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Mars 2021
Pour l’économiste Français J.-B. Say (1803), l'économie politique est l'étude de « la manière
dont se forment, se distribuent et se consomment les richesses ».
Celle de E. Malinvaud nous semble plus complète. Pour lui en effet, « l'économie est la science
qui étudie comment des ressources rares sont employées pour la satisfaction des besoins des
hommes vivant en société ; elle s'intéresse d'une part aux opérations essentielles que sont la
production, la distribution et la consommation des biens, d'autre part aux institutions et aux
activités ayant pour objet de faciliter ces opérations ». (Leçons de théorie micro-économique,
Dunod, 1982, p. 1).
En effet, les besoins que les hommes éprouvent correspondent à des « exigences nées de la
nature ou de la vie sociale ».
Certains besoins sont individuels ; d'autres sont collectifs car éprouvés par un groupe.
« L’objet de l’économie politique est la connaissance des lois historiques qui régissent l’activité
économique de l’homme dans la société, c’est-à-dire l’activité de production et de répartition
des produits nécessaires à la vie des membres de la société. Cette activité se présente sous la
forme d’une double relation : une relation de l’Homme avec la nature et une relation de
l’homme avec l’homme ». (M. H. Dowidar, 1973).
Ces fonctions sont diversement exercées et assurées par les économistes dans les
administrations publiques, parapubliques et privées. Toutefois, elles ne sont pas unanimement
admises.
En effet, Pour certains économistes, la science économique doit se limiter à l'étude de
mécanismes.
Pour d'autres économistes, il faut partir de l'idée que la sphère économique est incluse dans une
sphère plus large qui englobe l'ensemble des activités humaines. Les activités économiques
n’ont donc de sens que par rapport aux hommes et la science économique doit être envisagée
surtout comme une science sociale.
- L'analyse économique a pour objet de mettre en évidence des relations de cause à effet entre
phénomènes économiques. Elle se veut objective et scientifique car elle observe des faits,
recherche les liens qui les unissent et les causes qui les engendrent, pose et teste des hypothèses,
essaie de dégager des régularités et propose des moyens d'action.
- La doctrine économique est normative. Elle s'inscrit dans une certaine conception de l'homme
et de la société. Elle s'appuie sur une réflexion éthique et des jugements de valeur pour éclairer
et guider les choix et décisions économiques.
- La politique économique peut se définir comme un ensemble cohérent de décisions prise par
les pouvoirs publics, visant, à l’aide de divers instruments (le budget, la monnaie, la
réglementation…), pour atteindre des objectifs hiérarchisés relatifs à la situation économique
d’un ensemble national ou infranational (rythme de croissance, niveau de l’emploi, taux
d’inflation, meilleures répartitions des revenus…)
Elle consiste donc à définir et à mettre en œuvre des mesures susceptibles de résoudre des
problèmes tels que l'insuffisance de la croissance économique, l'inflation, le chômage ou le
déficit du ' commerce extérieur. Dans ce domaine, ce sont les pouvoirs publics (Gouvernement,
parlement et Banque centrale) qui prennent les décisions en fonction des priorités qu'ils estiment
être celles du pays. Le rôle des économistes est alors d'établir des diagnostics et des prévisions,
de proposer des moyens d'action et d'essayer d'évaluer quels seront les impacts de divers types
de mesures envisageables.
Pour l’étude de la méthode de l'économie politique, nous distinguerons les domaines suivants :
1. l'observation,
2. l'explication
3. la prévision,
1.3.1 - L’observation
L’économie politique amène à travailler sur une matière formée par l'histoire économique et
par l'actualité. Elle donne lieu, plus particulièrement, à l'élaboration de statistiques qui peuvent
se présenter sous diverses formes. Il peut en effet s’agir de :
• chiffres absolus
• moyennes
• pourcentages,
• indices
1.3.2 – L’explication
L’explication est faite à partir d’analyses qui se situent à deux niveaux :
• Le niveau micro-économique
• Le niveau macro-économique
L'analyse micro-économique repose sur des hypothèses de rationalité des comportements et met
en évidence des mécanismes qui contribuent à l'explication de phénomènes envisagés à l'échelle
nationale et internationale.
Elle analyse les relations qu'il peut y avoir entre ces variables, identifie les difficultés qui se
présentent et étudie les moyens de les surmonter. C'est donc une analyse qui porte sur la vie
économique.
Les comportements humains ne sont pas parfaitement prévisibles. Toutefois, en s'appuyant sur
des déductions logiques et en se situant au niveau des grands nombres, il est possible de prévoir
comment un groupe de personnes se comportera face à un événement donné, même si certaines
d'entre elles réagissent de manière surprenante.
Les prévisions s'appuient sur l'observation de tendances passées, ainsi que sur la prise en
considération de diverses autres variables susceptibles d'influencer les comportements des
ménages ; niveau de l'inflation, taux d'intérêt des placements financiers, évolution des prix
intérieurs par rapport à ceux des pays qui sont les principaux partenaires commerciaux, taux de
change.
Ces prévisions économiques supposent donc une bonne connaissance des évolutions passées et
de la situation actuelle. Elles ont pour objet, d'une part de fournir une image du futur - et de
détecter ainsi par avance les problèmes qui risquent de se poser - et, d'autre part, d'estimer
l'impact de mesures prises ou envisagées par les pouvoirs publics.
1.1 Le libéralisme
1.2 Le Marxisme
1.3 Le Keynésianisme
C'est partir du XVIIIe siècle que se développe la pensée économique moderne. Les courants et
« sous-courants » sont nombreux. Chacun a ses fondateurs, ses ramifications, ses variantes.
1.1 - LE LIBERALISME
Pour les physiocrates, libéraux hostiles aux interventions de l'État, dont le chef de file François
Quesnay (1694-1774) était médecin, le véritable enrichissement n'est pas monétaire mais
agricole.
Pour eux, seule l'agriculture est en mesure de produire un surplus au-delà des matériaux utilisés,
c'est-à-dire un produit net. L'activité manufacturière est stérile car elle ne dégage aucun produit
net : elle transforme les richesses, mais n'en crée pas. L'industrie reste tout de même utile,
puisqu'elle fournit à l'agriculture des biens de production qu’ils (les physiocrates) nomment
« avances », et dont l'utilisation permet d'augmenter les rendements.
Ainsi, « La nation est réduite à trois classes de citoyens : la classe productive, la classe des
propriétaires et la classe stérile.
