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Centre International de Formation Appliquée

en Démocratie, Développement, Ethique et Gouvernance


International Applied Training Centre
in Democracy, Development, Ethics and Governance
Vocational training institute approved by the Government of Ccameroon
by Order N°217/MINEFOP/SG/DFOP/SDGSF/SACD of the 21 st october, 2009
CIFADDEG is a School of the Multinational University of Ambam (UMA)
E-mail : cifaddeg@univ-ambam.org Site Web : www.univ-ambam.org

COURS D’ECONOMIE GENERALE


INTRODUCTION GENERALE
L’économie est une science humaine comme l’histoire, la psychologie qui a pour objet d’étude
l’être humain. Son évolution dans le temps a été l’œuvre des philosophes grès ; mais devient une
science des temps moderne avec Adam Smith dans son ouvrage intitulé : « Essai sur la nature et les
causes de la richesse des nations », parue en 1776. Ce dernier est donc considéré comme le père
fondateur de la science économique. Ses réflexions reposent sur les doctrines mercantilistes et
physiocrates qui sont des doctrines qui évaluent la richesse sur la quantité d’or et d’argent
(mercantiliste) et sur le secteur agricole (physiocrates). L’économie parait d’abord comme science des
richesses et après comme science de la rareté. La science économique recherche des réponses aux
questions qui ont une incidence dans notre vie quotidienne ; à savoir la production, la consommation,
la distribution des richesses, le chômage, la hausse des prix…
I- DEFINITION

Avant toute définition il est nécessaire de noter que la science économique est une science
récente de près que trois (03) siècles. L’économie apparait pour la première fois dans les écrits avec
Antoine de Montchrestien en 1615. Provient de deux mots grecque « oikos » (la maison) et
« nomos » (administrer, gérer) qui veut dire gestion de la maison, de la cité…
John Stuart Mill définit l’économie comme la science pratique de la production et de la
distribution des richesses. Plusieurs auteurs ont défini l’économie dans un sens bien orienté.
Pour Edmond Malinvaud : « l’économie est la science qui étudie comment les ressources rares
sont utilisées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société… ». De cette définition on
constate que les hommes en société éprouvent des besoins illimités et sont face à des ressources
limitées.
Vocational training institute authorised by the Government of Cameroon the 21st october 2009
by Order N°217/MINEFOP/SG/DFOP/SDGSF/SACD and its subsequent renewals
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Les besoins humains sont illimités ; pour Keynes (1930) on distingue deux types de besoin à
savoir :
o Les besoins à caractère absolu ou besoin primaire ; qui sont ceux que l’homme ressent
quel que soit la situation des autres
o Les besoins à caractère relatif ou besoin secondaire ; qui sont ceux que l’homme ressent
au contact des autres
Les ressources sont limités ; en économie un bien est dit économique lorsque celui-ci est rare à
la différence d’un bien non économique qui est libre et disponible à quantité suffisante (le vent ;
le soleil, l’air,). Le bien qui entre dans l’étude de l’économie est le bien économique.

II- DEFINITIONS DE QUELQUES CONCEPTS

La rareté : est une situation économique dans laquelle les ressources disponibles sont inferieur
aux besoins humains exprimés.
Les choix : sont les implications de la rareté, qui est le fait pour un individu de satisfaire certains
désirs devant l’impossibilité d’obtenir tout ce qu’il désir.
Le coût d’opportunité : c’est le sacrifice que supporte un individu qui fait face à un choix. Par
exemple si vous êtes libre de 2h et vous avez le choix entre visionner un documentaire de science
humaine et faire du yoga. Le fait de choisir un vous perdez l’autre, c’est cette perte que l’on appelle
coût d’opportunité.
III- LES GRANDES BRANCHES DE LA SCIENCE ECONOMIQUE

Les sciences opposent presque toujours des conceptions holistes et des conceptions
individualistes. En tant que science sociale ; l’économie n’y échappe pas. L’individualisme
méthodologique est une méthode d’analyse des faits économiques et sociaux qui part du principe que
les phénomènes étudiés peuvent être expliqués à partir des comportements individuels. L’holisme est
la méthode d’analyse qui considère que les comportements individuels s’inscrivent dans un contexte
global prédéterminé (les nomes et les règles d’une société, la catégorie sociale d’appartenance etc.). En
conséquence, l’étude du contexte global est nécessaire pour comprendre les actes individuels, alors que
l’holisme considère que c’est l’existence préalable de l’organisation sociale qui détermine les décisions
individuelles. En science économique, ce débat renvoie à l’opposition entre microéconomie et
macroéconomie.
A. La microéconomie
La microéconomie relève de l’individualisme méthodologique. Elle a pour objet l’étude des
comportements des agents économiques pris individuellement à savoir les consommateurs (ménages)
et les producteurs (entreprises). La microéconomie est une science explicative et normative. Elle est
explicative car elle rend compte des comportements des agents et de l’interaction entre ces agents. Elle
est une science normative puisqu’elle étudie les modalités les plus favorables pour organiser la
production, la distribution et la consommation des biens et services. La démarche de l’analyse
microéconomique repose sur deux hypothèses fondamentales que sont :
✓ L’hypothèse de la rationalité des agents économiques sont tout le temps guidés par le souci de
maximisation de leur satisfaction.
✓ L’hypothèse de la suprématie de l’échange marchand. Cette hypothèse signifie que la
microéconomie met en avant l’échange marchand c’est-à-dire celui qui se réalise sur un
marché.
B. La macroéconomie

La macroéconomie relève de l’holisme. Elle étudie donc le fonctionnement global de


l’économie et s’intéresse aux relations entre grandeurs globales appelés « agrégats » comme la
consommation globale, le volume total de l’emploi, la production globale produit intérieur brut (PIB),
l’investissement global etc. Elle s’attaque également aux indices globaux tels que le taux d’inflation,
le taux de chômage etc.
CHAPITRE 1 : L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

L’activité économique est caractérisée soit du côté de l’offre des biens et services soit du côté
de la demande des biens et services. Du côté de l’offre des biens et services, l’activité économique est
caractérisée par la production des biens et services qui résultent de la combinaison des facteurs de
production (le capital et le travail) d’une part et la vente des biens et servies d’autre part. Du côté de la
demande, l’activité économique est caractérisée par l’achat des biens et services. L’objet de ce chapitre
est d’identifier les acteurs et opérations de l’activité économique, de schématiser cette activité
économique et d’en donner une mesure.

I- LES AGENTS ECONOMIQUES

L’activité économique est exercée par les êtres humains, agents organisés ou non et qui jouissent
d’une autonomie de décision. Face au grand nombre d’agents économiques que l’on peut repérer au
sein de la nation, il apparait souhaitable de les regrouper par catégories sensiblement homogènes
appelées secteur institutionnel. Un secteur institutionnel est défini comme un regroupement
d’agents économiques ayant un comportement analogue. On en distingue six : les sociétés et quasi
sociétés non financières (SQSNF), les ménages, les administrations publiques, les administrations
privées ou institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM), les institutions financières ;
les compagnies d’assurance. À côté de ces six secteurs institutionnels, on a le reste du monde.
A- les sociétés et quasi sociétés non financières (SQSNF) ou les entreprises

Les entreprises sont des unités économiques dont l’activité principale est la production des
biens ou des services marchands non financiers. Elles utilisent des facteurs de production qu’elles
rémunèrent (salaires et profils, les revenus des facteurs de productions). Elles achètent et vendent des
biens à d’autres entreprises, que l’on appelle consommation. Leurs ressources proviennent de la vente
des biens et services.
B- les ménages (les consommateurs)
Un ménage est constitué par tout individu ou groupe d’individus, qui vivent sous le même toit, ayant
une consommation commune et qu’ils aient ou non lien de sang ou de parenté. On distingue ainsi entre
autre :
▪ Un ménage ordinaire : une personne vivant seule, des personnes vivant en famille (couple sans
ou avec enfants) ;
▪ Un ménage collectif : il s’agit de la population de » collectivité (internat, prison, caserne,
couvent,..)

Les ménages correspondent au regroupement d’agents économiques dont la fonction principale est la
consommation des biens et services. En tant qu’entrepreneurs individuels, les ménages peuvent
également produire des biens et services marchands. Leurs ressources proviennent de la rémunération
des facteurs de production (salaire, revenus de la propriété), transfert effectués par les autres secteurs
institutionnels et les revenus de la vente.
C- les administrations publiques (APU)

Ce secteur comprend l’ensemble des agents économiques (l’état central, les collectivités
décentralisées) dont la fonction principale est de produire des services non marchands destinés aux
autres secteurs institutionnels. Elles tirent leurs ressources de contributions obligatoire (impôts, taxes,
cotisations sociale) effectuées par les autres secteurs et reçus directement ou indirectement.
D- les administrations privées

Ce sont des organismes privés sans but lucratif qui produisent des produits non marchand destinés aux
ménages. Il s’agit des associations, des partis politiques, des syndicats, des églises etc. leurs ressources
proviennent des contributions volontaires, des dons et des subventions.
E- les institutions financières

Leur rôle est de financer, c’est-à-dire transformer et repartir les disponibilités financières. Les fonds
proviennent des engagements financiers contractés (les dépôts)
F- les compagnies d’assurances

Elles sont composées d’unités dont la fonction principale est de garantir contre la survenance d’un
risque. Leurs ressources proviennent des cotisations sociales et des primes contractuelles.
G- le reste du monde (RDM)

Tous les échanges ne se font à l’intérieur du pays parce que la vie en autarcie est une utopie. Un agent
fictif est alors généralement introduit pour permettre de représenter l’ouverture internationale, c’est-à-
dire les échanges avec les agents d’autres pays, et cet agent est le reste du monde. Sous l’appellation
reste du monde, on regroupe dans un même ensemble de compte les opérations entre unités résidentes
et unités non résidentes.
II- LES OPERATIONS ECONOMIQUES

La comptabilité nationale distingue trois catégories d’opérations entre les agents économiques à
savoir opérations sur les biens et services, les opérations de répartitions et les opérations financières.
A- les opérations sur les biens et services

Les opérations sur les biens et services indiquent l’origine et utilisation des biens et services. Dans une
économie nationale, les biens et services proviennent de la production nationale et des importations.
Ces biens et services sont utilisés à la consommation, à l’investissement et à l’exportation. Le solde de
la production et des importations qui n’est pas utilisés peut être stocké (variation positive des stocks).
Ainsi, on distingue cinq types d’opérations sur biens et services. La production, la consommation
intermédiaire, la consommation finale, la formation brute du capital, les exportations et les
importations.
a) la production

L’on distingue deux types de productions à savoir la production marchande et la production non
marchande. La production marchande est la production qui est vendu où destinées à être vendu à un
prix économiques significatif. Un prix économiquement significatif est un prix qui permet de couvrir
plus de la moitié des coups de production. La production non marchande est celle qui est fourni soit
gratuitement soit à un prix économiquement non significatif c’est-à-dire un prix qui ne permet pas de
couvrir plus de la moitié des coups de production.
b) la consommation intermédiaire

La consommation intermédiaire désigne la valeur des biens et services utilisé dans le processus de
production qui sont soit totalement détruits, soit totalement incorporer dans les produits plus élaborés.
c) la consommation finale

La consommation finale est définie comme la valeur des biens utilisés pour la satisfaction des besoins
humains.

d) la formation brute du capitale


La formation brute du capital est subdivisé en formation brute du capital fixe (FBCF) (ou
investissement) et la variation des stocks. LA FBCF est la différence entre les acquisitions et les
cessions d’actifs fixes. Les actifs fixes sont les actifs corporels et incorporels issus de processus de
production et utilisés de façon répétée ou continue dans d’autres processus de productions pendant au
moins un an. La variation des stocks (∆𝑠) qui est la différence entre les entrées et les sorties des
marchandises.
e) les exportations et les importations

Les exportations sont les biens et les services fournis par les unités résidents aux unités non-résidentes.
Les importations sont des biens et services fournis par les unités non-résidentes aux unités résidentes.
B- les opérations de répartition

Les opérations de répartition concernent la répartition des richesses créées entre les différents agents à
partir des opérations sur les biens et service notamment la production. Il existe deux types de répartition
à savoir la répartition primaires (affectation des revenus primaires) et la répartition secondaire ou
redistribution
Les opérations d’affectation des revenus primaires concernent :
• La rémunération des salaires
• Les impôts liés à la production et à l’importation
• Les subventions d’exploitation et à l’importation
• Les revenus de la propriété et de l’entreprise.

