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Notes de cours d’introduction à l’économie

Filière : sciences économiques et gestions

Semestre 1, groupes : H, I, J

Professeur : Anas BENJELLOUN

Éléments de bibliographie:

 Jacques. Généreux : « introduction à l’économie », Paris, le Seuil, collection Point


économie, 2001.

 Ahmed Trachen : « économie politique », Afrique Orient, 1993.

 Gregory Mankiw : « principes de l’économie », Économica, 1998.

 Arnold Heertje, Patrice Pieretti et Philippe Barthélemy « principes d’économie


politique », de boeck, 4iéme édition, 2003.

 Pierre –olivier Beffy « initiation à l’économie », de boeck, 2008.

 Jean-Marie Albertini et Silem Ahmed « comprendre les théories économique »,


édition du seuil, 2001.

 Éric Bosserelle, « économie générale » ,5iéme édition, Hachette, 2012.


 Vincent Roux, « Grands problèmes économiques : introduction à l’économie
politique », ellipses, 2005.

1
I : Introduction générale

A : Définitions des sciences économiques

En tant que science moderne, il est important de souligner que l’économie est une science jeune
d’à peine trois siècles. La science économique est née avec Adam Smith (1776), même si dès la
Grèce antique déjà, plusieurs penseurs ont tenu des réflexions sur l’économie. D’ailleurs,
l’étymologie même du mot « économie » nous renvoie à cette époque et désigne l’art de bien
gérer le foyer. Dans l’antiquité, certains thèmes de l’économie tels que la richesse, la propriété ou
le commerce ne sont abordés que parallèlement à la philosophie ou à la politique. Dès cette
époque, plusieurs notions économiques voient le jour à travers des traités de Platon, Xénophon ou
Aristote.

Étymologiquement, le terme « économie », vient du grec oikonomos, oikos : la maison et nomos :


l’administration, c’est-à-dire l’art de bien administrer une maison, gérer les biens d’un particulier.
Dans cette conception grecque, l’économie est donc avant tout une affaire privée et elle s’oppose
à la politique, qui est le domaine du public. Cependant à partir du début du XVIIème siècle, plus
précisément en 1615 avec Antoine de Montchrestien, dans « le traité de l’économie politique »,
apparaît une expression nouvelle qui est celle d’économie politique. Cette expression signifie que
l’économie n’est jamais isolée et qu’elle implique des liens entre les personnes et les différents
acteurs de la vie économique. L’économie s’inscrit donc dans la vie de la société dans son
ensemble puisqu’elle est faite de relations entre les personnes.

La première question qui se pose naturellement lorsque nous abordons un champ d’étude est sa
définition même. Un grand nombre de définitions de « l’économie générale », de « l’économie
politique » ou des « sciences économique » sont disponibles dans les manuels. Toutefois, pour
simplifier et synthétiser différentes approches, nous retenons les définitions suivantes :

 « L’économie est la science qui étudie comment des ressources rares sont employées pour
la satisfaction des besoins des hommes vivant en sociétés ; elle s’intéresse d’une part aux
opérations essentielles que sont la production, la distribution, et la consommation des
biens, d’autre part aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces
opérations » (Edmond Malinvaud, 1968).1

1
« Leçons de théorie micro-économique », Dunod, 196.

2
 « La science économique est la science de l’administration des ressources rares qui se
propose de réduire la tension qui existe entre nos désirs illimités et nos moyens limités »
Flouzat2.

 « L’objet de l’économie politique est la connaissance des lois qui président à la formation,
à la distribution et à la consommation des richesses » Jean Baptiste SAY.3

 « L’économie ne traite pas de choses mais de rapports entre personnes et, en dernières
instance, entre classes » (Engels 1853).4

 « L’économie politique est une science sociale qui étudie l’effort solidaire et organisé des
hommes pour satisfaire les besoins qu’ils éprouvent, en allouant de façon optimale des
ressources rares entre des emplois alternatifs ».Samuelson (1982).5

D’après ces quelques définitions des grands économistes, on peut synthétiser et proposer la
définition suivante : L’économie étudie la façon dont les individus ou les sociétés utilisent les
ressources rares en vue de satisfaire au mieux leurs besoins. On peut avancer aussi que le but de la
science économique est d’expliquer les phénomènes qui découlent de la rareté des biens et du
choix que l’homme fait entre les diverses possibilités qu’il a de satisfaire ses besoins.

B : Économie positive et économie normative

Une distinction est souvent faite entre économie positive et économie normative. Cette distinction
remonte aux écrits de Nassau W.Senior6 (1827) et de John Stuart Mill (1836)7. L’économie
positive décrirait ce qui est, alors que l’économie normative s’intéressait à ce qui doit être. À
partir de là, l’économie positive fut considérée comme se rapportant aux faits et l’économie
normative comme se rapportant aux valeurs.

Une analyse positive explique pourquoi les choses et les comportements sont ce qu’ils sont,
tandis que l’analyse normative cherche à définir ce qu’ils doivent être.

2
«Économie contemporaine », 1992, PUF.
3
«Traité d’économie politique», 1803.
4
« Marx, Engels, Œuvres choisies », tome 1, Éditions du Progrès, Moscou.
5
“L’économique », Armand Colin, 1992.
6
« Introductory lecture on political economy », 1827
7
«On the definition of political economy, and on the method of investigation proper to it».

3
L’économie positive porte sur l’observation, l’analyse et la mesure des phénomènes économiques
tels qu’ils sont. Elle se contente de les décrire et de les expliquer.

Quant à l’économie normative, elle s’intéresse aux mesures à prendre et aux politiques à mettre
en place pour résoudre des problèmes donnés et satisfaire au mieux les besoins de l’homme.

En économie normative, on ne se contente pas de décrire ou d’expliquer, on émet des jugements


de valeurs sur l’attitude à prendre pour atteindre un objectif dans les meilleures conditions.

Exemple:

→ Approche positive: “pour les libéraux, l’existence d’un salaire minimum légal est une des
causes du chômage”.

→ Approche normative : “pour encourager les investissements le gouvernement devrait


diminuer les impôts ”.

Toutefois, l’analyse des économistes n’est pas exclusivement positive, car selon l’interrogation de
Généreux (1995)8 à quoi sert de bien connaître le fonctionnement du marché de travail ou des
mécanismes de la croissance si cela n’est pas utilisé pour mettre en place des politiques efficaces
de lutte contre le chômage et de stimulation de la croissance. L’analyse normative apparaît donc
comme la suite logique de l’analyse positive.

C : Macroéconomie et microéconomie

Il est devenu traditionnel de distinguer à l’intérieur des différents domaines de l’économie


politique deux grandes approches : la microéconomie et la macroéconomie.

La microéconomie est la branche de l’économie qui étudie le comportement des agents


individuels dans des situations nécessitant des choix sous des contraintes de rareté afin d’en
déduire des lois générales qui pourront par la suite être confrontées à la réalité. Ces situations
concernent de très nombreux domaines. Ainsi par exemple, la microéconomie étudie le
comportement des consommateurs afin d’aboutir à la fonction de demande ou celui des
producteurs qui débouche sur la fonction d’offre. Ces deux fonctions serviront à comprendre
comment se forment les prix sous différentes formes de marchés possibles.

8
« Économie politique, 1.microéconomie », collection hachette ,2001

4
Alors qu’en microéconomie, on s’intéresse à la consommation ou à la production de tel bien ou
de tel service, en macroéconomie on s’intéresse à l’offre globale ou à la demande globale d’une
nation entière. La macroéconomie a pour but d’expliquer au mieux le fonctionnement des
économies nationales (ou de groupes de pays), ainsi que les effets des politiques économiques et
des réglementations mises en œuvre par les gouvernements. Pour cela, les macroéconomistes
s’intéressent aux relations théoriques et empiriques entre les grands agrégats, tels le produit
intérieur brut (PIB), le niveau des prix, l’emploi…

Parmi les questions auxquelles la macroéconomie tente de répondre, on trouve aussi bien des
questions relatives à la croissance économique à long terme, c’est-à-dire à l’horizon de quinze ou
vingt ans, voire d’avantage (comme celle, par exemple, des déterminants de la croissance), que
des questions relatives aux évolutions économiques de court et moyen terme (comme celle, par
exemple, de la correction des fluctuations économiques qui implique de comprendre leur origine).

Remarque : De plus en plus les économistes tendent à adopter une attitude intermédiaire entre
ces deux points de vue extrêmes. Cette nouvelle voie que l’on qualifie de mésoéconomie relève
d’approche sectorielle, structurelle et régionale de l’économie. Ainsi par exemple, une étude
comparative entre la croissance du secteur industriel et celui des services est une approche de type
mésoéconomie.

D : Méthode de raisonnement

Les individus cherchent à utiliser les ressources rares pour satisfaire leur besoins, mais ils ne le
font pas n’importe comment : ils sont rationnels. La rationalité suppose en effet que l’acteur, quel
qu'il soit, choisit toujours la ou les actions qui, parmi celles qui lui sont disponibles, lui permettent
d’atteindre le mieux possible l’objectif qu’il poursuit. Cette hypothèse de rationalité du
comportement individuel est fondamentale en microéconomie.

Partant du postulat de rationalité, les individus identifient les moyens dont ils disposent pour
atteindre le maximum de leur satisfaction (temps, revenus, facteurs de production, connaissances,
prix, etc.).

La solution au problème de maximisation donne ce que l’on appelle l’équilibre individuel


(équilibre du consommateur, équilibre du producteur, etc.). C’est une situation telle qu’aucune
force n’est plus en œuvre pour modifier la situation dans un sens ou dans l’autre.

5
E : Précision de la notion de rationalité

Ainsi, un choix rationnel, comme le note le prix Nobel (1992) Gary Becker, est tout choix fondé
sur un calcul coûts-avantages qui favorise les alternatives dont les avantages dépassent les coûts.
Souvent l’hypothèse de rationalité est critiquée, voire rejetée car ne s’appliquant que dans le
monde imaginaire de « l’homo oeconomicus », c’est-à-dire une représentation abstraite de l’agent
économique où celui-ci est considéré comme une machine à calculer, égoïste, dénué de tout
sentiment ou émotion et qui est isolé socialement.

La rationalité économique ne signifie pas que les individus sont égoïstes, calculateurs et
infaillibles, mais simplement que, considérant les ressources disponibles (parmi lesquelles
l’information), ils cherchent à en tirer le plus de satisfaction possible : ils préfèrent toujours le
plus au moins.

Elle n’implique pas non plus un comportement systématiquement calculateur. Le calcul


économique implique des coûts en termes de temps, de moyens techniques et d’informations. Des
coûts qu’il n’est rationnel de supporter que s’ils sont couverts par les avantages attendus de la
décision à prendre.

Puisque tous les individus n’utilisent pas toute l’information, quand celle-ci est coûteuse, il est
normal qu’ils se trompent. La rationalité n’exclut pas l’erreur, elle exclut l’erreur systématique,
c’est-à-dire l’erreur répétitive qui ne serait jamais corrigée.

L’homme en présence de rareté va devoir faire des choix car il ne peut pas obtenir tous les biens
qu’il désire. En effet, ses moyens (en général le revenu) sont limités. Ces choix concernent les
produits (que produire ?) ; les technique de production (comment produire ?) ; les destinataires
des biens (pour qui produire ?) et le moment de la production (quand produire ?).

Ces choix nécessitent une méthode particulière. Il s’agit de choix d’ordre individuel qui engage en
dernier ressort la responsabilité de la personne qui les prend. L‘individu qui agit va comparer les
coûts et les avantages de son action. Nous agissons lorsque le coût supposé d’une action nous
paraît moins élevé que la recette espérée de cette même action. C’est la méthode de décision
coûts/ avantages, ou méthode de choix sous contrainte qui peut s’appliquer non seulement aux
activités marchandes mais aussi à toutes les activités humaines 9.

