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INTRODUCTION A L’ECONOMIE

Université Mohammed V de Rabat

Faculté des sciences juridiques économiques et sociales- Salé

Cours Semestre 1 Pr. Nawal BENSAID

Le plan du cours :
Chapitre introductif : Qu’est ce que l’économie

Section 1- Notions préliminaires

Section 2- Concepts fondamentaux

Section 3- Les trois grands marchés

Section 4- Autres Notions

4-1- Microéconomie et Macroéconomie


4-2- Relations entre variables économiques

Chapitre 1 – Objets et méthodes de la science économique


Section 1- Objet de la science économique
I-1- l’économie et une science de richesse
I-2- l’économie est une science de l’échange marchand
I-3- l’économie est une science des choix efficaces…
Section 2- les notions de besoin, bien et allocation des ressources
II-1- La notion de besoin
II-2- La notion de biens économiques
II-2-1- Biens de consommation et biens de production
II-2-2- Outputs et Inputs
II-2-3- Bien et Services
II-2-4- Produits et facteurs de production
II-3- L’allocation des ressources et les possibilités de production

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II-3-1- Les possibilités de production d’une économie


II-3-2- Les états d’une économie
Section 3- Les méthodes de la science économique
III–1- Les étapes de la méthode scientifique
III-1-1 Les variables
III-1-2- Les hypothèses
III-1-3- Les modèles
III- 2 – La démarche normative et la démarche positive

Section 4- Les grands courants de la pensée économique


IV-1- Les premiers développements de l’économie politique :
IV-1-1- La pensée mercantiliste
IV-1-2- L’école physiocrate
IV-1-3- L’économie politique classique
IV-1-4- Formation des théories néoclassiques
IV-2- La théorie de l’intervention de l’Etat : Keynes
IV-3-La critique de l’économie politique : le courant socialiste

Chapitre 2 – Présentation de l’activité économique


Section 1- Les agents économiques
Section 2- Les opérations économiques
Section 3- Le circuit économique

Chapitre 3- Mesure de l’activité économique


Section 1- La croissance économique
Section 2- L’inflation
Section 3- Le chômage

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Chapitre introductif : Qu’est ce que l’économie

Section 1- Notions préliminaires :

Il existe différentes définitions de l’économie, mais la plupart font intervenir les notions de
choix, ressources et objectifs. Ainsi, la science économique ou l’économie, étudie :
- les choix des agents économiques (individus, ménages, firmes, Etat) réalisés en vue de la
satisfaction de leurs objectifs (ex : besoin/désir de consommation, objectif de profit,…)
- comment ces choix déterminent l’utilisation des ressources d’un agent (budget disponible,
temps disponible,…) ou de la société (ressources naturelles, main d’œuvre,…)
Le terme économie peut aussi désigner une réalité économique donnée, c-à-d l’ensemble des
activités d’une collectivité humaine en termes de production et de consommation de richesses
(par ex, l’économie marocaine, l’économie mondiale,...)

Constat de départ : les ressources sont rares, au sens où elles ne permettent pas de tout faire.

En conséquence, tout choix suppose pour un agent un arbitrage entre différentes possibilités
d’affectation de ses ressources (ex : l’argent dépensé  un dvd ne peut pas être dépensé  le
cinéma)
- les choix d’un agent sont influencés par des incitations (ex : si le prix d’un dvd , alors
l’incitation à en acheter )
- pour choisir entre différentes possibilités, l’agent a besoin d’informations sur ces possibilités
(ex : il a besoin d’infos sur la qualité et le prix des produits)
- les agents ayant des ressources différentes, ils peuvent la gamme de leurs choix possibles
via l’échange (ex : un travailleur échange son temps contre un revenu qui lui permettra d’acheter
des biens et services (B&S) qu’il ne peut produire lui-même). Les échanges se font sur des
marchés.
- l’ensemble des choix réalisés par les agents et leur interaction déterminent la répartition
(distribution) des richesses (ressources) entre les agents. Ex : les choix d’études et
professionnels, le temps désiré à travailler, la demande de travail par les entreprises, le degré
de syndicalisation,… déterminent les niveaux et la distribution des salaires.

Section 2- Concepts fondamentaux


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II.1 Arbitrage
- la rareté des ressources implique l’obligation d’arbitrer, c-à-d de faire des choix
- certains choix sont individuels (ex : je choisis d’aller à RABAT en taxi plutôt qu’en tram) et
d’autres collectifs (ex : la société décide qu’on roule à droite)
- les ressources étant multiformes, il existe différentes formes de rareté (en termes de budget,
temps, ressources naturelles, espace,…)

Constat important : sauf rarissime exception, rien n’est gratuit. Avoir plus d’une chose
implique de renoncer à une autre. Du fait de la rareté, les arbitrages sont des réalités
permanentes de la vie.

II.2 Incitations :
- question de départ : comment les agents font-ils leurs choix, et comment ces choix peuvent-
ils changer en fonction des circonstances économiques ?
- un agent confronté à un choix évalue et compare les avantages et inconvénients des différentes
options possibles (ex : un consommateur compare les rapports qualité/prix de 2 voitures, un
entrepreneur compare les avantages/inconvénients de différentes localisations possibles de sa
nouvelle usine)
- définition : incitations = l’ensemble des avantages qui font pencher le choix d’un agent en
faveur d’une option particulière
- Expl d’incitations : qualités d’un B&S (en termes de performance, robustesse, esthétique,
économie de fonctionnement,…), prix, garantie, service après-vente,...
- s’il existe une causalité claire entre une incitation et un choix, on peut prévoir comment un
changement au niveau de l’incitation va affecter le choix

Constat important : les agents réagissent aux incitations ; celles-ci sont importantes pour
comprendre les choix effectués.

II.3 Echange :
- l’échange existe depuis la nuit des temps. Dans les sociétés modernes, des millions d’échanges
ont lieu à tout instant (B&S contre B&S, B&S contre argent, travail contre salaire,...). Quasi
personne ne produit tous les B&S qu’il consomme (contrairement à Robinson sur son île !). Au
contraire, les agents tendent à se spécialiser dans une activité et à échanger le produit de leur
activité contre de l’argent ou contre d’autres productions.

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- l’échange permet de la variété des B&S que l’on peut détenir


- nombre d’échanges posent des problèmes d’information et de risque de ne pas être satisfait
(ex : voiture d’occasion ou échange via internet)
- si elles sont bien informées et si l’échange est volontaire, les 2 parties sont gagnantes par
rapport à la situation sans échange. En effet, si une des parties s’estime perdante à l’échange,
elle n’échangera pas ! En revanche, si l’une des parties est contrainte à l’échange (suite à des
pressions), alors elle peut être perdante à l’échange.

II.4 Marchés :
- Les échanges se font sur des marchés
- Définition : marché = toute situation où se produisent des échanges (ex : foires, marchés de
village, bourse, grandes surfaces)
- la monnaie est l’intermédiaire habituel dans les échanges (par opposition au troc)
- économie de marché : économie où la plupart des échanges sont marchands (c-à-d qu’ils se
font sur un marché)
- la quantité échangée de l’objet considéré et son prix sont déterminés par le « marchandage »
libre entre vendeurs et acheteurs1.
- dans une économie de marché, c’est via les choix des agents sur le marché que se résolvent
les questions fondamentales suivantes : Quels BS produire ? En quelles quantités ? Comment
produire ? Pour qui produire ? Qui prend les décisions économiques ?
- pour certains B&S, l’Etat peut intervenir soit au niveau du prix (le prix est réglementé), soit
en tant que producteur de B&S (ex : enseignement, santé, défense,…)
- économie mixte : économie de marché, mais où l’Etat intervient dans de nombreux domaines
(en tant que producteur, via la réglementation, via la redistribution des revenus,…).

Constat important : l’étude de l’échange marchand est un élément clé pour comprendre
comment les ressources sont allouées, quels biens sont produits et qui gagne quoi.

II.5 Information :

1
Ce marchandage ne se fait pas toujours au cours d’une discussion entre vendeurs et acheteurs (ex :
achat dans une grande surface).

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- pour choisir entre différentes possibilités, l’agent a besoin d’informations sur ces possibilités
(ex : infos sur la qualité, le prix des produits disponibles)
- l’absence ou l’asymétrie d’info (ex : dans le cas d’une voiture d’occasion) peut être un obstacle
à un échange dans de bonnes conditions. L’Etat peut être amené à intervenir (ex : en
réglementant la publicité) ou les demandeurs peuvent être amenés à s’organiser (ex : via les
associations de protection des consommateurs).

Constat important : l’information, ou l’absence d’information, joue un rôle fondamental


dans la capacité des marchés à assurer une utilisation efficace des ressources rares de
l’économie.

II.6 Répartition (distribution) :


- les marchés déterminent les quantités produites et pour qui, mais rien ne garantit que tout le
monde s’y retrouve. La répartition des revenus et des richesses résultant du libre
fonctionnement des marchés est extrêmement inégalitaire !
- l’Etat intervient pour redistribuer les ressources, ce qui atténue les inégalités.

Section 3- Les trois grands marchés


- schéma global d’une économie simplifiée comprenant des ménages et des producteurs
(entreprises et Etat) (cf. Fig 1).
- les échanges se font sur 3 grands marchés :
 marché des B&S : les producteurs (firmes et l’Etat) vendent des BS contre monnaie aux
acheteurs (firmes, ménages, Etat).
 marché du travail : les individus vendent leur travail contre monnaie aux firmes et à
l’Etat.
 marché des capitaux : les prêteurs (ménages et banques) prêtent de l’argent aux
emprunteurs contre promesse de remboursement et paiements futurs d’intérêts. En
pratique, ces prêts peuvent prendre la forme d’achats de titres (ex : actions,
obligations,...) émis par les emprunteurs (firmes, Etat, banques).

- Remarques :
 chaque grand marché est en fait un grand ensemble de marchés similaires

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 un même agent intervient sur plusieurs marchés à la fois. Ex : un individu est à la fois
consommateur, travailleur, investisseur ou emprunteur (il vend son temps et ses
compétences sur le marché du travail, achète des B&S sur le marché des B&S, et prête
ou emprunte sur le marché des capitaux)
 beaucoup de B&S produits par l’Etat (ex : enseignement, santé, sécurité) sont gratuits
ou quasi-gratuits.
 dans une économie ouverte sur le reste du monde, les agents nationaux échangent avec
le Reste du Monde (RM) sur les 3 marchés.

Figure 1 : Les trois grands marchés

Section 4- Autres Notions :


IV.1 Microéconomie et macroéconomie :
- la microéconomie s’intéresse aux comportements des agents économiques (individus,
ménages, entreprises) et étudie en détail les prix et les niveaux de production de secteurs
particuliers
- la macroéconomie s’intéresse au comportement de l’économie dans son ensemble et à celui
de variables agrégées telles que le chômage global, la production totale, la croissance de
l’économie, le niveau général des prix et l’inflation

IV.2 Relations entre variables économiques


- définition : une variable économique est une grandeur mesurable susceptible de se modifier

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- les économistes essaient de comprendre les réalités économiques en mettant en lumière des
corrélations ou des relations causales entre variables.
- corrélation :
 2 variables sont corrélées positivement si elles ont tendance à évoluer dans le même
sens (ex : la détention de briquets et la mortalité par cancer du poumon)
 2 variables sont corrélées négativement si elles ont tendance à évoluer en sens opposés
- causalité : il existe une relation de causalité (de cause à effet) entre 2 variables si la 1ère
détermine la 2ème (ex : fumer et la mortalité par cancer du poumon)
- même si elles sont corrélées, établir une causalité entre 2 variables est souvent difficile (ex :
l’impact d’une augmentation des impôts sur l’activité économique)

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Chapitre 1 – Objets et méthodes de la science économique

Section 1 : Objet de la science économique

L’objet de la science économique est de parvenir à satisfaire les besoins des individus et des
groupes et d’étudier comment les richesses se créent, se distribuent et se consomment.
Autrement dit, l’objet de l’économie politique est de gérer et de lutter contre la rareté. L’objet
de la science économique est donc de montrer d’une manière scientifique la meilleure façon qui
permet un certain bien être social général.

