Vous êtes sur la page 1sur 27

8777

INSTITUT SUPERIEUR PRIVE POLYTECHNIQUE

SUPPORT DE COURS BQ2

ECONOMIE GENERALE
DRABO KICOURO
12/11/2021

LE SUPPORT DE COURS NE REMPLACE PAS LE COURS EN PRESENTIEL


CHAPITRE I : ANALYSE DE L'ECONOMIE NATIONALE

I. LES PRINCIPAUX AGREGATS

1. Notion de valeur ajoutée

La valeur ajoutée (VA) est une notion qui mesure la valeur économique ajoutée par l'activité
d'une entreprise.

La VA correspond à la différence entre la valeur des produits (le chiffre d'affaires) et la valeur
des achats faits pour exercer l'activité (consommations intermé diaires : matières premières,
services...).

Lorsqu'une entreprise vend un produit ou fournit un service, elle n'est pas la créatrice de tout
ce qui compose le produit ou le service. Le plus souvent, elle a acheté des matières premières,
des produits semi-finis ou finis et elle utilise de l'énergie et des services produits par d'autres
(ce sont les consommations intermédiaires). Elle effectue une production ou une revente à
partir de tous ces éléments en les transformant, et elle utilise pour cela du travail (des ouvriers
et des ingénieurs par exemple) et son capital productif (par exemple des chaînes de
production). Elle crée alors de la valeur car la valeur du produit obtenu est plus élevée que la
somme des valeurs des consommations intermédiaires : la différence entre le prix de vente de
son produit et la valeur totale des biens et services qu'elle a achetés et qui sont contenus dans
ce produit (après transformation) représente la valeur ajoutée.

Les dépenses d'acquisition des biens et services constituent des consommations


intermédiaires : ces biens et services sont consommés dans le processus de production d'un
bien ou d'un service final et sont donc intermédiaires.
Valeur Ajoutée = chiffre d’affaires − Valeur des consommations intermédiaires

Pour l'ensemble des agents économiques, la somme des valeurs ajoutées d'un pays constitue
son produit intérieur brut (PIB). Cette somme ne dépend pas du mode de production, mais
seulement de la valeur des produits finaux et des matières premières.

2
2. Produit Intérieur Brut

a) Définition

Le produit intérieur brut (PIB) correspond à la valeur totale de la production interne de


biens et services dans un pays donné au cours d'une année donnée par les agents résidents à
l'intérieur du territoire national. C'est aussi la mesure du revenu provenant de la production
dans un pays donné. On parle parfois de production économique annuelle ou simplement de
production.

Afin d'éviter que la même production entre plus d'une fois dans le calcul, ne font partie du
PIB que les biens et services finaux, ceux qui servent à produire d'autres biens étant exclus.
Par exemple, le blé avec lequel on fait le pain, est exclu, mais non le pain.

Le produit intérieur brut représente le résultat final de l’activité de production des unités
productrices résidentes. C'est un agrégat des comptes nationaux, obtenu en additionnant des
grandeurs mesurées par catégories d’agents économiques (ménages, entreprises,
administrations).

b) Les trois options

Le PIB peut se décomposer de trois manières :

 Par la production : le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées des agents
économiques résidents, calculées aux prix du marché, à laquelle on ajoute la part de la
valeur ajoutée récupérée par l'Etat (Taxe sur la valeur ajoutée et droits de douane) ;
PIB = Somme des Valeurs Ajoutées Hors Taxe + Taxe sur Valeur Ajoutée + Droits de
Douanes.

 Par les dépenses : le PIB est égal à la somme des emplois finaux intérieurs de biens et
de services, c’est-à-dire : la consommation finale effective (CF), l'investissement
(Formation brute de capital fixe (FBCF) dans le jargon statistique), et les variations de
stocks (ΔS). Cette définition se déduit de l’égalité comptable entre les ressources de
l’économie (PIB) et les emplois qui sont faits de ces ressources.
En situation d'autarcie, on a :
Ressources = Emplois

3
PIB = CF + FBCF + ΔS
Dans une économie ouverte les importations (M) s'ajoutent aux ressources, les
exportations (X) aux emplois : Ressources = Emplois
PIB + M = CF + FBCF + ΔS + X
PIB = CF + FBCF + ΔS + X - M

 Par les revenus : le PIB est égal à la somme des revenus bruts des secteurs
institutionnels : rémunération des salariés (RS), impôts sur la production et les
importations moins les subventions (T), excédent brut d’exploitation (EBE), solde de
revenu avec l'extérieur.
PIB = RS + T + EBE + RX

c) La mesure de la croissance

Le PIB et la croissance du PIB sont devenus deux des plus importants indicateurs
économiques. Croissance économique et croissance du PIB sont devenues synonymes. Une
diminution du PIB correspond en revanche à une récession.

d) PIB marchand et non-marchand

Par ailleurs, le PIB recense à la fois la production marchande et la production non-marchande,


composée exclusivement de services. Le PIB non-marchand est presque exclusivement le fait
des administrations publiques (sécurité, justice, santé, enseignement...). Par convention, il est
évalué à son coût de production.

e) Calculs du PIB

Théoriquement, il existe donc trois méthodes pour calculer le PIB d'un pays ou d'une région :
par la production, par la dépense et par les revenus. Pour des raisons pratiques, on utilise
principalement la méthode des valeurs ajoutées. Selon cette technique, on additionne toutes
les valeurs ajoutées, en se basant sur les résultats fournis par les entreprises, et les
administrations.