9
Becker. ,Human Capital, (prix Nobel d’économie,1992)

6
L’étude des choix humains nous conduit à nous interroger plus profondément sur la notion de
décision. Car l’action réfléchie commence toujours par une décision.

Le processus du choix rationnel

1. Le décideur définit son objectif

2. Il énumère toutes les alternatives qui sont disponibles et il écarte celles qui ne sont pas
réalisables ;

3. Il tient compte de toute l’information disponible ou qu’il vaut la peine de collecter dans
l’établissement des conséquences du choix de chaque alternative ;

4. En fonction de leurs conséquences, il classe les alternatives selon son ordre de préférence.
Cet ordre doit satisfaire certaines conditions de cohérence et de complétude ;
5. Il choisit l’alternative qui a la position la plus élevée dans cet ordre : il choisit l’alternative
dont il préfère la conséquence à celle de toutes les autres alternatives disponibles.

F : Méthode inductive et méthode déductive

L'approche inductive constitue souvent une phase initiale pour aider à formaliser des
hypothèses. Elle consiste à généraliser une série d'observations empiriques à travers une loi ou un
modèle. On observe, on localise, on dénombre, on mesure, on classe. À partir de ces observations
on cherche des régularités qui permettent de faire progresser la connaissance en inférant des
hypothèses et des théories.

L'approche déductive, quant à elle, consiste, à partir des connaissances, concepts et théorie à
émettre des hypothèses. On cherche ensuite à valider ou infirmer ces hypothèses en les
confrontant à des données expérimentales (testés par exemple sur un échantillon représentatif de
la population étudiée). Ce processus est appelé également la démarche hypothético-déductive.

7
G : Les besoins

Les besoins sont des nécessités nées de la nature ou de la vie sociale. Ils sont alors l’origine de
l’activité économique. Généralement on peut définir le besoin comme : « un sentiment de
privation, de manque accompagné du désir de le faire disparaitre ». Exemples : se nourrir, se
loger, etc. Le mot « besoin » n’est pas pris uniquement au sens de besoin matériel. Un match de
football ou une séance de yoga se trouvent sur le même plan qu’un sac de pommes de terre ou
une paire de chaussures.

Les besoins peuvent être des besoins individuels ou des besoins collectifs. Les premiers, ont un
caractère subjectif, ils sont satisfaits par chaque individu en fonction de son âge, ses goûts,
culture, etc. Pour les seconds (c à d collectifs) la plupart du temps sont satisfaits par l’Etat et
correspondent à des besoins ressentis par toute la population (sécurité, infrastructures collectives
…)

Le besoin est économique, s’il peut être satisfait par un bien ou un service rare, c’est-à-dire
disponible en quantités limitées

La pyramide des besoins d’A.Maslow

8
Les besoins peuvent être classifiés selon leur nature comme cela a été fait par Maslow.10Ce
panorama synthétique des besoins humains est séduisant pour l’esprit car il nous prolonge dans
une logique hiérarchique simple et intuitivement réaliste.

Cependant à la réflexion, cette logique peut être remise en cause et nous conduire à une
contestation de l’idée selon laquelle il y aurait des besoins plus importants que d’autres. En effet,
supposer que le besoin de réalisation est subordonné à la satisfaction des autres besoins de la
hiérarchie peut être dangereux pour la liberté humaine. En effet, un esclave peut assouvir
l’ensemble de ses besoins à l’exception du besoin de réalisation .Il apparait au travers de cet
exemple extrême que la satisfaction du besoin de réalisation peut être tout aussi crucial que la
satisfaction des besoins physiologiques.

D’après Maslow les besoins peuvent être classés ainsi :

- Les besoins physiologiques : se nourrir, se vêtir, ...

- Les besoins de sécurité et de protection : se mettre à l'abri de toutes les agressions extérieures.

- Les besoins d’appartenance : la famille, la nation, parti politique….

-Les besoins d’estime (d'autosatisfaction ou égocentriques) : se comprendre et se respecter soi-


même.

-Les besoins d'accomplissement : création artistique, littérature, altruisme ...

Les caractéristiques des Besoins

-La satiété: l’intensité d’un besoin diminue au fur et à mesure qu’il est satisfait. Au-delà d’une
certaine satisfaction, le besoin est saturé.

-La comparabilité: tout individu est capable d’établir une hiérarchie dans l’intensité de ses
besoins et d’établir des priorités.

-La diversité : il existe une multiplicité de besoins ; à côté des besoins vitaux, apparaissent sans
cesse de nouveaux besoins.

-La subjectivité : l’utilité éprouvée par la satisfaction d’un besoin dépend des goûts de chaque
individu.

10
Maslow, « Motivation and personality », New York, Harper, 1954.

9
-Évolution dans le temps et l’espace : les besoins de la génération présente ne ressemblent

Pas aux besoins de nos ancêtres et les personnes résidantes au Maroc n’ont pas les mêmes besoins
que celles vivantes en Sibérie.

H : Les biens économiques

Pour Vincent ROUX (2005), un bien économique est une chose disponible que les hommes jugent
apte à satisfaire directement ou indirectement un de leurs désirs. L’aptitude du bien à satisfaire le
besoin est appelé utilité. Pour obtenir les biens et services susceptibles de satisfaire les besoins des
individus, on doit combiner trois facteurs de production :

-Les ressources naturelles,


-Le travail des hommes,
-Le capital technique

Les ressources naturelles, le travail et le capital existent en quantité limitée, donc la production
des biens et services destinés à satisfaire les besoins des individus se fera elle aussi en quantité
limitée.

Un bien est dit économique s’il satisfait les critères suivants :


L’utilité c.-à-d. la capacité à satisfaire un besoin ;
La rareté : quantité limitée ;
L’échange : le bien doit être disponible et fait l’objet d’une transaction en contrepartie d’un prix.

De nombreuses distinctions pourront être avancées :


1- La distinction entre biens de consommation finale et biens de production
- Les biens de consommation finale (ou biens de premier rang) sont ceux qui sont aptes à
satisfaire immédiatement et directement un besoin de l’homme (ex. du pain).
- Les biens de production (ou biens de deuxième rang) sont ceux qui servent à obtenir
ceux du premier rang. Ils ont un caractère plus durable. (ex. : biens d’équipement)
- On distingue aussi les biens de consommation intermédiaire qui servent une seule fois
dans le processus de production (matières premières, énergies).
2- La distinction entre biens rares et biens libres
La distinction entre un bien rare et un bien libre est celle qui existe entre un bien
économique et un bien non économique. Un bien rare est un bien économique car il
nécessite de la part des hommes un effort ou une difficulté pour l’obtenir. Un tel bien aura

10
un prix et entrera dans le processus marchand. Par contre un bien libre est un bien qui
existe en une telle quantité que tous les hommes peuvent en profiter sans aucune difficulté
et sans entrer en concurrence les uns avec les autres pour déterminer qui utilisera ou
gérera le bien.
Remarque : Un bien libre est un bien qui n’est pas susceptible d’appropriation.

3- Nous distinguons aussi:


 Les biens marchands : fournis par une entreprise en vue de réaliser un profit.
 Les biens non marchands : fournis à titre gratuit ou quasi-gratuit par les administrations
publiques et privées (syndicat, association…), exemple : éducation nationale.
 Les biens substituables : sont dits substituables lorsque leur utilisation ou acquisition
permet de satisfaire le même besoin (thé ou café).
 Les biens complémentaires :sont dits complémentaires lorsque leur utilisation est liée .Ils
ne peuvent être dissociés pour la satisfaction d’un besoin. Exemple : le carburant et une
voiture.
 Deux biens peuvent aussi être indépendants : ce sont des biens qui ne relèvent pas du tout
du même besoin et n’ont aucun lien technique. Ils répondent à des besoins différents.
Exemple (pommes et chaussures).

II : Les systèmes économiques

La multiplication des échanges entre acteurs économiques et le rôle croissant pris par l’entreprise
dans la production des biens et service suppose alors qu’il existe un système économique qui
régule, organise l’activité économique. Plus précisément, le problème de la répartition
(redistribution) des richesses créées, comme celui de leur obtention, n’a pas eu le même résultat
partout dans le monde. Les principes sur lesquels se fondent les réponses à ces grands problèmes
constituent un système économique.

Un système économique est une représentation d'organisation sociétale de la production, la


distribution et la consommation des biens et services. Il est considéré également comme un
ensemble de structures réunies dans un cadre cohérent et qui varie en fonction des régions et des
époques. Le système économique d’un pays a une grande influence sur le niveau de vie de ses
citoyens, sur le niveau des inégalités (politique de redistribution), sur ses relations avec les autres
pays (ouverture économique) et, par conséquent, sur sa puissance économique.

11
Les Etats-Unis, le Japon et les autres pays occidentaux suivent aujourd'hui une organisation
fondée sur le capitalisme. Le système économique des pays de l'ex-bloc soviétique était fondé sur
les principes de l’économie communiste.

Le système économique a un effet capital sur le développement économique car il conditionne le


mode de répartition des richesses.

1- Les principaux fondements du système capitaliste :


 Propriété privée des moyens de production;
 Appropriation privée possible des services et des ressources naturelles;
 Libéralisme économique : liberté de vendre, d’entreprendre (avec les risques associés),
d’échanger, d’acheter…;
 Une certaine liberté des échanges économiques ;
 Possibilité d'accumulation du capital et de la spéculation ;
 Salariat et développement d'un « marché du travail »;
 Rôle de l’Etat réduit à son minimum.

Les objectifs du système capitaliste : La recherche de l’intérêt individuel et du profit pour


notamment rémunérer des actionnaires et/ou compenser leurs prises de risque.

Mécanismes de fonctionnement :

 Système régulé par le marché, donc par la loi de l’offre et de la demande.


 Cette structure de régulation découle du libéralisme.

2- Les principaux fondements du système socialiste :


 Propriété collective des moyens de production.
 Dictature du prolétariat par un parti unique (communiste) qui contrôle l’ensemble des
rouages de l’Etat

Deux dominantes :
A) La dominante juridique: La propriété collective des moyens de production; c’est la
collectivité qui bénéficie de la plus-value et l’extinction du rapport capitaliste-prolétaire.

B) La dominante économique: La planification fixée par l’État qui recense les besoins et les
moyens; fixe les priorités et donne des directives aux entreprises.

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Les objectifs du système capitaliste : L’absence de l’intérêt individuel. Une société sans classes
où chacun peut satisfaire ses besoins.

Mécanismes de fonctionnement :

 Régulation de l’activité économique par un plan impératif (Dirigé par l’Etat).


 Contrôle des échanges extérieurs par l’Etat.

3- Les principaux fondements du système islamiste :


L’histoire économique témoigne de l’existence théorique et pratique de l’économie islamique
jusqu’à l’avènement de la colonisation des pays islamiques. Elle connaît aujourd’hui une
renaissance active à travers la multiplication des banques islamiques dans le monde.

La dominante Juridique:

 La prohibition de l’intérêt dans toutes les opérations économiques (Riba).


 L’intégration de la Zakat dans le circuit économique comme une forme élémentaire de
répartition du surplus social. Elle est imposée à tous les détenteurs d’un revenu imposable
(dépassant le Nissab) selon des critères prescrits par la loi islamique.
 La propriété privée (héritage…)/collective (ressources naturelles).
La dominante économique:

 La production pourra être conçue sur la base de l’association ou Moucharaka c.-à-d. sur
le principe de solidarité entre les détenteurs des facteurs de production.
 La production est motivée par le profit qui est partagé entre les détenteurs des facteurs de
production.
 La production est financée par un système représenté par les banques islamiques qui
jouent le rôle de partenaire associé aux investisseurs.
 L’État interventionniste.
III : les grands courants de la pensée économique

De par leurs philosophies, tous les économistes n’ont pas la même conception du monde, et par la
même, de l’économie et de ses mécanismes

Les principales écoles de pensées économiques

 Les mercantilistes,

 Les physiocrates,

13
 Les classiques,

 Les marxistes,

 Les néo-classiques-les Marginalistes,

 Les contemporains.

