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HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE

INTRODUCTION

Le terme « économie » désigne aujourd’hui un comportement individuel de gestion des ressources et


un système de relations sociale les mettant en valeur. Cela résulte d’un processus qui a combiné le
long des siècles (la famille, l’Etat et le marchant) trois représentations (la nature, l’art et la science) et
trois champs (la morale sociale, les pratiques concrètes, la théorie pure).

C’est dans la famille que l’économie apparait chez les anciens comme en témoigne l’étymologie du
mots (de oikos : maison et nomos : loi). L’économie domestique porte sur les règles d’administration
de la maison ou du domaine, dès cette époque se pose la question de la similitude des règles
s’appliquant à la famille (l’économie) et à la cité (le politique), si Platon les réunis Aristote les
distingue nettement : L’autorité du maitre s’exerce sur des enfants ou des esclaves et celle de
l’homme d’Etat suit des hommes libres et égaux.

Entant qu’elle concerne un mode d’acquisition, l’économie domestique et le gouvernement de la cité


ont en commun selon Aristote d’être conforme à la nature, il s’oppose au commerce orienté par le
marchand vers l’enrichissement monétaire a proprement parlé contre nature.

Les deux formes naturelles d’acquisitions relevant de l’économique et du politique sont alors
conformes à la morale sociale et s’opposent ensemble à l’art d’acquisition. La constitution de l’Etat
moderne et l’émancipation de la philosophie politique par rapport à une pensée influencé par
Aristote conduisent vers la fin du XVI e siècle à l’émergence d’une « économie politique » qui justifie
la continuité entre la gestion de l’économie domestique et l’administration de l’économie de l’Etat
est appelé « économie publique ».

Le terme « économie politique » apparait pour la première fois en 1615 dans le titre d’un traité de
Antoine De MONCHRESTIENT.

Cette absorption de l’Etat par l’économie suscitera certes des oppositions mais elle s’impose d’autant
plus au XVII e siècle et dans la première moitié du XVIII e siècle que les idées économiques alors
dominante réhabilite le marchand au côté de la famille et de l’Etat.

C’est en effet à travers la relation entre le prince et les marchands que le mercantilisme pose la
question de la richesse d’une nation. Le mercantilisme politique devient ainsi avec le mercantilisme
une branche de l’art du gouvernement.

Une dimension nouvelle de l’économie apparait dans les années 1760 annoncée auparavant
Cantillon : la reconnaissance de l’économie politique comme science. A côté de l’expression
habituelle on trouve chez les physiocrates les termes « économie générale » et « science
économique » leur chef de file François QUESNAY écrit en 1765 à propos des rapports entre la
législation et cette science de « l’ordre naturel des sociétés ».

« La législation positive consiste donc dans la déclaration des lois naturelles, constitutives de l’ordre
évidemment le plus avantageux possible […]. Il n’y a que la connaissance de ces lois suprême qui
puisse assurer constamment la tranquillité, la prospérité d’un empire. Et plus une nation s’appliquera
à une science et plus l’ordre naturel dominera sur elle et plus l’ordre positive y sera régulier […]
(Quesnay 1765). »
Cette approche nouvelle de l’économie politique définie comme l’étude de la production de la
répartition et de la consommation des richesses dans une société apporte avec elle deux
caractéristiques qui nourrirons ensuite les débats d’idées entre économistes. En premier lieu la
science économique vise à établir des principes non pas comme des recommandations pratique dans
l’art d’administrer la maison ou l’Etat mais comme des lois scientifiques de fonctionnement d’un
système.

Si l’économie politique est une science, la question de son rapport avec la morale sociale et avec l’art
doit être repensé. La position soutenue à l’extrême fin du XVIII e siècle par Jeremy Bentham explique
un point de vue qui sera dominant chez les économistes jusqu’au milieu du XX e siècle.

« L’économie politique peut être considérée comme une science ou un art mais dans ce cas comme
dans d’autre c’est seulement entant que pour l’art que la science est utilisable. L’économie politique
considérée comme un art susceptible d’être exercée par ceux qui ont entre les mains le
gouvernement d’une nation, est l’art consistant à diriger l’industrie nationale vers des fin vers
lesquelles elle peut l’être avec le plus grands avantage. » (Bentham 1793)

Cette une vision à la fois morale et pragmatique : le rôle des énoncés scientifique en économie est
d’éclairer les moyens et de concilier les intérêts divers en vue d’accroitre le bien-être collectif. Il y a
une multiplicité des définitions de la science économique qui a eu pour conséquence la diversité des
courants de pensées économique à travers le temps.

Pour une meilleure compréhension du développement de la réflexion économique, il sera mis en


relief dans le cours les problèmes économiques (chap 1), l’émergence et le développement des idées
économique (chap 2 et 3) et enfin un aperçu de la démarche économique entant que science
applicable (chap 4).

CHAPITRE 1 : LES PROBLEMES ECONOMIQUES

Au-delà des définitions qu’on a pu donner à la science économique, cette discipline partage avec
l’ensemble des sciences sociales une interrogation sur la possibilité de constitution d’un ordre sur un
mode décentralisé. Considérant que cet ordre social soit d’abord un ordre économique, la science
économique décline cette interrogation générale en un questionnement particulier sur le processus
de formation des grandeurs économiques. L’histoire des réponses apporté à ce questionnement
peux se faire soit à la lumière de l’état présent de la théorie économique soit du point de vue de son
origine soit de manière à éclairer les débats théoriques contemporain : L’histoire de la pensée
économique est alors conçue comme un élément central du progrès des connaissances en économie.

I/ L’objet de la science économique

La question même de la définition de l’objet de la science économique du questionnement qui


l’identifie comme discipline autonome a reçu dans l’histoire de la pensée des réponses divers.
Identifié à une science des richesses, elle se défini comme la science des choix individuelles ou
collectifs en univers de de rareté. Au-delà de ses définition particulières la question commune qui
rassemble les économistes est celle du processus de formation des grandeurs économiques.
A son tour cette question renvoie à l’interrogation fondamentale et partagé sur les conséquences
sociales de l’individualisme.

1- A la période classique : l’économie politique, science des richesses.

La période classique ou le XIX e siècle (1700-1800), elle commence avec Adam Smith (recherche sur
la nature et les causes de la richesse des nations 1676), poursuit notamment avec David Riccardo,
(des principes de l’économie politique et de l’impôt 1817) et s’achève à la fin du XIX siècle avec Karl
Max qui est d’une certaine manière le dernier des classiques.

Les classiques sont donc des contemporains de la première révolution industrielle, du


développement du capitalisme industriel puis de ses crises à la seconde moitié du XIX.

Leur interrogation principale concerne donc ce qu’on appellera aujourd’hui le processus de


croissance économique c’est-à-dire le processus d’accumulation des richesses, il s’agit de s’interroger
sur :

-Les causes de la richesses (ce qui conduit à s’interroger sur le processus de production, mécanisme
de la division du travail le mécanisme de l’échange.)

-Sur sa nature (ce qui conduit à s’interroger sur la nature de la monnaie et les concepts de valeur et
de prix.)

-Sur sa répartition (détermination des revenus mécanique de la redistribution.)

Ils s’interrogent aussi sur les limites éventuelles que pourrait rencontrer le processus de création des
richesses et ceux notamment à l’occasion de l’analyse des crises et des cycles économiques.

Par ailleurs en suivant ces interrogations l’enrichissement est le but fondamental de l’individu et de
la société.

L’économie politique est donc définie comme la science de la richesse.

2- A la période contemporaine : la science économique, science des choix en univers de rareté.

A la suite de la révolution marginaliste, les auteurs néo-classiques (Alfred Marschall) principe


d’économie politique (1890) vont mettre l’accent sur l’existence de la rareté, selon eux c’est
l’existence des contraintes de rareté qui cause des problèmes lequel devient pour l’essentiel un
problème de choix :

-Quoi produire et en quelle quantité, à quelle production affectée des ressources des lors que celles-
ci ne sont pas illimité

-comment le produire, quelle est la combinaison productive la plus efficaces.

-Pour qui le produire (comment repartir la richesse créée des lors que celle-ci est rare)

Cette problématique du « que, comment, pour qui les produire » qui est connue à toute la société
ramène ainsi l’activité économique à trois axes fondamentaux : la production, la consommation et la
répartition.
L’acte économique provient du fait que la nature ne fournit pas gratuitement et en quantité illimité
ceux dont les hommes ont besoin ; ces derniers doivent donc travailler et s’organiser de façon à
satisfaire leur besoin en utilisant les ressources dont ils disposent.

3- Un objet commun : la formation des grandeurs économiques.

En somme le questionnement particulier des économistes peut se décliner en deux temps. Il s’agit de
comprendre :

-comment les agents économiques (individus, pouvoirs publiques, entreprises, organisations…)


effectuent dans un monde caractérisé par la rareté des ressources disponible leur choix (de
production de consommation d’investissement…)

-comment ces choix sont coordonnés de manière à déterminer (bien ou mal) le niveau et l’allocation
(la répartition) des richesses produites.

