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THEME :
Les déchets et leurs mouvements transfrontalières
Préparé par :
o ANDRIANTOMPOINA Felaniony Maria
o HAJANIAINA Ramanampanahy Famenontsoa
Encadré par :
o Professeure GUENOUNI
LE PLAN :
INTRODUCTION
CONCLUSION
INTRODUCTION :
L’article 2, paragraphe 1 de la Convention Bale définit les « déchets » comme « des substances
ou objets qu’on élimine, qu’on a l’intention d’éliminer ou qu’on est tenu d’éliminer en vertu des
dispositions du droit national ». On peut distinguer deux catégories de déchets qui sont dangereux et
non dangereux. Notre étude se penche notamment sur leur mouvement transfrontière qui est défini
comme “tout mouvement de déchets dangereux ou d’autres déchets en provenance d’une zone relevant
de la compétence nationale d’un Etat et à destination d’une zone relevant de la compétence nationale
d’un autre Etat, ou en transit par cette zone, ou d’une zone ne relevant de la compétence nationale
d’aucun Etat, ou en transit par cette zone, pour autant que deux Etats au moins soient concernés par le
mouvement”1 . Vers l’année 1960, il y a eu l’augmentation significative de la production des biens de
consommation, en particulier, la production des plastiques. Ensuite, en 1970, les problèmes des
pollutions de déchets deviennent plus préoccupants à l’échelle mondiale. La conférence de Stockholm
en 1972 met l’accent sur la nécessité de gérer les déchets de manière plus durable. Les déchets toxiques
et les produits chimiques dangereux font partie des échanges commerciaux internationaux aussi entre
pays industrialisés et pays en développement. Depuis 1992, les États réglementent ces échanges afin de
diminuer les impacts néfastes sur la santé et l’environnement. Les trois conventions légiférant dans ce
domaine ont leur siège à Genève, qui est ainsi devenu un centre de compétences mondial en matière de
gestion des déchets et des produits chimiques dangereux 2 . A l’heure actuelle, les mouvements
transfrontières des déchets constituent à un défi complexe pour la réglementation et l’application du
droit de l’environnement à l’échelle internationale. Afin de répondre à la problématique posée, il serait
intéressant d’étudier en premier lieu la gestion des déchets (Partie I), ensuite en second lieu le cadre
juridique qui règlemente la gestion des déchets (Partie II).
Nombreux sont les déchets mais nous allons les classer selon sa dangerosité. Pour cela, nous allons
examiner les déchets dangereux (1) ensuite les déchets non dangereux (2)
1 Article 2, par 3, Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et
leur élimination
2 De L’environnement Ofev, O. F. (n.d.). Déchets toxiques et produits chimiques dangereux
3 Déchets dangereux. Ministères Écologie Énergie Territoires. 2022.
Les déchets chimiques liquides peuvent être classés en plusieurs catégories, notamment les déchets
organiques, les déchets aqueux, les déchets de pétrole, les déchets chimiques photographiques, les
composés liquides inorganiques hautement toxiques et les déchets pyrophoriques. Tels que les eaux
usées industrielles provenant des processus de fabrication et de production industriels, pouvant contenir
des substances chimiques4 .
• Les déchets dangereux solides :
Ils présentent des risques pour la santé ou l’environnement en raison de leur toxicité, inflammabilité,
corrosivité, réactivité ou infectiosité. Citons comme exemple les morceaux de verre brisé. Même dans
notre vie quotidienne, ils sont présents : les bouteilles de gaz vides qui ont été utilisées pour alimenter
des appareils ménagers (barbecues ou réchauds). Il y a aussi les déchets chimiques acérés comme les
aiguilles et les seringues usagées pouvant créer des infections graves.
• Déchets recyclables
Un déchet recyclable est un matériau que l’on peut techniquement recycler, c’est-à-dire, peut être
transformé en un objet réutilisable. Les déchets ménagers en font parties : les verres, les cartons, les
métaux, etc.
• Déchets ultimes :
Les déchets ultimes sont des déchets qui ont déjà été traités pour en extraire les éléments valorisables,
ou qui ne peuvent pas être valorisés de manière économiquement et techniquement viable. Bien qu’ils
ne puissent pas être valorisés, ils doivent tout de même être traités et sont généralement stockés dans
des Installations de Stockage pour Déchets Non Dangereux (ISDND)7 .
• Déchets inertes
Les déchets inertes sont des déchets qui ne subissent aucune transformation physique, chimique ou
biologique susceptible de nuire à l’environnement. Ils ne sont pas combustibles, ne sont pas
biodégradables, ne se dégradent pas et ne réagissent pas avec d’autres substances. Ils proviennent
principalement des secteurs de la construction et des travaux publics : les briques, les tuiles, les bétons...
• L’entreposage
C’est plutôt une étape temporaire dans la gestion des déchets dangereux, où les déchets sont stockés en
attendant d'être traités ou éliminés de manière appropriée.
• Le recyclage
Parmi les méthodes très connues, le recyclage est un processus de conversion des déchets en nouveaux
produits réutilisables et les réintroduire sur le marché. Pour pouvoir être recyclé, un matériau doit être
collecté, trié puis stocké en bon état dans un conteneur approprié.
