Vous êtes sur la page 1sur 125

INTRODUCTION A L’ECONOMIE

PROFESSEUR: M. SAJID

PREMIER SEMESTRE

ANNÉE UNIVERSITAIRE: 2020/2021


INTRODUCTION GENERALE

DEFINITIONDE
L’ECONOMIE PAR SON
OBJET
 Le mot « économie » provient du grec «oikos
», qui signifie maison, et
« nomos» qui représente les règles. L’économie
serait donc, dans un premier temps,
l’ensemble des règles de conduite des affaires
domestiques. Le terme « économie politique »
marque donc l’élargissement de son domaine
à la cité ou à la nation, c’est-à-dire en tant que
discipline étudiant la gestion et l’affectation
des ressources rares dans le cadre d’une
collectivité.
l’économie est une science qui
étudie les actes et les efforts
déployés par les individus pour
satisfaire leurs besoins et réaliser
les conditions matérielles de leur
bien-être.
 Antoine de Monchrestien est premier
auteur ayant employé cette expression
d’économie politique. Paru en 1615, son
traité d’économie politique est un texte
dont le contenu se conforme à
l’étymologie de cette expression. Il est très
politique et contient des recommandations
et conseils au roi Louis XIII pour mieux
gouverner et mieux s’acquitter de sa tâche
de souverain
La science économique, pour se
distinguer des autres sciences
humaines et sociales qui ont aussi
pour objet d’étude l’être humain, se
définit par un objet de recherche et
une méthodologie qui lui sont
propres. L’économie est une façon
particulière d’étudier les
comportements des hommes.
La science économique part du constat
que les hommes éprouvent des besoins
illimités, mais que les ressources dont ils
disposent pour les satisfaire n’existent
qu’en nombre limité (phénomène de
rareté): en conséquence, ils doivent faire
des choix. Ainsi, la science économique
est donc la science des choix efficaces,
ou science de la décision
 Un besoin est une sensation de manque (ou de
gêne) qui entraîne un désir de consommation,
c’est-à-dire un désir d’acquérir des biens et
services pour satisfaire et apaiser un état de
besoin ou de privation. On peut classer les
besoins en trois catégories: en premier lieu, les
besoins physiologiques qui doivent être
satisfaits impérativement, comme le besoin de
se nourrir, de se vêtir et de se loger, etc..
 Ensuite, des besoins liés à l’évolution
économique, sociale et technologique et qui
sont ressentis du fait de la mode, des
exigences professionnelles et de l’influence de
la société et du groupe auxquels on
appartient. Par exemple, le besoin d’avoir un
ordinateur, une voiture, …devient
aujourd’hui une nécessité dictée par
l’évolution technologique et par l’influence
d’une société de consommation
 Enfinles besoins de confort ou de luxe, ce sont
aussi des besoins ressentis par des personnes
ayant les moyens pour se permettre d’adopter
un modèle de consommation basé sur
l’acquisition des biens et services de luxe. Les
besoins de luxe sont liés à l’état de la fortune
mais aussi à tendances individuelles de
consommation lorsque des personnes de
milieux modestes peuvent se sacrifier pour
acquérir un produit de luxe et satisfaire ainsi
un besoin qui rentre dans ce qu’on peut
qualifier du « snobisme ».
INTRODUCTION GENERALE

DEFINITIONDE
L’ECONOMIE PAR SA
METHODE
 La définition de l’économie par son
champ ou objet d’étude n’est pas
satisfaisante dans la mesure où aucun
phénomène n’est strictement économique
et que les phénomènes sociaux font l’objet
de toutes les autres sciences sociales:
sociologie, philosophie, science politique,
démographie, psychologie sociale, etc.
 La spécificité qui fait de l’économie une
discipline autonome tient à la méthode
fondamentalement adoptée par les économistes.
 - Analyse normative et analyse positive

