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Chapitre III : ACTIVITES INDUSTRIELLES


L’étude du secteur industriel constitue une question complexe et difficile qu’il devient
hors propos d’analyser ici d’une façon exhaustive.

En effet, le terme « industrie » signifie ensemble des activités qui, par la mise en œuvre
collective des moyens de production (terre, capital, intelligence, ...), permettent de transformer
par une série d’opérations successives effectuées à l’aide des machines de plus en plus
automatisées, de la matière issue de la sphère géo-biologique (ressource de l’air en plus du sol et
du sous-sol, des eaux) en produits fabriqués destinés à la satisfaction des besoins de l’homme qui
les fera disparaître par leur utilisation.

Par industrialisation, on entend le processus de structuration d’une économie et d’une


société par l’emploi croissant des machines, de l’énergie et de la technologie.

Le phénomène dans son évolution a connu des étapes :

- Au 19e S : révolution industrielle dans les pays développés ;


- Au dernier quart du dernier siècle : électronique, informatique, automatisation de la
production, robotisation, etc. qui consacrent la seconde révolution industrielle en cours.

L’importance de l’industrie pour l’économie réside en ce qu’outre l’emploi et la valeur


de la production, elle induit d’autres activités (sous-traitance, services aux entreprises), attire la
population qui induit elle-même d’autres activités (dites résidentielles). D’où priorité consacrée
au développement des industries par les villes et les régions.

Dans l’économie du marché, l’industrie signifie le développement. C’est la base de la


puissance économique.

Les pays mesurent leurs richesses avec des indicateurs industriels.

III.1. Dimensions et organisation des activités industrielles

Il convient de rappeler d’abord que l’ensemble des activités économiques se subdivise en


trois groupes : secteur primaire, secteur secondaire et secteur tertiaire. L’industrie appartient au
secteur secondaire qui regroupe les activités extractives, la métallurgie, les autres industries
manufacturières, l’énergie et l’eau, les bâtiments et les travaux publics.
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III.1.1. Dimension des activités industrielles

L’étude de cette dimension consiste à l’examen de son importance dans l’ensemble


économique tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif

a) Aspect quantitatif

Il s’agit de mesurer le poids de la main d’œuvre et celui de la valeur ajoutée dans


l’ensemble de l’économie. Pour la main d’œuvre, on étude la répartition de la population active
dans les trois grands secteurs économiques. L’autre élément de l’aspect quantitatif est la
détermination de part de chaque secteur dans l’activité de production en précisant la valeur
ajoutée de chaque secteur.

b) Aspect qualitatif et problème de l’industrialisation

On prend ici en considération la dimension fonctionnelle du secteur industrielle et sa


capacité de créer des impulsions nécessaires au développement économique en se référant aux
deux éléments : le rôle de l’industrie dans la création du processus de développement et son rôle
à la diffusion des forces de développement.

Le premier rôle montre l’importance que joue l’industrie dans l’amorçage de la


croissance du fait qu’elle intercale entre la matière première et la demande finale une multitude
d’étapes intermédiaires où s’accumulent les investissements. On a donc ici une augmentation
quantitative et qualitative en terme de productivité (accroissement de revenu) d’une part et l’effet
de multiplication attaché aux investissements d’autre part (liaisons différentes qui se développent
en amont, en aval et en latéral de l’unité motrice).

Le second rôle de l’industrie se réfère aux liaisons qu’elle crée et entretient avec le
secteur en amont et en aval. Celles-ci montrent en aval dans quelle mesure l’industrie considérée
est bonne cliente de l’ensemble de ces fournisseurs et en amont, elles indiquent dans quelles
mesure la même industrie est bonne fournisseuse de l’ensemble de ses clients.

III.1.2. Organisation de l’activité industrielle

On distingue généralement des formes d’organisations industrielles inspirées l’une de la


logique capitaliste et l’autre des principes du socialisme marxiste.
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a) Organisation de l’entreprise capitaliste

Le système capitaliste se caractérise par l’appropriation des moyens de production et par


le fonctionnement des marchés. Le but poursuivi par le secteur privé est la réalisation du plus
grand profit par production des biens ou services destinées à être écoulés : sur le marché pour la
satisfaction des besoins solvables. Le secteur public se caractérise par deux points : la propriété
et la gestion. Le gain ne constitue pas un objectif principal comme c’est le cas pour le secteur
privé. Ce secteur connaît deux formes : exploitation publique et établissement public.

