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Cours d’Économie Politique Par :

Jules NKULU
et Agricole Professeur Ordinaire
1. Préambule et Objectifs du cours

Ce cours d’Economie politique et agricole, dans le cursus académique de l’ingénieur agronome contribue à la
formation de l’étudiant en agronomie dans la mesure où il lui apprend d’une part, à maîtriser les fondamentaux
de l’économie comme science de l’allocation des ressources et, d’autre part à cerner les aspects
économiques de l’activité agricole. Il est subdivisé en deux parties :
 l’économie politique qui donne les fondamentaux de l’analyse microéconomique et
 l’économie agricole qui présente les aspects économiques de l’agriculture comme activité commerciale
Point n’est besoin d’insister ici sur le fait que la différence entre un agriculteur et un agronome réside
justement dans l’optimisation de la production. En effet, par exemple, la maximisation de la production
n’entraîne pas nécessairement la maximisation du profit.
Ce cours apprend donc à l’étudiant comment planifier la production et la commercialisation dans un but de
réalisation d’un maximum de profit. Il va sans dire qu’entre les deux objectifs existent un nombre important
de préalables qu’il faut respecter. C’est le cas des ressources à combiner pour produire mais aussi des
besoins à satisfaire suivant une certaine hiérarchisation

L’étudiant qui aura suivi avec succès ce cours sera capable de :


- De comprendre et d’énoncer les principes fondamentaux de l’économie ;
- De comprendre et d’expliquer le comportement du consommateur dans ses motivations pour satisfaire ses
besoins innombrables sous contrainte des moyens disponibles ;
- De comprendre et d’expliquer les motivations du producteur et le processus de combinaison des facteurs qui
concourent à la matérialisation des produits ;
- D’expliquer la théorie et le fonctionnement d’un marché et d’en différencier ses différentes formes ;
- D’expliquer les notions fondamentales des relations entre l’agriculture et l’économie ;
- D’expliquer le lien entre d’une part, l’agriculture et l’environnement et, d’autre part, l’agriculture et le
développement d’un pays
Chapitre I. INTRODUCTION-DEFINITIONS ET
GENERALITES SUR L’ECONOMIE
1.1 Préambule
Dans le langage populaire, le terme économie s'oppose à gaspillage. Il désigne le surcroît de richesse provenant
de l'optimisation de l'utilisation des ressources humaines et naturelles employées dans la production, la
répartition et le renouvellement des biens nécessaires à l'existence d'une société ou d'une personne.
Par extension, économie désigne actuellement tout le processus de production et de répartition de biens et de
services d'une région ou d'un pays; on appelle économie mondiale le système des échanges marchands et
financiers internationaux.
l’économie comme une science sociale qui se rapporte aux comportements de l’individu et/ou à la société, en
général, choisissant l’allocation des ressources rares entre différents objectifs dans le temps
1.2 Champ de l’économie
l’économie relève de la théorie économique qui comprend deux grandes parties : la microéconomie et la
macroéconomie
La microéconomie est la partie de l'économie qui étudie le comportement individuel des agents
économique (individus, ménage, entreprise, gouvernement et institution financière) elle traite des questions
telles que la richesse et donc le profit, l'énergie nécessaire pour une industrie, la pauvreté, etc. Les choix des
acteurs sont réalisés en fonction des coûts d'opportunité. Par coût d'opportunité, il faut entendre la valeur du
renoncement (Le coût d'opportunité est le coût de la meilleure alternative à laquelle on renonce en choisissant
une option particulière. Le coût d'opportunité est donc un élément important à prendre en compte lorsqu'on
évalue les avantages et les inconvénients d'une décision.). Par ailleurs, un agent économique désigne toute
personne morale ou physique qui participe à une activité économique (de consommation, de production ou
d'épargne).
La macroéconomie est l'étude de l'économie envisagée dans sa globalité, sous forme d'agrégats. Elle étudie
les choix des individus (tous et non un seul), des entreprises et des gouvernements sur l'économie nationale et
mondiale
L'analyse macroéconomique étudie en particulier les questions relatives à des indicateurs, représentatifs de la
santé économique: Produit Intérieur Brut et Revenu national brut, consommation globale, épargne,
investissements, inflation, taux de chômage, indicateur de développement humain, seuil de pauvreté.
L’économie internationale, qui étudie les relations économiques entre pays et certaines caractéristiques de la
mondialisation économique, fait partie de la macroéconomie. Elle englobe aussi le commerce international.

