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ISAU-ARCHITECTURE

COURS D’INTRODUCTION A LA THEORIE


D’ARCHITECTURE

Par
Kayembe Jeannette : Architecte
Chef des travaux

Année académique 2014-2015


2

INITIATION A LA THEORIE D'ARCHITECTURE

OBJECTIF DU COURS

Le cours développé se veut une recherche d'une définition de l'architecture en


tant que SAVOIR. Cette définition qui se développera tout au cours de l'année
permettra d'aborder les "diverses théories et définitions et leurs critiques dans le
sens épistémologique de l'architecture.

Afin de préciser ces diverses théories, nous serons amenés à aborder toutes les
notions de compositions et plus particulièrement L'ECHELLE. Enfin nous
déboucherons sur les études des sciences humaines relatives à l'architecture et
plus particulièrement la perception de l'ESPACE.
3

CHAPITRE I : LES DEFINITIONS DE L’ARCHITECTURE :

I.1 DEFINITIONS.

Il n’y a pas une seule définition du terme Architecture. Elle varie selon les
époques, selon les méthodes d’approche, selon les objectifs poursuivis et selon
les auteurs, toutefois il y a des points cruciaux et fondamentaux sur lesquels tout
le monde est unanime et qui reviennent dans ces différentes définitions et nous
allons tenter de présenter quelques définitions et en relever les points communs.

- 1ère Définition à l’époque de la Renaissance

Le mot ARCHITECTE vient du grec: « arkhitekton » qui signifie : maitre


charpentier.
L’architecte a pour objet ici de faire construire des bâtiments qu’il a crée : c’est
un créatif, son métier est de concevoir, par le dessin des plans et de les réaliser.
De manière plus globale, l’architecte travaille l’espace et crée des espaces, en
fait, il travaille et crée :
- Des surfaces (façades, sols, zones…) comme le peintre
- Des volumes (espaces de liaison et de reconnaissance) comme le
sculpteur
- Des ambiances ( jeux de lumière, écho et atténuation du son , des
jeux de couleur, de texture) comme un artiste plasticien, ou le
décorateur.
Emile Zola définit l’art comme :
« Un coin de la nature et un tempérament vu à travers un matériel et sa
technique »1
L’architecture concilie art et sciences ou technique. Et selon les tendances cette
section se retrouve rattachée aux soit aux Beaux arts ou alors à la faculté
polytechnique. Mais de plus en plus les ingénieurs-architectes sont au premier
plan car ils ne se limitent plus à l’étude de simples bâtiments mais ils élaborent
des ouvrages d’art comme des ponts de portée importante et autres. Ainsi
l’architecte a des missions plus complexes et plus varié.

- 2ème définition tirée du Micro- Robert, le dictionnaire qui définit


1
Dupire Alain, ca…, « Deux essaies sur la construction »Collection Architecture, Pierre Mordoga, Editeur,
Liège 1981.
4

l’architecture comme :
1. L’art de construire
1. La disposition, le caractère architectural
2. La forme, la structure, l’architecture du corps humain, d’une symphonie…

Cette définition met l’accent sur l’aspect artistique, c’est un art qui se complète
de l’aspect technique, d’une structure, le tout dans une enveloppe, une forme
agréable.

- 3ème définition de Le Corbusier

Le Corbusier, en 1923 définit l’architecture comme le « Jeu savant, correct et


magnifique de volumes assemblées sous la lumière. Le plan est générateur, le
plan porte en lui l’essence de la sensation.

Le Corbusier est classé parmi les fonctionnalistes, le fonctionnalisme est une


théorie d’après laquelle la beauté de l’œuvre dépend de son adaptation à sa
fonction. Tandis que pour le plasticien c’est la forme qui dicte la fonction.

Le fonctionnalisme met l’accent sur la destination pratique du bâtiment, sur son


utilisation. Il privilégie l’usage concret plutôt que l’aspect plastique, il est
rationaliste.
Il faut comprendre le contexte économique historique dans lequel le Corbusier a
évolué : c’est l’inflation, la misère et le manque de logement criard : il faut vite
répondre à ce besoin ; loger le plus grand nombre.

- 4ème définition : dans la conférence de William MORRIS, en 1881, il


reprend la définition de Léonardo BENEVOLO qui dit:

« L’Architecture signifie la prise en considération de tout l’environnement


physique qui entoure la vie humaine, nous ne pouvons pas nous y soustraire tant
que nous faisons partie de la civilisation, car l’architecture est l’ensemble des
modifications, des variations introduites sur la surface terrestre pour répondre
aux nécessités humaines, à la seule exception du désert proprement dit. »2

L’architecture est donc partie prenante dans le renouvellement du milieu dans


2
« The prospects of architecture in civilization », conference tenue à la London Instituion le 10 mars 1881 dans:
“On art and socialism”? Londres 1947, page 245.
5

lequel l’homme vit.


Monsieur Léonardo continue en précisant : « L’art auquel nous travaillons est un
bien auquel tous peuvent participer et qui sert à rendre meilleurs tous les
hommes ; en réalité si tous n’y participent pas, personne ne pourra y participer. »

C’est probablement là que s’établit un lien entre l’architecture moderne et la


civilisation industrielle; en effet, l’industrie s’est fixée pour objectif de permettre
à tous les hommes de bénéficier des mêmes avantages matériels par une
production en quantité d’objets d’usages courant et de services ; de la même
façon l’architecture moderne doit répartir équitablement entre les hommes
certains avantages culturels, qui étaient autre fois distribués hiérarchisés selon
les différentes classes sociales ; elle peut donc être définie comme « un
programme de redistribution des biens artistiques » répondant aux exigences de
la société moderne.

L’Architecture moderne naît des changements techniques, sociaux et culturels


liés à la révolution industrielle.
Elle commence dès que les conséquences de la révolution industrielle se font
sentir dans la construction et dans l’urbanisme, plus précisément entre la fin du
18è siècle et le début du 19è siècle. Quand l’architecte Gropius ouvre l’école
De Weimar, en 1919, on peut à ce moment là parler de « mouvement moderne ».

- 5ème Définition du Web pour Architecture :

Ce terme possède plusieurs sens :


Tout d’abord, il désigne une discipline qui associe art et science et qui est celle
de l’architecte. Cette discipline concerne la conception et la construction
d’espace (que ce soient des villes, des bâtiments, des intérieurs, des paysages,
des objets, du mobilier, des espaces virtuels…).
D’autre part, il désigne également l’étude et la classification des constructions
que leur conception ait été réfléchie ou non.

- 6ème Une autre définition du Web, considère l’architecture

comme l’art de concevoir , de combiner et de disposer par les techniques


appropriées des éléments pleins ou vides, fixes ou mobiles, opaques ou
transparents destinés à constituer des volumes protecteurs qui mettent
6

l’homme dans les divers aspects de sa vie, à l’abri de toutes nuisances naturelles
et artificielles.
La combinaison qui préside à l’élaboration des volumes s’applique aussi bien à
leurs rapports de proportion qu’à leurs matériaux, leurs couleurs et leur situation
dans un espace naturel, ou dans un contexte environnemental, un ensemble qui
crée une unité homogène ou non, allant du simple abri à la métropole et dont
l’apparition provoque un effet esthétique ou non selon sa réussite.

- 7ème : Une autre compréhension du terme architecture qui tient compte


du milieu, de l’ordonnancement des fonctions et de l’enveloppe
financière :

en concevant l’architecte doit penser l’édifice et son environnement en y


intégrant des fonctions prédéfinies (programmation) en veillant à entrer dans un
budget prédéfini, en respectant les législations locales en terme de sécurité , de
juridiction, de structure et de mise en œuvre de la construction en s’adaptant, ou
plus exactement en s’intégrant dans le milieu du terrain choisi par le M.O.

L’architecte respecte les souhaits du MO en y apportant ses sensibilités, ses


compétences et des solutions, en ajoutant des fonctions du « mieux être ». Ainsi,
il fait quelque fois paraître dans ses œuvres sa vision de la société et de son
époque.
Il intègre souvent ses projets dans une vision générale : contraintes socio-
économiques, temporelles, esthétiques, structurelles, fonctionnelles…
Il s’implique aussi très fort dans l’urbanisme, discipline, non plus réservée aux
urbanistes mais à tout architecte soucieux de l’équilibre des quartiers.

D’autres disciplines se rattachent à l’architecture tels que l’Urbanisme, le


paysage, la géographie, l’écologie, l’environnement, l’aménagement du
territoire…et font souvent l’objet de spécialisation, de DEA, de DES, Master, ou
Doctorat. C’est ainsi qu’on a des architectes-paysagistes, des architectes-
urbanistes, des architectes-designers, des ingénieurs-architectes, des architectes
–écologistes…
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I.2 LES DIFFERENTS TYPES D’ARCHITECTURE :

On parle de :
- Architecture climatique : c’est la conception des constructions en
fonction des éléments du climat tel que : le soleil, la pluie, le vent, la
température élevée ou très basse, la neige, les séismes…

- Architecture évolutive : c’est la conception des constructions de manière à


permettre ensuite des adjonctions, ajoutes ou la modification des
distributions intérieures.

