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Suite 27/11/23

Chapitre 2 :
Les instruments conceptuels des théories
politiques prenant en compte
l’environnement
Concepts qui tournent autour de l’environnement.

 Définition du développement durable : « Un développement qui répond aux besoins


du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux
leurs » (1987, Gro Harlem Brundtland, Norvège)
= anticipation des conditions de vie dans le futur pour les générations futures

 Définition du développement durable plus développée : « Des modèles de


développement qui répondent aux besoins présents d’une population soutenable,
sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (S.
Madaule, Manuel du développement durable, France)
2 différences :
→ Possibilité de plusieurs de modèles de développement durable car les pays
sont situés différemment géographiques et n’ont pas les mêmes potentialités/
contraintes donc pas la même trajectoire de développement durable. Au niveau
de chaque pays, il y a un modèle de développement durable à mettre en œuvre.
→ Le facteur population est important, s’il continue d’augmenter comme
aujourd’hui, dans les générations futures ce seront beaucoup plus d’individus en
demande d’un développement durable, ce qui est plus compliqué à réussir plus la
démographie importante = concept de population soutenable signifie une
population adaptée aux ressources de la nature.
Dans les années 1950, la population était de 2,5 milliards.
Dans les années 1970, la population était entre 4 et 5 milliards.
En 2023, la population est de 8 milliards.
→ Avec une croissance de la population mondiale aussi importante et rapide,
les données environnementales ne sont pas les mêmes que si la population
avait la même population qu’il y a 70 ans. Il faut satisfaire les besoins
économiques et sociaux de 8 milliards d’habitants.
La prévision de population d’ici 2050 est de 9,5 milliards.
Facteur population rarement évoqué au niveau international, on fait comme si le
changement de comportement pouvait avoir une consommation complètement
décarbonée sans perdre de pouvoir d’achat pour 8 ou 9 milliards d’individus mais
ce n’est pas réaliste.
 Tant que l’économie n’est pas décarbonée à des coûts compétitifs, l’utilisation
du carbone durera. Si son utilisation dure, la population mondiale a une
grande importance dans la réussite des objectifs.
On peut aussi parler des besoins de consommation d’eau et alimentaires.
La population n’est pas stabilisée, il faudrait que ce soit le cas en respectant le
choix de chacun via une prise de conscience collective pour des raisons
environnementales, il ne s’agit pas d’être coercitif comme la politique de l’enfant
unique en Chine.
La question de la population mondiale et son incidence sur l’environnement
devrait monter à l’agenda mondial. Le facteur population est le plus grand
changement qu’on ait connu ces dernières années.
Le mode de consommation à l’occidental s’est généralisé aux pays émergents, un
Chinois a une intensité carbone supérieure à un Français malgré son revenu par
habitant plus faible.

 Le droit mou ou droit souple donne la prééminence à un droit simplement proposé,


recommandé et conseillé. Exemple : Accord de Paris sur le climat dans le cadre de la
convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Les
négociateurs de cet accord le déclarent comme contraignants alors qu’il ne l’est pas
pour le montrer comme historique. Pour qu’il soit contraignant, il faut qu’il y ait des
sanctions prévues en cas de non-respect. Le problème du droit international au
niveau environnemental est que ce sont en général des accords de droit mou sans
contrainte car c’est beaucoup plus facile d’avoir un accord sur des engagements que
sur des engagements avec contrainte. Les COP se prolongent toujours dans le temps
pour parvenir à un consens.
 Une des difficultés de la prise en compte de l’environnement sur la politique
international est que, juridiquement, il s’agit de droit mou non-contraignant.

Droit qui s’applique à l’Accord de Paris, droit simplement proposé, recommandé et


conseillé. C’est le droit qui fait figure de droit utilisé sur le plan international le plus
souvent en matière d’environnement.

Document à consulter pour la séance du 05/12


28/11/23

 Le droit dur ou droit classique obligatoire et contraignant


Droit qui s’applique généralement au niveau national ou au niveau d’ensembles
communautaires comme l’UE. En matière de climat, la première fois que ce droit dur
a été utilisé c’était pour le Protocole de Kyoto, qui a expiré en 2020. Suite à cela, c’est
l’Accord de Paris qui a pris la suite.
 Sur le plan environnemental, droit dur ou classique s’impose au niveau national
tandis que le droit mou ou souple est toujours de mise au niveau international.
Les ONG environnementales souhaiteraient qu’on passe du droit mou au droit dur sur
les questions environnementales, de manière à ce que les engagements des pays et
entreprises soient contraignants.