A : La doctrine mercantiliste

La doctrine mercantiliste (terme générique utilisé pour la première fois par A. Smith) regroupe
l’école espagnole, française et anglaise qui s’échelonnent sur trois siècles (de 1450 à 1750
environ). Parmi les mercantilistes on peut citer Thomas Mun (1571-1641), Sir William Petty
(1623-1687), Edward Misseldon et Sir Dudley North (1641-1691). Parmi les mercantilistes
français, Jean Bodin (1530-1596), Antoine de Montchrestien (1576-1621) auteur de
l’expression « économie politique », et surtout Jean Baptiste Colbert (1619-1683), ministre
des finances de Louis XIV.

La vision machiavélique de l’Etat et du gouvernement des hommes selon laquelle « Dans un


gouvernement bien organisé, l’Etat doit être riche et les citoyens pauvres » est remise en cause par
les thèses mercantilistes. En effet, la Renaissance voit un développement parallèle de
l’enrichissement de la bourgeoisie marchande et de l’accroissement de la puissance des Etats
européens. Ainsi, contrairement à ce que pense Machiavel, les mercantilistes considèrent que
l’Etat accroît sa force en favorisant l’enrichissement des citoyens.

La définition classique fait du mercantilisme « la théorie de l’enrichissement des nations par


l’accumulation de métaux précieux ». Nous verrons qu’il existe en réalité plusieurs formes de
mercantilismes.

Quoi qu’il en soit, les critères suivants peuvent caractérisés l’apport mercantiliste :

❶ Les métaux précieux et la thésaurisation sont décrits comme l’essence de la richesse. Les
mercantilistes croient en la prééminence de la richesse monétaire et des métaux précieux. Il s’agit
de la thèse du bullionisme (littéralement : l’amour du lingot) selon laquelle c’est l’or et l’argent
eux-mêmes qui constituent la richesse.

❷ La deuxième idée force du mercantilisme est que l’Etat doit jouer un rôle prépondérant dans
l’activité économique. L’Etat doit diriger la nation dans son effort d’accumulation des métaux
précieux. Il y a similitude des intérêts de l’Etat avec l’intérêt des citoyens. Si un sujet (individu)
s’enrichit, l’Etat s’enrichit aussi par l’impôt .

❸ La troisième idée des mercantilistes est que l’Etat doit avoir une politique expansionniste.

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❹ La principale source d’enrichissement et de profit pour les mercantilistes demeure l’activité
marchande.

Les mesures préconisées par les mercantilistes sont les suivantes :

 Il faut développer les exportations et limiter les importations pour amputer le moins
possible le stock d’or. L’objectif est la recherche d’un excèdent permanent de la balance
commerciale,
 Il faut surtout restreindre les importations et inciter aux exportations de produits
manufacturés et au contraire restreindre l’exportation de produits agricoles et matières
premières ;
 Il faut favoriser les commerçants, artisans et armateurs dans le commerce extérieur ;
 Il faut inciter au développement des industries à forte valeur ajoutée ;
 Les mercantilistes sont par ailleurs populationnistes, c’est-à-dire favorable à
l’augmentation de la population de leurs pays. Cette augmentation permet, pensent-ils,
d’obtenir aisément de la main d’œuvre et favorise le développement du commerce, de
l’industrie.

Les différentes formes du mercantilisme :

La doctrine mercantiliste, largement interventionniste, a trouvé des applications différentes en


Espagne, en France et en Angleterre.

1- Le mercantilisme espagnol et portugais était essentiellement métalliste ou bullioniste. Il


s’agit pour ces pays de conserver l’or qui afflue des colonies d’Amérique. Aussi les
économistes de ces pays conseillent –ils de prohiber (interdire) la sortie de métaux
précieux et l’entrée de marchandises étrangères (car celles-ci sont payées en or). Le
résultat obtenu fut l’asphyxie (l’étouffe) de la péninsule ibérique (Espagne et Portugal).
En effet, cette politique de restriction ne s’accompagne pas d’un soutien aux industries.
Au contraire les industries sont délaissées. D’où un décalage de plus en plus important
entre d’un côté une forte circulation monétaire et de l’autre une quantité de biens offerts
insuffisante. Ce mercantilisme se heurte alors à une inflation massive (hausse durable du
niveau général des prix à la consommation) à cause de l’excès de monnaie en circulation.
2- Le mercantilisme français ou industrialiste : la France ne disposait pas de colonies pour
lui fournir or et argent. Pour pallier ce manque, l’Etat doit jouer un rôle. Dès le XVI
siècle, Jean Bodin puis Antoine de Montchrestien vont théoriser l’intervention de l’Etat
en tant que soutien aux industries. Grâce aux ventes et à l’exportation, la France pourra se

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procurer de l’or et de l’argent. C’est toute la politique de Jean-Baptiste Colbert (contrôleur
général des finances sous Louis XIV) on parle à ce sujet de système industriel ou de
colbertisme. C’est à dire un ensemble de réglementation visant à favoriser, à
encourager les manufactures.
3- Le mercantilisme anglais : en Grande-Bretagne, le commerce et la navigation seront les
sources les plus sûres de l’enrichissement. Les mercantilistes anglais pour leur part
prônaient des politiques commerciales agressives destinées à favoriser les exportations par
rapport aux importations pour entretenir un excédent durable de la balance commerciale.
Ainsi le « navigation Act » promulgué par l’Angleterre en 1651 réservait aux navires
anglais l’exclusivité de l’importation en Angleterre de marchandises provenant d’outre-
mer : une décision protectionniste par excellence. De plus, le commerce entre
l’Angleterre, l’Amérique et l’Asie ne pouvait être effectué que par des navires construits
sur des chantiers anglais et appartenant à un armateur anglais, ayant un équipage anglais et
des officiers anglais.

B - L’émergence du libéralisme : la physiocratie et l’économie


classique (1750-1850)
1 : la physiocratie

 La pensée physiocrate qui est exclusivement d’origine française constitue une réaction
libérale au protectionnisme et à l’interventionnisme mercantiliste. La physiocratie signifie,
étymologiquement : « le pouvoir de la nature ». C’est la première véritable école de
pensée économique dans la mesure où elle est la première à se doter d’un programme de
recherche précis : l’analyse de la circulation des richesses d’une nation.

 Le livre de référence exprimant ce programme de recherche est celui du chef de file de


cette école : le médecin, philosophe, économiste François Quesnay (1694-1774). Le titre
de cet ouvrage est : « le tableau économique » (1758).Parmi les physiocrates, les plus
représentatifs sont le Marquis de Mirabeau (1715-1789), Dupont de Nemours (1739-1817)
et Robert Jacques Turgot (1727-1781).

 Les physiocrates considèrent que la valeur de toute chose vient de la nature. Cela les
amène à donner à l’agriculture une place prépondérante, en considérant qu’elle est la
seule à dégager des richesses nouvelles, une production nette. Ceci ne signifie nullement

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que l’artisanat et le secteur manufacturier sont inutiles, mais que l’agriculture est l’unique
secteur produisant une richesse nette.

 Dans le tableau économique construit par Quesnay, la vie économique s’organise autour
de trois pôles :
1- La classe productive qui est celle des agriculteurs et qui fait naître la richesse naturelle.
2- La classe des propriétaires fonciers (noblesse, clergé…) qui vit des redevances versées
par les producteurs agricoles (agriculteurs).
3- La classe « stérile » ou transformatrice, c’est-à-dire tous ceux qui travaillent en dehors de
l’agriculture (artisans, industriels, commerçants…). Cette classe vit grâce aux dépenses
payées par le surplus agricole.

À partir de là, voilà l’exemple que donne Quesnay :


« Les agriculteurs dégagent un produit net. Par exemple 5 milliards en une année. Ils en
conservent une partie : 2 milliards, pour leur consommation et pour le renouvellement ultérieur de
la production. Ils vont donc pouvoir dépenser le reste : 3 milliards.

 Ils vont en consacrer une partie : par exemple 2 milliards à verser des redevances aux
propriétaires fonciers. Et le reste, 1 milliard à acheter des biens et des services à la classe
stérile.
 Les propriétaires fonciers utilisent les 2 milliards ainsi gagnés, d’une part à acheter des
biens agricoles aux agriculteurs (1milliard), et d’autre part à acheter des biens et des
services à la classe stérile.
 Enfin la classe stérile ayant reçu 2 milliards, les utilisent à acheter des biens alimentaires
aux agriculteurs ».

B : L’école classique

 Les théories classiques ont été développées dans le contexte particulier de la révolution
industrielle, entre la fin du XVIII siècle et la première moitié du XIX siècle. Cette
révolution caractérise le passage d’une société traditionnelle, artisanale, à une société
industrielle, dont le système économique dominant est le capitalisme. Cet essor général
des méthodes de production industrielle s’est associé à un bouleversement des structures
économiques et sociales. Les innovations majeures sont la machines à vapeur, la
mécanisation des taches, etc. le pays pionnier de cette révolution industrielle est
l’Angleterre.

17
 Ce courant de pensée est illustré par l’école classique anglaise et trouve des
prolongements en France.

 Les principes suivants peuvent caractériser la pensée classique :


- Il existe dans le domaine économique un ordre naturel qui tend à s’établir
spontanément pourvu que les individus soient laissés d’agir en s’inspirant de leurs
propres intérêts.
- Cet ordre naturel est le meilleur, le plus capable d’assurer la prospérité des nations. Il
est très supérieur à tous les arrangements artificiels que l’on pourrait obtenir à l’aide
d’interventions étatiques.
- Il n y a pas antagonisme mais harmonie entre les intérêts individuels. La poursuite des
intérêts individuels (égoïstes) conduit à la formation de l’intérêt général. Cette
harmonie économique forme l’essence même de l’ordre naturel invoqué.

- Une conception restrictive du rôle de l’Etat dans l’économie, ce ne doit être qu’un
Etat gendarme.

Cette pensée libérale trouve sa source dans un mouvement précurseur : la physiocratie. Le


libéralisme est ensuite charpenté par les économistes classiques qui vont donner à la doctrine un
caractère stable et durable.

1- L’école classique anglaise


Cette école couvre la période de révolution industrielle anglaise. Quatre auteurs se succèdent les
uns après les autres qui se corrigent et se complètent pour construire une doctrine qui est toujours
d’actualité.
Adam Smith (1723-1790)

 Né en Écosse, fils d’un contrôleur des douanes. Il enseigne la littérature puis la


philosophie. Il résida à Toulouse, Genève et paris de 1764 à 1766. Il en profite pour
rencontrer Quesnay et ses disciples.
 Il a publié « la théorie des sentiments moraux » en 1759 et « les recherches sur la
nature et les causes de la richesse des nations » en 1776. Ses œuvres reposent dès le
début sur l’homme et sa capacité à bien se comporter en société.
 Dans les recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations Smith suit et
dépasse le chemin ouvert par le physiocrate Quesnay. Il élimine l’erreur physiocratique
relative à la stérilité de l’industrie. Cela permet à Smith de donner une interprétation plus
satisfaisante du fonctionnement du système capitaliste. L’œuvre majeure de Smith en

18
deux volumes et cinq livres se laisse difficilement cerner .Pour simplifier nous pouvons
retenir trois grands thèmes : le thème de la division de travail ; le thème la main invisible,
le thème de la valeur et le thème de l’échange international.
1- Le thème de la division du travail :
Smith part du principe que la division du travail est la source d’enrichissement des nations. En
augmentant les capacités de chaque individu, la division du travail est à l’origine d’une opulence
(abondance et richesse) générale. Pour Smith, la division du travail permet à chacun de trouver sa
place dans la société. La place ou il est le plus efficace pour permettre le développement
harmonieux de l’ensemble de la société.