- Architecture Industrielle : c’est la conception de bâtiments industriels se


fondant sur une composition fonctionnelle esthétique et humaine.

- Architecture modulaire : c’est la conception de constructions dans


lesquelles est adaptée en vue de sa répétition une unité de mesure choisie
en fonction des besoins.

- Architecture obligatoire : c’est la conception des constructions dans


lesquelles le dessin de la façade d’un ensemble de bâtiments est conforme à
un dessin réglementaire, une exigence urbanistique (exemple : finition en
brique cuite ou toiture en tuile ou bâtiment à 2 niveaux…) Exemple en
Belgique et dans l’Europe on fait la rénovation des bâtiments anciens à
l’intérieur tout en conservant la façade (exigence urbanistique).

- Architecture paysagère : c’est la conception d’en ensemble qui s’intègre à


un ensemble naturel donné, il n’y a pas dénaturation du paysage mais bien
au contraire le soucie de conservation du site naturel.

- Architecture solaire : c’est la conception des constructions en fonction du


soleil, étant donné l’importance toujours plus croissante des énergies
renouvelables, avec l’utilisation de plus en plus grandissante des panneaux
solaires comme source d’énergie. Il en découle un façonnage particulier et
conditionne la forme des toitures et partant des bâtiments mêmes. C’est un
sous ensemble de l’architecture climatique.

- Architecture vernaculaire : c’est la conception des constructions qui est


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propre à un pays, à une région bien donnée.


On peut considérer l’architecture vernaculaire à différents points de vue :

• Au point de vue historique :


Un bâtiment vernaculaire appartient à un ensemble de bâtiments surgie lors
d’un même mouvement de construction ou de reconstruction affectant une
ou plusieurs régions (une aire géographique suffisamment vaste) et s’
inscrivant dans une période précise, qui peux être variable d’une région à
une autre selon des décalages de quelques décennies à un siècle et plus.
• Au point de vue sociologique :
C’est le reflet de changements économiques, un type vernaculaire est
caractéristique non seulement d’une époque donnée mais aussi de la classe
sociale qui l’a fait construire et utilisé.
• Au point de vue technologique :
Concernant de vastes aires géographiques, l’architecture vernaculaire est
soumise à la diffusion de plans, de techniques de construction et de décors
stylistiques transcendant le cadre de la région, parfois même débordant des
limites nationales.

I.3 LES SYMBOLES ET LES NORMES EN ARCHITECTURE

Dans l’élaboration des villes durables, L’utilisation des normes en architecture


est avantageuses et favorable car les normes uniformisent et favorisent
l’interopérabilité qui entraine une meilleure interprétation des plans. Les normes
sont un mode d’écriture qui a l’avantage de permettre la même lecture à tout le
monde du domaine et favorise l’universalité des plans d’architecture. Il faut
permettre une communication sans rupture qui produit moins d’erreur
d’interprétation.
Il est essentiel que tous les acteurs ou intervenants dans le domaine puissent
avoir une même lecture, sans ambiguïté des plans élaborés.
La normalisation et à la labellisation sont un outil essentiel pour la construction
durable.
Bien que d’autres ouvrages ayant le même objet sont de plus en plus édité,
néanmoins, l’ouvrage par excellence qui garde encore toute sa place, qui ne peut
manquer dans la bibliothèque d’un étudiant digne de ce nom ou dans un bureau
d’étude encore moins, le dictionnaire de l’architecte : Le NEUFERT, reprend
toutes les normes et encombrements autorisés en architecture.
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CHAPITRE II : DE LA METHODOLOGIE DE LA CONCEPTION


ARCHITECTURALE

L'étudiant de deuxième graduât doit avoir la maîtrise à ce niveau du mode


d'expression de l'architecte :

Le dessin : II doit avoir étudié un projet de composition simple en en analysant


les différentes parties qui composent un tout. Il a fait cet exercice en 1ère année.

Exemple : une habitation simple, elle peut être regroupée en :


• Partie jour qui comprend le séjour, la salle à manger, la terrasse jour.
• Partie service qui comprend la cuisine, le dépôt ou réserve, la terrasse
service, la buanderie et autres tels que le garage quand il est prévu.
• Partie nuit qui comprend les différentes chambres à coucher, les salles
d'eau ou salle de bain.

Il doit avoir maîtrisé les détails de construction primaires qu'on trouve dans une
maison d’habitation telle que les assemblages en bois – la Ferme et les différents
types des toitures. Il doit comprendre les problèmes de stabilité des matériaux de
construction

Méthodes de composition

Composer, c’est dégager d’un tout les éléments hiérarchisés dont les rapports
entre eux et avec le tout traduisent la hiérarchie des valeurs et des fonctions.
10

UNE REMARQUE IMPORTANTE A SAVOIR C’EST QUE :

Curieusement, mieux contrôler le processus de la conception peut parfois


donner l’impression que l’on en perd le contrôle. Même s’il est souvent
structuré et méthodique, le travail de conception n’est pas un processus
mécanique, dans un processus mécanique, les résultats sont prédétermines,
tandis que le travail créatif s’efforce de produire quelque chose qui n’a jamais
existe auparavant. Etre créatif, c’est ignorer ou on va, même si c’est a vous que
revient la responsabilité de guider le processus. Pour cela, il faut se détourner
du control autoritaire traditionnel: on a plus de chance de réussir si le travail
de guide ou directeur se fait tout en souplesse, en douceur et patiemment.
D’ou, il faut beaucoup de patience quand on aborde un travail de conception. Il
ne faut pas chercher à imiter un beau projet bien conçu, ni a trouver la solution
pour un bâtiment complexe en une seule séance, ni même en une semaine. Il faut
accepter l’incertitude, admettre comme normale l’impression d’être perdu qui
saisi le concepteur pendant le processus de conception ; ne pas chercher a
soulager son angoisse en épousant prématurément une solution ; en matière de
création c’est douloureux quand on est oblige d’abandonner une idée, mais il
faut avoir ce courage.

II.1. CONCEPTION ARCHITECTURALE : QUELQUES PRINCIPES


D’ORDRE GENERAL

Nous présentons ici en avant gout, quelques principes d’ordre général, qui
peuvent permettre le succès dans la conception d’un projet d’architecture. Nous
en citerons quelques uns ici sans pour autant que la liste soit exhaustive:

Comment tracer un trait :

- les architectes utilisent différents types de traits en fonction de leurs


objectifs, mais la pratique la plus courante consiste à accentuer le trait aux
deux extrémités. Cela donne force et énergie au dessin tandis que si les
traits sont fins aux extrémités, le dessin donnera l’impression de négligé,
d’imprécis. Pour s’exercer à tracer des traits fermes, il faut s’exercer à
faire un léger retour au début et à la fin de chaque coup de crayon.
- Là où les lignes se rejoignent, faites les recouvrir légèrement pour rendre
les angles plus nets.
11

- En dessinant, évitez qu’une ligne ne soit composée de plusieurs petits


coups de crayon qui se chevauchent. Tracez un seul trait ferme et fluide.
On peu commencer par un trait léger avant de tracer la ligne définitive.
Une fois le dessin achevé, conservez vos traits de construction qui
donnent au dessin son caractère vivant.

La qualité de la calligraphie :

- dans la présentation d’un projet, la qualité de la calligraphie compte autant


que celle du dessin du plan :

- Privilégiez avant tout la lisibilité et la cohérence des lettres et chiffres


avec les écritures normalisés
- Utilisez des traits de construction (apparent ou non) pour garantir le bon
alignement des écrits.
- Respecter la largeur des espaces blancs entre les lettres
La figure et le fond :

On appelle figure un élément placé sur une page, une toile ou tout autre support
formant un arrière-plan. Le fond désigne l’espace délimité par la page. Une
figure est aussi appelée objet, élément, forme, ou forme positive. Tandis que le
fond est aussi appelé espace, espace résiduel, espace blanc ou champ.

Figure et fond

- Selon le principe de perception figure/fond, l’espace entre les figures doit


faire l’objet d’autant d’attention que les figures elles-mêmes. L’espace est dit
négatif s’il n’a pas de forme définie après le placement des figures, s’il en a
12

une, l’espace est qualifié de positif. Quand des éléments ou des espaces sont
apparents sans être explicites, c'est-à-dire lorsqu’on a conscience de leur
existence sans même les voir, on dit alors qu’ils sont suggérés.

- L’équivalent en trois dimensions du principe figure/fond est le principe du


vide/plein selon lequel les volumes en creux ou suggérés par la disposition
d’objets pleins sont aussi importants que ces objets eux-mêmes.

Les croquis ci-après illustrent bien ce concept de suggestion d’espace ou de


volumes ; les espaces représenté sont sous-entendus ou perçus comme tels sans
pour autant que tous les traits soient bien tracés et finis.