Se faisant les économistes choisissent le processus de formation de grandeur économique (richesse,


prix, revenu, emploi…). Les relations économiques sont donc identifiées parmi l’ensemble des
relations sociales comme celles qui ont la particularité de donner naissance à des grandeurs
mesurables.

Cette définition des relations économiques comme productrice de grandeur mesurable et


l’identification du problème des économistes comme étant celui de comprendre le processus qui
préside à la formation de ces grandeurs appelle deux remarques.

* Une remarque méthodologique : dès lors que la science économique va se définir en se donnant
comme objet d’études les grandeurs économiques, elle va naturellement être portée à recourir aux
calcules (statistique, mathématique) et à la formation et à emprunter aux « sciences exactes » de son
usage propre des concepts (tel celui d’équilibre) et des méthode (tel le calcule infinitésimal).

* Une remarque analytique : à l’évidence au cœur du problème des économistes (comment les
agents économiques effectuent ils leurs choix et comment ceux-ci sont coordonnés pour former des
grandeurs réparables et mesurables) se trouve la question de l’aptitude d’une économie à
fonctionner sur un mode décentralisé.

II-La place de l’histoire de la pensé économique

La diversité de la science économique se retrouve dans la façon d’en écrire son histoire.
1- L’histoire de la pensé économique du point de vue de son aboutissement

On peut faire l’histoire de la discipline du point de vue de son aboutissement retenant l’idée d’un
progrès constant des connaissances. Les théories passées sont alors étudiées et jugées : elles
apparaissent soit comme des avancés soit comme des reculs sur le chemin qui conduit à ce que la
science économique est aujourd’hui. Evidemment une vision conduit à faire l’histoire de la pensé
économique une archéologie et considérant que la théorie économique moderne est l’état le plus
avancé le plus achevé de la science, l’histoire de la pensé économie est jugé à priori inutilisable pour
comprendre les débats modernes. Le risque est alors grand pour la faire sortir de la discipline : faire
de l’histoire de la pensé économique ce serait alors d’avantage faire de l’histoire et faire de
l’économie (au sens de contribuer à l’avancement de la connaissance économique).

2- L’histoire de la pensé économique du point de vue de son origine

On peut aussi faire de l’histoire de la pensé économique du point de vue de son point de départ
(ADAM SMITH et la théorie classique). Le risque serait alors de biaiser par l’acceptation de l’idée que
celle-ci serait nécessairement caractérisée par certains fait constitue de l’économie classique qui
pourtant n’existant pas avant elle et ne seront pas admis unanimement après y compris par des
auteurs qui serait difficile d’exclure du périmètre de la discipline. Ses traits constitutifs sont :

-La croyance en des lois économiques naturelles qui s’appliqueraient en tout lieu et en tout temps
alors que le caractère historiquement déterminé par des lois du capitalismes est au contraire
souligné le Marxisme, le Keynésianisme.

-La caractérisation de l’ordre économique comme un ordre marchand et la réduction des relations
économiques à libre échange généralisé source de la richesse, là où certains auteurs de la
physiocratie à l’école classique insiste davantage sur la spécificité des relations de production tandis
que d’autre part des mercantilistes aux Keynésiens confèrent à l’Etat même dans une économie de
marché un rôle essentiel dans la constitution de l’harmonie économique et sociale.

-L’affirmation de la neutralité de la monnaie et la description du processus de formation des


grandeurs économiques.

3- L’histoire de la pensé économique du point de vue de la permanence des questions et débats


fondamentaux.

Une des dernières possibilités de l’histoire économique de manière à éclairer les débats
contemporains. Ainsi faire de l’HPE peut être de restituer les faits économiques de manière
chronologique mais peut-être surtout comprendre la logique du développement de la discipline de
ses prémisses jusqu’à son état actuel, souligner la permanence des débats fondamentaux et repérer
les questions non encore résolues, identifier les oppositions irréductibles qui nourrissent le débat
économique.
L’histoire de la pensé économique fait alors partie intégrante de la théorie au sens où elle contribue
au progrès de la discipline en lui permettant de prendre conscience de ses limites.

CHAPITRE 2 : DE L’ECONOMIE A L’ECONOMIE POLITIQUE

I - La pensé antique et médiévale

Si une pensé économique a incontestablement existé depuis l’antiquité, cette pensé se caractérise
jusqu’à la constitution de la science économique classique à la fin du XVIII e siècle par le fait qu’elle
n’est pas autonome mais inféodée. De l’antiquité grecque à la période médiévale, la pensée
économique demeure inféodée aux considérations éthiques et morales, et les pratiques
économiques à ce titre condamnées.

1- Les pratiques économiques dans l’antiquité grecque.

a/ L’économie comme l’art de la gestion domestique

C’est à XENOPHON (vers 426 à 354 avant JC) élève de Socrate que l’on doit le terme « d’économie »
au sein d’une œuvre très diverse, 4 ouvrages sont tirés de ces références parmi lesquels nous avons
l’économie et ses revenus. Dans le cas de ses traités d’administration patrimoniale « économie »
(terme dérivé de oikos : Maison et nomos : L’administration) se réduit aux règles de bonne gestion
domestique.

L’interrogation sur ces questions ne peut donc par définition pas être une interrogation politique sur
l’ordonnancement des cités. XENOPHON ne s’intéresse qu’à l’administration des domaines ruraux se
contentant précisément de mettre en évidence l’importance de l’agriculture dans le domaine de la
richesse.

b/De la cité réelle à la cité idéale

Les réflexions économiques de PLATON (428-348 avant JC) s’écarte de cette vision étroite de
XENOPHON et ont une portée plus philosophique.

Il s’agit de s’interrogé comme dans la république sur l’ordonnancement de ce qui pourrait être une
cité idéale de ce qui est ordonné et harmonieuse. Dans l’esprit de PLATON et concernant les
questions économiques cela passe par un stricte control « collectif » des pratiques et des relations
économiques à telle point que certains ont voulu y voir un plaidoyer en faveur d’une forme de
communisme.

La division du travail entre les catégories sociales doit être très stricte : au sommet les « races » d’or
et d’agents fournissent respectivement les gardiens dirigeants la cité (dont la principale qualité doit
être la sagesse) et les guerriers la défendant dont la principale qualité est la force et le courage). En
contrepartie de ces responsabilités éminentes, gardiens et guerriers doivent être abstraits à un
régime d’une ancienne rigueur tout particulièrement puisque ces deux catégories ont la charge
d’assurer les sauvegardes des mœurs et afin que leurs propres qualités morales ne soient pas mises
en danger, elles sont écartées de tout activité économique. Dans ce système, la famille et les
propriétés privées sources de passion acquisitive sont abolis. Seule ceux (artisans et commerçants)
qui se situe au bas de la hiérarchie et doivent assurer le fonctionnement matériel de la cité conserve
la jouissance de la propriété privée. Lorsqu’il s’interroge dans « les lois » sur les cités, Platon y
confirme que prospérités et richesses ne doivent être une fin en soi et que les seules quêtes de ces
cités doivent être la justice et l’harmonie sociale fondée sur le respect des vertus morales, cardinales
(sagesse, justice et tempérance.)

c/Aristote et la condamnation morale de l’enrichissement

ARISTOTE (384 à322 avant JC) élève de PLATON aborde principalement dans la politique et dans
l’éthique à Nicomaque.

ARISTOTE fait la différence entre deux types de richesses, « la véritable richesse qui correspond aux
biens indispensables à la vie » et « la fausse richesse » qui concerne les biens superflus. L’art de
l’économie qu’il associe comme XENOPHON à l’administration familiale consiste pour le maitre en sa
capacité d’acquérir et de se servir de sa véritable richesse :

La finalité de l’existence n’est pas l’enrichissement mais la vie heureuse, ARISTOTE rejoint ainsi
PLATON dans sa condamnation de l’enrichissement.

Il oppose la chrématistique naturel (l’art d’acquérir des richesses « naturelles » qui consiste à
acquérir les richesses naturelles à la vie) à la chrématistique mercantile qui consiste à acquérir un
bien non pour la fonction qu’il remplit mais pour l’acquisition proprement dite.

ARISTOTE est le premier à définir les trois fonctions monétaires (fonctions de la monnaie) :

-Etalon des valeurs (unité de compte)

-Moyens de change

-Réserve de valeur (instrument d’épargne)

Puisque tel est sa nature, faire de la monnaie une finalité de l’activité économique, une richesse en
elle-même est donc lui faire jouer un rôle contre nature et va donc à l’encontre de l’ordre naturel.
C’est donc par perversion que la monnaie est devenue « principe et fin de l’échange commerciale »,
l’activité économique est donc condamnée des lors qu’elle s’écarte de la seule juste satisfaction des
besoins familiaux. L’enrichissement monétaire est banni et la pratique de l’usure (bien souvent
confondu avec souvent celle de l’intérêt) est également condamné. Faire payer un intérêt c’est faire
du profit avec la monnaie même c’est encore une fois faire de la monnaie la finalité et non le moyen
de transaction.

2- La réflexion économique de l’ère médiévale

a- La scolastique thomiste
Philosophie et théologie enseignées aux moyen âge dans les universités ou enseignent (les docteurs
de l’église) est constitué de deux grands courants successifs.

