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Dossier élaboré 

par des Experts de l’Association Algérienne  de Développement de l’Economie de


Marché –ADEM-  sous la direction du Professeur des universités, Président ADEM - Expert
International en management stratégique, Docteur Abderrahmane MEBTOUL  

                                                                            PLAN DU DOSSIER 

 I- L’évolution politique et économique de 1963 à 2012 ? 


II-Le bilan financier : réserves de change, cotation du dinar, fonds de régulation
des recettes, dépense publique  et système financier fin 2011 
 III- Le bilan socio-économique, taux de chômage,  taux d’inflation, 
investissement productif, sphère informelle  fin 2011 ? 
IV- L’Algérie étant une économie rentière  qu’en est-il des réserves
d’hydrocarbures et notamment de ses relations avec l’Europe ? 
 V- L’Algérie a connu avec la loi de finances complémentaire 2009 un nouveau
cadre d’investissement régissant les étrangers qu’en est –il ? 
VI-Comment dynamiser   l’intégration maghrébine ? 
VII-Quelle est la destination  des   flux d’échange des pays du Maghreb ? 
VIII-On parle d’une  relance de la coopération algéro-marocaine  pour dynamiser
l’UMA qu’en est –il ? 
IX- La sphère informelle n’est –elle pas un  obstacle à l’intégration  maghrébine ? 
 X- Qu’en est-il de  la zone de libre  échange   avec le monde arabe ? 

 XI- Qu’en est –il  de l’Accord pour une zone de libre échange avec l’Europe signé
par l’Algérie 

 XII-Et qu’en est –il pour l’Adhésion à l’organisation mondiale du commerce ? 


 XIII- L’avenir  économique de l’Algérie et  du Maghreb n’est-il pas en Afrique ? 
 XIV- L’Algérie et la crise mondiale 

 I  -L’évolution politique et économique de 1963 à 2012 ? 

Les forces sociales conservatrices et  réformistes  souvent antagoniques tenant compte du poids de
l’histoire sont le moteur de la dynamique ou de  la léthargie de toute société. Car, comment ne pas
se remémorer  les promesses des dirigeants politiques algériens  qui ont présidé aux destinés du pays
au nom de la légitimité historique encore quand certains  évoquent  récemment  pour ceux qui
veulent bien   les entendre, la fin de l’Etat de la mamelle, puis celle de la légitimité révolutionnaire.
Cela  signifie surtout que le pouvoir bienfaisant comme contrat politique implicite par les tenants du
socialisme de la mamelle afin de légitimer l’échange d’une partie de la rente contre la dépendance et
la soumission politique et qui efface tout esprit de citoyenneté active, ce pouvoir  doit céder la place
à un pouvoir juste, justicier et de justice. C’est la norme du droit qui doit en principe dans les actes et
non les discours, reprendre sa place pour légitimer le véritable statut de  la citoyenneté. 

Souvenons nous en 1962,  de   la domination idéologique du communisme,  l’hymne à la liberté


chantée dans les rues de l’ensemble de l’Algérie indépendante, les espoirs suscités par le socialisme
spécifique à l’algérienne, l’autogestion des domaines des colons qui devait élever la production,
restituer les paysans dans leur dignité, lutter contre l’injustice sociale, mais aussi les luttes de pouvoir
entre  l’Intérieur et l’Extérieur des différents clans. En juin 1965,  c’est  le discours du sursaut
révolutionnaire du fait que l’Algérie serait au bord  de la faillite. Il fallait la redresser, grâce à un
pouvoir fort qui résiste aux évènements et aux hommes, à travers trois axes, la révolution
industrielle, la révolution agraire, et la révolution culturelle, en prenant comme base le plan
économique du programme de Tripoli qui repose sur  la dominance du secteur d’Etat, comme fer de
relance de l’économie nationale,  à travers les grosses sociétés nationales. Ceux sont   les discours
triomphants de constructions des usines les plus importantes du monde, du bienfait de la révolution
agraire, garantie de l’indépendance alimentaire, de l’école et de la santé pour tous et de la promesse
solennelle que nous deviendrons horizon 1980 ,le Japon de l’Afrique avec les lancements du plan
triennal 1967-1969,du premier quadriennal 1970-1973 et du second quadriennal 1974-1977.
Rappelons nous  ces discours de la vertu des fameuses industries industrialisantes et au niveau
international l’Algérie leader du nouvel ordre économique international sans sa lutte contre
l’impérialisme cause fondamentale du développement du sous développement. Et voilà qu’après la
mort du Président après une longue maladie et une lutte de pouvoir qui se terminera par un
compromis, et la venue  d’un nouveau président, qu'en 1980, nous apprenons  que cette expérience
a échoué. Du fait de la compression de la demande sociale durant la période précédente  et  surtout
grâce au cours élevé du pétrole, du cours du pétrole, les réalisations porteront sur les infrastructures,
la construction de logements  et l’importation de biens de consommation finale avec le  programme
anti-pénurie et  la  construction sur tout le territoire national des souks fellahs. L’Algérie ne connaît 
pas de crise économique selon les propos télévisés un d’ex Premier Ministre, qui touchait en ces
moments les pays développés avec un baril  en termes de parité   de pouvoir d’achat 2010,
équivalent à 80/90 dollars. C’est alors l’application mécanique  des théories de l’organisation, car les 
grosses sociétés nationales ne seraient pas maîtrisables dans le temps et l'espace. Mais la  population
algérienne contemple en 1986,  l’effondrement du cours du pétrole les  listes d'attente et
l'interminable pénurie : et c’est toujours la faute de l’extérieur. Et voilà que nous avons un autre
discours : les algériens font trop d’enfants, ne travaillent pas assez.  L’on fait appel à la solidarité de
l’émigration que l’on avait oubliée. IL s’ensuit l’effondrement du dinar  dont on découvre par magie
que la parité est fonction du cours du dollar et du baril de pétrole et non au travail et à l’intelligence
seules sources permanentes de la richesse. On loue alors les vertus du travail, de la terre, l’on
dénonce les méfaits de l’urbanisation, du déséquilibre entre la ville et la campagne, la priorité 
devant être donnée à l’agriculture dont on constate le niveau alarmant de la facture alimentaire. Et  
c’est le slogan de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut et au moment qu’il faut, thème reproduit
également aujourd’hui. 

Octobre I988 conséquence de la crise de 1986 qui a vu s’effondrer les recettes d’hydrocarbures de  
2/3, contredit ces discours populistes, et c’est le début timide d’une presse libre et d’un
multipartisme que l’on tente de maîtriser par l’éclosion de Partis (une famille pouvant fonder un parti
avec des subventions de l’Etat) avec la naissance d’une nouvelle   constitution en  1989 qui introduit
des changements fondamentaux dans notre système politique qui avait un caractère monocratique 
depuis  l’indépendance en consacrant  l’existence du multipartisme, conférant ainsi à notre système
politique un caractère pluraliste du moins dans les textes. Sur le plan économique, entre I989-I99O
c’est  l’application des réformes avec l’autonomie de la banque centrale, la tendance à la
convertibilité du dinar, la libéralisation du commerce extérieur, une tendance à l’autonomie des
entreprises et l’appel, très timidement, à l’investissement privé national et international sous le
slogan secteur  privé facteur complémentaire du secteur d’ Etat, après le socialisme spécifique,  de
l’économie de marché spécifique à l’algérienne avec la dominance du secteur d’Etat soumis à la
gestion privée, des lois portant autonomie des entreprises publiques. Effet de la crise économique,
nous   assistons  à une  crise politique sans précédent  qui commencera entre  1989/1990,  crise
accélérée par des élections législatives, coordonnées par  un nouveau chef de gouvernement issu des
hydrocarbures   des émeutes dont  l’aboutissement sera la démission  de ce Président après plus
d’une décennie de pouvoir. Le procès est fait cette fois à la décennie noire de 1980/1990.  

Et c’est la liste interminable de chefs de gouvernement et de ministres, changement successif du à la


profonde crise qui secoue le pays.  C’est la naissance du Haut Comité d’Etat (HCE),  la venue d’un
historique et figure charismatique qui donnera une première lueur d’espoir,  présidera à peine  une
année le HCE avant d'être assassiné, son remplacement par  un autre membre du HCE,  avec
parallèlement, un Conseil Consultatif faisant œuvre de parlement désigné. L’on rappellera  comme
chef de gouvernement  le    père de l’industrie lourde des années I97O qui prônera l’économie de
guerre mais avec son départ rapide du fait de  la cessation de paiement. Lui succèdera un premier
ministre membre du HCE artisan du programme de Tripoli qui signera l’accord de rééchelonnement
avec le FMI, démissionnant tout juste après, l’Algérie  étant en cessation de paiement n’ayant pas de
quoi  acheter un kilo de farine,  alors que certains responsables politiques  clamaient haut et fort  à la
télévision et dans la presse que l’Algérie n’irait pas  au rééchelonnement. Les accords avec le FMI
verront  une baisse drastique de la valeur du dinar qui sera dévaluée. La période qui suit verra un
Chef d’Etat  avec  un parlement de transition à savoir le C.NT (conseil national de transition)
combinaison d’associations et de partis politiques.  
 Viendrons les élections de ce Président  axé sur le rassemblement, pour sortir le pays de la crise et
une nouvelle  constitution (1996. Elle crée la seconde chambre, dite Conseil de la Nation, et par le
truchement de l’article 120, lui donne pratiquement le pouvoir de bloquer un texte de loi voté par
l’APN. Mais fait nouveau et important, elle limite le  mandat présidentiel à deux  étalé sur cinq
années. Mais nous sommes toujours dans la même ambiguïté politique en maintenant  le  caractère
dual  de l’Exécutif,( ni régime parlementaire, ni régime présidentiel) tout en  consolidant  le   système
de Conseils existants  dont  l’institution  d’un Haut Conseil Islamique et d’un Haut Conseil de Sécurité
qui est présidé par le président de la République. C’est à cette période   que naît  le  Parti  le
rassemblement national démocratique (R.N.D) dont le fondement du discours est la lutte anti-
terroriste  qui raflera presque tous les sièges  en  8 mois d’existence tant de l’APN que du Sénat au
détriment du Parti FLN et qui provoquera par la suite des protestations interminables et une
commission sur la fraude électorale dont les conclusions ne verront jamais le jour. Les
parlementaires du fait de la situation sécuritaire de l’époque, auront surtout  pour  souci  de voter
pour soi même des rémunérations dépassant 15 fois le SMIG de l’époque alors que la misère  se
généralise, oubliant naturellement du fait de la généralisation des emplois- rente, qu’un
parlementaire aussitôt sa mission terminée retourne à son travail d’origine, et qu’une retraite
automatique revient à afficher un mépris total pour une population meurtrie. Dans la foulée, la
venue de deux chefs de gouvernement dont le premier technicien   pratiquera le statut quo et le
second par l’application des accords  du FMI qui aura à son actif le cadre macro-économique stabilisé
actuellement  mais des retombées sociales négatives du fait de la douleur de cet ajustement. Ce
président démissionne et des élections sont programmées  le 08 avril I999 avec   l’élection d’un 
nouveau président qui promet de rétablir l’Algérie sur la scène internationale, de mettre fin à
l’effusion de sang  et de relancer la croissance économique pour atténuer les tensions sociales qui
sera matérialisé plus tard   par le référendum sur la réconciliation nationale avec un vote massif en
faveur de la paix. 

Qu’en est-il  sommairement   de 2000 à janvier 2012 ?  Un chef de gouvernement est nommé après
plus de 8 mois d’attente mais son mandat sera de courte duré à peine une année  du fait des conflits
de compétences. Un second chef de gouvernement est  nommé, plus politique qui s’engage
également à redresser la situation mais qui démissionne, tout en se présentant  candidat à la
présidence avec comme conséquence  une dualité  dans les rangs du FLN dont il est tissu. Il est
remplacé par le Secrétaire Général du RND. Viennent   ensuite  les élections du 08 avril 2004 qui sont
largement remportées par  le précédent Président avec trois  chefs de gouvernement successifs :
premièrement le secrétaire général du RND qui a été chargé des élections de 2004,  , puis le
secrétaire général du FLN  courant 2007 ce Parti avec les élections successives  étant devenu
majoritaire tant au niveau de l’APN   que du Sénat, avec peu de modification dans la composante
ministérielle  puisque l’ancien chef de gouvernement n’a pu nommé aucun ministres entre mai 2006
et juin 2008, (assistant  d’ailleurs  de 1999 à 2010  à la même composante à quelques variantes idem
pour les walis et les postes clefs de l’Etat ) puis à nouveau courant 2008  le retour du secrétaire
général du RND qui précisons a été  chargé   des élections d’avril 2009. C’est également durant cette
période qu’est signé l’Accord avec l’Europe le 01 septembre 2005,   pour une zone de libre échange
constituant un acte politique e première importance depuis l’indépendance politique postulant ainsi
l’irrésistibilité vers l’économie de marché, et  courant novembre 2008  qu’est amendée la
constitution, non pas par référendum mais  à la majorité des deux chambres, les députes et
sénateurs  se feront comme leurs prédécesseurs voter un salaire de plus de 300.000 dinars par mois.
Cet amendement ne limite  plus  les mandats présidentiels, tout  en supprimant le poste de chef de
gouvernement  en le remplaçant par celui de premier ministre consacrant  un régime présidentiel. 

Dans la foulée  l’élection présidentielle  s’est tenue le 09 avril  2009 où l’ancien président est réélu
pour un nouveau mandat de cinq années (2009/2014) en promettant la création de trois millions
d’emplois durant cette  période et d’augmenter le pouvoir d’achat des Algériens. Aussi, la période de 
2004 à  2009 devait être consacrée à asseoir un Etat de droit  avec  la réforme des institutions, du
système financier poumon des réformes, du secteur agricole  et  l’accélération des privatisations. 
L’objectif  était  une dynamisation de la production et des exportations hors hydrocarbures. Le pré
programme  de soutien à la relance économique  reposant sur les dépenses publiques (plus de 7
milliards de dollars US)  ayant eu lieu avant 2004, celui programmé entre 2004/2009 clôturé en
principe à 200 milliards de dollars US mais dont le bilan  n’a pas été rendu public. Durant cette
période, comme durant la période   1980/1985,  du fait de la compression de la demande sociale
durant la période du terrorisme, demande qui a explosée depuis  2000,  la priorité a été accordé aux
infrastructures, logement qui ne sont qu’un moyen du développement et non au management
stratégique  de  l’entreprise seule source permanente de la richesse.  C’est durant cette période que
nous assistons à des déballages sur la corruption qui a d’ailleurs toujours existé mais qui prend des
proportions alarmantes avec une corruption socialisée  de la BADR, de Khalifa,  de la BCIA,
BNA ,BEA ,BDL  bon nombre d’agences du CPA et  d’autres banques et d’entreprises  publiques  dont
Sonatrach, le projet du siècle  autoroute Est-Ouest , et bien entendu qui touche presque tous  les
autres secteurs de l’économie nationale   ce qui a fait dire aux observateurs  que  le risque  est  de
passer  de l’ancien  terrorisme à un autre - entendu la corruption-   plus mortel pour le pays . Entre
200/2012 nous assistons à deux politiques économiques  contradictoires. La première période de
200o/2006 a vu la signature de l’Accord d’association avec l’union européenne, l’adoption de la loi
sur les  hydrocarbures, des mines, de l’électricité et du gaz  et une volonté de faire appel à
l’investissement privé international mais sans vision stratégique. La deuxième période de 2007 à
2012 est caractérisée, outre par l’amendement de la loi des hydrocarbures  de 2006,( loi qui selon les
déclarations des responsables en 2011 serait à nouveau amendé car n’ayant  attiré aucun
investisseur potentiel) ,   par le retour au tout Etat gestionnaire avec une   dépense publique sans
précédent depuis l’indépendance politique. Mais  sans que l’on ait mis  au préalable les  mécanismes 
de contrôle tant politiques qu’économiques  comme le gel de la Cour des Comptes, la loi budgétaire 
au niveau des  assemblées (APN et Sénat) qui vient d’être seulement adoptée fin 2011. Ainsi , a été
programmé une nouvelle enveloppe  de 280 milliards de dollars entre 2010/2014 que j’aurai
l’occasion d’analysera l’impact et se pose été question :  l’Algérie aura t- elle cette capacité
d’absorption de cette importante masse monétaire et ne risque t- on pas  d’assister avec le divorce
objectifs ambitieux, moyens de réalisation limités surtout par la ressource humaine dévalorisée  et la
faiblesse d’une régulation claire , faute d’institutions adaptées à la transition à l’accélération  de la
mauvaise gestion pour ne pas dire corruption ? 

