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Diversité et mutations des espaces productifs

La mondialisation provoque des évolutions des espaces productifs, ceux -ci sont de plus en plus
divers, et de plus en plus nombreux.

Définition (Géoconfluence) :

L'espace productif est la dimension spatiale du système productif, c'est-à-dire d'un ensemble
d'activités productives fonctionnant en système.

Alors que le système productif est reproductible (il existe dans le monde plusieurs grappes
d'entreprises innovantes, plusieurs bassins miniers en reconversion, plusieurs zones franches
littorales), l'espace productif est situé : il n'existe qu'une Silicon Valley, qu'un Bassin lorrain, qu'une
seule Shenzhen.

Le système productif représente, au sens large, l'ensemble des activités productives (qui produisent
de la richesse) fonctionnant en système (en interdépendance, en réseau) à vaste échelle, étudiées
par la géographie dans leur dimension spatiale.

“Un système productif peut-être aussi, au sens strict, l’intégration de différents acteurs autour d’une
filière ou de plusieurs filières ayant des liens entre elles (par exemple systèmes numériques,
armement, aérospatiale et aéronautique, ou bien agriculture, alimentation, pharmacie et
cosmétique).” (“Système productif — Géoconfluences - École normale supérieure de Lyon”)

Avec la mondialisation ils connaissent des évolutions, ils sont de plus en plus nombreux, des plus en
plus interconnectés, ils se recomposent spatialement, ce qui observable à différentes échelles. Ils
mobilisent divers acteurs qui ont des rôles complémentaires ?

Problématique : Comment les espaces productifs se recomposent-ils dans le monde ?

I) Comment les systèmes productifs organisent-ils l’espace mondial ?

a) Les espaces productifs sont diverses, spécialisés et fonctionnent en réseau

La spécialisation des espaces productifs se fait selon leurs avantages comparatifs à


l’échelle du monde. Selon la théorie des avantages comparatifs, dans un contexte de
libre échange chaque pays a tout intérêt à se spécialiser dans des secteurs d’activité
dans lesquels il dispose d’avantages. Ces avantages peuvent être le climat, le cout de
la main d'œuvre, la qualification de la main d'œuvre, la proximité de matière
première (de moins en moins), la proximité de réseaux de transports...

L’agriculture (secteur primaire) se structure autour de grandes régions productrices


(grandes plaines américaines, autre échelle la Beauce en France. Certains pays sont
très dépendants du secteur primaire, du pétrole ou du gaz.

La production industrielle (secteur secondaire) domine les espaces productifs, la


Chine est la première puissance industrielle. Un secteur qui se recompose en
permanence, et qui est de plus en plus éclaté.
La tertiarisation de l’économie répond à une demande croissante de service,
notamment les services aux entreprises. Elle se concentre surtout dans les
métropoles. (Voir cours précédent)

Le fonctionnement en réseau rend les espaces productifs plus performants, lorsqu’ils


sont tournés vers l’innovation on les appelle des clusters. (Réseau d’entreprises d’un
même secteur sur un territoire donné, le plus souvent tourné vers l’innovation).

b) La mondialisation accentue la concurrence

L’intégration des différents territoires à la mondialisation accentue la compétition


entre acteurs et territoires à différentes échelles.

- Les acteurs publics cherchent à rendre leur territoire les plus attractifs, en jouant
sur la fiscalité, grâce aux subventions, en assouplissant règles sociales et
environnementales, en aménageant le territoire ou en organisant la formation.
- Les FTN se livrent une concurrence pour acquérir des parts de marché
- Des acteurs tentent de régulariser la mondialisation (ONG) et ses effets jugés
néfastes.

c) Une concurrence à différentes échelles :

- A l’échelle mondiale, cout de transport, facteurs de production, cout de la main


d’œuvre. La nouvelle division internationale du travail (DIT) correspond à la
répartition mondiale des productions en fonction des avantages comparatifs de
chaque espace producteur. (“Division internationale du travail (DIT) —
Géoconfluences”) Dans la nouvelle DIT (NDIT), les pays en développement ou
émergents se sont spécialisés dans l'industrie légère, l'assemblage, voire dans
des produits à plus forte valeur ajoutée, et les pays riches dans le haut de
gamme, la conception et les services.) (Géoconfluence)

- A l’échelle régionale, des espaces favorisés, les métropoles et les littoraux. Le


métropolisation répond à l’accroissement du rôle des services dans les systèmes
productifs. Les métropoles concentrent les fonctions de commandements et
pilotent les activités productives. La littoralisation est la concentration des
hommes et des activités le long des littoraux. En effet ces espaces sont favorisés
par la maritimisation de l’économie (part croissante du rôle des espaces
maritimes dans l'économie). Les littoraux abritent des ZIP, des activités
touristiques et sont de plus en plus urbanisés.
II) Qui sont les différents acteurs des espaces productifs ?