Les opérations de redistribution secondaire des revenus reposent sur :


• Les opérations d’assurances- dommages ;
• Les transferts courants sans contre parties ;
• Les prestations sociales ;
• Les transferts en capital (aide à l’investissement)

C- les opérations financières

Les opérations financières recouvrent l’ensemble des opérations entre les agents à capacité de
financement et agents à besoin de financement. Elle montre comment les agents à besoin de
financement trouve les ressources financières auprès des agents à capacité de financements. Parmi les
opérations financières, on distingue :
• Celles qui portent sur les instruments de paiements (opérations qui portent sur les moyens de
paiement directement utilisable tels que les devises, l’or, la monnaie nationale)
• Celles qui concernent les instruments de placements (opérations qui portent sur une réserve de
moyens de payement directement utilisables tels que, les actions, les obligations, les bons de
trésors etc…)
• Celles qui ont trait aux besoins de financements (opérations sur les crédits à court terme, moyen
terme et long terme)

III- LE CIRCUIT ECONOMIQUE

De façon simplifiée, l’activité économique peut être schématisée de la manière suivante. Ce schéma est
connu sous le nom de circuit économique. Dans ce circuit, on considère uniquement le marché de biens
et services. Le ménages offrent une force de travail aux entreprise et reçoivent en contrepartie un
salaire ; ce revenu leur permet de payer les impôts et les cotisations sociales à l’État ; ce qui leur donne
la possibilité de bénéficier des biens et services non marchands (police, infrastructures publiques etc…)
et des transferts. Les revenus de ménages leurs permets également de pouvoir exprimer une demande
de biens et services; la partie du revenue non consommer des ménages est offerte aux institutions
financières sous formes d’épargnes et reçoivent en retour des crédits. S’agissant des entreprises, elles
trouvent financement des crédits offerts par les institutions financières ; ces crédits les permettent
d’exprimer une demande d’investissement sur le marché des biens et services. Ainsi, grâce au travail
des ménages, les entreprises produisent les biens et services. Les revenus issus de la vente de la
production leurs permettent de payer les salaires, les impôts et les cotisations sociale et de bénéficier
des biens et des services non marchand de l’État. Par ailleurs, les institutions financières bénéficient
également des biens et services non marchand de la part des administrations publiques. Aussi,
l’économie nationale entretient des relations avec le reste du monde à travers les opérations
d’exportation et d’importations.
IV- MESURE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE

À partir des opérations des agents économiques, et de leur représentation synthétique l’on peut faire
une analyse de l’activité économique nationale. Les instruments d’analyses sont fournis par la
comptabilité nationale. La comptabilité nationale est une représentation chiffrée et synthétique de
l’activité économique nationale. Les principaux instruments d’analyses sont appelés agrégats. Les
agrégats sont des grandeurs synthétiques qui mesurent les résultats de l’activité économique en termes
de production et de revenus.
L’agrégat le plus utilisé est le PIB (produits intérieur brut). Le PIB est la principale mesure de la
production nationale. Le PIB est donc défini comme l’ensemble des biens et services produites dans
un pays par le résident au cours d’une période donnée généralement un an. Si l’on s’intéresse à la
production des nationaux d’un pays, l’on calcule le PNB (produit national brute) qui mesure la
production des biens et services des nationaux qu’il soit à l’intérieur du pays ou dans le reste du monde.
En termes de revenus, les RNB (revenu national brut) et le RNDB (revenu national disponible brut)
sont les principaux agrégats économiques. En effet la production des unités résidentes donne lieu à
une distribution des revenus primaires. Mais cette distribution n’est égale entre les résultats et les
agents économiques du reste du monde. On obtient donc le RNB à partir du PIB de la manière
suivante : RNB = PIB + revenu des facteurs en provenance du reste du monde - Revenu de facteur
versé au reste du monde. Sinon considère la redistribution, on définit le RNDB obtenu de la manière
suivante : RNDB= RND + transfert reçu du reste du monde – transfert versé au reste du monde.

CHAPITRE 2 : COMPORTEMENT DES AGENTS ECONOMIQUES

La microéconomie repose sur la compréhension, du comportement des agents économiques. En


d’autres termes, toute explication des phénomènes économiques ou sociaux doit pouvoir être ramené
aux comportements individuels des agents économiques. Les unités de base de l’économie sont les
ménages et les entreprises. Les ménages ou consommateurs achètent sur le marché des biens et services
qu’ils consomment ensuite. Ils en tirent une satisfaction appelée utilité. Son objectif est la maximisation
de son utilité sous la contrainte de son revenu. Quant aux entreprises ou producteurs, la recherche du
profit constitue l’une de leurs principales motivations.
I- LE CALCUL DU CONSOMMATEUR
A- La fonction d’utilité u consommateur
a) La définition de l’utilité

Le comportement du consommateur repose sur une question simple « pourquoi un


consommateur achète un certain bien ? ». La raison de cette question est aussi simple ; « le bien a une
certaine utilité pour le consommateur ». L’utilité est l’avantage ou la satisfaction qu’une personne retire
de la consommation d’un bien ou d’un service. La question qui se pose est celle de savoir comment
appréhender l’utilité ? La réponse à cette question permet de faire une distinction entre l’utilité
cardinale et l’utilité ordinale. Les partisans de l’utilité cardinale pensent qu’une utilité est mesurable et
qu’on peut quantifier l’utilité que produit la consommation d’un bien. Les défenseurs de l’utilité
ordinale expriment au contraire qu’on ne peut pas quantifier l’utilité ; on ne peut qu’établir un ordre de
préférences entre les différents biens.

b) L’utilité totale

Elle est l’avantage total ou la satisfaction totale qu’une personne retire de la consommation d’un
bien ou d’un service. Le niveau d’utilité total dépend des quantités consommées ; plus elle est élevée
plus l’utilité totale est grande.

Tableau 1.2 donne un exemple de l’utilité que Jonathan retire de différentes quantités de biscuits
l’utilité et dont la figure 1.1 donne une représentation.
Quantités 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Utilité Totale 0 50 88 121 150 175 196 214 229 241
250

FIGURE 1.1

c) L’utilité marginale
L’utilité marginale est le supplément de l’utilité totale qu’un consommateur retire de la consommation
d’une utilité additionnelle d’un bien. Autrement dit, c’est la variation de l’utilité totale que l’on obtient
lorsque l’on consomme une unité supplémentaire de bien.

𝑈 𝑈2−𝑈1
Um= 𝑄 = 𝑄2−𝑄1

Le tableau 1.2 donne les résultats issus du calcul de l’utilité marginale et la figure 1.2 en fait une
représentation graphique.

Q 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ut 0 50 88 121 150 175 196 214 229 241 250

Um - 50 38 33 29 25 21 18 15 12 9

FIGUE 1.2

d) Le principe de croissance de l’utilité marginale

La notion d’utilité débouche sur une hypothèse essentielle en matière de comportement du


consommateur ; celle de la croissance de l’utilité marginale. Pour les économistes néoclassiques,
l’utilité est fondamentalement décroissante, car l’utilité de la quantité d’un bien donné dépend de la
quantité du même bien dont dispose déjà le consommateur. Ainsi, l’utilité du troisième verre de lait est
plus faible que celle du premier verre de lait.

e) La notion de préférence, courbe d’indifférence et taux marginal de substitution

Les premiers économistes notamment les classiques ont considéré que le consommateur était
supposé capable d’évaluer l’utilité de consommations successives d’un même bien (approche
cardinale). Cette hypothèse est apparue discutable compte tenu de la difficulté à chiffrer ces différents
niveaux d’utilité. Les économistes néoclassiques ont proposé une approche plus simple suivant laquelle
les consommateurs peuvent simplement indiquer un ordre de préférences dans la consommation de
plusieurs biens (approche dite ordinale).
Ainsi, considérons qu’un agent économique consomme deux biens (le riz et le plantain). L’agent
économique peut établir un ordre de préférence entre (02) biens. L’agent économique ne peut adopter
que l’une des trois (03) propositions suivantes :

• Le riz est préféré au plantain


• Le plantain est préféré au riz
• L’indifférence dans les choix entre le riz et le plantain

La courbe d’indifférence est le lieu géométrique de toutes les combinaisons de biens et services dont
la consommation procure exactement le même niveau de satisfaction au consommateur.

Graphiquement nous avons.

FIGURE 1.3

Les courbes d’indifférences ont trois (03) propriétés à savoir :

• Elles sont décroissante ;


• Elles sont convexes par rapport à l’origine ;
• Elles ne peuvent pas se couper

L’ensemble des courbes d’indifférence donne une carte d’indifférence.

FIGURE 1.4

Le taux marginal de substitution (TMS) détermine, le long d’une courbe d’indifférence, la quantité
d’un bien que le consommateur est prêt à céder pour obtenir une unité supplémentaire de l’autre bien.
𝑋
Algébriquement, le TMS s’exprime comme suit : TMS= /− 𝑌 /

B- La contrainte budgétaire
a) Description

Supposons que le revenu (R) que détient un individu soit consacré à l’achat de deux (02) biens X et Y,
le prix du bien X est le Px et le prix du bien Y est Py ; la contrainte budgétaire d’écrit :

R= PxX + PyY
Exemple : Édouard a un revenu de 10.000FCFA qu’il consacre à l’achat de deux (02) biens : le livre
d’économie générale (X) et le CD de musique (Y). Un livre d’économie générale coûte 2.000FCFA et
un CD de musique coûte 1.000FCFA. Écrire la contrainte budgétaire.

b) La représentation graphique

FIGURE 1.5

Tous les points les points qui se trouvent sur la droite ou sous la droite (partie hachurée) sont accessibles
aux consommateurs. Les points A et B sont accessibles au consommateur alors que le point C est
inaccessible au consommateur.

c) L’optimum du consommateur

Tout consommateur rationnel cherche à maximiser son utilité. La maximisation de l’utilité consiste à
obtenir la plus grande utilité possible. Mais le revenu du ménage et les prix limitent le niveau d’utilité
qu’il peut atteindre. Ainsi, l’agent économique fait ses choix de consommations de façon à maximiser
son utilité mais en tenant compte de sa contrainte budgétaire ; ceci permet au consommateur d’atteindre
un point d’équilibre ou d’optimum. L’optimum du consommateur est obtenu après vérification de la
double condition suivante :

𝑈𝑚𝑥 𝑃𝑥
TMS= 𝑈𝑚𝑦 = 𝑃𝑦

R= XPx + YPy

Graphiquement le point d’équilibre est au point de tangence entre la droite de budget et la courbe
d’indifférence la plus élevée ayant au moins un point commun avec cette droite. En effet, le
consommateur cherche à atteindre la satisfaction la plus grande possible compte tenu de ses
disponibilités budgétaires.