Le  constat à  travers ce cheminement historique est que durant cette période de transition difficile  
d’une économie étatisée  à une économie de marché concurrentielle et l’Etat de droit et  la
démocratie tenant  compte de notre anthropologie culturelle  est que les réformes sont timidement
entamées  malgré des discours apparemment libéraux, et moralisateurs que contredisent
journellement les pratiques sociales. Les banques, lieu de distribution de la rente,  continuent  de
fonctionner comme des guichets administratifs, et du fait des enjeux les réformes souvent différés
s’attaquant plus aux aspects techniques qu’organisationnels, alors qu’elles sont le moteur des
réformes, la privatisation et le partenariat comme moyens d’investissement et de valeur ajoutée 
piétinent faute de cohérence  et  de transparence ;  la facture alimentaire continue d’augmenter
malgré le fameux programme agricole ( PNDA) dont il conviendra de faire le bilan du fait plusieurs   de
milliards de dollars  de dépenses  , la bureaucratie  et la corruption continuent de sévir. Comme
conséquence,  résultats de la pratique de plusieurs décennies et non seulement de la période
actuelle, nous assistons à des  tensions  à travers toutes les wilayates  contre la hogra- la corruption,
la mal vie, d’une jeunesse dont le slogan  « nous sommes déjà morts » ce qui  traduit  l’impasse du
système économique  rentier à générer une croissance hors hydrocarbures, seule condition
d’atténuation des tensions sociales pour faire face à ce malaise social. Nos responsables  ont –ils
analysé le désespoir  des harragas,  ces jeunes  souvent avec la complicité de leurs parents  qui
bravent la mort   et l’impact de l’exode des cerveaux  et vus les longues filles d’attente auprès des
ambassades pour le visa, depuis l’aube du jour au crépuscule ou le rêve est de s’enfuir du pays.
Pourquoi ces   séminaires sur la diaspora  à coup de millions de dollars ,  un opérateur, un cadre ou
intellectuel étant surtout  au sort de ses con concitoyens,  devant  retenir le peu qui existe déjà.   

 II Bilan financier : réserves de change, cotation du dinar, fonds de régulation des
recettes, dépense publique  et système financier fin 2011 

1.- L’évolution des réserves de change 2005/2011 

 Les   réserves de change, moyen et non facteur de développement,   ont été  estimées à 56 milliards
de dollars en 2005, 77,78 milliards en 2006, 110 milliards en 2007 à 138,35 milliards de dollars en
2008, à   147,2 milliards en 2009, à 157 milliards de dollars  fin 2010  et à 188 milliards de dollars  fin 
2011 par la banque d’Algérie  et essentiellement  grâce à la rente des hydrocarbures. Selon les
statistiques du FMI   de 2009, l’Algérie disposait, courant 2009  de 173,6 tonnes d’or avec une valeur
en termes de lingots de  6,07 milliards de dollars  soit 4,3% des réserves de change de l’époque  et au
cours d’aout 2011 un montant de 9,11milliards de dollars soit un gain net de plus de 3 milliards de
dollars entre  mars  2009 et aout 2011. Depuis le montant  a vraisemblablement augmenté  mais le
ratio global stable ou en  très légère augmentation  en ramenant le ratio au total  des réserves de
change. Comme  le niveau de la  dette extérieure à moyen et long terme  estimée à environ 4
milliards de dollars au 31/12/2011  (principal et  service de la dette)  et la dette intérieure à moins de
1 milliard de dollar ont été épongé  toujours grâce à cette rente encore qu’il faille non pas  se limier à
la balance commerciale mais étudier la balance de paiements qui montre  que  le  montant poste
assistance technique étrangère est passé  de 4 milliards de dollars en 2004 à 11 milliards de dollars
entre 2009/2010 et approchera 12 milliards de dollars fin 2011/2012.    Le FMI   dans son rapport
d’octobre  2011  classe l’Algérie au titre du pays le moins endetté des 20 pays de la région MENA,
occupant  le deuxième rang des plus gros détenteurs de réserves officielles de change après l’Arabie
saoudite. Bien qu’étant très loin de la Chine plus de 3500 milliards de dollars estimation de 2010,
selon les évaluations du FMI sur les réserves de change officielles 2011 (hors fonds de souveraineté)
des pays pétroliers de la région, les trois plus gros détenteurs de ces réserves sont l’Arabie saoudite
(539 milliards de dollars), l’Iran (104,6 milliards de dollars)  et l’Algérie  avec 188,8 milliards de dollars
avec des projections de 210,8 milliards de dollars en 2012. Le FMI  a souligné  que " la prudente "
gestion macro-économique des dix dernières années a  permis au pays d’amasser " d’importantes "
réserves. L’Algérie  a, en parallèle, maintenu un très faible degré de dette  totale à 3,8 mds de dollars
en 2009 qui devrait baisser à 2,8 mds en 2010 et à 2,2 mds en 2011. La dette extérieure de l’Algérie
représente que 2% du PIB en 2011 et devra reculer encore à 1,7% en 2012. La moyenne de la dette
extérieure dans les pays exportateurs de pétrole de la région MENA est de 25,5% du PIB, les plus
fortement endettés étant le Bahreïn et le Koweït avec respectivement 148% et 70% du PIB.  

2-Cotation du dinar  et impact sur  le  fonds de régulation et la fiscalité pétrolière 


  
 Comment expliquer au mi janvier 2012  la distorsion cours vente au cours officiel existant un écart
de plus de 40% avec le cours sur le marché parallèle(plus de 13 milliards de dollars en 2010) ,  entre
le dinar algérien (104,31 un euro) le cours du  dirham marocain  - (11,67  un euro) et la meilleure
cotation du dinar tunisien (2,18 un euro) ? Or la monnaie  est un rapport social traduisant la
confiance ou pas entre l’Etat et les citoyens, étant est un  signe, moyen et non facteur de
développement autant que les réserves de change.  Toute dévaluation, pour une économie
productive,  dynamise les exportations et toute réévaluation les freine. Le niveau des réserves de
change analysé précédemment permet de sécuriser l’investissement et surtout éviter un dérapage
plus important de la valeur du dinar par rapport aux devises. Il  existe actuellement une corrélation
d’environ 70% entre la valeur actuelle du dinar et ce stock de devises via la rente des hydrocarbures,
sinon le dinar flotterait à plus de 300 dinars un euro. La Chine a des réserves de change qui sont
passées de  819 milliards de USD en 2005  à 2.847 milliards de USD en 2010 et  à  3181 milliards de
dollars au 01 janvier 2012  sont le fruit du travail des chinois En effet, se pose  le problème de la
cotation du dinar qui  n‘obéit  pas toujours  aux règles économiques comme en témoigne récemment
depuis décembre 2011 la cotation du dinar  par rapport à l’euro  et au dollar alors que le dollar a subi
une appréciation   de 10/15% par rapport à l’euro. Ces mesures ponctuelles récentes  sans vision
stratégique  ont été édictées principalement pour freiner les importations suite à l’importante
augmentation des salaires et ont des répercussions négatives tant pour les opérateurs qui s
‘approvisionnent en Europe que sur le pouvoir d’achat des citoyens. Comme par le passé au moment
du dollar faible la dépréciation du dinar a répondu souci de gonfler artificiellement le fonds de
régulation des recettes et la fiscalité pétrolière variant entre 60/70%  et donc  de voiler l’importance
du déficit budgétaire et l’inefficience de la dépense publique. Exemple, le fonds de régulation   de
un(1) dollar  donne 100 dinars, pondéré  par une dévaluation  de 20% donne une valeur  de 120
dinars calculé par le trésor et la banque d’Algérie dans leurs bilans annuels,  et il en est de même
pour la fiscalité pétrolière. Avec une dévaluation  de 20% cela abaisserait le montant  de la fiscalité
pétrolière, Ces artifices d’écritures biaisent donc  tant le montant du fonds de régulation que les
recettes de la fiscalité pétrolière. Face à ces dépenses, l’encours du  fonds de régulation des
recettes ,  FRR    crédité, du  différentiel entre les produits de la fiscalité pétrolière budgétée et les
produits de la fiscalité pétrolière recouvrés géré par le trésor, le prix de référence   fixé par la loi de
finances à 37 dollars,  à ne pas confondre avec les fonds souverains qui sont des fonds
d’investissement (le gouvernement algérien  ayant écarté le recours à  cette procédure), est passé  
de 4 280 milliards de DA, à  fin décembre 2008, à 4 316 milliards de DA, à fin décembre 2009 de
4.840 milliards de dinars à la fin 2010,aurait atteint  5.500 milliards de DA (environ 75 milliards de
dollars) à la fin 2011, selon  le ministère des Finances.  Pour plus de transparence, je préconise que
les lois de finances  se fonde sur le cours réel du marché des hydrocarbures, quitte à ce que
l‘excédent soit versé dans un fonds de stabilisation. Actuellement la gestion du fond de régulation est
totalement opaque. 
  
 3. Un système financier à dominance publique 

Contrairement à ce qui passe en Europe où les banques se recapitalisent,  le système bancaire


algérien est en surliquidités n’arrivant pas à transformer le capital argent en capital productif. Les
banques  doivent recourir  aux instrument de reprise  d e liquidités de la banque d’Algérie  qui sont
rémunérés  à des aux inférieurs à 2%  alors que si elles prêtaient aux secteurs économiques  le taux
dépasserait 7% , excepté les secteurs dont les lois de finances  bonifient les taux d’intérêts.  La
liquidité des banques, qui était estimée à 2800 milliards de dinars (28 milliards d’euros) à fin 2008,
s’est contractée d’environ 10% en 2009, avant d’augmenter de nouveau en 2010. Cette surliquidité
est alimentée, d’une part, par l’importance des dépôts du secteur des hydrocarbures, 
l’augmentation de la collecte de l’épargne des particuliers, qui se développe à un taux moyen proche
des 20% au cours des dernières années, stimulée à la fois par les injections de revenus des plans de
relance publics et par une bancarisation de l’économie en progrès rapide. Cependant,   le  système
financier algérien non autonome est fortement connecté au pouvoir politique,  dont l’Etat est
actionnaire à 100%, le privé local  ou international étant marginal. Ainsi,  le  système financier
algérien bureaucratisé  est  déconnecté  des réseaux internationaux expliquant d’ailleurs le peu
d’impact de la crise financière mondiale sur l’Algérie, démontrant une économie sous perfusion de la
rente des hydrocarbures. Après plus de 10 années d'ouverture,  le marché bancaire algérien selon le
rapport de la banque d’Algérie,  de 2009 se compose de six  banques publiques  et de quatorze
banques privées, mais ne devant pas  confondre l'importance du nombre de banques privées actives
en Algérie, puisque 90% du financement de l'économie algérienne  dont 100% secteur public et plus
de 77%  secteur  privé, se fait par les banques publiques  avec une concentration   au niveau des
actifs  de  plus  de 39% au niveau d'une seule banque, la BEA, communément appelé la banque de la
Sonatrach.  Seulement 10% du financement de l'économie sont pris en charge par les  banques
privées, avec une  concentration  de plus   de 52%  pour les  actifs pour trois banques. 

4.- Evolution de la dépense publique 2004/2013 

Elle est passée  successivement de 55 milliards de dollars en 2004, à 100 milliards de dollars en 2005  
puis à 140 milliards de dollars fin 2006 et qui a été clôturée entre 2004/2009 à 200 milliards de
dollars, mais faute de bilan on ne sait pas si l’intégralité de ce montant a été dépensé. Quant au
programme d’investissements publics 2010/2014, le gouvernement a retenu des engagements
financiers de l’ordre de 21.214 milliards de DA (ou l’équivalent de 286 milliards de dollars) et
concerne deux volets, à savoir le parachèvement des grands projets déjà entamés entre 2004/2009,
l’équivalent de 130 milliards de dollars (46%) et l’engagement de projets nouveaux pour un montant
de 11.534 milliards de DA soit l’équivalent de près de 156 milliards de dollars. Qu’en sera-t-il des
restes à réaliser pour les nouveaux projets inscrits au 31/12/2004 à la fois faute de capacités
d’absorption et  d’une  gestion défectueuse ?   Dans un contexte de ralentissement économique,
mondial, à travers  la loi de finances,  2012  l’Algérie  maintient  son programme d’investissement
public massif cependant  avec un important déficit budgétaire pour les années 2011/2012. Pour
2011,  le  déficit budgétaire a été   de 4.693 milliards DA (environ 63 milliards de dollars au cours  de
l’époque)  soit 33,9% du PIB. Pour la loi  de finances prévisionnelle 2012, les dépenses  se situeront à
près de 7500 milliards de dinars alors que les recettes atteindront 3456 milliards de dinars, soit un
déficit de 4000 milliards de dinars. Sur la base d’un taux de change de 75 dinars le dollar, retenu par
le projet de loi,  cela donne un déficit de 54 milliards de dollars, environ 25% du produit intérieur
brut. Mais ce léger recul du déficit budgétaire s’explique par le fait  que  le budget de l’équipement
enregistre un recul de 32% par rapport à 2011 pour se situer à près de 2700 milliards de dinars.
Paradoxalement  l’augmentation  de 8% du  budget de fonctionnement (dont  les salaires de la
fonction publique) dépasse  les 4600 milliards de dinars, soit plus de 100% par rapport à 2008. Mais il
faut savoir que depuis quelques années les lois de finances algériennes s’établissent pour un cours  
moyen de 37 dollars le baril  de pétrole, la différence  étant versée au fonds de régulation des
recettes. Ce  fonds de régulation des recettes géré par le trésor, à ne pas confondre avec les fonds
souverains qui sont des fonds d’investissement (le gouvernement algérien  ayant écarté le recours à 
cette procédure), est passé à 4 280 milliards de DA  fin décembre 2008, à 4 316 milliards de dinars fin
décembre 2009 et à  4842 milliards de dollars le premier trimestre 2011 soit 54,5 milliards de
dollars. 

5.-Quel est la réalité du déficit budgétaire 2011/2012?  

Pour un calcul transparent  du budget, il serait souhaitable à la fois de préciser  les mécanismes de
cotation du dinar par rapport notamment au cours du dollar et de l’euro et de supprimer le fonds de
régulation afin de calculer le budget  selon le cours moyen du  marché. En effet,   depuis plus d’une
année existe une différence entre le cours  du dinar sur le marché parallèle (plus de  140 dinars un
euro) et la cotation officielle (un euro pour 100 dinars)  soit un écart de plus   de 40%. Le 
tarissement  de l’épargne de notre émigration ou certains voyages  ponctuels  vers l’étranger,  du fait
de l’allocation devises limitées, souvent  invoqués ne sont  pas les  seules explications. On peut
établir un coefficient de corrélation entre la cotation du dinar et l’évolution du cours des
hydrocarbures  pour un taux  d’environ 70%, 30% étant dues aux phénomènes spéculatifs et aux
sections hors hydrocarbures bien que limitées et que sans hydrocarbures la cotation du dinar 
s’établirait à entre  300/400 dinars un euro selon l’offre et la demande, l’économie algérienne étant
une économie totalement rentière. Ainsi, les    recouvrements de la fiscalité ordinaire de l’Algérie ont
été  de  10,76 mds de dollars au 1er semestre 2011 et celle  de la fiscalité pétrolière, hors Fonds de
régulation des recettes (FRR) à 20,4 mds USD,  (61,24% du budget de l’Etat),  données de l’organe
officiel   l'APS citant  la Direction générale des Impôts (DGI).Et tout dérapage rampant du dinar  par
rapport au dollar , les ventes d‘hydrocarbures  étant reconvertis du dollar en dinars, gonfle
artificiellement  le fonds des recettes et voile l’importance du déficit budgétaire. Si on suppose  une
appréciation du dinar  de 50% rejoignant, en tendance,  les cotations des monnaies  marocaines et
tunisiennes,  le déficit budgétaire  dépasserait largement 50/60% du produit intérieur brut. Il est à
préciser , étant entendu que  la technique retenue  de la loi de finances est le  cours plancher  de 37
dinars un dollar le cours des hydrocarbures, la différence étant placée dans le fonds de régulation,
une réévaluation du dinar   réduirait d’autant  ce fonds. Cet artifice d’écritures  explique malgré que
la cotation du dollar et de l’euro n’évolue pas dans le même sens, souvent   la banque d’Algérie
dévalue simultanément  le dinar à la  fois par rapport au dollar et à l’euro, ce dernier renchérissant
les importations des produits également écoulés sur le  marché national  en dinars auquel la valeur
finale ,sans compter les couts des  circuits de distribution,   est amplifié par les  taxes douanières
calculés  sur la valeur import  en dinars. 