I-1 L’économie est une science de la richesse :


Citons quelques définitions qui se basent sur la notion de richesse :
 D’abord l’économiste classique J.B Say dans son ouvrage « traité d’économie politique
» : a donné la définition suivante : L’économie politique enseigne comment se forment
et se consomment les richesses qui satisfont aux besoins des sociétés.
 Ensuite J. Garnier présente la définition suivante : L’économie politique est la science
de la richesse c’est-à-dire la science qui a pour but de déterminer comment la richesse
est, et doit être le plus rationnellement, produite, échangée, répartie, employée dans
l’intérêt des individus comme dans celui de la société toute entière.
 Une autre définitions donnée par Adam Smith considéré comme père fondateur de
l’économie politique, qui a publié dans son ouvrage pionnier « Recherches sur la nature
et les causes de la richesse des nations » : « L'économie politique, considérée comme
branche de la science de l'homme d'Etat et du législateur, se propose deux objets
distincts d'abord de fournir à la nation un abondant revenu ou de larges moyens de
subsistance, ou plus exactement de mettre la nation en mesure de se les procurer à elle-
même; en second lieu, de pourvoir l'Etat ou la communauté d'un revenu suffisant pour
rémunérer les services publics. Elle a pour but d'enrichir à la fois la nation et le
souverain. » Le titre de cet ouvrage est en lui-même une définition de l’économie qui
a été adoptée par la plupart des auteurs à l’époque.

En suivant ces définitions, l’enrichissement est le but fondamental de l’individu et de la société. La


science économique est définie alors comme la science de la richesse. Toutefois, en définissant la
richesse, ces auteurs n’ont retenu que l’aspect matériel ce qui fait qu’une grande partie de l’activité
économique est exclue du champ de l’analyse.

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Or, dans les sociétés modernes, avec le développement des métiers de la banque, de l’assurance, et des
services, la richesse s’étend forcément à l’immatériel.
Cependant, en vue de recentrer la richesse autour d’une conception simple : est considéré comme
richesse tout ce qui satisfait un besoin, tout ce qui a une utilité. Comment mesurer cette utilité ? Et qu’est
ce qui donne de la valeur à un bien ?

I-2 L’économie est une science de l’échange marchand :


Recentrer la richesse autour de la notion de besoin revient à considérer l’économie comme la
science de l’échange marchand puisque la notion de l’utilité est subjective et ne peut être
mesurée qu’à travers l’échange moyennant un prix.
C’est à travers l’échange que la valeur d’un bien ou d’un service se manifeste ; cet échange
s’opère à travers les marchés. Par conséquent les marchés sont au cœur de la science
économique dans la mesure où ils permettent de vérifier l’utilité des biens et de mesurer donc
leurs valeurs.
Ces marchés fixent le niveau général des prix, l’économie devient alors une science des prix
puisque ce dernier n’est que le résultat de l’échange ; est économique tout (et seulement) ce qui
peut se traduire par un prix. Cette conception de l’économie a présenté un intérêt pour plusieurs
auteurs qui ont orienté leurs préoccupations théoriques sur l’étude de la formation des prix.
Néanmoins cette approche pose quelques limites :
- Les économies primitives sont des économies sans échange ;
- Selon cette conception, l’économie ne s’intéresse aux activités humaines que dans la
mesure où elles s’échangent sur un marché puisqu’elles expriment un besoin. Or
certaines activités, bien qu’elles expriment un besoin n’engendrent pas un prix : activité
religieuse, besoin d’appartenance… ;
- Apparition d’une branche de l’économie qui s’appelle économie publique, c’est une
production non marchande, les biens publics, qui bénéficient à toute la collectivité. Ce
sont essentiellement les services de santé, d’éducation et d’infrastructure.

Une troisième conception permet de tenir compte des insuffisances citées ci-dessus, définit
l’économie comme la science des choix efficaces. En effet, les biens publics et les activités
religieuses sont des choix délibérés de la part des individus et des pouvoirs publics ; l’économie est
donc une science des choix efficaces.

I-3 L’économie est une science de la rareté et des choix efficaces :

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Lionel Robbins, dans son ouvrage paru en 1947, «Essai sur la nature et la signification de la
science économique », a donné la définition suivante : « L'économie est la science qui étudie
le comportement humain en tant que relation entre des fins et des moyens rares susceptibles
d'être utilisés différemment. »

La rareté est une situation de non abondance des ressources. Puisque les moyens sont rares, il
y a lieu de les utiliser de façon efficace. Les agents économiques ont des besoins illimités alors
que leurs ressources sont limitées, se pose alors le problème de choix. C’est le cas au niveau
micro-économique (producteur, consommateur) et au niveau macro-économique (Etat) où ces
agents économiques sont confrontés à un choix de maximisation de la fonction objective sous
les contraintes usuelles. Le consommateur, face à un budget limité et compte tenu des prix des
biens, cherche à affecter ses dépenses de telle sorte que sa satisfaction soit maximale. Le
producteur, face à ses ressources limitées et le prix des facteurs de production, choisira la
technique qui rendra sa production maximale.

la tâche de l’économiste étant la recherche de ce que coûte la disposition d’une unité


supplémentaire d’un bien, pour un consommateur, d’un facteur de production, pour un
producteur ou d’une dépense gouvernementale pour l’Etat compte tenu des ressources
disponibles et des prix des biens et des facteurs. C’est l’analyse à la marge qui permet de
mesurer le coût d’opportunité d’une unité supplémentaire.

Supposons que vous deviez vous présenter à un cours à 8 h 30. Si vous n’y allez pas, vous avez
le choix entre deux possibilités : rester au lit une heure de plus ou consacrer cette heure au
footing. Pour un sportif, le coût d’opportunité du cours correspond à une heure de footing alors
que pour un paresseux à une heure de sommeil supplémentaire.
En suivant cette démarche, chaque agent adopte un comportement calculateur supposé
rationnel, en comparant ce qu’il gagne à ce qu’il perd pour chacune de ses activités.

N.B : Il est à préciser que les biens réels, matériels ne sont pas les seuls objets économiques,
le temps est une ressource rare qui doit être classée parmi les objets économiques car chacun
d’entre nous n’en dispose que d’une quantité limitée.

En vue de synthétiser les différentes définitions :


- Dans son ouvrage « Leçons de théorie micro-économique », E. Malinvaud a donné la
définition suivante : « L’économie est la science qui étudie comment les ressources rares
sont employées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société » ; elle

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s’intéresse, d’une part, aux opérations essentielles que soient la production, la


distribution et la consommation des biens et, d’autre part, aux institutions et aux
activités ayant pour objet de faciliter ces opérations.
- Dans son ouvrage « l’économique », P Samuelson a présenté la définition suivante :
L’économie est l’étude de la façon dont l’homme et la société choisissent avec ou sans
recours à la monnaie, d’employer des ressources productives rares qui sont susceptibles
d’emplois alternatifs pour produire divers biens, et les distribuer en vue de la
consommation, présente ou future, des différents individus et groupes qui constituent la
société.

A travers ces deux définitions nous pouvons dire que l’objet de l’économie tourne autour des
notions suivantes : besoins, rareté, ressources, hommes vivant en société, opérations et
institutions ; certaines de ces notions feront l’objet de la section suivante.

Section 2 : Les notions de besoin et bien :


II-1- Notion de besoin :

Les individus et les sociétés se trouvent confrontés à des besoins c'est-à-dire une volonté de
prévenir ou de faire cesser une sensation désagréable, voire de provoquer une sensation
agréable. Si au premier abord les besoins peuvent avoir un caractère très subjectif en fonction
des individus et des sociétés, les économistes, partant d'observations globales ont circonscrit
la question précisément.

Globalement, les besoins sont divisibles en :

- Besoins physiologiques : ce sont ceux nécessaires à la survie de l'individu. Ils


peuvent se traduire en nombre de calories dont l'homme a besoin pour vivre par
exemple.
- Besoins sociologiques : ils tiennent compte de l'environnement social, du contexte
dans lequel vit et évolue l'individu et qui font naître des besoins précis. L'évolution
du vêtement semble un exemple caractéristique de ce type de besoin.

Toutefois, la classification la plus retenue est celle du psychologue Abraham Maslow. C’est
une représentation pyramidale de la hiérarchie des besoins, une théorie de la motivation
élaborée à partir des observations réalisées dans les années 1940. Selon Maslow, nous devons

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commencer par satisfaire les besoins d’un certain niveau avant de penser aux besoins situés
au niveau immédiatement supérieur de la pyramide.

Les caractéristiques d’un besoin:

La multiplicité : ils semblent illimités dans leur nombre et dans les sociétés techniciennes,
le progrès technique contribue à faire naître constamment de nouveaux besoins.

La satiabilité : l'intensité du besoin diminue au fur et à mesure qu'il reçoit satisfaction. Au-
delà d'un certain seuil de satisfaction le besoin est saturé.

L'interdépendance : les besoins ont généralement une des deux caractéristiques suivantes :
ils peuvent être complémentaires ou substituables.

- La complémentarité vient de ce que l'utilisation d'un bien pour satisfaire un besoin


fait naître automatiquement un nouveau besoin : le besoin de déplacement est satisfait
par l'automobile et entraîne le besoin de carburant (mais aussi de bien d'autres choses,
biens privés et biens publics).
- La substituabilité vient de ce qu'un besoin peut se substituer à un autre pour des
raisons multiples (âges, revenus, résidence). Statistiquement, la part de l'alimentation
dans les dépenses des ménages décroît alors que d'autres consommations (loisirs,
hygiène-beauté-santé) croissent. C'est que le besoin de loisirs par exemple se
substitue à celui de se nourrir (ce dernier besoin ayant, dans nos sociétés, atteint un
niveau de satiété).

II-2- Notion de biens économiques :

II-2-1- biens de consommation et biens de production

La distinction entre actes économiques de consommation et de production suggère des


classifications correspondantes des biens, selon leur position dans le processus d’allocation des
ressources aux besoins. Autrement dit, La production débouche sur la création d'un bien ou d'un
service. Pour être économiques les biens doivent être rares. Ils peuvent satisfaire les besoins
directement ou indirectement. S'ils les satisfont directement ce sont des biens de consommation,
si c'est indirectement, ce sont des biens de production ou biens d'équipement.

- Les biens de consommation : sont ceux qui font l’objet de décisions des
consommateurs. On distingue les biens de consommation durables, dont la
consommation s’échelonne dans le temps (voiture, électroménager, etc ...), des biens

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de consommation non durables qui disparaissent après le premier usage que l'on en
fait (aliments, combustibles..)
- Les biens de production par contre sont utilisés par les producteurs, et de manière
durable ou non : c’est le cas des machines, de l’outillage, des matières premières, de
l’énergie et du travail. Ils sont finalement destinés à accroître les quantités de biens
de consommation disponibles.

Cette distinction entre biens de consommation et biens de production ne tient pas à la nature
des biens mais plutôt à la nature de l’agent qui les utilise. Ainsi, un même bien peut être
qualifié selon le cas de bien de consommation et de bien de production (une olive est un bien
de consommation si je la mange directement, elle devient un bien de production si je l’utilise
pour fabriquer de l’huile d’olive.