 Notion de biens publics mondiaux : « biens accessibles à tous (critère de non-


exclusivité) et dont tout un chacun peut bénéficier à volonté sans que cela ne soit
jamais au détriment d’autrui (critère de non-rivalité) et qui possède un caractère
mondial » (Charles Kindelberger, 1986).
Les biens publics mondiaux sont ceux dont peuvent profiter les citoyens du monde
entier.

 3 sortes de biens publics mondiaux


o Les biens publics naturels
Exemples : qualité de l’air, biodiversité
Le problème auquel est confrontée la communauté internationale est leur
surutilisation de ces biens.
o Les biens publics mondiaux d’origine humaine
Exemple : les connaissances scientifiques
Le problème auquel est confrontée la communauté internationale est leur
sous-utilisation.
o Les biens publics mondiaux résultants de politiques mondiales/ globales
Exemples : la santé avec l’OMS, la stabilité du système financier international
avec l’intervention du FMI
Le problème auquel est confrontée la communauté internationale est leur
sous-production.
Tous les pays profitent de ce que ces organisations peuvent apporter sur le
plan international.
Le problème de ces biens publics est que les politiques mondiales sont
limitées, donc, il y a une sous production de ce type de bien public.

Ces biens publics mondiaux ont été mis en exergue à partir de 1986 car on a compris
qu’il fallait les protéger car ils se dégradent comme l’air. Alors, la communauté
internationale avait une responsabilité à les protéger et les compléter par d’autres
biens publics mondiaux à la portée des citoyens du monde.

 Biens communs : Biens accessibles à tous (critère de non-exclusivité) mais dont la


consommation de l’un vient en rivalité de la consommation de l’autre (critère de
rivalité)
Exemple : ressources naturelles d’un territoire
Au niveau d’une politique nationale, on cherche à protéger ces biens communs pour
l’ensemble des citoyens. Au niveau international, on cherche à protéger et à faire
grandir les biens publics mondiaux.

 Cette thématique de biens publics ou mondiaux montre le côté collectif qui


prend le dessus sur la propriété privée. Nouveaux concepts marquent un
changement marquant et notamment l’interdépendance entre les individus
au niveau national et international.
Chaque gouvernement essaie de faire grandir ses biens publics mondiaux
pour qu’ils soient accessibles au maximum de population possible. C’est d’une
certaine manière, un contre feu aux externalités négatives parfois produits par
des opérateurs privés puisqu’on cherche à préserver ces biens publics. La
manière de les préserver c’est avoir une approche collective.

 Notion de bien commun très ancienne.


Exemples : dans les villages au MA, il y avait des prairies communales où chacun
pouvait faire paître son bétail, il existe des forêts communaux ou des sources pouvant
alimenter plusieurs exploitations agricoles/ vergers gérées en commun.
Personne n’est propriétaire mais tout le monde en profite, si l’un en profite trop, c’est
au détriment des autres = critère de rivalité. Alors, il faut se mettre d’accord pour que
les prélèvements des uns ne gênent pas ceux des autres.

 La recherche de nouveaux concepts théoriques et statistiques à la place des anciens


concepts comme la croissance et le PIB.
Sur le plan politique, ces concepts nouveaux prennent la place des anciens qui ne
prenaient pas en compte l’environnement.
 Depuis les années 2000, on parle de plus en plus d’emprunte carbone, de PIB
décarboné, d’économie verte par rapport à économie classique, économie du
bien être etc

 Emprunte carbone = la quantité de gaz à effet de serre émise par l’activité d’un être
humain, d’une entreprise, d’un Etat, ou par la production d’un bien ou d’un service.
Plus elle est élevée, plus le PIB carboné est fort donc le but est de la réduire au
maximum.

