers.
Départements d’intervention : 72
Adresse : 5 rue Jacques Guede, 72 470 Champagné
Téléphone fixe : 02 43 89 57 15

Grimaud Assainissement – Membre pro, expert


Artisan installateur et conseil en assainissement autonome : fosses toutes
eaux, filtres à sable, tranchées d’épandage, etc.
Départements d’intervention : 04 | 05 | 13 | 30 | 84
Adresse : Les Holmes, route d’Alès, 30 330 Cavillargues
Téléphone mobile : 06 50 14 21 21

175
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

H20 Infinity – Membre pro


Commercialisation de micro-stations d’épuration à culture fixée et de récupé-
rateurs d’eau de pluie.
Départements d’intervention : 02 | 08 | 10 | 27 | 51 | 55 | 59 | 60 | 62 | 76 | 79 | 80 | 85 | 86
Adresse : 105 rue Louis Breguet, ZA Marcel Dorel, 62 100 Calais
Téléphone fixe : 03 21 96 22 44

Hydrodiv – Membre pro


Vente de filtres anti-odeurs et rénovation de fosses toutes eaux.
Départements d’intervention : France
Adresse : 209 chemin de la Plane, 06 670 Castagniers
Téléphone fixe : 04 84 25 13 51

Innov Environnement – Membre pro


Entreprise spécialisée en assainissement individuel : conseils avant projet gra-
tuits, devis, SAV, assistance.
Départements d’intervention : 12 | 15 | 46 | 81
Adresse : 2 rue des Brus, 81 160 Saint-Juery
Téléphone fixe : 05 63 46 28 82 – Téléphone mobile : 06 74 76 48 84

Les Chouchous d’Ésa – Membre pro


Site d’e-commerce spécialisé dans la récupération, le stockage et le traitement
de l’eau.
Départements d’intervention : France
Adresse : 3 rue de la Fortelle, 27 490 Autheuil-Authouillet
Téléphone fixe : 02 32 77 41 68

Limeco Environnement – Membre pro


Vente en ligne de produits dédiés à l’assainissement autonome et à l’entretien
bio pour la maison et le jardin.
Départements d’intervention : 12 | 19 | 24 | 43 | 63 | 87
Adresse : 21 rue Becquerel, 19 100 Brive-la-Gaillarde
Téléphone fixe : 05 55 88 23 16

176
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

Pirrotta Terrassement – Membre pro, expert


Assainissement et aménagement extérieur : mise en conformité des fosses
septiques, micro-stations, pompes de relevage, etc.
Départements d’intervention : 06 | 13 | 83
Adresse : 45 chemin des Passeroses, 83 190 Ollioules
Téléphone fixe : 04 89 79 60 11 – Téléphone mobile : 06 07 75 44 29

Stoc Environnement – Membre pro


Conception et fabrication des matériels destinés à l’épuration des eaux usées,
à la filtration, au relevage et au traitement de l’eau.
Départements d’intervention : France
Adresse : 760 route Nationale 97, 83 210 La Farlède
Téléphone fixe : 04 94 27 87 27

Synergie-Bâtiment – Membre pro, expert


Conseil et expertise en ingénierie de la construction, pour la construction en
général et, en particulier, la maison Individuelle ou le petit collectif.
Départements d’intervention : 75 | 77 | 78 | 92 | 93 | 94 | 95
Adresse : 2 square la Champmeslé, 75 019 Paris
Téléphone mobile : 06 19 22 62 49

177
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Si vous le souhaitez, nous pouvons vous mettre en relation


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