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Le guide de
iti
on
l'assainissement
Traitement
des eaux usées,
installation,
entretien
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L’assainissement en un coup d’œil
Dans les zones des communes n’ayant pas d’assainissement collectif, c’est le
SPANC (Service public d’assainissement non collectif) qui vérifie la conformité
des dispositifs individuels existants ou en cours de construction lors du dia-
gnostic. La loi impose en effet aux propriétaires de maisons non raccordées au
réseau de collecte des eaux usées d’entretenir leur installation, de la mettre en
conformité et d’assurer sa fiabilité.
L’assainissement semi-collectif collecte, quant à lui, les eaux usées d’un petit
nombre d’habitations, généralement isolées, pour les envoyer sur une épura-
tion de type lagunage ou bambou. Cela concerne aussi certaines hôtelleries
de plein air. Les anciens assainissements semi-collectifs simplement dotés d’un
exutoire en milieu naturel et qui ne comportaient pas d’ouvrage d’épuration
sont, eux, en cours de normalisation.
L’assainissement individuel
L’assainissement se divise en deux étapes : le prétraitement et le traitement
en lui-même. Le prétraitement utilise des bactéries anaérobies (sans oxy-
gène) pour épurer l’eau, tandis que le traitement utilise des bactéries aérobies
(avec oxygène). Certains dispositifs allient ces deux fonctions, c’est le cas des
micro-stations.
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L’assainissement en un coup d’œil
ombreuses maisons, mais ne peut plus être mise en œuvre. Ces fosses
n
doivent en outre être complétées par un dispositif de traitement, comme un
filtre à sable (sable et graviers), un tertre d’infiltration ou un lit d’épandage.
Par ailleurs, les eaux de pluie et de ruissellement doivent également être trai-
tées, afin d’éviter l’infiltration excessive dans les terrains. Il est possible de
récupérer l’eau de pluie avec des cuves enterrées ou hors-sol et de réaliser
ainsi des économies d’eau. L’eau récupérée peut en effet être employée pour
le lavage des voitures et l’arrosage du jardin, ou pour les w.c., le lave-linge
(avec un filtre), la piscine, etc. Le circuit d’eau doit cependant être indiqué
comme « non potable ». Il est également possible d’accélérer l’évacuation
de l’eau de pluie avec un drainage (recommandé pour les terrains en pente
ou de nature argileuse ou sableuse) vers un puisard (puits rempli de cailloux
servant à canaliser les volumes d’eau moyens et faibles au bas de terrains en
pente), ainsi que des noues.
Ainsi, les toilettes sèches fonctionnent sans eau : les excréments sont récupé-
rés dans un réceptacle placé sous la lunette des toilettes et recouverts de
copeaux pour éviter les odeurs ; le lagunage est aussi un traitement naturel
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L’assainissement en un coup d’œil
qui nécessite de grandes surfaces pour implanter plusieurs bassins, il est idéal
pour les petites collectivités ; le bambou d’assainissement permet quant à lui
de convertir une petite station d’épuration en une culture de bois de bambou,
esthétique et pérenne.
Les toilettes sèches, les filtres plantés et les filtres à coco sont des filières
agréées par la réglementation, qui les reconnaît comme des dispositifs de
traitement à part entière. Le bambou et le lagunage, surtout employés en
semi-collectif, sont quant à eux soumis à dérogation.
L’installation et l’entretien
Attention : le terme « fosse septique » est passé dans le langage courant pour
désigner la fosse toutes eaux, la seule que l’on puisse installer aujourd’hui.
L’installation d’une fosse nécessite de tenir compte de plusieurs éléments.
Ses dimensions dépendent ainsi du nombre d’utilisateurs (ex. : 5 m3 pour
5 chambres), et des distances doivent être respectées entre fosse et puits
ou plantation. La fosse septique peut en outre être constituée de différents
matériaux : béton ou plastique. On distingue par ailleurs deux types de venti-
lation : la primaire, pour la décompression, et la secondaire, pour l’évacuation
des gaz toxiques. Dans un cas comme dans l’autre, l’aération doit être sur-
montée d’un extracteur. Enfin, la pompe de relevage permet de remonter les
eaux usées quand leur niveau est inférieur au réseau d’assainissement.
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L’assainissement en un coup d’œil
En outre, la mise en œuvre d’un tel système est à la charge des particuliers.
Le tableau ci-dessous récapitule les prix d’une fosse toutes eaux et des autres
dispositifs d’assainissement.
Coût
Filières Coût de fonctionnement
d’investissement
Fosse toutes eaux + épandage 3 500 à 5 000 € 150 à 300 € par vidange
Fosse toutes eaux + filtre à sable 4 500 à 7 500 € 150 à 300 € par vidange
Filtres plantés et toilettes Peut être réalisé par le
5 000 à 9 000 €
classiques particulier
Peut être réalisé par le
Filtres plantés et toilettes sèches 2 000 à 4 000 €
particulier
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I.
L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
En présence d’un bac à graisse, seules les eaux ménagères y transitent, les eaux-
vannes devant être directement reliées à la fosse toutes eaux. La fosse septique
ne traite que les eaux-vannes, mais n’est plus autorisée sur les nouvelles installa-
tions. Elle est toutefois tolérée si sa mise en œuvre précède la mise aux normes.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Parmi les différentes matières rejetées par les eaux usées, on trouve les com-
posés azote, phosphore, ammoniac, ainsi que les germes provenant des eaux
noires (w.c.) et les métaux lourds des eaux ménagères : cosmétiques, produits
d’entretien, médicaments, lavage des vêtements.
C’est la caractéristique des eaux usées qui détermine les différents traite-
ments. En présence de graisses, matières fécales et particules solides, on
utilise un prétraitement avec des bactéries anaérobies (sans oxygène) dans
la fosse toutes eaux pour liquéfier la matière, déposer les particules lourdes
en boues et la graisse en surface ; puis, on applique un traitement avec des
bactéries aérobies (avec oxygène) qui épurent ces eaux prétraitées. Afin de
mieux gérer les stations d’épuration, les différentes matières sont analysées
et servent à doser l’oxygénation. Ainsi, la demande biologique en oxygène
(DBO), autour de 150 à 400 mg/l, mesure la quantité d’oxygène nécessaire
pour dégrader les matières organiques biodégradables contenues dans les
eaux usées ; elle est généralement mesurée à 5 jours et s’exprime en mg/l de
molécules d’oxygène (O2). Ensuite, la demande chimique en oxygène (DCO),
autour de 1 g/l, mesure la quantité d’oxygène pour oxyder la matière orga-
nique, toutes origines confondues ; l’unité est la même que la DBO. Enfin,
d’autres paramètres sont analysés par les exploitants de stations d’épuration :
azote Kjeldahl (30 à 80 mg/l), azote ammoniacal (10 mg/l) et azote minéral
(traces). La valeur de ces paramètres est une aide précieuse dans le pilotage
optimum et le contrôle de l’ouvrage épuratoire.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Le cadre légal
Le cadre légal de l’assainissement impose aux particuliers le zonage, le dia-
gnostic et le contrôle des installations.
Zonage
Le zonage d’assainissement est un docu-
ment d’urbanisme élaboré par la commune et
consultable en mairie. Il délimite les zones d’as-
sainissement collectif, où les communes doivent
assurer la collecte par raccordement au tout-à-
l’égout et l’épuration des eaux usées ; les zones
relevant de l’assainissement individuel, dont
les communes doivent assurer le contrôle via
les SPANC ; et les zones pour lesquelles il faut
assurer un bon écoulement des eaux pluviales.
La zone d’assainissement dit « semi-collectif »
concerne un village ou hameau raccordé avec une collecte commune et un
système d’épuration situé en proximité (type lagunage ou filtre planté).
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Diagnostic
Depuis le 1er janvier 2011, la vente d’un logement doit s’accompagner d’un
diagnostic d’assainissement daté de moins de 3 ans. Celui-ci a pour objec-
tifs d’améliorer les installations non collectives et d’informer l’acheteur sur
leur état (individuel ou collectif). Cette disposition, prévue par la loi du
30 décembre 2006 relative à l’eau et aux milieux aquatiques a été rendue
obligatoire par la loi dite Grenelle 2, du 12 juillet 2010. Ce certificat s’inscrit
dans le diagnostic technique en vigueur depuis 2005, qui comprend aussi les
diagnostics amiante, gaz, électricité, DPE (performance énergétique), plomb,
ERNT (état des risques naturels et technologiques) et termites.
Le diagnostic est réalisé par le SPANC sur la base de documents remis par le
vendeur et par une visite sur place. Il consiste à vérifier l’existence de l’ins-
tallation, identifier, localiser et caractériser les dispositifs d’assainissement
non collectif, repérer les défauts d’usure ou d’entretien, vérifier le bon fonc-
tionnement de l’installation et le respect des normes en vigueur, et s’assurer
que le fonctionnement de l’installation ne crée pas de risques pour la santé
ou l’environnement. La fosse toutes eaux et le traitement doivent ainsi être
conformes à la réglementation ou la filière agréée. Dans le cas où la maison
ne possède qu’une fosse septique ou une installation insuffisante, le dia-
gnostic signalera ces déficiences, avec obligation pour l’acquéreur de mettre
aux normes son installation dans l’année qui suit. Il protège ainsi autant
l’acheteur que le vendeur contre d’éventuels litiges et permet de prévoir les
travaux à réaliser après l’achat.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Attention : compte tenu du coût que peuvent représenter les travaux de mise
aux normes de l’installation, une négociation du prix de vente peut être à pré-
voir. Nous conseillons à l’acheteur de demander à connaître le diagnostic d’as-
sainissement dès la promesse de vente.
Le coût du diagnostic d’assainissement varie entre 0 et 150 € selon les SPANC,
mais la moyenne est d’environ 90 €. Si un contrôle a eu lieu moins de 3 ans
avant la vente, le vendeur doit annexer le bordereau délivré par le SPANC à
l’issue de ce contrôle. Si le contrôle est plus ancien ou s’il n’a jamais été réalisé,
le vendeur doit contacter le SPANC pour qu’il fasse un diagnostic. Le SPANC
délivrera après contrôle un certificat à annexer à la promesse de vente et à
l’acte authentique.
Contrôle de l’installation
Si une habitation se trouve dans une zone
d’assainissement non collectif, il faut obli-
gatoirement mettre en place un système
individuel, soumis à une réglementation pré-
cise, notamment à des contrôles réalisés par
le SPANC. Ce dernier a pour mission d’appor-
ter des conseils techniques ou réglementaires
aux usagers et d’effectuer des contrôles,
notamment en cas de vente de l’habitation.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
ππle contrôle de bonne exécution des ouvrages, qui doit être réalisé au
démarrage et pendant les travaux de construction ;
ππle contrôle périodique de bon fonctionnement, pour les installations
existantes.
À noter : tous les contrôles font l’objet d’un rapport remis à l’usager de l’habi-
tation et à la mairie (pour les permis de construire).
La mise en place d’un nouveau dispositif d’assainissement non collectif implique
de le faire contrôler dès sa conception, au démarrage et pendant les travaux.
Ces contrôles sont effectués par le SPANC qu’il est nécessaire de contacter.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Contrôle de maintenance
Un dispositif d’assainissement individuel doit répondre à plusieurs règles, afin
de préserver l’environnement et la santé. Ces dernières sont établies et
contrôlées par le SPANC lors de différentes visites, dont un contrôle d’entre-
tien et de maintenance qui doit avoir lieu tous les 10 ans au maximum.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Par ailleurs, une installation d’épuration biologique à boues activées doit être
contrôlée tous les 6 mois, et tous les ans si elle est à cultures fixées ; les tam-
pons des regards doivent être visibles et accessibles pour assurer les contrôles
et l’entretien. En cas de non-conformité ou d’un mauvais fonctionnement,
l’usager s’expose à une sanction : le doublement de la redevance d’assainisse-
ment non collectif.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
L’assainissement collectif
Il existe deux types d’assainissement pour les particuliers : collectif (tout-à-
l’égout) et individuel. La mise en œuvre de l’un ou l’autre système dépend du
zonage appliqué à la parcelle.
Définition
On parle d’assainissement col-
lectif lorsque les eaux usées de
plusieurs maisons ou immeubles
sont collectées par le réseau
public d’assainissement via de
grandes canalisations de col-
lecte, puis acheminées vers une
station d’épuration : les pol-
luants sont alors dégradés et
séparés de l’eau afin de restituer
au milieu naturel une eau propre. Ils sont ensuite conditionnés en boues (plus
ou moins liquides) : suivant leur état, différentes filières d’élimination existent
(épandage dans les champs, compostage, etc.). Parfois, des stations de rele-
vage sont nécessaires.
Les eaux pluviales peuvent en outre être collectées en même temps que les
eaux usées et sont dirigées immédiatement vers le milieu naturel. On dis-
tingue ainsi deux types de réseau d’assainissement collectif : unitaire (les eaux
usées et pluviales sont évacuées par le même réseau) et séparatif (les eaux
usées et pluviales sont évacuées séparément).
Enfin, les réseaux collectifs ont un coût important, c’est pourquoi, s’il n’y a pas
assez d’habitations ou que l’habitat n’est pas assez dense, les collectivités pré-
fèrent utiliser le semi-collectif ou placer les zones en assainissement individuel.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Assainissement semi-collectif
L’assainissement semi-collectif est utilisé par les collectivités pour traiter les
eaux usées de petits hameaux, de villages isolés et d’endroits à la topogra-
phie trop problématique pour l’installation d’un assainissement collectif. Cela
concerne une dizaine ou une vingtaine d’habitations. Il est aussi utilisé par des
prestataires privés pour des campings et hôtelleries de plein air et certaines
zones commerciales.
Propriétaires et obligations
La propriété devs réseaux
d’assainissement collectif varie
selon les territoires. Certaines
collectivités sont propriétaires
du réseau des eaux usées et de
celui des eaux pluviales. Mais
la propriété des réseaux peut
aussi être partagée entre EPCI
(Établissement public de coo-
pération intercommunale) et
commune : le premier détient alors le réseau des eaux usées, la seconde celui
des eaux pluviales. Enfin, il est courant que la gestion opérationnelle des
réseaux soit confiée à un fermier, c’est-à-dire le titulaire d’un contrat d’affer-
mage. C’est un mode de délégation : une entreprise privée, le fermier, se
charge de l’exploitation et de l’entretien du réseau. La redevance est collec-
tée au nom de la collectivité et reversée en partie à la collectivité propriétaire
des réseaux. En parallèle, les services préfectoraux en charge de la police des
eaux effectuent des contrôles réglementaires pour vérifier le respect des obli-
gations de surveillance des eaux.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Redevance
L’assainissement collectif, par raccordement au
tout-à-l’égout, implique le paiement d’une rede-
vance. Son montant est fixé par la ville ou par l’EPCI
(Établissement public de coopération intercommu-
nale). L’assujettissement à cette redevance intervient
à la date de branchement de l’usager. Elle com-
prend une partie fixe destinée à couvrir les charges
du service de l’assainissement collectif, et une partie
variable, fixée selon le volume d’eau prélevé par l’usager sur le réseau public
de distribution d’eau. Cette redevance communale apparaît sur la facture d’eau
sous la dénomination « collecte et traitement des eaux usées ».