- PIB nominal/ PIB réel

4
Le PIB réel ou en volume est la valeur du PIB en tenant compte des variations des prix, c'est-
à-dire de l'inflation. Le PIB réel a l'avantage de montrer les variations à la hausse et à la baisse
dans le volume (les quantités) de la production de biens et services.

En effet, on ne peut pas savoir uniquement en observant le PIB nominal ou en valeur, si la


hausse de l'indicateur provient d'une hausse des prix, d'une hausse de la production ou dans
quelles proportions ces deux variations se combinent.

Soit Pi,t le prix en t du bien i et Qi,t la quantité produite de bien i au cours de la période t,
alors :

Le PIB réel est constitué par la valeur des biens i produits au cours de la période t mesurés à
prix constants (année de base notée t0), soit :

Le déflateur du PIB équivaut au rapport entre le PIB nominal et réel.

- PIB par habitant

Le PIB/habitant ou produit intérieur brut par habitant (ou par tête) est la valeur du PIB divisée
par le nombre d'habitants d'un pays. Il est plus efficace que le PIB pour mesurer le
développement d'un pays, cependant, il n'est qu'une moyenne donc il cache les inégalités au
sein d'une population.

f) Utilisation du PIB : Comparaisons internationales

On peut comparer le PIB de plusieurs pays, exprimés selon leur devise nationale, selon deux
méthodes :

 au taux de change actuel : on utilise le taux de change moyen sur la période d'étude.
 à parité de pouvoir d'achat (PPA) : on utilise un panier de biens standard, et le taux de
conversion est le rapport des prix de ce panier entre les devises.

5
Les comparaisons en PPA sont plus fiables lorsque les pays sont très différents, du fait de la
faiblesse mécanique des devises des pays pauvres. Elles permettent aussi de s'affranchir des
variations parfois brutales des taux de change.
USA BF
Pain 1 USD 150 FCFA
Lait 1 USD 600 FCFA
COUT 2 USD 750 FCFA
1 USD = 375 FCFA

3. Produit National Brut

Le produit national brut (PNB) correspond à la production annuelle de richesses (valeur des
biens et services créés - valeur des biens et services détruits ou transformés durant le
processus de production) créées par un pays, que cette production se déroule sur le sol
national ou à l'étranger.

À la différence du PIB, il inclut les produits nets provenant de l'étranger, c'est-à-dire le revenu
sur les investissements nets réalisés à l'étranger (cet élément étant négatif si les revenus des
investissements de l'étranger sur le territoire national sont supérieurs aux revenus des
investissements du pays à l'étranger).
PNB = PIB + (revenus des facteurs du travail et du capital en provenance de l'extérieur -
revenus des facteurs du capital et du travail versés à l'extérieur).

PNB = PIB + revenus nets des facteurs versés au reste du monde

4. Revenu National Brut


RNB = PNB + solde des transferts courants
RND = RNB - impôts et prélèvements fiscaux

II. L’EQUILIBRE MACROECONOMIQUE


1. Définition
6
C’est la situation où la demande globale, c’est-à-dire les souhaits des agents économiques
concernant la consommation, l’investissement..., est égale à la production. Autrement dit la
production est suffisante pour satisfaire les souhaits des agents.

2. Détermination de l’équilibre en économie fermée


Nous savons que le PIB correspondait à la somme des biens et services finaux produits à
l’intérieur du territoire. En négligeant les échanges avec le reste du monde, le PIB doit donc
respecter l’équilibre comptable :
Y=C+I+G
Dans la réalité cet équilibre est expliqué par le fait que la consommation dépend du PIB et le
PIB dépend également de la consommation. Ces deux grandeurs sont donc fondamentalement
interdépendantes.
(TIR=10% ? ? VAN= -I0+

PROJET I TIR
P1 100 10%
P2 100 12%
P3 100 8%
P4 100 14%
TAF. DETERMINER LES PROJETS REALISABLES LORSQUE LETAUX SUR LE
MARCHE D CREDIT EST DE : TIR SUP AU TAUX DU MARCHE
7%, 11%,13% ET 15%
TAUX % PROJETS INVESTISSEMENT
REALISABLES TOTAL (I)
7 P1/ P2/P3/P4 400 L’investissement dans
9 P1/P2/P4 300 l’économie dépend du
11 P2 ET P4 200 taux d’intérêt sur le
13 P4 100 marché du crédit. I ne
15 AUCUN 0 dépend donc pas du
revenu Y

Dans le modèle ci-dessus « C » est la consommation des ménages, Y est le produit intérieur
brut G désigne des dépenses publiques.
La consommation dépend du revenu disponible (Y-T) selon l’équation suivante :
7
C = C0 + c (Y − T)
En injectant la fonction de consommation dans l’équilibre comptable, on obtient :
Y = C0 + c (Y − T) + I + G
I=I0, G=G0
Ainsi, en résolvant le modèle, on détermine le niveau du produit Y et de la consommation
C en fonction du niveau de l’investissement I, des dépenses publiques G, des taxes T et de C0.
Dans ce modèle on distingue deux types de variables : le produit Y et la consommation C sont
des variables endogènes du modèle, car elles sont déterminées par le modèle, alors que le
niveau de l’investissement I, des dépenses publiques G, des taxes T et de C0 sont des
variables exogènes car elles constituent des paramètres du modèle et que leurs valeurs sont
déterminées à l’extérieur de celui-ci.