1.3 L’économie politique


est une branche des sciences économiques qui désigne alors la science de la production et de la distribution des
richesses à l’échelle d’un pays. Elle étudie aussi les processus économiques dans leur dimension politique et
sociale. Elle analyse les relations entre les agents économiques (entreprises, ménages) et l'Etat, ainsi que
l'impact des politiques économiques sur l'activité économique et sur la société dans son ensemble.
Exemple de cette relation: fiscalité (imposition des taxe par l’état sur le revenu des entreprise et individus;
règlementation : l’état réglemente les industrie et les entreprise pour garantir la sécurité des travailleurs;
subvention : l’état accorde des aides financières et subvention aux entreprises pour encourager la production
d’un secteur
1.4 Approches théoriques
En économie, les expressions économie politique et politique économique ont deux sens distincts :
L'économie politique (en anglais Political economy) désigne une branche de la science économique qui
décrit et analyse l'activité économique par rapport aux données politiques, en essayant d'en expliquer le
fonctionnement et de trouver les lois qui régissent l'activité économique par rapport à l'action des pouvoirs
publics.
La politique économique (en anglais Public choice) désigne également la branche de la science économique
qui est appliquée à un système politique donné par les outils de l'analyse économique afin d'expliquer le
choix des politiques publiques en fonction des préférences des agents et des objectifs propres des
dirigeants.
1.5 L’économie agricole et l’économie rurale
 L’économie agricole est la partie de l’économie ou de la science économique qui concerne l’agriculture.
L’économie rurale est donc un terme plus général qui désigne l’étude de toute forme d’activité économique
en milieu rural
1.8 Systèmes économiques
Un modèle économique, ou système économique, est un mode d’organisation et de fonctionnement de l’activité
économique, dont les caractéristiques influencent entre autres la production de biens et services, les relations
sociales et le fonctionnement du marché du travail.
Parmi les plus en vue on peut citer : le capitalisme, le libéralisme économique, le communisme (marxisme), le
socialisme, etc
 Le capitalisme : un système économique dans lequel les moyens de production appartiennent
majoritairement à des propriétaires privés. Les principales caractéristiques de ce système sont : (a) La
propriété privée des moyens de production : Les entreprises sont généralement détenues par des particuliers
ou par des sociétés. Les propriétaires ont le droit de contrôler et de gérer leur entreprise selon leur propre
vision et de bénéficier des profits éventuels. (b) La recherche de profits : La principale motivation des
entreprises capitalistes est de générer des profits. ( c) La concurrence : Les entreprises capitalistes sont en
concurrence les unes avec les autres pour attirer les clients et les travailleurs qualifiés. (d). Le marché libre :
Le marché libre est généralement considéré comme le meilleur moyen d'organiser l'économie.
Les prix sont déterminés par l'offre et la demande et les entreprises qui ne parviennent pas à s'adapter
disparaissent. (e). La valeur d'utilisation : Dans le système capitaliste, les biens et services sont produits pour leur
valeur d'utilisation, c'est-à-dire leur capacité à satisfaire les besoins des consommateurs. (f) L'inégalité : Le
système capitaliste peut conduire à des inégalités économiques importantes entre les propriétaires d'entreprises et
les travailleurs. (i). L'accumulation de capital : Le système capitaliste encourage l'accumulation de capital en vue
de produire de nouveaux biens et services
Le libéralisme : le libéralisme économique est l'application au domaine économique des principes fondateurs du
libéralisme : liberté, responsabilité, propriété. Ils contestent à la fois la légitimité et l’efficacité de l’action étendue
de l’État, et, selon les tendances
Communisme : est la conception d'une société sans classe sociale, une organisation sociale sans État, fondée sur
la mise en commun des moyens de production
Socialisme : est un type d'organisation sociale fondé sur la propriété collective (ou propriété sociale) des
moyens de production,
Chapitre : la théorie du marché
Le but de ce chapitre est de parvenir à une compréhension de la manière dont les marchés fonctionnent, les prix
sont établis et les transactions se produisent. Les deux forces du marché, l'offre et la demande, sont définies et
expliquées. Le point d'équilibre est étudié
1.Par définition : La théorie du marché est une branche de l'économie qui étudie le fonctionnement des
marchés et les mécanismes qui permettent la rencontre entre l'offre et la demande de biens ou de services.
Elle repose sur la notion de concurrence qui, dans un marché libre, permet de déterminer les prix et les
quantités produites. La théorie du marché est une théorie normative (qui donne ligne de conduite, les normes)
qui postule que le libre-échange et la concurrence permettent d'obtenir une allocation optimale des ressources
et une maximisation de la richesse collective. (un accès égal à l'information, laisser les entreprises fixer leurs
propres prix et de stimuler l'innovation.)
2. Importance de la TM:
La théorie du marché revêt une grande importance en économie politique et agricole car elle permet de
comprendre les mécanismes économiques qui régissent les échanges de biens et de services. En économie
politique, la théorie du marché est cruciale pour comprendre le fonctionnement de l'économie de marché, la
régulation des prix et des flux financiers, ainsi que l'impact des politiques économiques sur l'activité
économique. En agriculture, la théorie du marché est essentielle pour comprendre les mécanismes de fixation
des prix des produits agricoles, l'offre et la demande, ainsi que les politiques agricoles et leur impact sur les
marchés agricoles. Comprendre la théorie du marché permet ainsi d'appréhender les enjeux économiques et
politiques liés aux marchés, notamment en termes de croissance économique, d'efficacité, de revenus et de
sécurité alimentaire.
3. Les fondements de la théorie du marché
reposent sur trois principaux éléments : la loi de l'offre et de la demande, la concurrence et les prix.
1. La loi de l'offre et de la demande : Selon cette loi, le prix d'un produit est fixé par la rencontre de l'offre et de
la demande. Si l'offre est supérieure à la demande, le prix baisse, tandis que si la demande est supérieure à l'offre,
le prix augmente. C'est donc l'équilibre entre l'offre et la demande qui permet de déterminer le prix d'un produit