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
L’assainissement individuel
La plupart des habitations sont raccordées au réseau public de collecte des
eaux usées. Celles qui ne le sont pas sont dans l’obligation de traiter sur place
leurs eaux usées, avant de les rejeter dans le milieu naturel.
Définition
Les habitations situées dans une zone non desservie par un réseau public de
collecte des eaux usées doivent être équipées d’une installation autonome
pour traiter les eaux usées : c’est l’assainissement non collectif (ANC), égale-
ment appelé assainissement individuel. Son objectif est de prévenir tout risque
sanitaire, de limiter l’impact du rejet sur l’environnement et de protéger les
ressources en eau. L’assainissement individuel est soumis à une réglementa-
tion précise et est notamment géré par le SPANC, en charge de son contrôle.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Obligations
Les arrêtés du 7 mars et du 27 avril 2012 ont
révisé la réglementation ANC avec trois objec-
tifs : mettre en place des installations neuves
de qualité, réhabiliter en priorité les instal-
lations présentant des risques pour la santé
et/ou pour l’environnement, et profiter des
ventes pour réhabiliter plus rapidement (mise
en conformité dans l’année). Depuis 2012,
les dispositifs d’assainissement non collectif doivent répondre à la norme
NF DTU 64. Ce DTU est valable pour les filières traditionnelles et les fosses
toutes eaux, mais aussi les préfiltres, bacs à graisses, boîtes et regards, postes
de relevage, matériaux des filières (sable et graviers, tuyaux, géomembranes,
etc.).
Attention : pour les autres filières, il faut impérativement vérifier qu’elles sont
bien agréées. Vous trouverez la liste sur le site du ministère de l’Écologie, du
Développement durable et de l’Énergie.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
La loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 impose aussi
plusieurs obligations aux propriétaires non raccordés au réseau de collecte des
eaux usées. Si l’installation n’existe pas, il faut équiper son habitation d’une
installation réglementaire grâce aux filières traditionnelles (fosses toutes eaux,
épandage, infiltration, etc.) et agréées (micro-station, filtre planté, etc.).
Le délai est de 4 ans, mais il est réduit à 1 an en cas de vente de l’habitation.
Ils ont aussi l’obligation d’entretenir ou faire entretenir l’installation d’assainis-
sement individuel, et de joindre l’avis du SPANC à toute demande de permis
de construire ou d’aménager.
Démarches
Avant tout projet de réalisation ou de réhabilitation d’ANC, il convient de
contacter le SPANC de sa commune (information disponible en mairie).
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
À noter : le particulier peut recevoir une aide financière dans certains cas.
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Le tableau ci-après récapitule la marche à suivre selon les différents cas de figure.
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Installation existante • Vérifier la conformité des
Travaux obligatoires dans un rénovation
non conforme, avec travaux réalisés
délai de 4 ans (1 an en cas de
risque pour la santé ou
vente)
l’environnement
Installation existante avec
Réaliser les travaux préconi- Établir une liste de travaux à
défauts d’entretien ou N/A
sés par le SPANC faire
d’usure
• Fournir un diagnostic de • Attestation fournit par
• Contrôler l’installation si
l’installation de moins de le vendeur ; à défaut,
elle n’existe pas ou si elle a
3 ans contacter le SPANC
En cas de vente plus de 3 ans
• En cas de non-conformité, • Réaliser les travaux (par
• Contrôler les travaux, le
réaliser les travaux dans le vendeur ou l’acheteur
cas échéant
l’année suivant la vente selon les négociations)
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
L’usage
Le terme de « fosse septique » est entré dans le langage courant et désigne
communément la « fosse toutes eaux ».
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
ture doit être mise avec les déchets ménagers ou en compost. Il en est de
même des matières solides : filtres à café, préservatifs, pansements, etc.
Ceux-ci doivent être jetés avec les déchets ménagers. On déconseille aussi de
se servir d’un broyeur d’évier, car la matière solide se dépose mal lorsqu’elle
est broyée et reste flottante. Il ne faut pas non plus circuler avec un véhicule
sur un dispositif d’assainissement non collectif ; le poids peut endommager la
fosse, mais aussi la filière d’épandage en écrasant les canalisations.
Attention : le vidangeur doit être une entreprise agréée par la préfecture ; il est
interdit de procéder à la vidange soi-même.
Problèmes rencontrés
Un mauvais fonctionnement d’une fosse septique ou toutes eaux peut géné-
rer des remontées d’odeur ou une mauvaise évacuation de l’eau.
En fonctionnement normal, une fosse toutes eaux produit des gaz malodo-
rants, normalement évacués par les ventilations primaires et secondaires.
Cependant, en cas de dysfonctionnement, il arrive que de mauvaises odeurs
apparaissent. Si elles proviennent de la maison, il faut d’abord vérifier que la
ventilation primaire est bien présente et n’est pas bouchée : c’est une entrée
d’air en amont du traitement qui évite le désiphonnage de la douche ou des
w.c. et permet le dégazage de la fosse. Il faut ensuite s’assurer qu’il y a bien
des siphons au niveau des équipements domestiques, que ces derniers ne
soient pas vides : cela arrive après une absence prolongée (ou en absence de
ventilation primaire). On vérifie également que les siphons sont en bon état,
ainsi que ceux du lave-linge et du lave-vaisselle.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Problèmes
Causes possibles
d’odeurs
• Absence de siphon au niveau des équipements
À l’intérieur du • Absence d’eau dans les siphons
logement • Absence de ventilation primaire et/ou secondaire
• Défaut d’étanchéité du siphon ou de la ventilation
• Absence de ventilation primaire
• Ventilation secondaire mal implantée, mal conçue ou défaillante : dia-
mètre insuffisant, orifice de ventilation trop bas (il doit être au-dessus
du faîtage), extracteur absent, mauvaise étanchéité des raccords ou
Au niveau de
tampons de visites
l’installation
• Démarrage ou ralentissement de l’activité microbienne (à l’installa-
tion ou après une absence prolongée)
• Canalisations trop petites ou bouchées
• Fosse à vidanger ou bac à graisse à vider
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Ainsi, les traces de corrosion sur les ouvrages en béton sont le plus souvent
dues à une absence ou mauvaise ventilation (à vérifier).
Cela peut aussi être causé par un oubli de remise en eau après une vidange,
ou encore être dû aux intempéries.
Par ailleurs, une mauvaise évacuation des eaux est également source de dys-
fonctionnements. Elle peut ainsi générer une inondation localisée au niveau
du traitement ou du prétraitement, ou empêcher l’écoulement de l’eau
domestique (éviers, w.c., douche, machine à laver).
Une mauvaise évacuation peut être signalée par un gazon plus vert au-dessus
du traitement secondaire, une terre autour de l’installation imbibée d’eau et/
ou des toilettes, éviers, douches qui refoulent ou se vident lentement.
Attention : lorsque l’on ouvre les regards et la fosse, des gaz toxiques sont sus-
ceptibles de se dégager. Après ouverture, il faut donc laisser un temps de déga-
zage et porter une protection appropriée.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
32
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
du jardin, la dépollution des eaux tombées sur les routes ou les surfaces
bâties (zones industrielles, activités polluantes), et la canalisation des gros
volumes d’eau en cas de fortes pluies ou d’orage pour éviter inondations et
submersions.
Quelle gestion ?
Les eaux de pluie qui tombent sur le toit ou jardin peuvent être rejetées
dans le milieu naturel. Elles ne s’inscrivent pas dans ce cas dans le cadre de
l’assainissement des eaux usées. Elles peuvent être récupérées par le biais
d’installations indépendantes et servir, par exemple, à l’arrosage du jardin ou
au lavage de la voiture. Elles ne peuvent être acheminées dans le réseau d’as-
sainissement individuel. Il est en outre intéressant de prévoir une récupération
et/ou un drainage vers un lieu de rejet (à vérifier auprès du SPANC ou de la
mairie), pour éviter les inondations. En assainissement collectif, les eaux de
pluie peuvent être récupérées pour le jardinage, mais le surplus est soit rejeté
avec les eaux usées (réseau unitaire), soit dans un réseau spécifique (réseau
séparatif).
À noter : les eaux qui tombent sur les routes se chargent en polluants (pneus,
hydrocarbure, huile de moteur). Les gestionnaires de routes les récupèrent pour
les canaliser et les traiter.
Les eaux de toiture sont recueillies par les toits inclinés
ou les toits-terrasses. Elles glissent de la gouttière vers
des cuves enterrées ou hors-sol et peuvent être utilisées
ensuite dans le jardin ou la maison, ou bien être rejetées
en milieu naturel. Les eaux de ruissellement repré-
sentent, elles, l’écoulement d’eau à la surface du sol
provoqué par les averses de pluie, neige ou grêle. Si elles
ne sont pas récupérées, elles peuvent être évacuées,
après infiltration dans le sol, par un drainage de l’eau de
pluie relié à un puisard ou au réseau des eaux pluviales.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
intègre pas aux travaux. Dans tous les cas, les tra-
vaux internes à la propriété privée sont à la charge
exclusive du propriétaire. Le prix varie beaucoup
selon certains paramètres, tels que la réalisation
d’un ou plusieurs branchements, la longueur et la
profondeur du réseau à poser ; au-delà de 1,30 m
de profondeur, l’entreprise a l’obligation d’utiliser
un blindage pour protéger les travailleurs contre
les risques d’éboulement.
Enfin, le rejet dans le réseau des eaux pluviales est une obligation lorsque
celui-ci existe. Dans le cas contraire, le propriétaire doit demander son auto-
risation au propriétaire de l’endroit visé. Par exemple, si un particulier veut
rejeter ses eaux pluviales dans le fossé communal, il doit demander l’autori-
sation au maire, qui prendra l’avis du service de la police des eaux, fonction
exercée dans certains départements par l’ancienne DDAF.
À noter : les particuliers dont les réseaux internes sont bien séparés doivent
effectuer les travaux de branchement aux réseaux publics.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Déversoir d’orage
Hauteur d’eau
par temps sec
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
À noter : il est interdit d’utiliser des robinets d’eaux de pluie dans des pièces où
se trouvent des robinets d’eaux potables.
Récupérer l’eau de pluie permet de faire des économies d’eau importantes :
avec un toit de 100 m², il est possible de récupérer entre 3 000 et 60 000 l
par an, selon le taux de pluviométrie de la région. Cette récupération se fait
au moyen d’une cuve hors-sol ou enterrée, d’un volume de 500 à 15 000 l.
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Drainage
Le drainage d’un terrain permet de maîtriser les problèmes d’infiltrations
d’eau. On place ce système au pied des fondations d’un bâtiment, de
manière à limiter l’humidité pouvant endommager le ciment ou la dalle de
béton. Cette installation consiste à évacuer l’eau présente en excès dans
le sol, au moyen de tuyaux enterrés et percés en partie supérieure pour
recueillir l’eau.
Le drainage
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I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Les murs des maisons peuvent quant à eux être isolés par un géotextile ou
une membrane afin de canaliser l’eau vers les drains. L’eau recueillie est
ensuite évacuée par un puisard si l’on souhaite une infiltration à la parcelle,
ou, plus traditionnellement, vers le réseau des eaux pluviales. L’utilisation de
drains est particulièrement recommandée pour les terrains en pente ou de
nature argileuse et sableuse. Le principe est simple : les eaux de pluie sont
conduites en sous-sol, à travers des tuyaux (les drains), vers une fosse de
contenance ; ces tuyaux de 100 à 160 mm de diamètre sont recouverts d’un
feutre géotextile ou de pierres. Le drain est généralement placé le long d’un
mur de fondations.
Principe du drainage
Branché au réseau
d’eau pluvial
À noter : un drain peut aussi être placé à d’autres endroits du terrain qui posent
problème (poche de sol étanche, par exemple). L’objectif est d’éviter la stagna-
tion de l’eau à certains endroits.
Puisard
Le puisard permet de récupérer l’eau de pluie et de réaliser un drainage du
sol. Il est constitué d’un puits (vertical ou incliné) rempli de cailloux et non
étanche dans sa partie inférieure. Il draine ainsi l’eau de pluie vers une par-
tie du sol qui peut l’absorber, mais il n’a aucune capacité d’épuration : il est
interdit d’y verser des eaux usées, grises ou noires. Le puisard permet d’éviter
38
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
À noter : le puisard est une solution pour évacuer l’eau de pluie en l’absence
de fossés ou canaux d’évacuation.
Il existe en outre deux types de puisards :
vertical et incliné. Le puisard vertical, avec
une sortie d’évacuation, est composé d’un
tuyau vertical (généralement en béton,
acier ou plastique), et parfois d’un tuyau
horizontal posé à l’extrémité inférieure
du tuyau vertical pour drainer les eaux.
Le puisard incliné ne présente quant à
lui qu’un tuyau incliné dont la longueur détermine la capacité, mais qui reste
moindre comparée à celle du puisard vertical. Son usage est à réserver aux
terrains à dénivellations faibles, pour canaliser les débits faibles ou moyens.
Des cailloux ou graviers sont disposés à l’intérieur de ces buses étanches.
39
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
40
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
41
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
ΔΔ Réponse d’Argile
Le rejet d’eaux usées non traitées (et parfois aussi traitées) peut avoir une
influence sur les eaux potables captées à proximité. Cela dépend de la rela-
tion entre le rejet et le captage (profondeur de la nappe captée, sens de
circulation de la nappe, ruissellement de surface, puits ou captage de source
en surface, etc.), mais aussi de la qualité de l’épuration.
Même en sortie d’épuration, les eaux ne sont pas du tout potables. La régle-
mentation impose une distance de 35 m, sauf preuve de l’innocuité entre
un assainissement et son rejet et tout captage ou forage déclaré destiné à
l’alimentation en eau potable. La réglementation interdit également tout
rejet d’eaux usées non traitées dans le milieu naturel, même sans captage
de l’eau potable.
Les conséquences d’une pollution directe d’eau potable par des eaux usées
peuvent provoquer des infections très graves. Mais le captage doit égale-
ment avoir été déclaré, ce qui est rarement le cas.
Diagnostic d’assainissement
La maison que je veux acheter est dans un village où il y a un tout-à-l’égout,
mais nous ne savons pas si la maison est raccordée. La mairie, le propriétaire et
la notaire ne peuvent pas nous le dire.
Pouvons-nous exiger un diagnostic d’assainissement ?
Question de Cotone
42
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
ΔΔ Réponse de Fred
Dans le cadre d’un achat, il est primordial de la part du vendeur de jus-
tifier la présence et la bonne conformité d’un raccordement au réseau
d’assainissement collectif. Lors de toute vente, le notaire doit en informer
l’acquéreur, ainsi que des conséquences qui pourraient résulter d’un sys-
tème non conforme.
Ce diagnostic est obligatoire dans le cas de l’assainissement collectif. Cette
obligation découle du fait de justifier du branchement effectif de l’immeuble
au réseau et du règlement d’assainissement collectif de la collectivité com-
pétente en la matière, qui s’appuie souvent sur le Code de la santé publique.