Espaces suggérés volumes suggérés


13

Un espace à trois dimensions est considéré comme positif s’il a une forme
définie et s’il donne l’impression qu’il existe une limite entre l’intérieur et
l’extérieur. Il existe plusieurs manières de délimiter un espace positif : par des
points, des lignes, des plans, des volumes pleins, des arbres, des bâtiments, des
colonnes, des murs…
- Espace positif et espace négatif : On circule dans des espaces négatifs, on vit
dans des espaces positifs. Les espaces architecturaux, par leur forme et leurs
qualités, ont une grande influence sur les comportements et la vie des
hommes. En effet, l’homme vit dans les espaces crées par l’environnement bâti
et non dans les éléments concrets qui les constituent comme les murs, les toits,
les colonnes ou autre. Les espaces positifs sont ceux dans lesquels l’homme a
une vie sociale et entretien des contacts tandis que les espaces négatifs
favorisent essentiellement la circulation.
- Il faut concevoir un espace architectural pour qu’il abrite un programme,
une intension précise, des activités précises. Il ne faut pas commencer par
dessiner un carré ou une forme géométrique quelconque pour concevoir un
projet. Il faut d’abord étudier à fond les contraintes du programme, afin de
déterminer les spécificités ou particularités des activités qui s’y dérouleront. Il
faut imaginer les activités qui auront lieu dans ces espaces et enfin concevoir
une enveloppe, une architecture qui les abrite et les mette en valeur.
- Organiser l’espace consiste à l’optimiser pour qu’il réponde à des besoins
fonctionnels.
L’organisation de l’espace est un savoir –faire très important pour un architecte,
mais optimiser ou réguler l’espace dans le but d'obtenir la plus grande efficacité
possible d’utilisation ou de gestion dans le but de mieux répondre aux exigences
fonctionnelles compte encore plus dans la mission de l’architecte. Et c’est là que
les étudiants se coincent.
Organiser l’espace tient compte de la nécessité de veiller à l’insertion du
bâtiment dans son site, il se préoccupe, en organisant l’espace de créer des
surfaces fonctionnels pour les différentes activités qui s’y déroulent en veillant à
leur conférer une forte charge émotionnelle : un aspect attrayant ou beau ou
majestueux ou imposant ou solennel ou rigide ou spectaculaire ou plein
d’humour selon le cas.
- En architecture tout commence par une idée :
Une idée est comprise ici comme un cadre mental précis qui nous sert à
organiser, comprendre et donner un sens à un impératif de fonctionnement, et à
des informations externes. La conception en architecture suppose une cohérence
interne qui anime l’ensemble de la composition.
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- Plus une idée est précise, plus elle a de chances de séduire.


Pour définir son parti architectural, son idée directrice dans la conception
architecturale, il vaut mieux partir d’une observation précise, d’une affirmation
forte, d’une réflexion spirituelle ou intellectuelle, d’un argument politique,
écologique. En travaillant selon une idée déterminée, vous ne limiterez pas la
manière dont les gens comprendront l’édifice ; bien au contraire ils auront la
possibilité de se l’approprier à leur façon en fonction du tempérament de
chacun.
- Si l’ingénieur connait tout sur un seul sujet, l’architecte a lui des
informations sur tous les sujets.
L’architecte est un généraliste, non un spécialiste: il est comme un chef
d’orchestre qui dirige tous les instruments et non comme un spécialiste de
chaque instrument. En pratique, l’architecte coordonne une équipe de
professionnels composée d’ingénieurs civil ou BTP, entrepreneurs, géomètres-
topographes, d’architectes d’intérieur, de paysagiste ou de métreurs, de
conducteur de travaux et autres. Très souvent les intérêts des uns ne coïncident
pas avec ceux des autres. Voila pourquoi il est important que l’architecte en
sache suffisamment dans chaque domaine pour être capable de négocier, de
trancher et de faire converger des exigences contradictoires, tout en honorant les
besoins du client et en respectant l’intégrité de l’ensemble du projet.

II.2. METHODES DE CONCEPTION ARCHITECTURAL :

Il y a plusieurs méthodes d’approche de conception, nous abordons ici les deux


méthodes classiques :

- Du général au particulier ou méthode Synthétique : c'est-à-dire qu’à


partir de l’intitulé du projet, le concepteur élabore d’abord l’enveloppe
globale ou plus exactement le plan masse et vient faire le découpage à
l’intérieur ensuite.
Ex : Stade, pavillons de Gare, hangar pour industrie. Ce sont des projets pour
lesquels l’enveloppe externe est prépondérante.

- Du détail ou du particulier au général ou méthode Analytique : c'est-à-


dire que dans sa conception le concepteur part des parties, des éléments de
détail pour les assembler et arriver à un tout.
Ex : hôpital, Université.
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Définition des Méthodes de composition

Composer : c’est dégager d’un tout les éléments hiérarchisées dont les rapports
entre eux et avec le tout traduisent la hiérarchie des valeurs et des fonctions.

Les différentes méthodes :


- Synthétique
- Analytique
- Conjugaison des deux méthodes précédentes

II.2.1. Méthodes synthétique

Départ d’«en haut», allant du général au particulier.


Nous devons, lorsque nous composons, nous fixer avant tout un idéal : Cet idéal
sera l’idée la plus parfaite du programme à réaliser.
Il sera l’aimant devant attirer comme dans un champ de forces, tous les
groupements des divers éléments du programme.

Comment chercher ces groupements ?

En se rappelant que la loi d’un organisme régit les organes qui le composent.
C'est-à-dire qu’il faut mener la composition d’ensemble du général au
particulier, de la masse au détail.

On combinera et groupera donc, selon les relations découlant du programme, les


éléments dominants d’abord (organes principaux) en leur donnant une masse,
selon l’importance qui leur est attribuée d’après l’esprit du programme et sans se
préoccuper au début du détail.

Pour un édifice un peu complexe, on procédera d’abord à l’établissement d’un


plan masse indiquant les volumes et la disposition relative des divers bâtiments ;
puis, à l’intérieur de chacun d’eux, on procèdera à la distribution des différentes
salles. Et enfin, à l’intérieur de chaque salle, on passera à la disposition des
meubles, appareils ou équipements.
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II.2.2. Méthode analytique

La méthode analytique, au contraire, désireuse de s’appuyer sur des bases


certaines, procède du particulier au général et prétend partir d’une analyse
précise des éléments de détail pour organiser les ensembles.

Elle cherche à déterminer d’abord les dimensions de tous les meubles,


équipements et appareil devant prendre place dans un local ou cellule d’un
organisme architectural, pour en déterminer les caractéristiques.

Elle procède ensuite seulement à l’étude des relations entre les différentes
cellules d’un même service, enfin au regroupement des différents services.
Poussant cette méthode à l’extrême, on a parfois cherché à étudier la
composition en disposant de petits morceaux de papier ou de carton,
représentant chacun un des éléments du programme.

II.2.3. Critique des deux méthodes :

1. Le danger de la première méthode est de rechercher un idéal absolument


arbitraire.
Le détail dont on ne se sera pas occupé au début, qu’on aura négligé
deviendra un problème et on risque d’avoir des espaces non maîtrisé ou
inopérationnels, des espaces perdus.
En fait, elle suppose acquise une analyse préalable.
On a dit : « le plan – masse à priori est un plan vide de sens, la masse ne
pouvant être que la conclusion, la somme de toutes les analyses.
Les éléments qui doivent la constituer n’étant que l’expression de la mise
en ordre hiérarchisée de tous les organes qui la composent ; une sorte de
réduction finale en une synthèse valable ».

2. On peut par contre reprocher à une méthode exclusivement analytique de


tendre à la juxtaposition de cellules types, plus qu’à une composition.
L’ensemble des éléments étudiés chacun pour soi-même, donne
généralement des résultats discordants.
L’ensemble des éléments étudiés chacun à part, donne généralement des
résultats discordants. Il y a toujours, ou presque toujours, dans une
17

composition donnée des éléments de dimensions et de formes assez libres :


C’est une erreur de leur imposer une forme a priori.
Par contre on peut se trouver avec des éléments dont les dimensions sont
fixes, bien connus, on peut citer quelques exemples rares ou tous les
éléments sont absolument déterminés: exemple: les divers terrains
d’entraînement d’un ensemble sportif comme le terrain de foot, de basket,
de volley ou la piscine olympique….

Mais l’architecture ne doit pas répondre seulement à des besoins matériels


de fonctionnement et distribution et son aspect plastique et intellectuel ne
saurait évidement relevé de cotes préétablies.
Ainsi donc paraît indispensables la conjugaison des deux méthodes : sans
doute l’une ou l’autre aura la prépondérance, suivant la nature du
programme :

Conclusion :

Méthode analytique lorsqu’il faut satisfaire à des conditions impérieuses


rigoureusement déterminées.
Méthode synthétique lorsque la plus grande part sera laissée à l’intuition de
l’artiste, mais dans tous les cas, il paraîtra nécessaire de mener de front
analyse et synthèse et de passer à différentes reprises de l’ensemble au
détail et inversement.

II.2.4. Incidence des méthodes de composition sur l’esthétique

La méthode suivie dans l’étude de la composition influe sur l’aspect des


bâtiments à plusieurs titres, et abord sur leur volume.
En principe, la méthode synthétique assurera à l’architecte la plus grande liberté
dans l’agencement des volumes. Partant du général, il sera libre de distribuer les
grandes masses à son gré.