Dans l’exemple de la manufacture d’épingles, Smith décrit comment la division du travail en dix-
huit tâches distinctes pour produire une épingle permet d’obtenir une production au moins 240
fois supérieure par rapport à la situation où un ouvrier devrait fabriquer tout seul une épingle.

Ainsi, chaque salarié devient plus performant dans la tâche qui lui est confiée et peut donc
augmenter sa capacité de travail. Il en résulte alors une hausse de la production de l’entreprise.

2- La théorie de la main invisible


Le sens de cet apport est le suivant : les individus mus exclusivement par leurs intérêts personnels
se comportent sur un marché concurrentiel dans un sens conforme à la prospérité générale.

Il y a l’idée que la recherche d’un gain particulier par les individus n’est pas une mauvaise chose
mais une bonne chose pour l’ensemble de la société. Mais cela n’est vrai que dans un régime de
libre concurrence. Et les interventions sur les marchés empêchent le jeu de la main invisible et
sont en définitive néfaste aux consommateurs. C’est-à-dire au plus grand nombre.

Smith illustre ce principe comme suit « chaque individu s’efforce continuellement de trouver
l’emploi le plus avantageux pour tout capital dont il peut disposer. C’est son propre avantage, en
vérité, et non celui de la société qu’il a en vue. Mais l’étude de son propre avantage l’amène
naturellement, ou plutôt nécessairement à préférer l’emploi qui est le plus avantageux pour la
société […]

Il cherche seulement son intérêt personnel, et il est en cela, comme dans bien d’autres cas, amené
par une main invisible à atteindre une fin qui n’entrait nullement dans ses intentions. Et ce n’est
pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la société, que cette fin ne fasse pas partie de ses
intentions. En poursuivant son propre intérêt, il agit souvent plus efficacement pour l’intérêt de
la société que lorsqu’il cherche réellement à agir en faveur de ce dernier ».

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Pour Smith le rôle de l’Etat est restreint car l’économie est autorégulée. L’Etat doit « laisser
faire », l’Etat doit également « laisser passer » c’est à dire autoriser la liberté du commerce.
Adam Smith reconnait cependant trois devoirs d’importance majeure à l’Etat : le maintien de la
sécurité militaire, l’administration de la justice et le devoir d’ériger et d’entretenir certains édifices
publics et certaines institutions publiques.

3- La théorie de la valeur
Smith fait la distinction entre la valeur d’usage et la valeur d’échange. Il faut observer écrit-il
que « le mot valeur a deux significations différentes ; quelques fois, l’utilité d’un objet particulier
et quelques fois, il signifie la faculté que donne la possession de cet objet d’acheter d’autres
marchandises ». Dans le premier sens, on parle de valeur d’usage, cette valeur est considérée
comme subjective (aujourd’hui) en ce sens qu’elle repose sur la perception de l’individu qui
utilise un bien. Dans le second sens, on parle de valeur d’échange. Celle-ci est plus objective dans
le sens où il correspond à un « état du marché » que l’individu seul ne peut modifier. La
distinction entre valeur d’usage et valeur d’échange amène Smith vers une problématique connue
sous le nom de « paradoxe de l’eau et du diamant ». En effet l’eau qui a une faible valeur
d’échange (dans l’état actuelle du marché) a une très forte valeur d’usage, alors que le diamant
qui a une très forte valeur d’échange n’a qu’une très faible valeur d’usage (cet exemple a été
critiqué par d’autres économistes).

Smith considéré que le prix réel de chaque chose, ce qu’elle coûte réellement à la personne qui a
besoin de l’acquérir, est l’équivalent de la peine et de l’embarras qu’il a fallu pour l’acquérir. La
valeur relative des différents biens est déterminée par la quantité de travail nécessaire à leur
production (théorie de la valeur travail).

L’auteur établit une distinction entre le prix naturel des marchandises et leur prix du marché : le
prix naturel d’une marchandise dépend de la quantité de travail incorporé dans le produit,
néanmoins, le jeu de l’offre et de la demande peut aboutir à un prix de marché qui ne correspond
pas à ce prix naturel.

4- L’apport sur l’échange international


Adam Smith fut le premier à énoncer un principe de comparaison des coûts, celui de l’avantage
absolu .Il s’agit d’une des toutes premières lois qui justifient l’échange et la spécialisation
internationale sur le plan théorique.

Pour Smith, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production du bien pour lequel ses coûts
de production sont inférieurs à ceux d’autres pays, c’est-à-dire dans le bien pour lequel le pays

20
dispose d’un avantage absolu. Il s’agit donc d’une division internationale du travail dans laquelle
chaque pays trouve son avantage. Pour les biens pour lesquels le pays ne dispose d’aucun
avantage absolu, il est préférable de les importer des autres pays. Cela lui revient moins cher que
de les produire lui-même. Le tableau suivant est un exemple des coûts de production du vin et du
drap entre l’Angleterre et le Portugal (exemple fourni par Ricardo)

Coût de Angleterre Portugal


production

Drap 100 90

vin 120 80

Dans cet exemple, selon Smith, le Portugal a intérêt à produire le drap qui ne lui coute que 90
alors qu’il coute 100 à l’Angleterre, mais aussi le vin qui ne coute que 80 alors qu’il revient à 120
pour l’Angleterre. Le Portugal dispose d’un avantage absolu pour les deux produits.

David Ricardo (1772-1823)

David Ricardo né d’un banquier juif parti de Hollande pour l’Angleterre. Spéculateur, il amassa
une immense fortune et se retira des affaires en1814.

Son principal ouvrage est de 1817 et s’intitule « principe de l’économie politique et de


l’impôt’ »

La pensée économique de Ricardo est très riche. On en retient pour commencer trois aspects
particulièrement saillants : La théorie de la valeur travail, la théorie de la rente foncière et la
théorie des coûts et des avantages comparatifs

 Ricardo distingue le prix naturel du prix courant. Le prix naturel dépend avant tout de la
quantité de travail incorporé dans le produit. Le prix courant pour sa part est un prix de
marché qui dépend de l’offre et de la demande. Pour Ricardo le prix courant ne fait
qu’osciller autour du prix naturel et la valeur des biens reflété la valeur naturelle ou valeur
travail.
La théorie de la valeur travail

Ricardo distingue les biens reproductibles par l’industrie et qui sont gouvernés par la valeur
travail des biens non reproductibles par l’industrie qui ont une valeur qui dépend de leur rareté.

21
L’offre et la demande peuvent jouer leur rôle dans la détermination des prix de marché. Mais,
pour la grande majorité des produits de l’industrie, c’est bien la valeur travail qui explique les prix

Le travail est alors, comme toute marchandise, mesuré par son prix de revient. Et les variations de
la situation du marché du travail ne peuvent pas changer le salaire du subsistance.

La théorie de la rente foncière


Ricardo affirme que l’augmentation de la population nécessite un accroissement de la production
agricole et donc de la mise en culture de terres de moins en moins fertiles (productives). Cela se
traduit par un renchérissement des prix des produits agricoles, dans la mesure où le prix s’aligne
sur le coût de production de ces produits sur la terre la moins rentable (la terre marginale). Les
autres agriculteurs dont la terre est plus productive, bénéficient ainsi d’un écart plus élevé entre le
prix de vente (prix unique pour un même produit) et leur propre coût de production.

Dans ces conditions, les prix agricoles ne cessent de progresser sur les marchés, au fur et à mesure
de l’augmentation de la population. Cela a pour effet, selon Ricardo que le salaire des ouvriers se
fixe automatiquement à un niveau proche du minimum alimentaire. Les propriétaires fonciers qui
louent ces terres aux agriculteurs (capitalistes selon Ricardo) augmentent à leur tour leur rente.
Donc dans un même temps, l’augmentation des prix de du blé » a un effet sur l’augmentation des
salaires (de ce fait, l’augmentation des prix est neutre pour les salariés). La hausse des salaires ne
peut se faire qu’au détriment des profits.
En conclusion, la hausse de la population a pour conséquence une hausse des prix du blé, une
hausse de la rente foncière et une baisse du taux de profit. Les entreprises n’ont plus intérêt à
augmenter leurs productions. La croissance est alors bloquée. Ricardo appelle cette situation
« l’état stationnaire »

La théorie des coûts et avantages comparatifs


Ricardo reprend la pensée de Smith sur les échanges internationaux et va plus loin. Il considéré
que même si un pays ne dispose pas d’un avantage absolu, chaque pays a intérêt à se spécialiser
dans le produit pour lequel il a un avantage comparativement aux autres pays en se spécialisant
dans le produit pour lequel il a l’avantage comparatif le plus grand.

Il va plus loin que Smith lequel, avec la théorie des avantages absolus, ne savait pas que faire des
pays qui n’étaient avantagés par aucune production. C’est Ricardo qui présente l’exemple de
l’échange du drap et du vin entre l’Angleterre et le Portugal.

22
Coûts de production Angleterre Portugal
Drap 100 90
vin 120 80

L’Angleterre a des coûts de production plus élevés pour chacune des produits. Pourtant Ricardo
va monter que l’ouverture des frontières et la spécialisation seront profitables aux deux pays. Pour
cela chacun doit de spécialiser dans la production pour laquelle il a un avantage comparatif.
C’est le cas du drap pour l’Angleterre proportionnellement moins couteux que le vin. Et c’est
inversement le cas pour le vin au Portugal, proportionnellement moins couteux que le drap. Pour
bien comprendre il faut examiner la production avant la spécialisation et après la spécialisation.

 Avant
L’Angleterre produit une unité de drap et une unité de vin avec 220 heures de travail.
Le Portugal produit une unité de drap et une unité de vin avec 170 heures de travail.
Au total, l’Angleterre et le Portugal produisent 2 unités de draps et 2 unités de vin avec
390 heures de travail.

Après : Avec la spécialisation l’Angleterre ne produit plus que du Drap pendant 220
heures, comme il lui faut 100 heures pour produire une unité, l’Angleterre produit : 2,2 de
drap (220/100).
De même, le Portugal ne produit plus que du vin pendant 170 heures, comme il faut au
Portugal 80 heures de travail pour produire une unité de vin, il produira 170/80 = 2.125
unités de vin
Ainsi, il résulte un gain important de la spécialisation internationale puisque la production
de drap passe de 2 unités à 2,2 unités et la production de vin passe de 2 unités à 2,125
unités
Il y a donc d’un point de vue global plus de marchandise disponible sur le marché. Les
marchandises sont plus accessibles et plus de personnes peuvent en profiter.
Deuxième raisonnement : Dans ce cas, après la spécialisation, l’Angleterre ne doit plus travailler
que 200 heures pour produire 2 unités de drap au lieu de 220 heures avant la spécialisation (gain
20h de travail). De même, le Portugal ne doit plus travailler que 160 heures pour produire 2 unités
de vin au lieu de 170 avant la spécialisation (gain 10 heures de travail).Au total, pour produire
autant qu’avant la spécialisation, il suffit de 360 heures de travail au lieu de 390 heures (gain :
30heures).

23
Autre raisonnement : L’intérêt du Portugal est clairement d’exporter du vin en Angleterre. En
effet, considérons les situations en autarcie (économie fermée) 11 :

- en Angleterre, avec 1 unité de vin, on peut acheter 1,2unités de drap (prix relatif du
vin) ;
- au Portugal, avec 1 unité de vin, on peut acheter 0,88 unités de drap.
-Ainsi en exportant 1 unité de vin en Angleterre, le Portugal peut y acheter 1,2 unité de drap, alors
qu’il n’en aurait obtenu que 0,88 unité en autarcie.