« La classe productive est celle qui fait renaître par la culture du territoire les richesses
annuelles de la nation, qui fait les avances des dépenses des travaux de l'agriculture, et qui paye
annuellement les revenus des propriétaires des terres. [...]
« La classe des propriétaires comprend le souverain, les possesseurs des terres et les
décimateurs. Cette classe subsiste par le revenu ou produit net de la culture, qui lui est payé
annuellement par la classe productive, après que celle-ci a prélevé, sur la reproduction qu'elle
fait renaître annuellement, les richesses pour se rembourser de ses avances annuelles et pour
entretenir ses richesses d'exploitation.
« La classe stérile est formée de tous les citoyens occupés à d'autres services et à d'autres
travaux que ceux de l'agriculture, et dont les dépenses sont payées par la classe productive et
par la classe des propriétaires, qui eux-mêmes tirent leurs revenus de la classe productive. »
Au total, les physiocrates sont les premiers libéraux ; ils considèrent que l'État ne doit pas
intervenir dans l'économie et qu'il doit respecter les lois physiques qui la guident. Les intérêts
individuels et surtout ceux des agriculteurs sont conformes à l'intérêt général. Il faut respecter
l'ordre naturel de l'économie et respecter la propriété privée.
La doctrine Classique, fondement de la pensée économique moderne, fait son apparition avec
la révolution industrielle du XVIIIème. Les idées principales de cette école sont l'harmonie des
intérêts individuels, le respect de l'ordre naturel et donc la nécessaire non-intervention de l'État
dans l'économie.
Il postule aussi que la véritable richesse n'est pas l'or, mais le produit que l'on peut consommer.
La richesse provient donc de la production matérielle : le but de l'œuvre de Smith est de
déterminer les moyens d'accroître cette production afin d'enrichir la nation.
Pour lui, le premier moyen d'augmenter la production est de diviser le travail.
Le deuxième moyen d'enrichir la nation est de laisser les individus s'enrichir car, en œuvrant
pour leur intérêt personnel, ils enrichissent intentionnellement la nation tout entière.
C'est la fameuse notion de la « main invisible ». Selon cette théorie, chaque individu est guidé
par une « main invisible » qui le pousse à agir selon son intérêt particulier, et à contribuer par
là-même, à la réalisation de l’intérêt général.
Pour s'enrichir, il faut aussi se procurer les produits aux meilleurs prix. Sur le marché intérieur,
cela peut être permis par la concurrence que se livrent les différentes industries. Il est également
possible d'acheter à l'extérieur ce qui y est moins cher.
Il montre ainsi dans sa théorie des « avantages absolus » que chaque pays a intérêt à se
spécialiser dans les produits pour lesquels il est le plus avantagé (ceux qui nécessitent le moins
de travail pour les produire) et à abandonner la production des autres produits, recourant dès
lors aux importations.
La loi de la population de Malthus rejette toute action sociale de l'État, qu'il accuse de nuire à
la régulation démographique. En l'absence d'obstacle à sa croissance, la population suit une
progression géométrique de raison 2 tous les 25 ans, tandis que la production suit une
progression arithmétique de même raison.' Il peut donc se produire un appauvrissement de la
population, au point de la menacer de disette et d'empêcher le développement économique.
La théorie de la répartition se fonde sur la « théorie de la valeur travail», que Ricardo a reprise
à Smith en l'approfondissant. Selon cette théorie, la valeur d'échange des marchandises dépend
de la quantité de travail nécessaire pour les produire. Ricardo affirme qu'il faut prendre en
considération le travail direct (celui qui produit directement la marchandise) et le travail indirect
qui a été nécessaire pour produire les outils et les machines.
À partir de cette théorie de la répartition, Ricardo formule sa loi des rendements décroissants
qui est telle que pour faire face à l'accroissement de la demande induit par l'augmentation de la
population (loi sur la population de Malthus), il est nécessaire de cultiver de nouvelles terres de
moins en moins fertiles, dont le rendement est donc décroissant.
Ricardo est favorable au libre-échange car il pense que seules les importations de blé permettent
de retarder la tendance à la baisse du taux de profit, mais aussi parce que chaque pays a intérêt
à se spécialiser et que les échanges s'équilibrent automatiquement.
Il justifie en effet le libre-échange par la loi des avantages comparatifs. Selon cette loi, quelle
que soit la situation d'un pays, la spécialisation et l'échange international lui procurent un gain.
Les pays ont intérêt à se spécialiser dans les produits pour lesquels ils sont les plus avantagés
ou les moins désavantagés.
John Stuart Mill (1806-1873) est l'un des représentants de l’école classique. S'il adhère à ses
principes généraux, tels l'utilitarisme et le « laisser-faire », il accepte néanmoins l'intervention
de l'État dans le domaine social et préconise un certain réformisme social. Ainsi, il prône
l'émancipation des femmes, la réglementation de la durée du travail, l'aide aux pauvres et
surtout l'instruction publique gratuite et de qualité pour tous. Seule cette instruction peut
permettre une « association des ouvriers et des entrepreneurs » pour le bien de tous.
Mill a formulé aussi l'équation de la théorie quantitative de la monnaie, qui sera reprise plus
tard par Irving Fisher, selon laquelle la quantité de monnaie multipliée par sa vitesse de
circulation est égale au niveau général des prix multiplié par le nombre de transactions.
Il prolonge aussi la théorie des avantages comparatifs de Ricardo en précisant le prix d'échange
des biens dans les échanges internationaux. À l'intérieur de la fourchette des rapports de coûts
comparatifs (rapport de coûts de chaque pays), le prix des produits dépend de l'importance de
la demande adressée pour chaque produit.
Jean-Baptiste Say est un contemporain de Smith qui se présente comme l’un de ses disciples.
Ses thèses toutefois sont perçues comme préfigurant, à maints égards, celles de l'école
néoclassique. En effet, dans son ouvrage « traité d’économie politique », il met l’accent sur le
rôle fondamental des chefs d’entreprise et présente sa célèbre loi des débouchés. Selon cette
loi, « les produits s’échangent contre les produits », ou encore, ce qui revient au même, « l’offre
crée sa propre demande ». Cela signifie que la production et la vente de marchandises donnent
lieu à des distributions de revenus (en particulier des salaires et des bénéfices) qui permettent
l'achat, et donc l'écoulement, des marchandises produites.
Pour J.- B. Say, il ne peut donc pas y avoir de crise durable de surproduction si les échanges
sont libres car le mécanisme des prix permet aux entrepreneurs de savoir ce qui est désiré et ce
qu'ils doivent fabriquer.