Au contraire une méthode rigoureusement analytique le conduira à des volumes


différents pour chacun des organes du programme et il pourra en résulter, quasi
automatiquement des masses complexes, déchiquetées, sans formes
harmonieuses.
18

Les mêmes effets de chacune des deux méthodes se retrouveront dans le détail
des éléments de façade.

L’un distribuera pleins et vide suivant une ordonnance d’ensemble à laquelle il


pliera bon gré mal gré les éléments du programme.

L’autre, partant du détail, arrivera peut – être à une diversité de baies très
grandes s’il veut absolument que chaque fenêtre ait des dimensions déterminées
d’après la nature du local qu’elle éclaire. Ici encore, il faut observer un juste
milieu entre une synthèse très rigoureuse et une analyse très poussée.

Les étapes de la composition

Etant donné le très grand nombre de facteurs devant intervenir


constamment lors de la composition, il y a lieu d’organiser la démarche en fixant
chronologiquement ses différentes étapes logiques.
Toutefois, il est toujours mieux de partir par l'élaboration d'un organigramme.

CHAPITRE III. LES ELEMENTS INTERVENANTS DANS LA


COMPOSITION :

III.1. Le programme :
Il comprend les données de tous ordres devant intervenir dans le projet.
- L’objet de la construction (habitation, école, bureaux, etc…)
- L’environnement, qui peut se subdiviser en environnement général (tissus
urbain, climatologie) et en environnement particulier (site : topographie,
voirie, vue et microclimat)
- Type d’utilisateurs (quantitatif et qualitatif)
- Enveloppe financière
L’aspect financier peut influencer la composition de façon déterminante.

III.1.1 Le programme d'architecture :

C’est un document élaboré reprenant les données de toutes les exigences


auxquelles doit répondre le projet. Le programme est élaboré après enquête et
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questionnement des bénéficiaires ou des usagers de l'ouvrage futur et après les


recherches. Il faut que le projet réponde aux besoins des usagers dans sa
composition.

III.2. La configuration du terrain et la situation environnementale

La configuration du terrain, son profil est important à connaître. En effet, la


configuration, ou la forme du terrain influe sur la conception ainsi que sa
position géographique, sa composition géologique, sa forme et ses aspects
topographiques et climatiques.

L'environnement immédiat, les voies d'accès, les constructions avoisinantes, la


belle vue constituée par les lacs, les rivières, les vallées, un fleuve, une mer ou
un parc sont autant d'éléments qui peuvent guider une composition ou orienter
un axe de composition, fixer une ligne directrice de composition.

Il est très important d'implanter un projet sur le site approprié et surtout


d'adapter le projet au site pour un mariage réussit et répondant efficacement aux
besoins des personnes concernés.

L'implantation sur le terrain peut être considéré comme un premier choix du


parti architectural, il faudra tenir compte de :

- La composition du sol: si le sol est argileux, sablonneux ou pierreux ou


marécageux.
- Le profil du sol : terrain accidenté ou plat, en pente ou une combinaison des
deux.
- La longitude et l'altitude qui influe sur le type de climat.

III.3. L'orientation

Elle est primordiale pour optimiser le confort dans le bâtiment, iI faut tenir
compte des éléments de la nature en vue de rechercher ou non leur pénétration
dans l'intérieur des locaux. En toute chose il faut veiller à obtenir une
atmosphère, une ambiance favorable dans la pièce : la plus grande préoccupation
doit être la recherche du confort.
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Il faut tenir compte de l'orientation face au soleil


II faut tenir compte de l'orientation face aux vents
II faut tenir compte de l'orientation face aux pluies
II faut tenir compte de l'orientation face aux belles vues

L'orientation face au soleil :

Les données climatiques précisent le passage du soleil au zénith et la


température maximale de la journée la plus chaude ou la plus froide d'un lieu.

Il faut analyser si le local a besoin d'ensoleillement ou non. Il arrive comme dans


les hôpitaux spécialisés comme le sanatorium qu'on recherche le soleil qui a un
pouvoir curatif.
Dans une maison d'habitation, les pièces tels que les salles de bains, les salles
d'eaux et toilettes, buanderie peuvent être exposées au soleil, cela peut même
être recherchée car le soleil assèche ses pièces souvent humides et a la vertu
d'éliminer les microbes. Tandis que pour les autres pièces, selon le climat local,
nous devons éviter l’ensoleillement des pièces. (Voir Architecture Tropical)

L'orientation face aux vents

En ce qui concerne les vents il faut tenir compte des directions des vents
dominants et quels types de vent on trouve en ces lieux.
Ces données climatologiques déterminent le type de toiture à adopter est
l'orientation à donner à cette toiture.

A titre de rappel nous parlerons des zones sismiques, comme dans la région des
grands lacs, les régions des typhons et de fortes tempêtes. Ces éléments doivent
être pris en compte pour une architecture adaptée et ils nous offrent l'opportunité
de concevoir des architectures spécialisées, caractéristiques, particulières comme
on le voit au Japon et dans d'autres régions du monde : Une architecture
vernaculaire.

Orientation face aux pluies

Par rapport aux pluies, l'écologie ou la science de l'habitat recommande des


toitures étanches avec des dépassements de toiture suffisamment importants et
21

des pentes de toiture conforme aux spécifications techniques suivant la nature


des couvertures utilisées telles que les tôles ondulées, bacs autoportants, les
tuiles, la chaume etc…

Dans notre pays il faudra tenir compte des directions dominantes des pluies les
plus fortes qui arrivent à déplacer les toitures, font tomber les arbres et créent les
érosions et les inondations.

Il faut dimensionner les chenaux d'évacuation des eaux de pluies en


conséquence. Le cours de construction et de climatologie nous donnent plus de
précisions sur ces différents points.

Orientation face à la belle vue

La belle vue est cet environnement agréable à contempler pour les moments de
détente, de repos. Ils peuvent être composés par un plan d'eau, un lac, une
rivière, une vallée ou un beau paysage ou même un cimetière bien aménagé.
L'exploitation de cet espace en vue d'améliorer la qualité du confort visuel et
même psychique des bénéficiaires est d'une très grande importance.
Il est recommandé à certains malades un environnement sain et reposant, face à
une belle vue pour parachever des soins médicaux.

III.4. Les organigrammes

L'organigramme est la représentation graphique schématique de l'enchaînement


des opérations d'un programme. Notamment des rapports hiérarchiques à
l'intérieur d'un organisme. Il constitue le squelette de la composition.

C'est le schéma qu'on fait en dernier, une fois qu'on est à peu près sûr que le
programme ne changera plus. On devrait commencer par l'organigramme pour
une conception réussie.
Ou encore, c'est l'expression des interdépendances des fonctions des éléments
d'un programme les uns par rapport aux autres.

L’organigramme général

Qui ne considère pas dans le détail les différents éléments composant le


22

programme. C'est un schéma d'interdépendance de toutes les grandes parties.

L’organigramme particulier

Qui met l'accent sur les parties, les détails des différents éléments.
Ils sont indispensables et cette analyse conduira à établir la bonne circulation
dans le projet.

III.5. Les techniques de construction et solutions disponibles

Du matériau au bâtiment : toutes les phases de la construction doivent être


maîtrisé c'est ainsi que les cours spécifiques de structure, stabilité, calcul de
structure sont absolument indispensables dans la formation du candidat
architecte notamment.

L'étude des structures, des spécifications et réglementations techniques, les


différents types de construction (maçonnerie, béton, bois, acier, mixte...), le gros
et le second œuvre, les équipements techniques (isolation, menuiserie,
plomberie, chauffage, revêtements et finitions...), l'entretien et la restauration
des bâtiments sont autant de projets possibles pour un architecte.

Le travail graphique

Le travail graphique est le moyen (et non pas une finalité) d’exprimer de la
façon la plus précise et la plus complète l’œuvre telle qu’elle a été composée par
l’auteur.

Tempéraments d’architectes

L’architecte est à la fois


- Géomètre quand il dessine le plan,
- Technicien quand il combine la structure, les matériaux.
- Peintre par la distribution des effets,
- Sculpteur par le traitement des masses …..
Il l’est tour à tour plus ou moins selon les exigences de son esprit et selon l’état
du style, suivant son tempérament, suivant l’équilibre différent dans ses facultés
de la raison et de l’imagination, chaque architecte excellera plus ou moins à tel
23

ou tel point de vue et étudiera différemment les problèmes qui lui seront
soumis. Celui-ci fera appel à son intelligence, celui-là a sa sensibilité.

L’un ou l’autre ne résoudra pas les mêmes conflits entre les différentes
« convergences ». Car en architecture, il y a une logique du plan, une logique de
la construction, une logique des effets, et bien d’autres encore.

Il suffit de comparer les projets présentés à un concours public d’architecture


pour constater à quel point un même programme est susceptible de recevoir
plusieurs interprétations valables absolument différentes.