  III  Bilan socio-économique, taux de chômage,  taux d’inflation,  investissement


productif, sphère informelle  fin 2011 

1.- Le  Produit Intérieur   Brut  2009/2011 (PIB)  

Toujours selon les institutions internationales,  le  produit inférieur brut l'Algérie arrive est de  158,97
milliards  en 2010, 183,4 milliards de dollars en 2011 avec une prévision  de  188,6 milliards de dollars
en 2012. Or,  il ya lieu de souligner la faiblesse de la production et de la productivité  du fait que
97/98% des exportations  sont le résultat  des hydrocarbures à l’état brut et semi brut, les 2.3 % hors
hydrocarbures  fluctuant depuis plus de 20 années  pour un montant dérisoire entre 900 millions de
dollars et 1,5 milliards de dollars. Ces 2/3%  sont  constitués  en majorité de  produits semi finis issus
eux-mêmes des hydrocarbures   et déchets ferreux et non ferreux. C’est que plus  de  90% du tissu
économique est  constitué  de PMI/PME   organisées  sur des structures familiales, ne possédant pas
de management stratégique, ne pouvant pas faire face à la  concurrence internationale. Les
importations couvrent  70/75%  des besoins des ménages  et des entreprises dont le taux
d’intégration ne dépasse pas 10/15%. On peut démontrer facilement que le taux de croissance
officiel  hors hydrocarbures  de 5/6% a été permis pour 80% via la dépense publique et qu’il ne reste
pour les entreprises  véritablement autonomes créatrices de richesses,  pouvant évoluer dans un
environnement concurrentiel mondial,  moins de 20% du produit intérieur brut. Ce qui nous renvoie
à la  valeur de la monnaie algérienne. Mais fait important,   le PIB peut voiler d’importantes
disparités et l’indice du développement humain combinant 1/3 du  taux de croissance, 1/3 le
système éducatif et 1/3 le système de santé élaboré par le PNUD est beaucoup plus fiable. Cela
explique les erreurs d’appréciation des indicateurs globaux de la banque mondiale   et du FMI vis-à-
vis  de certains pays arabes qui ont connu le printemps démocratique où ces institutions ont omis
d’analyser tant le déséquilibre spatial que la concentration des revenus socio professionnelles  au
profit d’une minorité ans compter els fuites de capitaux hors  des frontières de certains dirigeants. 
L’organisme onusien   le PNUD  a essayé d’introduire certains indicateurs  omis par le passé dans son
rapport  du 02 novembre 2011intitulé «  durabilité et équité : un meilleur avenir pour tous »,
résultats des enquêtes sur l’année 2010. C’est ainsi qu’elle classe   l’Algérie    à la 96  ème place sur
187 pays, soit  un recul de 12 places par rapport à 2010. Cependant  ce classement rentre dans la
catégorie    développement humain moyen, l’Algérie  étant mieux classé  que certains pays dits pays 
émergent comme la Chine. 

 2.- -Population algérienne, taux de chômage et taux d’inflation 


La population   était de 35,6 millions d’habitants au 1er janvier 2010  et l’Office  des statistiques
((ONS) l’estime à  36,3 millions d’habitants au 1er janvier 2011. Concernant la structure de la
population, la répartition par âge fait ressortir que la population âgée de moins de 15 ans constitue
28,2% de la population totale et celle de moins de 5 ans, 10%, ce qui témoigne de l’augmentation
récente de la natalité. La population active  devrait dépasser les dix ( 10)  millions  et la demande
d’emplois additionnelle varierait  entre 300.000 à 400.000 personnes  par an, nombre  d’ailleurs sous
estimé puisque le calcul de l’ONS applique un taux  largement inférieur  pour les taux d’activité à  la
population féminine,  représentant pourtant la moitié de la population  active  et dont la
scolarisation est en forte hausse. Pourtant le taux de chômage  officiel est estimé à 10% entre
2010/2011 contre 11,3% en 2008 mais incluant les sureffectifs des administrations, des entreprises
publiques, les emplois dans la  sphère informelle et les activités temporaires de moins de six (6) mois,
pour partie  des emplois improductifs. Or, le taux d’emploi est fonction  du taux de croissance et des
structures  des taux de  productivité. Dans son rapport d’octobre 2011, le FMI note  que l’Algérie doit
faire plus pour diversifier son économie et sortir de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures,
notamment pour dynamiser l’emploi surtout parmi les jeunes dont le taux de chômage atteignait
21% en 2009.  Quant au taux d’inflation qui se répercute sur le pouvoir d’achat, pour le
gouvernement algérien, le taux d’inflation a été de 1,6 % en 2005, 3% en 2006, à 3,5 % en 2007, 4,5%
en 2008,  5,7% en 2009 , moins  de  4%  en   2010, et plus de 4,5% en 2011.  Or, selon un document
relatif à une étude sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, du centre de recherche américain,
Casey Research en date du 6 mars 2008, le taux d’inflation en Algérie serait  12 %  pour  l’année
2008, contre une moyenne de 7/8% au niveau de la région Mena. Le taux d’inflation officiel est
biaisé,  étant  comprimé artificiellement par  les subventions et reposant  sur un indice largement
dépassé, alors que le besoin est historiquement daté.  Un agrégat  global comme le revenu national
par tête d’habitant  peut voiler d’importantes  disparités  entre  les différentes couches sociales. Une 
analyse  pertinente devrait    lier le processus d’accumulation la répartition du revenu  et le modèle
de consommation par couches sociales. Certes,   le SNMG  a plus que doublé en passant de 6.000 à
20.000 dinars, (200 euros au cours officiel) la dernière augmentation  ayant lieu en septembre 2011, 
mais  devant déflater par le taux d’inflation réel pour déterminer le véritable  pouvoir d’achat. Aussi,
une interrogation s’impose : comment est-ce qu’un Algérien, qui vit au SNMG, (200 euros par  mois,
soit 6,6  euros par jour alors que le kilo de viande est de  10 euros)   fait face aux dépenses
incontournables : alimentation, transport, santé, éducation. La cellule familiale, paradoxalement, la
crise du logement (même marmite, même charges)  et  les transferts sociaux qui atteindront plus de
1.200 milliards DA en 2011, soit 18% du budget général de l'Etat et plus de 10% du PIB (taux
identique entre 2009/2010)  jouent temporairement  comme tampon social. 

3. Faiblesse de l’investissement productif   

Les  entreprises algériennes d’une manière générale ne peuvent être compétitives et encore moins
innovantes du simple fait qu’elles  disposent d’un faible  savoir à la fois technologique et
managériale. Cela explique selon les données  du 7 novembre   2011 du Ministère du travail, 50.000 
travailleurs étrangers exerçant en Algérie ,  répartis  dans le BTPH  pour 53% et 43% dans l’industrie,
représentant 1,05% du nombre de travailleurs salariés  dans le secteur économique national ( hormis
le travail informel ) la Chine  ayant  43%, suivi des Egyptiens  8% . Le dépérissement du tissu industriel
représentant moins de 5% dans le PIB  trouvent son explication   surtout dans les contraintes
d’environnement qui touchent tant les entreprises algériennes qu’étrangères souvent mis en relief
dans les  rapports internationaux de 2008/2011. L’entrave aux affaires en Algérie est due  surtout à
l'accès aux financements, la bureaucratie d’Etat, la corruption, l'inadéquation de la main-d'œuvre
formée, la politique du travail considérée comme restrictive ainsi que le système fiscal et
l’environnement dont la qualité de la vie.  Combinée à  l’instabilité juridique  et  à  cet  
environnement des affaires contraignant dont la bureaucratie qui freine l’investissement à plu de
50%, renvoyant au mode de gouvernance,  il en écoule  que   le bilan de l’investissement, en dehors
des hydrocarbures et le commerce  tant local qu’étranger est mitigé surtout pour l’investissement
productif. Selon les chiffres communiqués par l’Agence de développement des investissements,
ANDI, fin  2010,  les déclarations d’investissement local, en termes de projets et non de réalisation,
sont  passées de 11.000 projets en 2007, à 17.000 en 2008, pour  atteindre le chiffre symbolique de
20.000 en 2009 mais avec 1% seulement d’IDE. De ces projets, les chiffres avancés par l’ANDI,
indiquent que ce sont les projets locaux qui sont dominants  avec 99% des déclarations de projets.
Pour ce qui est de la répartition des projets par secteur, c’est celui des transports qui attire le plus
d’investissements depuis 2009 avec  60%  en majorité  des micro- projets, suivi  par le secteur du
bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique (16 %), du secteur de l'industrie (10 %), celui de
l'agriculture (2 %).  D’une manière générale  les investissements directs étrangers significatifs 
réalisés restent insignifiants en dehors des hydrocarbures, des banques et des télécommunications.  

4. Dominance de la sphère informelle 

La sphère informelle en Algérie visible également dans l’ensemble des pays du Maghreb/Afrique, 
contrôle plus de 65% des segments de produits de première nécessité  auxquels  plus de 70% des
ménages consacrent presque l’intégralité  de leurs  revenus  (marché fruits et légumes, poisson,
viande rouge et blanche , textile  et cuir ) et plus  de 40% de la masse monétaire globale  en
circulation. La masse monétaire  a été    évaluée  dans le dernier rapport de la banque d’Algérie  à
2.439  milliards de dinars  fin  2010  donnant  ainsi 33, 87 milliards de dollars,  la sphère informelle 
contrôlant    13,55 milliards de dollars limitant la politique monétaire de la banque centrale avec une
importante intermédiation financière informelle mais avec des taux d’usure. L’importance de cette
masse monétaire captée, favorise  une  concentration du revenu   au niveau de cette sphère  avec
des tendances  monopolistiques et souvent oligopolistiques (quelques offreurs pour  une multitude
de demandeurs) et  alimente la demande au niveau du marché de la devise parallèle où la distorsion
actuelle depuis plus d’une année est de plus de 40% par rapport à la cotation, officielle (plus de 14
dinars algérien un euro).Cette sphère contrôle  plus de 65% du marché  biens  de consommation :
fruits et légumes, poisson , viande rouge et blanche et textile/cuir pour ce dernier segment à travers
des importations souvent sans contrôle. Cette sphère est le produit de la bureaucratie, des
dysfonctionnements des appareils d e l’Etat  assistant à un dualisme dans l’économie. Cela n’est pas 
le produit du hasard. Lorsqu’un Etat veut imposer à une société des règles  qui ne correspondent pas
à l’état de la société, cette dernière enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner, les
relations étant établies sur un  registre de confiance entre les co- contractants. Comme on ne saurait
isoler  les relations dialectiques entre la sphère  régie par  le droit de l’Etat  et la sphère informelle
qui a ses propres codes, existant  en Algérie    des liens diffus entre la logique rentière et l’extension
de la sphère informelle. Cela  favorise la dépréciation du dinar et  l’évasion fiscale. 
  
Quelle leçon tirer  ce  bilan économique : la non proportionnalité entre les impacts économiques et
les dépenses monétaires et la déconnection de la sphère financière par rapport à la sphère réelle.
Car, la vrai richesse ne peut apparaitre que dans le cadre de la transformation du stock de monnaie
en stock de capital, et là est toute la problématique du développement.  Or, les  banques
actuellement accompagnent peu les projets d’investissement à maturation lente,  comme n’existe
pas de véritable bourse des valeurs. Ni Sonatrach, ni Sonelgaz et ni une grande entreprise privée
comme Cevital n’étant cotée en bourse. La société privée Alliance Assurance  a été une exception.
Cette déconnection  de la sphère financière de la sphère réelle trouve son explication  dans le fait 
que la  richesse  en Algérie  à ne pas confondre avec l’ accumulation du capital productif ,  puise sa
source dans la relation du triptyque: stock physique (stock ressources naturelles d’hydrocarbures) -
stock monétaire (transformation: richesse monétaire) - répartition (modalités et mécanismes de
répartition: investissement-consommation-fonds de régulation). La société des hydrocarbures 
transforme un stock physique en stock monétaire. On peut considérer que les conduits d'irrigation,
les banques commerciales et d'investissement, opèrent non plus à partir d'une épargne puisée du
marché, éventuellement un reliquat du travail, mais par les avances récurrentes (tirage: réescompte)
auprès de la Banque d'Algérie pour les entreprise publiques qui sont ensuite refinancées par le
Trésor public en la forme d'assainissement : rachat des engagements financiers des EPE auprès de la
Banque d'Algérie, plus de 50 milliards de dollars d’assainissement des entreprises publiques    entre
1991/201 , alors   que plus de 70% de ces entreprises sont revenues à la case de départ de quoi créer
tout un nouveau tissu productif s’insérant dans le cadre des valeurs internationales. Les erreurs de
management quotidien sont couvertes grâce au transfert financier qui transite par le système
financier et qui irrigue le système économique. Si on observe la ligne du temps, c'est-à-dire les dates
qui consacrent les moments de stagnation puis de régression ensuite, parfois, des avancées des
réformes,  on remarque qu’il  y a une corrélation étroite entre : plus le prix du pétrole est bas plus il y
a émergence de potentiel de développement en ressources matérielles et ressources humaines. En
revanche, plus le prix du pétrole s’accroît plus le potentiel de développement décélère, stagne et
tend au final à régresser si le renchérissement du prix du baril de pétrole perdure.  

IV  L’Algérie étant une économie rentière  qu’en est-il des réserves
d’hydrocarbures et notamment de ses relations avec l’Europe ? 

L’Europe s’inquiète récemment  de la capacité de l’Algérie à honorer ses engagements


internationaux en termes d’approvisionnent de gaz face aux événements en Tunisie   et  Lybie  (baisse
des  exportations à travers le Transmed bien avant les   sabotages récents  du gazoduc en Tunisie ),
de l’importante  consommation intérieure algérienne  et du gaz non conventionnels qui
bouleversera  profondément durant les  années à venir le paysage énergétique mondial.  Cette
inquiétude est-elle  justifiée ?  Je précise  que l’ Algérie détient 2,37% des réserves mondiales
prouvées de gaz naturel, contre pour le pétrole,  1% selon certaines statistiques  de janvier 2011 12
milliards de barils selon la revue financière Gasoil , tenant compte de l’entrée de nouveaux pays
pétroliers ,  1,5 % selon d’autres sources  grâce aux techniques de récupération,  ayant pompé ente
1962  et  2006 plus  de  15 milliards de barils soit plus que les  réserves actuelles,  mais  récemment 
avec des couts supérieurs à la moyenne  des grands pays  pétroliers. Pour le gaz, elle se classe  à la
dixième position avec des réserves mondiales. Elle est bien loin de la Russie, classée première, qui
détient, e pas moins de 25,02% soit 47570 milliards de mètres cubes des réserves mondiales, l'Iran,
(15%)  le Qatar (10%),  le Turkménistan, l'Arabie Saoudite, les Etats-Unis, les Emirats Arabes Unis, le
Nigeria et le Venezuela.  Les réserves de gaz naturel qui étaient de 3300 milliards de mètres cubes à
la fin de l’année 1990 ont connu une hausse importante dès le début de la décennie 1990 avec les
grandes découvertes faites parallèlement à celles du pétrole. Depuis le début de la décennie 2000,
elles ont été consolidées toujours  selon la revue internationale  Gasoil  à 4500 milliards de mètres
cubes au 01 janvier 2010  malgré les volumes énormes qui ont été consommées sur le marché
national et les volumes exportés depuis 1970. L’Algérie fournit  à l’Europe 25/30% de ses besoins en
gaz naturel, ce qui représente 70% des exportations algériennes, étant  le troisième fournisseur de
gaz de l’Europe après la Russie et la Norvège. Et ce  à travers tant les  GNL que Medgaz  et Transmed.
Les principaux pays importateurs sont l’Italie  l’Espagne et la France.  A titre de rappel, Medgaz est le
troisième gazoduc algérien qui livre le gaz à l'Europe, avec le GME (gazoduc Maghreb-Europe qui
transite par le Maroc et le détroit de Gibraltar). Medgaz compte comme actionnaires Sonatrach,
majoritaire avec 36%, les espagnoles Cepsa Iberdrola Endesa et Gaz de France. Ces derniers ont signé
des contrats d’achat de gaz avec Sonatrach pour un volume total de 5 milliards de mètres cubes
annuellement. Sonatrach, au titre de sa quote-part, devra commercialiser 3 milliards de mètres
cubes annuellement sur le marché espagnol via Medgaz à travers sa société implantée dans ce pays.
On estime à 2 milliards de dollars annuellement les revenus en devises tirés par l’Algérie de Medgaz
dans une première phase pour un volume d’exportation de 8 milliards m3 par an  contre  un coût de
28 milliards de DA en monnaie locale et 148 millions d’euros en devises. Et bien entendu ce montant
concerne le chiffre d’affaire et non le profit net  de Sonatrach après retrait des charges et si   le prix
de cession reste au même niveau des négociations de départ, soit  10 dollars  le MBTU ce qui n’est
pas évident  dépendant de la durée de la bulle gazière et de la concurrence surtout de   la Russie et le
Qatar alimentant pour une fraction  de leur production le marché spot sans préjuger avec l’embargo 
le cas de l’Iran. Un bas prix met  en danger la rentabilité financière  de ce projet au même titre que
celui bien plus important du réseau Trans-méditerranéen (Transmed d’une capacité  d’environ 30,2 
milliards de mètres cubes (mmc) de gaz naturel par an, étant prévu d'étendre cette capacité à33,5  
milliards de mètres cubes de gaz naturel par an d'ici à 2012  aussi connu sous gazoduc Enrico Mattei)
est un pipeline de gaz naturel qui relie l’Algérie via la Tunisie à la Sicile et de là vers  l'Italie. La section
algérienne est exploitée par l'Algérie et appartient à la société étatique Sonatrach,  la section
tunisienne est la propriété de Sotugat (Société Tunisienne du Gazoduc Trans-tunisien) et exploité par
Sergaz,  la section à travers le canal de Sicile est exploité par TMPC, une joint-venture d' Eni et
Sonatrach et   la section italienne est exploitée par Eni, filiale Snam Rete Gas. Son  extension  à
travers le  projet GALSI, d’une longueur de près de 900 km, dont 600 km offshore,  doit acheminer le
gaz naturel du gisement de gaz d’Hassi R’mel en Algérie vers l’Italie du Nord après avoir traversé la
Sardaigne.   Les études détaillées du tracé se sont achevées à l’été 2008. Le coût de cet
investissement additionnel  pour ce du projet est estimé à 3 milliards d’euros  mais est toujours en
gestation, les élus de  la Sardaigne s’opposant au tracé initial pour des raisons d’environnement. Les
élus Corse y sont pourtant favorables à travers le  projet Cyrénée aurait  pour objectif d’alimenter la
Corse en gaz naturel, à partir du projet de Gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie (GALSI), une canalisation
de transport de gaz naturel reliant l’Algérie et la Toscane en Italie, en passant par la Sardaigne.
L’alimentation de la Corse via ce raccordement représenterait une part marginale du volume global
de gaz naturel transporté par le GALSI: environ 5 % du volume de gaz serait prélevé à terme pour
l’approvisionnement de l’île pour l’alimentation des deux futures centrales et des agglomérations
d’Ajaccio et de Bastia.Encore que sepose la concurrence  russe à travers les projets Northstream (55
milliards de mètres cubes gazeux) et surtout SouthStream (65 milliards de mètres cubes
gazeux )devant également approvisionner l’Italie. Comme se pose   le problème de la rentabilité du
projet NIGAL. Suite  au  mémorandum d'entente signé, en janvier 2002, entre Sonatrach et la
Nigerian National Petroleum Company (NNPC), réunis à Abuja au Nigeria, les ministres du pétrole et
de l'énergie d'Algérie, du Niger et du Nigeria avait signé 3 juillet 2009 un accord pour construire un
gazoduc  baptisé Trans Saharan Gas Pipeline (TSGP),de 4 128 kilomètres (dont 2310km pour le
territoire algérien) qui devrait servir à alimenter l'Europe en gaz puisé dans le delta du Niger au sud
du Nigeria  Avec un cout prévu initialement à 5/6 milliards de dollars puis reporté à  10 milliards de
dollars  en 2009 il  aurait dépassé actuellement les 13/15 milliards de dollars. Ce projet financé  pour
partie par l’Europe  avec la crise d’endettement et le bas prix du gaz est-il rentable  sans compter  les
conflits tribaux  dont le  du Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger, à l’origine
d’importantes interruptions au sein de l’industrie pétrolière. D’une manière générale, au moment où
l’Europe tente de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis du gaz russe, l’Algérie envisage
d’augmenter ses exportations de gaz à 85 milliards de m3 à l’horizon 2015, certaines prévisions du
Ministère  de l’Energie  donnant  plus de 100 milliards de mètres cubes gazeux horizon 2020. Est ce
que cela sera réalisable ?  L’Union européenne et l’Algérie doivent établir un mémorandum ou
protocole d’accord qui fixe les principes communs qui doivent régir cette coopération énergétique
sur un prix juste qui ne pénalise ni les  investissements algériens ni les consommateurs européens. 
Quelle est la situation actuelle des réserves  de  gaz en Algérie ? 