Toute démarche scientifique en économie suppose


une analyse positive des faits, c’est-à-dire la
compréhension et l’explication de « ce qui est »
(on fait l’étude de la réalité telle qu’elle est
observée).
 Le théoricien (chercheur) se doit d’être
méthodologiquement amoral (neutralité)
en évitant de porter son propre jugement
moral ou philosophique (qui sont le fruit
de ses valeurs, ses préférences politiques,
etc.) sur la façon d’organisation de
l’économie et de la société.
 L’économiste n’est pas toujours
éthiquement neutre et il peut apporter un
jugement de valeur sur les comportements
des individus en société ou sur l’économie
dans son ensemble: dans ce cas, on dit
qu’il fait une analyse normative, c’est-à-
dire qu’il étudie la réalité telle qu’elle doit
être.
 - L’abstraction
L’analyse théorique procède par abstraction
et met en œuvre une démarche scientifique
(cycle de production de la connaissance
scientifique):
Premièrement, choisir un référentiel de
données et d’outils théoriques et une
méthode d’analyse (microéconomique ou
macroéconomique)
Ensuite, modéliser, c’est-à-dire établir
une représentation simplifiée (modèle
d’analyse) de la réalité à partir de ce
qui a été mobilisé comme données et
outils théoriques. Ce modèle
d’analyse peut être littéraire,
algébrique et incorpore les facteurs
clés.
 Enfin, tester le raisonnement économique
à l’épreuve des faits, c’est-à-dire apporter
à l’appui de l’argumentation des preuves
empiriques de nature historique,
statistique, expérimentale, de manière à
établir les relations entre les variables et à
estimer la robustesse du modèle (sa
capacité explicative).
 Après la démarche inductive, la démarche
de l’économiste suit aujourd’hui les étapes
de la méthode hypothético-déductive:
après avoir adopté au préalable les
concepts et les outils de mesure, on
formule des hypothèses pour passer
ensuite à la vérification empirique du
modèle d’analyse retenu. Ensuite, dans
une étape de généralisation on infirme ou
on affirme la validité ou non du modèle.
 Parmi les principales fonctions de l’économie,
on peut souligner les suivantes:
 Coordonner les activités économiques: dans un
système libéral, cette coordination s’effectue au
travers les lois du marché, alors que dans une
société socialiste, elle s’effectue à travers un
plan prédéfini par l’Etat.
 Arbitrer en fonction d’un intérêt général en
sachant que l’intérêt général se définit autour de
l’efficacité économique et de la justice sociale
 Harmoniser les choix, c’est-à-dire assurer la
compatibilité entre l’offre et la demande (souci
de l’équilibre entre les ressources et les emplois
pour éviter les déficits et autres déséquilibres
économiques).
 Atteindre les objectifs comme celui de satisfaire
le maximum des besoins pour le maximum de la
population. Le but de l’économie selon
l’économiste français François PERROUX est la
couverture des coûts de l’homme et de tous les
hommes
Chapitre 1
Les grands courants
économiques
 On peut répartir les courants économiques en trois
périodes de l’histoire: la période pré-moderne,
moderne et la période contemporaine.
 La période pré-moderne est caractérisée par les
réflexions économiques chez les philosophes grecs et
chez les penseurs arabo-musulmans et surtout par les
courants mercantiliste et physiocrate.
 La période moderne est constituée par les théories
économiques traditionnelles (classique, marxiste,
néoclassique et keynésienne).
 La période contemporaine concerne les économistes
hétérodoxes et orthodoxes depuis le début du XXème
siècle.
 La science économique est une science sociale
qui s’intéresse à répondre à la question
comment produire et répartir les richesses?
 Ainsi, certains économistes vont se placer du
côté de la production pour étudier comment
une nation peut-elle s’enrichir? C’est-à-dire
de montrer les facteurs permettant la création
du surplus de ressources (valeur ajoutée) et
favorisant, donc, la croissance économique
nationale.
 D’autres auteurs vont, par contre, focaliser leurs
analyses au niveau des questions et des problèmes liés
à la répartition des richesses. Les auteurs, qui
s’intéressent davantage à la question de la
répartition, vont montrer, dans le cadre de la vision et
croyances de leurs écoles, vont expliquer comment le
surplus de ressources résultant de la sphère
productive allait-il être partagé entre les différentes
classes ayant participé (contribué) à l’effort
productif, c’est-à-dire l’étude de la question de la
rétribution des facteurs de production (profit, salaire,
rente, etc.)
 A partirdu VI-V siècle avant J-C., la
Grèce connaît un important essor de la
production marchande Elle tend à passer
d’une économie naturelle, où la
production et la répartition des richesses
sont organisées au sein de communautés,
tribus, clans, à une économie marchande
où la production est vendue sur le marché.
 Leséchanges marchands deviennent plus
intensifs. Athènes, contrôlant une grande
zone commerciale, devient, comme
l’Angleterre du XIXe siècle, l’atelier du
monde. Parallèlement, l’usage de la
monnaie nécessaire au développement de
ces échanges s’étend considérablement.
 L’évolution économique et sociale en Grèce
s’accompagne d’une évolution sociale et en
particulier de l’essor de nouvelles couches
sociales qui s’enrichissent du développement du
marché et accumulent de l’argent (commerçants,
marchands, financiers, artisans, etc.). Les
inégalités sociales se creusent entre ces
nouvelles couches sociales riches et les autres
couches pauvres (chômeurs, paysans chassés de
leurs terres, etc.).
 L’opposition permanente entre riches et
pauvres perturbe profondément le
fonctionnement de la cité d’Athènes. De la
fin du Ve siècle au début du Ve avant J-C.,
Athènes connaît une crise sociale et
politique qui s’accompagne d’une crise
morale. Cette crise morale se manifeste
par la mise en cause des lois de la Cité,
jusque-là intangibles. L’équilibre
d’Athènes du Ve siècle s’effondre.
 C’estdans ce contexte de crise que se développe
au IVe siècle avant J.C. un important débat
philosophique, politique mais aussi d’ordre
économique. Concernant les réflexions
économiques, la question de la production
marchande est centrale, et en particulier le
problème de savoir s’il faut ou non encourager
son développement. Dans ce débat s’illustrent
Platon (428-348 av. J-C.) et Aristote (384-322
av. J-C.).
 Platon préconise un communisme intégral
qui exclut la propriété privée et prévoit
l’éducation en commun des enfants. Les
esclaves et les classes inférieures sont
chargés des tâches dégradantes, c’est-à-
dire économiques, tandis que l’homme
libre s’occupe de politique. Les gardiens
de la Cité, gouvernants et philosophes, ne
peuvent exercer de fonction productive
Platon s’était déclaré favorable à
l’interdiction de tout échange
marchand et d’usage de l’argent.
Dans sa Cité idéale, tout
appartient à tous à partir d’une
communauté des biens.
XENOPHON
(430-355 avant J.C)