FIGURE 1.6

II- LE CALCUL DU PRODUCTEUR


A- La fonction de production dans l’entreprise

La fonction de production de l’entreprise est une fonction qui relie les quantités utilisées de facteurs de
production (ou inputs) à la quantité produite (ou output). Les facteurs de production peuvent être fixés
ou variables. Le facteur fixe est facteur dont la quantité ne peut être changée pendant la période de
temps étudié (Bâtiments et les équipements d’une entreprise). Le facteur est variable si sa quantité peut
être modifiée pendant la période de temps donné (les matières premières, l’énergie, la main d’œuvre).

En notant Y le volume de production, K le volume de capital utilisé, et L le volume de travail nécessaire,


on peut construire mathématiquement la relation entre la quantité produite et la quantité des facteurs
utilisés, soit Y= f (K, L). La fonction de production est aussi appelée combinaison productive.

a) La fonction de production avec un facteur fixe

À court terme (période d’un an), la quantité de capital est fixe et la variation de production ne peut
résulter que de la modification de la quantité facteur travail (nombre de travailleurs) soit la suivante :

Tableau 1.3 :

Nombre de travailleurs 0 1 2 3 4 5 6 7 8

Production (Y) 0 16 48 68 80 88 92 94 94

Pour caractériser cette fonction, les économistes distinguent trois types de grandeurs à savoir la
productivité totale, la productivité moyenne et la productivité marginale. La productivité (ou
production) totale représente le volume de production que l’on peut obtenir en combinant une certaine
quantité de facteurs de production. La productivité moyenne (ou production) est donnée par le rapport
entre la quantité produite et les quantités des facteurs utilisées. Elle est notée par le rapport entre la
𝑌
quantité produite et les quantités des facteurs utilisées. Elle est notée PM= 𝐿 . La productivité marginale

(ou production) est le supplément de production obtenu grâce à l’utilisation d’une unité supplémentaire
Δ𝑌 𝑑𝐿
de facteur. Elle est notée Pm= Δ𝐿 ou encore Pm= 𝑑𝐿 en considérant une fonction de production continue

(la productivité marginale devient alors égale à la dérivée de la production totale).

En reprenant les données du tableau 1.3, on peut calculer les valeurs de la productivité moyenne et de
la productivité marginale.

Tableau 1.4

Nombre de travailleurs 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Production (Y) 0 16 48 68 80 88 92 94 94

Production moyenne (PM) - 16 24 22,7 20 17,6 15,3 13,4 11,8

Production marginale (Pm) - 16 32 20 12 8 4 2 0

FIGURE 1.7 : les courbes de productivité

A partir de l’exemple précédent, on observe que la productivité totale n’augmente pas


proportionnellement à la quantité de facteur utilisée. Il y a eu au départ des phases de rendements
croissant c’est-à-dire la production augmente plus proportionnellement avec l’augmentation de
nouvelles unités de facteurs de production ; en d’autres termes la production marginale est croissante.
Puis, la production totale passe dans la zone des rendements décroissants où la production marginale
diminue jusqu’à éventuellement devenir négative.

b) La fonction de production à facteurs substituables

À long terme, tous les facteurs de production deviennent variables. Dans le processus de production, il
y a donc possibilité d’arbitrage entre les facteurs de production. Les possibilités d’arbitrages seront
d’autant plus grandes que les facteurs de production sont parfaitement, moyennement ou pas
substituables. Cet arbitrage est représenté par des courbes de niveaux de production appelées isoquants.
Un isoquant correspond à l’ensemble des combinaisons productives de facteurs travail et capital
permettant d’atteindre le même niveau de production. Les isoquants ont les mêmes propriétés que les
courbes d’indifférences.

FIGURE 1.8 : Les isoquants

La substituabilité entre les facteurs de production permet de définir également le concept de taux
marginal de substitution technique (TMST). On appelle TMST du facteur K dont l’entreprise doit
disposer pour remplacer une unité du facteur L tout en maintenant la production inchangée.
Δ𝑌
Mathématiquement, le TMST s’exprime comme suit : TMST = / − Δ𝐿 /

c) Rendements factoriels-Rendements d’échelle

Les rendements factoriels renvoient à un horizon de court terme. Ils rendent compte de la variation de
la production utile par l’augmentation de la quantité utilisée d’un facteur, l’autre étant suppos é fixe.
Les rendements d’échelle traduisent l’augmentation de la production qui résulte de la variation
proportionnelle de tous les facteurs de production. Les rendements peuvent être :

• Constant lorsque la variation des quantités des facteurs de production donne lieu à une variation
équivalente de la quantité produite.
• Croissants lorsque la variation des quantités de facteur de production donne lieu à une variation
plus que proportionnelle de la quantité produite ;
• Décroissants lorsque la variation des quantités de facteur de production donne lieu à une
variation moins que proportionnelle de la quantité produite.

B- Fonction de coût de l’entreprise


a) Les différents types de coût

On distingue traditionnellement deux types de coûts : les coûts fixes et les coûts variables. Les coûts
fixes sont les coûts supportés par les entreprises indépendamment de la quantité produite. Les coûts
variables sont les coûts qui évoluent avec le niveau de production.

b) Le calcul des coûts

Le tableau suivant décrit les coûts supportés par une entreprise pour une production Y.

Tableau 1.5

Production (Y) 1 2 3 4 5 6

Coûts fixes 200 200 200 200 200 200

Coûts variables 80 140 180 250 400 600

À partir de ce tableau, on peut procéder au calcul des différents coûts suivants : coût total, coût moyen
et coût marginal. Le coût total de production (CT) est égal à la somme des coûts fixes et des coûts
variables soit CT= CF+CV. Le coût moyen (CM) est le coût par unité produite ; il est égal au rapport
𝐶𝑇
du coût total et des quantités produites, soit CM= . Le coût marginal est le supplément de coût de
𝑌
Δ𝐶𝑇
production qui résulte de la production d’une unité supplémentaire d’un bien, soit Cm= Δ𝑌
. Dans le
d𝐶𝑇
cas d’une fonction continue, l’on a CM= d𝑌
Le calcul sur les données précédentes donne les résultats suivants :

Tableau 1.6

Production (Y) 1 2 3 4 5 6

Coût total 280 340 380 460 600 800

Coût moyen 280 170 127 115 120 134

Coût marginal 80 60 40 80 140 200

Ces différents Coûts peuvent être illustrés graphiquement.

Figure 1.8

c) Économie d’échelle-déséconomies d’échelle

Il y a économie d’échelle lorsque l’augmentation de la production permet de réduire le Coût unitaire.


Le cas contraire illustre les déséconomies d’échelle.

C- L’équilibre du producteur
a) La droite d’isocoût

Supposons une entreprise qui a un budget C. ce budget est consacré à l’acquisition de 2 facteurs de
production à savoir le travail (L) et le capital (K). Ces facteurs de productions valent respectivement
PL et PK. La contrainte de Coût de l’entreprise s’écrit : C= PKK + PLL

b) Le choix du producteur dans le cas de la maximisation de la production

La condition d’équilibre dans le cas de la maximisation sous contrainte de coût de production est la
suivante :

Δ𝐿 𝑃𝑚𝐾 Pk
TMST= / − Δ𝐾 / = = =
PmL Pl

C=Pk + PLL
CONCLUSION

La microéconomie étudie le comportement des agents économiques pris de manière isolée à savoir les
ménages et les entreprises. Le calcul du consommateur se résume à la maximisation de l’utilité sous la
contrainte du budget ; ce qui conduit à la définition de l’optimum du consommateur. De manière
symétrique, l’entreprise maximise sa production tout en tenant compte de ses coûts de production pour
choisir sa combinaison productive optimale.

CHAPITRE 3 : LES MARCHES ET FORMATIONS DES PRIX

La rencontre entre la demande et l’offre s’effectue sur un marché. Un marché peut donc être
défini comme le lieu de rencontre, pas nécessairement physique, entre l’offre et la demande. Il se
caractérise par la manière donc s’opère cette rencontre entre l’offre et la demande pour aboutir à une
quantité échangé et à un prix. Il existe différent type de marché. Il y’a tout d’abord la classification des
marchés suivant l’espace géographique concerné; on peut donc avoir le marché local, le marché
national, africain, européen et international. On peut également distinguer les marchés suivant l’objet
de l’échange : les marchés des biens et services, le marché du travail, le marché de capitaux, le marché
du crédit etc…
I- L’OFFRE ET LA DEMANDE
L’offre et la demande résultent respectivement des comportements des entreprises (vendeurs)
et des consommateurs (acheteur sur le marché).
A- la demande

La quantité demandée d’un bien ou d’un service représente la quantité du bien et du service
que les consommateur envisage acheter à un prix déterminé au cours d’une période donnée. La
demande ne correspond pas au désir des individus. La quantité demandée ne correspond nécessairement
à la quantité qu’on achète. Il existe une différence entre la quantité demandé et la quantité achetée. La
quantité demandée d’un bien ou d’un service dépend de plusieurs facteurs donc voici les principaux :
le prix du bien, le prix des autres biens, le revenu des consommateurs, la population, les préférences
des consommateurs.
S’agissant du prix du bien ; la loi de la demande stipule que toute chose étant égale par ailleurs,
la quantité demandée d’un bien diminue au fur et à mesure que son prix augmente. La quantité
demandée d’un bien dépend du prix de ce bien mais également des prix des autres biens. L’influence
des prix des autres biens permets de faire la distinction entre bien substitue et bien complémentaire. On
appelle bien substitut un bien qui peut être utilisé à la place d’un autre. Le bien complémentaire est un
bien qui est consommé avec un autre. Le revenu du consommateur agit également sur la quantité
demandée des biens. En effet, lorsque leur revenu augmente, les consommateurs augmentent en général
la plupart des biens. Les biens pour lesquels la demande s’accroit avec les revenus sont appelés les
biens normaux. Par contre les biens pour lesquels la demande baisse lorsque le revenu augmente sont
appelés les biens inférieurs. La population a aussi un effet positif sur la demande des biens. Plus la
population augmente plus la demande de tous les biens croit. Enfin, les préférences influencent aussi
la demande des biens. Les préférences désignent l’attitude, en termes de gouts, des consommateurs
pour les biens et services. Les préférences ne peuvent pas être observées directement ; l’on ne peut
connaitre avec exactitude les préférences des consommateurs. De manière schématique, la courbe de
demande se présente de la manière suivante :
B- l’offre

La quantité offerte d’un bien représente la quantité que les producteurs ont l’intention de
vendre au cours d’une certaines périodes compte tenu du prix qui prévaut sur le marché. La
quantité offerte n’équivaut pas nécessairement à la quantité qui sera vendu ou acheté. Les
consommateurs peuvent contrecarrer les plans de vente des entreprises en achetant moins que la
quantité planifiée par les entreprises. Plusieurs facteurs expliquent la quantité offerte d’un bien : le prix
du bien, le prix des autres biens, les prix des facteurs de production et la technologie.
L’effet du prix du sur l’offre permet d’énoncer la loi de l’offre. La loi de l’offre stipule que :
toutes choses étant égales par ailleurs, quand le prix d’un bien s’élève, la quantité offerte de ce bien
s’élève également. Les prix des autres biens peuvent influer sur l’offre d’un bien. Une distinction est
également faite entre biens substituts et biens complémentaires. Une augmentation du prix d’un bien
substitut de production entraine une distribution de l’offre ; toute augmentation du prix d’un bien
complément provoque une augmentation de l’offre de l’autre bien complément. Les prix des facteurs
de production ainsi que leurs prix, le progrès technique permet aux producteurs d’abaisser leurs coûts
de production et d’augmenter leurs offres. Graphiquement, la courbe d’offre se présente comme suit :

II- L’EQUILIBRE DU MARCHE ET LA FORMATION DES PRIX

Un équilibre est définit comme une situation où les forces opposées se composent réciproquement.
Un prix d’équilibre est le prix auquel la quantité demandée est égale à la quantité offerte. Si le prix
est trop élevé la quantité offerte dépasse la quantité demandée (offre excédentaire ou surplus).
Inversement, si le prix est trop bas, la quantité demandée excède la quantité offerte (demande
excédentaire ou pénurie). Il existe un seul prix pour lequel la quantité offerte est égale à la quantité
demandée. Nous sommes à l’équilibre lorsque l’offre est égale à la demande.

