Vous êtes sur la page 1sur 3

LES ESPACES PRODUCTIFS MONDIAUX

LES ESPACES DE PRODUCTION DANS LE MONDE : UNE


DIVERSITÉ CROISSANTE

Dans le cadre de la mondialisation, les acteurs économiques recherchent la compétitivité. Ce


faisant, ils sélectionnent et hiérarchisent les espaces productifs. Ces espaces de production sont de
plus en plus diversifiés et en concurrence.

A – DES ESPACES DE PRODUCTION HIÉRARCHISÉS DANS LA MONDIALISATION

1 – Une hiérarchisation des espaces de production


Même si les acteurs publics (instances supranationales comme l’Union Européenne ou le Mercosur,
États, régions…) agissent par la planification, l’aménagement et les normes, les espaces de
production sont pilotés par les grandes firmes transnationales (FTN). Elles structurent les marchés
du travail à l’échelle mondiale. Il existe environ 100 000 FTN qui comptent 900 000 filiales à
travers le monde. Plus de 75 % sont localisées dans les pays développés.
Dans le contexte de la mondialisation, les espaces productifs sont de plus en plus hiérarchisés. Les
entreprises confrontées à la concurrence et à la recherche de compétitivité, sélectionnent des
espaces de production. Cette sélection spatiale suit la division internationale du travail (DIT) puis la
nouvelle division internationale du travail (NDIT) qui ont conduit à la spécialisation des espaces de
production dans des activités spécifiques en fonction d’avantages comparatifs (coût et disponibilité
de la main-d’œuvre, du foncier…). Dans le cadre de la DIT et de la NDIT, on observe une
répartition entre les espaces productifs qui ont la fonction de commandement, ceux qui ont la
fonction de recherche et de développement et ceux qui fabriquent des produits nécessitant une haute
tehnologie, ceux qui ont la fonction manufacturière, agricole ou extractive.

2 – Des centres décisionnels dans la mondialisation


À l’échelle mondiale, des centres émergent : ils sont essentiellement animés par des activités
tertiaires qui assurent le commandement des espaces de production dans le monde, c’est-à-dire la
prise de décision pour la gestion des entreprises, des sites de production et des personnels travaillant
dans le monde entier. Ces centres concentrent notamment les sièges sociaux des FTN, les
laboratoires de recherche et de développement, les établissement bancaires permettant le
financement de la production, les centres de logistique organisant les flux mondiaux. Au sommet de
ces centres : les villes globales : New York, Tokyo, Londres et Paris suivies par les métropoles
mondiales.

3 – Des périphéries accueillant la production


La production est concentrée dans les suds : dans les pays en développement (exemple le Maroc) ou
les pays émergents (par exemple le Mexique ou la Chine). La main d’œuvre y est abondante, peu
chère et le prix du foncier pour implanter les usines est peu élevé. Les pays sélectionnés sont bien
desservis par les transports afin de faciliter les exportations. L’essor des industries dans ces espaces
(industries manufacturières et industries lourdes notamment) est facilité par des investissements
directs à l’étranger (IDE) : souvent des pays développés à destination des pays des suds, mais
également des pays émergents à destination des pays en développement (ex : de Chine en Afrique
ou de Corée du sud au Vietnam). Le stock des IDE dans le monde a été multiplié par deux entre
1990 et 2016, preuve de cette mondialisation galopante.
Bon nombre de territoires sont seulement exploités pour leurs ressources minières : les
hydrocarbures au Nigeria, le coltan à la République démocratique du Congo, l’uranium au Niger…
Mettre schéma de synthèse page 139 le livre scolaire

B – DES ESPACES DE PRODUCTION AU CŒUR DE RÉSEAUX ET DE FLUX MONDIAUX

1 – Vers des systèmes productifs à l’échelle mondiale


Les activités productives s’organisent chaque fois davantage à l’échelle mondiale, en réseau, par la
complémentarité des espaces de production : les chefs d’entreprise sont à un endroit du globe, les
ingénieurs à un autre, les ouvriers dans un autre continent, le marché principal de vente et les
vendeurs ailleurs…
Prenons un exemple éloquent de système productif à l’échelle mondiale: l’iphone de la FTN Apple :
il est conçu à Cupertino (USA, Californie, Silicon Valley), produit en Chine, mais de nombreux
composants proviennent du reste du monde (Allemagne, Russie, Corée du Sud, Taïwan, République
démocratique du Congo…). Il est enfin commercialisé dans le monde entier, principalement sur les
marchés des pays développés ayant un fort pouvoir d’achat.
La dissociation entre pôles de production et pôles de consommation induit un croissance des
échanges. Pour les biens, le recours aux conteneurs a renforcé la voie maritime qui représente
désormais 90 % des échanges de marchandises dans le monde. La conteneurisation a permis de
standardiser les transports.

