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Le village planétaire.

L'intensification des échanges et des flux

La mondialisation a accéléré le développement des échanges et les a fortement diversifiés. La


croissance des flux accompagne celle de la production, mais, plus encore, elle l’accélère et la diffuse.
L’essor du commerce international exerce un rôle moteur sur la production, ses effets sont
spatialement très inégaux.

A. L’accélération et la diversification des flux constitue une réalité aux aspects quotidiens de
plus en plus évidents.

La mondialisation se caractérise bien en effet par le rapide développement des échanges qui
ont pris depuis quelques années une place déterminante dans l’organisation économique aussi
bien au niveau de la production de valeur que de la structure de la consommation dans les
économies développées.

- Les échanges commerciaux se sont développés par étapes

L’essor des échanges au cours du XIXe siècle est lié à la révolution du transport maritime
et ferroviaire. Il avait conduit à une nouvelle division internationale du travail où les pays
développés s’approvisionnaient en matières premières agricoles et textiles dans les
colonies et exportaient des produits industriels.
Les échanges mondiaux au cours de la première mondialisation ont atteint le summum à
la vieille de la première guerre mondiale avec 9% de la production mondiale. Ce n’est pas
beaucoup comparativement à ce qui se passe aujourd’hui. Le protectionnisme avait la
peau dure.
Il faut attendre après 1945 pour assister à un nouvel essor du commerce mondial sous
l’impulsion des USA. Grâce au développement du transport, la baisse des tarifs douaniers
(OMC), la constitution d’ensemble régionaux (Union européenne) le commerce a connu
un essor incomparable par rapport aux périodes précédentes.
Le commerce international s’est développé suivant une double logique : une division
internationale du travail entre pays industrialisés et pays sous-développés et une
intensification des échanges entre la Triade : USA, Europe et Japon.

- La mondialisation fait émerger une nouvelle organisation des échanges de biens et de


services

Le rythme de croissance des échanges mondiaux croît de manière substantielle. De 1948


à 2005 les exportations mondiales ont été multipliées par 175 en valeur nominale, passant
de 58 à 10.159 milliards de $. Depuis 1945 la croissance des exportations a toujours été
supérieure à celle de la production.
Le taux d’ouverture des économies s’est fortement renforcé avec une prédominance des
produits manufacturés. Alors que les produits manufacturés ne représentaient que 44%
des exportations mondiales en 1949 et encore 55%% en 1980, ils en représentent en 2005
72%. Les produits agricoles sont tombés de 29% en 1949 à 8.4% en 2005 et le minerais et
l’énergie de 27% à 17.2%. L’essentiel de ce commerce manufacturé est constitué par les
machines et matériel de transport (Allemagne).
La progression des échanges de services est réelle mais un peu moins soutenue que celle
des biens alors même que les services constituent dans les pays industriels une part
largement majoritaire de l’activité et de la création de la richesse.

- La globalisation financière provoque la financiarisation de l’économie mondiale

On commence à mesurer aujourd’hui les effets de la révolution lancée dans le domaine


financier au début des années 1980. C’est en effet le monde de la finance qui a le mieux
saisi les avantages que pouvaient présenter la vague libérale et l’émergence de nouvelles
technologies. C’est donc lui qui s’est globalisé le plus vite. Et c’est lui aujourd’hui qui
impose sa logique et ses contraintes aux autres activités, les activités productives
notamment, et même aux institutions. Du coup c’est désormais lui qui est l’acteur
principal de la recomposition géographique de l’économie mondiale.

. La globalisation financière désigne le fait qu’il existe aujourd’hui un marché mondial des
capitaux qui permet de déplacer, de façon quasi instantanée, les capitaux d’un bout à
l’autre de la planète.

Cette globalisation a été permise par trois grandes séries de facteurs, les trois D :

. La déréglementation : elle a pris la forme du démantèlement des anciens contrôles des


changes, préalable à la libéralisation des mouvements des capitaux.

