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Gestion des risques urbains dans un perspective de

développement durable- cas de la ville nouvelle Ali


Mendjli, wilaya de Constantine-
Ines Thazir

To cite this version:


Ines Thazir. Gestion des risques urbains dans un perspective de développement durable- cas de la
ville nouvelle Ali Mendjli, wilaya de Constantine-. Les 4ème RIDAAD, École Nationale des Travaux
Publics de l’État [ENTPE] et École nationale supérieure de l’architecture de Lyon (ENSAL), Jan
2017, Vaulx-en-Velin, France. �hal-01684154�

HAL Id: hal-01684154


https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01684154
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4ème Rencontres Interdisciplinaires de l’Architecture et de l’Aménagement
Durables

Le25 Janvier 2017

Axe 4 : Impact des activités humaines et gestion des risques

TITRE : « GESTION DES RISQUES URBAINS DANS UNE PERSPECTIVE DE


DEVELOPPEMENT DURABLE »
-Cas de la Ville Nouvelle Ali MENDJLI, Wilaya de Constantine-

Inès THAZIR
Doctorante en urbanisme à l’Université Constantine 3
Laboratoire : « L’Architecture de l’Urbanisme. Technique, Espace et Société AUTES »
E-mail :thazir-ines@hotmail.com
Tél : 00 213 560 21 19 87
&
Dr. Zehioua Bernia HECHAM
Architecte-Urbaniste, Maître de conférences « A » au département d’Architecture.
Laboratoire : « L’Architecture de l’Urbanisme. Technique, Espace et Société AUTES »
E-mail : hechambern@gmail.com
Tél : 00 213 776 64 11 80
Université Constantine 3- Faculté d’architecture et d’urbanisme – Constantine-Algérie-

Résumé
"Nous n'héritons pas la Terre de nos ancêtres, mais l'empruntons à nos enfants." Antoine
de Saint Exupéry1
Compte tenu de l’accroissement des populations urbaines, notamment dans les régions
moins développées, il est nécessaire de s’interroger sur les différents facteurs de risques qui
participent à cette amplification des dégâts en ville. Ces facteurs, imbriqués, peuvent être de
nature structurelle et conjoncturelle, matérielle et immatérielle, organisationnelle comme
culturelle.
Certains risques physiques ou sociaux sont repérables, comme la perte des équilibres
socio-environnementaux, la perte des savoir-faire constructifs, le développement chaotique
des urbanisations.
Entre fragilités matérielles ponctuelles (bâtiments, industries, infrastructures) et
vulnérabilités systémiques, c’est tout un panel d’indicateurs – seuils, risques acceptés,
acceptables, tolérables, risques relatifs, absolus – qui demande à être analysé dans ces espaces
urbains, pour pouvoir être anticipés par des mesures préventives, de gestion de crise et
d’alerte. Depuis que l’homme regroupe son habitat et ses activités, il s’est soumis au risque
sous toutes ses formes, principalement le risque en matière d’aménagement et d’urbanisme
généré par le non-respect des normes et des réglementations.

Antoine de Saint Exupéry : Ecrivain, poète et aviateur français.


1
La ville nouvelle Ali Mendjeli (300000 habts, occupée depuis 2002 par des habitants
venus des bidonvilles avoisinants), située à 14kmde Constantine (capitale de l’Est algérien)
est à un tournant de son histoire, à un moment de son évolution, elle se prête à être un lieu
d’expérimentation, mais les solutions qu’elle a apportées ont drainé de nouvelles crise
difficiles à gérer : des risques urbains. Qu’est ce qui est à l’origine des risques urbains ?
La croissance démographique et urbaine abusive, qui s’est traduite sur ce territoire par
une urbanisation rapide et poussée au dépend d’une recherche qualitative est un des facteurs
d’exposition de cette population aux risques multiples.
C’est avéré que l’enjeu doit prendre en considération les éléments présents sur la portion de
territoire qui est approchée. Ce sont les faits sociaux présents qui sont « encourageants »
du risque urbain (en présence bien sûr d’un aléa).
La méthode utilisée est l’enquête sur terrain, les techniques sont le questionnaire et
l’entrevue, la visée est explicative et compréhensive.
L’objectif est de comprendre le comment et le pourquoi de ce phénomène afin
d’apporter des pistes de réflexion pour un développement durable mixant habitat et
cadre de vie.
Mots clés : risques urbains, Constantine, ville nouvelle, développement durable.

Introduction
En concentrant plus de la moitié de la population mondiale, depuis 2008, les villes
poursuivent une croissance qui, faute d’être maitrisée, peut engendrer des dysfonctionnements
et des crises majeures aussi bien sociales qu’environnementales. L’entassement et le passage à
une civilisation industrielle urbaine ont donné naissance à de nouvelles formes de
catastrophes et de risques, en particulier technologiques.
Aux fléaux naturels climatiques, tempêtes, orages, vagues de froid, canicules etc., ou
géophysiques, les séismes et les mouvements de terrain, ou encore les inondations, s’ajoutent
des explosions, des incendies, des catastrophes technologiques mais aussi les troubles urbains.
De l’attentat du 11 Septembre au passage de Katrina (ouragan) à la Nouvelle-Orléans
en passant par la catastrophe d’AZF à Toulouse, l’histoire récente est émaillée de catastrophes
dont les proportions sont impressionnantes par l’ampleur des dégâts, des coûts socio-
économiques engendrés mais aussi par l’intensité des impacts sur la conscience collective.
D’une certaine façon, elles accroissent le sentiment d’insécurité des citadins en
donnant peut-être naissance à une nouvelle peur collective. Ce sentiment repose en partie sur
le fait que ces catastrophes d’un nouveau genre répondent à une logique mondialisée.
Par risque, on entend rupture soudaine avec la situation habituelle, remettant en cause
les pratiques quotidiennes de gestion de la ville et les références des principaux acteurs,
exposant brusquement ses habitants à un danger, principe d’une crise systémique. Les risques
urbains, qui dépendent de la capacité de réponse des sociétés, se matérialisent de façon brutale
et rapide.
Que leur cause soit associée à un risque naturel (séisme, inondation, canicule…), à un
risque technologique (accident industriel, panne d’un système technique…) ou à un acte de
malveillance (incluant le terrorisme), ou tout simplement à un risque systémique urbain, elles
mettent en péril cette continuité de fonctionnement.
Il existe de manière indéniable une augmentation de ces risques urbains, qu’elles
soient liées à des risques majeurs induits par des aléas exceptionnels (canicule de 2003) ou à
des effets de dominos induits par la complexité même de la ville et de ses imbrications de
réseaux d’acteurs.

