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Ecole Nationale Polytechnique d’Alger

Département : Génie des Procédés et de l’Environnement

2éme Année

Compte Rendu du TP n° 1

Coagulation-Floculation

Préparé par :
● MOSTEFAI Fettouma Sabrine

● YAHIAOUI Lina Zohra

● MEZIDI Katia

Année Universitaire : 2022-2023


But :
Mettre en évidence l’effet des coagulants-floculants dans le traitement des eaux et
comparer l’efficacité entre 2 coagulants.

Introduction :
Afin de réduire les risques de contamination et de perturbation des écosystèmes
aquatiques, on doit traiter les eaux usées et les rendre propres avant de les retourner dans
l’environnement. Le traitement des eaux usées comprend une suite d’opérations impliquant
à la fois des procédés physiques, chimiques et biologiques.
Dans notre TP nous nous intéresserons à un procédé physico-chimique nommé :
Floculation-Coagulation.

Partie théorique :

Nous sommes habitués à classer les composants de l'eau en trois catégories : solides en
suspension, particules colloïdales (moins de 1 micron) et des substances dissoutes (taille
inférieure au millimètre).

Le processus de coagulation-floculation facilite l'élimination des solides en suspension


et des particules colloïdales. On l'utilise dans l'étape d'une séparation solide-liquide :
clarification, flottation ou filtration.

La coagulation est la déstabilisation de particules colloïdales par addition d'un réactif


chimique appelé coagulant.

La Floculation est l'agglomération de particules déstabilisées en microfloc et ensuite en


flocons plus volumineux que l'on appelle floc. On peut rajouter un autre réactif appelé
floculant ou adjuvant de floculation pour faciliter la formation de flocs.

Les facteurs qui peuvent améliorer la coagulation-floculation sont le gradient de vitesse, le


temps et le pH. Le temps et le gradient de vitesse sont importants pour augmenter la
probabilité de chocs entre les particules. Le pH est un facteur très important pour
l'élimination des colloïdes.

Il existe deux types de coagulants : les coagulants organiques et les coagulants


minéraux. Les coagulants minéraux, ou sels minéraux, sont le plus souvent des sels
d’aluminium ou de fer. Le sulfate d’aluminium, souvent appelé alun, et le chlorure ferrique
sont très couramment utilisés. Toutefois, pour être efficaces, les coagulants doivent être
correctement ajoutés à l’eau traitée.
Structure des colloïdes
Dans une eau de surface, les colloïdes portent des charges négatives situées à leur surface.
Ces charges négatives attirent les ions positifs en solution dans l'eau. Ceux-ci sont
étroitement collés au colloïde et forment la couche liée ou de STERN, qui attire à son tour
des anions accompagnés d'une faible quantité des cations : c'est la couche diffuse ou de
GOUY. Il y a donc formation d'une double couche ionique, l’un accompagnant la particule
lors de ces déplacements, l'autre se déplaçant indépendamment ou avec un certain retard.
Il existe entre ces deux couches un potentiel électrostatique ou de NERNST, qui varie en
fonction de la distance par rapport à la surface du colloïde.
Dans la couche liée, le potentiel de NERNST décroît linéairement car les cations constitutifs
sont empilés uniformément. En revanche, dans la couche de GOUY, le potentiel
électrostatique varie de manière non linéaire, étant donné que la répartition ionique résulte
d'un mélange aléatoire de cations et d'anions. La valeur du potentiel à la surface de la couche
de NERNST est appelé potentiel zêta. Les colloïdes étant chargés négativement, ce potentiel
est négatif.
Dans les eaux naturelles, sa valeur varie de -30 à -35 mV. Les particules de potentiel zêta
négatif se repoussent très fortement. C'est pourquoi, les colloïdes sont très stables et inhibent
toute agglomération.
Les coagulants :
Les principaux coagulants utilisés pour déstabiliser les particules et produire des flocs sont
:
❖ le sulfate d'aluminium Al2(SO4)3, 18 H2O
❖ l'aluminate de sodium NaAlO2
❖ le chlorure ferrique FeCl3, 6 H2O
❖ le sulfate ferrique Fe2(SO4)3, 9H2O
❖ le sulfate ferreux FeSO4, 7 H2O.
L'efficacité de ces coagulants est directement liée à la valence des cations utilisés.
On a longtemps pensé que les sels libéraient des ions Al3+ et Fe3+ qui neutralisaient la
force de répulsion entre les particules colloïdales et favorisent ainsi la coagulation. On sait
maintenant que les mécanismes qui entrent en jeu sont plus complexes et que les produits
d'hydrolyse des sels d'aluminium et de fer sont des coagulants plus efficaces que les ions
eux-mêmes.
La mise en solution d'un coagulant se déroule en deux étapes :
L'étape 1 : est une phase d'hydrolyse. Des intermédiaires poly chargés positifs se forment.
Ils sont très efficaces pour neutraliser la charge des colloïdes. Il s'agit de la véritable forme
coagulante qui déstabilise les particules chargées négativement.
L'étape 2 : permet la formation du précipité d'Al(OH)3. Cette réaction dépend de l'agitation
du milieu. Ce précipité est l'élément qui assure la coalescence des colloïdes déstabilisés :
c'est la forme floculante.