Cette théorie annonce l'équilibre général des néoclassiques et sera reprise par des théoriciens
contemporains : les théoriciens de l'offre.
J-B Say annonce aussi les néoclassiques par sa loi de la valeur ; selon lui, la valeur des
marchandises ne dépend pas de la quantité de travail nécessaire pour les produire, mais de leur
utilité, c'est - à-dire de la satisfaction qu'elles procurent au consommateur. Il offre une nouvelle
définition à la production ; il ne la limite plus à la création de biens matériels (comme le faisait
Smith), mais il considère que certaines activités de service sont productives.
L'école classique britannique a posé les fondements de la théorie économique moderne. Elle a
annoncé Marx, qui a repris la théorie de la valeur travail et la tendance à la baisse du taux de
profit, mais surtout l'école néoclassique, qui en constitue un prolongement et ne s'en éloigne
que par la définition d'une nouvelle théorie de la valeur.
C'est au troisième tiers du XIXème siècle que le courant néoclassique est né. Cette école a fondé
une certaine conception de l'économie : la microéconomie. Les principaux fondateurs de
l'économie néoclassique sont :
• le Français Léon Walras (1834-1910),
• le Britannique William Stanley Jevons (1835-1882)
• et l'Autrichien Carl Menger (1840-1921).
Dans son livre Éléments d'économie politique pure, Léon Walras explique que si les conditions
de la concurrence pure et parfaite sont réunies, c'est-à-dire si l'ordre naturel est respecté,
l'économie se maintient automatiquement en équilibre.
Les caractéristiques de cet équilibre sont exposées par Walras lui-même, puis par Vilfredo
Pareto (1848-1923) dans son Manuel d'économie politique.
Par hypothèse, les agents économiques sont des « Homo oeconomicus », c'est-à-dire des êtres
rationnels qui cherchent à maximiser leur profit s'ils sont producteurs et à maximiser leur
satisfaction et minimiser leur travail s'ils sont consommateurs. Capables de décider en
connaissance de cause, ils peuvent donc prévoir les conséquences de chacune de leurs décisions.
Pour l'individu, la rationalité suppose dès lors une conscience objective de son intérêt et une
capacité à juger et à anticiper parfaitement. Cette rationalité parfaite de l'agent économique a
1.2 - LE MARXISME
Le marxisme est une philosophie de 1'histoire et de l'économie selon laquelle les sociétés
humaines sont déterminées par leur mode de production, c'est -à-dire par l'état des techniques
et les rapports de production entre les hommes qui en découlent. De ce point de vue, l'apparition
du machinisme s'est accompagnée de l'avènement du capitalisme.
Dans ce système, la société est divisée en deux classes antagonistes : la classe capitaliste, qui
possède les moyens de production et que Marx appelle également la bourgeoisie, et la classe
ouvrière composée des prolétaires qui ne disposent que de leur force de travail.
La première exploite la seconde et l'État n'est qu'un instrument d'oppression des ouvriers par
les capitalistes.
La théorie de la plus- value repose sur l'idée que la force de travail (capacités physiques et
mentales qui permettent à chaque individu d'effectuer un certain travail) est elle-même une
marchandise que les ouvriers vendent aux capitalistes. Celle-ci est alors achetée à sa valeur,
c'est-à-dire au nombre d'heures de travail que l'ouvrier doit accomplir pour l'entretenir et assurer
ainsi sa subsistance. Or les capitalistes font travailler les ouvriers bien au-delà de ce nombre.
Ainsi la valeur de la production que ces derniers réalisent est supérieure aux salaires qu'ils
reçoivent. La différence est la plus-value : elle est empochée par les entrepreneurs capitalistes
et constitue la source unique de leur profit.
Selon Karl Marx, le système capitaliste génère trois contradictions fondamentales qui motive
son rejet :
• il mène à la paupérisation des prolétaires et à l'aggravation de la lutte des classes ;
• il provoque des crises de surproduction,
• il suscite la baisse du taux de profit.
1.3 - LE KEYNESIANISME
Keynes et les keynésiens s'opposent à la théorie libérale car ils considèrent que les déséquilibres
sont possibles et que l'État doit intervenir dans l'économie pour la réguler. Keynes a ainsi fondé
une « théorie de la demande » car il affirme, contrairement à Say, que c'est l'offre qui procède
de la demande et non l'inverse.
Deux auteurs peuvent être cités dans ce cadre : Charles Brook Dupont-White (1807-1878), et
Thomas R. Malthus. En effet :
Pour lui, le contrat de travail est inégal car le travailleur n'a pas d'autre choix que d'accepter de
travailler, et cela quel que soit le salaire offert. Dupont-White pense que le travail est une
marchandise périssable que le travailleur doit absolument vendre jour après jour; il ne peut pas
stocker cette marchandise.
Il pense d'autre part que le machinisme, en diminuant la demande de travail, tend à défavoriser
les travailleurs, à créer du chômage et à faire tendre les salaires à la baisse. Les travailleurs sont
ainsi victimes des crises périodiques de surproduction.
Le libéralisme risque dès lors de conduire à une révolution sociale, que Dupont-White redoute;
il faut donc que l'État intervienne pour sauvegarder le système.
Pour ce faire, l'État doit mettre en œuvre « la charité dans les lois ». Il doit mener une politique
d'assistance publique, d'enseignement populaire, et doit couvrir les travailleurs contre les
risques de crise de surproduction par la formation d'un fonds d'assurance créé à partir de
l'augmentation de l'impôt sur les patentes.
Dupont-White s'oppose aussi au libre-échangisme, qui, selon lui, amplifie et diffuse les crises,
à l'image du vent se transformant en tempête en pleine mer quand aucune barrière naturelle
n'empêche sa propagation.
b) Dans ses Principes d'économie politique, publiés en 1820, Malthus s'oppose à Say.
Selon lui l'offre ne crée pas forcément la demande, car une partie des revenus peut être
épargnée, ce qui peut provoquer un recul de l'activité économique. Il pense que la loi
des débouchés est fausse puisque les produits ne s'échangent pas uniquement contre des
produits, mais beaucoup s'échangent contre du travail. Or, certains travaux sont
improductifs (comme, ceux des domestiques) alors que d'autres sont productifs ; il en
résulte que le niveau de la production et le niveau de la demande ne sont pas
nécessairement identiques. Le système capitaliste peut donc craindre une insuffisance
de débouchés.
