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Master : Nouvelles Tendances du droit international

Module : Droit International de l’Environnement

THEME :
Les déchets et leurs mouvements transfrontalières

Préparé par :
o ANDRIANTOMPOINA Felaniony Maria
o HAJANIAINA Ramanampanahy Famenontsoa

Encadré par :
o Professeure GUENOUNI

Année Universitaire : 2022-2023


PROBLEMATIQUE :

Les déchets transfrontières et leurs mouvements : un défi complexe pour la réglementation


et l’application du droit de l’environnement à l’échelle internationale.

LE PLAN :
INTRODUCTION

I- LA GESTION DES DECHETS

A- Classification des déchets

B- Méthodes d’élimination des déchets dangereux

II- LE CADRE JURIDIQUE

A- Les instruments juridiques internationales

B- Les accords régionaux

CONCLUSION
INTRODUCTION :
L’article 2, paragraphe 1 de la Convention Bale définit les « déchets » comme « des substances
ou objets qu’on élimine, qu’on a l’intention d’éliminer ou qu’on est tenu d’éliminer en vertu des
dispositions du droit national ». On peut distinguer deux catégories de déchets qui sont dangereux et
non dangereux. Notre étude se penche notamment sur leur mouvement transfrontière qui est défini
comme “tout mouvement de déchets dangereux ou d’autres déchets en provenance d’une zone relevant
de la compétence nationale d’un Etat et à destination d’une zone relevant de la compétence nationale
d’un autre Etat, ou en transit par cette zone, ou d’une zone ne relevant de la compétence nationale
d’aucun Etat, ou en transit par cette zone, pour autant que deux Etats au moins soient concernés par le
mouvement”1 . Vers l’année 1960, il y a eu l’augmentation significative de la production des biens de
consommation, en particulier, la production des plastiques. Ensuite, en 1970, les problèmes des
pollutions de déchets deviennent plus préoccupants à l’échelle mondiale. La conférence de Stockholm
en 1972 met l’accent sur la nécessité de gérer les déchets de manière plus durable. Les déchets toxiques
et les produits chimiques dangereux font partie des échanges commerciaux internationaux aussi entre
pays industrialisés et pays en développement. Depuis 1992, les États réglementent ces échanges afin de
diminuer les impacts néfastes sur la santé et l’environnement. Les trois conventions légiférant dans ce
domaine ont leur siège à Genève, qui est ainsi devenu un centre de compétences mondial en matière de
gestion des déchets et des produits chimiques dangereux 2 . A l’heure actuelle, les mouvements
transfrontières des déchets constituent à un défi complexe pour la réglementation et l’application du
droit de l’environnement à l’échelle internationale. Afin de répondre à la problématique posée, il serait
intéressant d’étudier en premier lieu la gestion des déchets (Partie I), ensuite en second lieu le cadre
juridique qui règlemente la gestion des déchets (Partie II).

PARTIE I : LA GESTION DES DECHETS


Les déchets dangereux sont soumis à une réglementation particulière pour leur gestion et leur
valorisation3 . Selon l’article 2 de La Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières
de déchets dangereux et de leur élimination de 1989, « on entend par « gestion » la collecte, le transport
et l’élimination des déchets dangereux ou d’autres déchets, y compris la surveillance des sites
d’élimination ». Pour bien comprendre notre étude, la classification des déchets dangereux est
primordiale (A) avant de parler des méthodes de gestion de déchets. (B)
A- Classification des déchets dangereux :

Nombreux sont les déchets mais nous allons les classer selon sa dangerosité. Pour cela, nous allons
examiner les déchets dangereux (1) ensuite les déchets non dangereux (2)

1- Les déchets dangereux :


• Les déchets biologiques
Les déchets biologiques font partie des déchets dangereux car ils contiennent des agents biologiques
infectieux et qui peuvent présenter un risque pour la santé humaine et l'environnement. Par exemple, les
déchets provenant de cadavres d'animaux morts provenant d'un laboratoire de recherche.