Travail de composition

Quel que soit le tempérament de l’architecte, il doit nécessairement se livrer en


premier lieu à un travail d’analyse en examinant minutieusement le programme
qui lui est soumis. C’est seulement après s’en être imprégné et en avoir fait
ressortir les exigences prioritaires et les caractéristiques dominantes qu’il se
fixera une ligne de conduite dans la composition, que l’on nomme: parti
architectural

III.6. LE PARTI ARCHITECTURAL

C’est l’idée maîtresse qui guide l’architecte, durant l’étude de son projet, à
l’aboutissement d’une bonne composition.

C’est le choix de la solution proposée dans une étude architecturale pour


répondre au besoin posé.

Le travail de conception consiste justement à trouver le parti architectural


adéquat pour un projet.

Le parti architectural découle des analyses du programme et des contraintes et


objectifs visés dans le projet. Ces analyses doivent précéder l’élaboration du
projet.
Le projet exprimera, directement ou non, la volonté, le raisonnement et la
sensibilité de l’auteur.
24

- Une fin de perspective


- Marquer une entrée
- Une inspiration spécifique

Pour chaque projet, le parti architectural diffère selon les orientations, le


programme, la configuration du terrain et même la volonté du maître d’œuvre.
Les choix exprimés concernent à la fois l’implantation des constructions sur la
parcelle, la composition générale du plan, la forme et l’aspect des volumes bâtis
ainsi que l’organisation interne des bâtiments.
Selon le parti architectural adopté, d’une manière générale, la situation des
accès, comme la disposition des voies de circulation et des parkings prévus dans
le projet doivent privilégier l’accueil, la réception.

Dans le cas de bâtiments industriels, le parti architectural distingue


généralement deux types d’espace : ceux réservés à la production proprement
dite tels les labos de recherche et de production, les espaces de stockage et
divers dispositifs techniques. Tous ces services peuvent être regroupés sous un
même toit ou dans des bâtiments séparés.
Les espaces de bureaux, administration, gestion-financière sont très souvent
regroupés dans le bâtiment principal et caractérisé, en façade par de larges
baies : ils accueillent le visiteur.
Tandis que les entrepôts et locaux techniques sont soit enterrés, soit dans des
volumes distincts, situés le plus souvent en arrière-plan dans la propriété.

Dans le cas d’immeubles de bureaux, le Parti architectural est déterminé par


une volonté de regroupement de tous les services dans un immeuble unique,
élevé sur 2 ou 3 niveaux.

Concernant l’architecture destinée à l’enseignement et à la recherche, les


propositions peuvent être très variables suivant les éléments du programme qui
peuvent être parfois très complexe avec des salles de cours ou auditoires, des
salles de réunions, des bibliothèques et autres services. Tout en respectant les
normes spécifiques des constructions scolaires qui stipulent impérativement une
cour spacieuse de récréation comme espace de rassemblement, d’échanges. Ici,
l’orientation des bâtiments et des espaces d’études intérieures doit
impérieusement respecter l’orientation qui favorise l’exposition à la source de
lumière naturelle de préférence. En effet, il faut éviter que les élèves soient
25

perturbés par la mauvaise visibilité et cela est essentiel dans une salle de classe
ou autre.

Dans les bâtiments de services comme les restaurants, le choix du parti


architectural est déterminé par une volonté exprimée d’ouvrir largement les
salles sur le panorama, de créer des espaces de détente, de confort visuel avec
vue sur un beau panorama, qui profite pleinement de l’environnement, du
paysage. Ces panoramas peuvent être naturels ou crées par le concepteur qui
aménagerait des jardins intérieurs, lacs artificiels, des fontaines ou autre.

III.6.1. EXEMPLE D’ETUDE ANALYTIQUE A FAIRE LORS D’UNE


ETUDE DE TOUT PROJET : LES FONCTIONS DANS UN LOGIS

Devant un nouveau projet il faut prendre le temps, après avoir récolté toutes les
données relatives au programme et autres informations, de prendre la peine de
faire une étude analytique des différentes fonctions qui doivent être reprises
dans le projet. Voici en illustration l’étude analytique d’une maison d’habitation
ou logis.

FONCTION ALIMENTATION

a) besoin de nourriture
Parmi tous les actes, les plus importants sont ceux qui correspondent au besoin
primordial de nourriture. C’est à l’intérieur du logement qu’un grand nombre
d’êtres humains préparent et consomment leurs repas et la salle à manger et la
cuisine sont toujours deux éléments importants de la maison

Les deux coexistent souvent encore. Dans des logis de dimensions restreintes,
où l’espace est mesuré, si la préparation a toujours lieu dans la cuisine, la
consommation se fait dans une pièce commune à différents usages. Enfin, dans
certains intérieurs, les repas sont consommés dans la cuisine même.

Ces variétés dans la fonction alimentation ont cependant la plupart du temps un


trait commun : c’est leur organisation irrationnelle. La liaison entre la
préparation et la consommation notamment est rarement assurée de façon
logique. L’équipement est le plus souvent inapte à sa fonction et ses dimensions
correspondent rarement aux gestes et aux mensurations de la préparatrice des
26

repas.
Enfin, dans le logis, la cuisine est trop fréquemment un lieu étriqué, obscur et
non cet élément dont le séjour devrait être rendu agréable à la ménagère, en
raison du temps parfois très considérable qu’elle y passe.

Préparation des repas : la cuisine


L’architecture contemporaine tend à faire de la cuisine une sorte de machine
bien étudiée, laboratoire où évolue la ménagère, conçu pour que les gestes de
cette dernière non seulement ne soient pas entravés mais au contraire facilités.
Ce qui n’exclut pas une ambiance agréable.

Aération
L’idéal est une aération naturelle, mais si nécessaire on peut avoir recours à une
ventilation artificielle ou mécanique. L’avantage d’une ventilation artificielle
c’est qu’elle permet l’évacuation des buées et la ventilation des meubles de
cuisine.

Eclairage
L’éclairage naturel est préférable, mais souvent insuffisant et moins bien réparti
qu’un éclairage artificiel. Il doit être complété utilement par l’éclairage artificiel
qui doit être de préférence diffus pour éviter les ombres.

Equipement
On tend beaucoup à équiper la cuisine moderne de casiers ou rangements fermés
où le matériel est à l’abri de la poussière et facilement accessible. Les
dimensions de l’équipement sont déterminées par le matériel à ranger et les
différentes opérations nécessitées par la cuisine. Des études ont été faites à ce
sujet et appliquées par les constructeurs.

La question a été débattue de savoir si la ménagère doit faire sa cuisine assise ou


débout. Il semble qu’une hauteur de 90 cm pour les tablettes de préparation des
légumes, évier, etc… permet à la fois de travailler debout ou assis selon le cas,
sur un tabouret élevé.

Superficie
Il semble que 5 à 6 m2 soient suffisants pour une cuisine où l’équipement est
bien conçu. Une petite cuisine a l’avantage de ne pas disperser les mouvements
27

et par là de procurer moins de fatigue à la ménagère.

b) Consommation des repas : salle à manger

La liaison entre la cuisine et l’endroit où l’on consomme ses repas est de


première importante dans les logements modestes où la ménagère doit assurer le
service en même temps qu’elle se nourrit elle-même.
Une des solutions les plus fréquemment utilisées est celle du passe-plats,
ouverture dans le mur séparant les deux pièces et qui peut être plus ou moins
rapprochée des passe-plats jusqu’à permettre pour les plats un passage direct de
la cuisine à la table même. Il existe aussi nombre de logements où l’endroit qui
sert aux repas n’est séparé de la cuisine que par des casiers ou meubles s’ouvrant
des deux côtés. Par ailleurs, dans beaucoup de logements modernes,
l’emplacement où l’on prend les repas fait partie de la salle de séjour. Là encore,
cet emplacement peut être plus ou moins indépendant.

Ventilation
Une bonne évacuation des odeurs est souhaitable et la meilleure solution
consiste en une ventilation artificielle aspirante qui vient compléter une
ventilation naturelle.

Equipement
Comme pour la cuisine, l’équipement est déterminé par les ustensiles. Une
bonne organisation doit permettre d’attendre certains de ces ustensiles aussi
facilement de la salle à manger que de la cuisine. Un système de casiers ou
meubles installés entre les deux endroits peut permettre de se servir et prendre
les assiettes ou autres ustensiles des deux côtés.

Eclairage
Il est désirable que l’endroit où l’on prend les repas soit largement ouvert à la
lumière du jour.

FONCTION HYGIENE

Un aspect de l’hygiène, généralement négligé dans nos habitations, est celui de


l’habillage, du déshabillage et du rangement des vêtements, du linge de jour et
de nuit. Ces opérations exigent pourtant des conditions d’hygiènes et de
28

commodité différentes de celles qui conviennent au sommeil et même de celles


qui concernent la toilette bien qu’elles s’en rapprochent. Dans certains pays
étrangers ou utilise de plus en plus ce qu’on appelle un déshabilloir ou un
dressing.

L’éclairage peut être uniquement artificiel si cela facilite la construction. Le


renouvellement d’air, doit être facilité par une ventilation ou une climatisation
artificielle. L’un ou l’autre de ces deux procédés doit permettre l’aération du
linge dans les casiers.
L’équipement sera constitué par de meubles de rangement et penderies ou garde-
robe dont les dimensions seront déterminées par le volume du linge et des
vêtements.

