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Manifeste sur l'architecture dite « durable » et de la question du « milieu »

Article · February 2020

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Khaled Athamena
École Polytechnique d'architecture et d'urbanisme (EPAU)
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Journée d’étude sur l'œuvre de Fernand Pouillon en Algérie, Ecole polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme
d’Alger. 22 février 2020

Manifeste sur l’architecture dite « durable » et


la question du « milieu »
Khaled ATHAMENA
Architecte, maître de conférences

A Large Picture, a Vast Environment !


Prise sur 360°, avec la fonction « virtual shot », d’une photo panoramique du paysage urbain de la ville de Séoul (Corée du Sud).
Publicité pour le smartphone Samsung Galaxy S6 Family (2016), © Samsung society

Mots clés : Architecture durable, crise écologique, écoquartiers, milieu, culture, matérialité,
Fernand Pouillon

Les dangers encourus par la terre et ses habitants dus au changement climatique et au
réchauffement planétaire rendent indispensable et urgent une remise en cause de notre
façon d’habiter notre planète. Elle passe entre autres par le déploiement d’une
architecture qui réconcilie environnement et développement, tradition et modernité.

Pour répondre à l’urgence, une génération de bâtiments et d’ensembles urbains, connus


sous l’appellation de «bâtiments durables ou écologiques » et/ou « écoquartiers ou
quartiers durables » s’est présentée comme l’alternative palpable d’une « modernité »
jugée abusive et trop énergivore. Une réponse qui nous renvoie vers nos utopies d’antan
« où des cités jardins hantaient la ville industrielle 1».

Réponse boiteuse

Au sein de ces nouveaux espaces, les architectes ont favorisé l’émergence d’une nouvelle
façon de concevoir, construire, faire évoluer et gérer le bâtiment et son esthétique en
faisant appel à des matériaux à faible impact environnemental, à l’intégration de la

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Stéphane Gruet, Une « Architecture Durable » : Les “200 colonnes“ de Fernand Pouillon», texte pour l’Exposition de
photos produite par Faire-Ville, 2018

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Journée d’étude sur l'œuvre de Fernand Pouillon en Algérie, Ecole polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme
d’Alger. 22 février 2020

végétation sur les façades et les toitures, à la récupération des eaux pluviales, à la
production des énergies renouvelables et, enfin, à la modélisation de toutes les données
pour une gestion optimale des apports énergétiques.

Cette vision « positiviste2 » de l’architecture dite « durable » et, par ailleurs, de la crise
environnementale a fait, en réalité, naître des bâtiments « machines », des objets aliénés
résultant d’une fusion hybride entre une technologie dite « verte » et une « nature »
restreinte à jouer un rôle supplétif de décoration. Un constat alarmant qui nous amène à
s'interroger sur les fondements même de ce nouveau langage architectural.

Une architecture « durable » ne devrait-elle pas être autre chose que ce défilé de bâtiments
ornés par de la « quincaillerie verte » ? Ce nouveau récit de la « transition énergétique »
n’est-il pas en train de conditionner la réflexion architecturale et la pousser en second plan
dans le processus de recherche conceptuel ? Ce « paramétrisme environnemental
généralisé » pourrait-il suffire à lui seul à produire une forme et une esthétique
architecturale dite « durable » ?

L’écologie positive

Pour l’architecte Lucien Kroll, ces nouvelles opérations, telles que les écoquartiers de
Bedzed en Angleterre ou de Vauban en Allemagne (Fig.1), résument exclusivement la
dimension « mécanique » de la durabilité où la perception de l’environnement est réduite
à des paramètres empiriques, des phénomènes physiques, microscopiques et/ou
astronomiques, intérêt qui reflète un cheminement de l’architecture dans une direction
opposée à l’intuition.

Figure 1. Deux écoquartiers, références de la durabilité. A gauche : Le quartier Bedzed en Angleterre. A droite : Le quartier
Vauban en Allemagne.

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Le positivisme est un courant philosophique né au XIX e siècle qui rejette les méthodes non expérimentales pour la
description de la réalité, telles que l'introspection et l'intuition.

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Journée d’étude sur l'œuvre de Fernand Pouillon en Algérie, Ecole polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme
d’Alger. 22 février 2020

Pour compléter une conception dite « durable », L. Kroll, propose de la contextualiser à


travers le concept de « l’écologie positive ». Selon lui, l’écologie positive est « fluide et
complexe. Elle parie sur des processus. Elle est d’abord le respect du contexte. Plus, elle a
envie de vivre les relations de cause à effet, de solidarité avec tout ce qui existe : elle ré-
enchante le milieu3 ».