• Les déchets chimiques liquides

1 Article 2, par 3, Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et
leur élimination
2 De L’environnement Ofev, O. F. (n.d.). Déchets toxiques et produits chimiques dangereux
3 Déchets dangereux. Ministères Écologie Énergie Territoires. 2022.
Les déchets chimiques liquides peuvent être classés en plusieurs catégories, notamment les déchets
organiques, les déchets aqueux, les déchets de pétrole, les déchets chimiques photographiques, les
composés liquides inorganiques hautement toxiques et les déchets pyrophoriques. Tels que les eaux
usées industrielles provenant des processus de fabrication et de production industriels, pouvant contenir
des substances chimiques4 .
• Les déchets dangereux solides :
Ils présentent des risques pour la santé ou l’environnement en raison de leur toxicité, inflammabilité,
corrosivité, réactivité ou infectiosité. Citons comme exemple les morceaux de verre brisé. Même dans
notre vie quotidienne, ils sont présents : les bouteilles de gaz vides qui ont été utilisées pour alimenter
des appareils ménagers (barbecues ou réchauds). Il y a aussi les déchets chimiques acérés comme les
aiguilles et les seringues usagées pouvant créer des infections graves.

• Les déchets radioactifs :


Les déchets radioactifs proviennent des technologies nucléaires utilisées dans la production d’énergie,
la recherche, la médecine ainsi que l’industrie. Ils peuvent être solide, liquide ou gazeuse mais ne
peuvent plus être ni recyclée ni réutilisée. Du fait de leur radiotoxicité, potentiellement dangereuse pour
l’homme et pour l’environnement, les déchets radioactifs sont gérés de façon spécifique. Ils peuvent être
des déchets des mines et des usines de concentration d’uranium, déchets de faible activité, déchets de
moyenne activité, déchets de haute activité5 .

2- Les déchets non dangereux :


• Déchets biodégradables
Les déchets biodégradables sont des déchets qui peuvent être décomposés par des micro-organismes en
composés inoffensifs. Ils correspondent aux déchets de jardin, déchets de maison produits par les
particuliers, ou encore les déchets alimentaires comme les peaux de fruits et légumes6 .

• Déchets recyclables
Un déchet recyclable est un matériau que l’on peut techniquement recycler, c’est-à-dire, peut être
transformé en un objet réutilisable. Les déchets ménagers en font parties : les verres, les cartons, les
métaux, etc.

• Déchets ultimes :

Les déchets ultimes sont des déchets qui ont déjà été traités pour en extraire les éléments valorisables,
ou qui ne peuvent pas être valorisés de manière économiquement et techniquement viable. Bien qu’ils
ne puissent pas être valorisés, ils doivent tout de même être traités et sont généralement stockés dans
des Installations de Stockage pour Déchets Non Dangereux (ISDND)7 .
• Déchets inertes

Les déchets inertes sont des déchets qui ne subissent aucune transformation physique, chimique ou
biologique susceptible de nuire à l’environnement. Ils ne sont pas combustibles, ne sont pas
biodégradables, ne se dégradent pas et ne réagissent pas avec d’autres substances. Ils proviennent
principalement des secteurs de la construction et des travaux publics : les briques, les tuiles, les bétons...

4 Quels sont les différents types de déchets liquides ? (n.d.). FranceEnvironnement.


5 Qu’est-ce qu’un déchet radioactif? Commission Canadienne De Sûreté Nucléaire. 2017
6 Les différents types de déchets - Économie d'énergie. 2021
7 L’enfouissement des déchets ultimes | Valorizon. Valorizon - Moins De Déchets, Plus De Ressources. 2018
La principale différence entre les déchets ultimes et inertes découle de leur origine et de leur
nature. Les déchets ultimes sont des déchets qui ont été traités pour en extraire les éléments valorisables,
tandis que les déchets inertes sont des déchets qui ne subissent aucune transformation et ne réagissent
pas avec d’autres substances.

B- Les méthodes de gestion ou d’élimination des déchets :


La liste est longue mais on peut les distinguer sous axes : les méthodes de valorisation (1) et les méthodes
de valorisation. (2)
1- Les méthodes de valorisation

• L’entreposage
C’est plutôt une étape temporaire dans la gestion des déchets dangereux, où les déchets sont stockés en
attendant d'être traités ou éliminés de manière appropriée.