Keynes met en cause dans son ouvrage, « Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la
monnaie » les postulats des économistes classiques : il place la recherche du plein emploi au
cœur de l'économie et expose les politiques économiques à mettre en œuvre pour y parvenir.
La consommation globale (C) dépend du revenu global (Y) qui résulte de la production. Elle
augmente lorsque celui-ci progresse, mais dans une mesure moindre. La partie du revenu qui
n’est pas affectée à la consommation, c’est-à-dire l’épargne dépend elle aussi du revenu global.
Les propensions moyennes à consommer et à épargner sont les rapports qui expriment les
proportions dans lesquelles le revenu global se répartit entre consommation (C/Y) et épargne
(E/Y).
La façon dont une variation du revenu global (∆Y) se répercute en variation de consommation
(∆C) et en variation d'épargne (∆E) est mesurée par les propensions marginales à consommer
(∆C/∆Y) et à épargner (∆E/∆Y).
b) Le rôle de l’ETAT
Pour Keynes, c’est à cause de l’insuffisance de la demande globale qu’il y a du chômage, que
les entreprises n’arrivent pas à écouler toute leur production, que l’équilibre entre l’offre et la
demande globale correspond à un niveau de production qui ne permet pas de faire travailler
toute la main d’œuvre disponible.
Il ne faut donc surtout pas, comme le préconisent les libéraux, laisser baisser les salaires, car
cela ne ferait qu’affaiblir la demande et aggraver encore la situation. Il convient plutôt de
stimuler la demande. Pour cela, Keynes préconise des interventions de l’Etat.
De ce point de vue, il est important de retenir que les thèses keynésiennes n'ont pas seulement
servi de support à des mesures de relance destinées à sortir d'une récession et à lutter contre le
chômage : elles ont également fourni une justification essentielle du rôle de l’Etat en tant
qu’acteur économique.
L’ACTIVITE ECONOMIQUE
Sa schématisation prend le nom de circuit économique. Ses acteurs sont multiples et variés et
ses principaux résultats sont présentés sous la forme d'indicateurs conjoncturels et de comptes
nationaux (à l’échelle d’un pays).
Le circuit de base comprend deux agents : les ménages et les entreprises. Les ménages
fournissent aux entreprises des facteurs de production (le travail et le capital) que les entreprises
vont combiner pour obtenir des biens de consommation et des biens d’investissement.
En contrepartie des services productifs fournis aux entreprises, les ménages reçoivent des
revenus (flux monétaires). Ces revenus composés de salaires (W) et de profits (P) sont soit
consommés (C), soit épargnés (S).
Les entreprises financent leur investissement en émettant des titres (actions et obligations) qui
vont être souscrits par les ménages.
Les acteurs de l’activité économique sont innombrables, mais pour les besoins de l'observation
et de l'analyse, ils sont regroupés en six (6) catégories significatives, les « secteurs
institutionnels » :
• les ménages ;
• les sociétés non financières ;
• les sociétés financières ;
• les administrations publiques ;
• les institutions sans but lucratif au service des ménages ;
• le reste du monde.
Ce secteur institutionnel regroupe les personnes physiques envisagées en tant que titulaires de
revenus et consommateurs. Il englobe également les entreprises individuelles, car celles-ci sont
difficiles à dissocier des ménages 'qui les.
Cette catégorie rassemble les entreprises, en dehors des entreprises individuelles et des
organismes financiers et compagnies d'assurances.
La fonction principale des sociétés non financières est de produire des biens et des services (à
l'exclusion des services financiers) et de les vendre. Leurs ressources principales proviennent
du montant de leurs ventes. Elles englobent : les sociétés privées, et les entreprises publiques
(établissements publics industriels et commerciaux, entreprises nationales, sociétés d'économie
mixte)
- Les institutions financières bancaires ou établissement de crédit ont pour fonction principale
de financer l'économie, c'est-à-dire de collecter des fonds et d'accorder des crédits. Elles
constituent un ensemble assez vaste qui englobe la BCEAO, les banques, les caisses d'épargne,
la Caisse des dépôts et consignations, les organismes de placement collectif en valeurs
mobilières (sociétés d'investissement à capital variable et fonds communs de placement) et
d'autres institutions financières telles que les organismes de crédit à la consommation, les
organismes de crédit-bail, le Crédit foncier ou les sociétés de développement régional.
- Les sociétés d'assurance1 ont pour mission de transformer des risques individuels en risques
collectifs en garantissant le versement d'une somme en cas de réalisation du risque couvert.
Leurs ressources proviennent des primes payées par leurs clients.
Leur fonction principale est de produire des services non marchands destinés à tous les agents
économiques, ou d'effectuer des opérations de redistribution des revenus et des patrimoines.
Leurs ressources principales proviennent de prélèvements obligatoires (impôts et cotisations
sociales obligatoires).
- Les administrations de sécurité sociale : organismes qui ont pour mission de distribuer des
revenus sous forme de prestations sociales (régimes de sécurité sociale et d'indemnisation du
chômage), hôpitaux publics et cliniques privées participant au service public hospitalier.
Ce sont des organismes très divers, mais dont l'activité essentielle est de produire des services
non marchands destinés à des groupes particuliers de ménages. Leurs ressources principales
proviennent de contributions volontaires des ménages et de revenus de leur patrimoine
Ce n'est pas un véritable secteur institutionnel. Mais cette rubrique sert à faire apparaître les
opérations entre les agents économiques qui résident sur le territoire ivoirien et ceux qui résident
à l'étranger.
1
Elles se différencient des organismes de sécurité sociale par le fait que les contrats d'assurance sont librement
souscrits ou, si l'assurance est obligatoire (cas de l'assurance automobile), l'assuré a le choix de l'organisme
assureur.
Economie politique PSA 19
2.3 LES OPERATIONS DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE
La comptabilité nationale classe, de façon générale, les innombrables opérations des agents
économiques, en trois grandes catégories, en fonction de leur nature.
• les opérations sur les produits
• les opérations de répartition
• les opérations financières
Elles portent sur la production, la consommation, l'investissement et, plus généralement, toutes
les transactions commerciales. Elles permettent de connaître des biens et services et leur
utilisation.
- La production
C'est l'activité qui consiste à créer des biens et des services.
-La consommation intermédiaire est représentée par les biens et les services qui sont
réintroduits dans un processus de production.
-La consommation finale est la valeur des biens et des services qui sont utilisés pour
directement des besoins humains.