En dépit  d’un redressement de situation en 2010 – 55,28 milliards de mètres cubes de gaz naturel
exportés contre 52,67 milliards de mètres cubes en 2009, l’Algérie peine toujours à maintenir le
niveau des volumes exportés au-dessus de 60 milliards de mètres cubes, un seuil qui était bien
conservé entre 2001 et 2008. La production à un rythme  rapide des gaz non conventionnels aux USA
et en Europe explique  en  partie cette situation alors que l’Algérie tablait sur des exportations de
l’ordre de 85 milliards de mètres cubes pour 2011/2012, ce qui devient une impossibilité du moins
pour cette échéance. Le temps étant de l’argent l’Algérie ne risque t- elle   pas de perdre des parts de
marché  au profit d’autres concurrents ? Par ailleurs, le prix du gaz non conventionnel, encore  
qu’existe  un problème de la dégradation  de l’environnement, grâce la  technique du forage
horizontal  est actuellement  de 4/5 dollars donnant les USA exportateur de gaz horizon 2020,
pouvant freiner l’importation de gaz algérien  pour ne pas dire l’annuler où Sonatrach devait
approvisionner la cote Est des USA. Selon les  statistiques internationales, le gaz non conventionnel
devrait  représenter environ 25% de la production mondiale en 2020. Concernant
l’approvisionnement de l’Europe, et cela n’est pas propre à Sonatrach mais également   pour le géant
russe Gazprom,  il faudra   de tenir compte  de la donne polonaise membre de l’Europe  des  27  qui
pourrait bouleverser,  la  donne énergétique  européenne.  D’ après l’Agence américaine de l’énergie
( rapport 2010)  la Pologne  aurait  une réserve de quelque 5300 milliards de mètres cubes de gaz de
schiste dans ses sous-sols d’une valeur de 1380 milliards d’euros Est ce que la bulle gazière  
s’arrêtera horizon 2015 ou au -delà lorsque les contrats à moyen terme de l’Algérie arriveront à
expiration ce qui influencera  le niveau d’entrée en devises du fait que le gaz représente plus de 40%
des entrées en devises. Et donc un  sérieux problème de financement au delà de 2014 si l’on
maintient le rythme de la dépense publique ou le déficit budgétaire déjà élevé dans la loi de finances
2011 (33,9% du PIB) dépassera  les 40% selon la loi de finances prévisionnelle 2012 ? Comme se pose
le problème  si ce prix  bas du gaz non conventionnel sur le marché libre   est tenable à terme, devant
fluctuer pour une extension  de  l’investissement dans ce segment  selon les  experts  entre  8 ou 9
dollars ? Selon le dernier  rapport du FMI (2011),  il y aurait  eu pour l’Algérie  baisse de 10% des
exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2010, arrêt depuis la même année des exportations de
GNL vers les Etats-Unis et la Belgique (10% des volumes totaux). Le gazoduc Medgaz, opérationnel
depuis le début de l’année en cours, ne pourra compenser de sitôt les pertes sur le marché américain
compte tenu des craintes qui pèsent sur la reprise des européennes et notamment les économies
espagnole et italienne. Le risque face  à la déconnection du prix du gaz par rapport à celui du pétrole
qui connait un cours relativement élevé, pour couvrir la dépense  publique  est que l’Algérie accélère
l’épuisement de ses réserves   de pétrole. Dans la Revue statistique sur l’énergie dans le monde daté
de juin 2004 de British Petroleum, le groupe anglo-américain réputé pour ses analyses et ses
données chiffrées sur le secteur indique que la durée de vie des réserves pétrolières de l’Algérie  
serait  de 16 /18ans. De façon plus précise, pour cette revue, les réserves prouvées de brut du pays
auraient été   en 2004, de 11,3 milliards de barils, soit environ 1, 6 milliard de tonnes, représentent
1% des réserves mondiales. L’Algérie ayant  produit en 2004 pour 1,8 million de barils/ jour de
liquides,  rapportée au niveau d’extraction du pays, la durée des réserves  serait  selon cette source 
de 16 ans, donc restant  à la date  de  2011  environ 10 ans.  Cela pose un vrai problème :    entre-
temps, y a t-il   eu de découvertes significatives ou de réévaluations à la hausse des accumulations de
brut dans les gisements? Dans le cas contraire   l’Algérie sera un importateur net de pétrole à partir
de 2020. Concernant le gaz, du fait du bas prix de cession  au niveau du marché  intérieur, et du
programme du gouvernement  d’aller vers plus de 90% d’utilisation du gaz dans les foyers, et des
projets  prévus  dont pour ne citer que quelques unes , l’ Ammoniac Orascom avec des besoins de
1,645 milliard de m3/an, Ammoniac SBGH  avec 0,8 milliard de m3/an, la raffinerie de Tiaret  qui a
été récemment différé (0,960 milliard de m3/an) et la réhabilitation de la raffinerie d’Alger  selon le
rapport de la CREG, hypothèse forte excluant l’abandon  des projets programmés par le Ministère de
l’énergie  ,  la demande globale intérieure  en gaz  horizon  atteindra 62,96 milliards de m3, soit un
rythme d’évolution annuel moyen de 11,3% entre 2008 et 2013 et de 6,7% entre 2013 et 2018.  Pour
l’hypothèse moyenne cela approche 50 milliards de mètres cubes gazeux. La crainte pèse sur la
capacité de l’Algérie à honorer ses engagements gaziers envers l’étranger en raison de
l’augmentation de sa consommation interne d’ici à 2018. Les économies  d’énergie supposant  une 
politique des prix plus rationnelle et le  développement de sources alternatives d’énergie (le solaire)
pour les besoins du marché national  permettrait d’alléger la pression de la demande sur l’offre de
gaz  et donc pour l’Algérie d’honorer ses engagements internationaux. Concernant le calcul de la
durée de vie des réserves de gaz, il y a lieu de préciser que pour l’Algérie,   fonction du cout de
Sonatrach qui  est un sujet tabou alors qu’il est  déterminant pour déterminer   sa rentabilité réelle,
selon mes calculs, la rentabilité des installations de Medgaz et Galsi  nécessite  un  prix de cession
entre 9/10 dollars  et pour le  GNL 14/15 dollars. Le calcul  des réserves et quelque soit le pays  est
fonction  de l’évolution   de la concurrence des énergies substituables , du cout et du prix
international  et non  de découvertes de gisements  physiques  qui peuvent être non  rentables. Ne
pouvant pas compresser  la demande intérieure en deçà de 50 milliards de mètres cubes gazeux 
entre 2011/2020,  au risque de freiner  le développement, compte tenu compte des exportations 
prévues et de la consommation intérieure (scénario  moyen du CREG) , plus 85 milliards de mètres
cubes d’exportation  soit une production totale de 135 milliards de mètres cubes gazeux  et presque
150 pour  l’hypothèse  forte du CREG , 10/15%  des gisements marginaux selon les experts gaziers 
étant à soustraire  car non rentables. En cas  de l’hypothèse d’un prix moyen  de 14/15 dollar le
MBTU pour le GNL  s’accroissant ou baissant  proportionnément selon le prix du gaz par canalisation(
GN) , et  selon les scénarios variables  pour la cession du prix  du gaz  par canalisation  nous aurons 
les prévisions suivantes : : 

-prix du gaz 9/10 dollars  le million de BTU par  canalisation :   25 années de réserves ;  
-prix du gaz   4/5 dollars : entre 15/16 ans de durée de vie des réserves ;  
-en cas d’un prix supérieur à 15 dollars : la durée serait supérieure à 30 ans, les gisements marginaux
devenant  alors rentables. 

La durée de vie des réserves sera moins longue si les prévisions du Ministère de l’Energie d’exporter
plus de 100 milliards de mètres cubes gazeux horizon 2020 se réalisent et si la consommation
intérieure est plus importante que prévue du fait du bas prix de cession du gaz.  Il est entendu que  la
demande extérieure  des hydrocarbures pour l’Algérie  d’une manière générale sera fonction  d’une
reprise  ou pas   de l’économie  mondiale et de l’évolution du cours du dollar. Rappelons la chute  des
cours en 1986 avec toutes les ondes de chocs politiques, économiques et sociales entre
1988/1994(rééchelonnement)   et de près de  45%des recettes  en devises de Sonatrach après la 
crise de 2008/2009.Cependant, il  faut éviter la sinistrose,  25 ans  étant la moyenne maximale  et
c’est déjà appréciable  tout en étant conscient,   à moins d’un miracle,  l’Algérie n’ayant pas 
découvert de gisements  substantiels de gaz  entre 2000/2011 mais des gisements marginaux ce qui
se pose le problème du cout élevé de l’extraction. Selon le gouvernement, la production de gaz
naturel de l’Algérie, qui a connu en 2010 un recul de 2,4 % par rapport à 2009, devrait croître
nettement d’ici 2014 avec l’entrée en production de nouveaux gisements gaziers.  Ces exportations
peuvent être renforcées par la mise en production de nouveaux gisements qui devraient renforcer
les capacités de production de gaz naturel de près de 25 milliards de mètres cubes d’ici 2014 ce qui
nous donnerait 80 milliards de mètres cubes gazeux pour 2014.  

V  L’Algérie a connu avec la loi de finances complémentaire 2009 un nouveau cadre


d’investissement régissant les étrangers qu’en est –il ? 