• Le recyclage
Parmi les méthodes très connues, le recyclage est un processus de conversion des déchets en nouveaux
produits réutilisables et les réintroduire sur le marché. Pour pouvoir être recyclé, un matériau doit être
collecté, trié puis stocké en bon état dans un conteneur approprié.
• La régénération
C’est un processus qui permet de restaurer les propriétés d’un matériau usagé pour qu’il puisse être
réutilisé. Par exemple, les huiles usagées peuvent être régénérées pour être réutilisées comme lubrifiants.

• La valorisation énergétique
Elle consiste à récupérer et valoriser l’énergie produite lors du traitement des déchets par combustion
ou méthanisation 8 . Elle peut être directe ou indirecte :
La valorisation énergétique directe consiste à brûler les déchets dans une installation spécialement
conçue et gérée pour minimiser les impacts sur l’environnement et la santé.
La valorisation énergétique indirecte, en revanche, peut être effectuée plus tard, en particulier pour les
déchets industriels. Cela peut se faire en produisant un combustible solide de récupération, ou en
produisant du gaz ou du coke à partir de procédés de gazéification ou de pyrolyse.

• Le compostage
C’est une méthode qui permet de transformer les déchets organiques en un amendement pour le sol en
ajoutant des nutriments et en améliorant sa structure.

2- Les méthodes de traitement

• L’incinération et la combustion
Elles sont souvent utilisées de manière interchangeable pour désigner le processus de brûler des déchets
pour produire de l'énergie. Cependant, l'incinération est un terme plus spécifique qui désigne la
combustion contrôlée de déchets dans des installations spécialement conçues à cet effet. La combustion,

8 Économie circulaire, Déchets, Passer à l’action, Valorisation énergétique – Agence de la transition écologique.
(n.d.). Agence De La Transition Écologique.
en revanche, est un terme plus général qui peut se référer à tout processus de brûlage, y compris
l'incinération.
La combustion des déchets est une méthode de traitement qui permet de valoriser les déchets en les
transformant en énergie. Elle s'inscrit dans la hiérarchie des traitements de déchets et peut être considérée
comme une forme de valorisation énergétique.

• La stabilisation des déchets chimiques


Celle-ci consiste à réduire ou à éliminer le caractère polluant des déchets en immobilisant les métaux
lourds (ML) dans une matrice solide 9 . Les métaux lourds sont retenus chimiquement et pas seulement
physiquement par enrobage. Cette méthode permet de limiter les risques pour la santé humaine et
l’environnement en empêchant la dispersion des polluants dans l’environnement.

• Le déchiquetage et la stérilisation
Ce sont deux méthodes qui se succèdent. Le déchiquetage des déchets dangereux est une étape préalable
à la stérilisation qui permet de réduire la taille des déchets pour faciliter leur traitement ultérieur. Ensuite
la stérilisation combine broyage et stérilisation dans une même enceinte fermée et compacte sans
manipulation intermédiaire des déchets. La stérilisation se fait après le broyage, à haute température
(138°C) et sous haute pression (3.5 bars) respectant ainsi les exigences de la stérilisation hospitalière10 .

• L’enfouissement dans les décharges spéciales


Il suit une réglementation stricte. Il consiste à stocker les déchets dans des conditions très contrôlées
afin de maîtriser leur impact sur l’environnement11 .

PARTIE II : LE CADRE JURIDIQUE


A la différence des questions de gestion des déchets qui relèvent essentiellement des réglementation
internes des Etats, ce qui touche aux mouvements transfrontaliers de déchets dangereux se traite au
niveau international. Il existe aujourd’hui 4 traités par lesquels les Etats ont cherché a encadrer et parfois
à contrôler le flux des déchets. On le subdivise en 2 parties dont (A) on verra les instruments
internationaux et (B) les instruments régionaux.