Concernant l’assainissement autonome, la loi Grenelle 2 a anticipé l’entrée
en vigueur de ce diagnostic d’assainissement non collectif au 1er janvier
2011. Si le contrôle ANC est daté de plus de 3 ans ou inexistant, sa réalisa-
tion est à la charge du vendeur. Il est à fournir au moment de la signature
de l’acte de vente et seules les collectivités sont compétentes pour délivrer
ce document. En cas de non-conformité de l’ANC, lors de la signature de
l’acte authentique de vente, l’acquéreur fait procéder aux travaux de mise
en conformité dans un délai de 1 an après l’acte de vente.
ΔΔ Réponse d’Assaini’Sol
Je crois comprendre que votre hameau n’est pas desservi par l’assainissement
collectif. S’ils vous demandent 8 000 € pour payer la mise en place du réseau
collectif, c’est illégal ; c’est à eux de financer ce projet (avec les aides de la
région, du service des eaux, des agences de l’eau…), et vous ne devez payer
que le raccordement, qui coûte en général autour de 1 000 €. En revanche, si
c’est vous qui demandez à être raccordé, alors qu’il n’y a pas de réseau. Dans
ce cas, ce raccordement vous incombe et, en effet, ça coûte très cher. Si cela
concerne l’assainissement non collectif, vous seul devez financer votre ANC ;
c’est à vous de faire réaliser des devis par des terrassiers, et non à la mairie de
facturer, sauf s’ils réalisent un assainissement commun à plusieurs habitations
43
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
pour des problèmes de place, par exemple, et que ce sont eux qui prennent
en charge les travaux (ils divisent alors le tarif par le nombre d’habitations
raccordées), mais dans ce cas, vous avez dû donner votre accord.
Filtre à sable
Peut-on positionner une roulotte sur pneus au-dessus d’un filtre à sable ?
Question de Grégoire
Usage intermittent
Je suis propriétaire d’une résidence secondaire où je ne vais plus beaucoup (envi-
ron 3 semaines par an). Il y a actuellement une fosse septique, dont les effluents
s’écoulent dans le réseau des eaux de pluie du village. On me demande une mise
aux normes et on me propose une micro-station (je ne possède que très peu de
terrain). Par ailleurs, j’entends dire que ces micro-stations fonctionnent très mal
si elles ne sont pas utilisées en continu. Que me conseillez-vous ?
Question de LeLascar
44
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
ΔΔ Réponse d’Argile
Si la surface minimale du terrain doit atteindre 1 500 m² pour la mise en
place d’un assainissement autonome, quel qu’il soit (fosse et épandage,
filtre, micro-station, etc.), c’est que votre parcelle n’est pas constructible
(la surface minimale était souvent imposée par le document d’urbanisme
de la commune). Si votre terrain est constructible avec sa surface minimale
réglementaire, ce n’est pas à eux de refuser un assainissement conforme à
la réglementation et, bien sûr, au type de terrain. Si c’est le technicien du
SPANC qui estime que, pour un épandage, la surface minimale de votre
parcelle doit dépasser 1 500 m², il doit le prouver et donc faire le travail
du bureau d’études. À défaut, c’est de l’abus. Voyez le maire de la com-
mune. Les systèmes d’assainissement doivent être adaptés au type de sol et
à la surface disponible. 1 000 m², ce n’est pas immense, mais avec un sol
perméable et une maison de 5 à 6 pièces principales, c’est souvent tech-
niquement suffisant. En fonction du type de sol, vous avez le choix entre
un filtre à sable, une micro-station d’épuration ou un autre système agréé.
Attention, en sortie d’une micro-station, vous devez infiltrer ou rejeter l’eau
traitée quelque part.
En résumé, si votre terrain n’a pas la surface minimale réglementaire dans
le document d’urbanisme de la commune, c’est qu’il n’est pas constructible.
Sinon, le système d’assainissement doit être conforme à la réglementation et
permettre l’assainissement et l’infiltration des eaux sur votre parcelle. C’est
à vous de proposer le système le plus adapté. Le technicien doit s eulement
45
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Pollution organique
Comment est calculée la charge de pollution organique ? Au-delà de 120 kg/j,
la commune est-elle tenue de prévoir un tout-à-l’égout collectif ?
Question de Chocho
ΔΔ Réponse de Harno
Dans votre situation, l’écoulement des eaux usées est une servitude discon-
tinue non apparente qui ne peut s’établir que par titre (art. 691 du Code
civil), donc chez un notaire. Les anciens propriétaires (comme les nouveaux)
ne peuvent vous refuser cette servitude existante dès lors qu’ils étaient dans
l’obligation de la mentionner dans l’acte de vente.
46
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
Une servitude de réseau n’est pas un accord verbal, qui peut être accordée
au bon vouloir de certains. C’est un acte juridique soumis à la loi devant
être notifié devant notaire (en ce qui vous concerne). Notifiez auprès du
notaire la servitude existante afin de vous mettre en conformité. Et cela,
en dépit de ce que peuvent penser les anciens propriétaires. Avant division
de la parcelle, la maison que vous avez achetée était raccordée au tout-
à-l’égout (devis + contrôle). C’est lors de la division de la parcelle que la
servitude aurait dû être mentionnée. Aujourd’hui, cette servitude existe,
à vous de la faire exister sur l’acte de propriété via votre notaire ou, s’il le
faut, un avocat.
Contrôle de conformité
Ma commune m’impose un contrôle de conformité dans ma maison neuve. Le
raccordement au tout-à-l’égout a été fait en 2006. On nous laisse 15 jours pour
prendre rendez-vous avec un technicien et on nous demande 200 €. Est-ce légal ?
Question de Tita2401
47
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
ΔΔ Réponse de Didier
Le gestionnaire ou syndic qui s’occupe de la gestion de l’eau et de son traite-
ment est en droit de s’assurer de la conformité de l’installation des usagers.
En fait, une attention particulière est apportée à ce niveau afin de garan-
tir le dimensionnement des réseaux et des stations en termes de volume.
L’intérêt est de valider, entre autres, que les eaux de pluie, de ruissellement
ou provenant d’une autre source que l’adduction de l’abonné (puits, source,
étang, etc.) ne finissent au tout-à-l’égout.
Le contrôle est obligatoire avec une obligation de mise en conformité
accompagnée de pénalités éventuelles si la mise en évidence d’une inten-
tion volontaire de rejet sur le réseau de tout-à-l’égout est démontrée.
Le test est fiable, simple et incontournable, puisqu’il est réalisé à partir
d’ultrasons et/ou de fumigènes qui mettent en évidence des raccordements
avec les dalles et siphons de l’habitation.
Ils sont donc dans leur droit et vous ne pouvez vous y soustraire ; tôt ou
tard, vous aurez obligation de vous soumettre à ce contrôle.
J’ai moi-même dû faire ce genre de contrôle suite à une dénonciation. La
société a déplacé deux experts avec des moyens sophistiqués de contrôle
sur l’ensemble de mon parc immobilier.
Je n’ai rien payé. En clair, adressez-leur une lettre AR pour répondre favora-
blement à leur demande en précisant bien que ce contrôle reste uniquement
à la charge du requérant. Attention, la note peut être élevée, en plus des
travaux de remise en conformité, bien sûr.
ΔΔ Réponse de Delphin-France
Le certificat est généralement envoyé une semaine après l’installation. Vous
avez la possibilité de téléphoner au service qui s’occupe de l’assainissement
de votre secteur, ils vous diront si votre dossier a bien été fait dans les règles.
48
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
ΔΔ Réponse d’Argile
Si votre installation a bien été contrôlée par le SPANC à la fin des travaux,
il faut moins de 8 jours pour signer et envoyer le certificat de conformité.
Appelez vite le SPANC (ou votre mairie) et votre entrepreneur pour vérifier
que tout a bien été fait.
ΔΔ Réponse d’Assaini’Sol
Le diagnostic est un « contrôle » effectué sur des assainissements existants.
Il a pour but de vérifier que l’assainissement est conforme aux normes de
l’année de mise en service et qu’il fonctionne correctement.
En aucun cas il n’est nécessaire de répondre aux exigences réglementaires
actuelles, sinon tous les assainissements seraient à refaire, ou presque.
En revanche, si vous parlez du contrôle effectué sur des assainissements
neufs, votre diagnostic datant de 2011, vous n’avez pas à vous préoccuper
des arrêtés de 2012.
ΔΔ Réponse d’Argile
Regardez l’arrêté du 27 avril 2012, il précise ce qui est « légalement » consi-
déré comme une pollution avérée et un risque sanitaire, quelle que soit la
date de l’installation.
Rassurez-vous, de très nombreux assainissements déclarés « non conformes »
par certains SPANC sont conformes au regard de cet arrêté, qui est appli-
cable pour tous les assainissements non collectifs.
Comparez la justification de « non-conformité » (si elle existe) avec les cas
légaux listés.
De nombreux assainissements, sans être parfaits, bien sûr, ne peuvent plus
être déclarés non conformes.
Mais attention, certains assainissements non conformes, assez rares, sont de
véritables sources de pollutions ou nuisances.
49
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
50
I. L’assainissement, qu’est-ce que c’est ?
51
II.
L’assainissement individuel
52
II. L’assainissement individuel
des eaux usées collectées. Pour cela, les eaux passent dans la fosse toutes
eaux et éventuellement un bac à graisse ; elles doivent ensuite faire l’objet
d’un traitement. L’élimination de la pollution restante est assurée par l’action
des micro-organismes contenus dans le sol ou dans un lit filtrant constitué
de sable ou de zéolithe. La fosse toutes eaux doit ensuite être complétée par
un dispositif de traitement réglementaire : filtre à sable, lit d’épandage, filtre
compact. Certaines installations assurent le prétraitement et le traitement en
même temps, comme les micro-stations. Une fois traitées, les eaux peuvent
être dispersées dans le sous-sol en place au niveau de la parcelle (si sa per-
méabilité est comprise entre 10 et 500 mm/h), réutilisées pour l’irrigation
souterraine des végétaux non destinés à la consommation humaine (sous
réserve d’absence de stagnation en surface ou de ruissellement des eaux trai-
tées), ou évacuées par puits d’infiltration autorisé par la commune sur la base
d’une étude hydrogéologique.
On distingue en outre deux catégories de dispositifs d’assainissement indi-
viduel : les filières traditionnelles, qui utilisent le sol en place ou un sol
reconstitué, et les filières agréées, plus récentes, autorisées par agrément
ministériel.
Fonctionnement de l’assainissement
individuel en filière traditionnelle
53
II. L’assainissement individuel
Le prétraitement
Avant toute mise en place d’un système d’assainissement non collectif, il faut
prendre contact avec le SPANC du lieu de l’habitation, qui déterminera si le
dispositif est adapté.
54
II. L’assainissement individuel
On retrouve ces matériaux dans les filtres compacts et les micro-stations. Une
fois épurées, les eaux sont évacuées soit par infiltration dans le sol, soit par
un exutoire (canalisation menant vers un cours d’eau). Pour cette étape, plu-
sieurs filières d’assainissement sont possibles.
Attention : l’évacuation des eaux usées par puits perdu appelé « puisard » est
interdite depuis le début du xxe siècle.
Filières traditionnelles
Les filières traditionnelles, dites « classiques », sont habituellement recom-
mandées, car elles regroupent plusieurs techniques, réalisées après un
prétraitement dans une fosse toutes eaux : filtre à sable, lit d’épandage, tertre
d’infiltration. Leur principe repose sur l’utilisation du sol en place ou d’un sol
reconstitué avec lit de sable. Elles fonctionnent de manière autonome : pas de
motorisation, sauf une pompe de relevage au besoin. Elles sont décrites dans
la norme AFNOR NF DTU 64.1 d’août 2013.
55
II. L’assainissement individuel
Filières agréées
Depuis l’arrêté du 7 septembre 2009, certains dispositifs d’assainissement
individuel sont agréés. Ces derniers, souvent compacts, peuvent être installés
lorsque la surface disponible est faible. Il existe aujourd’hui plus de 100 dispo-
sitifs agréés. Pour connaître la liste de ces filières et leurs guides techniques,
il faut se rendre sur le site du ministère de l’Écologie, du Développement
durable et de l’Énergie, le portail interministériel dédié.
Les filières agréées peuvent être écologiques. C’est le cas des filières n’uti-
lisant pas d’énergie telles que le filtre planté, le filtre coco et les toilettes
sèches : depuis 2009, ces nouveaux systèmes d’assainissement font l’objet
d’un agrément par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et
de l’Énergie. Souvent « compacts », ces systèmes peuvent être une solution
pour des terrains de petites superficies.
56
II. L’assainissement individuel
Le sol est le premier élément à prendre en compte, c’est pourquoi il est indis-
pensable de réaliser une étude afin de déterminer sa perméabilité. Pour rappel,
la nouvelle classification officielle est indiquée dans le tableau ci-dessous.
57
II. L’assainissement individuel
58
II. L’assainissement individuel
La fosse septique
La fosse septique est un dispositif qui équipe encore certaines habitations,
mais qui n’est plus installé aujourd’hui en France, car elle ne traite que les
eaux-vannes issues des toilettes. Le traitement séparé des eaux usées est tou-
tefois toléré dans la mesure où la fosse septique existait auparavant.
C’est une tolérance propre à chaque EPCI, qui peut très bien demander au
propriétaire la mise aux normes de l’installation. Pour un système neuf, seule
la fosse toutes eaux est autorisée par la réglementation, car elle recueille et
prétraite à la fois les eaux-vannes et les eaux ménagères.
Fonctionnement
La fosse septique se compose d’un bac qui
reçoit uniquement les eaux issues des toi-
lettes, appelées eaux-vannes. Les eaux
ménagères, elles, sont recueillies via un autre
réseau dans un bac dégraisseur conçu pour
retenir les graisses : ce bac doit être d’un
volume minimal de 200 litres pour traiter les
eaux de la cuisine et de la salle de bain.
59
II. L’assainissement individuel
Ensuite, les bactéries anaérobies, qui se développent dans les milieux dépour-
vus d’oxygène et toujours présentes dans les eaux usées, digèrent une partie
des solides organiques qui se trouvent dans la fosse ; puis, la ventilation éva-
cue les gaz nocifs de la fosse. Les eaux usées, clarifiées du milieu de la fosse,
se déplacent alors vers le champ d’épuration, appelé aussi champ d’épan-
dage, afin d’y subir un traitement dans le sol. Celui-ci est généralement formé
d’un réseau de drains de distribution en plastique, déposés dans des tran-
chées de gravier par-dessus une couche de sol.
60
II. L’assainissement individuel
Matériaux
Les fosses septiques et toutes eaux
peuvent se présenter sous la forme
d’une cuve en plastique ou en béton.
Moins lourd, le modèle en plastique
(PEHD ou PVC) est renforcé par de la
fibre de verre ; il est plus facilement
manœuvrable, mais plus coûteux. Il
doit être rempli d’eau, notamment en
présence d’une nappe phréatique, au
risque de le voir « flotter » et remonter en surface, créant un dysfonctionne-
ment. Plus lourde, la cuve en béton nécessite un engin de levage, mais elle
est moins chère.