Le premier courant dit « réaliste » ce temps du Xe au XIII e siècle et Saint Thomas D’AQUIN (1225-
1274) en réalise la somme, théologiens et philosophes italiens canonisé en 1323 saint Thomas
D’AQUIN retrouvant la démarche philosophique de savants musulman Avicenne (980-1037, médecin
et philosophe persan auteur d’un livre de la politique inspiré des travaux d’ARISTOTE) et AVEROES
(1126-1198, philosophe Arabe) met dans le cadre de la théologie chrétienne cherche à concilier « les
vérités » contenues à la foi dans les texte saints (la Bible et les écrits des prêtres de l’église
chrétienne), les textes antiques ( et spécifiquement ceux d’ARISTOTE) et les textes des juristes
romains. Il cherche aussi à concilier la foi et la raison.

Sur le plan de la réflexion économique, il reprend l’héritage d’ARISTOTE en conciliant à la morale


chrétienne par exemple la condamnation de la pratique du prêt à intérêt est reprise au nom des
mêmes arguments d’ARISTOTE mais renforcé de l’apport de la foie (qui vente la pauvreté et la
charité et condamne l’empire du fort, du prêteur sur le faible) et de celui du droit romain dans le
cadre duquel le prêt de monnaie est analysé comme un contrat de cession, n’autorisant pas que
puisse être exigé au terme de la cession un loyer sur la chose cédé, un intérêt sur les sommes
accordées au titre du contrat de prêt.

Il mène aussi des interrogations sur la notion de juste prix. La ou PLATON insistait sur la justice
distributive (ou l’on se souci de la justice dans la répartition des richesses au sein du corps social),
ARISTOTE sur la justice commutative (la justice étant de s’assurer de la satisfaction commune des
deux seules parties de la transaction), saint Thomas insiste pour « le juste » prix résulte d’une
exprimassions « commune » d’un consensus général. Pour qu’un prix soit juste il faut s’assurer que la
transaction ne lèse personne à l’échelle individuelle et collective. Seul un jugement moral en amont
de la transaction proprement dite est alors à même déterminer la justice d’un échange.

b- Les premiers éléments de « modernité » : « le nominalisme » d’Oresme et de Buridan.

En réaction à la pensée Thomiste apparu au XIVe siècle, un autre courant de scolastique, le courant
dit nominaliste voit le jour, on y retrouve des considérations sur la monnaie et la valeur.

On retrouve en particulier chez Nicolas Oresme (1320-1382, évêque dans « de l’origine, nature et
mutation des monnaies ») une première réflexion entièrement consacrée à la nature de la monnaie
et du processus de création monétaire. Oresme comme avant lui (saint Thomas) réaffirme l’idée que
la monnaie est avant tout un instrument de change suppléant aux insuffisances du troc. Mais contre
une vision de la monnaie comme chose du prince présente chez les Thomistes, Nicolas Oresme
soutient que sa valeur a pour origine le seul consentement des marchands à l’utiliser et qu’en
conséquence le prince seule source de création monétaire doit s’abstenir de la manipuler. En
l’espèce le « politique » va donc se mettre aux exigences de l’économie (le bon fonctionnement des
échanges marchands par le maintient et la garantie du poids et de la valeur des monnaies). Cette
réflexion préfigure de ce que seront contre les mercantilistes les arguments monétaires des premiers
classiques.

Jean BURIDAN (1300-1358, recteur de l’université de Paris) quant à lui approfondie surtout la
question de la valeur, sa réflexion conduit surtout à émettre l’idée que la valeur des biens provient
de deux sources : leurs raretés mais aussi leurs utilités. Cette réflexion aussi réapparaitra sous
certaines formes à l’époque moderne.
II- LES REFLEXIONS ECONOMIQUES DE L’EPOQUE MODERNE

A la fin du moyen âge, les conditions qui prévalaient au cours des siècles passés sont brutalement
modifiés sur les plan politiques, culturels, techniques et économiques (les grandes découvertes
élargissent l’horizon des échanges, l’arrivé des trésors du nouveau monde modifie en profondeur
l’équilibre monétaire du passé et le regard porté sur la richesse, la prospérité des nations et leurs
origines les pratiques économiques marchandes et financière).La conjugaison de ces phénomènes est
alors propice au développement d’une réflexion économique nouvelle sur laquelle ne pèsent plus les
interdits moraux prévalant jusqu’à alors et qui portent les marques de la modernité.

1- Les théories de l’Etat moderne

La période qui s’étale sur les XVI et XVIII e siècle est une période de grands bouleversements dans les
domaines politiques (effondrement du système féodale et constitution des Etats nations identifié à
leur prince terme générique qui au XVIe siècle désigne n’importe quel souverain), culturel
(renaissance), religieux (réforme) et économique (révolution induite par les grandes découvertes).

a- La constitution des Etats autour du pouvoir du prince

Le terme d’Etat remonte à la cité grecque et à l’empire romain. Mais c’est au XVIe siècle quand la
société médiévale a disparu, le terme prend sa résonnance actuelle avec l’apparition du pouvoir
centralisateur attaché à une population limitée par des frontières opposées aux ambitions féodales
et partisanes et dégager du vieux rêve chrétien de la souveraineté pontificale. Cependant l’Etat n’est
encore que la propriété du souverain de droit divin et sa puissance s’identifie à celle du monarque.
Ce n’est qu’avec le XVIIIe siècle des lumières, la révolution française, la consolidation des frontières
extérieures et de la dislocation des barrières que le terme d’Etat entrera définitivement dans le
vocabulaire politique et s’identifiera à l’idée de nation.

b- Réforme et émancipation de la réflexion politique

Au XVIe siècle, la réforme protestante est directement liée à l’affirmation des Etats nations.

En permettant à chacun de lire les écritures et de prier Dieu dans sa langue, elle contribue par
exemple au développement de l’Allemand de l’Anglais et du Suédois, les traditions de la vie par
Luther par Tindal par Lefèvre d’Etaples et Olivetan ou encore par Olaf Petersen, contribuent à
l’émergence de littérature théologiques, philosophiques nationale. L’institution de la religion
chrétienne de Calvin connait outre son origine Latin d’innombrable versions ( Français, Anglais,
Espagnol, Italien) les relations entre la foi évangélique restitué et les différents Etats sont cependant
loin d’être simple et le mouvement de la réforme s’inscrit dans un vaste mouvement de
sécularisation de société occidentales : les moralistes (et notamment les docteurs de l’église vont
progressivement délaisser les questions sociales et politiques temporaires) pour se concentrer sur les
questions morales étiques et spirituels.

C’est une attitude expressément et explicitement revendiqué par les théoriciens protestants.

Ce repli de la philosophie morale et de la théologie va donc rompre le lien entre morale et politique :
ce sont les juristes (théoriciens du droit naturel) et les politistes qui vont s’emparer de la question
sociale et politique. Ils vont développer une conception économique sans présupposer moraux voir
une conception amorale de la politique. De ce point de vue la publication du prince de (1513)
marque une profonde rupture dans l’histoire de la philosophie politique. Cet ouvrage qui est resté
dans les mémoires comme un ouvrage d’amoralité (la fin justifie les moyens, toutes les méthodes
sont bonnes pour parvenir à gouverner). La marque d’un pragmatisme qui tranche avec la vision
morale scolastique qui est et est totalement neutre et indifférent aux questions éthiques.

c- Les théories de l’Etat absolu.

Des premiers essais expireront tout au long du XVII e siècle (le grand siècle) tout une littérature
destinée à justifier l’absolutisme. C’est notamment le cas en France avec les écrits de Jean BODIN (les
six livres de la république, 1576) et surtout le richelieu (testament politique ; 1642) et BOSSUET (la
politique, 1679-1704).

L’inspiration de ces thèses se trouve brillamment chez l’Anglais Thomas HOBBES (le léviathan, 1651)
« l’ordre naturel des sociétés un ordre politique (et non morale) ». La nature de l’homme étant d’être
« un lourd pour l’homme ». La reconnaissance de la liberté de chacun ne peut que conduire « à la
guerre de tous contre tous ». Il convient donc que les individus acceptent de se dessaisir de cette
liberté et de leur souveraineté au profit du pouvoir absolu du prince, dès lors il doit être considérer
comme un pouvoir indivisible et inviolable (à l’image de la force du monstre biblique le Léviathan).

Le lien politique naturel est donc un lien de suggestion entre un souverain au pouvoir absolu et des
sujets qui accepte de renoncer à toute liberté et toute souveraineté.

2- La naissance d’une économie politique.

a- Levée des interdits moraux et développement d’un capitalisme commercial

L’abandon par la philosophie morale conduit logiquement à ce que les interdits moraux qui pesaient
sur les pratiques économiques soient levés bien d’avantage dans les pays protestant (notamment
Calvinistes) on encourage la poursuite d’activité économique, la réussite dans les affaires pouvant
être un signe, une révélation de son élection divine. C’est que souligne Max Weber dans son « étique
protestante et esprit du capitalisme » (1904) et ce que semble confirmer le fait que les puissances
catholiques encore dominante au XVIe siècle (Italie Espagne Portugal) et au XVIIe siècle (France) vont
progressivement au cours des XVIIe et XVIIIe siècle par des puissances protestantes (provinces unis,
Royaume Unis). Par ailleurs la révolution marchande et monétaire produites en Europe par les
grandes découvertes modifie la conception de la richesse (sa nature de plus en plus identifiée à sa
forme monétaire).