L’évolution de l’entreprise capitaliste s’est effectuée en deux phases :

La première est caractérisée par la multiplication des entreprises avec la libre concurrence et la
recherche du profit comme principe moteur.

La deuxième phase est relative au phénomène de concentration issu du désir et de l’ambition des
entreprises à dominer les marchés du secteur. Cette concentration s’opère soit horizontalement,
soit verticalement suivant l’objectif poursuivi.

b) Organisation industrielle en économie socialiste

L’organisation ici est de type pyramidal dont le sommet est constitué par le pouvoir
centrale de l’Etat. Les entreprises peuvent se grouper en une association horizontale sous forme
de « Trust1 » ou dans un intégrateur constituant un combinat local ou régional.

III.2. Relation entre industrie et espace géographique

L’étude des relations entre l’industrie et l’espace, a depuis de nombreuses années,


toujours intéressé la géographie économique et économie spatiale. La réalité géographique a
connu, au cours du temps, de mutation de vocabulaire allant de « milieu » (ce qui est autour) en
passant par « région » (unité spatiale d’échelle moyenne) pour finalement aboutir aujourd’hui à
« espace » (géographique et économique) et enfin à « territoire » (espace approprié par un groupe
social). Les travaux empiriques ont, en général, privilégié un sens de la relation (B. Mérenne
Schoumaker, 2002) :

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Réunion de plusieurs entreprises sous une direction unique
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1. Soit industrie espace par le truchement des études d’impact économique, social
ou environnemental et par voie d’extension le développement régional ou local.
2. Soit espace industrie par le truchement des recherches sur les localisations
(facteurs et théories) où l’espacea d’abord été assimilé à un point, une ligne ou une
surface homogène, puis progressivement considéré comme source d’économies externes,
et enfin plus récemment comme créateur de ressources.

Les économies externes sont définies comme étant les bénéfices collectifs que perçoivent
les Entreprises du fait de leur position relative, indépendamment de tout échange marchand.
Elles sont constituées d’économie de localisation (résultat de l’agglomération sur un espace
restreint d’activités similaires ou voisines, d’où spécialisation et complémentarité ...) et économie
d’urbanisation (infrastructure, services variées, vaste marché, multiplicité de contacts, ...).
Cependant, au-delà d’un certain seuil d’agglomération, apparaissent des déséconomies. D’où
l’idée d’un niveau optimal.

III.3. Les facteurs économiques et sociaux

Une nouvelle ère économique appelée globalisation ou mondialisation de l’économie (ou


troisième étape de la mondialisation) caractérise le monde depuis un demi-siècle. Ce nouveau
vent a engendré des mutations profondes touchant les structures des Entreprises ainsi que les
rôles de nombreux acteurs de la vie économique et sociale. Par ricochet, ces mutations n’ont pas
épargné nos sociétés et leurs valeurs (B. Mérenne-Schoumaker, 1996).

1. Mondialisation de l’économie

Concept ancien parce que remontant depuis l’Antiquité et s’affirmant au XVe siècle avec
les grandes découvertes qui avaient fait émerger le concept « économie, monde », la
mondialisation a touché depuis peu, à des degrés divers, tous les biens et services, les capitaux,
les comportements et valeurs, d’où l’idée de « village global ». Trois étapes caractérisent cette
mondialisation (B. Mérenne-Schoumaker, 1996) :

- L’internalisation : liée au développement des flux d’exportation ;


- La trans-nationalisation : liée à l’ascension des flux d’investissement et des
implantations à l’étranger ;
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- La globalisation : liée à la mise en place de réseaux mondiaux de production et


d’information.