• La régénération
C’est un processus qui permet de restaurer les propriétés d’un matériau usagé pour qu’il puisse être
réutilisé. Par exemple, les huiles usagées peuvent être régénérées pour être réutilisées comme lubrifiants.
• La valorisation énergétique
Elle consiste à récupérer et valoriser l’énergie produite lors du traitement des déchets par combustion
ou méthanisation 8 . Elle peut être directe ou indirecte :
La valorisation énergétique directe consiste à brûler les déchets dans une installation spécialement
conçue et gérée pour minimiser les impacts sur l’environnement et la santé.
La valorisation énergétique indirecte, en revanche, peut être effectuée plus tard, en particulier pour les
déchets industriels. Cela peut se faire en produisant un combustible solide de récupération, ou en
produisant du gaz ou du coke à partir de procédés de gazéification ou de pyrolyse.
• Le compostage
C’est une méthode qui permet de transformer les déchets organiques en un amendement pour le sol en
ajoutant des nutriments et en améliorant sa structure.
• L’incinération et la combustion
Elles sont souvent utilisées de manière interchangeable pour désigner le processus de brûler des déchets
pour produire de l'énergie. Cependant, l'incinération est un terme plus spécifique qui désigne la
combustion contrôlée de déchets dans des installations spécialement conçues à cet effet. La combustion,
8 Économie circulaire, Déchets, Passer à l’action, Valorisation énergétique – Agence de la transition écologique.
(n.d.). Agence De La Transition Écologique.
en revanche, est un terme plus général qui peut se référer à tout processus de brûlage, y compris
l'incinération.
La combustion des déchets est une méthode de traitement qui permet de valoriser les déchets en les
transformant en énergie. Elle s'inscrit dans la hiérarchie des traitements de déchets et peut être considérée
comme une forme de valorisation énergétique.
• Le déchiquetage et la stérilisation
Ce sont deux méthodes qui se succèdent. Le déchiquetage des déchets dangereux est une étape préalable
à la stérilisation qui permet de réduire la taille des déchets pour faciliter leur traitement ultérieur. Ensuite
la stérilisation combine broyage et stérilisation dans une même enceinte fermée et compacte sans
manipulation intermédiaire des déchets. La stérilisation se fait après le broyage, à haute température
(138°C) et sous haute pression (3.5 bars) respectant ainsi les exigences de la stérilisation hospitalière10 .
Les mouvements transfrontaliers des déchets sont régis au niveau international par des conventions
comme suit :
Cet accord a été adoptée le 22 mars 1989 et entrée en vigueur le 5 mai 1992, ainsi le Maroc l’a
ratifié en décembre 1995.
Cette convention établit des réglementations, pour le contrôle des mouvements transfrontaliers de
déchets dangereux, qui interdisent des mouvements de déchets dangereux entre les pays membres et non
membre de la convention, à moins que des disposition spécifiques ne soient respectées, elle établit aussi
une exigence de licences ou autorisations, de procédure de notification préalables qui oblige les Etats
concerné de notifier les autorités compétentes avant d’exporter, d’importer ou de transiter des déchets
dangereux. Ainsi les Etats doivent établir une liste de déchets dangereux soumis à des contrôles stricts.
Pour la mise en œuvre de ces réglementations, la convention met en place des mécanismes de contrôle
et de responsabilité des pays signataires et des parties concernées. La mise en œuvre d’un système de
contrôle pour le mouvement de déchets dangereux est importante pour s’assurer qu’ils sont gérés de
manière appropriée et sure ainsi chaque pays importateur a le droit d’accorder ou de refuser son
consentement préalable à l’importation des déchets dangereux, en se basant sur des informations
fournies par les pays exportateurs. En ce qui concerne la responsabilité, on a :
• La responsabilité des parties concernées : les parties concernées, y compris les entreprises et
les opérateurs de déchets, doivent respecter les réglementations de la convention et veiller à ce
que les déchets dangereux soient gérée conformément aux meilleures pratiques
environnementales.
En mai 2019, la Conférence des Parties (COP) à la Convention de Bâle, qui est l’organe décisionnel de
la Convention, a adopté plusieurs décisions, parmi lesquelles les « amendements sur les déchets
plastiques » qui visent à imposer des contrôles plus stricts sur les mouvements de déchets de matières
plastiques en plaçant des types supplémentaires de plastiques dans le champ d’application de la
procédure de contrôle de Bâle.
En conséquence, depuis le 1 er janvier 2021, l’exportation et l’importation d’une gamme plus large de
déchets plastiques serait soumise à la procédure d’information et de consentement préalables. Les
gouvernements des parties exportatrices devront fournir des documents aux gouvernements des pays de
transit et de destination concernant la trajectoire prévue pour ces déchets, et confirmer que les déchets
en question seront gérés d’une manière respectueuse de l’environnement. Le mouvement de ces produits
peut s’effectuer uniquement une fois que les pays d’importation et de transit auront donné leur
consentement
La Convention de Bamako est un traité international qui vise à protéger la santé humaine et
l’environnement en Afrique contre les dangers potentiels des déchets dangereux et radioactifs. Elle a été
adoptée le 30 janvier 1991 par une conférence des ministres de l’environnement de 51 Etats Africains
sous l’égide de l’Organisation de l’unité africaine et est entrée en vigueur le 22 avril 1998.