A- LES INSTRUMENTS JURIDIQUES INTERNATIONALES

Les mouvements transfrontaliers des déchets sont régis au niveau international par des conventions
comme suit :

1- Convention de Bale sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets


dangereux et de leur élimination :

Cet accord a été adoptée le 22 mars 1989 et entrée en vigueur le 5 mai 1992, ainsi le Maroc l’a
ratifié en décembre 1995.

9 Risques chimiques. Stockage des produits chimiques - Risques - INRS. (n.d.


10 Brunot, A., & Thompson, C. I. La gestion des déchets d’activité de soins à risques infectieux par les
professionnels de santé libéraux : étude de pratiques. Santé Publique. 2010
11 L’enfouissement des déchets ultimes | Valorizon. Valorizon - Moins De Déchets, Plus De Ressources. 2018
La convention de Bale a pour objectif principal de protéger la santé humaine et l’environnement en
réduisant les mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et en promouvant leur élimination
écologiquement rationnelle. Elle encourage les pays à minimiser, traiter et éliminer la production de
déchets dangereux aussi près que possible de leur source de production et à adopter des méthodes de
gestion plus sures et plus propres en termes de quantité que de danger, de promouvoir la responsabilité
des Etats générateurs, des pays exportateurs et des pays importateurs pour la gestion appropriée des
déchets dangereux, de favoriser la coopération entre les pays pour faciliter le contrôle des mouvements
transfrontaliers de déchets dangereux et enfin d’assurer la transparence des informations donné par
chaque pays.

Cette convention établit des réglementations, pour le contrôle des mouvements transfrontaliers de
déchets dangereux, qui interdisent des mouvements de déchets dangereux entre les pays membres et non
membre de la convention, à moins que des disposition spécifiques ne soient respectées, elle établit aussi
une exigence de licences ou autorisations, de procédure de notification préalables qui oblige les Etats
concerné de notifier les autorités compétentes avant d’exporter, d’importer ou de transiter des déchets
dangereux. Ainsi les Etats doivent établir une liste de déchets dangereux soumis à des contrôles stricts.

Pour la mise en œuvre de ces réglementations, la convention met en place des mécanismes de contrôle
et de responsabilité des pays signataires et des parties concernées. La mise en œuvre d’un système de
contrôle pour le mouvement de déchets dangereux est importante pour s’assurer qu’ils sont gérés de
manière appropriée et sure ainsi chaque pays importateur a le droit d’accorder ou de refuser son
consentement préalable à l’importation des déchets dangereux, en se basant sur des informations
fournies par les pays exportateurs. En ce qui concerne la responsabilité, on a :

• La responsabilité des pays signataires : ils doivent incorporer les dispositions de la


convention dans leur législation nationale et mettre en place des régimes de contrôle et de suivi
des mouvements de déchets dangereux. Prenons l’exemple du Maroc, cette convention de Bale
a été intégrées au sein de la loi 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination qui
stipule dans son article 42 que l’importation des déchets dangereux est interdite alors que
l’exportation de déchet dangereux et l’importation des déchets non-dangereux dont soumises à
autorisation. Il y a aussi un décret qui a été promulgué portant classification des déchets et fixant
la liste des déchets dangereux.

• La responsabilité des parties concernées : les parties concernées, y compris les entreprises et
les opérateurs de déchets, doivent respecter les réglementations de la convention et veiller à ce
que les déchets dangereux soient gérée conformément aux meilleures pratiques
environnementales.

En mai 2019, la Conférence des Parties (COP) à la Convention de Bâle, qui est l’organe décisionnel de
la Convention, a adopté plusieurs décisions, parmi lesquelles les « amendements sur les déchets
plastiques » qui visent à imposer des contrôles plus stricts sur les mouvements de déchets de matières
plastiques en plaçant des types supplémentaires de plastiques dans le champ d’application de la
procédure de contrôle de Bâle.