~2~
C’est suite à une catastrophe, qu’on réfléchit à la possibilité qu’il y avait de saisir,
cerner, prévenir et éviter le risque urbain. D’un côté, se retrouver dans un lieu où celui-ci va
jouer le rôle d’un support de l’espace résidentiel, de l’espace d’activités, de détente et de
production est une façon d’inviter le risque urbain.
Dans un espace comme la nouvelle ville Ali Mendjeli à Constantine, où plusieurs
concepteurs, entrepreneurs et dirigeants territoriaux ont mêlé leurs savoirs et très souvent
leurs maladresses, la population diversifiée se retrouve face à une accumulation des
inexpériences, à des défauts et à des usages de l’incivilité qui ont fait « prospérer » ces
risques.
Le cas de la nouvelle ville Ali Mendjeli n’est pas isolé, bien des exemples ont été
vécus en Algérie et qui auraient pu être évités s’ils étaient scientifiquement étudiés au
préalable (cas de l’inondation à Bab El Oued 2003, le séisme à Boumerdes…2002).
Les risques urbains qu’encoure la ville nouvelle d’Ali Mendjeli et particulièrement au
niveau de l’ilot 72, unité de voisinage 9 sont nombreux. Quels sont ces risques et
comment pourrait-on agir afin de les prévenir et arriver à les éradiquer ?
Avant d’apporter une réponse à ces problèmes, l’observation du site s’avère incontournable.
Au premier regard, la planification elle-même de l’unité de voisinage et de l’ilot 72 laisse
beaucoup d’interrogations. Nous citerons en exemple :
-les espaces publics délaissés et mal-exploités
-l’absence d’éclairage adéquat
-l’absence d’hygiène et l’absence d’entretien permanent
-la défiguration des façades
Pour ce faire, cette communication va faire appel à la fois aux études –archives
consultées, aux interviews et récits des acteurs et des habitants rencontrés lors de nos visites
de terrain, aux photographies prises à la même occasion.
Traitant à la fois des espaces publics, de l’espace résidentiel dans sa totalité, du paysage offert
au quotidien et des constructions en tant que bâtiments, nous devons approcher notre ilot dans
son apparition, son évolution, son vécu au fur et à mesure et son état actuel.

1. Risques et vulnérabilité : notions et concepts


Souvent, les descriptions des catastrophes utilisent abondamment des termes comme : aléa,
catastrophe, risque, vulnérabilité, etc., sans discernement des sens et nuances, et encore
moins, des liens établis entre ces termes. Ces concepts « Risque », « Aléa » et «
Vulnérabilité», expriment les types de relation existant entre les éléments déclenchant des
phénomènes, leurs processus et mécanismes, ainsi que les conséquences qui en découlent.
Ainsi, Elise BECK (2006)2a adopté dans ses travaux la définition proposée par l’IRMA3et qui
considère que :
« Le risque est le résultat d’une combinaison entre un aléa et des éléments vulnérables».
Dans cette même optique, AZZAG-BEREZOWSKA et KHEDDOUCI4confirment que le
risque n’existe qu’en cas d’une conjugaison de l’aléa et de la vulnérabilité des enjeux en
présence.

2
BECK. E(2006), «Approche multirisques en milieu urbain: le cas des risques sismiques et
technologiques dans l’agglomération de Mulhouse », thèse de Doctorat, Université Louis pasteur,
Strasbourg, p12.
3
IRMA Institut des Risques Majeurs sis en France
4
AZZAG-BEREZOWSKA. E, KHEDDOUCI. N (Février 2006), « les risques : ce qu’il y a lieu de
savoir », in vie des villes, n°4, pp.38-41.
~3~
Figure 1 : Triptyque du risque. Source : www.prim.net

Le schéma ci-dessus (Figure 1) Illustre cette relation synergique entre les différentes
composantes du triptyque du risque, souvent représentée sous forme d’une équation
symbolique : Risque = aléa x enjeu

Selon Robert D’ERCOLE (1996)5 :« la notion de risque, comme celle de vulnérabilité,


prend en compte l’estimation quantitative de la probabilité d’un effet négatif sur une cible
exposée à une contrainte ».
Ainsi, si l’on s’intéresse à l’aléa « érosion » ou « inondation », il n’y aura de risque pour
l’homme que si des installations humaines (voies de communication, habitation, industrie)
sont menacées.
De la même manière, si un aléa « éboulement » menace la station d’une espèce végétale
endémique, il y aura risque pour cette espèce.
L’aléa « pollution de l’eau » par une substance toxique n’aura pas le même impact pour tous
les organismes aquatiques selon qu’ils sont fixés ou mobiles, ils n’auront pas la même
vulnérabilité à l’aléa et en particulier, ne seront pas soumis à la même probabilité
d’exposition.
Pour sa part André Dauphiné (2001)6, confirme que : « le risque comporte également une
composante culturelle et sociale, car le même risque n’est pas perçu de la même manière par
des sociétés différentes ».
Une inondation dans un pays occidental est vécue comme un risque inacceptable alors qu’elle
n’a que peu d’ampleur par rapport aux inondations survenant sur le continent asiatique.
La définition du risque a évolué de « danger éventuel plus ou moins prévisible »à «
éventualité d’un événement ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et
pouvant causer la perte d’un objet ou tout autre dommage ».
La première définition fait apparaitre deux notions le « Danger » et sa « Probabilité »,
revêtant un caractère aléatoire bien marqué ; c'est-à-dire éventualité et probabilité d’un danger
(Chaline et Dubois-Maury, 1994)7.
Dans la seconde définition, les termes « Partie » et « Dommage » accentuent le caractère
juridique du risque. Les parties responsables du risque ne sont pas exclues, mais ne sont
désignées. Le caractère destructif et négatif du risque (pertes, dommages) est aussi relevé.
Quant à Haroun TAZIEFF8, il définit le risque comme suit :

