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Chapitre : Une diversification des espaces et des acteurs de la production

BO : Le thème 2 vise à comprendre les principales recompositions qui marquent les espaces des
activités productives en mettant en avant :

- La concurrence plus grande entre les espaces productifs


- La mise en place des réseaux de production

 d’où la nécessité :

- D’identifier les principaux espaces productifs


- D’identifier les acteurs (FTN, économie informelle, économie numérique) aussi bien privés
que publics
- D’identifier la relation entre les espaces

Le thème 2 est découpé en deux chapitres mais une approche globale est envisagée

- Chapitre 1 : Les espaces de la production dans le monde : une diversité croissante


- Chapitre 2 : Métropolisation, littoralisation des espaces productifs et accroissement des flux

Sens de la démonstration :

- La mondialisation entraîne une intensification des flux matériels et immatériels accentuée


par l’économie numérique (TIC) impulsée notamment par les FTN
- Cette intensification provoque une recomposition des espaces productifs à l’échelle
mondiale qui sont de plus en plus nombreux et interconnectés souvent métropolisés et
littoralisés
- Mais tous les espaces productifs n’ont pas le même poids et sont en concurrence entre eux
d’où l’intervention des acteurs locaux (publics et privés) et des acteurs aux échelles
intermédiaires qui font des choix stratégiques en fonction de leur atout, et qui aménagent
leur territoire pour se connecter et répondre aux exigences de la mondialisation

Problématique : Comment les espaces productifs se recomposent dans le cadre de la


mondialisation ?

I)Un monde interconnecté par une mondialisation accélérée :

1) Un contexte favorable à l’intensification des flux :

-Les progrès techniques des transports et des communications ont facilité l’intensification des flux et
la baisse des coûts d’acheminement des produits et des services : transporter une tonne de minerai
de fer de l’Australie vers l’Europe ne coût qu’environ 9 euros

→ carte interactive Lelivrescolaire en ligne sur les flux de marchandises

-90% du trafic de marchandises se fait par voie maritime profitant de la révolution des transports
maritimes notamment la conteneurisation ce qui a permis de standardiser le transport. Ces flux
tissent alors de véritables routes maritimes à l’échelle mondiale

-Les progrès de l’informatique permettent la connexion accrue des hommes et continue des places
financières : le monde de la finance fonctionne en permanence faisant circuler de manière
électronique des quantités considérables de devises favorisant les IDE. La valeur quotidienne des
échanges financiers en 2018 s’élève à 5100 milliards de dollars par jour soit trois fois plus qu’en 2004,
6 fois plus qu’en 1992

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→ doc 3 p 133 (Hachette) : des flux numériques territorialisés

-La montée en puissance économique de nouveaux pays dynamise les flux comme les BRICS à l’instar
de la Chine qui est devenue la première exportatrice et la seconde importatrice mondiale de
marchandises. Les bourses des pays émergents s’élèvent en 2017 à 40% de la capitalisation boursière
mondiale.

-En outre, les grandes organisations internationales facilitent les échanges en contribuant à une
dérèglementation de l’économie à l’instar de l’OMC créée en 1995, tout comme les alliances
régionales qui se multiplient sur tous les continents (union africaine, UE, ALENA, Mercosur, ASEAN…)
mettant en place un libre-échange afin d’accélérer les échanges et donc les flux

2) Un monde connecté à haut débit :

. Des flux matériels : La mondialisation se traduit par des échanges de marchandises.