En effet, les lois de finances complémentaires 2009/2010 ont profondément modifié  le cadre
juridique  régissant l’investissement surtout étranger. Nous ne parlerons pas  du secteur agricole 
dans la mesure où la nouvelle loi foncière de 2010 exclut tout étranger. Pour les autres secteurs,
pour  toute soumission,  la préférence nationale a été portée  de 15 à 25% selon le  nouveau code
des marchés   signifiant que même si le cout est  25% plus cher pur la réalisation de tout projet, la
priorité  sera donnée  à l’entreprise algérienne. Pour le commerce,  la loi de finances complémentaire
2009 prévoit 30% au maximum pour les étrangers et 70% pour les nationaux. Concernant
l’encadrement de l’investissement étranger dans les services, BTPH  et  industries y compris les
hydrocarbures le privé étranger doit avoir au maximum 49% et le local 51%  Par ailleurs,  l’Etat
algérien a introduit des changements  entendant  faire prévaloir le droit de  préemption et  que
«toute transaction qui ne respecte pas les dispositions légales ne sera pas avalisée par les pouvoirs
publics et sera déclarée nulle et sans effet ». L’Etat algérien se réfère à   l’article 62 de la loi de
finances complémentaire de 2009 qui stipule que «l'Etat ainsi que les entreprises publiques
économiques disposent d'un droit de préemption sur toutes les cessions de participations des
actionnaires étrangers ou au profit d'actionnaires étrangers». Le  texte législatif stipule que l’effet
rétroactif de la règle 51% et de 49% est susceptible d’être généralisé pour les opérateurs étrangers
ayant investi en Algérie avant 2009 qui pratiquent  l’extension. En vertu des dispositions de la loi de
finances complémentaire 2010, toute augmentation ou modification de la structure de capital, et
tout accroissement du nombre d’actionnaires de la part des entreprises étrangères détenant plus de
51 % des actions, seront contraintes de recevoir un ou plusieurs actionnaires des entreprises
nationales à raison de 51% du capital.  D’autres dispositions sont également prévues comme
l’introduction  dans les cahiers des charges des appels d'offres internationaux d’un engagement de
l'entreprise étrangère soumissionnaire, que  pour obtenir des contrats publics, les groupes étrangers
devront dans l’avenir s’engager à investir en Algérie dans le cadre d’un partenariat avec une
entreprise locale. Les cahiers des charges des appels d’offres internationaux  doivent   prévoir
l’obligation, pour les soumissionnaires étrangers, d’investir dans le cadre d’un partenariat, dans le
même domaine d’activité, avec une entreprise de droit algérien, dont le capital est détenu
majoritairement par des nationaux résidents , à ne pas pratiquer la corruption et  à  se conformer aux
lois algériennes en vigueur. La vente des participations des étrangers dans les sociétés algériennes
rentrant dans le cade du droit de préemption  au profit  de l’Etat, introduit dans la loi de finances
complémentaire 2009,  la  cession de participations détenues par des étrangers ou au profit
d’étrangers en Algérie sera subordonnée à la délivrance d'une attestation  authentifiée par le notaire.
En cas de délivrance de l'attestation, l'Etat conserve  le droit d'exercice du droit de préemption tel
que prévu par le code d'enregistrement en cas d'insuffisance du prix . Comme il ya lieu de signaler
qu’en cas de cession  se pose le problème de l’application des dispositions de la loi de finances  2009
qui stipule  un taux d’imposition  à 20% du taux de l’IRG applicable  aux plus values de cession de la
partie étrangère (article 47 Loi de finances 2009), ainsi   qu’un contrôle plus rigoureux des transferts
de capitaux à travers la nouvelle réglementation des changes. Lors du Conseil des Ministres du 25
aout 2010, ces mesures ont été étendues aux banques étrangères complétant l'ordonnance n° 03-11
du 26 Août 2003, relative à la monnaie et au crédit.  Il s’agit en  premier lieu  de mettre à jour les
missions de la Banque d'Algérie par rapport aux progrès découlant de la modernisation du système
financier, en la chargeant de veiller à l'efficacité des systèmes de paiements et d'émettre les règles
les régissant, et en la mandatant pour garantir la sécurité des moyens de paiements autre que la
monnaie fiduciaire . En second lieu, renforcer la sécurité et la solidité du système bancaire, par un
suivi plus rapproché des banques y compris privées, pour s'assurer de la sauvegarde des intérêts de
leur clientèle, et de la préservation de la stabilité monétaire et financière du pays. A ce titre, la
Banque d'Algérie est habilitée notamment à demander aux banques et établissements financiers,
toute information requise pour l'établissement de la balance des paiements du pays et de sa position
financière, cela concernant particulièrement les mouvements de capitaux réalisés vers l'extérieur  et
à  limiter les opérations réalisées par les banques et établissements financiers. En troisième lieu, les
nouvelles dispositions prévoient d’intensifier la lutte contre toute fraude ou malversation dans les
opérations réalisées par les banques et établissements financiers étrangers, notamment en  ajoutant
le délit de corruption aux motifs de prohibition de l'exercice de la fonction bancaire , mandatant  
l'Institution monétaire à promulguer des règles de bonne conduite et de déontologie applicables aux
banques et établissements financiers. En vue de renforcer la transparence dans les activités
bancaires, l'Etat détiendra une action spécifique dans le capital des banques et établissements
financiers à capitaux privés, grâce à laquelle il sera représenté dans leurs organes sociaux sans droit
de vote.  En quatrième lieu, il y a confirmation de  l'application aux banques et établissements
financiers de la législation nationale en matière d'investissements étrangers. Ainsi, il est prévu que  
toute   future  ouverture  de  banque  ou  d'établissement  financier  par  un investisseur étranger
sera conditionnée par la détention de 51% du capital par des actionnaires nationaux et  en cas de
cession d'une banque ou d'un établissement financier dont le capital est étranger, l'Etat jouit d'un
droit de préemption ; enfin  toute cession d'actions d'une banque ou d'un établissement  financier
devra  être  préalablement  autorisée  par  la  Banque d'Algérie. Par ailleurs, certainement suite au
rapport de la banque d’Algérie ( 2009),  le taux de profitabilité des banques étrangères  ayant    été 
d'environ 28%   pour l’année 2008 (récupération du capital avancé   d'environ trois années )  encore
que ce taux a été ramené  2009 à  une moyenne  de 24% alors que pour le cas de l'Europe,  le taux de
profitabilité  bancaire est d'environ 12% ( ce du moins avant la crise de l’endettement) et pour la
Tunisie et le Maroc,  de 15% ,  les nouvelles dispositions contenues dans la loi  de  finances 
complémentaire 2010 annoncent  que    hors  secteur des hydrocarbures,  des activités peuvent être
soumises à une taxe forfaitaire   assise sur les marges exceptionnelles d’un taux qui varie de 30% à 80
, élargissant ainsi  les dispositions qui étaient appliquées au niveau  du secteur  des hydrocarbures
après  l’amendement de la loi en 2006. 
Si ces mesures permettent de relancer  l’outil de production, cela serait une bonne chose mais dans
un environnement concurrentiel,  se renforcer sur soi étant  une utopie néfaste. L’ex ministre de
l'Industrie et de la Promotion des investissements  en 2009 se proposait  de  créer « treize champions
nationaux » implantés dans des secteurs aussi divers que la pétrochimie, la pharmacie, la sidérurgie
ou le transport aérien, qui devaient  naître de la fusion de plusieurs entreprises d'un même secteur,
publiques ou privées, y compris des PME. Or, pour faire face à la concurrence, on ne doit pas   
oublier  que le facteur  déterminant est la demande  et non pas seulement l’offre vision mécanique
de l’ancienne culture  bureaucratique. Afin  de  repositionner l’Algérie  dans le marché mondial,  l’on
ne devrait  pas se limiter  seulement au simple  dispositif législatif. L’action concrète et surtout
réaliste devrait concerner  l’élaboration de la stratégie des filières,  déterminer les filiales, les moyens
et les instruments pour ces filiales, le rôle de l’Etat, du secteur public, privé, les services publics et
faire des efforts dans la formation et la  recherche développement. Or, le document portant stratégie
industrielle  n'a pas donné de calendrier précis pour le lancement de ces nouveaux fleurons ni précisé
les moyens dont ils disposeront. Par ailleurs, si la mesure de taxation des surprofits , en principe, est  
possible   au niveau des  hydrocarbures à l état brut et semi brut , non pas pour les produits finis, cela
est rendu plus difficile, voire impossible ,  pour les  autres secteurs  dont le taux de profit est très
fluctuant  au niveau du marché  international qui devrait être la référence. Aussi, le risque  avec la
faiblesse  de la   régulation  et de la planification stratégique d’ensemble,  de  compétences  est
d’aboutir à des actions  bureaucratiques et à des marchandages, facteur de corruption. En outre, les 
mesures de rachat par l’Etat algérien avec droit de préemption posent  problème   lorsqu’une 
société est cotée en bourse et  qu’elle cède  non pas  la totalité mais  des ventes d’actions
partiellement,  pratique  quotidienne  au niveau des bourses mondiales où s’échangent chaque jour
des centaines de milliards de dollars  (fusion et cession des grandes compagnies) , qui est d’ailleurs 
le  principe fondamental du fonctionnement de l’économie mondiale. Bien que le segment
télécommunication soit régi par une loi spécifique promulguée avant les lois de finances 2009/2010,
le  conflit entre l’opérateur égyptien Orascom Télécom  et le gouvernement  algérien depuis plus de
deux  années  en est la démonstration. En principe, une loi  est rarement rétroactive sauf si elle est
plus avantageuse que l’ancienne, principe du droit international. Aussi convient-il   de se demander si
ces mesures sont   opérantes?  Les  contraintes internationales sont toujours là : l’innovation interne 
est faible ;  la plupart des entreprises publiques  et privées fonctionnent avec des inputs importés.
C’est que  l'Algérie semble avoir du chemin à faire pour pénétrer dans les arcanes de cette nouvelle
économie. Dans  la pratique des affaires tant  locales  et surtout  internationales et les différentes
réévaluations  des projets dans tous les secteurs  avec les partenaires  montrent clairement qu’il ne
suffit pas  de signer un contrat  sans maturation   mais  de bien  suivre son cheminement, impliquant 
un management stratégique et une moralité sans faille des négociateurs.  
Le problème posé après toutes ces mesures est donc le suivant : l’Algérie est –elle caractérisée par
une bonne gouvernance,  un bon management stratégique des entreprises  et une amélioration du
climat des affaires ? Les entreprises locales profiteront –elles de cette situation  de rente pour
pousser  à une meilleure intégration   et  combien d’entreprises publiques et privées locales ont –
elles des laboratoires de recherche appliquée digne de ce nom y compris Sonatrach ?   Et cette
innovation ne suppose t- elle  pas à un environnement assaini  et  un renversement des échelles de
valeurs récompensant le travail et l’intelligence, loin de simples mesures monétaires et d’une
distribution passive de la rente?  Certes,  tous  les pays protègent leur  production nationale grâce à
l’Etat régulateur stratégique en économie de marché pouvant détenir   des minorités de blocage
dans des segments stratégiques  à ne pas confondre avec le retour à l’Etat gestionnaire de l’ex
économie soviétique  comme le montre les décisions récentes  de bon nombre de pays développés,
mais d’une manière ciblée  et ne décourageant pas  l’acte d’investissement y compris étranger. De
plus en plus d’experts algériens préconisent  de lever ce voile juridique  49/51% de peu d’efficacité
économique  et de mettre en place  un autre indicateur d’appréciation beaucoup plus significatif qui
est celui  d’une balance technologique et  devises positives. Car en donnant une préférence de 25%    
c’est accroitre le taux de profit local (rentes de situation) qui  se répercutera  dans le cout final 
amoindrissant les avantages comparatifs pour l’exportation et pénalisant les consommateurs  locaux 
avec la hausse   des prix. 

VI  Comment  dynamiser   l’intégration maghrébine ? 

Malheureusement, les échanges commerciaux  inter maghrébins ne dépassent pas 2/3%( soit  entre
7 et 8 milliards de dollars, une goutte dans un océan) à les comparer aux 21 % de l’Asean, aux 19 %
du Mercosur et aux 10,7 % de la Cedeao dont le PIB est plus élevé sans compter  la majorité des
échanges  des pays européens, se fait au sein de cet espace. Selon le rapport de la CNUCED
(Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) publié le 26 juillet 2011   sur
l'investissement dans le monde,  en termes de flux d'investissements directs étrangers (IDE) l’Algérie
a drainé    2, 594 milliards de dollars en 2008,     2, 761 milliards de dollars en 2009 et  2, 291 
milliards de dollars en 2010 mais essentiellement concentré dans les hydrocarbures. Le Maroc a
drainé respectivement durant les mêmes années respectivement que 2, 487 milliards de dollars, 1,
952 milliard de dollars et 1, 304  milliard de dollars.  Pour  la Tunisie,  ils sont de l'ordre de 2, 758 en
2008,   1, 688 en 2009 et 1, 513 en 2010 et la   Libye  4,111 milliards de dollars,  2,674 milliards de
dollars et 3,833 en 2010 principalement par la relance de son secteur hydrocarbures. Ainsi le total
des IDE  pour ces quatre pays du Maghreb totalisent 8, 941 milliards de dollars soit 0,6% des IDE
estimés à 1500 milliards de dollars devant aller  à plus de 2000 horizon 2013.. Fait marquant de
l'année 2010, les pays en voie de développement reçoivent, pour la première fois, près de la moitié
des flux d'IDE dans le monde. Ils sont également à l'origine d'un nombre record d'investissements,
notamment en direction des pays du Sud. Les multinationales s'investissent de plus en plus dans les
économies en développement, ou en transition, en recourant plus largement à de nouveaux modes
d'implication, désignés par la CNUCED comme les modes de  « production internationale et de
développement sans participation au capital ». En 2010, les pays MED-11 (Maroc, Algérie, Tunisie,
Libye, Egypte, Jordanie, Autorité palestinienne, Israël, Liban, Syrie et Turquie), ont attiré   37,7
milliards de dollars (28,5 milliards €) de flux d'IDE, un montant quasiment identique à celui enregistré
pour cette région en 2009. C’est que  les grosses firmes ayant besoin des économies d‘échelle 
évitant les micros Etats. Pourtant, la  consolidation des échanges entre les 5 pays du Maghreb avec
pour objectif créer un marché de 90 millions de consommateurs les aideraient à faire face à leurs
principaux défis. Ceux-ci consistent à améliorer les perspectives de croissance et à réduire le
chômage. Dans son dernier rapport sur la région du Maghreb, le Fonds Monétaire International (FMI)
note qu’une coopération régionale accrue et une libéralisation du commerce permettraient aux pays
maghrébins de tirer le maximum de profits de leur intégration avec l’Europe et le reste du monde. De
plus, le développement du commerce régional au Maghreb aiderait à créer un marché régional et par
là  attirer  de nouveaux investissements. Force est de constater, que l’organisation régionale n'a
jamais eu qu'une existence virtuelle.   Fondée le 17 février 1989 à Marrakech, l'Union du Maghreb
arabe (UMA) ne cesse, depuis, de faire du surplace. Les responsables des cinq pays membres
(Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie) continuent certes de se rencontrer périodiquement et de
développer une coopération bilatérale dans plusieurs domaines, mais force est de constater qu’il n’y
pas d’amélioration sur le plan économique.  Or je  peux   dissocier l’Algérie  et le Maroc   du
Maghreb, pont entre  l’Europe, le Moyen Orient  et l’Afrique. La coopération euromaghrébine par
une prospérité partagée en  matière d’investissement  grâce à un partenariat gagnant/gagnant, 
évitant  cette vision mercantile du passé, doit  être orientée à l’avenir vers l’Afrique  enjeu du XXIème
siècle et ce afin d’éviter que des milliers de maghrébins et d’africains émigrent vers l’Europe. Il s‘agira
de relancer le projet de  la  banque d’investissement maghrébine avalisé en 2010 par l’UMA,  
d’unifier les tarifs  douaniers, de prévoir la  création d’une grande université euro maghrébine, d’une
banque centrale  et bourse magrébine support d’une monnaie maghrébine, devant au préalable
résoudre le problème de  la distorsion des taux de change, ces structures  devant   s’insérer horizon
2020 dans le cadre d’une banque centrale et bourse euro-méditerranéenne. Il faut le reconnaitre, la  
signature de conventions commerciales ou d’accords de libre-échange avec l’Europe par la Tunisie, le
Maroc  et l’Algérie  n’a  pas  suffi  à impulser un  véritable co développement  entre les deux rives de
la Méditerranée. Donc est  posé le bilan mitigé  des accords de Barcelone et  de l’UPM (union pour la
Méditerranée) qu’il ya impérativement de dynamiser à travers   des projets concrets..Six  mesures
concrètes faciles réalisables à court terme peuvent être mise  en œuvre  pour dynamiser les 
échanges. Rendre immédiatement opérationnel la banque d’investissement maghrébine ; les
nombreux accords de libre-échange complique le système commercial et rend sa gestion par les
agents de douane difficile. Dans ce cadre, une harmonisation régissant les échanges commerciaux
s’impose ; les règles restrictives qui imposent notamment une autorisation préalable pour de
nombreux produits doivent être supprimées au même titre que les normes techniques locales
utilisées à des fins protectionnistes ;  le niveau élevé des tarifs douaniers et la complexité des
structures tarifaire (moyenne des tarifs est de 19,2 % en Algérie, 26,2 % au Maroc et 31,7 % en
Tunisie) implique  la poursuite de la réforme tarifaire en réduisant la dispersion et la moyenne des
tarifs. Donc améliorer les procédures douanières qui manquent de «transparence et de prévisibilité»
et sur l’automatisation des déclarations douanières pour un meilleur traitement des documents ;
lever les  lacunes du système de paiement (dont la disparité des systèmes de fixation de la cotation
des monnaies)  et des chaînes logistiques par  l’assouplissement de la réglementation des changes et
la mise au point des services conjoints d’assurances des exportations ; et enfin promouvoir   des
investissements dans les transports et les autres chaînes logistiques et services subsidiaires,  
l’organisation des ports constituant  le principal obstacle au commerce maritime dans la région. La
preuve en est que les containeurs restent bloqués dans les ports durant 20 jours en moyenne en
Algérie, 18 jours en Tunisie et 11 jours au Maroc. Des comités techniques devraient être mis en place
pour élaborer des mesures concrètes permettant de progresser dans les six domaines examinés. 
Pourtant, je suis optimiste quant à l’avenir de notre région. Comme  je lai démontré dans plusieurs
récentes contributions  parues au niveau international, j’ai grand espoir après le printemps arabe 
notamment en Tunisie et Libye que l’avancée de la démocratisation qui ne se fait pas par une
baguette magique, demandant du temps comme cela a été le cas en Occident, certains pays d’Asie et
d’Amérique latine, fonction des rapports de force tant  au niveau
internes(conservateurs/réformateurs) qu’ international,  tenant compte des anthropologies,  sera un
facteur catalyseur de l’intégration du Maghreb. L’intégration du Maghreb par une prospérité
partagée pont entre le Moyen et l’Afrique noire permettra de  réaliser une zone de prospérité et de
stabiliser le Sahel par la  lutte contre le terrorisme qui ne peut se faire uniquement par des moyens
militaires.  L’objectif stratégique  est d'œuvrer  durant les dix prochaines années pour que les
échanges inter maghrébines atteignent au minimum un volume de 30% en 2020. La diaspora 
contrairement aux discours n’est pas mise à contribution alors que selon le FMI, globalement,
l'épargne de la diaspora nord-africaine, sans compter le savoir faire accumulé difficilement
quantifiable,  est de l'ordre de 200 milliards de dollars. Mais cette épargne ne profite pas au
Maghreb, dont les pays devraient prendre exemple sur la Chine, l'Inde et l'Afrique du Sud, donc à
faire appel à cette diaspora pour contribuer à construire l'économie de leurs pays. Il existe quelques
exceptions  à la différence des Algériens qui alimentent le marché parallèles du fit du dérapage du
dinar algérien. A  titre d’exemple, les Marocains installés à l’étranger envoient chaque année dans
leur pays d’origine un montant en devises deux fois plus important que celui des investissements
directs étrangers ; ils possèdent 6 milliards d’euros en dépôt sur des comptes bancaires marocains. Il
s’agit d’impliquer concrètement la diaspora maghrébine afin qu’elle soit  les ambassadeurs de la
modernisation de leurs pays d’origine.  