 PIB décarboné :
A l’avenir, on pourrait comparer les différents pays à partir des PIB décarbonés.
o L’enjeu majeur est de découpler le PIB de la consommation de ressources
naturelles (= sources de matière et d’énergie accessibles économiquement
dans l’environnement naturel sous forme primaire avant leur transformation
par l’activité humaine).
 Ce découplage est l’intensité carbone de la production.
o Découpler le PIB des impacts environnementaux comme le réchauffement
climatique, pollution ou atteinte à la biodiversité afin que la croissance du PIB
n’ait peu d’impact sur l’environnement et moins d’impact possible sur la
consommation de ressources naturelles.

 Economie verte :
o Activités classiques réalisées avec des procédés moins polluants ou moins
consommateurs d’énergie.
o Les éco-activités, dont la finalité est la protection de l’environnement ou la
gestion des ressources naturelles.
 Flou dans la classification des économies classiques qu’on pouvait appeler de
l’atténuation, mais pour les éco activités, c’est clairement de l’économie verte
additionnelles et nouvelles pleinement au service de l’environnement.
 Concept composite : concept économie verte composée d’ancienne économie
avec atténuation et nouvelle économie.

 Indice de Développement Humain (IDH) mis en place par le PNUD financé par des
subventions. Pour se démarquer de la Banque mondiale qui ne se basait que sur le
PIB, ils ont mis en place l’IDH qui comprend en compte l’économie et le social pour
qualifier certains critères de développement à partir des critères sociaux (espérance
de vie, alphabétisation etc). Il s’est posé la question pour eux d’intégrer aussi la
composante environnementale.
Redéfinition de l’IDH par le PNUD pour aller vers plus de bien-être partagé en 2020 : à
l’économie, la santé et l’éducation, le PNUD ajoute donc la mesure de la pression
exercée par les humains sur la planète, au travers de sa consommation matérielle de
ressources et de son empreinte carbone.
Cette indice se base dorénavant sur ces piliers et permet de classer les pays les uns
par rapport aux autres.
 Intégration de la composante environnementale en 2020

 Externalités négatives = création par un agent économique de nuisances à autrui sans


contreparties monétaires (exemples : pollution, réchauffement climatique et perte de
biodiversité).
La production des externalités négatives est consubstantielle à l’économie de marché
car il prend difficilement en compte pollution, réchauffement climatique et perte de
biodiversité donc il crée des externalités négatives. Le but d’une économie qui va vers
la prise en compte de l’environnement est de diminuer les externalités négatives en
taxant les polluant et en protégeant la biodiversité. On peut aussi créer des activités
grâce à l’innovation qui ne produisent pas d’externalités négatives comme des
activités utilisant des sources d’énergie propres (exemple : renouvelable) ou activités
équilibrées sur le plan des nuisances par rapport aux apports (exemple : exploitation
durable des forêts).
 Aires protégées = aires sanctuarisées à des aires exploitées durablement comme les
forêts.
Aires sanctuarisées sont des endroits où l’activité humaine est interdite, mais les aires
exploitées durablement sont des endroits où l’activité humaine est permise mais sans
dénaturer l’environnement.
A la COP en 2022 à Montréal sur la biodiversité, il a été décidé que 30% du domaine
marin serait transformé en zone protégée, aires exploitées durablement. Les aires
sanctuarisées font exception par rapport aux aires exploitées durablement alors
qu’on s’oriente vers une gestion environnementale des territoires.
Les zones protégées sont relativement nouvelles.
Les Américains sont précurseurs au début du 20ème siècle avec leurs grands parc
naturels.
Les aires protégées ont été un instrument politique d’importance pour protéger la
nature avec les problèmes de biodiversité, c’est la préoccupation principale des COP
sur la biodiversité.

