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Le plan du cours :
Chapitre introductif : Qu’est ce que l’économie
Il existe différentes définitions de l’économie, mais la plupart font intervenir les notions de
choix, ressources et objectifs. Ainsi, la science économique ou l’économie, étudie :
- les choix des agents économiques (individus, ménages, firmes, Etat) réalisés en vue de la
satisfaction de leurs objectifs (ex : besoin/désir de consommation, objectif de profit,…)
- comment ces choix déterminent l’utilisation des ressources d’un agent (budget disponible,
temps disponible,…) ou de la société (ressources naturelles, main d’œuvre,…)
Le terme économie peut aussi désigner une réalité économique donnée, c-à-d l’ensemble des
activités d’une collectivité humaine en termes de production et de consommation de richesses
(par ex, l’économie marocaine, l’économie mondiale,...)
Constat de départ : les ressources sont rares, au sens où elles ne permettent pas de tout faire.
En conséquence, tout choix suppose pour un agent un arbitrage entre différentes possibilités
d’affectation de ses ressources (ex : l’argent dépensé un dvd ne peut pas être dépensé le
cinéma)
- les choix d’un agent sont influencés par des incitations (ex : si le prix d’un dvd , alors
l’incitation à en acheter )
- pour choisir entre différentes possibilités, l’agent a besoin d’informations sur ces possibilités
(ex : il a besoin d’infos sur la qualité et le prix des produits)
- les agents ayant des ressources différentes, ils peuvent la gamme de leurs choix possibles
via l’échange (ex : un travailleur échange son temps contre un revenu qui lui permettra d’acheter
des biens et services (B&S) qu’il ne peut produire lui-même). Les échanges se font sur des
marchés.
- l’ensemble des choix réalisés par les agents et leur interaction déterminent la répartition
(distribution) des richesses (ressources) entre les agents. Ex : les choix d’études et
professionnels, le temps désiré à travailler, la demande de travail par les entreprises, le degré
de syndicalisation,… déterminent les niveaux et la distribution des salaires.
II.1 Arbitrage
- la rareté des ressources implique l’obligation d’arbitrer, c-à-d de faire des choix
- certains choix sont individuels (ex : je choisis d’aller à RABAT en taxi plutôt qu’en tram) et
d’autres collectifs (ex : la société décide qu’on roule à droite)
- les ressources étant multiformes, il existe différentes formes de rareté (en termes de budget,
temps, ressources naturelles, espace,…)
Constat important : sauf rarissime exception, rien n’est gratuit. Avoir plus d’une chose
implique de renoncer à une autre. Du fait de la rareté, les arbitrages sont des réalités
permanentes de la vie.
II.2 Incitations :
- question de départ : comment les agents font-ils leurs choix, et comment ces choix peuvent-
ils changer en fonction des circonstances économiques ?
- un agent confronté à un choix évalue et compare les avantages et inconvénients des différentes
options possibles (ex : un consommateur compare les rapports qualité/prix de 2 voitures, un
entrepreneur compare les avantages/inconvénients de différentes localisations possibles de sa
nouvelle usine)
- définition : incitations = l’ensemble des avantages qui font pencher le choix d’un agent en
faveur d’une option particulière
- Expl d’incitations : qualités d’un B&S (en termes de performance, robustesse, esthétique,
économie de fonctionnement,…), prix, garantie, service après-vente,...
- s’il existe une causalité claire entre une incitation et un choix, on peut prévoir comment un
changement au niveau de l’incitation va affecter le choix
Constat important : les agents réagissent aux incitations ; celles-ci sont importantes pour
comprendre les choix effectués.
II.3 Echange :
- l’échange existe depuis la nuit des temps. Dans les sociétés modernes, des millions d’échanges
ont lieu à tout instant (B&S contre B&S, B&S contre argent, travail contre salaire,...). Quasi
personne ne produit tous les B&S qu’il consomme (contrairement à Robinson sur son île !). Au
contraire, les agents tendent à se spécialiser dans une activité et à échanger le produit de leur
activité contre de l’argent ou contre d’autres productions.
II.4 Marchés :
- Les échanges se font sur des marchés
- Définition : marché = toute situation où se produisent des échanges (ex : foires, marchés de
village, bourse, grandes surfaces)
- la monnaie est l’intermédiaire habituel dans les échanges (par opposition au troc)
- économie de marché : économie où la plupart des échanges sont marchands (c-à-d qu’ils se
font sur un marché)
- la quantité échangée de l’objet considéré et son prix sont déterminés par le « marchandage »
libre entre vendeurs et acheteurs1.
- dans une économie de marché, c’est via les choix des agents sur le marché que se résolvent
les questions fondamentales suivantes : Quels BS produire ? En quelles quantités ? Comment
produire ? Pour qui produire ? Qui prend les décisions économiques ?
- pour certains B&S, l’Etat peut intervenir soit au niveau du prix (le prix est réglementé), soit
en tant que producteur de B&S (ex : enseignement, santé, défense,…)
- économie mixte : économie de marché, mais où l’Etat intervient dans de nombreux domaines
(en tant que producteur, via la réglementation, via la redistribution des revenus,…).
Constat important : l’étude de l’échange marchand est un élément clé pour comprendre
comment les ressources sont allouées, quels biens sont produits et qui gagne quoi.
II.5 Information :
1
Ce marchandage ne se fait pas toujours au cours d’une discussion entre vendeurs et acheteurs (ex :
achat dans une grande surface).
- pour choisir entre différentes possibilités, l’agent a besoin d’informations sur ces possibilités
(ex : infos sur la qualité, le prix des produits disponibles)
- l’absence ou l’asymétrie d’info (ex : dans le cas d’une voiture d’occasion) peut être un obstacle
à un échange dans de bonnes conditions. L’Etat peut être amené à intervenir (ex : en
réglementant la publicité) ou les demandeurs peuvent être amenés à s’organiser (ex : via les
associations de protection des consommateurs).