 VII Quelle  est la destination  des flux d’échange des  pays du Maghreb ? 
Les échanges intermaghrébins sont  orientées essentiellement vers l’Occident et notamment
l’Europe pour des raisons historiques. Si l’on s’en tient aux échanges, les  échanges commerciaux
(exportations plus importations) avec l'Europe représentent aux alentours des deux tiers du total
pour le Maroc (63%), l'Algérie (64%) et la Tunisie (72%). Plus précisément, selon un rapport de l’OCDE
moyenne 2009,  l’Union Européenne représente 75% des exportations de la Tunisie, 90% des
rapatriements des émigrés, 83% des revenus touristiques et 73% des investissements directs
étrangers.  Au Maroc où 60% des exportations sont vendues sur les marchés de l’UE. De même, 80%
des revenus du tourisme et 90% des rapatriements des émigrés proviennent de l'UE. Pour l’Algérie
une grande partie de ses importations  provient de l’Europe, 55/60% et également pour ses
exportations de gaz à travers Medgaz (via Espagne) et Transmed via Italie, le projet Galsi via a
Sardaigne qui devait également approvisionner la Corse,  étant toujours en gestation. L'analyse
détaillée de ces relations commerciales laisse apparaître certaines différences quant à l'importance
relative des différents partenaires européens, mais les trois principaux restent cependant l'Espagne,
la France et l'Italie. Ce panorama général assez homogène cache des réalités bien différentes selon
les pays étudiés. Par l'analyse de la composition du commerce extérieur de chaque pays,  le Maroc
apparaît principalement comme un exportateur de produits manufacturés, le textile/cuir,   les
produits de l'industrie électrique et mécanique  ainsi que de produits agricoles. Les minéraux et la
chimie représentent également une part significative, bien que mineure, des exportations,
notamment grâce à l'industrie des phosphates, principale richesse minière du pays. Le cas de la
Tunisie est similaire à celui du Maroc, bien que la spécialisation dans la production manufacturière
soit encore plus marquée. La situation est radicalement différente pour l’Algérie   dont les
exportations dépendent quasi exclusivement du secteur des hydrocarbures. En ce qui concerne les
importations de produits de l'UE se détache très nettement, pour tous les pays, la part du matériel
électrique et mécanique, principalement des biens d'équipement (équipement de transport,
centrales électriques).Ainsi pour le cas du Maroc et de la Tunisie, nous avons  des  biens industriels
intermédiaires, lesquels sont ensuite transformés sur place pour être réexportés. Dans le cas de
l'Algérie en plus des équipements, nous avons en particulier les produits de la métallurgie,
principalement de l’acier, les produits agro-alimentaires, la chimie, des produits pharmaceutiques et
des plastiques. Au cours des dernières années, les pays du Maghreb ont perdu des parts de marché
face à leurs concurrents, ce qui est la marque d'un manque de compétitivité, en particulier face à des
pays  de l’Asie, comme la Chine, censés être pénalisés par leur éloignement géographique. Ainsi,
selon le rapport du FMI de 2009, la non intégration les pays du Maghreb ( moins de 3% des échanges
intra magrébins)  qui couvre une  superficie  d'environ cinq millions de km qui approche les 90
millions d’habitants  leur fait perdre 2 à 3 points  de leur taux de croissance sans compter  les effets 
indirects du non attrait  de l’investissement étranger  intéressé  par un marché plus large. Ainsi le
Maghreb du fait de la non intégration a un poids insignifiant au sein tant de la région
méditerranéenne qu’au sein de l’économie mondiale. Le produit intérieur brut de l’ensemble des
pays du Maghreb  a été évalué en 2010 par le FMI  à 380 milliards de dollars US .Ce  PIB   global  est
artificiellement gonflé  par la Libye et l’Algérie  du fait du poids des hydrocarbures et par le Maroc
pour les phosphates, laissant peu de places pour  de véritables entreprises compétitives. Ainsi le PIB
maghrébin  est  légèrement supérieur à celui de la Grèce (305 milliards de dollars) alors que cette
dernière a une population  qui ne dépasse pas 12 millions d’habitants en 2010. Comparé à la
population et  au PIB allemand (3306 milliards de dollars pour 82 millions d’habitants)  et français
(2555 milliards de dollars pour 65 millions d’habitants), on mesure l’important écart. Le PIB
maghrébin  doit   horizon 2020 quadrupler  (1550 milliards de dollars à prix constants 2010)  au
minimum si l’on veut éviter des tensions sociales de plus en plus vives au niveau de l’espace  
Maghreb. Or selon la banque mondiale si les trois pays «maintiennent des taux de croissance annuels
d’environ 4 à 5 %, ce qui n’est pas évident, il leur faudra plus de 20 ans pour atteindre des niveaux de
revenus par habitant proches de ceux observés actuellement dans les pays de l’OCDE.  
 VIII On parle d’une  relance de la coopération algéro-marocaine  pour dynamiser
l’UMA qu’en est –il ? 

Il faut ramener cela à la population. La population de l’Algérie  est actuellement de 36  millions
d’habitants .La population marocaine  est d’environ 32 millions d’habitants  soit au total 58 millions
d’habitants, plus de 70% de la population de l’UMA. Le produit intérieur brut en 2010 de l’Algérie
selon le FMI a été de 159 milliards de dollars, celui du Maroc 92 milliards de dollars soit 251 milliards
de dollars sur un total des pays de l‘UMA de 380 milliards de dollars représentent 66%. Cependant le
PIB est un indicateur imparfait pouvant voiler d’importantes disparités régionales et une
concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité car croissance peut signifier non
développement. Ainsi l’indice de développement humain beaucoup plus fiable selon le rapport du
PNUD 2011, l’Algérie est classée à la 96e place mondiale, le Maroc arrive à la 130ème sur 187 pays
étudiés qui fournit une mesure composite de trois dimensions de base du développement humain :
la santé, l’éducation et le revenu. Le taux de chômage selon les rapports du FMI et du BIT   est
important au Maghreb dans une  étude sur le chômage au Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie).Le
rapport  fait ressortir que les statistiques officielles sur le taux de chômage dans ces pays sont
biaisées.. Selon cette étude, reprenant d’ailleurs  des données du BIT et de la banque mondiale, 
l'Algérie, le Maroc et la Tunisie ont réussi ces dix dernières années à ramener le chômage à des
niveaux assez bas: 9,1% au Maroc, 10,2% en Algérie et 13,3% en Tunisie, en 2009, contre
respectivement 13,4%, 30% et 15,7%, en 2000, mais pas nécessairement des emplois productifs. Ces
données officielles, trompeuses, ne tiennent pas compte du facteur démographique où les taux de
natalité dans les trois pays ont sensiblement baissé et ont été divisés en deux en un quart de siècle.
De six (6) enfants par femme encore au début des années 80, on est passé à 2, 5 enfants par femme
en 2007. Résultat, l'accroissement de la population a plus que ralenti: un peu plus de 1% par an en
2008, contre 3% dans les années 1980. En outre, les taux de participation dans les trois pays
considérés sont particulièrement bas. Au Maroc, le chômage des jeunes âgés de 15 à 29 ans est passé
de 15,3% en 2003 à 17,6% en 2008. En Algérie, il s'établi à 21, 5 % en 2008, contre 45% en 2003. En
Tunisie, le taux de chômage des jeunes est le plus élevé (plus de 30%) et ce niveau n'a connu aucune
amélioration ces dernières années. Les rapports du FMI et de la banque mondiale montrent que le
chômage des jeunes diplômés est beaucoup plus important que celui des non-instruits. Au Maroc, le
chômage des diplômés est tombé de 29% en 2001 à 20% en 2008 ;  en Algérie il est passé  de 10% et
10,4%  et en Tunisie à 19,8 % et 21,6%. Par contre, le chômage des non-instruits est inférieur à 5 %
dans les trois pays. L'étude conclut qu'au Maghreb le chômage touche beaucoup plus la frange des
universitaires, plus exigeants quant à leurs emplois et leurs salaires, que ceux qui n'ont pas poursuivi
leur cursus scolaire. Ainsi, le taux de chômage au Maghreb est supérieur à 40% tenant compte des
emplois précaires et en soustrayant la sphère informelle. Or seule, une dynamisation de la sphère
réelle peut diminuer les tensions sociales qui ne peuvent qu’avoir des incidences politiques, d’où
l’urgence de l’intégration économique des pays du Maghreb. Ainsi, les  échanges actuels dans tous
les domaines de la coopération sont marginaux. Pour 2010, pour l’Algérie  les exportations
algériennes ont été de 62 milliards de dollars  et les importations de 52 milliards de dollars.  Pour le
Maroc les exportations de 30 milliards de dollars et les importations de 40 milliards de dollars. Au
total Maroc et Algérie ont exporté en 2010 92 milliards de dollars et ont importé 92 milliards de
dollars un équilibre relatif que ne doit pas voiler le déficit commercial du Maroc de 10 milliards de
dollars. Selon les statistiques du ministère du Commerce extérieur pour l’année 2010, la part des
échanges commerciaux avec l’Algérie dans les réalisations globales du Maroc se limite à 2 % pour les
importations et 1 % pour les exportations. Le Maroc exporte essentiellement des acides
phosphoriques, des fils et câbles électriques, des produits alimentaires divers, et importe d’Algérie
du gaz, du cuivre et des dattes. Or, il y a de fortes potentialités, mais les échanges visiblement sont
globalement peu diversifiés, insuffisants au regard de la proximité géographique des deux pays. Si les
exportations marocaines vers l’Algérie ont augmenté de près de 20 %, et bien les échanges
commerciaux entre les deux pays ont globalement baissé dans une proportion similaire entre 2009
par rapport à 2008, ils représentent un peu plus de 600 millions d’euros, certaines estimations
donnant une valeur des échanges entre  2010/2011ne dépassant pas 750  millions d’euros. Selon les
rapports du FMI, seulement 0, 7 % des exportations algériennes sont destinées à ses deux voisins
maghrébins, alors que 0, 8 % de ses importations en sont originaires. De même, le Maroc n’importe
que 1, 4 % depuis l’Algérie et la Tunisie et ne leur expédie que 1 % de ses exportations. Il en est ainsi
pour la Tunisie dont les importations, issues des voisins maghrébins, sont estimées à 1, 1 %, alors que
les exportations qui y sont destinées sont de 1,9 %. Ainsi, les échanges commerciaux entre les deux
pays restent dérisoires. Ainsi, les échanges commerciaux entre les  pays du Maghreb restent
dérisoires alors que leurs exportations totales en 2010 sont estimées par le FMI  à  162 milliards de
dollars  et les importations à 147 milliards de dollars. Si les échanges intermaghrébins représentaient
seulement 20% cela favoriserait un flux global importation et exportation de 62 milliards de dollars.
Cependant il faut être réaliste, car actuellement, si le cadre macro-économique est relativement
stabilisé pour l’ensemble des pays du Maghreb les réformes  micro économiques et institutionnelles
en cours  ne sont pas homogènes  ce qui se traduit par des politiques socio économiques différentes
qui freinent la coopération. Comment, en effet,  concilier une politique libérale en Tunisie, une
économie semi libérale au Maroc, en Lybie, en Mauritanie  avec une politique de volontarisme
étatique en Algérie. Pour ce dernier cas, les opérateurs privés des autres pays du Maghreb peuvent-
ils s’associer  aux opérateurs publics  dans le  cadre des 49/51%, mesures inscrites dans  les lois  de
finance algériennes entre 2009/2010?  La coopération intermaghrébine  Maghreb n’a-t-elle pas s
besoin de la stabilité, d’une cohérence par l’homogénéisation  du cadre juridique d’investissement ?  

IX La sphère informelle n’est –elle pas un  obstacle à l’intégration maghrébine ? 

 Sur le moyen terme la dynamisation de la coopération et de l’intégration maghrébine  passe par


l’intégration de la sphère informelle  et  la création d’entreprises dynamiques dans la sphère réelles
s‘insérant dans le cadre des valeurs internationales d’autant plus, comme je l’ai montré
précédemment pour l’Algérie, également pour la Tunisie et  le Maroc  pays,  ont signé l’accord de
libre échange avec l’Union européenne  impliquant horizon 2017/2020 d’importants dégrèvements
tarifaires. Or, la majorité des   entreprises  dans la sphère réelle  sont peu initiés au management
stratégique  et sont à dominance  familiale avec dune gestion autoritaire  ignorant les mutations 
internationales , freinent en tant que lobbys  l’ouverture  par des pressions protectionnistes et
prospèrent ( ou déclinent )  grâce à des  parts de marché que leur attribuent l’Etat  via la dépense
publique.   Dans les deux pays la sphère informelle  reflet d’une productivité globale faible, produit
de la bureaucratie dominante est dominante. Celle ci est le produit  des dysfonctionnements des
appareils de l’Etat et du poids de  la bureaucratie  car lorsque un Etat  par des actions autoritaires 
émets des lois qui ne correspondent pas à l’état de la société, celle-ci enfante ses propres lois qui lui
permettent de fonctionner, sphère qui  ouvre la voie à l’Etat de non droit et à  et la corruption par la
domination du cash alors que l’économie moderne repose sur deux postulats  le contrat et le crédit.
Selon le Ministre du travail algérien  l’informel contribue à 25% du PIB en 2010 et plus de 30%
emplois  Selon les derniers chiffres du Haut commissariat au plan au Maroc, l'économie informelle
représente 14,3% du PIB et 37,3% de l'emploi non agricole. Pour l’Algérie, j’ai évoqué ce problème
précédemment.  Pour le Dr Deborah Harrold, professeur au Bryn Mawr Collège (Colombia),
spécialiste du Maghreb,  l’économie informelle représente les 50 % de la taille de l’économie
nationale algérienne. Nous avons approximativement la même taille au Maroc. Selon une enquête du
Soir du Maroc  le soit marocain en date du 20 décembre 2010 La part de l’informel représenterait
entre 50 à 70 %. Une place énorme comparée aux autres pays où ce secteur ne dépasse pas les 20 %
et un manque à gagner considérable pour l’Etat  alors  qu’elle représente dans des sociétés
organisées  comme la Suisse (8% de l’économie globale), le Canada (15%) ou encore la Norvège (20%)
; l’Italie, pays de la « combinazione », affiche quant à elle  avant son intégration à l’union européenne
ou ce taux dépassait 50% un taux de 27%. L'économie informelle génère au Maroc quelque 280
milliards de dirhams par an, et ses rangs augmentent de 40 000 "unités de production" chaque
année, selon les estimations publiées en décembre 2009 dans un rapport du Haut commissariat au
Plan. Cinquante-sept pour cent des entreprises de ce secteur sont des commerces de détail, et 20
pour cent travaillent dans le secteur des services.  Ce rapport estime également que le nombre
d'entreprises non enregistrées est passé de 1,23 million en 1999 à 1,55 million en 2007, soit une
augmentation de près de 18 pour cent.  

X  Qu’en es t-il  de  la zone de libre  échange   avec le monde arabe ? 

Au préalable, il convient de  rappeler  que courant 2011,  le Conseil de Coopération du Golfe CCG  a
invité le Maroc  à la rejoindre  et  qu’en sera –il par rapport à l’UMA ? Et contrairement aux discours ,
malgré le lancement de la Grande zone arabe de libre échange (GAFTA) en 2005, le commerce
interarabe n'a représenté que 10% en moyenne de l’ensemble des échanges commerciaux des pays
arabes sur les 5 dernières années, ont déploré les participants à la 7ème conférence arabe de l’OMC,
qui s'est tenue en mai 2011 à Beyrouth, la destination privilégiée étant l’Occident. Les capitaux
arabes dans les banques suisses sont colossaux. En valeur, ils étaient de  quatre cents milliards de
dollars, selon des sources  bancaires suisses  avant la crise de 2008. A cela s’ajoutent les centaines de
milliards de dollars  déposés tant aux USA, d’autres pays européens  et investis dans bon nombre de
segments à travers les fonds souverains. Ainsi selon les estimations bancaires internationales,  en
particulier les six pays membres du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn,
Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) sont réputés avoir capitalisé  à la fin de l’année 2007, un
total de 1.795 milliards de dollars, représentant 224% de leur produit intérieur brut. Ce  montant
avec le doublement du prix du pétrole entre 2008/2011 a du croitre substantiellement malgré les
pertes  dues à a crise  de 2008. La ventilation  de ces capitaux toujours  pour 2007, sur les 530
milliards de dollars placés à l’extérieur par ces pays, 300 milliards l’ont été aux Etats-Unis, 100
milliards en Europe, et 60 milliards dans la région Moyen-Orient/Afrique du Nord et en Asie. La
tendance lourde ne semble pas avoir changé entre 2008/2011. En réciprocité, dans bon nombre
d’opérateurs  installés dans les pays arabes sont des étrangers privés.  Etant à l’ère de la
mondialisation,  et il ne fallait pas  s’attendre  à ce que la majorité  des produits finis  algériens soient
concurrentiels en termes de couts, prix et qualité.  Aussi, partant des données du Centre national de
l’informatique et des statistiques (Cnis) relevant des douanes algériennes qu’ en 2009, les
importations algériennes des pays de la Zone arabe de libre-échange se sont inscrites à la hausse , 
l’import ayant  crû de 46,6% pour atteindre 1,6 milliard de dollars, en hausse de 511 millions de
dollars, par contre  les exportations vers les pays arabes ont chuté de près de 50%, occasionnant une
moins-value fiscale, due à l’exonération des importations de produits arabes de droits de douanes,  à
92 millions d’euros, l’Algérie a dressé une liste négative d’environ 1.141 produits dont elle veut
obtenir l’interdiction de l’importation auprès des pays membres de la Zone arabe de libre-échange
pour une durée de 3 à 4 ans.  Il s’agit de produits que l’Algérie estime « prioritaires» comme le
textile, le papier et carton, les produits agricoles, l’électroménager, l’agroalimentaire. Qu’en est-il des
structures d’échange en 2010 ? L’Egypte reste le premier fournisseur de l’Algérie avec 550,6 millions
de dollars (34,3%), suivie de la Tunisie avec 347,5 millions de dollars (21,6%), l’Arabie saoudite avec
166,5 millions de dollars (10,4%), la Jordanie avec 123,9 millions de dollars. Quant aux échanges de
l’Algérie avec le Maroc, ils représentent à peine 121,8 millions de dollars, soit 7,6% des échanges
globaux au sein de la Zale. Quelle sera l’impact de la décision de l’Algérie de dresser une liste
négative de produits interdits à l’importation sur la coopération  maghrébine ? 