Partie pratique :

Mode Opératoire
● On numérote nos 6 béchers et on leur affecte la pesée à vide.
● On met 800 ml d’eau dans chaque bécher.
● On ajoute 1,5 g d’amidon et 1 g de chaux (CaCO3) à une concentration massique de
2,5 g/l pour avoir notre eau brute synthétique.
● On place les béchers sur le banc éclairé et on introduit les tiges d’agitation de façon
qu’elles soient placées au centre.
● On injecte notre coagulent de façon à obtenir des concentrations massiques en
coagulent qui varient entre 0 et 100 mg/l.
● Après 30 secondes d’agitation au vitesse (100 tr/min), on injecte l’adjuvant de
floculation s’il y a lieu.
● Après 2-3 minutes d’agitation intense, réduire la vitesse d’agitation à 40 tr/min et
maintenir pendant 20minutes.
● Arrêter l’agitation et observer la vitesse et l’homogénéité de la sédimentation.
● Après 20 minutes, siphonner 100 mL d’eau surnageante dans chaque bécher afin de
déterminer son pH, sa turbidité.
● Siphonner l’eau surnageante résiduelle et transférer les boues dans des béchers de
250 mL. Placer les béchers de 250 mL à l’étuve, à 105°C pour terminer l’évaporation
pendant environ 24 heures.
● A partir de la solution mère de coagulant, préparer 100mL de solutions de 30,
60 et 100 mg de coagulant /L avec de l’eau distillée et transférer dans des béchers de 250
mL.
● Placer les béchers à l’étuve, à 105°C et faire la pesé pour pouvoir déterminer alors
la contribution des coagulants à la quantité de boues formées (kg de boues/kg de
coagulant)
-Préparation de l’eau brute synthétique :
On a préparé une suspension d’amidon et chaux avec de l’eau dans chaque bécher :
Becher 1 :
m(CaCO3)= 1,0003 g
m(amidon)= 1,5000 g
Bécher 2 :
m(CaCO3)= 1,0000 g
m(amidon)= 1,5001 g
Bécher 3 :
m(CaCO3)= 1,0002 g
m(amidon)= 1,5000 g
Bêcher 4:
m(CaCO3)= 1,0003 g
m(amidon)= 1,5004 g
Becher 5:
m(CaCO3)= 1,0000 g
m(amidon)= 1,5001 g
Becher 6:
m(CaCO3)= 1,0005 g
m(amidon)= 1,5001 g

Pour cette étape, on a mesuré un volume précis d’eau brute synthétique pour chaque
bécher = 800 mL

-Calcul du volume du coagulant qu’on utilisera pour chaque bécher pour différente
concentrations : 20-40-60-80-100
Becher 1
C1V1=C2V2
Avec :
C1: concentration du coagulant = 5 mg/L
C2: concentration de la solution = 20 mg/L
V1: volume de coagulant recherché
V2: volume de la solution = 800 mL

Donc : V1=C2*V2/C1
AN:
V1=(20*10^-3*800)/5=3,2 mL
Bécher 2
C1V1=C2V2
Avec :
C1: concentration du coagulant = 5 mg/L
C2: concentration de la solution = 40 mg/L
V1: volume de coagulant recherché
V2: volume de la solution = 800 mL

Donc : V1=C2*V2/C1
AN:
V1=(40*10^-3*800)/5=6,4 mL

On continue de la même façon pour les autres béchers, les résultats sont résumés dans le
tableau suivant :

Becher 1 2 3 4 5 6

C (mg/L) 0 20 40 60 80 100

V (ml) 0 3,2 6,4 9,6 12,8 16

-Détermination de la masse décantée :


Masse décantée = masse après incubation - masse du bécher vide

-Détermination de la masse coagulée :


Masse coagulée = masse décantée numéro i – masse décantée de 1er bécher ( car le 1er
bécher ne contient pas de coagulant )
On remplit alors le tableau avec les valeurs trouvées pour les 3 béchers de 250 ml qui
correspondes à différentes concentration 30,60 et 100 mg/l avec

Becher 1 2 3

C(mg/l) 30 60 100

m(bécher 65,1012 48,4200 51,1851


vide) ( g)

m(après 65,1050 48,4261 51,1885


incubation)

delta(m) 3,8*10^-3 6,1*10^-3 3,4*10^-3


(masse
décantée)
(g)

Masse 30 60 100
coagulant
(Mc)

delta(m)/Mc 1,27*10^-4 1,02*10^-4 3,4*10^-5

-La contribution du coagulant dans la boue :

(1,27*10^-4+1,02*10^-4+3,4*10^-5 )/3= 8,77*10^-5 kg de boue/ kg de coagulant

Becher 1 2 3 4 5 6

Coagulant 0 20 40 60 80 100
(mg/L)

