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TD – Apprentissage de la dissertation

Il est demandé au candidat :


- de répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ;
- de construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ;
- de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans
le dossier ;
- de rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en organisant le
développement sous la forme d’un plan cohérent qui ménage l’équilibre des parties.

Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la présentation.

Travail à faire par groupe de 2 :

1. Lire méthodiquement le sujet :


• Distinguer les 3 types de termes
• Quel type de sujet ?
• Quel type de plan ?
2. Mettre en évidence la problématique du sujet
3. Faire un plan détaillé en utilisant les connaissances personnelles et les documents
4. Rédiger l’introduction et la conclusion

SUJET

Dans quelle mesure peut-on encore parler de classes moyennes ?

Document 1 :
Régulièrement présentes dans les discours médiatiques ou politiques, les classes moyennes désignent les ménages et
les groupes sociaux qui n’appartiennent ni aux classes les moins favorisées, ni aux classes « supérieures ». Elles se
situeraient « entre » les deux. Cette définition en creux et le fait que cette expression soit souvent utilisée au pluriel
soulignent la variété et l’hétérogénéité des situations objectives et des perceptions subjectives auxquelles elle peut
renvoyer.(…)
Une première approche consiste à prendre au sérieux les perceptions des individus quant à leur propre position sociale.
Les classes moyennes ont alors une taille variable selon les périodes. En France, les résultats de sondages d’opinion
montrent que, depuis les années 1960, la part des personnes s’identifiant à la classe moyenne a doublé (…)
La profession reste un critère important de classement. Ainsi, selon la nomenclature française des professions et
catégories socioprofessionnelles qui date de 1982, les classes moyennes regrouperaient les « professions
intermédiaires », une partie des « cadres supérieurs » et également des « employés ». (…)
Concernant les modes de vie et les valeurs, certaines tendances observées depuis une vingtaine d’années peuvent être
schématiquement présentées. Dotées de capitaux économiques, mais aussi scolaires et culturels importants, les
couches intermédiaires aspireraient à une mobilité sociale ascendante et à une certaine qualité de vie. Elles
développeraient un rapport particulier à l’éducation, l’école étant perçue comme un moyen d’ascension sociale
efficace. Des pratiques de consommation spécifiques peuvent être également identifiées – notamment l’importance
accordée aux biens culturels. (…)
Le critère économique des revenus permet également de délimiter les contours des classes moyennes. Si les
économistes n’utilisent pas explicitement cette notion, leurs travaux apportent des éclairages intéressants. Ce critère
des revenus peut être utilisé selon deux principales perspectives.
La première définit les classes moyennes comme l’ensemble des individus disposant d’un revenu proche du revenu
médian .
Source : note de veille N°54 du 16/04/07 du Centre d’Analyse Stratégique

Document 2 :
Les Français sont de plus en plus nombreux à se dire appartenir à la classe moyenne, ce qui est évidemment la
négation d’une conscience de classe. (…) Aujourd’hui que le mouvement atteint son achèvement, peut-on encore
parler de classe moyenne ? (...) La classe moyenne est en train de se détruire elle-même en tant que classe, entraînant
une transformation de toute la structure sociale qui enlève du même mouvement à la classe ouvrière et à la classe
dirigeante leur caractère de classe au sens fort, marxiste du terme. S’il n’y a plus lutte entre-elles, comment se
définiraient-elles l’une par l’autre ? Et en pure logique, si tout le monde est moyen, plus personne ne l’est. (…)
Source : H.Mendras (1994), La seconde Révolution française : 1965-1984, Paris, Gallimard, coll. « folio Essais », p.
60-67