Dans les deux cas, une trappe de visite permet la vidange de la fosse septique
tous les 4 ans. De plus, la cuve doit faire 1,50 m de hauteur, et sa conte-
nance varie selon le nombre d’utilisateurs présents dans la maison, avec un
seuil minimal de 1 000 litres pour 4 habitants et de 250 litres par habitant
supplémentaire.
À noter : la mise en place d’une fosse septique commence par les terrassements
(pour préparer le terrain) et la mise en place des éléments de circuit de décan-
tation, ainsi que des canalisations.
61
II. L’assainissement individuel
Fonctionnement
La fosse toutes eaux reçoit d’une canalisation de collecte les eaux ména-
gères et eaux-vannes : les graisses – plus légères que l’eau – viennent flotter
en surface, les matières solides se liquéfient dans l’eau, et les plus lourdes se
déposent au fond, en boue. Les effluents liquéfiés passent alors à travers un
préfiltre. En sortie, une canalisation amène les eaux ainsi prétraitées vers la
filière de traitement (épandage, filtre sable…).
62
II. L’assainissement individuel
Par ailleurs, certains points sont à vérifier afin d’en assurer le bon fonctionne-
ment. Ainsi, une fosse toutes eaux doit être constituée d’une cuve en plastique
ou en béton, conçue pour que les effluents aient un temps de séjour suffisam-
ment long entre leur entrée et leur sortie, et les canalisations d’entrée et de sortie
doivent avoir un diamètre d’au moins 100 mm. La fosse doit aussi être étanche,
résistante aux pressions du sol et à la corrosion : le marquage CE obligatoire.
Après raccordement, il faut remplir la fosse d’eau et tester son étanchéité. Une
ventilation est également impérative, car le prétraitement des effluents en mode
anaérobie dégage des gaz de fermentation nocifs qui nécessitent une évacua-
tion. Les regards doivent aussi rester accessibles pour l’entretien, et le préfiltre
peut être intégré ou situé en sortie de fosse ; son rôle est de retenir les particules
solides et d’éviter le colmatage de la filière de traitement.
D’autre part, une fosse toutes eaux ne doit pas être installée à moins de 35 m
d’un captage d’eau, 3 m de la limite de propriété avec un voisin ou un arbre,
et 5 m de l’habitation. Pour limiter les problèmes d’écoulement, la fosse doit
néanmoins être implantée le plus près possible de l’habitation ; si elle est à
plus de 10 m, elle sera accompagnée d’un bac dégraisseur. Parmi les équi-
pements annexes, tels que le bac à graisse, on trouve la pompe de relevage
(avant ou après la fosse), mais aussi le dégrilleur (une grille en amont de la
fosse) qui retient les gros objets en provenance de l’habitation, enfin, un pré-
filtre, placé dans la fosse, au niveau de la sortie des eaux ou juste après. Ce
dernier, constitué de matériaux filtrants (pouzzolane ou autre), retient les élé-
ments trop gros du prétraitement et permet d’éviter le colmatage de la filière
situé après la fosse toutes eaux ; il n’a toutefois pas de fonction épuratoire.
Dimensions
Le dimensionnement d’une fosse toutes eaux se fait en fonction du nombre
de pièces principales. Ainsi, jusqu’à 5 pièces (soit 3 chambres), le volume de la
fosse est de 3 m3 ; avec 1 m3 pour chaque pièce supplémentaire.
Dans le cas d’une réhabilitation, on peut conserver une fosse septique avec
l’accord du SPANC. Son volume doit cependant être au moins égal à la moitié
du gabarit ci-dessus. De plus, une fosse septique doit être accompagnée d’un
préfiltre et d’un bac à graisse.
63
II. L’assainissement individuel
Le bac à graisse
Le bac à graisse, ou bac dégraisseur, sert à séparer les graisses des eaux-
vannes. Ce réservoir se situe au niveau de l’évacuation des eaux ménagères, à
moins de 2 m de l’habitation.
Présentation
Le bac à graisse retient les graisses, huiles et matières solides qui proviennent
des eaux de cuisine, machine à laver et salle de bain. Cela évite qu’elles n’en-
crassent les canalisations.
Son fonctionnement est très simple : les eaux ménagères arrivent de l’habi-
tation par la conduite d’évacuation des eaux usées ; les graisses, plus légères
que l’eau, se séparent de celle-ci et remontent à la surface.
64
II. L’assainissement individuel
Installation
Le bac à graisse est obligatoire lorsque la maison est équipée d’une fosse sep-
tique (ancienne installation) ou lorsque la fosse toutes eaux est située à plus
de 10 m de l’habitation. Il doit rester accessible afin d’être entretenu réguliè-
rement et être situé en dehors du passage des véhicules, car il a besoin d’être
ventilé. Il se pose sur un lit de sable tassé d’au moins 10 cm, puis est rempli
d’eau en même temps que s’effectue le remblaiement, afin d’équilibrer la
pression.
Entretien
Il convient d’entretenir régulièrement le bac à graisse : tous les 6 mois envi-
ron. Pour cela, il suffit d’enlever les graisses accumulées en surface et de les
évacuer avec les déchets ménagers.
L’épandage
Un épandage souterrain est constitué de tuyaux perforés et rigides disposés
dans des tranchées ou dans un lit de faible profondeur et empli de graviers.
Le sol en place est utilisé comme épurateur (avec les bactéries présentes) et
moyen d’évacuation de l’eau usée traitée.
65
II. L’assainissement individuel
Principe
Pour recevoir un système d’épandage, le sol en place doit avoir une perméa-
bilité allant de « moyenne » à « très perméable », soit 30 < K < 500 (K étant
la vitesse d’écoulement de l’eau dans le sol, mesurée en mm/h). En effet, le
sol sert à la fois à disperser et à infiltrer les eaux : sa perméabilité doit donc
être irréprochable.
Cette filière présente plusieurs avantages : elle est facile à mettre en œuvre,
peu sensible à l’intermittence et nécessite peu d’entretien. Elle a une durée
de vie longue, un bon rendement épuratoire et une bonne intégration dans
le paysage. Parmi les inconvénients, on peut noter une emprise au sol impor-
tante. Elle nécessite en outre un sol adapté et peut se colmater en cas de
mauvais entretien de la fosse toutes eaux.
Lit d’épandage
Un lit d’épandage est basé sur le même principe que les tranchées d’épan-
dage, mais il est plus large et moins profond. Il est préconisé dans les sols
sableux, car les tranchées y sont instables. De nombreux paramètres doivent
en outre être respectés : terrain suffisamment perméable (perméabilité K
entre 30 et 500 mm/h), surface disponible de 200 m², profondeur de la
nappe phréatique supérieure à 1,50 m et pente du terrain inférieure à 5 %
(entre 5 et 10 %, on peut disposer les tranchées perpendiculaires à la pente).
66
II. L’assainissement individuel
Le lit d’épandage
Terre végétale
Géotextile
Regard de
répartition
Tuyau
d’épandage
Cailloux roulés
ou graviers
Sortie
de
fosse
Regard de
bouclage
Terre en place
Sable Géotextile
Tranchée d’épandage
La tranchée d’épandage à faible profondeur est la filière prioritaire en assai-
nissement non collectif. Pour ce dispositif, le terrain doit être suffisamment
perméable et la surface disponible de 150 à 200 m² au moins. Par ailleurs, la
profondeur du sol doit être d’au moins 70 cm, celle de la nappe phréatique
supérieure à 1,40 m et la pente du terrain doit être inférieure à 5 % (entre 5
et 10 %, on peut disposer les tranchées perpendiculairement à la pente).
67
II. L’assainissement individuel
La tranchée d’épandage
Attention : lorsque la pente est supérieure à 5 %, les tranchées doivent être
implantées perpendiculairement à celle-ci.
68
II. L’assainissement individuel
Principe
Le filtre à sable fait partie des traitements tradition-
nels et est fréquemment utilisé en assainissement
non collectif, notamment lorsque le sol en place
n’est pas apte à infiltrer les eaux, lorsque la surface
disponible n’est pas suffisante pour les solutions
d’épandage ou encore lorsque la nappe phréatique
est proche. Le sol naturel est alors remplacé par un
sol reconstitué de sable siliceux lavé et de graviers.
On trouve différents types de filtres à sable, mais ils présentent des caractéris-
tiques communes. Le filtre est ainsi toujours constitué de sable et de graviers
de différentes granulométries qui permettent de débarrasser les eaux de toute
substance polluante, avant d’être rejetées dans le milieu naturel. Les eaux
passent toujours du milieu ayant la granulométrie la plus élevée (gros gra-
viers) à la granulométrie la plus fine (sable).
69
II. L’assainissement individuel
Types de filtre
Parmi les différents filtres à sable existants, le choix se fait principalement en
fonction du terrain à équiper. Le filtre à sable horizontal se présente sous la
forme d’une fosse creusée dans le sol. Une fois passées dans la fosse toutes
eaux, les eaux usées sont dirigées vers un regard de distribution qui répartit
les eaux de façon égale dans le filtre grâce à une canalisation de répartition
(un drain rigide). Elles passent ensuite à travers plusieurs couches de sable et
de graviers et sont réparties successivement d’amont en aval : des matériaux
les plus gros vers les plus fins. Elles s’épurent ainsi par les micro-organismes
présents, puis ressortent du filtre par une boîte de collecte avant d’être reje-
tées dans le milieu naturel.
Le filtre à sable peut aussi être vertical. Il doit alors comporter une épaisseur
de 70 cm de gravier et de sable, toujours du plus gros au plus fin.
70
II. L’assainissement individuel
La fouille doit être de 1,10 à 1,70 m de profondeur, pour une largeur maxi-
male de 5 m et une longueur d’au moins 4 m. L’écartement entre les tuyaux
d’épandage est d’environ 1 m.
Il existe par ailleurs deux types de filtre à sable vertical : drainé et non drainé.
Le filtre non drainé fonctionne comme le filtre à sable horizontal, à la diffé-
rence que les couches de graviers et de sable sont réparties de haut en bas.
Ce dernier se compose, de bas en haut, d’un film anti-contaminant entre le
sable et la terre, d’une couche de sable et d’une couche de graviers. Les cana-
lisations de répartition rejettent les eaux usées dans le filtre : les eaux passent
de la couche de graviers à la couche de sable avant d’être rejetées dans le
milieu naturel par des canalisations de collecte placées au fond de la fosse.
71
II. L’assainissement individuel
Concernant les dimensions (hors tertre), il faut compter 5 m par nombre de
pièces principales, soit pour 4 pièces (2 chambres), une surface de 20 m², et
pour 5 pièces (3 chambres), une surface de 25 m², etc. Enfin, le tertre d’infil-
tration est un filtre à sable vertical non drainé, surélevé par rapport au terrain
naturel. Ce dispositif hors-sol nécessite souvent un relevage après la fosse
toutes eaux et a une dimension plus importante à la base qu’au sommet. Le
tableau ci-dessous fait le point sur les critères à prendre en compte pour choi-
sir un filtre à sable en fonction du terrain à exploiter.
72
II. L’assainissement individuel
Filtre compact
Tertre d’infiltration
Le tertre d’infiltration s’apparente au filtre à sable vertical, mais n’est qu’en
partie enterré, voire complètement hors-sol. Ce dispositif est utilisé lorsque
le sol est inapte à l’épandage classique, lorsque la nappe phréatique est trop
proche du terrain naturel, à faible profondeur (moins de 80 cm), dans les
zones inondables et en cas de sols rocheux. Fabriqué à base de matériaux
granulaires, il prend la forme d’un massif sableux surélevé par rapport au ter-
rain naturel. Le sable et les graviers sont disposés sur la terre végétale, et la
séparation du filtre et de la terre est assurée par un film anti-contaminant per-
méable à l’eau et à l’air qui entoure intégralement l’installation.
En pratique, après le prétraitement dans la fosse toutes eaux, les eaux usées
passent dans une pompe de relevage (sauf si la pente est suffisante entre la
fosse et le tertre d’infiltration) qui leur permet de monter en haut du tertre.
73
II. L’assainissement individuel
Des tuyaux d’épandage les répartissent ensuite dans le tertre. Les eaux usées
passent successivement d’une couche de graviers à une autre, jusqu’à la
couche de sable qui achève l’épuration : ces couches sont réparties de haut
en bas, du plus gros gravier au plus fin, contrairement au filtre à sable hori-
zontal. Les eaux usées débarrassées de toute substance polluante sont alors
rejetées dans le milieu naturel en arrivant au fond du tertre.
Un tertre a en outre une surface plus importante à sa base qu’à son sommet,
et ses dimensions varient en fonction du sol naturel. La surface au sommet
est d’au moins 20 m² (pour 4 pièces principales), et il faut compter 5 m² par
pièce principale supplémentaire.
74
II. L’assainissement individuel
Tertre d'infiltration
Regard de Niveau du
Galets roulés terrain
répartition Géotextile naturel
ou graviers
Regard de
bouclage
Terre
végétale Sable Géotextile
(terrain)
Filtres compacts
Les filtres compacts sont des alternatives au filtre
à sable vertical drainé. Ils sont utilisés après une
fosse toutes eaux. Le lit filtrant drainé à massif
de zéolithe est une filière de traitement située
après une fosse toutes eaux d’au moins 5 m3.
Elle est autorisée par un arrêté du 24 décembre
2003, pour résoudre, la plupart du temps, un
problème de surface de terrain. Le filtre compact
à zéolithe reçoit les effluents prétraités par une
fosse toutes eaux. Il s’agit d’un assainissement
en sol reconstitué. Le matériau filtrant est la zéo-
lithe de type chabazite (un minéral). Il possède
des surfaces d’échanges importantes et est utilisé
en substitution du sol en place pour épurer les
eaux prétraitées, grâce aux bactéries qui s’y développent.
75
II. L’assainissement individuel
La zéolithe est placée dans une coque étanche, qui est composée comme suit,
de bas en haut :
ππau fond, des drains de collecte disposés dans une couche de 15 cm de
gravier roulé ;
ππune couche de zéolithe de 0,5 à 2 mm de diamètre, d’environ 25 cm
(après tassement) ;
ππune couche de zéolithe de 2 à 5 mm de diamètre, d’environ 25 cm (après
tassement) ;
ππun géotextile ;
ππdes drains de répartition dans un lit de graviers ;
ππune couche de terre végétale.
Ce dispositif comporte aussi des cheminées d’aération : deux en amont
piquées en profondeur et deux en aval piquées en surface.
76
II. L’assainissement individuel
Tous situés après une fosse toutes eaux, ils sont constitués d’un matériau (que
l’on appelle « média ») qui a la particularité de fixer un très grand nombre de
bactéries par rapport à sa taille. Ces matériaux sont placés dans une coque
étanche de petite taille : surface < 10 m²
Attention : avant d’installer une filière agréée, il faut toujours vérifier qu’elle
figure bien sur la liste officielle interministérielle. De même, avant de signer un
devis, il convient de faire valider son choix par le SPANC.