+380934366319
Y = C + I + G avec C = C0 + c (Y − T) et I=I0, G=G0

Y = C0 + c (Y − T) + I0 + G0 =C0+cY-cT+I0+G0, Y(1-c)=
C 0−cT + I 0 +G0
Y=
1−c
Application : les données suivantes concernent une économie fermée : c=0.9 ; I0=200 ;
G0=100 ; T=30 et C0=50.
1) Calculer le revenu d’équilibre
On suppose que l’investissement des entreprises augmente de 20 milliards de francs.
2) Déterminer le nouveau revenu d’équilibre et commenter.

La notion de multiplicateur

La théorie du multiplicateur établit qu’un investissement additionnel produit un effet


démultiplié sur le niveau de la production et de l’emploi.

Un investissement constitue une demande adressée aux producteurs de biens d’équipement :


ils augmentent leur activité et distribuent des revenus supplémentaires aux salariés ou aux
actionnaires. Une partie de ces revenus est consommée et l’autre épargnée. Grâce à la partie
consommée les producteurs de biens de consommation augmentent leur production puis
distribuent des revenus supplémentaires aux salariés et actionnaires, revenus dont une part
vient augmenter la demande, etc. C’est un cercle vertueux. L’investissement initial a ainsi
permis l’augmentation de la production supérieure à l’investissement initial.

On peut aisément démontrer, dans un cadre de réflexion keynésien que

Variation Production = k x Variation de l’investissement où k=1/(1-c) et c=propension


marginale à consommer

8
Exemple : Pour une propension marginale à consommer égale à 0.8 (soit 80%) Un
investissement additionnel de 1 000 000 FCFA va générer une augmentation de la production
de 5000 000 FCFA. En effet k=1/(1-0.8) est égal à 5 ce qui signifie que la production va être
multipliée par 5 par rapport à l’investissement.

3. Détermination de l’équilibre en économie ouverte


Considérons maintenant les échanges avec le reste du monde en introduisant dans le modèle
les importations (M) et les exportations (X).
Le PIB doit donc toujours respecter l’équilibre comptable :
Y = C + I + G +X-M
La consommation dépend du revenu disponible (Y-T) selon l’équation suivante :
C = C0 + c (Y − T)
L’importation dépend du revenu M = M0+mY
L’exportation X est exogène X=X0
Ainsi, en résolvant le modèle, on détermine le niveau du produit Y et de la consommation
C en fonction du niveau de l’investissement I, des dépenses publiques G, des taxes T, de C0,
de X0 et de M0.

C 0−cT + I 0 +G0 + X 0 −M 0
Y=
1−c+ m

Multiplicateur d’investissement
1
k=
1−c +m

9
CHAPITRE 2 : LA MONNAIE (conf. Cours d’économie monétaire)
 
I. LES FONCTIONS ET LES FORMES DE LA MONNAIE
1. Les fonctions de la monnaie

- une fonction d’intermédiaire des échanges


- une fonction d’instrument de mesure
- une réserve de valeur :

2. les formes de la monnaie


II. les instruments de circulation de la monnaie scripturale

1. Les anciens instruments

Le chèque bancaire ou postal


Les effets de commerce
2. Les instruments les plus récents

Le virement

L’avis de prélèvement

La carte bancaire

III. La création monétaire


 
 
IV. Les marchés monétaires
 

10
CHAPITRE 3 : L’INFLATION

I. Définitions

L'inflation est le résultat d’un déséquilibre sur le marché des biens et services, c'est-à-dire
entre l’offre et la demande, qui se manifeste par une hausse durable du niveau général des
prix. Cette hausse se traduit par une baisse de la valeur de la monnaie qui perd ainsi une partie
de son pouvoir d’achat.

Ex : lors du dernier FESPACO le prix de la pomme de terre a augmenté à Ouaga. Peut-on
parler d’inflation ?

Réponse ?

Il faut distinguer l’inflation de la déflation, de la stagflation et de la désinflation :

 la déflation représente un processus auto-entretenu de baisse générale du niveau


des prix, à la production comme à la consommation La déflation est un signal de
récession (contraction de l’activité économique et du PIB) qui se traduit par la
baisse de la production et des revenus (comme au Japon de 1994 à 2003 par
exemple) ;
 la stagflation est une situation caractérisée simultanément par la stagnation de la
production (faible croissance économique et forte augmentation du chômage) et de
l’inflation ;
 la désinflation est une diminution du taux d’inflation, c'est-à-dire par la baisse du
taux de croissance des prix : les prix augmentent toujours, mais à un rythme moins
important qu’auparavant.

 l’hyper inflation qui est caractérisée par la croissance extrêmement rapide du


niveau des prix (comme en Allemagne en 1923 par exemple).