III- LES DIFFERENTS TYPES DE MARCHE

A- Le marché de concurrence pure et parfaite

Les économistes néoclassiques ont proposé une formalisation d’un marché idéal appelé marché de
concurrence pure et parfaite.

a) Définition

Un marché de concurrence pure et parfaite est un marché devant satisfaire les cinq conditions
suivantes : l’atomicité de l’offre et de la demande, la libre entrée et sortie sur le marché, la
transparence sur le marché, l’homogénéité du produit et des facteurs de production, la mobilité
des facteurs de production.

L’atomicité de l’offre et de la demande suppose l’existence d’une multitude d’offreurs et de


demandeurs de telle sorte qu’aucun d’entre eux ne puisse influer le marché des prix. La libre entrée
sur le marché renvoie à l’inexistence des restrictions à l’entrée ; ainsi, la concurrence n’est pas figée.
D’après le critère de la transparence du marché, tous les acteurs du marché bénéficient d’une
information parfaite sur les conditions de marché (en particulier les prix). L’homogénéité du produit
suppose que les produits supposent que les produits échangés sur le marché sont identique de telle sorte
que la concurrence ne peut porter que sur les prix. La mobilité des facteurs de productions peuvent
se déplacer, de manière à e que chaque entreprise puisse profiter des mêmes conditions de production.

b) La formation du prix sur le marché de concurrence pure et parfaite

Le fonctionnement du marché de PPP résulte de la confrontation de l’offre (la somme des offres
individuelles) et de la demande (la somme des demandes individuelles) pour chaque produit qui
détermine un prix d’équilibre. Ce prix est unique et s’impose aux agents économiques comme sous
l’effet d’un ordre naturel (« la main invisible » chez l’économiste classique Adam Smith ou plus tard
le commissaire-priseur de Léon Walras). Les offreurs et les demandeurs sont des « Price Taker » sur
ce marché. Le seul choix qui s’offre aux vendeurs et aux acheteurs réside dans celui de la quantité à
acheter ou à vendre. Dans un tel environnement, tout changement affectant l’offre et la demande
conduit nécessairement et rapidement à un nouvel équilibre caractérisé par n nouveau point d’équilibre.

Supposons par exemple que la demande est supérieure à l’offre. Cela correspond à un prix faible. Dans
ce cas, les demandeurs qui ne pourraient pas acheter des biens sont prêts à le payer plus cher.
Symétriquement les offreurs veulent bien mettre plus de biens sur le marché si les prix augmentent. Un
nouveau prix plus élevé va donc émerger, les offreurs pouvant profiter d’un prix plus élevé puisque de
nombreux acheteurs sont prêts à payer ce prix. Et ainsi de suite jusqu’au prix d’équilibre p* pour une
quantité d’équilibre q*.

Les économistes classiques et néoclassiques, à travers le marché de concurrence pure et parfaite,


postulent donc la flexibilité des prix comme pivot central de leur analyse.

B- Le marché de concurrence imparfaite

De manière générale, les marchés ne respectent pas les conditions du marché de concurrence pure
et parfaite. Ainsi la concurrence imparfaite se rencontre à chaque fois qu’une condition de la
concurrence pure et parfaite n’est pas respectée.

a) Les entraves aux hypothèses de la concurrence pure et parfaite

Le tableau suivant résume les entraves possibles à la réalisation des hypothèses de la CPP
Hypothèses de la CPP Entraves aux hypothèses situation « non
concurrentielles »)

Atomicité des offreurs et demandeurs Concentration des offreurs et demandeurs

Transparence du marché Information partielle, confidentielle, fallacieuse

Homogénéité des produits Différenciation des produits par les offreurs

Liberté d’entré sur le marché Existence des barrières à l’entrée

Mobilité parfaite des facteurs de productions Barrières protectionnistes

b) Les critères d’atomicité du marché et la typologie de Stackelberg

Le critère d’atomicité postulé par le marché de CPP est remis en cause non seulement au niveau de
l’offre mais aussi au niveau de la demande. Le non-respect du critère d’atomicité est à la base de
l’existence des marchés dit de concurrences imparfaite. L’économiste allemand Stackelberg a résumé
dans un tableau les différentes configurations envisageables.
acheteurs vendeurs types de marche
Très nombreux Très nombreux Concurrence
Très nombreux Peu nombreux Oligopole
Très nombreux Deux Duopole
Très nombreux Un Monopole
Un seul Un Monopole bilatéral
Un seul Très nombreux Monopsone
Deux Très nombreux Duopsone
Peu nombreux Très nombreux oligospsone

c) la formation des prix en concurrence imparfaite

La fixation de prix en concurrence imparfaite s’opère de façon sensiblement différente suivant la


configuration du marché envisagé. Il existe donc une possibilité d’action de la part des agents
économiques notamment les producteurs ; Ceux-ci ne sont plus des « Price Taker » c’est – à dire –
dire soumis passivement au marché. Ils sont désormais des « Price Maker ».

En situation de monopole, l’entreprise fixe elle –même le prix du marché de manière à


maximiser son profit. Ce dernier est soumis à deux effets contraires : un effet prix (la hausse des prix
permet d’augmenter les recettes) et un effet quantité (la hausse des prix va diminuer la quantité
demandée. La concurrence monopolistique et les situations oligopole sont le plus souvent la règle dans
la réalité. Sur le marché d’oligopole, une lutte des prix des entreprises peut conduire à la disparition
de certaines entreprises. En effet ; lorsque le produit est strictement homogène, les consommateurs
choisissent le prix le moins cher. Pour éviter un affrontement par les prix, les entreprises peuvent
adopter une stratégie de différenciation du produit qui leur permet de fidéliser une clientèle. Le
produit est alors unique pour les demandeurs ; l’entreprise se trouve en situation de concurrence
monopolistique ou d’oligopole différencié.

De manière générale, l’entreprise tient compte, dans la fixation des prix, de ses coûts de
production et du prix psychologique accepté par les consommateurs après étude du marché. Elle doit
aussi tenir compte de la sensibilité de la demande à la modification du prix du bien appelé élasticité
de la demande.

CHAPITRE 4 : LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

La croissance économique est un objet d’étude essentiel des sciences économiques. C’est un
objectif fondamental de l’ensemble des pouvoirs publics qui s’intéressent à l’augmentation quantitative
de la production. Lorsqu’on intègre les aspects qualitatifs, on définit le concept de développement
économique.

I- DEFINITION, MESURE ET FACTEURS EXPLICATIFS DE LA CROISSANCE


ECONOMIQUE

A- Définition
La croissance économique est une mesure purement quantitative qui reflète l’augmentation de
la production à long terme dans une économie. L’indicateur de référence est le produit intérieur brut
(PIB). La croissance économique est donc l’augmentation soutenue de la production d’un pays sur
un longue période. La croissance économique se distingue de l’expansion économique. L’expansion
économique est une augmentation conjoncturelle de la production d’un pays. En d’autres termes, elle
correspond à une phase ascendante du cycle économique et est de durée courte ou moyenne.
B- Mesure de la croissance économique
La mesure de la croissance économique repose essentiellement sur le calcul du PIB. Le calcul
du PIB se fait essentiellement à travers trois optiques : optique production, optique demande et optique
revenu. Pour établir le taux de croissance, on calcule le taux de variation du PIB sur une période donnée.
C- les facteurs explicatifs de la croissance économique
Les économistes ont d’abord cherché à expliquer la croissance économique en prenant en
compte la contribution de deux grands facteurs de production que sont le travail et le capital. L’un des
travaux le plus connu est celui de Carré, Dubois et Malinvaud (1972). Une distinction est donc faite
entre la croissance intensive et la croissance extensive. On parle de la croissance extensive lorsque
l’augmentation de la production résulte de l’accroissement des facteurs de productions utilisés. La
croissance intensive quant à elle renvoie à la croissance qui provient d’une meilleure utilisation des
facteurs de production génératrice de gain de productivité.

La contribution des facteurs de production a fourni une explication insuffisante de la croissance ; les
économistes ont donc cherché l’origine de la grande partie inexpliquée. En premier lieu, le progrès
technique, considéré comme exogène, a été le facteur identifié notamment par Solow (1957). Ce
progrès technique était considéré comme une « manne tombée du ciel »
Dans les années 1980, une théorie de la croissance dite endogène a été développé& pour identifier
les facteurs explicatifs de la croissance ? Selon la théorie de la croissance endogène, la croissance
économique résulte en grande partie du progrès technique qui dépend lui-même des différents facteurs
internes à la croissance économique. Ainsi, on distingue plusieurs sources de la croissance.
• L’accumulation du capital de P. Romer (1986) : lorsqu’une entreprise accumule du capital, elle
accumule aussi les connaissances grâce çà la pratique (effets d’apprentissage). Les autres
entreprises en profitent grâce à la circulation de l’information.
• Les innovations technologiques de P. Romer (1990) : les innovations technologiques profitent
à la collectivité grâce aux brevets. Elles trouvent aussi des applications dans d’autres activités ;
ce qui engendre des nouveaux marchés.
• Le capital humain de R .Lucas (1988) : un individu sera plus efficace qu’il opère dans un
environnement composé d’individus qualifiés
• Les infrastructures publiques de R. Barro (1990) : les infrastructures publiques permettent
d’accroitre l’efficacité productive en procurant une main-d’œuvre qualifiée (dépenses de
formation), en améliorant les conditions de transport et de communication etc.

II- LES IRREGULARITES DE LA CROISSANCE : les cycles


La croissance économique présente une tendance générale et durable d’accroissement des
grandeurs économiques (le trend) mais également des variations significatives au cours du temps
appelées fluctuations ou cycles. Le trend (de la croissance) désigne le mouvement séculaire
d’accroissement de la richesse produite par l’homme. Un cycle est un phénomène de fluctuation
économique ayant un caractère régulier et se traduisant par l’ambiance par l’alternance de phases
d’expansion et de récession affectant des grandeurs économique fondamentales (production, prix,
emploi). On distingue plusieurs types de titre à l’amplitude plus ou moins importante. Il y’a d’abord
les cycles longs dits « cycles de Kondratieff » qui présentent une forte amplitude (durée totale de 50
ans environs) avec deux phases d’environ 25 ans, l’une d’expansion et l’autre de récession. Il y’a
ensuite des cycles courts appelés respectivement « cycles de Juglar » (d’une périodicité comprise entre
5 et 10 ans) et « cycles de Kitchin » (d’une amplitude totale de 3 à 4 ans).

III- LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Le développement économique est un phénomène qualitatif irréversible et observable sur


une longue période, caractérisée par une transformation des structures économiques et sociales liées à
la croissance économique. Ces changements de structures renvoient à des différentes manifestations
du développement : niveau de vie, industrialisation, indicateurs démographiques, urbanisation, niveau
d’éducation et de qualification. La notion de développement peut s’apparenter à une augmentation du
bien-être. Dans ce cas, on parle de développement humain. Le développement humain est caractérisé
par la capacité d’un pays à satisfaire les besoins d’une population non seulement en termes monétaires
mais également en termes d’éducation, de santé, d’hygiène etc. Dans cette perspectives, les
économistes de Nations-Unies calculent un « indicateur de développement humain » (IDH= en
combinant plusieurs facteurs élémentaires : le PIB par habitant mais aussi l’espérance de vies, le taux
d’alphabétisation des adultes, le taux de scolarisation. De nos jours, les problèmes environnementaux
occupent une place très importante d’où le recours au concept de développement durable qui rend
compte de l’impératif d’équilibre de la croissance au plan écologique. Le développement durable est le
développement qui répond aux besoins présents sans compromettre les besoins des générations futures.
IV- LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT

Le développement économique étant le processus par lequel une économie se développe et augmente
son niveau de vie. Il existe plusieurs stratégies pour stimuler le développement économique, qui
peuvent être mises en œuvre par les gouvernements, les entreprises et les organisations internationales.
Examinons certaines de ces stratégies et discuter de leurs avantages et inconvénients.

A- La stratégie de la substitution des importations


La stratégie de la substitution des importations (SSI) est une stratégie de développement économique
qui consiste à promouvoir la production locale de biens pour remplacer les importations. Cette stratégie
a été utilisée dans de nombreux pays en développement après la Seconde Guerre mondiale.

Les avantages de la SSI sont les suivants :

• Elle permet de réduire la dépendance aux importations et de renforcer l'économie locale.


• Elle peut créer des emplois et augmenter les salaires.
• Elle peut aider à protéger les industries naissantes de la concurrence étrangère.

Cependant, la SSI présente également des inconvénients :

• Elle peut être coûteuse pour les consommateurs car les biens locaux sont souvent plus chers que
les biens importés.
• Elle peut entraîner une baisse de la qualité des produits locaux en raison de la protection contre
la concurrence.
• Elle peut décourager les investissements étrangers et l'ouverture de l'économie.

B- La stratégie d'exportation

La stratégie d'exportation consiste à encourager la production de biens pour l'exportation vers les
marchés étrangers. Cette stratégie a été utilisée avec succès par de nombreux pays asiatiques, tels que
le Japon, la Corée du Sud et Taiwan.

Les avantages de la stratégie d'exportation sont les suivants :

• Elle permet de profiter des avantages de l'économie mondiale et de la demande étrangère pour
les produits locaux.
• Elle peut entraîner une amélioration de la qualité des produits locaux et des processus de
production en raison de la concurrence étrangère.
• Elle peut stimuler la croissance économique et la création d'emplois.

Cependant, la stratégie d'exportation présente également des inconvénients :

• Elle peut être risquée car elle repose sur la demande étrangère et les fluctuations du marché
mondial.
• Elle peut entraîner une dépendance à l'égard des exportations et une vulnérabilité aux chocs
externes.
• Elle peut accentuer les inégalités économiques et sociales si les avantages de la croissance
économique ne sont pas distribués équitablement.

C- La stratégie de la libéralisation économique

La stratégie de la libéralisation économique consiste à ouvrir l'économie à la concurrence étrangère et


à éliminer les barrières commerciales et les restrictions gouvernementales. Cette stratégie a été
largement adoptée dans les années 1990, en particulier dans les pays en développement.

Les avantages de la libéralisation économique sont les suivants :


• Elle peut stimuler la croissance économique et l'investissement étranger.
• Elle peut réduire les coûts pour les consommateurs
• Favorise une croissance générale de l’économie

Les inconvénients de la linéarisation économiques sont les suivants :

• Augmentation des inégalités : La libéralisation économique peut créer des inégalités en


permettant à certaines entreprises et personnes de s'enrichir plus rapidement que d'autres.
• Concurrence déloyale : La libéralisation économique peut permettre l'entrée de nouvelles
entreprises étrangères sur les marchés locaux, ce qui peut entraîner une concurrence déloyale
pour les entreprises locales qui ne sont pas en mesure de rivaliser avec les nouvelles entreprises.
• Perte de souveraineté : La libéralisation économique peut entraîner une perte de souveraineté
économique, car les gouvernements peuvent être contraints de respecter les règles édictées par
les organisations internationales telles que l'Organisation mondiale du commerce.
• Destruction de l'environnement : La libéralisation économique peut encourager la croissance
économique et l'industrialisation, ce qui peut entraîner une exploitation excessive des ressources
naturelles et une destruction de l'environnement.
• Instabilité financière : La libéralisation économique peut entraîner une instabilité financière et
une volatilité des prix des actifs financiers, car les investisseurs peuvent réagir de manière
excessive aux nouvelles économiques et politiques.
• Perte d'emplois : La libéralisation économique peut entraîner la suppression d'emplois dans
certains secteurs, notamment ceux qui sont moins compétitifs, ce qui peut causer des tensions
sociales.

Il est important de noter que ces inconvénients ne sont pas systématiques et que certains peuvent être
atténués par des politiques économiques appropriées
CHAPITRE 5 : LA MONNAIE

Lorsqu’on parle de l’économie, on pense très rapidement à la monnaie. Cette dernière est
souvent assimilée à la richesse. Ce lien est –il justifié? La monnaie n’est-elle pas plutôt la représentation
de la richesse sans être véritablement son fondement ?
I- LA MONNAIE ET SES SPECIFICITES
A- les fonctions de la monnaie

La monnaie remplit trois fonctions bien distinctes à savoir :


• Une unité de compte (fonction de d’évaluation) ; cette fonction a pour but d’évaluer tous les
biens et est ainsi la fonction centrale de la monnaie car elle permet l’existence d’une économie
d’échange.
• Une réserve de valeur (fonction de thésaurisation) ; la monnaie permet d’étaler les achats dans
le temps ; elle représente un lien entre le présent et le futur : c’est un instrument d’épargne
• Un intermédiaire des échanges (Fonction de circulation) elle permet ainsi aux biens de
s’échanger facilement en établissant un lien entre les échangistes potentiels qui sans elle ne
pourrait réaliser leur transaction.
B- les formes de monnaie et les différents moyens de paiements
a) les formes de la monnaie

On distingue :
• La monnaie marchandise :
Au départ, la seule forme d’échange était le troc. Mais du fait des difficultés inhérentes à une
économie de troc, il a fallu choisir un bien qui devrait jouer le rôle de monnaie. Ainsi, la monnaie
sous son aspect primitif a pris la forme d’une marchandise.
• La monnaie métallique :
Succédant aux monnaies-marchandises, les premières pièces de monnaie font leur apparition
dans l’Antiquité et jouent un rôle dominant jusqu’au XIXe siècle. Ont ainsi cohabité pendant
des siècles, des pièces de cuivre, de bronze, d’argent et d’or. Ces métaux ont été choisis en
fonction de leur rareté, mais aussi en raison d’une symbolique religieuse (or-soleil, argent-
lune).
• La monnaie fiduciaire
Il s’agit des billets en circulation, qui sont initialement émis par des banquiers privés dès le
XVIIe siècle. Mais des faillites retentissantes, comme celle de la banque générale de John Law
en 1720, justifièrent la nécessité de limiter la création de monnaie fiduciaire. Dès lors, celle-ci
fut dans un premier temps dépendant de la quantité d’or que possédait la banque centrale.
(Principe de la Currency School) ; puis s’en affranchit. (Principe de la Banking School). Les
billets deviennent alors une véritable monnaie émise en contrepartie de crédits à l’économie.
De nos jours, la valeur des billets de banque ne repose plus que sur confiance qu’ont les
agents économiques dans leur monnaie (Fidus signifie confiance en latin), confiance obligée,
car non seulement les billets ont un cours légal (nul ne peut les refuser en paiement d’une dette),
mais ils ont également un cours forcé, c’est-à-dire qu’ils sont inconvertibles en métal précieux.
• La monnaie scripturale :
C’est la monnaie qui consiste en un simple jeu d’écriture dans un compte. On parle de compte
à vue car l’avoir est remboursable en billets au guichet (à vue signifie au titulaire lui-même).
Elle ne circule pas de main à main mais par jeu d’écriture (scriptural) d’un compte à un autre
au sein du système bancaire
• La monnaie électronique

La monnaie électronique consiste en un encours stocké dans une carte prépayée multi prestataire.

b) Les moyens de paiement

Les moyens de paiement qui servent à la circulation des instruments monétaires sont :

• La monnaie métallique ou monnaie divisionnaire


• La monnaie fiduciaire
• Le chèque
• Le virement bancaire
• La carte de paiement

II- LES MASSES MONETAIRES ET SES CONTREPARTIES


La masse monétaire se définit comme l’ensemble des moyens de payement en circulation dans
une économie et des placements facilement transformables en liquidité. En d’autres termes, la masse
monétaire peut être définit comme l’ensemble des actifs monétaires détenus par les agents économiques
non financiers et qui peuvent être immédiatement ou rapidement utilisés pour réaliser les grandes
fonctions macroéconomiques : consommation, investissement, épargne.

La masse monétaire peut être divisée en différents agrégats monétaires ; un agrégat monétaire
est défini comme le regroupement d’un ensemble homogène d’actifs monétaires détenus par les agents
économiques non financiers et qui peuvent être immédiatement ou rapidement utilisés pour réaliser les
grandes fonctions macroéconomiques : consommation, investissement, épargne.

La masse monétaire peut être divisée en différents agrégats monétaire ; un agrégat monétaire
est défini comme le regroupement d’un ensemble homogène d’actifs monétaire et non monétaires. Il
est alors possible de classer les agrégats de monnaie par ordre de liquidité décroissante. L’on peut ainsi
avoir la classification suivante notamment dans la BEAC :

• L’agrégat monétaire M1 qui est composé de monnaie fiduciaire et des dépôts à vue ; M1 = pièces
+ billet +dépôts à vue.
• L’agrégat monétaire M2 est constituée des actifs monétaires compris dans M1 et de la quasi
monnaie (dépôts d’épargne et dépôts à termes) ; M2= M1+ dépôts d’épargne et dépôts à terme.

Les contreparties de la masse monétaire sont les sources de création monétaire par le système
financier. On distingue les créances sur l’étranger, les créances nettes sur l’Etat et les crédits à
l’économie qui sont la composante la plus importante.

A- Les débats autour du rôle de la monnaie et de la demande de monnaie

Quelles sont les conséquences de la variation de la masse monétaire sur les phénomènes
économiques réels ? Qu’est-ce qui motivent les agents économiques à détenir leur richesse sous formes
liquides ?

Pour certains auteurs (les classiques et les néoclassiques), les phénomènes monétaires et les
phénomènes récits sont déconnectés : on parle de la neutralité de la monnaie. En effet, la neutralité
de la monnaie signifie que la monnaie n’a aucune influence sur les grandeurs réelles de l’économie
(croissance économique, investissement, consommation etc.) notamment à long terme. Par ailleurs, la
monnaie est uniquement demandée par les agents pour effectuer des transactions.
Dans cet ordre d’idées, la demande de monnaie est fonction positive du revenu.

À contrario, d’autres auteurs (les keynésiens) remettent en cause la séparation de la sphère


monétaire. Pour ces auteurs, la monnaie non neutre c’est-à-dire qu’elle influence les grandeurs réelles
de l’économie. Les keynésiens distinguent trois motifs de détention de la monnaie. Le premier est le
motif de transaction : les agents désirent les encaisses afin de pouvoir réaliser les transactions. Cette
demande est fonction positive du revenu. Le second motif est celui de préparation : les agents
économiques désirent détenir la monnaie pour faire face aux dépenses imprévues et cette demande est
fonction positive du revenu. Le troisième motif est celui de spéculation. Le motif de spéculation est
déterminé par l’objectif de réalisation des plus-values en capital sur le marché des tiers. Ce motif est
fonction négative du taux d’intérêt.