 Les services environnementaux = avantages que les populations tirent des


écosystèmes (exemple : tirer des forêts tropicales ou zones humides ou aires
protégées marines permettant la captation de plus de CO2).
On parle de services environnementaux car ces aires protégées ont amené certains
pays à chercher à se faire rémunérer en échange ce service environnemental sur le
plan politique et international, c’est le cas de certains pays qui ont signé des contrats
avec des bailleurs de fonds.
Les images satellites permettent de faciliter les comptages pour contrôler que les
pays respectent leur contrat, donc, le pays doit avoir une administration qui a la
capacité de contrôler et protéger cette aire. Cela peut couter cher si la zone est
grande et compliquée et peut occasionner de la corruption, d’où la difficulté de
mettre en œuvre ces services environnementaux en matière forestière.
Autre contraire à ces services est que certains pays ne veulent pas qu’on les oblige à
ne pas exploiter certaines ressources naturelles : un combat s’instaure entre les ONG
environnementales d’un coté qui demandent généralement la sanctuarisation et les
gouvernements qui souhaitent apporter un revenu supplémentaire à leur population
et ne souhaitent pas stériliser une partie de leur terre pour le bien de l’humanité.
Cela donne lieu à des conflits à travers le monde.

Il est rare de voir des aires forestières où il n’y ait pas de vie humaine, il y a en général
des habitants (pygmées) qui vivent sur place de la chasse ou la cueillette qui se
nourrissent de la foret et sont en équilibre avec la foret depuis de nombreuses
années. Il est compliqué pour les gouvernements de dire à des populations
autochtones anciennes de ne plus y vivre. Parfois, ces populations ont un savoir
particulier intéressant pour l’industrie pharmaceutique comme utilisation des
plantes, c’est un important capital de connaissance pour l’ensemble de l’humanité,
surtout sur un plan médical.
 L’atténuation au changement climatique : une diminution de son degré de
réchauffement, réduction des gaz à effet de serre qui en sont la cause. Il s’agit donc
d’une notion quantitative OCDE (30 pays les plus développés) activités qui :
o réduisent ou limitent les émissions de gaz à effet de serre
o protègent et améliorent les puits et réservoirs des GES (exemples : forets, sols
et herbiers marins)
Fondamentale par rapport au gaz à effet de serre, face à l’atténuation, il y a
l’adaptation au changement climatique

 L’adaptation au changement climatique : démarche d’ajustement au climat actuel ou


attendu, ainsi qu’à ses conséquences.
Selon le GIEC, l’augmentation de la température est un fait réel et serait proche de
1,2 degré, donc il faut s’adapter.
Cela est compliqué car comme le changement climatique vient de commencer, il est
difficile de quantifier exactement les mesures d’adaptation : quantifier par rapport à
ce qui s’est déjà produit ou par rapport à ce qui risque de se produire ?
L’adaptation est une course par rapport à un phénomène qui n’est pas un phénomène
qui produit des effets à l’instant T mais dans 30, 40 ou 50 ans. D’où la difficulté
d’assurer une résilience par rapport au réchauffement climatique (exemple : quelle
hauteur de digues à mettre en place ?), alors que l’atténuation est beaucoup plus
facile à quantifier. C’est pourquoi les financements pour l’atténuation sont plus faciles
à obtenir que les financements pour l’adaptation. L’adaptation sont des phénomènes
qui vont se produire mais pas encore actifs et parfois même mélange de
phénomènes.
Adaptation difficile à comptabiliser et individualiser

 La dialectique des inégalités, de la lutte contre la pauvreté.


Ces sont les super-riches qui consomment le plus. Donc, en luttant contre les
inégalités, on lutte à la fois contre la pauvreté mais également contre le changement
climatique et la perte de biodiversité.
Ce raisonnement n’est pas complètement vrai. Les 10% qui détiennent le plus de
richesses au monde ont une empreinte carbone bien plus importante que ceux qui
ont les 50% les plus pauvres. Mais ce sont essentiellement les classes moyennes et les
revenus moyens qui font les quantités massives de rejet de gaz à effet de serre.
Exemple : la Chine rejette plus de gaz à effet de serre par habitant que la France alors
que les revenus moyens sont bien inférieurs à ce qu’il y a dans des pays occidentaux.
Si on transfère du revenu des populations qui consomment trop, ces populations qui
se mettront moins à consommer peuvent rejeter beaucoup plus de gaz à effet de
serre.
Taxer les super riches peut être une bonne chose pour trouver de l'argent pour
financer les programmes. Mais croire que les plus pauvres ne vont pas consommer
plus est un peu une illusion.
La lutte contre les inégalités ne rejoint pas complètement la lutte contre la pauvreté.
C'est l'accès à la consommation de masse qui crée le changement climatique.
Les super-riches ont une empreinte carbone supérieure aux classes moyennes mais
lorsqu’ils atteignent leur maximum de consommation, il y a un taux d’épargne fort
chez les super riches donc tout leur revenu ne passe pas en consommation.
Lien entre la dialectique de la lutte contre les inégalités avec la lutte contre
changement climatique ?