II-2-2- Outputs et Inputs :

Si l’on considère plutôt les biens du seul point de vue de la production, la classification
fondamentale est celle qui distingue entre « ce qui est produit » et « ce qui sert à produire »
c’est ce qu’expriment parfaitement les termes anglo-saxons d’output et d’input.

N.B : - Un bien est un output s’il est le résultat d’une production, quelque soit son état (fini, semi fini,
brut…) et sa destination (consommation ou production);

- Un bien est un input s’il est utilisé pour en fabriquer d’autres, quelque soit son état et son origine.

II-2-3- biens et services :

Le domaine des services jouent un rôle de plus en plus important dans notre société industrielle.
De ce fait les outputs doivent englober non seulement les biens matériels mais aussi le résultat
d’activités plus immatérielles telles que la médecine, l’enseignement, les beaux arts, ou le
tourisme, car celles-ci requièrent l’emploi de ressources rares.

Cette extension s’applique également aux inputs : l’acquisition d’un brevet ou d’une licence de
fabrication, les apports d’un laboratoire de recherches sont des services souvent indispensables
à la réalisation de certaines productions.

II-2-4- produits et facteurs de production :

Outre la distinction output/input, une autre classification tout aussi utile est celle entre
« produits » et « facteurs de production », et ce du point de vue de la production.

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Le terme produit est synonyme de celui d’output, si on se limite aux produits dis « finals » c'est-
à-dire ceux qui sont directement consommés (le pain), par opposition aux produits
« intermédiaires » qui sont réutilisés comme input dans d’autres productions (la farine).

L’expression facteurs de production désigne l’ensemble des divers biens et services qui
permettent la production. Elle pourrait être identifiée au terme inputs, mais elle est plutôt
employée en faisant référence à une classification des facteurs en trois catégories typiques : les
ressources naturelles, le travail et le capital.

- Les ressources naturelles comprennent la terre et tous les minéraux qu’elle contient à
l’état brut, tandis que le travail désigne toute activité productive humaine. Ces deux
catégories d’inputs sont souvent appelés facteurs primaires, car ils ne sont le fruit
d’aucune activité économique antérieure.
- Le terme capital, par contre, recouvre un ensemble composite de biens et de services, le capital
« physique » d’une part, et de sommes financières « le capital financier » d’autre part.

II-3- L’allocation des ressources et les possibilités de production :


Après avoir défini les principales composantes2 du schéma du problème économique3, il
convient à présent de s’intéresser à un élément essentiel qui est le processus de choix.

Puisque les biens sont rares, une bonne gestion de ces biens est indispensable. L’administration
des ressources rares consiste à faire des choix qui procurent un maximum de satisfaction pour
un minimum de coût. Par conséquent le problème devient un problème d’allocation des
ressources, ces dernières sont rares et nous obligent à faire des choix. Tout choix implique un
coût puisque si l’on veut avoir plus d’un bien, il faut renoncer à avoir moins de l’autre.

II-3-1- Les possibilités de production d’une économie :


Supposons le cas d’une économie dans laquelle deux biens seulement seraient consommés : de
la « nourriture » et de la « boisson ». L’économie serait dotée en outre d’un ensemble de
ressources fixées en quantités et en qualité, soit 200 000 travailleurs de même qualification.

Supposons ensuite que ce pays consacre l’ensemble de ses ressources pour produire uniquement
de la nourriture, la quantité maximale qu’il peut produire est, par exemple, de 100 millions de Kg

2
Consommation, Production, biens,…
3
La rareté des ressources disponibles face à la multiplicité des besoins.
Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 15
INTRODUCTION A L’ECONOMIE

par an. Si au contraire toutes les ressources étaient allouées à la production de boisson, la production
maximale serait, par exemple, de 50 millions de litres par an, ce sont deux choix possibles (mais
mutuellement exclusifs).

Les choix extrêmes4 qui viennent d’être décrits sont renseignés dans le tableau des possibilités de
production ci dessous qui présente également les différentes situations intermédiaires qui sont, sans
doute, plus réalistes : vraisemblablement la société voudra–t-elle disposer à la fois d’une certaine
quantité de boissons et d’une certaine quantité de nourriture. Imaginons donc que la société, après
avoir choisi l’alternative A, se ravise et décide qu’elle devrait également disposer de 10 millions de
litres de boisson : nécessairement, la quantité de nourriture qui pourra être obtenue sera inférieure
à 100 car la production de la boisson exigera des ressources qui ne seront trouvées que parmi celles
antérieurement consacrées à la nourriture. Par exemple, si la société veut 10 millions de litres de
boissons par an, les ressources qui lui resteront ne lui permettront de produire, au maximum, que
96 millions de Kg de nourriture. C’est l’alternative B sur le tableau n°1, ou encore le point B de la
figure n° 2 ci-dessous, on y voit bien que l’obtention de boisson en ce point implique moins de
nourriture qu’en A.

Tableau 1 : Les possibilités de production d’une économie

Ressources : (nombre de travailleurs) 200.000

Quantités de
Quantités de
nourriture (Qn)
Alternative boisson (Qb) en
en millions de
millions de litres
Kgs
A 100 0
B 96 10
C 84 20
D 64 30
E 36 40
F 0 50

La multiplication de ces choix possibles, et donc des combinaisons des deux biens, conduit à une
série de points de plus en plus rapprochés les uns des autres, qui finissent par se confondre en une
ligne continue joignant A à F en passant par B, C, D et E (figure 2). Cette courbe porte le nom de

4
L’alternative A implique l’absence totale de boisson, puisque toutes les ressources passent en nourriture, la
deuxième (en bas du tableau) renverse les positions respectives des deux biens.

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INTRODUCTION A L’ECONOMIE

courbe des possibilités de production. L’infinité de points dont elle est constituée (de A à F)
représente en effet une série de choix possibles dans une telle économie, choix contenus dans
certaines limites en raison de la rareté des ressources.

Figure 2 : La courbe des possibilités de production

Ressources : (nombre de travailleurs)


200 000
Qn

120

100

80

60

40

20

0
0 10 20 30 40 50 Qb

II-3-2- Les états d’une économie :

La courbe des possibilités de production (ou la fonction qu’elle représente) constitue un premier
outil d’analyse économique. En effet, elle permet (1°) de distinguer deux types d’états de
l’économie, et (2°) de caractériser, selon ces états, les conditions dans lesquelles peut s’opérer un
changement dans les choix de la société.

1°- supposons que les choix des agents économiques aient été tels que l’économie produise les
quantités de boisson et de nourriture correspondant au point B. Dans ces circonstances, les
ressources sont complètement utilisées. Il en va de même pour tout autre point appartenant à la
courbe AF. Dès lors, les différents choix que ces points représentent ont une caractéristique
commune : celle d’assurer un état de plein emploi des ressources de l’économie.
Un point tel que G, au contraire, qui n’appartient pas à la courbe AF et qui correspond à une
production annuelle de 20 millions de litres de boissons et 40 millions de kilos de nourriture,
implique par construction que toutes les ressources ne sont pas employées, il suffit de comparer
G avec l’alternative C au tableau 1, un tel point représente donc un état de sous emploi des

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 17


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

ressources. Il en va de même de tous les autres points situés à gauche (ou en deçà) de la courbe
des possibilités de production. Alors qu’au dessus de la courbe des possibilités de production,
tous les points situés à droite ne peuvent pas être réalisés avec les ressources existantes. La
courbe des possibilités de production apparait donc à la fois comme une frontière entre le
possible et l’impossible, et comme une description de tous les choix qui impliquent un état de
plein emploi des ressources.
2°- Selon l’état de l’économie, un changement dans les choix de la société s’opérera dans des
conditions différentes.

Dans une économie de plein emploi, l’augmentation simultanée5 de toutes les productions est
impossible, et tout changement dans les choix de la société se caractérise par des substitutions.

Pour passer de A à B, il faut renoncer à de la nourriture pour produire de la boisson, celle-ci ne


peut être obtenue qu’au moyen d’une réallocation des ressources du secteur de la nourriture à
celui de la boisson.

En passant de A à B, puis de B en C, de C en D, etc…, la transformation de la nourriture en


boisson ne se réalise pas dans des conditions identiques. Dans le premier cas, on renonce à 4
millions de kilos de nourriture pour obtenir 10 millions de litres de boisson, soit donc à 0,4Kg
par litre, mais dans le deuxième, il faut abandonner 12 millions de Kg pour que l’économie
puisse produire les 10 millions de litres supplémentaires, soit 1,2 Kg par litre.
En d’autres termes, la transformation ne se fait pas toujours au même taux. On définit le taux
de transformation de la nourriture en boisson comme suit : Le rapport de la quantité de
nourriture à laquelle il est renoncé (numérateur) à la quantité qu’on obtient (dénominateur).

Section 3- Les méthodes de la science économique


L'économiste propose de traiter son domaine avec l'objectivité du scientifique. Il élabore des
théories, collecte des faits et les analyse pour valider ou réfuter les théories.
La théorie constitue un exercice logique. Un enchaînement logique rigoureux conduit des
hypothèses aux résultats. Si les hypothèses sont correctes alors les résultats se vérifient
nécessairement. Mais la démarche scientifique ne signifie pas la définition d'hypothèses vraies.

5
Contrairement à l’état de sous-emploi où il est possible d’augmenter toutes les productions simultanément
(passage de G à D par exemple) la raison en est évidemment que les ressources non utilisées en G sont mises
en œuvre pour atteindre D.

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 18


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

Ce qui caractérise une proposition scientifique c'est sa réfutabilité. La démarche scientifique


doit être fondée sur une logique théorique rigoureuse et conduire à des propositions qui puissent
être confrontées aux faits.
Si les faits contredisent la proposition logiquement déduite de l'analyse théorique, alors le cadre
d'hypothèses sous-jacent doit être révisé. Si les faits ne contredisent pas la proposition finale,
alors on considère que le cadre d'hypothèses est performant et on le conserve, en attendant
mieux.

III–1- Les étapes de la méthode scientifique

Pour élaborer des lois, l’économiste suit une démarche scientifique qui passe par les étapes
suivantes :
 La phase d’observation des phénomènes économiques qui est fournie par l’économie
descriptive et par la statistique.
 La phase d’abstraction qui consiste à simplifier la réalité en dissociant les aspects
essentiels des aspects secondaires. L’abstraction est une opération qui consiste à isoler
certains éléments essentiels en négligeant les autres.
 La phase déductive comprend :
1. L’élaboration des hypothèses
2. L’élaboration des lois par un raisonnement causal.
 La phase de vérification de la théorie qui consiste à confronter la théorie à la réalité
pour tester sa pertinence. La vérification de la théorie peut être réalisée par l’utilisation
des séries statistiques et des modèles mathématiques et/ou économétriques. Si la théorie
est vérifiée par les faits, elle est acceptée sinon elle est rejetée, la cause se trouve très
souvent dans les hypothèses qui sont mal formulées.
Cette démarche méthodologique est identique à celle de la recherche scientifique sauf en ce qui
concerne l’expérimentation qui est difficile à y recourir pour les sciences sociales.
A titre d’illustration si nous nous intéressons à comprendre la réalité économique du Maroc en
matière du rôle de l’Etat dans l’économie :
- On commence par former des séries statistiques sur les dépenses et les recettes de l’Etat sur
une longue période et puis on trace une évolution globale des dépenses et des recettes de l'Etat
ainsi que du produit global.
- Ensuite on établira un lien possible entre le produit d’une part et les dépenses et les recettes
d’autre part.