La micro-station d’épuration
Les eaux usées sont d’abord prétraitées dans une fosse toutes eaux, puis
traitées par une filière traditionnelle ou agréée. Certains dispositifs d’assai-
nissement non collectif, comme les micro-stations d’épuration, réalisent les
deux opérations de manière compacte.
Principe
La micro-station d’épuration est une solution tout-en-un d’assainissement
des eaux usées, qui fait partie des filières agréées d’assainissement individuel.
Elle assure à la fois leur prétraitement et leur traitement, fonctionnant sur le
principe d’une dégradation de la pollution par des micro-organismes. Ces
bactéries sont favorisées par une oxygénation, créée par un générateur d’air.
77
II. L’assainissement individuel
ππà culture fixée : les bactéries sont fixées sur des supports ;
ππà culture libre : les bactéries sont en suspension dans l’eau et la boue.
Attention : les micro-stations à cultures fixées supportent mieux les variations
de charges, c’est-à-dire les changements de volume des eaux usées à traiter.
Ces variations peuvent venir d’une absence temporaire (vacances, par exemple)
ou d’un nombre supplémentaire et temporaire d’habitants.
Pour consulter la liste des micro-stations agréées, il faut se rendre sur le site
du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.
Bon à savoir : les micro-stations sont très utilisées dans les pays du nord de
l’Europe. Les premières ont une trentaine d’années.
Fonctionnement
Les micro-stations d’épuration sont
constituées généralement d’une cuve
(parfois deux) comportant plusieurs com-
partiments. Elles fonctionnent, avec de
l’énergie, en trois étapes. Le prétraitement
dans un premier compartiment assure
la séparation des constituants solides et
liquides des eaux usées domestiques. Il produit un effluent liquide adapté au
traitement secondaire. Ce compartiment (ou cette cuve) permet aussi de stoc-
ker les boues produites par la deuxième phase du traitement. Le traitement
secondaire est réalisé dans un deuxième compartiment, appelé « réacteur bio-
logique ». Dans celui-ci, l’effluent est aéré par un générateur d’air et est mis
en contact avec des bactéries épuratrices aérobies. Ces dernières dégradent
l’effluent pour en diminuer la pollution. Cela génère de l’eau, des gaz et des
boues. Ces dernières sont décantées, puis stockées avec les boues du prétrai-
tement. Troisième étape : les eaux usées traitées sont rejetées, selon la nature
du sol, par infiltration directe dans le sous-sol, par irrigation des végétaux ou,
après étude et avis favorable du SPANC, directement en cours d’eau. Les cuves
des micro-stations sont faites en béton, en polyéthylène ou en polyuréthane.
78
II. L’assainissement individuel
Quels médias ?
Le média, c’est-à-dire le matériau sur lequel se fixent les bactéries aérobies du
traitement, est différent selon les micro-stations : boue pour celles à culture
libre ; minéraux, laine de roche, fibres végétales, plastique en culture fixée. Le
principe est que le média dispose d’une très grande surface permettant d’ac-
crocher une forte densité de bactéries épuratrices. C’est souvent la forme du
matériau utilisé qui est déterminante dans le choix du média (nid d’abeille ou
multiples replis).
Toutefois, sauf avis contraire figurant sur l’avis d’agrément, une micro-station
ne peut pas fonctionner par intermittence (dans une résidence secondaire,
par exemple). Certains modèles à culture fixée résistent cependant mieux aux
périodes de faibles charges, car l’activité bactérienne est plus résistante, mais
une longue absence d’apport en eaux usées est déconseillée pour un bon
fonctionnement. Son entretien nécessitant l’intervention régulière du reven-
deur, il est également coûteux. Les boues produites sont en outre à éliminer
tous les 6 mois à 1 an ; généralement, on effectue cette vidange dès que
30 % du volume de stockage utile est atteint.
79
II. L’assainissement individuel
Prix
Le coût d’une micro-station varie selon le volume de l’installation, lui-même
dépendant du nombre d’habitants de la maison :
Attention : avant d’opter pour une micro-station, mieux vaut se renseigner sur
ses performances. Certains systèmes récents n’ont pas encore de retour d’expé-
rience, mais d’autres ont largement fait leurs preuves dans la durée.
80
II. L’assainissement individuel
81
II. L’assainissement individuel
en 2016, le prêt sera déterminé selon vos revenus en 2014. Les travaux doivent
permettre d’améliorer d’au moins 25 % la consommation énergétique du loge-
ment. En outre, en contrepartie de l’aide, vous vous engagez à habiter le logement
pendant 6 ans.
Enfin, l’entretien du système d’assainissement, qu’il soit ou non réalisé par le
SPANC, sera imposé au taux intermédiaire de TVA, dans la mesure où il est
considéré par les services fiscaux comme une intervention d’urgence. Si votre
installation d’assainissement non collectif est une réhabilitation d’un système
plus ancien, alors vous bénéficierez du taux de TVA à 10 %. Il faut néanmoins
que l’habitation concernée ait été terminée depuis plus de 2 ans.
82
II. L’assainissement individuel
Aération de la fosse
J’ai deux tuyaux PVC, un à l’entrée de ma fosse (30 cm en amont) et un à la sortie
(30 cm en aval), qui semblent être responsables de l’aération. Ces deux tuyaux
sortent du sol de 40 cm et sont surmontés d’un chapeau de ventilation. De fortes
odeurs émanent de ces ventilations proches de la maison.
Je projette de réunir ces deux sorties pour les envoyer en un tuyau au-dessus du
toit via un extracteur éolien : qu’en pensez-vous ?
Question de Zdelp
ΔΔ Réponse de DBO5-AEI
Que votre fosse toutes eaux produise des odeurs et soit équipée de
deux ventilations, une primaire en amont et une secondaire en aval, est
tout à fait normal.
Comment remédier aux odeurs ? Les deux ventilations doivent être rame-
nées contre votre habitation de manière indépendante l’une de l’autre
(deux réseaux différents) et sortir toutes les deux au-dessus du toit.
Elles seront équipées chacune d’un extracteur statique et non éolien (vous
pouvez récupérer vos deux champignons). Le but du jeu est que l’échange
oxygène/gaz puisse se faire sans contrainte. Enfin, l’ensemble de ces deux
réseaux de ventilation doit être en PVC de diamètre 100 mm.
83
II. L’assainissement individuel
84
II. L’assainissement individuel
ΔΔ Réponse d’Argile
Si votre puits est utilisé pour l’eau potable, la distance réglementaire est de
35 m pour la mise en place d’un assainissement. Cette distance peut être
exceptionnellement réduite en fonction du sens d’écoulement des eaux de la
nappe et de la profondeur de la nappe captée. Mais il peut aussi être néces-
saire de l’augmenter, les écoulements des nappes et le fonctionnement des
sols n’obéissant pas à la réglementation (c’est pour cela que l’intervention
d’un géologue, hydrogéologue ou pédologue est utile, et que se contenter
d’appliquer la réglementation sans réflexion, cas de plus en plus fréquent,
peut être dangereux).
A priori, une distance de moins de 25 m commence à être sérieusement
petite. Si votre terrain n’est pas raccordé à l’eau potable, il pourrait bien être
strictement inconstructible. Et si vous êtes raccordé au réseau de distribution
d’eau potable de votre commune, il n’y a pas de distance réglementaire.
ΔΔ Réponse d’Argile
Dans l’attente d’une mise en conformité, que vous devez faire dans un délai
de 1 an après votre achat, votre fosse pourra encore fonctionner.
Soulevez les tampons de fermeture et vérifiez son remplissage. Si c’est
liquide ou à peine pâteux dans le fond, utilisez-la et faites une vidange
après 1 ou 2 mois. Des odeurs devraient se dégager pendant 1 mois environ.
Si c’est pâteux sur toute l’épaisseur ou durci, faites-la vidanger et prévenez
le vidangeur de son état.
85
II. L’assainissement individuel
ΔΔ Réponse d’Argile
Votre assainissement noté conforme par le SPANC l’est par rapport au nombre
de pièces principales, chambres, salle à manger et salon, et non par rapport
au nombre d’habitants, qui varie au fil des années (cf. arrêtés du 7 septembre
2009 et du 27 avril 2012). Le nombre de pièces d’eau est sans importance.
Toutefois, un agrandissement de 33 m² peut être considéré comme une
pièce supplémentaire, ce qui, hélas pour vous, ne donne pas tort au SPANC.
Administrativement et pour le permis de construire, vous devrez vérifier que
votre assainissement reste suffisant pour une pièce principale supplémen-
taire (une petite chambre de moins de 8 ou 9 m² peut parfois basculer dans
la catégorie pièce annexe et permettre de régler le problème).
Ou vous devrez proposer une augmentation de la capacité d’assainissement
pour obtenir le permis, même si techniquement cet assainissement reste
évidemment suffisant, en particulier si vous n’augmentez pas le nombre
d’occupants. Les travaux de modification de l’assainissement ne devront se
faire qu’après les travaux d’agrandissement de la maison.
86
II. L’assainissement individuel
Je souhaite en outre pouvoir réutiliser les eaux traitées pour l’arrosage de mon
jardin. Quel type de station d’épuration me conseillez-vous ?
Question de Salama13
ΔΔ Réponse d’Argile
Attention, l’arrosage en surface et celui des potagers est strictement interdit
avec les eaux usées traitées, même bien traitées. Ces eaux sont encore char-
gées en germes pathogènes (dont E. Coli) qu’il n’est pas bon de consommer
avec les salades ou les radis.
La seule irrigation autorisée est l’irrigation souterraine de végétaux non uti-
lisés pour la consommation humaine (l’irrigation de pelouse, haies et arbres
est tout à fait possible).
Vous pouvez poser un réseau enterré sous pression (c’est un peu compliqué
et coûteux) ou une tranchée remplie de graviers jusqu’au sommet, qui ser-
pente comme une allée de gravillons entre les arbres.
Pour la marque de la micro-station, pensez à l’achat, mais aussi aux
coûts d’entretien sur une quinzaine d’années : électricité, pièces d’usure,
vidanges, changements complexes et très coûteux de matériaux avec mise
en décharge, etc.
ΔΔ Réponse d’Argile
Si votre terrain est en zone inondable ou inondée, le BE aurait dû le signaler.
Il aurait dû signaler que la micro-station devait être adaptée à l’ennoiement
ou à la remontée de la nappe, car vous risquez aussi de voir votre micro-
station sortir du sol, entraînant la casse des canalisations. Si ce n’est pas le
cas, alors le BE est en partie responsable.
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II. L’assainissement individuel
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II. L’assainissement individuel
89
III.
Les filières écologiques
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III. Les filières écologiques
Avant 2012, les toilettes sèches étaient admises par la réglementation sans
autre installation complémentaire. À une condition : qu’elles ne génèrent
aucune nuisance pour les voisins ou aucun rejet hors des limites parcellaires.
Mais l’arrêté du 7 mars 2012 précise qu’« en cas d’utilisation de toilettes
sèches, l’habitation doit être équipée d’une installation conforme au présent
arrêté, afin de traiter les eaux ménagères ». Le traitement des eaux grises est
soumis à une obligation de moyen, le détenteur de toilettes sèches doit donc
installer un traitement traditionnel ou agréé. Cependant, il est possible, du
fait de l’absence d’eaux noires, de demander au maire une dérogation pour
mettre en place un dispositif non agréé plus simple, comme les filtres plantés.
Dans tous les cas, le SPANC doit donner son autorisation.
Depuis décembre 2012, les filtres plantés sans fosse septique sont également
agréés. Pour un traitement intégral, on utilise un filtre planté à écoulement
vertical de roseaux pour le prétraitement des eaux usées et un filtre planté à
écoulement horizontal pour leur traitement. Les systèmes d’assainissement
écologique partiels, à utiliser avec une fosse toutes eaux, sont le bambou et le
lagunage des eaux usées.
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III. Les filières écologiques
92
III. Les filières écologiques
Bon à savoir : les végétaux peuvent être obtenus gratuitement ou à très bas
prix ; la sciure de scierie est plus demandée aujourd’hui (du fait des chaudières
à bois).
Le fait qu’urine et fèces soient
mélangées avec des végétaux per-
met une dégradation bactérienne
aérobie, et donc la fabrication
d’un bon compost grâce à l’ajout
de cellulose végétale. Cela per-
met également l’absence d’odeur, à
condition d’effectuer des vidanges
au moins une fois par semaine. C’est
de plus un système très simple avec un seul réservoir. Comme il n’utilise pas
d’eau et pas de ventilation, il n’engendre ni bruit, ni fuites d’eau, ni cana-
lisations bouchées. Cependant, les toilettes sèches à litière nécessitent de
pouvoir faire un compostage, donc de disposer d’une surface de terrain pour
l’épandre (difficile en appartement).
Installation
Pour aménager des toilettes sèches, plusieurs éléments sont à considérer au
préalable. Il faut vérifier la disponibilité de ressources en copeaux : en scierie
ou dans des menuiseries utilisant des bois non traités. On peut employer aussi
des végétaux broyés (bois d’élagage, feuilles mortes ou même gazon), mais il
faut les sécher et donc avoir un endroit de séchage.
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III. Les filières écologiques
Entretien
Dans le cas du traitement des résidus de toilettes sèches à séparation, il s’agit,
après une vidange régulière, soit de traiter les urines avec les eaux ménagères,
soit d’épandre des urines diluées dans l’aire de compostage, puis d’épandre
les fèces après compostage. Il n’est toutefois pas sans risque d’utiliser ce com-
post pour le jardin à cause de l’urine qui contient de l’ammoniac. Il convient
de la diluer huit fois et de l’utiliser uniquement pour les plantes.
Principe
Le principe est d’utiliser des plantes pour
épurer l’eau. Ces dispositifs peuvent
gérer l’ensemble des traitements de
l’eau usée ou bien être utilisés en trai-
tement après une fosse toutes eaux ou
en complément de toilettes sèches. Les
eaux usées passent à travers des bas-
sins remplis de graviers plus ou moins
gros dans lesquels on plante différents
végétaux macrophytes : roseaux, massettes, jonc, scirpes… Ces plantes,
notamment le roseau, développent des racines qui drainent, oxygènent et
favorisent les bactéries épuratrices aérobies. Le système de racines évite éga-
lement le colmatage. Il produit peu ou pas de boue, mais de l’humus.
94
III. Les filières écologiques
Fonctionnement
La technique des filtres plantés repose sur l’existence de deux étages de filtres
en série, garnis de graviers et de sable, sur lesquels se fixent des bactéries
épuratrices.
Les eaux usées collectées passent d’abord dans un préfiltre (une grille), pour
récupérer les gros déchets. Des bassins remplis de graviers de différentes granu-
lométries (gros, moyens et fins) sont rendus étanches par une géomembrane.
On compte généralement deux bassins, l’un au-dessus de l’autre, l’eau du
premier étant drainée par le fond vers le second. Dans le premier bassin, on
95
III. Les filières écologiques
Les massifs sont alimentés par les effluents bruts et non prétraités, ce qui rend
cette filière particulièrement intéressante. Dans de bonnes conditions, cette
solution d’assainissement offre des rendements épuratoires très élevés sur les
matières organiques : jusqu’à 95 %. L’élimination des pollutions azotées et
phosphorées peut atteindre 70 %.