Les espaces productifs sont animés par différents acteurs, de natures différentes, ils défendent
parfois des intérêts différents, mais leur coopération comme la concurrence qu’ils se livrent est
parfois source de synergie.

a) Des acteurs publics puissants :

Agissent par la planification et l’aménagement à différentes échelles.


Echelle locale, aménagement de zones consacrés à une activités économique
Echelle nationale, politique économique et d’aménagement du territoire.
A l’échelle supranationale, les instances supranationales (UE) nouveau cadre
d’intervention.

b) Des acteurs privés

Les FTN, acteurs privés majeurs, les plus puissantes ont en grande majorité leur
siège social dans les pays développés (pétrole, automobile, agroalimentaire…).
Cependant leur production se déploie dans plusieurs pays (selon les avantages
comparatifs) pour organiser le réseau de la NDIT. Les FTN possèdent directement
ou indirectement les facteurs de production (possèdent le capital et organise le
travail) et sont organisés selon la chaine de la valeur ajoutée.

c) Les acteurs du numérique

L’économie mondiale est de plus en plus pilotée par des activités de service liés au
numérique. Les outils du numériques permettent en effet d’organiser la production à
l’échelle mondiale (de l’organisation interne de l’entreprise à la vente). Les
entreprises proposant des services liés au numérique sont à plus de 60%
étatsunienne (GAFAM). L’innovation est un facteur de croissance essentiel dans
l’économie.

III) Comment l’intensification des échanges recompose-t-elle les espaces productifs ?

a) L’intensification des flux à l’échelle mondiale

Depuis les années 1990 , les flux ont été multipliés par 3,5 ; Ces flux sont encore polarisés par les
grandes puissances économiques (Amérique du nord, Europe de l’Ouest, Asie de l’Est), cependant on
assiste à une forte croissance des pays émergents.

Ces flux relient les pays producteurs de matière premières aux pays industriels qui les transforment,
eux-mêmes reliés aux pays riches qui importent une grande partie des biens qu’ils consomment. Les
flux de produits manufacturés représentent 65 % des flux mondiaux.

Il existe aussi des flux immatériels, qui relient les pays entre eux. Les IDE, captés par une 20ene de
pays, les capitalisations boursière, captés essentiellement par une dizaine de place boursière, et aussi
les flux d’informations et de communication. Le commerce de service progresse rapidement

b) Ces flux s’organisent en réseau

Ces réseaux se reposent sur des nœuds, qui correspondent aux pôles majeurs de la mondialisation,
c’est une organisation en HUB.

Les nœuds majeurs correspondent


-aux grandes métropoles mondiales, ce sont les grandes places boursières, qui abritent les sièges
sociaux de FTN, les grands centres de recherche et aussi parfois des grands ports (Londres, New York,
Tokyo).

-Ces nœuds se situent aussi sur les littoraux, c’est la littoralisation. Les ZIP concentrent les grandes
raffineries, les usines pétrochimiques, agroalimentaires, les grands hubs, ou les marchandises sont
débarqués avant d’être distribués dans l’hinterland. (Rotterdam en Europe). Les façades maritimes
jouent un rôle d’interface.

-Les zones franches se multiplient, depuis 1978 la Chine attire les IDE grâce aux zones économiques
spéciales.

c) Une recomposition du commerce mondiale vers l'Asie orientale.

Si l'océan Atlantique a longtemps était au centre des échanges mondiaux, il apparait aujourd’hui un
basculement vers le pacifique. En effet l'Asie orientale réalise 25% des échanges mondiaux, et 40%
du trafic de conteneurs. Les grands ports asiatiques connaissent une croissance spectaculaire depuis
20 ans, et cette façade maritime devance désormais la Northern Range ou les façades Nords
américaines.

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