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Thème 2 : Dynamiques territoriales, coopérations et tensions dans la

mondialisation (13-15 heures)

Intro :.
La mondialisation est le fruit d’un processus d’extension du capitalisme
occidental ds l’espace mondial, qu’on peut dater des Gdes Découvertes (mise en relation de
plusieurs continents). La mondialisation est la mise en relation généralisée des différentes
parties du monde, d’abord par les échanges puis par l’internationalisation de la
production qui multiplie les flux de toute nature.
Plusieurs étapes : internationalisation (flux d’exportation depuis le XIXe), transnationalisation
(depuis 45 avec essor des Investissements Directs à l’Etranger et des implantations à
l’étranger), et globalisation depuis les 80’ (réseaux mondiaux de production et d’information).
C’est dc un système de plus en plus ouvert, où la mise en concurrence des territoires
s’accélère, et ce d'autant plus depuis la conversion de la Chine à l’éco de marché ds les années
80 et la fin de la guerre froide. C’est donc l’ensemble de la planète qui est acquise à
l’économie de marché, comme en témoigne le nb croissant de membres à l’OMC.
Les géographes définissent la mondialisation comme le rapprochement des
individus, des lieux et des sociétés au niveau mondial, avec l’accroissement des flux
(d’hommes, de capitaux, d’idées, de marchandises), notamment grâce à une maîtrise de
plus en plus importante de la distance. On peut désormais être très éloigné
topographiquement et en même tps très proches en termes de niveau de vie, de centres
d’intérêt (Internet).
La mondialisation contemporaine conduit à l’affirmation ou à la réaffirmation de
puissances et à l’émergence de nouveaux acteurs. Les territoires, quelle que soit l’échelle
considérée (États, régions infra-et supra-étatiques, métropoles...) ont inégalement accès à la
mondialisation. La distance est encore un facteur contraignant, d’autant plus que des
protections et des barrières sont mises en place, limitant les échanges internationaux. La
hiérarchie des centres de décision mondiaux est ainsi en constante recomposition

I. Une inégale intégration des territoires dans la mondialisation


Pbtique : En quoi la mondialisation est-elle un facteur de recomposition et de
hiérarchisation des territoires ?
A. Facteurs de la mondialisation
1) Un processus induit par les stratégies d’acteurs

 80 000 FTN et leurs 820000 filiales réalisent aujourd’hui les deux-tiers du commerce
mondial Une FTN peut-être définie comme une entreprise qui réalise au moins 25
% de son chiffre d’affaires dans des centres de production à l’étranger et qui
dégage un chiffre d’affaire d’au moins 500 millions de dollars. Elle est constituée
d’une maison mère siégeant ds le pays d’origine et de filiales à l’étranger. Ces
firmes transnationales gardent un ancrage national décisif car les centres décisionnels
et productifs, la recherche et l’innovation restent ds le pays d’origine (Cupertino pour
Apple par exemple). Celles-ci intègrent de multiples facteurs - faiblesse du coût de la
main d’œuvre pour certaines productions, qualité et fiabilité pour d’autres, facilité de
communication, utilisation d’un savoir-faire particulier - dans leur logique de
localisation. Elles sous-traitent une grande partie de leur production, voire parfois la
totalité, dans différents lieux du monde qu’elles distribuent par la suite. Notion de
NDIT (nouvelle division internationale du travail) qui se traduit par la recherche
d’un meilleur coût de la main-d’œuvre et par une nouvelle stratégie des firmes
transnationales. Les unités de fabrication sont au Sud, le commandement, la
conception et la prescription (rendre l’objet désirable) au Nord. Les FTN
exploitent les avantages comparatifs des différents territoires. Ikea est la firme la plus
transnationalisé au monde avec plus de 90 % de son chiffre d’affaire réalisé à
l’étranger.
 De l’échelle locale (une municipalité) à l’échelle nationale (un Etat), continentale
(l’UE), voir mondial (OMC), les acteurs publics jouent un rôle clé dans la
mondialisation en élaborant des stratégies variées. À travers l’ensemble des
mesures qu’ils prônent à l’échelle mondiale (libre-échange, abaissement des tarifs
douanier), les États dominants défendent directement les intérêts de leurs sociétés
transnationales. Les Etats et les collectivités locales se livrent à des surenchères pour
attirer des FTN (zones franches comme pour Toyota à Valenciennes par ex). En 2016,
ce sont 5 Etats (Chine, EU, Allemagne, France et Japon) qui pèsent pour plus de 38%
du commerce mondial en valeur
 L’OMC œuvre à la libéralisation des échanges, ds la continuité des négociations
du GATT. Négociations qui doivent favoriser au max le libre-échange.
L’adhésion à l’OMC est la condition indispensable pour accéder aux marchés des
pays riches, même s’ils st contraints d’ouvrir leurs frontières.
 Enfin, des Forums plus ou moins institutionnalisés (Davos, G8, G20) constituent
d’autres cadres de discussion des acteurs de la mondialisation. Toutefois, on ne peut
pas vraiment évoquer une " gouvernance mondiale "souhaitée par certains pour réguler
la mondialisation contemporaine.