Cette nouvelle conception de la richesse est celle portée par une nouvelle catégorie sociale enrichie
par le commerce et la finance, la marchanderie (les marchands).

Soucieux de pouvoir s’enrichir, ils réclament du Prince (dont le pouvoir est inaliénable) l’octroi de
privilège (qu’ils appellent « liberté économique ») et la mise en place de politiques économiques
(interventionnisme) à l’exemple du Colbertisme en France.
b- Le mercantilisme ou le plaidoyer interventionnisme

Le mercantilisme est donc symbole de la nouvelle attitude vise à vis des pratiques économiques et de
leurs places dans l’ordre sociale : l’ordre sociale est un ordre politique.

Le lien politique est un lien de suggestion absolu des individus à leur prince. Le prince a donc toute
l’autorité pour reigner sur la société et la réguler à sa guise (dans son intérêt) et donc dans celui de la
nation, identifié alors à l’Etat et au prince qui la gouverne les pratiques sociales. Dans cet objectif le
prince a intérêt à développer les pratiques économiques à encourager la facilité, l’enrichissement des
marchands donc de la nation.

Remarquons que la nation est désormais considérée comme l’unité de référence de l’activité
économique et marchande. Elle est identifiée à son prince et plus précisément à l’axe prince
marchand. Dans ce cas la monnaie joue un rôle symbolique essentiel : elle est une des manifestations
des pouvoirs politiques du prince (qui a le privilège « régalien »). Elle à ce titre l’expression de la
domination du politique sur l’économique, elle devient ensuite l’objet de la richesse des marchands.
L’économique (identifié au monétaires) n’est donc pas autonome du politique, il en dépend et
accepte de lui de lui est soumis

CHAPITRE 3 : NAISSANCE D’UN PARADIGME ET D’UNE SCIENCE ECONOMIQUE

Le XVIII e siècle est marqué en EUROPE par un mouvement intellectuel culturel et philosophique
caractérisé par un développement de nouvelles idées par extensions cette vague à de mouvement à
donné à ce siècle le nom de siècle des lumières. Pareil engagement contre les oppressions morale et
politique, les membres de ce mouvement ont été les initiateurs de la pensée libéral au sein de
laquelle il est possible de distinguer un libéralisme politique et un libéralisme économique qui ne se
retrouve pas le libéralisme économique en revendiquant la primauté de l’ordre économique «
naturel » si la volonté politique constituera « l’économique » en science autonome. Le mouvement
touche toute les élites cultivée d’Europe (citons entre autre Emmanuel KANT) en ALLEMAGNE, David
HUME et Adam Smith en ECOSSE, John LOCK en ANGLETTERRE mais aussi Benjamin FRANKLIN en
AMERIQUE. Mais c’est en France que le mouvement des lumières conquiert la plus large audience
dans l’opinion. Dans les autres Etats d’Europe continental, n’a entrainé qu’une partie des élites, le
cas de l’ANGLETTERRE est singulier.

I- LE LIBERALISME : APPARITION D’UNE VISION ECONOMIQUE ET D’UN LIEN SOCIALE

1- Le libéralisme politique : raison et condition sociale

A l’horizon des revendications des autonomies de la lumière se profile la question républicaine.

Le libéralisme politique revendique l’égalité civile qui transforme les individus en citoyens.

Il revendique les liberté politiques (de réunion l’association de religion) et un système démocratique
qui fonde les lois sur la volonté des individus. Le lien social y est donc toujours conçu comme un lien
politique, mais l’ordre naturel n’est plus le Léviathan imaginé par Hobbs car la nature humaine n’est
pas celle décrite pas Hobbs l’homme est lourd un pour l’homme. Il est bon à l’Etat de nature (mythe
du bon sauvage) et surtout doué de raison. C’est par l’usage de cette raison que l’individu devenu
citoyen saura puiser de sa liberté sans nuire et à autrui en Adhérant librement à un contrat social
(Rousseau) qui l’unira à tout les autres dans une société humaine fondée sur la raison et l’économie.

2- Le libéralisme économique : rationalité et contrat marchand, la culture du mercantilisme.

Le libéralisme économique considère dès lors que certaines libertés économiques sont garanties
(propriété privée, libre circulation, liberté du travail et d’entreprendre, …) il suffit à chacun de
poursuivre son propre intérêt pour concourir à réaliser à l’intérêt générale. Le lien social est donc un
lien économique, l’ordre naturel est donc un ordre économique et le politique doit lui être soumis.
C’est le message que Pierre Le PESANT seigneur de BOISGILBERT s’efforce d’adresser au monarchie
LOUIS XIV puis que relayerons François QUESNAY (dans son tableau économique, 1758) et ses
physiocrates.

2-1- Les physiocrates

Ecole de penser typiquement FRANCAISE qui a été importante dans l’histoire de la pensé à une durée
assez courte : 1756-1780.

Terme qui vient du grecque physis (nature) et Kratos (pouvoir) terme inventé par Duppon
DENEMOUS.

Et les personnages importants sont François QUESNAY (1674-1774) et Mirabeau . QUESNAY était
médecin de LOUIS XV, la doctrine physiocrate s’appuie sur ce que QUESNAY a écrit en L’occurrence le
tableau économique. Ainsi que deux articles qu’il a écrit pour l’encyclopédie : « fermier », et « gain ».

La physiocratie a émargé en réaction contre le mercantilisme : ensemble de doctrines qui prône


l’enrichissement provenant de l’accumulation de richesse et en particulier des métaux précieux. Il y’a
eu plusieurs formes de mercantilisme, il y’a des différences entre ces théories mais toutes
convergent vers une même vision du fonctionnement de l’économie avec un objectif l’accumulation
grâce à un moyen : le commerce. Les commerçants sont donc la classe productive.

Les physiocrates considèrent que les mercantilistes sont à l’origines des crises (politiques,
économiques).

Les physiocrates reprochent aux mercantilistes d’avoir négligé l’agriculture et la nature au profit du
commerce et de l’artificiel.

La physiocratie repose sur deux idées :

- D’une part l’agriculture est la source de la richesse et le commerce est secondaire.

- Pour commercialiser et repartir la richesse créée par l’agriculture, il faut supprimer toutes les
barrières à l’échange à l’intérieure du pays mais aussi à l’étranger.

L’un des premiers à avoir critiquer le mercantilisme parce qu’il favorise le détriment du nécessaire,
c’est BOISGILBERT qui est un précurseur des physiocrates dont les idées seront reprises par les
physiocrates. Dans un ouvrage écrit en 1697, il fait la distinction entre les richesses nécessaires et les
richesses superflus.

Les principes de la physiocratie


*La théorie du produit net : QUESNAY part des observations empiriques, en effet, il observe le
fonctionnement des exploitations agricole et avec d’autres physiocrates, ils établissent une
comptabilité de ces exploitations.

Les deux concepts que QUESNAY élabore à partir de ces observations sont les concepts de produit
brut et de produits nets.

Produit brut = somme des intérêt reçus sur les avances primitives + avances annuelles + produit net

Produit net= rente (de la terre) + impôt

Le produit brut représente la richesse nationale brute.

Le produit net représente la différence entre la richesse obtenue par la production et la richesse
dépensée pour produire.

Pour les physiocrates, la notion de richesse est matérielle et non pas monétaire comme chez les
mercantilistes. Donc pour les physiocrates le commerce et les industries sont considérés comme des
activités stériles. Elles ne font que transformer les matières sans en ajouter, la seule classe qui crée
de la richesse est l’agriculture. Par conséquent, l’agriculture crée un surplus, un produit net positif,
c’est la seule classe productive. Pour les physiocrates, le surplus est possible car leur travail est
complété par celui de la nature : « Dieu seule est producteur » (Duppon De NEMOURS)

*Le tableau économique

Il décrit la manière dont se forme et se répartissent les richesses dans l’économie. I ’idée de
circulation et le tableau représente la circulation des richesses dans l’économie comme la circulation
du sang dans un corp. Il y’a une conception organiste de l’économie qui est une conséquence de sa
profession de médecin.

Selon lui il y’a 3 catégories d’acteurs dans une économie :

-La classe productive

-La classe stérile

-La classe des propriétaire (le clergé, le roi, ce qui perçoivent les impôts).

Ce qui est important de noter c’est que la classe stérile et les propriétaires bien qu’ils ne créent pas
des surplus ne sont pas totalement inutiles, en effet il contribue à faire circuler des richesses en
économie entre les classes.