Le milieu, un espace-temps infini

Aujourd’hui, la question de savoir ce que recouvre « l’environnement » ou le « milieu »,


surgit de toutes parts. Pour Augustin Berque4 le milieu, au premier sens, est matériel, un
« emplacement physique » dont la caractérisation obéit à des facteurs mesurables tels que :
le coût du terrain, ses dimensions, sa déclivité, son voisinage, son paysage
environnant... et à des ambiances quantifiables : sonores, lumineuses, thermiques ou
même olfactives.

En second sens, le milieu de l’œuvre est immatériel, « un espace immense5 », étrange à la


discrétisation. C’est l’ensemble des ambiances sensibles et éprouvées (perçues comme
apaisantes ou effrayantes, enjouées ou accablantes,…) indissociable du milieu, qu’il
s’agisse de l’architecture elle-même ou de tous ceux, qui d’une manière ou d’une autre,
auront affaire à elle. C’est se remémorer de vieux souvenirs en se promenant sur les
sentiers d’un parc, c’est la mémoire des gens qu’on a aimés, le chant des oiseaux
migratoires, les couleurs des saisons, les calories brûlées pour gripper les escaliers, c’est
aussi voir la mer le matin depuis sa terrasse ou sentir l’odeur de la terre après le passage
d’une pluie légère…C’est tout cela, une sorte d’« espace-temps qui peut être sans limites5 ».

3 Marianne Braush & Marc Emery, L’architecture en question : 15 entretiens avec des architectes, Édition le Moniteur, Paris
(1996), 247 pages.
4 Augustin Berque est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Il a écrit de nombreux ouvrages

sur le rapport des sociétés humaines à leur environnement. Il est aussi spécialiste de la culture Japonaise.
5 Yann Nussaume, Tadao Ando et la question du milieu, Édition le Moniteur, Paris (1999), 279 pages.

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Journée d’étude sur l'œuvre de Fernand Pouillon en Algérie, Ecole polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme
d’Alger. 22 février 2020

Figure 2 La ville fortifiée de-Beni-Isguen à Ghardaïa, Algérie. Phénomène urbain dû en grande partie à une parfaite
symbiose entre architecture et son milieu. © Yann Arthus Bertrand, L’Algérie vue du ciel

L’origine du mal

Dans les temps anciens, la survie de l’homme dépendait d’un bon rapport avec son
« milieu » au sens physique et psychique. Le fait de considérer le milieu dans lequel
l’homme devait vivre avait une importance vitale pour lui (Fig.2). Toutefois, le
développement, à partir du siècle des lumières6, des connaissances et plus
particulièrement de « la pensée cartésienne », a amolli cette considération offrant à
l’homme un puissant moyen d'ascendant moral sur son milieu et réduisant ce dernier en
un simple réservoir de ressources naturelles.

Cette réalité qui s’est accompagnée de surcroît d’une bonne dose d’égocentrisme
considérant l’homme le maître absolu de la terre est la raison fondamentale de la crise
écologique actuelle. En effet, en plus des facteurs empiriques communément évoqués
dans les sphères scientifiques et médiatiques, la crise environnementale contemporaine
trouve également son origine dans la perte et l’effacement démesurée des milieux
naturels et culturels et dans la mauvaise interprétation du caractère ambivalent propre au
concept du « milieu ». À savoir que ce dernier est constitué de sujets individuels autant que
d’objets, donc sa réalité n’est pas moins subjective qu’elle n’est objective.

6Le siècle des Lumières est un mouvement intellectuel lancé en Europe au XVIII e siècle (1715-1789), dont le but était de
dépasser l'obscurantisme et de promouvoir les connaissances.

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Journée d’étude sur l'œuvre de Fernand Pouillon en Algérie, Ecole polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme
d’Alger. 22 février 2020

Les signes d’égarement en architecture

En architecture, les symptômes indiquant l’effacement des lieux sont de plus en plus
nombreux : l’inscription des nouvelles constructions dans leur paysage est de moins en
moins perceptible. Les édifices en tant que sous-lieux identitaires, capables de
transmettre aussi bien l’individualité que l’appartenance, ne font plus tendance. La plus
grande partie des édifices modernes actuels sont abstraits et sans aucune relation avec le
caractère originel de leur milieu ou avec un système urbain cohérent. De même à l’intérieur
des édifices, où on éprouve de plus en plus la sensation d’« égarement », les espaces sont
restreints et limités à des fonctions précises et les fenêtres à un expédient standardisé qui
doit laisser entrer des quantités calculables d’air et de lumière.

Pour expliquer ce constat, deux principales raisons sont mises en avant7. La première se
rapporte à la crise en tant que problème urbain lié principalement à la marginalisation ou
la perte complète des « foyers urbains », véritables centres de vie publique et un marqueur
d’identité des lieux. La seconde implique le concept « d’universalisation et de
standardisation » de l’architecture, niant toute culture locale et générant une sorte
d’«architecture d’exclusion 8» ou de « mépris9 », faite de bâtiments iconiques transmettant
à l’esprit de l’homme un effet immédiat de « satisfaction », qui sera aussitôt épuisé.