En conséquence, depuis le 1 er janvier 2021, l’exportation et l’importation d’une gamme plus large de
déchets plastiques serait soumise à la procédure d’information et de consentement préalables. Les
gouvernements des parties exportatrices devront fournir des documents aux gouvernements des pays de
transit et de destination concernant la trajectoire prévue pour ces déchets, et confirmer que les déchets
en question seront gérés d’une manière respectueuse de l’environnement. Le mouvement de ces produits
peut s’effectuer uniquement une fois que les pays d’importation et de transit auront donné leur
consentement

2- Convention de Bamako sur l’interdiction d’importer en Afrique des déchets


dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontalières et la gestion des déchets
dangereux produits en Afrique :

La Convention de Bamako est un traité international qui vise à protéger la santé humaine et
l’environnement en Afrique contre les dangers potentiels des déchets dangereux et radioactifs. Elle a été
adoptée le 30 janvier 1991 par une conférence des ministres de l’environnement de 51 Etats Africains
sous l’égide de l’Organisation de l’unité africaine et est entrée en vigueur le 22 avril 1998.
La convention interdit l’importation en Afrique de déchets dangereux et radioactifs en provenance de
Parties non contractantes. Elle soumet également les mouvements de déchets dangereux au sein du
continent africain à un système proche des procédures de la convention de Bâle, qui est une autre
convention internationale visant à réglementer les mouvements transfrontaliers de déchets dangereux.

• Obligation imposer par la convention :


En effet, les Etats parties s’engagent à respecter un certain nombre d’obligation :
✓ De faire te de ne pas importer/ exporter des déchets dangereux en provenance/ à destination
de certains pays ou endroits dument spécifiés et de ne pas les immerger ou évacuer dans les
fonds marins et leur sous-sol.
✓ Les Etats ont l’obligation de contrôler le volume de production des déchets et de promouvoir
des méthodes de production propres.
✓ Ils ont l’obligation de gérer les déchets dangereux de façon écologiquement rationnelle
✓ Et aussi l’obligation de limiter les mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et de
les soumettre à un système de notification préalable12 .
La Convention de Bamako encourage également la minimisation et le contrôle des mouvements
transfrontaliers de déchets dangereux au sein du continent africain. Elle interdit aussi le déversement ou
l’incinération de déchets dangereux dans l’océan et les eaux intérieures.
L’objectif principal de cette convention est donc de protéger la santé humaine et l’environnement en
Afrique contre les dangers potentiels des déchets dangereux et radioactifs, en réglementant leur
importation, leur mouvement et leur élimination sur le continent. La convention vise également à
encourager la coopération entre les pays africains pour gérer ces déchets de manière écologiquement
rationnelle. Donc seuls les déchets de plastique non dangereux facilement recyclable pourront désormais
être exportés vers des pays tiers pour recyclage.
La mise en œuvre de la plupart des obligations d’abstention demande une très grande vigilance des Etats
car les possibilités de fraude ne sont pas négligeables, il ne faut en effet pas oublier que le commerce
des déchets dangereux est source de revenus pour de nombreux opérations sur et à l’extérieur du
continents africain et que les plus indélicats d’entre eux ne manqueront certainement pas d’imagination
pour déjouer ces interdictions, exemple : par la production de faux certificats d’origine. Il doit donc
exister chez l’Etats parties une réelle volonté politique pour doter en moyens matériels et humaines
suffisants, les organes nationaux chargées par la convention de sa mise en œuvre13 .

12 Fatsah : la convention de Bamako, pg 883


13 Ibid. 12
B- LES ACCORDS REGIONAUX
1- Protocole « déchets dangereux » :

Le protocole relatif à la prévention de la pollution de la mer Méditerranée par les mouvements


transfrontalières de déchets dangereux et leur élimination a été adopté en 1996 en Izmir et est entré en
vigueur en 2008. (Complète la convention de Barcelone)

Le protocole a pour objectif général la protection de la santé humaine et de l’environnement marin contre
les effets néfastes des déchets dangereux. Ce protocole fait partie de la convention de Barcelone pour la
protection de la mer Méditerranée contre la pollution qui est un traité régional visant à réduire la
pollution dans la mer Méditerranée et à protéger et améliorer l’environnement marin dans cette région.