SOCRATE
Aristote est moins porté vers les
utopies que Platon. Il considère
qu’il est difficile de réaliser cette
idée d’une communauté des biens
qui fait disparaître le principal
stimulant du travail et qu’elle
constitue une source de conflits
entre les citoyens.
Aristote s’oppose à cette idée d’une
communauté des biens qui inciterait à
moins d’efforts par les citoyens. Il
défend la propriété privée au nom de
l’efficacité. Son esprit scientifique le
conduit à tenter de comprendre les
mécanismes de fonctionnement de
l’économie marchande.
 Aristote accepte l’échange marchand et
l’utilisation de la monnaie en expliquant
cela par l’agrandissement des
communautés, la diversification des
besoins et la spécialisation des
producteurs. Aristote fait une distinction
fort importante entre la valeur d’usage
d’un bien et sa valeur d’échange.
L’utilisation de la monnaie devient
utile à partir du moment où les
échanges commencent à se
développer. Aristote a déjà mentionné
deux des fonctions de la monnaie: elle
exprime la valeur des marchandises et
la monnaie est un instrument de la
circulation des marchandises.
 Aristote acceptent l’échange marchand et
l’utilisation de la monnaie avec des limites pour
n’obtenir qu’une valeur d’usage et à satisfaire un
besoin. C’est ce qu’il appelle « l’art naturel
d’acquérir ». Mais, si Aristote accepte ce premier
aspect de l’économie marchande, il en refuse un
deuxième aspect qu’il appelle la
« chrématistique », qui signifie une
accumulation sans limite de richesse.
 Aristote condamne avec vigueur cette
chrématistique, cette accumulation de
l’argent et voit en elle une cause de
destruction de l’unité et de la cohésion de
la Cité d’Athènes. Cette recherche
illimitée de la richesse doit être prohibée,
de même que le prêt à intérêt qui ne sert
qu’à accumuler de la richesse. Pour
Aristote, le prêt à intérêt est la façon la
plus condamnable de rechercher cette
richesse
Dans son désir de construire une Cité
idéale, Aristote accorde une très
grande importance à la justice sociale.
Il s’intéresse à la justice distributive
et la justice commutative.
 La justice distributive concerne la répartition des
richesses et des revenus. Aristote s’oppose à la
justice égalitaire, estimant que la véritable
justice consiste à donner à chacun selon ses
mérites et ses efforts.
 La justice commutative est la justice dans
l’échange: chacun doit recevoir autant qu’il
donne. Aristote est conduit à développer des
réflexions pour rechercher un critère objectif
pour juger de l’égalité dans l’échange.
Aristote a parfaitement compris la
nécessité de comprendre pour en
déceler les lois de fonctionnement
d’une économie marchande en train
de naître et de se développer dans la
Grèce de son temps.
Le terme « économique » vient de
XENOPHON, élève de SOCRATE,
et l’économie est définie selon ce
philosophe grec comme l’art de
bien gérer son patrimoine.
Les auteurs grecs s’interrogent
déjà sur les mêmes concepts
(valeur, monnaie, juste prix, etc.)
qui interpelleront les premiers
économistes (classiques) et leurs
successeurs.
 Au moyen âge, il n’ya pas d’économistes,
mais de nombreux penseurs chrétiens qui,
cherchant des règles morales inspirées du
droit religieux, en tireront des
conséquences pour les comportements
économiques. C’est surtout le cas de Saint
Thomas d’Aquin (1225 – 1274) qui
fournit de longs développements pour
justifier la propriété privée.
Le mercantilisme est moins une
doctrine économique qu’un ensemble
de pratiques protectionniste actives
destinées à promouvoir l’offre
nationale pour renforcer la puissance
de l’Etat monarchique. En France, ce
mouvement est illustré par l’action de
Jean-Baptiste COLBERT
 On distingue parmi les courants
mercantilistes :
- le bullionisme ou
« mercantilisme espagnol » qui préconise
la détention et l'accumulation de métaux
précieux (or et argent) ;
- le colbertisme, qualifié aussi
d’industrialisme ou « mercantilisme
français » qui est tourné pour sa part vers
l'industrialisation
le commercialisme ou « mercantilisme
britannique » qui voit dans le commerce
et notamment le commerce extérieur la
source de la richesse d'un pays,
» le caméralisme ou «mercantilisme
allemand »qui fait de l’efficacité
administrative et fiscale le facteur
principal d’enrichissement des nations.
Jean-Baptiste COLBERT (1619-
1683)