Entre ces trois classes circulent deux types de ressources : les avances (ressources indispensables
pour la production) et les reprises (ressources utilisées pour reconstituer les avances : primitives :
*elles correspondent aux investissements en capital fixe que les agriculteurs utilisent pour produire
*Capital circulant

La classe productive est la seule classe qui fait des avances primitives et annuelles, elle est donc la
seule qui entretient le capital fixe et le capital circulant. Ensuite cette classe est capable de dégager
un revenu supplémentaire qu’elle reverse au propriétaire qui correspond au produit net, elle est la
seule classe à s’autoentretenir et à payer un loyer, elle dégage un surplus qui permet d’équilibrer de
faire fonctionner l’économie. Sans ce surplus les propriétaires n’ont pas de revenu et la classe stérile
manque d’argent.
*La liberté du commerce et des gains.

Les physiocrates proposent la recommandation de politiques économiques qui sont synthétiser dans
une formule bien connu : le laisser faire, le laisser passer associé traditionnellement avec l’ultra-
libéralisme formule que l’on attribue à Bournay.

Cette liberté du commerce permet d’assurer que les denrées agricoles seront vendues à un bon prix
assurant un chiffre d’affaires élevé. Le libre échange garantit ainsi l’élévation du niveau de vie. C’est
un moyen de sortie de la crise crée par le mercantilisme : le mercantilisme et la fermeture des
frontières vont créer la récession. En fermant les frontières on empêche les matières agricoles d’aller
là où les matières en ont besoin.

Cette défense du libre échange de la liberté du commerce repose sur une croyance dans l’ordre
naturel voulue par Dieu : les sociétés sont naturellement et spontanément ordonnées, il ne peut y
avoir de crises ou de recessions, et cela va d’autant mieux puisqu’il est forcément bon. Si cette
société est naturellement ordonnée il n’est pas nécessaire d’intervenir pour améliorer le
fonctionnement de la société et de l’économie. L’argument économique de la liberté du commerce
s’appuie sur un argument que peut dire philosophique, en l’occurrence théologique qui est la
croyance dans l’existence d’un ordre naturel. L’objectif de ces économiques est de faire en sorte que
soient respectés ces lois naturelles qui gouvernent au mieux les sociétés.

2-2- L’école classique anglaise et ses prolongements continentaux

Le terme d’économie politique classique a été inventé par Karl Marx en faisant la distinction entre
deux formes d’économies :

-L’économie politique classique cherche à « pénétrer l’ensemble réelles et intime des


rapports de production dans la société bourgeoise » ce qui veut dire que l’économie politique
classique procède à une analyse scientifique du fonctionnement du système capitaliste.

-L’économie vulgaire est celle qui se contente de faire l’apologie du système capitaliste sans
chercher à comprendre véritablement comment il fonctionne.

Ce qui intéresse Marx dans l’éco politique classique est qu’elle propose une théorie de la valeur
travail et pour lui ce concept est très important pour comprendre le capitalisme et faire la critique.

Keynes va donner une autre vision de l’économie classique qui renferme aussi l’économie
néoclassique. Il cherche à critiquer la croyance dans l’efficacité des marchés pour pouvoir expliquer
les crises de surproduction (la crise économique de 1929).

A/ Les précurseurs

Les deux idées dont on va parler viennent d’économies qui viennent d’économistes classique et
l’individualisme, et ces deux concepts sont les fondements du libéralisme.

A-1- Ordre spontané et harmonie naturelle des intérêts

Dans les sociétés humaines l’ordre se fait spontanément parce que les intérêts individuels
s’harmonisent naturellement. L’harmonie naturelle signifie que dans le fondement des sociétés se
trouve l’intérêt individuel et que si chacun poursuit sont propre intérêt alors la société sera
parfaitement ordonnée et fonctionnera correctement. On abandonne la référence à la puissance
divine, la croyance dans l’ordre spontanée est une croyance assez optimiste dans le fait qu’aucune
intervention extérieure n’est nécessaire pour réguler, ordonner la société. C’est justement
l’intervention humaine qui crée la crise économique, l’intervention de l’Etat est donc néfaste. Cet
argument que l’on retrouvera chez Adam Smith sous la forme de la main invisible se retrouve aussi
chez BOISGILBERT : il y’a une tradition de l’ordre spontanée qui va jusqu’au XXème siècle, au
XVIIIème siècle l’un des premiers à formaliser cette idée Bernard de MANDEVILLE, comme son nom
l’indique est née à Mandeville au pays bas en 1670, en 1705, il écrit un premier poème intitulé la
ruche murmurant (the Grumbling hive ) ou il explique comment les gens mauvais produisent de
l’ordre sociale, et ce poème va rencontrer beaucoup de succès et va créer une certaine polémique se
qui va le conduire à écrire une version plus longue intitulée la « Fable des Abeilles », c’est un ouvrage
qui décrit le fonctionnement d’une ruche, et qui explique comment les vices privées se transforment
en vertu publique c-à-d comment l’envie, la jalousie, la vanité, l’avaris sont les fondements d’une
société riche du sens ordonné et stable. A l’inverse, les vertus privées conduisent au désordre. Son
histoire est précisément celle d’une ruche dans laquelle les abeilles ont tous les vices possibles et
imaginables et qui prospère et le résultat est que toutes les industries baissaient en activité, le
chômage arrivait et la ruche devenait pauvre. La fable des abeilles est un des ouvrages fondateurs du
libéralisme car il explique le bonheur et la prospérité ne proviennent pas de l’accumulation des
vertus individuelles et la morale est socialement inefficace dans le sens où elle crée la pauvreté du
désordre.

A-2-La sympathie de l’ordre spontanée

Pour comprendre la nature, la dimension morale de l’ordre spontanée, il faut comprendre le concept
de sympathie. On est dans une forme d’individualisme plus morale, c’est un concept très escient très
utilisé au XVIII e siècle et en particulier deux personnes qui sont associées à la naissance de
l’économie politique.

David HUME est un philosophe Ecossais comme SMITH et appartient à un courant intellectuel
appelé, le courant des lumières : le courant des lumières continentales (Kant est un courant
rationaliste). Cette conception de la nature humaine faite par ces auteurs est une conception
individualiste. Car chaque individu à sa propre histoire et à ses propres expériences. Ils définissent
ainsi la sympathie comme étant la capacité à éprouver les mêmes sentiments que les autres individus
: c’est un moyen de communiquer avec les autres de manière implicite, c’est une capacité cependant
limitée aux membres d’une même famille aux gens proche. Chez HUME la sympathie explique que
les individus collaborent avec des proches mais aussi que l’on ne coopère pas avec des personnes
éloignées, on a un individualisme moral parce qu’il est fondé sur la capacité à sympathiser avec
autrui : il pense aux autres quand il éprouve le sentiment de compatiser avec les autres.

Hume fonde un libéralisme qui est très particulier parce qu’il suppose qu’on ne peut pas
rationnellement tout connaitre opposer à la rationalité néoclassique et ce Libéralisme à une
dimension morale.

B/ La théorie philosophique et économique d’ADAM SMITH

Née en 1723 et mort en 1790, ADAM SMITH a enseigné la logique et la philosophie morale à
l’université d’EDIMBOURG et GLASGOW, il a écrit deux ouvrages fondamentaux, recherche sur la
nature et les causes de la richesse des nations en 1776 et la théorie des sentiments moraux en 1759.
B-1- Le problème d’ADAM SMITH

Ce problème à souvent été causé par la différence entre ces deux ouvrages. La richesse des nations
est un ouvrage fondamentalement économique dans lequel il défend les thèses libérales : le laisser
faire, la division du travail, le marché, la main invisible (la non intervention de l’Etat) et surtout
l’intérêt personnel. L’une des phrases d’ADAM SMITH les plus cités est la suivante « ce n’est pas de la
bienveillance du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre diner mais de leur souci pour
leur intérêt personnel ». Le marché fonctionne donc à partir de l’intérêt personnel, cependant dans
la théorie des sentiments moraux, l’argumentaire totalement différent : « les individus éprouvent de
la sympathie et de la bienveillance les uns pour les autres […] ». Même si l’on est égoïste il existe un
principe qui nous pousse à nous intéresser au bonheur des autres même uniquement pour le plaisir.

B-2- La théorie de la valeur et de la répartition

B-2-1- La théorie de la valeur travail

Adam SMITH propose une théorie de la valeur travail et pour arriver à cette théorie, il fait la
différence entre la valeur d’usage et la valeur de l’échange, il refuse de fonder la valeur sur l’utilité.

Pour Adam SMITH :

• La valeur d’un bien est mesurée par la quantité de travail demandée pour produit ce bien.
Dans ce cas on dit que la valeur est mesurée par le travail « incorporé » dans ce bien.

• La valeur d’un bien peut être aussi mesurée par la quantité de travail commandé par le bien
lui-même. On parle de théorie de la valeur « commandée ».

B-2-2- La répartition des revenus

Les classiques considèrent qu’ils existent deux types de revenus : Les revenus primaires et les
revenus secondaires.

Les revenus primaires sont les revenus qui sont directement liés au processus de production
comme les salaires versés aux travailleurs productifs (rémunéré à la productivité marginale du
travail) les profits et les rentes financières.

Les revenus secondaires sont les revenus de redistribution qui correspondent aux transfert impôts,
intérêt et salaires versés aux travailleurs improductifs.