- L’investissement, ou formation brute de capital fixe. Il représente la valeur des biens durables
destinés à être utilisés pendant au moins un an dans un processus de production.
- Les importations et exportations : elles comprennent tous les biens et les services échangés
entre des agents économiques résidant sur le territoire ivoirien et des agents économiques qui
résident dans le reste du monde.
- La valeur ajoutée est égale à la différence entre la valeur des biens et services produits par
une entreprise, ou un ensemble d'entreprises, et la valeur des biens et des services utilisés en
tant que consommation intermédiaire.
Elles décrivent comment la valeur ajoutée, engendrée par la production, est distribuée puis
redistribuée entre les agents économiques.
- La rémunération des salariés englobe les salaires bruts et les cotisations sociales à la charge
des employeurs (charges sociales); ces dernières sont considérées comme un élément de leur
rémunération que les salariés ne perçoivent pas directement (salaire indirect), mais qui est versé
aux organismes de protection sociale pour leur être redistribué en fonction de critères précis de
besoin (maladie, retraite, chômage...).
- Les impôts sont nombreux et variés. Ils englobent en particulier la taxe sur la valeur ajoutée
(TVA), les autres impôts indirects, les impôts sur le revenu et le patrimoine, etc.
- Les subventions sont versées par les administrations publiques et les institutions
internationales ou sous régionales à des entreprises, dans le but de leur permettre d'établir des
prix de vente plus faible ou d'assurer à leurs propriétaires ou à leurs salariés des revenus
suffisants.
Les opérations financières portent sur des créances et dettes liées à des opérations de prêts et
emprunts ou placement et endettement.
Deux groupes d’indicateurs permettent d’apprécier ainsi ces résultats de l’activité économique :
Les indicateurs conjoncturels et les comptes nationaux.
Les indicateurs sont déterminés afin de permettre d'établir un diagnostic rapide sur la situation
économique d'un pays. Ces indicateurs ont multiples et variés puisqu’ils concernent tous les
aspects de la vie économique. Quatre cependant sont assez souvent utilisés.
Lorsque le taux de croissance du PIB est négatif, cela traduit le fait que le niveau global de la
production a diminué au cours de la période considérée.
b) Le chômage
Il concerne les demandeurs d'emploi, c'est-à-dire les personnes sans emploi et qui en cherchent
un.
c) L'inflation
L’inflation est mesurée chaque mois par l'évolution de l'indice des prix à la consommation.
Celui-ci englobe les prix d’un certain nombre de postes entre lesquels se répartissent les
dépenses de consommation des ménages.
Ces postes portent sur les produits alimentaires, l'habillement, les loyers, le chauffage et
l'éclairage, les appareils ménagers, les achats de véhicules, les dépenses d'utilisation de
véhicules, les services de transports, les loisirs, les spectacles, les restaurants...
Les comptes nationaux sont établis par l'INSEE (Institut National de la Statistique et des Études
économiques), qui est une direction générale du ministère de l'économie et des finances, et
présentent l'ensemble des opérations réalisées au Cours d'une année par les différentes
catégories d'agents économiques (secteurs institutionnels). Ces opérations sont réparties, pour
chaque catégorie, en sept comptes
1°) Le compte de production décrit les liens entre la production et la consommation de biens et
de services nécessaire à sa réalisation, les consommations intermédiaires. Son solde est la valeur
ajoutée brute. Dans l’établissement de ce compte, une distinction est faite pour chaque opération
entre les activités marchandes et les activités non marchandes
3) Le compte d'affectation des revenus primaires concerne les revenus « gagnés », c'est-à-dire
ceux dont les agents économiques disposent soit du fait de leur participation directe à la
production
7) Le compte financier enregistre les opérations financières entre les différents secteurs
institutionnels. Il montre comment est utilisée une capacité de financement ou comment est
comblé un besoin de financement
Les comptes financiers des diverses catégories d'agents sont regroupés en un tableau des
opérations financières (TOF) qui montre en particulier le rôle fondamental des institutions
financières.
2
Le revenu mixte exprime le fait que ce revenu englobe à la fois le bénéfice qui revient aux propriétaires
d'entreprises individuelles en tant qu'entrepreneurs et la rémunération du travail qu'ils ont effectué
Economie politique PSA 23
CHAPITRE III
LA PRODUCTION
La production est l’acte économique fondamental, puisque c'est celui autour duquel sont
articulés, ou dont découlent, tous les autres actes économiques. Elle comprend des biens
matériels (produits alimentaires, vêtements, machines, bâtiments...) et des biens immatériels
appelés services (commerce, transports, assurances, enseignement, activités de conseil.).
La production peut être marchande ou non marchande. La production marchande est celle des
entreprises de toutes sortes, qu’elles soient privées ou publiques. La production non marchande
concerne essentiellement les services fournis par les administrations publiques et privées, à titre
gratuit ou quasi gratuit3.
Les actes de production consistent à combiner des facteurs de production : le travail et le capital.
3.1.1 Le travail
Le travail peut être rémunéré par des salaires, ou par des bénéfices pour les personnes qui
exercent des professions indépendantes. Il peut aussi être bénévole, ou domestique, c'est-à-dire
effectué par les ménages pour leur propre compte.
La production enregistrée dans le PIB se limite essentiellement à celle qui résulte du travail
rémunéré. Cette forme de travail peut être envisagée par rapport à sa quantité, son
organisation et sa flexibilité.
3
La comptabilité nationale considère que lorsque les ménages emploient du personnel domestique, ils produisent,
eux aussi, des services qui sont non marchands car ils sont destinés à eux-mêmes.
Elle est déterminée par la population active occupée et par la durée du travail
La population active, appelée aussi parfois population active effective ou encore population
active disponible englobe l'ensemble des personnes qui ont un emploi ou qui sont disponibles
et à la recherche d'un emploi.
Les inactifs volontaires constituent la réserve de population active. Il s'agit de personnes qui
sont en âge de travailler, mais qui ne souhaitent pas exercer une activité professionnelle.
La population active occupée peut être dissociée par catégories socioprofessionnelles. Elle se
répartit également en secteurs d'activité.
Au sein de la population active occupée, on peut également distinguer les salariés et les
indépendants et, parmi les salariés, ceux du secteur privé, ceux des entreprises publiques et ceux
de la fonction publique.
La durée légale du travail correspond à une limite au-delà de laquelle les heures effectuées sont
des heures supplémentaires ; elles sont rémunérées selon un taux majoré ou donnent lieu à un
repos compensateur. Des conventions collectives ou des accords d'entreprises peuvent fixer des
horaires de travail intérieurs à la durée légale.