- Remarques :
chaque grand marché est en fait un grand ensemble de marchés similaires
un même agent intervient sur plusieurs marchés à la fois. Ex : un individu est à la fois
consommateur, travailleur, investisseur ou emprunteur (il vend son temps et ses
compétences sur le marché du travail, achète des B&S sur le marché des B&S, et prête
ou emprunte sur le marché des capitaux)
beaucoup de B&S produits par l’Etat (ex : enseignement, santé, sécurité) sont gratuits
ou quasi-gratuits.
dans une économie ouverte sur le reste du monde, les agents nationaux échangent avec
le Reste du Monde (RM) sur les 3 marchés.
- les économistes essaient de comprendre les réalités économiques en mettant en lumière des
corrélations ou des relations causales entre variables.
- corrélation :
2 variables sont corrélées positivement si elles ont tendance à évoluer dans le même
sens (ex : la détention de briquets et la mortalité par cancer du poumon)
2 variables sont corrélées négativement si elles ont tendance à évoluer en sens opposés
- causalité : il existe une relation de causalité (de cause à effet) entre 2 variables si la 1ère
détermine la 2ème (ex : fumer et la mortalité par cancer du poumon)
- même si elles sont corrélées, établir une causalité entre 2 variables est souvent difficile (ex :
l’impact d’une augmentation des impôts sur l’activité économique)
L’objet de la science économique est de parvenir à satisfaire les besoins des individus et des
groupes et d’étudier comment les richesses se créent, se distribuent et se consomment.
Autrement dit, l’objet de l’économie politique est de gérer et de lutter contre la rareté. L’objet
de la science économique est donc de montrer d’une manière scientifique la meilleure façon qui
permet un certain bien être social général.
Or, dans les sociétés modernes, avec le développement des métiers de la banque, de l’assurance, et des
services, la richesse s’étend forcément à l’immatériel.
Cependant, en vue de recentrer la richesse autour d’une conception simple : est considéré comme
richesse tout ce qui satisfait un besoin, tout ce qui a une utilité. Comment mesurer cette utilité ? Et qu’est
ce qui donne de la valeur à un bien ?
Une troisième conception permet de tenir compte des insuffisances citées ci-dessus, définit
l’économie comme la science des choix efficaces. En effet, les biens publics et les activités
religieuses sont des choix délibérés de la part des individus et des pouvoirs publics ; l’économie est
donc une science des choix efficaces.
Lionel Robbins, dans son ouvrage paru en 1947, «Essai sur la nature et la signification de la
science économique », a donné la définition suivante : « L'économie est la science qui étudie
le comportement humain en tant que relation entre des fins et des moyens rares susceptibles
d'être utilisés différemment. »
La rareté est une situation de non abondance des ressources. Puisque les moyens sont rares, il
y a lieu de les utiliser de façon efficace. Les agents économiques ont des besoins illimités alors
que leurs ressources sont limitées, se pose alors le problème de choix. C’est le cas au niveau
micro-économique (producteur, consommateur) et au niveau macro-économique (Etat) où ces
agents économiques sont confrontés à un choix de maximisation de la fonction objective sous
les contraintes usuelles. Le consommateur, face à un budget limité et compte tenu des prix des
biens, cherche à affecter ses dépenses de telle sorte que sa satisfaction soit maximale. Le
producteur, face à ses ressources limitées et le prix des facteurs de production, choisira la
technique qui rendra sa production maximale.
Supposons que vous deviez vous présenter à un cours à 8 h 30. Si vous n’y allez pas, vous avez
le choix entre deux possibilités : rester au lit une heure de plus ou consacrer cette heure au
footing. Pour un sportif, le coût d’opportunité du cours correspond à une heure de footing alors
que pour un paresseux à une heure de sommeil supplémentaire.
En suivant cette démarche, chaque agent adopte un comportement calculateur supposé
rationnel, en comparant ce qu’il gagne à ce qu’il perd pour chacune de ses activités.
N.B : Il est à préciser que les biens réels, matériels ne sont pas les seuls objets économiques,
le temps est une ressource rare qui doit être classée parmi les objets économiques car chacun
d’entre nous n’en dispose que d’une quantité limitée.
A travers ces deux définitions nous pouvons dire que l’objet de l’économie tourne autour des
notions suivantes : besoins, rareté, ressources, hommes vivant en société, opérations et
institutions ; certaines de ces notions feront l’objet de la section suivante.
Les individus et les sociétés se trouvent confrontés à des besoins c'est-à-dire une volonté de
prévenir ou de faire cesser une sensation désagréable, voire de provoquer une sensation
agréable. Si au premier abord les besoins peuvent avoir un caractère très subjectif en fonction
des individus et des sociétés, les économistes, partant d'observations globales ont circonscrit
la question précisément.
Toutefois, la classification la plus retenue est celle du psychologue Abraham Maslow. C’est
une représentation pyramidale de la hiérarchie des besoins, une théorie de la motivation
élaborée à partir des observations réalisées dans les années 1940. Selon Maslow, nous devons
commencer par satisfaire les besoins d’un certain niveau avant de penser aux besoins situés
au niveau immédiatement supérieur de la pyramide.
La multiplicité : ils semblent illimités dans leur nombre et dans les sociétés techniciennes,
le progrès technique contribue à faire naître constamment de nouveaux besoins.
La satiabilité : l'intensité du besoin diminue au fur et à mesure qu'il reçoit satisfaction. Au-
delà d'un certain seuil de satisfaction le besoin est saturé.
L'interdépendance : les besoins ont généralement une des deux caractéristiques suivantes :
ils peuvent être complémentaires ou substituables.
- Les biens de consommation : sont ceux qui font l’objet de décisions des
consommateurs. On distingue les biens de consommation durables, dont la
consommation s’échelonne dans le temps (voiture, électroménager, etc ...), des biens
de consommation non durables qui disparaissent après le premier usage que l'on en
fait (aliments, combustibles..)
- Les biens de production par contre sont utilisés par les producteurs, et de manière
durable ou non : c’est le cas des machines, de l’outillage, des matières premières, de
l’énergie et du travail. Ils sont finalement destinés à accroître les quantités de biens
de consommation disponibles.