Toilette
De plus en plus, rares sont les habitations ou immeubles construits sans salle de
bains.
Aujourd’hui, on préconise davantage l’emploi de la douche ou salle d’eau,
moins encombrante, d’usage plus rapide et plus fréquent. Les salles de bains
sont réservées de plus en plus pour les moments de relaxation et détente.
Dans les pays avancés, on conçoit des blocs sanitaires pour être fabriqués en
série par l’industrie, ce qui rend leur emploi possible dans les logements les plus
modestes, étant préfabriqué, cela diminue leur prix de revient.

Dans une salle de bains ou salle d’eau, le renouvellement d’air doit être fréquent
et complet, pour éviter un excès d’humidité. L’idéal serait de pouvoir régler le
degré hygrométrique et cela est possible en orientant ces pièces vers l’est ou
l’ouest ou l’exposition au soleil permettra un assèchement rapide des pièces. Si
ce n’est pas possible il faudrait une ventilation ou une climatisation artificielle.

De toute façon, il faut ménager à chaque individu la possibilité d’un usage


fréquent de la douche. Pour une grande famille, une seule installation est
insuffisante. Le rangement des objets de toilette doit être réalisé dans une
atmosphère sèche, on peut envisager des casiers à portes étanches construits
avec le bloc toilette.
29

FONCTION SOMMEIL ET REPOS

Il n’est pas nécessaire de souligner l’importance de la fonction qui répond à la


nécessité pour l’être humain d’un sommeil et d’un repos vraiment réparateurs.
Dans l’habitation cette fonction est une des plus importantes. On ne lui
apportera jamais trop d’attention.

Si dans le logement du célibataire, elle n’exige pas un élément isolé, il n’en est
pas de même dans une famille. L’idéal serait que chaque individu puisse être
placé pendant son sommeil dans les conditions d’aération, de ventilation,
d’éclairage, etc…, qui lui conviennent personnellement.
Orientation
L’orientation la plus préconisée est l’orientation nord-sud. Evitant ainsi
l’ensoleillement des pièces qui rendrait l’atmosphère suffocante dans la
chambre.

L’orientation convenable du lit par rapport à la source de lumière est facilement


déterminée. Il est préférable qu’elle soit reçue de dos ou de côté, en effet le
soleil en face serait très gênant au réveil.

Silence
Une isolation adéquate doit permettre à chaque habitant un silence propice à un
sommeil calme et ininterrompu.

Equipement
Quand il existe un déshabilloir ou dressing, la chambre est plus réduite puisque
la garde-robe n’en fait plus partie.

Superficie
Environ 10 m2 par chambre d’une personne et 10 à 15 m2 par chambre de deux
personnes.

FONCTION TRAVAIL

Il est question ici du travail intellectuel ou manuel qu’on fait chez soi, non
seulement dans un but professionnel mais encore pour occuper des loisirs, et
qu’une mauvaise organisation du logement ne permet pas ou du moins rend
30

difficile. Il serait souhaitable qu’un emplacement soit réservé à chaque individu


avec la possibilité de l’isoler. L’équipement de cet emplacement varie avec
l’occupation choisie, mais on arrive pour tous les cas, et approximativement, à la
superficie de 6 à 8 m2 par personne.

FONCTION REUNION

Le logis doit non seulement satisfaire au besoin de réunion familiale ou de


réunion entre amis mais il doit encore favoriser ce besoin par son aménagement.
Le living-room ou salle commune tend à remplacer de plus en plus le salon
d’autrefois.
Conversation, lecture en commun, auditions de radio, télévision, etc… demi-
repas, goûters, thés, etc… Jeux de société, lecture individuelle, réunion
silencieuse, tout cela doit y trouver sa place et son cadre propice.

Aussi peut-elle se faire autour d’un centre d’intérêt, dans une ambiance
d’intimité donnée par certaines dispositions de l’architecture et de l’équipement.
Elle doit de plus avoir lieu dans une ambiance de liberté, grande hauteur sous-
plafond. Là, une circulation facile, une vaste ouverture permettant un contact le
plus direct possible avec l’air extérieur, le soleil, les arbres, le paysage, devront
être réalisées.

L’équipement de cette partie du logement destinée à la réunion est très variable,


lui aussi, selon les goûts et les tendances des habitants. De ce fait, ses
dimensions sont aussi variables.

FONCTION EDUCATION

Le rôle du logis dans l’éducation des enfants est très grand. Pour que la
personnalité d’un enfant puisse de développer d’une façon normale, il faut qu’il
puisse à la fois sentir la protection familiale et jouir d’une liberté relative. Un
logis bien organisé, permettant à la mère de famille une surveillance facile mais
discrète t procurent à chaque enfant sont petit espace bien déterminé, peut faire
plus pour bonne santé morale et physique que beaucoup de principes
uniquement théoriques. C’est pourquoi il y aurait grand intérêt à doter les logis
les plus modestes de petites chambres individuelles pour les enfants.
31

A noter que les fonctions travail, sommeil, hygiène et recréation individuelle


doivent s’y trouver groupées. Ces chambres pourraient être isolées ou réunies
grâce à des panneaux mobiles et dans le deuxième cas, constituer ainsi un espace
pour les jeux, distinct de la salle commune.

D’une façon générale, il y a toujours intérêt à aménager dans un logis une salle
de jeux indépendante pour les enfants. Elle permet à ceux-ci de jouer dans
contrainte et laisse aux parents une tranquillité appréciable dans la vie
commune.

Outre un lit, l’équipement de chaque chambre comprendrait un déshabilloir et


une douche-lavabo ainsi que des casiers nécessaires au rangement des affaires
personnelles de chaque enfant ; enfin, une table et un siège.
Tout ce que nous avons dit précédemment au sujet de l’aération et de la lumière,
doit être également réalisé dans les chambres d’enfants.
La superficie d’une petite chambre individuelle serait de 10 à 15 m2 environ.

FONCTION ENTRETIEN

Cette fonction du logis, une des plus importantes pour permettre l’aisance et la
commodité dans les actes ménagères est pourtant trop souvent négligée. A tel
point que dans certains immeubles récents, aucune place n’est prévue même
pour l’incommode « cabinet de débarras » des maisons plus anciennes.

Placarde pour ranger balais, aspirateurs, casiers pour le linge de maison, place
pour valises, etc… D’autre part équipement pour certains travaux ménagers :
planche à repasser, matériel à cirer les chaussures… Cet « utility room » peut
être prévu dans un logis bien organisé.

Eclairage
Peut-être artificiel. Eclairage intérieur de certains casiers.

Aération
Ventilation ou climatisation artificielle permettant d’envisager l’aération de
casiers. L’ouverture sur l’extérieur n’est pas nécessaire.
Communication aisée avec la cuisine : certains casiers peuvent être installés
32

entre les deux pièces pour permettre la préhension des objets utilisés pour la
cuisine et pour l’entretien.

FONCTION CIRCULATION

Si l’architecture organise un lieu pour chacune de nos activités, encore faut-il


pouvoir aller de l’un à l’autre. Circuler est une de nos activités essentielles à
laquelle l’architecture doit répondre par une organisation correspondante. Et
« circuler » est une des fonctions essentielles de l’architecture.

Puisqu’il ne s’agit ici que des activités de l’individu et de la famille, nous


n’envisagerons que la circulation individuelle des membres de la famille,
laissant à un autre chapitre le soin de traiter les problèmes complexes de la
circulation envisagée du point de vue de groupes sociaux, c'est-à-dire, la
circulation collective, les rues, les routes etc…
La circulation individuelle pourrait elle-même faire l’objet d’une vaste étude.

INTERPENETRATION DES FONCTIONS

Nous venons en réalité d’essayer d’analyser dans quels buts doit être organisé
l’abri de l’individu et de la famille, c'est-à-dire le logis.
Nous avons étudié chaque fonction de ce logis et nous avons essayé pour
chacune d’elles de trouver les dispositions fondamentales les meilleures. Il s’agit
maintenant de grouper tous ces résultats particuliers de façon à en faire un tout,
le logis pris dans son unité.

On pourrait être tenté de croire, à première vue, qu’il suffira pour cela de
juxtaposer ces éléments distincts. Pourtant, il n’en est rien. C’est qu’il faut
réaliser non pas la juxtaposition, mais bien l’interpénétration de certaines
fonctions du logis.

III.7. LE PARTI CONSTRUCTIF :

C’est le choix technique, concernant les matériaux de construction adoptés, les


techniques de construction et de mise en œuvre des matériaux. Il concerne aussi
le choix du système porteur.
33

Les techniques spéciales relatives aux nouveaux matériaux de construction et de


finition.

III.8. RESUME D’ELABORATIONS DU PLAN

- Concevoir
- réaliser ou matérialiser
- régler les dépenses ou gérer la bâtisse

Ce sont les 3 phrases essentielles et successives de la mission de l’Architecte.

Rappel : L’architecture n’est pas seulement un métier.


C’est un art de création où l’œuvre est le fruit d’une imagination
intuitive avant d’être raisonnée.