La durée du travail offerte est celle qui est proposée par les entreprises à l’ensemble des salariés
à plein temps.
La durée annuelle est obtenue en multipliant la durée offerte par le nombre de semaines
travaillées dans r année.
La durée effective concerne le temps de travail effectué réellement par les salariés de
l'entreprise ; elle prend en compte les grèves, l'absentéisme et le travail à temps partiel.
L’organisation du travail concerne la façon dont celui-ci est réparti entre les salariés d'une
entreprise.
A partir de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, les analyses de l'organisation du travail
se sont développées ; d'abord avec le taylorisme et le fordisme, puis avec d'autres courants
parmi lesquels on relèvera l'école des relations humaines et le toyotisme.
b.1 Le taylorisme
Ce système repose sur une analyse scientifique des opérations de production, des gestes et du
matériel utilisé, ainsi que sur un chronométrage des diverses opérations et sur des salaires au
rendement. Il s'agit donc de rationaliser la production à l'extrême en parcellisant les tâches et
en éliminant les gestes inutiles ou compliqués.
b.2 Le fordisme
Ce système se caractérise par le travail à la chaîne et par des salaires relativement élevés.
Le travail à la chaîne soumet les ouvriers à des cadences élevées et les prive de toute initiative,
mais il implique des productions en grandes séries.
Dans le fordisme, le salaire n'est pas considéré seulement comme un coût. En tant que pouvoir
d'achat pour ceux qui le reçoivent, il favorise l'écoulement de la production.
C’est pourquoi le fordisme est présenté comme un système économique dans lequel une
production standardisée, avec le travail à la chaîne, permet des augmentations de rémunérations
et une consommation de masse qui assure elle-même l'écoulement de la production de masse.
Cette école met en évidence l'importance, du point de vue de la motivation des salariés et de
l'efficacité de la production, de la qualité des relations humaines au sein des entreprises.
Selon cette école, les travailleurs ont besoin de se sentir considérés et valorisés, d'avoir le
sentiment d'appartenir à un groupe, de travailler dans une ambiance amicale, de s'épanouir dans
leur travail.
- La production juste à temps (ou en flux tendus) : elle est une inversion du processus de
fabrication en chaîne. En effet, au lieu de s'opérer de l'amont vers l'aval, le processus de
production se déroule de l'aval vers l'amont.
Le principe du toyotisme est de réunir au sein de chaque atelier les tâches d'exécution, de
programmation, de dépannage et de contrôle de qualité pour se rapprocher le plus possible de
l'objectif des cinq zéros à savoir : zéro délai, zéro défaut, zéro panne, zéro stock et zéro papier.
c) La flexibilité du travail
Cette expression revêt plusieurs significations. Mais elle exprime toujours l'idée de souplesse
et d'adaptation de la main-d’œuvre aux besoins de production des entreprises.
3.1.2 Le capital
Ce terme peut désigner aussi bien un placement d'argent (capital financier), l'apport de fonds
grâce auquel une société a été créée (capital social) ou encore le capital technique, c'est-à-dire
des biens qui permettent de produire d'autres biens et services.
Le capital fixe ou Investissement désigne des biens qui peuvent servir à plusieurs processus de
production sans être ni détruits, ni profondément transformés.
- L'investissement brut, ou formation brute de capital fixe (FBCF), inclut les amortissements,
alors que l'investissement net est la différence entre l'investissement brut et les amortissements.
L'investissement est parfois présenté, dans le cas des entreprises, comme un pari sur l'avenir.
L’entreprise s’engage pour ce pari en fonction des facteurs suivants :
Le taux d’intérêt : une entreprise n'est incitée à investir que si elle estime que l'investissement
projeté lui rapportera plus qu’il ne coûte.
3.2.1 Définition
La production passe par la combinaison des facteurs de production ou input (Capital, travail,
etc.). On appelle fonction de production, la relation existant entre les quantités utilisées des
différents inputs et la quantité maximale de biens que l’entreprise peut produire.
Ainsi, s’il existe seulement deux facteurs de production, le capital (K) et le travail (L), la
fonction de production s’écrit :
Parmi les fonctions de production les plus utilisées, on trouve la fonction Cobb-Douglas. Son
équation est :
Q = AKαLβ
On appelle productivité moyenne d’un facteur, le rapport entre le niveau de production (Q) et
la quantité utilisée de ce facteur
Ainsi, la productivité moyenne du capital est égale à Q/K et la productivité moyenne du travail
est égale à Q/L
La productivité marginale d’un facteur de production est égale au supplément de production dû
à l’utilisation d’une unité supplémentaire de ce facteur. La productivité marginale d’un facteur
est donc égale à la dérivée de Q par rapport au facteur considéré.
▪ Les rendements d’échelle sont croissants si f (λK, λL) > λf (K, L) : autrement dit, lorsque
les quantités de capital et de travail sont multipliées par deux (λ = 2), la production fait
plus que doubler ;
La fonction f est dite homogène de degré k (k ≥ 0) quand on a f (λK, λL) = λkf (K, L).
Les rendements d’échelle sont croissants lorsque k > 1
Les rendements d’échelle sont décroissants lorsque k < 1
Les rendements d’échelle sont constants lorsque k = 1
Deux types de facteurs sont à considérer : les facteurs techniques et les facteurs économiques.
- La productivité du capital est égale au rapport entre la valeur ajoutée et le stock de capital fixe
utilisé pour la produire. On la qualifie également de productivité apparente car elle ne résulte
pas seulement du degré de performance des machines utilisées, mais aussi des qualifications,
des compétences et de l'efficacité des travailleurs qui les font fonctionner ;
- La productivité globale des facteurs s'obtient en établissant le rapport entre la valeur ajoutée
et l'ensemble des facteurs de production utilisés. Son amélioration se traduit par le fait qu'une
entreprise, ou un pays, produit plus avec une même quantité de facteurs, ou autant avec une
moindre quantité de facteurs, ou même plus avec moins de facteurs.
Ces divers facteurs dépendent, à leur tour, d'autres facteurs très nombreux qui tiennent,
notamment, à l'évolution démographique, aux revenus des ménages, à l'apparition de nouveaux
produits, aux prix, aux coûts de main-d’œuvre, aux taux d'intérêt, au niveau du chômage, à la
conjoncture économique des autres pays, aux politiques économiques mises en œuvre et aux
contraintes auxquelles elles se heurtent.