II. Les causes de l’inflation

On distingue généralement trois grandes familles d’explication à l’inflation : Des explications


conjoncturelles, des explications structurelles et des explications monétaristes.

11
1. Les explications conjoncturelles

Il s’agit ici d’expliquer la définition initiale (déséquilibre entre l’offre et la demande) en


analysant le rôle exercé sur les prix par l’offre puis par la demande. Ces explications sont
appelées conjoncturelles car liées à un état provisoire du marché.

a) L’inflation par l’offre (est liée au comportement des entreprises) :

 Soit volontairement, c'est-à-dire en fonction de décisions stratégiques, pour


augmenter le taux de marge (et donc accroître le profit de la firme) par la
hausse du prix de vente du produit final, ou par l’introduction de nouveaux
produits en montée de gamme. Ce comportement suppose cependant que le
produit vendu dispose d’un avantage distinctif par rapport à la concurrence (en
termes de qualité, d’image de marque, ou de services spécifiques liés au
produit).
 Soit sous la contrainte de l’accroissement des charges, liées au prix des
matières premières importées (pétrole par exemple), ou au cours des devises
dans lesquelles sont libellées les importations nécessaires à la production
(importations facturées en $). C’est ce qu’on appelle « l’inflation importée ».

D’autres augmentations de charges peuvent conduire à la hausse du prix de vente du produit


final, telles que l’accroissement du taux d’intérêt, l’évolution du progrès technique (qui
renchérit le coût de l’investissement) soit enfin en raison de l’augmentation du coût du travail
ou de la fiscalité.

12
b) L’inflation par la demande :

Une augmentation rapide des revenus (salaires, ou transferts sociaux) entraîne un


accroissement rapide de la demande. Compte tenu du délai nécessaire pour adapter le volume
de l’offre au niveau de la demande, l’augmentation des prix permet d’épuiser la demande
surabondante. Une hausse de la demande entraîne mécaniquement une hausse des prix, la
demande étant une fonction décroissante des prix.

Schéma - La liaison entre les prix et la demande

13
2. Les explications structurelles

Il s'agit ici de rechercher les causes structurelles c'est-à-dire durables en fonction de


l’organisation des structures du marché ou des mécanismes de répartition.

 En terme de structure de marché, on constate ainsi que des marchés très


concentrés (oligopoles, ou oligopoles restreints) favorisent les ententes illicites
entre les producteurs (ou offreurs), pour se partager le marché à des prix
minima convenu à l’avance, sans respecter les conditions de concurrence.
D’autre part, des situations de monopoles publics favorisent l’augmentation
des prix, les clients captifs (les ménages le plus souvent) ne disposant pas
d’alternative sur le marché.
 En termes de mécanisme de répartition, le mécanisme du Smig peut
contraindre les entreprises à faibles gains de productivité à augmenter le prix
final si la hausse du Smig est supérieure aux gains de productivité de
l’entreprise. Dans le même esprit, le mécanisme des conventions collectives a
pu être accusé de favoriser l’inflation, par la contagion des augmentations
salariales entre des entreprises de la même branche mais à gain de productivité
différent.
Illustration :

Soit deux entreprises X et Y ayant signées le même accord (convention collective, accord de
branche etc..). On suppose que ces entreprises n’utilisent qu’un seul facteur de production, le
travail. L’entreprise X a réalisé un accroissement de sa productivité de 5%, et l’entreprise Y
n’a augmenté sa productivité que de 1%. Si la convention conclut à une hausse des salaires
de 3%, l’entreprise X peut augmenter la masse salariale (et accroître son taux de marge de 2
points) sans augmenter ses prix. A l’inverse, pour augmenter la masse salariale l’entreprise Y
est obligée d’accroître ses prix (sauf à réduire sa marge bénéficiaire). Dans le premier cas la
mesure n’est pas inflationniste; la même mesure crée de l’inflation dans le second cas

14
NB : La productivité en valeur étant représentée par le rapport entre la valeur produite et la
valeur des ressources utilisées, l’augmentation de la productivité signifie que l’entreprise
produit avec moins de ressources. Le raisonnement est le même pour la productivité en
volume.

3. Les explications monétaires

Les mécanismes de création de moyens de paiement (dont la monnaie, mais une entreprise
peut payer un fournisseur avec une lettre de change qui n’est pas de la monnaie) sont aussi
responsables de l’inflation.

Lorsqu’un établissement financier (une banque) accorde un prêt à une entreprise –pour
réaliser un investissement - elle crédite le compte de l’entreprise. La firme dispose alors de
moyens de paiement supplémentaires, mais la richesse produite n’a pas encore augmentée.
L’inflation naît alors de ce décalage entre la quantité de monnaie en circulation et la quantité
de biens ou services disponibles.

Ainsi pour Milton Friedmann « l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire».