me
ti li s
ca n
e r
m
Le
Sous le contrôle de Louis
XIV, il n'aura de cesse de
donner une indépendance
économique et financière
à la France.

X I V
uis
Lo
Pour Colbert, la puissance d'un
royaume se définit par la richesse de
son souverain.

Pour ce faire il faut disposer d'une


balance commerciale excédentaire et
accroître le produit des impôts.
 L’école physiocrate est une école typiquement
française. Le terme physiocratie provient de mots
grecs, de phusis, « nature » et kratos, « puissance ».
C’est une école économique libérale fondée par
François QUESNAY, médecin, philosophe et
économiste.

AY
S N
U E
i s Q 74 )
nç o - 1 7
r a 6 9 4
F (1
François QUESNAY fonde, au milieu
du XVIII e siècle, la première école
de pensée économique organisée qui a
eu certes une influence sur l’ébauche
(constitution) de la science
économique.
 Quesnay cherche les lois du corps social
par comparaison à celles du corps humain,
en particulier en assimilant circulation des
richesses et des flux économiques et celle
du sang dans le corps humain. L’école
physiocratique met l’accent sur la
recherche des lois naturelles en
considérant notamment que la valeur de
toute chose vient de la nature.
(Physiocratie signifie littéralement le
pouvoir de la nature)
 Les physiocrates accordent à l’agriculture
une place prépondérante en considérant
cette activité comme la seule à pouvoir
dégager et entraîner des richesses
nouvelles (un produit net). La terre est
donc le facteur de production le plus
fondamental. Les activités non agricoles
(commerce ou industrie) sont des activités
stériles n’engendrant pas une création de
richesses et de surplus.
 François QUESNAY fonde, au milieu du
XVIII e siècle, la première école de
pensée économique organisée qui a eu
certes une influence sur l’ébauche
(constitution) de la science économique,
mais qui va être rapidement confrontée à
un déclin suite lacunes qu’elle renferme et
aux apports des classiques et des autres
auteurs successeurs.
 Le but de cette école de
pensée est de militer pour le
remplacement de
l’interventionnisme
mercantiliste par les lois
naturelles auxquelles obéissent
les phénomènes économiques.
 Les physiocrates tentent d’expliquer et de
déterminer les conditions responsables de la
reproductibilité du système, à deux grandes
questions:
 Quelles conditions sont nécessaires pour que
la société économique existe?
 Quels sont les facteurs permettant
l’accroissement de richesse nationale?
 Le tableau économique (1759) de Quesnay a été une
première variante d’un modèle entrées-sorties. A
travers son tableau économique, Quesnay montre la
circulation des fonds entre les paysans, considérant
l’agriculture comme secteur productif, et les artisans,
comme étant un secteur stérile. Pour les
physiocrates, la valeur de l’industrie de la
transformation, où les entrées égalent la production
finale, ne créait pas de produit net. L’agriculture était
le seul secteur productif, où la valeur de ce qui était
produit dépasse la valeur des entrées (ce qui en faisait
le secteur produisant un surplus).
Les propositions politiques des physiocrates
reposaient sur des idées favorisant l’agriculture en
modernisant le secteur et en accroissant son
rendement et son revenu.
L’augmentation du surplus agricole doit avoir des
effets de rétroaction dans l’ensemble de l’économie.
Adam Smith, quant à lui, voyait les industries de
transformation non seulement comme capable de
produire un surplus, mais comme le moteur du
développement de l’économie capitaliste.
 L’apport des physiocrates s’organise autour de
trois idées principales:
- L’existence d’un ordre naturel: pour les
physiocrates, le travail est un effort qui accroît la
richesse individuelle et collective pourvu qu’il soit
accompli avec en conformité avec les exigences de
la nature. C’est la nature qui est la référence. Les
lois économiques obéissent à un ordre naturel. - -
Parmi les composantes de l’ordre naturel, il y a la
propriété. L’homme a dans son caractère le besoin
de posséder, et c’est en respectant la propriété que
l’on respectera l’ordre naturel.
 Une défense du libre-échange: la
troisième idée est que les paysans peuvent
être incités à accroître le plus possible leur
récolte s’ils disposent d’une demande
maximale, qui dépend de la dimension de
leur marché et de la liberté de l’étendre.
Les physiocrates sont favorables à la libre
circulation des marchandises, non
seulement au niveau d’un pays mais aussi
au niveau mondial.
- Le produit net: la soumission aux lois de
la nature s’accomplit grâce à l’agriculture.
Pour les physiocrates, seul le travail
accompli en agriculture est créateur de
richesse (un produit net). Le produit net est
la différence entre la récolte finale et les
avances (semence et entretien).
De
 ces idées principales, on peut en déduire les
recommandations de politique économique des
physiocrates:
Un bon gouvernement est celui qui respecte les