2) Le rôle majeur joué par les infrastructures de transport et de communications dans la


mise en relation des territoires
 La révolution des transports a considérablement contribué au processus de
mondialisation et a permis une contraction de l’espace temps : conteneurisation,
multimodalité, spécialisation et standardisation des navires et des avions (porte-
conteneurs, vraquiers, pétroliers, avion-cargo, etc.) rendent les transports moins chers
et plus performants. Le coût du transport d’un T-shirt produit à Shanghai et arrivant au
Havre n’est que de 1 ct d’euros. Des réseaux logistiques (interface entre la
fabrication et la distribution) sont mis en place, qui mettent en relation des
espaces de plus en plus lointains, par l’intermédiaire de hubs maritimes ou
aéroportuaires.
 La révolution des télécommunications représente un autre facteur d’accélération des
échanges de biens, de service et de personnes. Le prix des communications
téléphoniques a été divisé par 100 entre 1970 et 2000. Mais fracture numérique : un
quart de la pop mondiale n’a pas accès à l’électricité et certains territoires ne sont pas
au cœur de ces réseaux de transports mondiaux (aucun port ou aéroport africain dans
les 100 premiers mondiaux). Le retard de développement se traduit par une faible
connexion au réseau mondial d’Internet, et la tendance, selon la Banque mondiale, est
au creusement de la fracture numérique entre les pays riches et les pays pauvres. Le
fossé est encore plus béant s’agissant de l’Internet haut débit. Seuls 1,1 milliard
d’individus, soit moins de 15% de la population mondiale, en bénéficient. La diffusion
de la fibre optique dans le monde montre l’avance des pays développés d’Asie de
l’Est. Le Japon représente à lui seul près de la moitié des raccordements en fibre
optique du monde, la Corée possède le plus fort ratio d’abonnés par rapport à la
population (près de la moitié de la population est raccordée).