Cette analyse débouche sur la responsabilité de l’Etat interventionniste dans le mécanisme de


l’inflation. Imaginons un pays qui connaît une situation de déficit budgétaire. Pour combler ce
déficit l’Etat va faire appel à un financement extérieur, notamment par les banques, ce qui
favorise donc l’inflation. C’est pourquoi les théories monétaristes rejoignent ici certaines
théories d’inspiration libérale, partisane du « moins d’Etat ». Réduire l’inflation revient alors
à réduire les besoins de financement de l’Etat, donc à réduire ses dépenses ; donc à réduire
son périmètre d’activité.

2. La mesure de l’inflation

Dans une économie l’inflation est mesurée mensuellement par le relevé de plusieurs prix de
biens et services courants sur de nombreux lieux de vente ou de commercialisation repartis
sur l’ensemble du territoire.

15
Cet indice comprend plusieurs postes budgétaires principaux : les dépenses d’alimentation
(hors tabac), habillement (et chaussures), logement (avec chauffage et éclairage), meubles
avec équipement ménager), entretien de la maison, santé, transport, communications, loisirs
(avec culture), éducation, hôtellerie (avec cafés et restaurants), assurances (avec services
financiers).
Taux d’inflation
PM 19−PM 18
Tinf = ∗100
PM 18

CHAPITRE 4 : L’EMPLOI ET LE CHOMAGE

I. DEFINITION ET MESURE DU CHOMAGE


Selon le BIT (bureau international du travail), le chômage se défini statistiquement comme la
situation d’une personne sans travail rémunéré, disponible pour occuper un emploi et
effectuant une démarche de recherche d’emploi.
D’une manière plus générale, le chômage est défini par les économistes comme un excédent
de main d’œuvre, c’est à dire une offre supérieure à la demande sur le marché du travail.
Le chômage est un phénomène complexe, ce qui explique la multiplicité des instruments de
mesure :
- Le taux de chômage qui mesure la situation globale de l’emploi. Il est défini comme
le rapport entre le nombre de chômeurs et la population active (ensemble des individus
déclarant exercer une activité professionnelle, y compris les jeunes en apprentissage et
ceux à la recherche d’emploi. Le taux de chômage fournit une moyenne nationale mais
n’indique rien quant aux disparités du chômage à l’intérieur du pays (types de
chômage) et quant à la durée du chômage.

- Le taux de chômage relatif correspond au rapport entre le taux de chômage d’une


catégorie et le taux de chômage national. Si ce rapport est supérieur à l’unité, cela
signifie que la catégorie concernée est relativement plus touchée par le chômage que la
moyenne nationale.
Le taux de chômage relatif peut être calculé selon l’âge, le sexe, la CSP (catégorie
socioprofessionnelle), le secteur d’activité ou la région.

16
- l’indicateur « chômage de longue durée », défini comme le pourcentage de
chômeurs de plus de 12 mois parmi le nombre total de chômeurs, permet de distinguer
trois catégories de chômage :
 le chômage répétitif : un chômage de courte durée qui se reproduit à plusieurs
reprises dans la trajectoire professionnelle de l’individu, ce type de chômage s’observe
particulièrement chez les jeunes diplômés.
 Le chômage de conversion : il s’agit d’un chômage de longue durée qui débouche
ensuite sur un emploi stable.
 Le chômage d’exclusion : il s’agit d’un chômage de longue durée qui ne débouche
pas sur un emploi stable.

II. LES EXPLICATIONS DU CHOMAGE


1. les explications théoriques

a) L’explication de l’école classique


Selon les classiques, seule l’existence d’une rigidité institutionnelle des salaires (SMIG)
pourrait causer le sous-emploi de la main d’œuvre, car cette rigidité empêche la baisse du
niveau des salaires. Dans cette optique, la solution face au chômage ne peut donc être que la
flexibilité des salaires. En fait, l’idée des Classiques est de permettre aux salaires de diminuer
pour pouvoir absorber l’excédent de demande d’emploi et d’augmenter pour pouvoir faire
face à l’insuffisance de la demande d’emploi.

b) L’explication de Keynes
Pour Keynes, l’entreprise n’embauche de nouveaux travailleurs que si elle prévoit une
augmentation de la demande de ses produits. Le chômage existe quand il y a un
déséquilibre sur le marché des biens et services (surproduction ou sous-consommation
relative) qui entraîne une diminution de la production et donc : licenciements. La solution
préconisée par Keynes est alors l’intervention de l’Etat par les politiques de relance
conjoncturelles, qui ont pour objectif d’augmenter la demande, par suite la production et par
suite l’emploi.

c) La théorie des contrats implicites

17
Comme le salarié a une forte aversion pour le risque, l’entreprise lui garantit un salaire fixe et
se réserve le droit d’ajuster le niveau de l’emploi en fonction de la conjoncture : il s’agit d’un
contrat implicite entre l’employé et l’employeur.

d) La théorie de la segmentation
Elle analyse le chômage en termes de sélectivité, et repose sur l’existence de sous- marché du
travail. En fait, confrontées à l’incertitude, les entreprises mettent en place une gestion de leur
personnel de telle sorte qu’il y ait deux sortes de marchés :
- marché primaire regroupant les emplois stables, bien rémunérés, offrant des
perspectives de promotion.
- Un marché secondaire défini par des emplois instables et mal rémunérés. Sur ce
marché, seraient recrutés les jeunes, les femmes…etc.