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 19


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

- Pour comprendre la nature de ce lien, on avance une hypothèse : les taxes découragent
l’investissement privé. Si l’on admet que les dépenses sont financées par les taxes et que
l’investissement est le moteur de la croissance, on en déduit une loi : l’élargissement de la taille
de l’Etat est nuisible à la croissance économique. De cette loi on parvient à élaborer une théorie
libérale de croissance selon laquelle toute intervention de l’Etat est défavorable à la croissance.
- La vérification de cette théorie repose sur la construction d’un modèle économétrique de
croissance qui lie l’évolution du produit à celle des éléments qui contribuent à sa formation : le
capital, le travail et les dépenses publiques Y = F (K, L, G). Les tests statistiques nous
permettent de mesurer la contribution de chaque facteur à la croissance ; si ces tests montrent
que les dépenses publiques contribuent négativement à la croissance, on admet que la théorie
est acceptable puisqu’elle permet de comprendre la nature de la croissance au Maroc.
Schématiquement on peut représenter les étapes de la démarche scientifique comme suit :

Il s’ensuit que toute théorie comporte les éléments suivants :


- Un ensemble de variables dans la phase d’observation des faits
- Une ou plusieurs hypothèses sur les liens unissant les variables

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 20


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

- Un ensemble de théories ou de lois que l’on veut vérifier au moyen d’un modèle.

III-1-1 Les variables


Les théories s’élaborent à partir des variables. Une variable, telle que le prix par exemple, est
une grandeur pouvant prendre différentes valeurs possibles. Il existe plusieurs distinctions
possibles entre les différentes variables :
- Variables endogènes ou induites et variables exogènes ou autonomes
(indépendantes) : Une variable endogène est générée par le modèle lui-même, c’est
une variable expliquée dans le cadre de la théorie alors qu’une variable exogène a
une origine extérieure au modèle, elle est déterminée par des éléments indépendants
de la théorie, elle est introduite dans le modèle pour influer sur les variables
endogènes. Exemple : la production agricole, comme variable endogène est
influencée par les conditions climatiques qui sont des variables exogènes. Alors que
la production agricole n’affecte en rien les conditions climatiques.
Toutefois, certaines variables peuvent être à la fois exogènes et endogènes suivant
le problème qu’on se pose. La pluviométrie, par exemple, est considérée par
l’économiste comme une variable exogène alors qu’elle est considérée comme
variable endogène du point de vue du météorologue.
- Variables stocks ou variable d’état et variables flux ou variables de mouvement :
La variable flux comporte une dimension temporelle, elle est de tant à la date t.
Alors que la variable stock ne possède aucune dimension temporelle elle est
instantanée ; elle est simplement de tant. Expl : la quantité d’eau dans baignoire est
un stock, que l’on mesure à tout moment donné. La quantité d’eau qui coule du
robinet est un flux, qui se mesure par unités de temps.

III-1-2- Les hypothèses


Dans l’élaboration des théories, la formulation des hypothèses constitue l’étape cruciale. Une
hypothèse est un énoncé qui cherche à expliquer comment deux variables sont liées entre elles.
C’est à ce niveau qu’apparaît le premier effort d’abstraction qui se manifeste par l’élaboration
des relations fonctionnelles fondamentales dans toute science. L’hypothèse en matière de
gravitation relie la force d’attraction (G) entre deux corps de leur masse (M) à la distance (d)
qui les sépare ; G = G(M, d). En économie, l’offre (q) est fonction croissante du prix p ; q =
q(p) ; plus le prix des pommes de terre augmente plus l’agriculteur est incité à produire plus de
pomme de terre.

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 21


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

III-1-3- Les modèles :

Les modèles économiques sont des théories qui synthétisent, souvent en termes mathématiques,
les relations entre variables économiques. Ils aident à éviter les détails non pertinents et à centrer
l’attention sur les liaisons économiques essentielles. Un modèle économique est donc un énoncé
explicite de définitions, d’hypothèses relatives au comportement et des suppositions que l’on
utilise ; il est généralement construit pour vérifier une théorie.
Concrètement, la mise en jeu simultanée de plusieurs relations constitue un modèle. Ces
modèles visent à simuler, de la façon la plus complète et la plus fidèle possible, le
fonctionnement infiniment complexe des économies modernes. Ils répondent en particulier aux
préoccupations des pouvoirs publics, désireux de comprendre comment combiner au mieux les
différents objectifs, le plus souvent contradictoires, qu’ils se fixent (réduire la hausse des prix,
le chômage, le déficit extérieur, accroître la consommation, la production, ...) et désireux de
tester les effets des mesures économiques envisagées (variation des impôts et des cotisations
sociales, variation du taux d’intérêt, dévaluation, ...) ou d’événements prévisibles (hausse des
prix des matières premières, ...).

III- 2 – La démarche normative et la démarche positive


L'économie peut faire l'objet d'une approche positive ou d'une approche normative. Les deux
approches peuvent se compléter : la prescription (analyse normative) peut s'appuyer sur la
compréhension (analyse positive).
Mais il convient de ne pas mélanger les genres.
- L'approche positive doit être évaluée sur un critère de scientificité (réfutabilité des
propositions). Elle se fonde sur des faits observables. Son but est d’expliquer la
réalité telle qu’elle est. Cette démarche fait appel aux informations disponibles.
Pour Ricardo : « une différence de coût de production, donc de prix des produits
entre les pays, est à l’origine de l’échange international ».
- L'approche normative est davantage appréciée sur la base de jugements de valeurs.
Elle se fonde sur une représentation subjective des faits. Son but est d’expliquer la
réalité telle qu’elle devrait être. Dire que le libre échange est préférable au
protectionnisme implique un jugement de valeur.

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 22


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

A titre d’illustration les questions du genre : Quelles politiques gouvernementales pouvant


réduire le chômage ? ou Quelles politiques économiques pouvant maîtriser l’inflation ? sont des
questions positives. Alors que les questions du genre : Devrait-on se préoccuper davantage du
chômage plutôt que de l’inflation ? est une question normative.

L’économie positive peut mettre en œuvre une démarche scientifique, elle émet des hypothèses
de comportement des agents économiques pour déduire des conséquences relatives à
l’évolution des variables mesurables qui seront confrontées aux variables observables.
L’évolution des statistiques et des mathématiques a permis de tester empiriquement les
hypothèses théoriques contemporaines.
Alors que l’économie normative se contente rarement d’une explication positive puisqu’elle
traite le comportement humain. Elle apparaît comme la suite logique de la connaissance
positive. Le scientifique ne produit de l’information que sur ce qui est, le débat sur ce que doit
être dépend des objectifs et des priorités. Or ces objectifs relèvent des jugements de valeur et
sont totalement subjectifs.

Section 4- Les grands courants de la pensée économique :


Le terme économique, très ancien, est apparu pour la première fois dans la littérature grecque
aux alentours du 4ème siècle avant J.C.., et l’historien et philosophe grec Xenophon fut parmi
les premiers auteurs à l’utiliser. Signalons, toutefois, que l’origine de la notion n’explique pas
celle du concept puisque pour Xenophon, l’économique signifiait la gestion du patrimoine
familial. C’était le cas également pour Aristote pour qui « la science économique et la science
politique différent entre elles comme la famille et la cité qui sont les objets respectifs de chacune
des deux sciences ». Pour rechercher l’origine lointaine du concept « économie » chez les
auteurs de l’antiquité greco-romaine, il convient de consulter les écrits se rapportant à la
politique plutôt que ceux se rapportant à l’économique.

A partir du début de la période mercantiliste, l’économie politique commence à être


progressivement érigée en science autonome, par rapport aux autre sciences d’abord, et ensuite
par rapport à des considérations philosophiques, métaphysique, ou de morale. Désormais c’est
l’analyse économique qui aura la primauté : mais ceci ne veut pas dire que les théories
économiques font l’unanimité de la profession au même titre que quelques sciences de la nature.
Généralement, une analyse économique est précédée d’hypothèses et suivie de prédictions et/ou
de recommandations, souvent les prédictions ne peuvent faire l’objet de vérifications
empiriques, et même si cela est possible, le résultat est toujours relatif. L’économie politique

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 23


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

n’a cessé, depuis sa naissance, d’être normative, implicitement ou explicitement, d’être chargée
de jugements de valeurs, et ceci malgré les nombreuses tentatives faites par les économistes
pour la rendre conforme aux canons des sciences de la nature, c'est-à-dire « plus scientifique ».

IV-1- Les premiers développements de l’économie politique :


IV-1-1- La pensée mercantiliste
C’est l’ensemble de doctrines et de politique économique qui s’est développée en Europe durant
une longue période de trois siècles (15ème, 16ème et 17ème siècles).
La plupart des écrivains mercantilistes étaient des gens ayant une activité pratique, souvent ils
étaient marchands. La bourgeoisie marchande avait à l’époque besoin de l’existence d’un Etat
fort et puissant. La puissance de l’Etat se confondait avec sa richesse, mais la richesse d’une
nation avait un sens différent de celui qui lui est attribué actuellement. Pour les mercantilistes,
la richesse nationale n’est pas équivalente à la somme des revenus des résidents, elle correspond
plutôt aux réserves en or et en argent détenus par le trésor royal.
Les principaux auteurs qui ont développé la doctrine mercantiliste sont :
 Jean-Baptiste COLBERT (1619- 1683) : est un homme d’Etat français, inspecteur
général des finances puis ministre de louis XIV.
 Antoine de MONTCHRESTIEN (1576-1621) : est un économiste français devenu
célèbre grâce à l’intitulé qu’il donna à son écrit : « économie politique » paru en 1615.
 Jean BODIN (1530-1595) : est un philosophe et magistrat français, il était le procureur
du roi de l’époque. Il résume dans son célèbre écrit : « Réponse aux paradoxes de
Monsieur de Malestroit » paru en 1568, la pensée mercantiliste dans sa partie la plus
fondamentale, c'est-à-dire l’assimilation des richesses à la détention des métaux
précieux.
 En Angleterre, Thomas MUN et William PETTY étaient considérés comme les
économistes mercantilistes les plus célèbres. Ils se sont intéressés respectivement aux
problèmes liés au commerce extérieur et l’analyse des prix.

Les caractéristiques générales de la pensée mercantiliste :


Les principales idées des mercantilistes sont :
 L’enrichissement est une fin louable ;
 L’intérêt personnel conduit à la prospérité générale et c’est l’enrichissement des
citoyens qui permet d’accroître la puissance de l’Etat ;

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 24


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

 Ce sont les métaux précieux qui expriment la richesse et la puissance des nations
(Colbert) ; pour accroître la richesse, il faut accroître les métaux précieux. Cet objectif
ne peut être atteint que grâce au commerce extérieur c’est à dire grâce à une balance
commerciale excédentaire. Pour atteindre cet objectif, les mercantilistes recommandent
:

- Le protectionnisme : Eviter la sortie d’or et d’argent du Royaume par l’interdiction


de la sortie des matières premières et la limitation de l’entrée des produits
manufacturiers étrangers ;

- Le colonialisme afin de développer les exportations ;


- L’intervention de l’Etat en matière de réglementation des manufactures, de la
construction de l’infrastructure, notamment la flotte commerciale et militaire afin
de conquérir d’autres marchés pour développer les exportations. Puisque la quantité
de métaux précieux dans le monde est fixe, toute richesse acquise par une nation
est perdue par une autre ;
- Le populationisme puisqu’une population plus importante permet d’obtenir plus de
main d’œuvre nécessaire au développement de l’industrie et du commerce
d’exportation.
- L’abondance de la monnaie bien qu’elle réduise le taux de l’intérêt et stimule le
crédit et la production, elle est à l’origine de l’inflation. Ainsi J. Bodin [1568]
attribue la hausse des prix à l’afflux des métaux précieux en provenance de
l’Amérique. Il formule une loi selon laquelle le pouvoir d’achat des monnaies est
inversement proportionnel à la quantité d’or et d’argent existant dans un pays :
C’est la première formulation de la théorie quantitative de la monnaie ; le prix est
déterminé par la quantité de monnaie en circulation.