5
D’ERCOLE. R (1996), «Vulnérabilité aux risques naturels en milieu urbain : effets, facteurs et
réponses sociales », Acte de colloque international : Croissance Urbaine et Risques Naturels dans les
Pays en Développement, Clermont-Ferrand France, Cahier des Sciences Humaines, pp. 407-422.
6
Dauphiné A. (2001), « Risques et catastrophes : observer - spatialiser –comprendre - gérer »,
Armand Colin, Paris, 288p
7
Chaline. C, Dubois Maury. J (1994), « La ville et ses dangers. Prévention et gestion des risques
naturels, sociaux et technologiques », ED Masson, Collection pratique de la Géographie, Paris, 247p
~4~
« … C’est la menace sur l’Homme et son environnement direct, sur ses installations, la
menace dont la gravité est telle que la société se trouve absolument dépassée par l’immensité
du désastre ».
« Le Risque est le résultat de la combinaison d’un aléa et d’éléments vulnérables »
(BECK, 2006)9.
Les deux définitions relèvent l’ampleur démesurée de la menace et ses conséquences sur
l’environnement physique et sur la société.
1.1. Les risques urbains
Il n'existe pas de risque qu'on peut appeler comme exclusivement urbain. Ce qui offre la
particularité de l'aire urbaine est la présence active du facteur anthropique qui par ses
activités, par la densité de ses constructions etc… accroît la vulnérabilité de certains facteurs,
y compris la population. En conséquence, le passage du stade d'aléa à celui de risque se
réalise plus rapidement en matière de temps et espace.
Une autre particularité est le caractère pluri- et interdisciplinaire du type génétique des risques
à cause du fait que dans la plupart des cas les risques, soi-disant naturels, ont aussi des causes
anthropiques.
Dans la littérature de spécialité le risque urbain est défini d'une manière très simple, comme le
risque lié au territoire de la ville. Donc, le risque naturel urbain est le risque de l’unité
géographique dans laquelle est située la ville. Le risque spécifique à la ville (le risque urbain)
est lié principalement au développement urbain.

1.1.1. Catégories de risques urbains

Types de risques urbains Définition


Il peut s’agir de menaces de ruines ou de
risques plus diffus tels que les risques
d’amiante, les feux de bâtiments, de rejets
toxiques, de sols pollués, etc.
Actuellement, les villes se reconstruisent sur
elles-mêmes plus qu’elles ne s’étendent. Les
problèmes d’aménagement sont
Les risques bâtimentaires essentiellement posés par les terrains les
moins chers – en particulier les friches
urbaines (classiquement résultant d’usines
laissées à l’abandon). Leur conversion est
coûteuse : démolition, dépollution,
redécoupage des ilots, création
d’équipements, etc. De tels terrains, qu’ils
soient à l’abandon ou en cours de
réhabilitation, présentent des menaces pour
les parcelles avoisinantes.
L’exploitation de réseaux techniques (Eau,
électricité, gaz) en milieu urbain pose
plusieurs problèmes de sécurité liés au
Les risques de réseaux confinement, aux interactions avec
l’environnement et les populations, à la
prévention, etc.

8
Haroun TAZIEFF ingénieur agronome, géologue, ingénieur des mines, volcanologue et écrivain
9
BECK. E (2006), op. cit, p13
~5~
Les risques induits peuvent être directement
dus à des défauts de conception et
d’implantation, ou à des défaillances dans la
maintenance et l’exploitation.
Par ailleurs, l’indisponibilité provisoire d’un
réseau (d’énergie, de transport ou de
communication) est susceptible de paralyser
les parties du territoire dont le
fonctionnement est tributaire de ce réseau.
Les dommages en chaine provoqués par ces
perturbations sont souvent de même ordre de
grandeur que les dommages occasionnés
directement par l’action physique du
phénomène.
Les risques de société Les problèmes liés aux sociétés urbaines
modernes sont hélas nombreux. Les
débordements dont divisés en 5 catégories :
-atteintes aux biens ;
-violences et atteintes aux personnes ;
-atteintes à la paix publiques (destructions,
incendies…),
-infractions à la législation ;
-actes de délinquances.
La délinquance regroupe l’ensemble de ces
actes. Elle se distingue des autres risques
précédemment abordés par son caractère
intentionnel. L’insécurité engendrée dans les
villes se définit au travers de 4 niveaux :
-la représentation : « représenter »
l’insécurité est le moyen d’en faire une
préoccupation ;
-la perception liée à l’environnement
quotidien de l’individu : la pression,
l’exposition et la vulnérabilité au phénomène
jaugent la délinquance telle qu’elle est
ressentie par les populations;
-la victimation déclarée : elle est mesurée par
des enquêtes et permet de mieux cerner la
délinquance ;
-l’enregistrement par les institutions
officielles : elle aboutit à la réalisation de
statistiques
Tableau 1 : Types de risques urbains
.
1.1.2. Les enjeux et les dommages des risques urbains
Comme nous l’avons constaté précédemment, les entités exposées aux risques urbains sont
essentiellement :
-les êtres humains
-l’écosystème, l’environnement
-les richesses économiques, les infrastructures

~6~
La question de « ce qu’on peut perdre » est nécessairement centrale dans le risque, si ce n’est
dans l’approche scientifique, tout sûr dans le sens commun. Si on n’a rien à perdre, il n’y a
pas de risque. On peut en toute simplicité dire que le risque c’est la possibilité de perdre ce à
quoi on accorde de l’importance.
Selon Matthieu Saint-Michel10, les enjeux peuvent être classés en 3 catégories :
Enjeux Définition
Les particuliers les personnes résidant et travaillant dans la
zone inondable sont affectées directement
par la montée des eaux. Sont aussi concernés
les biens mobiliers et immobiliers (maison,
mobilier, denrées, véhicules...)
Les activités pour les entreprises ou le domaine agricole,
les enjeux se concentrent sur le matériel, les
stocks, les pertes d'exploitation et les
difficultés financières associées
Le secteur public établissements publics (éducation, soin...) et
infrastructures (patrimoine, routes...).les
réseaux : eau, électricité,
télécommunications, déchets, routes,
transports en commun, éclairage public
Tableau 2 : Enjeux des risques