III- L’OFFRE DE MONNAIE

A- Le mécanisme de la création monétaire

L’offre de monnaie ou la création de monnaie signifie la mise en circulation d’une nouvelle


quantité de monnaie et non la substitution d’une forme de monnaie à une autre. En effet, elle consiste
en la mise en disposition des agents économiques de moyens de paiements totalement nouveaux. Seuls
les agents financiers, habilités à gérer les moyens de paiements scripturaux, peuvent réaliser cette
opération. Il leur suffit d’inscrire une somme sur le compte d’un agent non financier pour créer une
monnaie scripturale supplémentaire. Cette inscription se fait en contrepartie d’une créance, c’est-à-dire
en échange d’une promesse de remboursement ultérieur.

B- Les acteurs de la création monétaire

La création monétaire est l’œuvre des banques commerciales, la Banque Centrale et le


Trésor Public. Les banques commerciales créent de la monnaie scripturale : lorsqu’une banque
accorde le crédit à un client et verse la somme sur son compte, elle augmente à la fois l’actif (créance
sur le client) et le passif (compte du client) de son bilan. Elle crée de la monnaie ex-nihilo. En revanche,
on ne peut pas parler de création monétaire lorsque l’institution financière prête des ressources qu’elle
a collectées auparavant. La création monétaire des banques est la plus importante. La Banque Centrale,
ne crée paradoxalement qu’assez peu de monnaie. Disposant du monopole de l’émission des billets,
elle les met à la disposition des banques commerciales contre de la monnaie centrale (compte courant
des banques) en fonction des besoins de leurs clients. La création monétaire par le Trésor Public est
infime. En gérant le circuit des comptes chèques postaux, le Trésor est amené à régler certaines
dépenses de l’Etat par inscription sur ces comptes, et à créer ainsi de la monnaie scripturale.

IV- FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

Parmi les agents économiques (ménages, entreprises, administrations publiques) certains ont
des fonds excédentaires par rapport aux projets qu’ils souhaitent réaliser. On dit qu’ils ont une capacité
de financement. D’autres agents, au contraire, n’ont pas assez de fonds pour financer leurs projets. On
dit qu’ils ont un besoin de financement. En pratique, les agents à capacité de financement sont les
ménages et ceux à besoin de financement sont les entreprises.

Pour se financer, les agents à besoin de financement ont deux possibilités. Ils peuvent aller voir
directement les agents à capacité de financement et leur demander des fonds : c’est la finance directe.
La finance directe a lieu sur le marché. Ils peuvent également passer par un intermédiaire, le plus
souvent une banque : c’est la finance indirecte ou finance intermédiaire. Lorsque le mode de
financement directe prédomine dans l’économie, on dit qu’on est dans une économie de marché.
Lorsque la finance intermédiaire prend une place prépondérante dans le financement de l’économie, on
dit que l’économie est une économie d’endettement.
CHAPITRE 6 : LES DÉSÉQUILIBRES ÉCONOMIQUES

La croissance économique est soumise à des fluctuations et des cycles. Certains déséquilibres
économiques et monétaires peuvent être persistants. L’inflation et le chômage constituent les
principaux maux des pays.

I- LE CHOMAGE

Le chômage est une situation de déséquilibre sur le marché du travail. Le travail présente
l’ensemble des capacités physiques et intellectuelles que les hommes mettent en œuvre pour produire
les biens et services nécessaires à la satisfaction de leurs besoins.

A. Le marché du travail

Le marché du travail est défini comme le lieu de rencontre entre l’offre de travail et la
demande de travail. L’offre de travail émane des ménages et dépend de la population active et de la
durée du travail. L’offre de travail émane des ménages et dépend de la population active et de la durée
du travail. On entend par population active, l’ensemble des personnes qui exercent un emploi, ainsi
que celle désirant un emploi, désireuses d’en occuper et menant une recherche active pour cela. La
population active comprend donc les actifs occupés et les chômeurs. La durée de travail est le
temps qu’accomplit un salarié dans le cadre de la production des biens et services. On distingue la
durée légale du travail définie par les textes de la loi, et la durée effective du travail qui tient compte
de l’absentéisme, du chômage technique et des heures complémentaires. L’offre de travail dépend aussi
de la qualité du facteur que les économistes mesurent par la productivité du travail. La productivité
du travail est le rapport entre un volume de production réalisé et le volume de travail nécessaire à cette
production. La demande de travail est exprimée par les entreprises.

B. Définition du chômage

Selon le BIT (Bureau International du Travail), pour être considéré comme chômeur, trois conditions
sont nécessaires :

• Être sans travail, c’est-à-dire n’avoir pas travaillé ne serait-ce qu’une heure au cours de la
semaine de référence ;
• Être disponible pour travailler dans un emploi salarié ou non
• Être à la recherche d’un travail ;

Le chômage est donc la situation des personnes qui sont sans emploi, à la recherche d’un
emploi et disponible pour occuper un emploi.

C. Les conceptions théoriques du chômage

a) Le chômage classique ou chômage volontaire

Pour l’analyse classique et néoclassique, le chômage est lié à la volonté délibérée des agents
économiques de ne pas travailler soit parce qu’il trouve la rémunération insuffisante soit parce qu’ils
sont à la recherche d’un travail mieux rémunéré. L’hypothèse qui sous-tend l’analyse classique du
chômage est la réflexibilité des prix. En effet, en cas d’offre de travail excédentaire, les salariées doivent
s’ajuster automatiquement à la baisse pour résorber l’écart entre l’offre et demande du travail.

b) Le chômage keynésien ou chômage involontaire

Dans l’analyse keynésienne, une économie peut être durablement en situation de sous-emploi
si la demande globale est inférieure à l’offre globale. Dans ce cas, les entreprises sont désireuses de
produire plus, mais ne le font pas suite d’une insuffisance de la demande. L’équilibre ainsi réalisé est
régressif et contribue à créer du chômage (on parle de chômage involontaire). C’est donc un chômage
qui émane du ralentissement de l’activité économique.

D. Les différents types de chômage


a) Le chômage frictionnel

Le chômage frictionnel est un chômage de courte durée qui correspond au temps nécessaire
pour passer d’un emploi à un autre.

b) Le chômage conjoncturel

Le chômage conjoncturel est lié au ralentissement de l’activité économique

c) Le chômage structurel

Le chômage structurel est celui qui est lié aux modifications des structures de l’économie
telles que le déclin d’activités traditionnelles, l’internationalisation des économies, la tertiarisation des
activités etc.
d) Le chômage partiel

Le chômage partiel correspond à une réduction forcée du temps de travail décidée par
l’entreprise pour un temps limité notamment en cas de réduction passagère de l’activité.

e) Le chômage technique

Le chômage technique concerne un arrêt partiel ou total du travail qui résulte des causes
externes) l’entreprise.

II- L’INFLATION
A. Définition de l’inflation

L’inflation peut être définie comme une hausse soutenue et durable du niveau général des prix
de l’ensemble des biens et services dans une économie. Elle exclut les hausses localisées et passagères
et suppose que l’augmentation des prix peut se transmettre à toute l’économie et se reproduise à la
période suivante.

B. Les sources d’inflation

On distingue trois sources de l’inflation : l’inflation par les coûts, l’inflation par la demande et
l’inflation monétaire. L’inflation par les coûts provient d’une hausse des coûts de production.

L’inflation par la demande résulte d’un excès de demande par rapport à l’offre conduisant à
une hausse du prix sur le marché. L’inflation monétaire découle d’un excès de création monétaire
c’est à dire la mise en circulation d’une quantité importante de monnaie.

C. Les conséquences de l’inflation

La première conséquence de l’inflation est l’érosion d’achat des ménages, c’est-à-dire la


quantité des biens et services qu’ils peuvent acheter diminue avec l’inflation. L’inflation érode
l’épargne liquide des ménages et favorise les emprunteurs pour lesquels la charge de remboursement
s’amoindrit. Ainsi, l’inflation favorise les agents structurellement endettés comme l’Etat et les
entreprises. L’inflation contribue aussi à la détérioration des échanges extérieurs. En effet, en cas
d’inflation, les produits nationaux sont plus chers que les produits importés ; ce qui réduit les
exportations au détriment des importations. Enfin, l’inflation favorise dans certains contextes
l’accroissement des inégalités. En effet, l’inflation pénalise les titulaires des revenus fixes (les retraités
par exemple) ainsi que les agents fortement exposés à la concurrence internationale contrairement aux
agents qui sont donc les secteurs abrités de la concurrence internationale contrairement aux agents qui
sont donc les secteurs abrités de de la concurrence internationale. Les salariées les plus qualifiés sont
également plus préservés que les autres.

D. Les instruments de lutte contre l’inflation

Les pouvoirs publics disposent de plusieurs instruments de lutte contre l’inflation à savoir les
politiques monétaires restrictives, les politiques budgétaires et fiscales, le contrôle des prix, la politique
des revenus, la politique de la concurrence.

a. Les politiques monétaires restrictives

La lutte contre l’inflation passe par un ralentissement de la croissance de la masse monétaire.


Initialement, la Banque Centrale fixait un taux de croissance de la masse monétaire et donc des crédits.
Cette politique s’est révélée inefficace du fait de sa rigidité car limitant la concurrence entre les
établissements de crédits. La politique monétaire s’est donc orientée sur la politique des taux d’intérêts
directeurs : la hausse des taux d’intérêts directeurs aboutit in fine à une diminution de crédits et donc
la masse monétaire. Pour être efficace, la politique monétaire doit être crédible auprès des agents. Ils
doivent considérer que les autorités monétaires ne changeront pas d’objectif en cours de route. C’est
pourquoi les États ont rendu les Banques Centrales. Indépendantes du pouvoir politique.

b. Les politiques budgétaires et fiscales

La définition du déficit budgétaire, qui peut se traduire par la baisse des dépenses publiques et
la hausse des impôts, permet d’agir directement sur le niveau de la demande globale. Le recours à
l’emprunt sur les marchés financiers plutôt de que financement monétaire pour couvrir le déficit permet
également de résorber les tensions inflationnistes.

c. Le contrôle des prix

Cet instrument permet de stopper momentanément l’augmentation des prix. Cependant, il agit
sur les symptômes et pas sur les causes. La sortie du blocage des prix peut l’occasion des phénomènes
de redémarrage de l’inflation.

d. La politique des revenus

Cette politique vise à fixer les normes de progression des revenus compatibles avec la stabilité
des prix.
e. La politique de la concurrence

La politique de la concurrence vise à lutter contre les entraves à la concurrence en vue de limiter
les marges de manœuvres en matière des prix. Elle repose sur le démantèlement des monopoles,
notamment dans les services publics en réseaux (téléphone, électricité, gaz, transports.

CHAPITRE 7: L’ETAT

L’Etat désigne la personne morale de droit public qui, sur le plan juridique, représente une
collectivité, un peuple ou une nation, à l’intérieur ou à l’extérieur d’un territoire déterminé sur lequel
il exerce le pouvoir suprême ; la souveraineté.

Au regard de la Comptabilité nationale, l’Etat renvoie au secteur institutionnel des


administrations publiques (APU) dont la fonction principale consiste « à produire des biens et services
non marchands ou à effectuer des opérations de redistribution du revenu ou du patrimoine national ».

De façon générale, l’Etat peut être analysé de deux façons. La première consiste à considérer
que c’est un organisme bienveillant quoi cherche à maximiser le bien être de tout en permettant la
réduction des inégalités. Dans ce cas, on peut chercher à mesurer ses performances ou expliquer ce
qu’il faudrait faire pour les améliorer. La deuxième façon d’analyser l’Etat est d’essayer de comprendre
son fonctionnement, et de comprendre comment les décisions sont prises en mettant en évidence les
rapports de pouvoir, les préoccupations économiques, et les conflits d’intérêts.