B. Pôles et espaces majeurs de la mondialisation


1) A l'échelle mondiale, trois aires de puissance dominantes…
 il s'agit de l'Amérique du Nord, de l'Europe occidentale et de l'Asie orientale. Leurs
caractères communs :
- émettent et reçoivent des flux très importants : flux économiques (financiers,
commerciaux), d'information, et même flux humains, qui les relient entre elles. La
majorité des flux de capitaux (plus de 55% en 2015) dans le monde sont réalisés par les trois
aires de puissance, chaque centre d’impulsion privilégiant les investissements vers ou en
provenance d’un autre centre d’impulsion
- principaux lieux décisionnels économiques et politiques (bourses, banques, FTN,
organisations internationales OCDE à Paris, OMC à Genève, FMI et Banque mondiale à
Washington), ce qui est un signe évident d’intégration à la mondialisation. En 2016, parmi les
100 premières firmes mondiales, on dénombre 54 sociétés américaines, 24 européennes, 4
japonaises. 5 places boursières monopolisent plus de la moitié de la capitalisation boursière
mondiale : New-York, Londres, Tokyo, Euronext (Belgique, France, Pays-Bas, Portugal) et
Francfort. Mais de nouvelles places financières s’imposent dans les pays émergents, comme la
bourse de Shanghai ou celle de Hong-Kong
- principaux lieux de l'innovation technique/technologique (universités,
technopôles et technopoles) et culturelle au sens large du terme avec population
hautement qualifiée. L’innovation technologique joue un rôle primordial dans la
compétitivité économique et commerciale. Sept États concentrent les trois-quarts de
l’effort de recherche mondial. La domination de la Triade est très nette (plus de 70%
des dépenses mondiales en 2014).
- Soft power US mais aussi japonais ou sud coréen ou chinois… Capacité ds la Triade
à produire des modèles qui s’imposent au reste du monde, qu’il s’agisse de
l’architecture, de l’équipement des ménages, de l’alim, du sport, de la culture et des
loisirs
- lieux de production industrielle (la NDIT se fait largement au sein de ces aires)
mais surtout asiatique.
- des foyers de peuplement, plutôt riches (PIB ou PIB/hab) et développés (IDH sup
à 0,7)
- des lieux accessibles (présence de hubs, plate-forme multimodale), reliés par des
grandes routes maritimes.
- présence des grandes puissances économiques et politiques du monde Cette
domination profite ici surtout aux États-Unis et, à un degré moindre, à l’Europe. Elle s’exerce
en particulier au sein de l’Organisation des Nations Unies (ONU), dont le siège de
l’Assemblée Générale est à New York. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni sont avec
la Chine et la Russie les membres permanents du Conseil de Sécurité et possèdent à ce titre un
droit de veto Les États-Unis, l’Union européenne ont également, avec la Chine, le plus vaste
réseau d’ambassades. La Triade concentre plus de 80% du budget militaire dépensé dans le
monde en 2015 (plus du Tiers pour les seuls États-Unis).

 La Triade des années 2010 en cumulant la puissance de l’Amérique du Nord, de


l’Europe occidentale et de l’Asie-Pacifique avec la Chine, rassemble 86 % de la
capitalisation boursière, 72 % de l’industrie, 85 % de la recherche, 80 % des
IDE, 81 % du PIB m/l pr seulement 20% de la pop m/le. Notons cependant que la
domination économique et financière des pays du G7 au sein de cette Triade élargie
tend à se réduire depuis trois décennies. Alors que les pays du G7 représentaient
encore plus de 62% de la richesse mondiale produite en 2000, ce pourcentage n’atteint
que 45% en 2015.
2) … qui affrontent la concurrence de puissances émergentes
 Les pays émergents sont d’anciens « pays en développement » qui bénéficient
d’une augmentation rapide de leur Produit National Brut, permise par la
modernisation de leur économie. Ils ont surtout développé leurs activités
industrielles, dans des secteurs traditionnels mais aussi dans la haute technologie, en
investissant dans la recherche scientifique. Les pays émergents ont une économie très
ouverte sur le monde. Des entreprises transnationales des pays riches y créent des
usines pour bénéficier d’une main d’œuvre bon marché. Les produits fabriqués sont
ensuite exportés dans le monde entier.
 Certaines entreprises des pays émergents investissent aussi dans le monde et
parviennent à conquérir des marchés face à la concurrence des sociétés américaines,
japonaises ou européennes. Les BRICS – le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et
l’Afrique du Sud – se distinguent particulièrement par leur croissance et leur
intégration avancée à la mondialisation. Les FTN du Sud représentent
aujourd’hui près de 30% du nombre de firmes transnationales, contre moins de
10% dans les années 1990. La majorité d’entre elles sont asiatiques - principalement
chinoises (BATX) et indiennes - et ont globalisé leur système de production sur
plusieurs pays du continent
> Historiquement, les pays émergents du Sud qui ont en premier rejoint le Nord sont les «
Dragons asiatiques » (la Corée du Sud, Hong Kong, Singapour et Taïwan) qui ont connu
une forte croissance industrielle dans la deuxième moitié du XXe siècle. Ces pays ont suivi le
modèle économique du Japon, auquel ils font concurrence dans les activités industrielles les
plus sophistiquées (automobile, électronique grand public) depuis plus de trente ans.
Aujourd’hui, ils jouissent d’un niveau de vie comparable à celui des pays de l’Union
Européenne ou du Japon et leurs indices de développement humain (IDH) sont parmi les plus
élevés au monde. D’autres Etats suivent la même trajectoire de développement depuis une
dizaine d’années : on parle des « Tigres asiatiques » (la Thaïlande, la Malaisie,
l’Indonésie, le Viêt-Nam et les Philippines). Sur le même modèle, les pays les plus
dynamiques d’Amérique du Sud, sont surnommés les « Jaguars » : Mexique, Colombie,
Argentine, Chili.
 Mais les puissances émergentes rencontrent des difficultés persistantes, comme
des fortes inégalités socio-spatiales