Document 3 :
Selon une première étude de l'Insee sur les inégalités, entre 1996 et 2007, le niveau de vie moyen par Français a
progressé de 18%. La hausse a profité en premier lieu aux plus modestes.
Les 10% de Français au plus bas de l'échelle ont vu leur niveau de vie croitre de 21%, les Français au milieu de
l'échelle (niveau de vie médian) ont vu leur niveau de vie croître de 16,7% et les 10% de Français les plus aisés de
14,7%. (…)
"Les personnes situées dans les groupes intermédiaires ont pu avoir l’impression de se faire tout à la fois rattraper par
le bas de la distribution et distancer par le haut. Cette double tendance est particulièrement nette durant les années
1996-2002 et en 2006", relèvent les auteurs de l'étude.
Grâce au système redistributif français, les inégalités de revenus sont en partie compensées, en protégeant les ménages
modestes. Les prestations sociales (allocations, RSA…) représentent 52% de leur revenu disponible, indique l'Insee
dans sa 3ème étude. (…)
L'Insee rappelle que "s’il n’y avait pas ces prestations en nature, l’écart entre le revenu disponible des 20% de
ménages les plus modestes et celui des 20% les plus aisés irait de 1 à 5. Une fois pris en compte ces transferts en
nature, l’écart n’est plus que de 1 à 3."
Mais la part dévolue aux ménages à revenus intermédiaires est en revanche la même avant et après prise en compte de
ces transferts sociaux.
La hausse du niveau de vie des plus riches a été soutenue en 11 ans grâce à la richesse offerte par la hausse de leur
revenu mais aussi de leur patrimoine (immobilier, épargne). 46 % du patrimoine total est détenu par 10 % des
ménages les plus riches, alors que les 10% les moins dotés en détiennent moins de 1 %.
Au final, les classes moyennes voient leur niveau de vie s'élever mais sont relativement les moins bien avantagées,
n'étant ni des bénéficiaires nets des transferts sociaux et ne disposant pas non plus d'un gros patrimoine les protégeant.
Elles ne peuvent compter que sur les salaires qui progressent peu.
Source : Lutte des classes moyennes, 20 minutes, 17/11/2010

Document 4 :

Source : Recensement, INSEE

Document 5 :
Source: Louis Maurin, Le paysage social de la France, , Alternatives Economiques Hors-série n° 082 - octobre 2009

Document 6 :

Evolution des inégalités de niveau de vie entre les ouvriers et les cadres
supérieurs
Nombre d'années qu'il Rapport du Croissance du pouvoir
faudrait aux ouvriers pour salaire des cadres d'achat moyen annuel des
atteindre le niveau de vie supérieurs / ouvriers au cours des 5
des cadres supérieurs (1) ouvriers dernières années (en %)
1955 29 3,9 4,8
1960 50 3,9 2,8
1965 40 4,0 3,5
1970 37 3,8 3,7
1975 36 3,4 3,5
1980 65 2,9 1,6
1985 372 2,7 0,3
1990 353 2,8 0,3
1995 316 2,6 0,3
1998 151 2,5 0,6
2007 166 2,7 0,6
Lecture : compte tenu du pouvoir d'achat moyen des ouvriers, il leur fallait
166 ans en 2007 pour atteindre le niveau de vie des cadres de cette année-là,
contre 29 ans en 1955. (1) Compte tenu de l'évolution du pouvoir d'achat
moyen des 5 dernières années
Source : Louis Chauvel et actualisation à partir des données de l'Insee pour
2007

Source : Observatoire des inégalités http://www.inegalites.fr/spip.php?article1308&id_mot=101


Note :Les données de ces tableaux ont été calculées pour la première fois par Louis Chauvel et publiées notamment
dans "Le retour des classes sociales ?". Actualisées pour 2007. Le temps de rattrapage est calculé en appliquant
l’évolution moyenne du pouvoir d’achat ouvrier au cours des cinq années précédentes à l’écart entre cadres et ouvriers,
une année donnée. C’est donc un calcul théorique - comme l’est, par exemple, l’espérance de vie - qui fait "comme si"
la situation du moment perdurait : rien ne dit que le pouvoir d’achat des ouvriers ne se remettra pas à progresser... A
noter : le nombre d’années est très sensible à une variation même faible du pouvoir d’achat.

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