D’ailleurs pourquoi aujourd’hui détruisons-nous certaines de ses productions, souvent


dans l'indifférence la plus totale, alors que nous persistons avec acharnement à préserver
celles issues des siècles précédents ? Est-ce les symptômes d’un échec prématuré de cette
production du siècle des lumières ? Cette architecture qui s'est éloignée des sociétés
civiles, ne vit-elle pas dans l'excès, dans l'insensibilité ? Le récit « moderne » de
l’architecture n’est-il pas finalement « moins durable » qu’on le pense ?

L’architecture durable et « le mouvement du monde »

Il est vrai que derrière cette locution de « durable » il y a non seulement le terme
« résistance10 », mais aussi « ce goût de l’éternel »11. Une inscription dans la ligne du temps

7 Christian Norberg-Schulz, GENIUS LOCI, Paysage, Ambiances, Architecture, Édition Pierre Mardaga, (1981), 213 pages.
8 Architecture d’exclusion est un terme qui a été utilisé par Robert Venturi dans son livre : Complexity and contradiction
in Architecture (1966, MoMA, New York) pour critiquer la production en masse de l’architecture moderne.
9 L’architecture du mépris est une terminologie qui a vu le jour par Georges Pérec dans son livre espèce d’espaces (Galilée,

1974) et fut développer par l’écrivain Mickael Labbé dans son livre Reprendre place : Contre l’architecture du mépris,
Édition Payot, 2019, pour critiquer les espaces urbains malades qui se construisent contre ses habitants. Il prône un «
retour au local » : « il faut un “où” pour construire du “nous” ». « Reprendre place » dans la ville, selon Mickaël Labbé,
revendique plus concrètement la valeur de la vie ordinaire, quotidienne, partagée, que les architectes, urbanistes et leurs
commanditaires oublient trop souvent.
10 https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/durable/27025
11 « Mais d’où peut donc venir, Ô Socrate, ce goût de l’éternel qui se remarque parfois chez les vivants ? Tu poursuivais la

connaissance. Les plus grossiers essaient de préserver désespérément jusqu’aux cadavres des morts. D’autres bâtissent

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Journée d’étude sur l'œuvre de Fernand Pouillon en Algérie, Ecole polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme
d’Alger. 22 février 2020

si convoitée par les architectes qu’elle a conduit certains d’entre eux à produire des
bâtiments démesurés, quelquefois « brutales ou kitsch », sans la moindre considération
d’une « culture » devenue inutile (Fig.4). Avons-nous enfin compris que « la meilleure
manière d’être éternelle c’est d’épouser le mouvement du monde1» à l’image de Fernand
Pouillon et de son architecture qui paraît « découler du même temps depuis le fond des
âges1». Une architecture « éclectique » qui s’inscrit dans la lignée des grandes architectures
de la méditerrané et du moyen orient. Au point que ses cités de pierre semblent toutes
naître de la « combinaison originale de types déjà constitués12 », et épouse le même monde
que celui du Parthénon d'Athènes, du Colysée de Rome ou du palais de l'Alhambra en
Andalousie. Preuve que l’architecture peut aussi être portée par un grand récit
multiculturel, à l’image des sociétés méditerranéennes.

Figure 3 Casa Del Musica, Rem Koolhaas 2001. Bâtiment iconique, geste brutale dans la ville Porto, Portugal. © Pinterest

Matérialité, culture et durabilité

Si cette architecture de continuum a su transcender les temps et les époques c’est en


grande partie grâce à sa « matière ». Cette pierre calcaire qui, si nous réfléchissons bien,
est l’incarnation parfaite du temps. Elle est le « le temps incarné13» qui dissimule
l’empreinte des créateurs, les stigmates de l’usure, la trace et la mémoire des hommes.

des temples et des tombes qu’ils s’efforcent de rendre indestructibles. Les plus sages et les mieux inspirés des hommes
veulent donner à leur pensée une harmonie et une cadence qui les défendent des altérations comme de l’oubli.» Paul
Valéry, Eupalinos ou l’architecte, 1921
12 Myriam Maachi-Maïza, « L’architecture de Fernand Pouillon en Algérie » Insaniyat n° 42, octobre – décembre 2008, pp.