Mais l’échelle de lecture mondiale manque de finesse, d’où la nécessité de raisonner à une
autre échelle
3) A plus grande échelle, la multiplication des pôles majeurs…
 les façades maritimes sont des espace littoraux de profondeur variable
concentrant un grand nombre de ports ouverts aux échanges mondiaux et en
liaison avec le même arrière-pays. On parle d’interfaces maritimes. Les plus
importantes et les plus anciennes sont elles aussi dans les trois aires de puissance
dominantes ; exemple de la Northern Range pour l'Europe, ou de la mégalopole
BosWash ou japonaise. Mais, là encore, affirmation de nouvelles façades ; le cas de
la Chine (première façade du monde, avec les premiers ports à conteneurs du
monde ; n°1 = Shanghai) est exemplaire de la montée en puissance du pays dans la
mondialisation. Delta du Yantzi qui met en relation Shanghai et les puissantes villes
industrielles (Nankin, Hangzhou, Ningbo). Cet espace avec le nv port de Shanghai est
en relation avec les autres façades maritimes majeures de la planète par les gdes cies
maritimes chinoises (CSCL, COSCO).
 les régions de coopération transfrontalière continentales ; le meilleur exemple est
la frontière américano-mexicaine, à l’interface terrestre dynamique
 les paradis fiscaux, les pavillons de complaisance qui participent à l'organisation des
flux financiers mondiaux (îles Caïman, Lux, Liechtenstein, Monaco, Singapour, HK
par ex).Totale liberté des K internationaux, secret bancaire renforcé, enregistrement
rapide et facile des sièges des entreprises, absence de taxation des non résidents du
pays. Pr devenir paradis fiscal, il ft une gde stabilité éco et po, ne pas avoir la
réputation d’être une place pour le blanchiment d’argent et avoir le soutien des gdes
places financières, ces dernières servant d’interface entre l’onshore (finance
conventionnelle) et l’offshore (finance dérégulée). La moitié des transactions
financières mondiales passeraient aujourd’hui par des centres offshore. Le nb des
paradis fiscaux a augmenté de 1400% ces quinze dernières années. Pavillons de
complaisance pour Panama qui enregistre par ex 5300 bateaux (permet de rogner sur
les salaires des marins, d’éviter des législations contraignantes en matière de sécurité).
 Les zones franches témoignent de la concurrence croissante entre les territoires, avec
la volonté de se démarquer pour attirer les IDE. L’objectif est d’y attirer les entreprises
pour augmenter les exportations, créer plus d’emplois et diversifier l’économie, et
ainsi s’insérer dans la mondialisation (ex de Colon au Panama ou ZES chinoises).
 Ces espaces de non droit juridique optimisent la production et la gestion fi des
FMN : 15 micro-Etat accueillent 57 % de la flotte mondiale, 70 paradis fiscaux
servent de relais à plus de la moitié des flux de K internationaux et 3000 zones
franches mobilisent 43 M de salariés.
4)… dont les grandes métropoles, moteurs de la mondialisation
 Les territoires sont mis en réseaux grâce aux grandes villes constituant ce que
l’on appelle "l’archipel des métropoles mondiales". La hiérarchie des grandes
villes mondiales s’est fortement redistribuée au cours des deux dernières
décennies. Sur les 25 villes qui dépassent les 10 millions d’habitants (mégapoles),
seuls 6 appartiennent aux pays développés.
 Les villes mondiales qui concentrent les fonctions décisionnelles les plus importantes
et sont des nœuds majeurs de communication (accessibilité excellente) ; elles sont
situées dans les trois aires de puissance citées, où elles peuvent former des
mégalopoles « reconnues » (trois : aux USA, au Japon, en Europe occidentale) Mais
on voit le poids important et croissant de métropoles d'autres pays, comme le Brésil
(São Paulo), l'Inde (Mumbai) ou la Russie (Moscou). Cas aussi au Moyen
Orient avec Dubaï... Formation en cours de nouvelles mégalopoles, comme par
exemple en Amérique du sud (de Rio à Buenos Aires) ou sur la côte chinoise...
 dans les métropoles, les lieux-clés qui sont au cœur du processus :
- les « CBD » (qui se multiplient avec l'importance de la métropolisation) qui sont le
lieu de concentration des activités financières (bourses, banques, assurances) et des
sièges sociaux des FTN.
- les technopôles
- les infrastructures de transport. Autour des ports, gigantesques ZIP. Autour des
aéroports, développement de plus en plus fréquent de zones logistiques et de
technopôles.
- les zones franches (elles-mêmes d'échelles variées : du simple quartier à un littoral
ou une région entière...)
Ainsi, le changement d'échelle dans l'analyse montre que :
 il y a bien une multiplication des territoires-moteurs de la mondialisation, qui est
largement due à l'affirmation de nouvelles puissances économiques, comme les
BRICS. La mondialisation favorise la multipolarité du monde, qui est
particulièrement marquée dans l'aire asiatique, à toutes les échelles.
 le dynamisme économique des BRICS (et leurs ambitions politiques dans la
gouvernance du monde) contraste avec les difficultés des pôles dominants anciens
(USA, Europe occidentale ou Japon). En effet la richesse produite a triplé de 1990 à
2010, mais la domination économique et financière tant de la Triade que des pays du
G7 tend à se réduire depuis trois décennies. De plus en plus de flux Suds-Suds. On
peut donc parler d'une forme de « basculement du monde » dû à la
mondialisation, de l’aire atlantique à l’aire pacifique
 Mais de profondes inégalités induites par la mondialisation : 1% de la population
mondiale détient 38% de la richesse mondiale alors que les 3 milliards les plus
pauvres n’en possèdent que 4,2%. 45% de la population mondiale vit avec moins de 2
dollars par jour.

