Vous êtes sur la page 1sur 7

EXERCICE 1 : MONOGRAPHIE

« Analyse de la situation actuelle de la gestion des déchets solides


municipaux dans une ville Africaine »

CAS DE LA VILLE DE DOUALA

Pollutions et Risques Environnementaux : Pour une Gestion Durable des


Déchets Solides municipaux de la ville de Douala.

La ville de Douala de part sa situation géographique et économique est un endroit de


prédilection pour résidant et touriste, mais il est confronté à des enjeux majeurs liés à la gestion
des déchets solides résultants de sa population de plus en plus galopante. La Ville compte de
nos jours environ 2,8 millions d’habitants et doit faire face à de problèmes majeurs en matière
d’assainissement. Le Boom démographique dû à l’exode rural, au développement urbain et à la
natalité non contrôlée est à l’origine des problèmes d’évacuation des déchets qui entrainent à
l’échelle urbaine des pathologies de toutes sortes.
La ville fait face à de nombreux problèmes mais essaye tout de même d’y remédier notamment
à travers une règlementation et un mode de gestion applicables par les différents acteurs en
jeux, c’est ainsi que la communauté urbaine de Douala lance de nombreux programmes
d’hygiène et de salubrité en rapport avec son plan d’action de salubrité.

1) Cadre Juridique et Institutionnel

Au Cameroun, la loi n° 74/23 du 05 décembre 1974 à son article 71 confère aux municipalités
des compétentes en matière de collecte de transport et de traitement des ordures ménagères.
En réalité, l’identification des déchets suppose une bonne connaissance des différentes
catégories des déchets. Sous un autre angle, la maitrise des principes de gestion des déchets par
les acteurs sociaux témoigne de la particularité de cette notion du déchet. La classification des
déchets et l’existence des principes de développement durable relatifs à la gestion des déchets
sont régies au niveau national par la loi n°96/12 du 5 Août 1996 portant loi-cadre relative à la
gestion de l’environnement au Cameroun.
La mise en place du cadre réglementaire sur l'environnement au Cameroun se poursuit avec la
publication, le 09 octobre 2012, du décret fixant les conditions de tri, de collecte, de stockage,
de transport, de récupération, de recyclage, de traitement et d'élimination finale des déchets.
Les dispositions de ce décret s'appliquent aux déchets ménagers, hospitaliers, agricoles,

01 novembre 2018 1
industriels, commerciaux et artisanaux. Les déchets radioactifs, les épaves maritimes, les
effluents gazeux étant exclus du champ d'application du décret.
La compétence de la collecte et du stockage des déchets ménagers revient aux collectivités
locales. Ces dernières doivent élaborer un plan communal ou intercommunal qui définit les
opérations de tri, de pré-collecte, de collecte, de transport, de mise en décharge, de traitement,
de valorisation et d'élimination finale. Ce plan doit tenir compte des orientations de la stratégie
nationale de gestion des déchets.
La collecte, les transports et le stockage des déchets industriels (toxiques et/ou dangereux) est
réservée aux personnes physiques ou morales agréées par l'administration et disposant en outre
d'un permis environnemental délivré par celle-ci. Le décret réglemente en outre les mouvements
transfrontières des déchets, la gestion des décharges contrôlées et des installations de traitement,
de valorisation, d'incinération, de stockage et d'élimination. Les opérateurs intervenant dans le
domaine de la gestion des déchets disposent de 18 mois à compter de la signature de ce décret
pour s'y conformer.
Il est à noter que ce décret est un texte d'application de la loi cadre relative à la gestion de
l'environnement de 1996 cité plus haut.
Les acteurs non gouvernementaux, ONG, GIC, PME, Associations interviennent aussi à
certains maillons des programmes d’assainissement élaborés par la commune ou alors peuvent
lancer un programme global de gestion des déchets solides en partenariat avec les collectivités
locales.

2) Production et Caractéristiques des déchets (Données Statistiques)

D’après l’exécutif communal, les déchets de la ville de Douala sont passés de 1200 tonnes par
jour à 2000 tonnes par jour. Soit une hausse de déchets de 800 tonnes en 2017. Une hausse de
déchets qui s’observe par la forte accumulation des ordures dans les bacs à ordure, sur la
chaussée, sur le trottoir et même au milieu de certaines rues dans la ville de Douala.

Images 1 : Dépôts d’ordures dans la ville de Douala (2015), Photo Tchuikoua

01 novembre 2018 2
Le taux de déchets produits par la ville varie également en fonction du climat et de la période
de l’année. Les ordures ménagères produites par la ville sont très diversifiées de par son
développement urbain mais aussi l’ensemble des commodités et du niveau de service qu’a accès
l’ensemble de la population. Ainsi on peut constater : les papiers cartons, les métaux, la matière
organique, le Caoutchouc, les gravats, les tissus, les verres, les plastiques en grande quantité….
Font partis de l’ensemble des déchets solides de la population.

3) L’Organisation du service

La ville de Douala a été la première à concéder, en 1969, la gestion de ses déchets solides
municipaux à une entreprise privée suite au constat d’échec de la gestion en régie municipale.

