Chapitre 4 : La Mondialisation des échanges
Tous ces flux de marchandises, de capitaux et d’informations
Leçon 1 : La Mondialisation
OS : Aspects, Facteurs et limites
Introduction
La mondialisation des échanges désigne le processus de mise en relation des
territoires du monde par des échanges considérables de biens matériels et
immatériels. Autrement dit, c’est la diffusion rapide à l’ensemble de la planète des
marchandises, des capitaux, de l’information, des modèles culturels, des genres de vie.
Comment le monde est-il devenu un espace unique dans lequel s’échangent les
marchandises, les capitaux, la main d’œuvre, les services ?
Nous verrons, les aspects, les facteurs et les limites de la mondialisation des échanges.
I/ Les aspects de la mondialisation des échanges.
Depuis la seconde moitié du XXe siècle, on assiste à une explosion des flux de
marchandises, de capitaux, d’informations et des personnes.
1) L’explosion des flux de marchandises et des capitaux
Depuis 1948, le commerce international a connu une augmentation spectaculaire. En
effet, en un demi-siècle, les échanges de capitaux ont également connu un
accroissement important. Aujourd’hui, 90% des échanges mondiaux concerne les
capitaux.
2) Les échanges d’informations
Les nouvelles technologies de l’information et des télécommunications (télévision,
téléphone, internet, etc.) deviennent planétaires, immédiates et permettent la
diffusion des connaissances, des cultures, des valeurs etc. Partout dans le monde.
3) L’explosion des flux migratoires et touristiques
Les flux migratoires concernent 272 millions de personnes dans le monde dont 70
millions de déplacés forcés et 26 millions de refugiés obligées de quitter leur pays
pour se refugier dans un autre pays pour survivre( refugiés politiques et
environnementaux).
On dénombre près de 750 millions de touristes à la recherche des littoraux, du
patrimoine culturel, historique et naturel issus principalement d’Amérique du Nord,
de l’Europe et de l’Asie.
circulent dans le monde sur un ensemble de routes visibles et invisibles appelés
réseaux.
De ce qui précède, que savons nous des facteurs de la mondialisation.
II / Les facteurs de la mondialisation des échanges
Plusieurs facteurs sont à la base de la mondialisation des échanges.
1) La révolution dans les communications
Les moyens de transports sont très performants et permettent une
circulation plus rapide et moins coû teuse des hommes et des marchandises. Cette
révolution peut se résumer par :
a) Une augmentation du volume des marchandises transportées.
Elle concerne notamment les tankers de 500.000 tonnes, les vraquiers de 200.000
tonnes, les trains de centaines de tonnes et les avions longs courriers avec plus de 500
passagers ou 100 tonnes de marchandises.
b) L’accélération des rotations par le gain en vitesse
Elle permet de faire de nombreux voyages par jour et dans tous les secteurs, les
records de rapidités sont battus (TGV 200km/h ; concorde 2300 km/h ; train
marchandises 100 à 120 km/h)… participent au rétrécissement des distances donc à
la réalisation du village planétaire.
c) La Spécialisation des moyens de transports
Elle a l’avantage de favoriser le transport des quantités considérables d’un produit
précis et permet à un nombre important d’en profiter
d) Les flux d’information et de capitaux
Les informations et les capitaux circulent instantanément et en permanence par les
réseaux de télécommunication et de télématique (internet). Depuis les années 1980,
le mariage entre les télécommunications et l’informatique, la télématique procure à
l’homme de multiples possibilités d’information : traitement à distance des problèmes
de gestion d’entreprises, la gestion des stocks, la facturation, la consultation des
catalogues, l’accès aux banques des données professionnelles, etc. La maîtrise des
télécommunications (flux d’information) est un élément clé de la compétitivité
économique