Le prix P d'un bien est déterminé par l'équilibre entre les


deux courbes de demande D et d'offre S. l'effet d'une
augmentation de la courbe de demande de D1 à D2 : le
prix P et la quantité totale Q vendue augmente tous les
deux.
L'offre : est la quantité d’un certain produit offert par les vendeurs pour un prix donné. C’est donc la
quantité de biens que les vendeurs sont disposés à vendre à tous les prix possibles. L'offre tend généralement à
augmenter lorsque le prix monte: plus le prix est élevé, plus les vendeurs sont disposés à vendre. L’offre
est donc une fonction directe du prix soit O=f(p) (Loi de l’offre) cad les augmentations du prix entraînent
des augmentations de la quantité offerte.
La loi de l'offre est expliquée par :

 la motivation de tout vendeur ou producteur à vendre


plus, et
 l'augmentation des coûts de production (en raison de la
loi du rendement décroissant).
La loi de l'offre peut être montrée graphiquement par une
courbe ascendante. Quand le prix augmente, la quantité
augmente.
Causes déterminantes de l’offre
Le prix est la cause déterminante principale de l'offre. Le causes déterminantes non-liées au prix sont:
- le nombre de vendeurs ou de producteurs,
- les coûts de production (impôts y compris),
- la technologie (puisqu'elle affecte les coûts),
- les prix d'autres marchandises (comme sources des bénéfices potentiels),
L'offre et sa variation
Lorsque les coûts de production de l’offreur sont modifiés, la courbe de l’offre se déplace en conséquence. Si,
par exemple, quelqu’un découvre une nouvelle manière de faire pousser le blé, les producteurs tenteront
d’accroître les volumes vendus, si bien que la courbe S0 se déplacera vers la droite et deviendra S1. Cet
accroissement de l’offre provoque une baisse du prix d’équilibre qui passe de P0 à P1. Quant à la quantité
d’équilibre, elle augmente de Q0 à Q1 car la quantité demandée est accrue par la baisse du prix. Inversement
lorsque l’offre diminue du fait des coûts de production élevés, les prix augmentent.
Elasticité de l’offre
L'élasticité de l'offre est le degré de réponse de la quantité fournie à un changement de prix. Autrement dit, c’est
le rapport entre la variation dans les quantités offertes et la variation dans les prix.
Eo = % de changement de quantité / de % de changement de prix
L'élasticité de l'offre est une mesure de la réactivité de l'offre à un changement de prix ou de demande sur le
marché. Elle se mesure en pourcentage de variation de la quantité offerte par rapport à une variation de
pourcentage de son prix. Si l'offre est élastique, cela signifie qu'une petite variation de prix entraîne une forte
variation de la quantité offerte. A contrario, si l'offre est inélastique, cela signifie que les producteurs ne
modifient pas facilement leur offre même en cas de variation importante du prix. L'élasticité de l'offre est un
concept important pour les entreprises et les décideurs économiques car elle permet de comprendre comment
les producteurs peuvent ajuster leur production en fonction des fluctuations du marché.
l'exemple d'un producteur de jus d'orange. Si le prix de vente du jus d'orange augmente de 10%, et que la
quantité offerte de jus d'orange par le producteur augmente de 15%, on peut conclure que l'élasticité de l'offre
est de 1,5. Cela signifie que pour une variation de 1% du prix du jus d'orange, la quantité offerte par le
producteur varie de 1,5%. Cette élasticité de 1,5 indique une offre relativement sensible aux variations de prix,
ce qui peut être dû à la facilité avec laquelle le producteur peut ajuster sa production de jus d'orange en fonction
du prix de vente.
On doit noter que l'élasticité de l'offre est toujours positive et est généralement calculée au point médian. La
courbe d'une offre parfaitement élastique est horizontale (de même de la demande). La courbe d'une offre
parfaitement inélastique est verticale. En général, une offre est considérée élastique si la valeur de l'élasticité est
plus que 1.
Causes déterminantes de l‘élasticité de l’offre
Les causes déterminantes principales de l'élasticité de l'offre sont :
- la durée de temps (soit période du marché, soit court ou long terme),
- la capacité de d'obtenir les ressources nécessaires.
La concurrence : La concurrence est un élément clé de la théorie du marché, car elle permet de garantir que
les prix sont déterminés par l'offre et la demande, sans intervention de l'État ou d'autres acteurs. En effet, si un
producteur fixe un prix trop élevé pour son produit, un autre producteur peut offrir le même produit à un prix
plus bas, ce qui le force à ajuster son prix à la baisse.
Les prix : Les prix jouent un rôle important dans la théorie du marché, car ils permettent de coordonner les
décisions individuelles des producteurs et des consommateurs. Les prix sont déterminés par l'offre et la demande,
et permettent ainsi de signaler aux producteurs quels sont les produits demandés et à quel prix, ainsi qu'aux
consommateurs quels produits sont disponibles et à quel prix. Les prix permettent donc de coordonner les
ressources de manière efficace
 la demande
La demande est la quantité d’un certain produit demandée par les consommateurs ou acheteurs pour un
prix donné. La demande tend en général à baisser quand le prix augmente: plus les prix sont élevés, moins les
acheteurs sont disposés à acheter. C’est donc la quantité totale que l’ensemble d’acheteurs est disposé à
acheter à tous les niveaux de prix possibles.
La demande est l'expression de la volonté et de la capacité de l'acheteur potentiel à acquérir certaines quantités
d'un article à divers prix possibles que celui-ci peut raisonnablement offrir. La demande peut être imaginée
comme étant une gamme de prix et de quantités correspondantes dans l'esprit de l'acheteur.
La loi de la demande peut être expliquée par
- l'obstacle à la consommation que le prix représente,
- l'utilité marginale qui diminue (a satisfaction supplémentaire que l'on obtient de la consommation d'une unité
supplémentaire d'un bien ou d'un service),
- l'effet de revenu et l'effet de substitution lorsque les prix changent.
L'effet de revenu est l'effet indirect qu'a une variation de prix sur la demande des biens. Cela signifie que si le
prix d'un bien augmente, cela diminue le pouvoir d'achat des consommateurs pour les autres biens. Dans ce
cas, les consommateurs vont peut-être réduire leurs dépenses sur les autres biens pour pouvoir acheter le bien
qui a augmenté en prix. Si le prix d'un bien baisse, cela aura l'effet inverse et les consommateurs pourraient être
incités à acheter davantage de produits
L'effet de substitution : est l'effet direct d'une variation de prix sur la demande d'un bien. Cela signifie que si le
prix d'un bien augmente, les consommateurs vont chercher à acheter des produits similaires moins chers. Cela
peut aussi s'inverser, si le prix d'un bien baisse, les consommateurs vont être plus enclins à l'acheter et moins à
acheter des produits substituables.
La loi de la demande est représentée graphiquement par une courbe descendante qui est la conséquence des
facteurs suivants : lorsque le prix diminue, la quantité augmente, et vice versa.