Les revenus aux quels s’intéressent les économistes classiques sont les revenus primaires. Ces
mêmes revenus peuvent être classer en deux catégories : les revenus du travail et ceux de la
propriété.

Les revenus de la propriété sont des revenus obtenus par différence, déduction sur les revenus du
travail. Le profit est le résidu qui reste une fois les salaires payés. La rente est ce qui reste lorsque le
produit du travail de la terre a été payé. C’est le travail qui fonde donc tous les revenus qui fondent
donc la richesse des nations. C’est à partir du travail et des salaires que la collectivité va vivre. Il n y’a
pas chez SMITH de théorie de la rente. Cependant, le travail est lui-même une marchandise. Par
conséquent, quelle est la valeur de cette marchandise ? Elle ne fait que dépendre du travail
incorporé. Comme toute marchandise, le travail a 2 prix : le salaire naturel et le salaire courant.
Le salaire naturel est le salaire est le salaire de subsistance du travailleur.

Puisqu’il s’agit du salaire naturel il est normal que le courant corresponde au salaire de subsistance. Il
est possible cependant que le salaire courant corresponde au salaire de subsistance. Mais cette
situation n’est pas durable car si le salaire courant est plus élevé que le salaire de subsistance, la
population augmente, en augmentant par conséquent l’offre de travail, ce qui entraine alors une
baisse du salaire jusqu’à son niveau naturel qui est un point d’équilibre.

3- Division du travail, main invisible et laisser faire.

Le point de départ de la richesse des nations est une réflexion sur la notion de richesse. Ce
questionnement n’est pas original. C’est le même type de question que l’on trouve chez les
mercantilistes et chez les physiocrates. Mais la réponses (la définition de la richesse) donnée par
SMITH est différente des leurs. Il considère que les définitions données par les physiocrates et les
mercantilistes étaient trop restrictive. Il s’écarte des mercantilistes qui considèrent que seul l’argent
était source de richesse car chez SMITH, la richesse matérielle est aussi source de richesse. Chez les
physiocrates, la richesse est créée par l’agriculture, SMITH la rejette car il considère que l’industrie
crée aussi de la richesse.

La richesse est constituée donc de toute les choses nécessaires et commodes (superflu) à la vie que
permet d’obtenir le travail annuel de la nation. La richesse est tout ce que le travail a permit de créer.
Cette richesse est doublement fondée sur le travail : le travail produit des marchandises qui ont une
valeur d’une part et d’autre le travail crée de la richesse quand il est organisé de manière particulière
: la division du travail qui permet l’accroissement des capacités productives des travailleurs et donc
qui permet d’augmenter la richesse de la nation. Le concept de division du travail est venu à SMITH
lors de l’observation d’une fabrique d’épingle. Il observe que dans cette entreprise, la division des
tâches entre travailleurs leurs permet d’être particulièrement efficace. Ainsi donc, il va théoriser
cette observation en disant que, la division du travail accroît la productivité par trois moyens qui sont
:

-La spécialisation des ouvriers dans une tache particulière.

-La diminution des pertes de temps liées aux changements de tâches.

-L’utilisation des machines.

La théorie de la division du travail se combine à un autre mécanisme : le mécanisme de la main


invisible expliquant comment les individus qui se sont préoccupé que de leurs intérêts individuels
puissent néanmoins contribuer au bien collectif et à la richesse collective.

La division du travail et la main invisible s’appliquent également au niveau international : ils justifient
le laisser faire dans les pays et le laisser aller /passer entre les pays. Entre les pays la règle doit être le
libre échange ce qui est le meilleur moyen d’assurer la paix et la prospérité des pays. SMITH a eu des
idées des théories qui sont de tendance libérale, parce qu’elles demandent peut d’interventions de
l’Etat.
Malgré tout, SMITH accepte certaines interventions : il a conscience que le système libéral a
certaines imperfections, en particulier il a conscience des oppositions des intérêts qui existent entre
« classes sociales ». Il admet donc que l’Etat puisse améliorer ces rapports entre les classes sociales
et accepte les lois d’aide aux pauvres.

C/ Le libéralisme pessimiste de MALTUS et de RICCARDO

On ne pose traditionnellement les pensées de SMITH d’un côté et de MALTUS et de RICCARDO de


l’autre parce que le pessimiste était optimiste dans le système capitaliste tandis que MALTUS et
RICCARDO étaient pessimistes.

Ils percevaient dans le système capitalisme des conflits et tensions par contre SMITH y voyait de
l’ordre et de l’économie.

C-1/ MALTUS et l’utilité de la misère.

Thomas Robert MALTUS (1766-1834) était le fils de Daniel MALTUS un intellectuel proche de
ROUSSEAU et de William GODWIN.

Ce dernier était en faveur de l’assistance aux pauvres, contrairement à MALTUS fils qui lui était
opposé. MALTUS étudiait les Maths à Cambridge en 1788. A obtenu son diplôme et est devenu
pasteur de l’église Anglican. En 1805 il est nommé prof d’histoire, pool commerce et finance. Ce titre
a été changé peut après en prof d’histoire et économie politique. Ce qui fait qu’il a été le 1er prof
d’économie politique en Angleterre. Son travail a commencé avec une réflexion sur l’évolution de la
population qui lui a été inspiré par la législation qui existait en Angleterre sur l’aide aux pauvres.

C-1-1/ Faut-il aider les pauvres ?

En Angleterre à la fin du XVIIIème siècle, la réponse à cette question est affirmative, et il existe en
Angleterre depuis le début du XVIIème siècle, des lois d’assistance aux pauvres « poor Laws ».

C-1-2 / la loi de la population et l’«utilité» de la misère.

Les lois d’aide aux pauvres ont provoqué beaucoup de débats pour savoir si elles étaient légitimes et
efficaces.

En tant que défenseur de la loi il y’a eu Daniel MALTUS et William GODWIN.

Thomas MALTUS va écrire en réaction à ces favorables un essai : essaie sur le principe de la
population avec des remarques sur les spéculations de GODWIN, CODORCET et d’autres. L’essai est
d’abord publié de manière anonyme et connaissant à la suite un grand succès poussant MALTUS à
préparer une 2ème édition qui sera publiée en 1803 sous son nom. Il publiera au total 6 éditions.

La loi est annoncée dans le 1er chapitre : Le pouvoir de la population est plus grand que celui de la
terre à produire des subsistances. Il considère que la population double tous les 25 ans et que le
rythme de croissance croît sous la base de la progression géométrique alors que les subsistances
croissent sous la base de progression arithmétique.

C-1-3/ Les freins qui limitent la croissance de la population

On ne peut pas agir ou (très peu) sous l’évolution des subsistances car la quantité disponible de terre
est limitée : il y’a une rareté des terres qui devient de moins en moins fertile. La seule variable est
donc la population :

-Les freins préventifs.

Ce sont des mécanismes pour prévenir l’augmentation de la population, il est constitué de :

*La contrainte morale

*L’abstinence

*Le contrôle du mariage

*Le contrôle des naissances

*L’anticipation :

Les individus sont capables d’anticiper la situation dans laquelle ils seront, s’ils ont
beaucoup d’enfants.

-Frein positifs ou destructifs

Ce sont les mécanismes qui regroupes les occupations (activités) malsaines, mauvaises pour la santé
pénible et dangereuses, l’extrême pauvreté, la mauvaise qualité des denrées alimentaires et les
guerres… .

C-2/ RICCARDO

David RICCARDO née en 1772 et mort en1823 a commencé à l’âge de 14 ans à travailler avec son
père en tant que courtier de Londres. En 1793 RICCARDO se convertit au christianisme et à l’occasion
de son mariage et se fait déshériter par son père. Il deviendra plus tard courtier à la bourse de
Londres et fera fortune relativement et rapidement et prendra sa retraite en 1814. Il a écrit son 1er
essai en 1815 « Essai sur l’influence du prix du mais sur les profits ».

Son 2ème ouvrage sort en 1817 « Principe de l’économie politique et de l’impôt ». Ici RICCARDO
analyse la distinction entre les revenus des différentes catégories (travailleurs, propriétaires,
capitalistes). Un de ses arguments est que la valeur des biens dépend des qualités de travail
nécessaires pour les produire.
Il distingue trois types de revenus :

-Le salaire : est le revenu du salarié, il doit se fixer au minimum de subsistance.

-Le profit : est le revenu du capitaliste qui est un revenu résiduel (différence entre le prix du bien et le
coût de production).

-La rente : elle est liée aux différences de fertilité entre les terres. Elle est alors un surplus qui varie
d’une terre à une autre en utilisant des quantités qu’on peut produire sur ces terres.

On retrouve aussi chez RICCARDO le libre échange qui selon lui est bénéfique. Parce que tous les
pays qui commercialisent se spécialisent dans la production pour laquelle ils possèdent un avantage
comparatif, alors que la spécialisation selon SMITH se fait par rapport à un avantage absolu.

D/ L’utilitarisme

Une grande partie de la théorie économique repose sur l’utilitarisme.

Jérémy BERTHAM, John Stuart MILL et Henry SIDWICK sont parmi les grands penseurs de la pensée
utilitariste.