- de même, l’Angleterre a intérêt à se spécialiser dans la production du drap puisqu’elle obtient


plus de vin venant du Portugal (90/80 = 1,25) en exportant une unité de drap alors qu’elle n’en
aurait obtenu que 100 /120 = 0,83 en Angleterre.

C’est la structure du coût relatif qui détermine la spécialisation international du pays. Selon
le principe de l’avantage comparatif, les pays se spécialisent dans la production des biens
dont le coût relatif par rapport aux autres biens est le plus faible.

Thomas Robert Malthus (1766-1834) :

Né dans les environs de Londres, pasteur Anglican et économiste, il publie en 1798 « Essai sur
le principe de population » et observe avec inquiétude l’aggravation de la pauvreté en Angleterre
à la fin du XVIII siècle. L’analyse la plus connue de Malthus est sa théorie de la population et du
développement, son analyse est fondée sur l’idée des rendements décroissants de la terre
(présente chez Ricardo).

 Malthus est assez pessimiste sur la possibilité d’augmenter par le progrès technique les
quantités de nourritures disponibles. Il part d’un constat pour lui évident qui est que les
surfaces cultivables s’additionnent alors que les bouches à nourrir se multiplient. Son
raisonnement est le suivant : le monde est menacé d’un « raz de marée démographique ».
En effet, il existe un rythme très différent d’évolution entre la population et les
subsistances. La population progresse selon une loi géométrique (elle est multipliée
chaque année d’un même pourcentage) alors que les ressources alimentaires
n’augmentaient qu’en progression arithmétique (l’accroissement absolu est le même
chaque année). Dans ces conditions, il existera un déséquilibre croissant entre une
population en hausse rapide et des ressources qui progressent plus lentement.

11
Ètat économique d'un pays ou d'une région qui se suffit à lui-même.

24
 Dans la même logique, Malthus s’oppose aux lois d’aides aux pauvres, qui se
développaient à l’époque en Angleterre. Pour lui ces lois encouragent la natalité et ne font
que multiplier les pauvres, non les richesses.

 Malthus prône la restriction des naissances pour assurer aux populations une situation
acceptable quant à leur niveau de vie. La quantité de nourriture disponible doit dicter à la
population son rythme de progression. Selon Malthus, la restriction des naissances doit
être possible grâce aux progrès de la morale. C’est-à-dire qu’il faut respecter le principe
de chasteté jusqu’au mariage et se marier tard. Il faut aussi une éducation gratuite pour
tous. Car pour lui, un peuple instruit comprend qu’en limitant les naissances, il améliore le
niveau de vie moyen des membres de la famille.
 Il reconnait à la consommation une fonction essentielle de l’économie. Comme Keynes,
mais avant lui, l’analyse de la demande est privilégiée et reconnue. Pour lui les crises de
surproduction sont parfaitement possibles, contrairement aux affirmations de J-B. Say, il
déclare que l’essor de la production exige une augmentation de la demande des produits.
 Par ailleurs, le scénario catastrophe malthusien n’a toujours pas eu lieu. Et les progrès
dans la production agricole ont permis de nourrir une population de plus en plus
nombreuse.

John Stuart Mill (1806-1873) :

Économiste et philosophe britannique né à Londres et décédé à Avignon en France. Il a tout lu et


fera la synthèse de ces prédécesseurs, à travers un ouvrage intitulé « le principe d’économie
politique », mais au-delà de la synthèse, il est celui qui donne à la pensée classique une
dimension sociale allant même jusqu’à proposer un impôt sur l’héritage. Pendant toute la seconde
moitié du 19ième siècle, cet ouvrage fut utilisé comme un manuel par les économistes. Il sera
influencé par Malthus dont il défendra les thèses en matière de démographie et de famille.

Jean-Baptiste Say (1767-1762) :


Est le principal économiste classique français, journaliste, entrepreneur dans le coton puis à partir
de 1820 enseignant d’économie.
La loi des débouchés : Il est connu principalement par sa loi des débouchés, selon laquelle la
production ouvre des débouchés aux produits .Selon lui la réalisation d’une production entraîne la
distribution de différents revenus dont la somme est égale à la valeur de la production. La

25
consommation de ces revenus permet alors à la production de s’écouler. L’offre sur un marché
n’est pas vue comme une réponse à une demande mais à l’origine de la demande, c’est
l’offre qui crée sa propre demande. Cette loi des débouchés de Say est l’un des piliers de la
doctrine libérale.
Exemple : une entreprise fabrique des chaises. Elle distribue pour 120 000 dh de salaires, elle
verse 10 000 DH de loyer au propriétaire de son terrain elle trouvera des débouchés puisque
130 000 DH de revenus ont été distribués.
La loi de Say ne s’applique pas au niveau d’une entreprise en particulier. Un producteur peut
avoir des difficultés à écouler sa marchandise. Mais au niveau d’une économie globale,
l’ensemble de la production trouve acquéreur.
Say rejette la possibilité d’une surproduction. L’offre globale d’une économie ne peut pas être
supérieure à la demande globale. En effet, la demande globale correspond à la valeur des revenus
distribués pour obtenir l’offre globale. Ces revenus permettent aux agents économiques d’acquérir
les biens produits.

La monnaie selon Say : elle n’est qu’un intermédiaire entre un vendeur et un acheteur, selon Say
la monnaie est un voile sur l’économie, toute personne en possession de revenus sous forme de
monnaie cherche à s’en défaire pour acquérir de nouveaux biens la monnaie est alors perçu
comme un moyen de faire circuler les produits dans une économie

Pour J-B. Say, il y a neutralité de la monnaie. La monnaie selon Say : elle n’est qu’un
intermédiaire entre un vendeur et un acheteur, selon Say la monnaie est un voile sur l’économie

Le marxisme :

Cette doctrine économique est l’œuvre de Karl Marx (1818-1883) et de Friedrich Engels (1820-
1895). Elle est principalement exposée dans le « Manifeste du Parti Communiste » (1848) et le
« capital » dont le premier tome paru en 1867 est dû à Marx lui-même tandis que les tomes 2 et
3 ont été publiés à titre posthume ( publié après la mort de Marx), par Engels en 1885 et 1894.
Marx développe ses analyses après la révolution industrielle, pendant la généralisation du modèle
capitaliste, à cette époque les conditions de vie des ouvriers se sont considérablement dégradées. .
Pour Marx :

La vie sociale est déterminée par la façon dont les hommes produisent. La production n’est pas
seulement matérielle, elle engendre aussi des rapports sociaux. C’est le mode de production qui

26
donne une identité à la société. La politique, le droit, la culture, etc. dépendent du mode de
production du système économique.

L’évolution des sociétés : Marx analyse l’évolution des sociétés selon l’évolution de leurs modes
de production et des rapports de production. Par exemple, le féodalisme est fondé sur le servage,
le capitalisme est fondé sur le salariat. Le passage d’un mode de production à un autre est une
révolution.
Le capitalisme
 La dialectique : Marx cherche à comprendre et à analyser le système économique. Pour
cela, il utilise les techniques de la dialectique. La dialectique est un mode de raisonnement
qui consiste à analyser la réalité en observant ces contradictions internes.
→Remarque : certains auteurs ont parlé de matérialisme dialectique pour qualifier la
méthode de Marx.

 Marx observe le capitalisme à travers ses contradictions interne. La principale


contradiction du système capitaliste repose sur l’opposition entre l’intérêt général et
l’intérêt individuel. Exemple : au niveau général, les salaires devraient augmenter pour
améliorer le niveau de vie de la population. Mais au niveau individuel, les capitalistes
n’ont pas intérêt à augmenter les salaires pour pouvoir augmenter leurs profits.

 Marx analyse le capitalisme comme un système engendrant l’exploitation de l’homme par


l’homme et qui comporte de multiples contradictions.

 Les formes du capital : selon Marx le capital prend deux formes : le capital constant,
formé de machines, des matières premières, de l’énergie….et le capital variable, qui est la
force de travail achetée aux travailleurs.

 La force de travail correspond à toutes les capacités physiques et intellectuelles que les
salariés mettent à disposition des capitalistes pour produire. Elle est offerte par les
travailleurs que Marx nomme « les prolétaires ».
 La force de travail est elle-même une marchandise qui s’échange sur le marché de travail
à un prix donné : le salaire

27
 Le salaire se détermine alors par la quantité de travail qui permet de produire la force de
travail. Cela englobe la nourriture, le logement, le chauffage… qui permet à un salarié de
reproduire quotidiennement sa force de travail et de subvenir aux besoins de sa famille.
Remarque : Marx insiste sur la liberté des travailleurs. Ils sont libres ou non de proposer leur
force de travail aux capitalistes, contrairement aux esclaves par exemple.

La détermination de la plus-value

Le salaire mesure la valeur de la force de travail, c’est-à-dire les biens nécessaires à la


reproduction de cette force de travail. Mais la force de travail est utilisée pour une durée
supérieure au temps nécessaire à la formation de ce salaire. La différence correspond à la plus-
value que s’approprient les capitalistes.

Exemple : un salarié travaille 8 heures par jour. Il produit l’équivalent de ce dont il a besoin pour
renouveler sa force de travail en 5 heures seulement. Le capitaliste s’approprie la valeur des 3
heures supplémentaires de travail par jour. C’est la plus-value.

La plus-value est la différence entre la valeur crée par l’emploi de la force de travail et la valeur
de cette force de travail. Elle représente du travail non payé.

Plus –value = valeur crée par les salariés – salaires perçus par le salariés

 L’exploitation : selon Marx, le capitalisme repose sur l’exploitation, c’est-à-dire de


l’appropriation de cette plus-value par les capitalistes. Le salaire versé aux salariés leur
permet uniquement de renouveler leur force de travail, pas d’acquérir les moyens de
production qui leur permettraient de devenir à leur tours des capitalistes. De leur côté, les
capitalistes réinvestissent cette plus-value dans du capital constant. C’est le principe de
l’accumulation du capital

 Marx dégage trois lois tendancielles qui décrivent l’évolution d’une société capitaliste :
- La machinisation croissante : le développement du machinisme entraîne une hausse du
capital constant (machines, etc.) par rapport au capital variable (le travail). Le rapport
entre le capital constant et le capital variable que Marx appelle « la composition organique
du capital » à tendance à augmenter.

28
- La paupérisation des travailleurs : les capitalistes préfèrent augmenter le capital
constant et réduire la force de travail. Cela a pour conséquence une augmentation du
chômage et un appauvrissement des travailleurs. Le niveau de vie des prolétaires diminue
au fur et à mesure que les capitalistes veulent augmenter leurs profits.

- La baisse du taux de profit : la recherche de la croissance par les capitalistes est en


opposition avec les moyens qu’ils appliquent pour y parvenir. Les salaires sont abaissés
pour obtenir une plus-value élevée, la force de travail est réduite pour privilégier le capital
constant. Cela ne permet plus aux capitalistes d’écouler leur production. Les prolétaires
n’ont plus le niveau de vie suffisant pour acheter les biens produits. Marx anticipe que ces
crises de surproduction se développent dans le système capitaliste et que cela aboutira une
diminution du taux de profit des capitalistes. Autrement dit : Le taux de profit n’est autre
que le rapport profit/ capital, plus précisément (chez Marx) pl/K (soit pl/c+v). En
divisant chaque élément par v, il vient : (pl/v) / (c/v +1). Ainsi le taux de profit et son
évolution sont fonction de deux éléments : le taux de plus-value et la composition du
capital. À long terme, conséquence du processus même d’accumulation et du fait que pour
accroitre la productivité et le profit, les capitalistes remplacent l’homme par la machine, il
se produit une tendance à l’augmentation de c/v et cette tendance l’emporte sur la hausse
de pl/v

Pour Marx, la lutte des classes constitue le moteur de l’histoire : c’est elle qui doit conduire à une
révolution qui permettra l’avènement d’une société sans classe et marquera la fin du capitalisme.