IV-1-2- L’école physiocrate :


La physiocratie, qui signifie la puissance de la nature, est un courant de pensée contestataire
tenu par un groupe très restreint d’économistes, essentiellement en France. C’est un courant de
pensée qui est né en réaction contre la politique industrialiste conduite de façon très volontariste
par Colbert et ses successeurs. L’inspirateur de l’école des physiocrates est un économiste et
médecin français, François QUESNAY, ce dernier a publié en 1758 « le tableau économique ».
Cette doctrine conteste d’une part à l’Etat d’intervenir dans les affaires économiques et d’autre

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 25


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

part le postulat mercantiliste de base à savoir que la richesse réside dans l’accumulation des
métaux précieux.
Pour les physiocrates, la richesse provient entièrement et exclusivement de la terre. Seulement
les activités tournées vers la terre sont créatrices de richesses ; l’industrie est stérile car ne elle
crée pas la richesse, elle ne fait que la transformer. Quant au commerce, il ne fait que les
distribuer.
Pour les physiocrates, la société est divisée en trois classes :
 La classe productive : tous ceux qui travaillent la terre
 La classe des propriétaires fonciers qui perçoivent des profits
 La classe stérile : les artisans, les manufacturiers et les marchands

La philosophie de base repose sur le libéralisme : la liberté, à tous les niveaux, est le fondement
de la propriété. La règle du jeu économique étant le laissez faire, laisser passer.

IV-1-3- L’économie politique classique :


C’est en Angleterre, au XVIII ème siècle, qu’un nouveau courant de pensée connu sous le non
des classiques a vu le jour. Il se préoccupait essentiellement des fondements moraux de l’action
humaine : l’égoïsme individuel pouvait être considéré comme une motivation vertueuse et la
liberté et la concurrence sont des fondements moralement valables de l’organisation des
relations sociales.

Adam SMITH : fondateur de l’école classique 1723 – 1790


Thomas Robert MALTHUS : Théorie de la David RICARDO : Théorie de la rente et des coûts
population (1766 – 1834) relatifs (1772 – 1823)
Jean-Baptiste SAY : La loi des débouchés Jean STUART MILL : Le réformisme social
1767 – 1832 1806 – 1873

Le représentant de cette école est un ancien professeur de philosophie morale à l'université de


Glasgow Adam SMITH, considéré comme le père fondateur de la science économique
moderne. Vers la fin du XVIIème et le début du XIXème siècle, les partisans de SMITH sont
nombreux David RICARDO, Robert MALTHUS, Jean STUART-MILL en Angleterre et Jean-
Baptiste SAY en France.
Dans son ouvrage : « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations »,
SMITH montre que la véritable richesse réside dans la production matérielle. Les moyens
permettant d’accroître cette dernière sont :

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 26


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

 La spécialisation et la division du travail : Smith a montré que la division du travail est


le seul véhicule du progrès puisqu’elle permet d’accroître la productivité. Il observe
que la spécialisation technique à l’intérieur d’une manufacture d‘épingle est source
d’efficacité. Il observe qu’un artisan travaillant seul peut produire 20 épingles par jour
mais en travaillant avec d’autres, où chacun serait spécialisé dans une tâche précise et
répétitive, pouvait produire 2000 épingles par jour.
 La main invisible : Le deuxième moyen d’accroître la richesse est de laisser les
individus s’enrichir puisque l’enrichissement de ces individus conduit à
l’enrichissement de la nation. Selon Smith, les individus se caractérisent par des
motivations égoïstes, personne ne s’occupe d’assurer le bien être économique général
ni ne sait comment s’y prendre. La seule voie qui s’offre à l’individu consiste à agir
pour son profit personnel. Les acheteurs et les vendeurs qui se rencontrent sur les
marchés sont motivés par leurs intérêts personnels qui sont divergents. Cette multitude
de décisions totalement autonomes et décentralisées sont coordonnées par une main
invisible qui permet d’aboutir à un équilibre d’ensemble et joue le rôle de régulateur du
système.
 Le non- interventionnisme : Les prix qui se fixent librement sur les différents marchés
des biens et services et jouent le rôle d’indicateurs économiques ; des prix élevés
indiquent une situation de pénurie alors que des prix bas sont synonymes d’abondance.
Si on laisse le marché fonctionner librement, il aboutit au meilleur état possible pour la
société, l’Etat ne doit pas intervenir dans son fonctionnement. Outre ses fonctions
régaliennes (sécurité, défense, diplomatie), l’Etat doit prendre en charge tous les
travaux d’infrastructure nécessaires au fonctionnement d’une économie d’échange et
plus généralement tous les investissements de base non rentables pour le secteur privé.
 Le libre échange : Une autre voie d’enrichissement selon Smith passe par le libre
échange. Il s’agit pour une nation de se procurer les produits au meilleur prix ; la
spécialisation internationale est alors nécessaire. Chaque pays a intérêt à se spécialiser
dans les produits pour lesquels il détient un avantage absolu et à abandonner aux autres
pays les autres productions.
Les principales idées développées par la pensée classique ont porté sur :
 La théorie de la valeur : cette théorie, développée principalement par Smith et Ricardo,
permet de définir la valeur d’un bien en partant du paradoxe de l’eau et du diamant.
Ces deux auteurs distinguent la valeur d’échange de la valeur d’usage. La chose la plus

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 27


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

utile a une faible valeur d’échange et la chose la moins utile a une valeur d’échange
élevée. Il s’ensuit que l’utilité ne permet pas de mesurer la valeur échangeable quoi
qu’elle lui soit absolument essentielle : un bien qui n’a aucune utilité ne peut avoir de
valeur ; l’utilité accorde de la valeur mais ne permet de la mesurer.
 Selon Ricardo, la valeur d’échange d’un bien repose sur sa rareté et sur la quantité de
travail direct et indirect incorporé dans sa production. Il s’agit donc des biens
reproductibles car pour les biens dits non reproductibles, le travail ne permet pas
d’augmenter la quantité et la valeur de ces biens ne dépend que de leur rareté (tableaux,
objets d’art).
 Pour Smith, la valeur d’échange d’un bien (ou son prix) ne dépend pas seulement de la
quantité de travail incorporé dans la fabrication de ce bien, mais aussi du revenu du
capital (profit, rente foncière)
 La théorie de la répartition développée par Smith et reprise par Ricardo distingue trois
groupes d’individus aux intérêts contradictoires :

 Les propriétaires fonciers perçoivent une rente définie comme étant la différence
entre le prix des produits agricoles et le coût de production de ces produits ; c’est un
prélèvement effectué par les propriétaires fonciers sur le revenu du travail.

 Les travailleurs qui perçoivent un salaire.

 Les entrepreneurs qui perçoivent un profit, ce dernier est un résidu, il est égal au
revenu du travail – salaire – rente foncière  l’entrepreneur a donc intérêt à
comprimer le salaire et la rente foncière.

IV-1-4- Formation des théories néoclassiques :


Trois économistes sont considérés comme les fondateurs de l’école marginaliste

Léon WALRAS : Eléments Carl MENGER : Fondement de Stanley JEVONS : la théorie de


d’économie pure l’économie politique l’économie politique
1834 – 1910 1840 - 1921 1835 – 1882

Sur le plan méthodologique et conceptuel, ces auteurs ont établi les fondements théoriques de
ce courant de pensée, on peut citer ainsi l’homo oeconomicus, le marginalisme et la notion
d’équilibre :
 L’homo oeconomicus : les phénomènes économiques sont régis uniquement par le
comportement des individus qui sont considérés comme abstraitement identiques et

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 28


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

rationnels. Cet individu rationnel (l’homoeconomicus) a un comportement de


maximisation de son utilité individuelle sous contrainte. Comme chez les classiques, il
poursuit un comportement égoïste qui dans le même sens que la communauté toute
entière grâce à la main invisible. Ce courant de pensée condamne donc toute
intervention de l’Etat ; ce dernier n’aura pour objet que de fausser le jeu des lois
économiques naturelles.
 Le marginalisme : Pour déterminer quelles sont les motivations des individus, les
néoclassiques utilisent une méthode de raisonnement à la marge qui est un raisonnement
en termes de différentielles. Pour un individu rationnel, qu’il soit consommateur ou
producteur, ce qui compte, ce n’est pas seulement la satisfaction totale (ou le profit
total), mais celle que lui rapporte la dernière unité consommée ou produite par rapport
à ce qu’elle lui coûtera. L’individu rationnel raisonne non pas sur les quantités globales,
mais plutôt à la marge sur les quantités additionnelles.
 La notion d’équilibre : En reprenant l’idée des classiques de la main invisible, les
néoclassiques montrent que l’ordre naturel ou l’équilibre général est respecté si les
conditions de la concurrence pure et parfaite sont réunies à savoir : les agents
économiques sont nombreux et de tailles comparables, ils sont indépendants les uns des
autres et disposent d’une information parfaite sur les différents marchés. Dans ces
conditions l’équilibre peut être partiel, sur chaque marché à part ou général (walrasien)
sur tous les marchés à la fois.
 Sur le plan conceptuel, les néoclassiques utilisent le concept de la valeur utilité
plutôt que le concept de la valeur travail chez les classiques. La valeur utilité
correspond à l’appréciation subjective que fait chaque individu quant à l’utilité d’un
bien, elle se mesure par l’utilité marginale de la dernière unité et traduit à la fois
l’utilité et la rareté. Elle s’applique à tous les biens économiques y compris le travail
dès lors qu’ils font l’objet d’une offre et d’une demande.
 Par ailleurs, le raisonnement n’est plus en termes de classes sociales, mais plutôt en
termes de facteurs de production rémunérés en fonction de leurs productivités
marginales.

IV-2- – La théorie de l’intervention de l’Etat : Keynes


Keynes considère que la grande crise de 1929 n’est pas une crise provisoire qui pouvait être
dépassée grâce aux seules vertus du marché. Par conséquent, en économie de marché, les

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 29


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

déséquilibres peuvent se former et persister ; une dose d’interventionnisme est nécessaire pour
assurer la régulation économique.
Dans son ouvrage « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » publié en
1936, le souci majeur de Keynes est le chômage massif résultant de la crise de 1929. Le niveau
de l’emploi dépend du niveau de la production, qui à son tour dépend du niveau de la demande
effective ou de la demande solvable appuyée par un pouvoir d’achat disponible. Cette demande
effective comporte la demande de consommation des ménages qui dépend principalement du
revenu et la demande d’investissement qui correspond à l’achat de machines et bâtiments
destinés à produire des biens et services.
Néanmoins ce niveau de la demande effective ne correspond pas nécessairement au plein
emploi, il peut être excessif par rapport aux capacités de l’économie et aboutir à l’inflation ou
insuffisant et entraîner du chômage. Par conséquent le plein emploi (égalité entre offre et
demande) n’est plus normal et naturel comme le pensaient les classiques et les néoclassiques,
l’Etat doit agir sur la demande effective pour assurer le plein emploi par une politique
budgétaire et monétaire expansive même si cette action entraîne un déficit budgétaire.