III.9. ETUDE DU PROGRAMME ET PHASE DE DOCUMENTATION

L’œuvre pensée, étape préliminaire à toute construction, doit être la traduction


aussi fidèle que possible d’un programme qui comporte de nombreux impératifs
et des sujétions de tous ordres : situation, caractère, fonctionnement, économie,
aspect plastique.

La première phase du travail est documentaire.

Les programmes des projets sont en évolution, ils sont plus complexe, plus
subtiles, plus particuliers, plus techniques. Ils doivent être traduits par des
conceptions inédites basées sur des procédés et matériaux nouveaux.
Il est donc nécessaire de se doter d’ouvrages, de revues, d’articles et la
consultation à l’Internet suivie d’un examen critique des solutions rencontrées.
Il s’agit d’une phase longue, passionnante et payante.
Elle consiste en étude préliminaire, élaboration du schéma fonctionnel et en
définition du choix du parti.

La connaissance, appréciation et intimité avec le sujet entraînera et encouragera


la libération de l’imagination.
Celle-ci se traduit par la recherche de l’expression dessinée, les partis
susceptibles de satisfaire aux conditions imposées, par des essais successifs
34

employant la méthode choisie.

Il est recommandé de prendre garde :


• Aux excès de conceptions trop riches ou trop impulsives
• Au frein sclérosé de l’imagination ; éviter de fréquenter les chemins trop
battus

Le problème architectural n’a pas une seule solution unique, mais des solutions.
Etablir les Schémas fonctionnels ou flux de circulation: ils font ressortir les
grands courants de circulations tant sur le plan horizontal que vertical en ce qui
concerne les bâtiments à plusieurs niveaux.

Il faut veiller à :
• la Facilité de liaison entre les services
• définir l’ordre d’importance des éléments
• au groupement des services par affinité.

Ce stade d’orientation de l’étude est capital. Il demande :


• Hardiesse d’invention
• Intervention de la logique
• Sûreté du sens critique et veiller au souci de l’équilibre

Le souci de la rigueur des techniques et des procédés de construction ne doit


pas encore nous préoccuper : il reste subconscient mais ne paralyse pas la
recherche.

Cette première phase est celle de la spontanéité.

Les travaux graphiques qui en découlent sont appelés ESQUISSES


PRELIMINAIRES.

Perfectionnement et mise au point


• Vue en plan
• Plans masses
• Coupes
• Elévations sommaires
35

Les lignes générales sont arrêtées en vue de préparer le graphique suivant


appelée avant-projet.
Il est le résultat d’une longue succession d’efforts ayant pour but de réaliser,
quelle que soit l’ampleur ou la modestie de l’ouvrage, un édifice simple ou
complexe selon le caractère du concepteur, mais équilibré et harmonieux, qui
sont les qualités standard qui doivent être recherchées.

C’est à force d’essais successifs, sans usage de la gomme, à plusieurs reprises


que l’on parvient à la conception finale. Eviter de gommer mais superposer les
esquisses pour constater l’évolution dans les idées.
La méthode de travail se manifeste pratiquement par :

- Les schémas qui expriment l’allure d’étude préliminaires.


- La superposition de calques qui permettent les corrections, les mises au
point, les modifications surtout les comparaisons des différentes
conceptions trouvées.

Ainsi devra apparaitre un sentiment de satisfaction après le passage de test de


chaque partie analysée.

Cet examen veillera au respect de :


- La législation du bâtiment et des règlements d’urbanisme
- Bonne orientation
- Meilleure condition d’utilisation du terrain
- Bon assemblage des volumes
- Esthétique
- Confort
- Sécurité
- Simplicité
- Economie

III.10. HIERARCHIE DES VALEURS

Dans un programme, certains éléments, selon leur importance, doivent être


situés au cœur même de l’ouvrage. Tout converge vers eux et affirme leur
prépondérance, d’autres par contre sont des compléments.
Toute construction, petite ou grande, est influencée par des éléments principaux
36

qui n’apparaissent pas toujours à première vue. Il appartient au concepteur, à


l’architecte de les déceler et de les mettre en valeur. (Exemple pour l’UNIKIN
le recteur Mr Gilon en concevant avait dégagé du programme d’ensemble: les
cliniques Universitaires et la faculté de médecine d’ un coté, le bâtiment
administratif au centre et la paroisse NODASSA à l’autre extrémité. Ces points
focaux formant l’enveloppe et les entrées du site universitaire.)

Etude des proportions

Elle est perfection des formes en vue d’atteindre cette beauté que l’on s’est
donné pour finalité.
Les moyens à fournir pour atteindre des proportions harmonieuses:
- Le Façonnage harmonieux du ou des volumes par l’étude des formes
- Le rapport des volumes entre eux et avec le voisinage
- La mise au point de l’aspect extérieur.
- L’esthétique générale

La beauté architecturale :

Elle n’est pas une action théoriquement valable partout; le beau peut être
exprimé par des éléments particuliers, spécifiques selon le projet : il peut s’agir
de : types de composition en gradins, de forme de toiture particulière, des lignes
onduleuses ou raides, de la symétrie ou certaines dissymétries…
Il n’est peut-être pas sans intérêt de signaler que l’un des plus récents
esthéticiens de l’architecture a avancé que la satisfaction esthétique, comme les
37

autres plaisirs, viendrait de la « facilité de l’activité organique de l’œil, tandis


qu’un effort contre la nature engendre la douleur.

Pour lui, les beaux monuments seraient ceux dont l’œil suit les lignes avec le
plus de facilité, de là viendraient les avantages esthétiques de la symétrie, et la
répétition des mêmes éléments (travées égales), des édifices dont les lignes
principales concourent en perspective vers un petit nombre de points de fuite.

Ainsi donc, la loi de la beauté devrait être cherchée dans la psychologie de l’œil,
et non dans les spéculations philosophiques.

Définitions du beau :

On a proposé bien des définitions de la beauté, qui n’ont toutes qu’une valeur
relative, on connaît celle inexactement attribuée à Platon ;
« Le Beau est la splendeur du vrai » à laquelle on peut reprocher d’être surtout
une opinion de moraliste.

Jean Paulhan, se rangeant à une antique formule déjà professée par saint
Augustin admet que le principe de la Beauté est l’unité dans la diversité.
Stendhal, dans son journal, déclare que : « le beau est la rencontre de toutes les
convenances ».

Mais de quelle vérité, de quelle unité, de quelle utilité, de quelles convenances


s’agit – il ? C’est assez subjectif.

La beauté en architecture

Si nous recherchons des définitions plus précises du beau en architecture


empruntée à des bâtisseurs, serons – nous mieux fixés ?
Pour Labrouste, l’architecture, c’est l’art de bâtir, point de vue de constructeur
s’attachant essentiellement à la structure de l’édifice.

Pour Léonce Reynaud, c’est l’art du beau et des convenances dans les
constructions. Ce dernier admet donc le beau en soi, la forme pure d’une part et
les convenances, ou la fonction matérielle et spirituelle de l’édifice d’autre part.
Peut-être obtiendrait –on une définition plus satisfaisante, en combinant les deux
38

propositions précédentes. Car un édifice quelconque répond à une destination, il


est construit avec une technique, il a une apparence ou, si l’on préfère, il a une
fonction ; il est réalisé avec une structure, qui se traduit par des formes.

En résumé nous pouvons retenir, avec l’architecte André Hermant que la beauté
en architecture peut être atteinte quand il y a équilibre entre la FONCTION, la
STRUCTURE et la FORME.
39

CHAPITRE III : LA NOTION D’ECHELLE ET DE PROPORTION

III.1. L’HOMME BASE DE TOUTE MESURE

Figure 13

3
Ernest NEUFERT, Eléments des projets de construction ; l’homme unité de toute mesure.8è Edition, DUNOD,
Paris, 2002, ISBN 2-10-005759-6, page 41
40

L’homme crée les objets qui lui sont utiles. Les dimensions de ces objets sont
donc conformes à l’échelle humaine. Ainsi, autrefois, les membres de l’homme
servaient de base à toutes les Unités de mesure.

Aujourd’hui encore, nous concevons mieux les dimensions d’un objet en


comparant sa hauteur à celle de l’homme, en mesurant sa longueur sur une
coudée, en disant qu’elle dépasse de tant de doigts, ou d’une tête, une longueur
donnée. Ce sont là des idées innées et des dimensions que nous avons, pour ainsi
dire, dans le sang.