Les néoclassiques

Apparue au début des années 1870, l’école néoclassique s’apparente à trois auteurs qui ont mis au
point presque simultanément et séparément de nouveaux concepts, il s’agit de :
- William Stanley Jevons (1835-1882) en Grande Bretagne auteur de « la théorie de
l’économie politique », 1871.
- Léon Walras (1834-1910) en France auteur de « éléments d’économie politique pure »,
1874.
- Carl Menger (1840-1921) en Autriche auteur de « principes fondamentaux d’économie
politique », 1871.
La théorie néoclassique abandonne la question de la croissance pour celle de la satisfaction des
individus. La production perd son statut privilégié et devient une conséquence secondaire de la

29
nouvelle définition du problème économique : L’allocation des ressources rares à un moment
donné entre les différents emplois possibles pour les individus qui composent la société. Le
marché assure cette allocation. La finalité de l’activité économique devient largement
individualiste.

La contribution des néoclassiques (appelées également marginalistes) est fondée principalement


sur les principes suivants :

● Approche microéconomique.

● L’individu économique est rationnel. Chaque individu cherche à maximiser sa satisfaction


sous contrainte. Il réalise un arbitrage entre les différentes possibilités qui s’offrent à lui. Ces
dernières peuvent être identifiées et quantifiées.

● Le raisonnement à la marge : les néoclassiques ne raisonnent pas sur des quantités globales ou
moyennes mais sur des unités marginales, c’est-à-dire à la dernière unité.

● Leur conception de la valeur est subjective.

● La valeur-utilité est à l’origine des formalisations mathématiques du calcul à la marge.


●Les agents agissent chacun indépendamment, à partir de l'information dont ils disposent.

●Les néoclassiques s’intéressent plus particulièrement aux comportements du consommateur et


du producteur : les premiers cherchent à maximiser leurs utilités, tandis que les seconds
cherchent à maximiser leurs profits. Ainsi le consommateur choisit entre acheter telle ou telle
marchandise en cherchant à maximiser sa satisfaction sous contrainte se son budget (théorie du
consommateur), le producteur choisit entre fabriquer telle ou telle marchandise afin de maximiser
son profit sous contrainte de son coût de production (théorie du producteur).
●Par son comportement rationnel et son calcul (utilité marginale), l’individu parvient à
l’équilibre. Le marché permet un équilibre général et optimise les satisfactions individuelles.
●La conclusion sans appel des néoclassiques est la suivante : il ne faut jamais entraver le libre
jeu du marché.

L’utilité :
 La valeur utilité : comme les classiques, les néoclassiques considèrent que la valeur d’un
bien dépend de l’utilité que le bien offre. C’est la valeur utilité. Le prix d’un bien est alors

30
fonction du désir du consommateur à l’acquérir. L’utilité est donc une notion subjective
qui dépend de l’individu. L’utilité d’un bien dépend aussi de sa rareté : par exemple, une
personne accordera beaucoup plus d’utilité à un verre d’eau s’il est dans le désert que s’il
est en ville.
 l’utilité marginale : La valeur d’un bien sur un marché dépend donc de l’utilité qu’il
procure à son consommateur, plus précisément de l’utilité que procure la dernière unité
consommée, l’utilité marginale. Il s’agit donc du supplément d’utilité associé à la
consommation d’une unité supplémentaire du bien considéré.

 l’utilité marginale décroissante : L’utilité marginale d’un bien est décroissante. Au fur et
à mesure de la consommation d’un bien. L’utilité de la dernière unité est plus faible que
l’utilité de l’avant dernière unité consommé. Exemple une personne qui a soif accorde une
forte utilité au premier verre d’eau. A mesure qu’elle boit des verres d’eau, l’utilité du
dernier verre d’eau diminue. L’allemand Gossen (1843) a clairement formulé cette loi :
« le supplément d’utilité fourni par des quantités croissantes d’un bien va en diminuant
jusqu’à devenir nul au point de satiété ».
La productivité :
La productivité mesure l’efficacité des facteurs de production (travail et capital). Elle correspond
au rapport entre les quantités produites et les moyens mis en œuvre pour produire ces quantités.
La productivité peut aussi être calculée par rapport à un seul type de ressources, le travail ou le
capital. On parle alors de productivité apparente.
Une mesure couramment utilisée est celle de productivité apparente du travail. On peut également
calculer une productivité apparente du capital.
Exemple : la productivité du travail correspond au rapport entre la quantité produite et la quantité
de travail. : Productivité de travail = quantité produite / quantité de travail
Il s’agit dans ce cas de la productivité moyenne du travail. Le capital reste fixe.

La productivité marginale : la productivité marginale mesure l’accroissement de la production


suite à l’augmentation d’une unité de facteur, l’autre facteur restant stable. On peut calculer la
productivité marginale du travail et la productivité marginale du capital.
Exemple : la productivité marginale du travail est le rapport entre la variation de la quantité
produite et la variation de la quantité de travail nécessaire.
Productivité marginal du travail = variation de la quantité produite / variation de la
quantité de travail

31
 Les rendements décroissants Les néo-classiques ont démontré que la productivité
marginale des facteurs est décroissante. Si la production augmente, il arrive un moment où
la production qui résulte d’une unité supplémentaire de facteur est plus faible que la
production de l’avant dernière unité de facteur. C’est la loi des rendements décroissants.

Le rôle central du marché :


Le marché lieu de rencontre entre des offres et des demandes, lieu d’échange entre les agents,
joue un rôle essentiel chez les néoclassiques. Il permet la réalisation d’un équilibre entre les offres
et les demandes et détermine un prix d’équilibre. Sur le marché du travail se rencontrent une offre
et une demande de travail d’où découlent à la fois le niveau de l’emploi et celui du salaire. Sur le
marché des capitaux se rencontrent l’offre des agents qui épargnent et la demande de ceux qui
investissent.
Le bon fonctionnement du marché suppose une flexibilité des prix. Si l’offre est supérieure à la
demande, le prix diminue jusqu’à ce que l’offre égale à la demande. Si l’offre est inférieure à la
demande, le prix augmente jusqu’à ce que l’offre égale à la demande. Lorsque l’offre égale à la
demande, l’échange a lieu pour le prix indiqué, le prix d’équilibre.

La concurrence pure et parfaite 12:


Les néoclassiques considèrent que le marché de concurrence pure et parfaite (Cette condition est
difficile à réaliser car rien n’est jamais pur et parfait) est le meilleur système d’organisation de
l’économie car il permet la correction automatique des déséquilibres.
Un marché est soumis à la concurrence pure et parfaite s’il respecte cinq propriétés : l’atomicité
de l’offre et de la demande, l’homogénéité des produits, la libre entrée et sortie sur le marché,
l’information parfaite et la libre circulation de facteurs de production.
1- L’atomicité de l’offre et de la demande : le marché est composé d’une grande quantité
d’offreurs et d’une grande quantité de demandeurs. Aucun agent économique ne peut
influencer seul, le marché.
2- L’homogénéité des produits : les produits échangés sur le marché ont des
caractéristiques similaires. Ils ne peuvent de différencier que par les prix.

12
La concurrence pure et parfaite (ccp) est un modèle théorique de référence. Aucun marché réel ne remplit ces
conditions. Cependant, pour les néoclassiques, la concurrence ne doit pas être pensée comme un idéal
inaccessible. La concurrence signifie simplement la possibilité de remettre en cause des situations acquises.

32
3- La libre entrée et sortie sur un marché : une entreprise peut à tout moment entrer ou
sortir du marché sans que cela ne se traduise par un coût dissuasif. Il ne doit pas y
avoir aucune barrière à l’entrée ou à la sortie du marché. (contre-exemple : les
opérateurs de téléphone doivent avoir un agrément délivré par les autorités)
4- L’information parfaite ou transparence : les offreurs et les demandeurs sont
parfaitement informés à tout moment de l’état réel du marché c’est-à-dire des
quantités offertes, demandées et des prix pratiqués.
5- La mobilité parfaite des facteurs de production : l’offre peut s’adapter à la demande.
cela suppose que les facteurs de production, le travail et le capital, peuvent être
transférés d’un marché à l’autre. De même, les acheteurs peuvent s’adresser à
n’importe quel vendeur.

Les trois néoclassiques majeurs : Carl Menger, Léon Walras et Alfred Marshall.

Carl Menger (1840-1921) : école autrichienne

 Est l’un des auteurs clés de l’école économique de vienne avec Bôhm; Wieser, Hayek et
Schumpeter.
 Cette école est associée à l’individualisme méthodologique. Cette analyse considère que les
mécanismes du marché concurrentiel engendrent de façon décentralisée un état social
optimal.
 Carl Menger a cherché à approfondir l’analyse psychologique de la valeur.
 Carl Menger repousse le langage mathématique qui ne peut traduire que des phénomènes de
masse.
 Carl Menger affirme le caractère subjectif de la valeur : la valeur vient de l’homme et non des
produits. Elle reflète la satisfaction que leur consommation nous procure, non la quantité de
facteurs productifs qu’exige leur fabrication.
 Pour Menger, il n’y a pas de valeur objective, l’individu est libre d’accorder ou non de la
valeur aux biens. La valeur réside donc dans les jugements que les individus portent sur leurs
besoins.
Léon Walras (1834-1910) : école de Lausanne

 Un français qui fera sa carrière en suisse. Il est le chef de file de « l’école de Lausanne »,
on peut invoquer entre autre Pareto et Hicks.
 Cette école emploie les mathématiques et surtout l’algèbre en économie.

33
 Il s’intéresse surtout à la détermination des prix dans un régime de concurrence pure et
parfaite.
L’équilibre général de Walras : Walras a démontré mathématiquement l’existence d’un
équilibre général sur tous les marchés en même temps. Pour simplifier le raisonnement, il décrit
une économie qui serait composée de quatre marchés : le marché des biens et des services, le
marché du capital, le marché du travail et le marché de la monnaie.

 Walras a démontré que, si toutes les hypothèses de la concurrence pure et parfaite sont
respectées, alors il est possible que tous les marchés soient à l’équilibre simultanément.
C’est l’équilibre général. Dans ce cas, tous les facteurs de production sont utilisés à leurs
capacités maximales, le plein emploi est assuré et tous les consommateurs trouvent
satisfaction de leurs demandes.

 Pour Walras tous les marchés sont interdépendants. La variation du prix d’un des marchés
a des conséquences sur la demande et l’offre de ce marché mais aussi sur la demande et
l’offre de tous les autres marchés.

 Pour atteindre le prix d’équilibre, l’économie procède par tâtonnement. Walras explique
ce tâtonnement par la présence d’un agent fictif (imaginaire) : Le commissaire-priseur, qui
joue le rôle de « crieur de prix ». Toutes les demandes et les offres d’un bien sur un
marché lui sont adressées. Si l’offre est supérieure à la demande, le commissaire-priseur
annonce un prix plus bas. À nouveau, les consommateurs et les producteurs adressent
leurs vœux au commissaire-priseur. Si l’offre est inférieure à la demande, le commissaire-
priseur annonce alors un prix plus élevé. Et ainsi de suite, par tâtonnement, jusqu’à
l’équilibre. Les agents prennent donc ces prix comme des données, et par ajustement
progressif des offres et des demandes, s’enclenche un processus qui permet d’aboutir à
l’équilibre.
Remarque : le tâtonnement suit quasiment la même logique que le marchandage.

Les théoriciens considèrent par ailleurs l’équilibre concurrentiel comme un optimum de Pareto.