talents et confie le pouvoir à ceux qui ont les


capacités de mieux gérer l’Etat. Les physiocrates
croient aux vertus d’une société aristocratique,
c’est-à-dire une société où le pouvoir appartient
aux meilleurs.
Les physiocrates souhaitent abolir toutes les

restrictions et entraves à la circulation des biens.


Ils réclament l’abolition des douanes intérieures et
extérieures.
Les écrits économiques sont plus
normatifs qu’analytiques: les auteurs
ne cherchent pas à comprendre et à
décrire la réalité observée de façon
positive, mais à prescrire et à
recommander une organisation
économique et sociale relevant de
l’utopie et d’une société idéale.
Le manque de cohérence de
ces écrits économiques qui
manquent d’une analyse
globale et rigoureuse de la
réalité économique.
 Siles physiocrates s’opposent à toute fiscalité
sur la circulation, ils recommandent, néanmoins,
une fiscalité sur le facteur de production non
mobile (qui ne bouge pas), notamment la terre.
La fiscalité optimale est une fiscalité sur la
propriété foncière puisqu’elle concerne la source
de la richesse et de la croissance économique.
Cette fiscalité a pour avantage d’inciter les
propriétaires à mettre en culture leurs terres ou à
les revendre pour faire face aux impôts.
Fidèles à leur condamnation du
mercantilisme, les physiocrates sont
contre toute démarche visant à
accroître la quantité de monnaie en
circulation par le biais d’un excédent
commercial.
Si
 l’on fait remonter les débuts de la science
économique au milieu du XVIIIe siècle, cette
situation ne signifie pas qu’il n’y avait pas de pensée
économique avant, mais les écrits économiques
antérieures souffrent en général de certaines lacunes,
dont principalement:
Les écrits économiques ne sont que très rarement

économiques. Si les réflexions économiques ont


déjà existé depuis l’antiquité jusqu’au
commencement du véritable raisonnement
économique, elles ne sont pas autonomes
puisqu’elles sont articulées à d’autres considérations
plus générales sur la philosophie, sur la morale ou
portent sur les préceptes religieux.
UNE VUE HISTORIQUE

Ap. néoclassique

Keynes

Ap. classique Schumpeter


Économie institutionnaliste
Ap. marxiste

crise
1780 1850 1970
Temps
Les principaux auteurs de
l’école classique
 Le contexte historique dans lequel se
développe le courant classique est celui de
la révolution industrielle et de l’essor du
capitalisme. L’artisanat cède la place à
l’industrie, le machinisme se généralise et
l’exode rural fournit une main d’œuvre
bon marché pour les capitalistes, chargés
d’apporter des capitaux en quantité de plus
en plus importante.
A la fin du XVIIIe siècle et au début
du XIXe, la révolution industrielle, en
tant que transformations économiques
et sociales, voit le jour en Grande
Bretagne, dans un premier temps,
pour se propager ensuite à d’autres
pays en Europe et ailleurs (les pays
suiveurs).
 Le développement du capitalisme industriel a été
permis par le concours de certains facteurs, dont:
 Une masse importante de capital argent
concentré dans les mains d’une bourgeoisie
essentiellement commerciale.
 Une masse de travailleurs, déshérités et
déracinés, prêts à vendre leur force de travail
pour survivre.
 L’investissement du capital argent dans
l’industrie (surtout dans l’industrie textile et
métallurgique) en révolutionnant les moyens et
procédés de fabrication (développement du
machinisme).
 La révolution industrielle, se caractérisant par des
mutations économiques et technologiques, a eu
des implications sociales, notamment en matière
des conditions de travail et de vie des travailleurs:
 Le développement d’une classe laborieuse
travaillant dans des conditions difficiles et
précaires (malnutrition, logements insalubres,
maladies, etc.);
 Le recours massif au travail des femmes et des
enfants;
 Les salaires sont l’équivalent du minimum vital;