Cette distinction entre biens de consommation et biens de production ne tient pas à la nature
des biens mais plutôt à la nature de l’agent qui les utilise. Ainsi, un même bien peut être
qualifié selon le cas de bien de consommation et de bien de production (une olive est un bien
de consommation si je la mange directement, elle devient un bien de production si je l’utilise
pour fabriquer de l’huile d’olive.
Si l’on considère plutôt les biens du seul point de vue de la production, la classification
fondamentale est celle qui distingue entre « ce qui est produit » et « ce qui sert à produire »
c’est ce qu’expriment parfaitement les termes anglo-saxons d’output et d’input.
N.B : - Un bien est un output s’il est le résultat d’une production, quelque soit son état (fini, semi fini,
brut…) et sa destination (consommation ou production);
- Un bien est un input s’il est utilisé pour en fabriquer d’autres, quelque soit son état et son origine.
Le domaine des services jouent un rôle de plus en plus important dans notre société industrielle.
De ce fait les outputs doivent englober non seulement les biens matériels mais aussi le résultat
d’activités plus immatérielles telles que la médecine, l’enseignement, les beaux arts, ou le
tourisme, car celles-ci requièrent l’emploi de ressources rares.
Cette extension s’applique également aux inputs : l’acquisition d’un brevet ou d’une licence de
fabrication, les apports d’un laboratoire de recherches sont des services souvent indispensables
à la réalisation de certaines productions.
Outre la distinction output/input, une autre classification tout aussi utile est celle entre
« produits » et « facteurs de production », et ce du point de vue de la production.
Le terme produit est synonyme de celui d’output, si on se limite aux produits dis « finals » c'est-
à-dire ceux qui sont directement consommés (le pain), par opposition aux produits
« intermédiaires » qui sont réutilisés comme input dans d’autres productions (la farine).
L’expression facteurs de production désigne l’ensemble des divers biens et services qui
permettent la production. Elle pourrait être identifiée au terme inputs, mais elle est plutôt
employée en faisant référence à une classification des facteurs en trois catégories typiques : les
ressources naturelles, le travail et le capital.
- Les ressources naturelles comprennent la terre et tous les minéraux qu’elle contient à
l’état brut, tandis que le travail désigne toute activité productive humaine. Ces deux
catégories d’inputs sont souvent appelés facteurs primaires, car ils ne sont le fruit
d’aucune activité économique antérieure.
- Le terme capital, par contre, recouvre un ensemble composite de biens et de services, le capital
« physique » d’une part, et de sommes financières « le capital financier » d’autre part.
Puisque les biens sont rares, une bonne gestion de ces biens est indispensable. L’administration
des ressources rares consiste à faire des choix qui procurent un maximum de satisfaction pour
un minimum de coût. Par conséquent le problème devient un problème d’allocation des
ressources, ces dernières sont rares et nous obligent à faire des choix. Tout choix implique un
coût puisque si l’on veut avoir plus d’un bien, il faut renoncer à avoir moins de l’autre.
Supposons ensuite que ce pays consacre l’ensemble de ses ressources pour produire uniquement
de la nourriture, la quantité maximale qu’il peut produire est, par exemple, de 100 millions de Kg
2
Consommation, Production, biens,…
3
La rareté des ressources disponibles face à la multiplicité des besoins.
Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 15
INTRODUCTION A L’ECONOMIE
par an. Si au contraire toutes les ressources étaient allouées à la production de boisson, la production
maximale serait, par exemple, de 50 millions de litres par an, ce sont deux choix possibles (mais
mutuellement exclusifs).
Les choix extrêmes4 qui viennent d’être décrits sont renseignés dans le tableau des possibilités de
production ci dessous qui présente également les différentes situations intermédiaires qui sont, sans
doute, plus réalistes : vraisemblablement la société voudra–t-elle disposer à la fois d’une certaine
quantité de boissons et d’une certaine quantité de nourriture. Imaginons donc que la société, après
avoir choisi l’alternative A, se ravise et décide qu’elle devrait également disposer de 10 millions de
litres de boisson : nécessairement, la quantité de nourriture qui pourra être obtenue sera inférieure
à 100 car la production de la boisson exigera des ressources qui ne seront trouvées que parmi celles
antérieurement consacrées à la nourriture. Par exemple, si la société veut 10 millions de litres de
boissons par an, les ressources qui lui resteront ne lui permettront de produire, au maximum, que
96 millions de Kg de nourriture. C’est l’alternative B sur le tableau n°1, ou encore le point B de la
figure n° 2 ci-dessous, on y voit bien que l’obtention de boisson en ce point implique moins de
nourriture qu’en A.
Quantités de
Quantités de
nourriture (Qn)
Alternative boisson (Qb) en
en millions de
millions de litres
Kgs
A 100 0
B 96 10
C 84 20
D 64 30
E 36 40
F 0 50
La multiplication de ces choix possibles, et donc des combinaisons des deux biens, conduit à une
série de points de plus en plus rapprochés les uns des autres, qui finissent par se confondre en une
ligne continue joignant A à F en passant par B, C, D et E (figure 2). Cette courbe porte le nom de
4
L’alternative A implique l’absence totale de boisson, puisque toutes les ressources passent en nourriture, la
deuxième (en bas du tableau) renverse les positions respectives des deux biens.
courbe des possibilités de production. L’infinité de points dont elle est constituée (de A à F)
représente en effet une série de choix possibles dans une telle économie, choix contenus dans
certaines limites en raison de la rareté des ressources.
120
100
80
60
40
20
0
0 10 20 30 40 50 Qb
La courbe des possibilités de production (ou la fonction qu’elle représente) constitue un premier
outil d’analyse économique. En effet, elle permet (1°) de distinguer deux types d’états de
l’économie, et (2°) de caractériser, selon ces états, les conditions dans lesquelles peut s’opérer un
changement dans les choix de la société.
1°- supposons que les choix des agents économiques aient été tels que l’économie produise les
quantités de boisson et de nourriture correspondant au point B. Dans ces circonstances, les
ressources sont complètement utilisées. Il en va de même pour tout autre point appartenant à la
courbe AF. Dès lors, les différents choix que ces points représentent ont une caractéristique
commune : celle d’assurer un état de plein emploi des ressources de l’économie.