La croissance des bienset services a été facilité par les progrès techniques des transports
et favorisée par la libéralisation des échanges prônées par la GATT (General Agreement on
Tarifs and Trade = Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) en 1947 afin de
réduire progressivement les barrières douanières et les restrictions aux échanges. Depuis 1995,
l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) gère le GATT. Par ailleurs, ce sont les flux
financiers qui ont générée plus le montant (40 fois plus) que les échanges commerciaux. Cette
globalisation financière a facilité (B. Mérenne-Sch, 1996) :

a) D’abord des implantations à l’étranger permettant aux firmes d’être présentes sur des
marchés très différents et/ ou protégées par des mesures protectionnistes ou accords
commerciaux internationaux (Union Européenne).
b) L’émergence du nouveau rôle jouée par les marchés financiers dans l’organisation de la
production (financement accru de la révolution informatique, introduction d’un nouveau
management ayant comme objectif primordial la rentabilité financière et la satisfaction
des actionnaires).

2. Transformation des structures des Entreprises

La globalisation de l’économie a renforcé à la fois les très grandes Entreprises


(essentiellement les firmes multinationales présentes dans beaucoup de pays) et les PMI (Petites
et moyennes industries) voire les TPI (Très petites industries).

III.4. Espace industriel congolais

L’étude du secteur industriel congolais fait appel à deux types d’activités : l’une sur
l’extraction et la métallurgie (au Katanga) et l’autre sur la transformation proprement dite (à
Kinshasa).

III.4.1. Industrie congolais : un secteur prometteur

La R.D. Congo est un pays encore faiblement industrialisé.


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Les industries de biens de consommation et d’usage courant sont principalement tournées


vers le marché intérieur par manque de compétitivité dû à une faible capacité de production et à
la médiocre qualité des biens produits. Elles ont été placées dans le but principal de réduire les
importations (industries d’import substitution).

Dans sa structure verticale, la R.D. Congo présente quatre types d’industries inégalement
développées :

- Industrie extractives bien développées ;


- Industries lourdes ou de base développées ;
- Industries de bien d’équipement insuffisamment développées et
- Industrie de bien de consommation et d’usage courant variées mais fortement concentrées
à Kinshasa

III.4.2. Régions industrielles au Congo

L’examen attentif de l’espace industriel congolais fait apparaitre deux normes distinctes
de structure industrielle. L’une se présente sous forme de réseau industriel assez dense où on
observe un ensemble d’activités tant secondaires que tertiaires (région industrielle de Kinshasa et
de Lubumbashi) et l’autre se présente sous forme de poche industrielle réduite à l’extraction d’un
ou deux minerais mais avec une extension nulle dans la région. Cette dernière se trouve
éparpillée ca et là dans le pays.

1. Région industrielle de Kinshasa

Cette région comprend la ville de Kinshasa et la région du Bas-Congo, mais si on


considère ses effets d’entrainement celle-ci peut également englober la région de Bandundu, de
l’Equateur et du Kasaï-Occidental.

a) Facteur d’émergence

L’apparition du pôle de Kinshasa est la conjugaison de trois facteurs :

- Le caractère non navigable du fleuve Congo au-delà de quelques Km de Kinshasa dû à la


présence des monts de Cristal ;
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- L’incapacité de site de Matadi à stocker les marchandises importées et à exporter suite à


l’exiguïté du port de Matadi et enfin
- La nature politico administrative résultant de la position successive occupée par
Kinshasa.

Ces divers facteurs ont fait Kinshasa un vaste entrepôt de marchandises tant pour les
exportations que pour les importations. La ville est ici un lieu de passage que d’accumulation.

On y trouve les quatre fonctions économiques revenant à un port : la fonction de stockage, de


commercialisation, d’industrialisation et la fonction régionale.

b) Nature des activités industrielles

Les activités industrielles de Kinshasa comprennent plusieurs branches d’activité, à


savoir :

- Industries alimentaires : farine, biscuit, huiles ;


- Boissons : bières, boissons gazeuses ;
- Tabac ;
- Textile : filature et tissage de coton, impression de tissus, bonneterie et confection ;
- Textile synthétique et textile de fils durs ;
- Chaussures : Bas-Congo, Socoplast, Ladha loaother industrie;
- Bois;
- Produitschimiques;
- Minéraux non métalliques ;
- Métallurgie de base ;
- Fabrication métallique ;
- Industrie mécanique ;
- Industrie électrique ;
- Matériel de transport ;
- Bâtiment.