Le tableau suivant recense les principaux disciples de Keynes :


John Maynard KEYNES 1883 – 1946
Joan ROBINSON Roy HARROD
Alain BARRERE Nicholas Paul DAVIDSON James TOBIN
KALDOR

IV-3-La critique de l’économie politique : le courant socialiste


La pensée socialiste a connu ses premiers développements en Europe à la fin du 18ème siècle,
Godwin en Angleterre et Condorcet en France, analysèrent le mal de leurs sociétés respectives
dans la répartition inégales des revenus.
Néanmoins, le grand socialiste de tous les temps fut Karl Marx, à la différence des autres il a
tenté de construire un socialisme nouveau en essayant de montrer que le socialisme est une
conséquence logique du système capitaliste. Et de montrer que le capitalisme n’est pas un
système durable, il renferme des contradictions dont le développement se terminera par sa
propre destruction et son remplacement par une organisation supérieure : le socialisme.
Marx a vécu une période caractérisée par le développement industriel anglais, la seconde
révolution industrielle vers 1830, qui s’étend à toute l’Europe occidentale a constitué une étape
décisive dans l’évolution du capitalisme. Sur le plan social, les conditions des ouvriers dans le
secteur industriel se détériorent. L’extension du salariat a renforcé les antagonismes de classes

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 30


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

et les déplace de l’opposition traditionnelle entre propriétaires terriens et capitalistes vers


l’opposition entre prolétariat et capitalistes. Selon Marx, l’histoire de toute société jusqu’à nos
jours n’a été que l’histoire de la lutte des classes. Marx a publié en 1867 le livre I du capital, les
livres II et III, inachevés par la mort de Marx en 1883, étaient publiés par Engels.

Chapitre 2 – Présentation de l’activité économique

Rappelons que l’activité économique a pour but la satisfaction des besoins humains grâce à des
ressources ou biens économiques supposés rares. D’où la nécessité de faire des choix
économiques qui se manifestent soit au niveau de la production, de la répartition ou de la
dépense.

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 31


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

Pour présenter l’activité économique, nous utilisons l’outil de la comptabilité nationale. C’est
une Comptabilité rétrospective en ce sens qu'elle décrit l'évolution des agrégats dans le passé et
une comptabilité prospective du fait qu'elle pourrait fournir une projection des principaux
agrégats macro-économiques et constitue donc un instrument important de prévision et de
planification d'une façon générale .

C’est une comptabilité qui retrace l’activité principale (production, consommation…) entre les
différents agents économiques sur un territoire économique. On distingue ainsi cinq agents
économiques : les sociétés non financières, les sociétés financières, les ménages, les
administrations publiques et l’extérieur.

Section 1- Les agents économiques

1- Les ménages :

La fonction principale des ménages est la consommation et éventuellement pour le cas des
entrepreneurs individuels, la production des biens et services marchands. Leurs ressources
proviennent des rémunérations de facteurs de production (salaires, intérêt, dividendes, loyers,
etc...) et des transferts versés par d'autres agents économiques. Lorsqu'il s'agit d'un entrepreneur
individuel, la fonction économique principale est la vente de biens et services.

2- Les sociétés non financières et (quasi) :


Les SQSNF regroupent les unités institutionnelles qui ont pour fonction principale la production
des biens et services marchands non financiers et qui ont pour ressource principale (au moins
50%) le produit de leurs ventes.
Ces SQSNF englobent les sociétés ainsi que les quasi - sociétés qui ont une autonomie de
décision et une action importante, les Quasi - Sociétés publiques qui sont juridiquement des
Administrations mais qui vendent la majeure partie de leur production (PTT, Régie des
Tabacs,...). Alors que les entrepreneurs individuels (les agriculteurs qui ne font que la
production, les petits artisans, les commerçants, les professions libérales, les petits industriels,
etc...) feront partie du secteur des Ménages.
3- Les sociétés financières (SF) :

Les SF est un regroupement d'unités institutionnelles ayant pour fonction principale la collecte
et la répartition des disponibilités financières et pour ressource principale les dépôts et les
intérêts reçus. Le rôle des SF est de mettre en rapport des agents ayant un besoin de financement
(à la recherche des fonds) avec ceux ayant une capacité de financement (à la recherche des

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 32


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

placements). Les SF regroupent aussi les sociétés d’assurance qui ont pour principale fonction
d’assurer les biens et les personnes contre divers risques.
4- Les administrations publiques (APU) :
Les APU disposent d'une double fonction principale : la production des services non marchands
pour la collectivité et la redistribution du revenu ou de la richesse. Leurs ressources principales
sont constituées par des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales). Elles
regroupent trois sous secteurs : Les Administrations Publiques Centrales (Etat, établissements
Publics à Caractère Administratif et Etablissement Publics à Caractère Industriel et Commercial
dont l'activité est non marchande), les Administrations Publiques Locales (les collectivités
locales) et les Administrations de sécurité sociales (Collecte des cotisations et répartition des
prestations).

5- Le reste du monde :

Le reste du monde fait intervenir l’ensemble des agents économiques non résidents. Il décrit les
principales relations entre l’économie nationale et l’extérieur. Il s’agit principalement des
relations commerciales (importations et exportations), des relations financières (investissement
à l’étranger), et relations monétaires (mouvements de capitaux).

Section 2- Les opérations économiques :


Les opérations économiques sont le fait des agents économiques qui participent à l’activité
économique et agissent dans le domaine économique. On distingue essentiellement trois
catégories d'opération :
1 - Les opérations sur biens et services
Elles décrivent l'origine (ressources) et l'utilisation (emploi) des biens et services pendant une
année.
a - L'origine ou (ressources) : On retrouve la production et les importations.
 La production est définie, par le Système Elargi de la comptabilité Nationale, comme
"Une activité socialement organisée des unités résidentes, consistant à créer des biens
et services habituellement échangés sur le marché et/ou obtenue à partir de facteurs de
production s'échangeant sur le marché ".
On distingue la production marchande de celle non marchande. La production
marchande (Qm) est une production s'échangeant sur un marché à un prix qui couvre au
moins les coûts de production, son évaluation se fait donc par le prix du marché ; ce sont
les biens et certains services. Alors que la production non marchande (Qnm) est

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 33


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

constituée exclusivement par les services, son évaluation se fait par les coûts de
production. Il s'agit des services fournis par les APU à titre gratuit ou quasi gratuit.

 Les importations des biens et services sont évaluées à leurs prix CAF (Coût Assurance
Fret) qui représente la valeur des biens à leur entrée sur le territoire économique.

b - Les utilisations (emplois) : La consommation, les investissements et l'exportation.


 La consommation (C) comporte la consommation intermédiaire de la consommation
finale.

La consommation intermédiaire (CI) représente la valeur des biens (autres que le capital
fixe) et des services marchands consommés au cours de la période dans le processus
courant de la production. Au cours de cette opération, il y a disparition complète des biens
soit par incorporation dans des produits plus élaborés (matières premières) ou par
destruction (fuel). L'achat de biens durables militaires tels que les portes avions par les
APU, par exemple, est une CI des APU.

Alors que la consommation finale (CF) représente la valeur des biens et services utilisés
pour la satisfaction directe des besoins humains individuels ou collectifs, elle est le fait des
ménages, la CF des services non marchands par les ménages concerne essentiellement les
services fournis par les APU.
 La formation du capital ou l'investissement (I) peut prendre deux formes : la Formation
Brute de Capital Fixe et la formation ou la variation des stocks.

La Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) est la valeur des biens durables acquis par
les unités de production pour être utilisés au moins un an dans le processus de production.
Chaque année, les biens d'équipement perdent une partie de leur valeur à cause de leur
utilisation dans le processus de production (usure). La perte de cette partie sera financée
par une fraction de la valeur de la production de l'année. Cette partie perdue qui s'appelle
l'Amortissement (A) présente des difficultés d'évaluation et de mesure, par conséquent les
comptes de la comptabilité nationale seront présentés en termes bruts. De sorte que la
formation Nette de Capital Fixe (FNCF) est égale à : FNCF = FBCF - A. Par ailleurs, la
FBCF des ménages concerne l’acquisition de logements.

Les stocks concernent tous les biens autres que ceux du capital fixe détenus par les unités
de production à un moment donné. La comptabilité nationale n'enregistre pas les quantités

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 34


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

stockées mais plutôt les variations du volume des stocks entre le début et la fin de l'année
(la variation des stocks (∆S))
 Les Exportations (EX) de biens et services sont évaluées à leurs prix FOB (Free on
Board) c’est à dire à leurs prix du marché à la frontière.

2- Les opérations de répartition :

Les opérations de répartition sont considérées comme étant des opérations de distribution
et de redistribution du revenu issu de la production ainsi que les flux de revenu avec le
reste du monde. Les opérations de répartition sont des opérations par lesquelles la valeur
ajoutée générée par la production est distribuée entre la main-d'œuvre, le capital et les
administrations publiques et des opérations de redistribution du revenu et de la richesse.
Elles sont au nombre de sept :

 La rémunération des salariés : elle se définit comme le total des rémunérations en


espèces ou en nature que versent les employeurs à leurs salariés en paiement du travail
accompli par ces derniers au cours de la période de référence des comptes.
 Impôts sur la production et les importations : sont des versements obligatoires sans
contrepartie, en espèces ou en nature, prélevés par les administrations publiques. Ils
frappent la production et l'importation de biens et de services, l'emploi de main-
d'œuvre et la propriété ou l'utilisation de terrains, bâtiments et autres actifs utilisés à
des fins de production. Ces impôts sont dus quel que soit le montant des bénéfices
obtenus.
 Subventions : sont des transferts courants sans contrepartie que les administrations
publiques versent à des producteurs résidents.
 Revenus de la propriété : sont les revenus que perçoivent les propriétaires d'actifs
financiers et d'actifs naturels quand ils les mettent à la disposition d'autres unités
institutionnelles. Les revenus à payer pour l'utilisation d'un actif financier sont
appelés «revenus d'investissements», alors que ceux à payer pour un actif naturel sont
appelés «loyers». Les revenus de la propriété correspondent à la somme des revenus
d'investissements et des loyers.
 Impôts courants sur le revenu, le patrimoine, etc : ils comprennent tous les versements
obligatoires, sans contrepartie, en espèces ou en nature, prélevés périodiquement par
les administrations publiques et par le reste du monde sur le revenu et le patrimoine

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 35


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

des unités institutionnelles, ainsi que certains impôts périodiques qui ne sont fondés
ni sur le revenu, ni sur le patrimoine.
 Cotisations et prestations sociales : elles constituent des transferts, en espèces ou en
nature, aux ménages, qui sont destinés à alléger la charge financière que représente pour
ceux-ci la protection contre un certain nombre de risques ou de besoins.
 Autres transferts courants : ils regroupent les primes nettes d’assurance, Transferts
courants entre administrations publiques…

3- Les opérations financières :

Ces opérations sont relatives à la création, la collecte et la mise en œuvre des moyens de
financement nécessaires à l'économie. Elles constituent la contrepartie de la plupart des
opérations sur biens et services et des opérations de répartition. Elles sont classées en quatre
rubriques :
 Les instruments de paiement sont des moyens de paiement pouvant servir aux
règlements immédiats des transactions sans transformation préalable (pièces, billets et
dépôt à vue).
 Les instruments de placement : concernent les dépôts non monétaires (dans les caisses
d'épargne), les bons non négociables à court terme, les bons négociables à moyen et
long terme (bons du trésor), les obligations, les actions et les autres titres de
participations.
 Les instruments de financement : concernent essentiellement les crédits à court terme et
les crédits à moyen et long terme.
 Les réserves techniques d'assurance : sont les indemnités liées à des événements
incertains (décès, accidents) versées par les entreprises d'assurance en contrepartie des
primes qu'elles reçoivent.
Section 3- Le circuit économique :

Les agents économiques sont tous en relation les uns avec les autres. Par exemple, les ménages
ont des relations avec d'autres agents économiques comme les entreprises, les banques, les
administrations, eux-mêmes en relations réciproques.