Formation 1 2 3 3 4 4
de floc**

Sédimentati 1 2 2 2 3 3
on***

Couleur Très Très Trouble Trouble Trouble Moins


initiale trouble trouble trouble

Couleur Trouble Moins Moins Claire Très Très


résiduelle trouble trouble claire claire

Turbidité 11,5 8,36 6,97 7,30 2,68 3,33


résiduelle

PH 11,50 8,36 7,30 6,97 2,68 3,33


m(bécher) ( 121,52 120,60 124,60 129,07 125,09 119,96
g)

m(bécher) 122,82 122,03 126,06 130,60 126,66 121,52


(après
incubation)

Masse des 1,3 1,43 1,46 1,53 1,57 1,56


boues (g)

Masse de 0 0,13 0,16 0,23 0,27 0,26


coagulant
(g)

-Courbe de m (coagulant) = f(C) :


Graphe représentant la masse du coagulant en fonction de la concentration

Commentaire :

On remarque que la masse de coagulant augmente avec l’augmentation de la


concentration de 0 à 80 mg/l
On remarque aussi qu'on a une décantation optimale pour 80 mg/l de coagulant.
Après cette valeur la décantation est presque constante et donc le coagulant est en excès
et n’a pas réagi avec la pollution pour la faire décanter. Dans ce cas, le coagulant est
considéré comme un polluant pour notre eau.
-Le graphe de la turbidité résiduelle en fonction des différentes teneurs de
coagulants :

Commentaire :

On remarque que la turbidité diminue plus la teneur en coagulant augmente ce qui montre
son effet jusqu’à une certaine valeur.
À une concentration de 80 mg/l, la turbidité est minimale ce qui correspond à la meilleure
teneur en coagulant qui nous faut.
Après cette valeur, on remarque qu’il y a eu une augmentation de la turbidité ce qui veut
dire que le coagulant est en excès et qu’il a créé un trouble dans le milieu.
-Le graphe du PH en fonction des différentes teneurs de coagulants :

-Commentaire :
On remarque que le PH diminue plus la teneur en coagulant augmente et donc le coagulant
acidifie le milieu.
Après 80 mg/l, le PH réaugmente légèrement puisque le coagulant n’a plus d’effet sur le
milieu.

- On a pris ensuite les valeurs d’un autre groupe (grp7) (AlSO4) pour comparer nos
coagulants :
Becher 1 2 3 4 5 6

Coagulant 0 20 40 60 80 100
(mg/L)

Formation 1 1 2 2 2 3
de floc**

Sédimentati 1 1 2 2 2 2
on***

Couleur Très Très Trouble Trouble Trouble Moins


initiale trouble trouble trouble

Couleur Moins Claire Claire Très Très Très


résiduelle trouble claire claire claire

Turbidité 34.5 23.2 18.6 7 9.8 10.9


résiduelle

PH 11.76 11.83 11.95 11.82 11.74 11.84

m(bécher) ( 117.19 120.03 127.13 117.59 121.9 125.85


g)

m(bécher) 118.5 121.30 128.36 118.94 123.28 127.32


(après
incubation)

Masse des 1.31 1.27 1.23 1.35 1.38 1.47


boues (g)

Masse de 0 0,04 0,08 0,04 0,07 0,16


coagulant
(g)

-Le graphe de la turbidité résiduelle en fonction des différentes teneurs de


coagulants :

40

35

30

25
Turbidité

20

15

10

0
0 20 40 60 80 100 120
C(mg/l)

-Commentaire :
On remarque que la turbidité diminue plus la teneur en coagulant augmente ce qui montre
son effet jusqu’à une certaine valeur.
À une concentration de 60 mg/l, la turbidité est minimale ce qui correspond à la meilleure
teneur en coagulant qui nous faut.
Après cette valeur, on remarque qu’il y a eu une augmentation de la turbidité ce qui veut
dire que le coagulant est en excès et qu’il a créé un trouble dans le milieu.
-Le graphe du PH en fonction des différentes teneurs de coagulants :
12

11,95

11,9
PH

11,85

11,8

11,75

11,7
0 20 40 60 80 100 120
C(mg/l)

Commentaire :
On remarque qu’il y a une petite augmentation du PH au départ qui est dû à des erreurs de
manipulation.
Après 40 mg/l, il y a diminution du PH jusqu’à une certaine valeur ou ce dernier augmente à
nouveau.
Conclusion :
-Après les essais, on a pu déterminer la concentration optimale en coagulant (FeCl3) qui
donnera le résultat optimal pour une meilleure efficacité et qui correspond dans notre cas à
80 mg/l.
-On a pu aussi déterminer la concentration optimale du coagulant (Al2(SO4)3) qui
correspond à 60 mg/l.
-Le FeCl3 a donné de meilleurs résultats surtout pour la diminution de la turbidité par
rapport à Al2(SO4)3
-Ainsi on peut déduire que le Coagulant FeCl3 est le plus utilisé pour avoir une meilleure
décantation des eaux synthétiques contenant de l'amidon et de la chaux.

-On a pu déduire aussi que le coagulant acidifie le milieu et donc la nécessité d'envoyer
l’eau traitée vers un régulateur de PH pour la neutraliser avant de la déverser dans le milieu
récepteur.

-Après le dépassement de la quantité optimale en coagulant, ce dernier ne va plus assurer


son rôle et va au contraire être considéré comme polluant.

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