→ courbe sur l’évolution des flux de marchandises dans le monde (p 134 Hachette)

- Les flux relient les pays producteurs de matières premières (hydrocarbures, minerais,
matières premières agricoles…) aux pays manufacturés qui les transforment.
- Les flux relient les pays manufacturiers aux pays développés qui importent une grande partie
des biens qu’ils consomment ainsi que de produits semi-finis destinés à leurs propres
industries : les flux de produits manufacturés représentent 65% des flux de marchandises
- Le volume des échanges de marchandises a augmenté de 3.5 depuis 1990

. Des flux immatériels relient également les territoires entre eux et sont en forte progression :

→ Cartes p 158-159 : les flux immatériels dans le monde

-Les flux financiers comme les IDE qui transitent essentiellement entre les pays développés,
cependant, les pays émergents sont de plus en plus récepteurs et émetteurs d’IDE à
destination des pays en dvt (par exemple la Chine, 2ème pays d’accueil d’IDE investit en
Afrique).
- Les flux d’information et de communication sont devenus essentiels au fonctionnement de
l’économie mondiale : le e-commerce représente 12% du commerce mondial en 2018

. Des flux migratoires :

-le flux touristique est passé de 25 millions de personnes en 1950 à 1.4 milliards en 2018 en hausse
de 6% par rapport à l’année précédente. Cela occasionne un boom du trafic aérien qui augmenté de
50% soit 4 milliards de personnes transportées par an

3) Une mise en réseau impulsée par des acteurs privés :

→ étude documentaire p 110-111 (Hachette). Annexe 1

→ carte 1 p 118 (Nathan) : les 500 premières FTN dans le monde en 2018

. Les FTN sont les acteurs majeurs de la production :

- Elles représentent ¾ de la production mondiale


- Elles génèrent les 2/3 du commerce mondial par les flux entre les filiales d’un même groupe
- Avec 80 millions de salariés, les 60 000 FTN organisent la production internationale grâce à
500 000 filiales qui font travailler plus de 75 millions de salariés

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-La fabrication de nombreux produits se décompose en plusieurs étapes de la conception à
l’assemblage qui se répartissent à travers le monde en fonction des avantages de chaque
territoire, la production se fait alors en chaînes de valeur ajoutée
- Les chaînes de production sont surtout verticales au travers la DIT (répartition des tâches
entre les pays en fonction du niveau de technicité). Mais les chaînes de production peuvent
être horizontales, entre entreprises de pays très qualifiés (voiture électrique,
aéronautique…)

. Les acteurs de la finance joue un rôle croissant (les banques, les fonds de pension, les places
boursières) en investissant dans les entreprises : 2000 FTN seulement concentraient 2/3 de la
capitalisation boursière en 2017

 Ces acteurs financiers fonctionnent en réseau et utilisent les paradis fiscaux pour minimiser
l’impôt

Elaborez un croquis géographique sur la mise en réseau à l’échelle mondiale en représentant les
différents flux matériels et immatériels.

II- Une diversité sélective des espaces productifs dans une économie mondialisée :

- Singapour, exemple d’un espace tertiaire supérieur et de logistique


- La Silicon Valley, exemple de conception orienté vers la haute technologie
- Tangermed, un exemple d’espace d’exécution (p 118-119 Hatier)
- Les îles tropicales, un exemple d’un espace touristique (p 122-123 Nathan)
1) Une nouvelle division internationale du travail :

. La DIT a longtemps consisté en une spécialisation des territoires selon les grandes familles de
produits :

- Les pays du Nord produisaient des produits manufacturés à forte valeur ajoutée
- Les pays du Sud fournissaient principalement des matières premières
- Les pays émergents se consacraient à la fabrication de produits à faible valeur ajoutée et à
fort besoin de main-d’œuvre (produits textile, jouets…)

. Désormais, les FTN pratiquent une décomposition internationale des processus productifs, comme
nous l’avons vu dans la partie précédente au travers la segmentation des chaînes de valeur. Ainsi les
entreprises externalisent une partie de leurs productions pour qu’elles soient les plus compétitives
possibles

. De ce fait, les espaces productifs s’implantent aujourd’hui plus largement dans le monde, et
présentent une grande diversité. On peut distinguer plusieurs types d’espaces productifs :

- Les espaces de conception orientés vers la haute-technologie (Silicon Valley, Bangalore…)