 XI Qu’en est –il  de l’Accord pour une zone de libre échange avec l’Europe signé
par l’Algérie 

L’Accord d’Association avec l’Europe signé par l’Algérie le 01 septembre 2005   est un Accord régional
concernant plusieurs volets à la fois économiques, politiques et culturels alors que l’Accord avec
l’organisation mondiale du commerce(OMC) est un Accord mondial axé essentiellement sur le volet
économique et financier. Les fondements de l’ Accord avec l’Europe outre les volets politiques,
(respect du droit, de l’homme, engagement d’aller vers la démocratie, la promotion de la liberté la
presse, ect) reposent sur les articles 32, 37, 39 et 54. L’article 32 stipule que l’Algérie réserve a
l’établissement de sociétés communautaires sur son territoire un traitement non moins favorable
que celui accordé aux sociétés de pays tiers ; qu’elle réserve aux filiales et succursales de sociétés
communautaires établies sur son territoire, conformément à sa législation, un traitement non moins
favorable, en ce qui concerne leur exploitation que celui accordé a ses propres sociétés ou
succursales ou à des filiales ou succursales algériennes de sociétés de pays tiers, si celui-ci est
meilleur. L’article 37,il stipule que les parties évitent de prendre des mesures ou d’engager des
actions rendant les conditions d’établissement et d’exploitation de leurs sociétés plus restrictives
qu’elles ne l’étaient le jour précédant la date de signature du présent accord. Les parties s’engagent à
envisager le développement du présent titre dans le sens de la conclusion d’un accord d’intégration
économique au sens de l’article V de l’AGCS. Pour formuler ses recommandations, le Conseil
d’association tient compte de l’expérience acquise dans la mise en œuvre du traitement de la nation
la plus favorisée et des obligations de chaque partie dans le cadre de l’AGCS, et notamment de son
article V. Quant à l’article 39 il met en relief que la Communauté et l’Algérie assurent, à partir de
l’entrée en vigueur du présent accord, la libre circulation des capitaux concernant les investissements
directs en Algérie, effectués dans des sociétés constituées selon la législation en vigueur à la
législation ainsi que la liquidation et le rapatriement du produit de ces investissements et de tout
bénéfice en découlant. Les parties se consultent et coopèrent pour la mise en place des conditions
nécessaires en vue de faciliter la circulation des capitaux entre la Communauté et l’Algérie et
d’aboutir à sa libéralisation complète. Pour l’article 54  lié à la promotion et protection des
investissements il met en relief que la coopération vise la création d’un climat favorable aux flux
d’investissements et se réalise notamment à travers l’établissement de procédures harmonisées et
simplifiées des mécanismes de co-investissement ainsi que des dispositifs d’identification et
d’information sur les opportunités d’investissements, favorables aux flux d’investissements ainsi que
l’établissement d’un cadre juridique favorisant l’investissement le cas échéant, par la conclusion
entre I ‘Algérie et les États membres, des accords de protection des investissements et d’accords
destinés a éviter la double imposition. Les malentendus entre l’Europe et l’Algérie ont commencé
suite aux décisions du gouvernement algérien courant 2009 de postuler 51 pour cent aux algériens
dans tout projet d’investissement et 30 pour cent des parts algériennes dans les sociétés d’import
étrangères avec un effet rétroactif , ce qui serait selon la partie européenne contraire au droit
international , qui explique la réaction européenne qui a demandé l’annulation de ces directives dans
une correspondance officielle adressée au gouvernement algérien. Pour la partie algérienne les
importations algériennes en provenance de l’Europe représentent environ 60% c’est l’Europe qui n’a
pas respecté les engagements contenus dans l’Accord et le dégrèvement tarifaire fait perdre à
l’Algérie 2 milliards de dollars et lui ferait perdre 6 milliards de dollars en 2007. L’Algérie a demandé
un report à 2020. La réponse de l’ ‘Union européenne n’a pas encore été donnée.  Dialogue de
sourd : l’Algérie reproche à l’Europe le manque d’enthousiasme dans l’investissement et l’Europe
pour qui à travers Transmed et Medgaz l’Europe achète une grande partie du gaz algérien sans
compter le pétrole , les équilibres commerciaux étant presque en équilibre, reproche à l’Algérie le
manque de visibilité dans les réformes micro-économiques et institutionnelles qui expliqueraient que
l’Algérie n’a rien à exporter en dehors des hydrocarbures , devant avoir des couts compétitif et
surtout respecter la norme du label qualité contenu dans l’Accord.  

 Or il s’agit de bien poser le problème du différent.Aucun pays n’a obligé l’Algérie à signer cet Accord,
comme personne ne l’oblige à adhérer à l’OMC, Accord signé en toute souveraineté par le
gouvernement et ayant des implications fondamentales, comme les produits industriels qui subiront
progressivement un dégrèvement tarifaire allant vers zéro (O) horizon 2017. La facilité et la fuite en
avant est de vouloir imputer les causes du blocage seulement à l’extérieur (ce discours anti-
impérialiste chauviniste pour faire oublier les problèmes intérieurs, ce chat noir dans un tunnel
sombre que l’on ne voit jamais) alors que le mal essentiel est en nous. L’extérieur est-il responsable
de la montée en puissance de la bureaucratie destructrice et de la corruption dominante ; l’extérieur
est-il responsable de notre mauvaise gestion et du gaspillage de nos ressources. Enfin l’extérieur
peut-il engager à notre place les réformes structurelles dont l’Etat de droit, conciliant efficacité
économique et une profonde justice sociale évitant cette concentration excessive du revenu national
au profit de rentes spéculatives, assistant dans les réformes à un pas en avant et deux en arrière.
Certes, les inquiétudes étant légitimes. Mais invoquer tant l’extérieur que la situation mono
exportatrice de l’Algérie, ne tient pas la route, la majorité des pays de l’OPEP étant membres de
l’OMC dont le dernier en date étant l’Arabie Saoudite. Aussi, il est peu vraisemblable que l’Algérie ait
un statut spécifique, les clauses fondamentales avec l’Europe étant non négociables, ni d’ailleurs de
spécificité pour l’adhésion à l’OMC, peut être, une prolongation de délais selon le même. Accord,
contrairement à ce qui a été avancé par certains officiels algériens. Il est utile de rappeler que les
États-Unis d’Amérique et l’Europe principaux partenaires commerciaux de l’Algérie font obstacles à
son adhésion à l’Organisation mondiale du Commerce, l’Algérie négociant depuis juin 1987, sous
prétexte fondamentalement qu’elle reste encore une économie administrée.  

 XII Et qu’en est –il pour l’Adhésion à l’organisation mondiale du commerce ? 

En nous en tenant aux pays en voie de développement, après des poids lourds du continent Afrique ,
le Nigeria et l’Afrique du Sud, ou des petits pays comme le Tchad ,le Niger, le Togo , l’Angola, le
Bénin, le Gabon, la Cote d’Ivoire, le Ghana , des pays du Maghreb, le Maroc et la Tunisie, la majorité
des pays arabes pétroliers dont le dernier en date est l’Arabie Saoudite, sans compter la majorité des
pays de l’Amérique du Sud dont le Brésil ,le Venezuela, le Chili , la Bolivie, le Pérou, le Mexique, Cuba,
en Asie avec l’Inde, l’Indonésie, la Malaisie, le Vietnam, la Corée du Sud et la Chine, cette dernière
ayant adhéré à l’OMC en 2001, sans oublier la Turquie , voilà un autre fondateur du communisme qui
adhère à l’OMC, la Russie, adhésion ayant été approuvée le 15 décembre 2011 par le groupe de
travail ad hoc de l’OMC. L’organisation va avec ce nouveau membre de poids couvrir désormais 98%
du commerce mondial, contre 94% précédemment. Pour accéder à l’OMC, la Russie a conclu 30
accords bilatéraux pour l’accès aux marchés des services, et 57 pour l’accès des biens. Concernant
l’aspect multilatéral, Moscou a accepté d’abaisser le seuil de ses tarifs à 7,3%, contre 10%
actuellement. La Russie a aussi accepté de limiter ses subventions agricoles à 9 milliards de dollars en
2012, et de les réduire progressivement à 4,4 milliards d’ici 2018. Sur le plan des télécoms, la Russie a
accepté que le seuil de 49% maximum de capitaux étrangers soit supprimé 4 ans après son accession
à l’OMC. Sur le plan bancaire, les banques étrangères pourront librement ouvrir des filiales en Russie,
mais ne pourront pas représenter plus de 50% du système bancaire. Par ailleurs, à partir du jour de
l’accession, les importations d’alcool, et de produits pharmaceutiques ne seront plus soumises à des
licences d’importation. La Russie s’est aussi engagée à pratiquer des tarifs commerciaux " normaux ",
pour le gaz naturel.   Pour les responsables russes et notamment, le négociateur en chef russe, M.
Maxim Medvedkovo, concernant la crise actuelle et la mondialisation, il vaut mieux d’essayer de
changer les institutions financières et économiques mondiales de l’intérieur, plutôt que d‘être mis de
côté. Rappelons que la Russie a exporté plus de 400 milliards de dollars, 320 milliards d’euros de
biens en 2010, 70% de cette somme était représentée par des minéraux (pétrole, gaz, minerais), 13%
par des métaux et pierres précieuses et un peu plus de 6%par des exportations de produits
chimiques. Toujours selon les autorités russes, devenir membre de l’OMC signifie pour les russes
qu’ils pourront bientôt acheter des machines-outils et les biens durables qu’ils importent, à des prix
bien moins élevés qu’auparavant. 45% des importations russes sont des machines et des biens
durables. L’adhésion de la Russie à l’OMC va lui permettre d’exporter plus de produits qu’avant. Son
industrie sidérurgique notamment ne sera plus sujette aux quotas imposés aux exportateurs non
membres de l’OMC. De plus, les barrières douanières vont disparaître sur 700 catégories de produits,
ce qui va faire baisser les taxes à l’importation de 10 à 7%. Pour sa part, l’Algérie, afin d’éviter sa
marginalisation, bien que cette adhésion ait été inscrite dans le programme présidentiel 2004/2009,
reconduit dans le programme 2009/2013, a un long chemin à faire si elle veut adhérer à cette
organisation. L’Algérie,  négocie son adhésion pour adhérer à l’organisation depuis 1987 c’est à dire
depuis bientôt 25 ans étant un des pays qui atteint le record mondial. Le Ministre algérien du
commerce a affirmé en  décembre 2011 que l’Algérie serait membre de l’OMC pour 2012 avant de se
rétracter en janvier 2012. Le directeur général adjoint de l’OMC , Alejandro JARA lors d’une récente
visite début juin 2011 a insisté sur le fait que l’Algérie devrait redoubler d’efforts pour son accession
à cette organisation afin de ne pas rester en marge des mutations mondiales lors d’une séance de
travail à l’APN, en présence de son président, de Ministres et de responsables de la banque d’Algérie.
Cela veut dire en langage diplomatique qu’il faille changer de politique économique. L’Algérie a déjà
participé à 10 ronds de négociations et répondu à 1640 questions. Mais sur les 96 autres questions
restantes, 13 stratégiques et les plus importantes demandées par les piliers de l’OMC à savoir l’Union
européenne et les Etats Unis d’Amérique restent en suspens. Les accords avec l’OMC, qui s’inscrivent
dans un espace mondial concernant uniquement le volet économique, reprennent les grandes lignes
de l’Accord qui lie l’Algérie depuis le 1er septembre 2005 à l’Europe, ancré dans le processus de
Barcelone, qui s’inscrit dans un espace régional mais en incluant des volets politiques et culturels.
Ces accords ont des incidences stratégiques sur le devenir tant de l’économie que de la société
algérienne. 

Dont l’interdiction du recours à la “dualité des prix ” pour les ressources naturelles ; élimination
générale des restrictions quantitatives au commerce (à l’import et à l’export) ; normes de qualité
pour protéger la santé tant des hommes que des animaux (règles sanitaires et
phytosanitaires);obligation d’observer les règles de protection de l’environnement dans l’usage de
l’énergie pétrolières , les accords environnementaux conçus, certes, en dehors de l’OMC, ont été
intégrés dans les préoccupations de l’OMC lorsque cet aspect nuit au bon développement du
commerce ; mesures concernant la liberté des mouvements de capitaux (transfert de profits) , la
propriété intellectuelle dont la protection est une condition essentielle afin de lutter contre le
piratage et donc, l’intégration de la sphère informelle dominante intiment lié à la logique rentière en
Algérie qui contrôle 40% de la masse monétaire en circulation et plus de 65% des segments de
produits de première nécessité au niveau du marché intérieur. D’une manière générale, l’adhésion
de l’Algérie à l’OMC lui imposera l’ouverture des frontières et la spécialisation accrue suscitée par la
mondialisation. En effet, tant les accords avec l’Union européenne que ceux de l’OMC, prévoient de
développer les échanges en mettant en place les conditions de la libéralisation progressive des
échanges de biens, de services et de capitaux. Il s’ensuit que l’Algérie devra procéder au
démantèlement des droits de douanes et taxes pour les produits industriels et manufacturés sur une
période de transition. Tous les monopoles d’Etat devront être ajustés progressivement de manière à
qu’il n’existe plus de discrimination en ce qui concerne les conditions d’approvisionnement et de
commercialisation des marchandises entre les ressortissants des Etats membres. Ces accords
devraient donc faire passer les industries algériennes du statut d’industries protégées à des
industries totalement ouvertes à la concurrence internationale avec la suppression totale des
obstacles tarifaires et non tarifaires, posant d’énormes défis aux entreprises algériennes. Si l’entrée
de l’Algérie dans le cadre de l’OMC ne peut avoir que peu d’impact sur le marché du pétrole, déjà
inséré dans une logique mondiale ou régionale (gaz), il en va autrement de tous les produits
pétroliers qui vont être soumis à la concurrence internationale. Ainsi la dualité des prix – mesure par
laquelle un gouvernement maintient des prix internes a des niveaux plus bas que ceux qui auraient
été déterminés par les forces du marché et les restrictions à l’exportation – ne peut plus être de mise
dans un contexte de libéralisation des échanges commerciaux. Un des éléments d’achoppement des
négociations, outre l’importance de la sphère informelle, est la dualité du prix du gaz pour des unités
destinées à l’exportation, qui fausserait la concurrence internationale, l’argument du ministère de
l’Energie postulant que ce prix couvre le prix de revient n’ayant pas convaincu à ce jour notamment
les USA et l’Europe. En cas d’adhésion, les produits pétroliers, principalement les carburants, ne
pourront plus bénéficier de prix brut à l’amont inférieur aux prix internationaux. L’accord insiste sur
l’ouverture à la concurrence du marché des services énergétiques qui concernent toutes les activités,
de l’exploration jusqu’à la mise à la disposition du produit au consommateur en passant par la
production et le transport. L’environnement considéré comme un bien collectif est un domaine
privilégié de coopération, l’objectif étant la préservation des équilibres écologiques, exigeant de
mettre en place des normes de qualité de plus en plus strictes , l’Algérie devant s’engager à mettre
progressivement en œuvre les différentes recommandations des chartes sur l’énergie et
l’environnement. Evoquer uniquement la situation mono exportatrice ne tient pas la route les
principaux pays de l’OPEP étant déjà membre de l’OMC.  