➢ Pré Collecte et Collecte


Au niveau de la collecte, nous avons des organismes qui sont actifs dans ce domaine et quelques
particuliers aussi qui ne couvrent pas l’étendue de la ville et ses environs car leurs politiques de
collectes ne sont pas efficaces, faute de moyen financier. Les stratégies se résument aux points
suivants :
✓ Initier un partenariat avec la société HYSACAM en vue de l’exploitation de ces
décharges d’ordures ménagers ;
✓ Acheter les déchets plastiques auprès des entreprises de productions des emballages
plastique tel que : ICRAFON, POLYPLAST, NOVA PLAST…
✓ Initier un partenariat avec les clubs nature et vie de la ville de Douala et de des
environs en vue de la collecte des déchets au sein des établissements scolaire et
universitaire ;
✓ Procéder à l’organisation de la collecte auprès des sites déjà identifié tel que ;
Ndogbong, cour d’eau COMBI, Cours d’eau cité des palmiers.

Images 2 : Collecte des déchets ménagers Hysacam (2017), camerounnet/infos

01 novembre 2018 3
➢ Transport et Point de Regroupement

Le transport des déchets ménagers s’effectue principalement par les engins que dispose la
société Hysacam en charge en grande majorité de la gestion de la ville.
Cette société dispose de tous les types et catégories d’engins nécessaire pour une gestion
efficace de la ville.
Elle se charge également du regroupement à petite échelle puis à grande échelle des déchets
collectés.

Images 3 : Camion de Collecte, Hysacam (2017), camerounnet/infos

➢ Traitement et valorisation des déchets

Actuellement, tous les déchets ménagers collectés au Cameroun sont envoyés dans des centres
d’enfouissement. La seule industrie de recyclage existante porte sur des produits comme le fer,
les bouteilles, qui sont récupérés par des “chiffonniers” en amont de la collecte. Les métaux
sont revendus à des industries principalement chinoises et indiennes.
La généralisation du recyclage se heurte à la composition des déchets, très faiblement
valorisables, à l’exception des matières biodégradables (60 % du volume), qui pourraient être
transformées en amendement organique. Mais la concurrence des engrais chimiques est
aujourd’hui trop présente. Seules une taxation et une limitation de leur usage, accompagnées
d’une large sensibilisation sur leurs effets néfastes pour les sols permettraient l’essor de la filière
compost.
La valorisation industrielle des autres matériaux serait difficilement rentable. Cependant,
l’évolution des coûts des matières premières tend à rendre le tri de plus en plus intéressant
économiquement.

01 novembre 2018 4
Images 4 : Cycle de traitements des déchets solides, Wikipédia

4) Le Financement du Système

Jusqu’au milieu des années 80, le service de gestion des déchets ménagers a été exclusivement
le fait des municipalités ou de l’Etat sous forme de régie municipale ou d’entreprise publique.
Les difficultés des finances publiques conjuguées à la vague de privatisation des années 80 en
Afrique subsaharienne ont contribué à favoriser l’ouverture de ce service au secteur privé. Or
cette intervention du secteur privé a posé et aujourd’hui encore de nombreuses interrogations
tant sur le financement que l’organisation du service.
Plusieurs types de configurations sont apparus pour favoriser l’ouverture au privé du
financement du service. Ces catégories sont établies selon les sources de financement
(publiques et/ou privées) et du type d’opérateurs (publiques et/ou privées) : Dans le premier
type de configuration, les autorités publiques conservent un mode de financement publique via
la fiscalité, tout en organisant l’intervention d’opérateurs privés.
La deuxième configuration combine un mode de financement public (fiscalité et/ou redevances
auprès des ménages) et l’intervention d’opérateurs privés et publics.
Hysacam est la principale société privée de traitement des déchets ménagers au Cameroun. Elle
est signataire de contrats de gestion avec 14 villes camerounaises donc la ville de Douala.
Les entreprises Cameroun Alert System Sarl, Buil PaBusCo, et le groupement Genelcam Sarl
& Ets New Génération ont remporté un appel d’offre de la communauté urbaine de Douala
(CUD), relatif à des prestations de services d’hygiène et de salubrité dans la capitale
économique camerounaise suite à un surplus des tâches à effectuer par l’entreprise Hysacam
signaler à la fin de l’année 2017.

Selon les termes des contrats qui les engagent, elles se chargeront précisément de la pré-collecte
des déchets, c’est-à-dire, du ramassage des ordures ménagères dans les quartiers à accès

01 novembre 2018 5
difficiles. Le montant de la transaction est annoncé à 1,4 milliard de FCFA, pour une période
de 14 mois.

Le financement du secteur est régi par les décrets n° 77/220 du 01 er juillet 1997 et n° 20/017
du 15 janvier 1980 relatifs aux différents montants des taxes à allouer par maillon
d’intervention.

Quant’ aux financements internationaux, ils entrent dans le cadre des relations bilatérales, des
coopérations ou des aides internationaux.

01 novembre 2018 6
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Abdullah bayi bayi (2012), « Le Droit des déchets au Cameroun » ; Edition EDilivre, pp20.

Sotamenou Joël, « Le compostage : Une Alternative soutenable de gestion publique des


déchets solides au Cameroun », Mémoire de thèse en Sciences Economiques, Université de
Yaoundé I ; 364 pages.
Tchuikoua, L.B (2004). « Problématique de la production et de la collecte des ordures
ménagères dans un quartier de Douala : Le cas de Bépanda (Département du Wouri.
Province du littoral) Cameroun », Université de Douala ; Mémoire de maîtrise de
géographie ; 139 pages

Tchuikoua, L.B (2015). « Gestion des déchets solides ménagers à Douala : Acteurs
pratiques urbaines et risques environnemento-sanitaires », Edition Harmattan, Paris, 189
pages.

Liens et Sites Internet

Wikipédia

http://CUD Douala/
http://Camerounnet/Infos

01 novembre 2018 7

Vous aimerez peut-être aussi