Les dommages dus à une catastrophe peuvent être résumés comme suit :
-les dégâts matériels du foncier, des biens immobiliers et des équipements collectifs ;
-les dommages et préjudices subis par la population, exprimés en coût immédiat (soins,
hébergement et ravitaillement des sinistrés, pertes du travail) et en coût durable (décès,
invalidité, chômage, relogement) ;
-l’endommagement indirect lié à la baisse ou à la cessation d’activités économiques dans le
cas d’une destruction partielle (coût de la remise en état) ou totale (coût de remplacement) ;
-les dégradations subies par le patrimoine culturel, écologique (terres cultivables, sols, eaux,
faune, flore), voire esthétique (paysages).

1.1.3. La gestion des risques urbains :


La gestion des risques urbains est très complexe en ce sens qu’elle implique un très grand
nombre d’acteurs à plusieurs niveaux d’étude :

Gestion des risques Stratégie


thématiquement les risques de la circulation sont assurés par les services de la voirie
et de la sécurité tandis que les risques naturels sont pris par les
services de l’Etat et le plus souvent à une échelle plus petite que le
territoire urbain
géographiquement les manifestations du risque se font à des échelles très différentes :
risques collectifs/individuels, risques diffus/individus rassemblés,
dangers linéaire/ponctuels, etc
les responsabilités et compétences sont « dispersées » par
emboitement des échelles de saisie et de gestion des phénomènes
redoutés.

10
Saint-Michel. M (2008), « Analyse des enjeux et de la vulnérabilité au risque d'inondation du fleuve
Charente », Ed ENGEES, Paris, p39.
~7~
En particulier, la sécurité en milieu urbain est une priorité
gouvernementale. Claude Collin, directeur général de la sécurité de
la ville de Marseille, précise à ce titre : « la gestion des risques
urbains concerne fondamentalement les libertés publiques. Chaque
citoyen a en effet le droit de vivre le plus possible à l’abri des aléas
créés par l’homme et le milieu naturel ».
Une gestion rationnelle et efficace du risque urbain dépend de
dispositifs d'information, de paramètres déterminant l'acceptabilité,
de l'anticipation des réactions des populations et de la connaissance
des moyens disponibles (financiers et techniques) (Renda-Tanali I.,
Rubin C., 2006). De là, découlent des actions techniques mais aussi
politiques, qui visent :
administrativement - à prévenir de manière active et passive l'aléa (le diminuer,
l'empêcher) ;
- à réduire l'exposition et les impacts du risque ;
- à gérer la catastrophe en identifiant les signes avant-coureurs et en
mettant en place un système d'alerte caractérisant les "conditions
critiques".
Concrètement, trois démarches sont impératives :
1-Etablir des mesures organisationnelles, des plans opératoires post-
catastrophe, des garanties concernant les ressources disponibles
(financières, d'approvisionnement,…) ;
2-Développer des procédures d'alerte incluant des plans d'évacuation
et de minimisation des dommages matériels (système de prévisions
signalant les conditions critiques) ;
3-Informer sur l'existence des risques et les prendre en compte dans
les documents d'urbanisme et de planification
Tableau 3 : Stratégie de gestion des risques

1.2. La ville durable : une réponse aux risques urbains


Avec une forte densité de population aujourd’hui installée dans des territoires urbanisés, la
ville est un espace construit où se manifeste une grande diversité de vulnérabilités urbaines :
densité du tissu urbain, pôle d’attractivité, concurrence économique des territoires,
dilution des solidarités collectives, inégalités sociales, renouvellement de l’habitat,
organisation des réseaux de transports, gestion du patrimoine, quartiers exclus,
nuisances sonores, pollution de l’air, etc.
Le milieu urbain induit des risques : d’une part, inhérents à son intégration dans un réseau
territorial complexe lui-même exposé, et d’autre part, résultants de dangers de son
organisation sociale, économique et politique.
Nombreux sont alors les points sur lesquels la politique de la ville et celle du développement
durable rencontrent la question de la gestion des risques environnementaux, sanitaires,
sociaux ou industriels. La maitrise du développement urbain devient alors un enjeu essentiel,
tant pour les politiques de la ville que celles d’urbanisme.
A l’arrière-plan de ces démarches il s’agit de comprendre comment une ville s’engage dans
une démarche préventive de développement durable pour pallier et anticiper les vulnérabilités
urbaine.
Des enjeux communs pour la prévention des risques :
Une ville exposée aux risques ne peut être durable. Le milieu urbain exacerbe les risques
appréhendés par des situations où se croisent un aléa et des enjeux à caractères humains,
environnementaux et économiques. Les risques urbains se juxtaposent aussi dans l’espace au