À noter : il existe une autre filière utilisant les plantes macrophytes, dite « filtre
horizontal ». Un bassin est rempli de graviers et étanché par une géomem-
brane. On maintient un niveau d’eau jusqu’à 5 cm sous la surface. Mais cette
filière ne se place qu’après un prétraitement en fosse toutes eaux, ce qui en
réduit fortement l’intérêt. Par ailleurs, l’épuration dans un milieu faible en oxy-
gène est moins efficace.
Coût
Le coût de cette filière varie entre 4 000 et 6 000 €. Cette méthode, qui allie
prétraitement et traitement, doit être réalisée de manière très précise.
96
III. Les filières écologiques
Le filtre à coco
Le filtre à coco est un complément écologique
pour le traitement des eaux usées.
Les eaux usées sont prétraitées par la fosse toutes eaux ou la fosse septique
avant de transiter (par absorption) jusqu’au filtre à coco. L’eau est ensuite
répartie sur toute la surface du filtre grâce à un auget basculant ou à une
plaque perforée. Le milieu organique du filtre, composé de copeaux de coco,
est très riche en bactéries aérobies qui épurent les eaux prétraitées. Une fois
débarrassée de toute substance polluante, l’eau peut ensuite s’infiltrer dans le
sol ou être rejetée dans la nature.
Avantages et inconvénients
Le filtre à coco valorise ce qui constitue à la base un déchet industriel : les
copeaux de coco. Ces derniers permettent de créer un milieu filtrant avec
un haut niveau d’épuration et de filtration dans un minimum d’espace.
Compact, il est contenu dans une cuve (emprise au sol de 1,3 m² par habi-
tant) et est prêt à l’emploi : il est livré en une pièce et limite le terrassement.
97
III. Les filières écologiques
Le bambou d’assainissement
Le principe du bambou d’assainissement est le même
que l’épuration par filtre planté. Ce dispositif est sur-
tout adapté aux petites collectivités.
Principe
Le bambou possède un système racinaire puissant qui
permet une bonne oxygénation du sol et donc un bon
fonctionnement des bactéries épuratrices. Très bon
épurateur dans les premières années, le bambou perd
toutefois de son efficacité au fil des ans en devenant ligneux, aussi il est néces-
saire de le couper tous les 4 ans. Mais son principal intérêt est de convertir une
station d’épuration en une culture de bois, esthétique et pérenne.
98
III. Les filières écologiques
Fonctionnement
Ce dispositif de traitement des eaux usées repose sur la plantation de bam-
bous géants. Pour assurer leur croissance rapide, de grandes quantités d’eau
et d’éléments nutritifs sont nécessaires. Cela permet de valoriser les eaux
usées qui vont ainsi participer à la croissance des arbres, qui puisent en elles
leurs nutriments.
Contraintes
Les cultures de bambous nécessitent de grands espaces. Pour le traitement
des eaux usées domestiques, on préconise une surface utile de 10 m² par
habitant. En outre, dans le cas de grandes cultures, il est assez contraignant
d’installer un système de distribution homogène de l’eau vers les bambous.
À noter : des barrières doivent être installées afin de ne pas envahir le voisin et
il faut tailler les bambous régulièrement.
99
III. Les filières écologiques
Principe
Le lagunage est une technique
en eau libre. Les eaux usées
sont envoyées dans des bassins
successifs appelés « lagunes »,
dans lesquels elles sont traitées
par des bactéries générées par
des algues, phytoplanctons et
plantes aquatiques.
100
III. Les filières écologiques
Fonctionnement
Les eaux usées s’écoulent lentement, par gravitation, de bassin en bassin : les
effluents chargés de nutriments assurent le développement du phytoplanc-
ton et d’algues vertes. Celles-ci libèrent de l’oxygène par photosynthèse, dans
l’eau près de la surface. Des bactéries aérobies (qui nécessitent de l’O2 pour
vivre) s’installent dans cette zone où elles consomment l’oxygène tout en
oxydant la matière organique ; cette matière décante, puis est décomposée
par des bactéries anaérobies (qui se développent dans les milieux dépourvus
d’O2).
Le traitement des eaux usées est ainsi assuré naturellement, grâce au facteur
temps et à plusieurs bassins en série (au moins trois). Il faut prévoir une sur-
face de 6 m² par habitant pour le premier bassin, puis 3 m² pour les autres.
101
III. Les filières écologiques
Avantages et contraintes
La technique du lagunage est rustique et peu coûteuse, surtout employée
pour les petites collectivités ou des campings, du fait des grandes surfaces
nécessaires. En effet, pour que la méthode soit pleinement efficace, il faut
plusieurs bassins.
À savoir : la mise en place d’une île à canards dans le troisième bassin permet
d’éviter l’envahissement par des lentilles d’eau ; les canards consomment ces
végétaux.
102
III. Les filières écologiques
103
III. Les filières écologiques
104
III. Les filières écologiques
écessaire de choisir comme filière un tertre, surélevé par rapport au sol, ou une
n
micro-station, qui ne dépend pas du sol, pour épurer l’eau. De plus, lorsque le
sol est saturé d’eau, il est parfois demandé d’évacuer l’eau assainie en dehors
du terrain, vers un fossé par exemple. Le relevé topographique est également
important. Il détermine le besoin ou non d’une pompe de relevage, la possibilité
ou non de faire un tertre d’assainissement, et la possibilité ou non de mettre un
filtre à sable. Si la pente est supérieure à 10 %, cela est difficile. L’étude de sol
est obligatoirement réalisée par un bureau d’étude. Le mieux est de vous tourner
vers le SPANC de votre commune, car certains proposent des tarifs préférentiels
disponibles chez des bureaux d’études, tandis que d’autres recommandent forte-
ment tel ou tel bureau. Attention, une bonne étude de sol doit indiquer quelles
filières de traitement sont possibles, ou au contraire, impossibles. Dans le devis,
il faut donc regarder ce qui est détaillé : études de sol, études de sol et préconi-
sation, études de sol, préconisations et dimensionnement.
Il faut compter entre 200 et 500 € pour une étude de sol avec préconisations,
concernant une maison individuelle. Pour une étude de conception et de dimen-
sionnement, demandez un devis détaillé. Cependant, très souvent, votre SPANC
et/ou l’entreprise qui pose la filière peuvent, avec les résultats, vous aider dans
le dimensionnement et le choix de votre assainissement individuel.
ΔΔ Réponse d’Assaini’Sol
Il faut tout simplement éviter tout ce qui fait beaucoup de racines. Les saules
justement sont peu recommandés. En revanche, les plantes type rosiers ou
massifs fleuris peuvent être envisagées. Mais attention, les drains étant à
proximité et chargés d’eau, les plantes iront naturellement chercher l’eau,
d’où la nécessité d’éviter quand même au maximum les plantations sur le
filtre.
105
III. Les filières écologiques
ΔΔ Réponse de Mikewhite
Aucun problème, si l’exutoire du système est hors eaux en toute saison.
Je rappelle que ce type de filière est, semble-t-il, accolé à une fosse toutes
eaux. De ce fait, elle n’est pas sans entretien traditionnel.
Toutefois, elle devient très intéressante si elle ne fonctionne que sur un
« mode w.c. sec ». En effet, le système n’est constitué alors que d’un filtre
de type horizontal, c’est-à-dire rempli d’eau en permanence. Les roseaux ne
risquent pas de sécher et il n’y aura pas de boues à évacuer. Vous n’aurez
pas non plus de résidus médicamenteux.
106
III. Les filières écologiques
ΔΔ Réponse d’Argile
La durée de vie d’un filtre à sable drainé varie de moins de 10 ans à plus de
25 ans. Pour une longue durée, il faut une pose correcte, des sables de qua-
lité de granulométrie assez grossière, un entretien sans faille de la fosse, une
grande attention à ne pas larguer des boues vers le filtre lors du nettoyage
du préfiltre et une ventilation poussée du filtre (tampons de fermeture du
dernier regard du préfiltre permettant une entrée d’air). Cela dépend aussi
du nombre d’utilisateurs.
Pour la mise en filière de retraitement du sable colmaté, c’est en principe
vrai, mais un étalement de moins de 3 à 4 cm en surface d’une grande par-
celle serait nettement plus écologique (le transport et le traitement du sable
ont un coût écologique important).
Installer un sanibroyeur
J’ai une petite bergerie sur mon terrain à 100 m de ma maison. Pour l’assainisse-
ment, celle-ci étant trop loin de la fosse existante, puis-je envisager la solution
d’un sanibroyeur pour éviter une deuxième fosse ?
Question de Brigitte
ΔΔ Réponse de Scorpion
Il existe des blocs w.c./sanibroyeurs qui peuvent refouler jusqu’à 5 à 7 m de
haut et 100 m en longueur.
Il existe aussi des broyeurs que l’on rajoute à la sortie du w.c. ou un peu plus
loin et qui peuvent aller jusqu’à 100 m.
Ils peuvent aussi servir pour évacuer les eaux de la salle de bain comme de
la cuisine ou du lavabo. Il en existe des silencieux, mais il y a quand même
le bruit du moteur et du broyeur ou turbine, plus perceptible la nuit.
107
III. Les filières écologiques
Type de ventilation
J’ai installé une micro-station. Lors du contrôle, le SPANC m’a demandé une
ventilation secondaire à 30 cm au-dessus du faîtage. J’ai une sortie d’air qui se
trouve dans mes w.c. et qui rejoint la toiture. Est-ce bien ma ventilation primaire ?
J’ai également une sortie d’air reliée à la micro-station : est-ce bien au niveau de
la tuile à douille que je dois mettre un long tuyau PVC avec un extracteur pour la
ventilation secondaire ? Cela réglera-t-il mon problème de mauvaises odeurs ?
Question de Flo
108
III. Les filières écologiques
ΔΔ Réponse d’Argile
Les eaux des toilettes ne représentent que 20 % environ de la totalité des
eaux usées. Si vous êtes raccordable à un réseau collectif de tout-à-l’égout,
vous devez vous raccorder. Dans le cas contraire, vous devez avoir une ins-
tallation d’assainissement non collectif.
Concernant vos toilettes sèches, il faut traiter les eaux ménagères (fosse et
épandage, fosse et filtre à sable, phyto, micro, etc.). Si vous possédez une
fosse et un épandage, un simple bac à graisse de 500 litres peut remplacer
la fosse toutes eaux.
ΔΔ Réponse d’Argile
800 m² est un minimum avec un sol favorable. À noter aussi que la maison
ne doit pas être en plein milieu, et qu’il ne doit pas non plus y avoir de
piscine et annexes qui empiètent sur la surface disponible. Les systèmes les
plus compacts épurent les eaux, mais à la sortie, vous avez toujours autant
d’eau qu’à l’entrée et le problème n’est pas le traitement, mais l’infiltration
des eaux épurées.
Je conseille 1 000 m² minimum de surface constructible, ce qui permet en
général de proposer une solution viable à long terme.
109
III. Les filières écologiques
ΔΔ Réponse d’Argile
Attention, respectez vraiment les préconisations du constructeur du filtre à
coco. En cas de fonctionnement défectueux ou du coco à changer plus rapi-
dement qu’espéré, soyez prudent.
110
III. Les filières écologiques
ΔΔ Réponse d’Argile
Ce sont probablement les pierres du préfiltre. C’est de la pouzzolane, vous
pouvez donc les laver au jet, ce ne sont pas elles qui assurent le fonction-
nement de la fosse, vous pouvez donc les stériliser sans aucun risque. Pour
réactiver la fosse, vous pouvez utiliser des yaourts ou du lait écaillé, ils
feront très bien l’affaire.
Mais attention, si ces pierres de lave sont celles d’un filtre à cheminement
lent (système ancien), elles participent à l’épuration.
Si vos pierres (pouzzolane) sont trop abîmées, ce qui est fréquent après
quelques décennies de bons et loyaux services, changez-les. Vous pouvez
en trouver chez tous les marchands de matériaux.
111
IV.
L’installation et l’entretien
112
IV. L’installation et l’entretien
Ces conseils de pose sont également valables pour d’autres ouvrages tels que
des micro-stations.
113
IV. L’installation et l’entretien
À noter : les raisons techniques sont directement liées aux règles de l’art (DTU :
Document technique unifié), qui imposent l’utilisation de matériel adapté que
le particulier ne possède pas.
L’entreprise mandatée pour réaliser les travaux n’est pas toujours choisie par
le particulier. Plusieurs cas de figure se présentent. Ainsi, dans certains EPCI, le
particulier peut choisir parmi une liste d’entreprises ayant un agrément pour
travailler sur le réseau d’assainissement, tandis que dans d’autres cas, le parti-
culier choisit son entreprise, mais celle-ci doit faire les démarches auprès de la
collectivité pour être autorisée à effectuer les travaux. Dernière possibilité : le
particulier n’a effectivement pas le choix, la collectivité lui impose une société
qu’il doit rémunérer pour faire les travaux.
Conditions à respecter
Le raccordement au tout-à-l’égout s’effectue sur la partie privée par le biais
d’une canalisation nécessaire pour amener les eaux usées vers la partie
publique, et sur la voie publique, à laquelle les immeubles ont accès soit direc-
tement, soit par l’intermédiaire de voies privées ou de servitudes de passage.
114
IV. L’installation et l’entretien
115
IV. L’installation et l’entretien
Coûts
Les coûts engendrés par le raccordement se
partagent entre le propriétaire particulier et la
commune. Le particulier a la charge de tous les
travaux nécessaires pour amener les eaux usées
à la partie publique, et pour la mise hors service
de son ancienne fosse septique. La commune a
habituellement la charge des travaux engagés
sur la partie publique et de leur coût. Cela se fait automatiquement s’il s’agit
d’un immeuble existant ou sur demande des propriétaires dans le cas d’un
immeuble construit après la mise en service de l’égout.
Dimensions
Pour bien fonctionner, une fosse toutes eaux doit être dimensionnée selon
l’usage de l’habitation. Son évaluation en fonction du nombre d’utilisateurs
prévus au quotidien est assez peu fiable, car le nombre d’habitants peut
changer après l’installation, s’il y a plusieurs naissances et/ou si l’habitation
116
IV. L’installation et l’entretien
est vendue à une famille plus nombreuse, etc. La surface de la maison peut
être prise en compte, mais elle peut également être parfois trompeuse. Le
mieux est donc de se référer à ce que dit la loi.
117
IV. L’installation et l’entretien
Dans certains cas, il est nécessaire de procéder à une étude particulière : pour
un établissement recevant du public (un gîte, par exemple) ou pour une mai-
son ayant beaucoup de chambres et peu d’occupants permanents, mais des
occupants occasionnels (enfants, petits-enfants, par ex.).
Bon à savoir : les professionnels peuvent aider pour dimensionner ces habitations.