 Droit de grève et organisations syndicales ne sont


pas reconnus.
 Telest le contexte économique et social
dans lequel apparaît et se développe
l’économie politique classique, une théorie
fondée essentiellement par des auteurs
britanniques (Adam SMITH, David
RICARDO et Thomas Robert
MALTHUS) mais aussi par des auteurs
français (Jean-Baptiste SAY et Frédéric
BASTIAT).
Au sujet des classiques, il
convient de mentionner, en
premier lieu, le fondateur de cette
école de pensée, avant d’étudier
les autres auteurs classiques.
Adam SMITH (1723-1790) 
 Adam SMITH, écossais et professeur de
philosophie et de morale, est auteur en
1759 de Théorie des sentiments moraux, et
de Recherche sur la nature et les causes
de la richesse des nations, publié en 1776.
Si SMITH n’est pas original, par rapport à
David RICARDO, dans l’expression de sa
pensée économique, il est considéré
comme le père fondateur de l’économie
politique.
 Les principaux éléments de l’apport de
SMITH:
 La division du travail: SMITH décrit
comment en se spécialisant dans les tâches
infimes, la production augmente dans une
usine d’épingles. La croissance dépend de
l’intelligence humaine quand celle-ci
permet d’optimiser l’organisation du
travail. La richesse découle de la
spécialisation qui accroît la production
du travail.
pour cet auteur, la division du travail
permet d’accroitre la richesse des
nations et du bien être économique.
SMITH étend cette idée à une échelle
internationale en prônant une division
internationale du travail où les nations
pourront en tirer profit à travers une
spécialisation dans les productions où
elles sont compétitives.
 Lelibre-échange: pour SMITH, chaque
pays doit se spécialiser dans la production
où il détient un avantage absolu, c’est-à-
dire où il possède les coûts les plus faibles.
La condamnation des politiques
mercantilistes et des mesures douanières
n’a pas empêché SMITH de défendre la
limitation de l’accès des navires étrangers
aux ports britanniques prévue par les actes
de navigation mis en place.
 Le rôle du travail: SMITH figure comme
étant le premier théoricien à montrer que
les prix des biens reflètent les quantités de
travail incorporés dans ces biens. Cette
idée de la valeur-travail sera adoptée par
RICARDO et MARX.
L’opposition de SMITH aux mercantilistes
s’exprime aussi par cette réduction du rôle
de la monnaie dans la valeur des biens.
 Une réflexion sur la fonction de l’Etat: SMITH
est pour une action minimale de l’Etat assurant
l’ordre public et la sécurité extérieure. Pour
SMITH, l’Etat doit prélever peu d’impôts.
Le rôle de l’Etat est nécessairement restreint et
que l’activité économique est autorégulé par le
marché.
L’Etat doit donc laisser faire (liberté de la
production) et laisser passer (liberté de
commerce et de circulation des marchandises).
La réflexion de Smith pose les bases de l’Etat
libéral et de son rôle.
. Adam SMITH est à l’origine du concept
de la main invisible, c’est-à-dire la
capacité des lois naturelles du marché à
orienter les décisions individuelles vers
l’optimum collectif. Cette idée signifie que
l’harmonie sociale vient du respect par
chacun de ses intérêts propres. Pour
SMITH, l’intérêt est régulateur des
relations économiques et sociales.
David RICARDO (1772-1823) 
David RICARDO est un économiste
anglais, agent de change à la Bourse
de Londres, puis membre du
Parlement. Son principal ouvrage,
Principes de l’économie politique et
de l’impôt, publié en 1817. Cet
ouvrage a eu une forte influence sur
la pensée économique.
 Comme SMITH, RICARDO accorde une
importance dans son œuvre à la théorie de
la valeur d’un bien. RICARDO défend la
théorie de la valeur travail, selon laquelle
chaque bien est caractérisé par une valeur
d’échange, indépendante de celui qui
l’achète ou le vend. La valeur d’échange
d’un bien correspond à la quantité de
travail nécessaire à sa fabrication, c’est-à-
dire le travail dans un bien par l’activité
économique.
 Dans un échange, le prix est proportionnel à
cette valeur. La quantité de travail hiérarchise les
prix, la quantité de monnaie en fixe le niveau.
Pour RICARDO: « Toutes les marchandises sont
le produit du travail et n’auraient aucune valeur
sans le travail dépensé à les produire ».
RICARDO est conscient des limites de la valeur
travail. Il introduit une distinction entre les biens
reproductibles, dont la valeur dépend du travail,
et les biens non reproductibles, dont la valeur
dépend de la rareté ( les œuvres d’art par
exemple).
o Cet auteur classique est aussi célèbre par
sa notion d’avantage comparatif en
matière d’échange international comme
dépassement de celle des avantages absolus
de SMITH. Comme SMITH, RICARDO
considère que le commerce international est
un jeu à somme positive contrairement aux
mercantilistes qui voient en l’échange
international un jeu à somme nulle.
 Selon RICARDO, le libre-échange et la
spécialisation permettent de retarder
l’évolution de l’économie vers un état
stationnaire. L’importation des biens de
subsistance moins coûteux fait baisser le
taux de salaire (prix naturel du travail) et
les rentes versées aux propriétaires
fonciers, pour favoriser ainsi les profits et
la croissance économique.
 RICARDO est célèbre par son analyse
des conséquences des rendements
décroissants sur les revenus des
capitalistes (profits) et donc sur la
croissance économique. Il a montré
comment les économies peuvent être
confrontées à l’état stationnaire.
 RICARDO a construit un modèle qui tourne autour de la
production de blé mais qui a vocation à affecter toutes
les formes de production. Il classe la population en trois
groupes:
 Les travailleurs qui perçoivent les salaires.
 Les capitalistes qui perçoivent les profits.
 Les propriétaires fonciers perçoivent un loyer, les rentes.
o Quand la population s’accroît, de nouvelles terres seront
mises en culture qui sont de moins en moins fertiles.
o Ainsi, après les terres autour de Londres, on cultive
celles en Ecosse. C’est ce qu’on appelle les « rendements
décroissants ».
 Supposons qu’un hectare rapporte 120 unités de
blé dans le bassin de Londres et 70 en Ecosse.
Ces 70 vont assurer les revenus des rentiers, des
capitalistes et des salariés. Du fait de la
concurrence, les salariés sont payés au niveau du
minimum vital. Pour ce qui des facteurs de
production faciles à déplacer (le capital et le
travail), il existe une concurrence entre toutes les
terres cultivées. En conséquence, la
rémunération de ces facteurs est la même
partout. Ainsi, sur la terre autour de Londres, il
faut donc 70 comme en Ecosse, pour rémunérer
salariés, capitalistes et rentiers.
 Supposons que la population s’accroisse encore,
il faut mettre en culture une terre encore ingrate
en Ecosse qui ne rapporte que 60. Ce niveau
s’impose comme la nouvelle rémunération des
capitalistes, salariés et rentiers. Autour de
Londres, capitalistes et salariés, toujours en
concurrence avec ceux en Ecosse, sont obligés de
s’aligner et de ramener leurs prétentions de
rémunération à 60. Les propriétaires, sans rien
faire, voient le revenu qu’ils peuvent exiger
augmenter. Certes, la production globale s’est
accrue, mais cette croissance a modifié la
répartition des revenus en enrichissant les
rentiers.
 Leproblème est de savoir ce qui se passe si la
production optimale, qui correspond, au profit
maximum, ne couvre pas les besoins en blé du
pays. Le libre échange fournit la bonne solution
selon RICARDO. Si on importe du blé venu de
France ou des Etats-Unis, il n’est plus nécessaire
d’étendre les cultures et on peut se limiter à la
production optimale. Le libre-échange est un
moyen efficace de contenir l’augmentation de la
rente et de maximiser le profit. Les propriétaires
fonciers sont à cette hostiles au libre-échange.
 Si RICARDO focalise son combat sur le
protectionnisme, c’est parce qu’en
favorisant la rente au détriment du profit,
il s’est opposé à cette option
d’autosuffisance alimentaire présentée par
les propriétaires terriens comme une
nécessité politique et comme un moyen de
sauvegarder l’indépendance nationale.
Pour RICARDO, cette défense de
l’autosuffisance alimentaire est un moyen
d’assurer des revenus croissants à cette
classe oisive des rentiers.
 La dynamique de libre-échange trouve sa limite
lorsque le monde entier soit en situation
optimale de production. Cet état est appelé par
RICARDO l’ « état stationnaire », c’est la
situation au-delà duquel l’augmentation de
production conduit à une baisse des profits et
donc des investissements. Pour RICARDO, cette
situation est le commencement du déclin
économique montrant les limites de la richesse
suite aux limites de la terre. C’est sur ce plan
qu’on peut relever le pessimisme de l’école
classique, notamment de RICARDO et
MALTHUS.
 Le principe de l’équivalence ricardienne:
 A court terme, le déficit budgétaire n’a
aucun impact économique. Impôt et déficit
financent tous les deux le budget de l’Etat
à partir des ressources des particuliers.
Dans le cas des impôts, ils le font sous la
contrainte; dans le cas du financement du
déficit par l’emprunt, ils le font attirés par
le taux d’intérêt et la perspective d’une
rémunération future.