C.Territoires et sociétés en marge de la mondialisation


1) Reste-t-il des territoires en marge de la mondialisation ?
 Un territoire en marge est un territoire (donc un espace et les hommes qui y
vivent) totalement à l'écart des flux de la mondialisation. Il y a bien peu
d'exemples de ce type aujourd'hui : peut-être la Corée du Nord (même si
présence d’ONG pour l’aide alimentaire), peut-être quelques peuples
premiers d'Amazonie...
 En revanche, il y a des territoires très peu intégrés : les flux qui les relient aux
pôles-moteurs sont faibles. Les facteurs de cette mauvaise intégration :
- l'enclavement physique (distance/insularité/relief : angles morts de la
mondialisation) ; accessibilité médiocre : ex : Mongolie, Bolivie, Tchad.
- l' « enclavement culturel » : refus de la culture occidentale dominante dans
le processus de mondialisation (exemple d'isolement volontaire).
- les difficultés économiques. Une économie de subsistance (agriculture
vivrière) avec un secteur informel très fort. Des besoins primaires pas toujours satisfaits. Pas
de richesses naturelles. Une main d’œuvre peu ou pas formée. Pas de réserves financières
(fuite des capitaux). Pas de redistribution des richesses (exemple du Gabon ou du
Kazakhstan).
- les difficultés politiques. Dictature (la mondialisation peut s'en
accommoder...), instabilité politique (guerres interétatiques ou civiles,...), corruption,...
 La plupart de ces territoires n'ont « rien à offrir » aux principaux acteurs de la
mondialisation : ce sont des marges évitées, représentant trop de risques pour les
FTN... Mais quelques-uns sont intégrés par :
- des flux illicites : drogue(s), armes, hommes pour la Birmanie, les Andes,
l’Afghanistan par ex. Zones grises contrôlées par des mafias.
- les flux d'hydrocarbures vers les trois aires de puissance.
- une économie « prédatrice » par les acteurs principaux de la
mondialisation : exemple du tourisme, de l'exploitation des richesses du
sol et du sous-sol (exemple de l'uranium du Niger).
- les flux d'information (rôle de la téléphonie et de l'internet) qui rendent la
distance géographique moins contraignante.
- les transferts financiers (remises d’expatriés, APD).
Des territoires et des sociétés marginalisées à toutes les échelles.
 à l'échelle mondiale, exemple des PMA. 48 aujourd'hui, dont la localisation est
assez symbolique des dynamismes de la mondialisation : 1 en Amérique Centrale,
33 en Afrique subsaharienne et 14 en Asie/Océanie. Pour ces Etats, cercle vicieux :
les difficultés empêchent, ou limitent à minima, l'intégration dans la mondialisation, et
cette marginalisation ne permet pas de résoudre les difficultés car elle est un frein au
développement.
 à l'échelle des Etats, plusieurs cassures, y compris dans les Etats qui sont au cœur
de la mondialisation. Par exemple, cassure ville/campagne, ou région
accessible/région enclavée ; l'exemple de la Chine (ou du Brésil) est très
significatif pour ces deux fractures. En Chine, par exemple, le revenu disponible par
habitant dans les villes est 3 fois supérieur à celui dans les campagnes. La
mondialisation organise les territoires en archipels, où seules quelques grandes
villes, littoraux ou espaces frontaliers s’intègrent aux flux mondialisés.