I- L’EVOLUTION DU ROLE DE L’ETAT

Si l’opposition entre l’Etat gendarme et l’Etat providence reflète une partie des débats du 19ème
et du 20ème siècle, il convient de rappeler que l’autorité publique n’a jamais cessé d’intervenir dans la
sphère économique et sociale. Les guerres de 1914 et de 1940, la crise économique de 1929 ainsi que
les récentes crises financières vont donner une nouvelle légitimité aux interventions de l’Etat.

A. De l’Etat gendarme à l’Etat de providence

Les théoriciens libéraux affirment qu’en économie de marché, l’Etat doit se contenter d’assurer
ses missions régaliennes ; c’est ce qu’on a appelé l’Etat gendarme. Mais dans la première moitié du
XXème siècle, l’intervention économique et sociale s’est développée : l’Etat gendarme fait place à
l’Etat providence.

a. L’Etat gendarme
Pendant très longtemps, l’Etat a eu pour fonction principale d’assurer le maintien de l’ordre
dans la nation, et tout particulièrement de veiller au respect du droit de propriété privé. Cette fonction
revenait à doter la puissance publique de moyens lui permettant d’avoir une police, une justice et une
défense nationale. Il en résultait que le budget de l’Etat était composé des dépenses liées à ces fonctions
et des recettes, principalement procurées par l’impôt, destinées à les financer. Ce phénomène procédait
très largement de la conception libérale du rôle de l’Etat, qui en théorie, n’avait pas de volonté propre.
La satisfaction des besoins individuels passant normalement par les mécanismes du marché, l’Etat
devait contenter de garantit les règles du jeu du marché et, dans le cas contraire, disposer des moyens
de sanctionner ceux qui y contreviendraient. En d’autres termes, il devrait se limiter à un rôle d’Etat-
Gendarme ou encore d’Etat minimal.

b. L’Etat providence

A l’opposé, l’expression Etat providence attribue à l’Etat le devoir de jouer un rôle actif en
stimulant la croissance économique, en fournissant une protection sociale et en corrigeant les injustices
sociales. Le Terme Etat Providence renvoie à plusieurs interprétations. C’est un terme qui traduit une
opposition entre deux courants de pensée du 19ème siècle. D’un côté, les libéraux qui affirment le primat
de l’individu et le risque de voir l’Etat se substituer à la providence. De l’autre, des républicains du
second empire qui critiquent la philosophie trop individualiste de certaines lois et préconisaient un
« Etat social » se préoccupant de l’intérêt général.

B°/ Les fonctions de l’Etat de RICHARD Musgrave (1959)

Ayant la volonté de dresser une typologie des interventions de l’Etat, l’économie américain R.
Musgrave considère que l’action des pouvoirs publics peut être appréhendée à travers trois fonctions
principales : une fonction d’allocation, de redistribution, et de stabilisation (ou de régulation).

a) La définition d’allocation des ressources

L’Etat est amené à intervenir pour cinq raison principal :

• La définition de règle et de droit permettant le fonctionnement des marchés ;


• L’existence de rendement croissant permettant à l’émergence de monopole naturel :
• Lorsque le marché s’avère incapable de satisfaire certains besoins notamment les biens et les
services collectifs ;
• La multiplication des effets externes liés aux activités des particulier (ménages ; entreprises).
Ainsi l’Etat intervient pour règlementer à titre préventif certaines activités et prévient les
possibilités de nuisance (effets externe négatifs) liées à certains domaines d’activité comme le
rejet des eaux usés et polluées, le rejet de gaz toxique dans l’air… on dit alors que l’Etat oblige
les entrepreneurs à « internaliser » des coûts qui auraient été rejetés sur la collectivité ;
• La régulation du marché des biens tutélaires. Il s’agit de biens que le marché produit
spontanément en quantité suffisante pour satisfaire les besoins des agents ; mais pour lesquels
l’autorité publique considère qu’il faut intervenir dans la consommation des agents ; pour qu’ils
consomment plus(l’hygiène) ou moins (alcool).

b) La fonction de redistribution

Elle relève de la justice sociale. Par nature, le libéralisme et l’économie de marché créent des
inégalités dans la société. L’Etat est amené à réduire ces inégalités en redistribuant une partie de la
richesse nationale créée.

c) La fonction de stabilisation

Cette fonction vise les grands objectifs macroéconomiques tels qu’un niveau d’emploi élevé, une
inflation modérée, une croissance du PIB… cette fonction relativement nouvelle de l’Etat nécessite des
moyens appropriés que sont la politique budgétaire et la politique monétaire

II- L’INTERVENTION DE L’ETAT PAR LE JEU DE LA POLITIQUE


ECONOMIQUE

A) Le concept de politique économique

La politique économique est définie comme l’ensemble de décisions prises par les autorités
gouvernementales dans le but de réguler l’activité économique. Cette définition montre que la politique
économique se place dans un cadre interventionniste contraire au « laisser faire les hommes, laissé
passer les marchandises » de Vincent de Gournay (1712-1759)

Quatre finalités, comme sous le nom de carré magique de Kaldor (1957), constituent l’objectif de tous
politiques économiques à savoir :

• La croissance économique
• Le plein emploi
• La stabilité des prix
• L’équilibre extérieur

B) Politique conjoncturelle- politique structurelle

Une distinction est faite entre politique conjoncturelle et politique structurelle. La politique
conjoncturelle vise à maintenir ou rétablir les grands équilibres économiques et financiers à court terme.
Une politique structurelle a pour but de modifier les structures de l’économie à long terme. Le tableau
suivant compare les politiques conjoncturelle et structurelle.

Politique conjoncturelle Politique structurelle

Durée Court terme Long terme

Objectif Maintien des équilibres Adaptation des structures

Effets Quantitatifs Qualitatifs

C) Les instruments traditionnels de la politique économique

Il s’agit de la politique monétaire et de la politique budgétaire. La politique monétaire est définie


comme étant l’ensemble des décisions prises par les autorités monétaires pour réguler la quantité de
monnaie en circulation. Elle vise la stabilité interne de la monnaie par une régulation de la masse
monétaire. En la matière, la politique monétaire oscille entre le « ni trop » et le « Ni trop peu ». En
effets, la quantité de monnaie ne doit être ni trop importante pour éviter les phénomènes inflationnistes,
et en quantité suffisante pour que les transactions être les agents économiques puissent s’opérer.

La politique budgétaire s’appuie sur l’élaboration du budget de l’Etat, qui n’est autre que la
prévision de l’ensemble des recettes et dépenses de l’Etat pour l’année. Le solde budgétaire constitue
un instrument de politique économique en ce sens qu’il agit sur l’activité économique. En effet, dans
une perspective keynésienne, un déficit budgétaire peut permettre de relancer l’activité économique
grâce au supplément de revenu distribuée aux agents économiques. La croissance des revenus qui en
résulte va permettre en retour, d’augmenter les recettes fiscales et de diminuer le déficit budgétaire.
Les difficultés posées par le déficit budgétaire sont celui de son financement. En général, on
distingue trois principales sources de financement à savoir :

• Le financement par l’endettement


• Le financement par les impôts
• Le financement par la création monétaire

III- L’INTERVENTION DE L’ETAT DANS LA RESOLUTION DES DEFAILLANCES


DES MARCHES

En économie de marché, le prix joue un rôle central comme moyen d’information, d’incitation
et d’allocation. Ils constituent d’abord un moyen d’information pour les agents qui sont informés du
caractère rare des différents biens. Les prix jouent un rôle d’incitation dans la mesure où toute variation
de prix va en effet conduire les consommateurs et les producteurs à modifier leurs offres et leurs
demandes. En fin, les prix assurent l’équilibrage des marchés et le bon déroulement des transactions.

Or il existe « des marchés sans prix » et l’on parle dans ce cas des défaillances des marchés. Il y a
défaillance de marché lorsque le marché s’avère incapable de fixer les prix et d’assurer une affectation
optimale des ressources. Deux cas particulièrement connus : les externalités et les biens collectifs.

A) Les externalités

Les externalités existent dès lors qu’intervient des interactions entre agents économiques induisant
des avantages ou des inconvénients non pris en compte par le marché et donc par le système des prix.
Il existe deux types d’externalités positives et les externalités négatives qui traduisent respectivement
une amélioration ou une dégradation de la situation des agents économiques.

Comme externalités positives, l’on peut citer l’amélioration du système routier ; l’amélioration
de la formation des individus et ses retombés pour les entreprises qui n’ont pas autant financés ces
activités de façon spécifique. Les situations des externalités négatives sont diverses et l’on peut citer le
phénomène de pollution que les mécanismes de marchés sont impuissants à faire cesser.

Dans les différents cas de figures, l’Etat est amené à intervenir pour pallier à ces défaillances
de marchés en favorisant une internalisation de ces externalités. Dans le cas des externalités négatives,
l’Etat peut imposer une taxe, par exemple au pollueur ; pour inciter les agents réduire les externalités
négatives. S’agissant des externalités positives ; l’Etat intervient par le biais des subventions accordés.
Certains économistes néoclassiques sont hostiles à l’intervention de l’Etat et préconisent plutôt la
distribution des droits de propriété.

B°/ Les biens collectifs

Un bien collectif est un bien qui respecte les conditions de non exclusion et de non rivalité.
La notion de non-exclusion est souvent définie comme le fait qu’il est impossible ou techniquement
très couteux d’interdire l’accès de ce bien ou service à ceux qui souhaitent en profiter (routes ;
éclairages public ; etc…). La notion de non-rivalité est associée au fait que la consommation du bien
public par un agent n’empêche pas la consommation de ce même bien par d’autres agents. On dit que
le bien est « indivisible » ou qu’il n’est pas détruit par la consommation. Les biens ayant cette double
caractéristique sont le plus souvent pris en charge par l’Etat car il est difficile voire même impossible
de demander le prix à un consommateur donné pour en bénéficier ; ce qui par voie de conséquence
dissuades les entreprises privées d’en assurer la production. L’Etat est ainsi amené à assurer le
financement de la production de ce type de biens. Les biens collectifs deviennent alors des biens
publics. Ils concernent entre autres l’éducation, la défense etc. souligne qu’il n’y a pas toujours égalité
entre bien collectifs et biens publics. Ainsi, l’éducation classé comme bien collectif est parfaitement
divisible d’où le fait que sa production puisse être assurée par le secteur privé.

CHAPITRE 8: LES RELATIONS ÉCONOMIQUES INTERNATIONALES

Les échanges économiques internationaux recouvrent à la fois des échanges de marchandises, de


services, des capitaux et de monnaies entre les différents pays. Les échanges internationaux sont des
traditionnellement considérées comme étant limitées aux seuls échanges de biens et services ; les
échanges de capitaux et de monnaie constituant, pour leur part, des flux financiers.

I- LA BALANCE DES PAIEMENTS

La balance de paiement est un compte qui enregistre les transactions et les règlements (à
caractère économique et financier) effectués au cours d’une période (généralement l’année ou le
trimestre) entre les résidents d’un pays et le résident des autres pays. La balance de paiement retrace
donc l’ensemble des flux entre résidents et non-résidents durant une période donnée. Les flux
économiques et financiers entre résidents et non-résidents sont répartis dans la balance des paiements
en distinguant le compte courant ou compte de transactions courantes, le compte capital t le
compte financier.

Le compte des transactions courantes enregistre l’ensemble des échanges des biens et services
avec l’extérieur. Il divisé en quatre catégories ou quatre balances partielles à savoir la balance des
invisibles ; la balance des revenus de facteurs ou de rémunération ; la balance des dons et des
transferts unilatéraux.