Un point tel que G, au contraire, qui n’appartient pas à la courbe AF et qui correspond à une
production annuelle de 20 millions de litres de boissons et 40 millions de kilos de nourriture,
implique par construction que toutes les ressources ne sont pas employées, il suffit de comparer
G avec l’alternative C au tableau 1, un tel point représente donc un état de sous emploi des
ressources. Il en va de même de tous les autres points situés à gauche (ou en deçà) de la courbe
des possibilités de production. Alors qu’au dessus de la courbe des possibilités de production,
tous les points situés à droite ne peuvent pas être réalisés avec les ressources existantes. La
courbe des possibilités de production apparait donc à la fois comme une frontière entre le
possible et l’impossible, et comme une description de tous les choix qui impliquent un état de
plein emploi des ressources.
2°- Selon l’état de l’économie, un changement dans les choix de la société s’opérera dans des
conditions différentes.
Dans une économie de plein emploi, l’augmentation simultanée5 de toutes les productions est
impossible, et tout changement dans les choix de la société se caractérise par des substitutions.
5
Contrairement à l’état de sous-emploi où il est possible d’augmenter toutes les productions simultanément
(passage de G à D par exemple) la raison en est évidemment que les ressources non utilisées en G sont mises
en œuvre pour atteindre D.
Pour élaborer des lois, l’économiste suit une démarche scientifique qui passe par les étapes
suivantes :
La phase d’observation des phénomènes économiques qui est fournie par l’économie
descriptive et par la statistique.
La phase d’abstraction qui consiste à simplifier la réalité en dissociant les aspects
essentiels des aspects secondaires. L’abstraction est une opération qui consiste à isoler
certains éléments essentiels en négligeant les autres.
La phase déductive comprend :
1. L’élaboration des hypothèses
2. L’élaboration des lois par un raisonnement causal.
La phase de vérification de la théorie qui consiste à confronter la théorie à la réalité
pour tester sa pertinence. La vérification de la théorie peut être réalisée par l’utilisation
des séries statistiques et des modèles mathématiques et/ou économétriques. Si la théorie
est vérifiée par les faits, elle est acceptée sinon elle est rejetée, la cause se trouve très
souvent dans les hypothèses qui sont mal formulées.
Cette démarche méthodologique est identique à celle de la recherche scientifique sauf en ce qui
concerne l’expérimentation qui est difficile à y recourir pour les sciences sociales.
A titre d’illustration si nous nous intéressons à comprendre la réalité économique du Maroc en
matière du rôle de l’Etat dans l’économie :
- On commence par former des séries statistiques sur les dépenses et les recettes de l’Etat sur
une longue période et puis on trace une évolution globale des dépenses et des recettes de l'Etat
ainsi que du produit global.
- Ensuite on établira un lien possible entre le produit d’une part et les dépenses et les recettes
d’autre part.
- Pour comprendre la nature de ce lien, on avance une hypothèse : les taxes découragent
l’investissement privé. Si l’on admet que les dépenses sont financées par les taxes et que
l’investissement est le moteur de la croissance, on en déduit une loi : l’élargissement de la taille
de l’Etat est nuisible à la croissance économique. De cette loi on parvient à élaborer une théorie
libérale de croissance selon laquelle toute intervention de l’Etat est défavorable à la croissance.
- La vérification de cette théorie repose sur la construction d’un modèle économétrique de
croissance qui lie l’évolution du produit à celle des éléments qui contribuent à sa formation : le
capital, le travail et les dépenses publiques Y = F (K, L, G). Les tests statistiques nous
permettent de mesurer la contribution de chaque facteur à la croissance ; si ces tests montrent
que les dépenses publiques contribuent négativement à la croissance, on admet que la théorie
est acceptable puisqu’elle permet de comprendre la nature de la croissance au Maroc.
Schématiquement on peut représenter les étapes de la démarche scientifique comme suit :
- Un ensemble de théories ou de lois que l’on veut vérifier au moyen d’un modèle.
Les modèles économiques sont des théories qui synthétisent, souvent en termes mathématiques,
les relations entre variables économiques. Ils aident à éviter les détails non pertinents et à centrer
l’attention sur les liaisons économiques essentielles. Un modèle économique est donc un énoncé
explicite de définitions, d’hypothèses relatives au comportement et des suppositions que l’on
utilise ; il est généralement construit pour vérifier une théorie.
Concrètement, la mise en jeu simultanée de plusieurs relations constitue un modèle. Ces
modèles visent à simuler, de la façon la plus complète et la plus fidèle possible, le
fonctionnement infiniment complexe des économies modernes. Ils répondent en particulier aux
préoccupations des pouvoirs publics, désireux de comprendre comment combiner au mieux les
différents objectifs, le plus souvent contradictoires, qu’ils se fixent (réduire la hausse des prix,
le chômage, le déficit extérieur, accroître la consommation, la production, ...) et désireux de
tester les effets des mesures économiques envisagées (variation des impôts et des cotisations
sociales, variation du taux d’intérêt, dévaluation, ...) ou d’événements prévisibles (hausse des
prix des matières premières, ...).
L’économie positive peut mettre en œuvre une démarche scientifique, elle émet des hypothèses
de comportement des agents économiques pour déduire des conséquences relatives à
l’évolution des variables mesurables qui seront confrontées aux variables observables.
L’évolution des statistiques et des mathématiques a permis de tester empiriquement les
hypothèses théoriques contemporaines.
Alors que l’économie normative se contente rarement d’une explication positive puisqu’elle
traite le comportement humain. Elle apparaît comme la suite logique de la connaissance
positive. Le scientifique ne produit de l’information que sur ce qui est, le débat sur ce que doit
être dépend des objectifs et des priorités. Or ces objectifs relèvent des jugements de valeur et
sont totalement subjectifs.
n’a cessé, depuis sa naissance, d’être normative, implicitement ou explicitement, d’être chargée
de jugements de valeurs, et ceci malgré les nombreuses tentatives faites par les économistes
pour la rendre conforme aux canons des sciences de la nature, c'est-à-dire « plus scientifique ».