13-26
13 Expression utilisée par Stéphane Gruet pour sa conférence Matière du monde et matière de l’art" Conférence donnée

au CCHa [Centre des Cultures de l'Habiter] dans le cadre d'UKRONIE en février 2019

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Journée d’étude sur l'œuvre de Fernand Pouillon en Algérie, Ecole polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme
d’Alger. 22 février 2020

C’est grâce à cette pierre que les cités de Pouillon paraissent massives, solidaires et
pérennes. Elle procure au lieu une « atmosphère14 » poignante, quelque chose qu’on peut
qualifier « d’originelle ». A chaque visite, elle nous appelle à l’observer, la toucher, la
comparer, se l’approprier et nous invite à rentrer en relation avec le monde qui nous
entoure. Elle nous fait éprouver des sensations « bruts15 », parfois « viscérales16 », et nous
incite à revenir « à ce monde d’avant la connaissance16». D’ailleurs pourquoi dans les projets
qui se veulent « durable », la question de la matérialité est-elle exclusivement évoquée
d’un point de vue « thermo-physique ou énergétique » et non en raison de sa signification?

Si le choix d’utiliser la pierre chez Fernand Pouillon découle d’une volonté de retrouver le
« mouvement du monde », ou d’un désir de glissement vers « l’archaïsme17», l’utilisation du
« bois », dans les encorbellements des balcons, ou dans les moucharabiehs des fenêtres et
la « céramique » dans certaines loggias ou dans son totem gigantal, est quant à elle une
résolution purement « culturelle ». Elle reflète sans le moindre doute, chez lui, une
perception façonnée par la culture locale de son milieu. Dans cette dichotomie entre
« archaïsme » et « culture » nombreuses sont les matérialités qui se confrontent mais qui
se renforcent aussi mutuellement. Leur contraste offre au visiteur une expérience
perceptive qu’on pourrait qualifier de « sublime ».

Loggias suportées par des corbeaux en bois. © Google Loggias en forme de moucharabeih avec des modénatures en
terre cuite. © Hauteur

14 Atmosphère fait référence au livre de Peter Zumthor, Atmosphères publié en 2008 par les éditions Birkhauser Libri.
Selon Zumthor l’atmosphère est un état d’âme de l’espace construit qui interagit avec l’homme. Pour lui, l’atmosphère
relève de la dimension esthétique et lui attribue un rôle clé au sein de ses projets. Il arrive au constat qu’on ne peut
ressentir cette qualité que si le bâtiment touche nos émotions.
15 Expression utilisée par les architectes phénoménologues contemporains comme Peter Zumthor et Herzog et De

Meuron
16 Maurice Merleau-Ponty : la phénoménologie de la perception (1945), Paris, 1971
17 Terme utilisé par Jaque Lucan dans son livre « précision sur un état présent de l’architecture », 2016 des éditions de la

presse polytechnique et universitaires romandes pour qualifier l’utilisation du matériau de la pierre dans les projets des
architectes phénoménologues contemporains

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Journée d’étude sur l'œuvre de Fernand Pouillon en Algérie, Ecole polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme
d’Alger. 22 février 2020

Le totem de la tour centrale de la cité de Diar Es-Saada, une


Céramique en ruban entourant les fentrées d’un batiment de la
grande loggia supportée par un gigantesque kbou.
cité Diar Es-El-Mahçoul. © Hauteur
© Hauteur

Les cités de Pouillon sont aussi les retrouvailles avec les « foyers urbains » ou le vide, « le
cristal13 » comme il adore les désigner. Comme Eugène Beaudoin, il affirma constamment
« qu’une ville est beaucoup plus intéressante par le rapport de ses vides18 ». Et qu’étudier le
projet d’un ensemble urbain équivaut à chercher « à faire des perspectives organisées par
un enchantement de vides19 », et que pour former ces espaces vides, il faudrait les
envelopper et leur donner des configurations lisibles. Ces vides sont ensuite articulés entre
eux par des séquences cohérentes de rues, ruelles, portes urbaines, traitements de sols,
façades… pour former des suites ou « des pièces »… une nouvelle vision qu’on appellera
aujourd’hui « l’architecture urbaine19 ».

Soucieux de la question du « milieu » dans toute sa complexité, on peut dire que Fernand
Pouillon fut le précurseur d’une architecture d’ancrage et d’appartenance dont on a cessé
d’apprécier la qualité et reconnaître l’actualité. À chaque édification, il pensa à l’insertion
de ses bâtisses dans leur paysage urbain et naturel tout en veillant aux mœurs et aux
habitudes de ses futurs locataires. Il fit appel à des artisans et des artistes peintres locaux
et leur octroie une place singulière dans la réussite de ses projets. Il réduit le coût réel de
ses constructions ainsi que le temps de leur mise en œuvre pour donner accès au luxe
d’habiter à des personnes et des familles aux revenus modestes.

Tout compte fait, cette architecture de « rythme » et de « matière » qui n’a « d’autre style
que celui des grands bâtisseurs qui transcende leur époque1», n'est-elle pas finalement
« durable » ?

18Catherine Sayen, L'Architecture par Fernand Pouillon, 2014, Récit aux éditions transversales
19La Biennale « Seconda Mostra Internazionale di Venezia »- rendra cette année 1982, un hommage à Fernand Pouillon
et Hassan Fathy.

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