2. les explications empiriques


Dans la réalité économique le chômage est expliqué par :
a) La croissance et la concurrence internationale
- L’insuffisance de la croissance, est un facteur essentiel, expliquant la diminution des
offres d’emploi des entreprises.
- Les PVD (pays en voie développement) et notamment les NPI (nouveau pays
industrialisés : Corée du sud, Taiwan, Mexique…) contribuent à l’aide de coûts de
production très faibles à rendre la concurrence rude dans certains secteurs d’activité
(textile, électronique…). En outre, les entreprises des pays développés choisissent
parfois de délocaliser leur production ou leur gestion dans des pays à bas coût de
main-d’œuvre.

b) L’évolution démographique
L’importance de la population active fait varier la demande d’emplois.

c) L’effet de la technologie
Le progrès technique a permis de substituer largement le capital au travail (y compris dans
le secteur tertiaire, avec la Bureautique). Ceci est globalement un élément d’amélioration, car
certaines tâches pénibles sont réalisées par des robots, mais la main-d’œuvre peu ou pas
qualifiée a subi les conséquences de ces restructurations Industrielles.

18
Le progrès technologique crée, en nombre insuffisant, de nouveaux emplois, nécessitant une
qualification, que les chômeurs ne peuvent pas toujours avoir. En outre, la productivité
continue à s’accroître alors que la production est en quasi- stagnation, le nombre d’emplois
n’augmente pas et les nouveaux arrivants sur le marché du travail ne trouvent pas de place.

d) La nouvelle flexibilité des salaires


La flexibilité des rémunérations (individualisation des salaires) est devenue un moyen à
double tranchant : il facilite l’emploi (surtout des jeunes diplômés), comme il peut
décourager certains individus à travailler à des salaires inférieurs à ceux de leurs condisciples,
et les conduits à être en chômage volontaire, à la recherche d’une rémunération meilleure.

III : LA TYPOLOGIE DU CHOMAGE


Le chômage peut revêtir divers aspects tels que :

1. Le chômage frictionnel
Il est dû à l’existence de délais d’ajustements entre l’offre et la demande de travail, le taux
de ce chômage est réduit à un taux de chômage incompressible (< 5 %).

2. Le chômage conjoncturel
Le niveau de l’emploi et celui du chômage sont déterminés en partie par le taux de croissance
du PIB (ou encore de la production nationale). Plus le taux de croissance du PIB est élevé,
plus les entreprises ont tendance à embaucher pour augmenter leurs capacités de production.

3. Le chômage structurel
En dépit d’une création nette d’emplois, le chômage peut subsister. Ce phénomène peut
s’expliquer par l’inadaptation des structures de qualification, ce qui ne relève plus de la
conjoncture. Dans un contexte de mutations de l’appareil productif, une inadéquation de la
qualification des actifs à celle des emplois (renforcée par une mobilité géographique
insuffisante) peut rendre impossible l’ajustement entre l’offre et la demande de travail.
L’insuffisance du niveau de formation des actifs et/ou leur spécialisation trop étroite, sont
responsables de leur inadaptation à des emplois différents et plus qualifiés. Cela met en
évidence l’enjeu du système scolaire, puisque les capacités d’adaptation des actifs qui en
sortent, en dépendent.

19
III. LA LUTTE CONTRE LE CHOMAGE
1. La politique libérale
Qualifiée aussi de politique de l’offre, elle se caractérise par une réduction de l’intervention
de l’État dans l’activité économique et par la consécration du rôle majeur de l’entreprise. Le
retour à l’équilibre sur le marché du travail dépend de la flexibilité à la baisse des
salaires.
En outre, l’amélioration de la compétitivité de l’entreprise, par un allégement des coûts de
production (réduction des charges sociales et fiscales), favorise la résorption du chômage.
2. La politique Keynésienne
Qualifiée aussi de politique de la demande, elle préconise la mise en œuvre de mesures
expansionnistes. L’augmentation de la demande globale, et par suite de l’emploi, repose sur :
- une politique budgétaire expansive,
- une politique monétaire favorisant l’accès au crédit, en particulier par la baisse des
taux d’intérêts.
3. Les réalités de la lutte contre le chômage
Les politiques conjoncturelles mises en œuvre par les gouvernements ont échoué : le chômage
devient de plus on plus indépendant du taux de croissance. Aussi, les politiques actuelles de
lutte contre ce fléau sont-elles à la fois conjoncturelles et structurelles. Elles visent
principalement :
- à réduire l’offre de travail : avancement de l’âge de la retraite, allongement de la
durée d’études, multiplication des emplois à temps partiel et des emplois précaires,
réduction et partage du temps de travail.
- à stimuler la demande de travail : réduction ou suppression temporaire des charges
pesant sur les employeurs, déréglementation pour une plus grande flexibilité de
l’emploi, aménagement du temps de travail.
- à relancer l’activité économique : en stimulant la demande des ménages et en
favorisant l’investissement des entreprises.
Le chômage fait également l’objet d’un traitement social : création d’emplois temporaires
dans le secteur public pour les jeunes sans qualification (travaux d’utilité collective : ).

