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ISE MATHS
Année 2020-2021
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INTRODUCTION GENERALE
Le mot économie provient du Grec et signifie dans un premier temps l’ensemble des
règles de conduite qui ont pour but l’organisation de la maison. En ajoutant le mot « Polis »
(qui signifie en Grec cité), le domaine de l’économie s’élargie à la cité ou la nation (Antoine
de Montchrestien).
La science économique est une science sociale et humaine qui a pour objet l’être humain.
Elle est concrètement née au 18ième siècle de diverses tentatives qui ont été faites pour
expliquer certains faits sociaux à l’aide de méthodes proches de celles qui sont utilisées dans
les sciences de la nature. La science économique est synonyme d’économie politique.
Celle-ci est différente de politique économique qui est le processus de formation et de mise
en œuvre des décisions économique par les pouvoirs publics.
L’économie est ainsi une façon particulière d’étudier les comportements des hommes. Elle
part du constat que les hommes éprouvent des besoins illimités mais que les ressources dont
ils disposent pour les satisfaire n’existent qu’en nombre limité (phénomène de rareté). En
conséquence, ils doivent faire des choix. La science économique est donc la science des
choix ou la science des décisions.
Edmond Malinvaud définit l’économie comme la science qui étudie comment des
ressources rares sont employées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en
société ; elle s’intéresse, d’une part aux opérations essentielles que sont la production, la
distribution et la consommation des biens et d’autre part aux institutions et aux activités
ayant pour objet de faciliter ces opérations.
Cette définition ne fait pas cependant l’unanimité. Toutefois, toutes les activités humaines
ayant pour but de lutter contre la rareté sont des activités économiques. C’est l’étude de ces
activités qui fait l’objet de la science économique considérée comme la science de la gestion
(administration) des ressources rares face à des besoins illimités et concurrents.
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Au-delà de ces définitions particulières, la question commune qui rassemble les économistes
est celle du processus de formation des « grandeurs » économiques.
La réflexion économique est apparue chez les philosophes grecs (Aristote et Platon) bien
avant la naissance de l’économie politique. Ils étudient l’économie domestique et la gestion
de la citée en décrivant la vie économique qu’ils avaient sous les yeux et l’ont confrontée
aux idées qu’ils s’étaient formées sur la nature et les fins de la vie sociale. L’étude
approfondie de l’évolution de la pensée économique implique ainsi une connaissance
suffisante de l’histoire de la philosophie.
METHODOLOGIE DU COURS
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Un courant de pensée se rattache à une œuvre fondatrice et/ou caractéristique d’un auteur
lui-même emblématique. On peut donc associer à chaque courant un auteur et son œuvre
majeure. Ce choix dresse la liste restreinte des « grands » économistes du passé, qui ont
selon nous marqué l’évolution de la discipline en donnant une identité (et parfois leur nom)
aux diverses approches : l’Anglais David Ricardo (école classique) ; l’Allemand Karl Marx
(marxisme) ; le Français Léon Walras et l’Anglais Alfred Marshall (marginalisme) ;
l’Autrichien Joseph Schumpeter (école autrichienne) ; l’Anglais John Maynard Keynes
(keynésianisme). On doit y ajouter le fondateur reconnu de la discipline elle-même,
l’Écossais Adam Smith, rangé dans l’école classique.
Afin de mieux comprendre l’histoire de la pensée économique, nous avons distingué cinq
courants de pensée, qui sont traités en cinq parties par ordre d’apparition dans
l’histoire : l’école classique ; le marxisme ; le marginalisme ; la pensée autrichienne ; le
keynésianisme. Ces approches trouvent leur origine dans un passé plus ou moins lointain et
elles ont toutes des traductions modernes, plus ou moins reconnues dans la science
économique actuelle, mais néanmoins présentes. C’est pourquoi, à ces courants, nous
ajoutons aussi les précurseurs, qui bien avant les classiques, ont jeté les prémisses de la
pensée économiques. Nous terminerons aussi en explorant la pensée économique récente.
Plan :
Points clés
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La « révolution classique » (1776-1817) représente pour la première fois l’économie
comme un système dans lequel s’articulent les échanges marchands et l’organisation
de la production, et elle élabore les principes de la doctrine libérale.
La « révolution marginaliste » (1874-1890), en généralisant la loi de l’offre et de la
demande à l’ensemble des activités économiques, absorbe l’analyse de la production
dans celle du marché et donne un fondement scientifique à la doctrine libérale.
La « révolution keynésienne » (1936) établit l’incapacité d’une économie de marché
à atteindre le niveau de production globale permis par la main-d’oeuvre disponible
et justifie ainsi l’abandon d’un laisser-faire général au profit d’une intervention de
l’État.
Ces trois « révolutions » dans la pensée économique ont façonné les termes dans
lesquels se présentent aujourd’hui les controverses entre économistes, en particulier
sur la place qu’il convient d’attribuer au marché dans l’ensemble des relations
sociales, thème central du renouveau néolibéral.
Bibliographie :
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Chapitre 1 : Les précurseurs de la pensée économique
La réflexion sur l’activité économique a commencé à occuper une place importante dans la
Société durant la période allant de l’Antiquité au Moyen Age. Les analyses économiques ont
été embryonnaires et les idées développées étaient confinées à des principes de moral et de
religion.
La pensée économique émerge de la philosophie. Le premier courant d’ailleurs se rattache à
la pensée grecque, le second courant est la pensée mercantiliste et le troisième est la pensée
physiocrate.
L’objectif général de cette partie est de souligner les particularités de la pensée économique
avant l’émergence d’une « science » économique. En l’occurrence il s’agira de souligner
que si une pensée économique a incontestablement existé depuis l’Antiquité, cette pensée se
caractérise, jusqu’à la constitution de la science économique classique à la fin du XVIIIe
siècle par le fait qu’elle n’est pas autonome, mais articulée (et inféodée) à d’autres types de
savoirs dans le cadre de l’héritage de l’architectonique aristotélicienne.
Repère temporel : voir page 14
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