Ce sont les métaux précieux qui expriment la richesse et la puissance des nations
(Colbert) ; pour accroître la richesse, il faut accroître les métaux précieux. Cet objectif
ne peut être atteint que grâce au commerce extérieur c’est à dire grâce à une balance
commerciale excédentaire. Pour atteindre cet objectif, les mercantilistes recommandent
:
part le postulat mercantiliste de base à savoir que la richesse réside dans l’accumulation des
métaux précieux.
Pour les physiocrates, la richesse provient entièrement et exclusivement de la terre. Seulement
les activités tournées vers la terre sont créatrices de richesses ; l’industrie est stérile car ne elle
crée pas la richesse, elle ne fait que la transformer. Quant au commerce, il ne fait que les
distribuer.
Pour les physiocrates, la société est divisée en trois classes :
La classe productive : tous ceux qui travaillent la terre
La classe des propriétaires fonciers qui perçoivent des profits
La classe stérile : les artisans, les manufacturiers et les marchands
La philosophie de base repose sur le libéralisme : la liberté, à tous les niveaux, est le fondement
de la propriété. La règle du jeu économique étant le laissez faire, laisser passer.
utile a une faible valeur d’échange et la chose la moins utile a une valeur d’échange
élevée. Il s’ensuit que l’utilité ne permet pas de mesurer la valeur échangeable quoi
qu’elle lui soit absolument essentielle : un bien qui n’a aucune utilité ne peut avoir de
valeur ; l’utilité accorde de la valeur mais ne permet de la mesurer.
Selon Ricardo, la valeur d’échange d’un bien repose sur sa rareté et sur la quantité de
travail direct et indirect incorporé dans sa production. Il s’agit donc des biens
reproductibles car pour les biens dits non reproductibles, le travail ne permet pas
d’augmenter la quantité et la valeur de ces biens ne dépend que de leur rareté (tableaux,
objets d’art).
Pour Smith, la valeur d’échange d’un bien (ou son prix) ne dépend pas seulement de la
quantité de travail incorporé dans la fabrication de ce bien, mais aussi du revenu du
capital (profit, rente foncière)
La théorie de la répartition développée par Smith et reprise par Ricardo distingue trois
groupes d’individus aux intérêts contradictoires :
Les propriétaires fonciers perçoivent une rente définie comme étant la différence
entre le prix des produits agricoles et le coût de production de ces produits ; c’est un
prélèvement effectué par les propriétaires fonciers sur le revenu du travail.
Les entrepreneurs qui perçoivent un profit, ce dernier est un résidu, il est égal au
revenu du travail – salaire – rente foncière l’entrepreneur a donc intérêt à
comprimer le salaire et la rente foncière.
Sur le plan méthodologique et conceptuel, ces auteurs ont établi les fondements théoriques de
ce courant de pensée, on peut citer ainsi l’homo oeconomicus, le marginalisme et la notion
d’équilibre :
L’homo oeconomicus : les phénomènes économiques sont régis uniquement par le
comportement des individus qui sont considérés comme abstraitement identiques et
déséquilibres peuvent se former et persister ; une dose d’interventionnisme est nécessaire pour
assurer la régulation économique.
Dans son ouvrage « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » publié en
1936, le souci majeur de Keynes est le chômage massif résultant de la crise de 1929. Le niveau
de l’emploi dépend du niveau de la production, qui à son tour dépend du niveau de la demande
effective ou de la demande solvable appuyée par un pouvoir d’achat disponible. Cette demande
effective comporte la demande de consommation des ménages qui dépend principalement du
revenu et la demande d’investissement qui correspond à l’achat de machines et bâtiments
destinés à produire des biens et services.
Néanmoins ce niveau de la demande effective ne correspond pas nécessairement au plein
emploi, il peut être excessif par rapport aux capacités de l’économie et aboutir à l’inflation ou
insuffisant et entraîner du chômage. Par conséquent le plein emploi (égalité entre offre et
demande) n’est plus normal et naturel comme le pensaient les classiques et les néoclassiques,
l’Etat doit agir sur la demande effective pour assurer le plein emploi par une politique
budgétaire et monétaire expansive même si cette action entraîne un déficit budgétaire.
Rappelons que l’activité économique a pour but la satisfaction des besoins humains grâce à des
ressources ou biens économiques supposés rares. D’où la nécessité de faire des choix
économiques qui se manifestent soit au niveau de la production, de la répartition ou de la
dépense.
Pour présenter l’activité économique, nous utilisons l’outil de la comptabilité nationale. C’est
une Comptabilité rétrospective en ce sens qu'elle décrit l'évolution des agrégats dans le passé et
une comptabilité prospective du fait qu'elle pourrait fournir une projection des principaux
agrégats macro-économiques et constitue donc un instrument important de prévision et de
planification d'une façon générale .
C’est une comptabilité qui retrace l’activité principale (production, consommation…) entre les
différents agents économiques sur un territoire économique. On distingue ainsi cinq agents
économiques : les sociétés non financières, les sociétés financières, les ménages, les
administrations publiques et l’extérieur.
1- Les ménages :
La fonction principale des ménages est la consommation et éventuellement pour le cas des
entrepreneurs individuels, la production des biens et services marchands. Leurs ressources
proviennent des rémunérations de facteurs de production (salaires, intérêt, dividendes, loyers,
etc...) et des transferts versés par d'autres agents économiques. Lorsqu'il s'agit d'un entrepreneur
individuel, la fonction économique principale est la vente de biens et services.
Les SF est un regroupement d'unités institutionnelles ayant pour fonction principale la collecte
et la répartition des disponibilités financières et pour ressource principale les dépôts et les
intérêts reçus. Le rôle des SF est de mettre en rapport des agents ayant un besoin de financement
(à la recherche des fonds) avec ceux ayant une capacité de financement (à la recherche des
placements). Les SF regroupent aussi les sociétés d’assurance qui ont pour principale fonction
d’assurer les biens et les personnes contre divers risques.
4- Les administrations publiques (APU) :
Les APU disposent d'une double fonction principale : la production des services non marchands
pour la collectivité et la redistribution du revenu ou de la richesse. Leurs ressources principales
sont constituées par des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales). Elles
regroupent trois sous secteurs : Les Administrations Publiques Centrales (Etat, établissements
Publics à Caractère Administratif et Etablissement Publics à Caractère Industriel et Commercial
dont l'activité est non marchande), les Administrations Publiques Locales (les collectivités
locales) et les Administrations de sécurité sociales (Collecte des cotisations et répartition des
prestations).