2. Région industrielle de Lubumbashi


a) Facteur d’émergence
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Comme dans le premier cas, on trouve ici une combinaison des facteurs à la base de l’apparition
du pôle.

Le premier et le plus déterminant est l’existence au Katanga des ressources minières


abondantes très recherchées dans le monde.

Le second facteur est l’éloignement de ce pôle de côtes d’une part et l’absence des voies
fluviales navigables d’autre part.

Le troisième facteur tient enfin à l’acheminement d’une main d’ouvre abondante exigée
par les diverses activités industrielles du pôle.

b) Nature des activités

L’activité principale de pôle de Lubumbashi est l’extraction et le traitement du cuivre,


d’où son appellation de la capital du cuivre.

Outre le cuivre, on y trouve du cobalt, du zinc, de l’étain, du manganèse, du charbon et


bien d’autre.

Ce pôle a pour unité motrice la Gécamines et ses effets en aval et en amont se font sentir
dans les activités industrielles éparpillées dans tout le Katanga. Cet éparpillement des activités a
suscité ça et là d’autres activités telles que des cimenteries, des usines textiles, des minoteries,
des brasseries, des industries de plastique, des imprimeries, des entreprises de construction et
infrastructures des transports. Ces unités industrielles assistent techniquement et directement la
Gécamines ou prolongent la production.

3. Région de la Province Orientale et place centrale tertiaire

La province Orientale est considérée comme une région polarisée par une ou plusieurs
activités industrielles. Cette région en répond ni à la définition de pôle de croissance, de
développement et encore moins au concept de pôle d’intégration. Elle est une ville tertiaire
classique et animatrice du milieu rural. C’est aussi le milieu de passage des migrations agricoles.
D’où elle répond au concept de place centrale tertiaire.

Elle se caractérise par des activités tertiaires dont les secteurs dominants sont situés par le
transbordement, l’entrepôt et la redistribution.
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Ces activités dominent la fonction industrielle et la ville prend la physionomie d’un


véritable carrefour commercial avec comme activités principales : le port, la gare, le commerce
et le transport.

Ce pôle connaît des problèmes pour son industrialisation. C’est le cas notamment de
l’exportation de minerais à l’état brut, de l’orientation e la production vivrière et industrielle vers
Kinshasa et de la faiblesse de distances économiques entre Kisangani et Kinshasa. Ces difficultés
font comprendre le lent processus d’industrialisation dans cette partie du pays pourtant dotée des
ressources importantes.

4. Régions à poche industrielle

En dehors de ces trois grandes régions économiques, il existe aussi des petites zones où
se pratiquent des activités industrielles réduites qui n’ont guère de prise sur l’environnement. Des
telles zones se rencontrent au :

- Kivu qui comprend quelques poches industrielles où se réalisent l’extraction des minerais
suivants : Nibium, Colombo tantalite (coltant), le wolframite, le gaz du lac Kivu et la
cassitérite ;
- Province Orientale : l’exploitation de l’or et aux
- Kasai : l’exploitation des diamants.

III.4.3. Problèmes du secteur industriel Congolais

Le secteur industriel congolais se trouve confronté à une série des problèmes d’ordre
interne et externe.

1. Problèmes internes
- Manque de compétitivité des produits congolais qui sont incapable de supporter la
concurrence des produits importés ;
- Manque des cadres spécialisés et des ouvriers qualifiés ;
- Insuffisance de la recherche et des innovations ;
- Faiblesse du capital industriel dont la valeur de renouvellement est presque nulle ;
- Unités de production indépendantes les unes des autres et
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- Mauvaise répartition dictée par la présence des matières premières et celle d’une clientèle
nombreuse concentrée surtout dans les villes.

2. Problèmes externes

Le secteur industriel dépend de l’état général de l’économie et de ce fait subit les


conséquences de son mauvais fonctionnement. Parmi ces problèmes, on a :

- Faiblesse de la demande intérieure due à la concentration du pouvoir d’achat de la


population ;
- Déséquilibre chronique de la balance des paiements avec comme conséquence la pénurie
des services ;
- Crise agricole dont la production constitue la matière première pour l’industrie
manufacturière et la
- Centralisation plus la complexité de l’administration économique à Kinshasa qui
constituent un frein pour le fonctionnement du secteur industriel.