 Le changement des comportements des agents économiques (ménages,


administrations, entreprises) : sobriété, baisse de la consommation d’énergie fossile
et utilisation d’énergie verte si possible, baisse et modification du type de transports,
modification des régimes alimentaires.
La thématique du changement de comportement des agents économiques touche
toutes les catégories sociales et d’agents économiques = holistique
Elle est souvent mise en avant comme le moyen principal de lutter contre le
changement climatique et la perte de biodiversité.

Ce changement des comportement est-il une réalité sur le terrain actuellement ?


Dans les pays développés, c’est le cas par une prise de conscience. En revanche, dans
les pays émergents, le changement de comportement est bcp moins le cas car les
revenus par habitant est encore faible et ils ne veulent pas sacrifier leur croissance
permettant d’augmenter les revenus. Cette croissance est essentiellement carbonée
chez eux via le charbon, pétrole et gaz, alors, cette croissance produit du carbone.
Prise de conscience mais croissance. Comme les pays émergents sont plus importants
démographiquement fait que les émissions de gaz à effet de serre restent en hausse.
Les pays à faible revenu ont comme priorité l’accès à des biens de consommation car
la pauvreté les empêche d’avoir accès au bien-être. La demande prioritaire est de
consommation donc c’est un comportement de sobriété forcée qui leur coute en
matière de cadre et qualité de vie.

Dans le changement de comportement des agents économiques, on oublie souvent le


facteur population alors qu’important dans la croissance des gaz à effet de serre. On
pourrait inclure une prise de conscience par rapport à la notion de population
soutenable de l’environnement.

 Le localisme contre la mondialisation : la démondialisation


La mondialisation est une distanciation entre les lieux de production et de
consommation. Cette distanciation génère des couts de transport, or, le transport est
une des causes majeurs du changement climatique. Donc, certains prônent le
localisme contre la mondialisation et une sorte de démondialisation afin que les
bassins de production correspondent aux bassins de consommation.
Dimension politique par rapport à cette demande, les tenants de la mondialisation en
général sont ceux de l’éco libérale et la libre circulation des personnes et biens. Les
adeptes du localisme sont plutôt rangés parmi les souverainistes : indépendance
économique, souveraineté politique, autosuffisance alimentaire. Sur l’échiquier
politique, il y a d’un côté les souverainistes, et de l’autre, les libéraux.
 La question taboue de la démographie mondiale : 1,76Md en 1900 → 2,5 Mds en
1950 → 6 Mds en 2000 → 8 Mds en 2022
Croissance très forte de la population mondiale, or, c’est une population qui
consomme donc l’impact sur l’environnement est très important.
Cette question de la démographie mondiale est pas présente dans les OMD (objectifs
prévus sur la période 2000-2015), ni dans les ODD (prévus sur la période 2015-2030),
ni abordée dans les COP (qu’elles soient sur le réchauffement climatique ou la
biodiversité).
C’est une question taboue car sur le plan politique, une population nombreuse est un
gage de puissance et une arme des pays en développement par rapport aux pays
riches.
De plus, mauvaise image de la régulation forcée des naissances avec des expériences
comme en Inde (années 50 stérilisations forcées financées par AM) et en Chine
(politique de l’enfant unique très coercitive). Ces expériences malheureuses donnent
à la question de la démographie mondiale une touche sulfureuse donc personne ne
veut l’aborder alors qu’elle est sous-jacente aux problèmes environnementaux.

La question taboue de la démographie mondiale

 Question de la transition démographique : passage d’un forte taux de mortalité et


d’un fort taux de natalité à un faible taux de mortalité et un taux faible de natalité.

 En général, la baisse du taux de mortalité précède la baisse du taux de natalité.


Un pays est entré en transition démographique quand commence une baisse de son
taux de mortalité mais que son taux de natalité reste fort. Quand le taux de natalité
observe une certaine baisse, alors, nouvel équilibre entre taux de mortalité et natalité
faibles.