Les agents économiques entrent en relation grâce aux marchés qui permettent la rencontre
d’une offre et d’une demande. Cela va créer des échanges de produits divers (biens, services
mais aussi travail, titres ou monnaie) représentés par des flux réels ou monétaires.

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 36


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

Ces flux ont chacun une contrepartie : quand un ménage achète un bien l’entreprise va le lui
fournir (flux réel) en échange d’un paiement (flux monétaire).

Les flux sont, en général, réciproques et à un flux réel, le travail par exemple, correspond, en
contrepartie, un flux monétaire, le salaire.
Cependant, certains flux sont unilatéraux et n'ont donc pas de contrepartie. Il peut s'agir, par
exemple, d'un flux réel qui n'a pas de contrepartie monétaire, comme le service gratuit d'une
administration publique ou le travail d'un bénévole pour une association. A l'inverse, un flux
monétaire peut ne pas donner lieu, en retour, à un flux réel ou un flux monétaire : ce sera le cas,
par exemple, pour un don effectué par un ménage à la Croix Rouge qui est une administration
privée.

La représentation du circuit économique

Le circuit économique est une représentation imagée et simplifiée de l'activité économique qui
permet de décrire, au moyen des flux, les relations essentielles entre les différents agents.
Dans une économie simplifiée composée d’agents qui produisent (les entreprises) et d’agents
qui consomment (les ménages), on peut schématiser la circulation entre eux de la façon suivante
:
Les ménages fournissent aux entreprises des services et des biens productifs et ces dernières
leur livrent des biens et services : ce sont les flux réels ou matériels :
Ménages ------- Travail -------------> Entreprises
La contrepartie de ces flux réels est constituée par les flux monétaires ou financiers qui
représentent les échanges d'argent, revenus et dépenses des ménages.
Ménages <------- Salaire ------------ Entreprises

Exemple de circuit économique

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 37


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

Ce schéma intègre les sociétés financières qui sont pour l’essentiel des banques ou des
organismes de crédit. Elles financent les agents économiques en leur accordant des crédits (qui
donneront lieu à des remboursements comprenant des intérêts) et gèrent aussi l’épargne de ces
agents économiques (comptes de dépôt, achat de titres…). Le reste du monde comprend tous
les agents économiques (ménages, entreprises ou administrations) étrangers qui ont des
relations avec le pays.

Les administrations sont financées par les prélèvements obligatoires (impôts, taxes et
cotisations sociales), en contrepartie celles-ci fournissent des services gratuits ou quasi gratuits
(non marchands) et elles versent des prestations sociales (revenus redistribués comme les
allocations chômage, les bourses d’études…) et des subventions aux entreprises (aides
financières pour développer l’innovation par exemple).

Chapitre 3 – Mesure de l’activité économique


Afin de suivre les évolutions économiques et formuler en conséquence les politiques les plus
adéquates, les décideurs politiques utilisent certaines statistiques économiques. Parmi les plus

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 38


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

utilisées, on cite : le produit intérieur brut (PIB), qui reflète le revenu total généré dans une
économie et les dépenses totales que celle-ci consacre à l’acquisition de biens et de services.
L’indice des prix à la consommation (IPC) qui mesure le niveau des prix. Le taux de
chômage qui décrit la part de la population active qui ne trouve pas d’emploi.

Section 1- La croissance économique :


La croissance économique d’un pays est mesurée par un indicateur qui synthétise en un chiffre
la valeur de l’activité économique à savoir la richesse produite par année dans un pays donné.
Cet indicateur est appelé le produit intérieur brut (PIB), il représente la valeur ajoutée totale des
biens et des services produits sur un territoire national.

Le produit intérieur brut (PIB) est l'agrégat qui représente la richesse créée au cours de l'année,
autrement dit, il mesure l'apport de l'activité de production à l'économie nationale. Le PIB est
la somme des valeurs ajoutées générées par les différents agents économiques et des droits et
taxes à l'importation. Ainsi, l'évolution en volume du PIB mesure le niveau de la croissance de
l'économie nationale. La variation de l'indice implicite des prix du PIB (rapport entre le PIB en
valeur courante et le PIB en volume) indique la variation du niveau général des prix (demande
finale intérieure et échanges de biens et services avec l'extérieur).

Le PIB est égal aux deux grandeurs suivantes :

- Le revenu total de l’ensemble des membres de l’économie


- La dépense totale consacrée à l’acquisition des biens et services produits par cette
économie.

Pour l’économie dans son ensemble, le revenu doit nécessairement être égal à la dépense,
puisque dans toute transaction interviennent un vendeur et un acheteur. Peu importe que
l’opération se fasse du côté du revenu ou du côté de la demande, cette dernière ajoute un flux
au PIB.

La dépense et le revenu totaux d’une économie sont nécessairement égaux. La dépense


consacrée par les acheteurs à l’acquisition de produits constitue, du fait des règles comptables,
le revenu des vendeurs de ces produits.

Prenons l’exemple d’une économie qui ne produit qu’un seul bien (le pain), comme le montre
la figure ci-dessous, le PIB est calculé de deux manières. Ainsi le PIB est le revenu total tiré de
la production de pain, lequel est égal à la somme des salaires et des profits, soit la partie

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 39


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

supérieure du circuit des dollars. Simultanément, le produit intérieur brut mesure la dépense
totale consacrée à l’acquisition de pain, représentée dans la partie inférieure du circuit de
dollars. On peut donc indifféremment considérer le flux de dollars des entreprises vers les
ménages ou le flux de dollars des ménages vers les entreprises.

I-1- Calcul du PIB (cas d’une économie qui produit plus d’un bien):

Le PIB additionne la valeur de tous les biens et services en une seule mesure. La variété des
produits présents dans toute économie complique le calcul du PIB, dans la mesure où chacun
de ces biens et services a une valeur différente.
Prenons le cas d’une économie qui produit quatre pommes et trois oranges. Comment, sur cette
base, calculer le PIB ?
Pour calculer la valeur totale de divers biens et services, nous utilisons comme mesure de valeur
le prix du marché. Ce prix reflète en effet ce que les gens sont prêts à payer pour acquérir un
bien ou un service.
Si, donc, les pommes valent 0,50 $ pièce, et les oranges 1,00 $ pièce, le PIB devient :
PIB = (Prix des pommes × Quantité de pommes) + (Prix des oranges× Quantité d’oranges)=
($0,50 x 4) + ($1,00 x3)= $ 5 ,00
Le PIB est donc égal à 5,00 $, soit la valeur de toutes les pommes, 2,00 $, plus la valeur de
toutes les oranges, 3,00 $
I-2- Le PIB réel le PIB nominal :

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 40


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

Le PIB nominal [ou en valeur, ou aux prix courants] est la valeur totale de tous les biens et
services finaux produits dans l'économie au cours d'une année donnée, calculée en utilisant les
prix courants de l'année de production.

Calculé de cette manière, le PIB n’est pas une bonne mesure du bien être économique, il suffit
que tous les prix doublent sans que les quantités ne se modifient pour que le PIB soit multiplié
par deux. Dans ce cas la capacité de l’économie à satisfaire la demande n’a nullement doublé,
puisque la quantité des biens produits est restée la même. Afin de mesurer correctement le bien
être économique, il faut apprécier la production des biens et services en neutralisant l’influence
de la variation des prix, à cette fin on fait appel au PIB réel.

Le PIB réel [ou en volume, ou aux prix constants] est la valeur totale de tous les biens et services
finaux produits dans l'économie au cours d'une année donnée, calculée en utilisant le prix d'une
année de base choisie.

Pour calculer le PIB réel, on choisit une année de base (2006), le PIB réel pour l’année 2006
serait:

PIB = (Prix des pommes en (2006) × Quantité de pommes en (2006) + (Prix des oranges en 2006×
Quantité d’oranges en 2006)

Le PIB réel en 2007 serait donc :

PIB = (Prix des pommes en (2006) × Quantité de pommes en (2007) + (Prix des oranges en 2006×
Quantité d’oranges en 2007)

Et le PIB réel en 2008 serait :

PIB = (Prix des pommes en (2006) × Quantité de pommes en (2008) + (Prix des oranges en 2006×
Quantité d’oranges en 2008)
Le PIB réel mesure plus correctement le bien être économique que le PIB nominal, dans la
mesure où la capacité qu’a une société de satisfaire les besoins économiques de ses membres
dépend en dernier ressort des quantités de biens et services produits.
I-3- Le déflateur du PIB :

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 41


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

Appelé également déflateur implicite des prix du PIB, c’est un Indice de prix pour l’ensemble
des biens et services finaux de l’économie. Il mesure le Niveau actuel des prix par rapport à
l’année de base. Il se définit comme suit :

Déflateur du PIB = [PIB nominal en t / PIB réel en t] * 100

Cette équation s’écrit aussi de la manière suivante :

PIB réel = PIB nominal / Déflateur du PIB

Sous cette forme on extrait l’inflation du PIB nominal afin d’obtenir le PIB réel.

I-4- Du PIB à la croissance :

La croissance économique annuelle, si on prend comme critère le PIB, est mesurée par la
croissance du PIB à prix constants en se référant à une année de base.

I-5- Application numérique :


Supposons une économie qui produit les deux biens : oranges et pommes :
2006 2007 2008 2009 2010 2011
Oranges
Qtés (en milliers Kg) 125 135 142,5 130 150 160
Prix Unitaire 1 1,25 1,15 1,1 1,3 1,35
Pommes
Qtés (en milliers Kg) 85 105 120 150 160 180
Prix Unitaire 0,5 0,75 1 1 1,2 1,1
PIB Nominal 167,50 247,50 283,88 293 387 414
PIB Réel 167,50 187,50 202,50 205 230 250
Croissance Economique - 12% 8% 1% 12% 9%
Déflateur du PIB 100 132 140 143 168 166

I-6- Les composantes du PIB (la dépense) :

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 42


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

Les économistes ne se préoccupent pas uniquement de la production totale de biens et services


d’une économie, mais également de la manière dont cette production est allouée entre diverses
utilisations. Le PIB est, selon la comptabilité nationale, la somme de(s) :
• la consommation ©,
• l’investissement (I),
• dépenses publiques (G), et
• exportations nettes (XN)

En désignant le PIB par la lettre Y on obtient :

⇒ Y = C + I + G + XN

I-7- Les autres mesures du revenu :

La comptabilité nationale prévoit d’autres mesures du revenu en partant du PIB et ce, en lui
ajoutant ou déduisant certaines valeurs, on peut citer le PNB, PNN et RN.

Pour obtenir le produit national brut (PNB), nous ajoutons au PIB les revenus des facteurs
(salaires, dividendes, intérêts loyers) reçus du reste du monde et nous en soustrayons les revenus
de même nature versés au reste du monde.

PNB = PIB + (revenus des facteurs en provenance du reste du monde) – (revenus des
facteurs versés au reste du monde)

Le PIB mesure le revenu total gagné sur le territoire d’un pays. Il comprend donc le revenu
gagné sur ce territoire par des non-résidents, mais non celui que gagnent à l’étranger des
résidents du pays considéré.

Le PNB mesure le revenu total gagné par les résidents d’un pays. Il comprend donc le revenu
gagné à l’étranger par les résidents de ce pays, mais non celui que gagnent sur le territoire de
celui-ci des non-résidents.

Un autre concept utilisé par la comptabilité nationale est le produit national net (PNN). On
l’obtient en déduisant du PNB l’amortissement, qui mesure la perte annuelle de valeur du stock
de capital existant (usines, équipements, infrastructures, immeubles résidentiels …) sous l’effet
de l’usure et l’obsolescence.