~8~
niveau des risques territorialisés inscrits dans un espaces géographique précis (risques
d’inondation, incendie etc), des risques de réseau affectant un nombre indéfini d’acteurs
(risques aérien, informatique etc), mais aussi des risques diffus sans espace d’impact
circonscrit (risque d’épidémie, pollution de l’air etc.).
Ces risques se manifestent dans la ville sous la forme de vulnérabilités, caractérisées par la
prédisposition à subir une catastrophe due la destruction de biens matériels, de pertes
humaines et/ou la dégradation des écosystèmes. Ces vulnérabilités urbaines nécessitent la
prise en compte de cinq dimensions : populations vulnérables, territoires fragiles ou
dangereux, activités à risque, services essentiels et périodes critiques.
La vulnérabilité urbaine est ici perçue comme facteur de danger face auquel l’action publique
se mobilise, pour l’appréhender aujourd’hui en lien avec un développement durable urbain qui
prend en compte les facteurs de risques environnementaux (préservation des ressources,
prévention des risques), des risques économiques (efficacité et dynamique de croissance),
et les facteurs éthiques ou sociaux (ségrégation, équité).
C’est à partir du constat de dégradation de l’environnement et du lien social que la question
urbaine a commencé à s’intéresser à celle du développement durable. L’écologie urbaine,
développée à partir des travaux de Wolman (1965)11et Stoddart (1968)12, a proposé une
première réponse en appliquant à la ville les notions d’écosystème ou d’empreinte écologique
pour maitriser les vulnérabilités environnementales de la ville.
Cette approche visait à évaluer les ressources environnementales et les superficies utilisées
par la ville de manière directe ou indirecte. Les politiques d’aménagement ont ainsi longtemps
pensé la ville en matière de services urbains (eau et déchets), propreté, nuisances ou espaces
verts. La ville était alors évaluée sur la base du projet de « ville écologique qui se distingue
par des degrés d’intégration des préoccupations relatives à l’environnement (pris au sens
d’écologie) dans la prise de décision, qu’elle soit le fait du secteur public ou privé » (OCDE,
1996)13.

Tableau 5 : Etapes clés : la ville dans le développement durable


Source : Ernst I. (2002). Cultures urbaines et développement durable, ministère de
l’Aménagement du territoire et de l’Environnement

Même si la conception de la ville écologique a eu le mérite de prendre en compte la


dimension environnementale dans la construction et l’organisation de l’espace urbain, elle
reste toutefois partielle en ignorant les vulnérabilités sociales et culturelles. La ville a donc
11
Wolman A. (1965). The metabolism of city, American scientific.
12
Stoddart W. (1968).Cultural ecology, McMillan Co, New York.
13
OCDE (1996). Politiques novatrices pour un développement urbain durable, Paris
~9~
évolué dans sa perception et son rapport au développement durable. C’est au cours des
conférences internationales que le concept de « ville durable » a peu à peu supplanté celui de
ville écologique, même si dans les faits, les pratiques de développement durable urbain
restent encore embryonnaires.

1.3. Vers une voie de conciliation : ville durable et risques urbains


La conception de la ville en matière d’urbanisme obéit à plusieurs approches (tableau), qui
autorisent à des degrés divers l’émergence du développement durable et la maitrise des
vulnérabilités urbaines. La charte d’Athènes (1933), inspirée des travaux de Le Corbusier14,
adopte une vision plutôt hygiéniste et fonctionnelle de la ville où les trois éléments privilégiés
de l’environnement urbain (le soleil, le vent et l’espace vert) sont considérés comme des «
matériaux de l’habitat ».
Le développement durable est alors peu susceptible d’apparaitre avec ce mode d’organisation
de la ville. La vision de charte d’Athènes a pourtant été dans son application sur le terrain une
source exacerbée de vulnérabilités urbaines. En revanche dans un contexte
multidimensionnel, la charte d’Aalborg (1994) témoigne d’un changement d’approche
favorable à l’intégration du développement durable et la gestion préventive des risques
dans la ville.
La mixité résidentielle et fonctionnelle est prônée. La place du patrimoine est reconnue. Les
transports sont aussi adaptés par l'organisation de modes de circulation fluide et alternatifs. La
charte d’Aalborg appelle aussi à une construction partenariale et participative de la ville.
L’approche d’une ville responsable et soutenable, défendue par la charte d’Aalborg, a permis
de préciser des objectifs de promotion du développement urbain dans le respect du
développement durable et dans la prévention des vulnérabilités. Le développement durable est
devenu un cadre législatif pour l’espace urbain.
1.4.La recherche d’un corps de doctrine de la ville durable
La ville durable repose dur la conciliation de principes multidimensionnels avec une
temporalité et un questionnement particuliers, qui peuvent être appréhendés à regard de
différentes approches disciplinaires (Ernst, 2002)15 où chaque risque est pris isolément et
analysé par des spécialistes :
-Par l’urbaniste : quelle gestion de la ville ? La ville durable est perçue comme un système
pluriculturel reconnaissant des valeurs universalistes basées sur l’identité des citoyens et
mobilisant une culture de projets des acteurs publics ;
-Par le géographe : quelle durabilité pour l’espace urbain ? La ville durable s’inscrit dans son
milieu écologique et culturel nécessitant une politique du territoire démocratique et
responsable ;
-Par l’architecte : quelles formes urbaines soutenables ? La ville durable affiche un visage
morphologique compact, avec de typologies d’habitat intermédiaire et un espace public
partagé nécessitant un urbanisme soucieux de mixité et d’usages au quotidien.

-Par le politiste : quelle organisation de l’action publique ? La ville durable est fondée sur
une gouvernance servant de support au développement durable et incluant des modes de
démocratie participative.

14
Le Corbusier (1947). La charte d’Athènes, Editions de Minuit, Paris.
15
Ernst I. (2002). Cultures urbaines et développement durable, ministère de l’Aménagement du
territoire et de l’Environnement, 215 p.
~ 10 ~
Tableau 2:Principes caractéristiques d’une ville durable
Source : Emelianoff (1998) Le prisme urbain : réalités incidentes et pages blanches pour un
développement urbain. Techniques, territoires et sociétés, n°35.