Dans les deux cas, la population
cède une partie de ses fonds à
l’Etat. Selon Ricardo, il ya une
équivalence entre l’emprunt et
l’impôt à court terme. On parle
alors de l’équivalence ricardienne.
Jean-Baptiste SAY ( 1767-1832) 
SAY, industriel et économiste,
s’affirme comme le représentant
des idées de SMITH en France.
Ses deux principaux ouvrages:
- Traité d’économie politique et
cours d’économie politique,
publiés en 1804 et 1828 - 1830
 cet auteur est connu par sa « loi des
débouchés », selon laquelle les produits
s’échangent contre les produits, l’offre crée
sa propre demande. Pour SAY, les
phénomènes monétaires n’interfèrent pas
avec l’activité économique réelle. La
monnaie n’est qu’un voile, un intermédiaire
neutre. Pour SAY, les crises de
surproduction sont impossibles.
Thomas Robert MALTHUS
(1766-1834) 
MALTHUS a été professeur
d’économie politique.
Ses principaux ouvrages, Essai
sur le principe de population
(1798) et Principes d’économie
politique (1820)
o cet auteur est célèbre par sa loi de population,
selon laquelle la population croît selon un rythme
géométrique, alors que la production alimentaire ne
croît que selon un rythme arithmétique. Selon
MALTHUS, l’écart entre les deux tendances ne
peut se réduire que par une mortalité des êtres
humains ou par restriction volontaire, c’est-à-dire
par des mariages tardifs, voire une abstinence à se
marier pour les pauvres afin de limiter les
naissances.
L’ÉCONOMIE POLITIQUE
CLASSIQUE :
Ses principales limites