L’optimum de Pareto : Pareto a démontré que l’équilibre général de Walras permet une
allocation optimale des ressources. Une situation « Pareto-optimale » est un « état de l’économie »
qui ne laisse aucune possibilité de faire mieux. Pareto (1848-1923) démontre en effet, que, à
l’équilibre, il y a optimum, c’est-à-dire une situation dans laquelle on ne peut améliorer la

34
satisfaction d’un participant à l’échange sans diminuer celle d’un autre. Pour Pareto, il est clair
que la concurrence des producteurs et le libre choix des individus consommateurs permettent
d’atteindre un tel optimum.
Il n’est plus possible d’augmenter la satisfaction d’un individu sans diminuer celle d’un autre.
C’est donc un optimum.
Attention : l’optimum de Pareto s’applique uniquement au niveau de l’équilibre général. Une
situation dans laquelle tous les individus seraient pauvres sauf un homme extrêmement riche est
aussi un optimum de Pareto, puisqu’il n’est pas possible que l’un des pauvres devienne moins
pauvre sans diminuer la richesse de la personne riche.

Alfred Marshall (1842-1924) : école de Cambridge

 Il est le chef de file de l’école anglaise dite « école de Cambridge », avec Pigou comme
partisan.
 Son œuvre majeur est le principe d’économie politique (1890).
 L’école anglaise va introduire la géométrie en économie.
 C’est à Marshall que l’on doit l’analyse de l’équilibre partiel sur un marché qui est aussi
appelé « loi de l’offre et de la demande ». L’équilibre partiel est plus commode que
l’équilibre général.
 Ils raisonnent sur des firmes représentatives.

Le courant keynésien :

 John. Maynard. Keynes est le plus connu des économistes. Il est né en 1883 alors que
Marx s’éteint. Cependant, il ne s’intéresse guère à l’analyse marxiste. Il réserve ses plus
sévères critiques aux classiques et aux néoclassiques. Il a remis en cause l’équilibre
naturel dégagé dans une économie de marché.

 Son œuvre et ses préoccupations sont marqués par la crise économique de 1929. Son
ouvrage le plus connu est « la théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la
monnaie » qu’il publie en 1936. On cite souvent également son « traité sur la monnaie »
qu’il publie en 1930. Il est considéré comme le fondateur de la macroéconomie
moderne.

35
 Alors que les néoclassiques expliquent les mécanismes économiques à partir des décisions
individuelles, Keynes prend en considération les décisions des groupes d’agents. La
théorie de Keynes est donc novatrice parce qu’elle généralise l’utilisation de la macro
analyse. Le point de départ, ce ne sont pas les individus mais des relations entre des
données globales (demande globale, revenu national). Keynes raisonne donc en terme
d’agrégats nationaux, c’est-à-dire de grands ensembles économiques. En outre, il
raisonne en terme de circuit, moins en termes de marché. Exemple : Keynes s’attache à
augmenter le revenu national d’une économie et non comment chaque individu peut
augmenter son revenu.

 Keynes ne pense pas que l’économie soit seulement la somme des individus qui la
composent. Certains comportements économiques s’expliquent parce qu’ils sont un
événement global. Les agents économiques prennent des décisions en sachant qu’ils
appartiennent à un ensemble. De plus, les agents économiques ne sont pas toujours
rationnels comme le pensent les néoclassiques. Exemple : sur les marchés financiers,
Keynes explique que les achats et les ventes d’actions ne sont pas toujours rationnels,
mais suivent parfois des phénomènes globaux, comme « l’effet mouton ». L’achat d’une
action n’est pas toujours commandé par sa rentabilité mais parce que les autres acheteurs
se sont portés acquéreurs de cette action.
 La contestation de la loi de Say : Keynes réfute catégoriquement la loi des débouchés
de Say. L’offre ne crée pas sa propre demande. Selon les classiques, le niveau de l’offre
est décidé par les entreprises et la demande est obligatoirement égale puisqu’elle
correspond à la valeur de la production. Keynes propose le raisonnement inverse. Selon
lui, l’offre est bien fixée par les entreprises mais en fonction du niveau de la demande
effective.

 La demande effective : La demande effective est le concept central de la pensée


keynésienne. La demande effective correspond à la demande de biens et services que
les entrepreneurs anticipent. Les chefs d’entreprise estiment ce qu’ils pensent pouvoir
vendre et déterminent ensuite le niveau de la production et la quantité de travail nécessaire
à cette production. Le niveau de la demande effective a alors des conséquences
importantes puisqu’il détermine le niveau de la production des entreprises et aussi le
niveau de l’emploi.

36
 Keynes considère que ce sont les entreprises qui déterminent le niveau de l’emploi et non
pas seulement le marché du travail comme le pensent les libéraux. Ce sont donc les
anticipations des entrepreneurs qui influencent la santé d’une économie. Si les
entrepreneurs sont optimistes, ils anticipent un niveau élevé de demande effective et ils
augmentent le niveau de la production et le niveau de l’emploi. A l’inverse, si les
entrepreneurs sont pessimistes, ils anticipent un niveau faible de demande effective et
ralentissent la production, donc le chômage augmente.

 Pour lutter contre le sous–emploi, Keynes s’oppose aux libéraux et proposa une
intervention active de l’Etat pour réguler l’activité économique (essentiellement via des
politiques de relance de la demande en finançant les grands travaux).Pour éviter donc
une crise de sous-consommation, il faut accroître le niveau de la demande effective.
Par conséquent, il faut augmenter les bas revenus car leur propension à consommer (la
part du revenu que les ménages consacrent à l’achat de biens et de services) est plus forte.
Donc l’Etat doit distribuer plus de revenus en créant de l’emploi.

 Il doit avoir pour but la recherche de la croissance économique et du progrès social.

 Pour Keynes les crises de surproduction sont possibles : Selon Keynes, si les entreprises
se trompent dans leurs anticipations ou si les agents économiques changent leurs
comportements après les anticipations de demande effective, il se peut que l’offre soit
supérieure à la demande.


Selon Keynes, la propension marginale à consommer tend à diminuer : quand un
individu voit son revenu augmenter, il augmente le niveau de sa consommation mais
dans des proportions plus faible que l’augmentation de son revenu.

 Chez Keynes l’économie est commandée moins par des décisions individuelles
rationnelles que par des rapports de forces. Ainsi :
- Le pouvoir des salariés s’exprime à travers les syndicats. Ce sont les conventions
collectives, expression du rapport de forces syndicats/patronat qui fixent en début de
période, le niveau des salaires nominaux.
- Le pouvoir des entrepreneurs s’exprime à travers les anticipations des entreprises. Il
détermine l’investissement et l’emploi à mettre en œuvre, les prix et les revenus

37
distribués. Ce pouvoir est considérable, mais il n’est pas autonome. Il doit prendre en
compte le niveau des salaires nominaux fixés par les conventions collectives et la
politique menée par le gouvernement.

- Le pouvoir des banques est pour le keynésien réduit. Elles sont en effet directement et
institutionnellement soumises au pouvoir de l’Etat. Seul ce dernier possède le droit de
battre la monnaie et, avec sa l’législation, il contrôle la création de monnaie
scripturale.
- Le pouvoir de l’Etat est en revanche autonome et doté d’initiative. Il assure la
compatibilité entre les comportements des autres agents économiques et arbitre les
conflits. C’est un régulateur qui stabilise un système fondamentalement instable.
- Le pouvoir du consommateur est à peu près nul. Le consommateur règne, mais ne
gouverne pas. Il se contente d’obéir aux comportements routiniers.
 Le marché n’est pas le principal régulateur de la vie économique. Chez Keynes, le prix
n’est pas l’expression de l’offre et de la demande sur un marché. C’est le calcul des
entrepreneurs. Ce calcul prend en compte les coûts de production et le profit ainsi que les
rapports de force dans lesquels se trouve l’entrepreneur. Une variation de prix n’exprime
pas un rééquilibre entre une offre et une demande, mais est le résultat d’un mouvement
pour le partage du revenu national.

À partir des années 70, le phénomène de la stagflation (la stagnation économique et inflation) a
remis en cause l’analyse keynésienne. Lorsque l’Etat stimulait la demande pour limiter le
chômage, l’inflation s’accélérait et vice versa, c.-à-d. lorsqu’on limitait la demande pour stopper
l’inflation, le chômage s’accélérait.
IV : Les agents et le circuit économique

 L’économie nationale est l’ensemble des unités institutionnelles résidentes, c’est-à-dire


celles qui ont un centre d’intérêt sur le territoire économique (une unité est résidente si
elle effectue pendant au moins un an des opérations économiques sur le territoire
économique).

 Les unités résidentes qui présentent un comportement analogue constituent un secteur


institutionnel. À ce niveau, le terme «secteur institutionnel» est utilisé pour désigner un
groupement d‘agents économiques sur la base de leurs fonctions économiques principales.

38
 Les unités non-résidentes sont classées dans le reste du monde qui ne constitue pas en soi
un véritable secteur institutionnel, il retrace les flux qui s’établissent entre les résidents et
les non-résidents.

Comprendre comment s’organise l’activité économique, passe nécessairement par l’identification


de ses principaux acteurs et par la définition de leur rôle au sein de la sphère économique.

Les activités économiques sont assurées par les agents économiques. En général, un agent
économique désigne un individu (ou un groupement d’individus) qui se livre à des activités
économiques. On définit également comme agent économique « une catégorie homogène qui
regroupe les décideurs qui réalisent des opérations identiques et ont des spécificités
communes ». En résumé, un agent économique :

- Participe de façon spécialisée à l’activité économique,

- Dispose des ressources lui permettant d’obtenir un revenu,

- Constitue un centre de décision.

Tous les rapports et liens qui unissent ces agents à travers leurs opérations, constituent le circuit
économique. Le circuit économique décrit l’ensemble de toutes les opérations qui s’établissent
entre tous les acteurs de la vie économique. L’équilibre du circuit économique exprime que tout
ce qui a été produit sur le territoire économique et importé du reste du monde, a été :

- Consommé, au titre de la consommation finale des ménages et des administrations ;


- Consommé en achat de biens intermédiaires
- Investi en achat de biens d’équipements ou en constitution de stocks (formation de
capital)
- Exporté vers le reste du monde

A- les agents économiques :


Pour caractériser le comportement des unités résidentes, on fera appel à leur fonction économique
principale et à leur ressources principales, c’est ainsi que l’on distingue cinq les secteurs
institutionnels suivants :13

1-Les ménages : le secteur ménage est divisé en ménage ordinaires et ménages collectifs. Les
ménages ordinaires sont constitués par l’ensemble des occupants d’une même unité d’habitation

13
Pour des raisons méthodologiques on a introduit le reste du monde.

39
privée. Les ménages collectifs concernent toutes les personnes vivant dans des collectivités
(maisons de retraites,…)

 Fonction principale : consommer les biens et services produits par les autres agents
économiques.
 Principales ressources : salaires, subventions, aides.
 Principale dépense : acquisition de biens et services finis
Donc, la première finalité économique des ménages est la consommation de biens et services.
Cependant les ménages peuvent avoir une fonction plus large : Fournir des facteurs de production
aux autres agents (travail et capital),

2-Les sociétés non financières : sont des unités dont l’activité réside dans la production de
biens et de services destinés à être vendus à d’autres acteurs de la vie économique.

 . Fonction principale : produire des biens et des services marchands non financiers
destinés à la vente.

 Principale ressource : le produit des ventes de biens ou services.

 Principales dépenses : paiement des salaires, achat de biens et services intermédiaires.

3-Les institutions de crédit : ce sont des intermédiaires entre les agents économiques, et
notamment entre les entreprises et les ménages, elles ont pour mission d’assurer le financement de
l’économie.

 Fonction principale : collecter l’épargne disponible pour la redistribuer sous forme de


prêts aux agents ayant des besoins de financement.

 Principale ressource : l’épargne collectée auprès des ménages, les intérêts perçus sur
emprunt.

 Principale dépense : paiement des salaires.

4-Les entreprises d’assurance :

 Fonction principale : garantir un paiement en cas de réalisation d’un sinistre.

 Principale ressource : les primes contractées auprès des assurés.