PNN = PNB – amortissement

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 43


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

Pour passer du produit national net au revenu net (RN), qui mesure ce que chacun a gagné au
sein de l’économie, nous devons encore retirer du PNN les impôts indirects tels que la TVA qui
revient à l’Etat.

RN = PNN – Impôts indirects liés à la production

RNDB (Revenu National Disponible Brut) = Consommation Nationale (CN) + Epargne


Nationale Brute (ENB)

Pour synthétiser, le PIB se calcule selon trois optiques à savoir :

- Selon l’optique production :

PIB = VA6 + Impôts – Subventions d’exploitation

- Selon l’optique dépense :

PIB = Consommation finale + FBCF + Variation des stocks + X- M

- Selon l’optique Revenu :

PIB = Rémunérations salariales(RS) + Excédent Brut d’Exploitation (EBE) + Impôts -


Subvention

I-8- Les limites du PIB :

Dans l’évaluation du PIB, une partie de la production n’est pas prise en considération, pour
différentes raisons, ce qui fait de celui–ci une mesure imparfaite de l’activité économique, on
peut citer :

- Le travail domestique (femmes au foyer, rémunération des gens de maison…)


- L’ampleur de l’économie souterraine
- Le travail bénévole (associations…) dont les services rendus ne sont pas inclus dans
la richesse créée.
- Le caractère approximatif de certaines imputations

Section 2 : l’inflation

6
VA = Production totale – Consommation intermédiaire

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 44


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

Le taux d'inflation est le pourcentage de variation du niveau général des prix pendant une
période donnée. Ce niveau général des prix est une mesure du niveau moyen des prix des biens
et services de l'économie. A l’opposé de la déflation, l’inflation est un changement à la hausse
du niveau général des prix. Ce niveau général des prix est mesuré par un indice des prix.

II-1- Calcul de l’indice des prix à la consommation (IPC)

l’IPC est un indicateur qui mesure l’évolution du coût des BS achetés par un ménage typique -
son calcul a pour but de comparer le coût de la vie, et donc le pouvoir d’achat des ménages dans
le temps - si l’IPC augmente, alors il faut disposer de plus de dollars pour avoir le même
pouvoir d’achat .

L’IPC se calcule en cinq étapes :

étape 1 : déterminer la composition d’un panier de BS représentatifs pour l’année de référence


- On choisit une année de référence t0, dite année de base (ex : t0 = 2000)

- le panier est constitué de l’ensemble des BS les plus importants pour les ménages typiques, c-
à-d choisis dans la moyenne. On exclut les cas extrêmes (ex : milliardaires, SDF).

- en pratique, le panier contient plusieurs milliers de BS.

- les BS ont un poids différent dans le panier selon leur importance dans la consommation des
ménages

étape 2 : trouver les séries de prix des BS du panier pour toutes les années pour lesquelles on
veut calculer l’IPC.

étape 3 : calculer le coût du panier pour chaque année t.

- soit t l’indice de temps (en années). t0 = 0 (pour 2000) désigne l’année de base et t = 1, 2, 3,
4, 5 (pour 2001,…, 2005) indique les années ultérieures.

- on prend l’exemple d’un panier à 3 biens : abricots (a), bananes (b), cerises (c)

- on observe :

► les quantités consommées de chaque BS en t = 0 :

► les prix des différents biens pour toutes les périodes t : (t = 0,1,…, 5)

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 45


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

- Le coût du panier à la date t (CPt ) se calcule comme suit :

Remarque importante : la composition du panier en terme de BS étant fixe, il en découle que


CPt varie au cours du temps en fonction des prix des BS contenus dans le panier, et non en
fonction de la composition du panier ! C’est précisément le but recherché : un indicateur du
coût de la vie ne doit varier qu’en fonction des prix.

étape 4 : calculer l’IPC

- formule : IPCt = CPt / CP0 (x 100 si en %)

Où CP0 est le coût du panier en t = 0 (année de base)

Remarque : plus un BS a un poids important dans le panier, plus la variation de son prix affecte
l’IPC.

étape 5 : calcul du taux d’inflation

- Le taux d’inflation (TIt) correspond à la hausse du niveau général des prix entre deux périodes.

Un exemple de calcul : l’exemple concerne la même économie (imaginaire) où 2 biens sont


consommés : des pommes (p) et des oranges (o)

Tableau 3 : Calcul de l’IPC et du taux d’inflation

Etape n°1 : Déterminer la composition du panier du consommateur 4 pommes et 2 oranges


Etape n°2 : Trouver les prix des produits

Etape n°3 : Calculer le coût du panier

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 46


INTRODUCTION A L’ECONOMIE

Etape n°4 : Choisir une année de référence (2001) et calculer l'IPC

Etape n°5 : Calculer le taux d'inflation

Ce tableau indique le mode de calcul de l'indice des prix et du taux d'inflation dans une
économie ou les consommateurs n'achètent que des pommes et des oranges

II-2- Problèmes posés par l’IPC :

L’IPC pose différents problèmes qui en font un indicateur imparfait de l’appréciation du coût
de la vie. Le problème le plus fondamental est le suivant : le calcul de l’IPC suppose que la
composition du panier est constante. En réalité, la composition du panier varie au cours du
temps, pour les 3 raisons suivantes :

 Le biais de la substitution - le panier n’est pas constant parce qu’il y a substitution


entre BS : les prix des BS n’augmentant pas tous au même rythme, les consommateurs
se tournent vers les BS devenus relativement moins chers au détriment des BS devenus
relativement plus chers. Il en découle que le poids dans le panier des BS devenus
relativement moins chers augmente, tandis que celui des BS devenus relativement plus
chers diminue. Par conséquent, si on suppose que la composition du panier est
constante, l’IPC surestime la hausse du coût de la vie par rapport à la réalité.
 L’introduction des nouveaux produits - le panier n’est pas constant à cause de
l’apparition de nouveaux produits - pour que le panier demeure représentatif des BS
effectivement consommés, il est nécessaire de réactualiser la composition du panier à
intervalles réguliers - conséquence pour l’IPC : comme le panier est réactualisé, l’IPC
ne varie plus seulement en fonction des prix.
 L’amélioration de la qualité des BS - le pouvoir d’achat d’un ménage se mesure aux
BS qu’il peut acheter avec ses revenus. Le pouvoir d’achat diminue si les prix des BS
augmentent. En revanche, il augmente avec la qualité des BS acquis. - en moyenne, la
qualité des BS ne cesse d’augmenter. Ne dépendant que des prix et des quantités, l’IPC
est incapable de tenir compte de l’amélioration de la qualité des BS contenus dans le

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INTRODUCTION A L’ECONOMIE

panier. - conséquence : en ne tenant compte que de l’IPC et en ignorant l’augmentation


de la qualité des BS, on sous-estime le pouvoir d’achat des ménages.

Section 3 : Le chômage :
III-1- Définition et indicateurs de chômage :

Le chômage est un concept de stock mesuré en un point de temps. C'est comme un réservoir
d'eau, son niveau monte lorsque les entrées (les nouveaux chômeurs) dépassent les sorties (les
gens qui trouvent un emploi ou qui quittent la population active).

La population Active comprend toutes les personnes qui ont un emploi ou sont en chômage. Ce
sont les personnes âgées de 15 à 59 ans ou de 18 à 65 ans selon les pays.
Un chômeur est donc une personne sans travail, disponible pour travailler et est à la recherche
d’un emploi.
Le schéma ci-après synthétise l’ensemble des notions ci-dessous :

Deux indicateurs semblent importants à calculer : Le taux de chômage et le taux d’activité.

Le taux de chômage est le pourcentage de la population active sans emploi mais qui est
enregistrée comme désireuse et capable de travailler.
Taux de chômage : Nbr de chômeurs / Population Active

Le taux d'activité : Population Active / Population en âge de travailler


III-2- Les différents types de chômage :

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1. Le chômage frictionnel : C'est le chômage minimum irréductible, il comprend les


handicapés physiques ou mentaux qui sont considérés comme impossibles à employer
et celles qui passent par de brèves périodes de chômage entre deux emplois.
2. Le chômage structurel : c'est un chômage persistant même si l'économie fonctionne en
plein emploi.
3. Le chômage cyclique : C'est un chômage qui fluctue avec les différentes périodes des
cycles économiques.

Section 4 - La Balance des paiements


La balance des paiements est un enregistrement synthétique de toutes les transactions entre les
résidents et non-résidents d'un pays et le reste du monde. C'est à partir des comptes de l'extérieur
qu'on peut étudier le cadre comptable de la balance des paiements.
Toutes les transactions internationales qui donnent lieu à une entrée de devises dans une
économie seront comptabilisées au crédit ou à l'actif de la balance des paiements. Alors que les
opérations qui donnent lieu à une sortie de devises figurent au débit.

La balance des paiements est composée donc de trois lignes :


 La 1ère ligne retrace les transactions courantes et génère un solde appelé Solde de la
Balance Commerciale (SBC) ou solde des transactions courantes : SBC = X – M.
 La 2ème ligne indique les transferts courants : ils comprennent les versements de
transferts courants entre pays (aide étrangère) et les revenus de la propriété (intérêt,
profit, dividendes) qui apparaissent lorsque les résidents d'un pays possèdent des actifs
rapportant un revenu dans un autre pays. Le solde étant des Transferts Courants (STC)

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ou encore les Transferts Extérieurs Nets (TEN), STC = Transferts courants reçus –
Transferts courants versés. En ajoutant ce dernier solde au SBC, on obtient le Solde
Courant de la Balance des Paiements (SCBP). SCBP = SBC + STC.
 La 3ème ligne concerne les mouvements de capitaux : les entrées concernent les dons,
les participations et les emprunts à long et moyen terme. Alors que dans les sorties de
capitaux, on trouve essentiellement l’amortissement de la dette et les participations des
étrangers dans le capital des entreprises locales. On obtient alors un solde, c’est l’Apport
Net de Capitaux (ANK) = Entrée de capitaux – Sortie de capitaux. Si l’on ajoute ce
solde au SCBP, on obtient le Solde Général de la Balance des Paiements (SGBP).
SGBP = SCBP + ANK : C’est la variation des réserves de change.

IV-1- le taux de couverture :


Le taux de couverture : Le taux de couverture des importations par les recettes des
exportations mesure la capacité d’une économie à financer ses importations par ses ressources
propres d’exportation. Il est calculé comme suit :

ANNEXES

1- Le circuit économique

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INTRODUCTION A L’ECONOMIE

BIBLIOGRAPHIE

- Samuelson et Nordhaus, « Économie ». Economica, 18ème édition, 2005.

Introduction à l’économie- Pr N.BENSAID Page 51


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- Lecaillon, Lepage. « Economie contemporaine », De Boeck, 3ème édition,


2008.
- Boncoeur et Thouement. « Histoire des idées économiques » (2 volumes).
Armand Colin, 2004.
- A. EL BOUHADI & A. EL KHIDER. « Introduction à l’Economie
(l’essentiel du cours et cas pratiques corrigés) 1ère Edition Décembre 2013.
- O. EL KETTANI ; « Manuel d’Economie » Pour les premières années de
sciences économiques, Microéconomie et Macroéconomie. 3ème Edition.
- Braquet Laurent & Mourey David « Économie - Principes
fondamentaux ». Edition De Boeck supérieur 2019.
- A. Jacquemin et H. Tulkens, « Fondements d’économie politique » 2ème
édition ; De Boeck.
- Claude Mouchot, « Méthodologie économique », Hachette livre, 1996.

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