Les exigences de prévention durable des risques urbains:


Les indicateurs de développement durable urbain représentés ci-après dans le tableau
permettent, d’une part de quantifier une information souvent disparate, et d’autre part, de
mettre en lumière des phénomènes complexes. Ces indicateurs de durabilité et
d’environnement urbain ont l’intérêt de :
-maitriser les vulnérabilités urbaines (indicateur de prévention) ;
-quantifier les impacts des activités urbaine sur l’environnement et d’évaluer les pressions
sociales (indicateurs de pression) ;
-mesurer la situation d’un territoire (indicateurs d’état) ;
-juger l’efficacité de l’action et du suivi des acteurs publics (indicateurs de réponses) .
Ces critères de développement durable urbain conjuguent :
-des exigences écologiques : provenant de l’éco-gestion de l’eau et des déchets, du respect de
la qualité de l’aire et de la réduction des émissions, de l’utilisation de matériaux renouvelables
et recyclables ;
-des exigences économiques : favorisant la mixité fonctionnelle emploi-logement, le soutien
du développement local, l’intégration des petits commerces et des petites et moyennes
entreprises (PME) ;
-des exigences sociales : visant la solidarité, la création de pôles sociaux-culturels, l’entretien
de la sécurité et la santé.
Les indicateurs du développement durable en ville peuvent avoir des usages différents :
comme outils d’aide à la décision (constater, comprendre, agir et gérer), ou comme
instruments de communication (évaluer et communiquer) sur l’émergence des impératifs
durables dans la ville.
Modalités de déploiement du développement durable et de la maitrise des risques dans
la ville :
De nombreuses villes et territoires entrent progressivement dans une démarche de
développement durable en adoptant un Agenda 21. Ces agendas locaux correspondent à
des projets de territoires (à un terme de 10 à 15ans) avec une gestion plus économe, plus
équitable et plus intégrée au territoire. Ces projets relèvent d’une approche patrimoniale
(importance du patrimoine naturel et culturel, politique de réhabilitation et embellissement
des villes), d’une approche sociale (équité et intégrité), d’une approche économique
(Conciliation des mécanismes de marché et gestion économique de la ville) ainsi que d’une
approche participative (mobilisation des habitants et évolution de la gouvernance).
Les agendas 21 Locaux appliquent les principes de la charte d’Aalborg, qui intègre les
dimensions écologiques sociales et environnementales pour conduire le développement d’un

~ 11 ~
territoire : « Nous villes, comprenons que le concept de développement durable nous conduit à
fonder notre niveau de vie sur le capital que constitue la nature. Nous nous efforçons de
construire une justice sociale, des économies durables et un environnement viable. La justice
sociale s’appuie nécessairement sur une économie durable et sur l’équité, qui reposent à leur
tour sur un environnement viable ».
A une échelle plus fine, On parle d’éco-quartiers. Ces derniers permettent d’engager une
expérimentation d’intégration du développement durable au niveau de l’unité de base du tissu
urbain. Les éco-quartiers reposent sur :
-des performances adaptées à l’environnement : objectifs énergétiques, (réduction des besoins
en énergies fossiles et orientation vers les énergies propres renouvelables), gestion de l’eau et
des déchets, organisation des transports ;
-une gouvernance participative ;
-des qualités architecturales et urbaine : repenser l’habitat dans les sens de l’éco-
aménagement, l’éco-construction, l’éco-rénovation, le bâti haute qualité environnementale
(HQE) ;
-des capacités de développement économique et d’intégration sociale : concevoir un quartier
cohérent, assurer la viabilité de long terme.
Ces projets d’éco-quartiers témoignent d’une volonté de développer la ville ou des morceaux
de ville véritablement durables. Il s’agit d’inciter des projets quantitatifs et qualitatifs
d’innovation architecturale, sociale et énergétique au maillon urbain… avant d’élargir à
l’échelle de la ville.

2. La gestion des risques en Algérie à travers le cas de la nouvelle ville « Ali Mendjeli »
L’Algérie, à l’instar de nombreux pays, est concernée par les risques inhérents aux
aléas environnementaux .Lorsque nous savons en effet, que la concentration de sa population
se situe sur la frange la plus vulnérable, nous comprenons davantage pourquoi elle réunit
toutes les caractéristiques d'un pays à risques.
Ces aléas peuvent présenter une menace grave pour les zones habitées concentrées en
grande partie aux alentours d’importantes zones industrielles et pétrochimiques, telles qu'à
Alger, Skikda, Arzew, Béjaia ou Hassi Messaoud. Ces risques potentiels futurs, sans doute
encore à l'état de latence, mais qui peuvent un jour ou l’autre, surgir.

2.1. La nouvelle ville « Ali Mendjeli » à Constantine et méthode d’approche

Dans ce travail, la nouvelle ville « Ali Mendjeli » sera présentée entant qu’entité
urbaine en vue de mettre la lumière sur ses enjeux humains, matériels, économique et
environnementaux.
Pour les professionnels, la connaissance du risque passe d’abord par l’évaluation du
degré de vulnérabilité des enjeux en place. Dès lors, nous devons admettre que le « risque
zéro » n’existe pas, puisque les enjeux dans les tissus urbains sont non seulement
omniprésents, mais aussi extrêmement importants. De ce fait, l’étude de ces enjeux entant que
composante principale du risque urbain, comporte plusieurs échelles d’analyse selon la
particularité de chaque type d’enjeux (populations, enjeux matériels ou environnementaux).
Ainsi nous allons mettre en exergue les divers aspects de ces derniers : spatiaux-
temporels, quantitatifs ou qualitatifs. Notre approche consiste à une observation participante
sur place : voir, observer, identifier, noter les différents éléments constituant les risques.
L’enquête sur le terrain nous a permis après l’observation non seulement de connaitre le lieu
mais aussi de vivre pendant plusieurs jours dans cet espace et guetter ce qui arrive. Toutefois,
une présentation générale de la ville et particulière de l’unité de voisinage nous paraissent

~ 12 ~
indispensable voir incontournable afin de mieux cerner les spécificités de tous les enjeux qui
la composent.

La nouvelle ville se situe sur le plateau Ain el Bey au sud de la ville de Constantine, à
environ 13km du centre-ville, sur l’axe routier reliant les agglomérations: el Khroub et Ain
Smara et latéralement à la RN 03 reliant Constantine à Batna. Elle est constituée de 20 unités
de voisinage.

Carte n°1: Situation de la nouvelle ville « Ali Mendjeli » par Rapport à la ville de
Constantine
Source : Direction de l’urbanisme et de la construction (DUC) – Constantine

2.1.1. Aperçu sur l’unité de voisinage n°09


L’UV (unité de voisinage) 09 (sur un total de 20 UV) fait partie des POS n°1 et n°3qui sont
situé au Sud-Est de la ville nouvelle « ALI MENDJELI » et qui s’étendent sur une superficie
de 140 ha et 540ha.
L’UV 09 fait partie du quartier III de la ville nouvelle, avec une surface foncière de 78 ha,
15552 habitants et 2120 logements. Cette UV est située à l’Ouest du boulevard principal, et
regroupe un ensemble d’équipement dont : 2 écoles primaires et 1 complexe sportif.