 Principale dépense : salaires et le dédommagement des sinistres constatés par les


assurances.

5- Les administrations publiques : Les administrations publiques redistribuent les ressources


qu’elles perçoivent en rendant de multiples services aux entreprises (subventions, mise à
disposition d’infrastructure, etc.) et aux ménages (services de santé, d’éducation, de défense, etc.).

40
 Fonction principale : produire des services non marchands collectifs et procéder à des
opérations de redistribution du revenu entre agents économiques.
 Principale ressource : la perception de l’impôt ou de cotisations sociales.
 Principale dépense : l’éducation Nationale, la défense, les routes, etc.

6- Les administrations privées (ou institutions sans but lucratif) : Ce terme concerne
l'ensemble des organismes privés sans but lucratif (des associations, des syndicats, des partis
politiques).

 Fonction principale : produire des services non marchands réservés à des groupes
particuliers et/ou produire sans but lucratif des services marchands destinés aux
ménages

 Principale ressource : leurs principales ressources sont constituées des cotisations de leurs
membres, des dons et des subventions de l’état.

7- Le Reste du Monde : l’économie nationale entretient avec l’étranger de nombreuses


relations. Pour retracer l’ensemble de ces relations, on a créé un agent que l’on appelle « reste du
monde ».Cet agent regroupe les ménages, les banques, les entreprises et les administrations situés
à l’étranger.

 Fonction principale : échanger avec des agents économiques nationaux.

 Principale ressource : le produit des exportations de biens et services.

 Principale dépense : l’importation de biens et services nationaux.

B - LE CIRCUIT ECONOMIQUE :
L’analyse économique consiste à observer le comportement des agents économiques, voir leurs
interdépendances et leurs relations, d’où l’idée du circuit économique. L’objectif est d’avoir une
vision d’ensemble, globale (macro) et simplifiée de l’économie, ses acteurs et leurs relations. Les
différentes fonctions économiques de ces agents sont reliées entre elles par des flux réels
(marchandises, travail) et monétaires dont l'interdépendance constitue le « circuit économique ».
Il s’agit de mettre en relation des variables macro-économiques d’une façon qui permette, quel
que soit le cheminement suivi, de revenir au point de départ (bouclage macroéconomique).
 Pour un pays :

- l’origine des produits constitue les ressources en produits ;

41
- l’utilisation des produits constitue les emplois.
- Les ressources et les emplois d’une économie sont :
ressources Emplois
Production 14(ressources intérieure) Consommation finale 16(emploi intérieur)
Importations 15(ressources Consommation intermédiaire 17(emploi intérieur)
extérieure) Formation brute de capital fixe (FBCF) (emploi
intérieur)18
Variation de stocks 19
Exportations (emploi extérieur)

 Les emplois étant alimentés par les ressources, il s’ensuit l’égalité comptable :
Ressources = Emplois
Soit :

Production + Importations = Consommation finale + Consommation intermédiaire +


FBCF+ Variation de stocks+ Exportations
Notre circuit économique sera exposé tout d’abord, dans le cas d’une économie très simplifié ne
comportant que deux secteurs ménages et entreprises. En second lieu, on y introduira le secteur
État par ses dépenses et ses recettes. En fin, pour rendre plus réaliste la description de l’activité
économique, on intégrera au circuit, les échanges internationaux (importations et exportations).

Les flux économiques entre deux agents :

Dans sa forme la plus simple, il ne tient compte que de deux catégories d’agents: les
ménages et les entreprises.

 On peut aussi identifier deux marchés sur lesquels les ménages et les entreprises
effectuent des échanges et où chaque transaction implique un flux réel et un flux
monétaire.

14
Marchande et non marchande.
15
Valeur des biens et services produits par des agents économiques étrangers et achetés par des agents
économiques nationaux.
16
Dépenses de consommation finale des ménages est égale à la valeur de leurs dépenses en produits de
consommation (biens alimentaires, biens durables) et elle comprend, par exemple, la part des dépenses de
santé ou d’éducation qu’ils supportent.
17
Elle concerne les produits marchands, autres que les biens d’équipements, utilisés dans le processus de
production d’un bien final ; il s’agit des biens intermédiaires : ils sont entièrement inclus dans le bien final
produit. Ainsi le papier (bien intermédiaire) est complétement incorporé au livre.
18
Dans la comptabilité nationale, la formation brute de capitale fixe (FBCF) : valeurs des biens durables
acquis par les unités de production pour être utilisés pendant au moins un an dans le processus de
production. La FBCF comprend essentiellement des bâtiments, des logements, des machines, de
l’outillage, du matériel de transport,… La FBCF des ménages ne concerne que l’achat de logements.

19
Différence de la valeur des stocks en fin d’année et la valeur des stocks en début d’année.

42
Le marché des biens et services : les ménages versent des recettes (flux monétaire) aux
entreprises en échange des biens et services (flux réel) qu’elles produisent.

Le marché du travail : les entreprises versent des revenus (flux monétaire) aux ménages en
échange des services productifs (flux réel) que ceux-ci leur rendent
.
Le schéma des flux circulaires nous permet d’identifier deux sphères importantes de l’activité
économique.

- La sphère intérieure montre que fondamentalement, les ménages obtiennent des


biens et services en échange de leurs services productifs et ce, indépendamment de
l’unité monétaire utilisée pour concrétiser cet échange. Il s’agit de la sphère réelle
de l’économie.
- La sphère extérieure est la contrepartie monétaire des échanges identifiés par la
sphère réelle. Les ménages obtiennent un revenu monétaire en échange de leurs
services productifs et c’est en dépensant ce revenu monétaire contre des biens et
services qu’ils fournissent aux entreprises les recettes servant au paiement de leurs
revenus. Dans cette sphère nominale, on échange une dépense monétaire contre un
revenu monétaire. Il s’agit de la sphère nominale de l’économie

43
Les flux réels sont donc caractéristiques des échanges permettant de créer et d’acquérir le produit
national (PIB)20. Les flux monétaires représentent la contrepartie monétaire de la production,
c’est-à-dire les revenus monétaires distribués Y et les dépenses monétaires de consommation C.

Dans ces conditions, il y a identité entre le produit, le revenu et la dépense.

PIB = Y = C

Avec, PIB : angle de la production ; Y : angle de la répartition et C : angle de consommation.

À côté des biens de consommations destinés aux ménages, les entreprises produisent également
des biens d’équipements servant à accroitre leurs capacités de production.

La production, acte fondamental de l’économie, constitue l’offre globale (mesuré par le PIB) dont
les emplois sont destinés donc à satisfaire la demande globale, c’est-à-dire les besoins de
consommation C des ménages et d’investissement I des entreprises.

On peut donc écrire la relation comptable d’équilibre entre l’offre et la demande globale en
économie fermée : (1)
PIB = C+I

Le revenu national Y est identique au PN et il se décompose en revenus du travail (salaires), de


rentes et de profits, en échange des services des facteurs de production.

(2)

PIB = Y

20
Le produit intérieur brut (le PIB) : est une mesure de la richesse créée sur le territoire national pendant une
période déterminée (généralement une année) par tous les agents économiques résidents (entreprises marocaines
et étrangères, administrations). Si on se base sur l’optique production (car il y a d’autres méthodes pour le
calculer) : le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes de l’ensemble des agents économiques
résidants sur le territoire national, à laquelle viennent s’ajouter les impôts liés à ces produits et déduction faite
aux subventions accordées dans le cadre de cette production,. La valeur ajoutée (brute) est définie comme la
valeur nouvelle créée au cours du processus de production elle est égale à la différence entre la valeur
marchande de la production et la valeur des consommations intermédiaires nécessitées par cette production.

44
Au plan de l’utilisation du revenu, les ménages affectent une partie de leur revenu Y à la
consommation C et l’autre partie, à l’épargne S.

(3)

Y= C+S

Les relations 2 et 3 permettent d’écrire :

(4)

PIB= C+S

En rapprochant les identités (1) et (4), il s’ensuit que l’épargne S est nécessairement égale à
l’investissement I.21

En effet PIB=C+S = C+I →→→ S=I

Introduction de l’État :

Les ménages et les entreprises ne sont pas les seuls agents. Les biens et services produits peuvent
aussi être achetés par les administrations publiques (G). Nous distinguerons ici les dépenses
courantes des gouvernements, la consommation gouvernementale (C G), et leurs dépenses
d’investissement ou d’acquisition de capital fixe (IG).

21
Dans la mesure où une partie du revenu gagné par les ménages et les entreprises est épargné, cette épargne sert
à financer les projets d’investissement des uns et des autres, d’où l’égalité entre l’épargne privée et
l’investissement privé (SP = IP). À l’épargne du secteur privé (SP) s’ajoute maintenant l’épargne
gouvernementale (SG). Celle-ci correspond au surplus budgétaire du gouvernement [(T–Tr)–CG], soit l’excédent
des recettes fiscales (T) sur les transferts (Tr) et sur les dépenses courantes (CG). C’est la source première de
financement des dépenses en investissement public (IG). Ceci permet finalement d’exprimer l’égalité entre
l’épargne et l’investissement en tenant compte des opérations du secteur public de la manière suivante :

SP + SG = IP + IG où SP + SG représente l’épargne nationale (SN)

45
Pour payer leurs dépenses, l’Etat prélève des impôts (T) de toutes sortes. Ces derniers servent
aussi à effectuer des transferts (Tr; ex. aides sociales) dans le but de redistribuer le revenu global
plus également dans la société.

L’offre globale (PIB) est constituée par la somme de valeurs ajoutées par les trois secteurs
ménages, entreprises et Etat.

La demande globale comprend la consommation C (demande des ménages), l’investissement I


(demande des entreprises) et les dépenses publiques G (demande de l’Etat).

L’équilibre entre les ressources et les emplois de l’économie s’écrit :

PIB=C+I+G

D’autre part, le revenu national Y est la contrepartie monétaire de l’offre globale, c’est-à-dire :

PIB=Y

Enfin, le ressources monétaires Y de l’économie sont affectées :

-soit à la consommation C des ménages ;

-soit à l’épargne globale S

-soit aux recettes publiques T

Autrement dit :
Y=C+S+T

Ce qui nous conduit à formuler l’équilibre comptable sous la forme suivante :

C+S+T=C+I+G

Soit après simplification par C dans les deux membres:

S+T=I+G

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L’équilibre comptable est don réalisé lorsque la somme de l’épargne et des impôts est égale à la
somme de l’investissement et des dépenses publiques

Économie ouverte :

L’économie nationale entretient maintenant des échanges commerciaux avec le reste du monde.
Cette ouverture au commerce international se matérialise par des importations H et les
exportations X de l’économie considérée qui comprend donc le secteur ménages, entreprises, État
et reste du monde.

Les importations qui sont une composante de l’offre globale, donnent lieu à des paiements en
monnaie (surtout en devises) de la part de l’économie nationale et constituent une fuite du circuit
économique national. Au contraire, les exportations qui constituent la demande extérieure, se
concrétisent par des versements du reste du monde à l’économie nationale et représente donc une
injection de monnaie dans le circuit économique national.

L’égalité d’équilibre entre l’offre globale et demande globale s’écrit donc :

PIB+H=C+I+G+X

Le montant du revenu national Y identique au produit national (relation7), se décompose en


consommation finale C, épargne S et impôt T (relation8)

Le rapprochement des égalités 7,8 et 11conduit à la nouvelle condition d’équilibre comptable. En


effet, on a :

PIB+H= C+I+G+X

PIB=Y et Y=C+S+T

Il en résulte que : C+S+T+H = C+I+G+X

Soit en simplifiant par C :

S+T+H=I+G+X

L’équilibre comptable est donc obtenu lorsque la somme de l’épargne, des impôts et des
importations est égale à la somme entre l’investissement, les dépenses publiques et les
exportations.

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