2) Les organisations internationales et régionales
2.1. Signature des accords de libre échange
a) Le GATT (general Agreement on tariffs and trade)
Le GATT est créé en 1947 et remplacé en 1995 par OMC (organisation mondiale du
Commerce. Le rô le de l’OMC est de favoriser la coopération internationale et la
libéralisation des échanges. Elle contrô le les droits de douanes et règle les litiges
commerciaux entre les pays signataires. Elle assure la continuité des négociations
pour poursuivre la libéralisation des échanges.
b) La CNUCED (Conférence des nations unies sur le commerce et le
développement)
Elle est créée en 1964. Son rô le est d’intégrer les pays du Sud dans l’économie
mondiale de manière à favoriser les échanges commerciaux rééquilibrés. Ce qui
suppose l’accès des pays du Sud aux marchés du Nord et l’amélioration des termes de
l’échange.
c) Les organisations régionales de coopération et d’intégration économique
(UE, UNASUR, ALENA, MERCOSUR, ASEAN, CEDEAO, CEMAC, SADEC, etc.)
Elles participent au premier chef à un approfondissement de la mondialisation entre
groupe d’Etats. En effet, l’ouverture des marchés liés à l’abolition des barrières
douanières, à la libre circulation des biens, des capitaux, des marchandises et des
personnes favorisent un développement croissant des échanges entre les Etats
membres.
2.2. Les Firmes Multinationales (FMN)
Sortant des frontières nationales, elles se sont lancées dans des secteurs d’activités
variées : distribution, énergie, agroalimentaire, automobile, télécommunication,
aéronautique, banque, assurance etc. En 2017, les 20 premières entreprises
mondiales cotées en bourses ont réalisés 4.461.8 milliards de dollars, soit 20% du
PIB mondial.
La mondialisation comporte également des limites.
III/ Les limites de la mondialisation des échanges.
Les limites de la mondialisation sont à situer à plusieurs niveaux : l’augmentation des
inégalités, la dilution des Etats, la détérioration des échanges, la marginalisation de
l’Afrique et l’altermondialisme.
1) L’augmentation des inégalités
a) Le processus de marginalisation et d’exclusion
La mondialisation est marquée par la domination de la Triade (Amérique du nord,
l’Europe et l’Asie pacifique) qui représente environ 15% de la population de la
planète, produit environ 70% de la richesse mondiale. La Triade contrô le les ¾ du
commerce mondial, 90% des opérations financières et plus de 80% des capacités de
recherche de la planète.
A cô té de la Triade, on a les puissances émergentes (Chine, Inde, Brésil et Mexique)
qui affichent une croissance économique vigoureuse depuis la fin des années 1990 et
qui s’imposent comme de nouveaux centres de la mondialisation. Mais la
mondialisation tend à exclure les territoires qui n’ont pas de ressources ou qui
manquent de capacités pour les exploiter. C’est le cas de l’Afrique riche en matières
premières mais qui ne représente que 3% des échanges mondiaux.
b) Des écarts de richesses sans précédents
La mondialisation a créé des écarts entre la frange la plus riche et le reste de la
population. En effet, 8 hommes détiennent autant de richesse que les 3,6 milliards de
personnes que représente la moitié la plus pauvre de l’humanité. En effet, 0,7% de la
population mondiale détient 45,5% des richesses du monde. Par contre, 71% ne
détient que 3%.
2) La dilution des Etats
La mondialisation semble remettre en cause le principe de la souveraineté des Etats
en matière de politique intérieure. Les Etats éprouvent beaucoup de difficultés à
contrô ler les flux de capitaux, d’informations, leur circulation dans le monde
devenant de plus en plus accélérée. De plus, les Etats sont incapables d’empêcher la
circulation de ces produits illicites qui ont bénéficié de l’expansion des réseaux
d’échange et des avancées technologiques en matière de communication et des
transports.
Par ailleurs, les Etats sont concurrencés par les organisations internationales (Banque
mondiale, FMI, ONU, UE etc.) et régionales (UE, ALENA, ASEAN, CEDEAO, etc.) voire
les multinationales au point que leur pouvoir devient de plus en plus limité.
3) La détérioration des échanges
Il existe une distorsion dans les relations économiques entre les pays du Nord et du
Sud. Ces distorsions portent sur la solvabilité des cours des matières premières dont
les prix sont fixés par les pays du Nord. En effet, le Nord achète les matières premières
à moindre coû t. Lorsque ces produits sont transformés, les pays du Sud doivent les
acheter de plus en plus chers.
4) L’altermondialisme
L’altermondialisme ou altermondialisation se définit comme un mouvement social
qui, face à la logique de mondialisation libérale dynamique, revendique et met en
avant des valeurs telles que la démocratie, la justice économique, la sauvegarde de
l’environnement et les droits humains en vue d’une mondialisation maîtrisée et
solidaire. Le mouvement altermondialiste est composé des ONG, des associations, des
syndicats, des partis politiques, des Etats, etc. Ce courant de pensée revendique une
mondialisation fondée sur le respect des droits de l’homme, la justice sociale et la
protection de l’environnement. Il combat le libre-échange qui pénalise les pays les
plus pauvres.
5) La marginalisation de l’Afrique
produits manufacturés. Il s’agit là d’un commerce des produits de même nature
(commerce intra branche).
Par ailleurs, cette marginalisation est quantitative parce que la part du continent dans
la compétition commerciale internationale est très faible (2%). A lors que l’Union
Européenne, l’Amérique du nord et le Japon participent respectivement à l’ordre de
47%, 16% et 8%. Ce qui revient à dire que le monopole commercial des uns entraine
l’exclusion commerciale des autres. Ce qui renvoie à une polarisation des échanges
qui peut aussi s’expliquer par les échanges inter régionaux tels que l’ALENA
(Association de libre-échange nord-américain) et E.E.E (Espace Economique
Européen), intra régionaux comme l’Union européenne entre eux ou sous régionaux
Conclusion
C’est au regard de tous ces problèmes que parallèlement au sommet du G7 plus la
Russie qui se tient régulièrement à Davos en Suisse, s’est constitué un autre sommet
celui des pauvres. Il s’agit en fait du forum social mondial qui lui tient ses assisses très
souvent à Porto Alegré au Brésil concomitamment avec celui de Davos. L’objectif du
forum social Mondial est de parvenir à une mondialisation équitable, sociale et à
visage humain ; afin que tous les pays puissent tirer profit du jeu commercial.
En clair, la mondialisation touche l’ensemble des pays de la planète qui eux sont
des acteurs. Son développement est le résultat de plusieurs facteurs tels que la
révolution des communications. Toutefois, la domination des pays riches dans le
commerce mondial traduit ainsi les limites d’une mondialisation peu équitable.

Il est à noter que tous les pays ne participent pas d’égale manière dans la
mondialisation. En ce sens que les pays de la triade participent à plus de 60% dans les
échanges. En effet, les nations industrialisées sont arrivées à polariser les échanges
sous la forme d’un schéma triangulaire avec l’axe Bruxelles(U.E) Tokyo et
Washington. Les échanges sont alors réduits à la seule dimension triadique. Cette
vision étriquée de l’économie mondiale exclue certaines régions comme l’Afrique qui
souffre d’une double marginalisation : qualitative et quantitative.

Qualitative parce que l’Afrique ne présente que des matières premières. Qui sont
malheureusement mal prisés sur le marché international. Car avec la nouvelle donne
commerciale, échanges mondiaux sont passés de l’ancienne Division International du
Travail (DDT), c’est-à -dire les échanges des produits manufacturés contre les
matières premières. C’est un commerce des produits de nature différente (commerce
inter branche) à la D.I.T c’est –à -dire les échanges des produits manufacturés contre