Le compte financier enregistre les différents types de flux financiers. Dans le compte financier
on distingue le flux d’investissement direct et le flux d’investissement des portes feuilles, et le flux
d’emprunt entre les agents résident et non-résident. Un investissement direct étranger correspond à la
création ou à la reprise partielle ou totale d’entreprise à l’étranger. Les augmentations de capital sont
également considérées comme des investissements directs. Un investissement de portefeuille
correspond à un achat ou à une vente de titre (action et obligation) entre les agents résidents et non-
résidents dans le but de réaliser une plus-value ou de récupérer des dividendes.

Le compte u capital enregistre essentiellement les transferts en capital. Ce sont des transferts
unilatéraux dans le sens où ils n’ont aucune contrepartie. Il s’agit en général des remises de dettes et de
pertes sur créances accordées à ces pays.

A°/- Les théories de l’échange international

Les échanges internationaux sont-ils bénéfiques aux pays qui commercent entre eux ? Les
économistes libéraux, partisans du libre-échange, considèrent que l’échange international est
avantageux. Le libre échange est une doctrine économique qui vise à limiter les obstacles de la libre
circulation des biens, des services et des capitaux entre les économies nationales. D’autres au contraire,
avance l’idée selon laquelle l’échange international n’est toujours pas sources d’avantages pour ceux
qui le pratiquent et son défenseur du protectionnisme. Le protectionnisme est une doctrine
économique qui a pour but de limiter l’accès au marché national pour les étrangers.

B°/- Les explications libérales de l’échange international

Qu’est-ce qui justifie l’existence des biens et services entre les nations ? La première explication
résulte des inégales dotations des facteurs naturels entre les nations. Les auteurs classiques (Adam
Smith, David Ricardo) de l’analyse économique justifient les échanges internationaux au nom de
l’allocation optimale des ressources au niveau mondial.
Plusieurs théories ont avancé pour expliquer l’échange international.

• La théorie des avantages absolus d’Adam Smith (1776) ; chaque pays a intérêt à se spécialiser
dans les productions pour lesquels il possède un avantage absolu par rapport aux autres nations. Un
avantage absolu est donc un avantage obtenu, dans l’échange international, par une nation
lorsqu’elle vent à un prix inférieur à celui des nations concurrentes.
• La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo (1817) ; les nations sans avantages
doivent se spécialiser dans la production pour lesquels elles connaissent le moindre désavantage.
Un avantages comparatif est un avantage obtenu, dans l’échange international, par une nation
lorsque, comparativement aux autres biens, son désavantage sur un bien, en terme de coût et de prix
de vente est moindre.
• La théorie des dotations en facteurs de Hercher (1919) ; Ohlin (1933) et Samuelson (1954) ;
selon le théorème HOS ou loi des dotations en facteurs de production, Les nations doivent se
spécialiser dans les fabrications qui incorporent le facteur de production le plus important. Ainsi,
les pays en développement exporteraient les produits incorporent beaucoup de main-d’œuvre, alors
que les pays développés exporteraient les biens nécessitant un capital important pour leur
fabrication.
• Les théories de la « la demande représentative » de Linder (1961) ; Linder considère qu’un pays
peut s’être constitué un avantage comparatif grâce à l’existence d’une demande intérieure
importante (vaste marché intérieur)
• Les théories de la « demande de différence » de Lassudrie-duchêne (1971) ; si les échanges
croisés portent sur des produits semblables, ceux-ci sont as rigoureusement identique mais
bénéficient d’une « qualité de différence ». La participation à l’échange international permet ainsi
d’améliorer la satisfaction des consommateurs qui peuvent choisir entre de nombreuses variétés
d’un bien et permet également d’élargir le marché potentiel des entreprises.
• Les nouvelles théories de l’échange international qui permet de mettre l’accent sur les
rendements croissants et la différentiation des produits.

C°/- Les politiques protectionnistes

Le protectionnisme repose sur l’idée que le libre-échange n’est pas toujours sources
d’accroissement de richesse. Il existe plusieurs pratiques protectionnistes. Celles-ci se divisent en
mesures tarifaires et mesures non tarifaires. Une barrière tarifaire est une barrière douanière dont
l’objectif est de limiter l’entrée des produits étrangers sur le territoire national en augmentant les droits
de douanes parmi les barrières non tarifaires, on distingue :

• Les subventions à l’exportation : une subvention à l’exportation est une aide public versée à une
entreprise qui vend une part de sa production à l’étranger
• Les quotas d’importation : un quota d’importation est une limite légale des quantités importées.
• Les restrictions de volontaires aux exportations : il s’agit d’un quota sur commerce imposé non
pas par le pays importateur mais par le pays exportateur.
• Les règles de contenu local : selon la règle de contenu local, une fraction donnée d’un bien final
vendu dans un pays doit être produite sur le territoire national.
• Les normes sanitaires ou les normes techniques sur les produits importés.

II- LES TAUX DE CHANGE

Si vous voulez echanger en dehors de la zone du CEMAC, vous aurez besoin d’échangé vos
CFA contre des euros ; livres sterling, des dollars ou une autre monnaie en fonction de votre destination.
C’est la même chose pour les entreprises. Si un importateur veut acheter des machines outil en
provenance du japon par exemple, il devra obtenir des yens pour payer son fournisseur. Il est dont
important pour les différents agents économiques de connaitre la valeur d’une monnaie en termes d’une
autre. Cette valeur est donnée par le taux de change. Le taux de change est le prix relatif d’une monnaie
par rapport à une autre. Autrement dit, le taux de change entre l’Euro et le CFA est le nombre de CFA
qu’il faut vendre pour acquérir un Euro. En général ; on distingue deux régimes de taux de change : le
régime de change fixe et le régime de change flexible. Dans un régime de change de fixe (ou taux de
change), les gouvernements nationaux se mettent d’accord pour maintenir la convertibilité de leur
monnaie à un taux fixe. Dans un régime de taux de change flexible ; le taux de change fluctue librement
par le jeu de l’offre et de la demande sans aucune intervention des banques centrales.

CHAPITRE 9 : LES SYSTEMES CAPITALISTES ET SOCIALISTES

I- LE SYSTEME SOCIALISTE

Le système socialiste est un mode d'organisation économique et politique qui vise à établir une
société égalitaire en éliminant la propriété privée des moyens de production et en établissant une
planification centralisée de l'économie. Dans ce cours, nous allons examiner les principales
caractéristiques du système socialiste, son fonctionnement et les critiques qui lui sont souvent
adressées.

A- Les fondements du système socialiste

a) La propriété collective

Le système socialiste repose sur la propriété collective des moyens de production. Les entreprises,
les terres, les machines, les usines et les équipements appartiennent à l'État ou à des coopératives de
travailleurs. Cette propriété collective permet à la communauté de contrôler les moyens de production
et de décider de la manière dont ils seront utilisés.

b) La suppression de la recherche du profit

Dans le système socialiste, la recherche du profit est supprimée. Les entreprises ne cherchent pas
à maximiser leurs profits, mais plutôt à répondre aux besoins de la société. Les décisions économiques
sont prises en fonction des besoins de la communauté plutôt que des intérêts privés.

c) La planification centralisée

Dans le système socialiste, l'économie est planifiée de manière centralisée. Le gouvernement


établit des plans quinquennaux pour l'économie nationale et décide de la quantité de biens et de services
à produire, des prix à fixer et des quantités de matières premières à allouer à chaque secteur
économique. Cette planification centralisée permet de coordonner l'activité économique et de garantir
l'utilisation efficace des ressources.

d) L'égalité économique

Dans le système socialiste, l'égalité économique est un objectif fondamental. Les salaires sont
égalisés, de sorte que chaque travailleur reçoit une rémunération équitable pour son travail. Les
avantages sociaux tels que la santé, l'éducation et le logement sont considérés comme des droits
fondamentaux et sont fournis par l'État.

B- Le fonctionnement du système socialiste

a) La propriété collective

La propriété collective est une caractéristique essentielle du système socialiste. Les entreprises et les
moyens de production appartiennent à l'État ou à des coopératives de travailleurs. Cette propriété
collective permet à la communauté de contrôler les moyens de production et de décider de la manière
dont ils seront utilisés.

b) La planification centrale
La planification centrale est un élément clé du système socialiste. Le gouvernement établit des plans
quinquennaux pour l'économie nationale et décide de la quantité de biens et de services à produire, des
prix à fixer et des quantités de matières premières à allouer à chaque secteur économique. Cette
planification centralisée permet de coordonner l'activité économique et de garantir l'utilisation efficace
des ressources.

c) Le rôle de l'État

Dans le système socialiste, l'État joue un rôle important dans l'économie. Il est responsable de la
propriété des moyens de production et de la planification centrale de l'économie. L'État fournit
également des services publics tels que la santé, l'éducation

II- LE SYSTEME CAPITALISTE

Le système capitaliste est un mode d'organisation économique qui repose sur la propriété privée
des moyens de production et la recherche du profit par les entreprises. Ce système est caractérisé par
la libre entreprise, la concurrence et la libre circulation des biens, des services et des capitaux. Dans ce
cours, nous allons examiner les principales caractéristiques du système capitaliste, son fonctionnement
et les critiques qui lui sont souvent adressées.

A- Les fondements du système capitaliste

a) La propriété privée

Le système capitaliste repose sur la propriété privée des moyens de production. Les entreprises, les
terres, les machines, les usines et les équipements appartiennent à des particuliers ou à des sociétés
privées. Cette propriété privée permet aux propriétaires de contrôler les moyens de production et de
décider de la manière dont ils seront utilisés.

b) La recherche du profit

Dans le système capitaliste, les entreprises sont motivées par la recherche du profit. Le profit est la
différence entre les revenus générés par l'entreprise et les coûts de production. Les entreprises cherchent
donc à maximiser leurs profits en augmentant leurs revenus ou en réduisant leurs coûts. Cette recherche
du profit est considérée comme un moteur de l'innovation et de la croissance économique.

c) La libre entreprise

Dans le système capitaliste, les entreprises sont libres de se lancer dans n'importe quelle activité
économique qu'elles souhaitent. La libre entreprise signifie que les entrepreneurs peuvent créer des
entreprises, embaucher des travailleurs et vendre des produits ou des services sans intervention
gouvernementale.

d) La concurrence

La concurrence est une caractéristique essentielle du système capitaliste. Les entreprises concurrentes
cherchent à attirer les clients en offrant des produits ou des services de qualité supérieure ou à des prix
inférieurs. La concurrence est considérée comme un moteur de l'efficacité économique et de
l'innovation.
B- Le fonctionnement du système capitaliste

a) Les marchés

Dans le système capitaliste, les marchés jouent un rôle central. Les marchés sont des lieux où les
entreprises vendent leurs produits ou leurs services aux consommateurs. Les prix des produits et des
services sont déterminés par l'offre et la demande sur le marché.

b) L'offre et la demande

L'offre et la demande sont les forces qui déterminent les prix sur les marchés. L'offre représente la
quantité de produits ou de services que les entreprises sont disposées à vendre à un certain prix. La
demande représente la quantité de produits ou de services que les consommateurs sont disposés à
acheter à un certain prix. Si l'offre est supérieure à la demande, les prix baissent. Si la demande est
supérieure à l'offre, les prix augmentent.

c) Les facteurs de production

Les entreprises ont besoin de facteurs de production pour produire des biens et des services. Les
principaux facteurs de production sont le travail, le capital et la terre. Les entreprises embauchent des
travailleurs pour produire des biens et des services. Elles utilisent également du capital, sous forme
d'équipements, de machines et de bâtiments, pour produire des biens et des services. Enfin, les
entreprises ont besoin de la terre pour extraire des matières

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