 exclue les richesses immatérielles (les services) du champ de


l’activité économique ;
 se concentre sur la relation Homme-Richesse et néglige le
cadre social de l’activité économique, c’est-à-dire les relations
entre les classes sociales, considérant l’activité économique
comme une activité harmonieuse sans conflits et que les lois
économiques sont immuables et universelles
Karl MARX (1818-1883)
o l'évolution
de la pensée et de la
société humaine, suit un
mouvement dialectique.

o Plusieurs modes de production


(féodalisme, esclavagisme,
capitalisme...) se succèdent.
o Chaque mode se heurtant à un moment
donné aux contradictions entre les
institutions et les forces productives, qui
trouvent leur résolution dans le mode qui
leur succède.

o Chaque mode de production est


caractérisé par l’état des forces
productives et les types de rapports
sociaux de production.
 Le passage d’un mode de
production à un autre aura lieu
lorsque les forces productives auront
atteint un niveau de développement
qu’elles ne peuvent plus fonctionner
avec les mêmes rapports sociaux
(lutte des classes).
 Étudiant le mode de production
capitaliste, Marx considère qu'il
révèle une opposition entre deux
classes sociales, la classe bourgeoise
qui détient le capital, et la classe
ouvrière ou prolétarienne, qui ne
dispose que de sa force de travail
pour survivre.
Les principaux auteurs
néoclassiques
Léon WALRAS (1834-1910) 
cet auteur est qualifié de père
de la théorie de l’équilibre
général. Pour WALRAS, tous les
agents sont preneurs de prix.
Alfred MARSHALL (1842-1924) 
Cet auteur est qualifié du père fondateur
de l’école néoclassique. Il a repris les
théories marginalistes et néo-classiques
mais s'est opposé à l'approche de Léon
Walras.

 la sienne est plus empirique et défend


l'idée d'équilibre partiel et non général.
Pour lui, lorsqu'un marché est équilibré,
on n'a pas forcément l'équilibre dans tous
les marchés.
 Lorsqu’on fait l’étude du courant néo-
classique, on évoque souvent l’optimum
de pareto, en référence à Vilfredo
PARETO, économiste et sociologue
italien

E T O
PA R
d o 2 3)
i l f re 8 - 1 9
V (1 84
L’optimum de pareto est représenté par
le point d’équilibre où aucune
amélioration de la situation d’un agent
ne peut être obtenue sans que celle d’au
moins un autre ne soit détériorée.

Le réajustement par les prix permet de


revenir à l’équilibre en toute situation, ce
qui rend impossible les crises durables.
John-Maynard KEYNES (1883-
1946)
écrit dans le contexte de la
grande crise économique de
1929 et tente d’apporter les
moyens de compréhension et
un schéma d’action pour
lutter contre les crises.
 Le keynésianisme est une école de
pensée économique fondée par
l'économiste britannique John
Maynard Keynes.

 Pour les keynésiens, les marchés


laissés à eux-mêmes ne conduisent
pas forcément à l'optimum
économique.
l'Etat a un rôle à jouer dans le domaine
économique notamment dans le cadre de
la politique de relance par le biais de la
dépense publique et l’encouragement des
investissements.

l'importance de ce rôle varie avec les


courants keynésiens et avec les traditions
étatiques des différents pays.
A la suite de Keynes, les keynésiens
raisonnent d'emblée au niveau
macro-économique et considèrent
que la « théorie classique n'est
applicable qu'au cas du plein emploi
Merci pour votre attention

Vous aimerez peut-être aussi