Causes déterminantes de la demande


Le prix est la cause déterminante principale de la quantité
exigée. Les causes déterminantes de la demande non-liées
au prix sont: - le nombre d'acheteurs, - le goût, - le
revenu, - le prix d'autres marchandises (complémentaires
ou de substitution), et - attentes sur les prix futurs.
La demande et sa variation
Lorsque davantage de personnes désirent un bien, la quantité qui en est demandée pour un prix donné tend à
augmenter. Cette hausse de la demande peut dériver d’une évolution des goûts, quand les consommateurs
accroissent le désir qu’ils ont d’un bien donné. L’évolution de la demande peut-être représentée graphiquement
par une translation de la courbe de demande vers la droite. La courbe initiale D0 est alors remplacée par la courbe
D1. La conséquence de ce changement est la hausse du prix d’équilibre qui passe de P0 à P1, tandis que s’accroît
également la quantité d’équilibre qui passe de Q0 à Q1. Inversement, lorsque la demande diminue, les phénomènes
inverses se produisent. La quantité échangée décroît ainsi que le prix.
Elasticité de la demande
L'élasticité de la demande est le degré de réponse de la quantité que les acheteurs sont
disposés à acquérir à un changement de prix. Autrement dit, c’est le rapport entre la variation
dans les quantités demandées et la variation dans les prix.
La demande est dite élastique par rapport au prix si une variation du prix entraîne une variation relative
identique (ou supérieure) de la quantité demandée (toutes choses égales par ailleurs). Si la demande est
élastique, cela signifie qu'un petit changement du prix résulte en un grand changement de quantité
 Si la demande est parfaitement élastique (ce qui signifie que le plus petit possible changement de prix
résulte en un changement pratiquement infini de la quantité), la courbe de demande est alors horizontale.
Généralement, une demande est élastique si la valeur absolue de son élasticité est plus grande que 1.
 la demande est dite inélastique si une variation du prix d’1% entraîne une variation relative moindre de la
quantité demandée. Si la demande est inélastique, cela signifie que même un changement très grand du
prix n'amène qu'un changement minime de la quantité. Graphiquement, ceci se produit généralement dans
la partie inférieure de la courbe de la demande si c'est une ligne droite, ou en général lorsque la courbe est
plutôt verticale. Si la demande est parfaitement inélastique, la quantité ne change pas du tout. La courbe
d'une demande parfaitement rigide est complètement verticale. Une demande est inélastique si la valeur
absolue de l'élasticité est plus petite que 1.
En résumé, on peut avoir trois cas particuliers (la valeur de l’élasticité est considérée absolue) :
 Quand l’élasticité est nulle, la demande ne varie pas quand le prix varie. La demande reste inchangée quel
que soit le prix. C'est notamment le cas des produits de première nécessité : bien que le prix augmente, la
consommation se maintient car il existe peu de produits de substitution. Lorsque le prix baisse, la demande
n'augmente pas nécessairement. L'effet peut être accentué s'il n'existe pas de produit de substitution (exemple :
les pâtes remplacées par le riz ou la pomme-de-terre). Une élasticité nulle à court terme ne peut toutefois ne
s’avére non nulle à long terme, car l'augmentation des prix peut pousser à la recherche de nouveaux produits
de substitution. Le pétrole, par exemple, est un bien non substituable à court terme mais, sur le long terme,
l'augmentation de son prix peut favoriser l'exploitation de nouvelles sources d'énergie.
 Quand l’élasticité est infinie, un petit changement de prix entraîne un grand changement de demande. C'est
par exemple le cas des produits de mode dont les ventes s'effondrent en période de crise et décuplent en
période de croissance.
 Quand l'élasticité est positive, la demande augmente avec le prix. On peut alors distinguer deux types :
 Un bien de Giffen est un type de bien de première nécessité (exemple : le pain) ; lorsque son prix augmente,
la demande peut également augmenter pour ce bien et diminuer pour des biens de substitution plus coûteux
