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Intro :.
La mondialisation est le fruit d’un processus d’extension du capitalisme
occidental ds l’espace mondial, qu’on peut dater des Gdes Découvertes (mise en relation de
plusieurs continents). La mondialisation est la mise en relation généralisée des différentes
parties du monde, d’abord par les échanges puis par l’internationalisation de la
production qui multiplie les flux de toute nature.
Plusieurs étapes : internationalisation (flux d’exportation depuis le XIXe), transnationalisation
(depuis 45 avec essor des Investissements Directs à l’Etranger et des implantations à
l’étranger), et globalisation depuis les 80’ (réseaux mondiaux de production et d’information).
C’est dc un système de plus en plus ouvert, où la mise en concurrence des territoires
s’accélère, et ce d'autant plus depuis la conversion de la Chine à l’éco de marché ds les années
80 et la fin de la guerre froide. C’est donc l’ensemble de la planète qui est acquise à
l’économie de marché, comme en témoigne le nb croissant de membres à l’OMC.
Les géographes définissent la mondialisation comme le rapprochement des
individus, des lieux et des sociétés au niveau mondial, avec l’accroissement des flux
(d’hommes, de capitaux, d’idées, de marchandises), notamment grâce à une maîtrise de
plus en plus importante de la distance. On peut désormais être très éloigné
topographiquement et en même tps très proches en termes de niveau de vie, de centres
d’intérêt (Internet).
La mondialisation contemporaine conduit à l’affirmation ou à la réaffirmation de
puissances et à l’émergence de nouveaux acteurs. Les territoires, quelle que soit l’échelle
considérée (États, régions infra-et supra-étatiques, métropoles...) ont inégalement accès à la
mondialisation. La distance est encore un facteur contraignant, d’autant plus que des
protections et des barrières sont mises en place, limitant les échanges internationaux. La
hiérarchie des centres de décision mondiaux est ainsi en constante recomposition
80 000 FTN et leurs 820000 filiales réalisent aujourd’hui les deux-tiers du commerce
mondial Une FTN peut-être définie comme une entreprise qui réalise au moins 25
% de son chiffre d’affaires dans des centres de production à l’étranger et qui
dégage un chiffre d’affaire d’au moins 500 millions de dollars. Elle est constituée
d’une maison mère siégeant ds le pays d’origine et de filiales à l’étranger. Ces
firmes transnationales gardent un ancrage national décisif car les centres décisionnels
et productifs, la recherche et l’innovation restent ds le pays d’origine (Cupertino pour
Apple par exemple). Celles-ci intègrent de multiples facteurs - faiblesse du coût de la
main d’œuvre pour certaines productions, qualité et fiabilité pour d’autres, facilité de
communication, utilisation d’un savoir-faire particulier - dans leur logique de
localisation. Elles sous-traitent une grande partie de leur production, voire parfois la
totalité, dans différents lieux du monde qu’elles distribuent par la suite. Notion de
NDIT (nouvelle division internationale du travail) qui se traduit par la recherche
d’un meilleur coût de la main-d’œuvre et par une nouvelle stratégie des firmes
transnationales. Les unités de fabrication sont au Sud, le commandement, la
conception et la prescription (rendre l’objet désirable) au Nord. Les FTN
exploitent les avantages comparatifs des différents territoires. Ikea est la firme la plus
transnationalisé au monde avec plus de 90 % de son chiffre d’affaire réalisé à
l’étranger.
De l’échelle locale (une municipalité) à l’échelle nationale (un Etat), continentale
(l’UE), voir mondial (OMC), les acteurs publics jouent un rôle clé dans la
mondialisation en élaborant des stratégies variées. À travers l’ensemble des
mesures qu’ils prônent à l’échelle mondiale (libre-échange, abaissement des tarifs
douanier), les États dominants défendent directement les intérêts de leurs sociétés
transnationales. Les Etats et les collectivités locales se livrent à des surenchères pour
attirer des FTN (zones franches comme pour Toyota à Valenciennes par ex). En 2016,
ce sont 5 Etats (Chine, EU, Allemagne, France et Japon) qui pèsent pour plus de 38%
du commerce mondial en valeur
L’OMC œuvre à la libéralisation des échanges, ds la continuité des négociations
du GATT. Négociations qui doivent favoriser au max le libre-échange.