 La transition démographique comporte généralement plusieurs phases :


1. Phase préindustrielle : Les sociétés ont des taux de natalité et de mortalité
élevés, ce qui entraîne une croissance de la population lente.
2. Phase de transition : Au fur et à mesure que la société se développe
économiquement et socialement, le taux de mortalité diminue en raison de
l'amélioration des soins de santé, de l'hygiène, et de l'accès à la nutrition.
Cependant, le taux de natalité reste élevé, entraînant une forte croissance
démographique.
3. Phase postindustrielle : Finalement, le taux de natalité diminue également,
souvent en raison de l'éducation des femmes, de l'accès accru à la
contraception et d'autres facteurs liés au développement. À ce stade, les taux
de natalité et de mortalité sont bas, et la croissance démographique est plus
modérée.
 La transition démographique est achevée dans les pays développés, d’où une
stabilisation de la démographie car les taux sont faibles.
Le taux de mortalité y a baissé avec des progrès dus à la santé et l’amélioration des
soins au 20ème siècle. Les taux de natalité ont commencé à baisser dans les années
1940-50 et dans les années 70 en France. Tous ces pays développés qui représentent
plus d’un milliard de personnes dans le monde ont une population stabilisée.
La hausse du niveau de vie d’un pays accompagne en général la transition
démographique et son achèvement.

 Les pays émergents et à revenus moyens, la transition démographique est entamée


mais pas achevée car on observe encore des taux de natalité supérieurs au taux de
mortalité.

 Dans les pays les moins avancés, la transition démographique n’est pas achevée car
les taux de mortalité ont bien diminué mais les taux de natalité restent très élevés.

 Les facteurs influents sur l’achèvement de la transition démographique :


o Le développement économique
Si l’ensemble de l’humanité est touché par un développement économique, il
y aura une stabilisation de la population mondiale
o Education des femmes et des hommes
o Maitrise par les couples de leur fécondité (espacement possible des
naissances)
o Prise de conscience des effets néfaste et du risque environnemental de
familles trop nombreuses
o Prise de conscience écologique
o Élément de puissance est le facteur politique
 Facteurs individuels (niveau de vie, santé et éducation) et à des facteurs
collectifs comme la prise en compte de l’environnement

 Le discours dominant sur la question de la démographie mondiale repose sur ces 4


arguments :
o Pas de lien entre changement climatique et la population mondiale car selon
ce discours, là où la démographie mondiale est la plus dynamique (pays
pauvres), cela n’a pas d’influence sur le changement climatique. Cela est vrai,
mais, quand la population continue d’augmenter dans les pays émergents, il y
a un impact climatique.
o Selon certains, la population mondiale va se stabiliser, voire décliner à
l’horizon 2050-70. En matière de source référence c’est la Division de la
population de l’ONU, elle affirme qu’il est très difficile de prévoir la population
mondiale à plus de 30 ans. Selon eux, la planète abritera 9,5 Mds d’habitants
en 2050. Donc, personne ne peut savoir si la populations va se stabiliser ou
diminuer.
Ces prédictions à long terme ne peuvent être validées par les projections à
moyens termes. Entre les scénarios hauts et bas de l’ONU à l’horizon 2100, il y
a un écart de 6 à 8 Mds donc un écart type vertigineux. Si l’écart type est aussi
important, cela veut dire qu’on ne sait comment va évoluer la population
mondiale. La population mondiale a son dynamisme et ce qu’elle est, il faut
assurer un bien être minimum aux 8 Mds d’individus et consommer de
manière à ne pas mettre en cause l’environnement mondial.
o Pas de problème de sécurité alimentaire mondiale :
La population a augmenté et la production mondiale alimentaire a augmenté.
o Il suffirait donc de changer les comportements, taxer les super-riches et
réduire les inégalités pour assurer un environnement préservé et un
développement économique pour tous.
Le discours dominant essaie d’évacuer le facteur population.