. La désintermédiation : Les entreprises peuvent désormais se financer directement sur


les marchés internationaux (ex : OCP) sans passer par les banques.

. Le décloisonnement : met fin à la séparation entre les principaux marchés (marché des
changes, marché des actions, marché des obligations) ce qui augmente les opportunités
de placement et les possibilités de spéculation.

Cette financiarisation n’a été rendue possible que grâce à la révolution technologique
(celle des télécommunications, et de l’informatique) qui a mis à la disposition des
investisseurs des moyens de prise de décision nouveaux et considérables. Après sont
venues les innovations financières qui permettent des placements des moyens financiers
nouveaux.

Au-delà de l’entreprise industrielle, la financiarisation de l’économie s’exprime par la


transformation en marchandises de tout ce qui peut être l’objet de spéculation.

C’est d’abord le cas des actions des entreprises, les dettes privées et publiques, les
matières premières et les sources d’énergie. Il y a aussi la mondialisation des monnaies
qui résulte de la fin du système de Bretton Woods. Les achats et ventes de devises
explosent. Parallèlement à ces mouvements de capitaux à court terme (hot money), on
assiste aussi à une explosion des investissements directs étrangers (IDE)

Les niveaux d’activité et les perspectives de gains sur les marchés financiers ont bien sûr
attiré une multitude d’acteurs. Déjà dans les années 1980 on avait remarqué que les 200
gestionnaires financiers de Thomson, entreprise électronique, faisaient gagner davantage
d’argent à l’entreprise que les dizaines de milliers d’employés à la production.

Au total la mondialisation a bien provoqué des bouleversements considérables du


système financier international en trois grandes phases :
. Au XIXe siècle l’essentiel des capitaux allait de l’Europe au nouveau monde (USA)

. Ce mouvement s’inverse après 1945 pour financer la reconstruction européenne et à


partir de 1960 il y a eu un mouvement Nord-Sud.

. Avec la mondialisation, les mouvements de capitaux suivent une nouvelle orientation :


Nord-Nord avec un bémol l’inclusion du Mexique, la Chine et le Brésil.

B. La logistique de la mondialisation : transports, communication et réseaux.

Le gonflement et la diversification des flux se sont accompagnés d’une modernisation et d’une


réorganisation des réseaux ainsi que d’une fluidité accrue de l’espace.
- Les transports maritimes fondent la mondialisation économique
Depuis 1950 le trafic maritime de marchandises a plus que décuplé et la capacité de la
flotte a été multipliée par 9.
Après un ralentissement dans les années 1970, il y a eu une reprise énergique depuis la
fin des années 1990.
Par ailleurs le coût du transport maritime représente moins de 5% de la valeur de la
marchandise transportée lorsqu’il s’agit de vrac.
Tous ces éléments et la rationalisation des routes avec l’organisation des hubs ont conduit
à une très forte concentration du trafic portuaire. A eux seuls les dix principaux ports du
monde concentrent le tiers du trafic mondial.
- Le transport aérien met le monde à portée de budget des classes moyennes.
24 millions de passager en 1950, 1500 millions en 2000 et plus en 2023. A prix constants,
les tarifs ont été divisés par dix et plus depuis 1960.
La déréglementation a joué un rôle important dans cette dynamique, contribuant à
augmenter la concurrence et à baisser les prix.
- Les télécommunications permettent la médiatisation du monde.
C’est en fait un bouquet d’innovations qui depuis le lancement du premier satellite en
1957, qui est en train de transformer non seulement le système d’informations mais la
formation d’opinions individuelles et publiques. Les satellites de télécommunication, la
numérisation, le câblage optique, font désormais régner l’image, l’instantané, la
transmission massive d’informations de tous ordres. Entre le câble qui transmet des
impulsions électriques et la fibre optique, la capacité de transmission par seconde a été
multipliée, par mille milliards.
Les prix des équipements et les tarifs des services baissent de façon très rapide.

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