T.D. : Montrer comment chaque problème du secteur constitue un handicap pour le


développement du secteur industriel.
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Chapitre IV : LES ACTIVITES TERTAIRES

Introduction

Le secteur tertiaire comprend la production des biens immatériels (tels que les services
comme le commerce, l’éducation, l’administration publique, le transport, etc.) auxquelles
s’ajoute la construction et certaines activités artisanales (boulangerie artisanale par exemple).

Ces activités qui ne sont pas concrètement ou strictement productives d’objet, qu’il
s’agisse des biens d’équipement et d’instruction, de production ou de matériel offert à l’usage
individuel ou familial, ont été groupés sous la référence de service.

IV.1. Typologie des activités tertiaires

L’un des problèmes fondamentaux de la typologie du secteur tertiaire est son caractère
hétérogène. Cette typologie est déterminée suivant le degré de précision recherchée.

La séparation la plus simple est celle qui peut être faite entre la fonction économique et la
fonction sociale.

1) Tertiaire économique
Quatre niveaux peuvent être individualisés :
- La gestion des affaires ;
- La transformation et la distribution des marchandises ;
- Les transports;
- La présentation de services directement rémunérés (prestation des services).
a) La gestion des affaires

Elle peut être assimilée en bloc à un tertiaire supérieur et se subdivise lui-même en


plusieurs fonctionnelles (gestion au sens strict, encadrement financier, organisation des marchés,
promotion de technique de production et de fonctionnement de l’économie).

La fonction de gestion s’identifie avec l’administration du secteur privé (direction des


entreprises, services des relations publiques et des relations internationales). Spatialement, elle
est associée à la domiciliation des sièges sociaux.
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b) Commerce

C’est le plus classique dans le cadre des activités tertiaires. Structurellement, il se divise
en deux branches spécialisées.

- Commerce de gros ou commerce de collecte (de produits agricoles et des diverses


produits industriels) ou encore commerce de répartition entre les grands foyers de
consommation ou des centres de vente aux détaillants.
- Commerce de distribution il y a peu de temps représenté par trois systèmes de contact
avec la clientèle, commerce épisodique (foires et marchés), commerce itinérant,
commerce des boutiques.

Les deux premières formes sont régression. Le commerce des boutiques est de plus en
plus intégré à des chaînes de distribution de reliant directement aux entrepôts (succursalisme) et
tend à être relayé par les formes concentrées de la distribution : grandes surfaces et
supermarchés.

c) Transport

Il a un caractère très différent du fait de la concentration plus poussée des entreprises. En


effet, les transports s’effectuent suivant le moyen de locomotion utilisé (transports ferroviaires,
aériens, par eau, transport routier).

On peut distinguer deux structures radicalement différentes :

- Celle des sociétés nationales ou des grosses entreprises assurant en fait un service
national ou régional (ex. chemin de fer européen) ;
- Celle de l’artisanat des transports qui conserve pratiquement le monopole des transports
routiers.

d) Prestation de services

Ce secteur est d’une grande variété comme les services qu’il assure. En qualité de
services assumés moyennant rémunération directe de la part de l’usager, il s’agit de l’ensemble
des services dits personnels. Ce sont :
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- Les services rares et spécialisés : services médicaux et chirurgicaux, services juridiques,


services financiers, services d’assurances, agences de vente immobilière, études de
notaires, agences de voyage, etc. ;
- Toutes les entreprises de services d’entretien des biens mobiliers ou des immeubles. Elles
se confondent en partie avec le commerce des dits biens sous la forme de service après
vente (entretien automobile, entretien du matériel ménager, réparation des installations
des habitations, etc.) ;
- Services offerts à titre global à des usagers isolés : c’est essentiellement le groupe des
spectacles ;
- Services d’hôtellerie, restaurants et cafés ; des services d’équipement des lieux de loisirs
qui offrent des services rassemblés à des usagers individuels servis à la demande, et
enfin ;
- Services personnels des transports individuels (taxi) ou service domestique permanant ou
sur commande (extra).