5- Le reste du monde :
Le reste du monde fait intervenir l’ensemble des agents économiques non résidents. Il décrit les
principales relations entre l’économie nationale et l’extérieur. Il s’agit principalement des
relations commerciales (importations et exportations), des relations financières (investissement
à l’étranger), et relations monétaires (mouvements de capitaux).
constituée exclusivement par les services, son évaluation se fait par les coûts de
production. Il s'agit des services fournis par les APU à titre gratuit ou quasi gratuit.
Les importations des biens et services sont évaluées à leurs prix CAF (Coût Assurance
Fret) qui représente la valeur des biens à leur entrée sur le territoire économique.
La consommation intermédiaire (CI) représente la valeur des biens (autres que le capital
fixe) et des services marchands consommés au cours de la période dans le processus
courant de la production. Au cours de cette opération, il y a disparition complète des biens
soit par incorporation dans des produits plus élaborés (matières premières) ou par
destruction (fuel). L'achat de biens durables militaires tels que les portes avions par les
APU, par exemple, est une CI des APU.
Alors que la consommation finale (CF) représente la valeur des biens et services utilisés
pour la satisfaction directe des besoins humains individuels ou collectifs, elle est le fait des
ménages, la CF des services non marchands par les ménages concerne essentiellement les
services fournis par les APU.
La formation du capital ou l'investissement (I) peut prendre deux formes : la Formation
Brute de Capital Fixe et la formation ou la variation des stocks.
La Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) est la valeur des biens durables acquis par
les unités de production pour être utilisés au moins un an dans le processus de production.
Chaque année, les biens d'équipement perdent une partie de leur valeur à cause de leur
utilisation dans le processus de production (usure). La perte de cette partie sera financée
par une fraction de la valeur de la production de l'année. Cette partie perdue qui s'appelle
l'Amortissement (A) présente des difficultés d'évaluation et de mesure, par conséquent les
comptes de la comptabilité nationale seront présentés en termes bruts. De sorte que la
formation Nette de Capital Fixe (FNCF) est égale à : FNCF = FBCF - A. Par ailleurs, la
FBCF des ménages concerne l’acquisition de logements.
Les stocks concernent tous les biens autres que ceux du capital fixe détenus par les unités
de production à un moment donné. La comptabilité nationale n'enregistre pas les quantités
stockées mais plutôt les variations du volume des stocks entre le début et la fin de l'année
(la variation des stocks (∆S))
Les Exportations (EX) de biens et services sont évaluées à leurs prix FOB (Free on
Board) c’est à dire à leurs prix du marché à la frontière.
Les opérations de répartition sont considérées comme étant des opérations de distribution
et de redistribution du revenu issu de la production ainsi que les flux de revenu avec le
reste du monde. Les opérations de répartition sont des opérations par lesquelles la valeur
ajoutée générée par la production est distribuée entre la main-d'œuvre, le capital et les
administrations publiques et des opérations de redistribution du revenu et de la richesse.
Elles sont au nombre de sept :
des unités institutionnelles, ainsi que certains impôts périodiques qui ne sont fondés
ni sur le revenu, ni sur le patrimoine.
Cotisations et prestations sociales : elles constituent des transferts, en espèces ou en
nature, aux ménages, qui sont destinés à alléger la charge financière que représente pour
ceux-ci la protection contre un certain nombre de risques ou de besoins.
Autres transferts courants : ils regroupent les primes nettes d’assurance, Transferts
courants entre administrations publiques…
Ces opérations sont relatives à la création, la collecte et la mise en œuvre des moyens de
financement nécessaires à l'économie. Elles constituent la contrepartie de la plupart des
opérations sur biens et services et des opérations de répartition. Elles sont classées en quatre
rubriques :
Les instruments de paiement sont des moyens de paiement pouvant servir aux
règlements immédiats des transactions sans transformation préalable (pièces, billets et
dépôt à vue).
Les instruments de placement : concernent les dépôts non monétaires (dans les caisses
d'épargne), les bons non négociables à court terme, les bons négociables à moyen et
long terme (bons du trésor), les obligations, les actions et les autres titres de
participations.
Les instruments de financement : concernent essentiellement les crédits à court terme et
les crédits à moyen et long terme.
Les réserves techniques d'assurance : sont les indemnités liées à des événements
incertains (décès, accidents) versées par les entreprises d'assurance en contrepartie des
primes qu'elles reçoivent.
Section 3- Le circuit économique :
Les agents économiques sont tous en relation les uns avec les autres. Par exemple, les ménages
ont des relations avec d'autres agents économiques comme les entreprises, les banques, les
administrations, eux-mêmes en relations réciproques.
Les agents économiques entrent en relation grâce aux marchés qui permettent la rencontre
d’une offre et d’une demande. Cela va créer des échanges de produits divers (biens, services
mais aussi travail, titres ou monnaie) représentés par des flux réels ou monétaires.
Ces flux ont chacun une contrepartie : quand un ménage achète un bien l’entreprise va le lui
fournir (flux réel) en échange d’un paiement (flux monétaire).
Les flux sont, en général, réciproques et à un flux réel, le travail par exemple, correspond, en
contrepartie, un flux monétaire, le salaire.
Cependant, certains flux sont unilatéraux et n'ont donc pas de contrepartie. Il peut s'agir, par
exemple, d'un flux réel qui n'a pas de contrepartie monétaire, comme le service gratuit d'une
administration publique ou le travail d'un bénévole pour une association. A l'inverse, un flux
monétaire peut ne pas donner lieu, en retour, à un flux réel ou un flux monétaire : ce sera le cas,
par exemple, pour un don effectué par un ménage à la Croix Rouge qui est une administration
privée.
Le circuit économique est une représentation imagée et simplifiée de l'activité économique qui
permet de décrire, au moyen des flux, les relations essentielles entre les différents agents.