Carte n°2 : Situation de l’unité de voisinage n°09 par rapport à la nouvelle ville « Ali
Mendjeli » Source : Bureau d’étude « URBACO » – Constantine

Situation de l’ilot par rapport à l’UV 09:


L’ilot étudié se situe au Sud-Ouest de l’UV 09, Limité par :
-les ilots 67 et 68 au Nord ;

~ 13 ~
-l’ilot 71 à l’Est.
-l’ilot 66 à l’Ouest ;
-l’ilot 74 au Sud

Carte n°3 : Situation de l’ilot étudié par rapport à l’UV 09


Source : Enseignants du master II opérationnel + traitement personnel

- Etat de fait:
-Superficie : 6 Ha
-Nombre de logements : 424logts (288 promotionnels, 146 sociaux)
-Nombre d’habitants : 2120 hbts
-Equipements : néant

Carte n°4 : Etat de fait de l’ilot n°72


Source : Bureau d’études ‘’NACERI’’ + traitement personnel

3. Résultats : Identification des risques dans l’aire d’étude

3.1. Les risques bâtimentaires :


Le site peut présenter des risques bâtimentaires, tels que : les incendies, des risques de
chantier (travaux en cours), des risques d’effondrements (infiltrations des eaux dans les
bâtiments…) ;

~ 14 ~
-3.2. Les risques de réseaux :
-Le site est bordé par 4 routes primaires avec une concentration de flux, et présente donc un
risque d’insécurité surtout qu’il n’est pas clôturé ;
-Interaction des différents réseaux techniques (eau, électricité, gaz) avec la population et
l’environnement ;
-Présence d’un poste transformateur à proximité des habitations ;
-Une concentration de flux mettant en danger la vie des habitants.

-3.3. Les risques de déplacement :


-Incompatibilité entre les espaces réservés aux piétons et à l’automobile, ce qui présente un
risque d’insécurité pour les habitants.
-Risques accidentels, à cause des routes défoncées.

-3.4. Les risques environnementaux :


-Insalubrité : mauvaise gestion des déchets, source de pollution du site ;
-L’inexistence d’espaces verts et de détente agréables et nécessaires à la vie quotidienne ;
-Concentration de mauvaises odeurs provenant d’égouts éventrés ou encore des avaloirs
laissés ouverts à l’abandon.

~ 15 ~
-3.5. Les risques sociaux :
-Inexistence des aires de jeux destinés à la population enfantine, ce qui la pousse à créer ces
propres jeux et donc à être en danger ;
-L’absence de mixité sociale, ce qui engendre la ségrégation social, les conflits sociaux et un
cadre de vie désagréable aux habitants.

-3.6. Les risques de sécurité :

L’implantation des luminaires s’est


faite :
-Sur le trottoir ;
-Sur la chaussée (en bordure ou sur
l’axe de la chaussée)
-Près des bâtiments

-Ambiance diurne-

Mais cela reste insuffisant, la grande


majorité des quartiers restent dans
l’obscurité la nuit ainsi que les espaces
de stationnement ce qui représente une
menace pour la sécurité des habitants
et de leurs biens

-Ambiance nocturne-

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(Source des photos : Auteur)
Synthèse :

Carte n°12 : Carte synthèse des risques sur l’ilot 72


Source : Bureau d’études ‘’NACERI’’ + traitement personnel
La carte ci-dessus résume les risques identifiés et illustrés dans le texte et les photos
précédents.

4. DISCUSSIONS

L’intégration du développement durable dans la ville aux politiques territoriales de gestion


des risques conduit à prévenir et maitriser les vulnérabilités urbaines. Une logique de
convergence des compétences en gestion des risques et en développement durable permet
ainsi d’entreprendre des programme globaux et transversaux pour que les politiques
publiques maintiennent l’intégrité environnementale, accroissent l’efficacité économique
et préservent l’équité sociale.

L’essor urbain, jamais égalé au cours de l’histoire par sa manifestation et par la taille
que prennent certaines villes, est-il générateur de crises nouvelles, par leur ampleur et leur
originalité, ou bien faut-il croire que l’irruption de nouveaux risques prend des proportions
catastrophiques dans ce contexte urbain ?
L’objectif de ce travail était de tenter de répondre à cette question et de pointer des
formes de signaux concomitants de nouveaux dangers mais aussi de nouvelles solutions.
S’inscrivant dans une optique générale, la prise en considération de la dimension temporelle
des risques urbains que nos villes encourent, s’avère indispensable, voir incontournable, pour
l’évaluation objective de la vulnérabilité urbaine face à ce type de risques dont les impacts et
les effets sont dévastateurs à long terme.
Il importe donc en amont, dans le cadre de l’analyse du risque urbain, de préciser
clairement les présupposés et de déterminer les incertitudes des estimations et des prédictions.
En aval, des recherches approfondies s’imposent et demandent à être développées pour
exprimer spatialement ces incertitudes.
Dès lors, notre contribution qui s’inscrit dans cadre méthodologique pourrait
constituer une base de réflexion destinée aux différents acteurs de la ville et un moyen
efficace pour l’aide à la décision prévisionnelle et non réactionnelle, en vue de réduire la
vulnérabilité de nos villes face aux risques urbains.

~ 17 ~
-Recommandations pour leur gestion :

Conclusion
En guise de conclusion, il convient de souligner que le cas des villes Algériennes
demeure un terrain vierge et constitue un territoire propice à la démonstration, puisque

~ 18 ~
l’évaluation de la vulnérabilité ou même sa prise en considération à n’importe quelle échelle
territoriale ou urbaine, est actuellement insuffisante pour ne pas dire quasi inexistante.
Ce nouveau concept est considéré comme une question totalement accessoire .Cela
s’est fait sentir au cours de notre recherche et en particulier lors de la modélisation de l’aléa et
des enjeux étudiés, le fossé creusé par l’absence d’informations a constitué un handicap pour
doter ce travail d’un caractère pratique et opératoire fiable.
Au terme de cette recherche, et compte tenu des impératifs signalés, il nous semble
que l’approche que nous avons proposé pour étoffer cette thématique, quoique incomplète
reste une alternative qui amorce un travail de recherche de longue haleine sur un thème
méconnu jusqu’à lors et qui mérite qu’on s’y attarde. Aussi quelques pistes de recherches
ultérieures sont envisageables.