2 – L’émergence de systèmes productifs spécialisés


Certains États se spécialisent. L’Inde par exemple dans les services informatiques grâce à une main-
d’œuvre compétente et anglophone à bas coût. Elle apparaît aujourd’hui à l’échelle mondiale
comme un espace de production privilégié pour les services informatiques. De nombreuses FTN y
sous-traitent leurs activités.
À une échelle plus locale, des systèmes productifs spécialisés portés par des acteurs locaux (régions,
entrepreneurs,.. ;) peuvent également permettre à un espace de de se différencier à l’échelle
mondiale : c’est le cas du Nord de la Suède avec l’accueil des data centers de firmes prestigieuses
comme Facebook (les data centers dégagent énormément de chaleur, le vent polaire du nord de la
Suède ne nécessite aucune énergie pour refroidir, ce pays dispose d’infrastructures technologiques
importantes : universités de haut niveau, réseau de télécommunication puissant et cet État va
prochainement abolir sa taxe sur l’électricité pour l’industrie du big data…). C’est la cas également
du Nord du Mexique qui profite de la proximité des USA, d’une main d’œuvre bon marché, de droit
de douanes quasi-inexistants entre ces deux États et d’un foncier peu élevé pour attirer un nombre
important de chaînes de montage d’usines états-uniennes (Ford, General Motors, General Electric,
Hewlett-Packard…) ; certaines zones touristiques se spécialisent également dans une économie de
services ou résidentielle: Côte d’Azur, Floride...

3 – Des espaces productifs toujours plus concurrents


Dans le cadre de la mondialisation, les espaces productifs sont en compétition. Les acteurs publics
cherchent à promouvoir leur territoire (l’exemple des efforts des principales capitales européennes
pour être attractives après l’annonce du Brexit et la possibilité de voir les sièges sociaux de
nombreuses FTN quitter Londres est éloquent). Cette compétition peut tirer vers le bas. En effet,
des États proposent des avantages fiscaux et adaptent le droit pour favoriser et attirer les entreprises
(exemple de la Suède et des data centers plus haut). Ces incitations appelées dumping fiscal et
dumping social sont fréquentes. L’Irlande par exemple a diminué sa fiscalité sur les entreprises dans
les années 2000 (Google et Apple y ont ainsi installé leur siège européen…). Ces États gagnent en
emplois, mais les sociétés ne paient pas tous les impôts ou taxes qu’elles devraient… Les acquis
sociaux des travailleurs peuvent aussi être limités (le salaire minimum irlandais a baissé dans ces
années...)
Mots clefs du cours :

Firmes transnationales: entreprises implantées dans le monde entier et parfois dans plusieurs
secteurs d’activité à travers des usines et des filiales : TATA, Toyota, ExxonMobil...

Division internationale du Travail (DIT): elle désigne le fait que les pays se soient spécialisés pour
produire certains biens économiques : ils ne travaillent pas tous sur les mêmes produits et, de ce
fait, échangent entre eux leur production, dans le cadre de la mondialisation. Schématiquement, la
DIT répartit les activités d'encadrement et de conception dans les métropoles des pays à hauts
revenus, l'extraction des ressources, les fonctions de production et le conditionnement dans des pays
à faibles revenus, et les fonctions de commercialisation dans les foyers de consommation.

Nouvelle Division Internationale du Travail (NDIT) : on parle parfois de « nouvelle division


internationale du travail » pour désigner la spécialisation actuelle des pays : les nouveaux pays
industrialisés, asiatiques surtout, produisent aujourd'hui des produits haut de gamme outre la
manufacture classique et disposent de quelques fonctions de commandement. Les pays développés,
qui conservent la majeure partie des fonctions de commandement, fabriquent surtout les produits
technologiques et les services dont la production nécessite de hautes qualifications. Les pays les
plus pauvres restent cantonnés dans les produits primaires à faible valeur ajoutée.

Investissement direct à l’étranger: mouvement international de capitaux entre la firme d’un pays
émetteur (investisseur) et un pays récepteur, où l’investisseur créé ou prend le contrôle d’une
entreprise ou d’un secteur.

Système productif : ensemble d’activités et d’acteurs fonctionnant en réseau en vue de la production


et de la commercialisation d’un bien.

Conteneurisation : processus par lequel le conteneur (boîte standardisée) s’impose comme standart
du transport de marchandises).

Dumping social : procédé consistant à limiter les acquis sociaux pour qu’une entreprise s’installe
sur le territoire.

Dumping fiscal : procédé consistant à accorder des avantages fiscaux à des entreprises pour les
inciter à s’installer sur le territoire.

Vous aimerez peut-être aussi