L’adhésion ou pas à l’OMC  de l’Algérie  dépendra grandement des rapports de forces internes ( donc
politiques) et surtout d’une réelle volonté clarification de la trajectoire future d’une libéralisation
maitrisée de l’économie algérienne pour une efficacité économique couplée avec une profonde
justice sociale évitant cette concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité
rentière et donc une lutte efficace contre la corruption qui pend une proportion dangereuse. Ceci
n’est pas une question de lois déjà nombreuses mais de pratiques sociales renvoyant à l’urgence
d’une gouvernance rénovée. L’ensemble de ces contraintes, imposées tant par les accords
d’association que de l’OMC pourront-elles arrimer l’économie algérienne à l’économie mondiale et
jouer le rôle d’un important facteur d’entraînement du développement économique et du progrès
social? C’est que la nouvelle politique économique algérienne devra mieux articuler le jeu du marché
et l’action de l’Etat fondamental en tant que régulateur dans son rôle d’encadrement
macroéconomique et macro social, au sein d ‘un espace équilibré et solidaire, le défi étant l’arrivée
massive sur le marché du travail de millions de jeunes dans les deux prochaines décennies. La
question qui se pose alors est celle de la possibilité de modifier le régime de croissance pour
atteindre un double objectif, aujourd’hui apparemment contradictoire : d’une part, créer les emplois
nécessaires, d’autre part, améliorer la compétitivité internationale tout en distribuant davantage de
revenus, notamment par le canal de la productivité des facteurs. C’est que la structure productive
actuelle rend la croissance volatile et soumise aux chocs externes, la ressource financière,
l’importance des réserves de change n’étant pas synonyme de développement. La position
extérieure de l’Algérie reste dominée par la faiblesse  inhérente à sa spécialisation dans les
hydrocarbures, n’ayant pas de prise sur ses propres comptes extérieurs, qui ne dépendent que des
cours du pétrole/gaz et du taux de change du dollar, le PIB par habitant évoluant de manière
chaotique. Disposant d’une richesse naturelle éphémère, celle-ci étant amenée à s’épuiser, l’Algérie
doit à la fois préserver cette ressource pour les générations futures et progressivement trouver des
sources de revenus différents. Il s’ensuit que les niveaux de croissance nécessaires pour entraîner
une amélioration significative de la situation, estimés à 8/9% par an jusqu’en 2015/2020, semblent
difficiles à atteindre à court terme. Comme j’a eu à l’analyser à maintes reprises, sans la réorientation
la réorientation de la politique économique, , il ne faut pas vendre des utopies comme ces anciennes
déclarations de responsables gouvernementaux repris avec fracas par la télévision officielle ENTV,
que l’Algérie serait membre de l’OMC en 2009, puis autre déclaration en 2010. Or, force est de
constater que l’adhésion à l’organisation mondiale du commerce de l’Algérie qui est observateur
depuis le 03 juin 1987 n’est ni pour 2012 ni pour 2013.  

 XIIIL’avenir  économique de l’Algérie et  du Maghreb n’est-il pas en Afrique ? 

L’avenir du  Maghreb pont entre l’Europe, le Moyen Orient est en Afrique continent à fortes
potentialités. Le  PIB de l’ensemble du continent a été multiplié par 2,5 passant  en 10 ans  de 580
milliards de dollars  à 1500 en 2010 avec une  population  de 1,1 milliard  d’habitant à 1,5 milliard  
horizon 2020/2025, avoisinant le marché chinois  d’où l’enjeu futur  et les rivalités géostratégiques
pour le contrôle économique notamment Chine,  USA et l’Europe,  concernant ce continent. Selon le
rapport du FMI, en 2009 les échanges de l’Afrique s’établissent ainsi : Amérique du Nord 16%, contre
13%en 1990,  Europe occidentale 30% contre 52%en 1990,21%, Asie  25%  dont la Chine (12,5%) 
conte 14%en 1990 et  autres 29% contre 21% en 1990.  Il faut le reconnaitre ,il ya eu des
améliorations,   ayant  eu une gestion relativement saine de sa dette bien que la lutte contre la
corruption par une meilleure gouvernance soit un important défi à relever pour la prochaine
décennie,  Mais attention, il existe des Afriques et pas une Afrique  pouvant scinder les pays  en pays
exportateurs de pétrole, des économies relativement diversifiées, des économies en transition et des
économies relativement pauvres .en pré-transition.  Selon le FMI, le taux d’intégration est de 2%
pour l’Afrique du Nord, 11%pour l’Afrique de l’ouest, 7% pour l’Afrique de l’Est, 5% pour l’Afrique
centrale et 15%pour l’Afrique australe. Source FMI Selon une étude de l’OCDE , le PIB par habitant
moyenne 2009/2010est de 15.497 dollars par habitant pour la Libye, 8.666 pour la Tunisie, 7.352
pour l’Algérie, 4.747 pour le Maroc et 2.479 pour la Mauritanie. Mais comme signalé précédemment 
un indicateur global peut voiler d’importantes disparités d’où l’importance d’enquêtes plus précises
et d’analyses qualitatives pertinentes. 

XIV L’Algérie et la crise mondiale 

Pour un développement fiable, n’a ya t-il pas  lieu  d’avoir une meilleure gestion  de la dépense
publique car les réserves de change produit essentiellement des recettes des hydrocarbures   sont
une richesse virtuelle. D’une manière générale l’on peut établir une règle  de l’évolution  des
réformes  de l Algérie durant ces trois dernières décennies  plus les cours  des hydrocarbures sont 
élevés plus les réformes structurelles  qui forcément  déplacent des segments de pouvoir, les
gagnants d’aujourd ‘hui ne sont  pas forcément ceux de demain,   sont freinés et vice versa alors  que
la logique  économique verrait l’inverse l’aisance financière permettrait  d’atténuer les ajustements
sociaux douloureux de ces réformes. Car  force est de reconnaître   que l’Algérie en ce mois de
janvier 2012 est en plein syndrome hollandais. Elle a exporté 98% d’hydrocarbures à l’état brut et
semi-brut et elle a importé 70/75% des besoins des ménages (gonflement faramineux de la facture
alimentaire entre 2008/2011 alors que le secteur agricole a absorbé des montants faramineux de
plusieurs centaines de milliards de centimes algériens dans le programme du PNDA dont aucun bilan
n’a été fait à ce jour) et des entreprises dont le taux d’intégration – public/privé - ne dépasse pas
15%.Aussi des questions stratégiques se posent quant au devenir de  notre pays Pour un
développement fiable, n’a ya t-il pas  lieu  d’avoir une meilleure gestion  de la dépense publique 
grâce à une meilleure gouvernance?  Du point de vue du développement, il est clair que l'affectation
des ressources pose la problématique de sa rationalité, l’Algérie dépensant deux fois plus pur avoir
deux fois moins de résultat par rapport à des pays similaires selon un rapport récent de l’OCDE
concernant la région Mena. Où en  est  la politique ide développement au sein d ‘une économie
ouverte,  ou nous assistons à un  dépérissement du tissu productif  malgré l’accroissement de la
dépense publique ? Et se pose cette question le gonflement de la facture des importations malgré le
passage du Remdoc au Crédoc a été clôturé fin 2011 à plus 46 milliards de dollars auquel il faut
ajouter 11/12 milliards de dollars de services soit une sortie de devises  de 57/58 milliards de dollars.
Exemple la facture du médicament est passée  de 1 milliards de dollars  en 2006/2007 à 2 milliards en
2012 ; la facture d’importation de blé est clôturée fin 2011 à 2,5 milliards de dollars net   pour
l’ensemble de la facture alimentaire, elle est estimée en 2011 à 9 milliards de dollars, et extrapolée à
plus de 14 milliards de dollars horizon 2015 en cas de léthargie du tissu économique.
Paradoxalement l’Algérie est importatrice  de gasoil et d’essence super sans plomb pour plusieurs
centaines de millions de dollars.  

Face à une  aisance financière de conjoncture pas due au travail et à l’intelligence,  le FMI dans ses
rapports 2010/2011 constate une relative stabilisation macro-économique tout en soulignant que
cela est due à la rente des hydrocarbures  et la   Compagnie française d'assurance du commerce
extérieur (Coface)  qui a tenu  le 16 janvier 2012 son 16e colloque maintient la note A4 de l'Algérie 
concernant  l'évaluation du risque commercial  mais classe à B   l'environnement des affaires en
Algérie. Cette dernière note reflet de la panne des réformes  est corroborée tant par le  rapport du
17 janvier 2012 de la banque mondiale qui constate  une détérioration de l’environnement des
affaires, que le rapport de janvier 2012 de Héritage Fondation et le Wall Street Journal sur l’indice
des libertés économiques  où l’Algérie arrive à la 140ème place , le15ème sur 17 parmi les pays de
l’Afrique du Nord et du Moyen Orient. Ainsi  l’économie est  sous  perfusion de la rente  des
hydrocarbures, existant des liens  dialectiques entre la logique rentière et l’extension et la sphère
informelle,  entre le niveau des réserves de change et l’évolution du cours des hydrocarbures
déterminés essentiellement par des facteurs externes. Il   y a urgence d’une transparence dans la
gestion des réserves de change pour éviter les pratiques occultes posant la problématique de la
démocratisation  de la gestion des hydrocarbures, une transparence dans la gestion du système
financier lieu de distribution de cette rente afin de lutter efficacement contre la corruption, les lois et
la création d’institutions bureaucratiques inefficientes  étant contredits par les pratiques sociales.  
Ainsi,  pour l’Algérie, la  cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) a reçu 5 000
déclarations de soupçons de blanchiment d'argent depuis 2005. Répondant aux  sénateurs   le
ministre des Finances a indiqué le 20 janvier 2012 que la CTRF, qui travaille à travers l'échange
d'informations avec les cellules étrangères dans le cadre de la réciprocité, a reçu 11 déclarations de
soupçons en 2005, 36 en 2006, 66 en 2007, 135 en 2008 et 328 en 2009 avant que ces déclarations
ne s'élèvent à 3 302 en 2010 et 1 398 en 2011.  

Car il y a lieu  de tenir   compte des impacts sur l’Algérie   de la crise mondiale qui sera de longue
durée impliquant une refonte du système économique mondial et notamment de la suprématie  du
dollar .  Au niveau international existent des monnaies non convertibles et des monnaies 
internationales convertibles  acceptées lors des transactions internationales. Ainsi, moyenne
2008/2010  65% des réserves de change des banques centrales étrangères sont  détenues en dollars,
contre seulement 27% en Euros,  surtout depuis  1971  du fait de  la démonétarisation  du dollar vis-
à-vis de l’or. Cependant existe une tendance contraire à cette dominance actuelle, expliquant la
guerre des monnaies qui se fera de plus en  plus vivace, certainement entre 2015/2020 avec l’entrée
du Yuan chinois. L’on pourrait assister à une stratégie convergente  à travers le duo USA/Chine
notamment  à travers   les bons de trésor  représentant  environ  45 % de la dette totale externe des
Etats-Unis ,  une grande partie est   libellée en dollars et la Chine dont d’ailleurs le PIB ne dépasse pas
5000 milliards de dollars trois moins que celui des USA pour une population trois fois supérieure,
dépendant pour une grande fraction de leurs exportations  des USA, pouvant assister horizon 2020 à
un duo USA/Chine marginalisant l’Europe qui demeure actuellement la première puissance
économique mondiale et la zone d’exportation première de la Chine avant les USA. La monnaie à
travers les systèmes financiers joue le rôle comparable au sang dans un  corps humain ou toute
circulation sanguine, pouvant  bloquer le corps humain ou l’économie en tant que moyen et non
comme fin. Cela explique en partie, les liens dialectiques entre la sphère réelle  et la sphère
financière, et cette suprématie de la sphère financière  qui explique  tant la  crise   mondiale de 1929,
que celle d’octobre 2008 et la crise actuelle avec cette différence que nous sommes à l’ère de la  
mondialisation-interdépendance accrue des économies  et qu’aucun pays n’est épargné. Les actifs
toxiques continuent  de produire leurs effets étant passé » une crise d’endettement des banques à
une crise d’endettement des Etats dont USA et Europe totalisent certes 50% du PIB mondial pour une
population de 880 millions d’habitants sur un total mondial  de 7 milliard d’âmes, mais également
rapporté au PIB mondial plus de 40% de la dette publique mondiale.  Les ondes de chocs ne sont  pas
encore terminés, comme en témoigne la dégradation durant ce mois de janvier 2012  de la notation
de la majorité des pays européens par  la Standard & Poor's (S&P) encore qu’elle n’ait pas été suivi
intégralement par les deux autres grandes agences comme Moody’s  et Fichet. Ces notations  de AAA
à la dernière note C,  sont faites en principe sur trois principaux critères, le niveau de l’endettement
des Etats, la projection du taux de croissance pour voir si le pays a les capacités de rembourser sa
dette et sur  des critères qualitatifs comme  la stabilité sociale, politique et le mode de gouvernance.
En principe, mais cela n’est pas général comme en témoigne la dégradation de la note US à AA qui
continue d’emprunter à des taux  bas, le niveau de confiance en els USA puissance économique
mondiale n’ayant pas été affectée,  le taux de financement est élevé en cas de dégradation surtout
pour le long terme. Par exemple au 01 janvier 2012, l’Allemagne peut   lever des financements à 10
ans au taux de 1,759% ,la France au taux de 3,055%, l’Espagne 5,156%, l’Italie 6,596% l’Irlande
7,465%,le Portugal 11,385% et la Grèce au taux de 28,30%. Ce taux est  plus bas  à court terme (1 ans
et à moyen terme moins de 5 ans), l’Italie venant  pour  moins d’une année de lever  8,5 milliards de
dollars au taux 2,735% et la France le 19 janvier 2012 à un taux largement inférieur au taux du
marché.  L’Algérie selon ces agences n’ayant pas à proprement parler d’économie hors rente, n’est
pas noté.  L'agence de notation chinoise Dagong  récemment , mais qui a peu d’impacts sur les
marchés  financiers,   a  classée l’Algérie au niveau BBB. C’est que l’on ne s’ait   pas attaqué à
l’essence  de la crise notamment en Europe qui souffre de la coordination de la gouvernance   et le 
système bancaire  inadapté impliquant  la séparation des fonctions  des banques des dépôts et des
banques d’investissement à l’instar des USA. Le risque de cette crise est que les pouvoirs publics
occidentaux  utilisent l’inflation pour alléger l’endettement public alors qu’il faille s’attaquer au
système économique  mondial qui nécessite  une nouvelle  régulation  et  gouvernance mondiale
liant dynamique économique et dynamique sociale, et atténuer la part des  profits spéculatifs qui 
s’accentuent aux dépends des salaires productifs. Cela   relance d’ailleurs l’application de la taxe
Tobin sur les transactions financières mondiales mais pour son efficacité, elle  devra concerner tous
les pays. 

L’Algérie ne saurait donc  vivre  dans une ile déserte et est concernée par l’actuelle crise mondiale.
Dans le contexte actuel de déliquescence du capitalisme financier et prédateur, « il y a lieu de
repenser impérativement le fonctionnement du système économique et politique international, et
notamment les politiques de complaisance de l’Occident vis-à-vis de ces dictatures qui menacent la
sécurité mondiale. Cela implique plus de moralité de la part des dirigeants de l’Occident, car s’il y a
des corrompus, il y a des corrupteurs. Les mesures de politique monétaire et financière doivent
s’inscrire dans une  démarche cohérente  de   la réforme globale et au sein de grands espaces, d’où
l’importance de l’intégration maghrébine.  Toute injection de monnaies sans contreparties
productives  accélère  la détérioration du dinar dont la valeur en Algérie, comme démontré
précédemment   tient pour beaucoup  à la rente  des hydrocarbures. L’Algérie a besoin d’une
planification stratégique qui colle aux nouvelles mutations mondiales.  Ces mutations
conditionneront  ou pas  un développement durable hors hydrocarbures sachant que l’Algérie ayant
actuellement 36 millions d’habitants sera dans 25 ans (50 millions) sans hydrocarbures –entendu en
termes de rentabilité financière posant la problématique de la transition d’une économie de rente à
une économie  productive rentrant dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux. Dans ce
cadre  existe un lien dialectique entre développement et démocratie tenant compte des
anthropologies culturelles supposant de profonds réaménagements des structures du pouvoir
algérien. Et  comme fondement la moralité, si l’on veut éviter  ce cycle   de la décadence, cette
société anomique mis en relief par le grand sociologue maghrébin Ibn KHALDOUN.   L’Economie
comme nous  l‘ont enseigné les classiques est avant tout  politique. Espérons pour l’Algérie un avenir
meilleur. L’Algérie sera ce que ses dirigeants et les segments actifs de la société voudront qu’elles
soient. 

Le 31 janvier 2012 Fin du dossier  

  
Docteur  Pr -Abderrahmane MEBTOUL Expert International- Président  Association-
ADEM- Président du Conseil Algérien des Privatisations (rang Ministre Délégué
1996/1999/) et premier conseiller  à la Cour des Comptes (1980/1983) - Directeur
d’Etudes  Ministère  Energie Sonatrach (1974/1979-1990/1995-2000/2006)-Expert au
Conseil Economique et Social 1996/2008-Consultant Présidence de la République
(2007/2008) 

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