2) Tertiaire social

C’est l’ensemble de services qui sont assurés par la collectivité publique, le role des
services publics étant de garantir aux habitants d’un Etat, quel que soit le niveau de leurs revenus
propres, un ensemble d’avantages et d’assurances contre les risques divers. Le domaine
considéré s’étant de l’armée (garantir l’intégrité du territoire, la sécurité des personnes et de leurs
biens) et de tous les services de sécurité à l’éducation et à l’instruction, aux services médicaux-
sociaux (crèches, maison de retraite, centres de vacances et de repos, hôpitaux, sanatoriums2). A
ce groupe, il faut y inclure : le service postal, le service des télécommunications, l’information,
la culture (presse, radio, télévision, les musées publics ou les galeries et expositions privées,
théâtres nationaux, etc.).

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Etablissements pour tuberculeux
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IV.2. Facteurs de localisation

Le choix de localisation à différentes échelles semble être influencé par sept grands
facteurs.

IV.2.1. La clientèle potentielle et la concurrence

Ce facteur est déterminant pour les services impliquant un déplacement du client. D’où
une localisation de ces services très induite par la distribution de population, leurs
caractéristiques socioéconomiques et leurs comportements spatiaux. D’où aussi des choix de
localisation fortement contraints par la concurrence. En fait, la clientèle potentielle se circonscrit
généralement au sein d’un pôle d’attraction commercial.

IV.2.2. Transport, accessibilité et possibilités de communication

Ce facteur joue à différentes échelles spatiales pour la plupart des services. C’est un
facteur fortement corrélé au précédent puisque l’aire de marché dépend de l’accessibilité du lieu
de service, donc des distances et, par conséquent, des réseaux de transport. Très souvent, la
fréquentation d’un service diminue régulièrement avec la distance le séparant des usagers
potentiels.

IV.2.3. Le marché du transport

Ce facteur est plus abordé pour expliquer la localisation privilégié des services aux
entreprises dans les agglomérations urbaines les plus importantes et leur regroupement dans
certains pôles intra-urbains.

IV.2.4. Le marché foncier et immobilier

C’est un facteur important de localisation, surtout au sein des agglomérations urbaines.


Les prix élevés du centre en éliminent les fonctions les plus fortement consommatrices d’espace
qui vont s’installer en périphérie. Plus les prix sont élevés au centre, plus la spécialisation intra
urbaine des fonctions est accentuée.

Le marché immobilier est aussi déterminant, parfois même plus encore, en croissance
d’une demande portant généralement sur des surfaces déjà construites.
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IV.2.5. Le marché des capitaux

Ce facteur peut jouer à l’échelle internationale en freinant les implantations dans les pays
peu sûrs tant politiquement qu’économiquement ou socialement parlant. Il contribue aussi à
l’échelle nationale ou au sein des agglomérations urbaines à confronter les points forts ou tout au
moins les lieux qui minimisent les risques, qui offrent une dimension assurantielle au niveau du
marché du travail, du marché potentiel et du marché immobilier.

IV.2.6. L’environnement économique et social

A l’échelle macro spatiale, le choix de localisation dépend de l’importance relative de


trois types de coûts de communication du service final au client, les coûts de l’information et les
coûts de ressources humaines. D’où, trois grand choix d’environnement urbain : les grands
marchés, les principaux centres de services marchands et les villes attirant la main d’œuvre
spécialisée.

IV.2.7. Les politiques et intervention des pouvoirs publics

Le pouvoir influence les localisations par les cadres légaux mis en place. Ils interviennent
aussi par leur politique d’aménagement du territoire et d’urbanisme, les plans de circulation, etc.
comme par des mesures spécifiques à certaines activités, par exemple le tourisme
(réglementation des implantations) ; le commerce (le contrôle des grandes surfaces), les bureaux
(limitation des constructions dans certains quartiers, etc.).

Les pouvoirs publics sont en plus des opérations à part entière décidant de la localisation
de leurs propres services. Les choix dans ce domaine sont très souvent déterminants à la fois à
l’échelle des villes choisies et des quartiers retenus, surtout s’il s’agit de l’équipement comme les
hôpitaux, université, grandes écoles, grands complexes sportifs.

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