 Réponse à ce discours dominant :


o Lien effectif entre changement climatique et démographie mondiale par
l’intermédiaire de l’activité humaine carbonée.
Les rejets de gaz à effet de serre est une équation :
GES = (Population) X (PIB/Population) X (GES/PIB)
Population = Niveau GES produisent en
1er facteur de vie fonction du PIB =
intensité carbone
Si l’intensité carbone des consommations est proche de 0, l’effet population ne joue
plus mais nous sommes loin de cette situation. Les énergies fossiles représentent
encore 80% des énergies utilisées dans le monde. Les 3 facteurs sont primordiaux à
prendre en compte. Population x niveau de vie x intensité carbone des
consommations finales ou intermédiaires.
 Lien entre changement climatique et démographie mondiale est tout à fait
avérée.

o Evolution de la population mondiale après 2050 :


Personne ne peut savoir car l’évolution de la population mondiale évaluée par
la Division de la population de l’ONU prévision est fiable jusqu’en 2050, après
on ne peut savoir.
o La transition démographie est non achevée en Afrique et dans les pays à
revenu intermédiaire de la classe inférieure de la classe inférieure comme
l’Inde, qui est le pays le plus peuplé au monde.
o L’évolution démographique a une importance mais ce qui est le problème le
plus important est que la taille déjà atteinte par la population mondiale
associée au monde de consommation.
Les 8 Mds d’habitants ne consomment pas de la même manière mais la conso
moyenne des habitants ne permet pas d’envisager un environnement stable à
l’horizon 2050. Raison pour laquelle certains spécialistes veulent la sobriété
voire la décroissance car parlent de « sur population ».
o Concernant la sécurité alimentaire mondiale, pas de pénurie pour nourrir les
hommes et augmentation des rendements agricoles mais plusieurs
phénomènes inquiétants :
 Terres agricoles ont tendance à diminuer dans le monde
 Du fait de l’artificialisation et la dégradation des terres
 Agriculture industrielle et usage des engrais
 Importations peu solvables :
Sur le marché mondial des céréales, il y a des importations nécessaires
à certains pays qui sont peu solvables (difficultés pour acheter).
Exemple : guerre en Ukraine, dès que les prix des céréales ont
augmenté, cela a posé un problème d’importation pour les pays à
faibles revenus.
 Problème de disponibilité en eau douce qui a tendance à baisser alors
que nécessaire pour irriguer par exemple.
Compétition qui se crée entre agriculture et besoins humains en eau
douce. Les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord peuvent
subir des difficultés majeures pour avoir des disponibilités en eau
suffisante
 La déforestation
Pour produire davantage en matière alimentaire, ils font davantage
d’agriculture comme en Amazonie, où la foret est brulée pour faire de
la production de grains.
 Les intrants chimiques qui font de la fertilité à court terme des sols et
rendements importants
Il n’est pas possible de savoir si on pourra nourrir facilement la planète. Il suffirait de
consommer des protéines d’origine végétale car il en faut 5 pour produire 1 protéine
végétale. Se passer de la consommation de viande pourrait être une solution mais
augmentation de cette consommation dans les pays où le niveau de vie augmente
comme en Chine et en Inde, ce qui la rend difficile à envisager.

 Changer tous nos comportements en tant que producteur et consommateur pour


engendrer une stabilisation de la population.
Ce ne sont pas que les super-riches qui consomment, il y a une consommation de
masse des classes moyennes.
 La thématique de changement de comportement est nécessaire en tant que
consommateur et producteur de manière à envisager une planète viable.
 Essentiellement, la consommation de masse des classes moyennes doit
évoluer pour résoudre les problèmes de changement climatique et perte de
biodiversité.

30/11/23
Notion de transition démographique = taux de mortalité < taux de natalité.
- Avant la Révolution industrielle, tous les pays avaient des taux forts dans les deux
courbes mais à peu près au même niveau, ce qui permettait une stabilité.

- 1ère inflexion créée par les progrès en matière de santé dans les pays développés à
partir de 1850.
→ Le taux de natalité reste très fort car il n’y a pas de facilité pour les couples
d’espacer les naissances.
→ Mais, le taux de mortalité diminue.
Population qui augmente d’autant plus que le taux de natalité est plus élevé que le
taux de mortalité.

 Toute cette période, c’est ce qu’on appelle la transition démographique, au


moment de l’inflexion c’est le début de la transition démographique.