Dans une économie simplifiée composée d’agents qui produisent (les entreprises) et d’agents
qui consomment (les ménages), on peut schématiser la circulation entre eux de la façon suivante
:
Les ménages fournissent aux entreprises des services et des biens productifs et ces dernières
leur livrent des biens et services : ce sont les flux réels ou matériels :
Ménages ------- Travail -------------> Entreprises
La contrepartie de ces flux réels est constituée par les flux monétaires ou financiers qui
représentent les échanges d'argent, revenus et dépenses des ménages.
Ménages <------- Salaire ------------ Entreprises
Ce schéma intègre les sociétés financières qui sont pour l’essentiel des banques ou des
organismes de crédit. Elles financent les agents économiques en leur accordant des crédits (qui
donneront lieu à des remboursements comprenant des intérêts) et gèrent aussi l’épargne de ces
agents économiques (comptes de dépôt, achat de titres…). Le reste du monde comprend tous
les agents économiques (ménages, entreprises ou administrations) étrangers qui ont des
relations avec le pays.
Les administrations sont financées par les prélèvements obligatoires (impôts, taxes et
cotisations sociales), en contrepartie celles-ci fournissent des services gratuits ou quasi gratuits
(non marchands) et elles versent des prestations sociales (revenus redistribués comme les
allocations chômage, les bourses d’études…) et des subventions aux entreprises (aides
financières pour développer l’innovation par exemple).
utilisées, on cite : le produit intérieur brut (PIB), qui reflète le revenu total généré dans une
économie et les dépenses totales que celle-ci consacre à l’acquisition de biens et de services.
L’indice des prix à la consommation (IPC) qui mesure le niveau des prix. Le taux de
chômage qui décrit la part de la population active qui ne trouve pas d’emploi.
Le produit intérieur brut (PIB) est l'agrégat qui représente la richesse créée au cours de l'année,
autrement dit, il mesure l'apport de l'activité de production à l'économie nationale. Le PIB est
la somme des valeurs ajoutées générées par les différents agents économiques et des droits et
taxes à l'importation. Ainsi, l'évolution en volume du PIB mesure le niveau de la croissance de
l'économie nationale. La variation de l'indice implicite des prix du PIB (rapport entre le PIB en
valeur courante et le PIB en volume) indique la variation du niveau général des prix (demande
finale intérieure et échanges de biens et services avec l'extérieur).
Pour l’économie dans son ensemble, le revenu doit nécessairement être égal à la dépense,
puisque dans toute transaction interviennent un vendeur et un acheteur. Peu importe que
l’opération se fasse du côté du revenu ou du côté de la demande, cette dernière ajoute un flux
au PIB.
Prenons l’exemple d’une économie qui ne produit qu’un seul bien (le pain), comme le montre
la figure ci-dessous, le PIB est calculé de deux manières. Ainsi le PIB est le revenu total tiré de
la production de pain, lequel est égal à la somme des salaires et des profits, soit la partie
supérieure du circuit des dollars. Simultanément, le produit intérieur brut mesure la dépense
totale consacrée à l’acquisition de pain, représentée dans la partie inférieure du circuit de
dollars. On peut donc indifféremment considérer le flux de dollars des entreprises vers les
ménages ou le flux de dollars des ménages vers les entreprises.
I-1- Calcul du PIB (cas d’une économie qui produit plus d’un bien):
Le PIB additionne la valeur de tous les biens et services en une seule mesure. La variété des
produits présents dans toute économie complique le calcul du PIB, dans la mesure où chacun
de ces biens et services a une valeur différente.
Prenons le cas d’une économie qui produit quatre pommes et trois oranges. Comment, sur cette
base, calculer le PIB ?
Pour calculer la valeur totale de divers biens et services, nous utilisons comme mesure de valeur
le prix du marché. Ce prix reflète en effet ce que les gens sont prêts à payer pour acquérir un
bien ou un service.
Si, donc, les pommes valent 0,50 $ pièce, et les oranges 1,00 $ pièce, le PIB devient :
PIB = (Prix des pommes × Quantité de pommes) + (Prix des oranges× Quantité d’oranges)=
($0,50 x 4) + ($1,00 x3)= $ 5 ,00
Le PIB est donc égal à 5,00 $, soit la valeur de toutes les pommes, 2,00 $, plus la valeur de
toutes les oranges, 3,00 $
I-2- Le PIB réel le PIB nominal :
Le PIB nominal [ou en valeur, ou aux prix courants] est la valeur totale de tous les biens et
services finaux produits dans l'économie au cours d'une année donnée, calculée en utilisant les
prix courants de l'année de production.
Calculé de cette manière, le PIB n’est pas une bonne mesure du bien être économique, il suffit
que tous les prix doublent sans que les quantités ne se modifient pour que le PIB soit multiplié
par deux. Dans ce cas la capacité de l’économie à satisfaire la demande n’a nullement doublé,
puisque la quantité des biens produits est restée la même. Afin de mesurer correctement le bien
être économique, il faut apprécier la production des biens et services en neutralisant l’influence
de la variation des prix, à cette fin on fait appel au PIB réel.
Le PIB réel [ou en volume, ou aux prix constants] est la valeur totale de tous les biens et services
finaux produits dans l'économie au cours d'une année donnée, calculée en utilisant le prix d'une
année de base choisie.
Pour calculer le PIB réel, on choisit une année de base (2006), le PIB réel pour l’année 2006
serait:
PIB = (Prix des pommes en (2006) × Quantité de pommes en (2006) + (Prix des oranges en 2006×
Quantité d’oranges en 2006)
PIB = (Prix des pommes en (2006) × Quantité de pommes en (2007) + (Prix des oranges en 2006×
Quantité d’oranges en 2007)
PIB = (Prix des pommes en (2006) × Quantité de pommes en (2008) + (Prix des oranges en 2006×
Quantité d’oranges en 2008)
Le PIB réel mesure plus correctement le bien être économique que le PIB nominal, dans la
mesure où la capacité qu’a une société de satisfaire les besoins économiques de ses membres
dépend en dernier ressort des quantités de biens et services produits.