L’utilitarisme est une doctrine qui se fonde sur le principe que l’utilité est le critère d’évaluation des
actions individuelles mais aussi collectives. Selon Jérémy BERTHAM tous les êtres humains se
comportent de la même façon en suivant un même principe de sorte à obtenir le plus grand bonheur
possible en évitant la souffrance.

Par conséquent pour lui une action sera jugée bonne si, elle a pour conséquence de nous rendre
heureux, ce qui n’est pas forcément moral déontologiquement parlant.

BERTHAM est né 1748 et mort en 1832. Il a vécu à Londres à la même époque que KANT et a été
influencé par la philosophie des lumières.

Quant à John Stuart MILL, il est né en 1806 et mort en 1873, il est considéré comme, le penseur du
couronnement du courant classique. Il a aussi modernisé l’utilitarisme de BERTHAM par la distinction
notamment des peines et plaisirs physiques et intellectuels.

John Stuart MILL est le fils de James MILL philosophe utilitarisme, ami de BERTHAM. Ils partageaient
entre eux une idée précise de l’éducation. Les individus sont les produits de leurs environnements et
de l’éducation.

A leur naissance, les hommes sont tous identiques et c’est l’éducation qui les formes James en décide
de façonner son fils en lui donnant une éducation très poussée. Il sera considéré comme étant « la
vieille femme qui sait tout ».

A 14 ans John Stuart MILL apprend la Chimie et zoologie à la faculté des sciences de Montpelier.

Le libéralisme de MILL est tout à fait paradoxal, et différent des autres économistes classiques. Il croit
en la liberté individuelle et la nécessité de respecter cette nécessité. Mais il admet que l’on puisse
intervenir dans le fonctionnement de la société, que l’on puisse corriger l’évolution naturelle de la
société, en particulier, si le plus grand bonheur du plus grand nombre n’est pas atteint, alors
l’intervention de l’Etat est tout à fait légitime pour corriger ces situations d’ordre naturel.
E/ Le libéralisme sur le continent Européen

1- Jean Baptiste SAY et l’improductivité des crises

Né en 1767 et mort en 1832, Jean aura écrit un ouvrage publié en 1803 intitulé « traité d’économie
politique ». Jean était lui entrepreneur. Chez ce dernier l’agriculture est moins productive que
l’industrie (il partage la même vision que SMITH).

2- La loi des débouchés de Jean Baptiste SAY

La loi des débouchés est une version modernisée de l’idée d’harmonie naturelle des intérêts. Cette
loi signifie évidemment qu’il ne peut pas y avoir de crise de surproduction dans une économie de
marché. Le système capitaliste est tjr en équilibre, il n’est pas nécessaire que l’Etat intervienne pour
corriger les déséquilibres.

Selon cette loi l’offre crée sa propre demande, la production ou des débouchés au produits.

Cette loi des débouchés va être dominante dans la pensée économique jusqu’à la publication de la
théorie générale par Keynes.

C’est Keynes qui mettra en cause cette loi après la publication de la théorie générale dans laquelle il
stipule que c’est plutôt la demande qui crée l’offre.

3- Les explications des crises.

La loi des débouchés garantit qu’il n y’aura pas de crises économiques parce qu’il n y’a pas d’excès
d’offre (puisque l’offre crée sa propre demande), la demande est toujours suffisante selon cette loi.

David RICCARDO était d’accord avec cette idée selon laquelle, le pouvoir d’achat correspond à l’envie
d’acheter. Dans la pensée de RICCARDO comme dans celle de J B SAY cette hypothèse est admise. J
M KEYNES était en désaccord totale avec ce raisonnement. Pour lui, les crises économiques sont
possibles car la demande peut être insuffisante du fait que les agents économiques peuvent éviter de
dépenser tout leur revenu.

La loi de SAY a été reprise dans les années 1970 par les économistes de l’offre qui ont réhabilité J B
SAY et l’offre contre la demande. Donc si l’on suit la pensée de Keynes, si une crise survient, c’est par
une faiblesse de la demande et par conséquent, l’Etat doit intervenir pour réajuster cette demande.
C’est une relance par la consommation. En revanche si l’on suit la pensée de SAY, si une crise survient
c’est par une faiblesse de l’offre due à une trop grande intervention de l’Etat et donc il faut réduire
les barrières réglementaires imposées aux entreprises par l’Etat pour relancer l’offre sur le marché.
Les crises sont malgré tout possible si des événements exogènes surviennent et perturbent le
fonctionnement du système économique (catastrophe naturelle, désastre politique, l’intervention
abusive de l’Etat.)

4- Les harmonies naturelles, de Frédérick BASTIAT (1801-1850)

F BASTIAT était à la fois économiste, journaliste et homme politique. Il n’est pas véritablement un
théoricien de l’économie, mais son rôle reste relativement important car il a servit d’appui à
beaucoup de Libéraux et d’ultra-libéraux au XXème siècle. BASTIAT développera notamment l’idée
que les intérêts individuels s’harmonisent naturellement et de manière spontanée :

-D’une part la concurrence garantie que la recherche de l’intérêt personnel conduit à l’intérêt
général.

-D’autre part les intérêts partisans en politique conduisent à la misère et à l’esclavage

a- L’analyse de l’intervention de l’Etat

F BASTIAT est l’un des premiers à avoir systématiquement poser les intérêts de l’Etat, il s’appui sur
une idée qui à l’époque n’était vraiment admise selon laquelle l’intérêt générale n’existe pas et que
cela ne peut pas être ce qui guide l’intervention de l’Etat.

En réalité ce sont des groupes de pressions qui influencent les décisions de l’Etat et qui crée une
illusion dont l’impression que l’intérêt privé qu’il poursuivent correspond à l’intérêt générale.

b- La concurrence et l’ordre spontanée

La justification de la concurrence et du laisser passer et donc du non interventionnisme de l’ETAT au


niveau national et international vient donc de la différence entre « ce qui se voit et ce qui ne se voit
pas » tout actions humaines à des conséquences positive et négatives et à des actions.
L’interventionnisme a des conséquences positives qui se voient mais des conséquences négatives qui
ne se voient pas. La concurrence a des conséquence négatives que l’on voit mais des conséquences
positives que l’on ne voit pas, parce que les conséquences de l’intervention de l’Etat son visibles à
court terme alors que les conséquences de la concurrence sont essentiellement des conséquences de
long terme que l’on ne peut pas voir dans le court terme. Par conséquent les individus ont par
habitudes d’habiter en faveur du court terme et donc par conséquent pour l’Etat alors que dans le
long terme, la concurrence aurait des effets nettement plus bénéfiques.

La concurrence l’emporte aussi sur le monopole, il est préférable d’avoir un régime concurrentiel
plutôt qu’un régime de monopole. Pour BASTIAT le monopole est toujours établi sur des critères
politiques alors que la concurrence obéir à des critères économiques.
F- le socialisme préscientifique français

Le socialisme dit scientifique comme celui de MARX, se différentie du socialisme non


scientifique dit utopique par la tentative de la compréhension des contradictions du modèle
capitaliste pour essayer de déterminer les conditions de sa disparition. Le socialisme utopique essaie
d’imaginer d’autre forme société sans véritablement s’attacher au modèle capitaliste. Les socialistes
utopiques ont officiellement commencé à écrire à la fin XVIIIème siècle dans la moitié du XIXe siècle.
Ce sont des modèles alternatifs des sociétés. Il existe des travaux anciens ; la référence en la matière
est Thomas MORE et l’Italien Thommaso CAMPANELLA.

Le socialisme préscientifique français se situe à mi-chemin entre les utopistes et MARX en essayant à
la foi d’expliquer les disfonctionnements des sociétés dans lesquelles ils vivent mais aussi en se
projetant dans les sociétés futures. Les intellectuels sont à la fois persuadés qu’une société meilleure
va arriver que cet avènement soit inéluctable et croient dans le progrès, ils pensent que les sociétés
meilleures qui arrivent seront les sociétés d’abondance, les sociétés dans lesquelles les individus
seront plus éclairés, ils serait plus capables de développer leurs raisons. La question qui se pose est :
comment cette société meilleure va-t-elle arrivé ?

Le socialisme scientifique Marxisme annonce que cette nouvelle société arrivera quand le capitalisme
s’effondrera.

Le socialisme non scientifique accorde l’idée qu’il faut provoquer l’avènement de cette société
meilleure mais pas par la violence. Ce n’est pas par la violence que la société va changer mais c’est un
homme providentiel qui va permettre le changement qui va réussir à convaincre les élites à la fois de
la nécessité de changer et du caractère inéluctable du changement et par contagions, l’idée que la
société va et doit changer va se rependre au niveau de toute la société.

Cet homme providentiel est un entrepreneur qui a perçu avant tout le monde le besoin de
changement qui a compris le fonctionnement des sociétés et les raisons de leurs décadences mais à
la différence des autres entrepreneurs, cet homme providentiel agit pour l’intérêt collectif, le bien
être de tous. La plupart des penseurs socialistes sont persuadés d’être cet homme providentiel qui a
compris le fonctionnement des sociétés et écrit pour promouvoir ses idées.