(ex : la viande). Ce paradoxe s'applique généralement à des foyers à faibles revenus : le prix d'un bien A
augmentant, ils ne peuvent y substituer le bien B relativement plus cher, même si son prix reste stable. Ils sont
alors contraints de réduire leur consommation de bien B pour équilibrer leur budget et reporter cette
consommation sur le bien A.
 Un bien de Veblen est un type de bien de luxe (ex : le parfum) ; lorsqu'il n'est « pas assez cher » (c’est-à-dire
que son prix ne reflète pas son positionnement haut de gamme) sa demande est faible (soit car la qualité
perçue est inférieure, soit parce qu'il n'est plus un symbole de statut).
Causes déterminantes de l’élasticité de la demande
Les causes déterminantes de l’élasticité de la demande sont :
- le paramètre du temps (soit période du marché, soit court ou long terme),
- la disponibilité de produits de remplacement,
- la proportion que le prix de l’article représente dans le revenu total,
- la perception de l’article comme étant une nécessité ou article de luxe.
Calculs des élasticités croisées
Les économistes définissent également la notion d'élasticité-prix croisée. Elle se définit comme le rapport entre le
pourcentage de variation de la demande d'un bien et le pourcentage de variation du prix d'un autre bien.
Une élasticité croisée positive signifie que l'augmentation du prix d'un bien entraîne l'augmentation de la
demande d'un autre bien. Les deux biens sont donc substituables.
Une élasticité croisée négative signifie que l'augmentation du prix d'un bien entraîne la diminution de la
demande d'un autre bien. Les deux biens sont alors dits complémentaires.
Élasticité-revenu
L'élasticité de la demande par rapport au revenu est définie comme le rapport entre le pourcentage de variation de la
demande d'un bien et le pourcentage de variation du revenu. Elle mesure l'impact d'une variation du revenu d'un
consommateur sur sa demande pour un bien particulier. Comme tous les biens n'ont pas la même élasticité-revenu,
l'augmentation du revenu change la structure de la consommation. On peut distinguer trois catégories de biens :
 les biens inférieurs : la demande d'un consommateur en ce bien diminue quand son revenu augmente (élasticité-revenu
négative). Il s'agit de biens de mauvaise qualité auxquels les consommateurs préfèrent substituer de nouveaux biens
lorsque leur revenu le permet.
 les biens normaux : la demande d'un consommateur en ce bien augmente quand son revenu augmente dans une
proportion inférieure ou égale à 1 (élasticité-revenu comprise entre 0 et 1). On parle également de biens nécessaires.
 les biens supérieurs ou biens de luxe : la demande d'un consommateur en ce bien augmente de façon plus rapide que
son revenu (élasticité-revenu strictement supérieure à 1).
Equilibre du marché
L'équilibre de prix et de quantité, c’est le point où les courbes de demande et d'offre se coupent. Pour tout prix
au-dessus de cet équilibre, la quantité fournie excède la quantité exigée, ce qui entraîne un excédent (et aucune
transaction entre l'acheteur et le vendeur). Pour tout prix au-dessous, la quantité exigée excède la quantité fournie,
ce qui entraîne une pénurie. Seulement à l'intersection de la demande et de l'offre, les quantités exigées et fournies
sont égales. L'équilibre de prix et de quantité est stable.
Pénurie
Une pénurie signifie que la quantité exigée excède la quantité fournie. Une pénurie existe si le prix est au-
dessous de l'équilibre. Si le marché est libre, une pénurie disparaîtra à mesure que le prix augmente. La pénurie
continuera lorsque le marché n'est pas libre; par exemple, si le gouvernement a institué un plafond de prix et que
celui-ci est au-dessus de l'équilibre, il n'a aucun effet sur marché.
Excédent
Un excédent signifie que la quantité fournie excède la quantité exigée. L'excédent existe seulement au-dessus
de l'équilibre. Si le marché est libre, l'excédent tendra à disparaître à condition que le prix baisse. L'excédent
continuera seulement si le marché n'est pas libre; c'est-à-dire, qu'un prix minimum a été institué par le
gouvernement. Si le prix minimum est en-dessous de l'équilibre, il n'est pas pertinent et n'a aucun effet sur le
marché.
Structures du marché