- Les espaces d’exécution (parc industriel d’Ethiopie, ZIP de Busan en Corée du Sud…)
- Les espaces tertiaires supérieurs (La City…)
- Les espaces d’extraction (golfe persique, Alaska…)
- Les espaces de logistique (port de Singapour, aéroport de Hong Kong…)
- Les espaces touristiques (Gold Coast australienne, station de ski internationale Whistler…)
2) Des espaces productifs majoritairement littoralisés :

. Avec 93 000 navires, le transport maritime réalise 80 % des échanges mondiaux en volume et 70%
en valeur. Du fait, de cette caractéristique, les espaces productifs se localisent majoritairement sur
les littoraux. En effet, la mondialisation s’accompagne d’un vaste processus de littoralisation

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concentrant les dynamiques démographiques, économiques, industrielles et urbaines comme en
Chine, en Inde, au Brésil…

. Quelques grandes façades maritimes se distinguent et jouent un rôle majeur dans l’économie
mondiale : la mégalopole japonaise, la Chine littorale, la Nothern Range européenne, la Mégalopolis
où se concentrent de grandes métropoles, de vastes bassins productifs et les plus grands ports
mondiaux

 20 ports polarisent 52% du trafic mondial et 40 ports 60% des conteneurs (carte p 109 Magnard)

 Les littoraux les plus dynamiques constituent des interfaces mondiales organisées en deux parties
interconnectées entre un avant-pays et un arrière-pays à l’exemple de la Nothern Range

. La littoralisation des activités profite aujourd’hui à l’Asie orientale qui devient le nœud de la
circulation maritime mondial avec 40% des flux, dont 64% du trafic de conteneurs. Les littoraux des
pays du Sud réalisent désormais 65% des activités maritimes profitant de la DIT, conséquence de la
stratégie d’externalisation mise en place par les FTN.

3) Des espaces productifs souvent métropolisés :

. Dans le cadre de la mondialisation, les activités les plus stratégiques se concentrent


majoritairement voire exclusivement dans les métropoles mondiales :

- Les sièges sociaux des FTN


- Les emplois supérieurs liés à la finance
- Les fonctions de commandement concentration des pôles de décision
- Les grandes universités et d’innovation
- Les laboratoires

. Ce poids des métropoles dans les espaces productifs s’explique par leur accessibilité au réseau
mondial

- Les métropoles sont reliées par des flux de marchandises, de capitaux, de migrants, de
touristes
- Une forte capacité de mobilité via les hubs
- La connexion à l’archipel métropolitain mondial

III) Des espaces productifs en constante évolution dans une économie concurrentielle :

1) Des espaces productifs fortement hiérarchisés :

→ doc p 114 (Belin) sur l’évolution de la part dans le PIB mondial

. Si les pays développés voient leur part dans la production des richesses mondiales reculer, depuis
les années 90, leur part dans le PIB mondial est passée de 62% à 45.5%, ils gardent un rôle majeur
dans la division internationale du travail : 5 Etats polarisent 70 % de la recherche dont un tiers pour
les seuls Etats-Unis et 10 Etats concentrent 70% de la production industrielle (20 Etats 83%). Le PIB
des Etats-Unis est 6 fois supérieur à celui de tout le continent africain quatre fois plus peuplé.

. La nouvelle géographie de la production des richesses privilégie les pays émergents. Les BRICS
représentent désormais 25% du PIB mondial (7% en 1994). Toutefois, cette croissance économique
est surtout soutenue par des activités à valeur ajoutée relative : la production de produits textiles et
d’habillement s’est déplacée vers l’Afrique du Nord et vers l’Asie à la recherche d’une main-d’œuvre
bon marché. En 2016, l’Asie est de loin la première exportatrice mondiale, la Chine en réalise 37% à

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elle seule. La part de la Chine ne cesse cependant de baisser au profit de nouveaux pays producteurs
comme le Bangladesh, le Vietnam, l’Ethiopie.

 ainsi la production du savoir reste concentrée dans quelques territoires

. Au sein des métropoles mondiales, des quartiers dominent la production des services financiers
(voir chapitre sur les métropoles) et constituent des hypercentres comme Wall Street ou la City.