Par ailleurs, la surface disponible est celle dont on dispose sur son terrain,
mais aussi la surface que l’on souhaite réserver à son installation. En effet,
l’emplacement d’un dispositif d’assainissement individuel ne peut pas être uti-
lisé à d’autres usages : pas de stationnement, pas de plantation d’arbres, pas
de circulation. Les tableaux ci-dessous font le point.
118
IV. L’installation et l’entretien
119
IV. L’installation et l’entretien
Matériaux
Les fosses toutes eaux sont principalement constituées de béton ou plastique
(polyéthylène, polyuréthanne), parfois de plastique renforcé de fibre de verre.
Tous les éléments du système d’assainissement existent dans ces deux maté-
riaux : regards de répartition, tampons de fosse, rehausses, canalisations, etc.
Chaque matériau possède ses caractéristiques, qui lui donnent des avantages
et des inconvénients.
120
IV. L’installation et l’entretien
Le plastique, lui, est plus léger, aussi la mise en place de la fosse et l’installation
sont moins onéreuses. Plus étanche, ce matériau ne subit pas de dégradation
de corrosion dans le temps. Cependant, sa moindre résistance à la compression
implique d’être très attentif lors des phases de mise en œuvre et de vidange.
Mieux vaut donc réaliser la vidange quand le sol est sec.
De plus, son poids léger le rend sensible à la pression de l’eau du sol. Dans
tous les cas, ces arguments sont à moduler, car, quel que soit le matériau, il
nécessite un engin de levage. Au moment de la mise en place, la fosse toutes
eaux doit être remplie d’eau pour équilibrer la pression du sol et pour stabilisa-
tion de la fosse.
Ventilation
Un système de ventilation de la fosse doit être mis en place pour évacuer les
gaz de fermentation produits par les eaux usées.
121
IV. L’installation et l’entretien
Cette fermentation fait partie du traitement primaire, mais les gaz doivent
être évacués, car certains sont toxiques (l’hydrogène sulfureux ou H2S). Ils
génèrent de mauvaises odeurs et peuvent provoquer corrosion de la fosse et
désagrégation du béton. La ventilation apporte en outre de l’air frais et éva-
cue les gaz loin de l’habitation.
122
IV. L’installation et l’entretien
Plusieurs points sont à prendre en compte lors de son acquisition. Dans le cas
du relevage d’eaux chargées de déchets, la pompe doit être munie d’une tur-
bine « imbouchable » dont il faut vérifier le diamètre de passage et le profil.
123
IV. L’installation et l’entretien
Le coût d’une pompe de relevage varie entre 100 et 700 €. Elle fonctionne
avec de l’énergie électrique : il faut donc ajouter le coût de la consommation
d’électricité. Dans le cadre d’un assainissement individuel, une pompe de rele-
vage n’est pas vendue séparément et doit être intégrée dans une station de
relevage étanche et munie d’une ventilation. Le coût est donc supérieur.
124
IV. L’installation et l’entretien
Pour le lit d’épandage, la profondeur des lits varie de 0,6 à 0,8 m sur une lar-
geur de 8 m max. et de 30 m linéaires max.
Tranchée d'épandage
Les fouilles doivent être exécutées en une seule phase. Pour le filtre à sable
vertical, la profondeur doit être de 1,10 à 1,70 m, la largeur de 5 m max.,
avec une longueur d’au moins 4 m.
125
IV. L’installation et l’entretien
À noter : dans le cas d’un filtre à sable vertical drainé, les tuyaux d’épandage
sont plus courts que les drains.
Regard de Niveau du
Galets roulés terrain
répartition Géotextile naturel
ou graviers
Regard de
bouclage
Terre
végétale Sable Géotextile
(terrain)
126
IV. L’installation et l’entretien
127
IV. L’installation et l’entretien
Raccordement à la fosse
Le raccordement entre l’habitation
et la fosse et entre la fosse et le sys-
tème de traitement des eaux usées
doit être parfaitement étanche.
Ainsi, les canalisations en prove-
nance de l’habitation et en sortie de
fosse doivent avoir un diamètre d’au
moins 100 mm. Un bac à graisse
peut en outre être disposé entre
l’habitation (à moins de 2 m) et la fosse. Le raccordement entre l’habitation
et une micro-station est identique. En revanche, entre la fosse toutes eaux et
certains filtres compacts, il se fait par percolation.
Si la filière est dite « drainée », une boîte de collecte est placée en fin d’ou-
vrage. Tous les regards doivent rester accessibles : ils permettent de vérifier le
bon fonctionnement de la filière, c’est-à-dire que l’eau s’y écoule bien.
En règle générale, les regards et la fosse sont faits avec le même matériau. Les
joints doivent être bien posés, notamment si le matériau choisi est le béton.
L’entretien
Que ce soit une fosse septique ou une fosse toutes eaux, l’entretien de l’ins-
tallation est essentiel pour éviter tout dysfonctionnement et prolonger la
durée de vie du matériel.
128
IV. L’installation et l’entretien
Entretien général
L’entretien d’une fosse septique ou toutes eaux doit
être régulier afin d’éviter l’accumulation de déchets.
Il s’effectue d’abord par la vidange, à réaliser lorsque
les boues atteignent 50 % du volume de la fosse,
soit tous les 4 ans en moyenne. Il est recommandé
de faire appel à une société spécialisée, qui devra
fournir un certificat. Il est aussi nécessaire de net-
toyer régulièrement le préfiltre et le bac à graisse
s’ils existent. Pour vérifier le volume de boues, il suf-
fit de prendre un bâton assez long et de le plonger
au fond de la fosse. La coloration boueuse indi-
quera la hauteur des boues. L’entretien passe aussi
par le curage des canalisations – élimination du tartre dans les canalisations
et décollement des déchets accumulés sur les parois (graisse, sable, gravats,
boue) –, et la maintenance du filtre planté si l’on a choisi cette solution d’épu-
ration (désherbage de la culture des plantes et coupe des parties aériennes
des tiges en hiver).
129
IV. L’installation et l’entretien
130
IV. L’installation et l’entretien
Vidange de la fosse
La vidange doit être réalisée lorsque le volume des boues atteint 50 % du
volume total de la fosse, soit environ tous les 4 ans. Si on laisse les boues
s’accumuler au-delà, on s’expose à l’apparition d’odeurs nauséabondes.
La vidange doit être effectuée par un vidangeur agréé : une entreprise spécia-
lisée, agréée par la préfecture ou par le SPANC, dans certains cas. L’entreprise
doit fournir un certificat, qui sera présenté lors du contrôle de fonctionnement
effectué par le SPANC.
131
IV. L’installation et l’entretien
À savoir : le curage des canalisations doit être réalisé par une entreprise spécialisée.
Le curage des canalisations consiste en un nettoyage complet qui améliore le
fonctionnement d’une installation d’assainissement collectif et lui assure une
meilleure longévité. En l’absence de curage, deux problèmes peuvent se poser
au fil du temps : des canalisations entartrées produisent un gaz toxique, l’hy-
drogène sulfureux (H2S), qui attaque les canalisations en fonte ou en béton,
détériore les joints et provoque des odeurs nauséabondes. Les canalisations
peuvent aussi se boucher ; la vitesse d’écoulement de l’eau est alors ralentie,
ce qui augmente les dépôts et accentue le phénomène.
132
IV. L’installation et l’entretien
Attention : ces boues sont différentes des boues de fosse toutes eaux et
peuvent être utilisées comme compost. Dans ce cas précis, il n’est pas néces-
saire de faire appel à un vidangeur (on peut le faire soi-même).
Dans le cas d’un filtre planté, mais aussi une fosse toutes eaux, celle-ci doit
être vidangée régulièrement par un professionnel.
133
IV. L’installation et l’entretien
Maintenance de l’épandage
L’avantage de la filière d’épandage est qu’il n’y a pas de grosse maintenance
à prévoir, en dehors de la vidange de la fosse toutes eaux et de l’entretien de
la pompe de relevage, si elle existe.
En cas de colmatage, on peut nettoyer regards et drains (un curage des drains
peut être nécessaire), effectuer une mise hors-service provisoire d’un drain
(par obturation), puis voir l’évolution et ajouter une solution d’eau oxygénée
(à 50 %).
Attention : pour les filtres drainés, il faut vérifier que l’eau s’écoule bien dans
les différents regards de drainage, répartition, bouclage et collecte.
De plus en plus, les professionnels proposent des contrats de maintenance
pour les filières agréées de type micro-station ou filtre compact.
134
IV. L’installation et l’entretien
Dispositif Maintenance
• Vidange des boues de 6 mois à 2 ans
Micro-station • Entretien annuel de la motorisation (générateur d’air)
• Étudier aussi les prescriptions des fabricants
• Renouvellement des copeaux de coco tous les 10 ans
Filtre à coco • Un nettoyage régulier du prétraitement en amont (fosse toutes
eaux, dégraisseur, préfiltre) est nécessaire pour éviter le colmatage
• Tous les filtres compacts ont une durée de vie limitée : reportez-
vous aux prescriptions des fabricants
Filtres compacts
• Un nettoyage régulier du prétraitement en amont (fosse toutes
eaux, dégraisseur, préfiltre) est nécessaire pour éviter le colmatage
Fosse toutes En présence d’une fosse toutes eaux en amont d’un filtre compact,
eaux et filtres cette fosse doit être vidangée à 30 % de son volume (contre 50 % en
compacts filière traditionnelle)
L’entretien régulier des végétaux s’apparente davantage à du
Filtres plantés
jardinage qu’à des travaux de maintenance
Attention : les garanties sur l’installation dépendent souvent du suivi des re-
commandations.
135
IV. L’installation et l’entretien
136
IV. L’installation et l’entretien
137
IV. L’installation et l’entretien
138
IV. L’installation et l’entretien
ΔΔ Réponse d’Argile
L’absence de chapeau de graisse signifie que vous ne mettez pas de graisse,
en particulier lors des vaisselles, dans la fosse. C’est parfait, continuez. La
descente rapide de l’eau d’une chasse dans une canalisation, s’il n’y a pas
d’entrée d’air (ventilation primaire), provoque des bruits dans les siphons
ou les canalisations avec de petites contre-pentes. Si le siphon de douche ne
se vide pas à chacune des chasses, tout va bien.
Dalle de tout-à-l’égout
Notre dalle de tout-à-l’égout se trouve sur le trottoir, devant notre sortie de
garage. Elle s’est brisée en trois morceaux. Qui doit se charger de la changer ?
Question de Pamady
ΔΔ Réponse de Écodomeo
Vous pouvez regarder sur le site du ministère de l’Écologie, du Développement
durable et de l’Énergie. Une filière d’assainissement par filtres plantés est homo-
loguée. Sauf arrêté préfectoral contradictoire, vous êtes en droit de l’installer.
139
IV. L’installation et l’entretien
Tuyau de raccordement
Je voudrais savoir quel diamètre de PVC est nécessaire pour raccorder les eaux
usées et pluviales d’une maison au tout-à-l’égout.
Question d’Aimfab
ΔΔ Réponse de Funkyjo84
Tout est question du débit des effluents. En général, pour une maison parti-
culière, c’est un diamètre de 125 mm pour les eaux usées.
Pour le pluvial, impossible de le calculer sans connaître la surface totale des
surfaces collectées et le schéma des canalisations (surfaces imperméables et
perméables).
140
IV. L’installation et l’entretien
ΔΔ Réponse de Harno
Le diamètre des branchements d’assainissement raccordés dans les réseaux
d’eaux usées et pluviales pour des maisons individuelles est de 160 mm. On
peut établir que le diamètre minimum est de 110 mm avec un maximum de
160 mm.
ΔΔ Réponse de Grimaud Assainissement
Pour une habitation, c’est au moins 100 mm, et pour deux habitations, c’est
125 mm sur la partie commune. Au-delà, on arrive à 160 mm, voire 250 mm
et plus selon le nombre d’habitations.
ΔΔ Réponse d’Émergence
L’idéal est de se protéger le mieux possible de tout ce qui pourrait polluer
ce futur forage. 35 m des drains d’épandage est la règle pour éviter la pol-
lution de la nappe phréatique. Il faut également éviter d’avoir une pente
en direction du forage, car en cas de fortes pluies, vous ramasserez tous les
polluants.
Le puits ou forage ne doit pas non plus être au niveau du sol (50 cm hors-sol
me paraît le minimum) ; et étables, compost, chiens, poules, etc. proches du
puits/forage poseront à court terme un problème de pollution de l’eau. Le
forage ou puits doit être couvert pour éviter que les petits animaux tombent
dans l’eau et causent un développement de germes.
Il faut aussi faire une première analyse chimique et bactériologique de votre
eau, pour savoir s’il y a lieu de traiter.
Frais de vidange
Je suis locataire d’une maison depuis à peine 2 ans. La fosse septique était neuve,
mais mon quartier passe au tout-à-l’égout le mois prochain. Mon propriétaire
me dit que la vidange est à mes frais.
141
IV. L’installation et l’entretien
Il est vrai qu’il est écrit dans mon contrat de bail que je suis redevable de l’entre-
tien de ma fosse, mais je ne comptais pas la faire si tôt.
Dois-je faire la vidange quand même ?
Question de Mine
ΔΔ Réponse de Synergie-Bâtiment
Il serait plus judicieux de passer le furet. Les produits caustiques finissent
souvent par dégrader les organes et les raccords des canalisations.
Si vous en êtes à 90 %, c’est qu’il y a probablement autre anomalie.
ΔΔ Réponse de Pirrotta Terrassement
Il serait judicieux de passer une caméra vidéo pour contrôler la canalisation.
Cela vous aidera aussi à savoir le pourquoi de votre problème.
ΔΔ Réponse de Mikewhite
Il existe des produits qui fluidifient les eaux usées, mais attention aux col-
matages des drains.
Il faut, de toute façon, procéder à des vidanges mécaniques plus ou moins
fréquentes selon votre utilisation.
Sachez aussi que ce point est aujourd’hui réglementé.
142
IV. L’installation et l’entretien
Toilettes bloquées
Avec l’aide d’une caméra, nous avons constaté une accumulation d’eau dans
le tuyau d’évacuation de nos toilettes. Cette eau se trouve à 8 à 12 m de pro-
fondeur ; après, elle s’évacue normalement dans la fosse septique. Quel est le
problème et comment le solutionner ?
Question de Rabaska
Sanibroyeur et pompe
Le raccordement de notre maison nécessite une pompe. Une entreprise propose
d’ajouter un broyeur, mais deux autres sociétés nous disent que c’est inutile. Qui
a raison ?
Question de Barbie
143
IV. L’installation et l’entretien
ΔΔ Réponse d’Argile
Il vous faut une pompe pour les eaux sanitaires chargées, pompe en général
dilacératrice, avec un effet de broyage. Demandez des explications à votre
installateur préféré, c’est probablement ce qu’il envisage.
Épandage saturé
Nous sommes propriétaires et venons de découvrir que notre épandage est saturé.
Aucun bouchon a priori, mais l’eau infiltrée refoule par l’épandage et retourne
au regard de sortie de maison.
Quelles sont les solutions qui s’offrent à nous ? Dévier l’épandage ?
Mais si le terrain n’absorbe plus, quelle garantie que cela fonctionne ? Existe-t-il
d’autres techniques ? Y a-t-il des subventions pour nous aider ?