Les dispositions du protocole visent les principaux objectifs suivants : la réduction et, si possible,
l’élimination de la production de déchets dangereux faisant l’objet de mouvements transfrontalières, et
un système réglementaire s’appliquant aux cas où les mouvements transfrontaliers sont autorisés. Il
établit des règles pour le contrôle des mouvement transfrontaliers de déchets dangereux dans la région,
il prévoit des dispositions pour la notification préalable et le consentement écrit pour le transfert de
déchets dangereux, ainsi que des dispositions pour la gestion écologiquement ratio nnelle des déchets
dangereux. Ainsi, le protocole encourage la coopération entre les parties pour prévenir et combattre la
pollution due aux mouvements transfrontaliers de déchets dangereux, c’est le programme d’évaluation
et de maitrise de la pollution en Méditerranée qui aide les Parties contractantes à remplir les obligations
qui leur incombent en vertu du protocole « déchets dangereux ».

2- Accord en Europe :

Le règlement (CE) n° 1013/2006 du 14 juin 2006 concernant les transferts de déchets. Ce règlement met
en œuvre les dispositions de la convention de Bâle ainsi qu’un amendement à cette convention
(amendement portant interdiction) adopté en 1995 et « non encore entré en vigueur » qui interdit les
exportations de déchets dangereux vers les pays non-membres de l’OCDE. Le règlement (CE) n°
1013/2006 intègre également la décision C (2001)107/final de l’OCDE 14 .

Il établit des procédures pour le contrôle des transferts de déchets entre les États membres de l’Union
européenne, ainsi que pour les transferts de déchets entre les États membres et les pays tiers. Il prévoit
des dispositions pour la notification préalable et le consentement écrit pour les transferts de déchets
dangereux, ainsi que des dispositions pour les transferts de déchets non dangereux.

Le règlement intègre également la décision C (2001)107/final du Conseil de l’OCDE concernant la


révision de la décision C (92)39/final sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets destinés
à des opérations de valorisation. Cette décision établit des procédures pour le contrôle des mouvements
transfrontaliers de déchets destinés à des opérations de valorisation entre les pays membres de l’OCDE15 .

14 Ministère de la transition écologique et de la cohésion de tension : Transfert transfrontalière de déchets, 19


avril 2023
15 Ibid. 14
Donc, le règlement (CE) n° 1013/2006 vise à protéger l’environnement et la santé humaine en
réglementant les transferts de déchets au sein de l’Union européenne et entre l’Union européenne et les
pays tiers.
CONCLUSION :
Nous habitons une Terre dont nous n’avons pas suffisamment pris soin et aujourd’hui nous en
subissons les conséquences. Le déplacement de matières dangereuses d'un endroit à un autre peut être
une activité très dangereuse si des précautions et manipulations sécuritaires ne sont pas pratiquées 16 .
Mais toutes les méthodes de gestion de déchets ne sont pas parfaites, ni efficaces. Le recyclage paraît
très bénéfique mais présente aussi des inconvénients. La démarche est longue et en plus le coût de main-
d’œuvre est élevé. On peut ainsi dire que le but de ces méthodes est de prévenir les risques afin de
réduire les effets néfastes sur la santé humaine et l’environnement.

Les mouvements transfrontaliers de déchets sont souvent motivés par des raisons économiques ou
techniques, mais ils peuvent aussi entraîner des conséquences négatives pour les pays d’importation ou
de transit, qui ne disposent pas toujours des capacités ou des réglementations nécessaires pour assurer
une gestion écologiquement rationnelle des déchets. Pour faire face à ces défis, plusieurs instruments
juridiques internationaux ont été élaborés, à l’échelle mondiale ou régionale, pour encadrer et contrôler
les mouvements transfrontaliers de déchets. Ces instruments juridiques constituent des outils importants
pour assurer une gestion responsable et durable des déchets au niveau international. Toutefois, ils
doivent être complétés par des mesures nationales et locales, ainsi que par une sensibilisation et une
participation des acteurs publics et privés impliqués dans la production, le transport, le traitement et
l’élimination des déchets.