G- Le socialisme scientifique de Karl MARX

MARX n’est pas vraiment le 1er socialiste scientifique, parmi les autres nous avons RODBERTUS,
LASSALES .

Ferdinand LASSALES est connu pour avoir inventé la « loi d’airains des salaires » (le salaire se fixe au
minimum de subsistance), Karl RODBERTUS a quant à lui proposé une théorie de l’exploitation
capitaliste dans laquelle, il dit que ce ne sont pas les besoins des individus qui commandent la
production mais les capacités financières des demandeurs. Les riches peuvent satisfaire tous les
besoins y compris les besoins satisfaits tandis que les pauvres même les besoins vitaux ne sont pas
satisfaits. Leur capacité financière insuffisante est due au fait que la totalité de leur revenu de leur
part reversée approprié par les propriétaires.

1- La théorie de la valeur travail


MARX considérait que les économistes avaient injustement insistés sur la valeur travail. Il adopte une
théorie de la valeur travail, mais pour comprendre comment la valeur se fonde sur le travail, il faut
comprendre quelle est la véritable nature de la valeur et c’est là que MARX se distingue des
économistes classiques. MARX a une réflexion sur le concept de la valeur et pour comprendre ce
concept, il faut faire référence à la substance de marchandises. Il faut distinguer 2 dimensions de la
valeur :

-La dimension abstraite de la valeur, elle est fondée sur la propriété du genre humain : le travail est
l’essence de l’homme au sens où il n y’a que l’homme qui travail. Le travail reste du travail, chaque
forme de travail n’est qu’une actualisation de la même essence.

-La dimension concrète de la valeur : tous les travaux se distinguent les uns des autres dont les
valeurs d’usages sont aussi différentes. MARX pose la question suivante comment peut-on expliquer
que des biens qui ont des valeurs d’usages différentes peuvent avoir une même valeur d’échange.

Il y’ a une contradiction parce que si des biens ont des valeurs d’usages différents cela signifie qu’ils
ont des qualités différentes et donc leurs rapports d’échange devrait être différent. Toutes les
marchandises, tous les biens ont un point commun, c’est le travail. Le travail constitut donc la
substance de la marchandise aussi celle de la valeur. Au-delà des propriétés objectives (apparentes)
leurs permettant de satisfaire des besoins il y a un élément profond ou ultime que nous retrouvons
dans toutes les marchandises : le travail. Il apparait que le travail est hétérogène au sens où tous les
travaux diffèrent les uns des autres (maçon différent de cuisinier).

-l’exploitation capitaliste de la plus-value. Le travailleur est exploité selon Marx parce qu’il
perçoit un revenu qui est différent de ce qu’il devait percevoir. Le revenu qui est la contrepartie de la
valeur créée par le travail ne va pas uniquement au travailleur mais va au travailleur et au capitaliste.
Le capitaliste bénéficie donc aussi de la valeur créée par le travail alors qu’il ne créé aucune valeur.
Cette différence représente l’exploitation du travailleur par le capitaliste.

On peut mesurer cette exploitation puisqu’elle est égale à la différence entre la valeur créée par le
travail et le salaire versé aux travailleurs. Cette différence, Marx l’appellera la plus-value.

2- L’accumulation du capital

Que fait le capitaliste avec l’argent qu’il a gagné au cours du cycle de rotation du capital ?

Le capitaliste sépare son revenu en deux sommes : l’argent qu’il rembourse, son avance initiale ce
qui lui permet de reconstituer son capital et utilise la plus-value pour sa consommation personnelle
et acheter du capital supplémentaire. C’est ce que MARX appel la reproduction élargie du capital.
L’accumulation du capital conditionne donc la survie du capitaliste.

Cette accumulation provient uniquement de la plus-value (c-à-d le bénéfice qu’il gagne lui permet
d’augmenter son capital) les capitalistes ont intérêt à embaucher de plus en plus des travailleurs
pour empocher des salaires et donc des plus-values.

3- La baisse tendancielle du taux de profit


Il existe selon Marx une tendance de long terme traduit par une baisse du taux de profit typique à la
société capitaliste. Cette conviction est de même nature que celle que l’on trouve chez les classiques
sur l’état stationnaire avec 2 différences :

• Chez les classiques la baisse des taux de rente concerne l’agriculture

• Chez Marx, la baisse des taux de profit concerne l’industrie

Chapitre 4 : L’ECOLE NEO-CLASSIQUE

Introduction

L’école néoclassique est un prolongement de l’école classique. Cette école à les mêmes idées que
l’école classique à savoir le respect de l’ordre naturel, la non intervention de l’Etat dans l’économie,
c’est une école de capitalisme pure.

A la différence de l’école classique, cette école est à la base du marginalisme. Le marginalisme est un
ensemble de théorie qui critique l’économie classique.

I- L’école de Lausanne

Léo WALRAS et la théorie de l’équilibre générale.

Il existe trois écoles dans le marginalisme qui ont participés à ce que l’on appelle la révolution
marginaliste, ce sont :

• Léon WALRAS qui était à Lausanne en SUISSE

• Stanley JEVONS qui était à Cambridge aux Royaume-Unis

• Carl MENGER qui était à Vienne en Autriche

Ces trois auteurs ont inventé de manière totalement indépendante et quasi-simultanée le


raisonnement marginal.

1- Léon WALRAS et l’équilibre générale

L’équilibre générale se caractérise par le fait qu’il existe un système de prix tel que :

- Sur chaque marché, la demande est égale à l’offre

- Chaque agent est capable de vendre ou d’acheter exactement ce qui souhaite acheter ou
vendre
- Toutes les firmes / consommateurs sont capable d’échanger précisément les quantités de
biens qui maximisent leur profit et leur utilité.

C’est un équilibre réel au sens ou la monnaie ne joue aucun rôle elle ne sert qu’intermédiaire des
échanges.

L’école néo-classique est à l’origine du développement de la microéconomie avec le développement


des calcules mathématiques dans l’analyse microéconomique.

A la différence des classiques en ce qui concerne la valeur d’échange d’un bien ( la valeur du bien
dépend de la quantité de travail nécessaire pour le produire), pour les néo-classiques, la valeur du
bien dépend de l’utilité procurée par la consommation d’un bien.

Chapitre V : THEORIE KEYNESIENNE

Le courant Keynésiens est émis par J M KEYNES dans les années 1930. Il a été étoffé pendant la
crise de 1929 aux USA et en Europe en raison du Krach boursier.

La théorie générale de l’emploi de l’intérêt et de la monnaie est la principale œuvre de KEYNES


(1883-1946). Publiée à Londres en 1936 puis traduite en France après la seconde guerre mondiale, la
théorie générale est avant tout une théorie de l’emplois.

1- Les postulats Keynésiens

La pensée Keynésienne que certains qualifie de révolutionnaire s’ordonne autour de six points :

• La théorie générale s’attaque à loi de SAY « l’offre crée sa propre demande ». Une telle
théorie serait-elle incapable d’étudier les problèmes se rapportant au chômage (involontaire) et au
cycle économique. Les crises économiques sont synonymes d’une défaillance des marchés. Une
solution au problème serait une intervention de l’Etat c-à-d une substitution du publique au privé (on
passe de l’Etat gendarme à l’Etat providence). Cette intervention s’effectue au travers de politiques
économiques.

• La théorie générale à pour vocation de présenter le fonctionnement du système économique


pris dans son ensemble. L’analyse Keynésienne est avant tout une approche macroéconomique.

• La théorie générale à également pour vocation de démontrer que le volume réel de la


production et de l’emplois dépend non de la capacité de production ou du niveau préexistant des
revenus mais décisions courantes de produire lesquelles dépendent à leur tour des décisions
d’investir et de l’estimation actuelle des montants et de la consommation courante et future
• La théorie générale insiste sur le rôle joué par l’investissement. On peut ainsi penser que
celui-ci constitue le remède spécifique au chômage involontaire.

• La théorie générale est une théorie de la monnaie. La théorie générale de l’emploi et de la


monnaie sont étroitement liée. La quantité de monnaie est la variable indépendante de la plus
importante de toute plus qu’elle est commandée par les autorités.

• La théorie générale considère enfin que le niveau général des prix et les prix individuels sont
considérés de façon strictement identique c-à-d qu’il dépend de l’offre et de la monnaie.

2- Le principe de la demande effective

La demande globale introduit la demande de trois agents de trois fonctions économiques.

Les ménages (fonction de consommation), les entreprise (fonction d’investissement) et l’Etat (la
fonction de dépense publique).

La demande effective correspond le point d’intersection entre l’offre globale et la demande globale.
Keynes stipule que le chômage est le résultat d’une insuffisance de la demande effective. L’Etat peut
agir sur les deux composantes de la demande globale :

-l’Etat peut augmenter les revenus disponibles en réduisant la fiscalité plus directement l’Etat peut
accroitre sa propre consommation (la consommation ou dépense publique)

-sur l’investissement : en réduisant les taux d’intérêt, l’Etat va réduire les couts des emprunts pour
les ménages et les couts de financement pour les entreprises.

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