20
Chapitre 5 : Les différentes conceptions et les étapes de l'intégration
régionale

Dans ce chapitre il s’agira de définir l'intégration économique et de présenter les


principales étapes.

I- Les différentes conceptions de l'intégration régionale

Le contexte actuel de mondialisation a conduit à un renouvellement analytique des


théories de l'intégration régionale. En effet, à la différence des années 50 où il était
question des unions douanières, l'intégration régionale ne porte pas seulement sur
les échanges commerciaux. Elle concerne aussi les flux de capitaux et de
travailleurs, la mise en place d'un environnement institutionnel commun où la
coordination des politiques permet la convergence des économies et un ancrage des
politiques économiques.

On distingue plusieurs conceptions de l’intégration.

21
1) La conception volontariste de l'intégration

Selon la conception volontariste, l'intégration régionale est un processus de


déconnexion qui vise à protéger les économies de la mondialisation. Il s’agit alors de
la protection de l’économie, des politiques d'aménagement du territoire, de la
construction d'un système productif peu dépendant du système de prix mondiaux.
Cette conception de l’intégration s’applique mieux aux économies dépendantes,
extraverties et désarticulées qui ne peuvent construire leur industrie dans le cadre
national. L'intégration régionale vise alors à réduire l'extraversion, à accroître les
capacités de coalition, à créer un marché, à compenser les déséquilibres territoriaux.
Les principaux instruments sont ceux de l'économie administrée et la forte protection
des industries régionales.

2) La conception libérale de l'intégration

Selon la conception libérale, l'intégration commerciale est assimilée à la libéralisation


des échanges et des facteurs de production ; elle est analysée au regard de
l'intégration mondiale. La théorie statique met en relief les créations et détours de
trafic et l'optimum de second rang. La théorie dynamique met en relief la
concurrence, les économies d'échelle et les changements de termes de l'échange.
Intégrer, c'est réduire les distorsions des politiques nationales et déplacer les
frontières nationales en se rapprochant du marché international.

3) La conception industrielle et territoriale de l'intégration

Selon la conception industrielle et territoriale, l'intégration est la résultante de


relations d'internalisation au sein des firmes transnationales ou des réseaux. Elle est
assurée par les conglomérats déployant leurs stratégies dans un espace régional.
Elle conduit à une division régionale du travail. La coopération sectorielle s'appuie
sur des projets mis en place par des acteurs ayant des intérêts convergents :
exploitation de ressources en commun, lutte contre la désertification ou la protection
de l'environnement, régulation aérienne, … L'analyse de l'intégration se fait en

22
privilégiant les stratégies d'acteurs dans un univers de concurrence imparfaite et
d'espace non-homogène.

4) La conception géographique de l'intégration

Selon la conception géographique, l'intégration se caractérise par des effets


d'agglomération et de polarisation. Pour que des territoires aient entre eux des
échanges, il faut des systèmes productifs permettant une taille de marché et des
produits diversifiés (et donc une complémentarité entre des effets d'agglomération).
Mais il faut qu'il existe des infrastructures d'interconnections physiques ou
transactionnelles (réseaux) et donc un capital spatial. Celles-ci conduisent
généralement plutôt à des effets de diffusion ou de contagion de la croissance en
réduisant les coûts de transport, en favorisant les transferts de technologies ou en
baissant les coûts de transaction. Cette diffusion peut se faire par le commerce
extérieur (transfert international de droits de propriété des marchandises) ou par les
investissements directs (transfert de droits de propriété des entreprises).

5) La conception institutionnaliste de l'intégration

Selon la conception institutionnaliste, l'intégration est la mise en place d'un système


commun de règles de la part des pouvoirs publics en relation avec les acteurs privés.
Les institutions sont des systèmes d'attente permettant la convergence des
anticipations des agents. Elles stabilisent et sécurisent l'environnement, permettant
la crédibilité. Les conséquences attendues des accords régionaux concernent
l'ancrage des politiques favorisant leur prévisibilité et l'attractivité des capitaux et de
technologie. L'ancrage des politiques économiques réduit les risques de réversibilité.
La crédibilité est liée à la dilution des préférences (en isolant les instances de
contrôle et de pouvoir judiciaire des lobbies nationaux) et à la création
institutionnelle.

6) La conception politique ou diplomatique de l'intégration

Selon une conception politique ou diplomatique, l'intégration régionale se traduit par


des transferts de souveraineté et par des objectifs de prévention des conflits. Les
convergences d'intérêts économiques sont une manière de dépasser les rivalités et
antagonismes politiques. Les transferts de souveraineté et la production de biens
23
publics à des niveaux régionaux sont une réponse au débordement des États dans
un contexte de mondialisation (exemple création d'une monnaie régionale).