LA CONSOMMATION
• Notion de consommation
• La fonction de consommation
• Les variables d’analyse de la consommation
• Les déterminants de la consommation
La consommation représente la valeur des biens et des services utilisés pour satisfaire
directement des besoins humains. Elle est donc essentiellement le fait des ménages et englobe
non seulement leurs acquisitions de biens et de services (en dehors de leurs dépenses
d'investissement), mais aussi leur autoconsommation de produits alimentaires provenant de
jardins familiaux et l'autoconsommation des services - évaluée par des loyers fictifs - que
représente l'habitation de logements par leurs propriétaires. La partie du revenu global des
ménages qui n'est pas affectée à des dépenses de consommation constitue leur épargne.
Les besoins humains n'impliquent donc pas tous des dépenses de consommation, mais ceux
auxquels elles peuvent répondre sont pratiquement illimités. Ils sont en effet loin d'être
uniquement d'ordre physiologique (se nourrir, se vêtir ou se loger.) et évoluent sans cesse avec
l'apparition de nouveaux produits et les transformations de la société.
La consommation englobe donc une multitude de biens et de services. Son étude peut porter
sur son montant et sur sa structure envisagée au niveau d'un ménage particulier, ou de catégories
distinguées de ménages, par exemple, par niveaux de revenu ou par catégories
socioprofessionnelles, ou au niveau national.
Soient
➢ R le revenu du consommateur,
➢ Xl et X2 les quantités de biens 1 et 2 consommés par le consommateur et
➢ Pl et P2 les prix unitaires des deux biens.
U = U (Xl, X2)
sous la contrainte Pl Xl + P2 X2 =R
Les préférences du consommateur sont représentées par des courbes d'indifférence. Une courbe
d'indifférence représente l'ensemble des combinaisons de biens 1 et 2 qui procurent au
consommateur le même niveau de satisfaction ou d'utilité.
Le Taux Marginal de Substitution (TMS) du bien 2 au bien 1 est égal à la quantité additionnelle
de bien 2 dont le consommateur doit disposer pour compenser la réduction d'une unité de la
consommation de bien 1.
dX2
𝑇𝑀𝑆 =
dX1
∂U ∂U
𝑇𝑀𝑆 = /
∂X1 ∂X2
b) L’équilibre du consommateur
Cette contrainte peut être représentée par une droite dans le plan (X1, X2) :
R P1
X2 = P2 - P2 𝑋1
dX2 P1
=-
dX1 P2
dXi dR dXi R
𝑒𝑖/𝑅 = ( Xi / )= ∗ Xi
R dR
dXi dPj
𝑒𝑖𝑗 = ( Xi / )
𝑃𝑗
C =f (Y).
Selon Keynes, la consommation augmente avec le revenu, mais à un rythme plus faible. En
∆C
d'autres termes, la propension marginale à consommer, c'est-à-dire le rapport , est inférieure
∆Y
à un (1).
∆C
Propension marginale à consommer 𝑐 = ∆Y < 1
C = Co + cY
dC
➢ « c » est la propension marginale à consommer: c =
dY
➢ Co représente la consommation incompressible.
➢ Y est le revenu
C
La propension moyenne à consommer diminue quand le revenu augmente.
Y
C Co
En effet, = Y + c.
Y
L'épargne correspond à la partie du revenu qui n'est pas consommée :
S = Y - C.
S = - Co+ (1- c) Y.
Les premières études empiriques (enquêtes sur budget des ménages) ont confirmé les
hypothèses de Keynes. En revanche, les études ultérieures ont contredit la fonction de
consommation keynésienne.
Pour un taux de rentabilité donné, une augmentation du taux d'intérêt provoque une baisse de
l'investissement. L'investissement est donc une fonction décroissante du taux d'intérêt.
It =k ∆Yt
avec
• I, l'investissement,
• Y, la demande et
• K, le coefficient de capital.
Les ratios de rentabilité du capital jouent également un rôle important dans la détermination du
niveau de l'investissement.
La rentabilité économique (Re) est égale au ratio excédent brut d'exploitation (EBE) sur capital
engagé dans la production.
Re = EBE /K
D
𝑅𝑓 = Re + (Re − r)
Fonds propres
D
En effet, dans ce cas, une hausse de provoque une augmentation de Rf.
Fonds propres
Les coefficients budgétaires sont les pourcentages qui expriment la manière dont la
consommation d'un ménage ou, plus généralement, d'un ensemble de ménages se répartit entre
les différentes catégories de biens et de services disponibles. Ces coefficients sont obtenus par
des enquêtes sur les budgets des ménages. Ils sont utilisés comme coefficients de pondération
dans le calcul de l'indice des prix à la consommation.
En regroupant les différents postes de la consommation des ménages par grandes fonctions, on
obtient des coefficients budgétaires plus larges qui permettent de faire ressortir quelques
grandes tendances que l'on désigne généralement par l'expression de « lois d'Engel ».
Dès le milieu du XIXe siècle, ce statisticien allemand a mis en évidence le fait que lorsque le
revenu des ménages augmente, la part de l'alimentation dans leurs dépenses totales de
consommation diminue, alors que, inversement, la part des dépenses de culture et loisirs
progresse.
L'élasticité est un instrument d'analyse qui mesure la sensibilité d'une variable économique à la
variation d'une autre variable économique. Il s'agit donc de comparer deux variations.
a) L’élasticité-revenu
L’élasticité-revenu permet de mesurer l'influence d'une variation du revenu des ménages sur
leur consommation d'un bien ou d'un service, ou d'une catégorie de biens ou de services.
b) L’élasticité-prix
Il est généralement de signe négatif, ce qui signifie que la quantité demandée augmente quand
le prix diminue, et inversement.
La demande d’un bien ou d'un service est d'autant plus élastique (c'est-à-dire sensible) par
rapport à son prix qu'une faible variation de celui-ci entraîne une forte variation de la quantité
demandée.
Ces deux indicateurs sont généralement calculés sur la base de données annuelle et ils peuvent
concerner un ménage, un groupe de ménages, ou l'ensemble des ménages d'un pays.
En règle générale, plus un ménage a un revenu élevé, plus ses propensions moyenne et
marginale à consommer sont faibles.
4.4.1 Le revenu
L’analyse macroéconomique keynésienne a souligné que le niveau de la consommation est
fonction du revenu global des ménages. La mesure dans laquelle une augmentation (ou une
diminution) de celui-ci donne lieu à une augmentation (ou une diminution) de la consommation
est indiquée par la propension marginale à consommer. Ce lien entre revenu et consommation
justifie les mesures de relance, ou de soutien, de l'activité économique par le biais de
l'augmentation du revenu disponible des ménages.