 enfin, à l'échelle métropolitaine également, il y a des territoires marginalisés, y
compris dans les métropoles des pays développés. Inégalités socio spatiales très
fortes. Exemple presque caricatural des métropoles d'Amérique du sud (vous avez
souvent repris d’ailleurs cette photo d’un quartier de Sao Paulo !) ou d'Afrique, avec
les quartiers spontanés périphériques totalement marginalisés, alors que de puissants
CBD s'affirment sur la scène mondialisée...Inégalités sociales renforcées même si
émergence d’une classe moyenne. À Mumbai par exemple, 4 habitants sur 10 vivent
dans un slum, dont celui de Dharavi, deuxième plus grand bidonville d’Asie, dont la
population est estimée entre 700 000 et 1 million de personnes. Les habitants sont
soumis à une grande pauvreté (précarité des abris, absence d’eau courante, pas de
gestion des eaux usées ni des déchets, pas de réseau d’électricité) et la violence causée
par la criminalité.
 Dans les pays développés, on pourrait citer l’exemple de métropoles en
faillitecomme Detroit ou le quartier de Skid Row, dans le centreville de Los
Angeles, fortement marqués par la désindustrialisation : on parle de shrinking
cities)
 dans tous les cas, ces cassures territoriales s'accompagnent de cassures sociales :
populations « mondialisées » et populations marginalisées...

Conclusion : Les centres d’impulsion sont encore majoritairement concentrés dans les
mégapoles du Nord (New York, Tokyo, Londres ou Paris). Ils forment un réseau mondial
organisé autour de trois principales aires de puissance : l’Amérique du Nord, l’Europe et
l’Asie Orientale. Cette hiérarchie organise une domination du « Nord » sur le « Sud ».
Cependant, des centres de décision se développent rapidement dans le Sud si bien que cet
ordre mondial est de plus en plus contesté. Les centres d’impulsion des mégapoles du « Sud »,
en particulier des puissances émergentes (les BRICS), jouent le rôle de relais mais cherchent
aussi à remettre en cause la domination de l’ensemble formant jusqu’alors la Triade.
L’émergence de nouveaux centres d’impulsion modifie donc la configuration traditionnelle de
l’inégal développement, qui opposait de manière binaire un monde développé à un monde
sous-développé. Dans les périphéries les moins intégrées, bien que certaines mégapoles soient
en mesure de se détacher, de nombreuses régions sont encore exclues de la mondialisation.
C’est plus particulièrement le cas de l’Afrique subsaharienne où les indicateurs de
développement n’évoluent que très lentement (IDH, mortalité infantile et analphabétisme par
exemple)
Ainsi, ce chapitre montre que la mondialisation en cours a permis la naissance et la
structuration d’un monde à deux vitesses. Le monde connecté et relié où ses acteurs sont
éduqués, parlent l’anglais, utilisent quotidiennement les ressources des technologies de la
communication, leur niveau de vie est élevé. Un autre monde est à la remorque du premier,
soit à l’intérieur des pays du Nord, soit à l’échelle des pays du Sud, avec des populations mal
connectées entre elles et le premier monde, souffrant des handicaps de la pauvreté et de
l’isolement.

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