On dit qu’un pays est entré dans la transition démographique quand la population augmente
fortement. Il n’est pas atteint par tous les pays au même moment :
- Les pays développés sont les premiers à l’avoir atteint. Ils ont une croissance de la
population proche de 0.
- Les pays en développement n’ont pas achevé cette transition avec :
o les pays émergents d’un côté
Les pays émergents et à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (4500
et 13 000 dollars) se situent au moment où le taux de natalité reste élevé et
devient supérieur au taux de mortalité. Certains sont plus avancés dans la
transition avec des taux de natalité et de mortalité plus bas.

o les pays à faible revenu de l’autre


Ces pays peuvent avoir des taux de natalité et de mortalité relativement
élevés, avec une croissance démographique modérée. Les conditions de vie
peuvent être précaires, avec un accès limité aux soins de santé, à l'éducation
et à d'autres services de base. Certains pays à faible revenu peuvent connaître
une amélioration des conditions de santé, notamment une réduction du taux
de mortalité infantile grâce à des interventions en matière de santé publique.
Cependant, le taux de natalité peut rester élevé, entraînant une croissance
démographique substantielle.

→ Les pays en développement ont encore une croissance de sa population


importante.

Solde naturel = taux de mortalité par rapport au taux de natalité.


Ce sont les migrations qui font augmenter la population et cela ne relève pas du solde
naturel.

Ces facteurs de populations ont leur importance par rapport à l'environnement :


- Parfois, on oublie d'intégrer au raisonnement de croissance de GAS la population car
la population mondiale et son évolution est une tendance longue et lourde
- On est sur un chemin qu’il est très difficile de faire varier à court terme
- Comme c’est difficile, on ne l’introduit pas dans l’équation des solutions possibles
pour réduire les GAS
- Cette évolution est une moyenne entre des pays stables, où la population augmente
encore un peu et des pays où la population augmente beaucoup.

 Il y a une croissance de la population mondiale.


Quand la Division de la population de l’ONU fait des prévisions à 30 ans
(2050), comme l'inertie de l’évolution est forte, ils savent à peu près où l’on va
se situer en 2050, ces prévisions sont fiables.
Evolution de la population mondiale est une tendance lourde et longue difficile à faire varier
à court terme donc on ne l’introduit pas dans l’équation des solutions possibles pour réduire
les émissions de gaz à effet de serre. Cette évolution est une moyenne entre des pays stables
et des pays où la pop augmente un peu et des pays où elle augmente beaucoup.

Croissance très rapide de la population mondiale et quand la Division de la population de


l’ONU fait des prévisions à 30 ans, comme l’inertie de l’évolution est forte, ils savent plus ou
moins où on se situera en 2050. C’est à dire que ces prévisions sont fiables, on sera à peu
près à 9,5 milliards, il y a tout de même un ajustement des révisions tous les 3 ans mais il y a
peu de débats entre les démographes et économistes pour cette période-là. Si on veut faire
des projections à 2100, il y a énormément de scénarios possibles : soit très haut, soit très bas
avec un écart type très important de l’ordre de 8 à 10 milliards (8 à 16 milliards). Cela signifie
qu’en terme statistique, des scénarios aussi distants montrent le flou que cela représente et
que personne ne sait.
Taux de croissance de la population très élevé :

 Dans les années 1970 : 2% par an


 2023 : 0,9% par an
Certains disent que la baisse du taux de croissance signifie qu’il ne faut pas s’inquiéter, mais,
ce taux de croissance montre quand même que la population augmente en nombre absolu.
1% de croissance sur 8 milliards est beaucoup plus que 2% de croissance sur 2 milliards par
exemple, donc l’augmentation est forte parce que la population est nombreuse.
 Le facteur population doit bien être intégré à l’équation. Actuellement, la
population mondiale n’est pas stabilité, déséquilibre avec une croissance très
forte en valeur absolue même si moins rapide. Donc, les gaz à effet de serre
augmentent car le facteur population joue, le PIB par habitant est fort et a une
intensité carbone élevée.
 Transition démographique impacte la santé et la croissance économique.
Croissance économique qui permet de se soigner et
Certains chercheurs pensent que mécaniquement, s’il y a disparitions des inégalités et
développement de tous les pays, alors plus de problème de croissance

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