4.4.2 L’inflation
Elle tend à favoriser la consommation. En effet, plus la hausse des prix est forte, moins l'épargne
est intéressante car, même si elle est placée, son rendement, et peut-être même son pouvoir
d'achat, s'affaiblissent.
En outre, les ménages sont incités à se prémunir contre l'inflation en accélérant leurs achats de
biens durables, surtout s'ils anticipent une accélération du mouvement. Inversement, les
périodes de stabilité des prix sont généralement plus favorables à l'épargne.
LES MARCHES
• Notion de marché
• Les différents types de marchés
• L’économie de marché
Le marché est le lieu de rencontre entre l'offre et la demande. Cette rencontre peut s'effectuer
en un lieu géographique précis. Cependant, grâce à l'existence d'un réseau moderne de
télécommunications, les transactions s'effectuent de plus en plus sans qu'il y ait de rencontre
entre les vendeurs et les demandeurs.
L'offre est fonction croissante du prix du bien et la demande est une fonction décroissante du
prix. L'équilibre est réalisé lorsque la demande est égale l'offre. On détermine alors le prix et
les quantités d'équilibre.
Les conditions d'un marché concurrentiel sont celles de la concurrence pure et parfaite qui
sont au nombre de cinq (5) :
1. l’atomicité
2. l’homogénéité
3. la transparence
La concurrence est ainsi stimulée par l'apparition de nouveaux offreurs. Inversement, les
entreprises qui souhaitent se retirer du marché, pour quelque raison que ce soit, doivent pouvoir
le faire sans avoir à subir des coûts particuliers.
Ils correspondent à plusieurs cas de figure selon les types « d’imperfections » qu'ils présentent
par rapport à la concurrence pure et parfaite. Parmi les principaux cas, on peut citer le monopole,
la concurrence monopolistique et l'oligopole.
a) Le monopole
Il met un offreur unique en présence de nombreux acheteurs. Dans ce cas, l'entreprise en
situation de monopole fixe elle-même son prix, mais elle doit tenir compte de la demande. En
effet, si le prix est élevé, la demande risque d'être faible et, pour réaliser plus de bénéfices, le
monopoleur peut avoir avantage à baisser son prix pour augmenter la demande et les quantités
vendues.
Un monopole absolu est une situation rare car il existe souvent des produits substituables à
celui qui est vendu par le producteur unique.
b) L'oligopole
C'est une situation fréquente, dans laquelle il y a de nombreux demandeurs et un petit nombre
d'offreurs. Chacun de ces derniers exerce une influence sur le marché par ses prix ou par ses
quantités et doit tenir compte du comportement et des réactions de ses concurrents pour
déterminer son prix.
Ainsi, une firme qui est seule à l'augmenter risque-t-elle de perdre ses clients ; une firme qui,
au contraire, abaisse son prix pour augmenter ses ventes risque de ne pas parvenir au résultat
attendu si ses concurrentes en font autant.
c) La concurrence monopolistique
Elle caractérise un type de marché sur lequel les produits offerts ne sont pas homogènes car les
producteurs s'efforcent de les différencier. Les entreprises rendent donc la concurrence
imparfaite en essayant de s'attacher une clientèle par une marque, par la façon de caractériser
leur produit (qualité, aspect, caractéristiques techniques), par la publicité, ou par les conditions
de vente (attrait des magasins, durée de la garantie, emballage...).
Cette forme de marché présente des éléments de monopoles car chaque offreur a une clientèle
attachée à son produit, et des éléments de concurrence car les autres offreurs proposent des
produits voisins et substituables.
La confrontation des offreurs et des demandeurs permet de définir d’autres formes de marché.
Cette expression, souvent utilisée pour désigner les économies capitalistes, souligne le rôle
central des mécanismes du marché dans le fonctionnement de ces économies. Mais ceux-ci
Dans des économies centralement planifiées, les quantités produites et les prix sont fixés par
l'administration : les mécanismes du marché ne jouent donc pratiquement aucun rôle. Par
contre, dans les économies de marché, les prix sont largement influencés par l'offre et la
demande et ils constituent des signaux qui influencent, à leur tour, les choix et comportements
des demandeurs et des offreurs. Ainsi, lorsque l'offre d'un produit s'affaiblit, son prix s'élève et
devient un instrument de rationnement de la demande. Lorsque les goûts des consommateurs
pour un produit donné se développent plus rapidement que son offre, l'élévation de son prix a
toute chance d'inciter les entreprises qui le produisent à augmenter leur production et de susciter
l'apparition de nouvelles entreprises intéressées par la fourniture de ce produit.
Elles sont, dans l'ensemble, très largement admises par les économistes et les responsables
politiques, mais elles donnent cependant lieu à de multiples débats et controverses à propos de
leur ampleur et de leurs modalités. Les libéraux ont tendance à accorder plus de confiance que
les interventionnistes aux mécanismes du marché, mais les modérés de chacun de ces deux
« camps » sont souvent plus proches les uns des autres que des plus radicaux de leur propre
bord. Sans entrer ici dans le détail des domaines et des moyens des interventions économiques
et sociales de l'État, on se limitera à quelques exemples directement liés aux insuffisances des
mécanismes du marché.
L'une des principales concerne la fourniture de services collectifs dont l'offre et la demande
sont indivisibles. Cela signifie que lorsqu'ils sont produits il est impossible de les réserver à
ceux qui sont disposés à payer pour pouvoir en bénéficier. Ils ne peuvent donc pas faire l'objet
d'un prix et ce sont les pouvoirs publics (État, collectivités locales) qui doivent les fournir et les
financer sur le produit général des impôts. L'éclairage public ou la Défense nationale en sont
une bonne illustration.
D'autres services pourraient, techniquement, donner lieu à des prix payés par ceux qui
souhaitent en bénéficier. Mais les pouvoirs publics préfèrent se substituer aux mécanismes du
marché et les fournir eux-mêmes en les finançant par des prélèvements obligatoires parce qu'ils
les estiment absolument nécessaires : tel est le cas de la police, de la justice, de l'utilisation des
routes, de l'éducation gratuite ou de la sécurité sociale
Par ailleurs, des mesures de contrôle des prix peuvent être mises en place afin de protéger les
consommateurs contre des prix trop élevés ou des augmentations trop rapides.