L’adhésion à l’OMC est la condition indispensable pour accéder aux marchés des
pays riches, même s’ils st contraints d’ouvrir leurs frontières.
Enfin, des Forums plus ou moins institutionnalisés (Davos, G8, G20) constituent
d’autres cadres de discussion des acteurs de la mondialisation. Toutefois, on ne peut
pas vraiment évoquer une " gouvernance mondiale "souhaitée par certains pour réguler
la mondialisation contemporaine.
Mais l’échelle de lecture mondiale manque de finesse, d’où la nécessité de raisonner à une
autre échelle
3) A plus grande échelle, la multiplication des pôles majeurs…
les façades maritimes sont des espace littoraux de profondeur variable
concentrant un grand nombre de ports ouverts aux échanges mondiaux et en
liaison avec le même arrière-pays. On parle d’interfaces maritimes. Les plus
importantes et les plus anciennes sont elles aussi dans les trois aires de puissance
dominantes ; exemple de la Northern Range pour l'Europe, ou de la mégalopole
BosWash ou japonaise. Mais, là encore, affirmation de nouvelles façades ; le cas de
la Chine (première façade du monde, avec les premiers ports à conteneurs du
monde ; n°1 = Shanghai) est exemplaire de la montée en puissance du pays dans la
mondialisation. Delta du Yantzi qui met en relation Shanghai et les puissantes villes
industrielles (Nankin, Hangzhou, Ningbo). Cet espace avec le nv port de Shanghai est
en relation avec les autres façades maritimes majeures de la planète par les gdes cies
maritimes chinoises (CSCL, COSCO).
les régions de coopération transfrontalière continentales ; le meilleur exemple est
la frontière américano-mexicaine, à l’interface terrestre dynamique
les paradis fiscaux, les pavillons de complaisance qui participent à l'organisation des
flux financiers mondiaux (îles Caïman, Lux, Liechtenstein, Monaco, Singapour, HK
par ex).Totale liberté des K internationaux, secret bancaire renforcé, enregistrement
rapide et facile des sièges des entreprises, absence de taxation des non résidents du
pays. Pr devenir paradis fiscal, il ft une gde stabilité éco et po, ne pas avoir la
réputation d’être une place pour le blanchiment d’argent et avoir le soutien des gdes
places financières, ces dernières servant d’interface entre l’onshore (finance
conventionnelle) et l’offshore (finance dérégulée). La moitié des transactions
financières mondiales passeraient aujourd’hui par des centres offshore. Le nb des
paradis fiscaux a augmenté de 1400% ces quinze dernières années. Pavillons de
complaisance pour Panama qui enregistre par ex 5300 bateaux (permet de rogner sur
les salaires des marins, d’éviter des législations contraignantes en matière de sécurité).
Les zones franches témoignent de la concurrence croissante entre les territoires, avec
la volonté de se démarquer pour attirer les IDE. L’objectif est d’y attirer les entreprises
pour augmenter les exportations, créer plus d’emplois et diversifier l’économie, et
ainsi s’insérer dans la mondialisation (ex de Colon au Panama ou ZES chinoises).
Ces espaces de non droit juridique optimisent la production et la gestion fi des
FMN : 15 micro-Etat accueillent 57 % de la flotte mondiale, 70 paradis fiscaux
servent de relais à plus de la moitié des flux de K internationaux et 3000 zones
franches mobilisent 43 M de salariés.
4)… dont les grandes métropoles, moteurs de la mondialisation
Les territoires sont mis en réseaux grâce aux grandes villes constituant ce que
l’on appelle "l’archipel des métropoles mondiales". La hiérarchie des grandes
villes mondiales s’est fortement redistribuée au cours des deux dernières
décennies. Sur les 25 villes qui dépassent les 10 millions d’habitants (mégapoles),
seuls 6 appartiennent aux pays développés.