Demande / Offre un vendeur quelques vendeurs nombreux vendeurs

un acheteur monopole bilatéral monopsone contrarié monopsone

quelques acheteurs monopole contrarié oligopole bilatéral oligopsone

nombreux acheteurs monopole oligopole concurrence parfaite


Typologie des marchés de concurrence imparfaite
Le terme concurrence définit donc une structure particulière de marché qui est rarement réalisée dans la réalité.
C’est pourquoi l’analyse économique a déterminé d’autres types de marchés plus proches de ce qui se pratique
réellement.
 Marché monopolistique
Il n’y a qu’un seul offreur face à une multitude de demandeur. Il détermine donc tout seul le niveau de
production et il cherche alors à maximiser son profit
 Marché monopsonistique
Il n’y a qu’un seul demandeur face à plusieurs offreurs. Le demandeur cherche donc à minimiser le prix
 Marché oligopolistique
Il n’y a qu’un petit nombre d’entreprises qui offrent le produit. On parlera d’oligopole de combat quand ces
entreprises, cherchant à acquérir des parts de marché, se livreront à une guerre des prix.
 Marché de concurrence monopolistique
Les entreprises présentent sur le marché pratiquent une stratégie de différenciation du produit de manière à se
créer une clientèle particulière
La concurrence pure et parfaite

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