La convention de Bale constitue un modèle de référence, elle a entrainé dans son sillage la conclusion
d’autre accords surtout au niveau régional mais dont aucun n’est entré en vigueur. Lorsque qu’on parle
des déchets et leur mouvements transfrontaliers, on doit se questionne souvent sur l’effectivité des
procédures d’engagement de la responsabilité des Etats. Claude Impérial a fait une remarque que la mise
en jeu de la responsabilité est d’autant moins s’adaptée à la protection de la nature que « le non-respect
des traités sur l’environnement ne résulte pas en général d’une volonté délibérée de violation de leurs
obligations par les Etats Parties » 17 . Ceci dit, il faut une application plus stricte des textes juridiques
qu’on a cité un peu plus haut pour faire respecter l’environnement.

16 directive_sur_les_matieres_dangereuses_et_les_dechets_dangereux_version_5.1.pdf (uottawa.ca)
17 Cf. C. IMPERIALI, L’effectivité du droit international de l’environnement, p. 16
BIBLIOGRAPHIE

Bettati, M. (2012). Droit international de l’environnement (Le). Odile Jacob.

Articles et revues :

o Agroparistech. AgroParisTech. 2013

o Amal LEMSIOU : Mouvements transfrontaliers des déchets et des produits chimiques -


Ministère de la Transition énergétique et du Développement durable (s. d.).
o Beer-Gabel, J. (s. d.). La réglementation internationale applicable aux mouvements
transfrontières de déchets dangereux et leur élimination. © Éditions de la Sorbonne, 2000
Licence Open Edition Books.
o Brunot, A., & Thompson, C. I. La gestion des déchets d’activité de soins à risques infectieux

par les professionnels de santé libéraux : étude de pratiques. Santé Publique. 2010

o Commission canadienne de sûreté nucléaire. Qu’est-ce qu’un déchet radioactif ? Commission

Canadienne De Sûreté Nucléaire. 2021

o De L’environnement Ofev, O. F. (n.d.). Déchets toxiques et produits chimiques dangereux.

o Déchets dangereux. Ministères Écologie Énergie Territoires. 2022

o Économie circulaire, Déchets, Passer à l’action, Valorisation énergétique – Agence de la

transition écologique. (n.d.). Agence De La Transition Écologique.

o La convention de Barcelone et ses protocoles | UNEPMap. (s. d.)


o Les différents types de déchets - Économie d'énergie. Économie D'énergie. 2021

o Ouguergouz Fatsah. La convention de Bamako sur l'interdiction d'importer en Afrique des


déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontaliers et la question des déchets
dangereux produits en Afrique. In : Annuaire français de droit international, volume 38, 1992.
pp. 871-884 ;
o Quels sont les différents types de déchets liquides ? (n.d.). FranceEnvironnement.

o Risques chimiques. Stockage des produits chimiques - Risques - INRS. (n.d.).

o Valorizon. (2018, July 23). L’enfouissement des déchets ultimes | Valorizon. - Moins De

Déchets, Plus De Ressources.


Documents de travail :

o Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et


de leur élimination de 1989
o Convention de Bamako sur l’interdiction d’importer en Afrique des déchets dangereux et sur
le contrôle des mouvements transfrontaliers et la question des déchets dangereux produits en
Afrique de 1991
o Convention de Barcelone et ses protocoles de 1976

Webographie :

o https://agroparistech.fr/
o https://www.ecologie.gouv.fr/dechets-dangereux

o https://doi.org/10.3917/spub.106.0605
o http://www.nuclearsafety.gc.ca/fra/resources/infographics/waste/index.cfm

o Déchets toxiques et produits chimiques dangereux (admin.ch)


o https://expertises.ademe.fr/economie-circulaire/dechets/passer-a-laction/valorisation-
energetique
o ironnement/reduire-ses-dechets/types-de-dechets/
o https://www.franceenvironnement.com/question/quels-sont-les-differents-types-de-dechets-
liquides
o https://www.inrs.fr/risques/chimiques/stockage-produits-chimiques.html
o https://www.valorizon.com/nos-actions/lenfouissement-des-dechets-ultimes/

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