Les villes mondiales qui concentrent les fonctions décisionnelles les plus importantes
et sont des nœuds majeurs de communication (accessibilité excellente) ; elles sont
situées dans les trois aires de puissance citées, où elles peuvent former des
mégalopoles « reconnues » (trois : aux USA, au Japon, en Europe occidentale) Mais
on voit le poids important et croissant de métropoles d'autres pays, comme le Brésil
(São Paulo), l'Inde (Mumbai) ou la Russie (Moscou). Cas aussi au Moyen
Orient avec Dubaï... Formation en cours de nouvelles mégalopoles, comme par
exemple en Amérique du sud (de Rio à Buenos Aires) ou sur la côte chinoise...
dans les métropoles, les lieux-clés qui sont au cœur du processus :
- les « CBD » (qui se multiplient avec l'importance de la métropolisation) qui sont le
lieu de concentration des activités financières (bourses, banques, assurances) et des
sièges sociaux des FTN.
- les technopôles
- les infrastructures de transport. Autour des ports, gigantesques ZIP. Autour des
aéroports, développement de plus en plus fréquent de zones logistiques et de
technopôles.
- les zones franches (elles-mêmes d'échelles variées : du simple quartier à un littoral
ou une région entière...)
Ainsi, le changement d'échelle dans l'analyse montre que :
il y a bien une multiplication des territoires-moteurs de la mondialisation, qui est
largement due à l'affirmation de nouvelles puissances économiques, comme les
BRICS. La mondialisation favorise la multipolarité du monde, qui est
particulièrement marquée dans l'aire asiatique, à toutes les échelles.
le dynamisme économique des BRICS (et leurs ambitions politiques dans la
gouvernance du monde) contraste avec les difficultés des pôles dominants anciens
(USA, Europe occidentale ou Japon). En effet la richesse produite a triplé de 1990 à
2010, mais la domination économique et financière tant de la Triade que des pays du
G7 tend à se réduire depuis trois décennies. De plus en plus de flux Suds-Suds. On
peut donc parler d'une forme de « basculement du monde » dû à la
mondialisation, de l’aire atlantique à l’aire pacifique
Mais de profondes inégalités induites par la mondialisation : 1% de la population
mondiale détient 38% de la richesse mondiale alors que les 3 milliards les plus
pauvres n’en possèdent que 4,2%. 45% de la population mondiale vit avec moins de 2
dollars par jour.
Conclusion : Les centres d’impulsion sont encore majoritairement concentrés dans les
mégapoles du Nord (New York, Tokyo, Londres ou Paris). Ils forment un réseau mondial
organisé autour de trois principales aires de puissance : l’Amérique du Nord, l’Europe et
l’Asie Orientale. Cette hiérarchie organise une domination du « Nord » sur le « Sud ».
Cependant, des centres de décision se développent rapidement dans le Sud si bien que cet
ordre mondial est de plus en plus contesté. Les centres d’impulsion des mégapoles du « Sud »,
en particulier des puissances émergentes (les BRICS), jouent le rôle de relais mais cherchent
aussi à remettre en cause la domination de l’ensemble formant jusqu’alors la Triade.
L’émergence de nouveaux centres d’impulsion modifie donc la configuration traditionnelle de
l’inégal développement, qui opposait de manière binaire un monde développé à un monde
sous-développé. Dans les périphéries les moins intégrées, bien que certaines mégapoles soient
en mesure de se détacher, de nombreuses régions sont encore exclues de la mondialisation.
C’est plus particulièrement le cas de l’Afrique subsaharienne où les indicateurs de
développement n’évoluent que très lentement (IDH, mortalité infantile et analphabétisme par
exemple)
Ainsi, ce chapitre montre que la mondialisation en cours a permis la naissance et la
structuration d’un monde à deux vitesses. Le monde connecté et relié où ses acteurs sont
éduqués, parlent l’anglais, utilisent quotidiennement les ressources des technologies de la
communication, leur niveau de vie est élevé. Un autre monde est à la remorque du premier,
soit à l’intérieur des pays du Nord, soit à l’échelle des pays du Sud, avec des populations mal
connectées entre elles et le premier monde, souffrant des handicaps de la pauvreté et de
l’isolement.