Le système métrique a mis fin à tout cela, mais nous devons pourtant essayer de
nous faire une représentation aussi exacte et aussi vivante que possible des
unités de ce système. C’est ce que font les architectes lorsqu’ils mesurent les
pièces de leurs demeure, afin d’avoir une base pour les dimensions de leurs
plans de construction. Quiconque étudie l’art de bâtir devrait commencer par se
représenter, par intuition si possible, les dimensions des pièces et des objets qui
s’y trouvent, et s’y exercer longuement : alors chaque trait, chaque indication de
dimensions évoquera pour lui l’image du mobilier, de la pièce ou de la
construction à réaliser. (Faire quelques exercices de mesurage intuitifs avec les
étudiants)

Or nous concevons exactement la grandeur d’une chose lorsque nous voyons à


côté d’elle un homme, en image ou en réalité. Il faut remarquer que quand nos
revues techniques représentent les bâtiments ou les intérieurs sans l’échelle
humaine, sans personnages, on se fait souvent, d’après le dessin, une idée tout à
fait fausse de la grandeur de ces bâtiments, et l’on est tout étonné de les voir,
une fois réalisés, généralement beaucoup plus petits. C’est là une raison du
manque de proportion fréquent entre les divers éléments des constructions : on
est parti d’échelles différentes, au hasard, au lieu de prendre pour point de départ
une échelle correcte.

Pour qu’il en soit autrement, il faut que l’on précise à celui qui fait le projet,
l’échelle humaine, et comment se sont développé les dimensions qu’on a pris
l’habitude de copier.

Il faut savoir quel espace est nécessaire à l’homme entre ses meubles, dans la
cuisine, dans la salle à manger, dans les bibliothèques, le parking etc…., pour
41

disposer convenablement les objets qui doivent être à portée de sa main, sans
gaspiller l’ espace. Il devra connaitre l’emplacement des meubles qui permettent
à l’homme d’accomplir convenablement ses fonctions dans la maison, dans les
affaires, à l’usine, ou encore de se reposer.

Enfin, il devra savoir quelles sont les dimensions minimales des espaces où il
circule quotidiennement, tels que : les routes piétonnes ou mécaniques, le
chemin de fer, les voitures, les jeeps, les camions poids lourds etc…qu’Il
possède de ces espaces-types une représentation précise.

C’est à partir de ces mesures qu’il déduit, souvent inconsciemment, les


dimensions d’autres lieux. Mais l’homme n’est pas seulement un corps qui a
besoin d’espace, le côté esthétique n’est pas moins important.
De la manière dont un espace a été mesuré, partagé, peint, éclairé, rendu
accessible et orienté dépendra la façon dont il sera senti.

Dans l’ensemble, en dehors des normes déterminées, chaque problème est


différent et chaque architecte devrait l’étudier, le prendre et le façonner
différemment. Ce n’est qu’ainsi qu’il est possible de réaliser des progrès
constants dans l’esprit de l’époque actuelle.

III.2. LES RAPPORTS FORMELS :

LE MODULE
Un premier moyen, le plus simple d’assurer l’unité des différentes parties d’un
édifice est de leur donner un module. Ce module sera fourni quelque foi par un
élément caractéristique de l’édifice (diamètre moyen de la colonne dans les
édifices classiques) ; il résultera plus souvent d’une mesure courante ou des
dimensions des matériaux mis en œuvre (brique ou hauteur d’assise pour la
pierre appareillée à assises régulières, ou des dimensions des plaques de
revêtement de la façade) ou des dimensions des éléments standard d’une
construction préfabriquée.

En utilisant une trame de papier quadrillé, à laquelle on superpose les


principales lignes du dessin, on introduit automatiquement le module dans la
composition. Ce procédé est utilisé depuis fort longtemps pour la conception
architecturale. (Ainsi on établit des rapports simples).
42

III.3. LES PROPORTIONS GEOMETRIQUES

On a beaucoup utilisé des triangles dont on a dit qu’ils ont sur les autres figures
la supériorité de traduire un sentiment de stabilité (tels que les Egyptiens).
Le pentagone est la figure la plus riche de développements du nombre.
Rectangles. – le rectangle ou le carré (cas particulier de rectangle) est une figure
caractérisée par le rapport entre les côtés.
Parmi les rectangles dynamiques, le plus remarquable est le rectangle, que l’on
obtient en rabattant la diagonale du demi- carré, il est ainsi constitué d’un carré
et d’un autre rectangle, qui est lu – même un rectangle.

Si l’on décompose à son tour en un carré et un rectangle plus petit, on obtient


ainsi une série de carrés tournants, qui peuvent servir de tracé directeur à la
spirale.
Il y a ainsi des proportions stables et harmonieuses qui ont été développés par
les anciens scientifiques à travers plusieurs tracés régulateurs, plus performants
les uns que les autres.
43

Figure 24

4
Ernest NEUFERT, Eléments des projets de construction ; l’homme unité de toute mesure.8è Edition, DUNOD,
Paris, 2002, ISBN 2-10-005759-6 , page 53
44

LE NOMBRE D'OR

La proportion définie par a et b est dite d'« extrême et moyenne raison »


lorsque a est à b ce que a + b est à a, soit : lorsque (a + b)/a = a/b. Le
rapport a/b est alors égal au nombre d'or.
Le nombre d'or est une proportion, définie initialement en géométrie comme
l'unique rapport a/b entre deux longueurs a et b telles que le rapport de la
somme a + b des deux longueurs sur la plus grande (a) soit égal à celui de la
plus grande (a) sur la plus petite (b) c'est-à-dire lorsque

.
Le découpage d'un segment en deux longueurs vérifiant cette propriété est
appelée par Euclide découpage en « extrême et moyenne raison ». Le nombre
d'or est maintenant souvent désigné par la lettre φ (phi).
Ce nombre irrationnel est l'unique solution positive de l'équation x2 = x + 1. Il
vaut exactement :

Soit approximativement5 1,6180339887.

III.4. LE MODULOR

Le Corbusier a défini sous le nom de Modulor une harmonique de mesures au


diapason de la structure humaine. Après tâtonnement, il en a arrêté la mesure de
base à 2,26m, correspondant à la hauteur d’un homme de six pieds anglais
(1,825m) le bras levé,

5
Fernando Corbalán, Le nombre d'or : Le langage mathématique de la beauté, Paris,RBA (es)-Le
Monde, coll. « Le Monde est mathématique »,
45

Le Corbusier et se émules considèrent l’emploi des « éléments harmonisés » du


Modulor comme la meilleure méthode pour assurer « l’unité dans la diversité ».
Valeur des tracés régulateurs
Mais si l’on est persuadé de la valeur des tracés régulateurs, ce n’est pas dire
qu’ils constituent des recettes toutes faites pour composer des chefs – d’œuvre.
Ce serait une erreur de vouloir ajuster une composition à un tracé régulateur
déterminé à priori : les grandes lignes d’un projet doivent être déterminées par
d’autres facteurs : nécessités fonctionnelles, possibilités constructives contrôlée
par la sensibilité intuitive.
Les tracés régulateurs ne doivent intervenir que come moyen de contrôle, pour
la mise au point des dessins. Le tracé régulateur n’est pas créateur, il est
équilibreur.
Tombés à peu près dans l’oubli pendant la première moitié du XIXème siècle,
comme la plupart des recettes conservées naguère jalousement dans le sein des
corporations où elles étaient transmises de maître à compagnon, les méthodes de
mise en proportion et les tracés régulateurs connaissent de nos jours un regain de
faveur.
46

QUELQUES RECOMMANDATIONS POUR LA DEFENSE ET


PRESENTATION DU PROJET

Pour une bonne présentation efficace d’un projet d’architecture :

- Il faut partir du général au particulier sauf cas spécial


- Il faut présenter le problème qu’on a eu à traiter c’est à dire présenter le
sujet. Importance d’indiquer le titre du projet.
- Exposer les éléments clés, les objectifs visés en priorité et l’approche que
vous avez choisies pour résoudre le problème. C’est à dire la méthodologie
adoptée.
- Découvrez les étapes du processus de conception ainsi que les principales
découvertes et idées auxquelles vous avez abouti.
- Présentez votre parti architectural et illustrez-le par un croquis simple
- Présentez ensuite les plans suivant la chronologie d’affichage suivante:
plan d’ensemble ou de situation, plan masse, différentes vues en plan,
coupes, élévations et perspectives, plans de détail et maquette.
47

DOCUMENTS DE REFERENCE

1. Dupire Alain, ca…, « Deux essaies sur la construction »Collection


Architecture, Pierre Mordoga, Editeur, Liège 1981.

2. « The prospects of architecture in civilization », conference tenue à la


London Instituion le 10 mars 1881 dans: “On art and socialism”? Londres
1947, page 245.

3. Fernando Corbalán, Le nombre d'or : Le langage mathématique de la


beauté, Paris,RBA (es)-Le Monde, coll. « Le Monde est mathématique »,

4. L'harmonie du nombre d'or [archive], un site web parmi d'autres,


indique : « Le nombre d'or, supposé apparaître en pleine Grèce
antique était, en réalité, déjà présent dans la grande pyramide égyptienne :
la pyramide de Khéops. »

5. Mattew FREDERICK, 101petits secrets d’architecture qui font les grands


projets, edition DUNOD, Paris.

6. Jean Paul MANSONI MAKELA, tracés harmoniques ; le tracés comme


éléments de recherche de la beauté et de l’équilibre dans la conception
architecturale, de l’antiquité à nos jours. Edition architecture fonction,
2005

7. Ernest NEUFERT, Eléments des projets de construction ; l’homme unité


de toute mesure.8è Edition, DUNOD, Paris, 2002, ISBN 2-10-005759-6

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