La convention interdit l’importation en Afrique de déchets dangereux et radioactifs en provenance de
Parties non contractantes. Elle soumet également les mouvements de déchets dangereux au sein du
continent africain à un système proche des procédures de la convention de Bâle, qui est une autre
convention internationale visant à réglementer les mouvements transfrontaliers de déchets dangereux.
Le protocole a pour objectif général la protection de la santé humaine et de l’environnement marin contre
les effets néfastes des déchets dangereux. Ce protocole fait partie de la convention de Barcelone pour la
protection de la mer Méditerranée contre la pollution qui est un traité régional visant à réduire la
pollution dans la mer Méditerranée et à protéger et améliorer l’environnement marin dans cette région.
Les dispositions du protocole visent les principaux objectifs suivants : la réduction et, si possible,
l’élimination de la production de déchets dangereux faisant l’objet de mouvements transfrontalières, et
un système réglementaire s’appliquant aux cas où les mouvements transfrontaliers sont autorisés. Il
établit des règles pour le contrôle des mouvement transfrontaliers de déchets dangereux dans la région,
il prévoit des dispositions pour la notification préalable et le consentement écrit pour le transfert de
déchets dangereux, ainsi que des dispositions pour la gestion écologiquement ratio nnelle des déchets
dangereux. Ainsi, le protocole encourage la coopération entre les parties pour prévenir et combattre la
pollution due aux mouvements transfrontaliers de déchets dangereux, c’est le programme d’évaluation
et de maitrise de la pollution en Méditerranée qui aide les Parties contractantes à remplir les obligations
qui leur incombent en vertu du protocole « déchets dangereux ».
2- Accord en Europe :
Le règlement (CE) n° 1013/2006 du 14 juin 2006 concernant les transferts de déchets. Ce règlement met
en œuvre les dispositions de la convention de Bâle ainsi qu’un amendement à cette convention
(amendement portant interdiction) adopté en 1995 et « non encore entré en vigueur » qui interdit les
exportations de déchets dangereux vers les pays non-membres de l’OCDE. Le règlement (CE) n°
1013/2006 intègre également la décision C (2001)107/final de l’OCDE 14 .
Il établit des procédures pour le contrôle des transferts de déchets entre les États membres de l’Union
européenne, ainsi que pour les transferts de déchets entre les États membres et les pays tiers. Il prévoit
des dispositions pour la notification préalable et le consentement écrit pour les transferts de déchets
dangereux, ainsi que des dispositions pour les transferts de déchets non dangereux.
Les mouvements transfrontaliers de déchets sont souvent motivés par des raisons économiques ou
techniques, mais ils peuvent aussi entraîner des conséquences négatives pour les pays d’importation ou
de transit, qui ne disposent pas toujours des capacités ou des réglementations nécessaires pour assurer
une gestion écologiquement rationnelle des déchets. Pour faire face à ces défis, plusieurs instruments
juridiques internationaux ont été élaborés, à l’échelle mondiale ou régionale, pour encadrer et contrôler
les mouvements transfrontaliers de déchets. Ces instruments juridiques constituent des outils importants
pour assurer une gestion responsable et durable des déchets au niveau international. Toutefois, ils
doivent être complétés par des mesures nationales et locales, ainsi que par une sensibilisation et une
participation des acteurs publics et privés impliqués dans la production, le transport, le traitement et
l’élimination des déchets.
La convention de Bale constitue un modèle de référence, elle a entrainé dans son sillage la conclusion
d’autre accords surtout au niveau régional mais dont aucun n’est entré en vigueur. Lorsque qu’on parle
des déchets et leur mouvements transfrontaliers, on doit se questionne souvent sur l’effectivité des
procédures d’engagement de la responsabilité des Etats. Claude Impérial a fait une remarque que la mise
en jeu de la responsabilité est d’autant moins s’adaptée à la protection de la nature que « le non-respect
des traités sur l’environnement ne résulte pas en général d’une volonté délibérée de violation de leurs
obligations par les Etats Parties » 17 . Ceci dit, il faut une application plus stricte des textes juridiques
qu’on a cité un peu plus haut pour faire respecter l’environnement.
16 directive_sur_les_matieres_dangereuses_et_les_dechets_dangereux_version_5.1.pdf (uottawa.ca)
17 Cf. C. IMPERIALI, L’effectivité du droit international de l’environnement, p. 16
BIBLIOGRAPHIE
Articles et revues :
par les professionnels de santé libéraux : étude de pratiques. Santé Publique. 2010
o Valorizon. (2018, July 23). L’enfouissement des déchets ultimes | Valorizon. - Moins De
Webographie :
o https://agroparistech.fr/
o https://www.ecologie.gouv.fr/dechets-dangereux
o https://doi.org/10.3917/spub.106.0605
o http://www.nuclearsafety.gc.ca/fra/resources/infographics/waste/index.cfm