Références bibliographiques :
IRMA Institut des Risques Majeurs sis en France.
BECK. E(2006), « Approche multirisques en milieu urbain : le cas des risques sismiques
et technologiques dans l’agglomération de Mulhouse », thèse de Doctorat, Université Louis
pasteur, Strasbourg ,p12.
AZZAG-BEREZOWSKA. E, KHEDDOUCI. N (Février 2006), « les risques : ce qu’il y
a lieu de savoir », in vie des villes, n°4, pp.38-41.
D’ERCOLE. R (1996),«Vulnérabilité aux risques naturels en milieu urbain : effets,
facteurs et réponses sociales », Acte de colloque international : Croissance Urbaine et Risques
Naturels dans les Pays en Développement, Clermont-Ferrand France, Cahier des Sciences
Humaines, p. 407-422.
Dauphiné A. (2001), « Risques et catastrophes : observer - spatialiser – comprendre -
gérer », Armand Colin, Paris, 288p.
Dictionnaire : Le Petit Robert, Edition de 1996
Chaline . C, Dubois Maury. J (1994), « La ville et ses dangers. Prévention et gestion des
risques naturels, sociaux et technologiques,ED Masson, Collection pratique de la Géographie
,Paris, 247p.
RAHOUI .H(2001), «La Dimension écologique dans l’espace urbain algérien, actes du
colloque international : Perspectives de l’enseignement de l’architecture, EPAU, Alger, Avril
2001, pp. 505- 511.
GUEZO. B, VERRHIEST. G (23 avril 2006), «Réduire la vulnérabilité urbaine aux
risques majeurs », in Technicités, Paris, n°108, pp.3-5.
Merlin. P, Choay. F(1988),« Dictionnaire de L’urbanisme et de l’aménagement » ,Paris,
Ed PUF1988-2ème édition 2009,p 256.
Veyret. Y, Meschinet de Richemond .N (2004), « Des types de risques », in : Veyret Y.
(dir.), Les risques, Paris, SEDES, collection Dossiers des images économiques du monde, pp.
47-59
AZZAG-BEREZOWSKA. E, KHEDDOUCI. N (Février 2006), « les risques : ce qu’il y
a lieu de savoir », in vie des villes, n°4, pp.38-41.
Callon M., Lascoumes P., Barthe Y., 2001. Agir dans un monde incertain. Éditions du
Seuil.
Dubois-Maury J., Chaline C. (2002), Les risques urbains, collection U, Armand Colin,
Paris.
DUBOIS-MAURY Jocelyne, CHALINE Claude, Les risque urbains, Armand Colin,
Paris, 2002
Mancebo. F. et Lauren. A. La ville sous influence : Gestion des risques et des
catastrophes : des représentations à l’action. p. 4.
Veyret Y (dir), 2003. Les risques. Paris, Sedes, 255 p

~ 19 ~
Marc Savaria, Vulnérabilité urbaine et développement durable, Mai 2005 (fichier
PDF)
Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, Schéma
National d’Aménagement du Territoire « SNAT 2025 », Tome 1, février 2007,157p
http://www.notre-planete.info/geographie/risques_naturels/seismes/
Dr.Amireche Hamza, Risques Lies Aux Glissements de Terrain et Effets Induitsdans le
Tell Oriental Algérien, université Mentouri de Constantine, faculté science de la terre, 2008.
Dossier Départemental des Risques Majeurs - Préfecture du Loiret – Janvier2006
Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, SchémaNational
d’Aménagement du Territoire « SNAT 2025 », Tome 2, février 2007,328p.

ANNEXES :
La réglementation algérienne concernant l’environnement et les risques :
Les lois :
_ Loi n° 86-03 du 5 février 1983 relative à la protection de l’environnement.
_ Loi n° 01-10 du 11 RabieEthani 1422 correspondant au 3 juillet 2001 portant loi
minière.
_ Loi n° 03-10 du 19 Joumada El Oula 1424 correspondant au 19 juillet 2003 relative
à la protection dans le cadre du développement durable.
_ Loi n°04-20 du 13 Dhou El Kaada 1425 correspondant au 25 décembre 2004 relative
à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du
développement durable.
_ Loi n° 05-07 du 19 Rabie El Aouel 1426 correspondant au 28 avril 2005 relatives
aux hydrocarbures.
- Les décrets :
_ Décret n° 76-34 du 20 février 1976 relatif aux établissements dangereux, insalubres
et incommodes.
_ Décret n°85-59 du 23 mars 1985 portant statut type des travailleurs des institutions
et administrations publiques.
_ Décret n° 85-231 du 25 août 1985 fixant les modalités et les conditions
d’organisation et de mise en oeuvre des interventions et secours en cas de catastrophes.
_ Décret n° 85-232 du 25 août 1985 relatif à la prévention des risques de catastrophes.
_ Décret 88-149 du 26 juillet 1988 définissant la réglementation applicable aux
installations classées et fixant leur nomenclature.
_ Décret exécutif n° 90-78 du 27 février 1990 relatif aux études d’impact sur
l’environnement.
_ Décret exécutif n°98-339 du 13 Rajab 1419 correspondant au 3 novembre 1998
définissant la réglementation applicable aux installations classées et fixant leur nomenclature.
_ Décret exécutif n°99-253 du 28Rajab 1420 correspondant au 07 novembre 1999
portant composition organisation et fonctionnement de la commission de surveillance et de
contrôle des installations classées.
_ Décret exécutif 06-198 du 4 JoumadaEl Oula correspondant au 31 mai 2006 définissant la
réglementation applicable aux établissements classés pour la protection de l’environnement.

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