I-3- Le déflateur du PIB :
Appelé également déflateur implicite des prix du PIB, c’est un Indice de prix pour l’ensemble
des biens et services finaux de l’économie. Il mesure le Niveau actuel des prix par rapport à
l’année de base. Il se définit comme suit :
Sous cette forme on extrait l’inflation du PIB nominal afin d’obtenir le PIB réel.
La croissance économique annuelle, si on prend comme critère le PIB, est mesurée par la
croissance du PIB à prix constants en se référant à une année de base.
⇒ Y = C + I + G + XN
La comptabilité nationale prévoit d’autres mesures du revenu en partant du PIB et ce, en lui
ajoutant ou déduisant certaines valeurs, on peut citer le PNB, PNN et RN.
Pour obtenir le produit national brut (PNB), nous ajoutons au PIB les revenus des facteurs
(salaires, dividendes, intérêts loyers) reçus du reste du monde et nous en soustrayons les revenus
de même nature versés au reste du monde.
PNB = PIB + (revenus des facteurs en provenance du reste du monde) – (revenus des
facteurs versés au reste du monde)
Le PIB mesure le revenu total gagné sur le territoire d’un pays. Il comprend donc le revenu
gagné sur ce territoire par des non-résidents, mais non celui que gagnent à l’étranger des
résidents du pays considéré.
Le PNB mesure le revenu total gagné par les résidents d’un pays. Il comprend donc le revenu
gagné à l’étranger par les résidents de ce pays, mais non celui que gagnent sur le territoire de
celui-ci des non-résidents.
Un autre concept utilisé par la comptabilité nationale est le produit national net (PNN). On
l’obtient en déduisant du PNB l’amortissement, qui mesure la perte annuelle de valeur du stock
de capital existant (usines, équipements, infrastructures, immeubles résidentiels …) sous l’effet
de l’usure et l’obsolescence.
Pour passer du produit national net au revenu net (RN), qui mesure ce que chacun a gagné au
sein de l’économie, nous devons encore retirer du PNN les impôts indirects tels que la TVA qui
revient à l’Etat.
Dans l’évaluation du PIB, une partie de la production n’est pas prise en considération, pour
différentes raisons, ce qui fait de celui–ci une mesure imparfaite de l’activité économique, on
peut citer :
Section 2 : l’inflation
6
VA = Production totale – Consommation intermédiaire
Le taux d'inflation est le pourcentage de variation du niveau général des prix pendant une
période donnée. Ce niveau général des prix est une mesure du niveau moyen des prix des biens
et services de l'économie. A l’opposé de la déflation, l’inflation est un changement à la hausse
du niveau général des prix. Ce niveau général des prix est mesuré par un indice des prix.
l’IPC est un indicateur qui mesure l’évolution du coût des BS achetés par un ménage typique -
son calcul a pour but de comparer le coût de la vie, et donc le pouvoir d’achat des ménages dans
le temps - si l’IPC augmente, alors il faut disposer de plus de dollars pour avoir le même
pouvoir d’achat .
- le panier est constitué de l’ensemble des BS les plus importants pour les ménages typiques, c-
à-d choisis dans la moyenne. On exclut les cas extrêmes (ex : milliardaires, SDF).
- les BS ont un poids différent dans le panier selon leur importance dans la consommation des
ménages
étape 2 : trouver les séries de prix des BS du panier pour toutes les années pour lesquelles on
veut calculer l’IPC.
- soit t l’indice de temps (en années). t0 = 0 (pour 2000) désigne l’année de base et t = 1, 2, 3,
4, 5 (pour 2001,…, 2005) indique les années ultérieures.
- on prend l’exemple d’un panier à 3 biens : abricots (a), bananes (b), cerises (c)
- on observe :
► les prix des différents biens pour toutes les périodes t : (t = 0,1,…, 5)
Remarque : plus un BS a un poids important dans le panier, plus la variation de son prix affecte
l’IPC.
- Le taux d’inflation (TIt) correspond à la hausse du niveau général des prix entre deux périodes.
Ce tableau indique le mode de calcul de l'indice des prix et du taux d'inflation dans une
économie ou les consommateurs n'achètent que des pommes et des oranges
L’IPC pose différents problèmes qui en font un indicateur imparfait de l’appréciation du coût
de la vie. Le problème le plus fondamental est le suivant : le calcul de l’IPC suppose que la
composition du panier est constante. En réalité, la composition du panier varie au cours du
temps, pour les 3 raisons suivantes :
Section 3 : Le chômage :
III-1- Définition et indicateurs de chômage :
Le chômage est un concept de stock mesuré en un point de temps. C'est comme un réservoir
d'eau, son niveau monte lorsque les entrées (les nouveaux chômeurs) dépassent les sorties (les
gens qui trouvent un emploi ou qui quittent la population active).
La population Active comprend toutes les personnes qui ont un emploi ou sont en chômage. Ce
sont les personnes âgées de 15 à 59 ans ou de 18 à 65 ans selon les pays.
Un chômeur est donc une personne sans travail, disponible pour travailler et est à la recherche
d’un emploi.
Le schéma ci-après synthétise l’ensemble des notions ci-dessous :
Le taux de chômage est le pourcentage de la population active sans emploi mais qui est
enregistrée comme désireuse et capable de travailler.
Taux de chômage : Nbr de chômeurs / Population Active
ou encore les Transferts Extérieurs Nets (TEN), STC = Transferts courants reçus –
Transferts courants versés. En ajoutant ce dernier solde au SBC, on obtient le Solde
Courant de la Balance des Paiements (SCBP). SCBP = SBC + STC.
La 3ème ligne concerne les mouvements de capitaux : les entrées concernent les dons,
les participations et les emprunts à long et moyen terme. Alors que dans les sorties de
capitaux, on trouve essentiellement l’amortissement de la dette et les participations des
étrangers dans le capital des entreprises locales. On obtient alors un solde, c’est l’Apport
Net de Capitaux (ANK) = Entrée de capitaux – Sortie de capitaux. Si l’on ajoute ce
solde au SCBP, on obtient le Solde Général de la Balance des Paiements (SGBP).
SGBP = SCBP + ANK : C’est la variation des réserves de change.
ANNEXES
1- Le circuit économique
BIBLIOGRAPHIE