Question de DD2727
144
IV. L’installation et l’entretien
ΔΔ Réponse de Hydrodiv
Dans l’absolu, il ne faut pas utiliser de Javel, car elle tue les bactéries qui
permettent la digestion des matières dans la fosse. Dans la pratique, vous
pouvez en utiliser un peu, mais le minimum (certains produits sont faible-
ment dosés et comportent la mention « convient aux fosses septiques ») !
Qu’il s’agisse ou non d’une fosse toutes eaux, le problème est le même.
« Toutes eaux », cela veut dire que, dans la fosse, les eaux usées provenant
des w.c., de la salle de bain et de la cuisine parviennent directement au
même endroit. Méfiez-vous aussi des produits w.c. ou des déboucheurs, qui
sont des produits assez violents.
Moins vous mettrez de produits chimiques dans la fosse, mieux elle se por-
tera et moins vous polluerez le sous-sol.
145
V.
Choisir son assainissement individuel
146
V. Choisir son assainissement individuel
Production Énergie de
Dispositif Type d’action Entretien
de boues réalisation
Fosse toutes eaux Prétraitement +++ ++ Vidange tous les 4 ans
Fosse septique Prétraitement +++ ++ Vidange tous les 4 ans
Micro-station Prétraitement Vidange tous les 6 mois à
+++ ++
d’épuration et traitement 2 ans
Couper les bambous tous
Bambou Traitement
+++ +++ les 4 ans et récupérer le
d’assainissement partiel
bois
• Faucardage annuel
(coupe des tiges) et
Lagunage eaux Traitement curage tous les 5 à
++ +++
usées partiel 10 ans
• Nettoyage hebdoma-
daire des prétraitements
147
V. Choisir son assainissement individuel
Production Énergie de
Dispositif Type d’action Entretien
de boues réalisation
• Désherbage annuel
et faucardage chaque
Prétraitement
Filtres plantés + ++ année
et traitement
• Retrait des boues tous
les 10 ans
• Vidange tous les 2 à
Traitement
5 jours
Toilettes sèches des + +
• Nettoyage des
eaux-vannes
réceptacles
Traitement
Filtre à coco + ++ Vidange tous les 10 ans
partiel
Filtre à sable Traitement + ++ Aucun
Lit d’épandage Traitement + ++ Aucun
148
V. Choisir son assainissement individuel
Fosse et filtre
Surface compacte < 20 m² Coût de renouvellement du filtre
compact
149
V. Choisir son assainissement individuel
Critères d’entretien
Après le prix d’un système d’assainissement, le coût, la fréquence et la facilité
d’entretien sont déterminants.
À qui s’adresser ?
Pour installer un dispositif d’assainisse-
ment, plusieurs possibilités existent : faire
appel à un bureau d’études, confier l’ins-
tallation à une entreprise spécialisée ou
choisir l’auto-installation. En raison de
la complexité des systèmes classiques, il
est fortement conseillé de se tourner vers
une société professionnelle. Celle-ci sera
apte à mener l’ensemble des travaux requis (terrassement, creusage, plombe-
rie, raccordements…), en toute sécurité et avec des garanties.
150
V. Choisir son assainissement individuel
Pour les filières agréées, l’entreprise doit respecter les prescriptions données
pour chaque filière. En outre, en optant pour une installation par un profes-
sionnel, il est possible de bénéficier de certaines aides au financement.
Auto-installation
L’auto-installation d’une filière d’assainissement écologique est possible et
permet de réaliser des économies sur la main-d’œuvre. Mais cette démarche
impose tout de même un solide savoir-faire : terrassement à la pelleteuse,
pose des canalisations avec respect des pourcentages de pente, étanchéité
des ouvrages.
151
V. Choisir son assainissement individuel
SPANC
Prendre contact avec le SPANC est un passage indispensable et obligatoire
pour tous les propriétaires d’habitation située en zonage d’assainissement
individuel. Ce dernier effectue les contrôles et donne les autorisations de
mise en œuvre des différentes filières d’assainissement. Le Service public
152
V. Choisir son assainissement individuel
Il existe une redevance pour les usagers d’ANC qui contribue au financement
du SPANC. Son montant est fixé de façon arbitraire et ne dépend pas de la
consommation d’eau. En dehors des contrôles obligatoires, chaque SPANC
possède ses propres spécificités.
Bureau d’études
Le bureau d’études est souvent indispensable pour établir une demande
d’assainissement non collectif auprès des SPANC. Afin de choisir quelles
filières sont les mieux adaptées au terrain, ce dernier analyse les sols et la
topographie.
153
V. Choisir son assainissement individuel
Critères Détails
• Sableuse, limoneuse, argileuse ou équilibrée, elle donne une indica-
tion sur l’aptitude du sol à épurer les eaux
Texture du sol
• Ex. : une texture argileuse et imperméable est plus difficile à traiter
qu’un limon sableux
• Facteur de la texture et de la structure (grumeleuse ou non) du sol, la
perméabilité se note avec le coefficient de perméabilité K en mm/h
ou bien en m/s : c’est un volume d’eau infiltré pour une surface de
sol donnée, en un temps défini
• Ce test est appelé « test de percolation », il est réalisé avec de l’eau
Capacité
claire ; plus le coefficient K (passage de l’eau en mm/h) est impor-
d’infiltration
tant, plus le sol est perméable :
ππ < 30 : perméabilité médiocre (sol argileux)
ππ 30 < K < 50 : moyennement perméable (sols limoneux)
ππ 50 < K < 200 : perméable (sol sablo-limoneux)
ππ 200 < K < 500 : très perméable (sol à dominante sableuse)
Un sol est dit « hydromorphe » lorsqu’il est saturé en eau, en per-
Hydromorphie manence ou par intermittence : c’est un élément décisif pour
l’assainissement
Pente du Au-delà de 10 % de pente, la mise en œuvre d’un lit filtrant ou filtre à
terrain sable est très délicate, voire impossible
154
V. Choisir son assainissement individuel
Attention : avant toute étude, il faut contacter son SPANC. En effet, certains
préconisent ou imposent une liste de bureaux d’études pour faire l’étude de sol
ou de conception.
Il faut compter entre 200 et 500 € pour l’étude de sol d’une maison indivi-
duelle réalisée par un bureau d’études. Cela dépend évidemment des analyses
et carottages réalisés. Pour une étude de conception et dimensionnement
complète, il convient de demander un devis complémentaire détaillé.
Les coûts
L’installation d’un assainissement individuel est obligatoire si le zonage de
l’habitation est situé en assainissement non collectif. Ce dispositif a un coût
d’achat et d’entretien variable suivant les filières.
Devis
Une installation d’assainissement individuel représente un investissement
non négligeable. Pour faire son choix, il est donc nécessaire de demander
plusieurs devis à des professionnels, qui mentionneront différentes infor-
mations importantes : type de filière (traditionnelle ou agréée), contraintes
techniques (accessibilité du chantier, pente, distances à respecter, etc.), coût
du terrassement, pose de la fosse toutes eaux ou de la micro-station d’épura-
tion, installation de la filière de traitement, des canalisations, du bac à graisse,
de la pompe de relevage si besoin, viabilisation (raccordement de l’eau, de
l’électricité…).
155
V. Choisir son assainissement individuel
Dans le cas d’une filière traditionnelle, le devis doit aussi détailler les maté-
riaux employés, leur quantité et leur qualité. Dans le cas d’une filière agréée,
le devis doit stipuler le nom du dispositif agréé et les références de l’agré-
ment. Dans tous les cas, il correspond au compte rendu du bureau d’études
et aux recommandations du SPANC.
156
V. Choisir son assainissement individuel
Attention : les vidanges de la fosse toutes eaux sont effectuées à 50 % de rem-
plissage, celles des micro-stations à 30 %. La fréquence est généralement de
4 ans pour une fosse toutes eaux et de 1 à 2 ans pour les micro-stations.
157
V. Choisir son assainissement individuel
158
V. Choisir son assainissement individuel
159
V. Choisir son assainissement individuel
Aides de l’Anah
L’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah) peut apporter une
aide financière pour la réhabilitation d’un assainissement non collectif, jusqu’à
50 % du coût. Cependant, ces aides sont délivrées sous conditions de res-
sources, d’ancienneté de l’habitation, pour une demande avant le début des
travaux, et parfois sous conditions d’une aide de l’Agence de l’eau.
Les aides pour l’ANC ne sont pas prioritaires pour l’Anah : en effet, d’autres
conditions peuvent être demandées et les critères de sélection évoluent au
fil des ans. En réalité, les aides attribuées sont décidées à l’échelle régionale,
selon les priorités annuelles. Il faut donc contacter la délégation locale, du lieu
du logement, de l’Anah.
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V. Choisir son assainissement individuel
Enfin, tous les travaux d’assainissement non collectif pour les particuliers
bénéficient d’une TVA à taux intermédiaire (10 %) sur la fourniture et la
main-d’œuvre. Cette baisse est applicable pour tous les logements achevés
depuis au moins 2 ans.
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V. Choisir son assainissement individuel
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V. Choisir son assainissement individuel
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V. Choisir son assainissement individuel
ΔΔ Réponse d’Assaini’sol
Souvent, le rôle d’un bureau d’études est de trouver des solutions pour des
projets délicats, et ce, parce qu’il s’engage sur le procédé qu’il prescrit (pas
toujours le cas).
Il va effectuer des recherches plus poussées que le SPANC : sondages à la
pelle mécanique, test de perméabilité, recherche de nappes d’eau, recherche
des puits à proximité…
ΔΔ Réponse d’Argile
Le bureau d’études vous propose le système le plus adapté, le plus simple
et le moins coûteux. Il s’adapte à vos besoins en prenant en compte votre
parcelle, votre maison et votre sol. Mais surtout, il vous écoute, regarde
avec vous votre projet et l’étudie. Puis, il vous propose une ou plusieurs
solutions possibles et rédige le rapport d’étude qui servira au SPANC, ainsi
qu’à votre entrepreneur.
Toutefois, beaucoup de bureaux d’études n’ont pas de géologue expérimenté ;
or c’est indispensable. Certes, ils vous proposeront une solution, mais ce sera
souvent une solution sans risques (pour eux, bien sûr) et non la solution la
plus adaptée ni la moins coûteuse. Un géologue fera les mêmes analyses,
mais il connaît les sols, et il vous proposera une meilleure solution. Cela
coûte entre 495 et 535 € TTC, hors sondage éventuel à la pelle mécanique.
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V. Choisir son assainissement individuel
ΔΔ Réponse d’Argile
Oui, si votre terrain est suffisamment pentu (2 à 3 %). Dans ce cas, il faut
installer une canalisation de 100 ou 125 mm, et un regard obligatoire en
sortie de fosse et au milieu de la descente.
Le bac à graisse, souvent imposé par les SPANC lorsque la distance dépasse
10 m, n’est pas obligatoire, mais il est conseillé. Même en cas de pente
faible, il est cependant préférable d’ajouter des regards plutôt qu’un bac à
graisse, qu’il faut régulièrement nettoyer.
Toutefois, si vous le nettoyez correctement (2 fois/an), le bac à graisse amé-
liore le fonctionnement de la fosse et permet de diminuer la fréquence des
vidanges, uniquement pour les eaux de cuisine.
ΔΔ Réponse d’Argile
Demandez à votre mairie et profitez-en pour vous assurer que votre assai-
nissement, même plus aux normes, ne fonctionne pas ou est bien cause de
risques avérés de nuisances ou pollution. Des exigences de changement
d’assainissement qui fonctionne correctement et ne crée pas de risques de
nuisances et/ou de pollution sont abusives.
Le contrôleur est très rarement géologue et, sauf cas vraiment flagrants où le
changement est une vraie priorité (rejets dans une rivière, un caniveau de la
rue, un ancien puits, etc.), il n’a que très rarement la compétence technique
pour juger d’un risque de pollution. Ce n’est pas parce qu’un assainissement
n’est pas aux normes qu’il doit obligatoirement être changé.
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V. Choisir son assainissement individuel
Refus de raccordement
Mon habitation n’est pas raccordée au réseau d’égout de la commune, alors
que ce réseau passe à 150 m environ. La commune refuse de me raccorder sous
prétexte que je suis le seul concerné dans la rue. Ils veulent m’obliger à installer
une station autonome. Puis-je légalement obliger la commune à me raccorder
au réseau collectif ?
Question de Francisb44
ΔΔ Réponse de Grumm
Mis à part dans le cadre des concessions, Veolia n’est pas propriétaire des
réseaux ; il en est le gestionnaire.
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V. Choisir son assainissement individuel
Dans votre cas, si le tabouret et le compteur d’eau sont déjà en place, leur
travail est déjà terminé. Ils ont le « monopole des interventions » pour les
travaux de ces deux points caractéristiques.
C’est à vous de faire faire les travaux, mais ils peuvent avoir tout de même
des exigences vis-à-vis du contrôle des travaux réalisés avant comblement
des tranchées ou des préconisations techniques particulières, qui doivent
être mentionnées dans le règlement d’assainissement.
Frais d’assainissement
Ayant construit ma maison en 1992, j’ai été dans l’obligation d’installer une
fosse septique récupérant toutes les eaux usées, ainsi que les toilettes.
Tous les 4 à 5 ans, je fais vidanger cette fosse par une société privée qui transporte
toutes ces matières à la régie des eaux. Je ne rejette aucune matière polluante
dans les égouts, mais simplement de l’eau.
Dois-je régler la totalité de l’assainissement à la commune ?
Question de Bernard
ΔΔ Réponse d’Argile
Chez un marchand de matériaux de construction et d’assainissement. Il doit
s’agir d’un préfiltre extérieur à la fosse.
Si c’est pour une réhabilitation, assurez-vous que le coût de ce préfiltre ne
soit pas aussi élevé que celui d’une nouvelle fosse toutes eaux avec son
préfiltre incorporé.
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V. Choisir son assainissement individuel
Étude hydrogéologique
Avant de pouvoir obtenir un permis de construire, il me faut faire une étude
hydrogéologique. Combien cela coûte-t-il ? Est-ce à moi ou au vendeur de
payer ?
Question de Manuella
Contrat de maintenance
Quel est le montant raisonnable pour un contrat de maintenance d’une micro-
station d’épuration, sur la base de deux visites par an ?
Question de Geert & Nelly Bos
ΔΔ Réponse de Delphin-France
Pour ce qui est de nos micro-stations, les contrats d’entretien vont de 90 à
170 €, selon la fréquence, les déplacements, la main-d’œuvre et les pièces
comprises. Cela dépend également de la complexité du fonctionnement
des différents fabricants qui sont sur le marché. Plus le fonctionnement est
compliqué, plus les frais futurs seront élevés.
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Index des questions
et des astuces
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Index des questions et des astuces
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Les professionnels et experts
cités dans cet ouvrage
Nos sites permettent aux professionnels et spécialistes de publier et partager
leur savoir-faire (réponses aux questions des internautes, astuces, articles...).
Une sélection de leurs meilleures contributions a été incluse dans cet ouvrage.
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Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage
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FIN