2) Des espaces productifs en concurrence

. A l’échelle mondiale, les territoires productifs sont mis en concurrence :

- Les pays émergents investissent aujourd’hui dans l’innovation bénéficiant d’une montée en
gamme dans la chaîne de production. Copiant le modèle de la Silicon Valley, Shenzhen en
Chine (la Chine investit désormais dans l’innovation, elle dépose davantage de brevets que
l’Allemagne et le Japon), la Silicon Wadi à Tel Aviv, la Silicon Oasis à Dubaï attirent
chercheurs, universitaires et entrepreneurs du monde entier qui coopèrent dans des pôles
de l’innovation (technopôle) doc 1 et 3 p 115 Belin
- Les pays ateliers mettent en avant leur faible coût de main d’œuvre ou leur politique fiscale
- Les places financières des métropoles du Sud comme Shanghaï, Dubaï, Sao Paulo
concentrent désormais 40% de la capitalisation boursière

. A l’échelle régionale, les espaces productifs intègrent des espaces économiques associant plusieurs
territoires aux atouts complémentaires (UE, ASEAN, ALENA…) : en Asie, l’ASEAN facilite l’insertion
des Etats membres comme le Vietnam qui attire les entreprises grâce à des avantages dans les
télécommunications ou l’informatique (évoquer l’aire de puissance de l’Asie du Sud et de l’Est)

. A l’échelle locale, les espaces productifs se spécialisent et forment des clusters (regroupement
d’entreprises spécialisées dans un même secteur fonctionnant en réseau). L’Inde forme 400 000
informaticiens par an dans les universités de Bangalore ou d’Hyderabad à proximité des FTN du
numérique (Google, Microsoft)

3) Des acteurs mobilisés à toutes les échelles :

. Quelque soit la nature de l’espace productif, tous sont soumis à une forte concurrence, ce qui
obligent les acteurs du territoire, privés comme publics, d’investir et de se mobiliser pour conserver
l’attractivité de leur territoire.

. Les Etats jouent un rôle stratégique dans cette volonté se différencier des autres espaces
productifs :

- Les Etats proposent des avantages fiscaux et adoptent le droit pour favoriser et attirer les
entreprises, on parle de dumping social (limiter les acquis sociaux pour qu’une entreprise
s’installe sur le territoire) et dumping fiscal : exemple des ZES en Chine ou de la politique
fiscale des entreprises en Irlande à partir des années 90-2000.
- Les Etats créent également des cadres institutionnels pour faciliter la convergence des
acteurs locaux et régionaux comme les pôles de compétitivité en France à l’image de
l’Aerospace Valley qui rassemble 850 adhérents issus des grandes entreprises, des PME, des
laboratoires de recherche, des universités et des grandes écoles, des collectivités territoriales
pour faire de cet espace l’un des leaders mondiaux du secteur de l’aéronautique et de
l’aérospatiale (doc 4 p 97 Hatier schéma du cluster)

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. A l’échelle locale, les acteurs locaux (les régions, les communes) mettent en place un véritable
système productif pour permettre de se différencier à l’échelle locale.

 les espaces de logistique sont en mutation constante pour attirer des navires de plus en plus gros
et répondre aux exigences de rapidité imposées par les FTN : le port de Rotterdam, 1er port européen
cherche à diversifier ses activités. Concurrencé par ses voisins, Anvers et Hambourg, Rotterdam s’est
engagé dans la construction d’un nouveau terminal pétrolier qui oblige à une extension de 20% de la
surface portuaire. Rotterdam entend aussi doubler sa capacité d’accueil (30 millions de conteneurs
en 2030) des conteneurs en créant une nouvelle zone de près de 40 km² gagnée sur la mer pouvant
accueillir des supertankers et se dotant des grues les plus hautes du monde pour sécuriser le
déchargement de la nouvelle génération de porte-conteneurs. Le port de Rotterdam investit
également dans les services en se dotant d’un CBD réunissant les activités financières liées à l’activité
portuaire. (doc 2 p 147 / 5 p 148 lelivrescolaire)

Conclusion : Voir power point

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