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MÉTROPOLISATION, LITTORALISATION ET

ACCROISSEMENT DES FLUX

Dans le cadre de la mondialisation, les espaces productifs sont de plus en plus interconnectés et se
concentrent dans les métropoles et sur les littoraux.

A – MÉTROPOLISATION ET LITTORALISATION DES ESPACES PRODUCTIFS

1 – Un réseau de métropoles
La mondialisation et l’accroissement du rôle des services dans les systèmes productifs génèrent la
métropolisation : les métropoles concentrent les fonctions de commandement économique (bourses,
banques, sièges des FTN…), politique (organisations internationales, ministères…) et de la
communication (siège des grands média mondiaux).
Ces métropoles sont interconnectées mondialement ; elles sont reliées par des flux de marchandises,
d’informations, d’argent, de migrants et de touristes grâce à des infrastructures très performantes
(aéroports internationaux, ports, hubs numériques). 
Les CBD concentrent les fonctions de commandement dans ces métropoles. La verticalité de leur
gratte-ciels symbolise leur puissance et permet aux FTN d’afficher leur pouvoir (exemple : la tour
Saint-Gobain à Paris-Défense). En périphérie, des espaces accueillent la recherche et le
développement dans des technopoles (Silicon Valley en périphérie de San Francisco, Electronic
City en périphérie de la ville indienne de Bangalore ou Paris-Saclay à 20 kilomètres au sud du
centre de la capitale française).

2 – Une littoralisation croissante des activités liée à la maritimisation de l’économie mondiale


La littoralisation des activités productives n’est pas nouvelle, mais le phénomène s’est accéléré
depuis les années 1960. Les industries auparavant s’installaient près des gisements de matières
premières en priorité (exemple : l’industrie sidérurgique dans la Ruhr allemande près des mines de
charbon). Les industries s’installent désormais près des ports pour exporter plus facilement leurs
produits finis ou pour surtout recevoir les matières premières nécessaires plus facilement : c’est ce
qu’on appelle la prime à l’accessibilité. Les usines d’assemblage reçoivent ainsi facilement et
rapidement des pièces du monde entier.
Avec la mondialisation, les échanges maritimes ont explosé, les biens s’échangent essentiellement
par cette voie. Cette maritimisation de l’économie mondiale engendre une intense activité dans les
ports de plus en plus grands pour accueillir des super tankers et des porte-conteneurs gigantesques
et stocker des millions de containers. En 1970, les plus gros porte-conteneurs pouvaient transporter
2 500 containers, aujourd’hui, la capacité des plus imposants s’élève à plus de 21 000.
Les zones industrialo-portuaires connaissent ainsi un grand essor : elles associent sur un même
espace terminaux portuaires, usines de transformation des matières premières (raffineries par
exemple), usines d’assemblage et une plate-forme multimodale qui permet aux marchandises d’être
dispensées ensuite. Houston, Tanger, Rotterdam, Shanghai ou Osaka sont des zones industrialo-
portuaires d’importance mondiale.
Les mers et les océans sont ainsi des espaces particuliers : ils ont l’avantage d’une libre circulation,
mais certains passages resserrés, naturels (détroits comme Gibraltar) ou artificiels (canaux comme
Panama) sont éminemment stratégiques (cf les lourds problèmes liés au blocage du canal de Suez
durant six jours en mars 2021 par le porte-conteneurs Ever Given qui a coûté l'équivalent de 340
millions d'euros par heure à l'économie mondiale).
Outre les marchandises, les flux numériques transitent aussi par la mer : de grands câbles sous-
marins connectent en effet les pôles mondiaux ce qui accroît le côté stratégique de ces espaces. La
protection de ces câbles est un réel enjeu. Le Japon par exemple a eu de gros problèmes
économiques et sociaux du fait des coupures engendrées par le tsunami de 2011. L’ambition
chinoise sur le contrôle des câbles sous-marins attise des tensions diplomatiques entre la Chine et
les États-Unis. Le contrôle des câbles équivaut en réalité au contrôle de la transmission des
informations à l’échelle internationale.

B – ACCROISSEMENT DES FLUX

1 – Une grande diversité de flux toujours croissants


Les flux ne cessent d’augmenter sous l’influence des États libéraux et surtout des FTN qui
appliquent la DIT. Les flux matériels augmentent fortement (biens de consommation, pièce-
détachées, matières premières et agricoles…). Au sein des flux matériels, certains sont illégaux
(trafics de drogue, d’armes, d’êtres humains…), mais reflètent également la mondialisation. Les
flux immatériels augmentent plus encore. Il s’agit des flux financiers (IDE des FTN, échanges
boursiers, transferts de fonds) et d’informations (mails, applications des réseaux sociaux tel twitter
ou Facebook..).
Comme dit précédemment, les biens s’échangent principalement par voie maritime (90 % du
commerce passe par la mer) et les flux numériques transitent également par cette voie.

2 – Des flux durables ?


Ces flux sont polarisés et excluent une grande partie du monde : les principaux acteurs du
commerce mondial sont la Chine (1er exportateur), les USA (1er importateur), l’Union Européenne et
le Japon. Ils réalisent plus de la moitié des échanges commerciaux. La place des pays émergents
progresse mais reste faible hormis pour la Chine (l’Inde par exemple ne compte que 3 % du
commerce mondial, moins que la France). Les pays les moins avancés ne réalisent qu’environ 1 %
du commerce mondial alors qu’ils regroupent 13,5 % de la population mondiale.
Ces flux ont en revanche de lourdes conséquences environnementales : les rejets de gaz à effet de
serre induits par la NDIT sont colossaux. L’idée de revenir à des circuits courts quand c’est
possible, c’est-à-dire consommer des produits plus locaux, trouve un écho de plus en plus important
dans les pays développés.

Mots clefs du cours :

Métropolisation : concentration accrue de la population et des fonctions de commandement au


profit des plus grandes villes.

Littoralisation: processus de concentration des activités et des sociétés le long des littoraux.

Plate-forme multimodale: espace aménagé pour transférer des marchandises d'un mode de transport
à un autre (voie maritime, fluviale, rail, route).

Conteneurs : « boîtes » métalliques standardisées d’environ 40 m³ transportables par bateau, train,


camion.

Maritimisation: processus d’accroissement de la part des échanges maritimes dans les flux
mondiaux.

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