7) Synthèse

L'intégration régionale est donc un phénomène pluridimensionnel. Elle peut être


considérée à la fois comme une situation et comme un processus. Considérée
comme une situation, l'intégration désigne l'absence de toutes discriminations entre
les économies nationales. En tant que processus, L'intégration régionale est un
ensemble de mesures destinées à supprimer les discriminations entre les unités
économiques, appartenant à différents pays en vue de l'intensification des échanges.
Ce processus s'effectue en différentes étapes et montre que les Accords
d'Intégration Régionale (AIR) peuvent rassembler des pays selon des modalités
variées.

A1
Tableau à compléter (activité individuelle)
Conception Objectifs Moyens
Volontariste
Libérale
Industrielle
Géographique
institutionnelle
Politique

A2 (à faire en groupe de 3 à 5 personnes)

Tableau comparatif des différentes conceptions de l’intégration régionale. Il s’gira de faire


ressortir les points communs et les points spécifique de chacune des conceptions.

II- Les différentes étapes ou formes d'intégration

Selon BALASSA l'intégration économique est un processus séquentiel qui se déroule


en cinq étapes : la zone de libre échange, l'union douanière, le marché commun,

24
l'union économique, l'intégration économique parfaite. Ces différentes étapes sont
distinguées et caractérisées par leurs dispositions minimales.

É tape 1) La zone de libre échange

La zone de libre échange est caractérisée par l'abolition des droits de douane et des
restrictions quantitatives entre les pays participants, mais chacun d'eux conserve ses
propres tarifs douaniers avec les pays non- membres. Le but est de libéraliser les
échanges entre les pays signataires. L'édification d'une zone de libre-échange
suppose la disparition des freins aux échanges de marchandises entre les pays
membres (barrières douanières) mais sans que ceci ne se traduise par la mise en
place d'une politique tarifaire commune à l'égard des pays tiers.

É tape 2) L'union douanière

L'union douanière, tout en supprimant toutes les discriminations en ce qui concerne


les mouvements de marchandises à l'intérieur de l'union, égalise les tarifs douaniers
dans le commerce avec les pays extérieurs par l'établissement d'un tarif commun,
appliqué à tout produit importé en dehors de l'union douanière. Ainsi, le passage de
la zone de libre-échange à l'union douanière suppose qu'en plus de la suppression
des barrières intérieures aux échanges de marchandises, les pays membres mettent
en place un même et unique droit douanier (TEC), pour tous les pays hors union.

É tape 3) Le marché commun


Le marché commun conduit à une intégration complète, puisque l'abolition des
restrictions ne concerne pas seulement les échanges de produits (comme dans
l'union douanière) mais aussi les mouvements des facteurs de production. Le
marché commun combine les caractéristiques de l'union douanière à la libre
circulation du capital et des travailleurs au sein de ce marché. Le passage au marché
commun se traduit par la libre circulation de l'ensemble des facteurs de production
(marchandises, travail, capital) entre les pays membres. Il s'agit donc d'une Union
douanière élargie au facteur capital et au facteur travail.

25
É tape 4) L'union économique
L'union économique, en plus de la suppression des restrictions concernant les
mouvements de capitaux, exige une certaine harmonisation des politiques
économiques nationales, afin d'éliminer les discriminations dues à des disparités qui
peuvent naître des politiques de libéralisation. Les mesures d'harmonisation
concernent les domaines des politiques monétaires, financières, commerciales et
sociales. L'union économique est donc l'ensemble formé par le marché commun et
les politiques communes. L'intérêt collectif s'impose donc par rapport aux intérêts
individuels des pays membres dans un espace économique unifié.

É tape 5) L'intégration économique parfaite

L'intégration économique parfaite, repose sur l'unification des politiques monétaires,


fiscales, commerciales, sociales et est régie par une autorité supranationale dont les
décisions lient les États-membres. L'adoption d'une monnaie unique peut constituer
une étape particulière du processus d'union économique. La matérialisation de
l'existence d'un marché unique passe alors par l'adoption d'une monnaie unique qui
facilite les échanges et permet de favoriser la stabilité de ce nouvel espace
économique en supprimant les risques de changes entre les monnaies des pays
membres et en permettant la mise en œuvre d'une politique monétaire unique.

Les limites de chacune des étapes précédentes conduisent à envisager une nouvelle
étape.

Dans tous les cas il faut retenir de l'intégration qu'elle est le processus par lequel
plusieurs États souverains s'engagent, moyennant une coordination ou une
harmonisation plus ou moins poussée de certains volets de leurs politiques
économiques, à éliminer toutes formes de discriminations entre leurs agents
économiques, aux fins notamment d'intensifier leurs échanges commerciaux et
financiers.

Ainsi défini, le processus d'intégration économique implique l'instauration entre les


États concernés de la liberté de circulation des personnes, des biens, des services,

26
des capitaux, la liberté d'établissement et de prestation de services, ainsi que les
conditions d'une libre concurrence, assortie d'une préférence communautaire.

A1 (en groupe de 3 à 5 personnes)


Tableau à compléter
ETAPE CARACTERISTIQUES LIMITES (OU PROBLEMES
CREES)
ZLE

UD

MC

UE

IEP

27

Vous aimerez peut-être aussi